Rencontre avec Marie-Claude Lavoie - Maintenance volume 8 - numéro 4

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RENCONTRE AVEC…

MARIE-CLAUDE LAVOIE CONTINUER À APPRENDRE PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

Soif d’apprendre, esprit curieux et remarquable polyvalence sont sans doute les caractéristiques qui représentent le mieux Marie-Claude Lavoie. Avec 22 ans d’expérience à sa feuille de route, elle relève depuis avril dernier de nouveaux défis à l’Université Concordia. JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

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arie-Claude Lavoie occupe le poste de vice-rectrice associée, Gestion immo­bilière, pour l’établissement d’enseignement. Un emploi qui vient stimuler sa « fibre universitaire », comme elle l’avoue elle-même. « Je crois beaucoup en l’éducation, d’ailleurs j’en bénéficie depuis plus de 20 ans ! C’est ce qui permet de former les générations de demain, le futur de la société. Travailler à Concordia est une sorte de retour aux sources pour moi », confie-t-elle. SE FORMER POUR PROGRESSER Il faut dire que Mme Lavoie a toujours eu sa propre formation à cœur. Après un DEC en mécanique du bâtiment obtenu au Cégep de Jonquière en 1995, elle commence sa carrière dans le domaine de la gestion immobilière. Issue d’un milieu d’entrepreneurs de la construction, elle a baigné depuis toujours dans cet univers. Pour elle, il a donc été tout naturel d’opter pour ce champ d’activité. Âgée de moins de 20 ans, elle fait ses premières armes en gérant un portefeuille immobilier commercial à la grandeur du Canada. Parallèle­ ment, tout en continuant à travailler et à enchaîner les postes de responsabilités, elle entame un baccalauréat en administration des affaires à l’Université du Québec à Montréal, puis une maîtrise en formation dans le même établissement. Elle termine aussi une maîtrise en génie de l’environnement à l’École de technologie supérieure, suivie d’un doctorat en ingénierie, pour lequel elle doit encore rédiger sa thèse. « J’aime apprendre et acquérir de nouvelles connaissances. Le savoir est le plus beau des cadeaux », soutient-elle. UNE CARRIÈRE DIVERSIFIÉE Sa soif d’apprentissage et de découverte, MarieClaude Lavoie l’a aussi transposée dans sa vie professionnelle. En effet, elle considère que seule la diversité des apprentissages permet de bien cerner les enjeux des différents portefeuilles immobiliers. « Je voulais toucher le maximum de secteurs possibles. Alors je me suis tournée vers le domaine de l’expertise dès 2000 et j’ai fait de la consultation dans le cadre de nombreux projets pour plusieurs clients, le Palais des congrès, la Place Montréal Trust, Loto-Québec, Place du Parc, etc. Dans ce contexte, je mettais sur pied les équipes techniques nécessaires pour réaliser le programme d’entretien préventif des immeubles », mentionne-t-elle.

Poursuivant sur sa lancée, elle devient en 2003 directrice des opérations dans le cadre d’un contrat de BLJC avec la Banque Royale pour la région du Québec et de l’Atlantique. Elle est responsable de la gestion et du rendement financier et opérationnel de 325 édifices représentant 2,8 millions de pieds carrés pour un budget de 90 M$. « Il fallait effectuer une gestion très énergique du point de vue des coûts d’exploitation, car nous étions comparés à d’autres régions du Canada. Ce fut un très beau défi », se souvient-elle. En 2005, elle passe au service de l’Université de Montréal, où elle va assurer la gérance et l’inten­ dance du secteur centre, composé de 14 pavillons, en plus de voir à la gestion des baux et des ententes de location. « Je devais notamment m’occuper du rectorat, c’est-à-dire du pavillon Roger-Gaudry. J’ai eu un coup de foudre instantané pour ce bâtiment ! », avoue-t-elle. Toujours à l’affût de nouvelles occasions d’appren­ dre, Marie-Claude Lavoie accepte en 2008 le poste de chef aux infrastructures et directrice de projets-agrandissement du garage à la direction de l’entretien et de l’ingénierie de la Société de transport de Laval. Cet emploi lui permet de mieux connaître le secteur des bâtiments industriels. Ensuite, en 2010, elle est recrutée par la Société québécoise des infrastructures (autrefois appelée Société immobilière du Québec) ; elle y assure la direction immobilière pour la Rive-Sud et l’est de Montréal. « J’étais responsable de la gestion d’un parc d’immeubles gouvernemental composé d’édifices variés comme des postes de police, notamment le quartier général de la Sûreté du Québec, des palais de justice, des tours de bureaux, des centres de transport, etc. », énumère-t-elle. Transférée aux projets majeurs pour tout l’est du Québec, elle supervise dès lors la rénovation d’hôpitaux et la construction de nouvelles prisons – celles de Sorel et d’Amos, par exemple –, des projets dont la valeur tourne aux alentours de 300 M$. En 2015, c’est la Ville de Montréal qui sollicite son expertise, une offre qu’elle ne peut refuser. « Je suis une Montréalaise d’adoption et de cœur, j’aime ma ville. J’y ai vu une belle façon d’apporter ma contribution », explique-t-elle. À titre de directrice du Service de la gestion et planification immo­ bilière, elle hérite d’un vaste mandat : elle est MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2018

