COLLECTION VILLES D’AVENIR VOLUME 9 | NUMÉRO 2
ACCÉLÉRER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE MONTRÉAL
BROCCOLINI UNE FAMILLE DE BÂTISSEURS MONTRÉALAIS
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MOT DE LA MAIRESSE DE MONTRÉAL
L’
économie de Montréal est plus vibrante, dynamique et innovatrice que jamais. Nous assistons à des performances record en matière d’emploi, nous sommes en tête de file dans des créneaux d’avenir comme l’intelligence artificielle et nous attirons des entreprises de renommée internationale telles que Google et Facebook. La métropole traverse une période charnière. Les nouvelles technologies et les mégadonnées transforment l’économie mondiale. Modèles d’affaires, redéfinition des secteurs et marché du travail : toutes les sphères de l’économie sont en évolution. Et les villes sont amenées à jouer un rôle plus important dans ce nouvel écosystème mondial. Nous sommes dans une position privilégiée pour profiter de ces changements. Les établissements d’enseignement supérieur, les centres de recherche, la diversité sectorielle et la présence de talents constituent des atouts indéniables pour accélérer la croissance économique de la métropole et améliorer la qualité de vie de la population montréalaise. De plus, le statut de métropole donne des moyens et des pouvoirs additionnels à Montréal pour jouer son rôle de moteur économique. Les défis à relever sont nombreux, notamment en matière d’attraction et de rétention de talents, de développement du territoire et d’internationalisation des entreprises. La solution repose sur l’amélioration de la productivité de l’économie et, du côté de la Ville, sur la stimulation de l’environnement d’affaires de Montréal. Nous devons également renforcer le rôle de la Ville de Montréal comme facilitateur et catalyseur du développement économique et commercial. Pour ce faire, il est essentiel de renforcer les collaborations entre les partenaires publics et privés et de nous assurer que tous les paliers de gouvernement collaborent activement afin de maximiser l’impact de chacune de nos actions. À cet effet, la planification économique conjointe avec le gouvernement du Québec, dans le cadre du statut de métropole, nous permettra de mieux coordonner nos efforts et nos actions pour accélérer le développement économique de Montréal, qui demeure le moteur économique de notre belle province. Notre ambition est de faire de Montréal un leader dans les secteurs d’avenir et une référence en matière de croissance économique inclusive et durable. Nous invitons tous les acteurs économiques de Montréal à travailler ensemble afin de réaliser le plein potentiel de la métropole et d’améliorer notre prospérité collective. L’heure est au rassemblement de nos forces vives. Joignez-vous à cet effort dès aujourd’hui !
MARTIN GIRARD / SHOOTSTUDIO.CA
La mairesse de Montréal,
Valérie Plante
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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SOMMAIRE : : ÉDITION 2019
3 MOT DE LA MAIRESSE DE MONTRÉAL
Par Valérie Plante
5 MOT DE L’ÉDITEUR Par Jacques Boisvert
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ACCÉLÉRER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE MONTRÉAL
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GETTY IMAGES PAR MARTINR35
15 ENTREVUE Rencontre avec un ambassadeur invétéré de Montréal, Élie Farah 21 SCIENCES DE LA VIE ET TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ Un secteur attractif et en pleine effervescence 26 MONTRÉAL Plaque tournante des échanges commerciaux DOSSIER UMQ
33 PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE Des municipalités en action
REPORTAGE HONORIFIQUE e anniversaire
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BROCCOLINI
L’HISTOIRE FORMIDABLE DE BROCCOLINI, UNE FAMILLE DE BÂTISSEURS DEPUIS TROIS GÉNÉRATIONS
34 FISCALITÉ Un déséquilibre qui s’accentue 41 OBJECTIF Moderniser la fiscalité municipale DOSSIER SPÉCIAL
43 TRIBUNE D’ÉLUS MUNICIPAUX
DU GRAND MONTRÉAL
44 LONGUEUIL Un grand pouvoir d’attraction pour les affaires 45 LAVAL Vibre au rythme de ses grands projets 46 BLAINVILLE Services aux familles et qualité de vie
DOSSIER SECTEUR IMMOBILIER
47 LE MARCHÉ IMMOBILIER MONTRÉALAIS EN ÉBULLITION 50 PRENDRE LE VIRAGE DE L’IMMOBILIER INTELLIGENT Un choix de société 4
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
BROCCOLINI PAR ALEX TRAN
MOT DE L’ÉDITEUR
ÉDITEUR Jacques Boisvert RÉDACTION Yasmina El Jamaï, Emmanuelle Gril, Johanne Landry et Sylvie Lemieux RESPONSABLE DE LA QUALITÉ DES CONTENUS Johanne Landry TRADUCTION, RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher, Anne-Marie Trudel et Neil Kroetsch PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires : Lan Lephan PHOTOGRAPHES Denis Bernier et Roxane Paquet PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Stéphan Poulin Dendrites, l’œuvre de Michel de Broin à l’entrée du centre-ville de Montréal PUBLICITÉ Souk Vongphakdy Responsable des ventes Arianne Jobin-Chamberland Conseillère aux ventes Najat El Manir Responsable des projets spéciaux Montréal 450 670-7770
Québec 418 317-0669
ADMINISTRATION Edith Lajoie Responsable des opérations et de l’expérience client COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.
Le magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca
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MONTRÉAL, VILLE LUMIÈRE D’AMÉRIQUE
jacques.boisvert@jbcmedia.ca
L’illumination du pont Jacques-Cartier, de la Biosphère, d’immeubles comme la Place Ville Marie, des événements comme l’International des Feux Loto-Québec et le festival Montréal en lumière… Tout cela fait que la métropole scintille la nuit et brille le jour, par son activité économique intense, sa multiethnicité, ses universités, ses centres de recherche, par ses leaders dans les domaines de la science, de la technologie, des jeux vidéo, ainsi que ses développeurs et ses créateurs. Opter pour Montréal, c’est choisir de vivre à 90 minutes de New York en avion, parmi une population ouverte à la diversité, comprenant 200 000 étudiants universitaires, dont 33 000 étrangers, qui parlent 100 langues. C’est choisir l’une des trois villes onusiennes en Amérique du Nord, avec New York et Washington. Installer son entreprise à Montréal, c’est opter pour un écosystème économique favorable à la croissance et à la créativité, c’est évoluer dans un emplacement géographique situé au carrefour de l’Amérique et de l’Europe. Cette édition de Montréal économique met l’accent cette année sur la stratégie de développement économique de la Ville de Montréal et vous propose en ouverture une rencontre avec l’ingénieur Élie Farah, qui a non seulement adopté Montréal après avoir quitté l’Égypte, mais aussi passé une bonne partie de sa carrière à vendre sa ville d’adoption à l’étranger. Et il continue. De son côté, Frank Béraud, le PDG de Montréal InVivo, nous rappelle que le Grand Montréal est un pôle majeur en sciences de la vie et technologies de la santé (SVTS). Engendrant 56 000 emplois directs et indirects, comptant plus de 600 organisations, ce domaine qui génère 5,6 milliards de dollars se démarque et offre des perspectives prometteuses. Pharmaceutique, biotechnologies, recherche clinique, technologies médicales ou appliquées à la santé, notamment en intelligence artificielle, représentent les principaux segments de ce secteur en croissance. Avec son port, son réseau ferroviaire, son aéroport et son réseau routier, Montréal est une plaque tournante importante de la logistique du transport des marchandises. Sylvie Vachon, présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal, et Mathieu Charbonneau, directeur général de CargoM, nous ont accordé une excellente entrevue à ce sujet. Le marché immobilier de Montréal est par ailleurs en pleine effervescence. Nous avons également rencontré pour vous plusieurs spécialistes de l’immobilier et du développement urbain du Grand Montréal. En conclusion, l’adoption de Montréal pour aider à créer une ville prospère, c’est l’histoire vraie de la famille Broccolini qui, à partir de rien, a bâti au cours des 70 dernières années une entreprise florissante et une portion de la métropole. Bonne lecture !
Jacques Boisvert Éditeur
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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LE MEILLEUR
RÉSEAU POUR REJOINDRE
VOS CLIENTS ! VOLUME 8 | NUMÉRO 4
VOLUME 11 | NUMÉRO 5 | OCTOBRE – NOVEMBRE 2018
L’IMMOBILIER
RENCONTRE AVEC LA MAIRESSE DE MONTRÉAL
DU FUTUR
« NOUS NE VOULONS PAS PRÉCARISER L’INDUSTRIE IMMOBILIÈRE, C’EST NOTRE PARTENAIRE. »
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- Valérie Plante VOLUME 8 – NUMÉRO 2
UNE NOUVELLE TOUR DE 58 ÉTAGES POUR MONTRÉAL
INNOVATIONS EN CONSTRUCTION
LES PRIX INOVA 2018 LES FINALISTES ET LAURÉATS
TOUR D’HORIZON
LA FUTURE PASSERELLE QUAD WINDSOR UN OUVRAGE SIGNATURE
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UNE WEBTÉLÉ SPÉCIALISÉE EN IMMOBILIER Maintenant en ligne
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ACCÉLÉRER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE MONTRÉAL PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Cinq cents personnes ont été consultées en vue de l’élaboration de la stratégie 2018-2022 visant à accélérer le développement économique de la ville de Montréal, lancée en avril dernier. Il en résulte un document de près de 40 pages agrémenté entre mai et juin 2018 de huit dossiers comportant des plans d’action distincts étoffés en fonction de cinq orientations stratégiques. Pour chacun des huit plans d’action autour desquels les interventions seront axées, des objectifs précis ont été énoncés, et un budget spécifique a été établi, les points forts et les limites à surmonter pour chaque axe de développement ayant été pris en considération. Voici un résumé de la stratégie intitulée Accélérer Montréal et des huit plans d’action connexes.
GETTY IMAGES PAR MARCBRUXELLE
UN CONTEXTE PARTICULIÈREMENT FAVORABLE À L’ACTION À MONTRÉAL L’élan que l’administration de la mairesse Valérie Plante souhaite insuffler à la métropole entre 2018 et 2022 s’appuie sur la force de partenariats vigoureux avec des intervenants clés de la communauté des affaires dans son ensemble. L’autre pilier sur lequel peuvent se reposer le comité exécutif de Montréal et ses partenaires depuis le 21 septembre 2017 est l’adoption du projet de loi no 121 sur le statut de métropole de Montréal avec les pouvoirs décuplés et la marge de manœuvre étendue que cela comporte.
