IMMOBILIER COMMERCIAL AU FÉMININ
FEMMES DE TÊTE ET DE TALENTS PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
Audacieuses, rigoureuses, inspirantes : les femmes qui accèdent à des postes décisionnels dans l’immobilier font preuve d’un leadership incontestable. Affirmant sans complexes leur propre style de gestion, elles contribuent de façon notable à la performance de leurs employeurs. Les portraits de femmes présentés dans ce dossier expriment la valeur de cette diversité.
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LA PLACE DES FEMMES DANS L’IMMOBILIER : DES PROGRÈS, MAIS L’INDUSTRIE PEUT FAIRE MIEUX Au-delà des réussites individuelles, qu’en est-il de la place des femmes dans l’immobilier ? « On peut se réjouir des belles avancées pour les femmes, qui composent maintenant 37 % du secteur au Canada », rapporte Linda Rouleau, directrice principale, opérations, centres commerciaux chez Cominar, et présidente de CREW M, une association qui promeut l’avancement des femmes dans le domaine de l’immobilier commercial. « Toutefois, une étude de CREW montre un écart de 23,3 % entre le salaire moyen des hommes (150 000 $) et celui des femmes (115 000 $), poursuit Mme Rouleau. On n’atteint pas non plus la parité dans les conseils d’administration. Seulement 18 % des sièges des conseils d’administration des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto sont occupés par des femmes, selon un rapport des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. » Les femmes ont aussi une part de responsabilité dans ces faits, estime Linda Rouleau : « Les ambitions féminines sont souvent moins clairement manifestées. Chez les cadres, on constate que les hommes visent les postes de haute direction, tandis que les femmes se satisfont de postes de vice-présidentes. » LE RÉSEAUTAGE, TALON D’ACHILLE DES FEMMES Des associations telles que CREW et d'autres regroupe ments professionnels consentent beaucoup d’efforts à la progression des femmes dans l’industrie de l’immobilier. Par ailleurs, les femmes qui veulent prendre en main les rênes de leur carrière devraient s’impliquer dans des associations de ce type, affirme Linda Rouleau. « Un des points faibles des femmes, c’est qu’elles négligent trop souvent leurs réseaux. Or, le réseautage est un levier extrêmement important pour se faire connaître et faire valoir ses compétences dans son milieu professionnel », soutient-elle. LES BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE ET LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE : DES TREMPLINS POUR LA RELÈVE FÉMININE Comme de nombreux secteurs d’activité au Québec, l’immobilier commercial fait face au défi du renouvelle ment de sa main-d’œuvre. Ces enjeux se manifestent alors que la révolution numérique bouleverse l’industrie en profondeur. Les nouveaux outils technologiques génèrent effectivement un nombre incalculable de changements, dont la transformation de l’occupation des espaces, le développement d’interfaces facilitant les services aux usagers, la dématérialisation des processus, la capacité de traiter et de partager des informations en temps réel 14
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LINDA ROULEAU Directrice principale, opérations, centres commerciaux Cominar
sur la vie d’un immeuble, la visualisation et l’exploitation de l’ensemble des données de bâtiments, ou encore l’optimisation de la gestion des actifs. Conséquence : demain, on ne concevra, ne développera et ne gérera plus les actifs immobiliers de la même façon qu’aujourd’hui. Les gestionnaires en immobilier commercial devront enrichir leur éventail d’expertises avec la maîtrise d’outils technologiques de pointe. On peut espérer que cette nouvelle compétence sera libre des stéréotypes attachés aux expertises traditionnelles. En parallèle, l’industrie sera plus que jamais à la recherche de gestionnaires possédant des qualités comme la souplesse, pour faire face à des changements rapides et à l’imprévisibilité, l’ouverture, pour gérer la diversité et la multidisciplinarité dans leurs équipes, ainsi que l’exercice d’un leadership horizontal, pour favoriser les synergies internes et l’innovation collective. Des aptitudes que les employeurs sauront trouver dans des profils féminins autant que masculins. Dans ce nouveau contexte, l’immobilier commercial, qui était jusqu’à aujourd’hui un domaine encore méconnu des nouvelles générations, gagne en prestige et devient un choix de carrière chez les étudiants. Les programmes universitaires, tels que les certificats, le MBA et diverses maîtrises de gestion, jouent désormais un rôle prépon dérant dans la formation de la relève du secteur. Or, la forte proportion de femmes dans les effectifs étudiants de ces programmes est à souligner.
IVANHOÉ CAMBRIDGE
NATHALIE PALLADITCHEFF Présidente Ivanhoé Cambridge
LA VALEUR D’ÊTRE SOI-MÊME « Un nombre grandissant de hauts dirigeants sont disposés à confier des postes clés à des femmes compétentes, constate Nathalie Palladitcheff, nouvelle présidente d’Ivanhoé Cambridge et première femme nommée à ces fonctions. D’une part, parce que les mentalités ont évolué, et, d’autre part, parce que les femmes apportent une autre vision du monde, vision, rappelons-le, non minoritaire, puisqu’elles représentent tout de même la moitié de la population mondiale, et une diversité de points de vue qui permet de mieux répondre à la multiplicité des besoins d’une ville, donc d’augmenter les chances de succès d’un projet immobilier. » Mme Palladitcheff se dit convaincue qu’une femme a plus de chances de se démarquer en assumant sa différence et en jouant de sa complémentarité.
EN 2014, IMMOBILIER COMMERCIAL PRÉSENTAIT CE PREMIER GROUPE DE FEMMES D’ACTION, DE PIONNIÈRES ET D’ÉTOILES MONTANTES DU SECTEUR DE L’IMMOBILIER COMMERCIAL. Rangée du haut à partir de la gauche :
Anne-Marie Guèvremont Andrée De Serres Marie-France Benoit Mylène Forest Julie Champagne Lina Cantin Michèle Boutet Rangée du bas à partir de la gauche :
Ghislaine Laberge Annie Gagnon-Larocque Danielle Lavoie Phyllis Lambert Renée Vézina Julie Roy Jacqueline Boutet Était absente lors de la séance photo :
Marie-Andrée Boutin JBC MÉDIA PAR CLAUDE GAGNON
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N LE GRAND BAL FIMJ Sous la présidence d’honneur de Madame Danielle Lavoie, vice-présidente principale et directrice du portefeuille — Cadillac Fairview
LE JEUDI 26 AVRIL 2018 Fairmont Le Reine Élizabeth UNE GRANDE SOIRÉE AU BÉNÉFICE DES JEUNES MONTRÉALAIS EN DIFFICULTÉ Inspirée par sa devise « Construire l’avenir avec les jeunes », la Fondation immobilière de Montréal pour les jeunes a choisi d’utiliser son expertise et d’investir principalement dans les besoins immobiliers d’organisations montréalaises qui ont pour mandat d’aider les jeunes.
