Magazine Maintenance volume 1 numéro 3

Page 1

VOLUME 1 | NUMÉRO 3

Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page1

AMIANTE :

Vous êTes responsable

de la sécurité des usagers et des travailleurs Dossier spécial

ToiTures Hogue

Changement de garde, changement de cap

PP 41614528

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

Informateur Immobilier


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page2


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page3

DE L’ÉDITEUR AUX LECTEURS

LA GESTION D’IMMEUBLES ET L’INNOVATION PHOTO : MAINTENANCE PAR ROSAIRE TURCOTTE

Le futur n’est pas pour demain, nous y sommes déjà. Si l’informatique et de nouvelles technologies des communications révolutionnent déjà bien des façons de faire en maintenance immobilière, imaginez ce que l’avenir vous réserve. Comment travaillerez-vous en 2025 ? Aurez-vous besoin d’autant de personnel pour accomplir les mêmes tâches ? Où en seront les exigences des investisseurs immobiliers et des locataires ? Aurez-vous moins de pression ou Jacques Boisvert

encore davantage ? Profiterez-vous de nouveaux outils informatiques exceptionnels, que nous ne soupçonnons même pas actuellement, et qui pourraient vous prêter main-forte ? À vous et à la concurrence… C’est pour répondre à ces questions que nous travaillons déjà sur le prochain numéro de Maintenance, le premier de l’année 2012. Si personne ne possède de boule de cristal, notre équipe rencontre actuellement plusieurs experts chevronnés, qui seront en mesure de vous apporter un éclairage étonnant. D’ici là, je vous invite à bien profiter du moment présent, en lisant votre tout nouveau magazine Maintenance. Vous constaterez qu’il traite de thèmes qui vous sont chers, tels que la décontamination de l’amiante et le cadenassage. Une rencontre avec Bruno Turcotte, directeur administration – Placements immobiliers pour la région de Québec à l’Industrielle Alliance, un article sur Contech et son président Yves Forté, sans compter un excellent suivi de chantier avec l’équipe de Toitures Hogue sauront certainement vous plaire. Je vous souhaite une agréable lecture ! Jacques Boisvert Éditeur

Automne 2011 —

3


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page4

VOLUME 1 | NUMÉRO 3

14

17

26

Le magazine Maintenance est publié par Jacques Boisvert Communications inc. 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1 Téléphone: 450 446-2006 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 446-1442 info@jacquesboisvert.com

www.jacquesboisvert.com

3 DE L’ÉDITEUR AUX LECTEURS La gestion d’immeubles et l’innovation Par Jacques Boisvert

5 CADENASSAGE Parce qu’un simple cadenas ne suffit pas Par Alexandre Côté

PRÉSIDENT ET ÉDITEUR : Jacques Boisvert ÉQUIPE DE RÉDACTION : Serge Beaucher, Jacques Boisvert, Alexandre Côté, Marie Gagnon et Yves Tessier RÉVISION : Véronique Boily CORRECTION D’ÉPREUVES: Hélène Larue DIRECTRICE ARTISTIQUE : Carole Bordeleau

11 CONTECH Vingt-sept ans de mise en valeur du savoir-faire et des meilleures pratiques de l’industrie de la construction et du bâtiment Par Yves Tessier

INFOGRAPHISTE : Alain Lambert PUBLICITÉ : Zoé Lafond, directrice des ventes Marie-Renée Lefebvre, conseillère en publicité COORDINATION ET RECHERCHE: Alexandre Côté, adjoint à l’éditeur

14 ENTREVUE Une journée dans la vie de Bruno Turcotte Par Serge Beaucher

PHOTO EN PAGE COUVERTURE : © Istockphoto par Brasil2 IMPRESSION : Imprimeries Transcontinental S.E.N.C. 2850, rue Jean-Perrin, Québec (Québec) G2C 2C8 ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS : Convention no PP 41614528

ADRESSE DE RETOUR : 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1

ABONNEMENTS : 450 446-2006, 1 866 446-3185 Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2011. La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.

ISSN 1925-7988

Par Alexandre Côté

26 SUIVIS DE CHANTIERS TOITURES HOGUE Changement de garde, changement de cap Par Marie Gagnon

POSITIONNEMENT DU LOGO FSC

4

17 AMIANTE L’amiante dans les bâtiments : les travailleurs sont encore à risque

— Automne 2011

40 LE SAVIEZ-VOUS ?


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page5

PHOTO : SPI

CADENASSAGE

Parce qu’un SIMPLE CADENAS

NE SUFFIT PAS Par Alexandre Côté

LORS DU COLLOQUE ORGANISÉ CETTE ANNÉE PAR LE CONSEIL DU PATRONAT DU QUÉBEC SUR LA SITUATION DU RÉGIME DE SANTÉ ET DE SÉCURITÉ DU TRAVAIL, IL A LONGUEMENT ÉTÉ QUESTION DU CADENASSAGE EN LIEN AVEC LA MAINTENANCE D’INSTALLATIONS MÉCANIQUES, ÉLECTRIQUES OU AUTRES. DEPUIS DÉJÀ SIX ANS, LA NORME CSA Z460 RÉGIT LES MÉTHODES DE TRAVAIL SÉCURITAIRES EN VIGUEUR POUR LES TRAVAUX DE MAINTENANCE AU CANADA, MAIS ELLE EST SOUVENT MAL APPLIQUÉE.

elon les chiffres officiels de la CSST, plus de 4 300 accidents sont attribuables annuellement à un relâchement d’énergie sur les machines et systèmes. On ne connaît pas le pourcentage exact de ces accidents qui sont directement reliés au mauvais cadenassage, mais il est facile de croire que ce nombre est relativement significatif. Que ce soit par négligence ou par méconnaissance, il apparaît clairement qu’il existe un manque flagrant de procédures adéquates relativement à cette question. En 2008, la CSST a d’ailleurs produit une publicité télévisuelle dans laquelle on pouvait voir un employé d’entretien être écrasé par une machine à la suite de

S

l'activation accidentelle de cette dernière. Si cette campagne s’adressait surtout au secteur industriel, elle indiquait néanmoins le problème que vivent les entreprises québécoises, dont les gestionnaires de bâtiment et leurs sous-traitants, sur le plan du cadenassage. De son côté, le gouvernement québécois oblige les employeurs à avoir un programme de procédures relatives à cette question. Selon le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), trois gestes sont nécessaires pour assurer la sécurité des employés de maintenance. Dans un premier temps, il faut assurer la mise en position d’arrêt du système. Ensuite, on Automne 2011 —

5


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page6

PUBLIREPORTAGE

LA RECETTE COSTCO

MULTIPLIER LES ÉCONOMIES EN TOUTE SIMPLICITÉ

De gauche à droite : Marc-Antoine Roberge, d’ÉnerCible, Luc Lortie, de Costco Wholesale et Robert Cummins, de Système Énergie TST

Soucieuse d’offrir des produits de qualité au meilleur prix à ses membres, l’équipe de Costco se fait un devoir d’optimiser la totalité de ses ressources, sans exception. LE PROJET Évaluer le potentiel d’économie d’énergie lié à l’utilisation en continu de Mhéclairage dans les comptoirs réfrigérés. LA SOLUTION Moderniser l’éclairage en remplaçant les tubes fluorescents par des lampes à DEL Optimax Pro dans quinze succursales. LES RÉSULTATS Une double économie, soit au niveau des coûts tant de l’éclairage que de la réfrigération. Une période de récupération de l’investissement raccourcie de près de la moitié, passant d’environ huit à quatre ans.

Économies annuelles : 1 901 137 kWh Mesure : Utilisation d’éclairage à DEL dans les comptoirs réfrigérés Appui financier estimé : 285 170 $ Audit énergétique : Systèmes Énergie TST Intervenant du marché : Summerhill Group

CONTRIBUTION DU PROGRAMME BÂTIMENTS Un accompagnement sur mesure, une simplification du processus et un appui financier estimé à 285 170 $, compte tenu des effets multiplicateurs du projet, qui sera versé au terme de celui-ci. En participant au programme Bâtiments, Costco contribue au développement durable grâce à des investissements socialement responsables. De plus, elle est en voie de réduire ses coûts d’exploitation et sa consommation d’électricité, et d’améliorer sa position concurrentielle. UN PROGRAMME D’HYDROQUÉBEC GÉRÉ PAR ÉNERCIBLE Pour nous joindre, composez sans frais le 1 855 817-1433 ou visitez le www.programmebatiments.com.


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:09 Page7

CADENASSAGE

Alain Daoust Directeur Expertise SSE Option Cadenassage par SPI

«

On sous-estime le temps, l’énergie et les ressources nécessaires pour déployer un programme de cadenassage et pour le tenir à jour.

»

les gestionnaires de plus petits édifices, ils sous-estiment souvent l’ampleur de la question de la maîtrise des énergies dangereuses, alors qu’elle est le plus important des dossiers de santé et sécurité au travail. Selon Alain Daoust, directeur Expertise SSE, Option Cadenassage par SPI, « on sous-estime également le temps, l’énergie et les ressources nécessaires pour déployer un programme de cadenassage et pour le tenir à jour. Par exemple, plusieurs employeurs vont mettre en place de bonnes politiques de cadenassage, mais ils ne l’entretiendront pas. Ce manque de suivi rend la situation tout aussi dangereuse par la suite. Mais la principale lacune qu’on voit dans le parc machine dans le secteur de la gestion des édifices, c’est que les fiches de cadenassage ne sont pas toujours le résultat d’une analyse de risque réelle. »

confirmera l’arrêt complet et, finalement, on fera en sorte que chaque personne exposée au danger, quelle que soit la source d'énergie, puisse cadenasser l'équipement de manière à éviter toute mise en marche accidentelle ou tout relâchement d’énergie pendant la durée des travaux. Les articles 185 du RSST et 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) servent à assurer l’encadrement de cette pratique, mais les statistiques tendent à démontrer que la question demeure un problème bien réel sur lequel tous les gestionnaires de bâtiment devraient se pencher.

Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, porteparole à la CSST, nous affirme pour sa part que l’organisme surveille de près la question. « Si nous nous présentons sur les lieux et que nous nous rendons compte que la procédure de cadenassage n’est pas appliquée, nous allons émettre un constat d’infraction ou une dérogation. Si, après le délai de sursis, nous revenons sur les lieux et constatons que la procédure n’est toujours pas appliquée, nous sévirons. Plus il y aura de condamnations, plus l’amende sera sévère. » À titre d’exemple, à la suite du décès, en 2005, de Steve L’écuyer chez Transpavé, l’entreprise a été condamnée à verser une amende de 110 000 $ pour négligence, parce qu’il a été prouvé que les employés ne respectaient pas les mesures en place.