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RENCONTRE AVEC MARIE-CLAUDE LAVOIE

« Cela a été un privilège pour moi d’accepter ce poste. J’ai eu un coup de cœur pour cette organisation, dont je partage entièrement les valeurs. Les gens que j’y rencontre et avec qui je travaille sont extra­ordinaires. » – Marie-Claude Lavoie

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responsable d’un parc comptant 674 immeubles sur tout le territoire de l’île de Montréal. L’hôtel de ville, mais aussi des bâtiments administratifs, patrimoniaux, des bibliothèques, des postes d’incendie, des centres de traitement de matières résiduelles, etc. Elle gère aussi une équipe de plus de 700 personnes, incluant directeurs, chefs de division et de section, contremaîtres, profes­ sionnels, techniciens, ouvriers spécialisés. Au total, elle assure la gestion d’un budget annuel de fonctionnement de 163 M$ et de 130 M$ de projets. « Ce fut mon mandat le plus difficile sur le plan de la gestion des ressources humaines et de la complexité. C’est également durant cette période que j’ai eu l’occasion de travailler en étroite collaboration avec le palier politique de la ville. Ce fut une expérience extrêmement intéressante, j’ai vu à la construction de bibliothèques, de piscines, d’arénas, bref, de structures destinées aux citoyens », se rappelle-t-elle. LE RETOUR AUX SOURCES En avril 2018, elle répond à l’appel de l’Université Concordia, ce qui constitue pour elle une sorte de retour aux sources compte tenu de son vif intérêt pour le milieu de l’éducation. « Cela a été un privilège pour moi d’accepter ce poste. J’ai eu un coup de cœur pour cette organisation, dont je partage entièrement les valeurs. Les gens que j’y rencontre et avec qui je travaille sont extra­ ordinaires », affirme Mme Lavoie. Le portefeuille immobilier de Concordia comprend 63 immeubles et près de 500 000 m2 de surface 16

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habitable. La gestion immobilière compte environ 175 employés, qui sont sous sa responsabilité. Marie-Claude Lavoie supervise toutes les unités de la gestion immobilière, notamment le Département de la planification et du développement, la gestion des propriétés, la gestion de projets, les services administratifs et tous les programmes connexes, y compris la performance des bâtiments. Parmi les importants projets qui apparaissent sur son écran radar figure un nouveau pavillon des sciences sur le campus Loyola, qui sera consacré à la recherche. Mais elle doit aussi travailler à réduire le déficit d’entretien des bâtiments de l’Université, un enjeu récurrent dans tous les parcs immobiliers publics. « Ce faisant, on s’assure que les bâtiments auront la durée de vie la plus longue possible », dit-elle. Heureuse de travailler avec une équipe qu’elle qualifie de passionnée, de compétente et de très engagée, elle se dit privilégiée d’évoluer dans un tel environnement. Elle y trouve l’inspiration qui la pousse à aller plus loin tout en continuant à cultiver sa passion pour son métier. « Ce que j’adore dans mon domaine, c’est la diversité des dossiers. Lorsque j’arrive le matin au travail, bien sûr j’ai ma programmation, mais je ne sais jamais ce qui va arriver : un problème sur un chantier, un locataire qui éprouve une difficulté, un dégât d’eau… Ce n’est jamais pareil, c’est une sorte de désorganisation organisée ! On œuvre dans un milieu vivant, chaque bâtiment a sa propre person­ nalité, avec ses bonnes et ses mauvaises journées.


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On apprend à le connaître et à travailler avec lui », analyse-t-elle.

espaces d’enseignement traditionnels en lieux d’apprentissage collaboratif.

DES DÉFIS À LA PELLE Comment voit-elle les défis qui attendent le porte­ feuille immobilier de Concordia et des universités en général ? « Le déficit d’entretien et la nécessité de maintenir les actifs sont des problématiques importantes, mais également l’offre d’espaces répondant aux besoins de notre clientèle, et ce, dans le respect des meilleures pratiques. En tant qu’établissement d’enseignement, nous nous devons de donner l’exemple, de bâtir des édifices responsables, de réduire la production de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, etc., puisqu’on le sait, le secteur du bâtiment est un joueur important », affirme-t-elle.

En ce qui concerne précisément la profession de gestionnaire immobilier, elle estime que plus que jamais, elle doit rester à l’affût de ce qui se fait ailleurs. « Les modèles et les références ne sont plus uniquement locaux, mais mondiaux. On se doit d’assurer une certaine vigie du marché pour faire en sorte d’utiliser les meilleures technologies et les meilleures pratiques, pour faire avancer notre domaine », conseille-t-elle. Pour demeurer compétitif, il faut aussi être en mesure d’offrir des immeubles présentant une flexibilité accrue sur le plan des usages. « Puisqu’on construit un édifice pour 30 ou 40 ans, on doit être capable de prévoir ses futurs usages sans avoir à tout défaire et tout reconstruire. Cela nécessite de constamment pousser la réflexion plus loin afin de devancer les besoins », assure-t-elle. Pas de doute, Marie-Claude Lavoie a encore une foule de défis à relever et aura de nombreuses occasions d’apprendre.

Autre enjeu majeur selon elle : répondre aux besoins croissants de la recherche universitaire, qui nécessite des infrastructures particulières. Il faut aussi amorcer la transition et transformer les

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