Villes d'avenir volume 10 - numéro 1 - Le Québec économique

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COLLECTION VILLES D’AVENIR VOLUME 10 | NUMÉRO 1

ÉDITION SPÉCIALE À CONSERVER

100 ANS

DE TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE MUNICIPALE

Dans ma ville, on déplace de l’air depuis longtemps !

PP 41614528


fondsimmobilierftq.com

ICI, L’AVENIR SE CONSTRUIT.

MANÈGE ÉQUESTRE DE BLAINVILLE LOCATAIRE : VILLE DE BLAINVILLE PARTENAIRE : MEDIFICE

INVESTIR ET BÂTIR POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC Le Fonds immobilier de solidarité FTQ joue un rôle structurant dans l’économie du Québec en investissant dans des projets immobiliers de tous les secteurs, en partenariat avec des promoteurs immobiliers. Il vise à être un partenaire des gouvernements et des municipalités dans le développement d’infrastructures immobilières à vocation socioéconomique telles que des centres culturels, sportifs et autres. Ces projets, créateurs d’emplois, contribuent au dynamisme des milieux et profitent aux actionnaires-épargnants du Fonds de solidarité FTQ.


MOT DE L'ÉDITEUR

RÉDACTION Suzanne Gagné RESPONSABLE DE LA QUALITÉ DES CONTENUS Johanne Landry RÉVISION  ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

ÉDITEUR  Jacques Boisvert

UN SURVOL HISTORIQUE QUI EN DIT LONG SUR LE DYNAMISME MUNICIPAL AU QUÉBEC jacques.boisvert@jbcmedia.ca

Annonces publicitaires : Lan Lephan PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Roxane Paquet PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Getty Images par Yaruta PUBLICITÉ  Souk Vongphakdy Responsable des ventes Arianne Jobin-Chamberland Conseillère aux ventes Najat El Manir Responsable des projets spéciaux Montréal 450 670-7770

Québec 418 317-0669

ADMINISTRATION  Edith Lajoie Responsable des opérations et de l'expérience client COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Le Québec économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.

La collection Villes d’avenir est publiée par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

On dit souvent que la seule constante dans la vie, c’est le changement. C’est vrai même pour l’économie des municipalités. En effet, au fil de leur histoire, nous pouvons découvrir que les villes, tout particulièrement sur le plan économique, sont des organismes vivants et changeants. Cette année, pour souligner les 100 ans de l’Union des municipalités du Québec, Le Québec économique de la collection Villes d’avenir vous propose un excellent numéro à conserver qui le démontre bien. La journaliste Suzanne Gagné s’est penchée sur la transformation économique qu’ont vécue et que vivent encore les municipalités du Québec. Ce survol historique nous permet de mieux comprendre les différents facteurs qui ont influencé l’évolution des municipalités. Tantôt happées par des mouvements économiques qui dépassaient largement leurs frontières, tantôt innovatrices, comme l’ont notamment été les villes de compagnie, mais toujours soucieuses de tirer parti de ce qu’elles ont de meilleur à offrir, nos municipalités ont fait preuve d’une capacité d’adaptation hors pair au cours du dernier siècle. Il est particulièrement intéressant de noter qu’il y a 100 ans, les municipalités constituaient un palier de gouvernement de premier plan, assumant un grand nombre de responsabilités dans des domaines comme l’aide sociale et la santé. À compter de la Révolution tranquille, elles se sont concentrées principalement sur les services à la propriété tels que la voirie ou le déneigement. Au cours des dernières années, voilà que le contexte fait en sorte qu’elles sont appelées à multiplier leurs compétences pour participer activement à une foule de domaines comme la pénurie criante de main-d’œuvre, l’environnement, la famille et bien d’autres préoccupations qui n’existaient pas ou auxquelles on ne s’attardait pas autrefois. Leurs défis sont nombreux, et le contexte s’avère complexe. Toutefois, elles peuvent désormais faire équipe avec de multiples partenaires pour briller de tous leurs feux, à titre d’organismes vivants, autonomes et, surtout, fort adaptables. Je vous souhaite une agréable lecture et vous donne rendez-vous l’an prochain, alors que nous vous présenterons une nouvelle thématique formidable sur les villes d’avenir au Québec !

www.jbcmedia.ca

Jacques Boisvert Éditeur

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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SOMMAIRE : : ÉDITION 2019

3 MOT DE L’ÉDITEUR Un survol historique qui en dit long sur le dynamisme municipal au Québec Par Jacques Boisvert

5 MOT DU PRÉSIDENT DE L'UMQ Beaucoup de chemin parcouru Par Alexandre Cusson

100 ANS DE TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE MUNICIPALE DOSSIER PAR SUZANNE GAGNÉ, JOURNALISTE

Les années

1919-1945 8 L’apprentissage dans la tourmente 16 Les villes de compagnie, à la source de la modernité

Les années

1945-1975 20 Les trente glorieuses font rayonner les municipalités

De1975 aux années actuelles 29 Autonomie et concertation à l’ère de la chute de l’économie industrielle

72 PRIORITÉS DE 2019 L’UMQ cible la reconnaissance concrète, la fiscalité et la pénurie de main-d’œuvre Par Suzanne Gagné 4

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

QUE DE CHEMIN

PARCOURU DOSSIER PROMOTIONNEL

44 SAINTE-JULIE Une identité forte et heureuse 46 REPENTIGNY Les municipalités, leaders du changement 48 SHERBROOKE Une ville résolument tournée vers l’avenir 50 MRC DE DRUMMOND Un secret trop bien gardé... pour l'instant ! 54 SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU Ville durable, ville d'avenir 56 CANDIAC Une audacieuse cohabitation de la nature et de l’innovation 58 ALMA Tournant économique et urbanistique 60 LAVAL Réinventer la ville pour offrir un milieu de vie stimulant et accueillant à sa population 64 VARENNES Quand prospérité rime avec bonheur 66 SOREL-TRACY Tournée vers l’avenir, Sorel-Tracy se réinvente 68 THETFORD MINES Stimulante Thetford ! 70 LÉVIS Vivez le courant Lévis


MOT DU PRÉSIDENT DE L'UMQ

BEAUCOUP DE CHEMIN PARCOURU

L

e thème de ce nouveau numéro du magazine Le Québec économique, « 100 ans de transformation économique municipale », ne pouvait mieux faire écho à l’anniversaire très spécial que célèbre l’Union des muni­ cipalités du Québec (UMQ). C’est en effet cette année que le principal porte-parole du monde municipal souffle ses 100 bougies. L’occasion est bonne pour prendre un pas de recul afin de constater l’évolution du rôle économique des municipalités.

Comme pour l’UMQ, beaucoup de chemin a été parcouru par les municipa­ lités depuis 10 décennies. Elles ont toujours su relever leur niveau de jeu alors que les changements que connaissait le Québec demandaient une réponse économique mieux adaptée. Bâtisseuses, accompagnatrices, employeuses, les municipalités sont des actrices économiques de premier plan. Le développement tel que nous le connaissons aujourd’hui et comme nous l’imaginons pour le futur, c’est en grande partie les gouvernements de proximité qui en dictent les règles. Un exemple : le sujet de l’heure, la pénurie de main-d’œuvre, sera privé d’importantes solutions sans le concours des municipalités. Quelque 100 000 postes sont vacants dans la province, et l’on estime que 1,4 million d’emplois seraient à pourvoir d’ici 2024. Alors que le manque de travailleurs qualifiés se fait ressentir d’abord en région, qui de mieux placé que les municipalités pour attirer de nouveaux employés et valoriser les avantages d’une carrière dans toutes les régions ? Facilitatrice, la municipalité est au cœur du réacteur économique de sa collectivité et rassemble les différents agents économiques. Ses compétences en matière urbanistique et en transport sont autant de leviers pour favoriser un développement économique intelligent et pour augmenter le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre. Alors que les gouvernements de proximité constituent aujourd’hui des forces économiques incontournables dans toutes les régions, l’Union est particulièrement fière de s’associer à ce numéro du magazine Le Québec économique, qui propose un dossier sur les 100 ans de transformation économique municipale au Québec.

VILLE DE DRUMMONDVILLE

Alexandre Cusson Président de l’UMQ Maire de Drummondville

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Réinventez la ville.

Prenez part au développement de la 3e plus grande ville au Québec. Son économie prospère, ses 11 000 entreprises, 155 800 emplois, son centre-ville en mouvement, une croissance démographique deux fois plus rapide que le reste de la province, sa qualité de vie exceptionnelle et son accueil favorable au développement des entrepreneurs et des entreprises la rendent incontournable.

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100 ANS

DE TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE MUNICIPALE DOSSIER PAR SUZANNE GAGNÉ, JOURNALISTE

MARC ROBITAILLE

UQAM

CHRISTIAN FLEURY

CHRISTIAN FLEURY

Il y a maintenant 100 ans, à la faveur d’un grand mouvement d’urbanisation qui soulevait des enjeux communs pour de nombreuses localités, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) voyait le jour, tout juste un an après la création du ministère des Affaires municipales. Depuis, le monde de l’économie municipale a connu une transformation tout aussi profonde que fascinante. Nous avons le plaisir de vous en présenter un aperçu dans les pages qui suivent.

PIERRE J. HAMEL

DANY FOUGÈRES

MARC VALLIÈRES

Économiste et professeur émérite INRS, Centre Urbanisation Culture Société

Professeur, finances publiques locales INRS, Centre Urbanisation Culture Société

Professeur, Département d’histoire UQAM

Professeur retraité du Département des sciences historiques Université Laval

JULIA MAROIS

ANNIE BOUDREAU

ÉDITIONS GID

ÉMILIE TOURNEVACHE

MARIO POLÈSE

DANY CÔTÉ

LUCIE K. MORISSET

BENOÎT-BEAUDRY GOURD

JEAN COURNOYER

Historien

Professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, UQAM

Historien

Avocat, ministre et négociateur

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Les années

ARCHIVES DE LA VILLE DE MONTRÉAL – CA M001 VM094-Y-1-17-D1431

1919-1945

L’INSTALLATION DES SERVICES PUBLICS COMME LE TÉLÉPHONE CAUSAIT PARFOIS DE LA CONGESTION… EN HAUTEUR !

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019


L’APPRENTISSAGE DANS LA TOURMENTE Les années 1919 à 1945 n’ont pas été de tout repos pour les localités du Québec et du monde occidental, avec l’industrialisation et l’urbanisation qui ont donné lieu à de nombreuses innovations techniques, notamment en matière de services publics. Et c’est sans compter un singulier duo composé d’une crise économique sans précédent et d’une guerre mondiale…

« Sur la question de l’urbanisation, le Québec n’est pas différent du reste de l’Amérique du Nord, précise Mario Polèse, économiste et professeur émérite à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Centre Urbanisation Culture Société. Tout le monde était aux prises avec une expansion urbaine qu’on ne pouvait pas arrêter. Les facteurs économiques qui stimulaient cet exode rural étaient impossibles à contrôler. » DES VILLES INNOVANTES Fait surprenant, ce sont les municipalités qui mènent la barque en 1919 : « À cette époque, le palier de gouvernement le plus important n’était pas le fédéral ni le provincial, mais bien le local, c’est-à-dire le municipal et le scolaire, dont les prélèvements dépassaient ceux des deux autres paliers, explique Pierre J. Hamel, professeur, finan­ ces publiques locales, INRS, Centre Urbanisation Culture Société. Les plus grandes municipalités, et surtout Montréal, participaient à une foule de domaines, incluant les soins de santé et l’aide sociale. Elles ont été innovantes dans la province à bien des égards, notamment sur le plan des taxes. » En effet, Montréal impose alors divers droits et taxes, notamment sur les ventes par encan, les commerçants, aubergistes, colporteurs et petits

marchands, les divertissements, ainsi que les propriétaires de chevaux, de chiens et de voitures, et bien d’autres encore. « La diversité fiscale vient entre autres du fait que la ville devient un espace technique, avec l’arrivée de l’eau potable, des égouts, de l’électricité et autres, indique Dany Fougères, professeur au Département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Montréal passe de 200 000 à 800 000 habitants en 30 ans seulement, alors il faut trouver des solutions. L’évolution de la fiscalité municipale s’inscrit donc dans un mouve­ ment de course-poursuite pour s’adapter aux défis du monde urbain. » Mais Montréal n’est pas la seule : sur la Côte-Nord, un monde fort différent, ce sont notamment les chaloupes et les charrettes qui sont taxées. Et pour financer l’aqueduc, les municipalités taxent également les baignoires et les toilettes à eau courante !

ARCHIVES DE LA VILLE DE MONTRÉAL – VM094-Z99-01

E

n 1919, les municipalités, petites et grandes, sont en mode d’apprentissage à la vitesse grand V. Il est vrai qu’elles sont déjà encadrées par la Loi sur les cités et villes, par le Code municipal ou par des lois particulières, mais rien ne les a préparées à une telle métamorphose : les localités rurales tentent de composer avec l’exode vers les villes, tandis que de nombreuses villes et cités appren­ nent à composer avec un afflux important de nouveaux résidents, tout en établissant des services municipaux comme le pavage des routes, les réseaux d’aqueduc, l’éclairage électrique et le téléphone.

RIEN DE TEL QUE QUATRE PATTES MOTRICES POUR DÉNEIGER LES RUES… LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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ATTIRER L’INDUSTRIE Malgré cette assiette fiscale diversifiée, la taxe foncière est déjà la principale source de revenus des municipalités. « De façon générale, les deux tiers des revenus des municipalités étaient formés de la taxe foncière, environ 20 % de la taxe d’eau et le reste de taxes diverses », indique Marc Vallières, professeur retraité du Département des sciences historiques de l’Université Laval. Le développement est donc irrésistible : « À ce moment, la pression d’urbanisation était tellement forte qu’on voyait difficilement des villes refuser des permis de construire et même, dans bien des cas, elles avaient de la difficulté à suivre le rythme, explique Mario Polèse. De toute façon, elles avaient tout intérêt à ne pas bloquer le développement : plus la densité d’une ville est grande, plus la valeur par pied carré d’un lopin de terre augmente et plus les revenus fonciers seront élevés, facilitant le financement

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

des infrastructures, à condition toutefois que le développement se fasse de façon ordonnée. » Pour attirer les industries sur leur territoire, les municipalités du Québec, comme partout en Amérique du Nord, leur offrent divers avan­ tages : octroi de fonds, exemptions de taxes, adduction d’eau gratuite, dons de terrains, etc. Les industries, bien au fait de cette pratique, font monter les enchères, au point où plusieurs municipalités en viennent à frôler la faillite. En 1921, le gouvernement provincial adopte donc une loi qui leur interdit d’offrir toute aide directe ou indirecte à un établissement industriel ou commercial. Cette loi sera révisée à différentes périodes, mais elle tend à limiter ou, la plupart du temps, à interdire ce type d’aide. Néanmoins, de nombreuses municipalités feront adopter des lois privées pour pouvoir accorder notamment des exemptions ou des commutations de taxes à des industries.


ADMINISTRATION PORTUAIRE DE MONTRÉAL – TOUS DROITS RÉSERVÉS

FONDS FREDERICK JAMES SANGSTER LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE SHERBROOKE

Par exemple, la proximité à un port et au réseau ferroviaire permet d’assurer le transport des mar­chan­dises. De plus, l’industrie tend à s’installer non loin des ressources hydrauliques, qui per­ mettent de faire tourner les moteurs des usines. Par exemple, sur la rivière Saint-Maurice, la Shawinigan Water and Power exploite de nom­ breuses centrales électriques qui contribuent à l’installation de grandes entreprises dans les localités avoisinantes. De même, la Southern Canada Power, qui exploite la rivière SaintFrançois, favorise le développement industriel de Drummondville, notamment dans le secteur du vêtement et du textile. Il en va de même dans les Cantons-de-l’Est, où les centrales aménagées sur des cours d’eau comme les rivières Saint-François et Magog favorisent le développement industriel de plusieurs municipalités, dont Sherbrooke et Magog.

WIKIMEDIA, AUTEUR INCONNU

LES FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT Au début du siècle comme aujourd’hui, les facteurs qui influencent le développement économique des municipalités sont nombreux et variés. À cette époque, toutefois, certains sont particulièrement importants pour favoriser l’industrie.

L’USINE DE LAINAGE PATON, À SHERBROOKE

AU DÉBUT DE L’INDUSTRIALISATION, POUR POUVOIR FAIRE TOURNER LEURS MOTEURS, LES ENTREPRISES S’ÉTABLISSAIENT À PROXIMITÉ DES CENTRALES ÉLECTRIQUES, COMME CELLE DE LA SHAWINIGAN WATER AND POWER.

ACTIVITÉ AU BASSIN DU MARCHÉ DU PORT DE MONTRÉAL EN 1919

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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VUE AÉRIENNE DU VIEUX-QUÉBEC ET DU BASSIN LOUISE EN 1936

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

COLLECTION PATRIMOINE TROIS-RIVIÈRES ARCHIVES DE LA VILLE DE QUÉBEC, FONDS W.B. EDWARDS

LES PAPETIÈRES COMME LA WAYAGAMACK ONT FAIT PARTIE DU PAYSAGE TRIFLUVIEN PENDANT LONGTEMPS.


Enfin, de nombreuses municipalités voient le jour et se développent en raison de la présence de ressources naturelles sur leur territoire, par exemple les villes minières et forestières de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay–LacSaint-Jean, de la Mauricie, de l’Outaouais et des Cantons-de-l’Est. Parmi celles qui sont situées dans des lieux plus éloignés, plusieurs sont des villes de compagnie (voir article p.16). D’autres facteurs jouent également, comme bien sûr la demande en différents produits et services. Trois-Rivières, qui est dotée de ressources hydrauliques et du chemin de fer, devient ainsi la capitale mondiale du papier journal à une époque où ce produit était en très forte demande en raison de la croissance des journaux de masse. LA PROSPÉRITÉ À MONTRÉAL ET À QUÉBEC À cette époque, Montréal jouit d’une situation privilégiée puisqu’elle est située au confluent des infrastructures de transport, avec son port et son important réseau ferroviaire, et qu’elle dispose de son propre marché, tout en étant également en mesure de servir ceux de l’Ontario et de l’Ouest canadien. La métropole canadienne est alors en pleine expansion. Le développement des institutions financières fait en sorte qu’elle devient le centre financier du Canada durant la première moitié du siècle. Il s’agit également d’un centre industriel important : raffineries de sucre, minoteries, brasserie, confection de cuir, vêtements et chaussures… En outre, Montréal peut se targuer d’être dotée du plus grand port d’exportation de céréales de l’Amérique du Nord.

LA GRANDE DÉPRESSION Au cours des années 1920, les municipalités empruntent sans compter pour prendre de l’expansion ou pour se moderniser. Les dépenses des années folles prendront brusquement fin lors du krach de 1929. Aucune localité n’échappe à la misère de la Grande Dépression. À l’échelle de la province, le taux de chômage avoisine les 25 % en 1933, et le revenu moyen par habitant diminue de 44 %. Sans programme d’assurance-chômage et souvent sans épargne, des milliers de familles se retrouvent démunies. Elles doivent alors se tourner vers les organismes de charité, qui sont vite débordés. Dans certaines villes, comme Montréal ou Québec, c’est la municipalité qui prend la relève en offrant un secours direct, mais cela ne suffit toujours pas, de sorte que les deux autres paliers de gouvernement participent à leur tour, notamment en établissant des programmes d’infrastructures, s’inspirant du « New Deal » américain. La moitié du coût de ces programmes est financée par le municipal et la seconde moitié par les deux autres paliers de gouvernement. Dans la métropole, on construit le Jardin botanique, le marché Jean-Talon et plusieurs autres. À Trois-Rivières, les chômeurs abattent des arbres malades dans les parcs pour en faire du bois de chauffage pour les immeubles municipaux, en plus de construire des parcs, un stade de baseball, un hippodrome et une piscine. Les autres localités québécoises tirent parti de ce programme pour bâtir une foule d’immeubles et d’infrastructures.

« Le gouvernement provincial commence aussi à prendre de l’ampleur et à assumer des respon­ sabilités dans un plus grand nombre de domaines, de sorte que la ville de Québec devient un centre administratif et un centre de services de plus en plus important à l’échelle régionale et provin­ ciale », indique Marc Vallières.

ARCHIVES JBC MÉDIA

De son côté, la ville de Québec, après avoir connu la prospérité grâce au commerce du bois et à la construction navale, qui sont désormais en déclin, se tourne vers l’industrie légère. Elle mise alors sur les secteurs des bottes et chaussures, la confec­ tion de fourrure, les brasseries, le tabac, l’entretien et la réparation de matériel roulant de chemins de fer, etc. Mentionnons également la célèbre manufacture Dominion Corset, qui compte parmi les plus importants fabricants dans ce domaine au Canada, ainsi que l’Anglo Canadian Pulp and Paper Mills Limited, qui s’établit à Québec au milieu des années 1920.

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HÔTEL RITZ-CARLTON, RUE SHERBROOKE OUEST, EN 1936

ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL VM94-Z173-1 (1936)

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans le Bas-SaintLaurent et surtout en Abitibi-Témiscamingue, de petites municipalités voient le jour pendant la Crise grâce à des programmes gouvernementaux de colonisation, qui permettent à des familles de défricher un lot de colonisation ou de reprendre une ferme à l’abandon. De nombreux fils de colons de l’Abitibi travailleront par la suite dans les chantiers forestiers et dans les mines.

