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TOURNANT CRUCIAL POUR LES MUNICIPALITÉS
édition 2012
VOLUME 3
Villes d’avenir gens d’innovation
TRANSMETTRE LA SAGESSE pour le futur des municipalités LES VILLES PASSENT À L’ACTION pour un avenir vert
4,95 $
PP 41614528
NUMÉRO 2
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Salaberry-de-Valleyfield
©PIERRE LANGEVIN
Sainte-Adèle
Thetford Mines
Saint-Raymond
Malartic
Terrebonne
Trois-Rivières
Gatineau
Saint-Joseph-de-Sorel
©DANIEL JALBERT
©ASAHI PHOTO
Saint-Colomban
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Mot du président de l’UMQ Dans la foulée du Sommet sur le milieu municipal, mis sur pied par l’Union des municipalités du Québec en mars 2011, j’ai annoncé l’élaboration d’un livre blanc sur l’avenir des municipalités, un exercice sans précédent pour ce secteur. Cette vaste réflexion, qui porte aussi sur le rôle des élus municipaux dans cette nouvelle réalité, est une occasion de jeter un regard sur les grands défis qui nous concernent tous comme société et de nous mobiliser pour l'avenir de nos communautés. Au cours des 50 dernières années, le milieu municipal a connu une évolution hors du commun. À l’image du Québec, il a vécu des transformations profondes qui l'ont peu à peu façonné. Le vieillissement de la population, les besoins des nouvelles générations, la globalisation de l'économie, les changements climatiques et les innovations technologiques ont déjà changé de bien des façons nos milieux et les transformeront davantage dans l'avenir. Dès à présent, nous avons le devoir d’imaginer les moyens et les conditions à rassembler pour permettre à la municipalité de demain de disposer des outils nécessaires à son essor. Ainsi, les élus et élues qui seront aux commandes dans 10, 15 ou 20 ans pourront s’appuyer sur le travail et la vision de ceux et celles d’aujourd’hui ainsi que sur la contribution inspirante des citoyens et des organisations. Nous y gagnerons tous, tant comme citoyens que comme représentants de tous les ordres de gouvernement et organisations de la société civile, à inventer des outils plus efficients pour moderniser les bases des municipalités. Ainsi, celles-ci pourront mieux jouer leur rôle de catalyseur de la prospérité économique et de générateur de progrès social et culturel. C'est dans cet esprit que je vous convie à parcourir les pages de cette édition spéciale du magazine Élites, entièrement consacrée à la municipalité de l’avenir. Bonne lecture !
Éric Forest Président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Rimouski
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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION
Sommaire ÉDITORIAL
TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
34 Gatineau
7 Mot de la rédaction
Des projets plein la ville
36 Saint-Jérôme
9 Défis d'avenir : voir loin, séduire, agir
En excellente position au Canada pour sa qualité de vie
13 Les villes passent à l’action pour un avenir vert
19 Le Plan métropolitain de développement et d’aménagement Unanimité et défis
37 Repentigny Une culture qui s’acquiert, un espace qui se conquiert
39 Candiac La ville sous les arbres
26 Finances municipales
41 Varennes
Une étape charnière
La créativité en action
29 Transmettre la sagesse pour le futur des municipalités
43 Lévis Un pour tous, tous pour un
45 La Prairie L’avenir dès maintenant
ÉDITEUR Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF Danielle Ouellet ÉQUIPE DE RÉDACTION Alexandre Côté, Gilles Drouin, Danielle Ouellet, François Perreault et Binh An Vu Van
IMPRESSION Imprimeries Transcontinental S.E.N.C. 2850, rue Jean-Perrin Québec (Québec) G2C 2C8 DISTRIBUTION EN KIOSQUES Messageries de Presse Benjamin ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention n PP 41614528 o
RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Catherine Faucher, Hélène Larue et Hélène Roy DIRECTION ARTISTIQUE ET INFOGRAPHIE Carole Bordeleau ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE Istockphoto par Oleksandr Bondarenko PUBLICITÉ Zoé Lafond, directrice des ventes
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— Villes d’avenir – édition 2012
ADRESSE DE RETOUR
Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc. 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
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La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.
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Mot de la rédaction
Tournant crucial pour les municipalités LES ASTRES SONT BIEN ALIGNÉS POUR QUE S'INSTAURE UN NOUVEAU PARADIGME DANS LE MONDE MUNICIPAL. Le partenariat financier entre le gouvernement et les municipalités est sur la sellette, le rôle des dirigeants s'est modifié et leurs responsabilités se sont accrues, l'environnement est au premier rang des préoccupations dans un nombre croissant de villes, les changements démographiques exigent une réorganisation des services et l'arrivée d'une génération de jeunes élus dynamise les discussions. Culture et économie font désormais bon ménage tandis que la qualité de vie est devenue une valeur essentielle. De plus, l'adoption récente du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) oriente concrètement le développement des villes et des municipalités du Grand Montréal, où réside environ la moitié de la population du Québec.
DANIELLE OUELLET
De nombreuses municipalités sont déjà engagées dans cette mouvance active qui est en train de modifier leur visage. La « Tribune des maires et des mairesses » de cette parution d'Élites présente des femmes et des hommes d'action qui mettent toutes leurs ressources à profit pour répondre aux besoins actuels. Tous les acteurs du monde municipal interviewés par nos journalistes témoignent de l'effervescence qui règne actuellement dans l'univers des municipalités. Les projets foisonnent et l'enthousiasme est palpable. L'arrimage des actions aux nouvelles perspectives est déjà amorcé.
Danielle Ouellet Rédactrice en chef, Élites
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Défis d'avenir : voir loin, séduire, agir Par Binh An Vu Van
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ne population vieillissante, une économie mondiale en mutation, une jeunesse aux nouvelles aspirations. Les grands défis de la société québécoise seront relevés à l'échelle locale, et les municipalités devront se retrousser les manches pour éviter les écueils, mais surtout pour ne pas rater les occasions ! BOULEVERSEMENT DÉMOGRAPHIQUE C'est le plus grand défi qui attend les municipalités : le bouleversement démographique, qui remodèlera entièrement le paysage social et économique québécois. Dans le Bas-Saint-Laurent seulement, jusqu'à 18 000 des 70 000 emplois existants devront être comblés d'ici 2015. En 2031, les aînés de plus de 75 ans verront leur nombre doubler. Pour remplir les postes laissés vacants par les boomers, une grande séduction s'amorce dans toutes les régions du Québec : « La compétition entre les municipalités pour attirer les jeunes familles est féroce, rapporte
« LA COMPÉTITION ENTRE LES MUNICIPALITÉS POUR ATTIRER LES JEUNES FAMILLES EST FÉROCE. »
MATHIEU VIGNEAULT Directeur général Place aux jeunes en région
Accueillir et retenir la génération Y et la suivante, la Z, devient un enjeu vital. Heureusement, selon l'Institut de la statistique du Québec, les jeunes se réconcilient avec les régions et y retournent de plus en plus. Pourquoi ? D'abord pour y occuper un meilleur emploi, mais aussi pour le cadre de vie plus tranquille, la proximité de la nature, l'accessibilité aux propriétés. « Ils ont souvent étudié ailleurs, ils ont voyagé. Ils cherchent des régions dynamiques sur le plan économique », rapporte Mathieu Vigneault, directeur général de Place aux jeunes en région.
ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR KAMAGA
- Éric Forest
Éric Forest, maire de Rimouski et président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Les villes doivent chercher à se forger une image positive, se construire une stratégie de marque et se positionner. Les sites Web et les réseaux sociaux deviennent des outils puissants pour faire connaître leurs communautés. Par exemple, Rimouski est la ville au Québec où l'indice de bonheur est le plus élevé, et la deuxième pour le plein air. Ce sont des éléments importants dans un portfolio. »
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DÉFIS D’AVENIR
« LE RÊVE DE NOS JEUNES RÉSIDENTS, C'EST DE SE BAIGNER UN JOUR DANS UNE DES RIVIÈRES ACTUELLEMENT LES PLUS POLLUÉES DU QUÉBEC, LA YAMASKA »
Mais un bon emploi ne suffit pas. Les villes doivent aussi se faire séduisantes, proposer des activités culturelles et des loisirs variés. Plusieurs offrent des connexions sans fil dans leurs parcs, leurs arénas, leurs installations de piscine. C'est que la nouvelle génération est ouverte sur le monde, cosmopolite, scolarisée et fort soucieuse de la préservation de l'environnement : « Le rêve de nos jeunes résidents, c'est de se baigner un jour dans une des rivières actuellement les plus polluées du Québec, la Yamaska », raconte David Bousquet, de Saint-Hyacinthe. Des mesures simples suffisent parfois à conquérir les familles : la ville rembourse 150 $ à celles qui achètent un ensemble de couches lavables ! ATTIRER L'IMMIGRATION Pour combler ses besoins de main-d'œuvre, le Québec n'a d'autre choix que de compter sur l'immigration, qui s'imposera comme principal moteur de croissance de la population. Tous se souviendront de la malheureuse politique d'accueil adoptée par le conseil de Hérouxville en 2007. Cette décision a suscité la controverse, mais elle a aussi rappelé qu'une intégration réussie repose davantage sur la municipalité que sur les instances supérieures, plus éloignées. Elle a aussi mis en lumière le manque d'expérience et de ressources des petites municipalités pour l'accueil de ces immigrants qui, traditionnellement, choisissaient les grandes villes. « Il faudra reconnaître des partenariats avec
SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie
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PHOTO : RÉMY BOILY
- David Bousquet
SYLVIE LACROIX Directrice générale Conseil économique du Haut-Richelieu
le gouvernement provincial, établir des ententes avec les municipalités afin qu'elles puissent leur offrir des emplois, un éventail de services, etc. », insiste Éric Forest. « Il faut les aider à arrimer leurs expertises aux besoins des entreprises des municipalités. À certains endroits, par exemple à Saint-Jean-sur-Richelieu, des organismes financés par des groupes de municipalités le font avec succès, raconte Sylvie Lacroix, directrice générale du Conseil économique du Haut-Richelieu. Ils guident ces personnes pour s'inscrire à l'école, connaître les commerces, s'abonner aux services d'Hydro-Québec, etc. » FACE AU MONDE Délocalisation de la main-d'œuvre manufacturière et technologique, concurrence internationale, méfiance à l'égard des institutions financières, autant de conséquences de la mondialisation qui transforme les municipalités. « La municipalité fait partie d'un tout international », affirme Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et membre du Comité sur le développement international de l'UMQ. « Elle fait compétition non pas aux autres villes québécoises, mais aux villes du monde entier ». « L'intervention doit être davantage locale, croit Éric Forest : Portland en Oregon, par exemple, a décidé de se développer autour de l'industrie verte. Barcelone, qui tablait sur l'économie du textile, s'est réorientée vers le design. Pour tirer leur épingle du jeu, les municipalités doivent reconnaître leur propre rôle dans la prospérité économique et développer un volet international. »
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« Les municipalités doivent travailler étroitement avec leur centre local de développement (CLD) et avec le gouvernement, soutient Sylvie Lacroix. Elles doivent faire preuve d'initiative et partager une vision commune avec toutes les instances intéressées par le développement économique de leur territoire. »
Le programme québécois Municipalités amies des aînés (MADA) vise à inciter les villes à améliorer leurs services et leurs conditions de vie. Il les aide à concevoir des plans d'action pour briser l'isolement des aînés, les encourager à faire de l'activité physique et à s'impliquer dans la vie communautaire.
