LES RÉGIONS, TERRES D’AVENIR DE L’ENTREPRENEURIAT VOLUME 4
NUMÉRO 1
édition 2013
7 95 $
Villes d’avenir Place aux investissements
SAISIR LES OCCASIONS du marché MONTRÉAL : la locomotive du Québec se remet sur les rails PLUS : la Tribune des maires et mairesses
COLLABORATION ÉGALE RÉUSSITE
Source : STM / Bombardier, La Pocatière
Les régions du Québec, partenaires de la volonté de Montréal d’entreprendre, d’innover et de réussir.
VILLES D’AVENIR, PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Sommaire ÉDITORIAL
ENJEUX
5 Mot
28 Développement durable : un plan pour tous, et tous pour le plan !
de la rédaction
7 La municipalité :
DOSSIER SPÉCIAL Place aux investissements
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR PARKERDEEN
Par Binh An Vu Van
un acteur économique de premier plan au XXIe siècle
32 Le Québec, ami des aînés Par Binh An Vu Van
36 Immigration Des régions ouvertes sur le monde Par Emmanuelle Gril
12 Saisir les occasions du marché
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Par Suzanne Gagné
Par Charles Allain
40 Varennes
16 Diversifier ses activités
Un potentiel de croissance bien planifié
pour pallier les cycles de marché Par Suzanne Gagné
42 Candiac
18 Faire fleurir l’économie des régions
Une ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie
Une question de ressources et de particularités locales Par Suzanne Gagné
de l’entrepreneuriat PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SMALL FROG
Par Catherine Florès
24 Montréal : la locomotive du Québec se remet sur les rails Par Catherine Florès
ÉDITEUR Jacques Boisvert
ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE Istockphoto par Small Frog
RÉDACTRICE EN CHEF ET ÉDITRICE DÉLÉGUÉE Nathalie Savaria
DISTRIBUTION EN KIOSQUES Messageries de Presse Benjamin
ÉQUIPE DE RÉDACTION Charles Allain, Catherine Florès, Suzanne Gagné, Emmanuelle Gril, Nathalie Savaria et Binh An Vu Van
Convention n PP 41614528
DIRECTION ARTISTIQUE Carole Bordeleau INFOGRAPHIE Alain Lambert PUBLICITÉ Catherine Faucher, directrice des opérations Edith Lajoie, conseillère en publicité
4
— Villes d’avenir – édition 2013
Une ville « intelligente » et verte
46 Repentigny Investir dans la sécurité urbaine
48 La Prairie Cap sur l’aménagement durable
49 Joliette De nature, de travail et de culture
ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS o
ADRESSE DE RETOUR RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR JOSHUA HODGE PHOTOGRAPHY
44 Magog
21 Les régions, terres d’avenir
Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.
599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010.
Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442
Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Élites Villes d’avenir. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.
info@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca
Des villes d’avenir entreprenantes L’une des idées au cœur du Livre blanc municipal est que la municipalité constitue l’un des acteurs majeurs du développement économique au XXIe siècle. C’est dans cette perspective que notre équipe éditoriale a réalisé cette quatrième édition du magazine Élites Villes d’avenir intitulé « Place aux investissements » qui met l’accent sur le développement économique, plus particulièrement sur les entreprises et les entrepreneurs qui ont choisi de s’établir en région, ainsi que sur le rôle clé des municipalités et des divers organismes de soutien à l’entrepreneuriat local.
PHOTO : ÉLITES PAR ALAIN LAMBERT
Mot de la rédaction
NATHALIE SAVARIA
En feuilletant les pages de notre dossier spécial, vous découvrirez pourquoi des entreprises ont choisi d’investir en région, dans des marchés moins saturés que dans les grandes agglomérations, ou encore comment des jeunes de la relève et des femmes ont pu trouver l’accompagnement et l’aide financière nécessaires pour y démarrer leur entreprise. Vous apprendrez en outre que des entreprises régionales ont des activités ou des installations aussi loin qu’en Europe, en Afrique ou en Asie, et que les élus municipaux, par l’intermédiaire notamment de missions économiques, facilitent les contacts et les démarches des gens d’affaires. Pour clore ce dossier, un article fait état de la situation économique de Montréal. À l’heure où la commission Charbonneau croule sous le poids des révélations-chocs, Montréal, locomotive du Québec, se remet sur les rails. Malgré des symptômes encore alarmants, la plus grande municipalité de la province semble de nouveau attirer la faveur des investisseurs. Comme l’affirme Éric Forest, président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Rimouski, dans notre entrevue d’ouverture, « il faut dépasser la rivalité métropole-régions et tabler sur nos différences, nos complémentarités et nos divers créneaux. Chaque municipalité, avec ses créneaux, peut devenir un vaisseau amiral pour le Québec ». En écho à ce dossier sur les investissements, la Tribune des maires et mairesses témoigne de cette volonté d’attirer les investisseurs et de favoriser l’essor des entreprises dans les municipalités. Que ce soit à Varennes, à Repentigny ou encore à Magog, tout est mis en œuvre afin de créer les conditions idéales pour séduire les gens d’affaires, mais aussi et surtout une main-d’œuvre jeune et dynamique à la recherche d’un emploi et d’un milieu de vie de qualité, sous l’enseigne du développement durable et des nouvelles technologies. Pas de doute, le Québec foisonne de municipalités entreprenantes. Tous les espoirs sont donc permis pour l’avenir économique de la province. Bonne lecture ! Nathalie Savaria Rédactrice en chef et éditrice déléguée
Villes d’avenir – édition 2013 —
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© Sainte-Marie
© Saint-Bruno-de-Montarville
Amos
Saint-Bruno-de-Montarville
Sainte-Marie © Frédérick DeRoy
© Marie-Jozée Tardif
© Constance Lamoureux
© Métis-sur-Mer
Métis-sur-Mer
Lachute © Lachute
© Michel Grimard
North Hatley
Lévis Sainte-Anne-des-Monts
ENTREVUE
La municipalité : un rôle économique de premier plan au XXIe siècle Par Nathalie Savaria
C’est un fait : une entreprise s’installe, grandit et prospère d’abord dans une municipalité. Or, la relève et le recrutement de la main-d’œuvre, dans un contexte de déclin démographique et de mondialisation de l’économie, sont les deux grands défis auxquels font face les municipalités québécoises. « Demain, les gens auront le choix de leur emploi et de leur milieu de vie. Il y aura donc une forte compétition entre les villes et les villages pour attirer et retenir de nouvelles familles, ainsi que pour assurer la relève dans les organisations. Cela demandera aux municipalités d’être innovantes, mais aussi de disposer des moyens pour se développer. Nous croyons que ce développement passe par un nouveau partenariat Québec-municipalités », déclare Éric Forest. UNE CHARTE DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC Selon le Livre blanc, ce partenariat s’inscrirait d’abord dans une charte qui ferait de la municipalité un gouvernement autonome et responsable, imputable et transparent, et elle lui donnerait les pouvoirs et les compétences nécessaires pour répondre aux besoins croissants de sa population. De telles chartes existent ailleurs au Canada : en ColombieBritannique, en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario. Comme la Constitution canadienne ne reconnaît pas la gouvernance locale, il appartient au gouvernement québécois de trancher sur cette question. « Selon le principe de subsidiarité, la Cour suprême a reconnu que la municipalité était le niveau de gouvernance le plus près du citoyen, le plus apte à offrir les meilleurs services et à meilleurs coûts », tient à souligner le président de l’UMQ.
UNE REFONTE DE LA FISCALITÉ MUNICIPALE La Charte des municipalités du Québec s’accompagnerait également d’une refonte de la fiscalité municipale. L’impôt foncier, principale source de revenus des municipalités, ne permet pas de répondre à la croissance des services aux citoyens ni au développement économique. « Si dans les années 1980, époque où ce mode de financement a été mis en place, 80 % des ressources étaient consacrées aux services traditionnels (entretien et voirie, collecte des ordures, etc.) et 20 % aux services aux citoyens, aujourd’hui, ce rapport est presque à 50-50 », rapporte Éric Forest. Un partage des recettes fiscales additionnelles s’impose en fonction de la réalité actuelle. « Nous sommes conscients que les finances publiques sont dans un état précaire et que, bien qu’il y ait trois paliers de gouvernement, c’est toujours le même contribuable qui paie. Donc, il faudra revoir le partage des ressources et éviter le dédoublement des services », indique le président de l’UMQ.
PHOTO : JBC MÉDIA PAR ROSAIRE TURCOTTE
LE 23 NOVEMBRE 2012, L’UNION DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC (UMQ) A LANCÉ OFFICIELLEMENT SON LIVRE BLANC MUNICIPAL. FRUIT D’UNE VASTE CONSULTATION PUBLIQUE AMORCÉE EN MARS 2011, AU PREMIER SOMMET SUR LE MILIEU MUNICIPAL, LE LIVRE BLANC REDÉFINIT LE RÔLE DE LA MUNICIPALITÉ ET DES ÉLUS AU XXIe SIÈCLE. CAR POUR FAIRE FACE AUX ENJEUX D’UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE ET CONCURRENTIELLE, L’UMQ CROIT QUE LES MUNICIPALITÉS DOIVENT SE DOTER D’UN NOUVEAU CADRE LÉGISLATIF ET DES MOYENS QUI LEUR PERMETTRONT DE JOUER UN RÔLE ÉCONOMIQUE DE PREMIER PLAN À L’ÉCHELLE AUSSI BIEN LOCALE, NATIONALE QU’INTERNATIONALE. ENTREVUE AVEC ÉRIC FOREST, PRÉSIDENT DE L’UMQ ET MAIRE DE RIMOUSKI.
ÉRIC FOREST Président de l’UMQ et maire de Rimouski
«
DEMAIN, LES GENS AURONT LE CHOIX DE LEUR EMPLOI ET DE LEUR MILIEU DE VIE. IL Y AURA DONC UNE FORTE COMPÉTITION ENTRE LES VILLES ET LES VILLAGES POUR ATTIRER ET RETENIR DE NOUVELLES FAMILLES, AINSI QUE POUR ASSURER LA RELÈVE DANS LES ORGANISATIONS. - Éric Forest
Villes d’avenir – édition 2013 —
» 7
© Saint-Basile-le-Grand
Saint-Basile-le-Grand
© Jordan Bélanger
© Mathieu Warnet-Pelletier
© Boisbriand
© Claude Grenier
Saint-Ludger
© Entrelacs
L’Anse-Saint-Jean © Claude Grenier
La Tuque
Rouyn-Noranda
Boisbriand
Entrelacs
Port-Cartier
© Carl Bissonnette
ENTREVUE UNE MUNICIPALITÉ ENTREPRENANTE L’idée centrale du Livre blanc municipal est donc de donner aux municipalités les ressources nécessaires pour favoriser leur essor économique. Pour Éric Forest, « cela passe par un plan d’urbanisme et la mise en place d’infrastructures de base pour accueillir les entreprises. Mais, dans le contexte de la mondialisation, il faut aller plus loin, dit-il. À Rimouski, par exemple, les entreprises liées aux sciences de la mer ont obtenu d’importants contrats avec l’Argentine. Ces contrats résultent des premières missions économiques auxquelles participait la Ville. Les élus qui accompagnent les scientifiques et les industriels viennent en quelque sorte cautionner la démarche, lui donner de la notoriété et la légitimer ». En d’autres mots, la municipalité doit exercer un rôle de leader et devenir un partenaire des entreprises dans leur développement. C’est ce que le Livre blanc appelle une municipalité entreprenante, l’un des sept engagements mis de l’avant dans le document. En plus d’être transparente, durable, accueillante, inclusive, créative et ouverte, la municipalité de demain devra en effet exercer un leadership mobilisateur pour le développement économique grâce à la mise en place d’outils et d’activités de maillage, à l’échelle locale, nationale et internationale. MONTRÉAL, LOCOMOTIVE DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE Lorsqu’il est question de développement économique, on ne peut passer sous silence le rôle de la métropole québécoise. En 2013, Montréal, la plus vaste municipalité du Québec, a réintégré les rangs de l’UMQ. Selon son président, il ne fait aucun doute que « Montréal est la locomotive du développement économique de la province. La métropole génère 50 % de notre PIB. Quand Montréal se développe sur le plan économique, tout le Québec se développe aussi. Il faut que Montréal assume ce leadership. Il importe aussi que la métropole prenne conscience que les régions ne sont pas en compétition avec elle, mais que celles-ci agissent en complémentarité. De leur côté, les régions doivent être conscientes que lorsque Montréal va bien, le Québec a de fortes chances de bien aller », argue Éric Forest. Selon lui, il est nécessaire de dépasser la rivalité métropolerégions qui véhicule une vision négative des choses et de porter le regard au-delà de nos frontières. « Dans le contexte du Livre blanc et de la mondialisation, il faut tabler sur nos différences, nos complémentarités et nos divers créneaux d’excellence. Chaque municipalité, avec ses créneaux, peut devenir un vaisseau amiral pour le Québec. » Autrement dit, métropole et régions doivent travailler en partenariat,
et « échanger davantage afin de trouver leurs axes de complémentarité », affirme le président de l’UMQ. QUELQUES RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA COMMISSION CHARBONNEAU Si la situation économique de la métropole québécoise le préoccupe, il en va de même en ce qui a trait à la commission Charbonneau. Comme beaucoup de citoyens, Éric Forest s’afflige de l’ampleur de la corruption érigée en système, notamment à Montréal, et s’inquiète surtout du fait qu’on puisse généraliser le phénomène à l’ensemble des municipalités. Selon lui, « seule une très faible minorité des 8 000 élus municipaux est corrompue ». Son souhait est que la commission apporte « une compréhension des causes profondes d’un tel dérapage, et ce, malgré des règles qui sont parmi les plus strictes au monde ». S’il se félicite du travail accompli par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), créée en 2009, qui a grandement contribué à freiner les activités illégales, il croit que d’autres mesures devraient être adoptées. L’UMQ milite notamment pour la mise en place d’un Bureau d’évaluation des prix qui permettrait d’assurer une meilleure gestion dans l’octroi des contrats. La Charte des municipalités, proposée dans le Livre blanc, aiderait également à clarifier les responsabilités des élus et à mieux définir les règles de transparence et d’éthique, et elle contribuerait du même coup à revaloriser la démocratie municipale afin d’inciter de plus en plus d’hommes et de femmes à s’y investir pour les bonnes raisons, ajoute le président de l’UMQ.