RUSSEL -AURORE BOUCHARD

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

C’est notamment le cas de Montréal en 1940. La Commission impose alors au maire Camillien Houde un lourd conseil, composé de 99 conseillers, pour la plupart des gens d’affaires et des propriétaires. Pour contribuer à renflouer les coffres de la ville, ceux-ci créent des taxes sur les automobiles, ainsi que sur les appareils de téléphone et de radio. Par la suite, dans la foulée du courant économique keynésien, qui favorise la participation de l’État pour renforcer l’économie en temps de crise, ainsi que de la Commission royale Rowell-Sirois, menée en 1937 dans le but d’enquêter sur les relations entre le gouvernement fédéral et les provinces, on assiste à une remise en question du rôle respectif des paliers gouvernementaux et à l’intensification d’une (très longue !) partie de bras de fer entre les gouvernements fédéral et provinciaux. À cette époque, le gouvernement fédéral devient plus interventionniste, et le provincial ne tardera pas à lui emboîter le pas, prenant peu à peu des responsabilités qui revenaient autrefois aux municipalités.

LE COMPLEXE DES USINES ALCAN À ARVIDA

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UNE REMISE EN QUESTION Au fil du temps, la crise économique en vient à peser lourd sur les municipalités : taxes impayées, emprunts contractés pendant les années 1920 qu’elles sont désormais incapables de rembourser… Bon nombre d’entre elles finiront par passer sous la tutelle de la Commission municipale, créée en 1932 en vue de réorganiser les finances des corporations municipales.

L’ÉCONOMIE DE GUERRE Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale augmente la demande en ressources de tous types et en main-d’œuvre, permettant ainsi aux économies locales de reprendre du poil de la bête. Dans la province, les salaires augmentent rapidement, et les conditions de travail s’amé­ liorent. Le Québec est alors fermement ancré dans l’industrialisation : alors qu’à la fin du 19e siècle, l’industrie comptait pour 4 % de la production québécoise, cette proportion passe à 38 % en 1920, puis à 64 % en 1941.


À Montréal, l’industrie connaît un élan dans les domaines de l’avionnerie, de la fabrication d’armements, de munitions et de la construction navale, ainsi que dans le secteur chimique et du vêtement. À Québec, l’Arsenal fédéral produit plus d’un milliard de cartouches entre 1940 et 1945. « Lors de cette guerre, on a converti une partie des locaux industriels pour la production d’armes et de munitions, indique Marc Vallières. Plus tard, puisqu’il y avait un danger à fabriquer des munitions dans une ville aussi compacte que Québec, cette industrie s’est déplacée vers Valcartier, tout comme la construction navale, qui avait repris de l’importance pendant la guerre. » Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Arvida connaît une croissance phénoménale : « L’armée avait besoin d’aluminium pour la production d’avions et d’obus. Comme Arvida est loin de l’Europe et donc bien protégée, l’aluminerie d’Arvida s’agrandit pour atteindre 1,6 km de long et elle devient la plus grande au monde », souligne Dany Côté, historien. Les mines de cuivre de Noranda, les usines de textile de Drummondville et les chantiers maritimes de Sorel, entre bien d’autres, profitent également de la relance occasionnée par la guerre. En milieu rural, les fermiers œuvrent à approvisionner les troupes en produits alimentaires. À la fin de cette période, l’augmentation des revenus des ménages, combinée au baby-boom, contribuera à la prochaine métamorphose des municipalités…

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Au Québec, plusieurs localités, dûment constituées en vertu des lois provinciales, étaient à l’origine des « villes de compagnie », c’est-à-dire que des entreprises détenaient et géraient en tout ou en partie ce qui constituait la municipalité : les terrains, les bâtiments, l’aqueduc et même parfois les hôpitaux et les services de loisirs.

ARVIDA, UNE VILLE DE COMPAGNIE, ÉTAIT ÉGALEMENT UN VÉRITABLE PROJET DE SOCIÉTÉ. 16

« On a créé des villes de compagnie pour conquérir les frontières et aller chercher plus loin les ressources, qu’il s’agisse du fer à Fermont, de l’or à Val-d’Or ou de l’hydroélectricité au Lac-SaintJean, explique Lucie K. Morisset, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain à l’UQAM. Les villes de compagnie ont construit les frontières du Québec et du Canada. Aujourd’hui, on peut encore voir des traces tangibles d’une cinquantaine de ces villes dans la province. »

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

Que l’on pense seulement à Arvida, Dolbeau, Shawinigan Falls, Asbestos, Noranda, Témiscaming, Clarke City (Sept-Îles) ou Mont-Rolland… RETENIR LA MAIN-D’ŒUVRE Le principe est simple : lorsqu’une entreprise s’installe à proximité d’une ressource naturelle et qu’elle doit loger ses employés, elle construit une ville. « Le grand défi des entreprises de l’époque était un peu le même qu’aujourd’hui : embaucher et retenir une main-d’œuvre compétente », dit Mme Morisset. Et les entreprises y mettent le paquet : à Témiscaming, la cité-jardin créée en 1918 par la Riordon Pulp and Paper met l’accent sur la verdure, les ronds-points fleuris et les œuvres d’art exposées le long de l’artère principale de la ville. À Mont-Rolland, la papetière est disposée à avancer jusqu’à 2 000 $ aux employés pour la

CENTRE D’HISTOIRE ARVIDA

LES VILLES DE COMPAGNIE, À LA SOURCE DE LA MODERNITÉ


construction de leur maison, et ceux qui louent un logement appartenant à la compagnie en deviennent propriétaires après 15 ans. En cas de coup dur, les Rolland peuvent même verser une allocation aux ouvriers dans le besoin. « Le fonctionnement varie énormément d’une com­pagnie à l’autre, souligne Dany Côté. À certains endroits, la compagnie détient seulement les maisons, qu’elle loue aux employés, mais ailleurs, comme à Kénogami, c’est elle qui possède une bonne partie des résidences et qui s’occupe des loisirs, des sports, de la vie communautaire et qui est propriétaire du système d’aqueduc, du système d’égout, du système téléphonique et électrique. Là-bas, la Price Brothers a même fondé une filiale qui vendait du bois, des portes et des fenêtres à ceux qui voulaient se construire une maison ! » En raison notamment de l’éloignement, qui fait en sorte qu’il n’y a ni banque ni commerce indépendant dans la localité, certaines entreprises font même frapper leur propre devise, échangeable dans le magasin qu’elles y établissent. UN PROJET SOCIAL « Plusieurs villes de compagnie ont aussi donné l’occasion à des industriels plus éclairés de faire des projets de société, indique Mme Morisset. Arvida en est un excellent exemple. » Créée par l’Aluminium Company of America (Alcoa) en 1926, Arvida se caractérise notamment par les quelque 38 nationalités différentes qui s’y côtoient (ce qui n’est pas rare dans les villes de compagnie). C’est toutefois par son envergure inégalée au Québec qu’elle se distingue : « Le projet a été construit de 1926 à 1950 et comporte plus de 2 000 maisons bâties selon 125 modèles différents, ainsi que des usines, des écoles, des églises, etc., explique Mme Morisset. Ce projet urbain est fondé sur l’épanouissement des personnes. On fait en sorte que les travailleurs, quels que soient leur origine et leur rang social, puissent devenir propriétaires de leur maison. De plus, on ne trouve pas dans le projet d’Arvida ce qu’on observe souvent dans les autres villes de compagnie, soit un " quartier des Anglais " où les dirigeants vivent à part, dans des maisons plus huppées. »

SOREL-TRACY VILLE EN CHANGEMENT William G. Morgan, Maire de Sorel 1919

Serge Péloquin, Maire de Sorel-Tracy 2019

RÉAMÉNAGEMENT DU QUAI NO. 2 et grande ouverture de Statera – La 104e île RÉNOVATION DU MARCHÉ RICHELIEU (Marché des Arts Desjardins) et de la salle Georges-Codling NOUVELLE IMAGE TOURISTIQUE (L’archipel aux 104 plaisirs) DÉSIGNATION DE ZONE INDUSTRIALO-PORTUAIRE, acquisition de terrains d’Hydro-Québec et planification d’un projet de terminal maritime Mise en opération du PARC ÉOLIEN PIERRE-DE SAUREL Implantation de la COLLECTE DES MATIÈRES ORGANIQUES (bac brun) et ouverture d’un écocentre régional

ANNONCES ÉCONOMIQUES : 87 M$

BEL CANADA (2018) – Implantation d’une nouvelle usine de production Fromagerie Bel Canada

13,7 M$

LAITERIE CHALIFOUX (2013) Modernisation de ses installations à Sorel-Tracy

14 M$

SOCIÉTÉ DES TRAVERSIERS DU QUÉBEC (2017) - Construction d’une nouvelle gare fluviale

174,2M$

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2017) – Inauguration d’un nouveau centre de détention

85 M$

RIO TINTO FER ET TITANE (2014) – Mise en opération d’une nouvelle usine de récupération des émissions de SO2

43 M$

RIO TINTO FER ET TITANE (2018) – Reconstruction et redémarrage d’un four de production

ville.sorel-tracy.qc.ca LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU TÉMISCAMINGUE SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DE GÉNÉALOGIE MARIA-CHAPDELAINE, P01 FONDS DOMTAR

LA RIORDON PULP AND PAPER A CRÉÉ TÉMISCAMING EN METTANT L’ACCENT SUR LA VERDURE ET LES ŒUVRES D’ART.

LE « QUARTIER DES ANGLAIS » DE DOLBEAUMISTASSINI AU MOMENT DE LA CONSTRUCTION DES MAISONS DE LA COMPAGNIE EN 1927. À DROITE, L’HÔTEL DOLBEAU INN, QUI HÉBERGEAIT LES TRAVAILLEURS TEMPORAIRES DE L’USINE ET LES FAMILLES SANS LOGIS PENDANT LA CONSTRUCTION DE LEUR MAISON.

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Généralement, les villes de compagnie en font beaucoup pour favoriser la rétention en dévelop­ pant le sentiment d’appartenance de leurs citoyens : clubs sportifs, piscine, écoles, centres artistiques, fanfares, groupes de musique... Certaines vont jusqu’à payer les études des jeunes. « À Arvida, l’éducation est gratuite bien avant qu’elle le soit ailleurs au Québec, dit Mme Morisset. Dans les années 1950, cette ville a mis sur pied une école technique payée par la compagnie, qui a fait les manchettes jusqu’à Toronto. En fait, la modernité est arrivée au Québec par les villes de compagnie. » LES COMPAGNIES REDEVIENNENT DES COMPAGNIES À compter des années 1950, les compagnies, peu à peu, choisissent de se consacrer à leurs activités de base et délaissent la gestion des municipalités. « Une grande partie de ces villes ont été rejointes par l’urbanisation, explique Mme Morisset. À cette époque, par exemple, Chicoutimi avait pris de l’envergure, et plusieurs villes de compagnie du Saguenay n’étaient donc plus aussi isolées. »

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

La création de la Société centrale d’hypothèque et de logement, avec son programme d’accès à la propriété, aurait également encouragé les villes de compagnie à se délester de leurs propriétés pour les vendre aux travailleurs. D’autres municipalités, comme Schefferville et Gagnon, subiront les contrecoups de la chute des marchés miniers, ce qui mènera à leur fermeture. Murdochville, pour sa part, se voit confrontée à l’abandon de l’exploitation des mines et survit en se tournant vers d’autres domaines d’activité. UN CAS UNIQUE AU MONDE Somme toute, les villes de compagnie ont joué un grand rôle dans le développement économique des localités : « Non seulement y a-t-on développé des ressources, mais on y a aussi développé le territoire de manière permanente, avec des éta­ blis­­se­ments permanents, qui comportent aussi une richesse foncière et qui sont responsables de l’essor économique des personnes et des milieux », souligne Mme Morisset. Signalons que les villes de compagnie ne sont pas un phénomène propre au Québec. Plusieurs localités américaines et européennes en sont également dotées, notamment avec les célèbres entreprises chocolatières Hershey, Cadbury et Rowntree, dont les villes sont reconnues pour leur beauté saisissante. « L’envergure, le nombre et la modernité de celles du Québec en font toutefois un cas à part dans l’histoire mondiale des villes de compagnie, conclut Lucie K. Morisset. C’est une grande contri­ bution du Québec à l’histoire de l’urbanisme dans le monde. »


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COLLECTION VILLES D’AVENIR VOLUME 10 | NUMÉRO 1

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100 ANS

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Dans ma ville, on déplace de l’air depuis longtemps !

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Le Québec économique, une édition annuelle de la collection Villes d’avenir, vise notamment à promouvoir les municipalités dynamiques du Québec auprès des grands investisseurs et à souligner leur dynamisme. Avec sa mise en page soignée et son contenu éditorial de qualité, il va sans dire qu’elle suscite l’attention des lecteurs, les décideurs économiques et politiques de haut niveau. De plus, l’édition est remise à tous les participants aux assises annuelles de l’UMQ.

Le magazine Immobilier commercial rejoint les grands promoteurs immobiliers, propriétaires, investisseurs et professionnels de ce secteur au Québec. Publié six fois l’an, il s’avère un média ciblé très efficace pour faire la promotion des atouts économiques de votre collectivité auprès de ce lectorat convoité.

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Les années

ARCHIVES DE SITQ (IVANHOÉ CAMBRIDGE)

1945-1975

LES TRENTE GLORIEUSES FONT RAYONNER LES MUNICIPALITÉS La période d’après-guerre donne lieu à un deuxième élan d’urbanisation. Le Québec se modernise, et la Révolution tranquille occasionne d’importantes réformes. « C’est le temps que ça change », clame le slogan de l’équipe libérale de Jean Lesage. Ce qui fut dit fut fait !

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

Après la Seconde Guerre mondiale, l’urbanisation a repris de plus belle, indique Mario Polèse. Les villes croissaient à un rythme effréné, en raison de deux facteurs : l’exode des populations rurales vers les villes et le taux de fertilité des Québécoises francophones, parmi les plus élevés en Occident. La croissance a été phénoménale. » Le nombre de municipalités augmente : alors qu’on en comptait environ 1 400 en 1920, leur nombre passe à un sommet de plus de 1 700 en 1960. « L’après-guerre marque aussi le début des villes ségréguées, non sur le plan de la population, mais sur celui des fonctions urbaines, indique Dany Fougères. Ce phénomène avait commencé lentement avec le tramway électrique dans la grande ville, mais, avec la voiture, il prend résolument son envol. La ville du 19e siècle est un endroit où l’on peut travailler, se divertir, dormir et fêter. À compter de l’après-guerre, il y a un espace pour chacun. »


ARCHIVES DE L'ARRONDISSEMENT DE SAINT-LAURENT - P0289

CENTRE COMMERCIAL NORGATE

Ainsi, l’utilisation généralisée de l’automobile, jumelée à la prolifération des routes, favorise l’établissement des banlieues, qui s’étalent autour des grandes aggloméra­ tions. Commodité oblige, les centres commerciaux se multiplient – une bonne affaire pour les citoyens, dont le portefeuille mieux garni leur permet désormais de se lancer dans la consommation de masse, et pour les municipalités, qui en tirent un revenu foncier supplémentaire. L’AVÈNEMENT DES PARCS INDUSTRIELS Par ailleurs, puisque la distribution de l’électricité s’est généralisée, l’industrie n’est plus tributaire de la proximité de l’énergie hydraulique. De la même façon, le développement des routes et des autoroutes favorise l’utilisation de camions et fait en sorte que l'accès au réseau ferroviaire n’est plus un facteur aussi important. Résultat ? L’industrie tend à se déplacer hors des grands centres, et les parcs industriels poussent comme des champignons dans bon nombre de municipalités.

ARCHIVES JBC MÉDIA

D’une part, de grands espaces sont disponibles, et l’industrie en profite puisque le coût par pied carré est moins élevé qu’en ville. D’autre part, les municipalités en ressortent gagnantes puisqu’il s’agit de revenus fonciers supplémentaires et que les parcs industriels leur permettent de diversifier leur économie. « Les villes avaient tout avantage à développer des parcs industriels, dit Pierre J. Hamel. Contrairement aux résidents qui exigent plusieurs services, l’industrie se contente de la base, comme les services d’incendie. Mont-Royal, Saint-Laurent et Montréal-Est, par exemple, ont sur leur territoire de nombreux établissements qui augmentent " l’assiette foncière " industrielle et commerciale, qui paient donc une grande part des impôts fonciers, ce qui leur permet d’offrir de meilleurs services ou d’abaisser les impôts pour l’ensemble de leur population. »

Fiers d’appartenir à une communauté animée par le sentiment du bonheur!

MARTIN DAMPHOUSSE, Maire

MÉLANIE SIMONEAU

NATALIE PARENT

GAÉTAN MARCIL

MARC-ANDRÉ SAVARIA

GENEVIÈVE LABRECQUE

DENIS LE BLANC

BENOIT DUVAL

BRIGITTE COLLIN

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municipaux en créant la Communauté urbaine de Montréal (CUM), la Communauté urbaine de Québec (CUQ) et la Communauté régionale de l’Outaouais (CRO).

Toutefois, cet étalement urbain n’a pas que ses bons côtés. Il crée notamment une concurrence plus vive entre les localités, de même qu’une inégalité dans la répartition de la taxation entre les villes-centres et les banlieues. « Comme les banlieues se sont étalées rapidement dans des municipalités rurales périphériques, leur assiette fiscale n’a pas augmenté au même rythme que les dépenses engagées pour les services, de sorte qu’elles se sont endettées et qu’elles sont devenues vulnérables à une fusion avec la ville-centre, explique Marc Vallières. Par la suite, les municipalités de banlieue survivantes ont vu leurs revenus augmenter de façon importante, mais elles avaient peu de nouvelles responsabilités, alors que la ville-centre perdait cette assiette fiscale, mais conservait des responsabilités nettement plus importantes et même croissantes par rapport aux banlieues sur le plan des services municipaux. Cette situation a provoqué bon nombre de débats entre les villes-centres et les banlieues, menant ensuite au mouvement de fusions volontaires au cours des années 1960 et 1970. »

L’ÉTAT PROVIDENCE À cette époque, le premier ministre Maurice Duplessis a maille à partir avec le gouvernement fédéral et souhaite obtenir une plus grande autonomie sur le plan des dépenses provinciales. C’est ainsi qu’il crée en 1954 un impôt provincial sur le revenu (qui existe depuis 1917 au fédéral). Le gouvernement provincial prend les rênes de plusieurs grands dossiers, comme la santé et l’éducation. Le nombre de fonctionnaires provinciaux double entre 1960 et 1985. Voici l’ère de l’État providence et des grandes réformes. On assiste alors à un net bascule­ ment des responsabilités entre le palier provincial et le municipal. Le gouvernement du Québec lance dès le milieu des années 1950 plusieurs études, comités et commissions destinés à examiner ou à encadrer des questions municipales. La plupart déboucheront sur des conclu­ sions et recommandations auxquelles on ne donnera guère suite.

Déjà, en 1969, pour mieux répartir les coûts qui touchent l’ensemble des grandes agglomérations, le gouvernement provincial décide de mettre en place des regroupements

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• Plus bas taux de taxation parmi les villes de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean; • Programme de subvention à la rénovation résidentielle pouvant atteindre 2 000$ à l'intention des acheteurs d'une première maison à Alma construite avant l'année 2000;

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019


Toutefois, la réflexion liée aux régions portera ses fruits. Avec la seconde poussée d’urbanisation, les disparités économiques entre les régions s’accentuent. L’heure est donc à la mise en place de mécanismes de planification et de développement régional en vue d’atténuer ces disparités. En 1966, le gouvernement met sur pied le Conseil d’orientation économique du Québec, qui divise la province en 10 régions administratives, ce dont profiteront certaines municipalités : « À ce moment, Rouyn-Noranda est devenue la capitale administrative de la région, ce qui a créé de l’emploi, du développement et une stabilité économique », donne en exemple BenoîtBeaudry Gourd, historien. On assiste aussi au cours des années 1960 et 1970 à la mise sur pied de nombreux organismes de soutien au développement économique, comme les conseils économiques régionaux, la Société générale de finan­ cement, l’Office du crédit industriel du Québec et bien d’autres.

MAURICE DUPLESSIS FUT PREMIER MINISTRE DU QUÉBEC DE 1936 À 1939 ET DE 1944 À 1959.

ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL R3600-2_800-1964-003

ARCHIVES JBC MÉDIA

Le gouvernement prend également part au dévelop­ pement des municipalités : « Avec l’arrivée de l’État providence, explique Dany Fougères, le gouvernement devient interventionniste dans le domaine municipal. Il en vient même à accorder des subventions pour la construction d’arénas, de polyvalentes, etc. Il est alors un élément important dans le développement économique et dans celui des infrastructures municipales. »

LA TOUR DE LA BOURSE OU TOUR DE LA PLACE VICTORIA À MONTRÉAL LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Respirez, vous êtes à Candiac 21 % plus de parcs dans la prochaine année Une ville en accord avec les principes de développement durable des Nations Unies La première navette 100 % électrique à conduite autonome sur voie publique au Canada

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promulgation de la Charte de la langue française (« Loi 101 »), de même que l’ouverture de l’aéroport de Mirabel, une erreur selon lui, qui aura pour résultat de défaire la place de Montréal comme plaque tournante du transport aérien en scindant le marché entre deux aéroports. Et c’est sans compter la perte graduelle de dizaines de milliers d’emplois industriels... Il faudra attendre la fin du siècle avant que la ville reprenne sa place au soleil.