UNE VILLE AMIE DES AÎNÉS Pendant que la génération Y prend d'assaut le marché du travail, les baby-boomers retraités exigent de plus en plus de leur milieu de vie : « Il y a quatre ou cinq ans ans, le budget de loisir des villes était exclusivement alloué aux jeunes. Aujourd'hui, les jeunes retraités instruits et bien nantis sont capables de se regrouper et de revendiquer des services personnalisés, explique Éric Forest. Il y a aussi tout un groupe d'aînés isolés, marginalisés et qui ont besoin de logement abordable, de transport, etc. »
« Des mesures à première vue anodines peuvent améliorer grandement la qualité de vie de ces personnes. Par exemple, on peut allonger le temps de traverse aux feux de circulation, l'emplacement des arrêts d'autobus, etc., dit Alexandre Plante, président du comité de pilotage de MADA pour la Ville de Brossard. Ou installer des équipements de mise en forme pour créer des parcs intergénérationnels. » Il conclut en riant : « Près de chez moi, la ligue de pétanque occupe deux terrains, et ils ont une liste d'attente de 70 personnes… c'est tout dire ! »
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Ils sont la relève et ils n’ont pas froid aux yeux Par Binh An Vu Van
Ils KÉDINA FLEURY-SAMSON
DAVID BOUSQUET
ALEXANDRE PLANTE
CORINA BASTIANI
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ont moins de 35 ans, sont nés dans l'esprit du développement durable, ont baigné dans les technologies, dans une ère postféministe où tout est possible. Ils arrivent à présent dans les conseils municipaux. En 2009, aux élections, 718 de ces jeunes ont été élus sur un total de plus de 8 000 maires et conseillers. « Dans le conseil, je suis la plus jeune, la plus femme et la plus noire », dit en riant Kédina Fleury-Samson, 33 ans, de Mont-Joli. « Je suis entourée d'hommes aux cheveux blancs. Même physiquement, nos différences sont marquées ! » Les jeunes arrivent aussi avec de nouvelles façons de penser : « Quand on amène des idées novatrices qui bousculent les valeurs établies, on se fait regarder avec de gros yeux. Parfois, c'est dur. Il faut alors gagner le soutien du conseil et de la population », rapporte David Bousquet, conseiller de Saint-Hyacinthe. Alexandre Plante, de Brossard, confirme : « Lorsqu'on me répond "c'est comme ça qu'on fait depuis 20 ans", pour moi, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas changer ce qui est en place. » « À mes débuts, mes collègues s'opposaient systématiquement à mes idées, se souvient Kédina Fleury-Samson. C'est l'appui des citoyens qui m'a permis de continuer. Avec le temps, j'ai peu à peu gagné du respect.» Qu'ont en commun les jeunes élus municipaux ? « On se démarque par notre audace. On ne craint pas de défendre certains dossiers envers et contre tous. Par exemple, traditionnellement, Saint-Hyacinthe mise sur le loisir et la
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qualité de vie. Personnellement, je crois plutôt que la priorité devrait être le développement économique et la création d'emplois de qualité pour attirer les jeunes, entre autres à travers notre campus universitaire », dit David Bousquet. À Mont-Joli, Kédina Fleury-Samson est en désaccord avec ses collègues sur le dossier de la fluorisation de l'eau potable : « Mes collègues veulent accepter l'offre du gouvernement provincial de fluorer l'eau potable. Je me suis référée à la position de l'UMQ, et j'ai été la seule à voter contre cette nouvelle mesure. » De son côté, David Bousquet a convaincu ses collègues d'investir 21 M$ pour la construction d'un centre aquatique : « Nous entreprenons des dossiers audacieux, nous sommes plus ouverts aux dépenses et à l'endettement. Je n'administre pas seulement en fonction de mon mandat, mais aussi avec en tête un horizon de 20-30 ans. » Corina Bastiani, de Sorel-Tracy, abonde : « Les jeunes élus voient mieux l'effet domino d'une décision. Nous sommes plus portés à regarder ce qui se fait ailleurs et à consulter des experts. » David Bousquet poursuit : « On a habité à plusieurs endroits, on a beaucoup voyagé. Aussi, on a encore peu de barrières et beaucoup d'imagination. On pense encore avec la candeur et les espoirs si caractéristiques des enfants ! » Kédina Fleury-Samson rêve à haute voix : « J'aimerais qu'on ait un budget participatif afin d'impliquer les citoyens, et que des garderies réunissent des personnes âgées et des enfants dans un même établissement. Je veux que la ville soit vivante ! » L'espoir de Kédina Fleury-Samson est d'impliquer plus de jeunes dans la vie municipale : « J'ai approché une trentaine de citoyens engagés. Mais tous ont peur de ne pas se faire aimer… ou ne se sentent pas appartenir à la "clique". Jusqu'à présent, personne n'a accepté. » « De nos jours, les jeunes s'engagent plus naturellement dans des groupes de pression plutôt qu'en politique. Ils se mobilisent pour une cause et s'y investissent ponctuellement », regrette David Bousquet. Tous s'entendent : même si les jeunes ne se retrouvent pas autour de la table des conseils municipaux, c'est leur devoir de faire entendre leurs désirs pour leur ville.
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Les villes passent à l’action pour un avenir vert Par Gilles Drouin
G
Cette commission, créée dans le contexte d’une plus grande intervention réglementaire du gouvernement québécois, se veut avant tout un forum pour faciliter les débats sur les enjeux environnementaux. Elle a aussi le mandat de favoriser la formation et l’information, entre autres en diffusant les meilleures pratiques en matière de développement durable au sein des municipalités. « Certaines ont fait œuvre de pionnières, comme Victoriaville avec sa gestion des matières résiduelles et du recyclage, il y a plus de 30 ans, poursuit Denis Lapointe. Ces villes servent de modèles et de sources d’inspiration. »
DENIS LAPOINTE Maire de Salaberry-de-Valleyfield
« CERTAINES ONT FAIT ŒUVRE DE PIONNIÈRES, COMME VICTORIAVILLE AVEC SA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES ET DU RECYCLAGE, IL Y A PLUS DE 30 ANS. CES VILLES SERVENT DE MODÈLES ET DE SOURCES D’INSPIRATION. » - Denis Lapointe
ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR CIENPIES DESIGN
estion des matières résiduelles, gestion de l’eau, réduction des gaz à effet de serre, amélioration générale de la qualité de vie des citoyens… Voilà sans doute les principaux défis environnementaux que doivent relever les municipalités depuis plusieurs années. « Au Québec, plusieurs d'entre elles ont pris des engagements concrets en matière d’environnement et je crois que ce n’est qu’un début, car les citoyens nous poussent dans le dos, ils veulent que leurs élus se préoccupent de cette question », constate Denis Lapointe, maire de Salaberry-de-Valleyfield et président de la Commission de l’environnement de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
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ENVIRONNEMENT
VOIR À LONG TERME Il y a quelques années, à l’instigation de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Salaberry-de-Valleyfield, à l’instar de plusieurs municipalités, a fait le calcul des émissions des gaz à effet de serre provenant des activités des services municipaux. « Nous avons pris conscience de la pollution que nos activités produisent, que ce soit par notre flotte de véhicules, la vétusté de certains de nos bâtiments ou la gestion des matières résiduelles », se rappelle Denis Lapointe. La Ville est alors passée à l’action. « Il y avait des mesures à prendre, mais il fallait les intégrer dans une démarche de gestion à plus long terme, explique le maire. Nous en sommes venus à la conclusion que nous devions nous doter, comme ville, d’un plan d’action en développement durable et en environnement. Nous voulions faire en sorte que nos actions concrètes au quotidien touchant nos bâtiments et l’utilisation de notre flotte de véhicules permettent vraiment de contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. »
Pendant un an, tous les services de la Ville ont réfléchi et travaillé à l’élaboration de projets visant l’amélioration du milieu de vie et de travail. Au total, la municipalité a relevé 115 actions concrètes à entreprendre au cours des prochaines années. Ainsi, le maire a l’obligation de rendre compte chaque année des avancées et d’annoncer les mesures qui seront prises l’année suivante. Un comité formé d’élus, de citoyens et de représentants de groupes environnementaux présents sur le territoire de la ville, a participé à l’élaboration du plan d’action. Il se réunit maintenant quatre fois par année pour évaluer le progrès des travaux et modifier le tir au besoin. Modernisation de la flotte de véhicules, intégration de véhicules au gaz naturel, essai d’un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques (en partenariat avec une entreprise de taxis), analyse de la consommation d’énergie des bâtiments et réduction de l’utilisation du papier (réunion du conseil sans papier) ne sont que quelquesunes des mesures préconisées et mises en œuvre.
Des bâtiments moins énergivores En janvier 2011, Hydro-Québec a lancé un programme de soutien aux projets d’efficacité énergétique. Ce programme, qui se terminera le 31 décembre 2015, s’adresse aux clientèles commerciale et institutionnelle d’Hydro-Québec, ce qui inclut les municipalités. D’ici la fin du programme, la société d’État a prévu un budget de 350 M$. L’appui financier est accordé dans les cas de nouvelles constructions, y compris les agrandissements, de rénovation de bâtiments existants et de maintien d’actif – par exemple, le remplacement d’une unité de climatisation/chauffage vétuste par un élément moins énergivore. Les travaux d’amélioration portant sur la plupart des bâtiments qui sont habituellement sous la responsabilité d’une ville sont admissibles. Par exemple, une municipalité peut obtenir un appui financier pour effectuer des travaux mettant en œuvre des mesures d’économie d’énergie électrique dans le bâtiment de l’hôtel de ville, le garage municipal, la caserne de pompiers, la bibliothèque, le centre sportif, l'aréna ou le centre communautaire, pour ne nommer que les principaux bâtiments. Les édifices résidentiels de quatre étages et plus habités sont aussi admissibles.
FRANCIS VILLENEUVE Directeur de la commercialisation pour le marché institutionnel ÉnerCible
Les interventions peuvent viser, par exemple, l’amélioration de la qualité de l’enveloppe du bâtiment, l’installation d’équipements de chauffage et de ventilation plus efficaces, ou encore, l’implantation d’un système de récupération de la chaleur. Un second volet du programme soutient financièrement la mise en place de systèmes d’éclairage à DEL publics. « Le programme préconise une approche sur mesure de façon à mieux répondre aux besoins précis de la clientèle », précise Francis Villeneuve, directeur de la commercialisation pour le marché institutionnel chez ÉnerCible, une unité autonome de SNC-Lavalin à qui Hydro-Québec a confié la gestion et la commercialisation du programme. Pour en savoir plus sur le programme Bâtiments, consultez le site Web www.programmebatiments.com. Vous y trouverez un guide du participant, les formulaires requis, la description du processus à suivre pour déposer un projet ainsi que divers outils.
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PHOTO : S. MÉNARD
ENVIRONNEMENT
MARTIN DAMPHOUSSE Chef du Parti durable et maire de Varennes
Le biogaz, du biométhane obtenu par digestion anaérobie dans des réservoirs fermés, sera liquéfié et vendu comme carburant pour les véhicules (3,5 millions de litres par année). Le résidu des réservoirs – mi-solide, mi-liquide – servira de fertilisant pour la production de biomasse (peuplier hybride et saule rosier) destinée à l’alimentation de chaufferies. Bref, l’expérience démontrera une fois de plus qu’environnement et économie peuvent très bien cohabiter.