« » MONTRÉAL EST LA LOCOMOTIVE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA PROVINCE. LA MÉTROPOLE GÉNÈRE 50 % DE NOTRE PIB. QUAND MONTRÉAL SE DÉVELOPPE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE, TOUT LE QUÉBEC SE DÉVELOPPE AUSSI. IL FAUT QUE MONTRÉAL ASSUME CE LEADERSHIP. - Éric Forest
L’AVENIR DU LIVRE BLANC MUNICIPAL En ce qui concerne l’avenir du Livre blanc, Éric Forest se fait résolument optimiste. Preuve de l’importance de cet exercice, une centaine de municipalités l’ont déjà adopté par résolution. Québec a aussi témoigné de son intérêt et, au moment d’écrire ces lignes, une rencontre était prévue début mai avec le caucus du Parti québécois. « Le temps est révolu où les municipalités se bornaient à être des gestionnaires de services traditionnels, déclare le président de l’UMQ. Aujourd’hui, les élus se doivent de porter un projet de communauté avec les citoyens et de les faire adhérer à des valeurs d’équité, de solidarité et de développement durable. Et le Livre blanc a tout ce qu’il faut pour inspirer quelqu’un dans cette perspective. »
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Grands projets lavallois 2013-2015 t 1MBDF #FMM
t Un aréna / amphithéâtre de 10 000 places t Une patinoire olympique de 2 500 places t Une glace communautaire de 500 places
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DOSSIER SPÉCIAL
Place aux investissements INVESTIR ET ENTREPRENDRE À L’EXTÉRIEUR DES GRANDES AGGLOMÉRATIONS URBAINES COMPORTE SES PARTICULARITÉS, MAIS PEUT S’AVÉRER TRÈS RENTABLE POUR QUI SAIT TIRER PROFIT DES AVANTAGES. NOUS VOUS PRÉSENTONS ICI QUATRE ARTICLES FAISANT FOI DE LA GRANDE VISION ET DES IMPORTANTES RÉALISATIONS QUI CARACTÉRISENT DIVERSES RÉGIONS DU QUÉBEC. UN DERNIER ARTICLE SUR MONTRÉAL, PLUS GRANDE MUNICIPALITÉ DE LA PROVINCE, FAIT ÉTAT DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE, LOCOMOTIVE DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE, QUI SEMBLE REPRENDRE SON SOUFFLE ET RETROUVER LA FAVEUR DES INVESTISSEURS. UNE NOUVELLE
RIVIÈRE-DU-LOUP
PHOTO : RIVIÈRE-DU-LOUP
ENCOURAGEANTE POUR L’ENSEMBLE DU QUÉBEC.
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SMALL FROG
ENVIRONNEMENT
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PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Saisir les occasions du marché Par Suzanne Gagné
Par exemple, la fiducie de placement immobilier BTB est présente dans les 10 plus grandes villes du Québec, incluant les régions de l’Estrie et de la Mauricie. « Nous investissons en région depuis nos débuts, en 2006, affirme Michel Léonard, président et chef de la direction. Investir en région, c’est saisir des occasions qui sont parfois ignorées par les grands investisseurs immobiliers. »
M. Scofield est d’avis que, de façon générale, il est plus facile de s’établir dans un marché « tout frais », en région, que de saturer une grande agglomération comme Montréal ou Québec. « Les coûts de démarrage comme les terrains et les loyers sont aussi souvent moins importants à l’extérieur des grands centres », souligne-t-il.
MICHEL LÉONARD Président et chef de la direction Fonds de placement immobilier BTB
PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT
PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT
Selon lui, le défi consiste à avoir une gestion décentralisée, mais surtout à bien comprendre le milieu. « C’est la même chose quand un investisseur torontois vient à Montréal : s’il ne comprend pas le milieu, c’est plus difficile pour lui de réaliser de bons investissements, explique-t-il. Nous avons donc des employés en région pour nous permettre de bien comprendre la dynamique du milieu. Ces personnes s’impliquent localement afin de tisser des liens et d’écouter ce qui se passe dans les environnements d’affaires locaux. »
ADAPTER SON OFFRE D’autres investisseurs choisissent d’avoir une présence en région pour tirer profit d’un marché. C’est le cas de plusieurs franchisés des Rôtisseries St-Hubert. « Notre présence répond à une demande du public, dit Richard Scofield, viceprésident, Restauration. Notre bannière est très connue, et les gens aiment se retrouver chez nous, qu’ils soient résidents de la région ou en voyage. »
PHOTO : JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
LES RÉGIONS ONT BEAU ÊTRE MOINS POPULEUSES QUE LES GRANDS CENTRES URBAINS, ELLES RECÈLENT NÉANMOINS DES OCCASIONS D’AFFAIRES QUE LES INVESTISSEURS NE NÉGLIGENT PAS DE SAISIR…
RICHARD SCOFIELD Vice-président, Restauration Rôtisseries St-Hubert
Un St-Hubert Express situé dans la ville de Hawkesbury (Ontario)
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PLACE AUX INVESTISSEMENTS
«
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PHOTO : DESJARDINS
NOUS AVONS RESSENTI LA CRISE BEAUCOUP MOINS QU’AILLEURS AU QUÉBEC PARCE QUE NOUS AVIONS DES PROJETS D’ENVERGURE EN COURS DANS LA RÉGION, COMME LE PROJET AP60 DE RIO TINTO OU LE DÉVELOPPEMENT DU PLAN NORD, QUI ÉTAIT DÉJÀ BIEN LANCÉ À CE MOMENT-LÀ. - Richard Villeneuve
RICHARD VILLENEUVE Directeur Centre financier aux entreprises Saguenay, Desjardins
Selon lui, les avantages et les inconvénients de ne pas être dans un grand centre varient selon les régions. « À certains endroits, nous avons une plus grande stabilité de main-d’œuvre puisque les employés ont moins de choix d’employeurs, remarque-t-il, mais ça peut être le contraire dans d’autres régions. Aussi, dans les endroits touristiques, nous pouvons être à la merci de la température. » Les Rôtisseries St-Hubert ont également adapté leurs restaurants à l’envergure du bassin de clientèle. Ainsi, dans des endroits moins populeux, comme Alma ou Baie-Comeau, au Québec, ou Hawkesbury, en Ontario, les franchisés ont ouvert non pas les restaurants traditionnels avec les restos-bars St-Hub que l’on trouve dans certaines grandes villes, mais des modèles Express, plus petits, avec des menus allégés et un service plus rapide, et donc mieux adaptés à la demande. « Cela nous permet d’être présents dans ces régions, mais avec un investissement moindre, affirme M. Scofield. Nos franchisés ne pourraient pas ouvrir un restaurant traditionnel avec salle à manger, service aux tables et resto-bar. Le modèle Express répond bien aux besoins et au volume de ces marchés. »
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UNE BONNE VUE D’ENSEMBLE Les institutions financières sont aussi d’importants partenaires financiers dans les régions. « Je crois que notre avantage par rapport aux grandes agglomérations, c’est d’avoir une vue d’ensemble du marché, indique Richard Villeneuve, directeur, centre financier aux entreprises, Saguenay, chez Desjardins. Ici, le nombre de joueurs qui influencent le marché est moindre, ce qui fait en sorte que nous pouvons connaître très bien chacun d’eux. Nous nous rencontrons régulièrement dans les 5 à 7, les collectes de fonds, etc. Nous pouvons tisser des liens très serrés avec nos divers partenaires et les accompagner plus étroitement, par exemple en recommandant des partenaires d’affaires compatibles à ceux qui en cherchent, ou bien en faisant le lien entre un entrepreneur qui a un immeuble commercial à vendre et celui qui cherche à en acheter un. Par contre, de façon générale, quand je parle à mes confrères et consœurs de Montréal ou de Québec, je me rends compte que nous vivons essentiellement les mêmes situations et les mêmes problématiques. » Quant aux cycles de marché, les régions y sont-elles plus vulnérables ? Pas nécessairement, selon lui. Il explique que le Saguenay est touché depuis une dizaine d’années par la baisse de l’industrie forestière, mais que le marché s’est adapté et a trouvé d’autres créneaux. Plus intéressant encore, la crise économique qui a frappé le Québec en 2008-2009 aurait même épargné le Saguenay, en grande partie : « Nous avons ressenti la crise beaucoup moins qu’ailleurs au Québec parce que nous avions des projets d’envergure en cours dans la région, comme le projet AP60 de Rio Tinto ou le développement du Plan Nord, qui était déjà bien lancé à ce moment-là, dit-il. Ces projets ont soutenu notre économie puisqu’il y a beaucoup de sous-traitance dans notre région. Les régions peuvent connaître des crises si elles n’ont pas de projets d’envergure, mais quand elles en ont, l’économie se porte très bien. »
PILOTER DANS LA TEMPÊTE… Cet ouvrage de Léon Courville, paru dans les années 1990, était destiné à l’époque aux entreprises qui devaient s’ajuster à la nouvelle économie et à une période soutenue de croissance. M. Courville était sûrement loin de se douter que le titre de son ouvrage serait un sujet d’actualité pour les administrations municipales et publiques près de vingt ans plus tard. En effet, la période de turbulence que le milieu municipal traverse actuellement influencera les administrations pour plusieurs années. Perte de confiance des citoyens, désintérêt de la relève autant du côté politique que du côté administratif, accroissement requis des contrôles pouvant entraîner des lourdeurs dans les processus sont autant de conséquences qui pèseront sur la gestion et les orientations de nos municipalités. Dans ce contexte, les municipalités doivent se rattacher à un projet collectif qui redonnera confiance aux citoyens et qui matérialisera le rôle stratégique des institutions municipales. Les élus doivent être les porteurs de ce projet dont le succès reposera sur les cinq principes suivants : Un leadership politique encore plus fort que celui qui a existé au cours des dernières années, basé sur l’écoute réelle des citoyens, et une vision ambitieuse et globale pour l’organisation municipale ; Des stratégies simples et réalistes appuyant le développement et la concrétisation de la vision de la municipalité de demain ; Un climat positif et de confiance permettant des échanges transparents avec les citoyens sur leurs besoins, leurs projets et leurs attentes ; Une dynamique d’équipe qui encourage le développement et la gestion de la connaissance et de la compétence de l’administration et qui permet d’attirer et de retenir les bonnes ressources ; Une gestion rigoureuse fondée sur l’éthique, la persévérance, le suivi et la reconnaissance des efforts et des gains réalisés. Ces principes, déployés dans l’optique de rallier citoyens et employés autour du projet collectif, favoriseront l’émergence d’idées nouvelles et la réelle création de valeur. Déjà, les réflexions sur les nouvelles réalités auxquelles font face les municipalités du Québec, présentées dans le Livre blanc municipal de l’UMQ, dressent un portait clair des enjeux et des défis globaux de l’environnement dans lequel les municipalités évoluent aujourd’hui. À chacun des élus, employés et acteurs du milieu de s’en inspirer afin que les municipalités reprennent le leadership positif et inspirant nécessaire pour traiter des sujets de préoccupation des citoyens et développer les communautés dynamiques de demain.
Pierre Fortin CPA, CA Associé – Service-conseil Raymond Chabot Grant Thornton
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Diversifier ses activités pour pallier les cycles de marché Par Suzanne Gagné
BERNARD BÉLANGER Fondateur Premier Tech
En effet, M. Bélanger était alors propriétaire d’une concession automobile GM à La Pocatière. Entrepreneur dans l’âme, il a eu un coup de cœur pour la petite tourbière. Après avoir réussi à
Un aspirateur pour tourbière 16 — Villes d’avenir – édition 2013
redresser l’entreprise, il est devenu un producteur important au Canada, puis il a acheté le plus gros producteur et distributeur américain de tourbe, Premier Peat Moss. Son entreprise est alors devenue Premier Tech. « Nous avions toujours fabriqué nos équipements, mais en 1987, nous avons décidé d’utiliser notre expertise pour en fabriquer pour l’industrie, évoque-t-il. Et puisque nos appareils peuvent ensacher des denrées avec précision et rapidité, sans contamination, nous avons diversifié notre marché, et ils sont maintenant offerts aux industries horticoles et alimentaires. En Thaïlande, nous sommes le plus gros fabricant d’équipement pour peser et ensacher le riz ! »
PHOTO : PREMIER TECH
PHOTO : PREMIER TECH
LORSQU’IL A ACHETÉ TOURBIÈRES DU SAINT-LAURENT, À RIVIÈRE-DU-LOUP, EN 1963, BERNARD BÉLANGER NE SE DOUTAIT PAS QUE CETTE ENTREPRISE DEVIENDRAIT 50 ANS PLUS TARD UN CHEF DE FILE EN PRODUITS HORTICOLES, ENVIRONNEMENTAUX ET D’EMBALLAGE, EMPLOYANT 2 500 PERSONNES DANS LE MONDE ENTIER.