En revanche, l’État prend le contrôle des taxes de vente, que des municipalités comme Montréal avaient mises en place à leur seul bénéfice à l'origine. Le gouvernement provincial leur accorde toutefois, jusqu’à la fin des années 1970, une ristourne sous forme de pourcentage du produit de cette taxe de vente. DES HAUTS ET DES BAS À MONTRÉAL Au cours des années 1960, à la faveur de la seconde vague d’urbanisation et de cette période de prospérité, Montréal carbure à la croissance économique. La métropole du Canada demeure la plaque tournante de l’aviation civile au pays. Plusieurs gratte-ciels s’élèvent dans la ville. Les chantiers du métro de Montréal et d’Expo 67 favorisent l’industrie de la construction, même si elle impose un lourd fardeau sur les finances de la Ville, que le maire Drapeau tentera d’alléger de façon fort originale (voir encadré p.27). Elle tire égale­ment profit du développement de l’industrie de la radio et de la télévision, qui s’ancre dans la ville.

QUÉBEC SE TOURNE VERS LE SAVOIR Dès les années 1950, la ville de Québec devient un centre administratif de plus en plus important pour le gouvernement provincial, ce qui s’accentue au cours des années 1960 et 1970, à la faveur de la croissance de la fonction publique québécoise. « À cette époque, la ville développe également beaucoup son secteur de l’assurance et des institutions financières francophones, indique Marc Vallières. Elle met aussi l’accent sur son secteur du tourisme, qui devient très important à compter des années 1960. Ses parcs industriels sont diversifiés, mais beaucoup comprennent des industries liées aux nouvelles technologies, comme l’optique et le biomédical, qui ont commencé à s’implanter ici dans les années 1960 et 1970. De plus, la présence de l’Université Laval, de l’Université du Québec, et de l’INRS en particulier, a créé un pôle de l’économie du savoir. »

LA CONSTRUCTION DE LA PLACE VILLE MARIE EN 1960

ARCHIVES VILLE DE MONTRÉAL VM94-A129

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Elle connaîtra toutefois de nombreux revers à compter des années 1970. Selon Mario Polèse, plusieurs facteurs y contribuent : la crise d’Octobre, les tensions linguistiques, les départs d’anglophones (cerveaux, sièges sociaux et capitaux) à la suite de l’élection du Parti québécois et de la

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SOCIÉTÉ DU PARC INDUSTRIEL ET PORTUAIRE DE BÉCANCOUR

entreprises d’envergure internationale. On estime qu’il s’agit alors de l’un des plus grands parcs industriels du Canada.

PARC INDUSTRIEL ET PORTUAIRE DE BÉCANCOUR

Par ailleurs, sur la Côte-Nord, les municipalités profitent de la présence des installations hydroélectriques et d’une importante poussée dans le domaine du fer. On assiste ainsi à la naissance de Schefferville, de Gagnon et de Fermont. Baie-Comeau est favorisée par l’installa­ tion de l’aluminerie de la Canadian British Aluminium. L’essor de l’industrie minière là-bas se poursuivra jusqu’au milieu des années 1970. Pendant cette période, à proximité de Trois-Rivières, qui connaît une période trouble, Bécancour s’épanouit grâce à son important parc industriel et portuaire, destiné à l’origine à la création d’une sidérurgie nationale intégrée, mais qui deviendra finalement un parc industriel destiné à diverses

Des municipalités comme Saint-Sauveur, dans les Laurentides, et Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, profitent du climat de prospérité et de la soif de loisirs des Québécois pour donner un essor à leur économie en développant considérablement le secteur touristique. En Abitibi-Témiscamingue, bien que les villes minières soient en nette décroissance à partir du milieu des années 1960, certaines s’en tirent bien : « Avec la fermeture des mines et la récession cyclique du secteur minier, Val-d’Or a développé un important parc industriel avec d’assez grosses usines, explique Benoît-Beaudry Gourd. La Canadian International Paper avait aussi progressivement déplacé son centre d’opérations dans la région de Val-d’Or, qui est donc devenue la grande ville forestière à la fois pour les chantiers et la transformation. » Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’usine d’Arvida continue de rouler à fond, même après la guerre : « On s’est rendu compte que l’aluminium était un produit intéressant non seulement pour la construction d’avions, mais pour bien d’autres choses, dit Dany Côté. La production d’aluminium, et de papier du reste, n’a pas diminué après la guerre. La seule chose qui a changé, c’est qu’avec l’évolution technique et technologique, les cuves sont devenues de plus en plus performantes et qu’on avait donc besoin de moins de travailleurs. » Bientôt, l’économie industrielle traditionnelle com­mencera à montrer des signes d’essouffle­ment, annonciateurs d’un autre vent de changement pour les décennies à venir.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

MONT SUTTON

MONT SUTTON

AU COURS DES ANNÉES 1960, LE TOURISME PREND DE L’AMPLEUR DANS CERTAINES MUNICIPALITÉS DES LAURENTIDES ET DES CANTONS-DE-L’EST, COMME SUTTON.


2019 Pub Le Québec Économique Taillibert copie.pdf

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19-04-02

MONTRÉAL LANCE LA PREMIÈRE LOTERIE GOUVERNEMENTALE AU CANADA Quel est le lien entre les loteries et l’économie municipale ? L’inventivité de certains élus !

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En effet, dès 1892, le gouvernement fédéral rend les loteries illégales en vertu du Code criminel. Cela n’empêchera pas plusieurs élus montréalais, dont le maire Camillien Houde, de militer en faveur de leur légalisation, notamment afin de permettre à la ville de mieux aider les chômeurs pendant la Crise. Ce projet échoue.

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© Alain Stanké

Voilà toutefois qu’en 1968, à la suite notamment de la construction du métro et du grand projet d’Expo 67, la ville de Montréal se voit confrontée à un déficit de 28 millions de dollars. Le maire Jean Drapeau a alors une idée astucieuse : pourquoi ne pas créer une loterie municipale, qui permettrait de combler le déficit sans augmenter les taxes, en l’appelant « taxe volontaire » ? Pour ajouter encore plus de crédibilité à cette astuce, les billets ressemblent aux avis d’imposition municipale, et les lots, plutôt que d’être versés en argent, sont remis en… lingots d’argent ! Les gagnants doivent aussi répondre à des questions de culture générale (dont les réponses sont inscrites au dos des billets). Pour 2 $, les contribuables courent la chance de gagner l’un ou l’autre des 151 prix, d’une valeur globale de 150 000 $, avec un gros lot de 100 000 $.

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Le maire de la Cité de Sherbrooke, Armand Nadeau, emboîtera le pas au maire Drapeau en instaurant à son tour en 1969 une « taxe volontaire », au coût de 1 $, dans le but de financer la construction d’un nouvel hôtel de ville. Bien sûr, à Sherbrooke comme à Montréal, la vente des billets ne se limite pas aux citoyens de la cité et, ironiquement, lors du tout premier tirage de la loterie de Sherbrooke, en octobre 1969, c’est une Montréalaise qui remporte le gros lot de 30 000 $.

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Toutefois, la Cour suprême du Canada s’empresse de mettre fin à ces « taxes volontaires » en les déclarant illégales en décembre 1969. Peu après, le gouvernement provincial saisit l’occasion de créer la Société d’exploitation des loteries et courses, qui deviendra Loto-Québec.

Roger TAILLIBERT VOLUMES ET LUMIÈRE Architecte et peintre

EN TANT QUE MAIRE DE MONTRÉAL, JEAN DRAPEAU A ÉTÉ À L’ORIGINE DE NOMBREUX PROJETS, COMME LE MÉTRO, EXPO 67 ET… LA PREMIÈRE LOTERIE GOUVERNEMENTALE AU CANADA.

EN 1968, MONTRÉAL MET SUR PIED UNE ASTUCIEUSE « TAXE VOLONTAIRE » POUR CONTRIBUER À RÉDUIRE LE DÉFICIT DE LA VILLE.

20 JUIN AU 29 SEPTEMBRE 2019

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ARCHIVES DE LA VILLE DE MONTRÉAL – VM166-D401-12-A-1

Alain Stanké et Maxime-Alexis Frappier, commissaires

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Lorsqu’il est question de développement économique, on pense spontanément aux grandes industries, mais il n’en reste pas moins que le mouvement coopératif fait partie du paysage québécois depuis fort longtemps, agissant à titre de levier de développement local et régional, que ce soit dans le domaine financier, agricole, forestier ou des pêcheries. Certaines de ces coopératives ont aussi eu une incidence importante sur les localités, notamment sur le plan de la création d’emplois et du rayonnement. En voici deux exemples.

LA PREMIÈRE CAISSE POPULAIRE DESJARDINS A ÉTÉ AMÉNAGÉE DANS LA RÉSIDENCE D’ALPHONSE ET DORIMÈNE DESJARDINS DE 1900 À 1920.

ARCHIVES SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE LA HAUTE-YAMASKA

UNE COOPÉRATIVE INNOVATRICE À Granby, on connaît bien l’influence d’Horace Boivin, maire de 1939 à 1964, qui a fortement contribué à l’essor industriel de la ville et à sa vocation touristique grâce à son célèbre zoo. Toutefois, c’est également dans cette municipalité, en 1938, qu’est née la Société coopérative agricole du canton de Granby (devenue Agropur).

LA COOPÉRATIVE AGRICOLE DU CANTON DE GRANBY SE DISTINGUAIT DES AUTRES COOPÉRATIVES PAR SA VOCATION RÉGIONALE ET SA TENDANCE À L’EXPANSION. 28

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

COLLECTION SOCIÉTÉ HISTORIQUE ALPHONSE-DESJARDINS

AGIR SUR LE DESTIN D’UNE MUNICIPALITÉ Lorsqu’Alphonse Desjardins établit sa première caisse populaire Desjardins à Lévis en 1900, il donne un bon coup de pouce au destin économique de cette municipalité, qui abritera par la suite le siège social de cette importante institution financière. En s’inspirant des coopératives européennes et du catholicisme social, et avec l’appui du clergé (à l’origine, on compte même des curés parmi les directeurs de caisse), Alphonse Desjardins fonde ainsi la première coopérative financière au Canada. Son objectif était de faciliter l’accès au crédit, alors contrôlé majoritairement par des banques anglophones, mais égale­ ment par quelques banques francophones, comme la Banque Nationale et la Banque Provinciale. Desjardins souhaite également contribuer à développer de saines habitudes d’épargne parmi ses membres. Son concept gagne vite la faveur des francophones, si bien qu’en 1920, on compte déjà plus de 160 caisses populaires au Québec, un nombre qui atteint 724 en 1944. Le Mouvement peut même se targuer d’avoir atteint un milliard de dollars d’actifs en 1964. Peu à peu, Desjardins se dote de sociétés d’assurance, de fiducie, de fonds communs de placement, de crédit industriel et à la consommation, d’investissement et de courtage financier, générant ainsi d’importantes retombées pour Lévis.

COLLECTION SOCIÉTÉ HISTORIQUE ALPHONSE-DESJARDINS

LES COOPÉRATIVES : DES LEVIERS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

LA CAISSE POPULAIRE DE LÉVIS EN 1920

À l’origine, les fondateurs, L.-A. Mondou, agronome, et Omer Deslauriers, agriculteur fort engagé, déplorent le fait qu’ils n’ont aucun contrôle sur la qualité ou le prix des produits qu’offrent les fournisseurs. Ils décident donc de former une coopérative agricole, qui comptera à ses débuts 87 agriculteurs de la région. La coop est alors destinée à fournir à ses membres de la moulée, des grains et des engrais, ainsi qu’à organiser la vente des animaux. Quelques années plus tard, elle met plutôt l’accent sur la transformation du lait. Elle se caractérise notamment par sa vocation régionale plutôt que locale, ainsi que par une tendance nette à l’expansion. Ainsi, au fil des ans, elle effectuera plus de 140 fusions et acqui­ sitions, enrichissant ses secteurs d’activités et étendant son rayonnement ailleurs au Canada et aux États-Unis. De taille modeste à ses débuts à Granby, Agropur compte aujourd’hui parmi les plus grandes coopé­ratives de transformation laitière en Amérique du Nord.


WIKIMEDIA COMMONS PAR ATILIN

De1975 aux années actuelles

AUTONOMIE ET CONCERTATION À L’ÈRE DE LA CHUTE DE L’ÉCONOMIE INDUSTRIELLE À compter du milieu des années 1970, les municipalités évoluent dans un contexte de plus en plus structuré et elles peuvent compter sur des partenaires plus nombreux. L’État providence cède la place à l’État accompagnateur, et les municipalités sont mises à contribution dans la lutte contre les déficits gouvernementaux. Leur champ de responsabilités s’élargit. La mondialisation des marchés sonne le glas d’une bonne partie des bases économiques traditionnelles de nombreuses localités. Quelle époque !

AVENUE McGILL COLLEGE

A

u milieu des années 1970, les discussions vont toujours bon train quant aux regroupements et fusions. Ainsi, après la création des communautés urbaines en 1969, le gouvernement provincial tente d’atténuer les disparités régionales et de stimuler le développement à l’extérieur des grandes agglomérations en créant 96 municipalités régionales de comté (MRC) en 1979. À l’origine, les MRC s’occupent surtout d’occupation du territoire, mais leur rôle évolue au fil du temps pour inclure d’autres pouvoirs, notamment en matière de développement économique. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Plus tard, en 1996, la Loi sur l’organisation territoriale des municipalités produit 75 fusions au Québec. « Ces regroupements se font toujours dans une quête de diminuer les coûts du monde urbain, la multiplicité des services et la concurrence », explique Dany Fougères. Mais ce n’est pas suffisant. Au début des années 2000, le gouvernement décide d’accélérer cet élan de réorga­ nisation en forçant les fusions municipales, causant ainsi la disparition de plus de 200 municipalités. (Signalons toutefois que de telles fusions avaient également eu lieu à Toronto, à Halifax et à Vancouver.)

Avec le recul, Mario Polèse estime que l’ensemble des regroupements et fusions a été bénéfique dans la province : « L’intégration occasionnée par la création des régions métropolitaines et les fusions, malgré le fiasco à Montréal, est une bonne chose, dit-il, tout comme la création des MRC, puisque la rivalité entre les villes voisines génère parfois des effets pervers, ce que la province, en gros, a réussi à éviter. » LA FISCALITÉ ET LES RESPONSABILITÉS Cette période de transformation donne également lieu à des changements sur le plan de la fiscalité municipale. Ainsi, en 1979, le gouvernement du Parti québécois adopte le projet de loi no 57 sur la réforme de la fiscalité. En gros, elle consiste à réduire les paiements de transfert du gouvernement aux municipalités et à faire en sorte que le gouvernement provincial récupère la totalité de la taxe de vente, mettant ainsi fin à la ristourne qu’il accordait jusqu’alors aux municipalités. « En contrepartie, le gouvernement a offert aux municipalités une plus grande part de l’impôt foncier, ajoute M. Hamel, soit celle qu’il enlevait aux commissions scolaires, de sorte que ça ne coûtait pas plus cher au contribuable. »

ARCHIVES JBC MÉDIA

En 1991, le Québec étant encore une fois en pleine récession et la dette publique allant croissant, le gouver­ nement du Québec adopte le projet de loi nº 145, ou réforme Ryan, qui vise à assainir les finances provinciales. Le gouvernement augmente alors les « en-lieu » de taxes foncières pour les immeubles liés aux affaires sociales et à l’enseignement supérieur, tout en les supprimant pour les immeubles liés à l’enseignement primaire et secondaire. Il abolit également les droits municipaux sur les divertissements et exige que toutes les municipalités du Québec imposent des droits de mutation (la « taxe de bienvenue ») appliqués de façon uniforme à l’échelle de la province.

PLACE CANADA TRUST 30

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

De plus, cette loi prévoit des responsabilités accrues pour les municipalités en matière de sécurité publique, de voirie et de transport en commun. « Jusqu’au début des années 1990, beaucoup de municipalités ne versaient pas un sou pour les services policiers, rappelle Pierre J. Hamel. Les plus grandes municipalités avaient leur propre service, mais ailleurs, il n’y avait que la Sûreté du Québec. Avec la réforme Ryan, toutes les municipalités ont dû contribuer au financement des services policiers. Dans les années qui ont suivi, le gouvernement a également commencé à mettre en place des normes de plus en plus strictes pour les services d’incendie, l’eau potable, les piscines municipales, etc. » Au cours de la deuxième moitié des années 1990, voilà que le déficit s’accentue. Le gouvernement du Québec est déterminé à atteindre le « déficit zéro » et il met à


contribution les municipalités au moyen d’une participation obligatoire au Fonds spécial de financement des activités locales (FSFAL). Celle-ci sera supprimée en 2000, dans le cadre du Pacte 2000-2005, qui exigera toutefois que les municipalités assument une plus grande part du financement des transports en commun et de l’habitation sociale. Ce pacte sera suivi de trois autres ententes visant notamment à rajuster les finances municipales et leurs responsabilités. Une autre entente devrait être conclue en 2019.

Cette période correspond aussi à l’avènement de la société civile : « Nous voyons apparaître les groupes populaires, les Centres de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et les Corporations de développement économique commu­ nautaires (CDEC), dit Dany Fougères. Beaucoup de gens du milieu créent des organismes chapeautés par Québec et par le monde municipal pour la création de pôles de développement économique. Ces organismes étaient subventionnés par les trois paliers de gouvernement. » Ainsi, au cours des années 1990, l’État providence cède peu à peu la place à l’État accompagnateur, et le gouvernement fédéral s’ajoute aux paliers municipal et provincial pour lancer des projets économiques et y participer.

IVANHOÉ CAMBRIDGE

DE NOUVEAUX JOUEURS À compter des années 1970, on assiste également à un début de concertation en matière de développement économique : le gouvernement provincial met sur pied d’autres organismes pour stimuler l’économie locale et régionale.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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DRUMMONDVILLE EST PARVENUE À SURMONTER LES DIFFICULTÉS LIÉES À LA CHUTE DE L’ÈRE INDUSTRIELLE EN MISANT NOTAMMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT.

On assiste ainsi à la naissance des Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) au fédéral et, au provincial, aux Carrefours jeunesse-emploi (CJE) et aux Centres locaux d’emploi (CLE). On se tourne résolument vers la création d’entreprises et la concertation des partenaires locaux et régionaux en mettant sur pied les Centres locaux de développement (CLD) (abolis en 2014). Des Conseils régionaux de développement (CRD) sont également mis sur pied dans les régions. « À ce moment, l’arrivée d’entreprises était souvent liée à une action coordonnée entre la municipalité, la ville-centre, la communauté urbaine et d’autres grands acteurs, ajoute Marc Vallières. Au cours des années 1980 et 1990, nous étions dans un contexte de concurrence marquée entre les régions et les villes-centres pour les investissements. Il fallait donc participer à ce mouvement pour continuer à attirer des entreprises et, dans certains cas, remplacer celles qui partaient ou disparaissaient. » Depuis le tournant des années 2000, le mouvement prend de l’ampleur, et un partenariat s’établit entre les paliers de gouvernement pour favoriser l’établissement d’industries dans certaines municipalités ou régions : « Par exemple, Québec offre parfois de payer la moitié du salaire des employés pendant un certain nombre d’années, tandis que la municipalité s’engage à payer de nouvelles 32

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

infrastructures et à restaurer le quartier, explique Dany Fougères. Le partenariat se développe de plus en plus. À Montréal, le Quartier des spectacles a notamment été réalisé grâce à l’apport des gouvernements, de l’entreprise privée et du monde coopératif. » UN CLIMAT DE CONCERTATION INÉDIT Depuis quelques années, les municipalités et les MRC prennent une part de plus en plus grande dans le développement économique des localités et des régions, s’appuyant sur un partenariat avec les deux autres paliers de gouvernement, avec le secteur privé et les mouvements citoyens, dans un climat de concertation inédit. Selon Mario Polèse, les sources de ce climat sont difficiles à expliquer, mais il estime qu’il pourrait découler d’une certaine paix sociale qui se serait installée au fil des ans, notamment au chapitre des relations industrielles et linguistiques, sans compter le contexte économique plutôt favorable que nous avons connu au cours des dernières années. « Pour qu’un climat de collaboration s’installe, expose-t-il, il faut que tout le monde se parle : le maire ou la mairesse, les syndicats, les entrepreneurs… En général, on peut dire qu’aujourd’hui, en gros, que ce soit à Montréal ou ailleurs au Québec, les relations entre les différents


milieux se sont nettement améliorées. Tout ça fait partie d’une évolution, que nous ne retrouvons pas nécessairement ailleurs, en France ou aux États-Unis, où le climat politique est plus conflic­­tuel. Par contre, l’histoire nous apprend que ce genre de paix sociale est toujours fragile. »

Un grand nombre de municipalités sont touchées par ce revirement. Que l’on pense seulement à Sainte-Thérèse et à Bromont, avec la fermeture de leurs usines de construction automobile ; à des villes comme Drummondville, qui a perdu 90 % de sa base industrielle entre 1971 et 2001, concentrée dans le textile et le vêtement ; ou encore à Trois-Rivières, affaiblie par la fermeture des Produits forestiers Canadien Pacifique, où l’entreprise œuvrait depuis les années de la Grande Dépression.

UNE RÉORGANISATION ÉCONOMIQUE Sur le plan économique, les choses se corsent à compter de la fin des années 1970 : un nouveau mouvement de réorganisation touche la planète entière. De profondes récessions succèdent à des périodes de croissance exaltantes dont on ressort parfois essoufflé et qui rendent la planifi­ cation plus difficile. De plus, les traités de libreéchange de 1989 et 1994 signalent le début de la mondialisation des marchés. Peu à peu, le monde s’ouvre, et plusieurs entreprises autrefois bien implantées ici se tournent vers des marchés étrangers, où les coûts sont moindres. On passe de l’économie industrielle à celle du savoir et du numérique.

