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PASSIONNÉS DE POLITIQUE MUNICIPALE
édition 2011
VOLUME 2
Villes d’avenir gens d’innovation
Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale La municipalité de demain Participative et autonome
4,95 $ PP 41614528
NUMÉRO 2
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La Prairie
Une question de mieux-vivre
• 23 617 habitants • située sur la rive sud, à moins de 10 minutes de Montréal (près du pont Champlain et facilement accessible par les autoroutes 15 et 30 et par la route 132) • 344 ans d’histoire avec un superbe arrondissement historique à découvrir • constructions domiciliaires pour tous les goûts et tous les budgets • un taux de taxation des plus compétitifs
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STRATÉGIE QUÉBÉCOISE D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE
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L’eau est source de vie. Il importe de la préserver.
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Vous avez le droit d’être bien conseillés !
K Droit public K Droit administratif K Droit municipal K Droit statutaire K Droit pénal K Déontologie policière K Droit bancaire
K Droit de la santé K Droit scolaire K Droit civil K Fonds de pension K Droit de la famille K Financement d’entreprises
K Droit des affaires K Droit du travail K Services fiscaux K Droit immobilier K Droit disciplinaire K Planification fiscale et successorale
K Droit des sûretés K Assurances K Droit de la faillite et redressement K Droit du transport K Accès à l’information K Droit de la construction
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Le monde municipal est en plein changement Nous sommes là où chaque jour l’avenir s’invente dans la vie quotidienne de nos concitoyens.
PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
On attend aujourd’hui des élus municipaux qu’ils soient capables de créer des milieux de vie qui vont se distinguer. Nous sommes loin du déneigement et du ramassage des ordures : nous sommes rendus dans l’art de vivre. Les élus municipaux sont aujourd’hui des gens de vision, présents dans tous les aspects de la vie des citoyens. On se plaît à dire que le Québec a traversé la crise économique mieux qu’à peu près n’importe où ailleurs dans le monde. C’est vrai et c’est formidable. Et si le Québec a si bien performé, c’est parce que les municipalités étaient là pour investir avec les gouvernements, rénover les infrastructures, travailler avec les partenaires du marché du travail pour protéger les emplois et former les travailleurs. Ça montre que la force du Québec est égale à la somme du leadership des élus locaux, en partenariat avec leur milieu et les autres paliers de gouvernement. Avec la mondialisation et la révolution des communications, le succès économique des nations repose plus que jamais sur celui des municipalités. Aujourd’hui, nous ne sommes jamais trop loin et nous ne sommes jamais trop petits pour toucher le monde. Jamais le travail d’élu municipal n’a été aussi exaltant et aussi important. Notre engagement doit reposer sur une vision et des valeurs à partager avec notre communauté, pour qu’ensemble, nous bâtissions les municipalités de demain.
Éric Forest Président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Rimouski
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Sommaire CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION
ÉDITORIAL
7 Mot
30 Foisonnement de projets à
de la rédaction
Longueuil
9 Entrevue
33 Joliette
Éric Forest
la ville aux multiples facettes
35 La Prairie L’art de conjuguer patrimoine et qualité de vie
37 Brossard urbaine, moderne et ouverte sur le monde
VILLES D’AVENIR GENS D’INNOVATION
13 Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale
19 La municipalité de demain Participative et autonome
23 Un stationnement VERT pour mieux gérer les eaux de ruissellement
24 Le projet Chambéry
25 La recherche opérationnelle appliquée à l’attribution de contrats
26 Le Centre d’interprétation des énergies renouvelables de Richelieu
27 Participation citoyenne pour appuyer un « plan vert »
28 Le Conseil muni/scolaire de Thetford Mines
40 Gérer avec transparence
ÉDITEUR : Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF : Danielle Ouellet ÉQUIPE DE RÉDACTION : Michel De Smet, Gilles Drouin, Catherine Flores, Danielle Ouellet, Sybille Pluvinage
6
— Édition municipale 2011
Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010. La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.
DIRECTION ARTISTIQUE ET INFOGRAPHIE : Carole Bordeleau ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE : Istockphoto par Nataliya Kuvaeva
Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.
PUBLICITÉ : Zoé Lafond, directrice
599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
COORDINATION ET RECHERCHE : Alexandre Coté, adjoint à l’éditeur
Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442
IMPRESSION : Imprimeries Transcontinental S.E.N.C. 2850, rue Jean-Perrin Québec (Québec) G2C 2C8 DISTRIBUTION EN KIOSQUES : Messageries de Presse Benjamin ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS : o
en politique municipale
599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES : Hélène Larue
Convention n PP 41614528
44 Deux femmes d’exception
ADRESSE DE RETOUR :
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Positionnement FSC
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Mot de la rédaction
Espoirs pour la politique municipale
L
es enjeux des municipalités québécoises ne sont plus ce qu'ils étaient. Les responsabilités se diversifient et s'accentuent. Les pressions économiques pèsent parfois très lourd et les élus doivent souvent composer avec des situations complexes. Le Sommet sur le milieu municipal, tenu en mars dernier à Boucherville, a été l'occasion d'une réflexion en profondeur sur les couleurs de l'avenir, réflexion qui se poursuit et qui commence à porter ses fruits. Un consensus se dégage déjà : la participation citoyenne est désormais incontournable. Gens engagés, gens d'idées, jeunes, tous et toutes sont conviés à enrichir de leur vision les décisions et les actions des élus.
DANIELLE OUELLET
Cette édition d’Élites, Villes d’avenir, gens d’innovation s’inscrit à contre-courant de l’opinion selon laquelle les bons politiciens sur la scène municipale québécoise seraient en voie de disparition. Un grand nombre de femmes et d’hommes travaillent très fort, souvent dans l’ombre, pour le bien de leur communauté. Nous avons voulu présenter ici des élus inspirants et mettre en lumière des projets citoyens qui pourront servir de modèles partout au Québec. Ouverture sur le monde, économie, éthique, innovation, qualité de vie, autonomie, participation, ces mots tintent les discours des penseurs et des intervenants actuels du monde municipal. Les acteurs se mobilisent en nombre croissant et le désir de modifier une image négative encore trop présente est palpable. L'enthousiasme transparaît. De l'ombre à la lumière, tous les espoirs sont permis pour les municipalités de l'avenir au Québec.
Danielle Ouellet Rédactrice en chef, Élites
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©Annie Audet
Amos
Gatineau
La Tuque
Rimouski
Saint-Bruno-de-Montarville
Lévis
Mont-Saint-Hilaire
©Michel Paquet
Rivière-Rouge
©Monik Faucher
Saint-Basile-Le-Grand
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Entrevue
Éric Forest président de l'Union des municipalités du Québec Par Danielle Ouellet
ROUTIER AGUERRI DU MILIEU MUNICIPAL ET DU DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS, ÉRIC FOREST, MAIRE DE RIMOUSKI DEPUIS 2005, EST RÉCEMMENT DEVENU LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L'UNION DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC (UMQ). LE PLAN D'ACTION QU'IL A PROPOSÉ DÈS SON ARRIVÉE A FAIT L'UNANIMITÉ. IL COMMENCE DÉJÀ À PORTER SES FRUITS.
É. Quelle a été votre stratégie ?
Élites. Monsieur Forest, en novembre dernier, vous avez accepté au pied levé la présidence de l'Union des municipalités du Québec. Avez-vous hésité?
Mes deux autres demandes en découlaient. Je tenais à poursuivre la tournée des municipalités pour écouter mes collègues et nourrir ce sommet de leurs suggestions. Et je tenais à former un comité de sages qui poseraient un regard éclairé sur la situation actuelle des municipalités québécoises et qui envisageraient leur avenir sous un nouvel angle.
PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
ÉRIC FOREST
Mes demandes ont été acceptées et j'ai été élu président de l'UMQ.
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR ALEKSANDRA SOLOVJOVA
Éric Forest. J'ai commencé par assurer l'intérim. La tournée annuelle du président, de quatre mois, dans les municipalités du Québec était déjà en marche depuis septembre. Les discussions s'étaient déplacées de l'objectif initial. Les enjeux priorisés au départ par l'UMQ – éthique, gestion des contrats, ententes fiscales, coûts de la collecte collective, infrastructures, sources de revenus, occupation du territoire – étaient relégués au second plan. Lorsque l'on m'a proposé d'occuper le poste officiellement, j'ai voulu m'assurer d'avoir la latitude pour exercer un véritable leadership.
É. F. J'ai proposé un plan de match en trois points. Ma priorité était de convoquer le Québec à un grand sommet sur les municipalités de l'avenir.
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
É. Est-ce votre expérience du monde municipal qui vous a inspiré la tenue d'un tel sommet? É. F. J'ai, en effet, une longue expérience qui me donne une perspective sur l'évolution de ce milieu. Après une importante implication du gouvernement fédéral, qui avait injecté de l'argent massivement dans les municipalités dans la foulée du centenaire de la Confédération canadienne en 1967, les leaders municipaux s'étaient ensuite tournés vers Québec afin d’obtenir un appui pour leurs projets touristiques et de loisirs.
LES MUNICIPALITÉS DU 21E SIÈCLE NE DOIVENT PAS TARDER À CONCEVOIR DE NOUVEAUX MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE. Aujourd'hui, compte tenu du soutien dont ont besoin les entreprises pour compétitionner sur la scène mondiale, les municipalités prennent de plus en plus leur destin en main. Et cette tendance ira en s'accroissant, j'en suis profondément convaincu. Il nous faudra assurer le développement de notre communauté, rassembler les forces du milieu et partager un objectif. Les gouvernements continueront de tracer les balises, mais les dirigeants municipaux du 21e siècle doivent devenir responsables de leur succès. C'est dans cette perspective que j'ai proposé la tenue d'un sommet. É. Quelles étaient vos attentes ? É. F. Le sommet devait faire appel à toutes les forces vives du Québec, et non pas uniquement à celles du monde municipal. Comme celui-ci doit prendre les mesures pour se gouverner de la meilleure manière, je souhaitais m'assurer que les citoyens puissent s'y exprimer, tout en évitant le piège des groupes d'intérêt. Je voulais donner la parole à Monsieur et Madame Tout-le-monde. É. Comment vous y êtes-vous pris ? É. F. Je souhaitais la présence d'une voix citoyenne et, avec l'Institut du nouveau monde, nous avons trouvé une manière intéressante de la faire s’exprimer. Quelque 15 000 Québécois et Québécoises ont été sélectionnés et invités à participer à une réflexion sur le monde municipal. Plus de 150 d'entre eux ont manifesté un intérêt et, en fin de compte, 14 personnes, représentatives de différents 10
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groupes d'âge et des régions géographiques du Québec, ont passé deux jours à préciser leurs attentes quant aux responsabilités et au rôle des municipalités. C'est à partir de leurs souhaits que le sommet a été lancé, le 19 mars dernier. É. Quels étaient les grands enjeux du sommet ? É. F. L'enjeu primordial était de prendre conscience de la nouvelle réalité des municipalités d'aujourd'hui en regard de son évolution au cours des dernières décennies. Les interventions municipales des années 1980 visaient à 80 % les services traditionnels à la propriété privée – aqueduc, égouts, protection incendie et civile, entretien des rues et des trottoirs, déneigement – tandis que les services à la personne étaient essentiellement consacrés aux loisirs pour les jeunes. C'est dans ce contexte que la réforme de la fiscalité municipale a été réalisée. On a retiré différentes sources de revenus aux municipalités, comme les taxes d'amusement, les permis de commerce ainsi que la taxe sur le gaz et l'électricité, leur laissant essentiellement le champ d'impôts fonciers. Donc, plus aucun retour sur les activités économiques. Aujourd'hui, et c'est là le nœud de la situation actuelle, quelle que soit la taille de la municipalité, le ratio a changé et les services aux personnes atteignent 50 % de l'ensemble. Les retraités sont de plus en plus nombreux, jeunes et à l'aise financièrement, et ils interpellent leurs leaders. Ils souhaitent une fin de vie active. Ils savent s'organiser et structurer leurs demandes. Nous sommes en même temps face à une portion de la population composée de personnes âgées sans ressources, marginalisées, financièrement fragiles et isolées. Il n'est par ailleurs pas rare que nous financions des travailleurs de rues qui s'occupent de jeunes laissés à eux-mêmes. Ajoutons à cela les nouveaux comportements environnementaux, les demandes accrues en sécurité publique et l'informatisation de la gestion municipale, par exemple, et le constat est clair : les pressions pour augmenter le panier de services proviennent de plusieurs directions et elles sont très fortes. Il est désormais réducteur de voir les dépenses des municipalités essentiellement liées à la collecte des des ordures et à l'entretien des voies publiques.