Il est tout de même important de préciser qu’il existe des écarts importants entre les différents secteurs de la gestion des bâtiments. Aussi, les grands gestionnaires, qui ont la charge des édifices gouvernementaux, ou les organismes qui administrent plusieurs immeubles démontrent un certain sérieux. Cependant, tout comme

Afin de s’assurer d’une bonne procédure et pour que les ouvriers posent les bons gestes et procèdent à un cadenassage complet et efficace, chacune des étapes doit être réalisée rigoureusement. Concrètement, il faut développer un programme de cadenassage complet. Le gestionnaire doit faire produire l’inventaire

– Alain Daoust

des équipements nécessitant un cadenassage. Il faut ensuite faire une analyse de risques pour tous les équipements, afin de s’assurer de posséder la méthode d’intervention optimale pour chacun d’eux. Enfin, il faut enregistrer cette information sur la fiche de cadenassage et former les employés ainsi que les soustraitants si nécessaire pour qu’ils appliquent les procédures efficacement.

Louis-Pierre Ducharme-Tremblay Porte-parole de la CSST

«

Si nous nous présentons sur les lieux et que nous nous rendons compte que la procédure de cadenassage n’est pas appliquée, nous allons émettre un constat d’infraction ou une dérogation. Si, après le délai de sursis, nous revenons sur les lieux et constatons que la procédure n’est toujours pas appliquée, nous sévirons. Plus il y aura de condamnations, plus l’amende sera sévère.

»

– Louis-Pierre Ducharme-Tremblay

Automne 2011 —

7


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page8

CADENASSAGE

La CSST a diffusé une campagne de publicité percutante sur l’importance du cadenassage.

Votre image... vos uniformes

Fier membre associé de l’AESEQ

www.lamodernainc.com Uniformes et vêtements de travail Souliers et bottes de travail

Vêtements et habits pour cadres Accessoires

235, rue Beaubien Est, Montréal Qc H2S 1R5

8

— Automne 2011

Broderie et impression

Produits promotionnels et personnalisés

Tél.: 514 279-2016

Téléc.: 514 279-6559

Beaubien


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page9

COMMENT PROCÉDER ? Un édifice comporte plusieurs types d’installations, qu’on parle de systèmes mécaniques, électriques, de ventilation, ou même de compacteurs à ordures et autres. Avant d’appliquer toute mesure de sécurité, il faut connaître ces ressources matérielles. Il existe des outils technologiques qui aident à remplir cet objectif, mais « un logiciel ne remplacera jamais la gestion d’un être humain », nous dit Alain Daoust. « Cela dit, il existe des logiciels qui permettent de gérer les fiches de cadenassage en s’assurant qu’elles sont bien classées et qui facilitent la mise en place des modifications s’il y a lieu. D’autant plus que la loi et la norme obligent l’employeur à rendre accessible la fiche de cadenassage 24 heures par jour, 7 jours par semaine. » Une fois que cette étape est réalisée, il est temps de procéder de façon plus précise avec les fiches.

«

Il y a plusieurs façons, mais il est important d’avoir un mécanisme de gestion qui assure que la maîtrise des énergies dangereuses demeure vivante sur le plancher.

»

– Alain Daoust

mais la procédure de cadenassage, les fiches fussent-elles parfaitement réalisées, ne peut être complète sans un suivi approprié du respect des directives par les ouvriers. La base, nous dit Alain Daoust, « c’est de ne pas laisser n’importe qui travailler n’importe comment. L’article 51.5 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail du Québec dit clairement qu’un employeur doit connaître les risques présents en milieu de travail. Ce qui l’oblige à mettre en place des mesures pour les contrôler ou les éliminer. »

Avant de commencer la création des fiches, il faut cependant s’assurer de pratiquer une bonne analyse de risque. C’est souvent à cette étape que le manque est le plus flagrant. Il est important « de choisir les bonnes personnes qui vont participer à l’exercice, de former ces personnes et, lorsqu’on fait l’analyse de risque, de s’assurer d’avoir tous les gens susceptibles d’apporter un savoir ». Par exemple, Alain Daoust suggère que soient présents des électriciens, des mécaniciens, des ingénieurs et des opérateurs. C’est cette multidisciplinarité qui favorisera un résultat optimal. Lorsque les fiches sont complètes, il est primordial de les essayer, de préférence en situation réelle. La responsabilité du gestionnaire du bâtiment ne s’arrête pas là. Si celui-ci a réalisé toutes les étapes mentionnées jusqu’ici, il remplira la majorité des conditions pour se conformer à la loi,

Un autre regard sur la propreté

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR GERENME

Service complet d’entretien ménager d’édifices offert à travers le Canada Services techniques Réparation de premier niveau sur infrastructure Nettoyage après construction

!

#

"

#

"

!

Automne 2011 —

9


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page10

CADENASSAGE

«

Il faut que l’employeur s’assure par des mécanismes de gestion interne que les employés font bel et bien le cadenassage qui est de mise. Cela peut se faire par la supervision, l’audit, c’est-à-dire aller voir sur place, par échantillonnage ou en conservant des traces des travaux qui sont faits pour voir s’ils ont été cadenassés.

»

– Alain Daoust

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR LEVENT KONUK

Louis-Pierre Ducharme-Tremblay indique que c’est la responsabilité intrinsèque du gestionnaire de faire ces vérifications. « L’employeur a l’obligation de forcer son employé à respecter la procédure de cadenassage. » Alain Daoust abonde également en ce sens. « Il faut que l’employeur s’assure par des mécanismes de gestion interne que les employés font bel et bien le cadenassage qui est de mise. Cela peut se faire par la supervision, l’audit, c’est-à-dire aller voir sur place, par échantillonnage ou en conservant des traces des travaux qui sont faits pour voir s’ils ont été cadenassés. » Les pratiques doivent aussi évoluer selon les méthodes de travail et s’adapter aux ajouts technologiques faits aux installations. « Il y a plusieurs façons, mais il est important d’avoir un mécanisme de gestion qui assure que la maîtrise des énergies dangereuses demeure vivante sur le plancher. » Après lecture, vous croyez être en conformité avec les procédures préconisées par les organismes de réglementation ? Ne criez pas victoire trop rapidement, et continuez tout de même à suivre le dossier, car Alain Daoust, actuellement vice-président du comité en charge de la révision de la norme CSA Z460, nous affirme que certains changements réglementaires sont à venir au niveau provincial. Ces modifications devraient fractionner en au moins 12 alinéas l’article 185 actuel. Un nouvel article (189.1) précisera aussi davantage les interventions en mode d’énergie. Notons pour terminer que plusieurs points sont encore à revoir dans cette future réglementation. Que vous soyez en règle ou non avec les normes des six dernières années, cette question et ses différentes facettes continueront de demander une attention particulière de la part de tous les gestionnaires de bâtiments. 10

— Automne 2011


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page11

Vingt-sept ans de MISE EN VALEUR du SAVOIR-FAIRE et des MEILLEURES

PRATIQUES

de l’industrie de la construction et du bâtiment Par Yves Tessier

ontech organise en effet chaque année des expositions sur l’enveloppe du bâtiment à Montréal et à Québec, qui regroupent 475 exposants et 5 000 visiteurs de l’industrie. Elle présente aussi, en alternance tous les deux ou trois ans, six expositions régionales.

C

Rencontré à Montréal dans le cadre du récent Événement bâtiment, le président de Contech, Yves Forté, explique sa vision du rôle joué par son entreprise au sein de l’industrie. « Notre mission consiste à enrichir l’expertise et le réseau de contacts des professionnels du bâtiment. »

PHOTO : MAINTENANCE PAR ALAIN LAMBERT

SI VOUS ŒUVREZ DANS L’INDUSTRIE DU BÂTIMENT, LE NOM DE CONTECH VOUS EST PROBABLEMENT FAMILIER. IL Y A MÊME DE FORTES CHANCES POUR QUE VOUS AYEZ DÉJÀ VISITÉ UNE DES EXPOSITIONS OU ASSISTÉ À L’UNE DES FORMATIONS OFFERTES PAR CETTE ENTREPRISE QUI ÉVOLUE DANS LE PAYSAGE QUÉBÉCOIS DE L’INDUSTRIE DU BÂTIMENT DEPUIS PLUS DE 27 ANS.

Yves Forté Président de Contech Automne 2011 —

11


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page12

CONTECH

« Avec les expositions, nous offrons à l’industrie des occasions, de plus en plus rares de nos jours, de rencontres face à face. De plus, les conférences et les activités que nous organisons avec l’OAQ, le CBDCa, le Conseil de l’enveloppe du bâtiment, des organismes comme cecobois, l’AMCQ et tous nos partenaires de l’industrie représentent autant d’opportunités de mise à niveau des connaissances et des compétences. C’est la raison pour laquelle les principaux ordres professionnels et associations (architectes, ingénieurs, technologues, designers, etc.) reconnaissent ce type d’activités à titre de formation libre ou dirigée. Et nous nous faisons un devoir de retourner une attestation de participation à tous ceux qui visitent l’exposition ou assistent à une conférence et qui nous en font la demande. » Les Trophées Innovation et Développement durable, présentés par Contech depuis 23 ans, visent pour leur part à donner un coup de pouce aux entreprises québécoises qui investissent et innovent pour faire avancer l’industrie.

«

Depuis le lancement de nos cours techniques et de gestion, en 2004, plus de 6 000 gestionnaires de bâtiment, architectes, ingénieurs, technologues et constructeurs ont participé à l’une ou l’autre des quelque 200 formations que nous proposons chaque année.