«
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APRÈS LES RÉCESSIONS DES ANNÉES 1980 ET 1990, J’AI DÉCIDÉ D’UTILISER MON PERSONNEL ET MES ÉQUIPEMENTS POUR ÉLARGIR LES CORPS DE MÉTIERS ET DIVERSIFIER LES CHAMPS ET LES LIEUX D’ACTIVITÉS DE L’ENTREPRISE. DE CETTE FAÇON, NOUS NE SOMMES PLUS À LA MERCI DES CYCLES DES DOMAINES MINIER ET FORESTIER. - Jean-Yves Moreau
Dans le même ordre d’idées, M. Bélanger savait que la tourbe était reconnue pour filtrer les impuretés dans l’eau. Après avoir entrepris des recherches en collaboration avec des universités québécoises et ontariennes, son entreprise a ainsi pu lancer des produits environnementaux et de traitement des eaux usées, dont l’Ecoflo, maintenant reconnu comme une référence sur le marché. « Nous sommes une entreprise internationale située à Rivière-du-Loup, souligne-t-il. Nous faisons affaire et avons des installations en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Nos produits sont conçus ici, mais fabriqués là où ils sont vendus. Sur nos 2 500 équipiers, 900 travaillent à notre siège social. C’est là où les décisions se prennent et où la recherche et le développement se font. » Car Bernard Bélanger et son fils Jean, maintenant président et chef de l’exploitation de l’entreprise familiale, ont une vision à long terme, basée sur le développement de nouveaux produits. « Lorsque le marché est bon, les gens se demandent pourquoi nous investissons 15 millions de dollars par année en recherche et développement, dit-il, mais lorsque le marché baisse et que nous avons quand même de nouveaux produits à offrir à nos clients, ils nous félicitent et nous disent que nous sommes des gens de vision ! En fait, près de 40 % des produits que nous vendons actuellement n’existaient pas il y a cinq ans. » Malgré l’envergure de son entreprise, M. Bélanger indique qu’il n’a jamais songé à en installer le siège social à Montréal ou à Québec. « Ça aurait peut-être été plus facile, mais d’autres difficultés auraient surgi, croit-il. La base de notre compagnie a toujours été ici. Nos réserves naturelles sont ici, tout comme nos connaissances. Nous trouvons dans la région des gens engagés, qui sont attachés à leur coin de pays et qui veulent continuer d’y vivre, alors je crois qu’on a une plus grande stabilité de personnel. En plus, à Rivière-du-Loup, notre compagnie est unique, il y a donc une fierté et un sentiment d’appartenance qui seraient peut-être plus difficiles à trouver dans les grands centres. »
DES MINES AUX SABLES BITUMINEUX Jean-Yves Moreau, président fondateur de Moreau Électrique, à Rouyn-Noranda, a lui aussi misé sur la diversification des services et des marchés pour faire prospérer son entreprise. Cet électricien a décidé de relever le défi de l’entrepreneuriat en fondant, en 1977, une compagnie de services électriques. « Après les récessions des années 1980 et 1990, j’ai décidé d’utiliser mon personnel et mes équipements pour élargir les corps de métiers et diversifier les champs et les lieux d’activités de l’entreprise, explique-t-il. De cette façon, nous ne sommes plus à la merci des cycles des domaines minier et forestier. » L’entreprise offre aujourd’hui des services d’électricité, de tuyauterie, de mécanique industrielle, de structures d’acier, de lignes de haute tension, d’instrumentation et contrôle, d’échafaudage industriel et quoi encore ! Ses quelque 1 200 employés font valoir leur expertise dans le domaine des mines, des forêts et des sables bitumineux de l’Ouest canadien, dans le Grand Nord et même en Afrique et en Amérique du Sud. « Être situé ici constitue un avantage pour nous puisque l’Abitibi est renommée dans le secteur minier et industriel. Beaucoup de compagnies minières québécoises et canadiennes travaillent à l’étranger, et elles aiment bien être accompagnées par d’autres entreprises en qui elles ont confiance », affirme M. Moreau. Pour l’avenir, l’entrepreneur se fait optimiste, particulièrement en ce qui concerne le Plan Nord : « C’est un grand rêve que le gouvernement fait partager aux gens, un peu comme la Baie-James à l’époque. Le Plan Nord incite les gens à se préparer, à s’organiser, à se structurer, à former des alliances pour pouvoir tirer parti des projets qui s’en viennent. Ça motive beaucoup d’entrepreneurs. »
Villes d’avenir – édition 2013 —
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PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Faire fleurir l’économie des régions Une question de ressources et de particularités locales Par Suzanne Gagné
DENIS LEMOYNE Directeur général SDÉ de Lebel-sur-Quévillon
Le cas de Lebel-sur-Quévillon illustre bien les résultats auxquels peuvent mener des efforts concertés. Il y a quelques années, l’usine de pâte et papier de Domtar fermait ses portes, presque en même temps que plusieurs autres entreprises de la région. « Du jour au lendemain, 1 200 emplois ont disparu. Cela touchait presque toute la population active ! », explique Denis Lemoyne, directeur général de la Société de développement économique de Lebel-sur-Quévillon.
L’usine de pâte et papier (devenue usine de rayonne) à Lebel-sur-Quévillon 18 — Villes d’avenir – édition 2013
Immédiatement, les élus municipaux, les ex-travailleurs de l’usine et la Société de développement économique ont travaillé d’arrache-pied pour la réouverture de l’usine. Un accord a récemment été conclu avec la société Fortress, qui y produira de la rayonne. Les citoyens se réjouissent d’autant plus que la région offre aussi un potentiel intéressant du côté forestier et minier. « Même si la question des redevances minières nous inquiète un peu, nous croyons qu’il y aura de nombreux projets ici, estime M. Lemoyne. Plusieurs sont en effervescence, et certains en sont même presque à l’étape des études de faisabilité, alors c’est prometteur, surtout si on considère l’industrie secondaire et tertiaire qui les entoure. »
PHOTO : RÉAL LAVIGNE
PHOTO : RÉAL LAVIGNE
LES ÉLUS ET LES ORGANISMES DE DÉVELOPPEMENT JOUENT UN RÔLE IMPORTANT POUR FAIRE VALOIR LEUR COIN DE PAYS AUPRÈS DES DIFFÉRENTS PALIERS GOUVERNEMENTAUX ET DES GENS D’AFFAIRES.
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PHOTO : VILLE DE CHIBOUGAMAU
NOUS DEVONS FAIRE VALOIR LA PROXIMITÉ RELATIVE DES PROJETS ET LEUR ACCESSIBILITÉ PAR ROUTE, PAR TRAIN OU PAR AVION, MAIS AUSSI LA COMPÉTENCE ET LA STABILITÉ DU PERSONNEL PUISQU’IL Y A PARFOIS BEAUCOUP DE ROULEMENT DANS CE MILIEU. ICI, LES GENS PEUVENT DÉVELOPPER UNE APPARTENANCE À L’ENTREPRISE ET À LA COMMUNAUTÉ. - Manon Cyr
MANON CYR Mairesse Ville de Chibougamau
UNE PREMIÈRE AU QUÉBEC La concertation est également importante à Chibougamau, où les industries forestière et minière exigent des représentations gouvernementales et commerciales constantes puisque les villes minières sont en concurrence avec d’autres villes à l’échelle mondiale. « Nous devons faire valoir la proximité relative des projets et leur accessibilité par route, par train ou par avion, mais aussi la compétence et la stabilité du personnel puisqu’il y a parfois beaucoup de roulement dans ce milieu. Ici, les gens peuvent développer une appartenance à l’entreprise et à la communauté », souligne la mairesse Manon Cyr. La Ville a d’ailleurs innové en signant l’an dernier une déclaration de partenariat avec la municipalité de Chapais et l’entreprise Stornoway. Il s’agit d’une entente de collaboration pour le développement responsable du projet diamantifère Renard, à partir d’un comité de liaison qui examinera les principes de protection de l’environnement, de responsabilité sociale et d’efficacité économique. « Nous visons à maximiser les retombées dans nos deux communautés en ce qui concerne les biens et services et les emplois », précise Mme Cyr. Villes d’avenir – édition 2013 —
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PLACE AUX INVESTISSEMENTS
PHOTO : VILLE DE ROUYN-NORANDA
LE DOMAINE MINIER REPRÉSENTE ENVIRON 8 % DE NOTRE ÉCONOMIE, MAIS IL GÉNÈRE DE BONS SALAIRES, QUI ONT DES RETOMBÉES IMPORTANTES POUR LES RESTAURANTS, LES GARAGES ET AUTRES FOURNISSEURS DE BIENS ET SERVICES DE LA MUNICIPALITÉ. - Mario Provencher
PHOTO : VILLE DE SAINT-GEORGES
MARIO PROVENCHER Maire Ville de Rouyn-Noranda
FRANÇOIS FECTEAU Maire Ville de Saint-Georges
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Ces salaires, qui atteignent souvent les six chiffres, causent toutefois certains soucis aux élus en période de boom minier : « Il y a alors un jeu de chaises musicales qui fait en sorte que les employés des entreprises locales partent travailler dans les mines pour gagner un meilleur salaire, explique M. Provencher. Nous pouvons donc manquer de mécaniciens, de travailleurs agricoles ou même de postiers. Par contre, la situation se rétablit lorsque l’extraction est terminée. » Pour pallier ces pénuries, la Ville travaille avec plusieurs centres de formation afin de former plus de gens qualifiés, dans plus de types d’emplois. « Nous travaillons afin d’atteindre un meilleur équilibre », souligne M. Provencher.
PHOTO : CLD DE LA RÉGION DE RIVIÈRE-DU-LOUP
MARIE-JOSÉE HUOT Directrice générale Centre local de développement de la région de Rivière-du-Loup
LES ALÉAS DU BOOM MINIER Du côté de Rouyn-Noranda, les mines sont aussi très importantes. « Le domaine minier représente environ 8 % de notre économie, mais il génère de bons salaires, qui ont des retombées importantes pour les restaurants, les garages et autres fournisseurs de biens et services de la municipalité », commente Mario Provencher, maire de la ville.
La Ville tente également de diversifier son économie en mettant en place des mesures incitatives, comme un crédit de taxes provisoire pour les entreprises de deuxième transformation. Un travail important se fait également avec le Centre local de développement pour attirer investisseurs et entrepreneurs, en misant notamment sur les infrastructures et la qualité de vie à Rouyn-Noranda.
— Villes d’avenir – édition 2013
UNE DIVERSITÉ ÉCONOMIQUE D’autres régions misent sur la diversité commerciale pour s’épanouir, comme c’est le cas à Saint-Georgesde-Beauce, où la proximité de la ville de Québec et celle des États-Unis contribue à attirer des entrepreneurs. Mais il y a plus : « Le réseautage est aussi très important, dit François Fecteau, maire de Saint-Georges. Une entreprise doit avoir accès assez facilement à des pairs comme à des partenaires pour les produits qui gravitent autour de l’entreprise en question. C’est un facteur important pour notre ville, qui offre une grande diversité commerciale, du bois d’œuvre à l’acier en passant par l’informatique. Aussi, il est plutôt rare de voir des entrepreneurs parrainer gratuitement des jeunes gens d’affaires, et ici, c’est une culture qui fait une différence. » Selon lui, cette diversité permet également à la région de mieux tirer son épingle du jeu lorsque se produisent les inévitables cycles de marchés nationaux ou internationaux qui touchent les divers domaines commerciaux.
Même son de cloche du côté de Rivière-du-Loup : « Nous avons des entreprises de toutes les tailles et dans plusieurs secteurs d’activité, déclare Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement de la région de Rivière-du-Loup. Notre position géographique y contribue, puisque nous sommes situés au croisement des autoroutes 20, vers Québec et Montréal, et 85, vers les Maritimes. » Selon elle, le nombre élevé d’entreprises proviendrait aussi d’un effet « boule de neige », qui fait en sorte que la jeune génération a autour d’elle plusieurs modèles d’entreprises qui grandissent et qui lui donnent le goût d’entreprendre à son tour. « En fin de compte, c’est un tout, dit-elle. L’occupation du territoire, l’ouverture de la municipalité aux entrepreneurs, les activités de recrutement de la main-d’œuvre, la croissance économique, l’image du milieu… tout est interrelié. »
Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriat
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Par Catherine Florès
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IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE LANCER SON ENTREPRISE EN RÉGION QUAND ON EST JEUNE. LA QUALITÉ DE VIE Y EST BELLE, ET LE MILIEU PEUT ÊTRE TRÈS FAVORABLE AUX AFFAIRES », DÉCLARE ÉMILIE VILLENEUVE-OUELLET, DE RETOUR AU SAGUENAY APRÈS SES ÉTUDES. AVEC OLIVIER TRUDEL-LAFONTAINE, TOUT COMME ELLE DIPLÔMÉ D’UN DOCTORAT EN CHIROPRATIQUE DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES, ELLE A OUVERT EN NOVEMBRE DERNIER LA CLINIQUE CHIROPRATIQUE DU FJORD, À CHICOUTIMI. C’EST EN ASSISTANT À UN COURS SUR LE LANCEMENT D’ENTREPRISE QUE LES DEUX JEUNES CHIROPRATICIENS ONT CONTRACTÉ LE VIRUS ENTREPRENEURIAL. « NOUS RECHERCHIONS UN MILIEU PROPICE POUR NOTRE PROJET DE CLINIQUE, ET CHICOUTIMI PRÉSENTAIT DE NOMBREUX ATOUTS POUR SE QUALIFIER : DES SERVICES, UN MARCHÉ PROMETTEUR, PEU DE CONCURRENCE DANS NOTRE DOMAINE.
Les docteurs Émilie Villeneuve-Ouellet et Olivier Trudel-Lafontaine de la Clinique Chiropratique du Fjord
Québécois ayant effectué des démarches en vue de créer ou de reprendre une entreprise : 5,5 % en 2011, et 6,3 % en 2012. Les régions, de plus en plus attractives grâce à la qualité de vie qu’elles offrent, profitent de cette volonté entrepreneuriale.
PHOTO : CLINIQUE CHIROPRATIQUE DU FJORD
Émilie et Olivier sont représentatifs de la hausse récente de l’envie d’entreprendre chez les Québécois, observée par la Fondation de l’entrepreneurship. Son Indice entrepreneurial québécois 2012 indique une augmentation des intentions d’entreprendre de 2011 (7,0%) à 2012 (8,0%). Plus nette encore est l’augmentation de la proportion de
CLAUDIA FORTIN Directrice générale CLD de la ville de Saguenay
FRÉDÉRICK PROTEAU Président du conseil d'administration Pro-Gestion Estrie
« » NOUS ACCOMPAGNONS LES ENTREPRISES EN DÉMARRAGE, EN EXPANSION OU EN RECHERCHE DE RELÈVE. NOUS DONNONS ÉGALEMENT ACCÈS À DE LA FORMATION ET À DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS. NOUS COLLABORONS AVEC D’AUTRES ORGANISMES DE SOUTIEN À L’ENTREPRENEURIAT, COMME PROMO SAGUENAY. - Claudia Fortin
Un cas de reprise réussie : Les Divisions MS
Titulaire d’un baccalauréat en administration, Jean-Luc Plourde faisait carrière dans le domaine des télécommunications, mais il rêvait depuis toujours de posséder sa propre entreprise. En novembre 2012, il a repris Les Divisions MS, un distributeur et installateur de produits architecturaux de Chicoutimi. « Je me suis adressé au CLD pour obtenir des conseils et une évaluation de l’occasion d’affaires que représentait cette acquisition-relève. Le CLD m’a aussi aidé à élaborer mon plan d’affaires, à établir mes prévisions financières pour les cinq prochaines années et à obtenir un prêt avec un taux d’intérêt raisonnable, ainsi qu’une subvention. » Devenu chef d’entreprise à 32 ans, M. Plourde dirige maintenant une dizaine d’employés et compte agrandir prochainement cette équipe. « Les anciens propriétaires vont travailler à mes côtés dans l’entreprise pendant au moins un an, afin d’assurer une transition harmonieuse », ajoute-t-il.
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— Villes d’avenir – édition 2013
PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE
PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE
PHOTO : CLD DE LA VILLE DE SAGUENAY
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
NICOLE BERGERON Directrice générale Pro-Gestion Estrie
LES CENTRES LOCAUX DE DÉVELOPPEMENT, INTERLOCUTEURS DE PREMIÈRE LIGNE DE L’ENTREPRENEURIAT RÉGIONAL En première ligne du millier d’organismes qui encouragent et soutiennent l’entrepreneuriat local figurent les 120 centres locaux de développement (CLD). Grâce à eux, pas moins de 1 000 nouvelles entreprises voient le jour chaque année. Ils répondent annuellement à plus de 30 000 demandes d’aide de la part d’entrepreneurs et de travailleurs autonomes qui souhaitent obtenir un accompagnement technique ou financier. C’est à la porte du CLD de la ville de Saguenay qu’Émilie et Olivier sont allés frapper pour mettre sur pied leur plan d’affaires et obtenir du financement. Il leur a aussi permis de trouver deux mentors, l’un dans leur pratique et l’autre dans les affaires, qui les aident à se préparer avec confiance à franchir les diverses étapes du développement de leur entreprise. « Nous accompagnons les entreprises en démarrage, en expansion ou en recherche de relève, précise Claudia Fortin, directrice du CLD de la ville de Saguenay. Nous donnons également accès à de la formation et à des ressources pour le développement de produits. Nous collaborons avec d’autres organismes de soutien à l’entrepreneuriat, comme Promo Saguenay. » L’an dernier, son organisme a traité 804 dossiers d’entreprises et a permis à 127 d’entre elles d’obtenir une aide financière. Au total, 2 M$ ont été versés, tous les projets confondus.