« VARENNES S’APPRÊTE À CONSTRUIRE UNE BIBLIOTHÈQUE DE CONCEPTION INTÉGRÉE NET ZÉRO. CE SERA LE PREMIER BÂTIMENT INSTITUTIONNEL DE CE TYPE AU CANADA. » - Martin Damphousse
LE PARTI DU DÉVELOPPEMENT DURABLE En 2009, les citoyens de Varennes ont sans doute voulu lancer un message clair en élisant unanimement les conseillers du Parti durable. « Le développement durable implique trois grandes considérations pour chaque décision : l’environnement, l’économie et la population, rappelle Martin Damphousse, chef du Parti durable et maire de Varennes. Mon équipe considérait que ces principes collaient bien à la réalité municipale. On ne prend jamais de décision sans tenir compte de ces trois volets. » Parmi les nombreux projets de nature énergétique en cours, Varennes s’apprête à construire une bibliothèque de conception intégrée Net zéro, soit « un édifice autosuffisant sur le plan énergétique disposant d’une technologie d’avenir qui répond aux objectifs du développement durable ». M. Damphousse en est fier : « Ce sera le premier bâtiment institutionnel de ce type au Canada. » La conception intégrée consiste à asseoir ingénieurs, architectes et entrepreneurs autour d’une même table dès le départ d’un projet. Construite il y a plus de 30 ans, la bibliothèque était conçue pour répondre aux besoins d’une population d’environ 6 000 habitants. Aujourd’hui, Varennes en compte 21 000. « La structure du bâtiment original ne permettait pas de travaux d’agrandissement », mentionne Martin Damphousse. Le nouveau bâtiment de 2 100 mètres carrés abritera une bibliothèque multifonctionnelle. Le projet est ambitieux. « Il est relativement facile de réduire la consommation d’énergie d’un édifice de 60 à 70 %, mais porter la réduction à 100 %, à net zéro, cela représente tout un défi », remarque le maire. Le projet se fait d’ailleurs en collaboration avec Canmet Énergie, du ministère des Ressources naturelles du Canada, dont un des deux centres de recherche se situe à Varennes. Canmet est un chef de file de la recherche et du développement technologique en matière d’énergie propre. La démolition de l’ancienne bibliothèque a débuté ce printemps et la construction du nouvel édifice devrait commencer à l’automne pour une livraison à l’été 2013.
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Sainte-Thérèse
Sainte-Julie
Rosemère
Windsor
©Vincent Éthier
Percé
Deux-Montagnes
Dégelis
Drummondville
Val-d’Or
©Paul Brindamour
Repentigny
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Le Plan métropolitain de développement et d’aménagement
Unanimité et défis Par Danielle Ouellet
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es 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont parlé d'une même voix. Fruit d'années de réflexion et de consultations quant à l'avenir du Grand Montréal, le Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) a été adopté à l'unanimité à la fin de 2011 et approuvé par le gouvernement du Québec en mars dernier.
ILLUSTRATION : ISTOCPHOTO PAR SIGAL SUHLER MORAN
L'horizon du PMAD se situe en l'an 2031. La CMM mise sur ses atouts pour relever les défis liés à l'aménagement, au transport et à l'environnement, qui occuperont le haut du pavé des décisions à prendre d'ici là.
DES DÉFIS AUDACIEUX L'aménagement du territoire est le premier défi retenu pour le Grand Montréal. La perspective de croissance est évaluée à 530 000 personnes, soit quelque 320 000 nouveaux ménages, prévision à laquelle s'ajoute la création d'environ 150 000 emplois d'ici 2031. Le PMAD vise à concentrer 40 % de l'urbanisation à venir « dans un rayon d'un kilomètre autour des stations, actuelles ou projetées, de métro, de trains de banlieue, de service léger sur rails (SLR) et de services rapides par autobus afin de développer des quartiers de type TOD (TransitOriented Development) ».
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PMAD
CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil
La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, se réjouit de cette approche, « [qui] doit être encouragée et bonifiée, en prenant exemple sur des projets similaires à l'étranger », comme à Portland en Oregon. Elle n'hésite pas à rappeler que « le métro de Longueuil est l’un des premiers TOD au Québec ». Les auteurs du PMAD affirment aussi : « […] une densification du cadre bâti est favorisée sur les terrains vacants ou à redévelopper situés à l’extérieur des aires TOD ». Mme St-Hilaire fait une mise en garde : « Les moyens énoncés
« LES MOYENS ÉNONCÉS PAR LE PMAD POUR RÉALISER SES OBJECTIFS AMBITIEUX SONT TROP TIMIDES. PLUSIEURS VILLES ÉPROUVENT DES DIFFICULTÉS DE REQUALIFICATION DES QUARTIERS ANCIENS, DONT LES RÉSIDENCES SONT DEVENUES VÉTUSTES. LE SOUTIEN DE L'ÉTAT À LA DENSIFICATION ET À LA REVITALISATION DES QUARTIERS DÉJÀ HABITÉS DOIT PRIMER SUR LE DÉVELOPPEMENT DE NOUVEAUX SECTEURS. »
par le PMAD pour réaliser ses objectifs ambitieux sont trop timides. Plusieurs villes éprouvent des difficultés de requalification des quartiers anciens, dont les résidences sont devenues vétustes. Le soutien de l'État à la densification et à la revitalisation des quartiers déjà habités doit primer sur le développement de nouveaux secteurs. » Et la couronne nord ? Chantale Deschamps rappelle que dans la municipalité régionale de comté (MRC) de L'Assomption, dont elle est la préfète, l'objectif de densification urbaine visé par les TOD « est déjà poursuivi depuis longtemps, à tel point que les municipalités de la MRC sont aux prises avec à une pénurie de terrains pour du nouveau développement ». Cependant, prévoit-elle, le déploiement systématique de TOD exigera de nouvelles législations : « Pour densifier dans un périmètre circonscrit, par exemple, la Ville devra disposer d’outils qui favoriseront le remembrement des terrains afin de constituer des ensembles cohérents et propices à des projets de redéploiement. Il faudra aussi trouver des solutions pour construire des tours d'appartements à côté de secteurs résidentiels. Peut-être faudra-t-il prévoir des espaces commerciaux pour les séparer . Nous n'avons pas encore les outils légaux pour réaliser ce type de développement. »
- Caroline St-Hilaire
Les atouts territoriaux du Grand Montréal AMÉNAGEMENT ET QUALITÉ DE VIE
TRANSPORT
> Une région qui est le cœur démographique, économique et culturel du Québec
> Un taux d’utilisation du transport en commun (TC) parmi les plus élevés en Amérique du Nord
> Une population toujours en croissance
> Une plaque tournante des marchandises du Nord-Est américain qui s’appuie sur d’importantes infrastructures routières, aéroportuaires, ferroviaires et portuaires
> Une région d’accueil cosmopolite > Une localisation avantageuse au cœur d’un bassin de 115 millions de consommateurs
> Des réseaux de transport bien déployés
> Un centre-ville dynamique et attractif > Une région parmi les plus denses d’Amérique du Nord
ENVIRONNEMENT
> Des développements résidentiels diversifiés
> Un archipel unique
> Des pôles économiques attractifs où se concentrent les grappes
> Une grande biodiversité
> Un coût de la vie parmi les plus bas
> Une bonne qualité de l’air
> Une qualité de vie parmi les plus élevées des régions du monde
> Un taux de récupération des matières recyclables qui atteint l’objectif gouvernemental
> Une zone agricole métropolitaine parmi les plus importantes d’Amérique du Nord
> Une eau potable de qualité > Un bilan positif de réduction de GES
Source : Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD)
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L'occupation optimale du territoire agricole est aussi un objectif du PMAD. « La CMM est une métropole nordaméricaine parmi les plus denses et les plus compactes. Elle abrite la plus grande zone agricole, et nous observons aussi une pénurie de terrains industriels », rappelle Mme Deschamps. Les orientations gouvernementales limitent l'expansion en territoire agricole. Les entreprises qui ne peuvent pas rester dans le Grand Montréal n'ont pas d'autre choix, en raison de leurs besoins en transport terrestre et ferroviaire, que de s'exiler aux États-Unis. Pensons au départ d'Électrolux, avec la perte de 1 300 emplois. »
« LA CMM EST UNE MÉTROPOLE NORD-AMÉRICAINE PARMI LES PLUS DENSES ET LES PLUS COMPACTES. ELLE ABRITE LA PLUS GRANDE ZONE AGRICOLE, ET NOUS OBSERVONS AUSSI UNE PÉNURIE DE TERRAINS INDUSTRIELS. » - Chantale Deschamps
La délimitation du périmètre métropolitain, la localisation des installations métropolitaines actuelles et projetées ainsi que les contraintes géomorphologiques et anthropiques du territoire sont aussi visées par les objectifs du PMAD. Au cœur de ces changements, le transport devient crucial : « Impossible, pour nous, de réaliser des TOD sans une gare et un transport efficace, poursuit Mme Deschamps, qui est aussi vice-présidente de la Commission de l'aménagement de la CMM, laquelle a mené les consultations publiques à l'origine du PMAD. Le projet du train de l'Est rendra la région plus attractive. » Très attendu, celui-ci implique notamment, indique l'Agence métropolitaine de transport, « la construction de 10 nouvelles gares, de ponts routiers et ferroviaires, de tunnels et passerelles, ainsi que de plusieurs kilomètres de voie ferrée. Cette ligne pourra accueillir 5 500 passagers par période de pointe, dont près de 30 % qui utilisent actuellement leur automobile ». Un projet susceptible de répondre aux objectifs de densification autour de TOD.
CHANTALE DESCHAMPS Mairesse de Repentigny
La mise en œuvre du PMAD devrait permettre de « hausser la part modale du transport en commun, actuellement de 25 %, à 30 % de l’achalandage en période de pointe du matin d’ici 2021 et à 35 % d’ici 2031 ». L'objectif est loué, mais on souhaite des actions concrètes : « Nous devons relever ensemble le défi d’une offre de transport en commun fiable, rapide et moderne. Ce n’est pas qu’un choix de société, c’est une obligation rappelle Mme St-Hilaire. Les citoyens de l’agglomération de Longueuil et de toute la Couronne Sud vivent quotidiennement les impacts de la congestion routière. Il est donc nécessaire de prioriser des projets de développement du transport collectif structurants sur la Rive-Sud, tels que le prolongement du métro, la réalisation d’un système de trains légers sur rails dans l’axe du Pont Champlain et l’aménagement d’un système rapide par bus (SRB) sur les artères majeurs de notre agglomération.
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PMAD
Après 10 ans de réflexion, le PMAD Les activités de planification, de coordination et de financement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), créée en 2001, touchent aujourd'hui quelque 3,7 millions de personnes, installées sur près de 4 400 m2 répartis en cinq secteurs géographiques : l'agglomération de Montréal, l'agglomération de Longueuil, Laval, les couronnes nord et sud. Malgré l'étendue et la diversité du territoire, un premier consensus émergeait déjà en 2003. Vision 2025, intitulée « Cap sur le monde : bâtir une communauté compétitive, attractive, solidaire et responsable », allait colorer les actions qui prépareraient l'avenir du Grand Montréal. Concrétiser cette vision exigeait des pouvoirs. En 2010, une loi québécoise accordait à la CMM la compétence de réaliser un plan d'aménagement et de développement pour l'ensemble de son territoire. Pour y arriver, des consultations publiques ont accueilli les suggestions de quelque 350 personnes, dont beaucoup représentaient un organisme. L'adoption du PMAD par la CMM et par le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire marque un tournant : « Maintenant que les règles du jeu sont connues, affirmait en mars dernier le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, les promoteurs peuvent enfin compter sur un cadre prévisible pour développer leurs projets et ainsi tirer profit de la croissance de notre économie. »
Nicole Appleby Mairesse
Nouvelles possibilités • Nouvelles richesses • Nouveau monde
MICHEL LEBLANC Président et chef de la direction Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Le PMAD vise aussi « le parachèvement de certains tronçons du réseau routier afin d’assurer, plus particulièrement, la mobilité des marchandises et la desserte des principaux pôles d’emplois métropolitains ». Il propose également de « définir un réseau artériel métropolitain ainsi qu’un réseau de vélo métropolitain qui permettra d’augmenter le transport actif ».
