VOLUME 9 | NUMÉRO 4
GROS HIVER EN VUE : ATTENTION À LA GLACE SUR VOS TOITURES ! DOSSIER INNOVATION TECHNOLOGIES EN CONSTRUCTION DES IMMEUBLES
PP 41614528
UNE CIBLE COMMUNE POUR
UN AVENIR DURABLE UNE NOUVELLE COMPÉTITION POUR RÉDUIRE LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE ET LES ÉMISSIONS DE GES DES BÂTIMENTS COMMERCIAUX, INSTITUTIONNELS ET MULTIRÉSIDENTIELS DU QUÉBEC.
BONNES RAISONS DE PARTICIPER ! Ayez un impact réel sur la réduction d’énergie et de GES
Réduisez vos coûts énergétiques et vos budgets d’exploitation
Améliorez votre performance énergétique durablement
Développez une stratégie de gestion d’énergie concrète
Accédez à des ressources uniques pour implanter des mesures et réussir votre défi
Bénéficiez d’une vitrine et d’une visibilité positives pour votre organisation
FAITES PARTIE DU CHANGEMENT ! INSCRIVEZ VOTRE IMMEUBLE DÈS AUJOURD’HUI
defienergie.ca | 514 282-3829
PRÉSENTÉ PAR
GRANDS PARTENAIRES
PARTENAIRES FONDATEURS
PARTENAIRE COLLABORATEUR
MOT DE L'ÉDITEUR
::
ÉDITEUR Jacques Boisvert JOURNALISTES Suzanne Gagné, Emmanuelle Gril, Sylvie Lemieux et Martine Letarte RESPONSABLE DE LA QUALITÉ DES CONTENUS Johanne Landry
RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires : Lan Lephan PHOTOGRAPHES Denis Bernier, Roxane Paquet et Alain Tremblay
AVANT QUE LE CIEL VOUS TOMBE SUR LA TÊTE !
Montréal Québec 450 670-7770 418 317-0669 ADMINISTRATION Edith Lajoie Responsable des opérations et de l'expérience client COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention n PP 41614528 o
ADRESSE DE RETOUR 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Maintenance immobilière. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.
ISSN 1925-7988
Partenaire de :
Le magazine Maintenance immobilière est publié par JBC Média inc.
Jacques Boisvert jacques.boisvert@jbcmedia.ca
PHOTO EN PAGE COUVERTURE ©Getty Images par Studio Light and Shade PUBLICITÉ Souk Vongphakdy Responsable des ventes
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
COLLABORATION À CE NUMÉRO Sophie Charbonneau, Claude Décary, Marc Dugré, Brigitte Dupuis, Martin Lessard, Serge Rioux, Martin Roy et Dominique Tremblay
I
l est rare au Québec que les accumulations de neige soient si importantes qu’elles remettent en question la sécurité des occupants d’un bâtiment commercial digne de ce nom. Nos immeubles sont en effet conçus pour résister à de bonnes accumulations ; alors, quand un bâtiment mal entretenu fait la manchette à cause d’un toit qui représente un danger, cela révèle qu’il a été honteusement négligé. Mais sans en arriver là, existe-t-il un problème plus déplaisant pour un occupant, dont les bureaux sont situés au dernier étage d’un édifice, que de voir le ciel lui tomber sur la tête au goutte-à-goutte ? Et de surcroît en hiver ? Pas vraiment. En outre, le report de travaux de réfection de toiture finit souvent par coûter beaucoup plus cher que les travaux eux-mêmes. L’inspection hivernale de la toiture avant les grands froids et l’enlèvement de l’excès de neige par des couvreurs qui vont éviter de l’endommager représentent un investissement judicieux. La plupart des entrepreneurs couvreurs membres de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ) offrent un excellent service de suivi, d’entretien et de prévention. Un entrepreneur reconnu et compétent à qui vous confiez l’entretien saisonnier de votre toiture, toujours le même de préférence, anticipera la fin de vie utile de la couverture, ce qui vous permettra de réaliser une meilleure planification des coûts de réfection. Vous l’aurez compris, le dernier numéro de l’année 2019 de Maintenance immobilière accorde une place importance au sujet, par la publication d’un dossier spécial, réalisé en collaboration avec l’AMCQ. Comme toujours, vous pourrez également trouver dans nos pages plusieurs articles d’intérêt, lesquels, j’en suis convaincu, vous seront utiles pour la gestion de vos immeubles. Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture, de très joyeuses fêtes et je vous donne rendez-vous en 2020, où nous entreprendrons la dixième année de votre magazine !
Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771
Jacques Boisvert Éditeur
info@jbcmedia.ca
www.jbcmedia.ca
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
3
::
SOMMAIRE
5 5 DOSSIER INNOVATION Technologies en construction des immeubles Par Martine Letarte 10 DE BONS TUYAUX Les tendances en mécanique du bâtiment d'ici cinq ans Par Martin Lessard 15 DOSSIER SPÉCIAL TOITURE AMCQ Par Suzanne Gagné et Sylvie Lemieux 29 ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES HCFC Des défis pour les gestionnaires Par Emmanuelle Gril 32 HYGIÈNE DU BÂTIMENT La microbiologie au service de l'hygiène du bâtiment Par Serge Rioux, Sophie Charbonneau,
Nathalie Thibault et Dominique Tremblay
4
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
15 34
Par Bruno Turcotte
37
MOT DU PRÉSIDENT DE BOMA QUÉBEC BOMA Québec, une communauté d’affaires conviviale et hautement spécialisée en gestion immobilière : en profitez-vous?
TENDANCES ET INNOVATIONS L’optimisation des systèmes électromécaniques en continu, une garantie pour maximiser la performance de vos bâtiments
Par Brigitte Dupuis
41 BULLETIN QUÉBEC SALUBRITÉ 45 LE SAVIEZ-VOUS ?
INDEX DES ANNONCEURS Bitumar 14
Le Groupe Charbonneau 11
BOMA Québec 2
Les Produits Murphco 28
CMMTQ 40
Millenium 25
Comité paritaire région de Québec 39
PremièreAction 38
Conciergerie SPEICO 33
RecycFluo 31
GDI Services (Québec) SEC 48
Roy. 13
Gestion Hygiène du Bâtiment 35
Toiture Benoit Tremblay 26
GSF Canada 47
Toitures Hogue 23
J. Raymond Couvreur et fils 17
Toitures Jules Chabot 28
Lafleur & Fils 9
Toitures 4 Saisons 27
Le Grand Bal FIMJ 36
Toitures Trois Étoiles 19
Le Groupe Alfid 7
Y. Laramée Couvreur 22
MENKÈS SHOONER DAGENAIS LETOURNEUX ARCHITECTES
DOSSIER INNOVATION
TECHNOLOGIES EN CONSTRUCTION DES IMMEUBLES PAR MARTINE LETARTE, JOURNALISTE
De la réalité virtuelle aux bâtiments connectés, les technologies sont en train de prendre d’assaut le monde de la construction, et ce, de la conception jusqu’à l’entretien des immeubles. C’est ce qu’on a pu découvrir à la conférence Batimatech 2019. Petit aperçu des grandes transformations en cours et à venir.
L
es outils technologiques provoquent une petite révolution dans le monde de la construction de bâtiments et d’infrastructures. À tel point que l’industrie commence vraiment à prendre des airs de jeu vidéo. Emanuel Favreau, spécialiste en solutions numériques adaptatives chez Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes, travaille justement avec les logiciels de deux grandes entreprises de jeux, Unity et Unreal, de plus en plus utilisés en construction. « Les logiciels d’architecture n’offrent pas de visite immer sive des projets, alors que l’industrie du jeu vidéo est rendue très loin dans le domaine, explique M. Favreau. Il nous manquait un pont entre les outils de réalité virtuelle du jeu et l’univers de l’architecture. C’est ce que notre équipe a créé. » La firme d’architectes a complété un premier projet en utilisant la réalité virtuelle pour réaliser de la conception en temps réel, puis pour faire ses présentations au client.
MENKÈS SHOONER DAGENAIS LETOURNEUX ARCHITECTES
EMANUEL FAVREAU Spécialiste en solutions numériques adaptatives Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
5
::
INNOVATION
« La réalité virtuelle est vraiment plus intéressante que les traditionnelles animations 3D qu’on peut seulement faire jouer et rejouer, explique l’architecte. Les visites immersives sont très puissantes graphiquement. On peut se promener dans le bâtiment, changer les matériaux, etc. Ensuite, on peut importer ces changements directement dans notre maquette BIM (Building Information Modeling) qui contient toutes les données liées à la construction du bâtiment. » Alors que les grands acteurs du jeu vidéo s’apprêtent à sortir leurs propres outils pour l’industrie de la cons truction, Emanuel Favreau est convaincu que la réalité virtuelle s’imposera. « Un peu comme la 3D l’a fait il y a 20 ans », compare-t-il.
JONATHAN ROBERT
LIEU DAO Gérante, Innovations, R & D et projets spéciaux Pomerleau
« Les opérateurs et le gestionnaire des immeubles ont pu récupérer les données pendant la conception et la construction pour planifier les opérations et mettre en place une gestion préventive et prédictive, plutôt que passive », explique Lieu Dao, gérante, Innovations, R & D et projets spéciaux, Pomerleau. Elle constate d’ailleurs que les chantiers, les bâtiments et les infrastructures peuvent aujourd’hui être complètement connectés. « La technologie est rendue là et elle évolue très rapide ment, constate Lieu Dao. C’est au propriétaire de décider s’il y voit une valeur ajoutée, ou pas. »
MENKÈS SHOONER DAGENAIS LETOURNEUX ARCHITECTES
DES DONNÉES POUR RÉALISER UNE GESTION PRÉVENTIVE Au moment de la conception et de la construction d’un projet, une foule de données sont générées, comme les superficies par type de revêtement de plancher, les types de portes, les volumes d’air, la superficie des murs, etc. Il est possible de les collecter et de les transférer au propriétaire et au gestionnaire du bâtiment pour qu’ils puissent en assurer le fonctionnement de manière efficiente et faciliter sa maintenance. Mais l’entrepreneur Pomerleau va plus loin. Par exemple, il a récemment construit un établissement de soins de longue durée en Alberta en offrant l’accès à ces données aux parties prenantes concernées. 6
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
Il reste tout de même des défis à relever en matière de stockage, de gestion et de maintenance de toutes ces données pour qu’elles puissent être utilisables facilement. L’intelligence artificielle pourra être mise à contribution. Pomerleau a d’ailleurs signé la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle. « Nous explorons comment les outils d’aide à la décision pourront être utilisés concrètement dans nos tâches pour réaliser une gestion encore plus préventive », affirme Mme Dao. CONSTRUCTION 4.0 La construction commence aussi à prendre des airs futuristes grâce à l’entrepreneur Upbrella et à sa technologie pour monter une structure sans grue, en commençant par le toit qu’on hisse au fur et à mesure. Le tout effectué dans un abri chauffé (ou climatisé !) qui protège l’ouvrage des intempéries. Développé à Montréal, le système a déjà été utilisé pour quelques projets dans la métropole et il vient de remporter un appel d’offres à Monaco.