RELÈVE ENTREPRENEURIALE RECHERCHÉE Selon Mme Fortin, le principal défi des entrepreneurs n’est plus d’accéder à l’aide au démarrage ou de trouver leur main-d’œuvre. Car il existe une panoplie d’outils de financement et de fonds publics, et les politiques de formation mises en place dans les régions ont favorisé la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée. Dorénavant, la grande difficulté est de trouver une relève. Un constat que partage le président du conseil d’administration de Pro-Gestion Estrie, Frédérick Proteau, dans sa région : « De nombreux propriétaires d’entreprises arrivent à l’âge de la retraite. Faute de repreneurs locaux, on risque de voir des entreprises disparaître ou passer entre les mains de propriétaires à l’extérieur, avec les risques de délocalisation des emplois. Il est important d’encourager également les aspirants entrepreneurs à investir dans des entreprises existantes. Reprendre, c’est aussi entreprendre ! » Actif dans le développement de la culture entrepreneuriale, Pro-Gestion Estrie offre toute une chaîne d’accompagnement des entrepreneurs, de l’étape de la germination de l’idée jusqu’à celle du transfert à la relève. Un centre de transfert d’entreprises a été mis sur pied récemment en Estrie afin de favoriser la création de réseaux pour aider les repreneurs potentiels et les entrepreneurs désireux de céder leurs entreprises à se rencontrer. « Un transfert d’entreprise se planifie sur plusieurs années, et les deux parties ont besoin de se faire accompagner dans ce processus », souligne Nicole Bergeron, directrice générale de l’organisme. ENTREPRENEURES, VOYEZ GRAND ! Alors que le Québec comptait à peine 5,5 % d’entrepreneures en 2009, cette proportion s’est élevée à 9,4 % en 2012, alors qu’elle est demeurée à peu près stable chez leurs homologues masculins (9,1 % en 2009, 11 % en 2012). Durant la même période, le nombre de femmes ayant entrepris des démarches pour créer ou reprendre une entreprise est passé de 1,8 % à 4,5 %. Ces investissements au féminin sont encouragés par Femmessor, un réseau d’organismes de développement économique voués à l’entrepreneuriat féminin déployés dans 13 régions du Québec. Il aide les entrepreneures de tous âges à accéder à du financement, à acquérir des compétences en gestion, en négociation, en développement des affaires et en réseautage, et ce, à tous les stades de l’évolution de leur entreprise et dans tous les secteurs d’activité.
Grâce à des partenariats avec des institutions financières et d’autres organismes de soutien à l’entrepreneuriat, entre 2002 et 2012, Femmessor a généré 45 M$ en investissements et a créé ou maintenu 1 600 emplois. « Pour l’accès au financement, les entreprises doivent appartenir au moins à 51 % à des femmes », précise Andrée Brunet, directrice générale de l’organisme. L’aide est accordée uniquement sous forme de prêts pouvant atteindre 35 000 $. Les taux d’intérêt varient en fonction du risque, lequel est évalué par un comité d’investissement composé majoritairement de femmes chefs d’entreprises. Mme Brunet constate que les entrepreneures en région n’hésitent plus à sortir des secteurs « mous » comme celui des services, pour investir dans les industries de transformation ou dans les activités agricoles. Alors, existe-t-il encore des différences entre les entrepreneuriats féminin et masculin ? « On en observe, même si elles commencent à s’estomper, répond Mme Brunet. Les femmes se font souvent moins confiance. Par exemple, elles sont plus nombreuses à déceler tardivement leur vocation d’entrepreneure, attendant plus souvent la mi-trentaine avant de se lancer. Selon la Fondation de l’entrepreneurship, lorsqu’une occasion d’affaires intéressante se présente, elles ne seraient que 4,6 % à la saisir, contre 12,2 % d’hommes. En matière d’investissements, elles peuvent pécher par excès de prudence en ne donnant pas suffisamment à leur entreprise les moyens de croître. » DÉVELOPPER LA CULTURE ENTREPRENEURIALE Tous les représentants des organismes de promotion de l’entrepreneuriat s’entendent sur ce point : pour favoriser les investissements en région, il faut démystifier le monde des affaires, que ce soit auprès des jeunes, des professionnels désireux de devenir leurs propres patrons ou de ceux, de plus en plus nombreux, qui approchent de la retraite et envisagent l’entrepreneuriat comme seconde carrière. « Faisons la promotion de l’entrepreneuriat comme un défi accessible et une carrière stimulante, compte tenu de tout le soutien disponible, à condition d’avoir la détermination requise », conclut M. Proteau.
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Montréal : la locomotive du Québec se remet sur les rails Par Catherine Florès
MICHAEL APPLEBAUM Maire de Montréal
Une vue de Montréal 24 —
Villes d’avenir – édition 2013
LES PERSPECTIVES S’ÉCLAIRCISSENT GRÂCE À DES INVESTISSEMENTS MASSIFS Pour Michael Applebaum, plusieurs facteurs sont actuellement favorables à une meilleure santé économique de Montréal. Parmi ceux-ci, il y a bien sûr le Plan Nord, générateur d’investissements importants dans le secteur des ressources naturelles et de l’énergie. « C’est un bon exemple du lien économique entre Montréal et les régions. Ces investissements engendrent une demande accrue d’activités auprès des centres décisionnels, des firmes-conseils et d’ingénierie et des services financiers, sans oublier les entreprises sous-traitantes et les centres de recherche. Ces fonctions concentrées à Montréal sont ici directement interpellées à contribuer à la réalisation de ces investissements au bénéfice des régions concernées », remarque M. Applebaum.
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR TONY TREMBLAY
PHOTO : DENIS LABINE
MONTRÉAL A BEAU GÉNÉRER PRÈS DE LA MOITIÉ DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) DU QUÉBEC, LE MAINTIEN DE SA FAIBLE CROISSANCE FERAIT CRAINDRE UN ESSOUFFLEMENT. RÉSILIENTE DEVANT LA CRISE ÉCONOMIQUE ET DOPÉE PAR DES INVESTISSEMENTS, LA MÉTROPOLE POURRAIT TOUTEFOIS RETROUVER SOUS PEU SA FORCE MOTRICE, SELON LES ANALYSES DE MICHAEL APPLEBAUM, MAIRE DE MONTRÉAL, ET DE MICHEL LEBLANC, PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN, ET CE, MALGRÉ LA PERSISTANCE DE CERTAINS ENJEUX, RELEVÉS PAR MARIO LEFEBVRE, DIRECTEUR DU CENTRE DES ÉTUDES MUNICIPALES DU CONFERENCE BOARD DU CANADA.
Ce dernier souligne les effets positifs du Plan de développement dont s’est doté la Ville, arguant qu’une meilleure utilisation du territoire et du potentiel immobilier de certains secteurs se traduira par une croissance des valeurs foncières et, par conséquent, des revenus fiscaux de la Ville de Montréal et des gouvernements : « De tels effets économiques et fiscaux permettront de mieux répartir les charges fiscales et amélioreront la capacité de générer des revenus supplémentaires, sans augmenter l’effort fiscal des contribuables actuels. Les gains de revenus ainsi réalisés pourront alors être investis dans le remboursement du montant de la dette requis pour réaliser le Plan. » La mise en œuvre des projets urbains prévus par le Plan devra toutefois s’appuyer sur une structure ou une gouvernance réservée à cette fin et compter sur des outils fiscaux, de financement et de gestion foncière appropriés, précise-t-il. Par ailleurs, Montréal doit soutenir l’investissement privé afin d’assurer la compétitivité des entreprises, aux prises avec une concurrence accrue par la mondialisation et une forte valeur du dollar canadien qui freinent les exportations. Les dirigeants des secteurs public et privé doivent, selon M. Applebaum, déployer encore plus d’efforts pour attirer des investissements directs étrangers (IDE). « Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, par exemple, les filiales de sociétés étrangères et leurs IDE génèrent d’impressionnantes retombées, dont 165 000 emplois directs ou 9 % de l’emploi total. Ces emplois produisent beaucoup plus que leur poids relatif en contribuant à plus de 20 % du PIB de la région. Cela s’explique entre autres par le fait que les salaires versés par les filiales étrangères sont supérieurs aux salaires moyens payés par les entreprises montréalaises. De plus, ces filiales font généralement plus de recherche et de développement, sont plus innovantes et plus productives, et elles investissent davantage. Ainsi, entre 2004 et 2011, dans la RMR de Montréal, un dollar sur trois consacrés à des dépenses d’équipement privées non résidentielles venait d’une entreprise étrangère. »
L’autre grande force de Montréal, c’est son actif d’enseignement et de recherche, avec la présence d’universités de calibre international, de plusieurs cégeps et collèges, de centres de recherche publics et privés sur son territoire. Un atout sur lequel la Ville compte bien miser. « Plus de 10 G$ seront investis dans l’économie du savoir au cours des prochaines années. Les secteurs de l’éducation, de la santé et de la recherche sont porteurs d’innovation, et Montréal doit pouvoir tirer le maximum de bénéfices économiques de ces investissements immobiliers », précise le maire. Il ne fait pour lui aucun doute que l’avenir de la métropole a pour terreau la richesse de ses talents et de sa main-d’œuvre qualifiée : « Si la matière première est au nord, la matière grise est bien ici, au sud, à Montréal ! »
PHOTO : ÉLITES PAR ALAIN LAMBERT
Il y a aussi les investissements réalisés directement à Montréal sous forme d’immobilisations. En 2012, pas moins de 14,9 G$ ont été injectés dans l’île en dépenses d’immobilisations, dont 5,3 G$ provenant du secteur public. Ce sont les sommes les plus importantes investies par le public depuis plus de 20 ans. Et ces efforts seront maintenus pendant plusieurs années à venir, affirme le maire.
«» MARIO LEFEBVRE Directeur du Centre des études municipales Conference Board du Canada
SI LA MATIÈRE PREMIÈRE EST AU NORD, LA MATIÈRE GRISE EST BIEN ICI, AU SUD, À MONTRÉAL ! - Michael Applebaum
DES SYMPTÔMES QUI DEMEURENT À SOIGNER Mario Lefebvre, directeur du Centre des études municipales du Conference Board du Canada, s’inquiète de la faible croissance économique affichée par Montréal. « Cette croissance stagne depuis trop longtemps : moins de 2 % par année entre 1987 et 2012, quand la moyenne nationale était de 2,5 %. Parmi les villes canadiennes de plus d’un million d’habitants, Montréal est à la traîne. Même Ottawa a enregistré une meilleure croissance ! »
L’étude réalisée en 2006 par le Conference Board du Canada a montré l’effet d’entraînement de la croissance des grands centres urbains sur leurs provinces. Si Montréal freine, c’est tout le Québec qui ralentit. Ce que confirment les chiffres : durant les 25 dernières années, la province a connu une croissance économique annuelle moyenne de 2 % par an, comparativement à 2,4 % pour l’ensemble du Canada. Une faible croissance fait peser sur Montréal des risques de précarité financière. Elle pourrait avoir de la difficulté à assurer les services à sa population tout en finançant ses infrastructures, alors même que le réinvestissement dans ces dernières devient critique.
Villes d’avenir – édition 2013 —
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PLACE AUX INVESTISSEMENTS
PHOTO: YANICK DÉRY
UNE MÉTROPOLE EN MUTATION Sans réfuter le constat de M. Lefebvre, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, le tempère : « D’autres éléments sont à prendre en considération. Par exemple, le taux de chômage à Montréal se maintient à 8 %, alors qu’il est de 8,3 % à Toronto. La région métropolitaine a bien résisté à la crise, mieux que la plupart des villes nord-américaines. »
« » MICHEL LEBLANC Président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
MONTRÉAL EST EN TRAIN DE CHANGER DE VISAGE. LES PROJETS D’INFRASTRUCTURES ET LES GRANDS PROJETS IMMOBILIERS EN COURS VONT LUI INSUFFLER UN NOUVEAU DYNAMISME. - Michel Leblanc
« Je continue à le dire : il faut un Plan Sud pour Montréal ! », affirme M. Lefebvre, qui souligne lui aussi que le soutien de la croissance passe par les investissements. « On assiste à un réinvestissement dans les infrastructures et l’on peut s’en réjouir, même si la lourdeur administrative due à la multiplication des paliers d’autorité complexifie la mise en œuvre des projets », observe-t-il.
Il attire également l’attention sur l’enjeu de l’immigration. On le sait, la prospérité d’une ville est liée à la croissance de sa population active, et, au Canada, cette dernière ne peut croître que grâce à l’immigration. Ainsi, entre 2001 et 2006, parmi les quelque 160 000 personnes qui ont grossi les rangs de la population active montréalaise, près de 85 000 étaient nées à l’extérieur du Canada. Encore faut-il savoir retenir et intégrer ces nouveaux arrivants, ce que Montréal, concurrencée par les autres grandes villes nord-américaines et même par certaines autres villes de la province, peine à faire. « Une nouvelle stratégie d’attraction et d’intégration des immigrants devient nécessaire, soutient M. Lefebvre. Les crises qui frappent l’Europe et l’Afrique du Nord actuellement vont entraîner l’arrivée de jeunes immigrants en Amérique du Nord. C’est une occasion à saisir pour Montréal. » 26
— Villes d’avenir – édition 2013
Selon lui, Montréal conserve une économie assez performante, en particulier dans les secteurs créatifs et innovateurs. Ses grappes industrielles, notamment, fondées sur une dynamique entre entreprises, universités et centres de recherche autour de projets de précompétitivité, constituent des modèles de fonctionnement. Il salue les projets d’infrastructures qui stimuleront l’innovation et la créativité en permettant d’accueillir chercheurs et créateurs. Par exemple, le Quartier de l’innovation MC, Technoparc Montréal et son Éco-campus Hubert Reeves, ou encore le développement du site Outremont par l’Université de Montréal. « Montréal est en train de changer de visage, soutient Michel Leblanc. Les projets d’infrastructures et les grands projets immobiliers en cours vont lui insuffler un nouveau dynamisme. » Au nombre de 121, les grands projets immobiliers et de revitalisation représentent 16,2 G$ d’investissements. La construction de nouvelles tours de bureaux, ce qui ne s’était pas vu depuis 20 ans, celle des tours d’habitation au Centre Bell ou encore le développement de Griffintown, le déploiement d’un quartier résidentiel sur les terrains de l’hippodrome ou la revitalisation du quartier de la Maison de Radio-Canada concourent à densifier le cœur de Montréal. C’est donc un éclairage nuancé de la situation économique de la métropole qu’apportent ces trois personnalités de la vie économique ou politique de Montréal. Si l’on ne peut parler d’un prochain boom économique pour l’île, les signes d’amélioration sont encourageants ; voilà une bonne nouvelle pour l’ensemble du Québec. Figure de proue incontestée des secteurs de pointe, de l’innovation, de l’enseignement universitaire et de la recherche ainsi que de la culture, Montréal fournit, rappelons-le, près de la moitié des emplois de la province ; en outre, c’est sur son territoire que sont réalisés 85 % de la R-D industrielle et pas loin des trois quarts des exportations québécoises. Sa santé économique et celle du Québec demeurent indissociables.