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
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Compte tenu des nouveaux leviers issus de la reconnaissance de son statut particulier de métropole et de son entente avec Québec depuis la fin de 2016 connue sous le nom de « Réflexe Montréal », la ville a le vent dans les voiles. Il n’est donc pas étonnant que la stratégie Accélérer Montréal totalisant quelque 200 pages soit aussi ambitieuse. Selon l’entente Réflexe Montréal, le gouvernement québécois pourrait consulter l’administration montréalaise sur les politiques économiques et sociales qui
VALÉRIE PLANTE, mairesse de Montréal
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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ACCÉLÉRER LA CROISSANCE
concerneront la métropole et les impacts socioéconomiques et financiers. Le gouvernement du Québec s’est même engagé à sonder les décideurs municipaux montréalais concernant des cadres juridiques et politiques, ainsi que des programmes et des consignes qui pourraient avoir des retombées sur la Ville. En principe, Montréal détient plus de puissance sur l’échiquier provincial, en ayant la capacité de faire entendre sa voix pour que les intérêts des acteurs qui font fructifier l’économie locale soient défendus. En outre, la nouvelle administration a la latitude nécessaire pour adopter des programmes d’aide aux entreprises de manière à soutenir plus efficacement les activités économiques porteuses aptes à attirer et à retenir les investissements étrangers. La Ville peut également exercer de nouveaux pouvoirs en matière d’immigration, de gestion du patrimoine, d’habitation et d’intervention. L’ambition de la mairesse de Montréal et de ses partenaires, ainsi que la volonté d’agir qui émane de la stratégie de développement économique dans son ensemble font donc écho à la reconnaissance implicite de la puissance de la métropole comme moteur économique au sein de la province. LA DURABILITÉ, L’INCLUSION ET L’INNOVATION CONSTITUENT LES MOTS D’ORDRE STRATÉGIQUES La stratégie montréalaise est fondée sur le principe qu’un développement économique durable, inclusif et innovant comporte les atouts adéquats pour favoriser les nouvelles possibilités qui sont les plus susceptibles de conduire à un essor socioéconomique. Pour faire écho à cette résolution, le budget de la Ville a crû de 40 M$ par rapport à celui de l’administration précédente, une enveloppe d’environ
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
360 M$ étant disponible pour cinq ans. Le financement qui proviendra du gouvernement du Québec s’élève quant à lui à 150 M$ sur cinq ans. La stratégie de développement économique mise égale ment sur les forces vives caractérisant Montréal, comme la présence d’entreprises innovantes et de talents, des investissements accrus et la croissance démographique, et souhaite les amener plus loin. En outre, les activités de construction sont intenses, et ce, tant dans les domaines publics que dans le secteur privé ; les projets en cours à Montréal ont atteint plus de 24 G$. Les investissements privés en immobilisations ont augmenté de 14 % depuis les cinq dernières années. CINQ ORIENTATIONS PRINCIPALES POUR RENFORCER LE DÉVELOPPEMENT MONTRÉALAIS Les assises du développement de Montréal sont le savoir et le talent, un entrepreneuriat revitalisé, une renommée plus conséquente à l’échelle internationale, une dyna misation des pôles économiques et une augmentation de la productivité des services et des programmes de la métropole. Concrètement, le service du développement économique de Montréal souhaite faire en sorte que les besoins en main-d’œuvre des entreprises soient comblés. Il compte stimuler la création des entreprises et en assurer la pérennité, notamment en ajoutant une trentaine de ressources supplémentaires au réseau PME MTL. En outre, faciliter des aménagements de qualité et améliorer le transport et la mobilité figurent parmi les autres objectifs à matérialiser. Quant à la notoriété de Montréal en tant que ville d’affaires, elle devrait passer par le développement des entreprises locales à l’étranger et l’attraction d’investissements provenant de pays autres que le Canada. L’optimisation des processus au sein de la Ville devrait quant à elle améliorer la performance des programmes et des services procurés. Sans compter que la revitalisation du milieu local est prévue pour inverser le fait que quelque 53 millions de pieds carrés de terrains sont vacants à Montréal et qu’environ 7,3 millions de pieds carrés de bâtiments sont inoccupés. Un potentiel qui reste à exploiter par l’entreprise du développement de ces espaces industriels, selon les vœux de la mairesse. CINQ SECTEURS CLÉS PORTEURS Cinq secteurs stratégiques où axer les initiatives de développement ont été déterminés, car ils sont jugés particulièrement propices à la prospérité de Montréal : le transport et la mobilité, les industries culturelles et numériques, les technologies de la santé et les techno logies propres.
Accélérer Montréal
Pour accélérer la croissance économique de Montréal, la Ville a développé huit plans d’action qui permettront de réaliser sa vision. Un total de 360 M$ seront investis d’ici 2022 pour faire prospérer la métropole. ville.montreal.qc.ca/affaires
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LE PONT JACQUES-CARTIER ILLUMINÉ
DENDRITES, L’ŒUVRE DE MICHEL DE BROIN À L’ENTRÉE DU CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL 10
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
GETTY IMAGES PAR ROMAN BARISEV
STÉPHAN POULIN
Ces industries à fort potentiel de croissance repré sentent un bassin d’emplois essentiel, plus de trois millions d’emplois étant concernés au sein de l’agglomération de Montréal. L’accès à l’emploi constitue d’ailleurs l’une des pierres angulaires de la stratégie de développement quinquennale. L’amélioration de cinq indicateurs est également visée, incluant l’atteinte d’un taux d’emploi de 65 % d’ici 2022, le taux enregistré en 2017 étant de 61 %. L’augmentation de 81 % en 2017 à 82 % du taux des emplois à temps plein est aussi envisagée. Faire en sorte que le taux de 15 % d’individus de 15 ans et plus sans diplôme secondaire en 2017 soit rabaissé à 12 % d’ici 2022 constitue un autre objectif. Un taux de diplomation universitaire atteignant 32 % en 2022 au lieu de 29 % est également préconisé. Quant au taux d’emploi des immigrants âgés de 25 à 54 ans, il devrait passer de 78 % en 2017 à 80 % ou plus. HUIT PLANS D’ACTION POUR MATÉRIALISER LA STRATÉGIE C’est à C2 Montréal que les trois premiers plans d’action en entrepreneuriat, en innovation sociale et pour assurer un réseau performant de la stratégie de développement économique quinquennale ont été dévoilés le 25 mai 2018. Avec leurs 118 actions prévues et un investissement global de 175 M$ pour le développement écono mique de Montréal, ils témoignent d’une volonté de faire bouger les choses, en concertation avec le monde des affaires. « Ensemble, nous pourrons bâtir une économie entrepreneuriale, sociale et durable afin que tous les Montréalais et Montréalaises puissent profiter de notre prospérité collective », avait affirmé la mairesse Valérie Plante. L’ENTREPRENEURIAT La Ville réserve un fonds d’aide à la commercialisation de 15,5 M$ pour stimuler l’essor des entreprises par l’intermédiaire de PME MTL. Le financement d’un événement de réseautage annuel pour que les entrepreneurs existants et en devenir puissent accéder rapidement au milieu entrepreneurial est aussi planifié. L’accompagnement et la sensibilisation de cibles prioritaires – incluant les femmes, les entrepreneurs issus de l’immigration, de la diversité et des communautés autochtones, les jeunes et les entreprises en démarrage innovantes – seront réalisés par l’intermédiaire d’appels à propositions en vue d’un financement. À noter que le plan d’action en entrepreneuriat est
axé non seulement sur la stimulation de la création d’entreprises, mais également sur leur croissance et leur pérennisation. L’INNOVATION SOCIALE Le plan d’action en innovation sociale vise quant à lui les petites, moyennes et grandes entreprises ainsi que les jeunes qui étudient dans les universités. Outre un appui aux organisations intermédiaires qui accompagnent les innovations sociales, on prévoit l’augmentation des achats municipaux en faveur de l’économie sociale en s’appuyant sur l’effet de levier de la commande publique. Ainsi, 9,2 M$ seront alloués au Fonds de développement de l’économie sociale de PME MTL. UN RÉSEAU PERFORMANT L’optimisation des services offerts aux entreprises par la Ville et ses partenaires est attendue et passera essentiellement par le réseau PME MTL. Le réseau PME MTL sera doté de 27 nouvelles ressources spécialisées dans l’accompagnement des entrepreneurs. Une somme de 29 M$ supplé mentaires sur quatre ans sera octroyée pour le financement des entreprises ; 32,4 M$ sur quatre ans sont prévus, dont 18,1 M$ seront consacrés aux partenariats stratégiques existants, 13,6 M$ à la finalisation de nouveaux partenariats et 0,7 M$ à d’autres actions connexes du plan. Les plans d’action concernant le design, le savoir et le talent, ainsi que les affaires économiques intern ationales, comprennent 83 actions qui représentent un investissement de 14,7 M$ pour promouvoir l’attrait de Montréal localement et à l’étranger. Ces trois plans d’action ont été dévoilés le 30 mai dernier. LE DESIGN La Ville souhaite favoriser le design et l’architecture dans les projets d’aménagement et accélérer l’intégration du design dans toutes les pratiques municipales pour que Montréal, consacrée ville UNESCO de design depuis 2006, ait encore plus de panache. L’un des objectifs poursuivis est de mettre les talents locaux au profit d’un développement économique et urbain durable. Un programme montréalais pour la qualité en design et en architecture, dont l’adoption est prévue en 2019, dotera les arrondissements de la ville des outils pour favoriser la qualité des prestations et l’innovation en matière de contrats. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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GETTY IMAGES PAR BUZBUZZER
LE SAVOIR ET LE TALENT Capitaliser sur le savoir comme outil de rétention d’une main-d’œuvre qualifiée, tel est l’objectif du plan d’action relatif au savoir et au talent, d’autant que la concurrence entre Montréal et des villes comme Toronto et Vancouver s’est intensifiée. Les quatre axes d’intervention du plan d’action consistent à assurer le développement du talent et du savoir, à renforcer le statut de Montréal de laboratoire vivant, à accroître la réputation de la métropole comme ville de savoir et à optimiser les capacités entrepreneuriales de ses nombreuses universités. Le tout pour que Montréal soit avantageusement positionnée dans la nouvelle économie du savoir. LES AFFAIRES ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES La Ville de Montréal tient à démontrer son intérêt pour le commerce international et son ouverture notoire sur le monde. Le plan d’action en affaires internationales prévoit positionner favorablement Montréal et ses entreprises à l’échelle internationale. C’est un pivot essentiel pour attirer ici les talents et les investissements directs issus de l’étranger, ainsi que pour la stimulation de l’exportation, un autre élément favorable à l’essor économique de la métropole. 12
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LE COMMERCE Le plan d’action pour le commerce, dévoilé le 13 juin, reconnaît la réalité des commerçants sur rue en tant que priorité pour l’économie montréalaise en les soutenant et en contribuant à redynamiser les artères commerciales. Les 33 actions réparties en quatre axes principaux du plan représentent un investissement global de 74 M$. La revitalisation des artères commerciales et la bonification du soutien à la création et au développement des commerces par l’entremise du service de développement économique de Montréal sont aussi envisagées, de même que l’adaptation des politiques municipales et des infrastructures aux besoins des commerçants. Des programmes d’accompagnement et de financement sont aussi destinés aux commerçants. Les commerces perturbés par d’importants chantiers seront également soutenus. Ainsi, Montréal est devenue la première ville au Canada à appuyer les commerçants touchés par les travaux d’un programme d’aide financière. Une enveloppe de 25 M$ rétroactive au 1er janvier 2016 est prévue d’ici 2022 ; des commerçants pourraient obtenir jusqu’à 30 000 $ par année. La consolidation de collaborations entre la Ville, les sociétés de dévelop pement commercial et les associations de commerçants, l’attrait de nouveaux commerces et leur diversification figurent également parmi les mesures
GETTY IMAGES PAR GABALEX
projetées. Par ailleurs, PME MTL cherchera à améliorer les modèles d’affaires des commerçants : le réseau disposera de 10 nouvelles ressources humaines spécialisées en commerce pour mettre en œuvre des stratégies de rétention et d’attraction en matière d’activités commerciales et de dévelop pement de l’offre à l’échelle locale.
et des secteurs d’activité existants. Par ailleurs, la mise en œuvre d’un plan de communication pour promouvoir les pôles économiques et les occasions favorables de développement est envisagée. Quant au développement des infrastructures, il sera assujetti aux orientations de développement économique déterminées.
LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE Le plan d’action relatif au développement écono mique du territoire a été annoncé le 27 juin 2018. Un investissement de 106,4 M$ sur quatre ans pour le développement économique du territoire a été prévu dans le but de faire rayonner les pôles économiques, tant localement qu’internationale ment. Cela permettra à la Ville de Montréal de soutenir les projets d’investissement durables en misant sur les cinq secteurs d’activité à haut potentiel priorisés. Ce faisant, le plan d’action mise sur l’amélioration de l’accessibilité des pôles d’emploi, sur la mobilité des individus, ainsi que sur la fluidité du transport des marchandises.
En outre, des projets d’investissement durables seront soutenus dans les pôles stratégiques axés sur les secteurs à haut potentiel. Un accompagnement en matière de projets d’investissement immobilier durable est prévu, de même que l’implantation de projets structurants dans les cinq secteurs à haut potentiel qui ont été définis. Les initiatives favorables à la responsabilité sociale des entre prises et à l’adoption de meilleures pratiques en développement durable seront aussi appuyées. L’amélioration de l’accessibilité des pôles d’emplois ainsi que la fluidité des transports de personnes et de marchandises constituent également des priorités. On soutiendra aussi les projets, les initiatives et les organisations dont l’objectif est de promouvoir la mobilité durable des travailleurs. Il en sera de même pour l’adoption de nouvelles technologies et des meilleures pratiques pour que le transport des marchandises et la logistique urbaine soient bonifiés.
Parmi les actions phares du plan d’action figure la volonté de positionner les pôles économiques comme des facteurs de succès, ainsi que leurs secteurs géographiques clés en fonction des actifs stratégiques
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ACCÉLÉRER LA CROISSANCE
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES Un comité consultatif composé de plusieurs membres influents de la communauté d’affaires a été constitué le 27 juin dernier pour favoriser la matérialisation de ces objectifs. Ce comité orientera les décideurs de la métropole en déterminant les projets stratégiques propices à l’augmentation du dynamisme et de la portée du développement économique montréalais.
1. MISER SUR LE SAVOIR ET LE TALENT 2. STIMULER L’ENTREPRENEURIAT 3. DYNAMISER LES PÔLES ÉCONOMIQUES 4. PROPULSER MONTRÉAL À L’INTERNATIONAL 5. ASSURER UN RÉSEAU PERFORMANT
En somme, la stratégie de développement écono mique 2018-2022 est placée sous le signe de l’audace pour faire passer la prospérité de Montréal à un niveau supérieur tout en comptant sur la mobilisation de tous les acteurs montréalais concernés de près ou de loin par l’accélération du développement économique de leur ville. À cet égard, le forum Rendez-vous Accélérer Montréal portant sur les huit plans d’action de la stratégie a eu lieu le 24 octobre 2018 au Palais des congrès de Montréal. Les 500 participants à cette journée de travail ont pris part à des activités de codévelop pement et de co-idéation pour matérialiser plusieurs actions de développement économique de la Ville de Montréal, en concertation avec la communauté d’affaires et d’entrepreneurs, prise dans son sens large, et le gouvernement du Québec.
GETTY IMAGES PAR IMAGEEGAMI
SECTEURS STRATÉGIQUES POUR RENFORCER L’INNOVATION ET LE VIRAGE NUMÉRIQUE DE MONTRÉAL 1. INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES 2. SCIENCES DE LA VIE ET TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ 3. TRANSPORT ET MOBILITÉ 4. INDUSTRIE NUMÉRIQUE 5. TECHNOLOGIES PROPRES
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ENTREVUE
RENCONTRE AVEC UN AMBASSADEUR INVÉTÉRÉ DE MONTRÉAL //
ÉLIE FARAH PAR YASMINA EL JAMAÏ, JOURNALISTE
Les investissements étrangers constituent une des pierres angulaires du développement économique de Montréal, dont la renommée s’est accrue, notamment à partir de 1967 avec l’avènement de son exposition universelle. Des organismes comme Investissement Québec et Montréal International, des incubateurs et des accélérateurs d’entreprises ainsi que des missions officielles à l’étranger ont contribué à la réputation favorable de la métropole hors du pays. Élie Farah a été l’une des figures de proue à avoir amplifié la renommée de Montréal à l’international, faisant ainsi partie des contributeurs à son essor socioéconomique. Portrait d’un homme charismatique et humble, au parcours aussi brillant qu’étonnant.
JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET
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ENTREVUE
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D’ALEXANDRIE À MONTHEY, PUIS À MONTRÉAL omment un ingénieur chimiste travaillant en Égypte aurait-il pu imaginer qu’il se retrouverait à Montréal à promouvoir assidûment la région de la métropole et que la majeure partie de sa carrière s’y déroulerait ? Alors résident au Caire, Élie Farah n’en avait même pas eu l’intuition puisqu’il avait obtenu un B.A. en génie chimique après avoir étudié à la Faculté de génie de l’Université du Caire. Au lieu de rester ingénieur dans son pays, M. Farah s’est occupé de 1971 à 1975 de la production et du contrôle de la qualité au sein de la société suisse Ciba-Geigy (rebaptisée Novartis) sise en Égypte,
ce qui l’a amené à entreprendre des stages à Monthey (Suisse) et lui a donné envie d’élargir ses horizons. Le globe-trotteur dans l’âme envisage alors d’émigrer en Australie, aux États-Unis ou au Canada. Après que les membres de sa famille demeurant respectivement au Canada et aux États-Unis lui ont vanté à qui mieux mieux les mérites de leur pays adoptif respectif, Montréal a finalement été retenue. C’est l’attachement de M. Farah à la langue et à la culture françaises qui a eu raison de ses dernières hésitations. « Je m’étais établi à Montréal au milieu des années 1970, avant l’avènement des Jeux olympiques, et après mon arrivée, il m’a fallu seulement cinq jours pour trouver un emploi durant cette période faste en matière de recrutement », précise M. Farah, à qui le Québec a souri à pleines dents jusqu’à présent. « À Montréal, j’ai vécu le rêve canadien et québécois », s’enthousiasme-t-il. M. Farah a donc passé le plus clair de son temps à Montréal où il a acquis une expérience profession nelle axée sur le développement d’affaires à l’international qui a culminé à 41 ans, alors que sa passion pour ce domaine d’expertise ne s’est jamais ternie. Durant sa carrière remplie de défis stimulants, il a travaillé pendant 18 ans dans le domaine privé et durant 27 ans dans le dévelop pement économique.
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
UN AGENT DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE POUR MONTRÉAL La vente s’est trouvée au centre des activités professionnelles d’Élie Farah, une fois qu’il s’est établi à Montréal. Dès son premier emploi dans la métropole à titre de directeur de la division des produits chimiques et des minerais à la Société générale de surveillance, il en a promu les services tout en établissant des liens avec des clients à l’étranger. Fort d’un Mini-MBA en sciences administratives de HEC Montréal obtenu en 1981 alors qu’il travaillait pour Sidbec International de 1980 à 1982 comme administrateur international des ventes, il y a développé une expertise dans le domaine du minerai de fer. Cela lui a valu d’être sollicité par le ministère de l’Énergie et des Ressources du Québec en 1982 et d’occuper jusqu’en 1992 des fonctions diversifiées associées au développement économique et à l’attraction d’investissements étrangers pour le gouvernement provincial. Cette année-là, la vocation en dévelop pement international de M. Farah s’est affirmée lorsqu’il est devenu commissaire industriel pour le compte de la Communauté urbaine de Montréal
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Carrefour du capital humain
ENTREVUE
avec pour responsabilité première d’attirer les investissements étrangers ― après avoir quitté le gouvernement pour relever de nouveaux défis à l’âge de 42 ans.
considération les dimensions suivantes chères à l’investisseur : l’environnement d’affaires, le milieu de vie et les avantages à fonder une famille dans une ville donnée », conseille-t-il.
« Pour accroître les investissements étrangers, il faut être un bon vendeur. Il faut être convaincu de son produit, et c’était mon cas lorsque je promouvais Montréal, précise Élie Farah. La vente est un art, une science de la conviction et un exercice noble de connexion humaine avec son interlocuteur qui requiert de bien comprendre son projet et les problématiques auxquelles il fait face. J’ai toujours eu beaucoup de respect et d’empathie envers les investisseurs, car ils peuvent risquer leur carrière et leur famille lorsqu’ils se transplantent pour matérialiser leur projet. Il convient de prendre en
Ayant voyagé à travers le monde pour des motifs professionnels, incluant plus de 300 missions d’affaires à l’étranger pour inciter des investisseurs à s’établir à Montréal, M. Farah a constaté que la métropole possède les atouts jugés essentiels par ceux-ci. Son travail dans le secteur public l’a également sensibilisé au fait que les agences gouvernementales axées sur le développement économique y participent concrètement. « Cela me fascine de voir comment les efforts déployés par les agences publiques et gouvernementales pour attirer l’investissement et développer l’industrie se traduisent par la création de richesse économique », fait-il remarquer. UNE PASSION POUR LES RÉSULTATS CONCRETS ISSUS DE L’ATTRACTION D’INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS En bon porte-parole, M. Farah avait persuadé des personnes d’opter pour Montréal, comme un entrepreneur allemand attiré par la métropole qui lui a demandé de lancer une entreprise avec lui pour gérer des programmes de recherche médicale dans le domaine des sciences de la vie en février 1997. Puis, dans la même année, Élie Farah a cofondé LAB Biosyn Corporation, une filiale de LAB International Holdings en tant que président, et ce, avant le rachat de l’entreprise mère. Trois ans plus tard, il a occupé le poste de vice-président en développement des affaires et en développement corporatif chez Biophage inc. avant d’être promu chef de la direction (chief executive officer, CEO) de cette société en 2002.