TOTAL DES DONS REMIS PAR LA FONDATION DEPUIS SA CRÉATION EN 2004 :
PRÈS DE 4 MILLIONS
www.fimj.org
MEMBRES FONDATEURS
Achat de billets : Jacqueline Dionne 514 282-3824 poste 2001 — jdionne@gestionpga.com Options de partenariat : Christopher Arnaoutelis 514 502-9490 — c.arnaoutelis@kevric.ca
BRONZE
PLATINE
MÉDIA
ARGENT
OR
PARTENAIRE PRINCIPAL
Partenaires en date du 29 mars 2018
N athalie Palladitcheff UNE FEMME « NORMALE » QUI S’ASSUME ENTIÈREMENT
PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
Pour la première fois, une femme occupe les fonctions de la présidence d’Ivanhoé Cambridge. Il s’agit de Nathalie Palladitcheff, fraîchement promue à ce poste. Cette gestionnaire de haut niveau arrivée de France, il y a tout juste trois ans, détient 25 années d’expérience acquise auprès de grandes sociétés immobilières publiques et privées. UNE EXPÉRIENCE INTERNATIONALE VALORISÉE PAR IVANHOÉ CAMBRIDGE Nathalie Palladitcheff travaillait en France comme membre du comité exécutif responsable des finances, du volet juridique, de l’informatique et du pôle Service chez Icade – un groupe immobilier français – quand Daniel Fournier, président du conseil et chef de la direction d’Ivanhoé Cambridge, l’a recrutée en 2015. Intéressé par son expérience internationale en transactions, en finance et projets corporatifs, il lui a offert le poste de vice-présidente exécutive et chef des Finances. « Mon mari et mes enfants étant d’accord pour vivre l’aventure au Québec avec moi, les choses se sont vite déroulées. Je suis fière de mon intégration rapide et je me sens très reconnaissante de l’accueil que j’ai reçu ici », témoigne-t-elle. L’IMMOBILIER, ASPECT NOBLE DE LA FINANCE En tant que présidente, Nathalie Palladitcheff veille désormais à ce que la stratégie globale d’investissement permette d’atteindre les objectifs de croissance et de rendement de l’entreprise. Elle assure également la recherche et l’analyse de nouvelles occasions d’affaires. Elle prône l’éthique et le professionnalisme : « J’ai toujours préféré obtenir l’adhésion plutôt que la soumission. Je délègue facilement. J’estime que les meilleurs professionnels sont les employés à qui on laisse la latitude de s’épanouir. » La responsabilité sociale des projets immobiliers la motive au plus haut point. « Bâtir, c’est laisser une trace dans le monde. L’argent est utilisé dans un geste durable. C’est pourquoi l’immobilier représente pour moi un aspect noble de la finance », commente-t-elle. PAS UNE WONDER WOMAN « Je ne suis pas une wonder woman, affirme Mme Palladitcheff. Je suis énergique et organisée, mais je demeure une femme normale. Pour moi, un travail bien fait est accompli avec élégance et persévérance tout en restant fidèle à moi-même. »
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La recette de son succès est simple, révèle-t-elle : assumer entièrement ce qu’elle est et ce qu’elle fait. « J’endosse tout autant mes responsabilités professionnelles que mon rôle de mère. Quand je travaille, je ne me culpabilise pas de ne pas être auprès de ma famille. Et quand je suis à la maison, j’assume le fait de ne pas être en train de travailler. » IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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A nnie Lemieux LE POUVOIR ET LA FÉMINITÉ ASSUMÉS PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Comme Obélix qui est tombé dans la potion magique, Annie Lemieux a été immergée dans la sphère de l’immobilier, puisque son père fut le fondateur de l’entreprise familiale de promotion et de gestion immobilière pour laquelle elle travaille depuis 1996. Ses études collégiales en sciences pures suivies de son diplôme d’ingénieur civil obtenu en 1994 la prédestinaient à être principalement entourée d’hommes. Au sommet de LSR GesDev avec sa partenaire Lucie Laliberté, Annie Lemieux est restée égale à elle-même : une joueuse d’équipe avec le cœur sur la main.
Vingt ans à travailler dans l’industrie de l’immobilier commercial ont amplifié l’authenticité avec laquelle Annie Lemieux fait évoluer son existence. Passée maîtresse dans l’art de gouverner après avoir obtenu un DESS en gestion et bénéficié du mentorat de son père, elle estime apporter une pierre angulaire à la société en élevant ses enfants et en travaillant avec ses employés. Sa plus grande réussite : avoir du plaisir à faire ce qu’elle aime avec les personnes qu’elle affectionne. Considérant le travail comme important, mais jamais au détriment de ses proches, Annie Lemieux prône la recherche d’un équilibre dans tout contexte, plutôt que la performance à outrance. Se dépassant continuellement, tout comme le fait son personnel, elle met en place, avec son équipe, des projets immobiliers créatifs et innovateurs où locataires et résidents vivent une expérience unique et agréable. Le développement du projet Arbora à Griffintown l’anime particulièrement, car c’est le premier projet qu’elle a entièrement conçu sans son défunt père, mais sans oublier ses valeurs. Les trois immeubles de huit étages d’Arbora comporteront une structure en bois lamellécollé des plus imposantes et côtoieront une forêt urbaine. De quoi occuper la philanthrope férue de nouveaux projets qui avait créé, à 26 ans, un minivillage dans le Haut Saint-Lambert qui a amélioré la vie de plusieurs résidents. Annie Lemieux s’est toujours sentie épaulée profes sionnellement par la gent masculine. Interrogée sur la place des femmes en immobilier commercial, elle témoigne de son évolution depuis les 15 dernières années. À son avis, l’arrivée de plusieurs modèles féminins devrait accélérer cette tendance ; et même si les hommes prennent généralement plus de risques en tant qu’investisseurs que les femmes, ces dernières réussiront à en faire autant. 18
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A nik Shooner
UNE BÂTISSEUSE ÉNERGIQUE PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Anik Shooner abat le mythe selon lequel les femmes prennent moins de risques que les hommes sur le plan professionnel. Architecte, cofondatrice et associée principale de l’entre prise Menkès Shooner Dagenais LeTourneux architectes, Mme Shooner fait une différence dans le monde.