Certaines, pourtant, sont graduellement parve­ nues à surmonter les fermetures successives des entreprises qui, autrefois, faisaient leur fierté. À Drummondville, par exemple, les élus ont fait des pieds et des mains pour revitaliser leur muni­ cipalité, notamment grâce à une concertation avec les organismes de développement écono­ mique et les milieux d’affaires. L’économie locale s’est diversifiée en misant notamment sur l’entre­ preneuriat local. Aujourd’hui, on y trouve des

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entreprises œuvrant dans des domaines comme la machinerie, le métal, les composants électriques et électroniques, les matériaux composites, les plastiques et les produits issus de la haute technologie. Saint-Hyacinthe a elle aussi traversé une crise lors de l’effondrement du domaine du textile. Elle est parvenue à se relever en diversifiant sa base industrielle et, surtout, en développant une expertise dans le domaine bioalimentaire, mettant entre autres sur pied en 2003 le premier parc technologique exclusivement consacré à ce domaine en Amérique du Nord.

LES VILLES SE RÉINVENTENT Il ne faut pas oublier Montréal et Québec qui, toutes deux, ont su effectuer une saine remontée après avoir connu une période de turbulence. Ainsi, après avoir perdu des plumes au cours des années 1970 et 1980, Montréal s’est refait peu à peu une beauté. Entre 1991 et 2016, la ville a gagné des dizaines de milliers d’emplois de qualité, particulièrement dans le secteur tertiaire, et surtout dans la production de logiciels et dans l’informatique, les autres services professionnels scientifiques et techniques, la logistique et le commerce de gros, le domaine du génie-conseil et des études scientifiques ainsi que la production des films, spectacles et publicités. Selon Mario Polèse, la réussite de la relance est attribuable à de multiples facteurs, comme la révolution de l’éducation et le changement des mentalités, la nouvelle centralité de Montréal comme cœur du Québec francophone, l’immobilité géographique (relative) des francophones qui favorise la rétention des cerveaux, le maintien de son avantage comparatif au titre des coûts (salaires et logement), les politiques sociales (garderies, paix sociale, etc.) et la force continue du centre-ville. « C’est l’histoire d’une révolution sociale qui a engendré une révolution économique, croit-il. Montréal a dû changer d’élite économique, changer de marché et changer de structure industrielle. »

SAINT-HYACINTHE TECHNOPOLE – VIZU

Québec s’en est aussi bien tirée. Outre le ralen­ tissement de ses industries traditionnelles, elle a dû composer avec d’importantes compressions dans la fonction publique au début des années 1990, effectuant une remontée remarquable par la suite.

SAINT-HYACINTHE EST RECONNUE AUJOURD’HUI POUR L’EXPERTISE DE SES ENTREPRISES DU DOMAINE BIOALIMENTAIRE. 34

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

Entre 1991 et 2016, elle aurait gagné plus de 100 000 emplois, principalement dans le domaine de la production de logiciels et services connexes, du génie-conseil et études techniques et dans d’autres services professionnels scientifiques et techniques, ainsi que dans le secteur manu­ facturier, de la fabrication de métaux, machines et meubles, mais aussi dans le domaine pharma­ ceutique, l’optique et produits connexes.


Selon Mario Polèse, cette remontée repose sur des facteurs qui sont propres à Québec, notamment la fusion réussie et les politiques de revitalisation urbaine de l’administration de Jean-Paul L’Allier, un héritage régional favorable à l’entrepreneuriat, les attributs de base d’une métropole, dont une bonne université et la proximité d’une grande métropole, qui lui a permis de capter les effets centrifuges propres aux activités de moyenne technologie. « L’exemple de Québec nous rappelle aussi que les coûts relatifs, comme les salaires et l’immobilier, sont un élément-clé de compétitivité, surtout pour des villes moyennes », précise-t-il.

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DE NOMBREUX ENJEUX Depuis 100 ans, les municipalités et leur Union n’ont pas chômé pour s’adapter et s’épanouir au fil de l’évolution socioéconomique. Aujourd’hui encore, les enjeux sont multiples. La question de la fiscalité demeure à l’avant-plan : en 2019 comme au début du siècle, les revenus des municipalités proviennent en majeure partie de l’impôt foncier, malgré tous les changements survenus dans le monde municipal. L’UMQ œuvre d’ailleurs à faire évoluer ce dossier dans la prochaine entente avec le gouvernement provincial (voir article p.72). Selon Pierre J. Hamel, le modèle de revenus munici­ paux québécois se démarque de celui de plusieurs pays d’Amérique du Nord et d’Europe, où les villes assument beaucoup plus de responsabilités. « Ici, nous dépensons, grosso modo, 50 % du dollar d’impôt au provincial, 40 % au fédéral et 10 % au municipal, mais à certains endroits du monde, ces proportions sont presque inversées. » Il donne l’exemple de la France, où les municipalités sont responsables des immeubles abritant les maternelles et les écoles primaires. Par ailleurs, la plupart des municipalités françaises offrent le repas du midi aux écoliers (parfois à un tarif modulé selon les ressources des parents, parfois gratuitement pour tous). « Aux États-Unis, ajoute-t-il, beaucoup de munici­ palités s’occupent du niveau scolaire primaire, mais certaines interviennent à tous les niveaux, notamment la ville de New York, qui a sa propre université. »

courantlevis.com LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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VILLE DE QUÉBEC

LE QUARTIER SAINT-ROCH, À QUÉBEC, EST UN BON EXEMPLE DE RÉUSSITE EN MATIÈRE DE REVITALISATION URBAINE. ON Y TROUVE AUJOURD’HUI UNE FORTE CONCENTRATION D’ACTIVITÉS À CARACTÈRE TECHNOLOGIQUE.

Il donne également en exemple la Suède : « Là-bas, les municipalités gèrent l’aide sociale, l’aide aux chômeurs et les allocations familiales, dit-il. Dans de grandes villes comme Stockholm, c’est même géré par les arrondissements. » Il explique que ces municipalités parviennent à assumer plus de responsabilités en imposant des taxes plus élevées, en obtenant des rentrées plus importantes en impôts payés par les entreprises manufacturières, les bureaux et les commerces, mais surtout, en profitant de transferts plus importants de l’État. LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE Parmi les autres défis actuels des municipalités, la grave pénurie de main-d’œuvre, causée par le vieillissement de la population et la vigueur actuelle de l’économie, constitue un enjeu vital. Ainsi, le gouvernement du Québec estime que plus de 1,3 million de postes devront être pourvus d’ici une dizaine d’années. Mais la course à la maind’œuvre est déjà bien présente : « Depuis un an ou deux, je n’ai jamais vu autant d’offres d’emploi au Saguenay, indique Dany Côté. Il y en a partout : dans le secteur de la restauration comme dans les entreprises de soudage, de mécanique... » 36

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« Ici, les minières proposent des salaires et des avantages sociaux que les petites entreprises ne peuvent pas offrir aux employés, enchaîne BenoîtBeaudry Gourd. Si un jeune peut gagner plus de 100 000  $ dans une mine, il n’ira pas travailler au garage du coin de la rue. Le problème est déjà très sérieux : même si elles recrutent des étudiants et des aînés, les épiceries des villes minières ont réduit leurs heures d’ouverture. » Deux restaurants de Val-d’Or ont également procédé à des fermetures temporaires, faute de main-d’œuvre. À Coaticook, une pharmacie a fermé ses portes pour de bon, pour la même raison, tout comme un magasin de textile de TroisRivières. Partout dans la province, la pénurie de main-d’œuvre est criante. Les entreprises rivalisent d’imagination pour recruter des employés, et les municipalités mettent la main à la pâte. Entre autres, six d’entre elles ont pris part en janvier dernier à une mission de recrutement en France, orchestrée par l’UMQ. L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE Par ailleurs, la nouvelle économie présente d’impor­tants défis du côté du commerce de détail puisqu’avec le nombre croissant d’achats en ligne, les commerçants ont tendance à réduire la taille


Toutefois, l’industrie électronique (jeux vidéo, multimédia, etc.) peut constituer une occasion pour certaines municipalités éloignées des grands centres puisque le lieu de travail a moins d’importance qu’autrefois. « Comme les gens travaillent surtout à domicile, cette industrie a fait revenir beaucoup de jeunes dans certaines muni­cipalités de l’Abitibi-Témiscamingue, affirme Benoît-Beaudry Gourd. Le Département de création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a la cote, alors il a attiré des gens de partout au Québec et même de l’étranger, puisqu’ils peuvent produire à distance. »

MARIO BOILY

de leurs magasins ou même à fermer (que l’on pense seulement à Jacob ou à Sears), ce qui constitue une perte en impôts fonciers. Et la tendance n’est pas près de se renverser !

L’INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE A FAIT SON ENTRÉE À CHICOUTIMI.

L’industrie technologique a également fait son entrée du côté du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Par exemple, Chicoutimi abrite une succursale d’Ubisoft, de même que d’autres entreprises de pointe du secteur, qui tirent notamment profit de coûts fonciers et en salaires moins élevés que dans les grands centres.

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UNE QUESTION DE STRATÉGIE Comme on l’a vu, les municipalités étaient autrefois laissées à elles-mêmes et disposaient de peu de moyens de stimuler leur développement économique. Aujourd’hui, les acteurs se sont multipliés, et celles qui tirent le mieux leur épingle du jeu semblent être celles qui arrivent à tirer le meilleur parti du contexte et de leurs partenaires. En effet, en 2017, l’Institut du Québec réalisait une étude sur les clés du développement économique local en analysant les stratégies de six villes nord-américaines ayant obtenu un franc succès. Les conclusions indiquent que leurs stratégies ont plusieurs points en commun. Bien que ces municipalités évoluent dans un cadre plus libéral que celui du Québec, les conclusions sont éloquentes pour tous.

• Si la plupart des municipalités ont des bureaux respon­ sables du développement économique, la présence d’un ou de plusieurs organismes de dévelop­pement indépendants ou semi-indépendants semble être indispensable. • Les entrepreneurs et les gens d’affaires sont systé­ matiquement mis à contribution. • Les plans de développement sont tous orientés vers la « nouvelle économie », s’appuyant sur les secteurs de l’innovation et de la culture, qui sont propulsés par la présence d’établissements universitaires de pointe. Voilà la preuve qu’en matière de développement économique municipal, plus ça change, plus… ce n’est pas pareil !

FRANÇOIS PROVOST

• La croissance économique locale de ces villes se fonde sur les atouts économiques présents sur le territoire de la municipalité, sans renier ceux du passé.

• Les villes demeurent proactives, même lorsqu’elles connaissent d’importants succès.

RIVIÈRE-DU-LOUP

Saviez-vous que… Selon un classement de 2016 de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Rivière-du-Loup figurait au tout premier rang au Canada des municipalités de taille moyenne (moins de 150 000 habitants) parmi les meilleurs endroits au Canada pour démarrer ou faire croître une entreprise? Saint-Georges occupait le troisième rang, Saint-Hyacinthe, le sixième rang et Val-d’Or, le dixième rang.

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DANS LES SOULIERS DU MAIRE

O

n connaît bien Jean Cournoyer, avocat, ministre et négociateur hors pair, qui a notamment participé au règlement de plusieurs conflits syndicaux pendant la période tumultueuse des années 1960 et 1970, notamment à titre de ministre du Travail et de la Main-d’œuvre sous Robert Bourassa*. Ce qui est moins connu, c’est que Jean Cournoyer a également été maire de Dollarddes-Ormeaux (son lieu de résidence à l’époque) entre 1978 et 1982. Dollard-des-Ormeaux est alors une municipalité d’environ 30 000 habitants, à vocation largement résidentielle.

« À l’époque, le gouvernement nous avait enlevé la taxe de vente, qui aurait dû idéale­ ment être remplacée par une augmentation de l’assiette foncière pour éviter que l’on doive augmenter les taxes des citoyens, dit-il. C’est ce qui explique qu’il y ait eu beaucoup de développements à ce moment : il fallait augmenter le nombre de payeurs de taxes plutôt que d’augmenter les taxes ellesmêmes. L’assiette fiscale, c’est la base même de l’administration municipale. » Bien que les responsabilités et la visibilité des postes de ministre et de maire ne soient pas comparables, M. Cournoyer affirme que la mairie n’est pas de tout repos pour autant. « À titre de ministre, on a toute une structure en dessous de soi. Quand on est maire, tout arrive sur notre bureau, qu’il s’agisse d’un conflit de travail ou d’autre chose. Et nous sommes toujours à proximité de nos employés et de nos contribuables, que nous rencontrons chaque jour en sortant de la maison. Un ministre s’en va à Québec et, s’il le veut, il a un bureau à

JULIA MAROIS

M. Cournoyer vient de quitter son poste de député à l’Assemblée nationale, et un comité formé à Dollard-des-Ormeaux le contacte pour qu’il se porte candidat à la mairie. Curieux de vivre une nouvelle expérience, il accepte, il est élu et il exerce le poste avec toute la ferveur qu’on lui connaît (il rédige d’ailleurs lui-même les procès-verbaux des réunions du conseil !).

JEAN COURNOYER

Montréal, ce qui est souvent très loin de son comté. L’interaction n’est donc pas la même. Aussi, ce n’était heureusement pas le cas à Dollard-des-Ormeaux lorsque j’étais en poste, mais plusieurs maires doivent composer avec des contribuables qui veulent des services, par exemple des arénas, sans devoir payer davantage de taxes. » Une fonction qui exige compétence et doigté !

* Voir son autobiographie, Dans le feu de l’action, publiée aux Éditions de l’Homme en 2012.

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VILLE DE RIGAUD

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MUNICIPALITÉ DE GODBOUT

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RITA LAMARCHE PERREAULT

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU LAC-SAINT-JEAN

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VILLE D'AMQUI

VILLE DE COWANSVILLE FONDS MONSIEUR LÉOPOLD DUMAS (66-5). SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-CÔME DE KENNEBEC ET DE LINIÈRE

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12 16 1. La rue Principale vers 1912, Cowansville 2. Le passage d'un dirigeable, Godbout 3. Le pont Mercier en 1959, Sainte-Catherine 4. Lors de la construction du pont Lévesque, Sainte-Julienne 5. La flotte de camions de Léopold Dumas pour le déneigement devant son garage vers 1940, Saint-Côme 6. La rue Principale, Amqui 7. La construction d'un barrage, Coaticook 8. Le Théâtre Rialto en 1951, Farnham 9. L'hôtel de ville entre 1885 et 1923, Plessisville 10. L'usine Price, vers 1925, Alma 11. L'installation de l'aqueduc, Rigaud 12. La rue Principale en 1922, Saint-Roch-de-l'Achigan 13. Le magasin Lebeau en 1945, Charlemagne 14. Le magasin général vers 1965, Sainte-Anne-des-Plaines 15. La fabrication de coquilles d’obus par Les Usines générales de chars et machineries en 1917, Montmagny VILLE DE RIGAUD

16. La gare de Nominingue en 1920, Nominingue

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17. L'usine Brown Corporation de La Tuque en 1916, La Tuque 18. La construction du pont Laviolette vers 1965, Trois-Rivières 19. L'usine Singer de 1904 à 1986, Saint-Jean-sur-Richelieu


17 19

SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA TUQUE ET DU HAUT-ST-MAURICE FONDS : LOUISE NADEAU ET JEAN-MARIE COURTEAU

ARCHIVES VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, AUTEUR INCONNU

PATRIMOINE TROIS-RIVIÈRES

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13

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18 COLLECTION SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE MONTMAGNY

VILLE DE SAINTE-ANNE-DES-PLAINES

ARCHIVES, VILLE DE CHARLEMAGNE

VILLE DE PLESSISVILLE

ARCHIVES, VILLE DE FARNHAM

VILLE DE COATICOOK

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Sainte-Julie

UNE IDENTITÉ FORTE ET HEUREUSE Forte de son économie dynamique, de sa situation géographique enviable à proximité de la métropole et de sa croissance démographique équilibrée, Sainte-Julie a choisi d’inscrire son développement dans le long terme, en priorisant la qualité de vie de ses citoyens. Son succès dans l'instauration d'une mixité urbaine harmonieuse, les solutions durables qu'elle apporte aux questions de mobilité et son haut niveau de services accessibles sur l’ensemble de son territoire la désignent de toute évidence comme une ville où il fait très bon vivre !

« Ce quartier sera de type Transit-Oriented Development, ou TOD, une grande tendance actuelle en matière d’urbanisme, encouragée par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal, indique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie. Les résidents auront accès au transport collectif à distance de marche ou de vélo, ce qui leur permettra notamment de se rendre au centre-ville de Montréal et au terminus Longueuil en autobus. » Le développement de ce quartier de haute densité offrira des lieux de vie, de travail et de loisirs organisés en un ensemble équilibré de bâtiments résidentiels et commerciaux, ainsi que des espaces verts. « Ce projet répondra entre autres aux besoins accrus en nouveaux logements locatifs à Sainte-Julie », mentionne Mme Roy.

VILLE DE SAINTE-JULIE

LA CRÉATION D'UN NOUVEAU QUARTIER MIXTE ET CONVIVIAL À l’entrée de Sainte-Julie, à l’intersection du boulevard Armand-Frappier et du chemin du Fer-à-Cheval, un nouveau quartier s’apprête à sortir de terre. Il s’intégrera en tous points dans la stratégie de développement de la Ville, qui souhaite optimiser l’impact du stationnement incitatif de surface construit sur ces lieux par l’Agence métropolitaine de transport en 2016.

SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie

La Ville prévoit en outre cette année la réfection de sa rue Principale, la reconstruction de plusieurs rues, le réaménagement de son hôtel de ville ainsi que la poursuite de l’aménagement du parc des Étangs-Antoine-Charlebois et l’amélioration de plusieurs de ses parcs. Un centre multifonctionnel devrait également voir le jour prochainement.

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UN CŒUR QUI S’EMBELLIT Parallèlement à la construction de son quartier TOD, Sainte-Julie rénove ses centres commerciaux existants et déploie à proximité du terrain de golf de la Vallée du Richelieu des projets résidentiels s’adressant à des clientèles variées.

VILLE DE SAINTE-JULIE

Un des partenaires du projet, le Groupe Maurice, construira également une résidence pour aînés, laquelle complète une offre comprenant déjà les Résidences Soleil − Manoir Sainte-Julie et la Résidence St-Louis. « Cela fait partie de notre politique résolument tournée vers la famille. Nous souhaitons que les aînés puissent demeurer à Sainte-Julie auprès de leurs enfants », souligne la mairesse.

RUE SAINT-JOSEPH EN JUIN 1953 – COLLECTION PAROISSE SAINTE-JULIE


VILLE DE SAINTE-JULIE

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BIBLIOTHÈQUE ET HÔTEL DE VILLE

LE NOUVEAU PARC DES ÉTANGS-ANTOINE-CHARLEBOIS, À L'EXTRÉMITÉ NORD DE SAINTE-JULIE

VILLE DE SAINTE-JULIE

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Mobilisée pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre, Sainte-Julie encourage les modes de transport alternatifs comme le covoiturage. Elle a aussi mis en place un service local de transport collectif gratuit pour tous.

PARC EDMOUR-J.-HARVEY

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ENGAGÉE POUR LA MOBILITÉ DURABLE Sainte-Julie est une ville qui bouge, et ce n’est pas qu’une métaphore ! Certifiée Vélosympathique Argent par Vélo Québec, elle multiplie les initiatives pour favoriser la mobilité active de ses citoyens. « Ces dernières années, nous avons misé sur le développement d’aménagements cyclopédestres. Nous avons aussi adhéré au programme estival Un vélo, une ville, qui consiste en un service de triporteur gratuit pour les personnes de 65 ans et plus. Et prochainement, nous prévoyons offrir une option verte, soit la location d’un véhicule électrique et de mobipodes », annonce Mme Roy.

VILLE DE SAINTE-JULIE

Au total, ce sont plus de 26 M$ qui seront investis cette année dans les améliorations de la municipalité.

pénurie de main-d’œuvre. Les professionnels qualifiés sont vraiment bienvenus chez nous ! », rapporte Mme Roy.

UN BILAN DE SANTÉ ÉCONOMIQUE TRÈS ATTRACTIF Idéalement située au carrefour des autoroutes A-20 et A-30 et à une vingtaine de minutes du centre-ville de Montréal, Sainte-Julie a su attirer de nombreuses entreprises des secteurs manufacturier, de la distribution, de l’informatique, des télécommunications, de la machinerie industrielle, etc. Elle accueille notamment des sièges sociaux d’entreprises très performantes telles que le fabricant de produits architecturaux Novatech, l’entreprise Labplas et le fabricant Bousquet.

Sur le plan économique, Sainte-Julie dispose d’un autre atout séduisant pour attirer de nouveaux résidents : ses bas taux de taxation et d’endettement.

« Avec nos trois parcs industriels remplis au maximum, l’emploi se porte bien à Sainte-Julie. Notre préoccupation actuellement, c’est la

« Les Julievillois s’impliquent activement dans le développement de leur ville. Sainte-Julie évolue à leur image et en tant que mairesse, j'en éprouve une grande fierté ! », conclut Suzanne Roy. n

UN MILIEU DE VIE À VISAGE HUMAIN Difficile, aujourd’hui, devant le développement de la ville, de se souvenir qu’il y a cent ans, Sainte-Julie n’était qu’un minuscule village rural de quelques centaines d’habitants, pour la plupart cultivateurs. « En fait, le changement n’est venu qu’à l’époque de l’Expo 67, avec la création de l’autoroute 20, puis quelques années plus tard de l’autoroute 30, qui ont désenclavé Sainte-Julie », rapporte Suzanne Roy. Avec ses 30 000 habitants, Sainte-Julie a su conserver une dimension humaine tout en faisant preuve de dynamisme. À l’encontre du modèle traditionnel d’agglomération de banlieue, elle revendique une vraie identité.