GETTY IMAGES PAR TANKIST
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À compter de 2004 et jusqu’à sa semi-retraite, Élie Farah a travaillé durant 12 ans pour Montréal International à titre de vice-président des inves tissements visant le Grand Montréal. Au sein de l’organisme, il s’est illustré en contribuant straté giquement avec les membres de son équipe à près de 400 projets d’investissement dont la valeur a atteint 8,7 milliards de dollars canadiens et qui ont mené à la création d’environ 35 000 emplois. Sa plus grande fierté sur le plan professionnel a précisément été d’avoir contribué au rayonnement de Montréal et d’avoir bâti une solide équipe d’une vingtaine de professionnels pour qu’ils puissent attirer et retenir les investissements étrangers directs. « Les jeunes que j’ai aidé à former sont
« Depuis la fin des années 1980, le développement économique est centré sur le développement de solides grappes industrielles misant sur les secteurs robustes comme celui de l’aérospatial. Dans ce domaine, Montréal est d’ailleurs la troisième plus importante ville au monde après Seattle et Toulouse. » – Élie Farah
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devenus d’excellents promoteurs de notre belle métropole », déclare le père de quatre enfants tous nés à Montréal, auxquels il a également transféré maintes connaissances. L’ÉVOLUTION DE LA NOTORIÉTÉ MONTRÉALAISE « Depuis la fin des années 1980, le développement économique est centré sur le développement de solides grappes industrielles misant sur les secteurs robustes comme celui de l’aérospatial. Dans ce domaine, Montréal est d’ailleurs la troisième plus importante ville au monde après Seattle et Toulouse. Actuellement, la Communauté métropolitaine de Montréal a 16 grappes industrielles. Le succès des grappes industrielles autour desquelles les initia tives d’attraction des investissements étrangers ont été déployées depuis les 25 dernières années est éloquent », se réjouit M. Farah. Selon l’expert, les atouts montréalais sont multiples, parmi lesquels figurent des coûts d’exploitation plus bas que dans le reste de l’Amérique du Nord et la présence de nombreux talents. Il ajoute que Montréal est devenue la ville la plus importante dans le domaine du jeu vidéo au Canada et que la métropole est en train d’obtenir une solide reconnaissance dans le secteur de l’animation et des effets visuels. La réputation de Montréal a continué de progresser au fil des ans, la position privilégiée de la métropole dans la sphère de l’intelligence artificielle et d’autres
secteurs de pointe créant un facteur d’attraction conjugué à une résonnance renouvelée à l’échelle internationale. « J’ai visité d’autres villes extraordinaires à part Montréal, mais les loyers y étaient exorbitants, et les études extrêmement coûteuses comme dans le cas de New York ou de Londres, ou bien le niveau de criminalité était élevé comme à Chicago ou à Détroit, précise Élie Farah. Montréal offre la combinaison avantageuse de bons facteurs de localisation sur le plan des affaires et de la qualité de vie. » Il reste toutefois des défis à relever : « Montréal et Québec ont toujours dû lutter pour attirer l’investisseur et l’amener à reconnaître la métropole comme pôle technologique. Certes, au lieu de comparer le pouvoir d’attraction de Montréal et de Toronto, qui s’équivalent puisque ces villes ont toujours été les moteurs économiques du Canada historiquement parlant, mieux vaut prendre en considération la concurrence exercée par Boston et New York et le fait que le marché américain est 10 fois plus grand que le marché canadien. Dès 2008, Montréal International et les autres principales agences d’attraction d’investissements étrangers au Canada ont d’ailleurs établi une alliance nationale baptisée Canada en tête pour attirer l’investisseur au pays dans un premier temps ; les villes canadiennes se concurrençant par la suite pour l’établissement de l’investisseur dans leurs régions respectives », explique M. Farah. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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Il conseille aussi aux promoteurs de présenter l’investisseur en visite à des pairs aptes à lui témoigner de leur expérience d’intégration à Montréal et des moyens utilisés pour réussir. Il recommande également la création d’emplois bien rémunérés, dont les principaux sont liés aux technologies, pour attirer à la fois des investisse ments et des talents étrangers et créer davantage de richesse économique. Selon lui, le recrutement de talents constitue probablement le facteur de localisation le plus important. La rétention aussi. Faisant une analogie avec l’investissement étranger qui se traduit par 2 000 filiales de compagnies étrangères établies dans le Grand Montréal, il souligne qu’il est plus facile de faire en sorte que ces entreprises réinvestissent localement que d’attirer de nouveaux investisseurs. Il faut donc redoubler d’efforts pour la rétention du personnel et des investisseurs. Semi-retraité depuis avril 2016, M. Farah effectue de la consultation axée sur la création de richesse économique, la gestion de la performance et le mentorat en tant que coach auprès de chefs
d’entreprise pour le compte de TechnoMontréal. Ce faisant, il aide la relève à prendre des décisions éclairées en implantant les structures et les processus requis en fonction de leur niveau de croissance. Il donne aussi des formations couvrant les différentes composantes de la chaîne de valeur de l’investissement. Grand-père de six enfants et époux d’une ancienne professeure de ballet canadien d’origine égyptienne, le consultant natif d’Alexandrie et âgé de 69 ans envisage également de profiter de sa phase de retraite. « J’aime beaucoup faire évoluer les équipes de direction en transférant mes connaissances. J’ai carburé aux défis toute ma vie et j’ai adoré créer de la richesse pour la communauté qui m’a accueilli à bras ouverts. Mes attentes à l’égard de Montréal ont été dépassées, et j’en suis très reconnaissant. Dans mes voyages et mes échanges, je continue de vanter Montréal et le Canada pour leurs mérites. Chaque étape de la vie a son charme et ses défis ; il faut puiser le maximum de chaque période de l’existence, et je compte bien le faire comme retraité », assure Élie Farah.
VILLE DE MONTRÉAL
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SCIENCES DE LA VIE ET TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ GETTY IMAGES PAR METAMORWORKS
UN SECTEUR ATTRACTIF ET EN PLEINE EFFERVESCENCE PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE
Aucun doute possible : les sciences de la vie et les technologies de la santé ont le vent dans les voiles. La croissance est au rendez-vous dans ce secteur qui met à profit le savoir et où des entreprises naissent régulièrement. Tour d’horizon d’un domaine en ébullition.
L
e Grand Montréal est un pôle majeur en sciences de la vie et technologies de la santé (SVTS). Avec 56 000 emplois directs et indirects, plus de 600 organisations – de la jeune pousse à la grande entreprise en passant par les centres de recherche –, ce domaine qui représente 5,6 milliards de dollars se démarque et offre des perspectives prometteuses. Pharmaceutique, biotechnologies, recherche clinique, technologies médicales ou appliquées à la santé, notamment en intelligence artificielle, représentent les principaux segments de ce secteur en croissance. « Le Québec occupe le 10e rang en Amérique du Nord pour sa compétitivité dans les SVTS. Nous constituons un pôle majeur et très attractif, grâce à notre masse critique d’organisations, mais aussi de chercheurs », se réjouit Frank Béraud, le présidentdirecteur général de Montréal InVivo, la grappe industrielle qui regroupe l’écosystème des SVTS du Grand Montréal.
MONTRÉAL INVIVO
FRANK BÉRAUD Président-directeur général Montréal InVivo
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MONTRÉAL INVIVO
GETTY IMAGES PAR KASTO80
LE FINANCEMENT AU RENDEZ-VOUS Il est donc bien loin le temps où – au début des années 2010 – les SVTS connaissaient des fermetures et une restructuration majeure, en particulier du côté des centres de recherche des grandes compagnies pharmaceutiques. Aujourd’hui, le niveau d’emploi est revenu à ce qu’il était juste avant ce ralentissement qui, rappelle Frank Béraud, n’était pas un vote de défiance vis-à-vis de Montréal, mais plutôt l’expression d’une tendance généralisée et mondialisée dans le secteur pharmaceutique. Signe que les indicateurs sont au beau fixe, la plupart des personnes ayant été mises à pied à l’époque se sont replacées dans l’industrie ou encore ont lancé leur propre entreprise. « Cela démontre que notre domaine affiche une belle vitalité et que l’écosystème est capable d’absorber les hauts et les bas. D’ailleurs, les SVTS sont très diversifiées et affichent aujourd’hui un bon équilibre entre le secteur pharmaceutique, les biotechnologies et les technologies médicales », affirme M. Béraud. Autre signal fort : depuis environ deux ans, le financement est de retour. « De nombreuses compagnies prennent leur envol et réussissent à aller chercher de bons montants en capital », précise Frank Béraud. À cet égard, il cite plusieurs cas récents qui illustrent bien à quel point le vent a tourné. Ainsi, Theratechnologies, une compagnie
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cotée en bourse, a fait une émission d’actions de 57 M$ en juin dernier et se prépare à lancer son deuxième médicament sur le marché (traitement du virus de l’immunodéficience humaine [VIH]). Acasti Pharma a pour sa part émis pour 24 M$ d’actions au mois d’octobre. L’entreprise est actuellement en phase trois d’une étude clinique pour produire un médicament issu du krill (un zooplancton) contre les maladies cardiovasculaires. Clementia Pharma (traitement de maladies osseuses) est pour sa part entrée en bourse en 2017 avec un financement de 120 M$. Milestone Pharma (55 M$ en 2017 et 80 M$ en 2018), Dalcor Pharma (150 M$ en 2016) et Feldan Therapeutics (12,5 M$ en 2018), notamment, en sont d’autres beaux exemples. Par ailleurs, en mai 2017, Québec a décidé de soutenir le secteur en lançant la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027, accompagnée d’une enveloppe de 205 M$. « La Stratégie est le fruit d’un important travail de collaboration entre les acteurs du secteur et le gouvernement. Elle a d’ailleurs repris plusieurs des demandes que nous avions formulées. Elle vise notamment l’atteinte du top cinq des SVTS en Amérique du Nord d’ici 2027, et l’attraction de 4 G$ d’investissements privés d’ici 2022. Mentionnons qu’ils ont été de 3,5 G$ dans les cinq dernières années », précise Frank Béraud.
Il souligne que le palier fédéral a aussi reconnu les SVTS comme l’un des secteurs prioritaires pour le développement économique du Canada. La stratégie fédérale en cours d’élaboration, qui est également le fruit d’une consultation avec le milieu, rejoint aussi les objectifs mis de l’avant par Montréal InVivo, notamment le souhait d’héberger l’un des fleurons canadiens en sciences de la vie sur le territoire du Grand Montréal.
Montréal InVivo souhaite aussi tirer profit de l’excellence de la recherche et de l’innovation au Québec. « Ici, nous avons la chance d’avoir des chercheurs et des établissements de calibre mondial. Or, on sait pertinemment que dans notre domaine, la recherche est un enjeu critique, un levier indispensable. Elle peut déboucher sur des innovations qui, ultimement, seront intégrées au marché », ajoute M. Béraud.
DU SOUTIEN POUR L’INDUSTRIE Montréal InVivo est un organisme sans but lucratif financé majoritairement par les trois paliers de gouvernement. Centré sur l’industrie, alimenté par la recherche, il vise essentiellement le dévelop pement économique du secteur des SVTS. « Nous avons plusieurs grands axes d’intervention, notamment celui d’aider à mettre en place une industrie forte et de classe mondiale, afin que nos petites entreprises puissent se développer », explique son PDG.