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Vaudreuil
Saguenay
Mont-Tremblant
©Paul Cimon
Beaupré
Chambly
La Chute
Baie-Comeau
©François Rivard
Candiac
Dollards-des-Ormeaux
Baie Saint-Paul
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
É. Le sommet a-t-il répondu à vos attentes? É. F. Je suis très satisfait du grand intérêt démontré, ne serait-ce que par la participation doublée par rapport à nos attentes, avec la présence de quelque 400 personnes. Des élus et des gestionnaires municipaux étaient au rendez-vous, mais le sommet ne s'est pas déroulé en vase clos. Des gens de la société civile, du monde de l'éducation et du monde syndical étaient présents. Comme je le souhaitais, nous avons pu réfléchir ensemble, partager nos points de vue et amorcer des actions. L'enthousiasme, animé par une volonté de faire les choses autrement, était au rendez-vous. L'apport direct des citoyens s'est révélé d'une grande qualité et plusieurs actions ont déjà commencé à se concrétiser. É. Quelles sont les retombées du sommet? É. F. J'ai beaucoup insisté pour que nos échanges aboutissent à des propositions concrètes. Le meilleur moyen de légitimer nos réflexions était de définir des objectifs précis. Nous en avons formulé cinq. Nous avons tout d'abord décidé de créer un modèle de consultations publiques basé sur des pratiques innovantes d'ici ou d'ailleurs. Ceci est essentiel pour assurer la transparence des élus et une excellente qualité des informations requises pour une participation efficace de tous à la démocratie. Nous devons trouver un équilibre entre les intérêts de chacun, promoteurs, groupes d'intérêt et simples citoyens. Nous pouvons nous inspirer de modèles suédois ou norvégiens efficaces. Et si ces modèles ne nous conviennent pas, nous inventerons le nôtre. Nous avons aussi déjà constitué le comité des sages que je souhaitais voir mis en place. Nourris du fruit de nos discussions, l'écrivaine et journaliste Lise Bissonnette, la juge Claire L'Heureux-Dubé, le professeur associé à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM Claude Béland, l'ex-maire de Québec Jean-Paul Lallier et l'ancien maire de Trois-Rivières Guy LeBlanc présenteront dès l'automne leur vision des villes de demain. La relève dans le monde municipal constitue par ailleurs un volet de grande importance. Nous souhaitons amorcer une campagne pour convaincre les jeunes de l'intérêt de ce secteur. Nous voulons qu'ils prennent conscience que leur contribution peut faire une différence dans leur milieu. J'en sais quelque chose, car j'ai moi-même, à Pointe-au-Père, été conseiller à l'âge de 28 ans et maire un an plus tard. 12
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Une autre action consistera à colliger une banque des pratiques innovantes dans les municipalités, accessible à nos membres, pour inspirer les autres. Nous voulons partager les bonnes idées pour qu'elles soient imitées. Et pourquoi pas instaurer une Journée de la bonne idée, au Québec? Enfin, la question de l'éthique est à l'ordre du jour. Nous voulons faire passer le message qu'il existe autre chose que les manquements dont parlent abondamment les médias au sujet du monde municipal. Des formations obligatoires en éthique sont déjà offertes aux élus, mais il faudra aussi absolument rétablir un climat de confiance entre les politiciens et les journalistes. Nous aurons besoin de règles d'éthique, mais qui n'asphyxieront pas la marge de manœuvre des dirigeants quant à leurs responsabilités. Trouver l'équilibre est un enjeu important et délicat, car dans ce domaine, la perception est souvent plus importante que la réalité. É. Quelle est votre vision d'avenir pour les municipalités du Québec ? É. F. La dynamique du développement économique passera de plus en plus par les municipalités. Quelque 21 000 postes, de toute nature, sont actuellement à combler dans le Bas-Saint-Laurent et on en comptera 70 000 au cours des trois prochaines années. Les villes qui pourront assurer des ressources humaines, en qualité et en quantité, pour répondre aux exigences de la mondialisation et combler les besoins de nos entreprises, sortiront gagnantes. Pour attirer des nouvelles familles, les municipalités devront offrir d'excellents services, notamment en éducation, en transport, en culture et loisirs. Pour réussir cette transition, les dirigeants devront pouvoir s'impliquer à fond dans leurs responsabilités. Nous devons déjà réfléchir à ce que l'on souhaite accorder aux élus, entre autres sur le plan de la rémunération, dans le cadre de leurs fonctions. Il n'est pas toujours facile pour une femme ou un homme de laisser sa carrière en pleine trajectoire pour s'engager activement dans sa communauté. Notre modèle actuel favorise surtout la participation de retraités qui reçoivent déjà une pension. Une personne sur le marché du travail aura plutôt tendance à s'impliquer à temps partiel... avec des résultats en conséquence. Les municipalités du 21e siècle ne doivent pas tarder à concevoir de nouveaux modèles de développement économique.
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Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale Par Catherine Flores
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LE DÉSINTÉRÊT, PÉCHÉ DE JEUNESSE? « En fait, les jeunes s’intéressent à ce qui se passe dans leur municipalité, mais ce qui les rebute, c’est la façon dont cela se passe, nuance David Fournier, qui n’avait que 24 ans lorsqu’il est devenu conseiller municipal lors des dernières élections à Windsor. Les jeunes ne vont pas voter parce qu’on ne les rejoint pas. Il faut leur faire part davantage et plus directement des projets et de la vision de la municiDAVID FOURNIER Conseiller municipal, Windsor palité, et écouter ce qu’ils en disent. Lorsqu‘ils s’expriment, c’est sur le mode réactif, car, selon eux, c’est de cette façon qu’ils ont le plus de chances de se faire entendre. Je crois qu’ils auraient moins besoin de manifester dans la rue si un dialogue s’engageait vraiment entre eux et leur municipalité. Le mode participatif ferait bien plus avancer les choses. »
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR MAGDALENA TWORKOWSKA
ésespérément indifférents à la politique municipale, les jeunes ? Leur faible taux de participation au scrutin a de quoi inquiéter, mais il serait imprudent de conclure trop vite à leur insensibilité dans ce domaine. Trois jeunes conseillers municipaux, élus alors qu’ils avaient moins de 30 ans, une jeune citoyenne engagée et un maire faisant pour l’occasion figure d’« aîné » témoignent que l’engagement envers la cité n’est pas forcément une question de génération.
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Conseillère municipale de Sorel-Tracy depuis 2005, Corina Bastiani, âgée de 28 ans, est préoccupée par la sousparticipation citoyenne des jeunes. Elle a fondé et préside la Commission Jeunes et Démocratie municipale de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), CORINA BASTIANI Conseillère municipale, Sorel-Tracy dont l’un des objectifs est de susciter cette participation. « Je pense que le manque d’intérêt des jeunes pour la politique municipale, et pour la politique en général, n’est que le reflet de celui de l’ensemble des citoyens », exprime-t-elle. Les chiffres semblent lui donner raison : le pourcentage de participation a atteint le taux historiquement bas de 57,43 % aux élections générales de décembre 2008 et il a plafonné autour d’un maigre 40 % aux élections municipales de 2009. « Quand les parents ignorent tout de la vie municipale, que peuvent-ils transmettre à ce sujet à leurs enfants ? », demande pour sa part François Robillard, conseiller municipal de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et tout juste trentenaire.
années, souligne Corina Bastiani, les compétences des villes se sont considérablement élargies. Mais les citoyens l’ignorent. De plus, leur perception est souvent qu’euxmêmes n’ont pas vraiment voix au chapitre, et cela est encore plus vrai pour les jeunes. » Un constat que corrobore une étude menée en 2009 par le Conseil permanent de la jeunesse, qui relève un sentiment d’impuissance chez de nombreux jeunes face à leur administration municipale, à laquelle ils reprochent de surcroît une certaine apathie, un manque de vision porteuse. Pour le maire de Montmagny, Jean-Guy Desrosiers, en politique municipale depuis 1993, les médias ont ici une large part de responsabilité. « Soumis aujourd’hui à la pression de fournir de l’information sept jours par semaine, 24 heures sur 24, les médias négligent de prendre connaissance en profondeur des dossiers des municipalités. L’attrait du sensationalisme les pousse à mettre uniquement en lumière des dysfonctionnements, sans avoir égard à ce
UN PROBLÈME DE MÉCONNAISSANCE ET DE MAUVAISE PERCEPTION Pour ces jeunes élus, le problème numéro un est la méconnaissance, largement partagée par la population, des enjeux de la municipalité, du rôle de ses représentants et de l’importance de l’implication citoyenne. « Le monde municipal a beaucoup évolué au cours des 15 dernières
FRANÇOIS ROBILLARD Conseiller municipal Sainte-Marthe-sur-le-Lac
Les Centres Centres locaux de développement (CLD)
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qui se fait de bon dans les municipalités. Par conséquent, le public a l’impression que les conflits d’intérêt sont une norme et que les projets mis de l’avant par les élus ne représentent que des coûts pour les citoyens. Ce qui est complètement faux, regrette-t-il, et les cas de mauvaises pratiques sont même plus rares qu’il y a 50 ans. La majorité des élus ont à cœur de bien faire leur travail et on observe beaucoup d’initiatives intéressantes dans les municipalités. C’est dommage que l'on oublie d’en parler. »
« ON SÈME DES GRAINES AUPRÈS DE LA JEUNESSE. LE LEADERSHIP COMMENCE SOUVENT À L’ÉCOLE. »
Tous trois s’accordent à trouver cette méconnaissance dangereuse pour la démocratie. « Le palier de pouvoir municipal, qui décide entre autres des règlements d’urbanisme et du développement de politiques industrielles ou culturelles, est sans doute celui qui a le plus d’impact direct sur la vie des habitants d’une ville. Si les citoyens eux-mêmes l’ignorent et ne prennent pas part aux décisions, comment s’assurer que l'on répond véritablement à leurs besoins ? », s’interroge Corina Bastiani, qui rappelle que chez les jeunes citoyens se trouvent les élus de demain. L’ÉDUCATION, CLÉ DE LA SOLUTION Encourager la relève à connaître les responsabilités des élus ainsi que les droits et les devoirs des citoyens, ou encore, stimuler la participation citoyenne passe forcément par l’éducation. Instaurer des cours d’initiation à la vie civique dans les écoles est une solution plébiscitée par les élus. « Elle l’est aussi par les citoyens », témoigne Catherine Panneton, jeune architecte qui a été membre du panel de citoyens sur la municipalité de l’avenir, formé à l’occasion de la dernière assemblée de l’UMQ, en mars dernier. Cette volonté éducative ne saurait se restreindre à l’enceinte de l’école et peut se prêter à toutes sortes d’initiatives minicipales. À titre d’exemple, Jean-Guy Desrosiers invite régulièrement les élèves du Centre d’études collégiales de Montmagny à une rencontre civique afin de leur expliquer le rôle du conseil municipal et celui du maire. Il leur expose également différentes façons de s’impliquer. Pour les jeunes du primaire, sa ville a mis sur pied le Conseil d’un jour, où les élèves, jouant le rôle des élus, doivent se prononcer sur des projets et prendre des décisions selon le processus d’un vrai conseil municipal. « On sème des graines auprès de la jeunesse. Le leadership commence souvent à l’école », estime le maire.
