DÉJEUNER-CONFÉRENCE PERSPECTIVES 2018 DE L’IDU À QUÉBEC PAR CHRISTOPHE LEDUC, JOURNALISTE
C’est au Château Laurier de Québec, le 19 février dernier, qu’a eu lieu l’édition 2018 du désor mais traditionnel déjeuner-conférence Perspec tives, organisé annuellement par l’Institut de développement urbain du Québec (IDU). Lors d’une formule remaniée, les convives de la capitale nationale ont d’abord pu entendre Martin De Rico, É.A., président de DeRico ExpertsConseils, dresser le bilan économique de 2017 et dépeindre le tableau 2018 du marché immobilier. Ils ont également eu l’occasion d’entendre l’influent Vincent Chiara, président du Groupe Mach, à l’occasion d’une entrevue ouverte où il a pu dévoiler sa vision du marché de la Vieille Capitale. JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
LA CAPITALE NATIONALE A TOUJOURS LE VENT EN POUPE
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DES VOYANTS TOUJOURS AU VERT ans surprise, c’est un tableau très positif de l’année 2017 du pays et de la région qui a été dépeint. « L’année dernière a été une très bonne année, avec une croissance de 2,9 % dans la région de Québec », a expliqué d’emblée le maître de cérémonie. Des résultats qui s’alignent avec ceux de l’économie canadienne qui se situent dans les mêmes eaux. Et si l’année qui commence s’annonce légèrement moins florissante pour la Vieille Capitale, les prévisions la voient maintenir une croissance solide. « On table sur une croissance de 1,9 à 2,2 %, ce qui semble être le consensus. C’est un atterrissage en douceur », a illustré M. De Rico.
« On s’attend donc à un léger ralentissement du marché immobilier », prévient-il. Mais cela ne semble pas inquiéter les professionnels du domaine, car les chiffres détaillés de Québec sont toujours bons, et ce, pour tous les marchés. Les taux d’inoccupation restent en effet rassurants, soit de 8,8 % pour le marché des bureaux, de 5,0 % du côté des résidences pour aînés et de 4,5 % pour le multilogement. « On a même eu une surprise en novembre dernier, car la Société canadienne d’hypothèques et de logement faisait une mise en garde depuis un an selon laquelle le taux de vacance allait possible- ment monter à 6 %. Il est passé de 4,9 à 4,5 % », a expliqué le maître de cérémonie pour appuyer IMMOBILIER COMMERCIAL : : AVRIL – MAI 2018
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QUÉBEC
ces chiffres. « C’est quand même une bonne nouvelle. Ça veut dire que l’absorption des nouveaux projets se déroule assez bien », a-t-il conclu. L’emploi dans la région devrait continuer de progresser de 1,9 % en 2018, selon M. De Rico. On s’attend aussi à ce que le taux de chômage descende encore pour se situer autour de 4,4 %. Ce très beau résultat placera cependant Québec devant un défi toujours plus important : celui d’attirer la main-d’œuvre qualifiée pour soutenir cette croissance. Un sujet qui aura d’ailleurs son importance dans le secteur de l’immobilier, en raison de la tendance des entreprises à travailler sur les aménagements intérieurs au bénéfice de leurs employés. « On continue de faire plaisir à nos ressources humaines, dans le but de les attirer », a confirmé M. De Rico. Au rang des défis également, l’omniprésent thème de la circulation automobile dans la région. « Transport structurant ou troisième lien, deux philosophies qui s’affrontent », a résumé M. De Rico. Voilà l’occasion pour l’IDU de rappeler, par la voix de Nathalie Roussin, présidente du Conseil régional de Québec (CRQ), sa 44
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volonté de mettre en avant deux enjeux jugés majeurs pour le futur de la capitale nationale : se doter d’un système de transport structurant et travailler sur la densification. UNE PROFUSION DE PROJETS La ville accueillera encore son lot de projets immobiliers pour 2018, comme l’a démontré la longue liste présen tée par Martin De Rico. Ce sont en effet pas moins de 14 projets dans le secteur multirésidentiel, 8 résidences pour aînés, 3 immeubles de condos, 2 nouveaux hôtels et 7 édifices de bureaux qui ont été portés à sa connaissance. « Il y a beaucoup de phases 2 et 3. Mais aussi pas mal de nouveaux projets intéressants », a-t-il souligné. Cette profusion démontre le besoin de renouvellement des édifices de la capitale nationale. Elle permet en outre de cibler des secteurs visiblement recherchés. Au premier rang desquels vient Sainte-Foy, comme nous l’a expliqué Mme Roussin à propos de son projet La Vigie, dans notre dernier numéro. Le quartier Montcalm semble aussi être très prisé des promoteurs comme l’a confirmé M. De Rico : « Un secteur où le taux d’absorption est phénoménal et qui pourrait accueillir un nouveau projet tous les trois mois. »