Autre défi prioritaire : soutenir l’expertise et faire croître le bassin de talents. Car si les SVTS ne sont pas un domaine où l’on connaît de graves pénuries de main-d’œuvre, comme c’est le cas dans d’autres champs d’activités, il faut toutefois penser à la relève si l’on veut qu’elle soit au rendez-vous le moment venu. « Nous venons de lancer une vaste étude sur l’adéquation entre l’emploi et la formation. Le but est de vérifier que l’on a suffisamment de jeunes qui choisissent les profils scientifiques, puis qui s’orientent en sciences de la vie. Ce faisant, on doit
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s’assurer qu’ils sont bien préparés et formés aux besoins actuels et futurs de l’industrie », explique Frank Béraud. Il dit toutefois s’attendre à ce que l’on constate des écarts. Aussi, Montréal InVivo travaille parallèlement à faire le point sur les meilleures pratiques en formation continue. « Modifier les programmes universitaires est un processus qui peut s’avérer long et complexe. L’une des avenues à explorer en attendant est donc la formation continue et les formations complémentaires », indique le PDG. L’intégration des innovations constitue un autre axe prioritaire. Car bien qu’il se crée de nombreuses technologies très innovantes au Québec, trop peu nombreuses sont celles qui aboutissent sur le marché. « Force est de constater que l’on éprouve des difficultés à les intégrer dans notre système de santé. Il existe certaines barrières qui nous compliquent la tâche, par exemple la règle du plus bas soumissionnaire conforme », souligne M. Béraud. Résultat : pour une PME québécoise, il sera souvent plus facile de vendre ses innovations ailleurs au Canada, aux États-Unis ou même en Europe. Or, le fait de ne pas avoir pu pénétrer son propre marché local constitue une bien piètre carte de visite… C’est pourquoi l’organisme travaille avec ses différents partenaires à faire bouger les choses. D’ailleurs, la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027 a permis la création d’un Bureau d’innovation en santé et services sociaux, un outil réclamé par Montréal InVivo et l’ensemble du secteur. « Ce Bureau est une sorte de champion de l’innovation dans le réseau de la santé. Il a été mis sur pied il y a quelques mois, et il a à sa tête Paul L’Archevêque, une figure bien connue de l’industrie », précise le PDG. Si le Bureau se rapporte directement au ministère de la Santé et des Services sociaux, en revanche, ses moyens d’action sont financés par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, ce qui semble être une suite logique pour M. Béraud, puisqu’au bout du compte, l’implantation des innovations dans le réseau aura nécessairement des retombées économiques pour le Québec. Enfin, Montréal InVivo œuvre aussi à faire rayonner les atouts de la province. « Notre mission consiste à mieux faire connaître les impacts des SVTS en 24
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termes économiques et sociaux. Cela peut être ardu, car ce n’est pas un secteur dont on peut toujours saisir les réalisations de façon concrète. Un avion, ça vole dans le ciel, on comprend tout de suite de quoi il s’agit. Mais il est plus difficile de comprendre tout le travail et l’argent nécessaires au développement d’un nouveau médicament, par exemple », constate M. Béraud. LE QUÉBEC SE DISTINGUE Cela dit, le haut savoir et l’expertise québécoise se démarquent, en particulier dans le Grand Montréal où se concentrent 80 % des emplois en SVTS. Quelle est la recette de la métropole ? Tout d’abord, une importante masse critique de chercheurs. « Les principaux pôles mondiaux en sciences de la vie se trouvent là où il existe une forte concentration de recherche, notamment dans des universités reconnues. On pense par exemple à Boston, San Francisco, etc. Nous possédons cet atout à Montréal. On a un nouveau CHUM, sans parler du CUSUM et du CHU Sainte-Justine, avec des centres de recherche à la fine pointe. Ils constituent ce qui se fait de mieux actuellement à l’échelle de la planète », explique Frank Béraud. Le Québec dispose non seulement des infra structures et des cerveaux, mais aussi du personnel – techniciens, scientifiques – nécessaire pour faire fonctionner la machine. Dans un grand pôle comme Boston, par exemple, dénicher les ressources est loin d’être facile. Car si les chercheurs y sont très nombreux, le personnel technique est en nombre limité, et l’on s’arrache cette main-d’œuvre rare. Pour illustrer la plus-value de la métropole québé coise dans ce domaine, le PDG mentionne le cas de Repare Therapeutics, un chef de file en réparation de l’ADN et oncologie de précision. Bien que la firme de capital de risque soit californienne et que le chercheur principal ait dirigé auparavant le groupe d’oncobiologie d’AstraZeneca R et D à Boston, c’est à Montréal que la compagnie a choisi de s’installer. Pourquoi ? Parce qu’on y trouve les cerveaux, les infrastructures, mais aussi les ressources humaines nécessaires. Autant d’éléments essentiels qui permettront assurément à l’industrie québécoise des SVTS d’enfoncer profondément ses racines dans le terreau montréalais, de croître et de prospérer.
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
LES ENJEUX POUR L’INDUSTRIE Bien que vigoureuse et en bonne santé, l’industrie des SVTS fait face à plusieurs enjeux. En premier lieu, le financement. Abondants et faciles d’accès dans les phases de démarrage et de croissance, les investissements sont plus difficiles à obtenir pour les compagnies bien établies. « Et si elles ont du mal à en trouver à cette étape, il n’est pas rare qu’elles aillent en chercher aux États-Unis, ce qui augmente les risques qu’elles déménagent leurs activités chez nos voisins », constate Frank Béraud, soulignant qu’il est donc primordial de développer une chaîne de financement bien établie à chaque cycle de vie des entreprises. Autre défi majeur : celui de l’intégration des technologies dans le réseau. Certes, le Bureau d’innovation en santé et services sociaux va contribuer à faire bouger les choses, mais M. Béraud remarque qu’il existe un frein structurel dans la mesure où l’approvisionnement n’est pas basé sur la valeur, mais sur le prix. « Dans ce contexte, la capacité de mesurer la valeur ajoutée d’une innovation est essentielle pour contribuer à la faire adopter par le réseau. Or, il est extrêmement difficile d’accéder aux données de santé. Par conséquent, des compagnies d’ici sont obligées d’aller les chercher ailleurs au Canada, ce qui joue en défaveur de l’industrie québécoise », mentionne M. Béraud. La base de données de la Régie de l’assurance maladie du Québec – un
système standardisé et centralisé – représente pourtant une véritable mine d’or, un réel avantage concurrentiel à l’échelle nord-américaine. « Un accès sécuritaire et bien contrôlé à cette base nous doterait d’un outil de compétitivité remarquable. Des entreprises étrangères pourraient réaliser leurs études au Québec, sans parler du fait que cela faciliterait grandement l’implantation des innovations dans notre réseau de la santé », assure M. Béraud. Enfin, il évoque une épée de Damoclès au-dessus de l’industrie pharmaceutique, dans la mesure où le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés revoit actuellement le coût de ceux-ci. Cela pourrait déboucher sur des baisses de revenus dommageables pour les compagnies pharmaceutiques, et il y aurait par ricochet des répercussions pour les entreprises, fonds de capitaux de risques, chaires de recherche universitaires, etc., qui dépendent d’elles. « Ironiquement, si cette situation venait à se produire, cela saperait les efforts du gouvernement fédéral pour soutenir le développement économique du secteur », constate Frank Béraud, qui dit espérer que cette menace ne se concrétisera pas. Quoi qu’il en soit, les SVTS ont assurément un bel avenir dans le Grand Montréal. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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PLAQUE TOURNANTE DES ÉCHANGES COMMERCIAUX PAR SYLVIE LEMIEUX, JOURNALISTE
Denrées alimentaires, vêtements, meubles, véhicules… Tous ces biens qui sont au cœur du quotidien transitent chaque jour par Montréal avant d’être acheminés jusqu’aux consommateurs par camion, par train, par bateau ou par avion. En raison de sa position géographique avantageuse, la métropole est la porte d’entrée pour le transport intermodal des marchandises vers les marchés nord-américains et internationaux. Elle a mis le cap sur la croissance et se donne les moyens pour réaliser ses ambitions.