Enjeux LES MUNICIPALITÉS DU XXIe SIÈCLE ONT DE NOMBREUX DÉFIS À RELEVER, ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, LES AÎNÉS ET L’IMMIGRATION FIGURENT PARMI EUX. L’ENVIRONNEMENT TRÔNANT DE PLUS EN PLUS AU SOMMET DES PRÉOCCUPATIONS DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE, LES MUNICIPALITÉS DOIVENT POUVOIR OFFRIR À LEURS CITOYENS UN ENVIRONNEMENT VERT, SYNONYME D’UNE QUALITÉ DE VIE POUR LA COMMUNAUTÉ. ENFIN, AVEC LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION, LES VILLES FONT FACE À UNE DOUBLE RÉALITÉ : D’UNE PART, LA POPULATION ACTIVE ALLANT EN DIMINUANT, ELLES DOIVENT FAIRE EN SORTE D’ATTIRER DES TRAVAILLEURS IMMIGRANTS AFIN DE COMBLER LEURS BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE, CE QUI NÉCESSITE DES STRUCTURES D’ACCUEIL PARTICULIÈRES. D’AUTRE PART, LES VILLES DOIVENT S’ADAPTER AUX BESOINS DES AÎNÉS ET SE PRÉPARER AU VIEILLISSEMENT DE LEUR POPULATION. NOUS PROPOSONS ICI TROIS ARTICLES QUI TRAITENT DE
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR CATHERINE YEULET
CES ENJEUX DE L’HEURE.
PHOTO : VILLE DE LAC-MÉGANTIC
LAC-MÉGANTIC 28
— Villes d’avenir – édition 2013
ENJEUX
Développement durable : un plan pour tous, et tous pour le plan ! Nous l’appelons notre petit PADD-E, dit affectueusement Denis Lapointe, maire de Salaberry-deValleyfield et président de la commission politique de l’environnement de l’Union des municipalités du Québec. D’autres les appellent leur PDD, ou alors leur plan vert. » Depuis deux ou trois ans, partout, dans les municipalités du Québec, les plans de développement durable en environnement (PDD-E) prolifèrent. Car au-delà des petits gestes et des petits projets, dans les mairies, les élus sentent le besoin de s’organiser et de se structurer autour de plans d’action et de politiques vertes : « Il était important de dresser un inventaire de ce qui était déjà fait, afin de construire un plan d’action logique et d’assurer une continuité », explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie, qui boucle la deuxième année d’exercice de son plan vert. Certaines choisissent de déposer un plan vert indépendant, d’autres l’intègrent à un PDD qui inclut des volets économiques et sociaux. Pour Michel Morin, maire de Rivièredu-Loup, cette organisation témoigne d’une nouvelle maturité des municipalités québécoises : « Autrefois, les responsabilités des municipalités se limitaient à l’entretien des rues, des égouts, au déneigement, etc. Dans les années 1990, elles se sont élargies pour englober les politiques culturelles, familiales et le bien-être des citoyens. Je crois qu’avec les années 2000 arrive une nouvelle étape, celle du développement durable économique, social et environnemental. »
Dans certaines municipalités, ces nouveaux plans se résument pour l’instant en une longue liste d’objectifs généraux : réduction de la consommation de l’eau, augmentation du couvert d’arbres, etc. Mais dans d’autres, ils mettent à profit la participation des organismes locaux, des élus et des citoyens. Le plan d’action du PDD de Salaberry-de-Valleyfield, par exemple, énonce 135 gestes concrets qui engagent tous ses services : « Il a fallu convaincre tous les services qu’ils avaient des responsabilités et qu’ils devaient prendre des engagements, y compris le greffe !, affirme le maire Denis Lapointe.
Nous avons ainsi mis sur pied un conseil où aucun papier n’est échangé. Tous les membres ont leur ordinateur. » Le plan de la municipalité propose par exemple de prévoir une piste cyclable dans tout nouveau projet résidentiel, de favoriser la biodiversité des arbres du territoire pour minimiser les risques de maladie, de mieux protéger les bandes riveraines, etc. Pour assurer l’implantation du plan, un comité consultatif en développement durable et en environnement composé de 18 personnes ― des experts, des représentants d’organismes locaux, des élus et d’autres intervenants ― fait un suivi trois ou quatre fois par année. À Granby, un délégué « vert » dans chaque service est responsable de favoriser les gestes écologiques : « Par exemple, le délégué vert du service des travaux publics peut aller chercher un contenant pour recycler les batteries usées. Un autre délégué vert va trouver du café écologique pour son service », explique Serge Drolet, coordonnateur en environnement de la Ville de Granby.
DENIS LAPOINTE Maire de Salaberry-de-Valleyfield et président de la commission politique de l’environnement de l’Union des municipalités du Québec
PHOTO : VILLE DE RIVIÈRE-DU-LOUP
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PHOTO : VILLE DE SALABERRY-DE-VALLEYFIELD
Par Binh An Vu Van
« » MICHEL MORIN Maire de Rivière-du-Loup
AUTREFOIS, LES RESPONSABILITÉS DES MUNICIPALITÉS SE LIMITAIENT À L’ENTRETIEN DES RUES, DES ÉGOUTS, AU DÉNEIGEMENT, ETC. DANS LES ANNÉES 1990, ELLES SE SONT ÉLARGIES POUR ENGLOBER LES POLITIQUES CULTURELLES, FAMILIALES ET LE BIEN-ÊTRE DES CITOYENS. JE CROIS QU’AVEC LES ANNÉES 2000 ARRIVE UNE NOUVELLE ÉTAPE, CELLE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL. - Michel Morin
Villes d’avenir – édition 2013 —
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ENJEUX
Un tel plan bouscule les vieilles habitudes, selon Michel Morin : « Un PDD entraîne un important changement dans la culture municipale. Nous sommes habitués à fonctionner en silo, service par service. Le plan oblige les gens du service des incendies à collaborer avec ceux des loisirs et des travaux publics sur des points précis. C’est bon pour tout le monde. »
PHOTO : VILLE DE GRANDY
Qui dit changement d’habitudes, dit contraintes : « Le conseil trouve parfois le plan contraignant », admet Denis Lapointe. Le maire cite en exemple le réaménagement d’un stationnement de la ville : « L’analyse des coûts nous suggérait de sacrifier la verdure qui devait être installée au milieu de ce stationnement pour réduire l’accumulation de chaleur. Le plan d'action en développement durable avec une majeure en environSERGE DROLET nement (PADD-E) nous a encouragés Coordonnateur en environnement Ville de Granby à le maintenir, et nous avons donc dû remettre à plus tard la prolongation d’une rue. » Dans le réaménagement de l’artère commerciale principale de la ville, la rue Victoria, des espaces de stationnement ont été sacrifiés pour laisser place aux pistes cyclables promises par le plan. À Sainte-Julie, dans le mont Saint-Bruno, un terrain de 12 hectares était « zoné blanc », destiné à la construction résidentielle. La Ville a opté pour une action concertée avec Nature-Action afin de préserver une aire naturelle dans ce boisé : « Un parc est pas mal moins rentable économiquement que la construction de résidences. Il est toutefois très rentable sur le plan environnemental. D’ailleurs, la population est très heureuse de ce choix, pense Suzanne Roy. Un plan d’action permet aussi d’aller plus loin dans nos mesures et de faire comprendre aux citoyens les raisons derrière nos politiques parfois restrictives. Les citoyens deviennent ainsi plus enclins à participer et à faire des efforts. »
« » UN PDD ENTRAÎNE UN IMPORTANT CHANGEMENT DANS LA CULTURE MUNICIPALE. NOUS SOMMES HABITUÉS À FONCTIONNER EN SILO, SERVICE PAR SERVICE. LE PLAN OBLIGE LES GENS DU SERVICE DES INCENDIES À COLLABORER AVEC CEUX DES LOISIRS ET DES TRAVAUX PUBLICS SUR DES POINTS PRÉCIS. C’EST BON POUR TOUT LE MONDE. - Michel Morin
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Certaines municipalités ont choisi de rendre compte de leurs avancées devant la population, comme à Sainte-Julie et à Salaberry-de-Valleyfield. « Le gros avantage de suivre un plan ou une politique, c’est que notre progression devient mesurable », croit Suzanne Roy. Le maire Denis Lapointe abonde dans ce sens : « Ce plan nous oblige à rendre des comptes ; chaque année, nous devons nous noter sur la progression des actions. C’est un engagement auprès de la population. » Ainsi, pour la première année d’activité de son plan, Salaberry-de-Valleyfield recevait une note de 90 %, et la seconde année, une note de 87 %. En tout, 117 des 135 actions ont été réalisées ou sont en voie de l’être. « Il nous faut ensuite expliquer pourquoi nous n’avons pas réalisé telle action », précise Denis Lapointe. Le secret de l’implantation de tels plans ? « Des petits pas qui ne reculent pas, estime Suzanne Roy. Au lieu de pas de géants, j’aime mieux faire de petits pas en m’assurant que tout le monde est à l’aise pour créer des ancrages solides. » Selon elle, l’administration et les élus doivent être impliqués, ainsi que les citoyens et les organismes locaux : « Aussitôt qu’un des quatre acteurs ne s’implique pas, il y a un risque d’échec. » Michel Morin est du même avis : « Sans l’adhésion et la consultation de la population, du comité de pilotage et de l’administration, le plan reste un projet vertueux qui repose sur une tablette. Tout le monde doit avoir une compréhension de ce plan, comme si c’était un plan d’affaires ou un plan stratégique. » Combien coûte un PDD? Pour Salaberry-de-Valleyfield, « ça ne coûte rien, affirme le maire. Il n’y a eu que peu de nouvel argent investi. La majorité des projets s’appuient sur des changements d’habitudes, des façons de construire et de prendre des décisions. Ce qu’on dépense, on l’économise en papier, par exemple. Si le recyclage se fait mieux, nous recevons de meilleures ristournes gouvernementales ». Les techniciens en urbanisme qui patrouillaient déjà pour inspecter les maisons ont de nouvelles cases à cocher sur leurs fiches de rapport, des cases qui concernent l’arrosage, l’entreposage des véhicules récréatifs, dont les huiles risquent de contaminer les sols, etc. La municipalité finance seulement le fonctionnement du comité de suivi et paye le salaire d’une personne au sein des travaux publics qui s’assure de la mise en œuvre et du suivi du plan. « Les économies que nous obtenons compensent ces frais amplement, et c’est sans compter l’amélioration de la qualité de vie des citoyens qui, elle, n’a pas de prix », conclut Denis Lapointe.
lrick Chérubin a profondément planté ses racines dans la terre québécoise et est l’exemple même d’une intégration parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis 2002, cet Haïtien d’origine se destinait à la prêtrise lorsqu’il est venu au Québec en 1970 afin de terminer ses études théologiques. C’est alors que le destin a frappé, puisqu’il est devenu amoureux fou de celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses deux enfants. Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option sciences religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine. « En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous ne sommes jamais repartis ! On dit que : “ Qui a bu l’eau d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… », raconte Ulrick Chérubin. L’APPEL DE LA POLITIQUE
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR PARKERDEEN
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ENJEUX
Le Québec, ami des aînés Par Binh An Vu Van
Pourquoi le Québec ? « Pour sa position de leader international sur le projet », affirme sans hésitation Catherine Ferembach, sous-ministre adjointe au Secrétariat aux aînés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Suzanne Garon, professeure à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke, est tellement heureuse de ce choix qu’elle nous lit à voix haute des extraits de la lettre
de l’OMS qui lui annonce la nouvelle : « Le Québec est un exemple pour de nombreuses communautés dans le monde et se démarque notamment par ses actions précurseurs. » Suzanne Garon a de quoi être fière. Car c’est en grande partie grâce à son travail à l’Université de Sherbrooke que le Québec s’est taillé cette place. En 2005, l’OMS, constatant le vieillissement accéléré de la population mondiale, a voulu élaborer un guide mondial pour aider les villes à prendre soin des plus âgés. La professeure et ses collègues de l’Université se mobilisent alors pour participer à la réflexion, faisant ainsi de Sherbrooke une des 33 villes internationales participantes au réseau d’étude de l’OMS.
SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE CATHERINE FEREMBACH
n effet, depuis la création du programme provincial Municipalité amie des aînés (MADA) en 2008, 579 municipalités y ont adhéré. Ce programme, qui s’inscrit dans le réseau international de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des villes amies des aînés, vise à mieux intégrer les personnes âgées à la vie communautaire, en créant des environnements urbains et des services adaptés. Le succès de sa mise en œuvre dans la province a été fulgurant, à un point tel que l’OMS a décidé d’élire la ville de Québec hôtesse de la deuxième conférence internationale des villes amies des aînés, qui aura lieu du 9 au 11 septembre 2013, sous le thème « Vivre et vieillir ensemble dans sa communauté ». À ce congrès sont attendus des décideurs, des chercheurs, des aînés, des élus de partout au monde qui discuteront des meilleures façons d’adapter les villes aux besoins des plus âgés et de se préparer au vieillissement mondial de la population. « Le colloque sera un lieu où nous pourrons, ensemble, nous demander comment développer de meilleurs infrastructures et services et comment tous les acteurs ― administration publique, intervenants de la société, scientifiques, etc. ― peuvent mieux collaborer », explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et représentante de l’Union des municipalités du Québec au Carrefour action municipale et famille.