À la tête d’une firme qui a obtenu de nombreux prix d’architecture prestigieux et plusieurs certifications LEED, Anik Shooner chapeaute la conception de projets immobiliers de grande envergure avec un plaisir et une créativité manifestes. Ayant concrétisé son rêve d’enfant de construire toutes sortes d’espaces, elle cumule 30 ans d’expérience dans le domaine de l’immobilier commercial. Après avoir obtenu un diplôme professionnel d’architecture de l’Université de Montréal, elle acquiert une expérience multidisciplinaire à Montréal et Toronto avant de se lancer en affaires à l’âge de 29 ans, en 1994. Mme Shooner est l’une des rares femmes à avoir cofondé une grande firme d’architecture à Montréal ; son entreprise compte plus de 110 architectes, dont la moitié est composée de femmes. Cela n’est pas arrivé par hasard ; en outre, Anik Shooner se prononce à l’occasion de conférences pour motiver les femmes et les jeunes à concrétiser leurs aspirations, notamment en poursuivant leurs études. Elle souhaite que les femmes occupent une place de choix dans la société en prenant plus de risques, tout en restant naturelles. Elle s’est elle-même dépassée, ses défis ayant consisté à devenir une femme d’affaires tout en exerçant sa profession. Pour ce faire, elle a appris à négocier des contrats, à évaluer des états financiers, à s’occuper des ressources humaines, à bâtir et à développer sa firme, puis à en diversifier les services. L’atteinte de l’excellence avec des projets exceptionnels constitue la fierté d’Anik Shooner. La réalisation de Destination YUL, de Maison Manuvie, de la Maison du développement durable et de la Maison des étudiants de l’ÉTS (École de technologie supérieure), pour ne nommer que ceux-là, lui donne le sentiment d’avoir été au cœur des grandes transformations architecturales qui ont embelli Montréal.
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
Globe-trotteuse friande de visites architecturales outremer et férue de culture, de ski, de vélo et de philanthropie, Anik Shooner consacre aussi le plus de temps possible au mentorat auprès des jeunes. Elle se considère comme privilégiée de vivre sa passion quotidiennement, tout en façonnant la ville de Montréal. IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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Aspirant initialement à enseigner l’éducation physique, Linda Rouleau réoriente stratégiquement ses études en marketing. Son frère lui fait part d’un poste d’adjointe en marketing vacant chez Cadillac Fairview, et sa candidature est retenue, ce qui lui permet d’accéder à l’univers de la gestion immobilière commerciale. C’est le début d’une aventure passionnante qui dure depuis 20 ans : elle se hisse à des postes de plus en plus élevés en marketing, puis en immobilier. Linda Rouleau supervise un portefeuille de centres commerciaux au Québec en mettant à contribution son sens aigu de l’écoute lorsqu’elle soutient les gestionnaires immobiliers responsables des immeubles, son expérience en marketing et en opéra tion, ainsi que son savoir-faire étendu en gestion immobilière. Sa vision globale, couplée à son désir de motiver les autres à se dépasser, en fait une gestionnaire accomplie. Présente pour sa famille, elle mentore aussi une jeune fille issue de la protec tion de la jeunesse et soutenue par la Fondation des centres jeunesse. Elle encourage ainsi cette jeune fille à poursuivre ses études en techniques d’architecture tout en lui donnant accès à son réseau professionnel et personnel. JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
L inda Rouleau
UNE PERFORMANTE STIMULÉE PAR LES DÉFIS PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
S’il existait une discipline sportive consistant à monter des marches sans relâche, Linda Rouleau y récolterait probablement une médaille d’or. Cette directrice principale des centres commerciaux chez Cominar a gravi les échelons au fil de sa carrière et continue de réaliser des prouesses sur les plans professionnel et personnel.
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Dans ses temps libres, Linda Rouleau carbure aux défis : membre d’un club de triathlon, elle s’adonne à des voyages de ski alpin, de randonnées ou de vélo avec son conjoint. Après avoir été active au sein de CREW M, elle est élue présidente de ce réseau de professionnelles pour 2018. Elle cherchera, entre autres, à convaincre les sociétés immobilières de s’engager dans la parité hommes-femmes – reconnue pour être profitable à la société. Son saut à pieds joints dans le domaine n’ayant pas été facile, elle reconnaît que faire sa place dans un monde d’hommes demeure ardu. Le sentiment d’être rejetée au cours de la première année ne l’a aucunement découragée puisqu’elle est devenue en moins de cinq ans une conférencière recherchée. Linda Rouleau recommande à ses consœurs de sortir de leur zone de confort et d’accéder aux postes de responsabilité.
G uylaine Boivin UNE FONCEUSE ÉGALE AUX HOMMES PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Certains investissent le domaine immobilier comme d’autres embrassent une religion. C’est le cas de Guylaine Boivin, directrice générale de la Tour Deloitte et de la Gare Windsor chez Cadillac Fairview, qui envisage de continuer de travailler dans le secteur immobilier par passion. Guylaine Boivin considère qu’elle est loin d’avoir tout vu en immobilier commercial, même en ayant cumulé 18 ans d’expérience. Elle estime que l’industrie est particulièrement en mouvement, ce qui nécessite de s’adapter à toutes les situations et d’innover continuellement en fonction des nouvelles générations, par exemple. Mme Boivin a aussi réinventé sa vie lorsqu’elle a décidé de prendre un nouveau départ à la suite d’une séparation amoureuse. Elle a vaillamment suivi des études en adminis tration des affaires, spécialisation en comptabilité, avec deux enfants de quatre et cinq ans à sa charge. L’obtention de son baccalauréat de l’Université du Québec à Montréal lui a permis de devenir comptable de propriétés de 30 à 35 ans. Toujours audacieuse, Guylaine Boivin a agi sur son destin en demandant à son ancien patron – devenu vice-président de l’exploitation chez RioCan – de lui donner l’occasion de gérer plusieurs centres commerciaux à ses côtés. Chose dite, chose faite ! C’est dans ce contexte qu’elle s’est illustrée par son leadership rassembleur, son optimisme et sa nature conciliante, de sorte que ses clients locataires se sentent écoutés et sont satisfaits des décisions prises. En tant que directrice générale, elle gère actuellement les budgets annuels et l’ensemble des activités de son équipe responsable des différentes opérations, tout en s’assurant de la rentabilité des actifs.