GETTY IMAGES PAR BUGPHAI
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L’objectif : accroître le positionnement de Montréal parmi les grands pôles logistiques de transport intermodal de marchandises en Amérique du Nord. La métropole a plusieurs atouts dans sa manche pour y arriver. Sa position géographique favorable lui donne un accès direct à 135 millions de consommateurs dans un rayon de 1 000 kilomètres. Elle abrite un port océanique opérationnel et accessible 12 mois par année. De plus, le port de Montréal est l’unique port à conteneurs dans le corridor Québec-Ontario, par où transitent les deux tiers du commerce international canadien. La métropole peut aussi compter sur la présence de deux aéroports, d’un important réseau ferroviaire qui facilite les échanges vers l’Ouest canadien et les États du Midwest américain, sans parler de ses nombreux axes routiers. UN ENJEU DE FLUIDITÉ Pour accroître ses activités, le secteur doit résoudre quelques enjeux ; la fluidité du transport figure en tête de liste. Avec un réseau routier sursollicité et en rénovation depuis quelques années, la circulation des marchandises n’est pas toujours optimisée. « D’où l’importance de travailler ensemble pour trouver les solutions appropriées afin d’améliorer la fluidité », explique Mathieu Charbonneau, directeur général de CargoM qui regroupe aujourd’hui une cinquantaine de membres, dont l’Administration portuaire de Montréal, Aéroports de Montréal, les grands trans porteurs ferroviaires, maritimes et routiers, des fabricants et des importateurs / exportateurs comme
ADMINISTRATION PORTUAIRE DE MONTRÉAL
A
u cœur de ces activités, il y a des milliers d’hommes et de femmes qui manutentionnent chaque jour des tonnes de marchandises. En fait, plus de 120 000 personnes (emplois directs et indirects) travaillent dans les quelque 6 300 entreprises liées au transport et à la logistique dans le Grand Montréal. Ce secteur clé pour le développement économique de la métropole a senti le besoin d’unir ses forces pour soutenir sa croissance. C’est ce qui a mené à la création de la grappe industrielle chapeautée par CargoM en 2012. « Cela a permis de réunir tous les intervenants de la chaîne autour d’une même table, explique Sylvie Vachon, présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal et présidente du conseil d’administration de CargoM. Ils avaient déjà l’habitude de travailler ensemble, mais pas de façon aussi structurée. »
SYLVIE VACHON Présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal et présidente du conseil d’administration de CargoM
Dorel, la Société des alcools du Québec, Décathlon, de même que des établissements d’enseignement et de recherche. Ces dernières années, CargoM a posé plusieurs actions ayant mené à des résultats concrets. L’organisme a notamment développé l’application CargoMobile pour les camionneurs, un projet mené en colla boration avec la Ville de Montréal, l’Association du camionnage du Québec et le gouvernement du Québec. « L’application fournit de l’information en temps réel sur le trafic, les entraves à la circulation de même que sur le plan de camionnage de la Ville. Le chauffeur peut ainsi obtenir le chemin le plus efficace pour effectuer son trajet », explique M. Charbonneau. Un autre projet a permis d’améliorer le passage des camions à l’entrée du port de Montréal via la rue Notre-Dame (voir texte en p. 32). L’été dernier, CargoM a aussi mis sur pied un important projet MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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CargoM
GETTY IMAGES PAR SEBATL
L’équipe de CargoM s’inspire beaucoup de ce qui se fait au port de Savannah, en Géorgie, autour duquel a été mis en place un écosystème logistique reconnu pour son efficacité et sa performance. GETTY IMAGES PAR NICOLASMCCOMBER
pilote pour évaluer la possibilité d’allonger les heures d’ouverture des terminaux. Les résultats ont été concluants, ce qui fait en sorte qu’ils sont maintenant ouverts de 6 h à 23 h plutôt que de 7 h à 15 h. « Cela donne aux transporteurs une plus grande fenêtre d’opportunité pour effectuer le transport et, surtout, de le faire en dehors des heures de pointe », précise M. Charbonneau. Malgré l’augmentation du coût d’exploitation pour les terminaux qui ont dû ajouter de la main-d’œuvre, la nouvelle mesure a déjà fait ses preuves. « C’est un investissement qui devient nécessaire pour améliorer le service, ajoute M. Charbonneau. Cette pratique s’implante dans tous les ports. Les termi naux gagnent en efficacité. » Pour que les gains soient réels, il faut toutefois que tous les intervenants de la chaîne soient informés de ces nouvelles heures. « Nous travaillons avec les propriétaires des centres de distribution pour qu’ils changent eux aussi leurs heures d’ouverture afin d’éviter que le camionneur qui vient chercher la marchandise tôt le matin au port se heurte à des portes closes », explique le directeur général. Il reste encore beaucoup à faire à ce chapitre, notamment auprès des chaînes alimentaires, qui ne 28
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peuvent recevoir des livraisons le soir en raison de la réglementation qui limite le nombre d’employés en dehors des heures d’ouverture. Des solutions existent telles que les zones de dépôts automatisées, comme on en voit dans des centres de distribution en Europe. Elles permettent aux livreurs de déposer la marchandise dans des espaces dotés d’un accès sécurisé et isolé du reste de l’entrepôt. Il faut souhaiter que ces zones se répandent au Québec. L’avenir est aussi aux centres de distribution mutua lisés, selon M. Charbonneau. « La croissance du commerce électronique entraîne beaucoup de déplacements de marchandises, dit-il. Il faut rechercher la consolidation de manière à déplacer un plus fort volume de colis par voyage. C’est la façon d’être plus efficace, surtout en situation de pénurie d’emploi du côté des camionneurs. En plus, cela permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, un gain pour l’environnement. » Des projets d’implantation de centres de distribution mutualisés sont d’ailleurs en cours à Montréal. UN MODÈLE INSPIRANT L’équipe de CargoM s’inspire beaucoup de ce qui se fait au port de Savannah, en Géorgie, autour duquel
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FRET MARITIME & TRANSBORDEMENT
a été mis en place un écosystème logistique reconnu pour son efficacité et sa performance. Avec des résultats qui font des envieux, Savannah est le quatrième port en importance aux États-Unis pour la manutention de conteneurs. De port secondaire, il est devenu en 25 ans la principale porte d’entrée du sud-est du pays, une région qui connaît une forte croissance économique. Le regroupement des principaux intervenants autour d’une même vision de développement a contribué à l’implantation de grands centres de distribution (Ikea, Home Depot, Dorel, etc.) qui se sont multipliés ces dernières années. « La clé de leur succès, c’est la collaboration entre toutes les parties prenantes, les autorités portuaires, les intervenants de la chaîne logistique de même que les responsables du développement économique de l’État. Le port a aujourd’hui un grand pouvoir d’attraction. Au début des années 1990, il y avait une poignée de centres de distribution ; aujourd’hui, il y en a 250 », explique Mathieu Charbonneau qui s’est rendu à deux reprises à Savannah avec une délégation québécoise pour connaître la recette de leur succès. « Des responsables du port géorgien sont aussi venus à Montréal pour voir ce qui se faisait ici », ajoute-t-il.
Depuis la conception, la composition et la mise en place de ses divisions de logistique internationale il y a plus de 10 ans, Ray-Mont Logistics s'efforce de fournir une solution de logistique intégrée verticalement à ses clients, à ses partenaires et à ses fournisseurs estimés, tout en mettant l'accent sur l'accroissement de l'efficacité opérationnelle de ses terminaux et de la chaîne 1 1 d'approvisionnement dans son ensemble. (t �
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LOGIS TICS
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Plusieurs des outils mis en place par CargoM ont été inspirés de ceux développés à Savannah, comme Zoom Grand Montréal, un site qui permet de découvrir l’offre de terrains et de bâtiments industriels et commerciaux à vendre ou à louer dans la région métropolitaine. « Notre but, c’est d’attirer davantage de centres de distribution sur notre territoire. Nous travaillons de très près avec les organismes de développement économique pour leur faire connaître les forces de notre secteur. Nous participons également à des missions économiques à l’international », souligne M. Charbonneau. Montréal commence à récolter les fruits de ce travail. « Jusqu’à récemment, il y avait peu de marchandises en provenance de l’Asie qui transitaient par Montréal. Aujourd’hui, 25 % des conteneurs manutentionnés au port de Montréal sont en provenance de l’Asie ou en partance vers cette région du monde », ajoute-t-il.
« Nous avons développé des outils d’information pour faire valoir les secteurs forts de la métropole comme celui de l’intelligence artificielle, qui offre de belles perspectives de développement pour notre industrie. » – Mathieu Charbonneau Directeur général CargoM
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LE DÉMARCHAGE À L’INTERNATIONAL En 2019, M. Charbonneau et des membres de la grappe ne pourront pas ranger trop longtemps leurs valises. Les activités de démarchage à l’international vont s’accentuer. Une mission économique en Europe, des rencontres avec de grandes entreprises étrangères et des autorités consulaires de différents pays, entre autres, permettront de promouvoir la plaque tournante du Grand Montréal. « Nous avons développé des outils d’information pour faire valoir les secteurs forts de la métropole comme celui de l’intelligence artificielle, qui offre de belles perspectives de développement pour notre industrie », explique M. Charbonneau. L’agrandissement du port de Montréal avec la construction du terminal de Contrecœur est un autre élément à faire valoir. « Cela démontre la vitalité du secteur. Le projet contribuera à augmenter notre capacité de manu tention de marchandises », ajoute-t-il.
LA LOGISTIQUE ET LE TRANSPORT, UN SECTEUR FORT
142 MILLIONS
122 000
25 %
Nombre de tonnes de marchandises manipulées à Montréal
Nombre d’emplois de la chaîne logistique (incluant fabricants, grossistes et détaillants), la moitié provenant du secteur routier
6 300
4,3 G$
Proportion du nombre de conteneurs en provenance ou à destination de l’Asie qui ont été manutentionnés au port de Montréal en 2017
Nombre d’entreprises liées au transport et à la logistique dans la grande région métropolitaine
Retombées économiques du secteur de la logistique et du transport en 2017
GETTY IMAGES PAR WANGANQI
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LE CIRRELT
UN CENTRE DE RECHERCHE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE
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e secret est bien gardé, mais le Québec abrite l’un des plus grands centres de recherche en logistique et en transport au monde. Le Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT) regroupe plus de 80 professeurs et chercheurs, ainsi que des membres collaborateurs et invités et plus de 500 aspirants à la maîtrise et au doctorat. Il mène ses activités sur deux sites à Montréal et à Québec. Les chercheurs du CIRRELT, qui proviennent de 10 universités québécoises, se consacrent à plusieurs domaines de recherche : la conception et la gestion des réseaux logistiques, l’optimisation des chaînes d’approvisionnement, les enjeux environnemen taux liés à la circulation des marchandises, etc. « Plusieurs travaux de recherche sont réalisés en
collaboration avec l’industrie, explique Martin Trépanier, codirecteur du CIRRELT. Les chercheurs se penchent sur des problématiques concrètes des entreprises, et il y a ensuite un partage des meilleures pratiques avec l’ensemble du secteur. » Ainsi, le CIRRELT a récemment travaillé avec CargoM dans son projet pour mesurer et améliorer la fluidité du transport par camion à l’entrée du port de Montréal via la rue Notre-Dame. Une cinquantaine de camions ont été équipés d’un enregistreur de données qui recueillaient en continu des informations sur leurs allées et venues sur cette artère névralgique de la métropole. L’analyse des données effectuée par des chercheurs du CIRRELT a permis d’établir que les camions ne pouvaient pas entrer dans le port ou en sortir facilement en raison des cycles de synchronisation des feux de circulation. « Grâce à ces résultats, nous avons pu convaincre les responsables de la Ville de Montréal et du ministère des Transports de modifier les cycles de synchronisation des feux aux heures de pointe pour améliorer le passage des camions sans que cela ait un impact sur la fluidité de la circulation locale », explique Mathieu Charbonneau, directeur général de CargoM. La science des données et l’intelligence artificielle sont des domaines de recherche en plein essor au CIRRELT, tout comme le développement des technologies, par exemple les véhicules autonomes. « Il faut voir comment on peut les insérer dans les activités logistiques, dit M. Trépanier. Même si ce n’est pas pour demain, ils vont avoir leur place, que ce soit dans le transport lourd ou la livraison en ville. Des opérateurs de grandes flottes commencent à s’y intéresser. »
MARTIN TRÉPANIER Codirecteur CIRRELT
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
Ces trois dernières années, les chercheurs du CIRRELT ont reçu plus de 45 M$ en subventions et en contrats pour leurs projets de recherche. Le financement du CIRRELT, qui s’élève à près de 1 M$, provient de différents organismes subven tionnaires, des gouvernements fédéral et provincial et des universités.
DOSSIER UMQ
PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE
DES MUNICIPALITÉS EN ACTION GETTY IMAGES PAR MARTINEDOUCET
DOSSIER PAR SYLVIE LEMIEUX, JOURNALISTE
Dans les zones industrielles de la grande région métropolitaine, les affiches « Nous embauchons ! », « Nous vous formons ! », « Belles conditions d’emploi ! » font maintenant partie du paysage. Les besoins sont criants dans toutes les industries, autant chez les professionnels que chez les journaliers. Dans les municipalités, des initiatives se mettent en place pour aider les employeurs à recruter les travailleurs dont ils ont besoin. Les solutions sont variées et adaptées au contexte local.
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lusieurs initiatives visent à améliorer la mobilité des travailleurs. À Laval, une navette gratuite, la ligne d’autobus 360, relie le métro Montmorency au centre-ville, ce qui facilite les déplacements vers les centres commerciaux et les établissements d’enseignement. Des taxis collectifs ont aussi été implantés en collaboration avec la Société de transport de Laval pour desservir les zones industrielles. Même chose à Sainte-Julie. L’adminis tration municipale travaille également de concert avec les employeurs pour coordonner les horaires des travailleurs de différentes entreprises afin de favoriser le transport en commun. Une décision qui fait suite à une vaste consultation menée auprès des employeurs de son territoire pour connaître leurs enjeux liés à la main-d’œuvre. « Nous travaillons à trouver ensemble les solutions, affirme la mairesse, Suzanne Roy. Nous nous devons d’être créatifs et de ne pas avoir peur de faire les choses différemment. L’emploi est un grand défi qu’il faut prendre de front. » Des idées nouvelles jaillissent de cette collaboration, comme de partager des travailleurs saisonniers entre entreprises. Des employeurs en ont besoin durant l’été, d’autres en hiver. Pour des postes qui n’exigent pas de qualifications particulières, la situation est gagnante pour toutes les parties en cause. Il reste à évaluer la faisabilité de cette solution, selon Mme Roy.