- Jean-Guy Desrosiers JEAN-GUY DESROSIERS Maire de Montmagny
Encourager les jeunes à s’exprimer est un autre aspect de la solution. À cet égard, l’UMQ a récemment lancé le concours vidéo Course destination villes et villages, qui invite les jeunes Québécois âgés de 15 à 30 ans à réaliser de courtes vidéos présentant une vision d'avenir de leur municipalité. Les lauréats des cinq meilleures vidéos seront invités à présenter leur réalisation à l’occasion des assises annuelles de l'UMQ en mai. QUE VEULENT LES JEUNES CITOYENS? Lorsqu’ils s’expriment sur ce qu’ils attendent de leur ville, les jeunes évoquent des valeurs d’éthique, de transparence et de développement durable, comme l’illustrent les principales revendications que Catherine Panneton a énoncées lors de sa participation au panel de citoyens : « Nous demandons la tolérance zéro pour les conflits d’intérêt. Nous souhaitons également une simplicification des structures, car il y a trop de paliers décisionnels entre les MRC, les agglomérations, la Conférence régionale des élus, les arrondissements, etc., et les citoyens s’y perdent. De plus, les budgets, les plans d’action devraient être facilement accessibles aux citoyens. Plus de clarté dans les annonces et les communiqués, pas toujours compréhensibles pour la majorité des gens, serait également bénéfique. « Les municipalités doivent être gérées selon les principes du développement durable, poursuit la jeune femme. On a besoin de décisions réfléchies sur le long terme. Il faut penser aux répercussions sur les générations à venir. Cela se manifesterait entre autres par le souci d’équilibrer les zones résidentielles, industrielles, agricoles et commerciales, et celui d’éviter le phénomène des banlieues dortoirs. »
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
UNE MOTIVATION PUISÉE DANS LA FIERTÉ DE TRANSFORMER LEUR MILIEU Les responsabilités, les jeunes élus ne demandent qu’à les assumer, confiants dans le potentiel de développement de leur ville. Oubliez le cliché du jeune loup aux dents longues en ce qui les concerne. Ils affirment une ambition : mettre en place des projets ancrés dans la communauté et contribuer ainsi à dynamiser leur milieu. « Une mission extraordinaire », selon David Fournier, qui a eu dès l'âge de 12 ans la piqûre de l’engagement social, et qui se sent outillé par son expérience au sein de divers organismes communautaires ainsi que par son emploi de directeur des loisirs dans une autre localité. Certes, il aimerait obtenir un deuxième mandat aux prochaines élections afin de poursuivre les projets entamés au cours du premier, et il pourrait envisager de tenter un jour le saut à la mairie, si l’occasion se présentait. « Mais une fois que j’aurai apporté ma petite contribution, je pense qu’il sera temps de passer à autre chose et de laisser la place aux autres. » Corina Bastiani a abandonné sa carrière de journaliste pour se consacrer au monde municipal. « Sorel-Tracy est la ville où je suis née et j’y suis très attachée. Je souhaite son renouveau », déclare-t-elle. Elle évoque la fierté de participer à des projets innovateurs pérennes, comme les Habitations Saint-Maxime, un complexe alliant logement social et développement durable. « Même les projets plus modestes, comme celui d’un parc pour enfants, qui a donné le sourire aux gens du quartier, sont très gratifiants. Moi, ça m’aide à me protéger de l’effet usant du cynisme et du pessimisme auxquels les élus ont souvent à faire face. » François Robillard, qui travaille dans le domaine de l’environnement et de la sécurité, s’est passionné pour le dossier de l’alimentation en eau potable de sa ville. Les projets qui 16
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CONFLITS DE VISION ENTRE JEUNES ET ANCIENS? Ces jeunes élus sont très conscients d’être des « oiseaux rares » en politique municipale, puisque les personnes de moins de 35 ans, qui représentent 24 % de la population québécoise, ne forment que 9 % des élus. Est-il difficile pour eux de s’affirmer devant leurs aînés ? « Je n’ai pas l’impression d’être moins écouté parce que je suis jeune, affirme David Fournier. La moyenne d’âge au conseil se situe entre 40 et 50 ans, mais je sens que mon point de vue est pris en compte. Je ne reste pas en retrait durant les réunions, car je pense que ce que j’apporte est important et que j’ai une expérience valable, malgré ma jeunesse. »
« MÊME LES PROJETS PLUS MODESTES, COMME CELUI D’UN PARC POUR ENFANTS, QUI A DONNÉ LE SOURIRE AUX GENS DU QUARTIER, SONT TRÈS GRATIFIANTS. MOI, ÇA M’AIDE À ME PROTÉGER DE L’EFFET USANT DU CYNISME ET DU PESSIMISME AUXQUELS LES ÉLUS ONT SOUVENT À FAIRE FACE. » - Corina Bastiani
PHOTO : DREAMSTIME PAR TAN4IKK
CATHERINE PANNETON Architecte
Les citoyens du panel ont appelé de leurs vœux une autonomie accrue des municipalités. Par ailleurs, le fait que les budgets ne faisaient pas partie des nombreux pouvoirs transférés aux élus municipaux par le gouvernement est un problème qui a été soulevé par le panel. « L’argent devrait venir avec les responsabilités », affirme Mme Panneton.
répondent aux besoins des jeunes familles sont également de ceux qui l’inspirent tout particulièrement. « Mais chaque dossier est important », précise-t-il. Selon lui, la qualité première d’un élu est de savoir entendre ses concitoyens : « Cela permet de contrer la perte du sentiment d’appartenance et de l’esprit communautaire, si nécessaires à la santé d’une ville. »
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Corina Bastiani admet quant à elle faire parfois l’objet d’un certain paternalisme. « Durant mon premier mandat, je le niais, mais aujourd’hui j’en ai de plus en plus conscience, bien que je sois pourtant l'une des plus expérimentées au conseil municipal. » La fougeuse jeune femme a donc dû apprendre la patience pour faire avancer ses idées, car elle croit malgré tout en la force du dialogue. Jean-Guy Desrosiers, qui déplore la rareté des jeunes professionnels au sein des conseils municipaux, les encourage à y prendre leur place et à se faire assez confiance pour défendre leurs idées. « Ce n’est pas parce qu‘on est plus vieux qu’on connaît tout! Les idées des jeunes nous bousculent, et c’est très bien », assure-t-il. « C’est peut-être pour ce qui concerne les aspects liés à la politique familiale que la vision de ma génération est différente, observe David Fournier. Dans ce domaine, il y a beaucoup de place pour l’innovation et nous voyons
rapidement les moyens à prendre pour changer les choses plus vite. Il me semble que les plus âgés ont tendance à voir les difficultés avant la faisabilité. » Prenons garde cependant de conclure trop vite à une dichotomie entre l’optimisme et la foi en l’avenir caractéristiques des jeunes, d’une part, et la vision plus frileuse des autres générations, d’autre part. « À Sainte-Marthesur-le-Lac, l’âge ne fait pas de différence, affirme François Robillard. Nous avons tous la même conscience des enjeux, celle d’une cité qui cherche à échapper à son statut de ville dortoir. » Corina Bastiani souligne pour sa part qu'il « serait en effet risqué de généraliser en parlant d’un éventuel fossé de générations ». Pour elle, tous sont importants : « Les jeunes élus doivent en partie leur victoire au vote des personnes âgées, rappelle-t-elle. Il faut une complémentarité de visions, pas un combat. Mais comme nous sommes une génération élevée avec les principes du développement durable et formée pour penser à long terme, nous sommes en mesure de réinventer le débat. »
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PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR JUAN LUIS JONES HERRERA
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La municipalité de demain Participative et autonome Par Gilles Drouin
Se qualifiant lui-même de citoyen « ordinaire et un peu paresseux », M. Haché faisait partie du panel de citoyens lors du Sommet sur le milieu municipal qui s’est déroulé en mars dernier. Comme bien d’autres, il estime que la municipalité vit une crise de confiance. « Il faut redonner aux élus la légitimité et la crédibilité qu’ils méritent », souhaite-t-il. Le monde municipal doit en finir avec ses fantômes afin de mieux se tourner vers l’avenir. « En matière d’éthique, croit Jacques Letendre, un résident de Lac-Brome qui a aussi participé au panel, nous ne pouvons pas continuer de cette façon. On ne peut pas se permettre d’avoir des gens qui se placent dans des situations de conflits d’intérêt réels ou apparents. Les élus doivent être au-dessus de tout soupçon. Ils sont aussi redevables aux citoyens. » Une meilleure éthique constitue un premier pas vers la municipalité de demain. Pour ces deux citoyens « ordinaires », la meilleure façon d’y arriver est d’inciter la population à participer davantage à la vie publique de sa municipalité. « Les maires ont la responsabilité de susciter cette participation », croit Garry Haché. La municipalité de demain sera d’abord animée par la démocratie participative.
L’ATOUT DE LA PROXIMITÉ Dans cette quête, la municipalité possède un atout de taille : la proximité des citoyens. « La municipalité devrait devenir le gouvernement le plus important, croit Garry Haché. C’est là qu’on vit. »
PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
«
LES MUNICIPALITÉS DOIVENT DONNER UN COUP DE BARRE ET ALLER CHERCHER LES CITOYENS, LANCE GARRY HACHÉ, UN RÉSIDENT DE VAUDREUIL. LEUR AVENIR PASSE PAR UNE RÉELLE PARTICIPATION DE LEURS RÉSIDENTS. »
Aucun autre palier de gouvernement ne peut se vanter d’être aussi près des personnes. « L’impact des décisions d’une municipalité sur le quotidien des JACQUES LETENDRE individus vivant sur son territoire est Résident de Lac-Brome immédiat et sans équivoque, soutient Christian Lacasse, président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA). La municipalité occupe une place déterminante dans nos vies. C’est particulièrement vrai pour les agriculteurs, puisque le territoire qu’ils occupent correspond à leur gagne-pain. » « Cette proximité est un avantage lorsque l’on veut confier des responsabilités aux gouvernements locaux, estime Michel Venne, fondateur et directeur général de l’Institut du nouveau monde. Il est plus facile de mobiliser des citoyens quand on traite de questions qui les touchent directement dans leur quotidien et qui concernent une communauté à laquelle il est plus facile de s’identifier. » Encore faut-il que les citoyens collaborent et surtout qu’ils aient la conviction que leur point de vue compte. « Les municipalités doivent trouver les moyens de susciter une réelle participation qui consiste à écouter ce que les gens disent et à vraiment en tenir compte », estime Jacques Letendre.