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
Très active au sein de CREW M depuis 2011, en étant tour à tour directrice du comité de mentorat, présidente élue, présidente et présidente sortante, Guylaine Boivin caresse le rêve que d’autres femmes sortent de leur zone de confort et acceptent davantage de relever des défis professionnels. Ravie de l’augmentation du nombre de femmes au sein de l’association, elle leur conseille d’être convaincues de posséder les mêmes compétences que leurs homologues masculins. Plus d’hommes trônent dans les bureaux de haute direction, certes, mais certains d’entre eux ont la volonté de donner la possibilité aux femmes de se hisser dans la haute direction, selon elle. D’où l’importance d’être bien entourée autant par des hommes que par des femmes. IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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L inda Carbone
CHEF D’ORCHESTRE DES PROJETS DE BOMA PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
Imaginez une table de cuisine sur laquelle reposent un bébé à langer, un ordinateur et un sac de voyage. C’est le souvenir qu’évoque le fameux concept d’équilibre travail-famille chez Linda Carbone ! Directrice générale de BOMA Québec, celle-ci a en effet beaucoup voyagé pour représenter l’organisme à divers congrès alors que ses enfants étaient petits. « J’ai énormément appris lors de ces événements, en rencontrant les acteurs de l’industrie, des gens passionnés et passionnants. Il est certain que cela m’a demandé une organisation sans faille pour mener tout de front, mais les résultats ont été positifs, autant pour ma carrière que pour ma famille », témoigne-t-elle. DU MARKETING À LA GESTION D’ENTREPRISE L’intérêt de Linda Carbone pour l’univers des grands immeubles remonte loin dans le temps : « Toute jeune, je rêvais de travailler à la Place Ville Marie, que j’avais vu construire. Je n’avais pas de métier précis en tête, mais cette architecture moderne me fascinait. » Ce rêve d’enfance se réalise lorsqu’elle entre chez Via Rail en 1979, comme coordonnatrice du marketing et du service à la clientèle, poste qu’elle occupe pendant cinq ans. S’ensuit une autre expérience de cinq années en coordination du marketing et des ventes chez Alcan. C’est à partir de 1988 qu’elle concrétise pleinement son potentiel de gestionnaire, en prenant les rênes de Gestion PGA, entreprise de services professionnels de gestion destinés aux associations et aux regroupements professionnels fondée par Nycol Pageau-Goyette, qui fut sa mentore. C’est ainsi qu’elle découvre BOMA, utilisateur des services de l’entreprise. SON CONSEIL AUX FEMMES : DÉVELOPPEZ VOTRE RÉSEAU Se définissant comme une chef d’orchestre douée pour composer avec différentes personnalités, Linda Carbone est guidée dans son travail par ses valeurs d’éthique, de transparence et d’honnêteté. Il lui importe également d’encourager les femmes dans son domaine. « Le premier conseil que je leur donne, c’est de se bâtir un réseau profes sionnel solide. Les femmes sont encore souvent réticentes à s’investir dans les associations professionnelles. Or, c’est extrêmement payant de tisser des liens avec les joueurs de son domaine », souligne-t-elle. À son avis, le milieu de l’immobilier vit une mutation propice aux femmes : « Avant, il n’était pas rare que des concierges finissent par se voir confier la gestion des immeubles bâtis par de grandes familles. Aujourd’hui, le secteur s’est énormément professionnalisé, et les immeubles sont gérés comme des actifs. Le champ s’est donc ouvert aux diplômées en gestion, finances, ingénierie, etc. Sans compter qu’une qualité première pour réussir dans ce domaine, c’est la ténacité. Les femmes n’en manquent pas. » 22
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C arole Handfield ENGAGÉE DANS LA SOCIÉTÉ
PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
Après plus de 35 années consacrées au développement des affaires et à la gestion de projets immobiliers, la vitalité et la passion de créer de Carole Handfield sont demeurées intactes. Vice-présidente aux investissements, Fonds immobilier de solidarité FTQ, cette femme enjouée vit l’immobilier comme une façon de s’engager dans la société.
UNE EXPÉRIENCE EXTRAORDINAIRE VÉCUE EN POLOGNE L’intérêt que porte Carole Handfield à l’aspect l’humain des projets est ancré en elle depuis longtemps et nourrit sa curiosité envers le monde. C’est poussée par cet intérêt qu’en 1996, elle est partie vivre une extraordinaire expérience en Pologne, pays dont elle ne connaissait ni la culture ni la langue. « Dans la Pologne postcommuniste de l’époque, l’accès difficile aux ressources perturbait la réalisation de ce projet d’une centaine d’unités d’habitation développé par un consortium québécois, la Kanada Polska Kabaty, dans la banlieue de Varsovie. Convaincue par les besoins énormes de la Pologne en matière de logements, j’ai décidé de relever le défi de mener le projet à terme », indique-t-elle. Elle est demeurée 13 ans en Pologne à diriger divers projets résidentiels et commerciaux du consortium. Sous sa gouverne, une école technique a également été mise sur pied. UNE VISION DU DÉVELOPPEMENT CENTRÉE SUR L’HUMAIN Carole Handfield est trop tournée vers l’avenir pour cultiver la nostalgie de ses expériences passées, aussi intéressantes fussent-elles. « J’espère vivre au moins 150 ans pour réaliser tous les projets dont j’ai envie ! », plaisante-t-elle. Aujourd’hui responsable de la croissance du portefeuille d’investissements dans le développement de projets du Fonds immobilier de solidarité FTQ, elle s’enthousiasme des évolutions qu’elle observe dans ses secteurs d’intervention, qu’ils soient résidentiel, commercial, de bureaux, industriel ou communautaire.
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« Nous vivons actuellement un profond changement de culture dans le développement immobilier, estime-t-elle. Les milléniaux nous arrivent avec de nouveaux besoins, générés par leur mode de vie axé sur la collectivité, la mixité des usages et la connectivité. Cette génération souhaite vivre des expériences en priorité sur la consommation. Ainsi, quand on développe un projet, c’est pour une communauté qui va habiter l’espace en mode partagé. C’est pourquoi je cherche avant tout à soutenir des projets innovants, où l’on retrouve connectivité et mixité, des projets au service de l’humain. » L’approche institutionnelle du Fonds immobilier de solidarité FTQ lui permet d’encourager les aspects sociaux des projets : « C’est pour moi une façon de rendre à la société, et cela me comble. » IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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I sabelle Landry
UNE AVOCATE DANS LA COUR DES GRANDS DE L’IMMOBILIER À QUÉBEC PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Se promener à Québec et se dire qu’elle a contribué à la construction d’un nouvel immeuble commercial par son travail d’interprétation juridique ou que ses démarches pour décrocher un permis d’alcool permettent à des aficionados de savourer les vins raffinés d’un restaurant est considéré comme fascinant par Isabelle Landry. Cette avocate chez BCF pratique le droit depuis 12 ans et apprécie particulièrement le dynamisme et le côté innovateur caractérisant l’immobilier commercial. Spécialisée en droit municipal, administratif et immo bilier, Me Landry assiste, entre autres, des propriétaires immobiliers et des promoteurs en trouvant des solutions relatives aux différentes facettes de leurs projets. Le développement et la gestion de projets immobiliers la passionnent, car cela lui permet de contribuer à la construction du Québec de demain. Récemment, elle est devenue la première avocate de la province à avoir réussi à faire attribuer une valeur commerciale à l’eau dans un contexte d’expropriation immobilière, ce dont elle est particulièrement fière. Le jugement qu’elle a gagné devrait ainsi permettre au propriétaire d’une source d’eau potable d’empocher près d’un million de dollars au lieu des milliers de dollars prévus ! Isabelle Landry a été accueillie à bras ouverts par la gent masculine dès les débuts de sa carrière. Son ancien patron, qui a également été son mentor, lui a fortement recommandé de devenir membre de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) pour propulser sa carrière dans le domaine de l’immobilier. Me Landry s’est volontiers exécutée en proposant des articles pour le magazine Espace Québec, puis en participant à des souscomités de l’IDU comme celui qui porte sur l’urbanisme. Ces moyens lui ont permis de se faire connaître dans le milieu immobilier et d’y faire sa place, de sorte que sa candidature pour siéger au Conseil régional de Québec de l’IDU a été retenue en 2017. Être à la table de tous les grands joueurs de l’immobilier de la capitale nationale lui permet de se pencher sur les grands enjeux de l’immob ilier commercial à titre de représentante avocate.