::
UPBRELLA
JOEY LAROUCHE Président Upbrella
Upbrella envisage maintenant plusieurs autres possibilités, comme celle d’intégrer des robots dans son système. Par exemple, pour la pose de maçonnerie, le briquetage, la distribution de béton et l’inspection de la structure pendant la construction. « Les gens nous considèrent de plus en plus comme une plate forme technologique à laquelle on peut greffer plusieurs autres produits innovants, indique Joey Larouche, président d’Upbrella. On aspire donc à créer des partenariats avec des entreprises qui produisent des robots ici et ailleurs dans le monde. »
UPBRELLA
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
7
::
INNOVATION
JESSICA BITAN
CYRIL THIRIOT Président fondateur Lifineo
LA LUMIÈRE POUR DIFFUSER DU CONTENU NUMÉRIQUE Si le high tech a la cote, le low tech l’a aussi. Le LiFi (Light Fidelity), une technologie propulsée par l’entreprise française Lifineo, consiste à se servir de lumière, plus particulièrement de diodes électroluminescentes (DEL), pour diffuser du contenu numérique. « Une DEL, c’est une carte électronique qu’on peut utiliser pour envoyer des messages, et c’est génial parce que la lumière est partout où l’on vit », affirme Cyril Thiriot, président fondateur de Lifineo qui était à Montréal pour Batimatech. Leur technologie, que tout informaticien peut gérer, s’installe sur n’importe quel système d’éclairage DEL. Ainsi équipé, il peut servir notamment à géolocaliser des objets, comme des fauteuils roulants dans les hôpitaux. « On colle un petit badge connecté sur l’objet à suivre, et le tour est joué », affirme l’entrepreneur. La commercialisation est commencée en France alors que Lifineo arrive chez Dalkia, une filiale d’EDF (Électricité de France) qui accompagne ses clients dans leur trans formation énergétique. Le système permet de gérer les salles de réunions qui sont souvent réservées sans être utilisées. En se plaçant sous la lumière devant la porte de la salle, on peut déverrouiller grâce au LiFi. Si la personne qui a fait la réservation ne se présente pas, la salle redevient disponible. « C’est un système de contrôle d’accès beaucoup plus abordable que les autres parce qu’il ne comprend pas d’infrastructure et qu’il a l’avantage de continuer à fonc tionner si l’on change les bureaux de place. » 8
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
ÆDIFICA
MÉLANIE PITRE Directrice, développement durable Ædifica
Avec son partenaire québécois Global LiFi Tech, Lifineo a aussi installé un système à l’Institut de cardiologie de Montréal pour que les patients regardent une vidéo sur une tablette en respectant plusieurs critères de confidentialité. « La vidéo reste dans notre système et peut être visionnée sur les tablettes dans un périmètre donné, explique Cyril Thiriot. Si le patient sort du péri mètre, le visionnement cesse. Le propriétaire peut se créer un petit réseau très sécurisé grâce à notre système. » Lifineo souhaite se déployer au Québec par l’intermédiaire de grands installateurs de systèmes d’énergie. LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN MODE LOW TECH Les technologies qui fonctionnent facilement, sans grande infrastructure, ont la cote actuellement, alors que la planète est en mode économie de ressources et lutte contre les changements climatiques. D’ailleurs, le prix Développement durable Ædifica du concours PitchTech Innovation Construction 2019 présenté à Batimatech a été remis à Éconeau, qui offre des systèmes passifs de récupération d’eau de pluie, laquelle est ensuite utilisée à l’intérieur du bâtiment, par exemple dans les toilettes. « Le développement durable prend tout son sens lorsqu’on va moins dans les grandes technologies très tape-à-l’œil pour aller vers des stratégies plus low tech qui nécessitent peu de maintenance et qui pourront fonctionner même en cas de catastrophe climatique, par exemple », explique Mélanie Pitre, directrice, développement durable, chez Ædifica qui a remis ce prix à Batimatech. Créer des bâtiments innovants dotés d’une plus grande résilience dans un contexte de changements climatiques,
::
notamment grâce à une meilleure autonomie en eau et en énergie, est une préoccupation constante chez Ædifica. D’autant plus que les propriétaires de bâtiments veulent éviter des technologies qui demandent beaucoup de maintenance. « Tous nos projets ont une base pour réduire leur empreinte écologique, notamment en matière de système énergétique, de résistance thermique de l’enveloppe, d’empreinte carbone et de consommation d’eau, affirme Mélanie Pitre. On y ajoute ensuite une couche de technologies pour améliorer la performance, mais le bâtiment doit aussi pouvoir fonctionner efficacement sans ces ajouts. »
ont un impact sur l’empreinte écologique d’un bâtiment. « On se sert du BIM pour mieux concevoir les projets, dit Mme Pitre. On voit très rapidement les effets de chacun de nos choix, sur la structure, par exemple, sur la façade, les murs du bâtiment, etc. C’est très dynamique maintenant et ça nous facilite grandement la tâche pour obtenir une meilleure performance écologique pour nos projets et pour simplifier la vie des équipes d’exploitation et de maintenance. »
Les avancées technologiques donnent aussi un bon coup de pouce lorsque vient le temps d’optimiser les différents éléments qui
BATIMATECH EN BREF La 4e conférence annuelle Batimatech s’est déroulée le 17 septembre sous le thème « L’avenir de l’industrie de la construction ». Elle a rassemblé plus de 350 personnes dans les Studios Les 7 Doigts, à Montréal. Dix tables rondes réunissant trente-cinq experts se sont tenues sur différents enjeux liés à l’industrie de la construction, allant des technologies de rupture au développement durable, en passant par le futur de l’immobilier et le bâtiment intelligent. Douze entre preneurs sont aussi venus présenter leur innovation qui révolutionne l’industrie de la construction dans le cadre du concours PitchTech Innovation Construction. Batimatech est un orga nisme à but non lucratif qui travaille à favoriser l’innovation, la collaboration, l’agilité et l’intégration des meilleures solutions numériques dans les entre prises et les organisations du milieu de la construction. La prochaine conférence Batimatech se tiendra le 22 septembre 2020.
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
9
::
DE BONS TUYAUX
LES TENDANCES EN MÉCANIQUE DU BÂTIMENT D’ICI CINQ ANS Martin Lessard
Trois experts reconnus de l’industrie de la mécanique du bâtiment, Claude Décary, président-directeur général de Bouthillette Parizeau, Marc Dugré, président de Régulvar, et Martin Roy, président de Martin Roy et Associés, ont envisagé les grandes tendances en mécanique du bâtiment. Ensemble, ils ont commenté le programme de certification LEED, l’impact des codes et l’influence de la technologie BIM (Building Information Modeling) sur les grands projets de construction. Ils se sont également penchés sur l’avenir de la régulation et sur l’énergie privilégiée dans les systèmes mécaniques. QUELS SONT LES IMPACTS DU PROGRAMME LEED SUR LES FAÇONS DE CONCEVOIR, DE CONSTRUIRE ET D’EXPLOITER LES BÂTIMENTS ? a certification LEED v4 est plus exigeante quant à la performance écologique du bâtiment. « En ce qui a trait à l’énergie, le bâtiment est comparé au Code national de l’énergie du bâtiment – 2011 ou à l’ASHRAE 90.1 – 2010, haussant l’efficacité de 25 %. Les exigences touchant la consommation d’eau ont également été resserrées afin de construire des bâtiments qui, en fin de compte, ne consommeront pas d’énergie », indique Martin Roy.
L
Martin Lessard est rédacteur en chef de la revue IMB, publiée par la CMMTQ. Diplômé en rédaction française et communications de l’Université de Sherbrooke, Martin rédige des articles publiés dans des revues de l’industrie de la construction depuis une quinzaine d’années.
10
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
« Toujours réduite par LEED, l’alimentation en eau engendre des problèmes conceptuels pour le drainage. Nous sommes donc obligés de réduire les courses et de créer davantage de colonnes. Nous craignons un futur point de rupture parce que les mesures de rationalisation vont trop loin. LEED impose une plus grande récupération de l’eau de pluie, entraînant ainsi d’autres problématiques. Notre expérience démontre qu’il n’y a pas tant d’eau de pluie que cela, et qu’en est-il de son traitement ? La moitié des clients suit le processus de certification LEED. L’autre moitié tient compte des critères sans chercher à obtenir la certi fication. Je crois que la proportion de ce dernier groupe continuera de s’accentuer », témoigne Claude Décary.
LES SYSTÈMES DE RÉGULATION, COMME BACNET, CONTINUERONT-ILS À SE DÉVELOPPER ? ONT-ILS UN RÉEL IMPACT SUR LA QUALITÉ, L’ÉCONOMIE, L’ÉNERGIE CONSOMMÉE ET L’EXPLOITATION DES BÂTIMENTS ? « Au cours des années 1980, les systèmes de régulation DDC ont généré un boom dans l’exploitation des bâtiments et l’économie d’énergie. BACnet est ensuite arrivé sur le marché avec l’objectif de permettre aux gestion naires immobiliers d’avoir des systèmes de régulation pouvant être échangés et d’échanger des commandes globales, comme le contrôle de charge. Il s’est alors passé quelque chose d’imprévu : le packaging. À mon avis, je ne crois pas que BACnet ait un impact sur l’économie d’énergie. L’appareillage mieux conçu et l’investissement dans les systèmes mécaniques ont plus d’influence. Avec BACnet, il est possible d’uniformiser les télécommunications et de pomper de l’information. Avec Google Maps, on peut cibler le trafic routier et l’éviter. Comment ? Il soutire l’information des cellulaires des millions d’utilisateurs connectés à l’appli cation. De façon similaire, BACnet permet de pomper de plus en plus d’information pour en faire des analyses statistiques afin d’optimiser davantage les bâtiments. Nous allons ainsi pouvoir déterminer quand nettoyer les tubes du refroidisseur, parce qu’on aura analysé l’évolution du delta T dans le temps. Des gestionnaires d’immeubles possédant
::
GETTY IMAGES PAR CHAAY_TEE
1 000 thermostats me donnent un contrat de service pour en réparer 300 par année. Je les rencontre pour leur proposer autre chose : un indicateur de performances des thermostats. Grâce à des algorithmes, nous intervenons sur les 30 pires thermostats chaque année. Graduellement, l’ensemble des thermostats sera amélioré », déclare Marc Dugré. OÙ EN SOMMES-NOUS AVEC LE BIM ? « La maîtrise de la bête est faite. Des gens sont capables d’utiliser et de faire fonctionner cet outil. Cependant, il existe un problème. Idéalement, le modèle de conception devrait être légal. Les concepteurs doivent donc créer des artifices
pour transformer le modèle 3D afin de l’imprimer en 2D qui, lui, est légal. Quand nous réglerons l’aspect légal et que nous enverrons le modèle de conception à l’entrepreneur au lieu d’un plan, une importante évolution sera réalisée. Les soustraitants prennent la technologie pour faire un modèle de construction, qui évolue sur le chantier. Il faut s’assurer que les modifications respectent le concept choisi ainsi que les codes et les normes. À la fin, le modèle de construction, très détaillé, est trop lourd pour les gens d’opération, qui n’ont pas besoin de tous les détails. Par la suite, l’ajout du modèle de conception alourdit la chaîne de production », explique Claude Décary.
EFFICACITÉ EXCELLENCE EXPÉRIENCE
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 11
::
DE BONS TUYAUX
« En plus de la 3D, nous voulons entrer dans la 4e dimension, qui touche l’estimation, la 5e dimension, qui concerne le temps, et la 6e dimension, associée à l’exploitation », exprime Martin Roy. QUEL EST L’IMPACT DES CODES DE CONSTRUCTION SUR LES FAÇONS DE FAIRE DES ENTREPRENEURS ? SONT-ILS ADAPTÉS AUX RÉALITÉS D’ÉCONOMIE ? PEUVENT-ILS ÊTRE EN CONTRADICTION AVEC CERTAINS PROGRAMMES, COMME LEED ? « Un code entre en application quand tout le marché le suit. Il n’a pas d’influence, parce qu’il est toujours en retard. Par ailleurs, en consultant le bilan des poursuites des dernières années, je constate qu’il s’agit souvent de bris de tuyauterie. Le code demeure normatif quant à l’évolution des matériaux. Il est ainsi toujours possible de se rattacher à un article du code en cas de judiciarisation. Le marché évolue continuellement pour réduire le temps d’installation. En faisant cela, nous nous mettons à risque. Même si des robots réalisaient les travaux, il reste une possibilité qu’un des joints cède. À l’avenir, nous allons insister davantage sur les essais, la seule façon de nous rassurer. À mon avis, les codes ne vont pas assez loin quant aux essais avant la mise en marche », commente Claude Décary.
« Les politiciens n’aident vraiment pas, les lobbys non plus. L’imposition des codes est problématique, et c’est ce qui ralentit notre industrie », ajoute Martin Roy. « Nous signons des traités de libre-échange, mais n’harmo nisons pas les codes, ce qui freine l’industrie. Nous ne pouvons pas profiter des innovations des Européens », déclare Marc Dugré. L’EAU CHAUDE EST EN COMPÉTITION AVEC LES GAZ RÉFRIGÉRANTS. LA PRIVILÉGIERONS-NOUS DAVANTAGE POUR PROTÉGER LA COUCHE D’OZONE ? « Chaque bâtiment est différent et doit être évalué selon le contexte du marché, mais minimiser l’utilisation des réfrigérants constitue une tendance lourde. L’eau gagne en popularité, mais pas au point de détrôner les plinthes électriques », révèle Claude Décary. « Ailleurs dans le monde, la production de l’électricité utilisée par le bâtiment constitue l’une des plus grandes sources de gaz à effet de serre (GES) dans le bâtiment. Il est clairement écrit dans la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec d’utiliser l’énergie renouvelable dans le bâtiment. Lors du colloque de l’Association des gestionnaires de parcs immobiliers
GETTY IMAGES PAR ROSSHELEN
12
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
::
Fiez-vous à une équipe attentionnée et bienveillante pour prendre soin de vos lieux de travail, partout au Québec. Roy. Une entreprise de confiance depuis plus de 60 ans. En treti en m énag er Ap rès -s in is tre
Ges ti on tech ni que
Sé curit é
servicesroy.com
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 13
Invité à lancer un dernier message sur les tendances en mécanique du bâtiment, Claude Décary a réitéré l’importance de former la maind’œuvre, notamment à propos de la technologie BIM. Pour Martin Roy, le futur va vers la production d’énergie renouvelable : « Il faut analyser chaque bâtiment afin de viser une passivité maximale pour que le moins d’énergie possible soit nécessaire. » Enfin, Marc Dugré y est allé de trois mots : connectivité, mobilité et agilité. « Connectivité, pour vous connecter sur vos chantiers et votre appareillage. La mobilité est directement liée à la connectivité. Agilité parce que l’évolution des technologies est tellement rapide… »
EN QUELQUES MOTS…
Je ne sais pas où ça nous mènera. La production de chaleur et de froid devrait d’abord réutiliser l’énergie qu’on a et, ensuite, l’énergie renouvelable, soit du solaire thermique, de la biomasse, de la géothermie, de l’aérothermie et un mixte réfrigérant et eau. Pour moi, logiquement, c’est le futur, mais en pratique, les signaux diffèrent », conclut Martin Roy.
institutionnels, le représentant de Transition énergétique Québec a indiqué que les nouveaux bâtiments publics devront utiliser un minimum de 80 % d’énergie renouvelable. Dans le document, l’énergie renouvelable est aussi définie comme du chauffage électrique. Cette politique pourrait conduire les gestionnaires de bâtiments publics à avoir recours au chauffage par plinthes électriques, ce qui réduira la capacité du Québec de vendre son électricité (verte). La production globale de GES sera également augmentée en raison de la production d’électricité au Canada et aux États-Unis. Utiliser l’électricité pour chauffer va à l’encontre de nos objectifs environnementaux globaux ; le problème des GES est mondial et non provincial. La meilleure façon de transporter l’énergie pour le chauffage et le refroidissement, c’est par un fluide possédant la plus grande capacité calorifique possible. C’est pour cette raison que le dioxyde de carbone est maintenant utilisé dans la réfrigération. Même chose pour l’eau. Toutefois, le gouvernement provincial dit le contraire.
c a r v en
ble ps 2020 i n o disp printem au
par BITUMAR UN BITUME À TOITURE AMÉLIORÉ AVEC UNE TEMPÉRATURE DE VISCOSITÉ RÉDUITE QUI PERMET UNE RÉDUCTION DES FUMÉES ET DES ODEURS.