CATHERINE FEREMBACH Sous-ministre adjointe au Secrétariat aux aînés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)
VIVRE ET VIEILLIR ENSEMBLE DANS SA COMMUNAUTÉ
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE SUZANNE GARON
E
PHOTO : VILLE DE SAINTE-JULIE
DES ESPACES PUBLICS OÙ SE CÔTOIENT ADOLESCENTS ET PERSONNES ÂGÉES, DES JEUX POUR AÎNÉS DANS LES PARCS MUNICIPAUX, DES TROTTOIRS EN BOIS, DES BIBLIOTHÈQUES MOBILES ET DES CENTAINES D’AUTRES INITIATIVES COMME CELLES-CI S’ORGANISENT DANS LES VILLES DU QUÉBEC ; ELLES SONT EN TRAIN DE FAIRE DE LA PROVINCE LA MEILLEURE AMIE DES AÎNÉS, VOIRE UNE DES MEILLEURES AU MONDE !
SUZANNE GARON Professeure à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke Villes d’avenir – édition 2013 —
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ENJEUX
En octobre 2007, lors des consultations publiques sur les conditions de vie des aînés, les chercheurs présentent leurs résultats à madame Marguerite Blais, ministre responsable des aînés. La ministre, séduite, en fait une priorité et finance un projet d’expérimentation dans sept municipalités pendant cinq ans, dont Granby, Drummondville et Rimouski. « Le programme est arrivé au bon moment, alors que le Livre blanc de l’Union des municipalités du Québec rappelait l’importance du rôle des municipalités pour relever le défi du changement démographique », observe Suzanne Roy. En peu de temps, grâce à cet investissement, le Québec devient un chef de file du réseau international. D’ailleurs, en 2011, l’OMS reprend le travail des chercheurs québécois comme modèle pour son programme : « Le programme initial de l’OMS était moins structuré. C’était davantage un pense-bête. Nos recherches ont permis de conclure, par exemple, qu’un comité de pilotage était une nécessité pour une bonne mise en œuvre du programme », affirme Suzanne Garon.
LE MADA AURA PROVOQUÉ DES MODIFICATIONS AUSSI ANODINES QUE DE CHANGER LA TEMPÉRATURE DES PISCINES DURANT CERTAINES HEURES, DE MODIFIER LES HEURES D’OUVERTURE DE CERTAINS SERVICES ET COMMERCES, MAIS AUSSI DES ENGAGEMENTS PLUS IMPORTANTS COMME PROMOUVOIR UNE CULTURE DU CIVISME À L’ÉGARD DES AÎNÉS, METTRE EN PLACE DES TRAVERSES PIÉTONNIÈRES POUR PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE OU OFFRIR DES SÉANCES D’INFORMATION POUR COMBATTRE L’ISOLEMENT SOCIAL.
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PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR FRANCES TWITTY
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR MARK BOWDEN
Le congrès sera notamment l’occasion de partager ce qui fait le succès du Québec. « Le triumvirat de la formule québécoise est le financement et le soutien de la province, l’encadrement technique du Carrefour action municipale et famille et finalement le conseil des scientifiques, qui nous documente sur les meilleures pratiques et qui nous fournit une réussite du programme, est aussi attribuable à la création du réseau MADA, qui facilite le partage des bons et des mauvais coups. » Suzanne Roy explique : « Nous avons une trentaine de formateurs partout en région qui aident les villes dans l’élaboration et l’implantation de leur plan
d’action. Ils ont tous reçu la formation de Suzanne Garon, sur les manières de mettre en place le processus. » Le MADA aura provoqué des modifications aussi anodines que de changer la température des piscines durant certaines heures, de modifier les heures d’ouverture de certains services et commerces, mais aussi des engagements plus importants comme promouvoir une culture du civisme à l’égard des aînés, mettre en place des traverses piétonnières pour personnes à mobilité réduite ou offrir des séances d’information pour combattre l’isolement social. Au cours de cette conférence internationale, le Québec en aura beaucoup à partager, mais aussi à apprendre : « Les Français ont une longueur d’avance sur les habitations intergénérationnelles. Par exemple, des résidences d’aînés sont jumelées avec des résidences d’étudiants. Ces derniers payent moins cher, mais doivent en retour aider une famille de personnes âgées. En contrepartie, la France aimerait s’inspirer de la façon dont nous misons sur les réseaux », observe Suzanne Garon. À l’heure où cet article part sous
presse, la programmation du congrès n’est pas encore établie ; tous les espoirs sont encore permis : « Si tout se passe comme prévu, nous pourrons découvrir l’approche irlandaise, ainsi que celle des villes de Hong Kong et de New York, pilotée par des aînés. Il sera intéressant aussi de comprendre ce qui s’est passé en Australie, où le programme s’est moins bien développé pour des raisons politiques. » Les organisateurs attendent également la venue du ministre des aînés de la Chine et celui de la France. Enfin, une autre raison qui fait du Québec l’hôte parfait pour cette conférence : la population de la province est celle qui vieillit le plus rapidement au monde, après le Japon. En ce moment, les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus nombreuses que celles de 15 ans et moins. La proportion d’aînés atteindra son apogée en 2031, où elle représentera 26 % de la population. « En trouvant des moyens d’encourager les personnes âgées à intégrer la communauté, conclut Suzanne Garon, nous réaliserons qu’elles sont en fait une grande richesse et une force pour les municipalités. »
LONGUEUIL 3.0 Le Longueuil de demain, c’est Longueuil 3.0. Cela implique de faire les choses autrement, de développer mieux et en partenariat. Pour faire les choses autrement, il est nécessaire de mettre à contribution tous les acteurs de notre communauté dans nos projets. Pour développer mieux, il faut penser et agir selon les principes qui guident le développement durable. Pour développer en partenariat, il faut faire preuve d’audace et de créativité pour soutenir nos entreprises et en attirer de nouvelles. Cela générera de la richesse et des emplois pour les citoyens, car une ville, aussi belle et prospère soit-elle, c’est d’abord et avant tout des gens. CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil
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PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DIGITALSKILLET
ENJEUX
Immigration Des régions ouvertes sur le monde Par Emmanuelle Gril
BIEN QUE LA PLUPART DES IMMIGRANTS CHOISISSENT DE S’ÉTABLIR DANS LES CENTRES URBAINS, EN PARTICULIER À MONTRÉAL, CERTAINS DÉCIDENT DE SORTIR DES SENTIERS BATTUS ET OPTENT POUR DES RÉGIONS PLUS ÉLOIGNÉES. CAR DES PERSPECTIVES D’EMPLOI, LOIN DES GRANDES VILLES, IL Y EN A !
Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option sciences religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine. « En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous ne sommes jamais repartis ! On dit que : “ Qui a bu l’eau d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… », raconte Ulrick Chérubin. L’APPEL DE LA POLITIQUE Professeur d’enseignement religieux à l’école Saint-Viateur, il poursuit sa carrière à l’école secondaire La Calypso où il cumule les tâches d’enseignant en sciences religieuses et d’animateur de pastorale. Entre-temps, sa femme a achevé une formation d’infirmière auxiliaire et a également trouvé un emploi. La petite famille s’est donc très bien intégrée à son nouvel environnement. « On a rencontré des gens qui nous ont aidés, acceptés, et nous avons créé notre réseau d’amis. Amos est une ville
très hospitalière ; pourtant, à l’époque, nous étions la seule famille noire », souligne M. Chérubin. En 1994, tout en continuant son travail d’enseignant, il décide de faire le saut en politique municipale. Élu conseiller municipal la même année, il est réélu en 1998 et se présente au poste de maire en 2002. Il remporte les élections, décroche un deuxième mandat en 2005, puis un troisième en 2009. MAIN-D’ŒUVRE RECHERCHÉE Amos est une municipalité de 12 700 habitants qui compte peu d’immigrants, selon les dires de son maire, mais qui n’en demeure pas moins une ville ouverte. « Les immigrants sont bien accueillis. D’ailleurs, nous misons de plus en plus sur les nouveaux arrivants pour augmenter notre population et ainsi répondre aux besoins de main-d’œuvre de la région », indique M. Chérubin.
PHOTO : VILLE D’AMOS
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lrick Chérubin a profondément planté ses racines dans la terre québécoise et est l’exemple même d’une intégration parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis 2002, cet Haïtien d’origine se destinait à la prêtrise lorsqu’il est venu au Québec en 1970 afin de terminer ses études théologiques. C’est alors que le destin a frappé, puisqu’il est devenu amoureux fou de celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses deux enfants.
ULRICK CHÉRUBIN Maire d’Amos
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Preuve en est que le McDonald’s d’Amos et celui de Val-d’Or ont embauché une vingtaine de personnes originaires du Maroc en août 2012. Avec le boom minier que connaissent les régions ressources depuis les dernières années, les travailleurs viennent à manquer, notamment dans le commerce de détail, la restauration, l’hébergement, etc. « Les jeunes qui
LES IMMIGRANTS SONT BIEN ACCUEILLIS. D’AILLEURS, NOUS MISONS DE PLUS EN PLUS SUR LES NOUVEAUX ARRIVANTS POUR AUGMENTER NOTRE POPULATION ET AINSI RÉPONDRE AUX BESOINS DE MAIN-D’ŒUVRE DE LA RÉGION. - Ulrick Chérubin
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ENJEUX
Devant cette pénurie de main-d’œuvre, Isabelle Leblanc, propriétaire du McDonald’s d’Amos et de celui de Val-d’Or, a décidé de prendre le taureau par les cornes et de se tourner vers l’immigration. « Nous avons passé un grand nombre d’annonces pour trouver des employés localement, mais sans succès. J’ai donc fait affaire avec une agence canadienne qui m’a assistée dans toutes mes démarches pour trouver des employés à l’étranger », explique Mme Leblanc.
PHOTO : GRACIEUSETÉ D’ISABELLE LEBLANC
Les 21 employés sont originaires de Casablanca, Mohammedia et Marrakech, ils parlent français et possèdent de l’expérience en restauration, un avantage pour Mme Leblanc qui a enfin pu pourvoir aux postes vacants. Selon elle, l’intégration se déroule très bien, et elle travaille à faire en sorte que les conjoints et les enfants puissent bientôt venir s’établir au Québec. C’est d’ailleurs elle qui a trouvé à ses employés venus du Maroc des appartements où ils vivent en colocation. « L’hiver n’a pas été facile, mais nous avons fait des activités avec eux, comme de la pêche sur la glace. Ils adorent la qualité de vie à Amos. Pas de pollution, pas d’embouteillage, un environnement sécuritaire… C’est clair qu’il y a de la place et des emplois pour les nouveaux arrivants ici», s’exclame-t-elle, enthousiaste.
« » ISABELLE LEBLANC Propriétaire des restaurants McDonald’s d’Amos et de Val-d'Or
NOUS AVONS PASSÉ UN GRAND NOMBRE D’ANNONCES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS LOCALEMENT, MAIS SANS SUCCÈS. J’AI DONC FAIT AFFAIRE AVEC UNE AGENCE CANADIENNE QUI M’A ASSISTÉE DANS TOUTES MES DÉMARCHES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS À L’ÉTRANGER. - Isabelle Leblanc
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PHOTO : VILLE DE SEPT-ÎLES
pourraient travailler dans l’industrie des services préfèrent œuvrer dans le secteur minier, où ils sont mieux rémunérés », indique Ulrick Chérubin.
SERGE LÉVESQUE Maire de Sept-Îles
DES CANDIDATS COURTISÉS La problématique du recrutement de main-d’œuvre ne se pose pas qu’en Abitibi. D’autres régions, en particulier celles qui profitent du boom minier, peinent aussi à trouver des candidats pour pourvoir à certains postes. C’est notamment le cas de Sept-Îles où, en janvier 2012 par exemple, le McDonald’s a embauché une douzaine de Philippins par l’intermédiaire d’un programme pancanadien de recrutement à l’étranger. Au Canadian Tire de la ville, on cherche aussi à faire venir des immigrants originaires de l’île Maurice. Le propriétaire du commerce, Mario Larochelle, est actuellement engagé dans le processus administratif nécessaire pour leur venue. « La présence des immigrants est de plus en plus visible, indique le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque. À la Ville, nous avons d’ailleurs embauché au cours des 18 derniers mois deux personnes originaires du Maghreb et une autre venant de Colombie. » Signe de cet intérêt croissant, la ministre Diane de Courcy a aussi annoncé fin janvier la création d’un nouveau poste d’agent de développement nordique afin de favoriser l’installation d’immigrants dans la région de la Côte-Nord. À l’instar d’Ulrick Chérubin, M. Lévesque fait valoir que la main-d’œuvre manque à l’appel. « Plusieurs projets miniers dans la région accaparent les travailleurs. Ils offrent de bonnes conditions sur le plan des salaires et des avantages sociaux et, en été, ils embauchent aussi les étudiants. Par conséquent, des employeurs du secteur du commerce de détail et de la restauration, par exemple, ont de la difficulté à trouver des travailleurs », explique-t-il. Les perspectives et les occasions d’emploi ne manquent donc pas en région pour les immigrants prêts à tenter l’aventure.
Tribune des maires et mairesses LA TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES OFFRE UNE OCCASION UNIQUE POUR LES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC DE FAIRE VALOIR LEURS DIFFÉRENTS ATOUTS AUPRÈS DES INVESTISSEURS ET DES GENS D’AFFAIRES, ET DE MONTRER À QUEL POINT LA QUALITÉ DE VIE, UN FACTEUR DÉTERMINANT POUR LA RÉTENTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE, DEMEURE UNE PRIORITÉ DE TOUS LES INSTANTS. ACCUEILLIR LES FAMILLES ET LES AÎNÉS, MARIER CULTURE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, OPTIMISER LE TRANSPORT EN COMMUN, DENSIFIER DES SECTEURS STRATÉGIQUES DE LEUR TERRITOIRE, LIMITER LES HAUSSES DE TAXE TOUT EN PRÉSERVANT DES SERVICES AUX PERSONNES DE QUALITÉ ET MISER SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, TELS SONT LES DÉFIS ET LES PRÉOCCUPATIONS DES VILLES D’AUJOURD’HUI AU QUÉBEC. NOUS VOUS PRÉMONTAGE PHOTO : ISTOCKPHOTO
SENTONS SIX D’ENTRE ELLES.