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Repentigny

LES MUNICIPALITÉS, LEADERS DU CHANGEMENT Il y a 100 ans, cette municipalité était connue sous le nom de Repentigny-les-Bains et comptait moins de 700 habitants. On appréciait ce lieu de villégiature pour ses huit plages et ses résidences secondaires. Voici maintenant Repentigny à l’aube de son 350e anniversaire. Quel chemin parcouru depuis cette époque !

Devant ce constat, la mairesse Chantal Deschamps souligne que l’innovation a été au cœur du développement des municipalités au Québec et ailleurs dans le monde. Les services offerts aux citoyens se sont diversifiés et bonifiés, au fil d’une constante amélioration. Ils sont à la base de la qualité de vie dans les différentes collectivités. Les villes se trouvent également en première ligne afin d’accompagner les changements qui surviennent sur les plans social, culturel, économique et technologique. Elles ont pour défi de faire en sorte que cette évolution se traduise dans la vie quotidienne par des milieux de vie qui permettent aux citoyens de tous les âges de s’épanouir pleinement.

La Ville de Repentigny a eu l’honneur d’être invitée à présenter trois de ses initia tives dans ce prestigieux forum, en compagnie de 14 autres municipalités choisies dans le cadre de ce concours international auquel ont participé 193 villes du monde entier. « Cette expérience a été des plus enrichissantes et est une source d’inspiration incomparable. Elle nous incite à poursuivre les efforts en vue d’assurer le développement durable de nos municipalités et de nos régions », souligne la mairesse. Aux yeux de Mme Deschamps, cette rencontre a été l’occasion de démontrer l’importance du leadership des municipalités dans le développement de nouvelles approches et de projets innovateurs dans des domaines aussi diversifiés que l’aménagement urbain, l’environnement, l’alimentation, le développement économique, l’inclusion sociale et la participation des femmes à la vie de la collectivité. Ce leadership s’exprime notamment par la volonté de mettre en place des actions durables forgées en partenariat et avec la collaboration des forces vives de la communauté. « Une ville pour tous » est le thème commun aux trois initiatives présentées par la Ville de Repentigny. Le Créalab stimule la créativité des jeunes par l’intermédiaire des technologies numériques au sein de la bibliothèque municipale. Le Carrefour informationnel et social, en collaboration avec un organisme communautaire reconnu, fournit une assistance personnalisée et concertée aux personnes les plus vulnérables. Les applications Web Mes services municipaux et la Carte famille facilitent l’accès

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VILLE DE REPENTIGNY

« Les municipalités ont beaucoup à gagner en partageant leurs façons de faire et leurs pratiques innovantes dans tous leurs champs de responsabilité. » C’est un des éléments clés que la mairesse de Repentigny souhaite mettre en lumière, à la suite de sa participation en décembre dernier à la quatrième édition du Prix international de Guangzhou pour l’innovation urbaine, organisé par cette grande ville chinoise, en partenariat avec l’Association mondiale des grandes métropoles et l’association Cités et Gouvernements Locaux Unis.

CHANTAL DESCHAMPS Mairesse de Repentigny


CRÉALAB DE REPENTIGNY

LA MAIRESSE DE REPENTIGNY À GUANGZHOU

VILLE DE REPENTIGNY

VILLE DE REPENTIGNY

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En 2016, le Nouveau Programme pour les villes était adopté lors de la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui s’est tenue à Quito (Équateur). Ce programme vise notamment à renforcer la qualité des services offerts à tous les citoyens, à améliorer l’environnement urbain et à assurer le plein accès à l’égalité des chances pour tous. Au cours de la rencontre de Guangzhou, il est apparu très clairement à Mme Deschamps et à l’ensemble des participants que les progrès à venir à cet égard découleront dans une large mesure de l’action sur le terrain des villes et des régions, qui sont souvent les plus à même d’innover et de relever par des solutions originales et concrètes les défis du développement durable.

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Ce qui a frappé Mme Deschamps, c’est que « toutes ces initiatives sont inspirantes à divers degrés, peu importe leur contexte spécifique » et qu’« il est possible d’en tirer des enseignements afin de reproduire ces façons de faire en les adaptant à des environnements locaux différents ». Cela confirme selon elle la pertinence et l’importance des échanges entre les villes et les régions dans le monde. Les nouvelles technologies permettent de nos jours un accès à une vaste quantité d’information. Les échanges entre les gestionnaires et les professionnels municipaux contribuent à ce transfert de connaissances et d’expertise. Les rencontres entre élus et responsables des villes apportent cette dimension additionnelle du contact humain et génèrent des dialogues fructueux.

REPENTIGNY-LES-BAINS

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La mairesse de Repentigny fait également ressortir que les initiatives exemplaires qui ont été présentées lors de cette rencontre internationale avaient toutes en commun de valoriser le rôle des citoyens et de les impliquer. Que ce soit par des processus de consultation en matière de réaménagement urbain comme à Sydney en Australie, par une démarche d’empowerment des femmes par l’usage de la bicyclette comme cela se fait à Santa Ana au Costa Rica ou encore par la participation des populations à la récupération des matières résiduelles instaurée à Surabaya en Indonésie.

VILLE DE REPENTIGNY

aux services et favorisent la participation des citoyens de tous les âges aux activités culturelles, sportives et de loisirs.

Selon la mairesse de Repentigny, « les municipalités continueront au cours des prochaines décennies d’être des leaders du changement et des catalyseurs des énergies et du potentiel des collectivités ». n

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Sherbrooke

UNE VILLE RÉSOLUMENT TOURNÉE VERS L’AVENIR Ces 100 dernières années, Sherbrooke s’est assurément transformée. Alors qu’elle a longtemps reposé sur l’industrie textile, l’économie sherbrookoise a pris, dans les années 2000, un virage vers l’entrepreneuriat et l’innovation. Voici que ce changement de cap porte ses fruits.

En choisissant Sherbrooke, les entrepreneurs trouveront une offre immobilière diversifiée, des outils financiers et des services-conseils adaptés ainsi qu’un pôle universitaire reconnu pour son expertise en innovation et pour la qualité de ses diplômés. Sherbrooke, c’est également une localisation stratégique, à proximité de la frontière américaine; un endroit privilégié où entreprendre, innover et investir. Et cela est d’autant plus vrai que le centre-ville sherbrookois est en transformation majeure.

VILLE DE SHERBROOKE

HISSER SHERBROOKE AU RANG DES PLUS PROSPÈRES Depuis son élection à la mairie de Sherbrooke, en 2017, Steve Lussier a très à cœur le développement économique de la ville. « J’ai bâti ma campagne électorale autour du slogan Imaginons Sherbrooke, ne cachant pas mes intentions de faire de cette ville l’une des plus prospères de la province. Je considère en effet Sherbrooke comme l’endroit idéal pour tout projet d’affaires, peu importe le secteur d’activité. Avec ses six parcs industriels et ses deux parcs scientifiques, il s’agit du lieu tout indiqué pour implanter ou pour faire croître une entreprise », affirme-t-il.

STEVE LUSSIER Maire de Sherbrooke

Sherbrooke offre assurément un environnement des plus favorables à l’éclosion d’entreprises. Les membres du conseil municipal sont très fiers du dynamisme des gens d’affaires sherbrookois, qui sont à la base de la réussite et de la vitalité économiques de la ville.

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Déjà, plusieurs partenariats unissent le Quartier Well Sud à des établissements d’enseignement, à des corporations d’affaires et à plusieurs entreprises. Et ce n’est qu’un début ! La Ville de Sherbrooke prévoit investir environ 25 M$ dans ce projet qui devrait voir le jour en 2021.

VILLE DE SHERBROOKE

Par exemple, le Quartier Well Sud, un projet axé sur le développement de l’entrepreneuriat et sur l’innovation, verra émerger des lieux propices à la mise en place de nouvelles entreprises. Il s’y concrétisera notamment le Quartier général, un point de rencontre où convergeront les différents intervenants pour établir leurs objectifs, leurs stratégies et leurs tactiques entrepreneuriales.

LA CENTRALE DE LA SHERBROOKE STREET RAILWAY, EN 1919.


VILLE DE SHERBROOKE

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LE CENTRE-VILLE DE SHERBROOKE VIBRE AU RYTHME D’UN ÉVÉNEMENT ESTIVAL.

Cet honneur, pleinement mérité, a incité Sherbrooke à pousser encore plus loin le projet « Sherbrooke intelligente, inclusive et innovante », amorcé en 2012. Une vingtaine de personnes clés provenant de différentes sphères d’intervention se sont réunies autour d’une table de concertation afin que Sherbrooke devienne une communauté de plus en plus intelligente, attractive et ayant la capacité de se démarquer à l’ère du numérique. Les actions déjà concrétisées s’avèrent nombreuses, et celles à venir le sont tout autant.

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Foisonnante d’initiatives et de réalisations, la communauté sherbrookoise vibre au rythme des nouveautés technologiques. En 2015, l’organisme Intelligent Community Forum a d’ailleurs couronné Sherbrooke comme étant l’une des 21 « villes intelligentes » (Smart 21) de la planète parmi plus de 400 villes ayant soumis leur candidature.

VILLE DE SHERBROOKE

UNE VILLE INTELLIGENTE, INCLUSIVE ET INNOVANTE Sherbrooke compte la plus importante concentration d’étudiants universitaires au Québec. Pas moins de 40 000 étudiants fréquentent l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s, ce qui en fait un impressionnant bassin de forces vives.

LA BASILIQUE-CATHÉDRALE SAINT-MICHEL SURPLOMBANT LE CENTRE-VILLE DE SHERBROOKE.

UNE POPULATION ACCUEILLANTE La population sherbrookoise bénéficie d’une qualité de vie incomparable et d’un environnement naturel exceptionnel. Avec deux rivières, un lac et une montagne au cœur de la ville, à Sherbrooke, tout est en place pour une vie active, entourée de beauté. Rien d’étonnant au fait que tant de personnes de diverses communautés culturelles choisissent de s’y établir. À cet égard, Sherbrooke est considérée par le gouvernement du Québec comme l’une des trois grandes villes ciblées par la régionalisation de l’immigration. Signataire de la Coalition canadienne des municipalités contre le racisme et la discrimination de l’UNESCO, Sherbrooke a même été la première ville à se doter d’une politique d’accueil et d’intégration des personnes immigrantes. Les Sherbrookoises et les Sherbrookois sont fiers de leur histoire et de leur culture. Cette culture, propre à Sherbrooke, anime la ville et ses communautés, crée des emplois, éveille l’intelligence et favorise la cohésion sociale. « Je suis par ailleurs très heureux de constater que les néo-Canadiens qui choisissent cette ville viennent l’enrichir. À titre de maire, mon rôle est de travailler quotidiennement à faire grandir la fierté de la population sherbrookoise », conclut M. Lussier. n

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

MRC de Drummond

UN SECRET TROP BIEN GARDÉ… POUR L’INSTANT! Quand vient le temps de parler de son coin de pays, le visage d’Alexandre Cusson s’illumine. Sa fierté est palpable et, lorsqu’on y regarde de plus près, force est de constater qu’elle est pleinement justifiée. Portrait de la MRC de Drummond et de sa ville-centre, Drummondville, qui sont plus que jamais devenues des incontournables sur l’échiquier économique québécois.

DE MONO-INDUSTRIELLE À CHAMPIONNE DE LA PME Pour bien saisir l’ampleur du chemin parcouru, effectuons un retour au début des années 1970. Après cinq décennies de croissance, l’économie drummondvilloise connaît d’importants soubresauts, en raison de la concurrence internationale qui ébranle l’industrie du textile sur laquelle repose encore la majorité des emplois. La situation atteint un creux en 1982, alors que le taux de chômage à Drummondville avoisine les 20 % et que les investissements industriels sont faméliques, dépassant à peine les 4 M$. Rien ne va plus, mais les choses sont sur le point de changer. Plus de 300 acteurs socioéconomiques se réunissent en novembre 1982, dans l’objectif avoué de donner une nouvelle impulsion à l’économie locale. L’exercice portera ses fruits et révélera une caractéristique fondamentale de la région : son fort esprit d’entrepreneuriat. C’est l’expression de cette force, conjuguée aux efforts soutenus de prospection effectués par la Société de développement économique de Drummondville tant au Québec qu’à l’international, qui mènera à la diversification de la base industrielle et au succès économique que vit la région depuis plus de 35 ans. Aujourd’hui, les secteurs comme la machinerie, les transports, les aliments et boissons, la distribution, le

VILLE DE DRUMMONDVILLE

L’histoire de Drummondville et de sa région, c’est celle d’une collectivité qui a su transformer un déclin en tremplin, se découvrant une capacité de mobilisation exceptionnelle dont elle garde encore l'empreinte aujourd’hui. « Et le meilleur est à venir », pense celui qui en est à son deuxième mandat comme maire de Drummondville et qui occupe également le poste de préfet de la Municipalité régionale de comté (MRC) de Drummond.

ALEXANDRE CUSSON

MAIRE DE DRUMMONDVILLE PRÉFET DE LA MRC DE DRUMMOND

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SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE DRUMMOND, FONDS CELANESE

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LE COMPLEXE DE LA CELANESE, SYMBOLE DE L’ESSOR INDUSTRIEL DE DRUMMONDVILLE AU MILIEU DU 20e SIÈCLE. CETTE « VILLE DANS LA VILLE » A CONNU UN PIC D’ACTIVITÉ AVEC PRÈS DE 5 000 TRAVAILLEURS À SON EMPLOI APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE.

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VILLE DE DRUMMONDVILLE

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LE CAMPUS UNIVERSITAIRE DE DRUMMONDVILLE, OUVERT EN 2016.

papier, l’ameublement, l’électronique, les produits plastiques et les matériaux composites cohabitent. « L’avantage, c’est que lorsque ça va moins bien dans un secteur, un autre peut compenser. Puis, dans un créneau comme l’alimentaire, qui procure un emploi industriel sur sept chez nous, les cycles économiques ont moins d’emprise », précise M. Cusson. Les PME composent maintenant plus de 90 % du nombre d’entreprises manufacturières de la MRC de Drummond et procurent la moitié des 17 500 emplois industriels. Les entreprises de plus de 100 employés contribuent également à la vitalité économique de la MRC, avec la présence de fleurons comme le Groupe Canimex, le Groupe Soucy et Soprema, pour ne nommer que ceux-là. Les investissements industriels tournent autour de 200 M$ annuellement… On est bien loin des 4 M$ de 1982 ! UN CAMPUS UNIVERSITAIRE MODERNE ET INVITANT « Notre marque de commerce, c’est de ne pas attendre après les autres pour nous attaquer aux enjeux qui nous préoccupent », affirme sans hésiter Alexandre Cusson. Il en veut pour preuve l’ouverture d’un campus universitaire à Drummondville en 2016. Le Centre-du-Québec était l’une des seules régions administratives québécoises sans université, ce qui contribuait à l’exode des jeunes. Élus, gens d’affaires et autres acteurs socioéconomiques ont retroussé leurs manches et lancé une audacieuse campagne de financement. Les 8 M$ recueillis ont su convaincre l’Université du Québec à Trois-Rivières de s’installer à Drummondville, dans un campus bâti par la Ville et dont l’Université est locataire. Un modèle unique au Québec. « Si l’on avait suivi la procédure normale, on en serait encore à préparer le dossier, affirme le maire, visiblement heureux de la

réalisation de ce projet qui, il en est convaincu, changera le visage de Drummondville. Non seulement la présence de l’université donne à nos jeunes une meilleure perspective d’avenir dans leur région, mais elle nous permet aussi d’en attirer d’autres qui, une fois chez nous, réalisent à quel point il fait bon y vivre. » ET MAINTENANT, CAP SUR LA TERTIARISATION Un récent exercice de réflexion et de planification a mis en lumière la sous-représentation actuelle du secteur tertiaire dans le tissu économique de la région, plus particulièrement dans des créneaux porteurs comme la recherche et le développement ainsi que les technologies de l’information. À l’heure où l’industrie manufacturière doit constamment se réinventer, ce type de services est crucial pour le maintien de la compétitivité. Conscients qu’il s’agit là d’une belle occasion à saisir, les élus sont résolus à aller de l’avant avec une stratégie qui vise à favoriser l’implantation de firmes spécialisées dans ces domaines. La décision de CGI de s’établir à Drummondville à la fin de 2018 pourrait s’avérer le fer de lance de cette stratégie. LA QUALITÉ DE VIE : TOUJOURS EN TÊTE DE LISTE Procurer de l’emploi ne suffit plus aujourd’hui, particulièrement auprès de la génération montante. Les efforts vers une plus grande tertiarisation de l’économie locale, combinés à l’arrivée d’un campus universitaire, renforcent la détermination des décideurs de miser sur des initiatives porteuses en matière de qualité de vie. Il faut dire que des pas de géant ont déjà été accomplis à ce chapitre au cours des 10 dernières années avec la modernisation et le développement d’infrastructures culturelles, sportives et de loisir qui n’ont rien à envier aux grands centres. Le climat d’ouverture et de collaboration entre les élus des municipalités de la MRC a facilité la conclusion d’ententes qui permettent

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LA MAGNIFIQUE FORÊT DRUMMOND, EN AUTOMNE

aux résidents des municipalités environnantes d’avoir accès, sans frais, à plusieurs installations de sport et de loisir de la ville-centre. Les municipalités rurales, elles-mêmes, ont multiplié les initiatives, notamment grâce au Fonds de la ruralité mis sur pied par la MRC, pour créer des milieux de vie propices au maintien de leur vitalité et à l’établissement de nouvelles familles. Drummondville et sa région, c’est bien sûr la poutine – on ne pouvait passer à côté ! –, mais c’est aussi une scène artistique effervescente où le talent s’exprime, en toutes saisons, dans de nombreux lieux de diffusion et lors de festivals et d’activités populaires. C’est également un cadre naturel omniprésent, où parcs, forêts et rivières sont toujours à un jet de pierre quand vient le temps de se ressourcer. Puis, il y a le projet de la Fortissimo, du nom de l’ancien site industriel sur lequel il sera déployé, qui s’inscrit dans une vision d’avenir de l’urbanisme et qui transformera le cœur de Drummondville.

VILLE DE DRUMMONDVILLE

LE QUARTIER DE LA FORTISSIMO : L’URBANISME DU 21e SIÈCLE Transformer un site industriel désaffecté, situé en plein cœur de la ville, en un milieu de vie moderne qui incarne une vision urbanistique du 21e siècle : voilà le pari que fait Drummondville avec le projet de la Fortissimo. Pour en assurer le succès, l’élaboration des propositions d’aménagement a été confiée à l’architecte québécois Pierre Thibault, dont la réputation dépasse largement nos frontières. Le maire Alexandre Cusson ne cache pas son enthousiasme à l’égard de ce projet : « Développer un quartier basé sur la mobilité durable, la qualité de vie, la beauté des lieux, c’est ce sur quoi l’on travaille. Le projet de la Fortissimo, dans un contexte où l’on doit attirer de nouveaux travailleurs, notamment de jeunes professionnels, sera un atout incroyable », confie-t-il.

VILLE DE DRUMMONDVILLE

Un des secrets les mieux gardés au Québec ? « Pas pour très longtemps encore », estime Alexandre Cusson, persuadé que ses interventions sur plusieurs tribunes et les campagnes de notoriété mises de l’avant sauront accroître le pouvoir d’attraction d’une collectivité qui a beaucoup à offrir. « Les avantages des grandes villes sans les inconvénients », résume le maire de Drummondville. Difficile de le contredire !

QUELQUES STATISTIQUES Population totale de la MRC de Drummond : 106 349 Nombre d’emplois dans la MRC : 35 920 Nombre d’emplois manufacturiers : 17 589 Taux de chômage (Centre-du-Québec) : 5,7 % Nombre d’entreprises manufacturières : 628 Nombre de commerces et d’entreprises de services : 2 300

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Population de Drummondville : 77 746 LES PROPOSITIONS D’AMÉNAGEMENT POUR CE FUTUR QUARTIER LONGÉ PAR LA RIVIÈRE SAINT-FRANÇOIS ONT ÉTÉ PRÉSENTÉES À LA POPULATION L’AUTOMNE DERNIER PAR LES ARCHITECTES JÉRÔME LAPIERRE ET PIERRE THIBAULT. ILS SONT ICI ACCOMPAGNÉS DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA VILLE, FRANCIS ADAM, DE LA CONSEILLÈRE MUNICIPALE CATHERINE LASSONDE, DU CONSEILLER MUNICIPAL YVES GRONDIN ET DU MAIRE ALEXANDRE CUSSON.


ATTRACTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE : LA MRC DE DRUMMOND DANS LES LIGUES MAJEURES Après Montréal et Québec, c’est dans la MRC de Drummond que se trouve la plus grande équipe vouée au recrutement de main-d’œuvre. Un avantage marqué dans le contexte actuel. Sous la responsabilité de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), le ser vice d’attraction de la main-d’œuvre est composé de cinq professionnels du développement économique, appuyés par un comité d’employeurs du territoire. Parmi ceux-ci, on compte une avocate en immigration pour soutenir les entreprises dans leurs démarches de recrutement de travailleurs étrangers qualifiés. De plus, l’équipe aide activement les nouveaux arrivants dans l’obtention des permis de travail ainsi que dans leur installation dans la région (recherche de logement, activités de réseautage, etc.). Cette approche « clé en main » favorise grandement la rétention des travailleurs à plus long terme.

d’accueil de plus en plus prisée des personnes issues de l’immigration, avec au-delà d’une soixantaine de pays d'origine représentés, constitue un atout important pour séduire les candidats potentiels. Parallèlement à ces efforts à l’étranger, plusieurs missions de recrutement en sol québécois ont été organisées. L’année 2019 sera tout aussi animée avec, notamment, les Journées Québec à Paris, le Salon de l’immigration et la Foire nationale de l’emploi de Montréal, un autre déplacement à Tunis et une nouvelle édition du Défi Emploi Drummond. Avec un agenda si bien rempli, un constat s’impose : on ne chôme pas au sein de l’équipe d’attraction de la main-d’œuvre !