ODEUR
qu’un asphalte régulier.
• BURPAK ZÉRO contient un
suppresseur d’odeur lequel, combiné à une plus basse température d’installation, minimise les odeurs d’asphalte.
• Zéro plainte d’odeurs. • Les plaintes demandent une
gestion importante et réduisent la productivité en chantier.
35 %
Réduction de 75 %
• Sous forme solide. • Jusqu’à 177°C. • Jusqu’à 75 % moins de fumée
40 %
% de fumée dans l’air
ZÉRO
30 % 25 % 20 % 15 % 10 %
BUR Régulier
5% ZERO
0% 93
121
149
176
204
232 *
260
288 ** 316 °C
Température
* La température idéale de viscosité est typiquement réduite de 23°C pour BURPAK ZÉRO comparé à un bitume régulier. Par conséquent, la température de la bouilloire ne devrait pas excéder 232°C. ** Température maximum de la bouilloire selon ASTM D312.
disponible en vrac à notre terminal de broadway ou par livraison.
11155, rue Sainte-Catherine Est Montréal-Est, QC H1B 0A4 Tél. : 514 645-4561
bitumar.com
DOSSIER SPÉCIAL
TOITURE PAR SYLVIE LEMIEUX ET SUZANNE GAGNÉ
GETTY IMAGES PAR GRANDRIVER
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 15
::
DOSSIER TOITURE
MISE À JOUR DU MANUEL D’ENTRETIEN DES TOITURES
UNE INFORMATION À LA FINE POINTE PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LEMIEUX
L’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ) vient de mettre à jour son Manuel d’entretien. Remis à tous les propriétaires qui ont adhéré au programme de garantie Maître Plus, il leur fournit toute l’information nécessaire pour assurer un entretien optimal de leur couverture.
«
Cela a une incidence directe sur la performance et la durabilité d’une couverture, explique Marc Savard, directeur général de l’AMCQ. L’entretien permet de prévenir les dommages et assure une plus grande tranquillité d’esprit aux occupants du bâtiment. » La mise à jour du document s’imposait, la précédente version datant de 2002. La venue sur le marché de nouveaux produits et l’évolution des techniques de pose obligeaient l’AMCQ à en revoir le contenu. « Nous avons aussi amélioré la présentation visuelle du guide pour lui donner un look plus moderne et aéré », ajoute Marc Savard. C’est l’équipe du Comité technique de l’AMCQ qui a procédé à la mise à jour du Manuel, un travail qui s’est échelonné sur quelques mois. « Il a fallu revoir chacune des recommandations. Si certaines étaient toujours pertinentes, d’autres se sont ajoutées en fonction des nouveautés et des façons de faire aujourd’hui », explique Sylvain Anctil, ing., directeur du Département technique et inspection à l’Association. 16
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
MARC SAVARD Directeur général Association des Maîtres Couvreurs du Québec
::
des entrepreneurs. « Le programme est un proc essus complet qui permet d’assurer un niveau élevé de qualité des travaux effectués par les maîtres couvreurs certifiés, explique Marc Savard. Il s’applique aux secteurs institutionnel et commercial. Il couvre les systèmes de couverture de leur conception à leur réalisation et est émis pour une période de 10 ans pendant laquelle trois inspections sont prévues. »
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
SYLVAIN ANCTIL, ING. Directeur du Département technique et inspection AMCQ
Les éléments visuels ont également été actualisés. « Le manuel est abondamment illustré de photos de manière à aider le propriétaire à reconnaître facilement des marques d’usure ou d’éventuels dommages à la toiture à cause des intempéries », précise M. Anctil. Le document est offert en formats papier et électronique. « La version imprimée est remise à tous ceux qui adhèrent au programme d’assurance qualité de l’AMCQ, ajoute-t-il. Le manuel est aussi disponible pour tous les clients qui ont fait appel à un maître couvreur même s’ils ne bénéficient pas de la garantie. » UN PROGRAMME QUI A FAIT SES PREUVES Le programme d’assurance qualité Maître Plus de l’AMCQ constitue un gage des bonnes pratiques
Cette année marque le 20e anniversaire de ce programme qui a évolué au fil des ans. Les assemblages couverts doivent maintenant respecter la norme de résistance à l’arrachement aux vents, contrairement aux produits individuels utilisés antérieurement. Quant à la durée de la garantie, elle est passée de 5 à 10 ans. « Depuis son lancement, nous avons accordé plus de 2 800 garanties, ce qui représente un actif sous gestion de 375 millions de dollars. Ce sont aussi plus de 12 000 inspections qui ont été effectuées depuis 20 ans. C’est rassurant pour nos clients de savoir que nous veillons à maintenir la qualité et l’efficacité de leur couverture », précise M. Savard. LE DÉFI DU RECRUTEMENT Pour poursuivre dans cette voie, les maîtres couvreurs doivent toutefois relever le défi du recrutement. Comme dans bien d’autres industries, les entrepreneurs se heurtent au phénomène de la pénurie de maind’œuvre. « Nous n’échappons pas à cette réalité, c’est pourquoi nous avons décidé de prendre les choses en main », explique Marc Savard. C’est ainsi qu’en 2017, tout le secteur s’est mobilisé – patrons, syndicats et écoles – pour mettre sur pied un plan d’action qui a mené au lancement d’une campagne de promotion et de valorisation du métier de couvreur auprès des jeunes. L’objectif : accroître le nombre d’inscriptions dans les programmes de formation. Pour donner le ton et atteindre son public cible, elle a adopté le slogan « T’as pas vu ma vue », qui fait valoir l’environnement de travail unique des couvreurs, les chantiers en hauteur. « Cela offre des points de vue que peu de gens peuvent apprécier », affirme le directeur général. Pour sa campagne, qui a été lancée en juin dernier à l’occasion de la Semaine nationale des couvreurs, l’AMCQ a misé sur la réalité virtuelle pour faire vivre une expérience immersive en transportant les jeunes sur le toit d’un bâtiment offrant une vue à 360 degrés. Grâce à cette technologie, ceux-ci
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 17
::
DOSSIER TOITURE
ont la chance de découvrir différentes facettes du métier. Ces derniers mois, l’AMCQ a promené son concept de réalité virtuelle dans les écoles secondaires et les cégeps dans le cadre de journées portes ouvertes. Elle a aussi participé à des salons carrières, ce qu’elle entend poursuivre en 2020. « Nous ciblons les jeunes de la fin du secondaire et du cégep, soit ceux qui sont rendus à l’heure du choix de carrière. Nous voulons aussi viser les parents, qui peuvent influencer l’orientation professionnelle de leurs enfants », précise M. Savard. Cette campagne met de l’avant les atouts du métier de couvreur, où la demande s’avère forte. Il est aussi relativement facile d’accès, la durée de la formation étant de 630 heures, ce qui est moins que dans d’autres domaines de la construction. En outre, le métier est bien rémunéré. « C’est un travail qui s’effectue par équipe dans un climat de camaraderie. Plusieurs tâches sont aujourd’hui mécanisées, le métier est moins exigeant physiquement qu’avant. Enfin, l’aspect sécurité demeure primordial pour nos entrepreneurs », soutient Marc Savard, qui se dit très satisfait de la visibilité obtenue à ce jour grâce à cette campagne. Les diverses activités promotionnelles ont permis d’atteindre près de 25 000 personnes. La page Facebook de l’AMCQ a de plus enregistré un record de fréquentation avec une augmentation de plus de 400 %. En plus des jeunes, les maîtres couvreurs veulent aussi attirer davantage de femmes dans leurs rangs. « À l’heure actuelle, nos entrepreneurs emploient 55 femmes, précise Marc Savard. Leur nombre augmente, mais pas aussi vite qu’on le voudrait. Il y a encore trop peu de femmes qui choisissent les métiers de la toiture. » Au Québec, elles représentent 6,2 % des effectifs, ce qui est un peu moins qu’en Ontario (7 %) de même qu’en Saskatchewan (6,8 %) et en Alberta (6,7 %), selon les données de Statistique Canada. L’AMCQ veut aussi mieux faire connaître ses occasions d’emplois aux immigrants et aux travailleurs en réorientation de carrière. Elle cherche également à attirer les travailleurs de la construction qui n’ont pas de postes attitrés dans leur domaine de compétence. Grâce à une courte période de formation, les apprentis couvreurs peuvent bénéficier d’un emploi stable. 18
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
ENTRETIEN DES TOITURES EN HIVER
PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LEMIEUX
C’est en hiver que les toitures sont les plus maltraitées par les conditions météorologiques. Le vent, la neige, la glace, sans oublier les périodes de gel et de redoux qui se manifestent de façon plus régulière qu’avant, peuvent entraîner des dégâts importants. Conseils d’experts pour une toiture à l’épreuve de la saison froide.
Première étape : procédez à l’inspection de la couverture Une étape simple, mais non moins importante pour éviter les infiltrations d’eau et pour conserver la toiture et le bâtiment en bon état. Avant la tombée des premières neiges, assurez-vous qu’il n’y a aucun débris qui puisse être emporté par la glace, le vent ou un autre phénomène hivernal et qui pourrait boucher les drains ou endommager les membranes d’étanchéité. Dégagez la toiture de toutes les feuilles d’arbres ou d’autres résidus végétaux et d’objets de toute provenance. Pour les toitures en pente forte, n’oubliez pas de dégager les gouttières. Vous devez également faire une inspection visuelle de votre toiture. Recherchez les calfeutrants qui présentent de l’usure ou des fissures. Les calfeutrants endommagés devraient être corrigés immédiatement. Repérez également les dommages aux membranes d’étanchéité ou aux équipements qui pourraient occasionner des infiltrations. Ces dommages devront être réparés par un maître couvreur.
::
Deuxième étape :
Troisième étape :
restez à l’affût
intervenez sans délai
Une toiture bien préparée survivra à l’hiver plus facilement. Malgré cela, il est tout de même possible que les accumulations de neige, les redoux et les gels intenses à répétition provoquent des dommages. Tout au long de l’hiver, la vigilance est de mise. « Il est recommandé de procéder à une inspection après une chute de neige ou un épisode de verglas », conseille Sylvain Anctil, ing., directeur du Département technique et inspection à l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ).
Que faire en cas de barrages de glace pour éviter les infiltra tions ? Bien qu’il ne soit pas toujours envisageable d’enlever toute la glace sur une toiture, comme on déneige celle-ci, il est recommandé de prendre des mesures afin de permettre à l’eau de fonte de s’évacuer de la surface de la toiture.
Certains signes ne trompent pas. « Quand la toiture est soumise à un poids en sur charge, cela peut provoquer des fissures dans les murs ou des portes peuvent soudaine ment être plus difficiles à fermer ou à ouvrir, mentionne Sylvain Anctil. Dans les grands bâtiments, il faut porter attention aux craquements et aux sons inhabituels. Cela peut être un indice que des éléments de la structure se brisent à cause d’une surcharge. » Il n’y a pas que la neige qui peut augmenter la charge sur la toiture ; une quantité importante de glace est également susceptible de poser problème. Elle peut notamment causer des blocages pour l’évacuation des eaux de fonte. Ce phéno mène, connu sous le nom de « barrage de glace », est souvent présent lorsque la glace située le long des murs, des parapets ou autour des unités mécaniques fond plus rapidement que la glace qui se trouve près du drain de toiture. L’eau ne peut entrer dans le drain et s’accumule sur la toiture. Toute ouverture créée pour le passage de fils, de tuyaux ou d’autres conduits ou tout défaut d’étanchéité qui habituellement ne pose pas de problème pourraient se transformer en infiltration et causer des dommages importants.