»

– Yves Forté

« Les Trophées sont gérés par un organisme à but non lucratif que nous gardons ouvert à cette seule fin. Nous avons été tentés à maintes reprises de laisser tomber le concours, devant le travail que cela représente chaque année et notre difficulté grandissante à obtenir l’appui de nos gouvernements, mais nous continuons à croire qu’il est important d’encourager l’initiative et les investissements de nos entreprises. » Enfin, avec son volet Formation bâtiment, Contech contribue aussi à développer les compétences et les connaissances des acteurs du bâtiment. « Depuis le lancement de nos cours techniques et de gestion, en 2004, plus de 6 000 gestionnaires de bâtiment, architectes, ingénieurs, technologues et constructeurs ont participé à l’une ou l’autre des quelque 200 formations que nous proposons chaque année. « D’autres organisations comme le CIPE, les ordres professionnels et les associations de constructeurs offrent des formations à leurs membres. La principale différence entre ces dernières et les nôtres réside dans le fait que nous développons des contenus qui s’adressent à l’ensemble de l’industrie. 12

— Automne 2011

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR JUANMONINO

« Nos cours sont aussi pertinents pour un ingénieur, un architecte ou un entrepreneur qu’ils le sont pour le généraliste qu’est souvent le gestionnaire de bâtiment. Et comme nous vivons dans une industrie de projets, les formations sont données en mode pratique afin que les gestionnaires puissent appliquer ce qu’ils apprennent dès leur retour au bureau. « Pour animer les formations, nous faisons appel à une cinquantaine d’experts reconnus dans leur domaine respectif, mais à l’interne, notre équipe demeure modeste, une vingtaine de personnes seulement. En 2007, j’ai choisi d’engager une directrice générale, Johanne Rouleau, qui connaît bien l’industrie pour avoir été rédactrice en chef et éditrice des publications spécialisées en construction de Transcontinental (Constructo, Bâtiment, etc.) durant vingt ans. Mon objectif était de me dégager de la gestion du personnel et des opérations, et je m’en félicite. Cela nous a permis de prendre un nouvel essor. J’ai davantage de temps et d’énergie à consacrer au développement de partenariats et de nouveaux produits. » Cela fait maintenant dix ans qu’Yves Forté consacre toute son énergie à Contech. Auparavant, il était trop pris par ses autres fonctions pour s’y dédier à temps plein. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir en arrière. Diplômé en génie civil de la première cohorte du cours coopératif de la Faculté des sciences appliquées de l’Université de Sherbrooke, en 1971, Yves Forté entreprend sa carrière d’ingénieur après avoir effectué les stages requis par son programme d’études au Canadien National, au ministère de la Voirie et chez Janin Construction. Il obtient son premier emploi comme ingénieur résidant pour le Laboratoire de béton ltée, où


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page13

il travaille sur divers projets d’asphaltage de routes en Abitibi et à Montréal (l’autoroute Est-Ouest, aujourd’hui l’autoroute Ville-Marie). Il est approché en 1974 par la firme d’ingénieursconseils Lalande, Tétreault et Associés. Il deviendra actionnaire en 1978. S’ensuit alors une carrière de vingt ans, où il cumulera à la fois la présidence d’entreprises de construction et la gestion de projets comme ingénieur-conseil. Le siège social de McDonald's, l’usine Pratt & Whitney et l’usine de produits de trains d’atterrissage Héroux, à Longueuil, sont quelques-uns des projets auxquels il a collaboré. Avec la société d’experts-conseils Municor, il participera au projet du boulevard Lafayette à Longueuil, à la rénovation de l’arrondissement historique de La Prairie, à plusieurs projets de développement à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, ainsi qu’à la construction de l’usine d’épuration de Saint-Isidore. Ces diverses responsabilités l’amènent à participer à plusieurs comités. Il sera entre autres membre du c.a. et de l’exécutif de l’Association de la construction de Montréal et du Québec. Il sera d’ailleurs un des membres fondateurs de l’Association de la construction du Québec, au moment de la fusion de l’AMCQ avec la Fédération de la construction du Québec (FCQ), en 1989. En 1982, il adhère à Devis Construction Canada — section de Montréal —, et en 1984, il en devient président. Sous son impulsion, DCC-Montréal connaîtra une forte augmentation du nombre de ses membres (plus de 50 pour cent). Pour aider l’industrie à progresser, les membres de DCC ont besoin de l’aide du gouvernement. Mais nous sommes au début des années 1980 et la ferveur nationaliste est très forte. Le

ministère québécois de l’Industrie de l’époque ne consentira à les aider que s’ils trouvent un moyen de se dissocier de l’organisation canadienne. Les dirigeants de la section de Montréal créeront alors une entité distincte de Devis Construction Canada, Expo-rencontre Contech, dévouée à la mise en valeur des produits québécois. C’est le début des table-tops. Pendant ce temps, Yves Forté poursuit sa carrière. Les constructions du Chenonceau, entreprise qu’il fonde et exploite de 1987 à 1997, seront un temps parmi les plus importantes sur la Rive-Sud de Montréal. En 1995, il devient président de Roy LGL et vice-président de l’ingénierie de SNC-LAVALIN. Durant toutes ces années, un conseil d’administration dirige ExpoRencontre Contech. Mais en 1995, l’OSBL se retrouve aux prises avec des difficultés financières. L’expo-rencontre exige beaucoup d’énergie des bénévoles qui siègent à son conseil d’administration, et il devient difficile de la gérer adéquatement. C’est alors qu’Yves Forté décide de racheter les actifs d’Expo-rencontre Contech pour éponger la dette et qu’il transforme l’exposition en entreprise privée. Il dirigera l’entité à temps partiel durant sept ou huit ans avant de pouvoir y consacrer plus de temps à partir de 2001. En 2006, il quitte définitivement SNC-LAVALIN et investit toute son énergie à développer Contech. Il travaille depuis à assurer la pérennité de l’entreprise en continuant à développer de nouveaux produits qui répondent aux besoins des entreprises et contribuent à faire avancer l’industrie de la construction et du bâtiment.

Automne 2011 —

13


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page14

PHOTO :MAINTENANCE PAR DENIS LEMELIN

ENTREVUE

UNE JOURNÉE DANS LA VIE DE…

BRUNO TURCOTTE S’IL AVAIT EU PEUR DES DÉFIS ET DES GROS PROJETS, BRUNO TURCOTTE NE SE SERAIT PAS JOINT À L’INDUSTRIELLE ALLIANCE À TITRE DE DIRECTEUR ADMINISTRATION – PLACEMENTS IMMOBILIERS POUR LA RÉGION DE QUÉBEC, EN 2009. S’OCCUPER D’UN PORTEFEUILLE IMMOBILIER DE 10 IMMEUBLES DE BUREAUX D’UNE VALEUR DE 180 M$, C’EST EN SOI UNE TÂCHE ÉNORME, QUI DEMANDE RÉFLEXION AVANT DE S’Y ENGAGER. MAIS EN PLUS, POUR ACCEPTER DÈS SON ARRIVÉE LA PRISE EN CHARGE DE LA RÉFECTION COMPLÈTE D’UN IMMEUBLE DE 10 ÉTAGES, IMPLIQUANT LE REMPLACEMENT DE LA DISTRIBUTION MÉCANIQUE, DES PLAFONDS, DE L’ÉCLAIRAGE, DES COUVRE-PLANCHERS ET DE LA PEINTURE — ÉCHÉANCIER DE SIX SEMAINES PAR ÉTAGE INCLUANT LE DÉMÉNAGEMENT DES GENS D’UN ÉTAGE À L’AUTRE —, IL FALLAIT VRAIMENT AVOIR ENVIE DE FONCER. 14

— Automne 2011

Par Serge Beaucher

Il

faut dire que M. Turcotte n’en était pas à ses premières armes. Dans son emploi précédent, il avait mis sur pied une division de gestion immobilière au sein du groupe Kevlar, nouvellement installé à Québec, et comme vice-président avait — en huit ans — contribué à doter l’entreprise d’un parc immobilier de sept immeubles de bureaux (plus de 100 000 m2) et de trois résidences pour personnes âgées dans la région. Sans parler de ses expériences antérieures avec SITQ (gestion de six immeubles) et avec le constructeur Pomerleau. Malgré son titre, le directeur administration – Placements immobiliers ne s’occupe pas de placements pour l’Industrielle Alliance. Au sein des compagnies


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page15

d’assurances, les immeubles font partie du groupe des placements. Il est donc responsable de l’exploitation du parc immobilier de l’entreprise dans la capitale. Ce parc, le deuxième plus important portefeuille privé d’immeubles de bureaux à Québec, comprend huit édifices sur la Grande-Allée — dont le siège social de l’entreprise —, un autre qui loge les bureaux de Revenu Québec rue Marly dans le secteur Sainte-Foy, et un à Trois-Rivières. En tout, près de 170 000 m2 où travaillent près de 6 500 personnes. Deux de ces édifices n’hébergent que des employés de l’Industrielle Alliance; les autres sont occupés par une quarantaine de locataires, des sociétés publiques et privées d’envergure. Bruno Turcotte n’est pas pour autant du genre à pavaner. Plutôt discret, l’air réfléchi, il parle très posément de son métier, de ce qu’il fait tous les jours et des gens avec qui il travaille. Sauf qu’il a l’œil allumé derrière ses lunettes à monture noire. « Pour moi, l’immobilier est une passion », révèle-t-il, sans emportement, mais avec un regard appuyé. Comme pour cette autre passion qu’il nourrit depuis toujours à l’égard du ski alpin, mais dont il ne dira que quelques mots. En 1986-87, il faisait partie de

l’équipe du Rouge et Or de l’Université Laval, qui a remporté le championnat provincial cette année-là. UNE SEMAINE NORMALE Le gestionnaire immobilier de l’Industrielle Alliance n’est pas non plus du genre à se présenter au bureau à 5 h tous les matins pour n’en ressortir qu’à minuit. Une semaine normale de travail, pour lui, c’est autour de 40 heures. Mais bien sûr, il ne lésine pas s’il faut parer à une urgence, même en pleine nuit. « Après tout, un immeuble, c’est vivant et c’est plein de mécanique, dit-il. Il peut arriver des imprévus à tout moment. » Par exemple, cette fois où des travaux sur un équipement ont créé une surpression d’air dans un local, empêchant les portes de fermer, d’où un problème de sécurité qui a nécessité la mise en place de toute une procédure jusqu’à ce que la situation soit corrigée. Ou comme le récent passage de la tempête Irène, qui a privé le siège social d’électricité plus de 24 heures. « Avec nos génératrices, nous avons pu maintenir les deux services les plus importants de l’édifice, la téléphonie pour les appels de la clientèle et la salle informatique, qui dessert tous nos

Automne 2011 —

15


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page16

immeubles de Québec, Montréal et même Toronto. Pendant tout l’avant-midi du lundi, je suis resté sur les lieux pour coordonner, avec la gestionnaire de l’édifice, la bonne marche des mesures à prendre. Dans des situations d’urgence comme cela, il faut être là. » Et c’est vrai aussi pour les dégâts d’eau et les pannes majeures de ventilation : « Quand un équipement ne fonctionne plus, nous devons trouver une solution pour que le locataire puisse continuer ses activités. » Le travail n’est cependant pas qu’urgences. Certes, il faut constamment répondre aux sollicitations de toutes parts, tant sur des questions techniques que légales ou financières, et aussi bien concernant la gestion des immeubles que les activités de construction (réaménagement d’édifices, réparations majeures…), puisque la société possède sa licence de constructeur propriétaire. DES ACTIONS PLANIFIÉES Mais une journée type comprend aussi tout un travail d’actions planifiées, qui nécessitent bien des déplacements et de nombreuses réunions avec beaucoup de monde : rencontres de gestion courante et de coordination de projets, rencontres d’entrepreneurs et de professionnels et, occasionnellement,

Pour prendre le virage vert à 100% dans l’entretien de vos édifices ISO 9001: 2008

ISO 14001: 2004

SERVICE COMPLET D’ENTRETIEN MÉNAGER D’ÉDIFICES 9000, rue de l’Innovation, Anjou (Québec) H1J 2X9 Téléphone : 514 354-6666 Télécopieur : 514 523-7194 www.groupeSMR.com Montréal | Gatineau | Québec | Sherbrooke Trois-Rivières | Valleyfield | Vaudreuil-Dorion

