Données en immobilier - Immobilier commercial volume 10 - numéro 5

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DONNÉES EN IMMOBILIER

QUELLE PLACE OCCUPENT LES ACHETEURS ÉTRANGERS DANS L’IMMOBILIER COMMERCIAL AU QUÉBEC ? Joanie Fontaine Experte invitée

De plus en plus, les nouvelles affluent au sujet des acheteurs étrangers au Canada. La situation est surtout discutée pour le secteur résidentiel (maisons unifamiliales, copropriétés et petits plex). Voici les faits : à la suite d’une abondante venue d’investis­ seurs étrangers, les villes de Toronto et de Vancouver ont créé une taxe de 15 % applicable aux achats de ceux-ci afin de limiter la croissance fulgurante des prix de l’immobilier que ces villes subissaient. À Montréal, cette taxe n’existe pas. Les acquéreurs provenant de l’extérieur du Canada y sont moins nombreux, et les prix des résidences connaissent une augmentation plus modérée. Toutefois, il s’agit d’un élément à surveiller, car le nombre d’acheteurs étrangers a augmenté dans la dernière année.

De nombreuses informations circulent au sujet de ce type d’acheteurs, mais celles-ci touchent presque exclusivement le secteur résidentiel. Très peu de données ont été fournies en ce qui concerne leur présence dans l’achat de propriétés industrielles, commerciales, semicommerciales et multirésidentielles de quatre logements et plus, c’est-à-dire les immeubles commerciaux au sens large du terme.

Économiste chez JLR et blogueuse pour le journal Les Affaires, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier. Ses études sont publiées sur blog.jlr.ca et citées régulièrement par d’importantes publications québécoises. Elle puise ses informations dans la base de données de JLR comptant plus de 7 millions de transactions immobilières analysées depuis 1986 et publiées au Registre foncier.

LES ACHETEURS ÉTRANGERS Aux fins de cette analyse, les ventes inférieures à 400 000 $1 ont été exclues, car elles sont moins populaires auprès des investisseurs étrangers. Entre janvier et août 2017, seule­ ment 17 immeubles commerciaux ont été acquis par des entreprises ou des individus déclarant une adresse hors du pays selon les données colligées par JLR à partir du Registre foncier. De ce nombre, 16 étaient situés dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal. Cela représente seulement 0,5 % des transactions pour ce type d’immeubles au Québec et 0,8 % pour la RMR de Montréal. Ce pourcentage est inférieur à celui de 1,4 % observé dans le secteur des propriétés rési­ dentielles (unifamiliales, copropriétés et multiplex de deux à cinq logements). Qui plus est, alors qu’une augmentation importante des acheteurs étrangers a été notée en 2016 et 2017 pour les propriétés résidentielles, aucune

tendance à la hausse ne semble se dessiner dans le secteur commercial. Depuis 2007, le pourcentage de transactions d’immeubles commerciaux dont les acheteurs sont étrangers varie de 0,3 à 1,0 % selon les années pour l’ensemble de la province. LES ACHETEURS CANADIENS DÉCLARANT UNE ADRESSE HORS DU QUÉBEC La très grande majorité des acquisitions de propriétés commerciales au Québec sont effectuées par des entreprises ou des individus ayant une adresse dans la province. Par contre, une part non négligeable des acheteurs provient d’ailleurs au pays. En effet, 2,3 % des acquéreurs de propriétés commerciales vendues à un montant supérieur à 400 000 $ au cours des huit premiers mois de 2017 indiquaient avoir une adresse dans une province canadienne autre que le Québec. Bien sûr, après la crise économique de 2007-2008, la tentation d’investir en immobilier à l’extérieur de sa province semble avoir été freinée, comme en témoigne la chute du nombre de transactions en 2008 et 2009. Puisque la récession était liée à un marché immobilier américain surévalué, il est normal que plusieurs aient voulu ralentir leur investissement immobilier après celle-ci. Néanmoins, les acquisitions faites par des acheteurs à l’extérieur du Québec semblent avoir repris en 2016.

1. Les ventes multiples, les ventes liées et les ventes de reprise ont également été exclues de l’analyse afin de permettre une comparaison avec les statistiques provinciales publiées par JLR.

IMMOBILIER COMMERCIAL : : OCTOBRE – NOVEMBRE 2017

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DONNÉES EN IMMOBILIER

ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ACHETEURS DÉCLARANT UNE ADRESSE AU CANADA À L'EXTÉRIEUR DU QUÉBEC POUR LES IMMEUBLES COMMERCIAUX 160 140 120 100 80 60 40 20 0 2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Les acheteurs canadiens, mais pas québécois, sont moins présents en proportion dans les acquisitions d’immeubles résidentiels de quatre logements et plus. Une fois ce type d’immeuble exclu, les investisseurs des différentes provinces canadiennes représentaient 3,2 % des acquéreurs de propriétés non résidentielles entre janvier et août 2017. Parmi ceux-ci, 56 % ont investi dans la RMR de Montréal et 16 % dans la RMR de Gatineau. Au cours des 10 dernières années, les acheteurs provenant de l’extérieur de la province ont représenté de 2,7 à 7,2 % des acheteurs de ce type d’immeubles.