AGIR DE FAÇON PROACTIVE La fluidité du transport constitue aussi un enjeu majeur à Longueuil. Ses trois pôles industriels sont mal desservis actuellement par les circuits d’autobus. Les travailleurs n’ont pas le choix de se déplacer en voiture, ce qui provoque des embouteillages importants à certains moments. « Cela ne nous aide pas toujours malgré le fait que mon administration déploie beaucoup d’énergie pour faciliter le recrutement alors que les besoins d’embauche sont grands à cause de la venue de nouvelles entreprises, explique la mairesse, Sylvie Parent. Nous travaillons de façon proactive avec le Réseau de transport de Longueuil pour être en mesure de trouver les solutions appropriées, par exemple lorsqu’une compagnie comme Molson s’installe sur notre territoire. Est-ce que ce sera un nouveau circuit d’autobus ? Il est trop tôt pour le dire, il faut bien évaluer les besoins. » Sur son bureau, elle a aussi plusieurs projets d’investisse ments importants pour améliorer les infrastructures routières, dont l’élargissement de l’autoroute 30. Campagnes d’affichage, microsite qui répertorie les postes à combler (comme emploirivesud.ca), salon de l’emploi, missions de recrutement à l’étranger… Les villes développent également différents outils pour soutenir les entreprises dans leur recrutement. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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DOSSIER UMQ
FISCALITÉ
GETTY IMAGES PAR BUZBUZZER
UN DÉSÉQUILIBRE QUI S’ACCENTUE Les revenus des villes sont touchés par les nouvelles réalités économiques et démographiques. Les municipalités sont toujours plus dépendantes des taxes foncières, alors que la croissance dépend de moins en moins du cadre bâti. Trois maires de la grande région métropolitaine se prononcent sur cet enjeu commun.
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SAINTE-JULIE ET LE DÉFI ENVIRONNEMENTAL Tout le monde est conscient des limites du système actuel de fiscalité municipale. Le déséquilibre s’accentue entre les revenus et la demande de services qui ne fait qu’augmenter, explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie. Pensons seulement à l’environnement. Ce sont les municipalités qui se trouvent en première ligne pour intervenir, que ce soit en amont afin de préserver les infrastructures qui ne sont pas faites pour résister à des intempéries extrêmes causées par les changements climatiques ou en aval pour faire en sorte de devenir une ville plus verte. Cela ajoute au fardeau des villes. » D’où la nécessité de trouver de nouvelles sources de revenus comme celles proposées par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) (voir autre texte p. 41). Mme Roy souhaite également que le nouveau pacte fiscal donne une place plus importante aux mesures d’écofiscalité, qui peuvent prendre la forme de tarifications, de crédits d’impôt et autres avantages financiers. « Il faut des incitatifs à la protection de l’environnement plutôt qu’à la construction résidentielle qui cause l’étalement urbain, dit-elle. Nous avons modifié le zonage d’un vaste territoire
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VILLE DE SAINTE-JULIE
SUZANNE ROY Mairesse Ville de Sainte-Julie
Au centre d’une vie active !
Une économie florissante
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Au carrefour des autoroutes 15 et 640 À 30 minutes de Montréal À 20 minutes du métro Au pied des Laurentides
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mablainville.ca
2 parcs industriels Plus de 800 commerces et industries, dont les 70 plus importants de la MRC 5 pôles commerciaux, dont la Sortie 28 Des projets immobiliers novateurs dont le projet Chambéry et le Quartier de la gare
Une qualité de vie exceptionnelle › › › ›
Ville familiale par excellence 40 % du territoire constitué de milieux naturels 44 parcs municipaux 30 espaces récréatifs extérieurs
the world’s leading property market PALAIS DES FESTIVALS, CANNES, FRANCE 26 000 acteurs incontournables de l’immobilier 100 pays 21 500 m2 de zone d’exposition 5 400 investisseurs
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12.15 MARS 2019
sur le mont Saint-Bruno pour le protéger. Nous avons ainsi perdu d’éventuelles taxes foncières, alors qu’il faut payer des frais d’entretien chaque année. » UN ENJEU EN DEVENIR À LONGUEUIL Si la transformation de l’économie, jumelée à son impact sur les revenus des villes, est un enjeu global, « à Longueuil, c’est davantage un enjeu en devenir », affirme Sylvie Parent, mairesse de cette municipalité de la Rive-Sud qui connaît un boom économique sans précédent. Les annonces d’implantation de nouvelles entreprises se sont multipliées ces derniers mois. Molson en offre un bel exemple. Avec une population en croissance, le développement résidentiel est aussi en pleine effervescence. Il reste que cela ajoute une pression sur les finances de la ville alors que la demande de services à la population ne fait qu’augmenter. À Longueuil, 82 % des revenus proviennent de l’impôt foncier. JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
Malgré un secteur commercial fort, Longueuil se doit aussi d’agir pour maintenir son offre alors que les achats en ligne sont en croissance. Selon l’étude de la firme Aviseo Conseil
SYLVIE PARENT Mairesse Ville de Longueuil
VILLE DE LONGUEUIL
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Réinventez la ville.
Prenez part au développement de la 3e plus grande ville au Québec. Son économie prospère, ses 11 000 entreprises, 155 800 emplois, son centre-ville en mouvement, une croissance démographique deux fois plus rapide que le reste de la province, sa qualité de vie exceptionnelle et son accueil favorable au développement des entrepreneurs et des entreprises la rendent incontournable.
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VILLE DE LAVAL
commandée par l’UMQ, la municipalité aurait subi des pertes foncières de 88,8 M$ liées au commerce électronique en 2016. « Les grands centres commerciaux commencent à éprouver des difficultés, ce qui impose de procéder à une requalification de ces espaces, explique Sylvie Parent. Il y a également une demande de plus en plus forte de la population pour les commerces de proximité. Nous avons la chance d’avoir des artères commerciales qui, aujourd’hui, répondent déjà bien à ce besoin, comme la rue Saint-Charles. Sous peu, nous devrons toutefois entreprendre des travaux de modernisation de ses infrastructures. Cela va donner un nouveau souffle aux commerçants. » LAVAL ET LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE Le maire de Laval, Marc Demers, partage le même avis : il est urgent de revoir le pacte fiscal pour que les villes puissent bien jouer leur rôle de gouvernement de proximité. Sa ville aussi connaît une vitalité économique qui entraîne de nouveaux besoins au chapitre des services municipaux. Même si l’économie se transforme, Laval est moins touchée que d’autres par la croissance du commerce électronique, selon M. Demers. « Le commerce de détail continue de se développer sur notre territoire en raison de son accès facile et de son grand bassin de consommateurs. L’offre se diversifie avec la venue de nouveaux magasins comme Lee Valley qui s’est installé récemment au Centre Laval. »
VILLE DE LAVAL
MARC DEMERS Maire Ville de Laval
Cela dit, Laval a tout de même subi des pertes fiscales liées aux ventes en ligne. Elles se sont élevées à plus de 155 M$ en 2016, selon Aviseo Conseil. La municipalité veut donc aider ses commerçants à prendre le virage numérique. Pour garder le cap sur la croissance économique, Laval soutient également son secteur industriel pour accélérer le passage au numérique avec le programme PME 2.0. MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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LONGUEUIL EN AFFAIRES ON VOUS ACCOMPAGNE DANS VOTRE SUCCÈS
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MODERNISER LA FISCALITÉ MUNICIPALE La croissance de l’économie numérique et les changements démographiques ébranlent la fiscalité municipale. C’est le constat d’une étude sur l’impôt foncier publiée récemment par l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Un important chantier s’amorce : la réforme du cadre fiscal et financier des municipalités. État des lieux.