16

— Automne 2011

PHOTO :MAINTENANCE PAR DENIS LEMELIN

ENTREVUE

Bruno Turcotte en bref > Baccalauréat en administration des affaires, > > > > >

spécialisé en immobilier, de l’Université Laval Évaluateur agréé et courtier agréé Début de carrière en 1987 Ancien président du C.A. de la Fondation de L’Auberivière Depuis 2003, administrateur, Boma Québec Skieur et cycliste accompli

rencontres avec les locataires. Tout cela en plus des fonctions administratives quotidiennes. Bruno Turcotte ne s’en plaint pas. Au contraire, pour lui, les relations avec les clients et professionnels externes, c’est capital; et le travail avec son équipe (40 personnes), c’est fondamental. « La gestion immobilière, ce n’est pas du travail à la chaîne, dit-il. On n’a du succès que si ça se réalise en équipe. » D’ailleurs, une partie de ce qu’il aime le plus dans sa profession, c’est le suivi et le coaching des équipes pour atteindre des objectifs. Ce n’est pas pour rien qu’il a mis en place un processus d’amélioration continue dès son arrivée dans l’entreprise. Il s’agit d’impliquer les gens de façon à apporter une valeur ajoutée à chaque action, en identifiant les éléments où il y a un gain possible, soit en efficacité, soit sur le plan financier, ou même dans le service à la clientèle. « Et pour cela, dit-il, il faut une équipe bien informée de l’ensemble des aspects des bâtiments, de l’état des équipements, des travaux à venir en entretien préventif, et qui soit consciente des coûts. » Un autre aspect est fondamental pour le chef de cette équipe : avoir des édifices performants sur le plan écologique. Deux des immeubles de Québec ont déjà reçu une accréditation environnementale Boma Best, et l’objectif est de recevoir deux nouvelles accréditations par année. Les efforts portent sur l’énergie, l’utilisation de l’eau, la récupération, la gestion des déchets et, point non négligeable, l’entretien minutieux de l’extérieur. Après tout, ces édifices — dont l’immeuble art déco du début des années 1950 qu’est le siège social — se trouvent en façade de l’artère la plus prestigieuse de Québec. Et la mission de Bruno Turcotte est que l’Industrielle Alliance puisse en être fière et les garder… longtemps !


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page17

AMIANTE

L’AMIANTE DANS LES BÂTIMENTS :

TRAVAILLEURS SONT ENCORE À RISQUE

LES

Par Alexandre Côté

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR BRASIL2

EN 2010, LA COMMISSION DE LA SANTÉ ET DE LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL (CSST) DÉNOMBRAIT 85 DÉCÈS RELIÉS À L’EXPOSITION À L’AMIANTE, SUR UN TOTAL DE 213 DÉCÈS RELATIFS AU TRAVAIL. VINGT-HUIT D’ENTRE EUX PROVENAIENT DES SECTEURS DE LA CONSTRUCTION ET DE LA RÉNOVATION. S’IL N’EXISTE PAS DE STATISTIQUES SUR LE NOMBRE EXACT DE CES DÉCÈS AYANT COURS DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT, LA MAJORITÉ DES INTERVENANTS S’ENTENDENT POUR DIRE QUE LA PRÉSENCE D’AMIANTE DANS LES IMMEUBLES N’EST PAS ÉTRANGÈRE À CE PHÉNOMÈNE. SI SES FIBRES SONT INHALÉES, L’AMIANTE PEUT S’AVÉRER LA SOURCE DE PLUSIEURS MALADIES, DONT L’AMIANTOSE ET LE CANCER DU POUMON.

Automne 2011 —

17


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page18

AMIANTE

oulignons cependant que la CSST dit prévoir que la tendance du nombre des décès devrait être à la baisse dans les prochaines années. Les restrictions relatives à l’amiante dans les bâtiments ont effectivement été inscrites officiellement à la loi en 1990, et l’amiante peut être dommageable pour la santé jusqu’à 30 ans après l’exposition. Notons aussi, comme le mentionne Me Isabelle Tremblay, membre du groupe de droit commercial, spécialisée en droit de l’environnement chez Borden Ladner Gervais, que « la présence d’amiante dans un bâtiment, dans la mesure où la matière n’est pas friable, où elle ne constitue pas un risque pour la santé, est une situation qui est légale ».

S

Cela dit, la CSST reconnaît qu’il existe un problème réel, car elle admet être en processus de consultation auprès des différents organismes concernés afin de jeter les bases d’une loi plus contraignante. Selon ce que nous en savons, ce nouveau règlement obligerait les gestionnaires de bâtiments à tenir un registre des sites considérés à risque dans leurs édifices. Dans l’état actuel des discussions, le registre demandé dans la nouvelle loi devrait comprendre une analyse de tous les flocages d’avant 1990 et des calorifuges d’avant 1999. Avant même que ces conversations n’aboutissent, plusieurs intervenants nous disent que l’application même de la loi actuelle est défaillante.

L’ÉTAT DE LA RÉGLEMENTATION Ces dernières années, la CSST a également tenté de sensibiliser les employeurs et les travailleurs à la question par l’entremise d’une vidéo diffusée sur son site Internet dans le cadre de son programme Tolérance Zéro. Lorsqu’on demande à Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, porteparole, si la question est prise au sérieux par l’organisme, la réponse est catégorique : « Dès qu’on est conscient qu’il y a présence d’amiante, on applique une politique de tolérance zéro. Si on soupçonne qu’il y a un risque et que les pratiques ne sont pas sécuritaires, on interdit les travaux jusqu’à ce que la situation soit corrigée. » S’il s’agit d’une offense répétée, cet arrêt des travaux peut s’accompagner d’amendes pour le maître d’œuvre.

Me Patrick Trent Membre du groupe de droit du travail Borden Ladner Gervais

Édouard Paya Président Gesfor Poirier Pinchin

Si ces travaux sont réalisés par les employés d’entretien ou qu’il n’est pas défini de façon catégorique et prouvable qu’un entrepreneur externe est le maître d’œuvre, c’est le gestionnaire du bâtiment qui sera considéré comme tel et qui aura la pleine responsabilité des procédures relatives à la question de l’amiante. En 2011, un gestionnaire ne peut absolument plus plaider l’absence de connaissances quant à cette question. « Quiconque soupçonne qu’il y a un risque potentiel, nous dit Me Patrick Trent, membre du groupe de droit du travail chez Borden Ladner Gervais, devrait agir avec diligence et poser les questions pertinentes, faire les vérifications et ne pas laisser la chose au hasard en essayant de l’ignorer. Il est très difficile d’arriver au constat qu’il n’y a pas du tout d’amiante dans un immeuble. »

Sauvez du temps. Prenez des décisions de maintenance et d’approvisionnement en temps réel, où que vous soyez, grâce à la toute nouvelle application mobile d’Interal.

interal.com

18

— Automne 2011


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page19

Le gestionnaire doit donc s’informer en cas de travaux ou en donner le mandat à l’entrepreneur responsable des travaux par la remise des fonctions de maître d’œuvre. Édouard Paya, président de la firme spécialisée Gesfor Poirier Pinchin, abonde en ce sens. « Il arrive qu’un inspecteur de la CSST se présente dans un bâtiment à l’improviste et vérifie les pratiques. Cet inspecteur peut imposer un relevé d’amiante pour s’assurer que les travailleurs sont renseignés, qu’ils sont formés et équipés adéquatement et que le suivi est approprié. Cela même si l’obligation de tenir un registre n’existe pas encore à proprement parler. »

pétente. L’examen d’un bâtiment d’entre 20 000 et 25 000 pieds carrés prendra une journée pour la récolte des échantillons, ainsi qu’entre une et deux semaines pour leur analyse et la rédaction d’un rapport d’intervention. Lorsqu’il est déterminé qu’il y a présence d’amiante sur un ou plusieurs emplacements dans un édifice, et que cette dernière est considérée dangereuse parce que friable, par exemple, il existe trois façons d’agir pour pallier la situation. Dans les deux premiers cas, l’encapsulage et le confinement, on laissera l’amiante en place pour empêcher la poussière de se répandre. Autrement, il

Maxime Veilleux Directeur, Amiante et matières dangereuses Groupe Gesfor Poirier Pinchin

« Lorsqu’on parle de calorifuges, par exemple, nous dit M. Veilleux, il y a tout ce qui est sur la tuyauterie, mais également sur tous les équipements mécaniques, sur les conduits de ventilation. Les flocages, on les retrouve sur les structures d’acier, de béton, dans le but de protéger de la chaleur. On peut en retrouver beaucoup dans les salles mécaniques. Mais, on peut aussi avoir projeté des flocages pour faire des finitions acoustiques ou décoratives. Il y a également le ciment joint sur les murs en gypse, les anciens murs composés d’un crépi cimentaire ou d’un plâtre de Paris. » Toujours selon M. Veilleux, une analyse de contenance d’amiante, pour qu’elle soit bien réalisée, doit être effectuée en suivant la méthode prévue par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail. Elle doit donc être réalisée par une firme spécialisée com-

PHOTO : ASP CONSTRUCTION

Toute personne responsable de la gestion complète d’un bâtiment devrait raisonnablement savoir où elle est le plus susceptible de trouver de l’amiante dans son immeuble. Selon Maxime Veilleux, directeur, Amiante et matières dangereuses pour Le Groupe Gesfor Poirier Pinchin, elle peut se retrouver pratiquement partout, même si deux matériaux devaient attirer une attention particulière : les flocages et les calorifuges.

est également possible d’enlever l’amiante. Même si de nombreux intervenants nous disent qu’il est préférable d’un point de vue sanitaire — et même parfois financier — d’agir ainsi, beaucoup de gestionnaires décident simplement de la contenir, parce que cette option est moins coûteuse à court terme.

«

La présence d’amiante dans un bâtiment, dans la mesure où la matière n’est pas friable, où elle ne constitue pas un risque pour la santé, est une situation qui est légale.

»

« Encapsuler ne fait que reporter le danger, avertit Marc Côté, conseiller en SST de l’ASP-Construction. Si on retrouve de l’amiante dans un mur, par exemple, il n’y aura aucun problème tant que personne

– Me Isabelle Tremblay

Automne 2011 —

19


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page20

AMIANTE

ne percera dans ce mur, mais tôt ou tard, quelqu’un devra travailler dans la zone à risque. Évidemment, ce sont les gestionnaires qui décident. Enlever l’amiante coûte beaucoup plus cher que l’encapsuler. » En plus d’une inspection régulière, cette approche impliquera un suivi pointu chaque fois que des travaux seront engagés. Édouard Paya, même s’il favorise parfois l’enlèvement, préconise une approche au cas par cas, selon les besoins du gestionnaire. « On ne recommande pas l’enlèvement à proprement parler, mais s’il s’avère nécessaire de procéder à des travaux majeurs, il peut en être question. »

Marc Côté Conseiller en SST ASP-Construction

«

»

L’amiante peut être dommageable pour la santé jusqu’à 30 ans après l’exposition.