Sur une toiture plate, vous devez dégager le pourtour du drain et créer des tranchées dans la glace afin de permettre à l’eau de se diriger vers le drain. Habituellement, quatre tranchées en forme de « X » facilitent l’élimination de la pres sion générée par l’accumulation d’eau sur une toiture. Pour créer ces tranchées et dégager le drain, il faut enlever la glace sans endommager la membrane. Pour ce faire, il est possible de casser la partie supérieure de la glace avec un marteau ou un autre outil sans pointe. Il faut éviter pic, hache ou tout autre outil pointu ou coupant puisque ceux-ci pourraient percer la membrane lors d’un faux mouvement ou dévier sur la glace et frapper la membrane. La glace restante doit être dégelée avec des produits de déglaçage conçus spécialement pour les toitures. Il est recommandé d’éviter le sel de déglaçage puisqu’il pourrait endommager les conduites pluviales et certaines membranes. Il est également possible d’utiliser des câbles chauffants pour créer et maintenir les tranchées ou déglacer les gouttières. À éviter à tout prix : les flammes à nue pour des raisons évidentes. Idéalement, les câbles devraient être installés avant la saison froide, mais ils peuvent également être utilisés comme méthode de rechange pour créer des tranchées. Cette opération demande l’intervention de personnel qualifié afin de ne pas endommager les membranes d’étanchéité.
Contactez-nous pour une évaluation de la condition de votre toiture par un de nos employés certifiés. EXCELLENCE DURABILITÉ I N N O VAT I O N
7550, rue Saint-Patrick, Montréal (QC) H8N 1V1 • www.toiturestroisetoiles.com • 514 365-6600 MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 19
::
DOSSIER TOITURE
PROTÉGER LES BÂTIMENTS ET LES BIENS PAR SUZANNE GAGNÉ, JOURNALISTE
NDLR : La version originale de ce reportage a été publiée initialement dans le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle, sous le titre « Métier couvreur ». Il réunissait plusieurs experts de l’industrie de la toiture, qui ont généreusement accepté de partager leurs connaissances. Comme il est toujours d’actualité, nous avons cru bon de vous en faire profiter.
GETTY IMAGES PAR WALMOR SANTOS
20
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
::
DE LA SURVIE À L’ESTHÉTISME travers l’histoire, la toiture a toujours été un symbole de la protection des êtres humains et de leurs biens, notamment contre les intempéries. La toute première toiture connue de l’homme est une énorme peau de mammouth découverte en Sibérie et datant d’environ 40 000 ans avant Jésus-Christ. Plus tard, les Romains utilisent l’ardoise, les tuiles et le cuivre puis, vers l’an 735, des toitures de chaume apparaissent, suivies environ 300 ans plus tard de toitures de bardeaux de bois. Au XIIe siècle, le roi Jean d’Angleterre décrète que ces matériaux doivent être remplacés par des tuiles d’argile, une loi qui sert de mesure de protection contre les incendies. Au fil du temps, des matériaux de meilleure qualité sont créés, de même que des méthodes de construction plus fiables et plus sécuritaires. Au cours des 60 dernières années, d’importantes avancées continuent de marquer le domaine. Par exemple, dans les années 1950, la majorité des toitures sont composées de feutre goudronné, appliqué à la main sur des pontages de bois ou de béton. Toutefois, le boom de l’après-guerre et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée poussent l’industrie à chercher des façons d’améliorer la productivité. On voit alors apparaître des fondoirs alimentés au kérosène et des grattes à gravier mécaniques. Après la guerre, l’acier devient disponible pour le marché domestique, et les pontages d’acier sont désormais utilisés pour les bâtiments commerciaux.
À
GETTY IMAGES PAR ADVENTURE_PHOTO
DES MOMENTS CLÉS En 1953, un gigantesque incendie à l’usine General Motors de Livonia, au Michigan, cause décès et blessures et détruit le bâtiment. Le coût des dommages s’élève à 800 millions de dollars, soit l’une des plus grandes pertes en assurance en Amérique du Nord. Cet incendie mène au resserrement considérable des normes de protection contre l’incendie pour les bâtiments. C’est d’ailleurs à la suite de cette catastrophe que sont mis au point des adhésifs à froid et des attaches mécaniques. Au cours des années 1960, certains problèmes avec les matériaux bitumineux traditionnels, de même que les designs architecturaux inédits, plus complexes, favorisent la recherche de nouveaux produits plus légers, plus élastiques et plus étanches. L’asphalte commence alors à remplacer le goudron minéral par les toitures à pente douce. En 1965, on introduit le concept de toiture à membrane imperméable protégée, une technique qui est notamment utilisée sur le toit vert de la Place Bonaventure. À cette époque, on observe aussi l’apparition de nouveaux matériaux comme le caoutchouc en feuille, la mousse polyuréthane vaporisée et l’asphalte
GETTY IMAGES PAR ESTT
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 21
::
DOSSIER TOITURE
AMCQ
GUY LALONDE Président Guy Lalonde architecte
SOPREMA
RICHARD VOYER Vice-président et directeur général Soprema
caoutchouté. Au cours des années 1970, les membranes de bitume modifié se répandent peu à peu, marquant les débuts de l’application au chalumeau, puis, dans les années 1980, les feutres de fibre de verre gagnent des parts de marché. LA MULTIPLICATION DES CHOIX De nos jours, les matériaux utilisés pour les toitures comprennent l’asphalte et le gravier, le cuivre, le cuivre étamé, le zinc, l’ardoise, les membranes élastomères et les membranes liquides, auxquels il faut ajouter les membranes monocouches comme le EPDM, le PVC ou le TPO.
« Un changement notable dans le marché résiden tiel et commercial a été l’adoption des membranes de type TPO, confiait Guy Lalonde, dans la version initiale de ce reportage, alors directeur technique à l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ). Il est aujourd’hui président de la firme Guy Lalonde architecte. Le TPO est une membrane thermoplastique dont la couleur peut varier, mais qui est souvent utilisée dans la construction des toits blancs. Le produit existe depuis environ 30 ans, mais on en voyait peu au cours de la dernière décennie. » On trouve aussi désormais des matériaux entièrement liquides. « Ils sont souvent
SPÉCIALISTE EN TOITURE HAUTE DE GAMME COMMERCIAL, INSTITUTIONNEL ET RÉSIDENTIEL
Toiture verte
Toiture blanche 22
Membrane élastomère
Bardeaux d’asphalte
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
#RBQ : 3088-0884-33
610, avenue George-V Lachine, QC H8S 2R7 Téléphone : 514 637-3056 www.ylarameecouvreur.com
::
JBC MÉDIA PAR DENIS LEMELIN
RICHARD LACOMBE Président Toitures 4 Saisons
utilisés pour les toits plus complexes et difficilement accessibles, comme dans les centres-villes, expliquait Richard Voyer, vice-président et directeur général chez Soprema. Personne n’aime voir une grue stationnée pendant des jours dans une rue achalandée... On peut donc monter ce produit directement, en barils de 20 litres, et l’étendre au rouleau avec les renforcements appro priés. Maintenant, nous pouvons aussi souder une membrane directement par-dessus la toiture existante pour en prolonger considérablement la durée de vie, plutôt que de refaire une toiture en entier. » Les dernières années ont également été marquées par une mécanisation importante des procédés. « Nous avons par exemple des grues et des chariots élévateurs pour monter nos matériaux, des chariots motorisés qui transportent les débris ou les rouleaux de mem branes, des appareils pour couper les matériaux et des arracheuses méca niques, alors le travail a beau être difficile physiquement, il l’est moins qu’auparavant, lorsqu’on coupait des toitures à la hache ou qu’on arrachait les membranes à la pelle ! », se sou venait Richard Lacombe, président, Toitures 4 Saisons.
Lynda Hogue, Vice-présidente exécutive
MIEUX GÉRER MIEUX SERVIR
Jocelyn Hogue, Président
Toitures Hogue est fière de compter parmi les lauréates 2019 du programme des Sociétés les mieux gérées au Canada.
De la première à la deuxième génération, Toitures Hogue a toujours eu ce souci d’offrir une expérience unique pour la réalisation d’un projet aussi important que celui d’une toiture.
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 23
::
DOSSIER TOITURE
GETTY IMAGES PAR GANG ZHOU
Une membrane EPDM (Fleece Pack) installée au bitume chaud AMCQ
24
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
::
« Il y a 25 ans, être couvreur se résumait à appren dre deux ou trois systèmes très simples, dit Marc Brault, président, Toitures Brault. Aujourd’hui, on ne pourrait pas énumérer tous les systèmes et toutes les technologies qui existent ! Apprendre tout ça, c’est plus exigeant pour les couvreurs, surtout si l’on veut qu’ils soient polyvalents. » Et on ne saurait passer sous silence les nombreux changements apportés du côté de la sécurité afin de limiter les risques d’accident (chutes, coupures, brûlures, maux de dos, électrocution…). Désormais, la machinerie doit être hautement sécuritaire, et les couvreurs doivent être parés de garde-corps ou munis d’un harnais bien ancré au bâtiment en tout temps. « Ce changement a été difficile à accepter pour ceux qui étaient déjà
ANNE-SOPHIE BRAULT
MARC BRAULT Président Toitures Brault
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 25
::
DOSSIER TOITURE
« Ce changement a été difficile à accepter pour ceux qui étaient déjà dans le métier depuis longtemps. Ce n’est pas facile de s’habituer à travailler attaché, car on est moins mobile. Par contre, personne ne souhaite assister à l’enterrement d’un de ses collègues ou employés. En plus, la CNESST est sévère, et les amendes sont très élevées pour ceux qui dérogent aux normes de sécurité. » – Jocelyn Hogue
JBC MÉDIA PAR ALAIN LAMBERT
JOCELYN HOGUE Président Toitures Hogue
dans le métier depuis longtemps, confiait Jocelyn Hogue, président, Toitures Hogue. Ce n’est pas facile de s’habituer à travailler attaché, car on est moins mobile. Par contre, personne ne souhaite
assister à l’enterrement d’un de ses collègues ou employés. En plus, la CNESST est sévère, et les amendes sont très élevées pour ceux qui dérogent aux normes de sécurité. »
418 822-1252 Nos Services • CONSTRUCTION, RÉFECTION ET RÉPARATION DE TOITURE • INSPECTION • DÉNEIGEMENT COMMERCIAL SEULEMENT • ENTRETIEN DE TOITURE Types de toitures • TOITURE EN BARDEAU • TOITURE ÉLASTOMÈRE • TOITURE EN ASPHALTE ET GRAVIER (PLATE) • TOITURE VERTE ET BÂTIMENT LEED • TOITURE EN ACIER ET ANCESTRALE (Tôle à la canadienne et à la baguette) EN CUIVRE, EN ACIER ÉMAILLÉ ET EN ACIER GALVANISÉ
25, rue Casgrain, L’Ange-Gardien (QC) G0A 2K0
www.toiturebenoittremblay.com 26
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
::
LA MÉTÉO : À LA FOIS MEILLEURE AMIE ET PIRE ENNEMIE Miss Météo est une partenaire incontournable des couvreurs. De fait, c’est un secret de Polichinelle que de révéler que la plupart d’entre eux consultent les prévisions météorologiques matin, midi et soir, quand ils ne surveillent pas les radars d’Environnement Canada ou qu’ils n’appellent pas directement leur météorologue favori ! En effet, au cours des journées de pluie, de neige, de grands vents ou de grands froids, les couvreurs restent à la maison, faute de pouvoir faire un travail de qualité ou de pouvoir le réaliser en toute sécurité. « Les travailleurs sont habitués, disait Richard Lacombe. Ils sont payés à l’heure et non à la semaine. Le pire que j’ai connu, c’est un mois entier où on n’a travaillé que quatre jours, mais généralement, les couvreurs peuvent travailler au moins trois ou quatre journées par semaine. Et quand il fait moins beau, on peut en profiter pour apporter du matériel ou installer les garde-corps sur des toitures qu’on fera plus tard. » Malgré toutes les précautions qu’ils peuvent prendre, tous les couvreurs se sont déjà fait surprendre par une averse imprévue ou par des vents qui menacent de faire chavirer les grues ou d’emporter leurs matériaux par-dessus bord. De plus, les années marquées par de grandes variations de température ne jouent pas en faveur des toitures et apportent souvent beaucoup de travail aux couvreurs, l’été venu. Côté climat, certaines dates resteront marquées à tout jamais dans la mémoire collective des couvreurs – que l’on pense seulement au grand verglas de 1998 ou aux chutes de neige abondantes
MEMBRE
GETTY IMAGES PAR PONGMOJI
de l’hiver 2008... « En 1998, à certains endroits, la glace était tellement épaisse qu’il fallait la couper avec une scie à chaîne, tout en prenant soin de ne pas endommager les toitures, se souvenait Jocelyn Hogue. Il y a une dizaine d’années, en 2008, on a atteint un record de 650 employés pour pouvoir déneiger les toitures de nos clients. On a vidé le bureau de chômage ! On a aussi fait appel à tous nos amis, parents et connaissances pour nous donner un coup de main. » Mais une fois les hommes réunis, encore fallait-il dénicher suffisamment de… pelles ! « Elles étaient très difficiles à trouver, rappelait M. Hogue, alors on a décidé de les acheter directement du fabricant Garant, à Montmagny. On en a acheté 500 d’un coup. Les pelles étaient encore chaudes, et on les mettait dans notre camion ! C’était vraiment une situation d’urgence. » Fort heureusement, de telles situations ne se produisent pas chaque année !