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
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Me Landry est également secrétaire de l’Association québécoise des lobbyistes et de l’Institut Canadien de Québec depuis l’an dernier. Outre sa feuille de route audacieuse, elle présente des conférences régulièrement depuis 2011 et est à la fois gastronome et cordon bleu !
N
C’est à partir de l’âge de 16 ans qu’elle effectue différents travaux pour Les Immeubles Roussin en même temps qu’elle poursuit ses études. Devenue ingénieure, elle vole de ses propres ailes en travaillant pour une firme d’ingénierie, puis pour un entrepreneur en construction, ce qui confirme sa vocation. Son père ayant toujours valorisé les métiers de la construc tion, Nathalie Roussin pressent que c’est dans l’entreprise familiale qu’elle pourra développer ses compétences au maximum. Deux ans plus tard, elle se lance dans des études supérieures en administration des affaires avec une spécialisation en immobilier commercial. Son objectif : se consacrer à ce secteur en exploitant ses connaissan ces pour développer l’entreprise familiale. IMMEUBLES ROUSSIN
N athalie Roussin
UN MODÈLE DE RELÈVE EXEMPLAIRE PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Difficile d’imaginer meilleure relève que Nathalie Roussin! Cette femme place même la barre plus haut, étant donné qu’elle pilote l’entreprise Les Immeubles Roussin, après être devenue ingénieure civile, avoir obtenu un MBA et cumulé une expérience impressionnante en immobilier commercial. Spécialisée en développement et en gestion d'immeubles depuis plus d'un demi-siècle, l'entreprise Les Immeubles Roussin est restée pérenne à la suite du décès de son fondateur Maurice Roussin grâce à une relève dévouée composée de ses enfants Nathalie, François et Michèle, tous actionnaires. Avant de devenir présidente des Immeubles Roussin en 2010, puis du conseil régional de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), Nathalie Roussin a suivi un parcours scolaire et professionnel qui lui a fourni toutes les cartes pour diriger l’entreprise.
L’ascension au sein de l’entreprise est graduelle, Nathalie Roussin occupant des fonctions sur le terrain qu’elle apprécie particulièrement, puis en tant qu’apprentie menuisière, dans la division des achats, des opérations, du service à la clientèle, jusqu’à son accession à la direction des services immobiliers. Son plus grand sentiment d’accomplisse ment vient du fait qu’elle assure la péren nité de l’entreprise familiale et y imprime un élan encore plus axé sur les besoins de la clientèle. S’étant toujours sentie à sa place en tant qu’entrepreneure en immobilier, cette mère de trois enfants, épouse et skieuse conseille aux femmes de poser des questions et de montrer leur intérêt envers ce secteur pour y évoluer. Elle estime que les femmes doivent investir les milieux décisionnels pour apporter leur point de vue distinct et manifester leur souci bien féminin du bienêtre des gens, qui aide tous les travailleurs à afficher une bonne performance.
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Avocate et associée depuis 1996, Me Bédard aime régler les situations litigieuses et plaider devant un tribunal pour faire valoir les intérêts de ses clients. Son travail stressant la stimule, de même que le développement des affaires, pourtant exigeant.
DONATI MAISONNEUVE
N athalie Bédard UNE FONCEUSE
PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Forte d’une expérience de 30 ans en litiges, notamment en immobilier commercial, Nathalie Bédard s’est davantage démarquée en réussissant à acquérir une brochette de clients pour Donati Maisonneuve, le cabinet boutique spécialisé en litiges où elle travaille comme avocate depuis 2002.
Alors jeune avocate, elle se trouve plongée dans l’époque dorée des litiges en immobilier commercial des années 1980 et est déjà prête à lutter dans l’arène judiciaire. La rédaction de baux et de contrats, la négociation, la représentation de propriétaires et tous les aspects juridiques inhérents au domaine de l’immobilier n’ont plus de secret pour elle. Dans un même temps, Nathalie Bédard considère chaque dossier et chaque situation comme étant uniques et intéressants.
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C’est au sein de CREW M que Nathalie Bédard aiguise ses talents en dévelop pement de clientèle ainsi qu’en leadership, tout en arborant son large sourire. Membre du réseau de femmes en immobilier com mercial depuis 2005, elle s’y active un an plus tard et en est même la présidente en 2011. CREW M lui a donné une crédibi lité et une visibilité dans l’industrie de l’immobilier commercial, ce qui lui a ouvert bien des portes. Active au comité de golf, puis à la direction des événements, elle a acquis une notoriété qui la suit. En femme engagée et dévouée, Me Bédard mène également des actions caritatives. Elle est particulièrement satisfaite d’avoir organisé en 2016 un grand gala au succès retentissant, comme en témoignent les 700 hôtes présents et les 280 000 $ amassés lors de la soirée au bénéfice de la Fondation immobilière de Montréal pour les jeunes. Cela fait cinq ans qu’elle y œuvre, en plus d’avoir agi comme mentore durant plusieurs années au sein de CREW M. La femme passionnée capable de tirer des balles sur les terrains de golf avec dextérité, tout en négociant des contrats, est mère de deux fils. Elle estime que les femmes doivent accéder aux plus hautes sphères de l’immobilier en occupant des postes clés dans la direction et dans les conseils d’administration des sociétés immobilières et des fonds de placement immobiliers.