– Marc Côté

À LA MESURE DE VOS ATTENTES EN GESTION : DE L’AMIANTE X DES MOISISSURES X DE LA QUALITÉ DE L’AIR X

QUÉBEC X ONTARIO X MARITIMES X MICHIGAN WWW.INSPECSOL.COM

20

— Automne 2011

FAIRE LE CHOIX D’ENCAPSULER OU DE CONFINER Lorsqu’un gestionnaire préconise l’encapsulage ou le confinement, il doit assurer un suivi par l’entremise de trois processus. Il aura premièrement la tâche de transmettre l’information tant aux employés d’entretien qu’aux entrepreneurs qui auront à réaliser des projets dans son bâtiment. Il devra deuxièmement s’assurer de la formation de tous les employés ayant à travailler dans une zone où on retrouvera de l’amiante. Aussi, à moins que l’entrepreneur qu’il engage ne soit explicitement le maître d’œuvre des travaux, il devra s’assurer de la bonne analyse du site et du suivi adéquat des méthodes de sécurité. Relativement au Code de sécurité pour les travaux de construction, il est obligatoire de s’assurer que « toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la sécurité du public et des travailleurs ». Pour Maxime Veilleux, dans le cas de l’amiante, cela implique que le gestionnaire fasse toutes les analyses pour savoir s’il y a un risque, qu’il soit faible, modéré ou élevé. Dans chacun des cas, les employés devront utiliser les procédures appropriées. « Ce qui est obligatoire, nous dit-il, c’est de s’assurer que chacun peut travailler avec des méthodes sécuritaires pour lui et son environnement, que les matériaux, dans leur état immédiat, n’affectent pas la qualité de l’air et que les usagers du bâtiment ne sont pas affectés. » Louis-Pierre DucharmeTremblay, de la CSST, va encore plus loin. Selon lui, si un inspecteur se présente sur un chantier et qu’il constate qu’on ne peut prouver l’absence d’amiante ou que toute l’information n’a pas été transmise aux ouvriers, il arrêtera les travaux sur-lechamp, jusqu’à ce que toute l’information lui soit présentée. S’assurer que les mesures nécessaires sont prises pour garantir la sécurité, c’est également se soumettre à l’obligation de la CSST qui veut que tous les employés qui agissent dans une zone où la présence d’amiante a été déterminée aient suivi une formation appropriée. Cette dernière doit comprendre les huit sujets suivants : les obligations générales de l'employeur ; les effets de l'amiante sur la santé ; les normes applicables et l'échantillonnage à effectuer ; les droits et obligations du travailleur ; les


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page21

moyens et équipements de protection individuels et collectifs ; les tâches à effectuer, ainsi que les équipements ou outils utilisés ; les procédés et pratiques sécuritaires ; les méthodes de prévention et de contrôle. La formation peut être donnée par l’employeur, par une association paritaire pour la santé et la sécurité du travail ou par une entreprise externe, mais le gestionnaire doit pouvoir en présenter le contenu ainsi que la reconnaissance de formation de tous les employés présents à tout inspecteur se présentant sur les lieux. Certaines ASP offrent ces cours à leurs membres, mais les gestionnaires de bâtiments qui désireraient former leurs employés à l’externe doivent faire affaire avec des entreprises privées. Comme il

PHOTO : ASP CONSTRUCTION

¬ HYGIÈNE INDUSTRIELLE ¬ QUALITÉ DE L’AIR ET MOISISSURES ¬ GESTION DE L’AMIANTE ¬ MATIÈRES DANGEREUSES ¬ FORMATIONS SUR MESURE

¬ SCIENCES DU BÂTIMENT ¬ SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAIL ¬ INSPECTION CVCA ¬ ENVIRONNEMENT

La FORCE en GÉNIE-CONSEIL

NOUVEAU

¬ SYSTÈME D’INVENTAIRE DES MATIÈRES DANGEREUSES EN LIGNE La SOLUTION idéale et novatrice qui permet de collecter et de gérer l’information sur les matériaux contenant de l’AMIANTE.

PLUS DE 30 BUREAUX ASSOCIÉS DANS TOUT LE CANADA

www.gesfor.com

514 251-1313 | info@gesfor.com |

Automne 2011 —

21


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page22

AMIANTE

Lors de travaux ponctuels sur un chantier où on remarque la présence d’amiante, en plus de prouver que tous ont reçu une formation adéquate, il faut aussi s’assurer que les mesures relatives au niveau de risque sont appliquées. Mais, avant toute chose, nous dit Me Patrick Trent, il faut définir le maître d’œuvre. « Si l’entrepreneur n’agit pas à titre de maître d’œuvre ou que, sur le chantier, on ne peut identifier de maître d’œuvre de façon précise pour l’ensemble des travaux, ce poste revient au gestionnaire. On peut écrire dans le contrat qu’un entrepreneur est le maître d’œuvre, mais s’il constate une fois sur le chantier qu’il y a des travailleurs sur lesquels il n’a pas contrôle, ça ne fonctionne pas. La tâche peut cependant être divisée par étapes, et ainsi comprendre un maître d’œuvre pour chacune des étapes. » Louis-Pierre Ducharme-Temblay ajoute que si le gestionnaire choisit de remettre la maîtrise de l’œuvre, c’est sa responsabilité de s’assurer que l’entrepreneur est

22

— Automne 2011

habilité à travailler avec la présence d’amiante. L’entrepreneur doit avoir une licence d’entrepreneur spécialisé et avoir souscrit à une assurance pour responsabilité civile qui n’exclut pas les risques relatifs à l’amiante. Il doit également pouvoir démontrer que ses employés ont tous reçu la formation demandée par la CSST. Le maître d’œuvre, qu’il soit le gestionnaire du bâtiment ou un entrepreneur mandaté, doit ensuite s’assurer que le chantier est sécuritaire. Selon Marc Côté, c’est à la poussière qu’il faut être attentif, car c’est elle qui est susceptible de causer des maladies mortelles. La protection des employés comprendra donc plusieurs mesures pour atténuer ce risque. Dans le cas le plus extrême, il faut, selon Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, « calfeutrer la zone au complet et appliquer une pression négative avec un appareil d’aspiration. On arrose également abondamment la zone si les matériaux le permettent, de façon à empêcher les fibres de se retrouver dans l’air, jusqu’à ce que les concentrations soient tellement minimes qu’on ne puisse presque plus les mesurer. Les travailleurs doivent être

ILLUSTRATION : ASP CONSTRUCTION

n’y a pas de certification, c’est au gestionnaire de s’assurer que l’enseignement respecte les huit points déterminés par la CSST.

habillés de la tête aux pieds, avoir un masque qui leur couvre bien le visage et qui répond à la norme CSA Z94-04-93. » En d’autres cas, par contre, il suffira de porter un masque ou un habillement qui couvre tout le corps et dont on pourra disposer après les travaux, ainsi que d’arroser le chantier. Le simple port de cet équipement n’est cependant pas suffisant pour Marc Côté. Il faut également


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page23

PLUSIEURS NE PRENNENT PAS LA QUESTION AU SÉRIEUX Selon la plupart des intervenants à qui nous avons parlé, la mauvaise utilisation du matériel n’est pas le seul problème rencontré dans l’application des normes de protection pour l’amiante. Beaucoup de travailleurs, d’entrepreneurs et de gestionnaires négligeraient certains aspects de sécurité dans ce dossier. La loi qui devrait voir le jour autour de 2013 devrait être un rempart supplémentaire, mais tous s’entendent dès maintenant pour dire que les principaux intéressés ne sont pas assez conscients de la problématique. Notons tout de même que, de l’avis même de Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, la très grande majorité des gestionnaires collaboraient avec la CSST quant aux questions d’ouverture de chantiers et de formation. Le problème ne se situe pas sur ce plan, nous dit Édouard Paya, mais découlerait plutôt du manque de connaissances sur la question. « Il y en a qui voient un de leurs chantiers arrêté par la CSST et qui réalisent alors seulement qu’ils ont de l’amiante partout dans leur édifice. Je suis également certain que plusieurs n’ont aucune idée qu’il y a de l’amiante dans leur bâtiment. Beaucoup de gens pensent encore que l’amiante se retrouve uniquement sur l’isolant mécanique et dans le flocage. » Marc Côté croit pour sa part qu’il s’agit d’une méconnaissance calculée. Témoin de situations où le gestionnaire du bâtiment et l’entrepreneur se lançaient la balle, il croit que certains tentent parfois de se soustraire à leurs responsabilités.

PHOTO : ASP CONSTRUCTION

qu’il soit porté convenablement. « Prenons l’exemple du masque. En principe, le test d’ajustement est obligatoire, mais les gens mettent parfois des masques sans les ajuster. Le facteur de protection devient donc nul. » Le maître d’œuvre doit donc aussi s’assurer que les employés utilisent le matériel de protection d’une façon adéquate.

«

Les travailleurs doivent être habillés de la tête aux pieds, avoir un masque qui leur couvre bien le visage et qui répond à la norme CSA Z94-04-93.

»

- Louis-Pierre Ducharme-Tremblay–

Pour Me Patrick Trent, la question est plus complexe lorsqu’on parle de responsabilité. La maîtrise d’œuvre ne serait pas simple à définir. Elle dépendrait à la fois du contrat signé entre les parties et de la situation sur le chantier. Par contre, qu’il ait ou non la maîtrise du chantier, le gestionnaire ne pourrait en aucun cas se soustraire complètement à certaines de ses responsabilités. « Le gestionnaire de l’immeuble a quand même un rôle à jouer pour limiter les chances qu’il y ait quelque réclamation que ce soit pour des questions reliées à l’amiante ou des dépassements de coût parce que ce n’avait pas été prévu dès le début. N’importe quel gestionnaire qui agit avec diligence et prudence doit s’assurer que dans le contrat, il sera précisé que l’entrepreneur général s’est penché sur la question de la présence potentielle d’amiante. Évidemment, si le

gestionnaire sait qu’il y a de l’amiante dans certaines parties de l’immeuble, il devrait le lui dire. » Qu’il l’inscrive au contrat des entrepreneurs qui œuvrent chez lui ou qu’il fasse faire les études par lui-même, le gestionnaire ne peut ignorer la présence d’amiante lors de travaux d’entretien ou de réfection. Mais la longue période qui peut s’écouler entre l’exposition et le moment où la maladie sévit, nous dit Marc Côté, fait en sorte que même les ouvriers ne se sentent pas interpellés par la question. « Les travailleurs qui vont inhaler de l’amiante vont bien se sentir le lendemain. Le lien est donc difficile à faire. Normalement, les gens devraient aller passer un test dès que ça fait 15 ans qu’ils sont en contact avec des milieux à risque, mais la plupart n’y vont pas. Probablement que Automne 2011 —

23


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page24

AMIANTE

bien des gens sont morts du cancer du poumon sans que la famille s’interroge sur le lien de causalité. » Louis-Pierre Ducharme-Tremblay abonde en ce sens. « Ce qui nous inquiète le plus par rapport à ce problème, c’est la méconnaissance des gens qui sont le plus à risque, soit les plombiers, les carreleurs, les couvreurs et les maçons. Ne connaissant pas les dangers, ils peuvent ne pas prendre les mesures adéquates en voulant gagner du temps. » La nouvelle loi, si elle voit le jour, obligera les gestionnaires à faire tous les relevés dans leurs immeubles. Les ouvriers n’auraient alors aucune raison de ne pas être avisés de la présence d’amiante sur un chantier. Pour Édouard Paya, nul besoin d’attendre une nouvelle loi. « La Loi sur la santé et la sécurité du travail fait en sorte que les employeurs devraient faire les relevés, mais ce n’est pas mis en application. L’article 2.4.2 du Code de sécurité pour les travaux de construction mentionne que l'employeur doit s'assurer que tout travailleur est prévenu des risques propres à son travail. Comme l’amiante représente un risque, elle devrait être incluse au règlement.