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DE NOMBREUSES MISSIONS DE RECRUTEMENT Dans la dernière année, l’équipe a effectué cinq missions à l’international, entre autres à Tunis, Casablanca et Paris, permettant à quelque 50 entreprises de la MRC de Drummond de rencontrer des milliers de candidats potentiels. Le fait que Drummondville soit une terre

SDED

« Notre objectif est d’attirer et de développer une maind’œuvre qualifiée en créant des solutions innovantes qui permettront de soutenir la croissance et la pérennité des entreprises. Notre équipe dispose d’une grande expertise en la matière et accompagne les professionnels des ressources humaines et les entrepreneurs, peu importe l’ampleur de la demande », précise Julie Biron, la directrice du service.

À L’ÉTÉ 2018, PLUSIEURS ENTREPRISES AVAIENT PRIS PART À LA PREMIÈRE MISSION D’ENVERGURE À TUNIS. LA PHOTO NOUS MONTRE LES REPRÉSENTANTS DE CES ENTREPRISES, EN COMPAGNIE NOTAMMENT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SDED, MARTIN DUPONT, DE LA DIRECTRICE DU SERVICE D’ATTRACTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE, JULIE BIRON, ET DU MAIRE DE DRUMMONDVILLE, ALEXANDRE CUSSON.

UNE NOUVELLE FORCE DE FRAPPE UNIFIÉE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Au terme d’une réorganisation amorcée à l’été 2018 et qui s’est traduite par l’intégration du volet commercial à ses activités, la SDED est devenue « la » porte d’entrée en matière de développement économique pour la MRC de Drummond et sa ville-centre.

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La mise en place de comités consultatifs, composés d’acteurs reconnus pour leur expérience « terrain » pertinente, viendra soutenir et orienter les interventions de la SDED, qui termine actuellement l’élaboration de plans stratégiques pour chacun de ses champs d’action.

VILLE DE DRUMMONDVILLE

La nouvelle structure comporte quatre champs d’action stratégiques, soit l’attraction de la main - d’œuvre, le développement manufacturier, le développement commercial et des services ainsi que le développement touristique et les grands événements.

LE CENTREXPO COGECO (À DROITE) EST SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA SDED.

Fort de la cohésion accrue qui découle de cette réorganisation, l’organisme pourra, mieux que jamais, exercer son leadership mobilisateur dans le milieu. n

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Saint-Jean-sur-Richelieu

VILLE DURABLE, VILLE D’AVENIR Deuxième plus grande ville de la Rive-Sud, avec une population approchant les 100 000 habitants, Saint-Jean-sur-Richelieu est une destination de choix tant pour sa qualité de vie que pour y établir son entreprise.

Dès sa fondation, la communauté a su mettre à profit sa localisation stratégique. L’inauguration, en juillet 1836, de la première ligne de chemin de fer au Canada entre Saint-Jean et La Prairie a favorisé les échanges commerciaux avec Montréal. Puis, l’ouverture du canal de Chambly en 1843 a fait d’elle le plus important port intérieur au Canada en établissant un lien entre les États-Unis et les ports de la vallée du Saint-Laurent.

UNE CAPACITÉ D’ADAPTATION GAGNANTE Créative et agile, la ville s’est adaptée aux changements économiques. Les entreprises de céramique qui fabriquaient des équipements sanitaires ont pris le relais de son développement après le déclin du secteur maritime. Et l’ouverture en 1906 de l’usine Singer, devenue en quelques années le plus vaste complexe manufacturier canadien, a amorcé l’ère industrielle locale et le boom économique qui a suivi. Depuis, la ville s’est construit une structure économique diversifiée, composée notamment des secteurs de l’aérospatiale, de la défense et de la sécurité, de l’agriculture, du matériel de transport et de logistique, de la transformation alimentaire ainsi que d’un écosystème commercial dynamique, en constante évolution pour répondre aux nouvelles tendances. Le territoire très fertile à la croissance est donc riche en occasions favorables aux entrepreneurs en quête de nouvelles affaires. D’ailleurs, l’accompagnement aux entreprises est une des priorités de la Ville, qui s’est dotée, à cette fin, de ressources destinées au développement commercial et au service aux entreprises. La principale mission de cette division est de mettre en place, avec les partenaires du milieu, des conditions favorables à la croissance économique du territoire. Avis aux intéressés ! UNE DÉMOGRAPHIE VIGOUREUSE La petite ville industrieuse qui comptait 10 000 habitants en 1911 a connu, depuis, un essor remarquable. Un siècle plus tard, et à la suite du regroupement en 2001 des 54

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VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

Encore aujourd’hui, le positionnement stratégique de la ville confère un avantage aux citoyens et aux investisseurs. Les déplacements sont grandement facilités puisqu’elle se situe à moins de 25 minutes de Montréal et à une trentaine de kilomètres de la frontière américaine. La ville profite également d’un aéroport comportant une tour de contrôle et trois pistes, dont l’une, balisée, de plus de 4 000 pieds (1,22 km), ainsi que de trois lignes de chemin de fer. Ces infrastructures, combinées à la proximité des autoroutes 10 et 30, offrent une grande ouverture sur les marchés.

ALAIN LAPLANTE Maire de Saint-Jean-sur-Richelieu


VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU - STÉPHANIE LACHANCE

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VUE AÉRIENNE DE LA VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

Développer l’offre afin que Saint-Jeansur-Richelieu devienne la principale ville d’expériences en Montérégie est un important objectif. Ses forces convergent afin qu’elle soit reconnue pour la mise en valeur de son patrimoine, sa vitalité économique et événementielle, mais, surtout, pour sa qualité de vie. D’ailleurs, visiter Saint-Jean-sur-Richelieu permet d’en découvrir quelques aspects. Qui n’a pas entendu parler de l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu,

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LA VILLE EFFERVESCENTE Portée vers l’avenir, Saint-Jean-sur-Richelieu s’efforce continuellement d’innover et d’évoluer, tout en préservant la richesse de son patrimoine bâti, culturel et naturel. Le développement durable est d’ailleurs au cœur de ses préoccupations, et la mise en place de son audacieux Plan de conservation des milieux naturels en est la plus éloquente démonstration.

ARCHIVES VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

anciennes villes d’Iberville et de Saint-Luc, de la municipalité de L’Acadie et de la paroisse de Saint-Athanase, elle compte 97 087 résidents, faisant d’elle la deuxième ville québécoise au chapitre de la croissance démographique. Une augmentation de 9 % de sa population est d’ailleurs prévue d’ici 2031. Elle est aujourd’hui la 11e ville en importance au Québec et le pôle régional de la municipalité régionale de comté (MRC) du Haut-Richelieu. Cette vitalité démographique se traduit par une maind’œuvre diversifiée et de qualité.

UNE VUE DE LA PLACE DU MARCHÉ AVANT 1906

emblème de l’effervescence de la ville ? Le Festival Classica, la Boom de l’été et Mon Vieux-Saint-Jean la nuit sont d’autres beaux exemples d’événements rassembleurs qui enchantent petits et grands. Avec des pistes cyclables qui comprennent notamment trois axes de la Route verte, n’hésitez pas à troquer la voiture contre une selle de vélo à l’occasion de votre prochaine visite ! Le projet de revitalisation du Vieux-Saint-Jean a également fait émerger des boutiques, services et restaurants à caractère unique. La population engagée pose au quotidien des gestes concrets pour l’amélioration continue de sa ville. L’achat local est une des initiatives embrassées par cette dernière. « Je suis fier de représenter cette ville effervescente qui s’appuie sur la trame du passé pour s’engager dans l’avenir. Saint-Jean-sur-Richelieu est riche de son patrimoine, de sa diversité, de tout ce qui la compose et qui ajoute à son caractère. Elle est habitée par une communauté engagée et soucieuse de préserver sa qualité de vie. C’est une ville à l’échelle humaine que l’on vous propose et qui vous attend ! » conclut cordialement Alain Laplante, maire de Saint-Jean-sur-Richelieu. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Candiac

UNE AUDACIEUSE COHABITATION DE LA NATURE ET DE L’INNOVATION Vivre à Candiac, c’est avoir déjà un pied dans le futur, grâce à un modèle urbain repensé pour concilier bien-être des citoyens et réduction de l’empreinte écologique de la municipalité. Cette jeune ville, bâtie sur des champs à la fin des années 1950, développe aujourd’hui des infrastructures avant-gardistes permettant une gestion optimisée des ressources.

CANDIAC VOIT L’AVENIR EN GRAND ET EN VERT Le mégaprojet multigénérationnel Square Candiac, de type POD (pedestrian-oriented development), est emblématique du remodelage urbain entrepris par Candiac. Repré­ sentant une valeur de 600 M$, il s’agit du deuxième plus important projet résidentiel de la région métropolitaine et l’un des seuls développements POD au Québec.

Au cœur de ce nouveau quartier, situé à distance de marche du fleuve et à proximité d’un stationnement incitatif Exo, s’étendra un parc piétonnier de 200 000 pi2. Des sentiers entièrement voués aux modes de transport actif sont aussi prévus. Le projet comprend également des stationnements souterrains équipés de bornes de recharge pour véhicules électriques, des installations pour récupérer les eaux de pluie, des noues drainantes végétalisées et l’aménagement de toits pâles.

VILLE DE CANDIAC

« Le projet lancé en 2016 se développe sur un site de 1 780 000 pi2, anciennement celui de la toute première industrie de Candiac, l’usine de la Consumers Glass, dont 90 % des matériaux issus de son démantèlement ont été recyclés. Plus de 13 % de la superficie du terrain sera transformé en espaces verts et plus de 1 400 unités d’habitation mixtes seront bâties, en plus d’un complexe pour personnes retraitées de 320 unités déjà achevé », indique le maire de Candiac, Normand Dyotte.

NORMAND DYOTTE Maire de Candiac

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« Ces deux projets majeurs, qui favorisent la densité et la mixité, auront un effet structurant sur Candiac et contribueront à l’attraction de nouveaux résidents », estime M. Dyotte. Les projections démographiques officielles lui donnent raison, puisque la population actuelle de 22 000 habitants devrait augmenter de 55 % pour dépasser 32 500 personnes en 2031. La remarquable performance économique de la ville, qui se classe dans le peloton de tête des municipalités montérégiennes pour sa vitalité, renforce cette attractivité.

VILLE DE CANDIAC

Candiac poursuit sa mue avec le développement de son projet TOD (transit-oriented development) de la gare, de 500 M$. Ce projet novateur de démonstration, retenu par la Communauté métropolitaine de Montréal, prévoit la construction de plus de 2 500 unités d’habitation, sous forme de maisons en rangée et d’immeubles multifamiliaux, ainsi qu’un secteur commercial, un campus d’affaires, des places publiques, un parc et des espaces verts. Il offrira un nouveau milieu de vie complet et convivial et favorisera diverses pratiques de développement durable, comme la biorétention pour la gestion des eaux de pluie ainsi que des normes de construction préservant les valeurs et les fonctions de l’écosystème.

CONSTRUCTION DE LA PREMIÈRE ÉCOLE DE CANDIAC


L’électricité produite par les 500 panneaux solaires sert à éclairer les logements, réduisant ainsi la facture énergétique des résidents, qui gèrent leur consommation d’énergie avec un téléphone intelligent. « Pour le moment, 148 maisons sont concernées. La moitié accueille un potager sur leur toit, l’autre moitié, des panneaux solaires, totalisant une superficie équivalente à deux terrains de football, précise M. Dyotte. Un projet de cette ampleur est une première au Québec. » LES NOUVELLES TECHNOLOGIES CONVIÉES AU DÉVELOPPEMENT INTELLIGENT DE LA VILLE Candiac se distingue également par l’utilisation des nouvelles technologies visant à faciliter la vie de ses citoyens. Fidèle à son engagement envers la mobilité durable, elle est ainsi la première ville canadienne à avoir accueilli une démonstration longue durée

VILLE DE CANDIAC

NAVETTE AUTONOME 100 % ÉLECTRIQUE

VILLE DE CANDIAC

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LA CAMPAGNE ENTRE EN VILLE PAR LES TOITS Candiac innove également avec son concept Jardins solaires d’implantation d’agriculture urbaine et de production d’énergie solaire, sur les toits de 148 nouvelles maisons en rangée dans le Square Candiac. C’est le fruit d’un partenariat entre Candiac, le promoteur immobilier Groupe Xpansion et la Shop Agricole, qui assure la gestion des toits. À l’automne 2018, la première récolte a produit 1 000 légumes. Les futures récoltes seront vendues par le syndicat de copropriétés aux restaurateurs locaux ou aux citoyens.

TRANSPORT ACTIF

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VILLE DE CANDIAC

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JARDINS SOLAIRES

d’une navette électrique entièrement autonome sur voie publique. Installée l’an dernier, cette navette gratuite circulant durant la belle saison offre une correspondance entre le stationnement incitatif et le parc André-J.-Côté. Un centre d’innovation, une bibliothèque avec espaces consacrés à des ateliers numériques et un système de télémétrie pour l’éclairage des parcs, des sentiers et des bâtiments seront implantés. Les Candiacois bénéficient en outre d’un accès gratuit au Wi-Fi dans la plupart des autobus, dans plusieurs parcs et dans les édifices publics. LA RÉCRÉATION URBAINE Il fait bon se promener à Candiac aujourd’hui, à pied ou sur deux roues, et ce, été comme hiver (plus de 75 % des pistes cyclables sont déneigées). Sa remarquable canopée de plus de 17 000 arbres recensés sur les emprises publiques garantit des îlots de fraîcheur aux promeneurs, qui peuvent circuler en toute sécurité sur les 34 km de voies cyclables et de sentiers pédestres. La culture s’invite aussi dans la verdure : Candiac possède un sentier des arts et une scène en plein air dotée d’une toiture permanente dans le parc André-J.-Côté, ce qui lui permet d’accueillir différents spectacles, avec le fleuve en toile de fond. « Cet environnement serein allié à notre économie dynamique fait partie de l’identité de Candiac », commente M. Dyotte, fier de voir sa municipalité désignée troisième ville la plus heureuse du Québec. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Alma

TOURNANT ÉCONOMIQUE ET URBANISTIQUE La ville d’Alma est un moteur économique pour la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean grâce aux activités de l’aluminerie de Rio Tinto, de la papetière Produits forestiers Résolu ainsi qu’à l’établissement de plusieurs PME de pointe, notamment dans le secteur numérique. Elle mise plus que jamais sur l’innovation pour maintenir son dynamisme comme en témoigne la création de son Centre d’excellence sur les drones et de son Centre de transfert en extrusion de l’aluminium. Par ailleurs, la Ville entreprend de valoriser son patrimoine bâti et sa beauté naturelle pour développer son industrie touristique et offrir un cadre de vie exceptionnel à ses citoyens.

L’ALUMINIUM, UN SAVOIR-FAIRE TOUJOURS MIS EN VALEUR « Notre ville, fondée en 1867, doit ses origines à l’industrie forestière et à l’exploitation agricole. Au cours des années 1920, la construction de la centrale hydroélectrique de L'Isle-Maligne a généré un essor historique avec l’installation des industries de pâtes et papiers et de l’aluminium », rapporte Marc Asselin, maire d’Alma. « Aujourd’hui, le secteur de l’aluminium conserve un poids considérable par la présence d’une aluminerie de classe mondiale mise en exploitation il y a une vingtaine d’années et maintenant administrée par la multinationale Rio Tinto depuis 2007. »

UN PÔLE DE DÉVELOPPEMENT NORD-AMÉRICAIN SUR LES DRONES On peut dire sans exagérer que les ambitions de la Ville d’Alma s’élèvent jusqu’au ciel ! Celle-ci a en effet entrepris, il y a quelques années, de tirer parti de son vaste espace aérien, de son aéroport et de la proximité de la base aérienne militaire de Bagotville pour s’illustrer dans le secteur de pointe des drones. Avec la création du Centre d’excellence sur les drones (CED) qui travaille sur différents enjeux tels l’aspect réglementaire, la certification, la formation, la recherche et le développement, Alma affirme sa position stratégique nord-américaine en développement des drones. « Nous avons l’avantage de détenir un des seuls périmètres autorisés par Transports Canada pour effectuer des vols de drones hors de la portée visuelle des opérateurs », précise Marc Asselin qui ne manque pas d’agir comme ambassadeur auprès des entreprises lorsqu’il se déplace en mission économique. « Les drones peuvent rendre de grands services en matière de surveillance et d’inspection des infrastructures ou encore d’intervention sur des lieux de sinistre. Nous souhaitons sensibiliser davantage les entreprises à ce grand potentiel. » LA MISE EN VALEUR D’UN TERRITOIRE URBAIN ENTOURÉ D’EAU Les Almatois ont la chance d’évoluer sur un territoire naturel bordé d’importantes rivières et du plus grand réservoir d’eau douce au Québec, le lac Saint-Jean. Plusieurs initiatives en cours visent à mieux faire découvrir ce patrimoine et à en préserver son caractère naturel. 58

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

VILLE D'ALMA

Continuant à se démarquer dans ce secteur, la Ville d’Alma a contribué à la mise sur pied, il y a cinq ans, du Centre de transfert en extrusion (CTE) de l’aluminium. À la fois usine et centre de transfert technologique, ce complexe aux dimensions impressionnantes (l’équivalent de deux terrains de football mis bout à bout) offre aux PME le soutien technique et technologique nécessaire au développement, au prototypage et à la commercialisation des produits de l’aluminium extrudé.

MARC ASSELIN Maire d'Alma


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LE CENTRE MARIO-TREMBLAY, LE CENTRE MULTISPORT ET PLACE FESTIVALMA

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VILLE D'ALMA

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU LAC-SAINT-JEAN

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VUE AÉRIENNE DE LA CENTRALE DE L'ISLE-MALIGNE EN 1938

NOUVELLE PASSERELLE EN ALUMINIUM SUR LA RIVIÈRE PETITE DÉCHARGE

Par exemple, la rivière traversant le centreville, la Petite Décharge, fait actuellement l’objet d’un projet de renaturalisation de ses berges. Il y a quelques années, la passerelle de béton enjambant cette rivière a été remplacée par une passerelle piétonnière en aluminium fabriquée au CTE. Quant à la rivière Grande Décharge, celle-ci a été dotée d’un circuit balisé pour permettre la navigation nocturne.

Il ajoute que le cadre architectural de la ville n’est pas en reste avec la réfection de quartiers patrimoniaux qui comptent de belles résidences centenaires. UNE VILLE PLUS QUE JAMAIS EN ACTION Affichant un taux d’occupation de près de 83 %, le centre-ville doit son effervescence économique, commerciale et culturelle en partie grâce au soutien de la Ville d’Alma. Un hôpital, un cégep, des bureaux d’avocats et de notaires, des firmes de comptables ainsi qu'une multitude d'autres services y sont offerts. Le centre-ville profitera également de la nouvelle stratégie environnementale prévoyant, entre autres, la mise en place

VILLE D'ALMA

En construisant une nouvelle capitainerie à cinq minutes du centre-ville, Alma compte tirer avantage de son accès direct à l’eau. « La capitainerie possédera une marina pouvant accueillir, dès l'été 2020, une centaine de bateaux qui auront accès en huit minutes au lac Saint-Jean », mentionne M. Asselin.

de pistes réservées aux piétons, vélos et patins à roues alignées ainsi que l’électrification du parc automobile. L’accent est mis aussi sur l’activité physique, été comme hiver. Le Centre Mario-Tremblay, complexe sportif et culturel entièrement rénové, comprend un centre multisport pouvant accueillir des événements de grande envergure. Pour la pratique extérieure, le parc de la Pointe-des-Américains donne accès à une forêt urbaine située en plein cœur de la ville, à proximité du centre de ski alpin Mont Villa Saguenay. Les cyclistes peuvent également rejoindre la populaire Véloroute des Bleuets, un circuit de 256 km ceinturant le majestueux lac Saint-Jean. « J’ose prédire qu’Alma se dirigera allègrement vers son 200e anniversaire avec une santé économique enviable et imprégnée d’une conscience environnementale fortement axée sur le développement durable », termine M. Asselin. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Laval

RÉINVENTER LA VILLE POUR OFFRIR UN MILIEU DE VIE STIMULANT ET ACCUEILLANT À SA POPULATION Laval se réinvente, et l’administration municipale se dote d’outils pour affronter les défis du 21e siècle. Aménagement du territoire, transport et développement économique : rien n’est laissé au hasard.

SADR : LES CONCLUSIONS D’UNE GRANDE RÉFLEXION SUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DE LAVAL En 2015, la Ville de Laval a entrepris le processus de révision de son schéma d’aménagement et de développement, dont la dernière version datait de 1990.

Les autorités municipales souhaitent que le SADR favorise l’émergence de projets structurants et respectueux de l’environnement. À cet effet, les actions seront notamment concentrées sur la localisation des équipements publics et des espaces commerciaux et industriels, les infrastructures de transport et la densité d’occupation de certains secteurs. Le SADR privilégie la création de milieux de vie complets dans les pôles de quartier et les secteurs stratégiques de la ville tels que le centre-ville et le long des axes de transports en commun structurants. La mobilité active, la mixité des fonctions, la valorisation du paysage et du patrimoine ainsi que le verdissement sont autant de moyens prévus dans le SADR.