A nnie Daniel
HEUREUX MARIAGE ENTRE ARCHITECTURE ET IMMOBILIER COMMERCIAL PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE
Jusqu’à tout récemment directrice de projets chez Lemay, position qu’elle a occupée pendant un an et demi, et maintenant associée chez Kiva Design, Annie Daniel déploie ses connaissances et ses talents dans le domaine de l’immobilier commercial depuis 13 ans. Parmi ses réalisations : le repositionnement du Complexe Alexis Nihon et le renouvellement du Carrefour Laval. En fin de session universitaire, alors qu’elle étudie en architec ture, Annie Daniel travaille un moment comme adjointe au directeur des tours de bureaux du Complexe Alexis Nihon. Elle y découvre alors le monde de l’immobilier commercial. Son parcours de carrière passe ensuite par le bureau d’architecture Lemay, puis chez Redbourne où elle est directrice de la tour Telus, la ramène au Complexe Alexis Nihon, dont elle sera directrice générale durant quatre ans, et la conduit chez Cadillac Fairview comme directrice de propriété du Carrefour Laval pendant trois ans. Un jour, Louis T. Lemay, président de Lemay, lui demande de rencontrer Claude Marcotte, vice-président exécutif, développement et construction chez Carbonleo. Lemay travaille alors sur le projet Royalmount et cherche une personne clé qui comprendra à la fois le langage de l’architecture, du développement immobilier et des stratégies en matière de commerce de détail. Tout à fait le profil d’Annie Daniel. « Au cours d’une première rencontre, nous avons longuement parlé de retour sur investissement, de maximisation du pied carré locatif, de l’expérience client, des moyens d’attirer les gens qui vont dépenser dans les commerces pour les rentabiliser », raconte-t-elle. Jusqu’à dernièrement, elle était directrice de projets chez Lemay, toujours responsable du projet Carbonleo, mais en plus, du Quartier des spectacles avec Canderel, ainsi que du parc du Mont-Royal. « Dans mon quotidien, je gérais les intervenants aux projets, les budgets et les échéanciers. Quand je rencontrais les clients, j’étais en mesure de présenter un point de vue différent, de suggérer parfois une autre approche, lorsque je croyais que cela conduirait le projet loin devant la compétition et de ce qu’on trouve actuellement sur le marché. » Sa recette pour faire son chemin ? Donner l’heure juste et dire les vraies affaires au cours des échanges ; établir une camaraderie avec les collègues masculins comme ils le font entre eux. « On dirait que les femmes n’osent pas, commente Annie Daniel. Prenez votre place, affirmez-vous. Faites ce que
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vous avez à faire et développez des relations amicales autant avec les femmes qu’avec les hommes. » Les femmes ont une vision à 360 degrés des situations qu’elles gèrent, fait-elle valoir. « Leur montée dans l’industrie de l’immobilier commercial crée une atmosphère qui se renouvelle, et je n’y vois que du bon. » Annie Daniel garde une place toute spéciale dans son cœur professionnel pour le Complexe Alexis Nihon qu’elle considère comme l’avant-gardiste du multiusage. Elle est végane et se porte à la défense du bien-être des animaux dès que l’occasion se présente. La valeur qui la guide en affaires : « Le locataire en premier, c’est ma priorité », conclut-elle. IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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S Femme entière qui s’investit dans tout ce qu’elle fait, au travail comme dans sa famille, Me Doré est sollicitée il y a quatre ans par un avocat pour mettre à profit ses compétences en droit commercial et transactionnel et développer une expertise en droit immobilier. Mission accomplie ! Julie Doré s’entiche même de ce domaine qui lui permet de collaborer avec des promoteurs immobiliers et des spécialistes financiers qu’elle apprécie particulièrement pour leur passion à l’égard de leurs projets et leur souci du bonheur de leurs usagers. Tout en représentant ces deux types de clients pour la mise en place de partenariats visant l’acquisition d’immeubles et le développement de projets immobiliers résidentiels et commerciaux, l’avocate est membre du comité exécutif de BCF. M e Doré pilote avec ardeur des équipes multi disciplinaires qui accompagnent ses clients dans leurs projets en immobilier commercial et en coordonne les activités.
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J ulie Doré
LA FIBRE D’UNE SUPERWOMAN PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Originaire du Lac-Saint-Jean, Julie Doré a intégré le cabinet d’avocats d’affaires BCF en 1997 alors qu’elle était étudiante ; devenue avocate, elle s’est associée voilà 14 ans. Elle est égale ment une conjointe, la mère de trois garçons et une sportive assidue. Outre ses activités familiales comme le ski alpin, elle a remplacé, il y a deux ans, la course à pied par le triathlon, et ce, à l’âge de 40 ans.
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Bien qu’elle considère le secteur de l’immobilier com mercial comme encore majoritairement masculin en comparaison avec les autres domaines de pratique, surtout en ce qui concerne le nombre de promotrices de haut niveau, Julie Doré estime que les femmes y sont les bienvenues. Convaincue que les femmes peuvent occuper tous les postes imaginables, y compris ceux de viceprésidente, de présidente et de propriétaire en immobilier, elle les encourage à se montrer ambitieuses et à croire que tout est possible. Julie Doré a d’ailleurs constaté un nombre plus important de femmes dans les domaines de l’investissement et de la finance. Elle ajoute que la valorisation des réussites féminines importe pour créer un effet d’entraînement. C’est avec humilité qu’elle accepte d’inspirer les femmes à suivre son exemple : un modèle de femme d’affaires ambitieuse, axée sur la famille et le sport. Une grande planification et le recours à l’aide disponible l’aident à garder l’équilibre dans toutes les sphères de sa vie.
S onia Gagnon L’ENTREPRENEURE INVÉTÉRÉE PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Fonder une agence de communication spécialisée dans le secteur de l’immobilier commercial qui perdure depuis 15 ans relève d’une prouesse. Présider cette agence et la faire fructifier en tant que femme constitue une marque de gloire supplémentaire. C’est ce que Sonia Gagnon a réalisé, sans omettre le fait qu’elle est présidente élue de CREW M.
Le premier emploi de Sonia Gagnon, au centre com mercial Fleur de Lys à Québec, est prémonitoire : il alliait le marketing et le développement des affaires, comme c’est le cas pour SGM, la première agence de marketing spécialisée en immobilier au Québec. L’engouement de Sonia Gagnon pour l’immobilier commercial l’amène à occuper le poste de directrice en marketing chez Ivanhoé Cambridge durant 10 ans où elle fait ses armes. Elle lance ensuite son agence SGM, qu’elle considère comme sa plus belle réussite professionnelle. Ses 35 employés ont une connaissance pointue des différentes facettes de l’immobilier commercial, ce qui est avantageux pour l’ensemble des parties prenantes. SGM travaille aussi avec des Français ; ces relations lui permettent d’être au courant des pratiques en immobilier commercial qu’elle juge plus avancées en Europe qu’en Amérique du Nord. Sonia Gagnon a tout d’une entrepreneure : chef d’orchestre dirigeant et motivant les équipes, elle propulse son entreprise en scrutant de nouveaux marchés et en adoptant des technologies innova trices au service de l’évolution de l’immobilier. Être femme d’action et stratège ne l’a pas empê chée de demeurer la compagne du même homme durant 30 ans ou d’être mère. Ni de penser à léguer à sa fille de 21 ans un monde où le partage du pouvoir est plus équilibré entre les sexes. Voilà tout un défi qu’elle souhaite relever en tant que présidente élue de CREW M. Selon un rapport des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, seulement 37 % de femmes travaillent en immobilier commercial au Canada, et 12 % des sièges de conseils d’administration des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto sont occupés par des femmes. Sonia Gagnon souhaite que les femmes foncent et développent leurs propres activités de réseautage pour une meilleure représentativité hommesfemmes et que la parité profite à toute la société. Elle y participe, pour sa part, en encourageant la relève féminine par l’intermédiaire du mentorat.