GICLEURS ALERTE INC. R.B.Q. # 2432-6894-04

Protection incendie

Réparations • Installations • Inspections Extincteurs portatifs • Systèmes cuisine • Alarmes incendie

SERVICE 24 HEURES 450 692-9098 1250, rue Cascades, Châteauguay (Québec) J6J 4Z2

24

— Automne 2011

Les employés d’entretien devraient être avisés au quotidien avant d’aller faire une intervention. » Cette application plus restrictive pourrait très bien être le rempart contre le manque de préoccupation de plusieurs. Malgré tout, il semble que beaucoup continuent à ne pas se sentir réellement concernés. Nombre de gens ne seraient pas encore formés adéquatement ou ne le seraient pas du tout. Aussi, Marc Côté prétend que rares sont les chantiers qui sont 100 % sécuritaires.

«

Dans la mesure où l’employé a été exposé à l’amiante durant son passage sous la responsabilité d’un maître d’œuvre, ce dernier va devoir accepter une certaine charge.

»

e

- M Patrick Trent

Tous s’entendent pourtant pour dire qu’en 2011, le gestionnaire ne peut nier sa responsabilité face à tous les employés qui travaillent dans son bâtiment lorsqu’il est question d’amiante. Cela pourrait même avoir des implications futures, nous dit Me Trent. « Dans la mesure où l’employé a été exposé à l’amiante durant son passage sous la responsabilité d’un maître d’œuvre, ce dernier pourrait devoir accepter une certaine charge. » Si on se fie aux autres cas de maladie professionnelle, s’il advenait qu’un ouvrier contracte une maladie reliée à l’amiante, la CSST ferait vraisemblablement un partage entre les différents employeurs chez qui la personne a travaillé près des sources de risque. Ce serait alors au gestionnaire de démontrer que les mesures adéquates ont été prises sur ses chantiers s’il ne veut pas avoir à débourser l’indemnité. Qu’il soit pris sur le fait ou non, nul n’est donc à l’abri. Nous terminerons en soulignant que de l’avis de Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, la très grande majorité des gestionnaires collaborent activement avec la CSST. Même son de cloche de la part du Groupe Gesfor, pour qui beaucoup de gestionnaires sont conscients de la question et œuvrent à régler le problème. À preuve, l’été dernier, le Conseil du patronat du Québec participait aux discussions sur la loi à venir. Plusieurs édifices d’importance du centre-ville de Montréal contiennent d’ailleurs de l’amiante, mais sa présence est habituellement connue et les mesures adéquates sont prises pour réduire le risque. Dans ces circonstances optimales, le danger pour les usagers et pour les travailleurs devient alors nul. Le meilleur des remparts est donc que tous soient avisés de la présence du minéral et qu’ils soient bien formés, bien équipés et supervisés par un gestionnaire avisé.


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page25


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:16 Page26

D

CHANGEMENT DE GARDE CHANGEMENT DE CAP Dossier par Marie Gagnon

L’ENTRÉE EN SCÈNE DE LA NOUVELLE GÉNÉRATION MARQUE UN TOURNANT DANS LA TRAJECTOIRE DE L’ENTREPRISE FAMILIALE. REGARD SUR UN VIRAGE RÉUSSI.

26

— Automne 2011

La

transmission des pouvoirs au sein d’une entreprise familiale n’est pas une mince affaire. La première succession est une étape particulièrement cruciale, puisque qu’elle déterminera si l’organisation survivra au changement de direction. De plus, la relation étroite entre la famille et l’entreprise fait de la succession une étape importante.

F Jo Je F


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page27

SUIVIS DE CHANTIERS

Au sein de Toitures Hogue, le passage du flambeau s’est fait de façon graduelle et en douceur. À la demande même de son père Réal, Jocelyn Hogue, le vice-président actuel de l’entreprise, en a gravi un à un les échelons. « Après mon cours en techniques administratives, j’ai passé huit ans sur les chantiers afin de me familiariser avec chacun des rouages du métier, relate-t-il. J’ai été tour à tour apprenti, couvreur, contremaître, estimateur, chef estimateur, avant d’accéder à un poste décisionnel. »

De gauche à droite :

Francis Richer, v.-p. Services Toitures Hogue Jocelyn Hogue, v.-p. directeur général Jean-Pierre Robert, chef estimateur François Veilleux, directeur de projet

«

Après mon cours en techniques administratives, j’ai passé huit ans sur les chantiers afin de me familiariser avec chacun des rouages du métier.

»

– Jocelyn Hogue

PHOTO : MAINTENANCE PAR DENIS BERNIER

Jocelyn Hogue partage depuis à peine six ans la barre de Toitures Hogue avec sa sœur Lynda, qui veille aux finances. En plus de se concentrer sur les activités quotidiennes de cette entreprise qui fait sa marque depuis bientôt 40 ans dans la construction, la réfection et l’entretien de toits plats, Jocelyn Hogue réfléchit sur des stratégies qui en assureront la croissance à long terme. STRUCTURER LE SERVICE Un de ses premiers gestes en ce sens aura été de donner au volet service et entretien un statut juridique indépendant. « On développait beaucoup ce marché depuis quelques années et la demande était toujours plus forte de la part des propriétaires et des gestionnaires immobiliers, dit-il. Pour répondre aux besoins de nos clients, on envoyait nos hommes de chantier. Ça devenait non seulement plus difficile à gérer, mais c’était aussi de plus en plus compliqué d’assurer un suivi adéquat des projets. » Services Toitures Hogue venait de naître. C’était en 2006. La nouvelle division comptait alors deux équipes, deux camions, un répartiteur et un gestionnaire. Cinq ans plus tard, elle comprend une flotte de dix camions de service, vingt couvreurs d’expérience, quatre employés administratifs, dont un répartiteur, ainsi qu’un administrateur chevronné, Francis Richer. « On a organisé nos équipes de manière à répondre aux urgences 24 heures par jour, sept jours par semaine, dit ce dernier, vice-président de

l’entreprise. Parce qu’un toit qui coule, ça ne peut pas attendre. » Ainsi, le répartiteur s’occupe de la coordination des activités, qu’il s’agisse d’un entretien planifié ou ponctuel. « On ne se contente pas d’apporter des correctifs, on est aussi très proactif, mentionne Francis Richer. Certains problèmes peuvent échapper à un œil non exercé. À la longue, les déficiences cachées peuvent causer des dommages importants à un bâtiment. On va donc plus loin dans notre approche en faisant des recommandations au client afin de prévenir des détériorations coûteuses. On l’accompagne dans la planification des travaux et leur budgétisation. En bout de ligne, on lui fait économiser des sous. » Il ajoute qu’un gestionnaire qui investit dans un entretien régulier et qui corrige les problèmes à mesure qu’ils surgissent voit les risques d’infiltration d’eau diminuer de 90 %. C’est le cas, par exemple, de Place Rosemère, un centre commercial situé sur la rive nord de Montréal et dont la couverture, composée en majeure partie d’une membrane bitumineuse multicouche, compte une vingtaine d’années de service. Son gestionnaire confie l’inspection annuelle des éléments de la toiture à un consultant, qui lui remet un rapport détaillé des faiblesses relevées. « On reprend chacun des points indiqués dans le rapport, selon un ordre de priorité, indique Francis Richer. Certains problèmes demandent une action rapide, comme la réfection des couches détériorées. D’autres interventions sont effectuées à des fins préventives, tel le remplacement des drains, dont l’usure peut éventuellement causer de sérieux dégâts à l’intérieur d’un édifice. Mais lorsqu’il y a une fuite ou tout autre problème urgent, il n’est pas question de faire attendre le client, on répond aussitôt. C’est d’ailleurs pour cette raison que Place Rosemère nous fait confiance depuis quatre ans déjà. »

Automne 2011 —

27


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page28


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page29

SUIVIS DE CHANTIERS

PHOTOS DU DOSSIER : TOITURES HOGUE

RÉFECTION DE COUVERTURES AVEC Toitures Hogue À PREMIÈRE VUE, LA RÉFECTION D’UNE TOITURE PEUT SEMBLER BANALE AUX YEUX DU PROFANE. IL EN VA AUTREMENT POUR LE COUVREUR, QUI DOIT COMPOSER AVEC UNE MULTITUDE DE CONTRAINTES. GESTION DE CHANTIER EN MILIEU FORTEMENT URBANISÉ, HAUTE VOLTIGE AU BIODÔME DE MONTRÉAL ET COURSE D’OBSTACLES CHEZ WINPAK, VOILÀ AUTANT D’EXEMPLES QUI ILLUSTRENT LES DIFFICULTÉS AUXQUELLES DOIT S’ADAPTER L’ENTREPRISE BLAINVILLOISE POUR RELEVER AVEC BRIO LES MANDATS QUI LUI SONT CONFIÉS.

Automne 2011 —

29


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page30

GÉRER UN CHANTIER EN MILIEU URBAIN LA RÉFECTION DE LA COUVERTURE D’UN APPENTIS MÉCANIQUE EN PLEIN CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL DONNE LIEU À UN VÉRITABLE CASSE-TÊTE LOGISTIQUE.