DOSSIER PROMOTIONNEL
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Varennes Un potentiel de croissance bien planifié
NOUS AVIONS PLANIFIÉ DE DÉVELOPPER LES NOUVEAUX ESPACES SUR UNE PÉRIODE DE 10 ANS, MAIS EN 15 MOIS À PEINE, LA MOITIÉ DES NOUVEAUX TERRAINS ONT ÉTÉ VENDUS, ET SUR CERTAINS, LA CONSTRUCTION ÉTAIT DÉJÀ TERMINÉE ! - Martin Damphousse
« Grâce à l’acquisition en 2009 des neuf millions deux cent mille pieds carrés de terrains appartenant à Hydro-Québec sur le territoire de Varennes, nous avons pu agrandir le parc industriel afin d’accueillir de nouvelles entreprises, précise Martin Damphousse, maire de Varennes. Nous avions planifié de développer les nouveaux espaces sur une période de 10 ans, mais en 15 mois à peine, la moitié des nouveaux terrains ont été vendus, et sur certains, la construction était déjà terminée ! »
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Une vue aérienne de Varennes
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Parmi les projets en cours qui s’inscrivent dans les écoénergies, citons celui de l’usine de biométhanisation qui produira du méthane à partir des déchets de table et des résidus verts de 27 municipalités environnantes. La Société d’économie mixte de l’est de la Couronne Sud (SÉMECS), présidée par le maire Martin Damphousse, est le maître d’œuvre de ce projet. On planifie que l’usine démarrera ses activités en 2015. Mentionnons que Varennes est la première ville membre de l’organisme Écotech Québec, qui représente la grappe des technologies propres québécoises. Ce parti pris écoénergétique n’a pas échappé aux recherchistes de l’équipe de la série Discover Canada de l’émission de télévision Today in America. Son animateur Terry Bradshaw a présenté, en janvier 2013, un reportage sur Varennes mettant en valeur les orientations vertes et le dynamisme de la ville. Mais Varennes a encore de l’ambition… La Ville négocie actuellement l’acquisition de vastes terrains à vocation industrielle de près de 20 millions de pieds carrés, qui viendront enrichir le bassin de terrains disponibles
PHOTOS : VILLE DE VARENNES
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PÔLE D’INNOVATION EN MATIÈRE D’ÉCOÉNERGIES, VARENNES SE DÉMARQUE PARMI LES VILLES MOYENNES (ENVIRON 20 000 HABITANTS) QUÉBÉCOISES COMME L’UNE DES MUNICIPALITÉS OFFRANT ACTUELLEMENT LE PLUS DE TERRAINS INDUSTRIELS. SON NOVOPARC ACCUEILLE PLUSIEURS ENTREPRISES D’ENVERGURE, COMME ACIER PICARD, TRANSPORT ROBERT, AINSI QU’ÉTHANOL GREENFIELD, QUI Y EXPLOITE LA SEULE USINE DE FABRICATION D’ÉTHANOL À BASE DE MAÏS AU QUÉBEC.
La basilique Sainte-Anne de Varennes
« L’expansion de nos espaces industriels ne répond pas seulement à une demande des entreprises qui désirent s’installer non loin de Montréal, mais elle nous permet aussi de ne pas augmenter notre taux d’imposition pour les résidents de la ville, ajoute Martin Damphousse. Nos derniers résultats nous ont même permis de réduire notre dette de 20 % au cours de la dernière année. » UNE SITUATION ENVIABLE Varennes peut ainsi compter sur de nouvelles recettes pour augmenter son offre de services aux citoyens et revitaliser des secteurs bâtis grâce à une judicieuse politique de densification. « Nous devons tirer parti des secteurs urbains de Varennes, car nous sommes adossés aux terres agricoles d’un côté et bordés par le fleuve Saint-Laurent de l’autre côté. Il n’y a plus de terrains vacants sur notre territoire de 94 km2 », explique le maire.
PHOTO : VILLE DE VARENNES
destinés aux entreprises et offrir de nouvelles possibilités pour la croissance économique de Varennes.
ILLUSTRATION : URBAN IMMERSIVE
Le projet Le Sommet à Varennes
Malgré le manque de terrains, Varennes a réussi à intégrer environ 1 000 nouveaux logements depuis trois ans. Dernière réalisation, Le Sommet, un projet qui comprend 192 unités construites sur un site commercial occupé auparavant par Riendeau Sport à l’entrée de la ville. Compte tenu de l’arrivée de nouvelles entreprises, Varennes veut encourager des projets résidentiels dans des zones laissées plus ou moins à l’abandon ou qui se cherchent une nouvelle vocation. « Les entreprises créent des emplois qui attirent les jeunes familles et les motivent à venir s’établir à Varennes, fait valoir Martin Damphousse. Nous ne pouvons pas nous permettre de négliger le développement résidentiel. »
MARTIN DAMPHOUSSE Maire de Varennes
Varennes a la chance d’être située sur un emplacement exceptionnel le long des rives du fleuve et de s’enorgueillir d’un riche patrimoine historique et religieux. Fondée en 1672, soit à peine 30 ans après Montréal, elle possède plusieurs bâtiments prestigieux, dont la basilique Sainte-Anne de Varennes qui se dresse au centreville et qui abrite depuis 2010 les restes de sainte Marguerite d’Youville, la fondatrice des Sœurs Grises née à Varennes en 1701. « Varennes dispose de plusieurs atouts pour progresser, conclut Martin Damphousse. Non seulement nous avons de vastes terrains industriels situés stratégiquement près des grandes voies de communication et plusieurs grappes industrielles actives en développement durable, mais nous bénéficions aussi d’une situation magnifique sur le Saint-Laurent et d’un riche passé que nous voulons mettre davantage en valeur au cours des prochaines années. Nous soignons également la multiplication d’espaces verts et d’équipements sportifs afin de répondre aux besoins des nombreuses jeunes familles qui habitent ici. »
Pour en savoir plus www.ville.varennes.qc.ca
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Candiac Une ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie Les abords de l’autoroute 30, le long du parc industriel Champlain, sont des espaces à fort potentiel pour Candiac, tout comme le secteur de la gare et du Carrefour Candiac, le centre commercial situé à l’angle de l’A15 et de l’A30. La Ville désire en accélérer le développement en misant sur une approche TOD (Transit Oriented Development) pour mettre en place un projet structurant à la fois résidentiel et commercial. Le plan directeur du TOD sera dévoilé au cours de 2013. « Candiac fait partie des sept villes retenues par la Communauté métropolitaine de Montréal pour y réaliser un projet pilote de quartier de type TOD, précise Normand Dyotte. Nous en ferons un lieu convivial, qui réunit tous les services essentiels au bien-être des résidents et à la mixité des usages qui est maintenant recherchée en développement urbain. »
NORMAND DYOTTE Maire de Candiac
Une vue du parc Haendel
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« Nous sommes situés à 25 minutes des États-Unis et à 15 minutes du centre-ville de Montréal, explique le maire Normand Dyotte, sans compter que notre territoire est également traversé par les lignes ferroviaires du CP et du CN. Notre localisation figure parmi nos principaux atouts et inspire notre volonté que Candiac fasse partie de l’équation dans l’élaboration d’un pôle logistique de grande importance sur la Rive-Sud. »
DES INVESTISSEMENTS CENTRÉS SUR LA QUALITÉ DE VIE Depuis 10 ans, Candiac n’a pas ménagé ses efforts en vue d’améliorer le cadre naturel et bâti de son territoire. La Ville a consacré 33 M$ à la réfection des rues et des trottoirs et poursuit ses investissements chaque année dans ce sens. Elle prévoit d’ailleurs refaire une partie du boulevard Marie-Victorin au coût de 4 M$ en 2014. Elle a aussi investi 15 M$ dans ses parcs, notamment en consolidant ses équipements au parc Haendel, en aménageant un amphithéâtre naturel au parc André-J.-Côté, situé aux abords du fleuve Saint-Laurent, en ajoutant plusieurs jeux d’eau et en construisant un terrain synthétique de soccer/football au parc Fernand-Seguin. L’ouverture de la passerelle piétonnière/cycliste, reliant les parcs Haendel et Cherbourg, a incité la Ville à concevoir un nouvel aménagement paysager des entrées de ces parcs ; elle en a profité pour mettre en place de nouveaux équipements, tel un parcours-santé dans le parc Cherbourg. PHOTO : GASTON LAMONTAGNE
PHOTO : VILLE DE CANDIAC
DEPUIS CINQ ANS, CANDIAC A CONNU UNE AUGMENTATION DE PRÈS DE 25 % DE SES RÉSIDENTS. SES NOMBREUX INVESTISSEMENTS DANS LES INFRASTRUCTURES SPORTIVES ET CULTURELLES ET SA SITUATION STRATÉGIQUE AU CARREFOUR DES AUTOROUTES 15 ET 30 EXPLIQUENT SON POUVOIR D’ATTRACTION AUPRÈS DES FAMILLES ET DES ENTREPRISES.
Dans un récent sondage mené auprès de ses citoyens, ceux-ci ont manifesté un grand intérêt pour la valorisation des berges. « Le conseil municipal souhaite rendre ces espaces encore plus accessibles afin que tous
PHOTO : GASTON LAMONTAGNE
« » Une autre vue du parc Haendel
puissent profiter d’équipements sportifs, touristiques et culturels dans ces aires qui incitent à la détente et à la relaxation, ajoute Normand Dyotte. L’aménagement de sentiers de promenade et de pistes cyclables favorise un environnement sain et de bonnes habitudes de vie. C’est ce que recherchent de plus en plus les citoyens. » Le couvert végétal est particulièrement soigné à Candiac. La ville sous les arbres, comme l’indique la signature de la municipalité, compte plus de 15 000 arbres sur les terrains publics. Candiac est également très fière d’avoir remporté en 2012 son quatrième Fleuron dans le cadre du concours Les Fleurons du Québec. « Nous le devons à notre équipe chevronnée en horticulture et aux nombreux citoyens qui embellissent leur environnement avec soin, année après année », fait valoir Normand Dyotte. Sur le plan immobilier, Candiac a adopté une approche exigeante auprès des promoteurs et des constructeurs au moyen de plans d’implantation et d’intégration architecturales élaborés par son Service de planification et de développement du territoire. En privilégiant des constructions qui apportent une valeur ajoutée au patrimoine bâti de Candiac, la Ville mise sur le pouvoir d’attraction d’un développement harmonieux. Résultat : l’évaluation foncière est passée de 590 M$ en 2000 à près de 2,9 G$ en 2013, soit une augmentation de presque 500 % en 12 ans.
L’AMÉNAGEMENT DE SENTIERS DE PROMENADE ET DE PISTES CYCLABLES FAVORISE UN ENVIRONNEMENT SAIN ET DE BONNES HABITUDES DE VIE. C’EST CE QUE RECHERCHENT DE PLUS EN PLUS LES CITOYENS. - Normand Dyotte
La mobilité représente un autre secteur qui a un impact positif auprès des résidents et des entreprises. Candiac revoit en 2013 son réseau de transport collectif afin d’améliorer les temps de parcours et de tenir compte du futur stationnement incitatif de 225 places de l’Agence métropolitaine de transport à l’entrée de la ville, à la croisée de l’autoroute 15 et du boulevard Taschereau.
À la veille de dévoiler son plan stratégique 2013-2028, Candiac a une bonne idée des orientations qui guideront sa croissance au cours des 15 prochaines années. Profitant d’un des taux de taxation parmi les plus bas de la Couronne Sud, Candiac possède tous les atouts pour séduire les clientèles de jeunes familles et d’entreprises qui recherchent un environnement alliant qualité de vie et potentiel de croissance.
Pour en savoir plus www.ville.candiac.qc.ca
Villes d’avenir – édition 2013 —
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Magog Une ville « intelligente » et verte
VICKI MAY HAMM Mairesse de Magog
MAGOG, VILLE « INTELLIGENTE » « Magog avait besoin de se repositionner et de diversifier son économie afin de compenser le déclin sur son territoire d’industries traditionnelles comme l’automobile, l’imprimerie et le textile, explique la mairesse Vicki May Hamm. Nous avons donc cherché à développer un créneau distinctif qui canaliserait nos efforts de revitalisation au cours des prochaines années. Après réflexion, nous avons choisi de miser sur les technologies de l’information vertes afin de devenir la première ville intelligente verte de type living lab au Québec. »
L'église Sainte-Marguerite-Marie a été convertie pour devenir la Bibliothèque Memphrémagog
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— Villes d’avenir – édition 2013
Ce projet s’est concrétisé par la décision d’implanter un puissant réseau de fibres optiques ouvert et à très large bande passante (FTTH pour Fiber To The Home) et d’en confier la réalisation à Magog Technopole, un organisme à but non lucratif. « Le réseau FTTH sera relié directement à toutes les résidences et entreprises de la ville, précise Me Michel Lamontagne, président du conseil de Magog Technopole. Ce sera un réseau ouvert et public, réalisé en partenariat public-privé (PPP). Nous voulons implanter un environnement de télécommunications d’avant-garde qui permettra d’informatiser une large panoplie de services aux citoyens et qui ouvrira de nouvelles possibilités aux entreprises. » Magog Technopole vise à faire de Magog un centre d’excellence sur les villes durables et misera sur les vecteurs de l’éducation, du développement durable et de la santé pour attirer des entreprises et des travailleurs. Le déploiement du réseau FTTH fera de Magog un incubateur qui servira à tester et à implanter des solutions d’avenir, comme la gestion de la circulation et de la consommation énergétique à distance, des soins de santé à domicile, des services de domotique…
PHOTOS : VILLE DE MAGOG
PHOTO : VILLE DE MAGOG
DEUXIÈME VILLE EN IMPORTANCE DE L’ESTRIE,MAGOG VIENT DE TERMINER UN PROCESSUS DE PLANIFICATION STRATÉGIQUE MAJEUR AVEC L’ENSEMBLE DE SES PARTENAIRES ET DE SES CITOYENS. PARMI SES PROJETS, MAGOG MISE BEAUCOUP SUR LE DÉPLOIEMENT D’UN RÉSEAU DE FIBRES OPTIQUES OUVERT ET PUBLIC QUI EN FERA UNE « VILLE INTELLIGENTE » (SMART CITY) AU QUÉBEC.
La plage urbaine de Magog
« » Compte tenu de la largeur de la bande passante disponible, les possibilités sont infinies. La proximité de l’Université de Sherbrooke fournit un bassin intéressant de professionnels et d’entrepreneurs en technologies de l’information, tout comme la présence de l’hôpital de Magog, le plus important employeur de la ville, qui génère une masse critique intéressante d’entreprises et de travailleurs dans le domaine des services de santé.