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« La consultation à outrance n’est pas utile, nuance cependant Guy LeBlanc, maire de Trois-Rivières de 1989 à 2000. Il est toutefois essentiel d’écouter les gens de tous les horizons avant de prendre les décisions. Tout seul, ça va plus vite, mais ensemble on va plus loin. » Il reconnaît que la consultation permanente représente beaucoup de travail et de temps. « C’est le prix à payer pour avoir une véritable démocratie », estime-t-il. Guy LeBlanc, actuellement président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, poursuit : « Écouter et être transparent ne coûte rien. Au contraire, une partie du cynisme et des problèmes actuels disparaîtrait si les élus étaient en contact continu avec la population. »
PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
REPRÉSENTATION ET PARTICIPATION Dans la municipalité de demain, est-il possible d’imaginer la démocratie sans la participation ? La démocratie représentative au moyen d’élections demeurera. Les 20 000 habitants d’une ville ne peuvent pas se réunir dans une salle pour adopter chaque règlement. TouteCHRISTIAN LACASSE fois, les citoyens devront avoir la possiPrésident général, Union des producteurs agricoles (UPA) bilité de dire leur mot sur des projets précis. « Idéalement, remarque Michel Venne, cette participation se fera en amont des projets, pas en réaction, pas juste parce que des citoyens s’opposent à un projet. Cette participation leur offrira la possibilité de rêver la ville, de contribuer à la définition des projets dès les premiers instants. »
RESPONSABILITÉS ET AUTONOMIE Le gouvernement provincial délègue et déléguera des responsabilités aux municipalités, mais ce délestage doit nécessairement s’accompagner des moyens financiers. « L’autonomie financière des villes est essentielle à leur développement », estime Michel Venne. Selon un modèle centralisateur, le gouvernement provincial pourrait distribuer les subventions aux municipalités et garder un œil sur la façon dont les deniers sont utilisés. « Cette approche aurait sans doute pour effet d’étouffer la ville », ajoute-t-il. Il opte plutôt pour un modèle où les municipalités pourraient exercer un pouvoir accru de taxation de façon autonome.
MICHEL VENNE Directeur général Institut du nouveau monde
« L’AUTONOMIE FINANCIÈRE DES VILLES EST ESSENTIELLE À LEUR DÉVELOPPEMENT. » - Michel Venne
et fière partenaire du milieu municipal Les officiers municipaux en bâtiment et en environnement sont des acteurs des plus crédibles pour un gage durable de qualité et d’efficacité pour les municipalités québécoises. 365, rue Normand, Place Normand, bureau 260 Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec) J3A 1T6
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« ÉCOUTER ET ÊTRE TRANSPARENT NE COÛTE RIEN. ET DES PROBLÈMES ACTUELS DISPARAÎTRAIT SI LES ÉLUS ÉTAIENT EN CONTACT CONTINU AVEC LA POPULATION. » - Guy LeBlanc
Pour le directeur de l’Institut du nouveau monde, les villes constituent le poumon de l’activité économique d’un pays, et ce dans un sens très large qui englobe également le développement social et culturel. « Les villes sont les mieux placées pour mobiliser les énergies d’un territoire, planifier le développement et mettre en place les conditions favorables à ce développement », soutient-il. Au cours des prochaines années, la société aura à faire des choix concernant la façon de se gouverner et de se développer. Le débat actuel oscille entre le tout au privé et le tout à l’État centralisé. « La vérité se trouve probablement entre les deux, croit Michel Venne. Dans ce contexte, nous devrons compter de plus en plus sur la société civile et la responsabilité des citoyens. Ce sont les élus locaux qui mobiliseront les forces vives de la communauté, à condition qu’on leur reconnaisse cette responsabilité et qu’on leur donne des moyens. » DEMAIN, AUJOURD’HUI « L’avenir de la municipalité se prépare aujourd’hui, croit Guy LeBlanc. Une ville où il fait bon vivre est celle où les élus pratiquent avec intelligence une gestion moderne, respectueuse de la capacité de payer des citoyens et des principes de développement durable. La consultation et la transparence y sont essentielles. » Loin d’être une utopie, la municipalité de demain prend forme. « De plus en plus de responsabilités y sont liées aux personnes plutôt que simplement à la propriété. L’évolution est claire », croit Michel Venne, persuadé que les municipalités prendront plus de place dans le domaine du logement social, de la santé, de l’éducation, des services sociaux, de l’hébergement des aînés et de la vie communautaire. « Elles ont déjà la responsabilité de la gestion du territoire, ajoute-t-il. Ce rôle s'intensifiera, mais dans une perspective de développement durable. »
Christian Lacasse, de son côté, voit une municipalité du futur axée sur le développement durable, misant notamment sur le transport en commun. « Les grands axes routiers encouragent l’utilisation du transport individuel et des marchandises, et ils contribuent également à gruger des espaces du territoire agricole au profit de nouveaux corridors autoroutiers. » Le président général de l’UPA rappelle que plus de 4 000 hectares par année sont GUY LEBLANC exclus de la zone agricole ou destinés Président-directeur général, Société du parc industriel à des usages non agricoles, malgré le et portuaire de Bécancour fait que la zone agricole québécoise ne compte que pour 2 % du territoire. « La municipalité de l’avenir est celle qui planifiera adéquatement son développement au moyen, notamment, de schémas d’aménagement ou de politiques de densification du territoire. Cela éviterait les empiètements inutiles sur la zone agricole. »
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AU CONTRAIRE, UNE PARTIE DU CYNISME
DISSIPER LA CONFUSION « J’aime quand on dit que la municipalité est un gouvernement de proximité, mentionne Claude Béland. C’est un lieu où il est possible de vivre un peu mieux la démocratie. Toutefois, il est difficile de dire qu’il s’agit vraiment d’un gouvernement, enchaîne-t-il. Par définition, un gouvernement jouit de la pleine autonomie; ce n’est pas le cas des municipalités, qui sont des créations du gouvernement provincial, lequel dicte les lois qui concernent leur vie. » L’ancien président du Mouvement Desjardins déplore la confusion dans laquelle les élus municipaux doivent se débattre. « Même le gouvernement fédéral s’en mêle alors que la Constitution canadienne précise bien qu’il s’agit d’une juridiction provinciale. Nous sommes en pleine confusion, ce qui fait que les Canadiens, et en particulier les Québécois, sont ‘surgouvernés’. Il m’apparaît assez urgent de mettre de l’ordre dans toute cette situation. »
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CLAUDE BÉLAND Professeur associé à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal
La confusion n’est pas qu’une affaire de paliers de gouvernement. Lors du Sommet de mars dernier, Claude Béland a demandé aux élus du milieu municipal présents s’ils se considéraient comme des membres d’un conseil d’administration ou comme des gestionnaires de leur municipalité. « J’ai senti par les interventions que la plupart des élus se considéraient comme des gestionnaires, se rappelle-t-il. Il y a là une autre confusion, cette fois sur le plan de la gouvernance. Si les élus sont les gestionnaires, qui forme le conseil d’administration de la ville ? »
Selon les règles de gouvernance reconnues, rappelle Claude Béland, le conseil d’administration établit les grands objectifs et les grandes orientations de l’organisation pour ensuite en confier la réalisation aux gestionnaires. « Les membres du conseil d’administration sont dans le salon et disent aux gens de la cuisine ce qu’ils veulent manger, illustre celui qui est professeur associé à l’École des sciences de la gestion à l’Université du Québec à Montréal. Ils ne vont pas dans la cuisine pour mettre la main à la pâte ou pour s’immiscer dans les façons de faire. Chacun doit jouer son rôle. » La route qui mène à une municipalité de demain plus participative et autonome requiert donc un sérieux déblayage. « Il faudra plus qu’un cours d’éthique pour clarifier la situation, prévient Claude Béland. Une réflexion en profondeur s’impose parce que c’est le citoyen qui subit les inconvénients de cette situation. » « Si l’on veut réactiver la vie démocratique municipale, croit Michel Venne, il faut que les élus soient redevables devant leurs citoyens, qu’ils confient des pouvoirs et des responsabilités à leurs citoyens, qu’ils les mobilisent. Il faut établir un lien évident entre les élus et les citoyens. » « Si vous encouragez les gens à participer et à s’engager pour leur municipalité, avance Guy LeBlanc, je pense qu’ils vont se sentir concernés et la participation aux élections ne posera pas de problème. » L’engagement et la proximité s’allient pour renforcer le sentiment d’appartenance à la municipalité, gage de vitalité de la municipalité de demain. « Un de mes anciens voisins à Beaconsfield était d’origine italienne, raconte Garry Haché. Il parlait de son village comme de son petit pays. Je crois que nous devrions tous pouvoir un jour parler de notre municipalité comme de notre petit pays où il fait bon vivre. »
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Un stationnement VERT pour mieux gérer les eaux de ruissellement Par Sybille Pluvinage
Parfois nommé « jardin de pluie », ce couvert végétal est utilisé pour capter, retenir et filtrer les eaux de ruissellement. Il est composé d’espèces indigènes, d'arbustes et de plantes vivaces reconnus pour leur tolérance à divers polluants ainsi que pour leurs capacités de filtration des eaux.
Dans le stationnement VERT de MontSaint-Hilaire, deux bandes de végétation jouent un rôle de biorétention. Situées légèrement en contrebas de la surface pavée, elles peuvent recevoir une accumulation d’au moins 15 centimètres d’eau. Le surplus coule le long de la douce inclinaison du parc automobile jusqu’à un bassin absorbant naturel aménagé en pierres.