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S téphanie Lincourt
LE YING ET LE YANG HARMONISÉS PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Associée en audit au cabinet d’expert-comptable Richter depuis l’an dernier, et présidente sortante du réseau CREW M pour la promotion des femmes en immobilier commercial, Stéphanie Lincourt est à la fois fonceuse et diplomate. Plongée au cœur de l’immobilier commercial à titre de comp table depuis près de 15 ans, elle y découvre sa vocation. La trentenaire, mariée et mère de deux enfants, apprécie particulièrement le fait que l’immobilier se rapporte à du concret avec des bâtisses aux opérations précises. Sa spécialité : une expertise-conseil consistant « à interpréter les chiffres » pour proposer des solutions concrètes à ses clients basées sur une connaissance approfondie de l’industrie. Elle est la personne clé chargée d’interagir avec la clientèle en vue d’une relation durable et elle gère les équipes de travail attitrées aux clients. Lorsqu’elle ne s’occupe pas de l’évaluation ou de la vérification financière de ses entreprises clientes, elle s’adonne à son autre passion : le ski. En plus du plaisir que lui procure la glisse avec ses jeunes enfants et son mari, cela lui permet de faire le vide dans son esprit pour repartir de plus belle. Stéphanie Lincourt est la preuve qu’il s’avère possible de détenir un poste de responsabilité tout en réussissant sa vie de famille et tout en inspirant d’autres femmes ambitieuses. Son adhésion en tant que membre de CREW M il y a 10 ans a été une excellente décision puisque son parcours professionnel s’est enrichi au contact de femmes exceptionnelles et solidaires qui ont accru sa confiance en elle et l’ont incitée à se joindre au conseil d’administration de la section montréalaise. Depuis son arrivée au poste d’associée chez Richter en 2017, des consœurs souhaitant gravir les échelons professionnels la consultent, et elle les motive volontiers en tant que mentore. Elle préconise la mise en place d’outils pour accroître la confiance des femmes en leurs capacités et les inspirer à développer leur plein potentiel en vue d’une meilleure représentation féminine dans l’immobilier commercial ainsi que dans le monde des affaires. Ses aspirations : plus d’audace féminine et un soutien de la part des hommes et des femmes pour un meilleur accès à des postes de direction.
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J ohanne Marcotte
UNE STRATÈGE CRÉATIVE QUI RÉINVENTE LES CENTRES COMMERCIAUX PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
Tombée toute jeune (avant 25 ans !) dans la marmite de la gestion de centres commerciaux, Johanne Marcotte supervise aujourd’hui l’ensemble des activités d’exploi tation des centres commerciaux d’Ivanhoé Cambridge à Québec, Montréal, Sherbrooke et Ottawa. À la tête d’une équipe d’une centaine d’employés, elle gère ainsi près de 5,5 millions de pieds carrés.
UNE VISION STRATÉGIQUE ET LA CRÉATION D’ÉMOTIONS Cela fait près de trois décennies que Johanne Marcotte gère des centres commerciaux ; cette activité a-t-elle encore des secrets pour elle ? « On a toujours quelque chose à apprendre dans ce domaine ! Je me tiens en permanence à l’affût pour répondre aux besoins des détaillants, qui sont déterminés par ceux de leur clientèle. L’évolution des tendances en matière de magasinage suit un rythme accéléré aujourd’hui », indique-t-elle. Elle souligne que l’expérience de magasinage débute bien avant que le consommateur franchisse le seuil d’une boutique : « Le consommateur s’informe d’abord en ligne. De plus, il a des attentes élevées en matière de service et de facilité de magasinage. Mes équipes travaillent donc en étroite collabo ration avec les détaillants pour répondre à ces attentes tout en faisant vivre au consommateur une expérience mémorable qu’il ne trouvera pas sur Internet. Vitrines interactives, activités culturelles et événements festifs font aujourd’hui partie de notre arsenal créatif. Le succès d’un centre commercial est directement connecté aux émotions que le consommateur ressentira. » UNE AMBITION DISCIPLINÉE Comme la créativité, la discipline fait partie de la vie de Johanne Marcotte. Chaque matin, elle se lève à 5 h 30 pour aller courir. « Je règle beaucoup de choses en courant et j’évacue mon stress. Ça fait partie de mon hygiène de vie », affirme-t-elle. Et pour courir de succès en succès comme elle l’a fait tout au long de sa carrière, que conseille-t-elle ? « Laisser place à son désir de se dépasser et ne pas avoir peur de frapper aux portes. Les promotions que j’ai obtenues dans ma carrière, c’est moi qui les ai sollicitées. La crédibilité n’est pas un titre sur une carte professionnelle. Elle s’obtient dans l’action », conclut-elle.