30

— Automne 2011

Au

printemps 2011, le Groupe Redbourne, un important gestionnaire immobilier, décide de mettre à niveau les installations mécaniques du 1801 McGill College, un immeuble commercial de 12 étages situé à l’angle du boulevard De Maisonneuve. Pour ce faire, il doit remplacer un transformateur installé sur le toit du bâtiment, à l’intérieur d’un appentis. Ce projet est confié à une firme spécialisée en électricité. Mais pour retirer l’imposant équipement et en installer un nouveau, plus perfor-

mant, il faut d’abord y avoir accès. En d’autres mots, une partie du toit de l’appentis doit être déconstruite. « Pour réaliser ce mandat, on a dû ouvrir la toiture et démanteler une partie du platelage d’acier qui en constitue la structure, résume François Veilleux, directeur de projet pour Toitures Hogue. On a ensuite renforcé la structure d’acier et construit des murets au pourtour de l’ouverture, pour ensuite la recouvrir d’un couvercle amovible et,


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page31

SUIVIS DE CHANTIERS

surtout, étanche. Le remplacement du transformateur avait été planifié pour la semaine suivante et il fallait à tout prix éviter que de l’eau s’infiltre à l’intérieur de l’appentis, ce qui aurait pu endommager les installations électriques. » C’était en mai dernier. Comme prévu, le transformateur a été remplacé selon l’échéancier établi et en une seule journée. Sous les instructions de l’équipe de Toitures Hogue, une grue de 165 tonnes a retiré le couvercle temporaire; l’entrepreneur en électricité a ensuite procédé au remplacement du transformateur, puis le couvercle a été remis en place. Voilà pour la première phase. La seconde phase, qui prévoyait la réfection complète de la couverture de l’appentis, a toutefois été reportée… en octobre. « La toiture de l’appentis fait environ 8 000 pieds carrés et n’était plus en très bonne condition, rapporte François Veilleux. Le consultant en toiture mandaté par Redbourne a donc suggéré de la

refaire au complet. Sauf que pour procéder, on avait encore besoin d’une grue. Pas seulement pour retirer le fameux couvercle, mais aussi afin de monter nos équipements et nos matériaux. Pour compliquer les choses, la Ville ne nous permettait pas d’installer notre grue sur De Maisonneuve. »

«

Pour réaliser ce mandat, on a dû ouvrir la toiture et démanteler une partie du platelage d’acier qui en constitue la structure.

»

– François Veilleux

Les Toitures Hogue ont choisi de miser sur la prévention et visent ainsi l’excellence en SANTÉ et SÉCURITÉ du TRAVAIL

Prévention en milieu de travail Gestion des dossiers d’accidents Consultation professionnelle et légale en Santé et Sécurité du travail Formations spécialisées

1 888 307-8394 info@gestess.qc.ca

Mutuelles de prévention

www.gestess.qc.ca

Automne 2011 —

31


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page32

DÉGAGER LES EMBÛCHES L’équipe de Toitures Hogue n’avait pas d’autre choix que d’installer l’engin sur McGill College, une voie particulièrement achalandée du centre-ville. Comme il lui fallait fermer une portion de la rue, on décida d’effectuer les travaux la fin de semaine, pour ne pas trop nuire à la circulation dans ce secteur névralgique. Mais c’était sans compter sur l’opposition des commerçants qui y tiennent boutique et qui ont vu les choses d’un tout autre œil. Les samedis et dimanches sont en effet des journées très lucratives, surtout pendant la belle saison. « Devant le tollé de protestations que la mobilisation du chantier a suscité, on a dû plier bagage, relate le gestionnaire. On a décidé de reporter les travaux à l’automne, une période plus calme sur le plan commercial. Mais encore là, il fallait bien planifier nos travaux tout en tenant compte des conditions météo. On devait choisir un moment où il ne ferait pas

www.gbcotton.com

8670, 8e Avenue Montréal (Québec) H1Z 2W4 Téléphone : 514 276-9657 Télécopieur : 514 276-9314 gbcotton@gbcotton.com

32

— Automne 2011

trop beau, pour ne pas nuire aux activités marchandes, ni trop mauvais, pour pouvoir retirer l’installation temporaire, refaire le pontage et remplacer la membrane. » En plus de la location d’une grue, François Veilleux devait obtenir un permis d’entrave auprès des autorités municipales, prévoir la présence de deux signaleurs pour gérer la circulation de façon sécuritaire aux abords du chantier, sans oublier les équipements de sécurité, comme les glissières et les panneaux de signalisation temporaires. Les travaux se sont finalement déroulés en octobre sur cinq jours, du samedi au mercredi. « Les activités qui nécessitaient la présence de la grue, comme l’enlèvement du couvercle, le montage du matériel et des matériaux, ont été réalisées en fin de semaine. Pour ce qui est des opérations de ferblanterie et de pose de la membrane, on les a faites en début de semaine. Ce projet a demandé une planification de tous les instants », dit-il en conclusion.


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page33

«

On devait choisir un moment où il ne ferait pas trop beau, pour ne pas nuire aux activités marchandes, ni trop mauvais, pour pouvoir retirer l’installation temporaire, refaire le pontage et remplacer la membrane.

»

– François Veilleux

VOUS RÉALISEZ UN PROJET LEED ? Visitez notre site Web afin de découvrir la nouvelle section LEED. Cet outil unique et novateur est mis à votre disposition afin de faciliter vos choix de matériaux lors de la conception de constructions écoresponsables destinées à être certifiées LEED.

1.877.MAMMOUTH

www.soprema.ca/leed

Automne 2011 —

33


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page34

TITRE

HAUTE VOLTIGE AU BIODÔME DE MONTRÉAL EN SOI, L’IMPERMÉABILISATION D’UNE TOITURE EN VOÛTE N’EST PAS UNE CHOSE FACILE. LORSQUE, DE SURCROÎT, LES COUVREURS UTILISENT UN PROCÉDÉ JUSQU’ICI INCONNU, LE NIVEAU DE DIFFICULTÉ GRIMPE D’UN CRAN.

C

onstruit à l’origine pour accueillir des courses cyclistes à l’occasion des Jeux olympiques de 1976, le Biodôme est aujourd’hui un véritable jardin vivant de 12 000 mètres carrés dont l’architecture futuriste est supportée par de larges poutres de béton. Sous sa structure cintrée se cachent une zone polaire, une forêt tropicale, une forêt boréale ainsi qu’une réplique de l’estuaire du Saint-Laurent. Ces habitats fragiles vivent au rythme des jours grâce aux multiples ouvertures qui percent le toit. En 2009, la Ville de Montréal entreprend de remplacer ces lanterneaux faits de plexiglas translucide. Au nombre de 57, ils commencent à montrer des signes avancés d’usure. Et pour cause. Ils sont en place depuis la construction du Biodôme.

34

— Automne 2011


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page35

SUIVIS DE CHANTIERS

Il en va de même de la structure de béton qui ferme le bâtiment, où de fines fissures laissent libre passage à l’eau, qui s’infiltre insidieusement depuis des années à l’intérieur des murs. « Tous ces écosystèmes sont extrêmement sensibles, entre autres à la lumière, qui doit être savamment dosée pour permettre la photosynthèse, souligne Stéphane Séguin, chargé de projet chez Toitures Hogue. Les lanterneaux d’origine étaient désuets et de la condensation se formait à leur surface, ce qui créait un effet de serre à l’intérieur du bâtiment. La Ville de Montréal a choisi de remplacer le plexiglas par du Lexan, un matériau fait de polycarbonate transparent qui filtre les rayons ultraviolets et permet d’équilibrer l’apport lumineux. » Compte tenu des contraintes budgétaires de la Ville, mais aussi de la vulnérabilité des habitats qu’abrite le Biodôme, le chantier est alors subdivisé en trois étapes qui seront réalisées en 2009, 2010 et 2012.

Chaque phase vise la réfection d’environ un tiers des lanterneaux et comprend le remplacement du cadre d’acier dans lequel s’insèrent les puits de lumière, l’installation de la plaque de polycarbonate et la mise en place des éléments de finition en aluminium. Ces travaux sont confiés à un entrepreneur général. « Nous, nous étions mandatés par cet entrepreneur général pour imperméabiliser la structure de béton au pourtour des lanterneaux à mesure que ceux-ci étaient remplacés, précise Stéphane Séguin. Sur le plan de la coordination, c’était assez complexe : pour remplacer les puits de lumière, le sous-traitant devait procéder de l’intérieur, à partir d’une plateforme construite à cet effet. Cette installation temporaire ne pouvait pas rester en place très longtemps, car elle privait de lumière les végétaux qui se trouvaient en dessous, ce qui pouvait provoquer la chute de leurs feuilles. Il fallait donc que nos couvreurs soient disponibles en tout temps. »

FAIRE VITE ET BIEN Être disponible en tout temps, c’est une chose. Travailler rapidement avec un produit d’étanchéité innovateur, c’en est une autre. Les ouvriers de Toitures Hogue ont donc utilisé une membrane liquide pour imperméabiliser la structure de béton tel que spécifié par les professionnels. Ce produit novateur a été retenu notamment en raison de la pente du toit, qui joue autour de 30 degrés d’inclinaison, mais aussi parce qu’il est impossible de travailler avec des membranes conventionnelles. « Les premiers jours, un représentant du fabricant était sur place pour enseigner à nos hommes comment utiliser le produit de façon optimale et sans dégâts, relate le chargé de projet. Cette membrane liquide est en fait aussi visqueuse que de la tartinade à l’érable et elle a tendance à s’étirer en filaments sous l’effet du vent. Il faut donc bien doser la quantité prélevée par le pinceau et l’appliquer rapidement, car si des filaments se déposent sur le Lexan, ils ne

Automne 2011 —

35


PHOTO : MICROSOFT CORPORATION

dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page36

se décollent plus et il faut remplacer de nouveau les lanterneaux. C’est un travail qui demande beaucoup de minutie et une très grande dextérité. »

a conclu que la méthode idéale était d’appliquer deux minces films de la couche de base et de deux à trois fines couches du produit de finition. »

Mais encore fallait-il déterminer la quantité de produit nécessaire pour imperméabiliser la surface de béton. « On a procédé un peu par essais et erreurs, mentionne Stéphane Séguin. On s’est aperçu qu’en appliquant une couche trop épaisse, le produit avait tendance à couler. On a donc rectifié le tir et ajusté notre approche en y allant par couches minces. Finalement, on

Il ajoute que l’application annuelle d’une couche de finition est nécessaire pour prévenir la détérioration de la membrane par les rayons solaires ultraviolets. « Cette étape préventive, c’est l’affaire des cimentiers-applicateurs, dit-il. Nous, on intervient seulement à l’étape initiale d’imperméabilisation. »

POIDS LOURD TOURISME CAMIONNETTE

450 438-1030 820, boul. des Laurentides Saint-Jérôme (Québec) J7Z 4M8

36

— Automne 2011

450 438-3730 1 800 461-3730


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page37

SUIVIS DE CHANTIERS

COURSE D’OBSTACLES CHEZ

WINPAK BIEN QUE LE TOIT PLAT SOIT LA NORME DANS LE BÂTIMENT COMMERCIAL, IL EST RAREMENT TOUT À FAIT PLAT. IL EST MÊME SOUVENT SEMÉ D’EMBÛCHES.

