Données en immobilier - Immobilier commercial volume 11 - numéro 2

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DONNÉES EN IMMOBILIER

LES PARTS DE MARCHÉ HYPOTHÉCAIRE Joanie Fontaine Experte invitée

Afin d’acquérir un immeuble, une entreprise ou un particulier doit dans une majorité de cas avoir recours à un emprunt hypothécaire. Les principaux prêteurs sont sensiblement les mêmes dans le secteur commercial et dans le secteur résidentiel ; toutefois, certains sont plus présents dans un marché que dans l’autre.

En 2017, selon les données colligées par JLR, 13 707 hypothèques ont été publiées au Registre foncier du Québec sur des immeubles à vocation semi-commerciale, commerciale, industrielle ou sur des multiplex de 12 logements et plus. Ce nombre surpasse de 4 % le résultat de l’année précédente. Toutefois, précisons que les renouvellements et les refinancements hypothécaires ne sont pas systématiquement publiés au Registre foncier du Québec, ce qui peut influencer le nombre d’actes colligés. Ainsi, cet article porte exclusivement sur les hypothè­ ques liées à l’acquisition d’une propriété. Cela permet d’éliminer le biais qu’apporte l’absence de publication au Registre foncier du Québec de certaines hypothèques.

Économiste chez JLR et blogueuse pour le journal Les Affaires, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier. Ses études sont publiées sur blog.jlr.ca et citées régulièrement par d’importantes publications québécoises. Elle puise ses informations dans la base de données de JLR comptant plus de 7 millions de transactions immobilières analysées depuis 1986 et publiées au Registre foncier.

LES PRÊTEURS NON TRADITIONNELS En 2017, 5 303 hypothèques ont été contractées dans le but d’acquérir une propriété générant des revenus. Parmi celles-ci, 20 % ont été signées par des prêteurs autres que les sept grandes banques ou le Mouvement Desjardins. Ce type de prêteurs est plus présent dans ce marché comparativement à ceux de l’unifamiliale et de la copropriété. Pour l’ensemble des hypothèques publiées en 2017, les prêteurs non traditionnels représentaient seulement 12 % des bailleurs de fonds. Il faut dire que quelques créanciers comme la Banque de développement du Canada et Financement agricole Canada sont présents seulement dans certains secteurs commerciaux et n’ont pas pour objectif de prêter aux parti­ culiers voulant s’acheter une résidence. Ces deux institutions ont signé 9 % des hypothèques émises en 2017 pour l’acquisition d’une pro­ priété non résidentielle. Selon les années, ils sont responsables d’environ 40 à 50 % des prêts émis par des créanciers autres que les institutions financières traditionnelles.

PARTS DU MARCHÉ HYPOTHÉCAIRE EN 2017 POUR LES HYPOTHÈQUES ÉMISES DANS LE BUT D’ACQUÉRIR UNE PROPRIÉTÉ QUI GÉNÈRE DES REVENUS

DESJARDINS ET LES GRANDES BANQUES Desjardins a émis 48 % des hypothèques dans la catégorie de bâtiments regroupant les multiplex, les immeubles commerciaux, semicommerciaux et industriels. Ce pourcentage dépasse de 2 % celui de l’année dernière et surpasse largement sa part de marché de 41 % pour l’ensemble des hypothèques émises pour l’acquisition d’une propriété, quel que soit le type. Avec 48 % des hypothèques octroyées, le Mouvement Desjardins a réalisé sa meilleure performance des quatre dernières années. Quant aux sept principales banques canadien­nes, elles ont toutes des parts de marché égales ou inférieures aussi bien dans le secteur com­prenant les multiplex, les immeubles com­m erciaux, semi-commerciaux et industriels que dans l’ensemble du marché en 2017. La différence

IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018

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