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J oanie Fontaine
JEUNE, MAIS DÉJÀ ACCOMPLIE ET SAGE PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Sa maîtrise en économie en poche, Joanie Fontaine est engagée il y a quatre ans par JLR, l’un des plus importants fournisseurs de données immobilières en Amérique du Nord. L’économiste de 27 ans collabore au magazine Immobilier commercial depuis 2016, blogue pour Les Affaires depuis 2014 et est souvent demandée en tant que conférencière. Être ainsi reconnue en travaillant dans son domaine d’études demeure rare, et Joanie Fontaine est fière de son parcours. Même si elle œuvre dans un marché de l’immobilier commercial largement masculin, Joanie Fontaine y baigne comme un poisson dans l’eau. Lors de ses études à l’Université de Sherbrooke, elle était déjà l’une des seules étudiantes. Elle perçoit même un avantage à être une femme, lorsqu’on la demande pour intervenir sur certains sujets précisément pour apporter un éclairage différent de celui des hommes. Tout en constatant un accès plus ouvert aux femmes dans l’univers professionnel local, elle rappelle que c’est grâce à celles qui se sont tenues debout par le passé que cela se produit aujourd’hui. Il reste que les hommes sont souvent jugés plus disponibles que les femmes, à cause de la maternité. Joanie Fontaine déplore que cette perception ait la vie dure dans les entreprises et qu’une mère ne puisse récupérer son année d’absence du travail. Elle souhaite que les femmes aient la possibilité d’exercer le métier qu’elles aiment en étant traitées de la même manière que les hommes. Lorsqu’elle compile des statistiques, valide et interprète ses chiffres, c’est la passion d’économiste qui l’anime. Elle rédige et publie de l’information destinée aux entreprises ou au public dans un domaine qu’elle affectionne particu lièrement à cause de son insatiable curiosité qui la pousse à lire autant que possible dans son domaine et dans les autres secteurs de l’économie. Elle trouve doublement stimulant que toutes les variables soient interreliées en économie, et que le secteur de l’immobilier ne puisse pas être analysé de façon isolée. La manière dont le marché évolue et affecte la vie des gens la passionne également. Cela n’empêche aucunement la grande sportive et joueuse de ultimate frisbee de prioriser l’équilibre entre sa profession et sa vie personnelle pour cultiver le bonheur, comme l’ont fait ses parents. JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
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B
B rigitte Dupuis
ACTRICE DU VIRAGE TECHNOLOGIQUE DANS LA GESTION DES ACTIFS PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
Où Brigitte Dupuis puise-t-elle sa détermination ? Sa réponse : dans le ski ! Cette native de Bromont a en effet passé sa jeunesse à dévaler les pistes, et cela l’a formée en tant qu’individu : « Les nombreuses compétitions auxquelles j’ai participé m’ont appris à toujours viser plus haut et à travailler très fort pour atteindre mes objectifs. Je le reconnais, j’ai de l’ambition et je fais les efforts requis pour atteindre mes objectifs », affirme-t-elle. DES QUALITÉS PRÉCOCES DE GESTIONNAIRE Dès le secondaire, la jeune Brigitte se projetait en femme d’affaires et souhaitait élargir ses horizons. « À 17 ans, comme participante au programme Interculture Canada, j’ai représenté le Canada auprès de différentes communautés au Venezuela, confie-t-elle. Cette expérience très formatrice m’a permis de développer mon ouverture sur le monde et mes aptitudes en communication. » Des compétences qu’elle a approfondies avec sa formation univer sitaire : elle est titulaire d’un baccalauréat en communication de l’Université de Montréal, ainsi que d’un MBA obtenu en double diplomation de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université Paris Dauphine. FAIRE SA MARQUE DANS LE MONDE DE L’ÉNERGIE DU BÂTIMENT Brigitte Dupuis a démarré sa carrière de gestionnaire en 2004 comme directrice des communications et du marketing chez Ski Saint-Bruno, un choix naturel pour cette athlète confirmée. En 2007, elle fait toutefois le saut dans le monde de la grande entreprise, en acceptant un poste chez SNC-Lavalin. Tout d’abord, elle se démarque par la réalisation d’offres de service de projets majeurs en partenariats publics-privés. Ensuite, en 2010, elle est nommée directrice de la commercialisation du programme Bâtiment d’Hydro-Québec, qui offrait du soutien financier pour des projets en efficacité énergétique. Elle poursuit son cheminement en mettant sur pied une communauté de praticiens experts en bâtiment. « Je souhaitais que SNC-Lavalin reste à l’avant-garde, avec l’arrivée du Big Data, des exigences du BIM niveau 2 et de la future norme ISO 16739 », précise-t-elle. Aujourd’hui directrice du développement des affaires pour la province de Québec chez ENGIE Services, elle entend tirer profit de son réseau d’affaires et utiliser toutes ses compétences pour créer les solutions durables de demain.
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Fervente adepte du virage technologique, Brigitte Dupuis pense que l’exploitation des mégadonnées pour la prise de décision rapide va profondément transformer le domaine de la gestion d’actifs : « La communauté d’affaires du secteur immobilier devra repenser la gestion du cycle de vie des actifs et les opérations de maintenance, ainsi que l’efficacité opérationnelle et énergétique. J’adore participer au développement de cette nouvelle vision ! » OSER SE DÉMARQUER DANS UN UNIVERS TRÈS MASCULIN Évoluer dans un univers très masculin lui a servi de levier pour faire remarquer ses compétences. « Je pense que les femmes ne devraient pas craindre d’entrer dans des univers professionnels où les hommes sont majoritaires, car leur rareté peut jouer en leur faveur si elles sont capables de s’affirmer. Une fois le respect gagné, les barrières tombent », déclare-t-elle. IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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A nnik Desmarteau
FONCEUSE RIME AVEC HEUREUSE PAR CATHERINE FLORÈS, JOURNALISTE
S’il est un verbe qu’Annik Desmarteau n’utilise jamais, c’est « se contenter ». « On ne peut pas juste se contenter de faire quelque chose, il faut se donner à 100 % ! Et particulièrement dans ce qui nous permet de contribuer à changer les choses. C’est ainsi qu’on se réalise dans la vie », affirme-t-elle. UN PARCOURS PROFESSIONNEL INATTENDU Sa fougue, conjuguée à un solide jugement, a servi de moteur à cette femme entière dans sa carrière réalisée chez Ivanhoé Cambridge : « Mon premier emploi, c’était réceptionniste. Je ne me serais jamais imaginé à l’époque que j’aurais un jour des responsabilités de directrice principale pour un des leaders en immobilier commercial ! » Le grand tournant de sa carrière a eu lieu à la fin des années 1990 : alors adjointe à un vice-président, elle a été nommée à un poste de cadre intermédiaire. « Mon patron avait su discerner des aptitudes de gestionnaire en moi et il m’a donné ma chance. Ma persévérance et la passion que j’ai mise dans mes projets ont été remarquées par la hiérarchie, et j’ai été promue cadre supérieure quelques années plus tard », se souvient-elle. Ses tâches de directrice principale, Administration et relations clients, lui évoquent celles d’un maire : « Un immeuble com mercial, c’est comme un village à gérer. La qualité des relations interpersonnelles est fondamentale, alors je favorise les relations de partenariat réciproquement avantageux. Avec les employés, je mise sur le leadership situationnel, pour les encourager à donner le meilleur d’eux-mêmes. Je suis d’ailleurs transparente sur ce que j’attends d’eux : rien de moins que l’excellence. » LE GOÛT DU BONHEUR Bien qu’elle se retrouve encore dans des situations où elle est la seule femme dans des rencontres, Annik Desmarteau est convaincue que le plafond de verre est sur le point de se fissurer. « Les femmes doivent se débarrasser du syndrome de l’imposteur et foncer, car les mentalités changent », croit-elle. Un autre facteur à prendre en compte pour la réussite des femmes est, constate-t-elle, le partage des tâches à la maison : « J’ai eu la chance d’avoir un mari très présent à la maison, ce qui m’a permis de m’impliquer à fond dans ma carrière. »
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Cette infatigable travailleuse puise son énergie auprès de sa famille : « Mes deux filles, âgées de 22 et 19 ans, sont mes plus ferventes supporters ! Je suis fière de leur avoir transmis le goût du bonheur et de la réalisation de soi. »