OCCASIONS D’AFFAIRES
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Bien sûr, la question du financement du transport collectif reste critique. Le développement de tels réseaux nécessite au moins 23 G$ d’investissements, estime-t-on dans le PMAD, mais cette prévision est qualifiée d'irréaliste dans des mémoires de la MRC de l'Assomption présentés à la Commission de transport de la CMM : « Il existe plusieurs manières de réduire ces coûts et de chercher de nouvelles participations, estime Mme Deschamps. Des discussions en profondeur n'ont pas encore eu lieu à ce sujet. »
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avant
Revitalisation du centre-ville
maintenant
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FINANCES MUNICIPALES
Finances municipales Une étape charnière Par Gilles Drouin
automne 2012 pourrait bien s’avérer une étape charnière dans l’histoire des municipalités québécoises. C’est en effet le moment choisi par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) pour déposer son livre blanc sur leur avenir.
ÉRIC FOREST Président de l’UMQ et maire de Rimouski
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« Le livre blanc nous permettra de définir la mission et les responsabilités des municipalités du 21e siècle tel que le voient le monde municipal, le milieu socioéconomique et les citoyens, explique Éric Forest, maire de Rimouski et président de l’UMQ. Cette réflexion guidera la négociation du renouvellement du partenariat fiscal et financier entre le gouvernement québécois et les municipalités. »
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D’ailleurs, dans son budget 2012, le ministre Raymond Bachand indiquait que le temps était venu d’amorcer ces négociations. Tant mieux, parce qu’il y a urgence. Les municipalités ont un besoin criant de nouvelles sources de financement pour jouer pleinement leur rôle de gouvernement de première ligne. UN RÔLE ACCRU Mairesse de Drummondville depuis 25 ans, Francine RuestJutras a vu, comme bien d’autres élus, le rôle de la municipalité se transformer au cours de ces années. « La ville est devenue un véritable agent de développement économique en plus d’offrir une large gamme de services aux personnes », mentionne-t-elle.
ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR YYSTOM
L’
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L’approche simplificatrice de la politique municipale, qui consiste à la limiter à la gestion de l’asphalte, de l’aqueduc, des égouts, du déneigement et de la collecte des ordures, appartient à un passé somme toute plutôt éloigné. « Incidemment, remarque Éric Forest, cette image réductrice n’encourage pas des hommes et des femmes de qualité à s’engager en politique municipale. » « Les élus veulent créer des milieux de vie de qualité pour que les citoyens trouvent réponse à leurs attentes, croit Francine Ruest-Jutras. Par exemple, les villes sont le premier lieu d’expression de la culture et nous avons élaboré chez nous une politique de développement culturel. » En développement social, Drummondville soutient de nombreux centres et groupes communautaires qui animent la vie des quartiers et aident à résoudre certains problèmes sociaux. « Pour autant que les moyens financiers suivent, avance Francine Ruest-Jutras, les villes ne sont pas réticentes à accepter de nouvelles responsabilités. Ce n’est toutefois pas la tendance des dernières années. Le discours politique dit que nous sommes des partenaires, mais cela ne se traduit pas dans les faits. »
La consultation s’est poursuivie par une série de rencontres avec les « caucus d’affinité » de l’UMQ, où toutes les municipalités, membres comme non membres, étaient conviées, avec les nombreux acteurs de la scène municipale. Plusieurs commissions de l’UMQ, dont celle des jeunes élus, ont également exprimé leurs commentaires. Par ailleurs, l’UMQ a constitué un comité d’experts composé de Gérard Beaudet, Florence Junca-Adenot, Pierre Prévost, Lawrence Desrosiers et Pierre Godin. Leurs recommandations s’ajoutent à celles du comité des sages, formé de la juge Claire L’Heureux-Dubé, Lise Bissonnette, Jean-Paul L’Allier, Guy Leblanc et Claude Béland. Enfin, pour alimenter davantage cette réflexion, l’UMQ a réalisé un sondage auprès de 4 200 citoyens de partout au Québec afin de bien mesurer leurs attentes. Il en est ressorti qu’en dépit du cynisme ambiant à l’égard des politiciens, les élus municipaux étaient ceux qui conservaient la plus haute cote de confiance du public.
Le mode de financement actuel des municipalités était peut-être valable dans le contexte des années 1980, alors que les services traditionnels représentaient environ 80 % d’un budget municipal, mais il ne tient plus la route aujourd’hui, alors que près de la moitié de l'enveloppe couvre des dépenses liées au développement économique, aux services aux personnes âgées et aux jeunes, aux loisirs et à la culture.
VERS UN CONSENSUS FORT FRANCINE RUEST-JUTRAS Les résultats détaillés du sondage et Mairesse de Drummondville toutes les recommandations formulées par les participants à la consultation seront exposés lors du congrès 2012. Au cours d’une assemblée extraordinaire, les membres seront invités à se mettre d’accord sur les grandes orientations et à dégager un fort consensus sur la municipalité de l’avenir. La version finale du livre blanc sera déposée à l’automne 2012.
S’ajoute à ce bref tableau le déficit actuariel des régimes de retraite, un gouffre financier de trois milliards de dollars qui pourrait atteindre les quatre milliards dès l’an prochain. « Le budget provincial 2012 a le mérite de reconnaître la situation, mentionne Éric Forest, mais les municipalités n’ont toujours pas les outils pour intervenir dans ce domaine. »
FAIRE LE POINT ET SE PROJETER DANS LE FUTUR Comment voit-on les municipalités dans l’avenir ? « La démarche de consultation nous a permis de faire le point et de partager nos attentes à ce sujet, résume Francine Ruest-Jutras. À l'occasion des prochaines assises, nous pourrons concrétiser davantage cette vision. »
UNE CONSULTATION MOBILISATRICE Le livre blanc sur l’avenir des municipalités sera le résultat d’une vaste consultation entreprise en février 2011 auprès de divers acteurs de la scène municipale, y compris les citoyens. « Le sommet de mars 2011 a été le point de départ, l’étincelle de cette consultation, rappelle Éric Forest. Il a donné lieu à un premier échange stimulant entre les élus et les citoyens. »
Chose certaine, de façon générale, les réponses au sondage confirment une chose : les citoyens comprennent très bien que le rôle des municipalités a résolument changé au cours des dernières années. « Aujourd’hui, mentionne Éric Forest, les gens s’attendent à ce que le maire ou la mairesse soit un leader qui met de l’avant une vision de sa municipalité apte à la rendre attirante pour les familles et les investisseurs. »
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FINANCES MUNICIPALES
Les prochaines négociations porteront sur la définition claire des responsabilités de chaque palier de gouvernement et sur l’arrimage des ressources en fonction de ces responsabilités. Dans un contexte de mondialisation où régions et villes seront de plus en plus en concurrence pour attirer les jeunes familles afin d’assurer un bassin de main-d’œuvre, Éric Forest souhaite qu'émerge un fort consensus parmi les élus et les citoyens autour de cette idée : le gouvernement municipal est un acteur incontournable de cette nouvelle réalité et il doit, en conséquence, posséder les moyens pour jouer ce rôle. Toutefois, la démarche devrait aborder davantage que la simple question d’argent. « Je souhaite que les municipalités
puissent affirmer haut et fort représenter un véritable niveau de gouvernement et être dotées des moyens pour assumer ce rôle, avance Éric Forest. Les maires et les conseillers municipaux sont des gens élus démocratiquement, ce qui signifie qu’ils ont des pouvoirs réels et des comptes à rendre à la population, en plus de se tenir très près des citoyens. La vie sociale, culturelle et économique se déroule d'abord dans les municipalités. Il faut une reconnaissance de leur autonomie, un changement d’attitude qui génère un vrai partenariat entre les niveaux de gouvernement. Ensuite, conclut le président de l’UMQ, nous pourrons discuter de façon mature des moyens à mettre en place pour que chacun assume ses responsabilités et contribue au développement du Québec. »
Pour un financement récurrent et cohérent « Le modèle de taxation municipale actuel, axé principalement sur la taxe foncière, a ses limites. Il est temps d’ouvrir la voie à une diversification des sources de revenus et surtout à un bon arrimage entre celles-ci et les rôles et responsabilités des municipalités », estime Pierre Fortin, associé et leader du secteur municipal chez Raymond Chabot Grant Thornton. Si la dernière décennie a été favorable à l’augmentation de la valeur des immeubles, et donc de la taxe foncière, rien ne permet de prévoir à coup sûr que cette tendance se maintiendra au cours des 10 prochaines années. « En plus, note Pierre Fortin, la taxation foncière n’est pas liée à tous les types de services offerts par une municipalité. » Par exemple, le citoyen paie une taxe pour la collecte des ordures, mais il n’en paie pas une directement rattachée à la construction de logements sociaux ou à l’entretien de l’aréna. Ce spécialiste reconnu connaît bien les enjeux financiers liés au domaine municipal, puisqu’il a réalisé pour des villes des plans d’affaires ainsi que des cadres financiers servant à évaluer leur capacité de payer et de taxer au cours des prochaines années. « Le service à la personne et le service à la propriété sont deux choses totalement différentes et il serait souhaitable que des sources de financement différentes soient arrimées à chacune », ajoute Pierre Fortin. « On pourrait penser, par exemple, à établir des redevances, des taxes liées à l’utilisation, comme celle sur le stationnement ou la taxe
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d’amusement, mentionne-t-il. Accorder un point de TVQ aux municipalités est aussi une piste à explorer qui a au moins le mérite d’être en rapport avec l’activité économique. » Le partenariat public-privé pourrait aussi convenir à certains projets, mais il faut toutefois prendre en compte la gestion des risques financiers. « Il faut que les modèles d’affaires tiennent la route, prévient Pierre Fortin. La question est de savoir quel risque financier la Ville peut prendre dans un projet. »
PIERRE FORTIN Associé et leader du secteur municipal Raymond Chabot Grant Thornton
Quant aux régimes de retraite, Pierre Fortin a l’impression que nous allons vers un partage des risques entre employeurs et employés dans le cadre d'un régime hybride. Actuellement, l’employeur assume tous les risques avec le régime à prestation déterminée tandis que l’employé en fait autant dans un régime à cotisation déterminée.
« L’enjeu, poursuit-il, est d’aller chercher des sources de financement stables, récurrentes et prévisibles tout en étant alignées sur la croissance des dépenses de la municipalité. Il est aussi important que les municipalités aient une perspective financière à long terme parce que les besoins et les investissements requis sont à long terme. »
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Transmettre la sagesse
pour le futur des municipalités Par Binh An Vu Van
Q
ue devra être la municipalité de l'avenir? Et sa mission ? Quel rôle sera appelé à jouer l'élu ? Voilà de grandes questions qui ont été posées à de grandes femmes et à de grands hommes québécois.