A.M.C.Q./ A.C.E.C./ A.C.Q.
COMMERCIAL – INDUSTRIEL INSTITUTIONNEL – RÉSIDENTIEL 445, rue des Canetons Québec (Québec) G2E 5X6 Téléphone : 418 527-1314 Télécopieur : 418 527-1148
www.toitures4s.com
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 27
::
DOSSIER TOITURE
DES ATHLÈTES SUR NOS TOITS Ne devient pas couvreur qui veut : pour bien faire son métier, le couvreur doit aimer travailler dehors et avoir une très bonne forme physique. Bien sûr, il est à l’aise dans les hauteurs. Il doit également être résistant aux variations extrêmes de température, posséder un bon sens de l’équilibre, être ponctuel, fiable, habile manuelle ment, faire preuve de minutie, démontrer une bonne capacité d’apprentissage des nouvelles techniques et aimer le travail d’équipe. Dans ce milieu, beaucoup sont appelés, mais peu sont élus : pouvoir arriver sur un chantier dès 7 h, faire une journée de 10 heures sous un soleil de plomb en travaillant au chalumeau, ce n’est pas donné à tous… « Les étudiants sont souvent surpris de voir à quel point le travail est dur physiquement, soulignait Richard Blouin, alors enseignant en pose de revêtements de toiture à l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec. Par contre, c’est un beau métier pour ceux qui apprécient
GETTY IMAGES PAR GEBER86
le fait d’être dehors et qui aiment relever des défis physiquement. » Les « athlètes » qui persistent dans le métier devront aussi s’adapter aux nouveaux matériaux, équipements et méthodes de travail. Ils sont appuyés dans leur apprentissage par des formations offertes chez leur employeur, ainsi que chez les fabricants et à l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec.
STEEVE CHABOT Cell. : 418 580-1210 SAMUEL NADEAU Cell. : 418 573-5612 ABEL NADEAU Cell. : 418 572-8317
Votre partenaire de confiance depuis plus de 60 ans!
Faites appel à notre professionnalisme afin d’évaluer le type de toiture qui répondra à vos besoins en respectant vos exigences, vos échéanciers et votre budget.
Centre multifonctionnel, Saint-Augustin
Tour Desjardins, Lévis
Centre Caztel, Sainte-Marie de Beauce
465, rue Principale Tél. : 418 424-3131 Saint-Jacques-de-Leeds (Québec) G0N 1J0 1 800 774-3132 info@toituresjuleschabot.com Téléc. : 418 424-3800 www.toituresjuleschabot.com 28
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
GETTY IMAGES PAR FERHATMATT ET ROMANTSUBIN
::
ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES HCFC :
DES DÉFIS POUR LES GESTIONNAIRES PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE
Avec la signature du Protocole de Montréal en 1987, 24 pays, dont le Canada, se sont engagés à éliminer progressivement la production et la consommation de substances appauvrissant la couche d’ozone. Parmi eux, les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), utilisés notamment dans les appareils de refroidissement. Comment les gestionnaires immobiliers peuvent-ils relever le défi alors que l’échéance menant à leur élimination définitive se rapproche dangereusement ?
P
armi les grands responsables du trou dans la couche d’ozone, les chlorofluorocarbures (CFC) ont été utilisés à toutes les sauces : aérosols, mousses expansibles, réfrigération, climatisation, etc. Ils ont été remplacés à partir de 1995 par les HCFC, moins polluants, mais encore néfastes pour l’environnement, et dont l’élimination progressive est elle aussi prévue par le Protocole de Montréal. Le processus est déjà enclenché depuis plusieurs années ; en 2020, les HCFC seront réduits de 99,5 %, alors que leur production et leur importation cesser ont. En 2030, ils devront avoir totalement disparu de la circulation. Or, les HCFC-22 sont encore
présents dans de très nombreuses unités de climatisation et de réfrigération commerciales et industrielles, même si depuis janvier 2010, aucun appareil utilisant cette substance ne peut être fabriqué ou importé au Canada. DES SOLUTIONS DE REMPLACEMENT Pour les gestionnaires immobiliers, ces changements ont un impact notable, car ils impliquent d’effectuer une transition vers de nouvelles solutions, en rem plaçant ou en convertissant leurs équipements. Ces unités de refroidissement ayant un long cycle de vie, de 10 à 15 ans en moyenne, et étant très onéreux, une rigoureuse planification s’impose. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 29
::
ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES HCFC
Par ailleurs, même s’il est encore possible de conserver ce type d’équipements et de continuer à les utiliser, il faut se rappeler que dès 2020, il sera plus difficile et coûteux de s’approvisionner en HCFC-22 advenant le cas où un bris entraînerait une évaporation de cette substance. « Par conséquent, les gestionnaires doivent également tenir compte de risques opérationnels potentiels », mentionne Jean-Michel Champagne, responsable, Développement durable à la Direction des infrastructures de HEC Montréal. Membre du comité Gestion technique intégrée de BOMA Québec, M. Champagne a minutieusement étudié le dossier des halocarbures. Il enseigne également la responsabilité sociale des entreprises aux étudiants de maîtrise à HEC. L’idée derrière cette stratégie de raréfaction des HCFC est de créer un phénomène d’attrition qui mettra progressivement fin à l’utilisation de ces gaz sur le terrain. Le même principe avait déjà été appliqué avec succès dans le cadre de l’élimination des CFC, puisque les prix élevés avaient généré une autorégulation du marché en encourageant la transition. Quelles solutions s’offrent en remplacement du HCFC-22 ? « Il est possible d’effectuer une mise à niveau en lui substituant de l’hydrofluorocarbure ou HFC. Néanmoins, le HFC a un potentiel de
NAVID AZADI
JEAN-MICHEL CHAMPAGNE Responsable, Développement durable à la Direction des infrastructures de HEC Montréal
réchauffement climatique extrêmement élevé », indique M. Champagne. Ainsi, 1 kg de la plupart des HFC utilisés en réfrigération a un potentiel de réchauffement climatique de 1 300 à 2 000 fois celui du dioxyde de carbone (CO2), et même plus pour certains mélanges spécialisés. « Comparativement, la même quantité de HCFC22 génère 1 500 kg de CO2 équivalent. Par conséquent, on ne fait que déplacer le problème », remarque M. Champagne. Si les HFC ne sont pas la panacée, ils constituent cependant un intermédiaire vers les halocarbures de nouvelle génération tels que les hydrofluoroléfines (HFO), qui ne seront ni des destructeurs de la couche d’ozone ni la cause de réchauffement climatique. Cependant, ces derniers sont plus instables, toxiques et inflammables, ce qui génère son lot de risques pour la santé humaine ; cela forcera les gestionnaires à prendre de nouvelles mesures de sécurité. « Le gaz parfait n’existe pas, il y a toujours des contraintes », constate M. Champagne. Dans ces conditions, quelles sont les recom mand ations de l’expert ? S’il ne conseille pas de « remplacer juste pour remplacer », puisque ces équipements sont extrêmement coûteux, il suggère toutefois de mettre en place un plan d’entretien préventif des appareils pour éviter les fuites de HCFC-22 qui, à terme, se conclura par un plan de remplacement.
GETTY IMAGES PAR GEBER86
30
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
En ce qui concerne les HCHF-123, que l’on trouve dans les refroidisseurs à basse pression, ils
::
profitent d’une période de grâce jusqu’en 2030. « Mais il faut d’ores et déjà penser à la conduite à adopter lorsque cette date butoir arrivera. Quoi qu’il en soit, les ges tionnaires devront nécessairement avoir une vision plus globale et prendre en compte la question de l’efficacité énergétique. Ce remplacement constitue donc une occasion de repenser et de revoir les systèmes en ce sens, avec une perspective élargie », fait valoir M. Champagne. UNE NOUVELLE LÉGISLATION Mais les choses se corsent encore davan tage… Adopté en 2004 par Québec, le Règlement sur les halocarbures visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. En juillet 2019, le gouvernement a déposé un projet de modification afin notamment d’interdire, dès 2021, la vente, la fabrication, l’installation et la distribution d’appareils de climatisation et de réfrigé ration commerciaux utilisant des HFC. Les experts se montrent très critiques vis-à-vis de cette nouvelle législation, même si elle n’est pas encore entrée en vigueur. « Les modifications proposées sont monumen tales, et les mesures semblaient plutôt improvisées », déplore M. Champagne qui ajoute que BOMA Québec a d’ailleurs fait connaître sa position à ce sujet lors de la période de consultation publique prévue par le ministère de l’Environnement et la Lutte contre les changements climatiques. Selon lui, ce règlement comporte aussi des mesures très difficiles à mettre en œuvre. « Ainsi, la règle d’or dans ce domaine est de ne pas manipuler les pièces et les contenants sous pression afin d’éviter les fuites de gaz. Or, avec les nouvelles règles, on demande désormais de vider l’équipement de son gaz dès qu’il n’est pas utilisé pendant un mois, ce qui est un non-sens en matière d’équipements sous pression », mentionne Jean-Michel Champagne. Certes, il estime que l’ancien règlement était devenu désuet et qu’une refonte est la bienvenue, mais pour autant qu’elle soit alignée sur la réglementation canadienne, qui est d’ailleurs plus sévère et s’applique déjà aux bâtiments sous charte fédérale (édifices de la Couronne, ministères fédéraux, etc.). « Il faut aussi qu’elle tienne
compte des bonnes pratiques de l’industrie. À cet égard, nous privilégions la voie de la consultation et de la discussion. Les gestionnaires immobiliers peuvent jouer un rôle de conseil dans la rédaction d’un nouveau cadre réglementaire, ce qui constituerait une belle occasion de faire une différence dans la lutte contre les change ments climatiques », assure M. Champagne.
Vous avez une collection d’ampoules et de tubes fluorescents brûlés ? Votre entreprise a des lampes au mercure à faire recycler ? Apportez-les dans un de nos nombreux points de dépôt ou appelez-nous pour une collecte gratuite (une palette ou plus). RecycFluo : le seul programme de recyclage de lampes au mercure au Québec.
RecycFluo.ca/fr/entreprise 1 888 860-1654
Recycfluo_ICI_ilot.indd 1
19-03-13 13:54 MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 31
::
GROUPE ALFID HYGIÈNE DU BÂTIMENT
LA MICROBIOLOGIE AU SERVICE DE L’HYGIÈNE DU BÂTIMENT C’est un fait bien connu que les germes peuvent avoir un effet très néfaste sur la santé. Prenons l’exemple des hôpitaux. Selon le Syndicat canadien de la fonction publique, plus de 8 000 Canadiens meurent chaque année après avoir contracté une infection alors qu’ils recevaient des soins de santé1.
Serge Rioux Président Gestion Hygiène du Bâtiment
I
l y a donc de sérieuses questions à se poser concernant la gestion de l’hygiène et de la salubrité des immeubles. Pourtant, on en sait très peu sur la science qui étudie ces bactéries et sur l’impact qu’elle peut avoir. S’intéressant à tout ce qui est invisible à l’œil nu, la microbiologie analyse les microbes qui peuvent causer des ravages et trouve des solutions – parfois toutes simples – pour limiter les dégâts qu’ils entraînent.
Sophie Charbonneau
GETTY IMAGES PAR STURTI
Vice-présidente des opérations Gestion Hygiène du Bâtiment
Nathalie Thibault, B.S ., M.S ., M c
c
cb.A.
Directrice de formation Gestion Hygiène du Bâtiment
QUAND LA SCIENCE S’INVITE DANS LE NETTOYAGE Les gestionnaires de tous les types de bâtiments, outre les hôpitaux, doivent porter une attention particulière à l’hygiène et à la salubrité des lieux. Alors qu’avant, on se contentait d’une simple propreté visuelle, on comprend maintenant qu’il faut pousser le nettoyage beaucoup plus loin. Pour réduire les risques et diminuer la contami nation des surfaces, il faut aussi s’attaquer à l’invisible. Au sein d’une entreprise en gestion de l’hygiène du bâtiment, le rôle des microbiologistes est principalement de s’occuper de la formation, du coaching et du protocole de désinfection. Ils analysent le degré de contamination, revoient la séquence de travail et vérifient le matériel utilisé. Autrement dit, les microbiologistes posent un regard différent sur l’hygiène et la salubrité.