Automne 2011 —

37


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page38

SUIVIS DE CHANTIERS

La

Manitobaine Winpak exploite à Vaudreuil une usine de fabrication d’emballages destinés à l’industrie agroalimentaire. En avril dernier, elle confie à Toitures Hogue la réfection de six bassins de drainage, soit 31 000 pieds carrés de couverture sur une superficie totale de 49 325 000 pieds carrés. À première vue, le chantier semble d’une simplicité enfantine. À la suite d’une inspection par thermographie, le consultant en toiture de Winpak a tout simplement recommandé la réfection partielle de la couverture. La membrane multicouche en place sera remplacée par une couverture bicouche élastomère. « Jusque-là, pas de problème, mentionne Jean-Pierre Robert, chef estimateur de Toitures Hogue. Sauf que l’entreprise fabrique des emballages destinés au secteur de l’alimentation. Toute intervention sur le bâtiment nécessite des précautions pour éviter la contamination des lieux par la poussière ou tout autre polluant. Parce que la production, elle n’arrête pas. » Pour compliquer un peu plus la donne, la toiture de l’usine de Vaudreuil est jalonnée d’équipements de toute sorte : évacuateurs, génératrices, conduites de chauffage et de réfrigération. Bien

38

— Automne 2011

entendu, ceux-ci doivent être maintenus en fonction durant les travaux de réfection. Sans compter que tous ces équipements reposent sur des dormants afin de protéger le système de couverture en place. ENTRAVES À LA TONNE La partie ne s’annonce donc pas facile au moment de remplacer le gravier et le feutre bitumineux par une membrane élastomère. « Pour soulever les équipements en place sans interrompre les activités de l’usine, on a utilisé un portique

«

Toute intervention sur le bâtiment nécessite des précautions pour éviter la contamination des lieux par la poussière ou tout autre polluant. Parce que la production, elle n’arrête pas.

»

– Jean-Pierre Robert


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:17 Page39

Service d’installation et de réparation assuré par nos techniciens spécialisés totalisant plus de 25 ans d’expérience.

GAZ PROPANE

2235, rue Antonio-Héroux Terrebonne (Québec) J6X 4R3

450 477-2120 | 1 877 477-2120 www.gaznrjraymond.ca

Automne 2011 —

39


dossier Toitures Hogue_Layout 1 11-12-01 09:18 Page40

de levage, indique Jean-Pierre Robert. Ce dernier, mis au point par nous, est équipé de deux palans à chaîne d’une capacité de 8 000 livres chacun. » Le portique, mobile, peut être facilement déplacé sur une surface plane. Sauf que chez Winpak, une succession de conduites et de tuyaux, notamment dans les bassins 5, 7 et 10, limite les déplacements de l’engin. « On a dû utiliser un camiongrue pour déménager le portique d’un bassin à un autre et parfois à l’intérieur d’un même bassin, explique l’estimateur en chef. Normalement, un contrat comme celui-là nous aurait demandé une semaine. À cause des différents obstacles présents sur le toit, on a mis 22 jours pour remplacer la couverture des bassins. »

«

On a dû utiliser un camion-grue pour déménager le portique d’un bassin à un autre et parfois à l’intérieur d’un même bassin.

»

– Jean-Pierre Robert

Même si de telles conditions de chantier rendent difficile le travail des couvreurs, Jean-Pierre Robert estime que l’utilisation d’un tel portique à palans se révèle gagnante au bout du compte. « Les ouvriers risquent moins de se blesser ou d’échapper les équipements qui pourraient abîmer le système de couverture, dit-il. De son côté, le client n’est pas obligé d’interrompre la production et évite, de ce fait, des pertes importantes. »

Le spécialiste mondial du transport et levage lourds

PRÊTS À EN FAIRE PLUS. VOTRE PARTENAIRE D’AFFAIRES FIABLES, EFFICACES ET PROFESSIONNELS DEPUIS PLUS DE 45 ANS

LES SERVICES MAXAFFAIRES DE LA BANQUE LAURENTIENNE SONT FIERS D’APPUYER TOITURES HOGUE INC.

ers de collaborer au succès de BRUNO ISABELLE Directeur Principal 1090 Boul Moody, Terrebonne Tél. : 450 471-5334 poste 281

Service de Toitures Hogue Grues Mammoet inc. 12 400, boulevard Industriel Montréal (P.A.T.) (Québec) H1B 5M5 Téléphone : 514 645-4333 Télécopieur : 514 645-5222

www.mammoet.com

40

— Automne 2011


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:22 Page41

LE

SAVIEZ-VOUS RÉDUIRE LA CONSOMMATION DES LUMINAIRES DE 70 % La compagnie Électra assemble et distribue un nouveau système de conversion pour luminaire fluorescent avec réflecteurs ajustables qui permettrait de réduire jusqu’à 70 % leur consommation. Le système, appelé RetroLum, peut être installé directement sur le luminaire et ne nécessite aucune re-certification CSA. Disponible au Québec et en Ontario, RetroLum a été spécialement conçu pour la conversion de luminaires T12.

?

NOUVEAU CADRE CHEZ SANIGESCO PLUS Sanigesco Plus inc., cabinet-conseil en gestion de la propreté, annonçait dernièrement la nomination de M. Jacques Leblanc, B.sp. Adm., à titre de conseiller senior. M. Leblanc se joint à une entreprise qui est en affaires depuis plus de 24 ans et qui a réalisé plus de 1 500 mandats. Sa vaste expérience en gestion des opérations des milieux immobiliers et de la santé viendra aider encore davantage la clientèle de Sanigesco Plus à accroître la conformité et la performance des contrats de nettoyage.

LES SERVICES ADAPTÉS TRANSIT AJOUTENT DE L’EXPÉRIENCE Les services adaptés Transit annoncent la nomination de Jean Limoges à titre de directeur des opérations de services. M. Limoges compte plus de 25 ans d’expérience et est spécialiste du nettoyage et de l’entretien des sols. Il a notamment fait sa marque chez Les Laboratoires Choisy.

LE PRIX PINACLE POUR NOVEKO Noveko Filtration s’est vu décerner par l’Association des propriétaires et administrateurs d’immeubles (« Building Owner and Manager Association » ou BOMA) du Canada le prestigieux prix Pinacle innovation dans le cadre du concours national de BOMA Canada 2011. Cet honneur est attribué aux meilleurs de l’industrie de l’immobilier au Canada.

CONTROLNET CÉLÈBRE L’EXPÉRIENCE ET LE RENOUVEAU Controlnet Services d'entretien d'immeubles célébrait récemment les 35 ans de loyaux services de M. Gérald Marquis, vice-président de Controlnet et d’Allen Maintenance. « Nous tenions à souligner ce moment, car M. Marquis est un grand homme, admiré et respecté par tous », a tenu à préciser Mme Cristina Supino, directrice du développement des affaires chez Controlnet. L’entreprise vient également d’annoncer l’arrivée de M. Yannick Loof en tant que conseiller en entretien ménager. « M. Loof amène avec lui plusieurs années d’expérience. Une fantastique addition à l’équipe de Controlnet Services d’entretien », mentionnait alors Mme Supino.

Automne 2011 —

41


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page42

Si vous avez de nouveaux produits susceptibles d’intéresser nos lecteurs, écrivez-nous à info@jacquesboisvert.com

LE STORM RINSE DE WOOD WYANT EST MAINTENANT CERTIFIÉ ECOLOGO

DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION AVEC ZÉRO ÉMISSION

Éliminer les résidus de fondant à glace est maintenant possible avec un produit écologique : le Vert-2-Go Storm Rinse. Ce nettoyant et dissolvant de calcium puissant est certifié EcoLogo. Ce produit peut dissoudre les taches de chlorure de calcium séchées difficiles à enlever sur les surfaces et qui n’ont pas été délogées par les nettoyants neutres. Il peut être utilisé tant sur les tapis que sur les planchers. Son pH plus bas n’abîme pas les finis à plancher.

Solidia Technologies a présenté à Toronto sa plateforme de technologie d'avant-garde permettant de produire des matériaux de construction et d'immeubles de prochaine génération dotés d'impressionnantes propriétés physiques et bénéficiant d'un coût réduit de cycle de vie et d'une empreinte environnementale inférieure. La technologie emploie notamment du CO2 comme réactif, séquestrant ainsi ce gaz à effets de serre au cours du processus de production et créant une nouvelle passerelle vers les matériaux de construction et d'immeubles avec zéro émission de carbone.

LA FENÊTRE ENNOVA DE FABELTA L'entreprise Fabelta a dernièrement présenté à ses architectes, entrepreneurs et designers sa nouvelle fenêtre Ennova. Fabriquée avec deux pellicules à faible émissivité et incluant une unité scellée remplie d’argon, cette fenêtre à haut rendement obtient un RE de 41, atteignant le premier rang d’Energy Star Canada.

G•STAS À L’HONNEUR ! Dernièrement, G•STAS, spécialiste en efficacité énergétique, recevait le Prix PME Or Banque Nationale, qui vise à saluer ceux qui se démarquent par leur apport à la croissance et au mieux-être de la collectivité.

FREE AXEZ : DES FILS SOUS LES PLANCHERS Les planchers Free Axez, un type de plancher surélevé composé de tuiles modulables en acier galvanisé, permettent d'organiser le méli-mélo de fils qui fait dorénavant le quotidien de la plupart des bâtiments. Ce type de plancher ne demande pas de préparer la surface avant la pose. Un tel procédé permet à un seul technicien d'installer 1 000 pieds carrés de plancher en une journée. Comme c'est un système modulable, il s'adapte aux changements de plans, aux déménagements et aux agrandissements.

42

— Automne 2011

UN SÈCHE-MAINS EN PARTIE RECYCLABLE Comac Corporation, un manufacturier canadien, innove en introduisant son sèche-mains Blast avec trois nouveaux couvercles, un en acier inoxydable brossé, un en acier fini porcelaine blanc et un en acier inoxydable poli. Ces trois couvercles, en plus d’être recyclables à 100 %, sont aussi anticorrosifs, résistants aux éraflures et faciles d’entretien.


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page43

EN PARTENARIAT AVEC

OPTIMISEZ votre gestion d’immeubles Assurez la performance financière de vos immeubles et la satisfaction de votre clientèle dans un marché hautement concurrentiel EN COLLABORATION AVEC

Merci à tous les participants, aux conférenciers et aux partenaires pour leur contribution au succès éclatant de cet événement. À la prochaine conférence !

Allocution spéciale de la gestionnaire du « 300 West 6th » Une tour de bureaux du « Central Business District » d'Austin au Texas Lauréate du prestigieux BOMA International TOBY Award 2010

Information et inscription Profitez de l'expertise de :

lesaffaires.com/evenements/ gestionimmeubles ou 514 392-4298 Veuillez mentionner le code prioritaire MG01 lors de votre inscription


Maintenance_v1n3_Layout 1 11-12-01 09:10 Page44

RECONNAISSANCE DE L’EXCELLENCE Ivanhoé Cambridge est fière d’offrir à sa clientèle des espaces de prestige primés par l’industrie immobilière canadienne. Récipiendaires des prix nationaux BOMA Canada 2011

marcinwozniak.ca

• Centre CDP Capital : catégorie Environnement • Édifice Sun Life : catégorie Édifice historique • Complexe Les Ailes : catégorie Centres commerciaux

Centre CDP Capital

Complexe Les Ailes

Édifice Sun Life

ivanhoecambridge.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.