En mars 2011, lors du premier Sommet sur le milieu municipal québécois organisé par l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Éric Forest, président de l'UMQ et maire de la ville de Rimouski, a annoncé la création d'un « comité des sages » formé de cinq talentueux acteurs des affaires municipales : « Nous voulions convier à la réflexion des personnes indépendantes d'esprit, crédibles et possédant une grande expérience. »
Ce temps de questionnement s'impose : « Traditionnellement, leur rôle a été d'offrir des services à la propriété, de s'occuper des ordures, de déneiger. Depuis 15 ans, la municipalité prend part à la vie culturelle, s'investit dans la santé, en environnement, dans le développement économique et dans la création d'emplois », explique Jean Perras, ex-maire de Chelsea, en charge d'animer les échanges entre les sages.
JEAN PERRAS Ex-maire de Chelsea
Les sages choisis sont d'envergure et de compétences complémentaires. La juge Claire L'Heureux-Dubé a siégé à la Cour suprême du Canada; Lise Bissonnette a dirigé Le Devoir avant de fonder la Grande Bibliothèque du Québec et de mener les fusions qui ont conduit à la création de Bibliothèque et Archives nationales du Québec; Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins, est professeur associé à l'École des sciences de la gestion à l'Université du Québec à Montréal; Jean-Paul L'Allier, avant d'être élu à la mairie de Québec en 1989, a été, au sein du gouvernement du Québec, ministre des Communications, ministre de la Fonction publique et ministre des Affaires culturelles; Guy Leblanc, actuellement président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, a déjà été président de la Commission municipale du Québec, maire de la ville de Trois-Rivières et coprésident de la coalition provinciale Les Arts et la Ville.
ILLUSTRATION : PHOTOS.COM PAR DIMA LOMACHEVSKY
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TRANSMETTRE LA SAGESSE
JEAN-PAUL L’ALLIER
GUY LEBLANC
Pendant presque une année, ils se sont rencontrés plusieurs fois pour discuter à bâtons rompus de leurs coups de cœur et des embûches qui guettent les municipalités, et pour rêver de meilleures cités. « Nous avons mis en commun nos expériences. Ce rapport expose ce que nous, citoyens plus âgés, retenons de la situation des municipalités », résume humblement Jean-Paul L'Allier. Guy Leblanc ajoute : « Pendant nos années de service, nous avons fait des erreurs, nous avons recommencé, puis nous avons agi différemment. Nous pouvons maintenant partager les leçons apprises. » En février 2012, le comité dépose à l'UMQ un rapport de deux pages – preuve que la sagesse peut s'exprimer en peu de mots – qui présente neuf constatations sur la situation et quatorze recommandations. « Chaque mot a été pesé et est lourd de sens, rapporte Guy Leblanc. Ceux qui s'attendent à un livre de recettes seront déçus.
Nous avons plutôt voulu offrir une vue du ciel de la municipalité de l'avenir. Ce sont de grands axes et des pistes de réflexion pour les élus. À chacun d'y donner sa couleur, sa musique, son odeur, selon ses réalités, selon sa taille. » UN PEU DE RECONNAISSANCE, S.V.P. « Depuis des années, rappelle Lise Bissonnette, on dit des municipalités qu'elles ne sont que des créatures du gouvernement du Québec. C'est exact juridiquement, mais non dans les faits : les maires sont à la tête de vrais gouvernements. Il est temps que la réalité juridique rejoigne les faits. » Jean-Paul L'Allier renchérit : « On est dans un système où les municipalités sont considérées comme de simples administrations soumises à l'autorité du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire. Nous voulons être reconnus comme un palier de gouvernement et non comme une simple succursale du gouvernement du Québec. » Ne serait-ce qu'en art et en culture, la tâche des municipalités s'est décuplée : « Autrefois, les gens se débrouillaient entre eux pour organiser des événements culturels. Aujourd'hui, pour mieux servir leurs citoyens, les municipalités s'en occupent, souvent avec l'aide d'organisations sans but lucratif (OSBL) ou non gouvernementales (ONG) », explique Jean Perras. Les bibliothèques aussi se sont transformées. Elles deviennent centres culturels, lieux d'exposition, salles de rencontres : « Autrefois, une bibliothèque municipale se résumait bien souvent à quelques rayons de livres. À présent, presque toutes les bibliothèques assument des rôles communautaires. Dans certaines, par exemple, des retraités s'occupent de l'aide aux devoirs des plus jeunes. Elles offrent des espaces d’échanges et de débats. En se dotant d’institutions nouvelles, les villes sont devenues des relais essentiels au développement culturel », selon Lise Bissonnette. Les sages suggèrent aussi une révision en profondeur de la fiscalité des villes. La taxe foncière ne suffit plus : « À présent, plus de la moitié des revenus de la municipalité servent directement aux individus, aux besoins des jeunes, aux services pour les aînés », remarque Jean Perras.
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Jean-Paul L'Allier cite en exemple le Carnaval de Québec et le Festival d'été : « Pour que ces événements aient du succès, il faut que la ville soit accueillante et propre.
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« DEPUIS DES ANNÉES, ON DIT DES MUNICIPALITÉS QU'ELLES NE SONT QUE DES CRÉATURES DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. C'EST EXACT JURIDIQUEMENT, MAIS NON DANS LES FAITS : LES MAIRES SONT À LA TÊTE DE VRAIS GOUVERNEMENTS. IL EST TEMPS QUE LA RÉALITÉ JURIDIQUE REJOIGNE LES FAITS. » - Lise Bissonnette
Mais puisque les taxes et les impôts récoltés reviennent aux gouvernements supérieurs, les événements ne rapportent pas d'argent à la Ville. » Il rappelle aussi le problème bien connu des infrastructures, pour lesquelles les trois paliers de gouvernement sont invités à investir chacun le tiers du financement nécessaire : « Prenons l'amphithéâtre de Québec. La Ville doit s'endetter pour payer le tiers des 100 millions requis. Le fédéral et le provincial fournissent chacun un tiers du montant, mais ils pourront récupérer jusqu'à 40 % de leur investissement en impôts et en taxes après la construction et l'exploitation. »
Pour regagner la confiance des citoyens, l'éthique des élus devra aussi être irréprochable. « Au point où nous en sommes, une ère de soupçon généralisé et confirmé par les enquêtes, il faut faire preuve d'une rigueur supérieure, sans faille. Est-ce qu'il faut refuser une caisse de bouteilles de vin ? Des billets de spectacle ? Oui, il faut tout refuser », croit Lise Bissonnette. LISE BISSONNETTE
POURFENDRE LE CYNISME POUR REGAGNER LA CONFIANCE DES CITOYENS Autre thème important du rapport du comité des sages : regagner la confiance des citoyens : « À partir du moment où les citoyens auront confiance en leurs élus et constateront qu'on leur donne une place dans la communauté, ils voudront s'engager dans des actions bénévoles sans avoir l'impression d'être traités comme de la main-d'œuvre gratuite », explique Jean-Paul L'Allier. Pour regagner cette confiance, un gouvernement doit miser sur la transparence : « Les élus craignent encore trop la transparence, en particulier l'intervention des médias. Or, si on fait les choses correctement, on n'a rien à cacher », soutient Lise Bissonnette. Dans son rapport, le comité recommande une consultation en amont des projets : « Trop souvent, on ficelle entièrement un projet avant de le rendre public. La population le reçoit alors comme une agression et se plaint, elle y voit des choix faits d’avance, ou une mauvaise utilisation de ses taxes. Il vaut toujours mieux consulter au début d’un projet. Par exemple, lancer une réflexion sur la conservation du patrimoine régional plutôt que mettre immédiatement sur la table le plan de construction d’un musée. Si la consultation est authentique, l’adhésion à un projet muséal surgira alors d’elle-même, il sera beaucoup mieux accepté. Le processus transparent est meilleur, et efficace. »
De la science s aux solutions s aux réalisations
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TRANSMETTRE LA SAGESSE
DE NOUVELLES RESPONSABILITÉS À ASSUMER Les sages ont tenu à le rappeler : les municipalités doivent se préoccuper du développement social et culturel en soutenant la création de coopératives ou d'organismes sans but lucratif. Elles doivent aussi encourager la recherche sur leur histoire, entretenir leurs archives locales et valoriser leur patrimoine. « Pour développer un sentiment d'appartenance et d'identité, les parades et les fêtes ne suffisent pas. Les citoyens doivent sentir qu'ils appartiennent à l'histoire d'une région », insiste Lise Bissonnette. Le gouvernement du Québec devra combattre le cynisme ambiant et les montagnes de préjugés qui affectent les élus municipaux. « Certains croient encore que les maires sont des irresponsables toujours prêts à sacrifier le développement culturel et social au développement économique. Mon expérience m'a souvent prouvé le contraire : une nouvelle génération de maires se manifeste, qui a à cœur le développement intégré », affirme Lise Bissonnette.
Thurso, ville d’opportunités...
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Maurice Boivin, maire 819 985-2701
Les sages recommandent enfin que le développement et la conservation des ressources naturelles soient des responsabilités formellement partagées entre le gouvernement du Québec et la municipalité. Lise Bissonnette y tient beaucoup, en ce moment où le Québec mise de plus en plus sur l'exploitation massive des ressources du sous-sol québécois – des gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent aux mines du Nord québécois en passant par le pétrole de la Gaspésie : « C'est une condition essentielle pour contrer le développement anarchique du territoire. En ce moment, une municipalité en désaccord avec l'exploitation des gaz de schiste dans son environnement immédiat n'a aucun pouvoir réel, elle doit protester comme toute autre organisation citoyenne. C'est anormal qu'elle n'ait pas un mot à dire. Les municipalités devraient avoir le pouvoir d'examiner les projets, de poser des conditions pour aller de l'avant ou de s'y opposer. Elles devraient également exiger des retombées concrètes et non seulement symboliques. Un développement ordonné suppose qu’elles soient parties prenantes à la décision. » UN RAPPORT BIEN REÇU Le rapport, écrit dans une langue accessible autant aux élus qu'au grand public, a été accueilli avec enthousiasme. Le fruit de cette réflexion servira entre autres à l'élaboration du livre blanc sur l'avenir des municipalités, une bible pour guider le développement des villes sur un horizon de 20 ans. Pour rédiger ce livre, l'UMQ procède aussi à une consultation de l'ensemble du milieu municipal québécois. La demande de reconnaissance qu'on y trouve est-elle réaliste ? Guy Leblanc le croit : « Je ne pense pas que les recommandations soient utopiques. Elles pourront, selon moi, se concrétiser par étapes. » Éric Forest est aussi optimiste : « Dans un premier temps, la simple reconnaissance des gouvernements municipaux peut se faire par un contrat moral sans déboursement d'argent. C'est une question de volonté, c'est tout. » Les sages l'ont dit : la cité du 21e siècle devra être plus autonome, transparente, participative, proche de ses résidents, impliquée dans le développement durable et fière de son patrimoine historique et culturel. Ainsi plus forte, elle sera armée pour faire face aux grands défis à venir, qu'ils soient environnementaux, économiques ou démographiques.
