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MOT DE L’IDU
Jean-Marc Fournier
Président-directeur général jmfournier@idu.quebec
PANDÉMIE ET CLIMAT LE MONDE CHANGE
La rentrée automnale a des airs de déjà-vu. Nous aurions tous souhaité tourner la page sur la pandémie; malheureusement, ses effets nous obligent à nous adapter encore pour quelque temps.
L’actualité des derniers mois s’est évidemment beaucoup concentrée sur la vaccination; néanmoins, d’autres sujets se sont imposés. Les images des feux de forêt au Canada, sur le pourtour de la Méditerranée et même en Sibérie ont frappé l’imaginaire. Lorsque les bulletins d’information tournent la page sur une autre inondation, on nous parle alors de la sécheresse dans le sud des États-Unis. Force est d’admettre que la crise climatique s’impose et qu’elle appelle des actions nouvelles. On peut s’attendre à ce que la prochaine réunion de la Conférence des Parties, en novembre, entraîne une intensification des mesures comme jamais jusqu’ici.
Notre industrie doit être au rendez-vous. À cet effet, nous avons mis sur pied, au printemps dernier, un «comité sur l’immeuble engagé» dont la principale mission est d’élaborer les pistes d’un partenariat avec les autorités publiques. Nous devons définir les gestes à poser et proposer aux diverses instances les moyens à prendre pour y parvenir. Pour s’assurer de l’atteinte de résultats utiles, un plan financier d’accompagnement devra être adopté.
C’est aussi avec en tête la cible de neutralité carbone de 2050 que nous avons invité Carlos Moreno, professeur d’université à Paris, pour lancer notre saison de conférences. Conseiller spécial de la mairesse de Paris, il plaide depuis quelques années pour la création des «villes du quart d’heure» – un concept urbain où l’ensemble des activités du quotidien se déroule à l’échelle du quartier – comme mesure pour contrer les effets des changements climatiques. Alors que, dans ce même contexte, le gouvernement du Québec dessine une stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires et que Montréal amorce la réflexion pour un futur plan d’urbanisme et de mobilité, M. Moreno apporte une contribution utile pour imaginer l’environnement dans lequel s’insèrent nos immeubles.
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La présentation de M. Moreno a été suivie d’un échange avec Geneviève Tremblay de Fahey et Associés. Rompue à ces questions, elle a récemment contribué à la rédaction d’un document pour la Ville de Montréal concernant la densité. Avec sa collaboration, nous posons un regard montréalais sur la «ville du quart d’heure».
Maintenant que les élections fédérales sont derrière nous, la campagne municipale s’amorce. Nous serons curieux de voir la place qu’y occuperont les questions de l’habitation sociale, du transport durable, de l’aménagement urbain et du redéveloppement. Que l’on parle de métro, de Réseau express métropolitain ou de tramway, ce sont les colonnes vertébrales des quartiers de l’avenir qui sont sur les tables à dessin. On voudra résider dans ces quartiers, y travailler, s’y approvisionner et s’y épanouir. Parmi les enjeux des débats, on se demandera quelles sont les capacités des villes à réaliser cette transformation. On cherchera évidemment une réponse qui fait une place à chacun.
L’Institut de développement urbain du Québec (IDU) a déjà cerné une difficulté majeure: les villes n’ont pas les moyens financiers pour remplir cette mission. Elles n’auront pas non plus le temps d’attendre une révision majeure de la trop imposante taxe foncière. À court terme, Québec doit adopter un programme de transfert municipal qui comporte des volets habitation, transport, aménagement et redéveloppement. Le gouvernement fédéral devra être mis à contribution.
Les autorités publiques demandent aux citoyens de changer leurs habitudes pour faire face à la crise climatique. Il est tout à fait normal que les citoyens demandent aux gouvernements fédéral, provincial et municipal de modifier leurs façons de faire et de gouverner différemment. Dorénavant, les différentes instances devront instaurer une approche partenariale pour réaliser les changements requis. Elles ne pourront plus nier la réalité de la responsabilité conjointe à atteindre les cibles communes en se réfugiant chacune derrière les murs de son silo.
Le monde change, la façon de gouverner doit aussi changer.
Bonne rentrée!
Jean-Marc Fournier
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Mitch Strohminger
Expert invité
Mitch Strohminger est le directeur des analyses de marché de CoStar pour le Québec, où il travaille en étroite collaboration avec ses collègues pour fournir des informations sur le marché immobilier canadien. Avant de se joindre à CoStar, il a travaillé comme économiste principal, puis comme gestionnaire de risques pour Ivanhoé Cambridge. Il est titulaire de deux maîtrises, en politique urbaine et en économie, de la New School à New York.