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L
es projets de développement durable se multiplient à Mont-Saint-Hilaire. En 2009, la municipalité a profité de l’agrandissement du stationnement du Centre aquatique pour se doter d’un nouveau système de gestion des eaux pluviales basé sur la biorétention. « Ce procédé naturel permet à la fois de réduire les volumes de pluie annuels à l’exutoire et de traiter les polluants émis par les automobiles, explique le maire, Michel Gilbert. Bien qu’à première vue, le stationnement ne semble pas différent des autres, son réaménagement permet maintenant aux eaux de ruissellement de se diriger non plus vers l’égout, mais plutôt vers des platebandes végétales. »
Bien sûr, les coûts d’un tel aménagement MICHEL GILBERT Maire de Mont-Saint-Hilaire sont un peu plus élevés que la construction d’un stationnement standard, mais, comme le mentionne M. Gilbert, « ils ne représentent pas un obstacle, d’autant plus que les avantages à long terme sont considérables : moins de polluants dans les eaux de ruissellement et donc meilleure qualité de l’eau des nappes phréatiques et de la rivière Richelieu, baisse du débit de pointe lors de pluies diluviennes et moins d’entretien de l’aménagement paysager. Car, en plus d’être efficace, le stationnement VERT est esthétiquement très joli ! »
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Le projet Chambéry Par Sybille Pluvinage
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PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
eux cent cinquante hectares de terrain, 77 propriétaires, plusieurs milieux humides et un développement de projet résidentiel. Voilà les éléments que la Ville de Blainville doit gérer adéquatement depuis 2006 pour à la fois assurer la pérennité des ressources naturelles, respecter les préoccupations des citoyens et aménager de façon harmonieuse le territoire. Dans une démarche de planification intégrée, la FRANÇOIS CANTIN Maire de Blainville municipalité a mis au point le projet Chambéry, qui assure la mise en valeur du milieu naturel. « Le Chambéry est né à la suite de consultations publiques, lorsque la Ville a lancé l’idée d’un développement résidentiel, explique François Cantin, maire de Blainville. Face aux préoccupations des citoyens envers la protection de l’environnement, nous avons décidé de prendre en charge l’aménagement du territoire et ce, même si nous n’en sommes pas propriétaires. » La municipalité a tout d’abord procédé à une caractérisation de la zone pour localiser les milieux humides, qui représentent entre 20 % et 25 % de l’ensemble. Avec l’aide de représentants du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs et de nombreux experts, elle a ensuite créé un corridor écologique de 50 hectares dans le but de protéger un grand milieu humide abritant 60 espèces végétales et 10 espèces animales.
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Afin de faciliter la construction des habitations autour des espaces protégés, une route de 2,3 km, le boulevard Chambéry, a été tracée et traverse le territoire d’un bout à l’autre. « Les promoteurs pourront ainsi commencer leurs travaux à peu près tous en même temps », dit M. Cantin. Les projets de construction sont soigneusement étudiés par le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) pour s’assurer du respect des normes environnementales. « Chaque maison devra répondre à des critères précis, ajoute-t-il. Toutes les propositions pour respecter l’environnement encore davantage sont ouvertes, que ce soit par l’installation d’un système de géothermie, la construction d’un toit vert ou la réduction des parcelles de gazon. » Plusieurs outils et mécanismes de protection des milieux humides découlent du projet Chambéry. Parmi ceux-ci, le développement d’un fonds vert municipal pour la mise en valeur de ces sites représente un outil innovant et efficace. L’ensemble du projet Chambéry constitue un maillon supplémentaire vers le développement durable.
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La recherche opérationnelle appliquée à l’attribution de contrats Par Sybille Pluvinage
Au
Québec, le déneigement des villes pendant les longs mois d’hiver n’est pas une chose simple. Il faut trouver suffisamment d’entrepreneurs possédant un équipement adéquat pour déneiger les différentes zones de la ville et ce, au coût le plus bas. En 2008, après avoir passé un hiver particulièrement enneigé, la Ville de Trois-Rivières a révisé son processus d’appel d’offres habituel et opté pour une nouvelle méthode d’adjudication de contrats par programmation linéaire. « Cette technique sert à trouver la solution optimale à un problème de gestion », explique Jean-François Houde, directeur intérimaire de l’approvisionnement de la Ville. MÉTHODE « CLASSIQUE » Traditionnellement, Trois-Rivières était divisée en 20 zones de déneigement. Tout entrepreneur possédant le matériel nécessaire – chargeuses, niveleuses, épandeurs, souffleuses, etc. – pour déneiger une ou plusieurs zones était appelé à soumissionner pour trois zones au maximum. Les zones de 1 à 20 étaient ensuite attribuées à ceux dont l’offre était la plus basse. « Bien souvent, les soumissionnaires répondaient à l’appel d’offres de plusieurs zones à la fois, puis se retiraient lorsqu’une zone leur avait été attribuée, faute de matériel suffisant, dit M. Houde. Le problème, c’est que le fait de devoir traiter les soumissions dans un ordre donné, de 1 à 20, ne permettait pas une affectation optimale des soumissionnaires aux zones à adjuger. »
MÉTHODE « OPTIMALE » En 2008, la Ville décide donc de changer sa façon de faire. « Grâce à des techniques basées sur la programmation linéaire, il est désormais possible de trouver un résultat optimal, ajoute-t-il. Par une simple équation mathématique, nous pouvons maintenant choisir les entrepreneurs qui seront affectés aux zones à un coût minimal tout en respectant le nombre d’équipements requis pour chaque zone et la disponibilité en matériel des entrepreneurs. Cette équation permet de maximiser l’objectif en tenant compte des contraintes. » Avec cette méthode, les entrepreneurs peuvent désormais soumissionner pour toutes les zones sans avoir à planifier une stratégie de retrait de
soumission. De plus, un seul appel d’offres est alors nécessaire, contrairement à une succession d’appels qui pouvait grandement influencer les prix. « Auparavant, les entrepreneurs soumissionnaient un coût élevé sur les derniers appels d’offres, sachant que leurs principaux concurrents ne possédaient plus le matériel suffisant pour les dernières zones proposées. » La nouvelle méthode répond adéquatement aux besoins de la Ville et ce, au plus bas coût. De plus, celle-ci peut prendre en charge les travaux de quelques zones avec ses propres équipements : connaissant les coûts de fonctionnement, les équipes de la Ville peuvent agir comme « soumissionnaires » au moment de l’analyse des demandes, ce qui permet de les affecter là où elles sont le plus profitables.
DES UTILISATIONS INATTENDUES Étant donné le succès de l’approche, la Ville a décidé de l’appliquer à la collecte des ordures ménagères ainsi qu’à l’entretien des parcs et espaces verts. « Cette méthode peut être employée pour tous les contrats où plusieurs lots doivent être affectés aux même types d’entrepreneurs et où la capacité des entrepreneurs est limitée », précise Jean-François Houde. Une méthode efficace qui risque d’être adoptée par bien d’autres municipalités.
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Le Centre d’interprétation des énergies renouvelables de Richelieu Par Sybille Pluvinage
Un
plan un peu fou a germé dans la tête de parents d’élèves de l’école primaire Richelieu, celui de créer un centre de découverte et d’apprentissage en énergies renouvelables pour les jeunes et les moins jeunes. Trois ans après les premières démarches, le Centre d’interprétation des énergies renouvelables (CIER) de Richelieu a déjà offert à quelque 2500 élèves de participer à divers ateliers leur permettant de se familiariser avec les énergies vertes.
« Tout a débuté en 2006. La Fondation Jeunesse de Richelieu cherchait des fonds pour verdir la cour d’école et moderniser les modules de jeu, raconte Claude Gauthier, initiateur du projet et président de la fondation. Nous avons alors décidé d’aller plus loin et de créer dans cette cour un lieu où les enfants pourraient être sensibilisés à l’écologie et à l’environnement. » La construction du CIER s’est effectuée dans un objectif de CLAUDE GAUTHIER développement durable. Les matéPrésident de la Fondation Jeunesse de Richelieu riaux, la structure et l’architecture ont été soigneusement choisis pour réduire l’impact environnemental. « Le bâtiment est doté de panneaux photovoltaïques rotatifs et de panneaux solaires thermiques, d’une turbine éolienne à axe vertical ainsi que d’un système de géothermie, explique M. Gauthier. De plus, nous avons installé des bacs Biotop conçus pour cultiver des jardins en ville, notamment sur les toits, construit une grande serre pour y semer des plantes, planté un potager, le tout éclairé avec des ampoules écoénergétiques DEL. Nous avons même creusé un puits artésien pour y puiser l’eau d’arrosage et fabriqué une toilette à compost ! »
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Évidemment, de tels résultats ont nécessité beaucoup de travail. « Il a fallu créer une fondation pour amasser les montants nécessaires à la construction, engager un architecte – Hubert Chamberland – pour mettre nos idées sur papier et aller chercher le financement requis, indique M. Gauthier. Plus de 200 partenaires, offrant argent ou biens matériels, ont contribué au projet. La précieuse collaboration de la Ville de Richelieu, de la Commission scolaire des Hautes Rivières, de la Fondation Jeunesse de Richelieu, du Centre local de développement (CLD) et de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Montérégie nous a été d’une grande aide. Mais c’est surtout grâce à l’implication communautaire extraordinaire de plus de 200 bénévoles que le Centre a vu le jour. » Depuis son inauguration en 2009, ses activités ne cessent de se multiplier. Véritable laboratoire « vert », les élèves de l’école y font des ateliers et des expériences de toute sorte pour mieux comprendre l’environnement. En dehors des heures de classe, ateliers, cours et conférences sont offerts au reste de la population. D’ici cet été, un camp scientifique de cinq à six semaines sera proposé aux jeunes pour enrichir encore leurs connaissances sur toutes les technologies vertes.
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Participation citoyenne pour appuyer un « plan vert » Par Sybille Pluvinage
La
municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez fait appel à ses citoyens pour implanter son plan d’action en développement durable. Depuis son élection, en 2005, le conseil municipal entreprend des actions pour maintenir la qualité de l’écosystème des lacs et des cours d’eau, favoriser le développement des activités de villégiature et contribuer au développement d’une économie durable. La première phase du « plan vert » consistait à organiser une vaste campagne de sensibilisation et de participation citoyenne pour élaborer et faire respecter des règlements visant la préservation des ressources naturelles de la région. Cette démarche n’aurait pu fonctionner sans la participation des citoyens et des villégiateurs. Chacun d’entre eux a eu l’occasion de développer sa créativité en proposant des actions et des recommandations, de participer activement à la vie de sa municipalité et de contribuer à la protection de l’environnement. Les mesures, adoptées en 2007 et mises en œuvre l’année suivante, touchent la renaturalisation des bandes riveraines, la vidange des fosses septiques, l’inspection des installations sanitaires et la réglementation des embarcations motorisées.
LA PREMIÈRE PHASE DU « PLAN VERT » CONSISTAIT À ORGANISER UNE VASTE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION ET DE PARTICIPATION CITOYENNE POUR ÉLABORER ET FAIRE RESPECTER DES RÈGLEMENTS VISANT LA PRÉSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES DE LA RÉGION.
En collaboration avec ses citoyens, la municipalité a tout d’abord demandé l’aide d’un spécialiste pour acquérir les connaissances nécessaires au bon fonctionnement du projet environnemental. Après l’adoption des règlements, elle a mis en œuvre divers moyens pour tenter de modifier certains comportements et habitudes de la population pouvant nuire à l’environnement. Des affiches illustrant diverses recommandations écologiques et environnementales ont notamment été installées près des voies d’accès à la municipalité. De plus, les sites Internet de la municipalité et du Regroupement des Associations de Lacs de Saint-Alphonse-Rodriguez (RALSAR) sont mis à jour régulièrement. Enfin, le journal municipal, Le Rodriguais, rappelle régulièrement les grandes lignes des règlements. Citoyens et conseil municipal travaillent donc de concert pour protéger les richesses naturelles tout en satisfaisant les besoins de la communauté et de la Ville.