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DOSSIER PROMOTIONNEL
TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
La créativité en action
Participer
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ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR OLEKSANDR BONDARENKO
LA QUALITÉ DE VIE D’UNE COLLECTIVITÉ EST DÉSORMAIS CONSIDÉRÉE PAR LES GRANDS INVESTISSEURS COMME UN FACTEUR DÉTERMINANT POUR LA RÉTENTION DE LA MAIN-D’OEUVRE. C’EST POURQUOI, TOUTES DIFFÉRENTES, LES MUNICIPALITÉS FONT PREUVE D'ORIGINALITÉ ET DE CRÉATIVITÉ À MAINTS ÉGARDS. ACCUEILLIR HARMONIEUSEMENT JEUNES FAMILLES ET AÎNÉS, MARIER CULTURE ET DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL, TIRER LE MEILLEUR PROFIT DU RÉSEAU DE TRANSPORT PRÉSENT ET À VENIR, DENSIFIER CERTAINS SECTEURS DE LEUR TERRITOIRE, METTRE EN VALEUR LEUR PATRIMOINE HISTORIQUE, CONTENIR LES HAUSSES DE TAXES TOUT EN MAINTENANT DES SERVICES DE QUALITÉ, VOILÀ AUTANT DE DÉFIS QUE LES VILLES RELÈVENT SOUVENT AVEC BRIO. ÉLITES VOUS PRÉSENTE CERTAINES D'ENTRE ELLES.
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
Gatineau Des projets plein la ville
R
evitalisation du centre-ville, programmes encourageant l’entrepreneuriat, mesures pour accroître le tourisme, mise en place d’infrastructures récréatives et sportives, déploiement d’initiatives de développement durable, etc. Ça bouge à Gatineau, et les résultats se font déjà sentir.
MARC BUREAU Maire de Gatineau
Gatineau, c’est tout le contraire d’une simple ville de fonctionnaires. Au sein de ce milieu dynamique, les projets se multiplient, autant à l’intention des entreprises et des investisseurs que des touristes et des résidants actuels ou futurs. Un des exemples les plus frappants est la campagne « Gatineau, ville d’affaires » et son portail www.parsenaffaires.ca, lancé en 2011.
Comme elle souhaitait diversifier son économie, fortement teintée par la présence massive de fonctionnaires fédéraux, Gatineau a mis sur pied cette importante campagne visant à stimuler la fibre entrepreneuriale chez ses citoyens. L’initiative comprend notamment un partenariat de mentorat avec la chambre de commerce, une campagne de communication mettant en vedette des gens d’affaires locaux ainsi que de l’accompagnement dans le démarrage, la gestion de la croissance, etc. Alors que l’objectif initial était de créer 2 500 entreprises en trois ans, plus de 1000 sont nées dès la première année. S’inscrivant en lien direct avec cette offensive, la Ville a d’ailleurs investi 20 millions de dollars dans l’aménagement d’une centaine de terrains industriels répartis sur son territoire, notamment à proximité de l’aéroport. La diversification ne constitue qu’un des nombreux enjeux auxquels s’attaque le conseil municipal de Gatineau. « Nous souhaitons faire du tourisme l’un de nos atouts majeurs », explique le maire Marc Bureau, précisant que seulement le tiers des six millions de visiteurs annuels de la ville voisine, Ottawa, s’arrêtent chez lui. Parmi les mesures proposées : « Destination Gatineau ». Ce vaste projet vise à faire de Gatineau une destination touristique de calibre international grâce à un réaménagement des berges de la rivière des Outaouais sur une vaste zone de 6 km aux abords du Musée canadien des civilisations, le musée le plus visité au pays. « Nous nous inspirons du Vieux-Port de Montréal et de la promenade Champlain à Québec pour en faire un espace de fêtes et de festivals, indique M. Bureau. Par exemple, nous aménagerons des pistes cyclables ainsi que de vastes jardins ouverts huit mois par année. » Le maire ajoute que les retombées de ce projet
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pourraient atteindre jusqu’à 170 M$ et créer au-delà de 3 000 emplois par année, entre autres dans les industries de la restauration et de l’hôtellerie, et dans le commerce de détail. Parallèlement à cette croissance économique, la Ville de Gatineau connaît un important boum démographique. En effet, en 10 ans, sa population est passée de 220 000 à plus de 265 000 personnes. « Nous attirons beaucoup de jeunes familles, dit le maire. Entre autres explications, on trouve chez nous des bungalows dont les prix sont parfois de 125 000 $ moins élevés que leurs équivalents de l’autre côté de la rivière Outaouais. » Cette tendance se poursuivra et l’on prévoit que Gatineau accueillera près de 75 000 nouveaux citoyens d’ici 20 ans, dont plus de la moitié provenant de l’immigration. Mais qui dit familles dit aussi besoins considérables en infrastructures récréatives. Pour répondre à la demande, Gatineau a investi, notamment, dans la réfection de plus de 200 parcs municipaux et implanté un vaste centre sportif de 18 500 m2, qui a nécessité des investissements de 50,4 M$. Inauguré en 2010, l’endroit est rapidement devenu populaire, puisque plus de 10 000 personnes le fréquentent maintenant chaque semaine. Comportant entre autres deux piscines (dont l’une de dimensions olympiques), une palestre et les plus importantes installations de gymnastique au pays, le centre est souvent le théâtre de compétitions provinciales (dont les Jeux du Québec en 2010), canadiennes et même internationales. Autre dossier majeur pour Gatineau : la revitalisation de son centre-ville. Victime d’expropriations massives à la suite de la construction d’édifices gouvernementaux dans les années 70, sa population compte aujourd’hui 10 000 personnes de moins que les 21 000 qui le peuplaient à l’époque. « Pour y remédier, la Ville propose notamment un crédit de taxes de 10 ans aux nouveaux propriétaires », explique M. Bureau, précisant du même coup que l’ouverture prochaine de quatre tours et l'arrivée de quelque 8 000 fonctionnaires contribueront à accroître le nombre de propriétaires-résidants du centre-ville gatinois. Enfin, le développement durable constitue une autre préoccupation du maire et du conseil municipal, comme en témoigne l’implantation prochaine du Rapibus, un système de transport rapide par autobus de 255 M$. Il couvrira un corridor exclusif d’une quinzaine de kilomètres et sera bordé par une dizaine de stations offrant des autobus à grande capacité ainsi que de nouveaux services. Dans un contexte aussi dynamique, il n’est pas surprenant de constater que Gatineau constitue l’un des meilleurs milieux au Québec, et au Canada, autant pour y investir que pour y travailler et élever une famille !
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INVESTISSEZ À GATINEAU
UN CENTRE-VILLE MODERNISÉ 1
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Programme de 4000 nouveaux crédits de taxes logements à venir pour les bâtiments de haute technologie et résidentiels représentant 75 % de l’avis d’imposition pour une période de cinq à dix ans
3 10 000 nouveaux résidants au centre-ville
4 Création possible de 800 à 1000 logements sous forme d’écoquartier
5 Aménagement d’un nouveau district culturel
Renseignements : gatineau.ca 1 866 299-2002, poste 7331
819 595-7331
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Revitalisation des Accès prochain au berges du ruisseau Rapibus, un noude la Brasserie veau système de transport urbain
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
Saint-Jérôme En excellente position au Canada pour sa qualité de vie FRUIT DE LA RÉALISATION DE PLUSIEURS PROJETS DYNAMIQUES, LA VILLE DE SAINT-JÉRÔME EST DEPUIS QUELQUES ANNÉES EN PLEINE CROISSANCE. IL EN RÉSULTE UNE QUALITÉ DE VIE SUPÉRIEURE. LE MOT CLÉ : EXCELLENCE « Cité régionale », « capitale des Laurentides », « cité universitaire », les termes prestigieux employés pour désigner Saint-Jérôme se multiplient. C’est que la ville connaît depuis quelques années une croissance impressionnante, stimulée, entre autres, par des réalisations variées et très concrètes : relance du centre-ville et des activités commerciales, rapprochement avec des secteurs économiques tels les transports avancés et l’aéronautique, mise en place de l'organisme Rues principales – notamment pour favoriser l’entrepreneuriat –, etc. « Toutes ces initiatives ont été axées sur l’idée d’excellence, explique le maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon. Nous voulions que cette façon de faire soit notre marque de commerce, et elle est à la base maintenant de chaque nouveau projet. » MARC GASCON Maire de Saint-Jérôme
UNE VILLE EN PLEINE CROISSANCE Les conséquences directes de ces opérations sont facilement quantifiables. Ainsi, depuis 1998, 3041 emplois dans 663 entreprises, uniquement dans le secteur industriel, ont été créés à Saint-Jérôme. De fait, l’activité économique est désormais telle que 18 000 personnes de l'extérieur viennent y travailler chaque jour. Et environ un millier de personnes s’ajoutent chaque année aux 68 000 qui y habitent. « De plus, avec l’implantation de magasins à grande surface et de mégacentres commerciaux, entre autres, nous avons réussi à contrer les fuites commerciales, des dépenses de consommation qui, autrefois, étaient réalisées à Laval et à Montréal », indique M. Gascon. Le dirigeant ajoute que la fusion, en 2002, des quatre ex-villes de Bellefeuille, Lafontaine, Saint-Antoine et Saint-Jérôme a éliminé la contre-productivité qu’entraînaient parfois les luttes entre municipalités voisines pour attirer commerçants et entreprises. « Ici, la fusion a sans doute été la plus harmonieuse de tout le Québec. Moins de 1 % de la population a signé le registre pour s’y opposer. Le regroupement a changé l’aspect et l’histoire de Saint-Jérôme, et les progrès rapides témoignent d’une vitalité exceptionnelle. » PLACE À L’EXCELLENCE CULTURELLE Autre signe du dynamisme récent de la ville, l’Université du Québec en Outaouais y a ouvert un campus il y a deux ans. Alors qu’on s’attendait à y desservir 1000 étudiants, l’établissement en accueille déjà plus de 1500. On a aussi pensé aux 38 % de Jérômiens de plus de 50 ans. En effet, le Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire de la Ville a érigé pour eux, dans le cadre d’un partenariat public-privé, le Quartier 50+. Cet édifice récréatif de 45 000 pi2, ouvert en septembre 2008, regroupe diverses installations servant à des activités physiques, de loisir et culturelles, dont une salle multifonctionnelle de 350 places.
La joie de vivre !
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La convergence de ces nombreuses initiatives fait en sorte que Saint-Jérôme récolte maintenant les fruits de ses multiples efforts. Ses succès sont même reconnus hors des frontières du Québec : un classement récent du prestigieux magazine Money Sense lui accordait la 83e place sur 190 villes canadiennes pour la qualité de vie.
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Repentigny Une culture qui s’acquiert, un espace qui se conquiert
«
La culture ne s'hérite pas, elle s'acquiert ». Cette citation d'André Malraux, la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, l'a fait sienne : « Elle résume bien notre vision. » « Au cours des dernières années, rappelle-t-elle, nous nous sommes dotés d'équipements communautaires et sportifs - le Centre communautaire Laurent-Venne, le Centre récréatif et le Complexe sportif Gilles-Tremblay. Il ne manque plus qu’un point focal pour que la culture prenne son élan. Cette volonté sera bientôt comblée par la construction d'une salle de spectacle. Celle-ci contribuera à la création d'une nouvelle aire économique tout en rehaussant la qualité de la vie, dont la culture est une composante essentielle. » Forte des résultats d'une étude menée par le Réseau des villes créatives du Canada, Mme Deschamps compte faire de Repentigny une municipalité qui attire les visiteurs : « Les experts l'ont constaté : associer les arts et la culture avec le développement économique favorise la richesse,
la création d'emplois et la qualité de vie. Selon cette étude, une alliance entre le monde artistique et celui des affaires “revitalise les secteurs urbanisés, attire des travailleurs qualifiés et favorise la création de nouvelles entreprises”. La culture est véritablement un moteur économique. » « Notre démarche est le fruit d'une planification rigoureuse, comme en témoignent les investissements de 10 M$ effectués en 2003 pour développer un nouveau centre-ville le long du Saint-Laurent. En moins de 10 ans, ils ont généré plus de 50 M$. L'Espace culturel s'ajoutera aux projets commerciaux et résidentiels qui s'y sont implantés. Aménagé là où sa force d'attraction est la plus forte, il est bien situé pour devenir un levier économique important.