MARC DEMERS Maire de Laval

Mettre le schéma d’aménagement et de développement révisé en œuvre Après le laborieux, mais très important processus consultatif qui a mené à l’adoption du SADR, il est maintenant temps pour Laval de concrétiser cette vision.

LA RÉVISION DU SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT EN BREF

Avant de s’intéresser aux actions concrètes, il faut comprendre que le SADR s’appuie sur quatre principes. Ces derniers vont guider l’aménagement du territoire lavallois ces prochaines années et décennies.

La révision du Schéma d’aménagement et de développement s’est déroulée en quatre étapes. Ces dernières se sont échelonnées de l’automne 2014 à son entrée en vigueur, le 8 décembre 2017. Tout au long des travaux, les citoyens et les partenaires ont été invités à faire part de leurs commentaires et de leurs préoccupations aux autorités municipales.

Voici ces quatre grandes idées : • l’équilibre entre le développement urbain et la préservation des milieux naturels et agricoles du patrimoine ; • la complémentarité entre les pôles de quartier et le centre-ville ; • le lien indissociable entre l’aménagement du territoire et la planification du transport ; • la planification du développement économique. 60

VILLE DE LAVAL

Le processus de révision a permis à Laval de mettre sur pied un vaste chantier pour redessiner le territoire. À terme, le Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) devrait arrimer la vision stratégique Urbaine de nature – Laval 2035 à des lignes directrices et à des cibles clairement définies sur l’organisation du territoire, la densité et la couverture végétale.

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019


À partir de ces idées maîtresses, 193 actions, encadrées par des cibles et des indicateurs, ont été déterminées. La révision des règlements d’urbanisme et la planification des secteurs stratégiques selon le principe TOD (transit-oriented development) par l’intermédiaire des programmes particuliers d’urbanisme (PPU) sont déjà bien entamées. La révision de la réglementation d’urbanisme découle d’une exigence de la loi. En effet, les règlements doivent être adaptés à la nouvelle réalité du territoire, comme énoncée dans le SADR. Depuis l’hiver 2018, la Ville a entamé le processus de révision, qui devrait durer trois ans. Quant aux PPU, ils visent à planifier de façon plus particulière les aires TOD et les autres secteurs clés de la ville. Cette planification permettra de mettre en valeur ces secteurs, d’établir une réglementation adaptée aux nouvelles réalités en plus d’harmoniser la hauteur des immeubles et la densité des secteurs résidentiels.

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SOPHIE POLIQUIN

FONDS DU SERVICE DES COMMUNICATIONS (VL3)

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CONSTRUCTION DE L’AUTOROUTE PAPINEAU (A-19) ENTRE 1969 ET 1976

DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ D'UN RÉSEAU DE TRANSPORT DURABLE

MISER SUR LE TRANSPORT COLLECTIF ET ACTIF POUR ASSURER LE DÉVELOPPEMENT Durant les années 1950, le développement de Laval s’est articulé autour de l’automobile. À cette époque, de nombreuses infrastructures routières sont mises en chantier pour faciliter l’accès aux quartiers résidentiels. Le car-oriented development (COD) a donc façonné le paysage des villes et des municipalités situées en banlieue des grands centres. Les enjeux actuels – le développement des espaces urbains pour accueillir une population grandissante ainsi que les préoccupations environnementales – poussent les villes à repenser ce modèle, devenu désuet, et à le remplacer. À Laval, le virage est déjà bien amorcé. Le système de transport en commun évolue sans cesse, et les quartiers se métamorphosent tranquillement.

Parallèlement à ces deux actions, une démarche concertée en design urbain a été mise en place. Elle consiste à planifier le développement des différents secteurs de Laval afin qu’ils s’arriment à une vision commune et qu’ils intègrent les projets immobiliers à venir tout en rehaussant la qualité des lieux publics.

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Afin de maximiser les bienfaits de la nouvelle vision de l’aménagement du territoire de Laval, les systèmes de transport – collectif, actif et automobile – se doivent de faire aussi l’objet d’une refonte, nécessaire pour améliorer la fluidité des déplacements dans tous les secteurs de la ville.

AJAPALMER

La réalisation de ces projets et actions se poursuivra au cours des prochaines années. Les citoyens seront invités, à plusieurs étapes du processus de mise en œuvre du SADR, à donner leur avis à l’occasion de consultations publiques.

CRÉER UN MILIEU DE VIE URBAIN NE PEUT SE CONCEVOIR SANS FAIRE LE CHOIX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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MARTIN REISCH

PROJET DU SECTEUR DE LA STATION CARTIER

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MARTIN REISCH

QUE DE CHEMIN PARCOURU

VUE AÉRIENNE DE LA VILLE DE LAVAL

Le transport en commun : des mesures concrètes pour améliorer la fluidité des déplacements Laval possède un important réseau de transport en commun, exploité par la Société de transport de Laval (STL). Petit à petit, ce réseau s’est développé en fonction des besoins de la population. Aujourd’hui, il compte 46 lignes d’autobus et 2 717 arrêts. Il couvre 1 428 kilomètres1 afin de desservir tous les quartiers de la ville. À cela s’ajoutent trois stations de métro (de la Concorde, Cartier et Montmorency) qui raccordent Laval et Montréal. Le train de banlieue permet aussi de se rendre facilement au centre-ville de Montréal depuis Laval. À toutes ces commodités vont s’additionner, dès 2022, deux stations du service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX, qui relieront le boulevard Saint-Martin, à Laval, à l’avenue PierreDe Coubertin, à Montréal. Dans l’optique d’améliorer son réseau et de le rendre plus accessible, fiable et fluide, la STL a implanté, en 2017, les mesures préférentielles pour bus (MPB). Ce système, adapté spécialement au réseau de la STL et financé en totalité par le ministère des Transports, consiste en des dispositifs ou des aménagements routiers qui donnent la priorité aux autobus : des feux prioritaires intelligents, des voies réservées, des feux chandelles, des voies d’évitement, ainsi que des arrêts et des abribus stratégiquement positionnés. Ces aménagements ont été mis en place, entre autres, pour atténuer les effets de la congestion routière sur le territoire de Laval et améliorer l’expérience des usagers du transport en commun. L’importance d’articuler le développement autour de la mobilité durable Malgré la vaste offre en transport collectif sur tout le territoire lavallois, les efforts déployés pour contrer la congestion demeurent nécessaires. Pour favoriser une circulation plus fluide, Laval s’est engagée à concevoir des aménagements qui favorisent la mobilité active (déplacements à vélo ou à pied). En plus d’avoir un effet sur l’environnement et la santé publique, la mobilité active contribue à dynamiser l’activité économique en réduisant la congestion routière, à l’origine de plusieurs retards, de baisses de productivité et de l’augmentation des frais pour les livraisons.

Repenser l’aménagement du territoire selon l’approche TOD Si les aménagements COD ont été rois et maîtres durant la seconde moitié du 20e siècle, une grande remise en question s’avère nécessaire aujourd’hui, notamment à cause des problèmes de circulation et du réchauffement planétaire. L’aménagement TOD, une vision novatrice consistant à mettre l’accent sur la qualité des milieux de vie tout en favorisant le développement du transport actif et collectif comme mode de déplacement, se retrouve ainsi au centre de la planification de certains secteurs ciblés du territoire lavallois. L’implantation de l’approche TOD, qui découle de la révision du SADR, « jette les bases d’une ville à échelle humaine, plus verte et animée, bien ancrée dans la modernité », précise le maire de Laval, Marc Demers. Après les travaux qui ont mené à l’adoption de la vision stratégique, les autorités municipales ont ciblé quatre projets où appliquer les principes du TOD : l’aménagement des abords des stations de métro Cartier et de la Concorde, le développement du centreville et la revitalisation des immeubles Val-Martin. Cela entraînera des transformations majeures. Les grands chantiers routiers : pas que des inconvénients Même si l’accent est mis sur la réduction des déplacements en voiture, des travaux de réfection des axes routiers demeurent indispensables afin d’améliorer la fluidité de la circulation et la qualité des routes. Après tout, Laval est un secteur de transit majeur pour le transport des personnes et des marchandises. Il est donc nécessaire, pour accroître son développement économique, que Laval possède des infrastructures de transport efficaces.

1. Données tirées de SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE LAVAL. En bref – STL. [En ligne]. https://www.stl.laval.qc.ca/fr/a-propos-de-la-stl/en-bref/ (Page consultée le 28 mars 2019).

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019


LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE À LAVAL : UNE CROISSANCE SOLIDE Vingt ans après les fusions municipales qui ont mené à la naissance de Laval, la Corporation de développement économique de Laval (CODEL) voit le jour en 1985. La CODEL, premier organisme de développement économique de la Ville, a posé les bases pour faire de Laval un écosystème innovant. Quelques années plus tard, les services économiques ont été repris par le CLD de Laval et LAVAL TECHNOPOLE. En 2016, la Ville de Laval a choisi de créer une plus grande proximité avec le milieu des affaires en intégrant ces deux organismes pour devenir le Service du développement économique de la Ville de Laval. Aujourd’hui, Laval se démarque avec ses incubateurs, ses centres d’innovation et ses services aux entreprises « Depuis [la fondation de la ville en 1965], la communauté d’affaires lavalloise adopte des stratégies de développement économique qui visent essentiellement l’établissement d’un réseau d’entreprises à haute valeur ajoutée », explique le maire Marc Demers. Laval, un écosystème innovant Au fil du temps, Laval est devenue une référence en matière de développement économique grâce à la mise en place d’un écosystème propice à l’innovation industrielle, scientifique, sociale et urbaine. C’est avec la création du Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB), en 1995, que la table a été mise pour faire de Laval un attrait majeur pour les entreprises technologiques et scientifiques. Le CQIB est un incubateur regroupant des entreprises émergentes issues du domaine des sciences de la vie et des technologies de la santé. Il a mené à la création de la Cité de la Biotech. Cette dernière regroupe plus de 100 entreprises – PME, compagnies pharmaceutiques et centres de recherche – qui emploient près de 5 000 personnes.

Laval, un exemple de vitalité économique Le développement et le maintien d’initiatives novatrices contribuent à la vitalité économique de Laval. Cela fait en sorte que plusieurs entreprises choisissent de s’y établir. Laval se trouve au quatrième rang des villes de la province ayant la meilleure vitalité économique. Cet indice est calculé à partir de données qui représentent les trois dimensions essentielles de la vitalité : le marché du travail, le niveau de vie et la dynamique démographique. Dans le but d’accélérer le développement de projets immobiliers sur le territoire, deux nouveaux crédits de taxes ont été instaurés : • le programme EXPANSION vise à favoriser les travaux de nouvelles constructions ou d’amélioration de bâtiments non résidentiels dont les activités de l’entreprise sont admissibles au programme ; • le programme REVITALISATION permet aux entreprises possédant des bâtiments dans le Parc industriel Centre et le Parc industriel Est (secteur Saint-Vincent-de-Paul) de moderniser ou d’agrandir leurs installations. Ces différentes initiatives ainsi que les programmes offerts aux entrepreneurs font de Laval un milieu de vie idéal pour le développement d’une entreprise. Et c’est encore plus vrai lorsqu’on y ajoute tous les efforts déployés par les autorités municipales pour améliorer les systèmes de transport et mettre en œuvre des projets d’aménagement qui auront un impact positif sur la population lavalloise au cours des prochaines années. n

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Enfin, soulignons la présence sur le territoire de Laval de plus de sept établissements d’enseignement supérieur, dont le Collège Montmorency et les campus de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Propulsée par une vigueur économique exceptionnelle, Laval a pris les moyens afin de faciliter l’accès à un enseignement de qualité et diversifié pour les Lavallois et les résidents de la Rive-Nord.

MARTIN REISCH

Au cours des dernières années, on a aussi assisté à la création de différents incubateurs et centres d’innovation ayant pour but de favoriser et d’accélérer le développement d’entreprises dans la région. Pensons, par exemple : • au CIAMIL, le Centre d’incubation et d’accélération en mobilité intelligente à Laval, un incubateur où seront développées des solutions innovantes en mobilité active et durable des personnes et des marchandises pour Laval et les villes avoisinantes ; • au CQIC, le Centre québécois d’innovation en commerce, dont l’objectif est de mobiliser l’industrie du commerce et l’écosystème d’innovation pour développer le commerce du futur ; • au PIAL, le Parc d’innovation agricole de Laval, qui soutient les projets novateurs et transformateurs de l’industrie agricole locale ; • à Laval-Innov (aussi connu comme le Pôle régional d’innovation de Laval [PRIL]), dont la mission est de promouvoir, de faciliter et de bâtir des interactions entre les entreprises, des institutions et des individus, afin d’accroître la culture de l’innovation.

UN CENTRE-VILLE EN MOUVEMENT

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Varennes

QUAND PROSPÉRITÉ RIME AVEC BONHEUR La Ville de Varennes connaît un boom économique sans précédent. Depuis 10 ans, 118 nouvelles entreprises se sont établies sur son territoire. Et pas les moindres. Costco, le Groupe Jean Coutu et le géant mondial Amazon, pour ne nommer que celles-là, ont maintenant pignon sur rue dans la municipalité de la Rive-Sud. Si elle sait y faire pour attirer de nouveaux employeurs, elle constitue aussi un endroit de choix pour les familles puisque Varennes s’est hissée au sommet des villes où les gens se disent les plus heureux au Québec, selon un sondage Léger. Quelle est la recette de ce succès ?

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT CIRCULAIRE Cela a marqué le début d’une phase de croissance qui se poursuit encore aujourd’hui. Les efforts de Varennes pour stimuler le développement économique ont eu un impact positif sur les finances de la Ville. « Nous avons généré cinq millions de dollars en nouveaux revenus de taxation par année. C’est ce qui fait que, aujourd’hui, plus de la moitié des revenus fiscaux de la Ville provient de contribuables non résidentiels ; cela réduit beaucoup la part que les familles doivent débourser pour leurs services. À 0,54 $ du 100 $ d’évaluation, Varennes affiche le plus bas taux de taxes foncières résidentielles parmi les villes comparables », se réjouit le maire de la municipalité de 21 000 habitants.

VILLE DE VARENNES

Selon le maire Martin Damphousse, elle découle d’une stratégie mise en place en 2010, peu de temps après son entrée en poste. « Nous avons fait un pari audacieux en achetant des espaces industriels inutilisés. Nous disposions alors de plus de neuf millions de pieds carrés de terrains pour du développement commercial et industriel. L’opération s’avérait risquée, mais elle s’est révélée gagnante puisqu’en quelques années, nous avions vendu tous les terrains disponibles », raconte le maire Damphousse.

MARTIN DAMPHOUSSE Maire de Varennes

« Nous avons fait ces investissements tout en réduisant notre taux d’endettement, souligne Martin Damphousse. Dans le budget municipal, le fardeau de la dette a diminué au cours des dernières années. Tout cela contribue à la bonne santé financière de la Ville. Nous obtenons ce résultat parce que nous avons osé faire les choses différemment en adoptant ce que j’appelle une stratégie de développement

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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Un de ses fleurons est la nouvelle bibliothèque de Varennes, construite au coût de 8 M$ incluant la contribution du gouvernement provincial ; il s’agit du premier bâtiment institutionnel à consommation énergétique nette zéro au Québec. Son caractère avant-gardiste a été reconnu de multiples fois, notamment avec l’attribution du Prix d’excellence dans la catégorie « Innovation » décerné par l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) en 2014.

© 2011 SOCIÉTÉ D'HISTOIRE DE VARENNES

Ces revenus supplémentaires ont permis à la Ville de dégager la marge de manœuvre nécessaire pour investir dans la rénovation et la construction d’infrastructures. Au cours des 10 dernières années, elle a injecté 112 M$ dans l’aménagement de parcs, la rénovation de routes et la construction de bâtiments municipaux.

ROUTE NATIONALE, MILIEU DU 20e SIÈCLE, AUJOURD'HUI LA RUE SAINTE-ANNE


VILLE DE VARENNES

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PARC DU PRÉ-VERT

Au début de 2019, c’était au tour de Costco d’inaugurer son nouveau centre de distribution dans un bâtiment de 550 000 pi2, un investissement de 100 M$. D’ici quelques semaines, Amazon ouvrira son centre de

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UNE SITUATION GÉOGRAPHIQUE AVANTAGEUSE Située en Montérégie en bordure du fleuve Saint-Laurent, à 25 km du centreville de Montréal, Varennes profite d’un emplacement géographique privilégié. Elle se trouve près de plusieurs axes routiers majeurs tels que l’autoroute 20, l’autoroute 30 et la route 132, à proximité du port de Montréal et du futur terminal de Contrecœur en plus d’être traversée par la voie ferrée du Canadien National. Autant d’avantages à faire valoir pour attirer de grandes entreprises telles que le Groupe Jean Coutu qui a déménagé son siège social dans le nouveau parc industriel de la ville, baptisé le Novoparc, et y a construit son nouveau centre de distribution ultramoderne.

STANTEC

circulaire. L’achat des terrains nous a permis d’attirer de nouvelles entreprises qui, en plus de contribuer à la création de quelque 3 500 nouveaux emplois, ont procuré des revenus de taxation supplémentaires à la municipalité. Cela s’est reflété dans les services à la population qui se dit aujourd’hui la plus heureuse au Québec. C’est une belle réponse à tous nos efforts. »

BIBLIOTHÈQUE DE VARENNES NETTE-ZÉRO

données de 155 000 pi2 situé près de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ), un mégaprojet, le premier de cette ampleur au Canada. Varennes séduit les géants, mais aussi des entreprises de plus petite taille qui profitent ainsi de la proximité du large bassin de main-d’œuvre de la Montérégie. Pour le maire Martin Damphousse, il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin. La Ville a lancé une deuxième phase de développement en faisant l’acquisition des terrains laissés vacants à la suite du départ de Pétromont. Plusieurs espaces ont déjà trouvé preneur, d’autres n’attendent que leur nouveau propriétaire. Varennes est l’exemple parfait d’une ville qui a su renouveler son tissu industriel. Elle qui, au siècle dernier, s’était développée autour de la chimie et de la pétrochimie, se tourne aujourd’hui vers les énergies nouvelles, le transport et la logistique de même que les technologies. Une municipalité ouverte sur des domaines d’avenir alors qu’elle se prépare à fêter son 350e anniversaire de fondation en 2022. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Sorel-Tracy

TOURNÉE VERS L’AVENIR, SOREL-TRACY SE RÉINVENTE Avec ses 35 000 habitants et couvrant un territoire de 56 km2, Sorel-Tracy est la capitale économique, industrielle, touristique et culturelle de la municipalité régionale de comté (MRC) de Pierre-De Saurel.

UN BREF RAPPEL HISTORIQUE Sorel a connu son essor économique lors de la Seconde Guerre mondiale sur l’initiative des frères Édouard, Joseph et Ludger Simard. À cette époque, la région abritait le plus important complexe militaro-industriel en Amérique du Nord. C’est à la Sorel Industries que l’on a construit les fameux canons 25 pounders, dont la grande précision et la maniabilité ont joué un rôle majeur dans la victoire terrestre des Alliés. « Sans les 25 pounders, nous n’aurions pu gagner la guerre », a déclaré Winston Churchill. La région de Sorel-Tracy est toujours reconnue pour l’excellence de ses PME dans le domaine de l’acier. Pièces de précision ou pièces hors-norme, ces entreprises peuvent tout faire et expédier leurs produits partout dans le monde via l’autoroute de l’acier, la voie ferrée et le fleuve.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

SERGE PÉLOQUIN Maire de Sorel-Tracy

FONDS SOREL INDUSTRIES (SHPS)

SOREL-TRACY : LE MEILLEUR DE DEUX MONDES Une ville proposant tous les services en éducation, un cégep, un hôpital, des loisirs variés, des installations sportives de qualité et de nombreux espaces verts en bordure des cours d’eau, un milieu économique fournissant des emplois diversifiés et un accès à la propriété à un coût avantageux; en équilibre entre nature et vie urbaine, Sorel-Tracy offre le meilleur de deux mondes. La multinationale française Bel l’a compris et a choisi Sorel-Tracy pour y implanter son usine de production de fromages Mini Babybel MC , ce qui permettra la création de 140 emplois dès l’automne 2019.

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UN DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE EN HARMONIE AVEC LA NATURE L’archipel des îles de Sorel demeuré sauvage à 90 %, traversé par la voie maritime du Saint-Laurent et voisin d’activités industrielles, a été l’inspiration d’un projet touristique d’envergure nommé Statera, qui signifie « équilibre » en latin. « Statera, c’est le projet de toute une communauté respectueuse de ses racines, un hommage au fleuve et à ses îles, une fable de ce que nous sommes. Ce projet touristique issu du milieu, par le milieu, est l’étincelle pour imprimer une nouvelle image dans l’imaginaire collectif des Québécois », déclare le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin.

VILLE DE SOREL-TRACY

Avantageusement située au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu, elle est la porte d’entrée du lac Saint-Pierre et de son archipel aux 103 îles ; elle porte en outre le titre de réserve mondiale de la biosphère de l’UNESCO.

LES TRAVAILLEURS DE LA SOREL INDUSTRIES


HÉ ! PHOTOGRAPHES

STATERA, C’EST UN PARCOURS IMMERSIF ET INTERACTIF QUI PLONGE LE VISITEUR DANS L’UNIVERS DES ÎLES DE SOREL LA NUIT ET UNE PROJECTION MULTIMÉDIA DANS UN DÔME À 360 DEGRÉS, QUI RELATE LES 375 ANS D’HISTOIRE DE SOREL-TRACY.