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Le Conseil muni/scolaire de Thetford Mines Par Sybille Pluvinage
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Ce
LUC BERTHOLD Maire de Thetford Mines
n’est pas parce qu’on est jeune, et même très jeune, que l’on ne peut pas s’intéresser à la politique municipale. Bien au contraire ! En partenariat avec la Commission scolaire des Appalaches, la Ville de Thetford Mines a mis au point le Conseil muni/scolaire des jeunes. « Nous cherchions un moyen pour aider les jeunes à mieux comprendre ce qu’est la démocratie, mais aussi pour en savoir davantage sur leurs points de vue, leurs attentes et leurs préoccupations afin de les inciter à réaliser des projets qui leur tiennent à cœur », explique Luc Berthold, maire de Thetford Mines.
Depuis novembre 2008, neuf écoles primaires de la municipalité participent au projet. Chaque année, un élève de 5e année est élu par voie démocratique, par ses pairs, pour un mandat de deux ans. « À la rentrée des classes, les élèves qui souhaitent participer au projet s’inscrivent. Ils étaient plus de 20 l’année dernière à poser leur candidature ! Une élection suit, avec discours en classe et bulletins de vote afin d’élire au total neuf représentants. Les élus sont assermentés à l’occasion d’une cérémonie où sont invités les parents, le maire, les conseillers municipaux et la Commissaire scolaire », ajoute M. Berthold.
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Le Conseil muni/scolaire se réunit sept fois durant l’année et travaille à la réalisation d’un projet commun sur un thème que les élèves ont eux-mêmes choisi. « L’année dernière, c’était le civisme. Les jeunes élus ont produit un magazine contenant des entrevues sur le sujet, des jeux et des témoignages. » Toutes les écoles participantes développent des projets portant sur le thème. « Certaines ont produit des affiches, d’autres des signets. Il y avait autant de projets que d’écoles ! » Les jeunes peuvent compter sur la présence du conseiller en communication de la Ville et de la conseillère en communication de la Commission scolaire, qui agissent à titre d’animateurs. À la fin de l’année, les élus sont appelés à participer aux séances régulières du conseil des commissaires et du conseil de ville. Ils déposent alors un rapport d’activités incluant leurs recommandations et décrivant leur projet commun. Et que retiennent les jeunes après avoir participé au Conseil muni/scolaire ? « Ils comprennent que, pour changer les choses autour de soi, il importe avant tout de s’engager », conclut monsieur le Maire.
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DOSSIER PROMOTIONNEL
Créer l’avenir par l’action Dossier par Michel De Smet
SAVOIR FAIRE PREUVE DE VISION EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL LORSQU’IL EST TEMPS DE PARLER DE DÉVELOPPEMENT URBAIN. POUR LES QUATRE MAIRES ET MAIRESSES INTERVIEWÉS DANS LE CADRE DE CE DOSSIER PROMOTIONNEL, C’EST EN MULTIPLIANT LES IDÉES NOVATRICES ET EN DIVERSIFIANT LES PÔLES DE CROISSANCE QU’ON ARRIVE À CONCEVOIR L’AVENIR. AFIN D’OFFRIR À LEURS CITOYENS DES MILIEUX DE VIE EXCEPTIONNELS, CES VILLES ONT INVESTI DANS LES SECTEURS INDUSTRIELS, COMMERCIAUX OU CULTURELS. LE DYNAMISME ÉCONOMIQUE QUI EN A RÉSULTÉ LEUR A NON SEULEMENT PERMIS DE METTRE EN VALEUR LEUR PATRIMOINE, IL A AVIVÉ DE GRANDES AMBITIONS. CES ÉLUS NOUS ONT EXPLIQUÉ LEUR POINT DE VUE.
Agir
Innover
Penser
Consulter Comprendre
Participer
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CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION
Foisonnement de projets à Longueuil
La
CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil
mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a de grandes ambitions pour sa ville. Cette femme qui fut pendant 11 ans députée fédérale de la circonscription de Longueuil–PierreBoucher, et qui a pu de la sorte acquérir une expérience de terrain incomparable, ne laisse aucune place à l'improvisation quand il s'agit de l'avenir de la ville dans laquelle, de surcroît, elle est née. « Longueuil s'est donné des axes prioritaires de développement qui se déclinent en cinq pôles. Le premier implique la revitalisation de la place Charles-LeMoyne, qui constitue la
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porte d’entrée de Longueuil. Entre autres, l'édifice du métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke, bâti en 1967, a un urgent besoin d'une cure de rajeunissement », explique la mairesse. Les étages supérieurs, qui abritent des bureaux, seront sous peu rénovés et il en ira de même des voies d'accès qui mènent à la station de métro. De plus, il est indispensable de repenser le réseau routier desservant l’endroit. Actuellement, une même route mène à la fois à la place Charles-LeMoyne et au pont Jacques-Cartier. La Ville négocie avec le ministère des Transports du Québec afin de déterminer le partage des coûts pour l'aménagement de deux voies indépendantes. Ensuite, deuxième pôle, la Ville entend profiter des travaux d'agrandissement en cours à l'hôpital Charles LeMoyne pour attirer dans l'environnement immédiat de cet établissement de santé, qui est en train de se
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positionner comme un centre de premier ordre en soins et en recherche universitaire en oncologie, des entreprises du domaine de la santé, mais aussi des projets résidentiels et commerciaux de qualité. Une belle occasion de bonifier le boulevard Taschereau dans sa section avoisinant l'hôpital. Troisième pôle : redonner du lustre à la vie culturelle. Tout récemment, la Ville créait son propre Bureau de la culture et son Conseil des arts. Elle entend également relocaliser le Théâtre de la Ville sur un terrain compris entre le boulevard Roland-Therrien et la rue Saint-Charles. Par ailleurs, l'édifice Marcel-Robidas, qui abrite actuellement les bureaux de l'arrondissement du Vieux-Longueuil, sera converti sous peu en centre culturel.
Le quatrième pôle de développement constitue, à lui seul, un défi de taille. En effet, Longueuil entend mettre en valeur les quelque 10 millions de pieds carrés de terrain dont elle dispose autour de l'aéroport de Saint-Hubert. On sait que le secteur aéronautique constitue le pôle industriel le plus important de la municipalité et génère plus de 13 000 emplois-année avec des entreprises phares comme Héroux-Devtek, Pratt & Whitney et la présence de l'École nationale d'aéronautique et du Centre technologique en aérospatiale. L'aéroport lui-même abrite un nombre considérable d'écoles de pilotage. Aujourd'hui, la Ville, dans son plan de développement de la zone limitrophe de l'aéroport, entend surtout déployer des efforts dans le but d'attirer une masse critique et diversifiée d'entreprises reliées au secteur de la haute technologie.
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UNE CITÉ EN SYMBIOSE AVEC SON MILIEU NATUREL Comme cinquième et dernier pôle de développement, Longueuil entend rendre progressivement les berges du fleuve accessibles à ses résidents. « À terme, nous voulons constituer une bande continue qui irait de la pointe de la Voie maritime jusqu'à la hauteur de l'île Charron. On y trouvera des composantes récréotouristiques tels des sentiers pour les piétons et cyclistes ou une plage, mais aussi des projets résidentiels », indique la mairesse. Bien que le développement des pôles prioritaires soit un projet ambitieux, la Ville ne compte pas y vendre son âme pour autant. « Longueuil profite d'une grande singularité. Avec ses 235 000 habitants, elle est une ville à la fois moderne et harmonieusement diversifiée qui propose sur un même territoire une vie paisible de quartier, d’immenses espaces verts et une économie florissante. C'est là une marque distinctive de notre municipalité qui
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contribue à la qualité de vie des Longueuillois », estime Caroline St-Hilaire. En 2010, la Ville a du reste lancé la mise en œuvre d'un plan directeur des parcs, des espaces verts et des milieux naturels qui vise à protéger et à bonifier le réseau des écosystèmes du parc de la Cité, du boisé Du Tremblay, du parc Michel-Chartrand et des berges du fleuve, y compris le parc municipal de l'Île-Charron. Dans une ville qui abrite le siège social de l'Union des producteurs agricoles (UPA) et qui compte un nombre significatif de terres agricoles, en particulier dans l'arrondissement de Saint-Hubert, la mairesse trouve incongru de ne pas trouver le moindre marché public. « C'est un dossier auquel il convient d'accorder rapidement la plus grande attention. Cela me paraît important de créer un lieu dédié à la promotion de nos produits agroalimentaires locaux », ajoute Mme St-Hilaire.
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Joliette une ville aux multiples facettes
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ien qu’elle ne soit pas la ville la plus peuplée de Lanaudière, Joliette n'en est pas moins la capitale régionale. « Pour une municipalité de taille modeste de 20 000 habitants – le double si l'on ajoute les localités périphériques –, nous combinons de façon remarquable tous les principaux attraits d'une grande ville, déclare le maire René Laurin, qui préside aux destinées de Joliette depuis une décennie. Je pourrais dire que nous sommes en quelque sorte autosuffisants dans pratiquement tous les domaines. »
La ville se caractérise notamment par une activité économique très diversifiée, ce qui lui a permis de passer sans trop d'encombres à travers une conjoncture plus que sombre. Par ailleurs, même si 75 % des emplois sont attribuables au secteur tertiaire, le tissu industriel y est bien présent. Ainsi, Joliette possède deux parcs industriels, qui accueillent essentiellement des PME, mais également
PHOTO : LYNDA ST-JEAN
deux grandes entreprises, soit Bridgestone et la cimenterie Holcim, qui emploient respectivement 1 200 et 400 personnes. Cette autosuffisance à laquelle M. Laurin fait référence, Joliette la doit également à la présence de grandes institutions dans le domaine de la santé ou de l'enseignement. Que l'on songe au Centre hospitalier régional de Lanaudière, situé dans la localité limitrophe de Saint-Charles-Borromée, au Cégep, ou encore, aux écoles de la Commission scolaire des Samares, qui ensemble génèrent environ 6 000 emplois. Joliette est également une des rares municipalités québécoises à posséder son propre réseau d'électricité : HydroJoliette.
RENÉ LAURIN Maire de Joliette
PHOTO : CHRISTIAN ROULEAU
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PHOTO : CHRISTIAN ROULEAU
La ville n'a cessé au fil des ans de consolider son offre culturelle, avec le Festival de Lanaudière et l’amphithéâtre Fernand-Lindsay, qui accueillent chaque année les plus prestigieux événements consacrés à la musique classique au Canada, sans oublier son Musée d'art ou la salle RollandBrunelle, dont la programmation n'a rien à envier à celle des scènes montréalaises. « Mais surtout, fait rare au Québec et même en Amérique du Nord, la ville a su grandir en empêchant la désertification de notre centre-ville, souligne le maire. Nous avons réaménagé la place Bourget en pensant d'abord aux piétons, ce qui a permis de préserver la vitalité des nombreux commerces dans l'environnement immédiat de notre centre. Mentionnons qu'au cours des récentes années, nous avons investi 15 millions de dollars dans les infrastructures entourant cette place, y compris la réfection des réseaux souterrains. »
PHOTO : VILLE DE JOLIETTE
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La Prairie
l'art de conjuguer patrimoine et qualité de vie
Au
premier coup d'œil, on serait tenté de voir La Prairie comme une agglomération résidentielle paisible qui profite d'une localisation avantageuse sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. C'est oublier un peu rapidement que cette ville, créée voici 344 ans, est dotée d'un riche patrimoine qui fait l'objet d'une attention constante de l'équipe du conseil municipal, présidé depuis 2005 par la mairesse Lucie F. Roussel. « La mise en valeur de nombreux bâtiments historiques dans le quartier du Vieux-La Prairie, qui fut décrété lieu historique national en 1975, imprime une dynamique économique que nous nous attachons à enrichir sans cesse, expliquet-elle. Dans un proche avenir, nous aimerions réhabiliter un ancien site industriel situé dans ce secteur à des fins résidentielles. Notre quartier historique bénéficie en outre de la présence d'excellents restaurants appréciés tant par nos résidants que par les visiteurs. »
La mairesse nourrit également des projets de revitalisation pour le développement du centre-ville, situé autour de l'intersection du chemin de Saint-Jean et du boulevard Taschereau. Des discussions sont en cours avec le ministère des Transports du Québec afin d'urbaniser le boulevard Taschereau, incluant la reconstruction des infrastructures. Pour sa part, la Ville a déjà entrepris des aménagements paysagers. « En rendant notre centre-ville plus attrayant, nous attirerons de nouveaux commerces et augmenterons la vitalité des lieux », souligne madame Roussel.