CHANTALE DESCHAMPS Mairesse de Repentigny
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
« LES AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS CRÉERONT UN LIEN ENTRE LES COMPOSANTES DE L'ESPACE CULTUREL. ILS ALLIERONT ARTS ET BEAUTÉ VÉGÉTALE. » - Chantale Deschamps
L'emplacement retenu jouit déjà d'un riche patrimoine historique. L'église de la Purification-de-la-BienheureuseVierge-Marie est la plus vieille église du diocèse de Montréal. Construite en 1727 et classée monument historique en 1978, il s'agit d'un lieu de culte et de manifestations culturelles d'une architecture remarquable. « L'Espace culturel se trouve par ailleurs à proximité d'un véritable couloir culturel, récréatif et touristique. En effet, des centaines de milliers de personnes convergent chaque année vers le parc régional de l’Île-Lebel, où se tiennent de nombreux événements populaires. En périphérie se trouve le parc Charles-De Gaulle et son kiosque à musique, lieu d'une pléiade de spectacles estivaux. » LA SALLE DE SPECTACLE L’originalité et la force du projet repentignois tiennent dans sa complémentarité avec les salles régionales. La construction d’une salle de 350 places, à géométrie variable, permettra de miser sur un gabarit intermédiaire et modulable, facilitant la viabilité de plusieurs types de spectacles. S'ajoute aussi le développement d'un volet lié à la création et d'un autre consacré aux arts du multimédia.
On pourra aménager la salle de quatre manières : à l’italienne, où l’on pourra accueillir 350 spectateurs assis; en formule cabaret, avec des tables et des chaises au plancher et des spectateurs dans les gradins et les galeries, permettant de recevoir 275 personnes; en configuration banquet, où l’on pourra réunir 238 participants; à plancher plat, avec une capacité d’accueil de 600 personnes. La salle permettra aussi de répondre aux besoins des organismes locaux et régionaux. De plus, l’implantation de ce nouvel équipement comblera une carence quant à la location de salles, en plus d’offrir des aménagements répondant aux besoins les plus variés. LE CENTRE D’EXPOSITION ET DE CRÉATION ARTISTIQUE En raison du dynamisme que connaît notre centre d'exposition et d'un achalandage toujours croissant à la bibliothèque Robert-Lussier, l'implantation du nouveau Centre d'exposition et de création artistique s'imposait. Celui-ci abritera une salle d’exposition, une salle multifonctionnelle qui pourra être utilisée comme espace complémentaire et de débordement dans le cadre d’expositions majeures ainsi qu'un espace de création musicale implanté en partenariat avec la Commission scolaire des Affluents. Le bâtiment pavillonnaire de ce Centre comprendra une salle de médiation culturelle, une salle multifonctionnelle, particulièrement utile pour les grandes expositions, ainsi qu'un hall où l'on pourra mettre en valeur des pièces de la collection permanente de la Ville de Repentigny, comme des vitraux de Marcelle Ferron et une splendide sculpture de Jean-Paul Mousseau. L’espace de création musicale sera utilisé par les élèves du centre La Croisée avec comme objectif d'encourager les jeunes à retourner aux études et à développer leur talent musical. DES JARDINS ATTRAYANTS « Les aménagements extérieurs créeront un lien entre les composantes de l'Espace culturel. Ils allieront arts et beauté végétale, conclut Mme Deschamps. Au fil des ans, des sentiers et des jardins d'art intégreront des œuvres qui se marieront à la nature, et la plantation d’arbres embellira progressivement l’Espace culturel. »
PHOTO : VILLE DE JOLIETTE
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Candiac La ville sous les arbres
A
gréablement située en bordure du fleuve Saint-Laurent, Candiac est une ville dans la jeune cinquantaine où qualité de vie et développement économique s'allient pour la positionner comme une municipalité d'avenir.
Le nom même de la ville trouve ses racines dans l'histoire du Québec. Un groupe d'investisseurs européens et canadiens, acquéreurs en 1957 d'anciennes fermes non cultivées en vue d'en faire un territoire urbain, avaient choisi ce nom à la mémoire d'un des protagonistes de la bataille des plaines d'Abraham : le marquis de Montcalm, né au château de Candiac, qu'on peut encore voir près de Nîmes, en France. Les 320 habitants d'alors étaient surtout des cultivateurs installés le long du chemin du Roy ou des vacanciers montréalais. Aujourd'hui, près de 20 000 personnes y résident, dont beaucoup de jeunes familles – la moyenne d'âge est de 37 ans – qui apprécient la quiétude de la ville, la disponibilité des services et la proximité de la métropole à tout juste une quinzaine de minutes.
QUALITÉ DE VIE ET ENVIRONNEMENT Verdure, eau et air pur sont à l'origine de la réputation de calme et d'harmonie de Candiac : « Environ 15 000 arbres contribuent à notre renommée de ville verte et à la qualité exceptionnelle de notre environnement, tient à souligner le maire Normand Dyotte, sans compter les 14 parcs répartis sur quelque 573 515 m2. On y trouve des aires de jeu, des plateaux sportifs – soccer, baseball, football, basketball –, des jeux d'eau, une piscine extérieure et un terrain de golf privé. Un parcours santé se trouve dans le parc de la Promenade, qui s'étend sur un million de pieds carrés en bordure du fleuve convertis en espace vert, où des appareils d'entraînement jalonnent le parcours pédestre des adeptes du plein air.
NORMAND DYOTTE Maire de Candiac
Concert gratuit de « Candiac en musique » dans le parc de la Promenade
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
UN SITE INDUSTRIEL STRATÉGIQUE En plus de la route 132 et des deux grandes lignes de chemin de fer, Canadien Pacifique et Canadien National, qui passent sur son territoire, la municipalité est traversée par deux autoroutes majeures : la 15, porte d'entrée directe sur le marché américain, et la 30, qui permet d'accéder aisément aux destinations est-ouest. Ces axes de transport offrent un avantage stratégique aux industriels qui choisissent de s'installer à Candiac : ils peuvent avoir pignon sur rue dans un site organisé en deux lieux dynamiques, les parcs industriels Montcalm et Champlain.
« LE COMPLEXE SPORTIF BAPTISÉ LES 2 GLACES DE CANDIAC REÇOIT DES AMATEURS DE HOCKEY, DE PATINAGE ARTISTIQUE ET DE PATINAGE LIBRE. DE PLUS, UNE PASSERELLE MULTIFONCTIONNELLE POUR CYCLISTES ET MARCHEURS RÉCEMMENT MISE EN PLACE SURPLOMBE UNE AUTOROUTE, RELIANT DEUX PARCS MUNICIPAUX ET… FAVORISANT L'ADOPTION DE BONNES HABITUDES DE VIE ! » - Normand Dyotte
« Le complexe sportif baptisé Les 2 glaces de Candiac reçoit des amateurs de hockey, de patinage artistique et de patinage libre. De plus, une passerelle multifonctionnelle pour cyclistes et marcheurs récemment mise en place surplombe une autoroute, reliant deux parcs municipaux et… favorisant l'adoption de bonnes habitudes de vie ! » Au fil des ans, les projets verts se sont multipliés. La gestion des matières résiduelles, l'herbicyclage, la récupération de l'eau de pluie ainsi que la collecte des branches, de surplus de carton, de contenants de peinture, de piles usagées ou encore des feuilles mortes à l'automne sont autant de moyens d'encourager la population à participer au maintien d'un environnement sain. Le développement résidentiel est en croissance. Des unités de condos, des maisons de ville et des maisons bigénération s'ajoutent maintenant aux styles plus traditionnels : « La construction de résidences, de bâtiments et d'infrastructures de qualité est un objectif qui a fait l'unanimité des entrepreneurs et des promoteurs, raconte M. Dyotte. Allié à la bonne gestion des finances municipales des dernières années, ce choix a été créateur de richesse pour la Ville. » 40
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Le parc Montcalm accueille déjà des entreprises de renom telles Uman Pharma, Parfumerie Chanel et Cascades Groupe Tissu tandis que l'entreprise Fruits et Passion a élu domicile dans le parc Champlain : « L'arrivée récente de Phostec Lithium, qui fabrique du lithium liquéfié entrant dans la production de piles pour les automobiles électriques, a été à l'origine d'un investissement de 75 M$, se réjouit le maire Dyotte. Nous continuons de développer en fonction de marchés potentiels près de chez nous. Les entreprises et les commerces de Candiac créent quelque 3 500 emplois. » UN TOD AVANT-GARDISTE Suivant les objectifs du Plan métropolitain d'aménagement et de développement, les élus municipaux ont entrepris une réflexion visant à créer un TOD (Transit Oriented Development) dans le secteur de la gare et du Carrefour commercial Candiac : « Nous voulons concevoir quelque chose de différent, un environnement économique unique et avant-gardiste. Pour ce projet structurant, résidentiel et commercial, nous retiendrons les meilleures pratiques en urbanisme et en environnement. » LA FORCE DU BÉNÉVOLAT Récemment élu maire de Candiac, Normand Dyotte compte une trentaine d'années de bénévolat à son actif dans cette ville : « J'ai toujours aimé le milieu municipal, qui nous rapproche des gens. Il est possible d'y faire des gestes concrets qui influencent directement et parfois rapidement la qualité de vie des gens. Et je suis en mesure d'apprécier l'importance du bénévolat pour une ville dynamique et efficace. Quelque 600 bénévoles assistaient à la dernière réception annuelle en leur honneur ! ».
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Varennes La créativité en action
La
Ville de Varennes démontre de façon exemplaire qu’il est possible de réagir d'une façon différente aux problématiques auxquelles font face les municipalités du Québec dans les domaines de l'aménagement urbain, du développement économique et de la démographie. Dans cette municipalité historique, un redéveloppement provenant de l'intérieur ainsi qu’une croissance économique durable ont permis d’améliorer l'offre récréative et culturelle aux citoyens sans augmenter la taxation des contribuables.
