QUÉBEC
UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’IMMEUBLES DE BUREAUX POUR LES ENTREPRISES TECHNOLOGIQUES DE QUÉBEC Alain Roy, É.A. Expert invité
Après cinq années de hausses ininterrompues, le taux de disponibilité sur le marché des édifices de bureaux de Québec affiche enfin un repli. La discipline dont ont fait preuve les promoteurs de Québec en ralentissant la cadence de nouvelles constructions, conjuguée à une absorption positive de plus de 400 000 pi2 au cours de la dernière année, aura permis de ramener le taux global de disponibilité de 9,5 à 8,7 % en mars 2018. Étant donné que l’absorption annuelle moyenne sur le marché des immeubles de bureaux de Québec varie de 250 000 à 275 000 pi2, la crois sance aura donc été au rendez-vous en 2017. L’économie de Québec se porte bien, et l’on pourrait s’attendre à ce que la demande reste soutenue pour 2018.
Titulaire de cette chronique depuis plusieurs années, Alain Roy est diplômé de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval et membre de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec. Il a rejoint les rangs du Groupe Altus en 2000 et a été nommé directeur général du bureau de Québec en 2011.
LE SECTEUR TECHNOLOGIQUE, CHEF DE FILE Cela dit, à la suite de l’annonce du gouvernement du Québec concernant son projet de moder nisation et de réaménagement des espaces de travail de ses fonctionnaires, il serait surprenant que cette demande accrue vienne du secteur public, sauf pour des besoins de courte durée (swing space). Le ministre responsable du dossier, Pierre Arcand, prévoit, selon les médias locaux, que cette cure de rajeunissement sur une période de 10 ans pourrait générer des économies de loyer pouvant aller jusqu’à 40 %. Si l’objectif principal du gouvernement est d’abord d’améliorer la qualité des aires de travail, les efforts de modernisation se traduisent généralement par des réductions de superficies. À l’heure actuelle, c’est plutôt du côté des entre prises technologiques que la demande d’espace se manifeste. Mais au lieu de se tourner vers le marché locatif traditionnel pour satisfaire leur croissance, d’importants locataires optent Superficie nouvel immeuble (pi2)
pour des constructions sur mesure. Car en plus de bureaux traditionnels, ces entreprises peuvent avoir besoin d’espace de production et d’assemblage à aire ouverte, de salles à environnements contrôlés, de laboratoires, de vastes superficies de planchers et d’espaces d'expédition. La construction sur mesure leur permet de regrouper toutes ces activités. Pour les entreprises qui deviennent propriétaires de leur nouvel immeuble sur mesure, ces nou veaux pieds carrés échappent aux statistiques d’absorption du marché locatif. UNE VAGUE D’EXPANSION Et absorption il y a… Le tableau ci-dessous montre que les entreprises qui ont emménagé dans un immeuble construit sur mesure ont augmenté leur superficie, du double, voire du triple. La compagnie Olympus, par exemple, a quitté des locaux de 100 000 pi2 dans un immeuble situé au Parc technologique du Québec métropolitain et appartenant à Cominar et occupe, depuis octobre 2017, un nouvel immeuble de 170 000 pi² sur le site d’innovation Michelet. Cominar a depuis reloué la majorité des locaux laissés vacants par Olympus. Même chose pour les locaux laissés vacants par ABB dans un autre immeuble de Cominar, le 585, boulevard Charest, lequel est aujourd’hui entièrement loué. Investissement
2015
ABB
86 000
20 M$
Espace d’innovation Michelet
2017
Olympus NDT Canada
170 000
37 M$
Espace d’innovation Michelet
2017
Eddify
13,75 M$
Espace d’innovation Michelet
2017
Creaforme
2018 (phase 1)
Endoceutics
2020
Medicago TOTAL :
53 820 (possibilité 80 000) 76 000
20 M$
Innoparc Lévis
500 000 (sur 4 phases)
80 M$
Ancienne-Lorette
475 000
450 M$
Espace d’innovation d’Estimauville
1 360 820 IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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