LUCIE F. ROUSSEL Mairesse de La Prairie
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La Prairie dispose enfin d’un parc industriel de 2 300 000 mètres carrés à proximité des autoroutes 15 et 30. Parmi les entreprises présentes, deux compagnies se détachent nettement du lot par leur nombre de travailleurs et travailleuses, soit Brasseur Transport et une usine de la multinationale Areva.
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PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR YURI_ARCURS
La Prairie compte près de 24 000 habitants et connaît une croissance démographique importante. De nombreuses familles sont attirées par l’offre résidentielle très diversifiée et la qualité de vie. Pensons au fleuve, aux nombreux espaces verts, aux voies cyclables de plus de 19 kilomètres, au terrain de golf de renommée, au plus grand marché des maraîchers sur la Rive-Sud et au premier parc de conservation en milieux humides du Québec.
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Brossard
urbaine, moderne et ouverte sur le monde
Il
n'existe probablement pas de municipalités au Québec qui mérite autant que Brossard le titre de « ville ouverte ». « Notre ouverture sur le monde est inégalée, souligne le maire, Paul Leduc. Environ 45 % de nos concitoyens proviennent de pays différents, avec une forte représentation de la population d'origine asiatique, ce qui fait de notre ville la cité la plus multiculturelle du Québec. » En un peu plus d'un demi-siècle, Brossard a connu une croissance exceptionnelle. D'une modeste bourgade de 2 500 habitants en 1955, elle passa à 37 000 âmes en 1975 pour atteindre aujourd'hui 80 000 résidents.
Brossard se distingue avec son orientation TOD (transit oriented development) et souhaite consolider et augmenter son offre de modes de transport en commun, notamment pour desservir les entreprises de la nouvelle économie qui ont élu domicile sur son territoire. Dans ce contexte, la Ville ne ménage aucun effort afin de
PAUL LEDUC Maire de Brossard
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR YURI_ARCURS
Dans certains quartiers de Brossard aujourd’hui en voie de restructuration, la densification urbaine est le mot d’ordre. « Cette orientation, ajoute M. Leduc, nous amène à penser autrement nos quartiers, en fonction d’une plus
grande utilisation des moyens de transport dits ‘actifs’ afin, par exemple, de diminuer l’utilisation constante de la voiture. » Ces quartiers « nouveaux genres » sont notamment caractérisés par une combinaison d’habitations et de commerces de proximité qui génère une vie de quartier inspirée des grandes métropoles.
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promouvoir la mise en place d’un SLR (système léger sur rail) reliant Brossard et Montréal ainsi que la construction d’un autre pont. Ce nouveau style d’urbanisme favorise aussi la préservation de l’environnement en minimisant les déplacements en voiture et en diminuant la pression sur les espaces verts grâce à une approche de densification urbaine.
« BROSSARD RASSEMBLE TOUTES LES Pour le maire Leduc, « Brossard rassemble toutes les caractéristiques pour se démarquer et devenir la prochaine ville de l’avenir ou ‘edge city’ ». Le concept, développé aux États-Unis au début des années 90, désigne un espace urbanisé périphérique qui regroupe des entreprises, des services, des centres commerciaux et une offre de loisirs de grande qualité. Ces municipalités en vogue délaissent l’économie traditionnelle pour se tourner vers la nouvelle économie, caractérisée par le savoir et la créativité, le développement et l’utilisation des technologies de pointe. Avec sa population diversifiée et hautement éduquée, cette municipalité de la rive sud de Montréal offre un réservoir de talents qui peut satisfaire les entreprises les plus innovantes. « C'est un atout incomparable dans le mesure où nous voulons dans l'avenir mettre encore davantage l'accent sur l'économie du savoir. À l'heure actuelle, déjà 80 % de nos emplois sont reliés aux services, notamment en informatique et en communications. Par ailleurs, nous abritons une centaine de sièges sociaux de cabinets de comptables et d'autres professionnels », indique M. Leduc. Brossard s’est modernisée en offrant un cadre de vie stimulant et contemporain à sa population. Résolument tournée vers le futur, elle poursuit son développement orienté vers une offre de services de très grande qualité.
CARACTÉRISTIQUES POUR SE DÉMARQUER ET DEVENIR LA PROCHAINE VILLE DE L’AVENIR OU ‘EDGE CITY’. » – Paul Leduc
À cet égard, le développement, en 2006, du quartier Dix30, à l'intersection des autoroutes 10 et 30, a permis de mettre de l'avant un concept de centre commercial de type milieu de vie où l'on trouve plus de 200 commerces, un hôtel, un cinéma, des restaurants, mais également la salle de spectacles L'Étoile Banque Nationale, d'une capacité de 900 places, et le centre sportif Bell, qui accueille les entraînements des Canadiens de Montréal et de l’équipe professionnelle de soccer l’Impact. Le quartier Dix30 constitue aujourd'hui un pôle d'attraction exceptionnel qui reçoit jusqu'à 12 millions de visiteurs par année. « Et ce n'est qu'un début, déclare le maire, car il accueillera en bout de ligne autour de 500 commerces, boutiques et restaurants, devenant de la sorte le deuxième plus important centre commercial au Canada. » Déjà perçue comme la « banlieue-dortoir » par excellence, Brossard présente donc désormais une image ouverte sur le monde en raison du rythme et du cadre de vie stimulants offerts à ses citoyens et ce, tant sur le plan de la culture, des loisirs, des activités sportives que sur celui de la solidarité communautaire. La qualité de vie se manifeste également par son environnement naturel remarquable. Brossard possède, entre autres, quatre parcs situés en bordure du Saint-Laurent, qui constituent autant de fenêtres sur le fleuve. Au total, les résidents ont accès à pas moins de 45 kilomètres de sentiers réservés aux piétons et aux cyclistes.
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Gérer avec transparence Par Michel De Smet
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LAURENT LESSARD Ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT)
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fin de la dernière décennie fut sans contredit une période critique pour le monde municipal. Des allégations largement médiatisées concernant une poignée d’élus, ont entachés la réputation de l’ensemble politiciens municipaux et ont amené le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MARMROT), Laurent Lessard, à commander un état des lieux sur l’éthique et la transparence des organismes municipaux. Le rapport, intitulé Éthique et démocratie municipale, mieux connu sous l’appellation de rapport Gagné,
fut rendu public en juillet 2009. Il a conduit à l’adoption par l’Assemblée nationale, le 30 novembre 2010, du projet de loi 109 sur l’éthique et la déontologie en matière municipale. Cette loi contraint notamment les municipalités à se doter d’un code d’éthique et oblige tous les élus à suivre une formation sur le sujet. Pour Me St-Amour, avocat spécialisé en droit municipal et associé du cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés, il est légitime que le législateur se soucie de valoriser les principes qui touchent à l’éthique et à la déontologie municipale. On doit toutefois tenir compte que la perception, particulièrement en ce qui concerne l’éthique, peut varier considérablement d’un individu à un autre.
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Me St-Amour souligne que les nouvelles dispositions s’additionnent à celles déjà existantes, notamment la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, qui touche l’interdiction de contrat avec les municipalités, les déclarations d’intérêts financiers des élus et l’obligation pour ces derniers de s’abstenir de participer aux délibérations du conseil municipal dans le cas de conflit d’intérêts. À ces éléments s’ajoute le resserrement des règles relatives aux appels d’offres avec l’adoption, en mars 2010, du projet de loi 76, qui modifie notamment le processus d’attribution des contrats des organismes municipaux et oblige les villes à se doter d’une politique de gestion contractuelle. La pièce de résistance parmi les récentes dispositions légales demeure, sans conteste, la loi 109, qui oblige toutes les municipalités à adopter un code d’éthique et de déontologie applicable aux élus et ce, au plus tard le 2 décembre 2011. Par ailleurs, avant le 1er mars suivant chaque élection générale, les municipalités ont l’obligation d’adopter un code révisé qui remplace, avec ou sans modification, celui en vigueur. Enfin, le 2 décembre 2012, un code d’éthique distinct devra également s’appliquer aux employés municipaux.
Me JEAN-PIERRE ST-AMOUR Avocat spécialisé en droit municipal et associé du cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés
« On le voit, les municipalités ont à digérer un arsenal réglementaire copieux dans des délais très courts. Un danger, c’est que certaines d’entre elles se conforment aux exigences du législateur dans l’urgence et ratissent large, sans se soucier véritablement de leurs particularités. Rapidement, elles pourraient se rendre compte que certaines des mesures dont elles se sont dotées, tant pour LUCIE ROUSSEL Présidente de la Commission politique leur politique de gestion contracpermanente sur l'éthique de l'UMQ tuelle que pour le Code d’éthique et et mairesse de La Prairie de déontologie, sont inadaptées à leurs besoins, voire contreproductives. Ces municipalités risquent d’être obligées d’apporter des modifications à mesure que des problèmes toucheront leurs élus ou leurs employés », fait remarquer Me St-Amour. CODE D’ÉTHIQUE ET FORMATION OBLIGATOIRES « L’impact positif de ces mesures, c’est qu’elles devraient développer chez les élus le réflexe de toujours valider, à la lumière du code, si leur comportement et leurs actions sont totalement éthiques. De plus, il sera désormais permis à tout citoyen de déposer une plainte auprès du MAMROT afin qu’on examine le comportement d’un élu qu’il jugerait non conforme par rapport au code d’éthique adopté par sa ville. « Pour faciliter la tâche aux élus, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a produit un modèle de ce que devrait contenir un code d’éthique et de déontologie », indique Lucie F. Roussel, présidente de la Commission politique permanente sur l’éthique de l’UMQ et mairesse de La Prairie. Par cette même loi, le MAMROT a ouvert un chantier d’une envergure sans précédent, soit l’obligation faite aux quelque 8 100 élus que comptent les 1 113 municipalités du Québec de suivre une formation sur l’éthique et la déontologie avant le 2 juin 2012. La tournée de formation a débuté à Repentigny le 29 avril 2011. Plus de 60 sessions seront organisées à travers le Québec sur une période de 12 mois. Elles comprendront chacune six heures de formation d’un jour divisées en deux parties. « En première partie, on passera en revue les principaux points contenus dans la loi sur l’éthique, les mécanismes de contrôle que les municipalités devront mettre en place pour recevoir les plaintes ainsi que les sanctions prévues en cas de manquement au code.
