HYGIÈNE DU BÂTIMENT
Serge RIOUX
LA DÉSINFECTION : PLUS QU’UNE PRÉCAUTION
C’
est avec grand plaisir que je partage cette première chronique avec vous, collègues du secteur de l’hygiène en bâtiment. Le sujet que je souhaite aborder n’était que très timidement effleuré il y a une décennie : la désinfection. L’intérêt croissant qu’on y porte repose principalement sur la prise de conscience des véritables enjeux de la contamination croisée. Les manquements au travail à cet égard se hissent au sommet de la liste des incidences majeures de cette forme de contagion, dont l’absentéisme au travail. Selon le Conference Board du Canada (CBC), l’absentéisme contribue grandement à la perte de productivité et de revenu des organisations canadiennes et de l’économie en général. Le CBC rapportait en 2012 que le coût se chiffrait à16,6 M$ ; malgré cette donnée inquiétante, moins de 46 % des entreprises canadiennes effectuent actuellement un suivi des absences au travail. Nous assistons de plus en plus fréquemment à la propagation des virus, et ce phénomène émergent peut engendrer des conséquences potentiellement désastreuses. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a constaté une augmen tation rapide des cas sur l’île de Montréal ; en 2013, seulement 39 patients étaient atteints d’infections causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques. En 2016, un nouveau type d’agents pathogènes, les entérobactéries produc trices de carbapénémases (EPC), plus
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dangereuses et plus morbides que la bactérie Clostridium difficile, a touché presque quatre fois plus de personnes, soit 186. Les maladies épidémiques le plus souvent transmises restent la grippe et la gastro-entérite, dont les effets peuvent être très préoccupants dans certains milieux, comme les garderies ou les centres pour personnes âgées. Il incombe désormais aux « donneurs d’ouvrage », nommément les gestionnaires immobiliers, de créer la demande auprès de leur fournisseur de services d’hygiène. Les propriétaires fonciers ont le pouvoir, voire le devoir, devant la consternante réalité actuelle, de réclamer que la désinfection fasse dorénavant partie intégrante des tâches sur une base annuelle, avec une fréquence augmentée à l’automne et pendant l’hiver, des saisons propices à la prolifération des virus comme celui de la grippe. Il existe une panoplie d’outils pour prévenir l’apparition des germes et des autres contaminants qui menacent la santé au quotidien, ainsi que pour les éliminer. Il peut parfois s’agir de l’introduction de pratiques simples, comme le lavage des mains, ou de l’utilisation de lingettes désinfectantes au bureau, ou encore de l’installation de distributeurs de gel
Depuis 2009, M. Rioux œuvre au démarrage d’entreprises spécialisées en hygiène et salubrité. À titre de président de Gestion Hygiène du Bâtiment, il implante et conçoit les protocoles de travail, élabore les programmes en santé et sécurité en plus de voir au développement des affaires. Son implication l’a mené jusqu’en Chine pour trouver des solutions novatrices afin d’éliminer l’apparition et la prolifération des bactéries. 28
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désinfectant, plus efficace que le savon pour éliminer la plupart des agents infectieux. L’utilisation de chlorures et d’ammoniums quaternaires, ou du peroxyde d’hydrogène, connus pour leurs propriétés détergentes, constitue une méthode désinfectante classique encore largement employée. Toutefois, ces substances chimiques pourraient bientôt faire l’objet de restriction de la part des instances gouvernementales.
Je conclurai en adressant une question aux distingués membres de BOMA Québec, le plus important regroupement de gestionnaires d’immeubles commerciaux de la province, qui célèbre cette année ses 90 ans : quelle solution entendez-vous implanter dès maintenant en matière de désinfection dans vos bâtiments afin de veiller à la santé de vos occupants ?
Depuis peu, des avancées technologiques importantes ont permis de concevoir et de proposer des pellicules adhésives autonettoyantes, des peintures et des revêtements autostérilisants, ainsi que des panneaux publicitaires épurateurs de pollution dans l’air. La troisième génération de microfibres a démontré, tests à l’appui, sa capacité à éliminer 99,9 % des bactéries de type Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, et ce, sans utiliser de produit nettoyant. Ces fibres représentent des options écologiques, durables et hautement économiques.
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Sources : Conference Board du Canada (2013). L’absentéisme dans les organisations canadiennes. Quand les employés manquent à l’appel. Repéré à www.sunlife. ca/static/canada/Sponsor/About%20Group%20 Benefits/Focus%20Update/2013/Special%20 Edition%20-%20Sept.%2023%20-%20%20Sun%20 Life%20co-sponsors%20major%20new%20 Conference%20Board%20of/MissinginAction_ SUN%20LIFE_FR.pdf Lessard, D. (2017). Des superbactéries se propagent dans les hôpitaux. Repéré à www.lapresse.ca/ actualites/sante/201702/07/01-5067331-dessuperbacteries-se-propagent-dans-les-hopitaux.php Santé Mélanie Demers (2014). Les composés de l’ammonium quaternaire. Repéré à www.santemelaniedemers.com/tag/ammonium-quaternaire/ Grondin, N. (2014). La C. difficile fait toujours des centaines de morts. Repéré à www.ici.radio-canada. ca/nouvelle/698006/clostridium-difficile-deceshopitaux-quebec
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