CE PROJET CULTUREL ET ARTISTIQUE, MENÉ PAR LA VILLE ET LE CENTRE DES ARTS CONTEMPORAINS DU QUÉBEC À SOREL-TRACY, VISE LA RESTAURATION ET LA MISE EN VALEUR D’UN BÂTIMENT HISTORIQUE EN BORDURE DU RICHELIEU, EN PLEIN CENTRE-VILLE. LA VILLE DE SOREL-TRACY RÉPOND AINSI À UNE VOLONTÉ CITOYENNE MAINTE FOIS EXPRIMÉE.

HÉ ! PHOTOGRAPHES

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LE SAINT-LAURENT : UN ATOUT ÉCONOMIQUE Sorel-Tracy demeure une ville où le secteur maritime joue un rôle capital dans son développement. Zone industrialo-portuaire, elle compte aujourd’hui plus de sept millions de pieds carrés de terrains, en zone industrielle, pour poursuivre son essor. Le complexe portuaire de Sorel-Tracy pourra offrir aux investisseurs des occasions d’affaires pour profiter d’une plateforme multimodale afin d’atteindre leurs marchés nordaméricains et mondiaux.

EMBLÈME DE LA RECONVERSION D’UN ANCIEN QUAI FÉDÉRAL EN ESPACE PUBLIC, STATERA, QUI SIGNIFIE « ÉQUILIBRE » EN LATIN, MET EN VALEUR LA DUALITÉ ENTRE LA NATURE ET L’INDUSTRIE À LA BASE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION DE SOREL-TRACY.

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PHILIPPE MANNING

LA MISE EN VALEUR DU QUAI RICHELIEU L’année 2017 a marqué les célébrations du 375 e anniversaire de Sorel-Tracy; à cette occasion, la mise en valeur des berges avait été retenue par l’administration municipale comme l'action prioritaire à entreprendre. Dans cette optique, le Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy a conçu un projet d’environ 1,4 M$ sur le quai Richelieu en bordure de la rivière. « Sans renier le passé, il faut maintenant regarder en avant, aussi loin que le fleuve appelle notre regard. Cet avenir, je nous le souhaite brillant et étincelant, à la hauteur des efforts que nous y consacrons. J’en appelle à une grande rencontre empreinte de solidarité entre les régions et les générations. L’histoire de la vaste région de Sorel-Tracy, je vous invite à en faire partie, à la vivre chacun à votre façon, à la mesure de votre talent, de manière inclusive et positive », conclut le maire Serge Péloquin. n

VILLE DE SOREL-TRACY

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CETTE PHOTO PRISE EN 2004 MONTRE À DROITE LE QUAI FÉDÉRAL AVANT SA RECONVERSION EN ESPACE PUBLIC ET SUR LA RIVE GAUCHE LES INSTALLATIONS DES FORGES SOREL. EN MÉDAILLON, LA SILHOUETTE DE LA CENTRALE THERMIQUE D’HYDRO-QUÉBEC QUI A ÉTÉ DÉMANTELÉE POUR ACCUEILLIR LE COMPLEXE PORTUAIRE DE SOREL-TRACY.

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Thetford Mines

STIMULANTE THETFORD! Située au cœur du Québec dans la région de la Chaudière-Appalaches, Thetford Mines compte 25 823 habitants. Milieu de vie actif, branché et stimulant, la cité régionale se caractérise par son panorama d’une grande beauté et sa gamme impressionnante d’activités. Le fort contraste opposant les immenses haldes minières et les somptueux paysages, bordés de cours d’eau et de montagnes, en fait un lieu d’exception… à voir absolument.

D’HIER… C’est avec la découverte de l’amiante, en 1876, que Thetford Mines prend son essor. Cet événement, par ses conséquences, s’avère l’élément déclencheur qui assurera le développement de la ville et deviendra au fil du temps, sa raison d’être. Après 15 ans d’exploitation minière, c’est en 1892 que le village de Kingsville est constitué. Cette date importante marquera officiellement la naissance de la ville, qui adoptera le nom de Thetford Mines quelques années plus tard, en 1905.

…À AUJOURD’HUI Au cours des dernières années, Thetford a connu plusieurs changements qui l’ont hissée encore davantage parmi les villes qui aspirent à être vues et appréciées. Depuis 20 ans, les entrepreneurs et les intervenants de la région ont consacré beaucoup de temps, d’argent et d’énergie afin de contribuer à la diversification économique, à la revitalisation du territoire ainsi qu’au maintien et à la création d’emplois. Ces efforts collectifs ont engendré des investissements de plus de 350 millions de dollars depuis 2013. En plus de proposer un panorama d’une grande beauté, la ville offre tous les services des centres urbains : centre intégré de santé et de services sociaux, établissements d’enseignement francophone et anglophone, institutions financières, centres commerciaux, centres de services gouvernementaux, parcs industriels, espace entrepreneurial de cocréation ainsi qu’un tout nouveau centre d’affaires et de congrès. Offrant une qualité de vie incomparable, Thetford Mines se distingue par des emplois diversifiés et des habitations plus abordables que partout au Québec, dans un environnement exempt de bouchons de circulation. De plus, sa quantité d’installations sportives de haut niveau, son fort potentiel récréotouristique ainsi

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VILLE DE THETFORD MINES

Entre 1923 et 1994, afin de répondre à la demande d’une population toujours plus nombreuse, le territoire de la ville s’agrandit et des annexions territoriales sont réalisées à partir des cantons de Coleraine, d’Irlande, de Thetford-Sud, du Village Amiante et de Rivière-Blanche. La dernière, et la plus importante, formera l’actuelle ville de Thetford Mines avec le regroupement de cinq municipalités, soit Black Lake, Robertsonville, Pontbriand, Thetford-Sud et Thetford Mines. Cette entité a été décrétée le 17 octobre 2001 et constitue la troisième agglomération en importance dans la région de la Chaudière-Appalaches.

MARC-ALEXANDRE BROUSSEAU Maire de Thetford Mines


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VILLE DE THETFORD MINES

VILLE DE THETFORD MINES

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LA RUE NOTRE-DAME EN 1904

LA RUE NOTRE-DAME (CENTRE-VILLE) EN 2018

que son écosystème entrepreneurial sont autant d’avantages qu’offre la ville et qui convaincront quiconque de la choisir.

C’est donc inspirée par l’outil des premiers mineurs exploitant le chrysotile que la nouvelle image de la ville a été créée. Le piolet, métamorphosé en une lettre T stylisée, arbore un motif animé composé de courbes et de couleurs inspirantes : orangé pour la vitalité et la créativité de la municipalité, bleu royal pour le développement économique, turquoise associé aux lacs et aux puits miniers, jaune

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Misant sur les éléments distinctifs de Thetford, l'administration municipale souhaite mettre de l’avant la possibilité de combiner l’énergie stimulante des défis et le rythme serein de la vie au jour le jour. Elle cherche à mettre en évidence la personnalité de la ville et la force de caractère de ses citoyens, à changer les perceptions tout en conservant une partie de son histoire pour créer une image stable, colorée et énergique.

VILLE DE THETFORD MINES

NOUVELLE VILLE | NOUVELLE IMAGE Profitant de cette vague de changements importants, les élus ont entrepris, en 2017, de revoir complètement l’identité visuelle de la ville afin de moderniser son image de marque et d’affirmer davantage sa nouvelle personnalité auprès de ses diverses clientèles, tant les citoyens, les touristes, les investisseurs et les familles que les futurs résidents.

LE NOUVEAU CENTRE DE CONGRÈS DE THETFORD QUI A OUVERT SES PORTES EN 2018.

pour l’énergie et l’audace de la population ainsi que vert associé au paysage naturel, aux parcs et aux espaces verts. DÉCOUVRIR THETFORD, C’EST STIMULANT ! En famille, en amoureux, entre collègues ou entre amis, Thetford offre une diversité étonnante de restaurants, de commerces et d’activités qui contribueront à rendre chaque visite inoubliable. Thetford, c’est le confort et la beauté de la campagne combinés au dynamisme de la ville. Thetford, c’est aussi des sites de randonnée uniques, un héritage patrimonial distinctif et un riche calendrier de festivals et d’événements culturels et sportifs. Bref, que vous soyez amateur de plein air, sportif aguerri, à la recherche d’une activité distrayante ou d’un endroit accueillant où les décors sont plus grands que nature, vous serez assurément charmé par ce que vous réserve la Ville de Thetford Mines. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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QUE DE CHEMIN PARCOURU

Lévis

VIVEZ LE COURANT LÉVIS Tournée vers l’avenir et fière de ses origines, Lévis ne se définit pas comme une simple banlieue de Québec, mais bien comme une ville possédant son propre ADN. Aperçu de ce qui a marqué ses 100 dernières années et des bases sur lesquelles repose sa prospérité économique.

Premier territoire à avoir été colonisé sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, les origines de Lévis remontent à loin, à 1647 pour être précis. Portant autrefois le nom de seigneurie de Lauzon, mais plus connue sous celui de Pointe-Lévy, la ville a été officiellement fondée en 1861. Au fil du temps, une dizaine de paroisses verront le jour ; elles seront fusionnées au sein de la ville de Lévis actuelle, en 2002, lui redonnant alors presque la taille initiale de la seigneurie. UN SIÈCLE DE CROISSANCE Au 19e siècle, grâce au commerce du bois, à la construction navale, mais surtout au chemin de fer, Lévis connaît une croissance économique fulgurante, qui dépasse même celle de Québec entre 1861 et 1891 !

Lévis est aussi le berceau du Mouvement Desjardins, puisque la première caisse y voit le jour en décembre 1900. La municipalité abrite encore aujourd’hui le siège social de ce groupe coopératif, ainsi que celui de plusieurs autres acteurs importants des services financiers et des assurances reliés au Mouvement Desjardins.

VILLE DE LÉVIS

Elle poursuit sur sa lancée et, au début du 20e siècle, grâce à son réseau ferroviaire d’envergure, la ville devient un pôle industriel et manufacturier important, qui s’enorgueillit de ses chantiers maritimes, comme le chantier Davie, fondé en 1825.

Durant le 20e siècle, la construction de routes, puis d’autoroutes, fait aussi de la ville un point de convergence des voies venant de l’est de la province vers les États-Unis et de celles arrivant par le pont de Québec. Cet avantage concurrentiel favorisera encore davantage son développement économique. Aujourd’hui, avec sa riche zone agricole et forestière, ses activités maritimes, logistiques et ferroviaires, son centre financier et commercial, Lévis figure parmi les municipalités les plus dynamiques et prospères du Québec. UN ENVIRONNEMENT DYNAMIQUE Avec 75 000 emplois répartis au sein de 4 500 entreprises, Lévis tire son épingle du jeu et affiche un enviable taux de chômage de 4,1 %, le plus faible parmi les 50 villes les plus importantes au Canada1. Chaque année, plus de 1 000 nouveaux emplois sont d’ailleurs créés dans la municipalité. « En 2016, l’Institut de la statistique du Québec plaçait Lévis en tête des villes de plus de 100 000 habitants où l’activité économique était la plus soutenue », se réjouit le maire, Gilles Lehouillier.

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GILLES LEHOUILLIER Maire de Lévis

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Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages 2016.


VILLE DE LÉVIS

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SECTEUR DE LA TRAVERSE 2016

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VILLE DE LÉVIS

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SECTEUR DE LA TRAVERSE 1947

QUAI PAQUET

VILLE DE LÉVIS (CONSTANCE LAMOUREUX)

Et pour cause ! Grâce à sa situation géographique stratégique, la région offre en effet un accès facile aux marchés de l’agglomération de Québec, des États-Unis, des Maritimes et de l’Ontario. Avec ses infrastructures de classe mondiale, elle constitue également une plateforme intermodale performante en matière de transport routier et ferroviaire sur le territoire, mais aussi naval et aérien à proximité. Son industrie manufacturière forte dans des domaines variés – fabrication métallique, matériel de transport, robotique, pétrochimie, plasturgie, électronique, transformation alimentaire – s’allie à un secteur tertiaire où prédomine un vigoureux domaine des services financiers et des assurances. Mais ce n’est pas tout. « Nous offrons des taux d’imposition, des coûts de construction, de location et de salaires parmi les plus concurrentiels au pays », précise Gilles Lehouillier. D’ailleurs, les entreprises peuvent compter sur une main-d’œuvre qualifiée et bien formée, qui s’alimente notamment auprès des diplômés du campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski, fréquenté par plus de 3 600 étudiants. À cela s’ajoutent 14 zones et parcs industriels regroupant quelques 750 entreprises et totalisant plus de 2,6 millions de pieds carrés de terrains disponibles, dont l’Innoparc Lévis,

à vocation technologique et scientifique. Au bout du compte, on trouve un écosystème dynamique où les projets d’affaires peuvent s’enraciner et prendre vie. Pas de doute, Lévis a toutes les cartes en main pour continuer à attirer emplois de qualité et nouveaux résidents. Classée première au Québec pour la qualité de vie et l’indice de bonheur dans la catégorie des villes de 100 000 habitants, elle a d'ailleurs vu sa population augmenter de 15 % entre 2001 et 2015, notamment avec l'arrivée d'un grand nombre de familles. « L’une des forces de Lévis est d’avoir placé l’humain au cœur des préoccupations. Chez nous, on retrouve esprit de solidarité et de coopération. Nous avons aussi la chance de vivre dans un milieu mi-urbain, mi-rural, à proximité du fleuve et de la capitale… », mentionne Gilles Lehouillier. Autrement dit, le meilleur des deux mondes ! n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

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PRIORITÉS DE 2019

L’UMQ CIBLE LA RECONNAISSANCE CONCRÈTE, LA FISCALITÉ ET LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE PROPOS RECUEILLIS PAR SUZANNE GAGNÉ

Lors de la création de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), en 1919, le monde municipal était en pleine effervescence. Cent ans plus tard, après que ses membres ont surmonté une foule de changements sociaux, économiques, technologiques et autres, l’Union se retrouve encore une fois acteur de premier plan au cœur d’un univers en transformation. Pleins feux sur les dossiers de l’heure !

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lusieurs des priorités actuelles de l’UMQ sont liées de près ou de loin à la multiplication des domaines d’intervention des municipalités, par exemple dans celui du développement économique, de l’environnement, de l’immigration, de la famille et bien d’autres. « Les municipalités ont davantage d’autonomie aujourd’hui, note Alexandre Cusson, président de l’UMQ. En 2017, avec l’adoption du projet de loi no 122, nous avons obtenu la reconnaissance des municipalités comme gouvernements de proximité, ce qui a été un jalon important. À présent, il faut passer de la parole aux actes. Nous devons changer la relation entre les deux paliers de gouvernement pour pouvoir travailler d’égal à égal, à titre de partenaires. L’évolution des mentalités demande du temps, et nous sommes dans une période d’adaptation. » Pour la suite, il indique que l’Union aimerait que s’instaure un véritable climat de respect des compé­ tences municipales, de sorte que les ministères provinciaux auraient le réflexe de mettre à profit ces compétences avant d’élaborer un projet de règle­ment ou d’adopter une loi qui aurait une incidence sur toutes les localités. « On sait que selon les régions et la taille des municipalités, le mur à mur est rarement une solution gagnante », souligne-t-il.

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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

ALEXANDRE CUSSON Maire de Drummondville Président de l'UMQ


GETTYIMAGES PAR ROBERUTO

UN ACCORD EN PLEINE ÉVOLUTION Par ailleurs, le dernier accord de partenariat entre le gouvernement provincial et les municipalités arrivant à son terme cette année, la négociation du nouvel accord se retrouve également parmi les dossiers prioritaires de l’UMQ. « Au cours des dernières années, nous avons travaillé sur des projets de loi qui ont permis de recon­naître la capitale et la métropole et nous avons revu, avec le gouvernement du Québec, le cadre des relations de travail, rappelle le président. Nous avons aussi contribué, entre 2016 et 2019, à la quête de l’équilibre budgétaire du gouvernement provincial. Nous croyons donc que la prochaine entente devra refléter et reconnaître la contribution des municipalités à l’équilibre des finances publiques. » Un élément important à l’ordre du jour de cette négo­ ciation consisterait à transférer un point de pourcentage de la TVQ aux municipalités. Alexandre Cusson souligne qu’au Québec, 70 % des revenus des municipalités proviennent de l’impôt foncier, comparativement à 40 % en Ontario et à une moyenne de 46 % dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Il faut faire des choix, affirme-t-il. Au Québec, nous nous tournons davantage vers la taxe foncière que vers la tarification des services municipaux. Par contre, en décortiquant les revenus des municipalités canadiennes, on se rend vite compte que la portion des transferts du provincial vers

les municipalités est plus élevée dans les autres provinces qu’ici. Le partage d’un point de la TVQ, comme cela a aussi été fait en France, contribuerait à réduire cette dépendance à la taxe foncière. » Il affirme que ce dernier élément est particulièrement important dans un contexte où le taux de croissance des projets immobiliers résidentiels, commerciaux et industriels risque de s’essouffler au cours des prochaines années, freinant du même coup la croissance des revenus provenant de l’impôt foncier. Un deuxième élément important de cette négociation est le paiement, par le gouvernement du Québec, de la totalité des « en-lieu » de taxes sur ses immeubles, qui se situe actuellement à moins de 80 %. « Il faut atteindre les 100 % pour la simple raison que les municipalités donnent 100 % des services aux immeubles gouvernementaux », affirme M. Cusson. Le troisième élément que l’UMQ aimerait voir figurer dans la prochaine entente est la révision du partage des redevances sur les ressources naturelles, qui se chiffrait dans la dernière entente à 25 millions de dollars sur un total de 400 millions et ce, pour l’ensemble des municipalités du Québec. « Nous estimons que cette proportion devrait atteindre 25 %, ou 100 millions de dollars, ce qui permettrait de tenir compte de l’impact important que ces régions ont sur la province », dit-il.

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UMQ

UNE PÉNURIE SANS PRÉCÉDENT La grave pénurie de main-d’œuvre qui sévit au Québec, particulièrement dans les domaines techniques et technologiques, fait également partie des priorités de l’UMQ. Par exemple, selon une étude de la Banque de développement du Canada menée en septembre 2018, près de 40 % des PME auraient déjà du mal à embaucher des employés, freinant ainsi la croissance des entreprises. « J’ai récemment fait une tournée des munici­palités, et c’est l’enjeu numéro un dans toutes les localités, peu importe leur taille ou la région, rapporte Alexandre Cusson. C’est le grand défi économique des 10 prochaines années. » Selon lui, il n’est pas question de solution miracle, mais plutôt d’une série de mesures, comme l’immi­ gration ciblée sur les besoins de main-d’œuvre et une plus grande agilité au chapitre de la forma­tion. « Les régions qui ont des besoins particuliers doivent pouvoir mettre de l’avant des initiatives rapidement pour former la main-d’œuvre, croit-il. Il y a encore des gens qui pourraient travailler, mais qui ont besoin qu’on adapte leurs compétences avec de la formation. Ce qu’on nous dit, c’est que ça prend tellement de temps pour obtenir l’autorisation de lancer des programmes que le besoin a alors disparu ou que les gens se sont découragés. » Il estime également que le gouvernement devrait modifier la fiscalité pour favoriser le retour au travail de personnes plus expérimentées, sans qu’elles soient trop pénalisées. 74

LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019

DES DÉFIS MONDIAUX, DES SOLUTIONS LOCALES Au cours des prochains mois, l’UMQ compte égale­ment profiter de l’année électorale au fédéral pour remettre sur la table des enjeux comme l’environ­nement et les changements climatiques. M. Cusson souligne que durant les dernières années, les gouver­ne­ments ont consacré beaucoup de temps et de ressour­ces finan­cières à la planification de la lutte contre les changements climatiques, mais qu’il est maintenant temps de passer à l’action : « La lutte commence par les municipalités, comme on l’a vu l’hiver dernier, avec le nombre impor­ tant d’épisodes de gel, dégel et regel, qui ont un impact important sur nos infrastructures, expose-t-il. Les défis sont mondiaux, mais les solutions sont locales. La société peut se doter d’objectifs, et le gouvernement peut élaborer de grandes politiques, mais c’est sur le terrain que ça se joue. Il faut travailler tous ensemble à trouver des solutions. » Il souligne que certaines municipalités ont déjà commencé à mettre en place des mesures favo­rables à l’environnement, comme la modification du mode de gestion du déneigement ou la mise en place du transport collectif gratuit. Enfin, M. Cusson et toute l’équipe de l’UMQ sont très fiers du centenaire de l’organisme, qu’ils célèbrent en grande pompe cette année. « Pour qu’une association comme la nôtre dure 100 ans, elle a dû demeurer en tout temps pertinente dans les enjeux qu’elle a déterminés, crédible dans ses interventions et efficace dans son action, affirme le président. C’est la recette pour que nous soyons encore un joueur en 2119 ! »


Ici, on fait bouger les choses.


L’UMQ célèbre en 2019 son centième anniversaire de fondation. Au fil des décennies, l’Union a crû au rythme de l’évolution de la société québécoise et des responsabilités croissantes assumées par les municipalités. Alors que les gouvernements de proximité constituent aujourd’hui des forces économiques incontournables dans toutes les régions, l’Union est particulièrement fière de s’associer à ce numéro du magazine Le Québec économique, qui propose un survol de 100 ans de transformation économique municipale au Québec. Bonne lecture !

umq.qc.ca/100ansUMQ

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