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Durant la seconde partie, qui s’annonce particulièrement intéressante, les élus se regrouperont en équipes et le formateur leur proposera des cas concrets qu’ils auront à analyser à la lumière de la loi », explique Colette Roy Laroche, vice-présidente du Comité de formation de l’UMQ et mairesse de Lac-Mégantic.
FRANÇOIS FECTEAU Maire de Saint-Georges-de-Beauce
« NOUS NOUS SOMMES INSPIRÉS DE SITUATIONS PARFOIS COMPLEXES VÉCUES ANTÉRIEUREMENT DANS L’ATTRIBUTION DE CONTRATS ET
UNE POLITIQUE DE GESTION CONTRACTUELLE RENFORCÉE En mars 2010, l’Assemblée nationale adoptait également le projet de loi 76, qui resserre le processus d’attribution des contrats par les municipalités, les forçant ainsi à se doter d’une politique de gestion contractuelle. Cette obligation a pris effet le 1er janvier 2011, tout comme celle de publier cette politique sur le site Internet de la municipalité.
DES MODÈLES DISPONIBLES À CE MOMENT POUR NOUS BÂTIR UNE POLITIQUE DE GESTION CONTRACTUELLE ADAPTÉE À NOTRE CONTEXTE. » – François Fecteau
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La politique doit contenir entre autres sept mesures touchant les éléments suivants : lutte contre le truquage d’offres et les situations de conflit d’intérêts ou susceptibles de compromettre l’impartialité du processus de demandes de soumissions et de la gestion des contrats qui en résulte, prévention des gestes d’intimidation ou de corruption, respect de la loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme. Le MAMROT a publié un répertoire présentant des exemples d’actions à entreprendre pour chacune des sept mesures obligatoires. Toutefois, chaque municipalité a la liberté de choisir les éléments qu’elle souhaite inscrire dans sa politique en fonction de ses particularités, à la condition de tenir compte des sept mesures. « J’observe, à la lecture de plusieurs exemples de politiques de gestion contractuelle adoptées par les municipalités, qu’il y a un clivage important dans les actions choisies en relation avec la taille des villes, note Me St-Amour. Rien de surprenant, car une grande municipalité qui dispose de plus de ressources administratives vit des situations d’attributions contractuelles plus complexes que celles d’une consœur de moindre envergure. »
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De fait, pour les petites localités, la marche à gravir pour se conformer aux exigences légales peut être très haute. C’est ce que confirme François Fecteau, maire de SaintGeorges, une ville qui compte environ 32 000 habitants. Ce dernier explique que, comme centre régional principal de la Beauce, la municipalité n’a pas rencontré d’obstacles majeurs pour concevoir sa politique : « La Ville dispose de ressources internes importantes et bien qualifiées, soit 200 employés permanents. Nous nous sommes inspirés de situations parfois complexes vécues antérieurement dans l’attribution de contrats et des modèles disponibles à ce moment pour nous bâtir une politique de gestion contractuelle adaptée à notre contexte. Mais j’imagine ce que toutes les nouvelles dispositions peuvent donner comme soucis à une petite localité où le maire est assisté de deux ou trois employés seulement… » M. Fecteau trouve la plupart des obligations contenues dans les sept mesures plutôt raisonnables, même s’il regrette que l’ensemble des municipalités du Québec doivent, en somme, payer pour « des cas survenus dans quelques municipalités ». Il lui semble également que certaines exigences de la politique contractuelle puissent se révéler contraires aux intérêts de certaines municipalités ou de leurs résidents. Il donne en exemple le fait que, dans le but de ne favoriser aucun soumissionnaire, il devient pratiquement impossible d’organiser des visites des lieux où un projet devrait être implanté. « Ces visites sont essentielles afin que les soumissionnaires puissent se faire une idée exacte du projet et produire un estimé réaliste des coûts », remarque-t-il.
PIERRE FORTIN Associé et leader du secteur municipal chez Raymond Chabot Grant Thornton
ÉTHIQUE ET EFFICACITÉ Associé et leader du secteur municipal chez Raymond Chabot Grant Thornton, Pierre Fortin s’interroge pour sa part sur les résultats que donneront, au final, cette panoplie de réglementations. Sa réflexion est d’autant plus intéressante que l’UMQ a fait appel à son expertise ainsi qu’à celle du Département de philosophie et d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke pour bâtir le contenu de la formation obligatoire en éthique et déontologie. « Le défi pour les élus sera d’équilibrer toutes ces mesures visant à renforcer la transparence et l’éthique avec leur rôle de gestionnaires efficaces, note M. Fortin. Et le danger, c’est que, par peur de ne pas se conformer aux mesures, ils en viennent à ne plus oser prendre des décisions cruciales ou innovatrices pour leur ville. » Il observe que les tâches des élus, en particulier dans ME PAUL WAYLAND les villes importantes, n’ont cessé Avocat spécialisé en droit municipal et associé au cabinet Dufresne Hébert Comeau de se complexifier depuis une quinzaine d’années : sécurité publique, gestion des matières résiduelles, protection du milieu naturel, logement social, etc. Sans compter le dossier crucial du développement économique, dans lequel les municipalités sont devenues dans un passé récent de véritables partenaires des paliers supérieurs de gouvernement. « À trop vouloir se conformer de manière obsessionnelle à un encadrement éthique strict, les municipalités pourraient perdre leur vitalité économique », estime-t-il. Une opinion que partage Paul Wayland, avocat spécialisé en droit municipal, associé au cabinet Dufresne Hébert Comeau. Celui-ci fait remarquer aussi que, pour que l’ensemble des dispositions légales soient vraiment opérantes, il est indispensable que règne un climat harmonieux entre les élus et les fonctionnaires municipaux. « Pour que les premiers puissent prendre les bonnes décisions, il est indispensable que les seconds les informent adéquatement et complètement sur tous les dossiers. À cet égard, la fonction du directeur général de la ville est fondamentale en raison du rôle charnière qu’il joue entre les élus et les employés municipaux. »
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Deux femmes d’exception en politique municipale LA PLACE DES FEMMES SUR LA SCÈNE MUNICIPALE RESTE ENCORE À OCCUPER PLEINEMENT. ELLES NE REPRÉSENTENT QUE LE QUART DES ÉLUS. À LA MARIE, LEUR POURCENTAGE EST DE 13 % À PEINE. CETTE TRIBUNE OFFRE POURTANT DE NOMBREUSES OCCASIONS DE FAIRE UNE DIFFÉRENCE DANS SON MILIEU. DEUX MAIRESSES D'EXPÉRIENCE LIVRENT LEUR VISION DE LA PLACE DES FEMMES EN POLITIQUE MUNICIPALE.
PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE
Par Danielle Ouellet
FRANCINE RUEST-JUTRAS Mairesse de Drummondville
FRANCINE RUEST-JUTRAS, DRUMMONDVILLE Élue en 1987, elle est la première femme mairesse de cette ville. Après 24 ans en poste, son enthousiasme ne se dément pas. Elle est actuellement présidente du comité Femmes et gouvernance locale de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). « J'ai toujours travaillé dans des réseaux composés de beaucoup d’hommes. J'ai l'habitude et j'accepte volontiers cette place dans ma vie professionnelle. J'ai été élue conseillère à Drummondville contre deux hommes, dont l'un soi-disant indélogeable, et comme femme je n'ai pas rencontré d'obstacles pendant ce mandat. Par la suite, malgré le scepticisme de plusieurs, j'ai foncé : je me suis présentée à la mairie et j'ai été élue. « Je me suis engagée politiquement très tôt, à travers des associations et des journaux étudiants. Je me voyais agir au niveau provincial, jusqu'au jour où j'ai présidé un comité consultatif qui avait pour mandat d'établir un schéma d'aménagement et un plan d'urbanisme. Cela a été pour moi une véritable bougie d'allumage : ma perception de la politique municipale, qui se résumait essentiellement à la
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NICOLE APPLEBY Mairesse de New Richmond
gestion de services publics, s'est transformée radicalement. La nouvelle dimension que je découvrais m'a emballée, et j'ai décidé de m'engager, avec la ferme volonté de changer la perception plutôt triste, à l'époque, de Drummondville. « À l'occasion des élections municipales de novembre 2009, le comité Femmes et gouvernance locale de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) a organisé une tournée dans les régions du Québec. Le but : attirer plus de femmes en politique municipale. « L'occasion était belle de réseauter et d'informer. Nous avons rappelé que ce palier de gouvernement, le plus proche des gens, offre une tribune où les décisions affectent concrètement et directement la qualité de vie des citoyens. Cette proximité permet aussi de rester près de sa famille et de son territoire, et d'établir un ancrage solide dans sa communauté tout en participant à l'évolution du milieu. « Nous sommes allées dire aux femmes : 'Nous avons besoin de vous. Il existe de réelles possibilités de changer des choses, et les résultats surviennent plus rapidement qu'à d'autres paliers de gouvernement.' Je ne connais pas de femmes qui n'ont pas aimé leur expérience au niveau municipal. »
NICOLE APPLEBY, NEW RICHMOND Mairesse de New Richmond depuis 2002, elle a remplacé la politique provinciale pour la municipale après avoir été chef de cabinet du ministre des Finances à Québec et sous-ministre adjointe au développement régional dans la région de Gaspésie-Les Îles. « Les femmes sont des organisatrices nées. Mères, éducatrices, soignantes, traditionnellement responsables du bien-être des autres, elles possèdent une vision large des besoins réels tout en s'attardant aussi aux détails. Je suis une femme de vision, mais avec trois enfants, un mari et une carrière, j'ai dû m'organiser. La planification, c'est le secret. « Oui, je suis une femme de vision et je suis aussi une femme de passion. Mon rôle de mairesse m'a fourni de nombreuses occasions de mettre ces qualités en pratique, en particulier en 2005, lors de la fermeture de l'usine de pâtes et papiers Smurfit-Stone. Du coup, 300 employés ont perdu leur emploi. Il a fallu réagir rapidement. Étant une ville monoindustrielle, nous avions prévu un plan de diversification économique que nous avons mis en marche immédiatement. Il est certain qu'en tant que femme, j'ai abordé cette expérience différemment, avec une vision globale de l'avenir et la passion de réussir cette diversification. Nous avons, parallèlement, mis en place un parc industriel, assuré le développement touristique d'un village coquet autour de notre centre de ski et encouragé des investissements majeurs dans l'axe commercial principal. Le côté culturel toujours demeuré omniprésent. Nous avons osé accueillir le Festival d'été de Québec à New Richmond, un concept original qui en sera à sa 2e édition l'été prochain. « Et tout ceci s'est fait dans le cadre d'un aménagement important, qui permet de créer un milieu de vie harmonieux. C'est le petit 'plus' qui agrémente nos vies. « Des hommes auraient sans doute abordé cette situation différemment, en étant plus centrés sur la résolution de problèmes concrets jour après jour, mais hommes et femmes, nous avons chacun nos forces, il faut savoir les conjuguer pour obtenir le meilleur des mondes. J'espère voir de plus en plus de femmes en politique municipale au cours des prochaines années. »
Édition municipale 2011 —
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