« Comme Magog est propriétaire de son propre réseau de distribution d’électricité (Hydro-Magog), la mise en place de l’infrastructure de FTTH sera de beaucoup simplifiée, ajoute Vicki May Hamm. Notre objectif est que les travaux puissent démarrer à la fin de l’année 2013. » D’IMPORTANTS INVESTISSEMENTS POUR VALORISER LE PATRIMOINE NATUREL ET BÂTI Au cours de la dernière année, Magog et ses partenaires des autres paliers de gouvernements ont réalisé plusieurs projets qui ont eu un fort impact sur la qualité de vie des résidents. La transformation de l’église Sainte-MargueriteMarie, dans le quartier des Tisserands, en une bibliothèque moderne (un investissement de 10,6 M$), la réalisation du Centre d’interprétation des marais (4 M$) et la rénovation et la mise en place de nouveaux plateaux sportifs à l’école secondaire La Ruche (au coût de 23 M$) ont permis à Magog de mettre à niveau son offre touristique et de loisirs. Mentionnons également des travaux d’implantation d’une nouvelle technologie à l’usine de filtration d’eau potable de 16 M$ afin d’assurer une meilleure qualité de l’eau et l’aménagement d’un quai au coût de 2,8 M$ pour accueillir un nouveau bateau de croisière sur le lac. LE PLAN STRATÉGIQUE : POUR UNE VISION À LONG TERME Au moyen de tables de travail regroupant des citoyens, des entreprises établies sur son territoire et des gestionnaires municipaux, Magog élabore en 2013 un plan d’action détaillé qui priorisera les interventions des prochaines années dans le cadre des neuf orientations de son plan stratégique intitulé Imaginons demain.
PHOTO : VILLE DE MAGOG
COMME MAGOG EST PROPRIÉTAIRE DE SON PROPRE RÉSEAU DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ (HYDRO-MAGOG), LA MISE EN PLACE DE L’INFRASTRUCTURE DE FTTH SERA DE BEAUCOUP SIMPLIFIÉE. NOTRE OBJECTIF EST QUE LES TRAVAUX PUISSENT DÉMARRER À LA FIN DE L’ANNÉE 2013. - Vicki May Hamm
Le centre-ville de Magog s'anime pendant la Fête des vendanges Magog-Orford
« Nous avons la chance de pouvoir compter sur un bon nombre de citoyens qui s’impliquent dans la vie municipale, déclare Mme Hamm. Il est important d’obtenir leur opinion sur ce qui doit être fait à court terme, car nous devons donner un ordre de priorité à nos actions. Cette planification stratégique est l’affaire de toute la communauté, et elle ne relève pas uniquement de la municipalité. » Magog, dont la nouvelle signature est Créative de nature, envisage l’avenir avec confiance. Son parc industriel offre encore de beaux emplacements pour accueillir de nouvelles entreprises. Et même si le projet du réseau FTTH demeure un chantier extrêmement porteur sur le plan économique, Magog ne renie pas son identité de ville touristique et de pôle sportif en raison de sa situation géographique sur les rives du lac Memphrémagog et près des montagnes. Forte de son approche tournée vers le client, Magog continuera d’offrir des services et un environnement de qualité aux résidents et aux entreprises qui s’y installent. « Magog demeure une ville de services et un carrefour important sur le plan du commerce de détail auprès de la population de la MRC Memphrémagog, fait valoir Mme Hamm. Devenir une ville “intelligente” aura des impacts non seulement sur notre développement économique, mais aussi sur toutes les facettes de la vie de la communauté. Nous faisons le pari que ce positionnement sera bénéfique à tous les points de vue. »
Pour en savoir plus Ville de Magog : www.ville.magog.qc.ca Sur le plan stratégique : www.imaginonsdemain.com Sur Magog Technopole : www.magogtechnopole.com
Villes d’avenir – édition 2013 —
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
Repentigny Investir dans la sécurité urbaine REPENTIGNY EST RÉGULIÈREMENT CITÉE DANS LA PRESSE NATIONALE COMME UNE « VILLE QUÉBÉCOISE OÙ IL FAIT BON VIVRE » (MONEYSENSE, 2012). LA QUALITÉ DE VIE ET, NOTAMMENT, LE FORT SENTIMENT DE SÉCURITÉ QUI Y RÈGNE EXPLIQUENT CETTE SITUATION. ARRIVÉE À MATURITÉ, REPENTIGNY S’EST RÉCEMMENT DONNÉ UNE POLITIQUE DE SÉCURITÉ URBAINE AFIN DE FAIRE DE LA SÉCURITÉ UN AVANTAGE COMPARATIF POUR SES RÉSIDENTS.
CHANTAL DESCHAMPS Mairesse de Repentigny
Après avoir connu une impressionnante croissance urbaine au cours des 15 dernières années, Repentigny, cinquième ville en importance au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal, est maintenant interpellée par des enjeux de développement et de renouvellement urbain. « Pour améliorer ou maintenir le sentiment de sécurité dans les villes, la réponse la plus utilisée a été trop souvent limitée à l’action des services de
La rue Notre-Dame au centre-ville de Repentigny
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— Villes d’avenir – édition 2013
PHOTOS : VILLE DE REPENTIGNY
PHOTO : VILLE DE REPENTIGNY
« La sécurité est un bien commun essentiel au développement, affirme la mairesse Chantal Deschamps. C’est aussi un enjeu économique : pas de prospérité sans un milieu de vie sûr et harmonieux. »
police. La solution se trouve plutôt dans la capacité de penser la ville comme un ensemble intégré », explique Chantal Deschamps. UNE NOTION QUI RENVOIE À DE NOMBREUX DOMAINES D’INTERVENTION La sécurité urbaine est définie comme l’ensemble des éléments qui contribuent à rendre un milieu de vie plus sûr et à réduire et prévenir la délinquance, la violence, les risques et l’insécurité. Dans cette perspective, cette notion va bien au-delà de la sécurité publique. En effet, elle appelle à une contribution de l’ensemble des services municipaux, incluant l’aménagement du territoire, l’urbanisme et les permis, les travaux publics, la culture, les sports et les loisirs, la vie communautaire ainsi que les communications avec les citoyens. Par exemple, quand l’équipe municipale entreprend la rénovation d’un parc, de nombreux éléments sont
Le parc Chamberland
désormais pris en compte pour préserver la sécurité des usagers : éclairage, modules de jeux pour enfants équipés de sols souples, identification adaptée aux différentes tranches d’âge, pentes adoucies et cheminements revisités pour des liaisons physiques et visuelles sécuritaires dégagées, etc. UNE DÉMARCHE QUI S’APPUIE SUR LA CONSULTATION Les deux années de travail qui ont précédé l’adoption de la Politique de sécurité urbaine ont été ponctuées de consultations ayant permis de mobiliser des citoyens, des gens d’affaires, des enseignants, des professionnels de la santé, des travailleurs de rue et des jeunes : « Les Repentignoises et les Repentignois connaissent mieux que quiconque la ville dans laquelle ils vivent. La sécurité est une préoccupation quotidienne, et ils ont tous une opinion sur le sujet. Alors, pourquoi se passer de leur expertise ?, soulève Mme Deschamps. Aussi bien dans nos démarches pour élaborer la Politique de sécurité urbaine que pour celles entourant notre troisième plan stratégique ou notre plan directeur des parcs et espaces verts, nous nous sommes rendu compte que la ville dans laquelle nous vivrons demain sera radicalement différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Le meilleur moyen de construire une ville d’avenir, c’est de travailler à partir des attentes de ses habitants. »
L'entrée ouest de la ville
LA SÉCURITÉ, MOTEUR DE GAINS ÉCONOMIQUES À Repentigny, on croit qu’une politique de sécurité urbaine permet de construire une vision commune que partagent l’ensemble des services municipaux et les autres intervenants institutionnels et communautaires. Elle canalise leurs énergies vers la réalisation d’actions concrètes et concertées contribuant à améliorer la sécurité au quotidien. Une telle politique, qui favorise le développement de l’esprit civique et l’engagement citoyen, vise plusieurs objectifs : > renforcer la sécurité dans toutes les dimensions de l’aménagement urbain ; > adapter les services offerts par la municipalité, entre autres en matière de sports, de loisirs et de culture, afin de contribuer à favoriser l’inclusion sociale ; > encourager la responsabilisation et l’engagement des citoyens à l’égard de la sécurité dans leur milieu de vie, à l’échelle de leur quartier ; > mobiliser les partenaires institutionnels et communautaires autour d’une action concertée en faveur de la sécurité et de la prévention. Chantal Deschamps fait valoir qu’innovation sociale et innovation économique sont intimement liées : « La Politique de sécurité urbaine en est un bel exemple. Des espaces publics, des routes et des parcs sécuritaires participent tous à la stimulation de l’économie de Repentigny. »
« » LA SÉCURITÉ EST UN BIEN COMMUN ESSENTIEL AU DÉVELOPPEMENT. C’EST AUSSI UN ENJEU ÉCONOMIQUE : PAS DE PROSPÉRITÉ SANS UN MILIEU DE VIE SÛR ET HARMONIEUX. - Chantal Deschamps
PHOTOS : VILLE DE REPENTIGNY
La marina de Repentigny
Pour en savoir plus www.ville.repentigny.qc.ca
Villes d’avenir – édition 2013 —
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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
La Prairie
Cap sur l’aménagement durable
PHOTO : VILLE DE LA PRAIRIE
VILLE DE PRÈS DE 24 000 HABITANTS SITUÉE DANS LA COURONNE SUD DE LA RÉGION MÉTROPOLITAINE, LA PRAIRIE MET DE PLUS EN PLUS L’ACCENT SUR UN DÉVELOPPEMENT QUI CONCILIE LE RESPECT DE LA NATURE ET LES ATTENTES DE SES CITOYENS. UN PLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE EST D’AILLEURS PRÉSENTEMENT EN PROCESSUS D’ÉLABORATION.
LUCIE F. ROUSSEL Mairesse de La Prairie
« La Prairie a toujours joué un rôle d’avant-garde dans le domaine environnemental à l’échelon municipal, déclare la mairesse Lucie F. Roussel. Nous avons été la première Ville au Québec à signer une entente en 2004 avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs afin d’assurer la protection des milieux humides à l’intérieur d’un secteur d’urbanisation de notre territoire. Nous sommes maintenant à développer le Domaine de la nature autour de ce milieu afin de concilier mixité résidentielle et proximité d’espaces verts pour les citoyens de La Prairie. »
Une vue aérienne de La Prairie à l’intersection du chemin de Saint-Jean et du boulevard Taschereau
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— Villes d’avenir – édition 2013
PHOTOS : VILLE DE LA PRAIRIE
Le Domaine de la nature verra s’ériger environ 1 300 unités résidentielles réparties en bordure du parc de conservation de 80 hectares qui sert à protéger l’habitat de la rainette faux-grillon ainsi que la biodiversité de plusieurs espèces d’intérêt qui y vivent. Soucieuse de bien faire les choses,
La Prairie s’est adjoint les services de l’organisme NatureAction Québec qui dressera un plan directeur d’aménagement et de mise en valeur du parc de conservation des milieux humides. La Municipalité prévoit également aménager d’autres espaces verts parmi les constructions résidentielles en vue d’en faire un secteur où les citoyens seront en contact étroit avec la nature. Parmi les autres dossiers prioritaires à la Ville, mentionnons la construction d’un aréna comprenant deux glaces en collaboration avec la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, ainsi que la revitalisation du parc industriel afin de mettre en valeur les industries existantes et les terrains qui sont toujours disponibles pour accueillir de nouvelles entreprises. Enfin, le secteur commercial situé dans l’axe du boulevard Taschereau et du chemin de Saint-Jean s’est considérablement rajeuni en raison des travaux effectués à cet endroit par le ministère des Transports en 2012. Les aménagements réalisés par La Prairie ont dynamisé cette artère marchande qui attire de nouveaux commerces. « Étant donné qu’il n’y aura plus de nouveaux terrains à développer à La Prairie à la suite de l’aménagement du Domaine de la nature, il est important que nous poursuivions la mise en valeur de l’ensemble de notre patrimoine pour hausser la qualité de vie des citoyens », conclut madame Roussel.
Une vue du Vieux La Prairie
Pour en savoir plus www.ville.laprairie.qc.ca
Une œuvre d'art public sur le thème de la lavande à la caserne des pompiers
Joliette
SITUÉE LE LONG DE LA RIVIÈRE L’ASSOMPTION, À QUELQUE 70 KM DE MONTRÉAL, JOLIETTE RÉUNIT LES AVANTAGES D’UNE VILLE DOTÉE DE TOUS LES SERVICES QU’OFFRE UNE GRANDE AGGLOMÉRATION TOUT EN BÉNÉFICIANT DE LA PROXIMITÉ DE LA CAMPAGNE ET DE BEAUX ESPACES VERTS. « Nous misons d’abord et avant tout sur la nature unique de notre environnement et sur la qualité de notre vie culturelle pour attirer de nouveaux résidents à Joliette, explique René Laurin, maire de la ville. Depuis plusieurs années, nous profitons de toutes les occasions pour ouvrir une nouvelle fenêtre sur la rivière au centre-ville afin d’en faciliter l’accès aux piétons et aux cyclistes et de mettre en valeur des points de vue agréables pour les promeneurs. »
Joliette offre aussi plusieurs avantages aux nouvelles entreprises qui s’installent sur son territoire : elles peuvent bénéficier de subventions atteignant parfois 100 000 $, en plus de certaines exemptions de taxes et des rabais tarifaires d’électricité auprès de Hydro-Joliette, car la Ville possède son propre service de l’électricité. « Ces mesures incitatives visent à créer des emplois non seulement dans des industries de transformation, mais aussi dans le secteur des services, ajoute René Laurin. L’économie joliettaine s’appuie d’ailleurs majoritairement sur le secteur tertiaire, notamment en éducation et en santé. Ces deux secteurs d’activité génèrent environ 6 000 emplois. »
PHOTOS : VILLE DE JOLIETTE
De nature, de travail et de culture
RENÉ LAURIN Maire de Joliette
Parmi ses projets d’envergure, Joliette procède à la rénovation du plus ancien aréna au Québec, le Centre récréatif Marcel-Bonin, au coût de 5 M$ et est actuellement en pourparlers pour la construction en partenariat d’un centre de congrès pouvant accueillir 600 personnes au centre-ville. Bref, Joliette demeure plus que jamais la capitale dynamique de Lanaudière, l’une des régions qui connaissent la plus importante croissance démographique au Québec.
Les Vendredis acoustiques à Joliette
Pour en savoir plus www.ville.joliette.qc.ca
La vie culturelle de Joliette est remarquable pour une ville de 20 000 habitants. Outre le Festival international de Lanaudière qui attire environ 60 000 personnes chaque été, la ville peut compter sur le Musée d’art de Joliette, le plus important musée régional situé à l’extérieur des grands centres urbains du Québec. Les Vendredis acoustiques, des spectacles qui réunissent au centre-ville environ 10 000 personnes chaque fois, les expositions à L’Arsenal, un ancien entrepôt de munitions transformé en espace culturel en 2010, et les Marchés de Noël témoignent du dynamisme culturel de la municipalité. À la culture s’ajoute une bonne dose d’air frais à respirer sur la grande patinoire de la rivière L’Assomption, qui accueille près de 10 000 patineurs chaque fin de semaine en hiver.
Une vue aérienne de la ville
Villes d’avenir – édition 2013 —
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