Dominique Tremblay, B.S ., M c
cb.A.
Formatrice en hygiène Gestion Hygiène du Bâtiment
Pour ce faire, différentes techniques sont utili sées, dont de faux germes lumineux étendus sur les surfaces. Cette façon de faire permet entre autres de constater la contamination causée par les méthodes de travail, pour pouvoir ensuite émettre des recommandations.
1. https://scfp.ca/infections-nosocomiales-empecher-les-deces-evitables
32
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
DES TECHNIQUES À REVOIR La poussière, à elle seule, contient 9 000 sortes de germes ! Si l’on y ajoute ceux que comportent les toilettes, les lavabos, etc., on comprend rapidement que les techniques de nettoyage font toute la différence. Malheureusement, on privilégie encore trop souvent la rapidité à l’efficacité. La propreté non visuelle est plus difficile à mesurer, mais tellement importante ! C’est pourquoi certains comportements doivent être revus, puisqu’ils sont susceptibles de nuire à la salubrité. Le retrempage, la surutilisation d’une guenille ou le changement de gants trop peu fréquent finit par éparpiller les germes plutôt que de les ramasser. Il n’est pas rare de voir le même linge utilisé pour laver le fond du lavabo, plein de bactéries, avant la robinetterie. Ou pire encore, pour nettoyer une table après la cuvette. Par ailleurs, une attention particulière doit être portée à la disposition des outils de nettoyage dans le chariot. Une simple brosse à toilette mal placée suffit pour contaminer tout le reste de l’équipement.
::
Malgré tout, l’hygiène n’est pas qu’une simple question de nettoyage. Encore beaucoup trop de gens ne se lavent pas adéquatement les mains. Résultat : les germes s’éparpillent et survivent sur toutes les surfaces : poignées, robinets, claviers, porte du micro-ondes, etc.
CONCLUSION Ce vent de changement vers une plus grande propreté s’était déjà amorcé avant que la science y mette son grain de sel. Mais on s’aperçoit que la microbiologie est maintenant indissociable de l’hygiène du bâtiment. Elle revêt une place importante parce qu’elle est directement liée à la santé et jette un nouveau regard sur les techniques de nettoyage en place depuis des années.
Les bactéries évoluent, deviennent résistantes aux antibiotiques et, à l’extrême, peuvent causer des pandémies. Il y a de quoi s’inquiéter quand on apprend que la propagation de la bactérie Escherichia coli (E. coli) serait due à une mauvaise hygiène dans les toilettes plutôt qu’à une contamination par la viande crue2 !
Au-delà de la propreté, au-delà de ce qui est visible, la microbiologie brasse les conventions et élève la salubrité à un niveau supérieur.
QUELQUES STATISTIQUES Bien plus qu’une dépense, le nettoyage est un investissement pour la santé des usagers. ISSA Canada souligne d’ailleurs quelques statistiques et faits révélateurs concernant l’hygiène du bâtiment au pays3. Il se perd en moyenne 9,3 journées de travail annuellement par employé, pour un coût total de 16,6 milliards de dollars pour les entreprises.
Les compagnies qui n’offrent aucune journée maladie affichent un risque de présentéisme plus élevé, c’est-à-dire que les employés se présentent au travail même s’ils sont malades et nuisent à la productivité globale.
Le fait de porter une attention particulière à la salubrité des endroits névralgiques réduit de 46 % le taux d’absentéisme et de 62 % les risques de contamination virale.
ADOBE STOCK PAR GLISIC_ALBINA
2. https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/propagationdecoli-une-mauvaise-hygiene-dans-les-toilettes-serait-en-cause-428020 3. https://www.issa.com/wp-content/uploads/canadian_infographic_voc_final_ smaller.png
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 33
::
MOT DU PRÉSIDENT
BOMA QUÉBEC, UNE COMMUNAUTÉ D’AFFAIRES CONVIVIALE ET HAUTEMENT SPÉCIALISÉE EN GESTION IMMOBILIÈRE : Bruno Turcotte
L'
EN PROFITEZ-VOUS?
Association BOMA Québec est une référence reconnue et respectée en gestion immobilière. Elle a le mandat de valoriser les pratiques innovantes pour améliorer la performance des immeubles du Québec. Parmi ses services, BOMA Québec propose à ses membres une gamme étendue d’outils, d’activités de formation et de forums d’échanges, en plus d’assurer une veille mondiale assidue, afin de répondre aux impératifs de carrière et aux besoins des gestionnaires d’immeubles d’aujourd’hui. Le programme BOMA BEST®, le concours des Prix BOMA, le nouveau Défi énergie en immobilier et notre implication à titre de partenaire de l’Observatoire et centre de valorisation de l’inno vation en immobilier (OCVI2) de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM sont des exemples bien connus du leadership que nous exerçons au bénéfice de nos membres. En cette fin d’année qui approche, j’aimerais mettre en lumière d’autres actions allant en ce sens.
UNE VEILLE RÉGLEMENTAIRE BOMA participe régulièrement aux travaux de révision des normes touchant l’industrie. Cela nous permet de mettre à contribution l’expertise de nos membres et d’assurer une juste représentation auprès des instances réglementaires et gouvernementales. Notre implication récente dans le nouveau projet de règlement des halo carbures et notre soutien à l’Association des entreprises en maintenance du Québec (AEMBQ) quant aux impacts de la Loi R-20 (Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction) en sont deux bonnes démonstrations. LA FORMATION CONTINUE BOMA Québec accorde une grande importance à la formation continue et propose une panoplie de sujets à ses membres. Les récentes conférences portant sur l’économie circulaire, la technologie BIM (Building Information Modeling) et l’utilisation de la méthodologie 5S pour optimiser l’efficacité des équipes de gestion, toutes trois proposées dans le cadre du récent Colloque Gestion technique intégrée, en témoignent. Je pense aussi à BOMEX 2019 où l’on a traité de l’immeuble intelligent et des risques de cyber attaques, de la résolution de conflits au travail, de l’accessibilité des immeubles commerciaux pour les personnes atteintes d’un handicap et du programme d’agrément et de certification de la Fondation Rick Hansen, de solutions pour atteindre le Net Zéro, de la résilience aux changements climatiques, du pouvoir du big data en immobilier, et bien plus. Plusieurs nouvelles formations sont aussi offertes pour soutenir les organisations participant
BOMA QUÉBEC
34
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
::
au nouveau Défi énergie en immobilier, dont des ateliers sur l’optimisation des systèmes électromécaniques (recommissioning) et l’utilisation optimale de la plateforme Energy Star Portfolio Manager.
des problématiques liées à l’itinérance. Le programme Action Médiation s’est avéré très utile dans plusieurs immeubles du centre-ville de Montréal, et ce travail sur le terrain se poursuit activement.
Plus récemment, BOMA Québec a aussi conclu une entente de collaboration avec TECHNORM, un chef de file reconnu pour son expertise en codes et normes, en sécurité des bâtiments et en expertise technico-légale. TECHNORM propose un tarif spécial exclusif aux membres de BOMA Québec dans le cadre des formations offertes cet automne et à l’hiver 2020. Pourrez-vous en profiter ?
UNE COMMUNAUTÉ DE PLUS DE 400 PROFESSIONNELS ET DE 260 ENTREPRISES MEMBRES BOMA Québec rassemble des passionnés d’immobilier. Ces hommes et ces femmes contribuent chaque jour à la vitalité et à l’évolution de notre industrie. Ce sont des propriétaires et des gestionnaires d’immeubles, des investisseurs immobiliers, des gestionnaires d’actifs, des experts-conseils et des fournisseurs de produits et services associés aux immeubles commerciaux.
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET SOCIAL La notoriété du programme de certification BOMA BEST® dépasse désormais nos frontières ! En plus des quelque 2 740 immeubles au Canada, dont 410 sont au Québec, BOMA a dernièrement certifié l’ambassade du Canada en Chine, alors que de nombreuses percées aux États-Unis et au Mexique sont à venir. Depuis son lancement en 2000, ce programme demeure le plus pertinent pour l’industrie de l’immobilier commercial, comme en fait foi cette évolution à l’international.
Ils trouvent ici une organisation dynamique et un réseau de collaborateurs hors pair qui contribuent, par leur implication et leurs actions, à faire de BOMA Québec une ressource de premier plan. Se joindre à eux, c’est saisir l’occasion de participer à la discussion et d’enrichir sa pratique de l’intelligence d’affaires unique à BOMA. Au plaisir de vous compter parmi nous dans les mois à venir ! Une excellente fin d’année à tous,
Toujours au bénéfice de ses membres, BOMA Québec collabore aussi étroitement avec la Société de développement social de Montréal pour mettre en place des programmes sur mesure afin de soutenir les gestionnaires d’immeubles ayant à composer avec
Bruno Turcotte Président BOMA Québec
Optimisez vos budgets Consultant en hygiène et salubrité de vos bâtiments
Services offerts :
Prise en charge / redressement Optimisation de la qualité de l'hygiène Audit en hygiène et salubrité Conception d'appel d'offres Suivi temps et mouvements
SUIVEZ-NOUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX: FACEBOOK
Formation personnalisée Route de travail Mentorat de gestionnaires Diagnostic Sécurité et prévention Solution informatique
www.gestionHB.com Bureau de Montréal
Bureau de Québec
277, boulevard Labelle, bureau 169 Rosemère(Québec) J7A 2H3 Téléphone : 514 357-4812 Sans Frais : 844 666-6638
3107, avenue des Hôtels Québec(Québec) G1W 4W5 Téléphone : 418 266-7388
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 35
SOYEZ DES NÔTRES UNE GRANDE SOIRÉE AU BÉNÉFICE DES JEUNES MONTRÉALAIS EN DIFFICULTÉ
LE GRAND BAL FIMJ Sous la présidence d’honneur de Monsieur Vincent Chiara, président, Mach
Le vendredi 1er mai 2020 Fairmont Le Reine Élizabeth
www.fimj.org POUR LA PROCHAINE ÉDITION DU GRAND BAL, AIDEZ-NOUS À ATTEINDRE NOTRE OBJECTIF D’AMASSER
300,000 $
MÉ DI A
PARTENAIRE PRINCIPAL
MEMBRES FONDATEURS
Options de partenariat et achat de billets : Jacqueline Dionne 514 282-3824 poste 2001 — jdionne@gestionpga.com
Partenaires en date du 4 novembre 2019
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
TENDANCES ET INNOVATIONS
Brigitte Dupuis
L’OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉLECTROMÉCANIQUES EN CONTINU, UNE GARANTIE POUR MAXIMISER LA PERFORMANCE DE VOS BÂTIMENTS L’optimisation des systèmes électromécaniques de bâtiment (souvent appelée recommissioning ou RCx) est un processus continu qui vise à assurer un rendement optimal des équipements mécaniques et électriques. Elle implique une remise à niveau des installations dans le but d’assurer leur bon fonctionnement tout en considérant les caractéristiques des équipements qui les composent. Le RCx comprend également une part importante d’opti misation du mode d’exploitation dans le but de garantir une bonne qualité de service à moindre coût par l’implantation de mesures low cost/no cost.
P
our favoriser l’atteinte des meilleurs résultats possible, un bon processus de RCx doit pouvoir miser sur la contribution de l’équipe d’opération et de maintenance. En effet, cette dernière connaît les capacités (et les limites) des installations et a toujours de bonnes idées sur les moyens à prendre pour améliorer leur performance. Malheureusement, la valeur de l’implication de cette équipe demeure trop souvent sous-estimée ; en conséquence, un résultat mitigé est observé au chapitre de l’amélioration durable de la performance.
Brigitte Dupuis, directrice de comptes majeurs – Secteur institutionnel chez Johnson Controls, a fait sa marque en gestion des actifs, BIM, efficacité énergétique, développement durable et s’intéresse plus particulièrement à la gestion du cycle de vie d’une installation. Elle cherche constamment à promouvoir les technologies qui soutiendront la révolution énergétique de demain.
::
L’OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉLECTROMÉCANIQUES CRÉE DE LA VALEUR Le RCx permet de diminuer la facture éner gétique, les coûts d’exploitation et prévient la dégradation du fonctionnement des systèmes électromécaniques. Les experts estiment que le RCx en continu réduit les coûts d’énergie de 10 à 15 % en moyenne, et jusqu’à 30 % dans certains immeubles (selon Transition éner gétique Québec1). Le processus permet de détecter les déficiences des systèmes, assure la fonctionnalité idéale des équipements et met en place des améliorations tout au long du cycle de vie du bâtiment. De plus, le RCx peut réduire le temps nécessaire pour déceler des déficiences pouvant mener à des bris et, par le
fait même, éviter des interruptions de service d’équipements. La clé du succès d’un RCx est attribuable à la formation des opérateurs de bâtiments, à la révision complète des séquences de contrôle (sondes, volets, vannes, etc.) et au suivi des factures énergétiques. Les principaux bénéfices sont l’amélioration du confort des occupants, la réalisation d’économies d’éner gie et l’assurance de la performance continue du bâtiment.