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IMMOBILIER COMMERCIAL : : OCTOBRE – NOVEMBRE 2017

UNE FORTE MAJORITÉ DE GROS INVESTISSEURS Les nouveaux propriétaires des autres provinces canadiennes sont majoritairement impliqués dans des transactions où les montants sont élevés. Ainsi, le prix médian pour les immeubles2 qu’ils ont acquis atteignait plus de 1,6 M$ entre janvier et août 2017, alors que pour l’ensemble des ventes de ce type de propriété, quelle que soit la provenance de l’acheteur, le prix médian se situait à 710 000 $. Il faut dire que pour les grosses transactions impliquant plusieurs millions de dollars, le marché des acheteurs potentiels est restreint, et ceux-ci couvrent généralement un large territoire qui ne se limite pas à une province ou même à un pays. Ce sont souvent des fonds communs de placement, des fonds d’investissement et de grandes entreprises qui acquièrent ce type d’immeubles. Bref, tout comme dans le secteur résidentiel, les acheteurs étrangers et canadiens, mais non québé­cois, sont plus présents dans le marché des propriétés plus chères que dans les immeubles d’entrée de gamme. 1. Seules les propriétés de 400 000 $ et plus sont retenues.


TOP 15 DES VENTES COMMERCIALES ET INDUSTRIELLES* ADRESSE

PROPRIÉTÉS COMMERCIALES ET INDUSTRIELLES Au total, 14 des 15 ventes faisant partie du classement ci-dessous concernent des propriétés dans la grande région de Montréal. Ce sont surtout les villes en périphérie qui ont contribué aux plus grosses transactions, puisque seulement trois des propriétés vendues sont situées dans la ville de Montréal.

ARRONDISSEMENT / VILLE

PRIX

TAILLE (M2)

PRIX / M2

5500, aut. Transcanadienne

Pointe-Claire

41 333 264 $

43 685

946 $

4126-4160, rue Sainte-Catherine Ouest

Westmount

37 600 000 $

14 549

2 584 $

1939-1979, rue F.-X.-Sabourin

Saint-Hubert

23 200 000 $

5 672

4 090 $

7101, rue Notre-Dame Est

Mercier / HochelagaMaisonneuve, Montréal

16 000 000 $

55 923

286 $

525-569, rue Principale

Saint-Amable

14 100 000 $

-

-

79-81 C, ch. de Lavaltrie

Lavaltrie

13 206 836 $

-

-

1350, rue Bouvier

Québec

12 400 000 $

-

-

7168-7172, rue Bombardier

Anjou, Montréal

11 500 000 $

-

-

1000, boul. Saint-Martin Ouest

Laval

11 000 000 $

-

-

3025, boul. Le Corbusier

Laval

9 650 000 $

6925, boul. Taschereau

Brossard

9 500 000 $

20, av. Guthrie

Dorval

9 000 000 $

450, rue Sainte-Hélène

Ville-Marie, Montréal

8 350 000 $

-

-

204, rue Durand

Saint-Jérôme

7 250 000 $

-

-

1113, boul. Curé-Labelle

Blainville

6 800 000 $

-

-

10 055

960 $

6 339

1 420 $

TOP 15 DES VENTES DE MULTIPLEX*

SECTEUR MULTIRÉSIDENTIEL Les trois immeubles vendus aux prix les plus élevés se trouvent tous dans l’arrondissement Ville-Marie. Ils sont aussi parmi les plus chers par porte. Seul l’immeuble situé au 152-156, avenue Mozart Est dans l’arrondissement Rosemont – La Petite-Patrie a été acquis pour un montant supérieur par porte. Les deux seuls immeubles dont le prix par porte est inférieur à 70 000 $ sont situés à l’extérieur de région métropolitaine de recensement de Montréal, soit à Québec et à Sherbrooke.

ADRESSE

ARRONDISSEMENT / VILLE

PRIX

NOMBRE DE LOGEMENTS

PRIX / PORTE

TAILLE (M2)

PRIX / M2

1400, boul. De Maisonneuve Est

Ville-Marie, Montréal

25 100 000 $

174

144 253 $

13 801

1 819 $

2166, boul. De Maisonneuve Ouest

Ville-Marie, Montréal

12 100 000 $

82

147 561 $

3 614

3 348 $

1433, rue Towers

Ville-Marie, Montréal

9 200 000 $

69

133 333 $

3 586

2 566 $

5252, rue Saint-Hubert

Plateau Mont-Royal, Montréal

5 225 000 $

62

84 274$

1 937

2 698 $

1497-1533, av. Dollard

LaSalle, Montréal

3 645 100 $

47

77 555 $

3 763

969 $

152-156, av. Mozart Est

Rosemont / Petite-Patrie, Montréal

3 450 000 $

20

172 500 $

1 390

2 482 $

66, boul. Saint-Joseph Est

Plateau Mont-Royal, Montréal

3 000 000 $

32

93 750 $

1 895

1 584 $

3214, ch. Sainte-Foy

Québec

2 930 000 $

42

69 762 $

85, rue Grant

Longueuil

2 600 000 $

32

81 250 $

1 936

1 343 $

4160, ch. du Souvenir

Laval

2 300 000 $

24

95 833 $

1 415

1 626 $

1610, boul. Henri-Bourassa Est

Ahuntsic / Cartierville, Montréal

2 242 000 $

20

112 100 $

1 386

1 618 $

4460, rue Ontario Est

Mercier / HochelagaMaisonneuve, Montréal

2 185 000 $

23

95 000 $

1 202

1 818 $

6500, av. Wilderton

Côte-des-Neiges / NotreDame-de-Grâce, Montréal

2 103 000 $

17

123 706 $

1 512

1 391 $

10750, rue De Saint-Réal

Ahuntsic / Cartierville, Montréal

2 100 000 $

24

87 500 $

1 671

1 257 $

35, rue des Blés

Sherbrooke

2 050 000 $

32

64 063 $

*juillet-août 2017

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Note : Les ventes multiples, les ventes liées et les ventes indivises sont exclues de ces deux tableaux. IMMOBILIER COMMERCIAL : : OCTOBRE – NOVEMBRE 2017

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