Cette façon d’aborder les problèmes est notamment visible dans le plan de réaménagement de l'entrée de la ville, présenté à la population à la fin de l’année dernière. Au fait de l’adoption du Plan métropolitain d’aménagement et de développement, l'administration municipale s'est aussitôt demandé comment elle pourrait favoriser le redéveloppement et la densification à l'intérieur même des infrastructures existantes. La réponse : mise en place de subventions à la démolition et à la décontamination… Sept zones en déclin, désaffectées ou vacantes, ont été ciblées pour leur potentiel, avec l'objectif de remodeler
Future usine de fabrication d’éthanol cellulosique
ce secteur névralgique. L'expérience s'est vite avérée concluante. « Quand les promoteurs ont connu notre vision, ils ont tout de suite saisi l’occasion. Résultat : ce qu'on avait prévu réaliser dans les huit prochaines années sera accompli en trois ans, et l'ampleur du projet sera même plus grande que dans nos projections », indique le maire Martin Damphousse. De plus, la Ville n'a pas eu à investir d'argent supplémentaire dans les infrastructures. Mais le grand coup de la Ville de Varennes en termes de développement concerne son secteur industriel. En 2009, alors qu'elle travaille à la création d’un parc industriel à vocation chimique et scientifique de haut niveau, le Novoparc, elle réussit à acquérir 9,2 millions de pieds carrés de terrains appartenant à HydroQuébec. L’administration municipale en profitera pour agrandir considérablement
MARTIN DAMPHOUSSE Maire de Varennes
Future entrée de la ville : redéveloppement résidentiel densifié
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
le nouveau parc industriel – une exception dans la couronne sud de Montréal, où ce type d’espace se fait de plus en plus rare. « Ce parc est rapidement devenu un nouveau pôle d'attraction scientifique axé sur les nouvelles sources d'énergie », poursuit le maire. Accrédité par Zones Québec Innovation et le Conseil québécois du biodiésel, le Novoparc a même connu une croissance au-delà des attentes. C'est là que sera installée, en 2013, l'usine de biométhanisation du secteur est de la couronne sud de la Communauté métropolitaine de Montréal. En février dernier, le gouvernement québécois a aussi octroyé 27 M$ pour y construire la première usine commerciale d'éthanol cellulosique produit à partir de déchets non compostables, une toute nouvelle technologie. FAIRE LES CHOSES AUTREMENT! La vision différente de Varennes se répercute aussi et surtout sur les comptes de taxes des citoyens et des entreprises. Malgré les responsabilités supplémentaires qu’elle doit assumer, la municipalité a réussi, à l'aide de ses projets novateurs, à conserver un des taux de taxes les plus bas de la couronne sud. Dans le cas du Novoparc,
elle est parvenue à attirer de nombreuses entreprises de premier rang qui participent à l'effort foncier tout en étant tournées vers l'économie verte et la recherche scientifique. Le projet de revitalisation de l'entrée de la ville est un autre bon exemple de cette approche proactive. Pour Martin Damphousse, il est important de réfléchir à la façon dont sont pensés les projets. « Pour la construction de notre nouvelle bibliothèque, qui a coûté 9,2 M$, nous avons réussi à aller chercher 6,3 M$ de subventions et de dons philanthropiques en présentant un projet novateur et en faisant preuve de rigueur dans les démarches nécessaires à l'acquisition de ce financement. La clé : faire les choses autrement ! » UN AVENIR PROMETTEUR POUR LES FAMILLES En plus de bénéficier d’un faible taux de taxation, les citoyens de Varennes ont pu profiter de ces nouvelles entrées d'argent par l'entremise de plusieurs projets culturels et d’activités offertes par la Ville. Encore là, la municipalité a procédé d'une façon différente. Pour répondre aux besoins découlant des changements démographiques, Varennes a mis sur pied le projet du parc Ki-Ri, le premier du genre au Québec, qui réunit dans un même espace public des activités pour l'ensemble des citoyens. « Ce parc est adapté autant pour les toutpetits et les adolescents que pour les aînés, avec des structures d'entraînement spécialement conçues pour eux. Il y a même des balançoires et des équipements adaptés aux personnes qui vivent avec un handicap. » La Ville a obtenu le premier prix du 21 e colloque du Carrefour action municipale et famille pour cette réalisation. L'offre culturelle comprenait aussi la réorientation de la maison Saint-Louis. Ce bâtiment historique abrite maintenant la salle du conseil municipal, et plusieurs spectacles et conférences y sont présentés par la Ville. Varennes le prouve brillamment : avec une vision claire du développement durable et en faisant les choses autrement, il devient possible de réaliser des projets hors du commun.
La Maison Saint-Louis : bâtiment historique restauré en 2010
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Lévis
Un pour tous, tous pour un
L
évis a adopté l’idée de la coopération au point de se démarquer des autres municipalités, avec de multiples succès à l’appui. Cette ville, en effet, c’est beaucoup plus que l’endroit où est né le Mouvement Desjardins, qui y loge encore son siège social.
La Ville de Lévis, pôle urbain de la région ChaudièreAppalaches, a adopté au printemps 2011 un positionnement stratégique axé sur l’esprit de coopération qui caractérise l’endroit, notamment en raison de la présence historique du siège social du Mouvement Desjardins. Autour de la signature « Ville de coopération », on veut maintenant démontrer la ligne directrice choisie. « Nous n’avons pas eu à creuser longtemps pour trouver cette thématique, car elle fait littéralement partie de notre ADN ! », explique la mairesse Danielle Roy Marinelli, en poste depuis 2005. Pour nous, la coopération est un positionnement sûr et crédible qui repose sur notre histoire, nos réalités fondamentales et nos perspectives. Ce n’est pas qu’un concept, c’est un savoir-être qui stimule nos citoyens et citoyennes et leur sentiment d’appartenance. »
DANIELLE ROY MARINELLI Mairesse de Lévis
Parmi les autres projets récents réalisés en partenariat public-privé, notons la construction d’un centre de congrès, celle d’une patinoire de taille olympique ainsi que les festivités du 375e anniversaire de la seigneurie de Lauzon, pour lesquelles la Ville a dégagé 3 M$, le gouvernement du Québec et le secteur privé 2,5 M$ chacun. « Voyant le succès de nos ententes de coopération, plusieurs municipalités sont venues nous rencontrer afin d’en savoir plus sur les mécanismes que nous avions mis en place, raconte la mairesse. De toute évidence, nous avons réussi à implanter un modèle. Cela ne signifie pas que tous
PHOTO : CONSTANCE LAMOUREUX
La dirigeante cite en exemple un projet récréatif récent développé dans un tel élan coopératif. L’érection d’un complexe sportif dédié au soccer, en 2007, a fait l’objet d’un partenariat regroupant pas moins de cinq joueurs : la Ville de Lévis, Desjardins, la Commission scolaire des
Navigateurs, diverses organisations régissant la pratique de ce sport dans la région, ainsi que la firme privée de conception, fabrication et installation de bâtiments d’acier Honco. « Ce centre venait répondre à un besoin urgent, indique Mme Roy Marinelli. Nous avons réussi à concrétiser le projet en une année, aux coûts et dans les délais prévus, et sans alourdir le fardeau fiscal de nos contribuables. »
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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES
« "VILLE DE COOPÉRATION", C’EST VRAIMENT L’IMAGE DE MARQUE QUI NOUS DISTINGUE, NOTRE PERSONNALITÉ. » - Danielle Roy Marinelli
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Autre particularité de Lévis : puisqu’elle est en partie issue du regroupement, en 2002, d’une dizaine de petites municipalités (Saint-Romuald, Saint-Louis-de-Pintendre, Breakeyville, Charny, Saint-Nicolas, Saint-Rédempteur, Saint-Étienne-de-Lauzon, Saint-Joseph-de-Lévis, Saint-Jean-Chrysostome), la ville compte plusieurs parcs industriels, aptes à servir les entreprises de différents secteurs.
nos projets seront orientés en ce sens, mais nous sommes fiers d’avoir doté la ville d’infrastructures de manière responsable et elles sont déjà exploitées au maximum. » La mairesse ajoute que de telles initiatives ont aussi eu un impact social majeur. « Par exemple, dit-elle, on entend des gens de l’ancienne ville de Saint-Étiennede-Lauzon se définir comme des Lévisiens et des Lévisiennes, ce qui constitue en soi un indice révélateur. »
Toutefois, les décideurs de la Ville ont choisi d’enrichir l’offre actuelle avec l’ajout de l’Innoparc, en chantier au cours des prochaines semaines, qui accueillera des entreprises et des organisations liées au domaine du savoir et de la recherche. Ainsi, l’un des premiers locataires sera la Chaire de recherche industrielle en technologies de l'énergie et en efficacité énergétique de l’École de technologie supérieure.
Avec la présence historique de Desjardins sur son territoire, la notion de coopérative était déjà bien implantée à Lévis. Toutefois, selon un récent recensement, on y trouve pas moins de 70 organisations coopératives travaillant dans les secteurs communautaires, économiques et sociaux. « "Ville de coopération", c’est vraiment l’image de marque qui nous distingue, notre personnalité. »
« Ce n'est là qu'un des nombreux chantiers qui pousseront à Lévis », conclut Mme Roy Marinelli, expliquant qu’il faut maintenant consolider les acquis de la ville. « Le développement nécessite la livraison de services, dit-elle. Et nous l'assurerons, au cours des prochaines années, dans des secteurs tels que les réseaux routiers et le transport en commun. »
— Villes d’avenir – édition 2012
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La Prairie
L’avenir dès maintenant
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u’il s’agisse de développement économique, d’une offre récréotouristique accrue ou de réaménagement des parcs et services, la ville de La Prairie vit une forte période d’effervescence. Ces dernières années, de nombreuses mesures ont été prises pour favoriser la croissance en suivant ces trois voies. Cette municipalité située au cœur des grands axes stratégiques de la Rive-Sud pourra aussi profiter du parachèvement prochain de l’autoroute 30 pour mettre en valeur ses nombreux atouts.
« Des budgets ont été prévus pour analyser dès l’an prochain les façons de revoir les orientations du parc industriel de la ville », indique la mairesse Lucie F. Roussel. D’emblée, La Prairie offre un programme de réduction de taxes sur trois ans pour les industries qui désirent s’y installer. Toujours dans une optique de développement économique, la Ville veut profiter du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) pour mettre en valeur le secteur du stationnement incitatif de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), près de la berge de la rivière Saint-Jacques. Ère des technologies oblige, le développement commercial de La Prairie se fait aussi par le Web 3.0. Les citoyens et commerçants ont désormais accès à l’application Watch Companion, créée par la Chambre de commerce et d'industrie Royal Roussillon avec la collaboration de la Ville. « Avec cette application, les gens peuvent trouver le bon commerce pour répondre à leurs besoins au sein même de la ville. » Au-delà des applications mobiles, l’avenir économique de La Prairie passera par la mise en valeur de l’arrondissement historique et par une offre touristique et culturelle accrue. L’ancien site industriel Rose-Laflamme, qui se situe en plein cœur du secteur historique, accueillera bientôt une cinquantaine d’unités de logement. Ce nouvel ensemble résidentiel participera à la revitalisation déjà entamée du quartier le plus ancien de La Prairie, au grand bonheur des commerçants. L’offre touristique dans ce secteur vieux de 345 ans sera aussi élargie par la création d’une réserve archéologique en collaboration avec les 11 municipalités de la MRC de Roussillon. « Notre objectif est de récupérer et de conserver tous les artéfacts qui sont présentement envoyés à Québec lorsqu’il y a des travaux dans l’arrondissement historique. » À cet important projet s’ajoutent des initiatives comme la mise en valeur des berges du fleuve Saint-Laurent et la réfection du parc de la Rivière-Saint-Jacques.
LUCIE F. ROUSSEL Mairesse de La Prairie
« AVEC CETTE APPLICATION, LES GENS PEUVENT TROUVER LE BON COMMERCE POUR RÉPONDRE À LEURS BESOINS AU SEIN MÊME DE LA VILLE. » - Lucie F. Roussel
Les citoyens de La Prairie pourront également profiter de plusieurs autres réaménagements de parcs, qui comprendront davantage d’aires de détente et de promenade. Cette mesure, qui a pour but de s'adapter aux changements démographiques des prochaines années, s’accompagnera d’une augmentation de l’offre d’activités aux familles. Sans compter que la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries est présentement en appel d’offres pour la construction prochaine d’un important complexe sportif. « Les installations devraient comprendre deux glaces et des terrains synthétiques de soccer et de football, l’un intérieur et l’autre extérieur. » « Avec autant de projets, conclut Lucie F. Roussel, le rôle de l’élu est surtout d’apporter sa passion et d’être à l’écoute. Pour faire un bon travail dans ce domaine, il faut aimer être au service des gens. » Pour la mairesse, il ne fait aucun doute que l’avenir économique et culturel de La Prairie commence par les réalisations d’aujourd’hui.
Villes d’avenir – édition 2012 —
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