GETTY IMAGES PAR INKKSTUDIOS
1. http://www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/documents/SHQ/colloque_gestionnaire_technique/2017/CGT-2018-1-recommissionning.pdf
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 37
::
TENDANCES ET INNOVATIONS
GETTY IMAGES PAR PAUL BRADBURY
SERVICES
• Inondation – dommages par l’eau • Feu • Moisissures • Amiante • Déversements • Danger biologique “Biorisque” • Contrôle des infections • Entrée par infraction et impact d’un véhicule • Événement unique jusqu’à intervention de catastrophe • Restauration de documents, d’appareils électroniques, stocks au détail, meubles et contenu divers 1 877 778-6731 www.premiereaction.ca 38
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LES CONDITIONS D’OCCUPATION Le RCx en continu permet d’ajuster au fur et à mesure le fonctionnement des installations et des systèmes. Le vieillissement normal du bâtiment mène à un dérèglement des équipements. Il est donc prescrit de réviser les séquences de contrôle et de calibrer les équipements pour assurer leur bonne performance. De plus, la variation des conditions d’occupation influe de façon notable sur la demande électromécanique. Par exemple, lorsqu’une partie de l’immeuble n’est pas occupée au maximum, il y aura des effets sur la charge des équipements. Les facteurs environnementaux ont également une influence sur les systèmes. Par exemple, le changement de saison au Québec a une incidence importante sur les besoins de chauffage et de climatisation. Par ailleurs, dans le cas de réhabilitation majeure d’un immeuble, de réparations d’équipements ou pour toutes autres transformations apportées aux instal lations, des impacts non négligeables se font remarquer sur la fonctionnalité des systèmes. Ces changements influent sur leur performance ; les équipements doivent être recalibrés et ajustés afin qu’ils fonctionnent de façon optimale. LE MODE D’EMPLOI POUR UNE OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉLECTROMÉCANIQUES EN CONTINU Le RCx en continu est un processus collaboratif et systématique coordonné par des experts qui conçoivent un plan adapté de réalisation. L’American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers (ASHRAE) propose des lignes
::
directrices et un cadre normalisé pour assurer un RCx efficace. Habituellement, l’agent qui assure le RCx en continu travaille avec le gestionnaire de l’immeuble, les techniciens en exploitation et les membres de l’équipe de maintenance. L’agent procède à une analyse de l’ensem ble des équipements du bâtiment. Il évalue entre autres la performance des chaudières, des refroidisseurs, des vannes d’étranglement, des pompes, des systèmes de ventilation (débits, apport d’air extérieur, économiseur, récupération de chaleur, etc.), l’eau chaude domestique, les valves, les serpentins, les boîtes à débit variable, et cela, en fonction des saisons. De plus, le plan de RCx inclut l’analyse des activités d’opération et de maintenance, la révision des séquences de contrôle, l’analyse des tendances, des essais fonctionnels et une analyse de régression. L’agent de RCx veille à la surveillance et à l’analyse de données des compteurs ou des systèmes, permettant notamment de vérifier les performances globales du bâtiment, la satisfaction des occupants et les impacts financiers. Lorsque l’agent détecte des anomalies, il doit revoir les procédures d’opération, effectuer la mise à jour des manuels d’opération, réviser les séquences de contrôle et former l’opérateur du bâtiment sur les nouvelles procédures et les points de consigne. Il doit également ajuster l’éché ancier de maintenance préventive pour l’examen périodique des équipements, s’assurer que les procédures d’exploitation sont adaptées, développer des méthodo logies de travail et déterminer des façons d’améliorer les opérations. Ainsi, l’agent est garant du suivi et de la stratégie d’opti misation en continu du bâtiment. LE SUIVI EN TEMPS RÉEL : LA GARANTIE DE PERFORMANCE Idéalement, pour assurer une performance opérationnelle optimale des équipements d’un bâtiment, l’opérateur devrait effectuer un suivi des équipements en temps réel. Il est possible de le faire au moyen de techniques de suivi à distance telles que la domotique. Cette pratique peu courante est plus particulièrement en usage dans des bâtiments critiques. Celle-ci permet le suivi de consignes
et l’évaluation de la performance des équipements en continu. Habituellement, des experts en RCx ont préalablement établi des indicateurs de performance. Ceux-ci serviront de guide de référence aux techniciens du centre de domotique, leur permettant d’évaluer la performance requise. Ces indicateurs sont basés sur les spécifications des fabricants et sur des comparatifs de bâtiments similaires.
Le respect du décret, l’affaire de tous.
RÉGIONS DESSERVIES BAS-SAINT-LAURENT
CÔTE-NORD
SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN
NORD-DU-QUÉBEC
CAPITALE-NATIONALE
GASPÉSIE-ÎLES-DE-LA-MADELEINE
MAURICIE
CHAUDIÈRE-APPALACHES
ESTRIE
CENTRE-DU-QUÉBEC
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
727, avenue Royale, Québec (Québec) G1E 1Z1 Téléphone : 418 667-3551 | Sans frais : 1 888 667-3551 m.simard@cpeep.com
cpeep.com MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 39
::
TENDANCES ET INNOVATIONS
Voici les différents éléments à considérer et à mettre en place pour assurer une stratégie optimale de RCx.
celle mettant davantage l’accent sur la documentation de la performance et sur des recommandations d’une manière formelle ;
Analyse quotidienne des données de mesurage Compilation des résultats de performance Vérification mensuelle de toutes les factures énergétiques
celle mettant davantage l’accent sur le travail de terrain, conjointement avec l’équipe d’opération et maintenance, tout en respectant les exigences du programme pour obtenir la subvention. La seconde méthode se traduit toujours par de meilleurs résultats puisque l’équipe d’opération sur place a été impliquée tout au long du processus. Cette implication a permis aux membres de l’équipe d’apprendre et d’optimiser leurs méthodes d’opération pouvant mener à des économies récurrentes.
Étude de vétusté des actifs Plan d’investissement Comité énergie de l’immeuble Formation et sensibilisation à la gestion efficace de l’énergie des opérateurs L’OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉLECTROMÉCANIQUES, UN POINT DE VUE DIFFÉRENT POUR L’OPÉRATEUR ET LE CONSULTANT L’agent opérateur qui effectue un RCx possède une vision différente de celle du consultant mandaté pour effectuer un tel travail. Pour satisfaire aux exigences des programmes de subventions, le consultant doit respecter le cadre et fournir les livrables exigés. Malgré ces contraintes, deux approches sont possibles :
EN CONCLUSION Le RCx garantit le maintien du niveau de confort et la satis faction des occupants. L’implication de l’équipe d’opération en place dans une démarche de RCx en continu se traduit inévitablement par la détermination de problèmes d’opération, parfois récurrents, qui peuvent avoir un impact négatif sur la qualité du service ou sur l’espérance de vie des installations. Peu importe le modèle de RCx sélectionné, celui-ci permet au propriétaire de réduire ses coûts énergétiques, d’améliorer la performance de son immeuble de façon durable et d’offrir un environnement optimal aux occupants.
LA RÉFÉRENCE DE L’INDUSTRIE DE LA MÉCANIQUE DU BÂTIMENT Pour la gestion de vos bâtiments Abonnez-vous gratuitement ! www.cmmtq.org/imb
VOL.
VOL. 33 N° 9 • NOVEMB
LE BIM
N TIONS, UBLICA
0
N 4 VENTIO DE CON
000631
9
velable l renou nature Le gaz ments s ti â b s on de nnecté Évolutiigents et co ble, s intell nt dura t les code e loppem tique e Le dévecité énergé l'effica POSTE-P
TION 40006319
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
, N 0 DE CONVEN
40
Laroche mécan remporte 3 pri ique du bâtiment x Maestria Occupants et des habitationventilation s collectives défic Une nou ien
2019
t pemen p o l e v Dé urable d acité et efficétique énerg
RE 2018
CHEZ LES ENTREPRENEUR S
AI 4•M 34 N°
d 1
_v3.ind
l34_no4
IMB_vo
4 26 13:5
19-04-
QUÉBEC SALUBRITÉ N U M É R O 4 2 • O CTO B RE 2019
LES INFECTIONS BACTÉRIENNES ET LEUR LIEN AVEC LE NETTOYAGE
À LA HAUTEUR DE LA TÂCHE Par ROBERT KRAVITZ
Un article publié le 13 juillet 2019 dans le New York Times faisait état d’un rapport alarmant sur le nettoyage et sur la santé. Intitulé « Urinary Tract Infections Affect Millions. The Cures Are Faltering », l’article de Matt Richtel, lauréat du prix Pulitzer, révélait que les cas d’infection des voies urinaires qui touchent des millions de personnes chaque année sont de plus en plus difficiles à traiter, car les traitements sont de moins en moins efficaces. Cependant, cela ne traduit qu’une partie de la vérité. La vraie question concerne le fait que ces infections ont toujours été très difficiles à traiter. Ce qui constituait « un traitement simple et rapide aux antibiotiques » entraîne souvent de nos jours des « cas de maladies graves et d’hospitalisation », lit-on dans l’article de Matt Richtel. Il y soulève le cas d’une femme de 38 ans qui dit avoir subi plusieurs infections des voies urinaires au fil des ans qui se sont résorbées en quelques jours à l’aide d’antibiotiques. Dernièrement, toutefois, elle a dû essayer plusieurs médicaments différents en quelques jours espérant en trouver un qui soit vraiment efficace.
Ces deux exemples démontrent à quel point les infections bactériennes deviennent résistantes à de nombreux types d’antibiotiques utilisés couramment – les antibiotiques qui sont historiquement très efficaces. Ce problème prend tellement plus d’ampleur dans la région de New York que ses services de santé ont créé une application qui donne aux médecins et au personnel infirmier un accès à une base de données sur différents types d’infection des voies urinaires et des médicaments auxquels elles résistent. Cet outil aide à mettre un terme à plusieurs tentatives visant à trouver un médicament qui fonctionne. Il faut ajouter une chose : on ne peut s’attendre à voir de nouveaux antibiotiques faire leur apparition dans un avenir rapproché. « Big Pharma a carrément démissionné sur les antibiotiques », selon un article publié le 18 août 2017 dans le magazine Forbes : « Ce n’est pas que les risques soient trop élevés ; c’est plutôt que les résultats
Dans un autre cas soulevé par le Globe and Mail, une femme de Toronto qui a subi cinq infections des voies urinaires au cours de sa vie doit maintenant prendre divers antibiotiques jusqu’à ce qu’elle en trouve un qui fonctionne. Selon l’article, « l’infection ne cesse de revenir. On dirait que c’est la même infection qui revient d’une fois à l’autre, [ce qui est] très inquiétant ». Selon certains experts, cela serait plus qu’inquiétant. « C’est fou ! C’est ahurissant ! » affirme Lance Price, directeur du Antibiotic Resistance Action Centre (Centre d’intervention contre la résistance aux antibiotiques) de l’Université George-Washington.
ADOBE STOCK PAR ARIS SUWANMALEE
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 41
sont trop décevants. » Autrement dit, tout le temps et toute la recherche normalement nécessaires à la mise en marché d’un nouvel antibiotique ne rapportent pas assez.
LE LIEN AVEC LE NETTOYAGE Si de plus en plus d’infections deviennent résistantes aux médicaments et si les pharmaceutiques se montrent maintenant réticentes à lancer de nouveaux antibiotiques, quelles sont les options ? En réalité, la solution la plus importante et la plus efficace pourrait se trouver au sein de l’industrie du nettoyage et de l’entretien sanitaire. Bien que les nettoyants les plus efficaces ne puissent influer sur le nombre de cas d’infection des voies urinaires, plusieurs
ADOBE STOCK PAR ANDREY POPOV
42
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
maladies bactériennes les plus fréquentes que contractent tant les enfants que les adultes sont le résultat de contacts avec des surfaces contaminées, suivis d’un contact avec les yeux, la bouche ou le nez, ou découlent de la consommation tardive d’aliments. Ce qui complique le problème, c’est qu’une personne peut toucher une surface contaminée, puis toucher d’autres surfaces, voire d’autres personnes. Il s’agit de l’une des formes de contaminations croisées les plus courantes. La façon d’aider à prévenir le problème réside donc dans l’utilisation de méthodes, d’outils et de produits de nettoyage plus efficaces. Comme pour les antibiotiques, les professionnels canadiens du nettoyage doivent bien comprendre le but des numéros d’identification de médicament
(DIN) et ce qu’il faut considérer dans le choix d’un désinfectant. Dans la plupart des cas, il faudra faire usage de désinfectants à large spectre parce qu’il est difficile de déterminer le type d’agents pathogènes qui se trouvent sur les surfaces. Les travailleurs de l’entretien sanitaire doivent donc être informés des fondements de l’utilisation des désinfectants. • N’utiliser des désinfectants que lorsque c’est nécessaire. Certains agents pathogènes augmentent leur résistance aux désinfectants, tout comme dans le cas des antibiotiques mentionnés ci-dessus. La limitation de leur utilisation aidera à ralentir ou à prévenir le développement de leur résistance. • Nettoyer les surfaces d’abord, avant de les désinfecter. Souvent négligée, la première étape élimine des surfaces les saletés qui entravent l’efficacité des désinfectants. • Après avoir appliqué le désinfectant, laisser aux produits chimiques le temps de s’imprégner sur la surface. Pour ce faire, la meilleure technique consiste à appliquer le désinfectant sur plusieurs surfaces ou appareils sanitaires dans une première étape, puis d’essuyer le tout. Si le désinfectant a séché, il faut en rajouter. • À mesure que le désinfectant est utilisé, le liage des composés d’ammonium quaternaire peut devenir problématique. Cela se produit lorsque des composés d’ammonium quaternaires, qui confèrent le pouvoir désinfectant du produit, sont absorbés par le chiffon de nettoyage. Les antibiotiques perdent de leur efficacité lorsque le phénomène se produit. Pour le prévenir, certaines précautions s’imposent : vaporiser la surface à nettoyer plutôt que d’en appliquer sur le chiffon ; ne pas tremper les chiffons de nettoyage dans un seau contenant une solution d’eau et de désinfectant ; changer fréquemment le chiffon de nettoyage.