LA VENUE DE L’INTERNATIONAL SUSTAINABILITY STANDARDS BOARD POURRAIT ÊTRE UNE AUBAINE POUR MONTRÉAL ET SON SECTEUR DES BUREAUX
Montréal est non seulement la plus grande ville francophone d’Amérique du Nord, mais aussi la troisième ville du continent pour l’accueil des organisations internationales, après New York et Washington. Selon Montréal International, 65 organisations internationales se trouvent dans la métropole, et nombre d’entre elles représentent une source stable de demande directe de bureaux dans la ville. En outre, les effets indirects de la demande liés à la présence de ces organisations internationales à Montréal sont importants, car des entreprises peuvent choisir de s’installer dans la ville en raison de leur proximité avec ces entités. Par exemple, l’impressionnant secteur aérospatial de Montréal a sans doute profité du fait que le siège de l’Association du transport aérien international (IATA) et celui de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) s’y trouvent.
DES RETOMBÉES DIRECTES ET INDIRECTES
Pour ces raisons, le désir récent de la ville de devenir le nouveau siège de l’International Sustainability Standards Board (ISSB; conseil international des normes de durabilité) pourrait s’avérer très positif pour le secteur des bureaux de Montréal. De plus, comme l’économie mondiale continue d’évoluer dans une direction plus durable, l’ISSB ainsi que d’autres organismes internationaux axés sur les questions environnementales sont susceptibles de gagner en importance. Montréal accueille déjà le siège du secrétariat de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies.
L’établissement de l’ISSB aurait probablement un impact direct très modeste sur les locaux pour bureaux. Si l’on considère qu’il faut environ 120 pi2 de superficie de bureau par employé, pour ses 50 à 100 employés, les besoins en espace de l’ISSB seraient de 6 000 à 12 000 pi2 au total, peut-être un peu plus si des salles de réunion spécialisées sont nécessaires. Cependant, le mandat de l’ISSB est d’être l’agence internationale responsable des normes comptables liées à la finance durable. Il s’agit d’un domaine de la finance internationale en pleine expansion, les investisseurs institutionnels étant de plus en plus tenus d’investir de manière durable. Attirer l’ISSB à Montréal serait probablement une aubaine pour la ville et son secteur des bureaux. Son établissement pourrait attirer de nombreuses entreprises de vérification, de comptabilité, de services juridiques et d’autres services professionnels qui s’intéressent aux questions liées à la finance durable. Les normes de l’ISSB elles-mêmes pourraient également inciter les entreprises à se développer dans la ville, étant donné que la province dispose d’une énergie hydroélectrique abondante et propre qui permet de réduire les émissions liées à la fabrication et à d’autres processus.
ENVIRONNEMENT ET TECHNOLOGIES PROPRES: UN ATOUT MONTRÉALAIS
La solide réputation du Québec en matière d’environnement devrait aider Montréal dans la compétition qu’elle livre avec d’autres villes pour l’obtention du siège de l’ISSB. Le secteur des technologies propres et de l’environnement représente une part de plus en plus importante de l’économie québécoise. Les données les plus récentes de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) montrent que la production économique brute de toutes les industries environnementales du Québec a bondi de 3,1% en 2018 et de 3,4% en 2019, ce qui est supérieur au taux de croissance de l’ensemble de la province.
ISTOCK PAR NICOLASMCCOMBER
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Parallèlement, les données de l’ISQ montrent que près de 2 % de la main-d’œuvre québécoise est employée dans ce secteur et que le chiffre d’affaires total des entreprises de technologies propres et environnementales a bondi de 2,4 milliards de dollars canadiens en 2015 à 8,6 milliards en 2019.
Au fur et à mesure de leur expansion, les entreprises montréalaises du secteur de l’environnement et des technologies propres auront besoin de services financiers, juridiques, professionnels et scientifiques, ce qui générera une demande accrue de locaux pour bureaux dans toute la ville.
En attirant l’ISSB, Montréal semble vouloir revendiquer son rôle de leader dans le secteur de l’environnement. Ce faisant, elle s’appuie sur l’exemple historique donné par le secteur aérospatial de la ville. L’expertise dans le domaine de l’aviation mondiale et l’attraction de l’IATA et de l’OACI ont contribué à faire de la ville un chef de file de l’aérospatiale. De même, l’ISSB et le siège de la Convention sur la diversité biologique peuvent contribuer à ce que la ville conserve et accentue son rôle de leader dans les secteurs mondiaux des technologies propres et de l’environnement.
Bureaux à louer
Le 1981 McGill College
17 000 à 111 000 pi2 d’espace disponible
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