TROUVER LES AGENTS PATHOGÈNES • Dans la plupart des cas, lorsque le personnel possède la formation appropriée et utilise des solutions et des produits de nettoyage efficaces, l’aspect nettoyage est résolu. L’industrie canadienne du nettoyage profes sionnel aide ainsi à prévenir la propagation des maladies. • Toutefois, le principal enjeu consiste à déterminer le type d’agents pathogènes en présence. Traditionnellement, c’est comme si l’on donnait des coups d’épée dans l’eau, selon Brad Evans, PDG d’OptiSolve, un outil d’évaluation des surfaces qui découvre rapidement les agents pathogènes qui se cachent sur les surfaces : « Ne pas savoir constitue un problème majeur. » • Une recherche effectuée par un étudiant de premier cycle de l’Université du Wisconsin illustre ce point. L’équipe de chercheurs a étudié des endroits d’une école où les différents types d’agents pathogènes étaient les plus susceptibles de se retrouver. Ils ont aussi testé des surfaces comme les éviers de salles de toilettes, des portes et des laissez-passer donnés aux étudiants, aux parents, aux enseignants et aux visiteurs de l’établissement. Ils s’attendaient à ce que les laissez-passer soient contaminés, et leurs doutes concernaient le type de contaminants et leur quantité. Il s’est avéré que le nombre de contaminants était très élevé. L’étude a ainsi révélé la présence de plus de 18 000 unités formatrices de colonies (UFC) de bactéries sur les laissez-passer, les éviers et les portes, dont plusieurs représentaient une menace potentielle pour la santé. « L’utilisation de systèmes de surveillance des ATP (adénosine triphosphate) constitue l’une des plus importantes avancées des dernières années dans l’étude de la situation et la découverte des agents pathogènes, affirme M. Evans. Nous savons toutefois que ces systèmes présentent des inconvénients. »
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 43
Brad Evans a souligné que les travailleurs de l’entretien sanitaire utilisent régulièrement des ATP pour tester les surfaces susceptibles de porter des agents pathogènes. Comme il l’indique, « des agents pathogènes peuvent toutefois se trouver à quelques centimètres de ces surfaces et risquent de passer inaperçus ». Qui plus est, des études indiquent qu’il se peut que l’on doive lutter contre les ATP dans diverses procédures de nettoyage et de renettoyage, notamment dans l’utilisation de l’appareil, sur la façon dont on utilise les tampons dont on a besoin pour tester les surfaces et selon d’autres facteurs. « Les outils d’évaluation des surfaces dotés de la technologie d’imagerie ont été conçus pour brosser un tableau plus large des endroits où logent les agents pathogènes et de leur quantité, affirme M. Evans. Une fois que l’on sait où ils se trouvent, on peut alors les éradiquer à l’aide de produits efficaces tout en assurant la santé des gens et des installations. » L’expression Cleaning for Health (Pour un environnement sain) est apparue il y a plus de 20 ans dans le livre intitulé Protecting the Built Environment: Cleaning for Health de Michael A. Berry, un scientifique de l’Université de la Caroline du Nord. Cette expression est devenue, depuis lors, le leitmotiv de l’industrie du nettoyage professionnel. De nos jours, alors que le problème des maladies résistantes aux antibiotiques s’intensifie, elle prend encore plus son sens. Heureusement, les nouvelles technologies, les nouveaux produits de nettoyage efficaces et les méthodes de nettoyage améliorées contribuent à faire en sorte que l’industrie se montre à la hauteur de la tâche.
GETTY IMAGES PAR KZENON
44
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
- Robert Kravitz est un contributeur assidu de l’industrie du nettoyage professionnel.
LE SAVIEZ-VOUS ?
BOMA Québec est très heureuse d’accueillir M. Ryan Zamestrieus, RPA , directeur immobilier principal, Services immobiliers, BentallGreenOak, au sein de son conseil d’administration.
Mme Brigitte Dupuis a accepté de relever de nouveaux défis avec Johnson Controls en tant que directrice de comptes majeurs – Secteur institutionnel. Elle aura comme fonction de conseiller ses clients dans tous les domaines d’expertise de Johnson Controls en ce qui concerne la mécanique et la technologie du bâtiment tels que : les contrôles de bâtiment et de laboratoire, la sécurité, l’alarmeincendie, l’exploitation et la maintenance, le RCx, l’efficacité énergétique et l’évaluation des coûts sur le cycle de vie des différents équipements.
M. Zamestrieus a occupé les fonctions d’administrateur et de directeur régional pour le Groupe Oxford, avant de se joindre à la société Bentall Kennedy. Gestionnaire aguerri, il s’est taillé une réputation d’administrateur rigoureux dans l’industrie.
L’ÉDIFICE JACQUES-PARIZEAU CERTIFIÉ OR
LE BUREAU DU GROUPE GESFOR À TROIS-RIVIÈRES DÉMÉNAGE
WIKIMEDIA COMMONS PAR JEAN GAGNON
Roy. tient à féliciter son client, l’Édifice Jacques-Parizeau, pour l’obtention de la certification BOMA BEST – niveau Or. Toute l'équipe de Roy. est heureuse de contribuer à son succès et à son rayonnement.
Fort de sa croissance constante des trois dernières années et d’une équipe florissante, le bureau du Groupe Gesfor à Trois-Rivières a déménagé le 21 octobre dernier dans des bureaux plus grands afin de mieux servir sa clientèle. Les activités du bureau sont désormais situées au 2575, rue de l’Industrie, local 201, à Trois-Rivières. Bien implanté dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel de la Mauricie et du Centre-duQuébec, le bureau trifluvien du Groupe Gesfor, mené par son directeur régional Alexandre Massé, pourra notamment offrir les formations de l’entreprise sur place, dans sa nouvelle salle de formation.
UN NOUVEAU CONTRAT POUR LES SERVICES D’ENTRETIEN ALFID LTÉE Les Services d’entretien Alfid ltée sont fiers d’annoncer l’obtention d’un nouveau contrat pour le Complexe Chaussegros-de-Léry, ou plus communément appelé Complexe CDL, qui se situe au 303, rue Notre-Dame Est à Montréal. Le Complexe CDL, ouvert en 1992, est un ensemble de deux édifices appartenant à la Ville de Montréal, via la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), et conçu par l’architecte Dan Hanganu. L'immeuble ajoutera plus de 242 435 pi² au portefeuille du Groupe.
NOUVEAU PROPRIÉTAIRE POUR LA RÉSIDENCE L.M. JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
NOUVEAU TITRE, NOUVEAU DÉFI !
BOMA QUÉBEC
AVIS DE NOMINATION
::
JR Verdier Investissements vient d’acquérir la Résidence L.M. située à Saint-Tite, une ville aux paysages bucoliques. La résidence privée pour aînés possède actuellement 60 unités. Celle-ci sera entièrement rénovée afin d'offrir un milieu de vie encore plus stimulant et chaleureux qui favorise le mieux-être de ses résidents.
AU SENS PROPRE DU TERME, UN PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT Les deux firmes de consultation en gestion de la propreté SANIGESCO PLUS inc. et Salubri-Ressources inc. sont heureuses de fêter le premier anniversaire de leur partenariat. Salubri-Ressources inc. a conçu et développé deux logiciels d’avantgarde (Qualubre et Salubres) qui sont, à ce jour, installés dans plus de 500 immeubles.
MICHEL LANDRY Président SANIGESCO PLUS
ALAIN DURAND Président Salubri-Ressources
BÉTON CONCEPT A.M. S’IMPLANTE À OTTAWA Béton Concept A.M. s’implante à Ottawa sous la bannière Atwill-Morin Structure, créant une vingtaine d’emplois à la faveur de contrats totalisant 9 M$. Cela s’inscrit dans un virage stratégique visant à offrir à l’Ontario des services spécialisés en réfection de façades et de stationnements intérieurs, notamment.
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019 45
::
LE SAVIEZ-VOUS ?
ÇA BOUGE CHEZ COMINAR !
La venue de Bernard Poliquin complète l’équipe de direction qui chapeaute l’ensemble des activités financières et opérationnelles de Cominar avec à sa tête son président et chef de la direction, Sylvain Cossette, Heather Kirk, vice-présidente exécutive et chef de la direction financière, et Marie-Andrée Boutin, vice-présidente exécutive, commerce de détail, et chef du développement. Michael Racine, vice-président exécutif, location – bureau et industriel, et Wally Commisso, vice-président exécutif, opérations et gestion immobilière, relèveront de Bernard Poliquin.
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
Le Fonds de placement immobilier Cominar a annoncé le 8 novembre dernier sa nouvelle structure organisationnelle. Bernard Poliquin est nommé vice-président exécutif, bureau et chef des opérations immobilières, et devient responsable des activités de location et de gestion immobilière du portefeuille bureau et industriel ainsi que des activités d’opérations, de maintenance et de construction pour l’ensemble de l’organisation.
En conséquence de ces changements organisationnels et de l’évolution de son plan stratégique, Alain Dallaire, vice-président exécutif et chef de l’exploitation, a été appelé à quitter ses fonctions de dirigeant. Cominar annonce également le départ de Richard Fortin, vice-président, gestion des actifs, de Caroline Lacroix, vice-présidente, communications et marketing, et de Johanne Leclerc, vice-présidente, exploitation, commerce de détail. La transformation de Cominar a également exigé l’évolution de certains rôles à la direction et l’ajout de nouvelles compétences pour poursuivre la lancée entamée au cours de la dernière année. Richard Nolin devient vice-président, commerce de détail et directeur général, région de Québec. Guy Rondeau, quant à lui, devient vice-président et directeur général de la division construction, qui inclut maintenant l’ensemble des activités de gestion de projet et fera également partie de l’équipe de Bernard Poliquin. Sandra Lécuyer, vice-présidente, talent et organisation, de son côté, ajoute à ses responsabilités celle des communications internes et externes de Cominar. La direction de Cominar s’est par ailleurs enrichie récemment de plusieurs nouveaux talents : • Sébastien Dubois, vice-président, location, commerce de détail • Jean-Marc Rouleau, vice-président, exploitation, commerce de détail • Brigitte Dufour, vice-présidente, affaires juridiques, et secrétaire corporative • Mélanie Vallée, vice-présidente, données et technologies (nouveau rôle) • Antoine Tronquoy, directeur exécutif, marché des capitaux (nouveau rôle) • Alexandra Faciu, directrice exécutive, gestion d’actifs et de portefeuille (nouveau rôle) L’ensemble de ces changements vient compléter l’équipe de direction en place et dote Cominar de la structure et des talents nécessaires pour déployer son plan stratégique.
Le 18 septembre dernier se tenait le cocktail dînatoire pour célébrer les 10 ans de DeRico Experts-Conseils SENC. Lors de cette soirée, DREC a annoncé la construction de son nouvel édifice qui se situera au 3200, chemin des Quatre-Bourgeois à Québec et qui offriria des bureaux à la location dès mars 2020.
46
MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : HIVER 2019
DERICO EXPERTS-CONSEILS SENC
UN 10e ANNIVERSAIRE POUR DERICO EXPERTS-CONSEILS SENC
té Hygiène et propre
¤
techniqu s e c i v r e S
es
Ce qui fait la force du Groupe GSF : Siège social de GSF Canada 4705, rue Louis-B.-Mayer Laval (Québec) H7P 6G5 T. 450 686-0555
¤ 35 000 employés à l’international ¤ Croissance organique depuis plus de 55 ans ¤ Services intérieurs/extérieurs des bâtiments ¤ Capacité d’adaptation et d’innovation