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es municipalités québécoises tirent près de 70 % de leurs revenus de l’impôt foncier, comparativement à 40 % en Ontario. Alors que l’économie se transforme vers le numérique, il importe de revoir le modèle actuel de fiscalité municipale puisque la richesse est de moins en moins créée par le parc immobilier. « Nous avons un système fiscal d’un autre siècle, soutient Alexandre Cusson, président de l’UMQ et maire de Drummondville. Il nous faut trouver de nouveaux leviers financiers pour que les municipalités puissent offrir les services aux citoyens. » Plus de ventes par Internet, cela veut dire moins de magasins qui ont pignon sur rue. Selon l’étude menée par Aviseo Conseil pour le compte de l’UMQ, les achats en ligne ont occasionné la perte de 2 000 commerces en 2016 au Québec, soit 3 G$ de valeur foncière. Cela représente des pertes fiscales de l’ordre de 65 M$ soit l’équivalent de 350 magasins Walmart. Dans une économie plus virtuelle, la part du fabricant décline au profit des services. Des entreprises qui s’automatisent et se robotisent, ce sont aussi des usines de moindre superficie avec des employés en moins. Par ailleurs, le vieillissement de la population aura un impact sur les mises
UMQ
ALEXANDRE CUSSON Président Union des municipalités du Québec Maire de Drummondville MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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DOSSIER UMQ
en chantier, qui diminueront de 40 % d’ici 15 ans, selon l’étude. Ces facteurs contribueront à réduire la croissance des revenus de l’impôt foncier. DE NOUVELLES SOURCES DE FINANCEMENT Durant la récente campagne électorale, l’UMQ a soumis aux partis politiques diverses propositions pour accroître le financement des villes, dont le paiement complet des taxes foncières des immeu bles gouvernementaux. Cette mesure générerait quelque 150 M$ de plus annuellement dans les coffres des municipalités. « Québec est le seul contribuable qui ne paie pas la totalité de ses taxes foncières, soutient M. Cusson. Cela représente un important manque à gagner pour les villes, qui doivent tout de même assurer les services comme le déneigement ou la récupération des déchets. C’est une situation qui remonte à plusieurs années et qui doit être corrigée. » Le partage des redevances sur les ressources naturelles, l’accès à des infrastructures numériques partout d’ici 2021, des mesures régionales pour soutenir les besoins de main-d’œuvre ainsi que l’autorisation de conclure des ententes de finance ment avec le fédéral font aussi partie de la liste de même que le remboursement de la taxe de vente du Québec (TVQ) payée par les villes. Par ailleurs, durant la récente campagne électorale, l’UMQ a obtenu l’appui de tous les partis politiques pour transférer un point de TVQ aux municipalités, soit l’équivalent de 1,6 G$. « Il reste à négocier les modalités de ce transfert, mais nous avons confiance d’y arriver étant donné l’engagement de François Legault et des partis d’opposition sur cette question. » La nouvelle entente visant à réformer le système fiscal doit être conclue avant la fin de septembre 2019. Les municipalités seront alors en période de préparation de leur budget 2020 et devront savoir de quelles sommes elles disposeront. Les discussions sont déjà entamées avec le nouveau gouvernement. « J’ai eu l’occasion de discuter avec le premier ministre quelques jours après son élection. Nous l’avons invité à réécrire avec nous la fiscalité municipale. Il n’est pas question de partir des ententes passées, il faut réinventer le cadre financier des villes », explique Alexandre Cusson. LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE L’emploi est un autre dossier majeur pour l’UMQ. « Cette année, j’ai visité 32 villes au Québec. Partout, on m’a parlé de pénurie de main-d’œuvre, raconte 42
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M. Cusson. Nous devons collectivement trouver des solutions à cette situation. Nous souhaitons nous asseoir rapidement avec tous les partenaires, patrons, syndicats et gouvernement, pour mettre en place des solutions à court et à moyen terme. Des entreprises perdent des occasions d’affaires, ce qui a un impact sur l´économie de la province et aussi sur la fiscalité des villes. Ces enjeux sont interreliés. » Selon lui, il faudra mettre sur pied une foule de mesures pour résoudre la question de l’emploi. Parmi les pistes de solutions, il y a la réduction du fardeau administratif pour les entreprises qui veulent recruter du personnel à l’étranger, les procédures étant souvent longues et coûteuses, la réforme de certaines lois fiscales pour ne plus pénaliser les retraités qui désirent effectuer un retour sur le marché du travail, le développement accéléré de formations qui répondent aux besoins précis des entreprises. « Il faut aussi favoriser la régionalisation de l’immi gration, ajoute le maire. Actuellement, 86 % des immigrants qui arrivent au Québec restent à Montréal, alors que 55 % des emplois disponibles sont à l’extérieur de la métropole. » Les régions veulent attirer plus d’immigrants et surtout les retenir sur leur territoire. Or, ils sont nombreux à quitter les régions pour les grands centres ou une autre province. Leur offrir un travail n’est pas toujours suffisant. En outre, les besoins en francisation pour le travailleur et sa famille ne sont pas comblés adéquatement. « Des gens attendent pendant des mois avant de pouvoir s’inscrire à un cours, déplore M. Cusson. Il y a alors de bonnes chances qu’ils décident de partir parce qu’ils ne sont pas capables de s’intégrer. Il faut faire en sorte que le nombre d’étudiants requis pour démarrer un cours de francisation ne soit pas le même à Sept-Îles, à Laval ou à Montréal. La francisation en entreprise est une autre avenue à explorer. » Lui qui est maire de Drummondville voit au quotidien les impacts de la pénurie de main-d’œuvre sur l’économie. « Dans notre région, il y aurait 13 000 emplois à combler dans les prochaines années. C’est énorme. Et ça ne tient pas compte des entreprises manufacturières qui doivent repousser des projets d’investissements ou qui songent même à s’établir à l’extérieur du Québec. Ces emplois que nous ne créons pas aujourd’hui, ils vont nous manquer dans quelques années si nous ne trouvons pas de solutions », conclut-il.
TRIBUNE D’ÉLUS MUNICIPAUX DU GRAND MONTRÉAL DOSSIER PROMOTIONNEL
Comptant 3,9 millions d’habitants, le Grand Montréal représente environ la moitié de la population du Québec et de son produit intérieur brut. Pour la métropole et les 81 autres municipalités situées sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, il s’agit d’un atout inestimable. Ensemble, elles forment une agglomération puissante et compétitive sur la scène locale et internationale. Unies dans la diversité, elles proposent chacune leurs propres couleurs, atouts et caractéristiques, ce qui offre aux entreprises d’ici et d’ailleurs, désireuses de s’y installer, une multitude de possibilités. Dans les pages suivantes, nous vous en présentons quelques-unes, parmi les plus dynamiques.
GETTY IMAGES PAR WEBPHOTOGRAPHEER
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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TRIBUNE D’ÉLUS MUNICIPAUX
Longueuil
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VILLE DE LONGUEUIL
UN GRAND POUVOIR D’ATTRACTION POUR LES AFFAIRES
Longueuil connaît une effervescence économique sans précédent. Il faut dire que la région profite d’une localisation hautement stratégique pour les affaires.
Nous sommes à un jet de pierre du centre-ville de Montréal. Notre territoire est traversé par de grands axes routiers et compte également des infrastructures ferroviaires et aériennes. En plus de nous donner un accès privilégié à un grand bassin de main-d’œuvre, nos entreprises se trouvent à proximité de l’important marché du Nord-Est américain », explique la mairesse Sylvie Parent. Longueuil compte aussi sur la présence d’industries fortes comme l’aérospatiale, l’agroalimentaire, les technologies de l’information, ainsi que d’une importante grappe d’entreprises dans le secteur du matériel et de l’équipement de transport, sans oublier les établissements d’enseignement collégial et universitaire. Autant d’atouts qui stimulent la croissance économique.
VILLE DE LONGUEUIL
DES INVESTISSEMENTS RECORDS En 2017, les investissements se sont élevés à 335 M$ pour l’agglomération de Longueuil, établissant un record qui sera assurément battu pour l’année qui s’achève. Plusieurs nouvelles entreprises se sont établies sur le territoire et ont contribué à la création d’emplois. Parmi elles, Molson Coors
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
SYLVIE PARENT Mairesse de Longueuil
qui construit actuellement sa nouvelle usine non loin de l’aéroport Saint-Hubert de Longueuil, un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars. « Sa venue permettra d’attirer des fournisseurs qui voudront s’installer à proximité », affirme Sylvie Parent. L’agglomération, qui compte pas moins de 15 zones et parcs industriels, ne manque pas d’espace pour accueillir de nouveaux employeurs. À elle seule, la zone aéroportuaire de Longueuil offre des millions de pieds carrés pour l’implantation de nouvelles entreprises industrielles. Avec une population en croissance, la région attire aussi les investisseurs immobiliers et commerciaux comme Devimco qui développe un projet mixte évalué à 500 M$ dans le secteur de la Place Charles-Le Moyne, au-dessus de la station de métro de Longueuil. Autre fait marquant de l’année 2018, l’ouverture de Décathlon, à Brossard, le premier magasin en sol québécois de ce géant français spécialisé dans la vente d’articles de sports à bas prix. UN ACCOMPAGNEMENT GAGNANT Ce dynamisme résulte en grande partie du travail de Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL), qui soutient les entreprises dans leurs projets d’expansion ou d’implantation. L’organisme a mis au point plusieurs outils pour aider les employeurs de son territoire, que ce soit dans la recherche de financement, le recrutement de la main-d’œuvre ou le démarrage de nouvelles entreprises. Un exemple parmi d’autres, l’accélérateur 150:00 qui vise à stimuler l’entrepreneuriat dans des secteurs d’avenir que sont ceux de la ville, de l’usine, du transport intelligent et des technologies. À preuve, Hardbacon, une jeune entreprise en « fintech » développant une application d’analyse de portefeuille et de planification financière propulsée par l’intelligence artificielle, a choisi de s’installer à Longueuil, dans les locaux de l’entreprise 150:00. n
Laval
Laval, troisième ville en importance au Québec, mise sur ses atouts d’accessibilité, de proximité et de fluidité pour devenir un endroit incontournable où citoyens, entreprises, établissements d’enseignement et de santé s’installent de bon gré. Ville vibrante qui s’actualise autant dans l’action que par l’action, Laval a mis en chantier quatre grands projets structurants qui changeront, au cours des prochaines décennies, son visage urbain et son paysage architectural.
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CENTRE-VILLE – CRÉER UN CŒUR NÉVRALGIQUE e centre-ville prend forme avec des projets de plus de deux milliards de dollars en investissements immobiliers publics et privés, actuels et à court terme. Ce secteur est le principal pôle d’attraction des investisseurs puisqu’un véritable quartier des affaires est en train de s’y profiler. Déjà, des incubateurs sont en action : le Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB), le Centre d’incubation et d’accélération en mobilité intelligente à Laval (CIAMIL) et le Centre québécois d’innovation en commerce (CQIC). La grande mixité des usages crée un centre-ville dynamique, convivial et à échelle humaine aux abords de la station de métro Montmorency. Le potentiel pour faire de ce secteur un quartier innovant est immense : les éléments d’un quartier-campus sont déjà réunis !
VILLE DE LAVAL
VIBRE AU RYTHME DE SES GRANDS PROJETS MARC DEMERS Maire de Laval
CARTIER – RATISSER UN QUARTIER À PIED Porte d’entrée sur Laval, ce quartier qui a un potentiel de développement de 300 000 pi2 voit se renouveler son offre de commerces de proximité. La Ville suscite l’intérêt d’entreprises privées qui, en s’installant dans ce quartier dit de courtes distances, favoriseront l’emploi local et l’expression du sentiment d’appartenance des citoyens qui y vivent, y travaillent et s’y divertissent. DE LA CONCORDE – FACILITER LA MOBILITÉ La conversion d’un secteur industriel isolé à proximité du centre-ville définit bien ce projet. La station intermodale de train de banlieue et métro et la route verte adjacente relient efficacement le quartier à la région montréalaise. L’ajout de 1 500 logements et de commerces de proximité fait partie de la revitalisation du quartier. Quelque 650 000 pi2 offrent un potentiel de développement.
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VILLE DE LAVAL
VAL-MARTIN – REVITALISER UN QUARTIER L’occasion de redonner vie à un quartier abandonné au cours des dernières années, tout en bonifiant l’offre en logement social à Laval, s’est imposée dès les premières discussions entourant Val-Martin. Plus de 350 logement s sociaux, un centre communautaire et un parc y seront construits. Cette première phase de revitalisation, réalisée en partenariat avec les gouvernements provincial et fédéral, permet de tripler la densité d’occupation du site. La Ville profite de la réalisation du projet pour mettre à niveau ses infrastructures municipales afin de pouvoir accroître la connectivité et réunir des conditions favorables au déploiement d’une mobilité durable.
DES OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT EXCEPTIONNELLES
Choisir le Laval d’aujourd’hui, c’est participer au développement innovant et durable d’une ville effervescente. n
MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2019
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TRIBUNE D’ÉLUS MUNICIPAUX
Blainville
Favorisée par sa position géographique, Blainville est reconnue pour ses services exceptionnels et la qualité de vie qu’elle offre à sa population. Depuis qu’elle a été couronnée municipalité par excellence de la famille par la publication MoneySense en 2016, Blainville a ajouté ce nouveau qualificatif à son palmarès et s’en sert abondamment pour faire sa promotion.
A
u 17e rang des villes en importance démographique au Québec et 2e dans la région des Laurentides, Blainville se situe au carrefour des autoroutes 15 et 640 et se veut une destination de choix pour les jeunes familles et les investisseurs. Le maire Richard Perreault estime que ces résultats reflètent les efforts de son administration qui place les citoyens au sommet de son échelle des priorités. « Depuis 20 ans, Blainville a évolué et s’est développée. Sa population s’est également diversifiée. La Ville, comme organisation, a dû suivre cette cadence démographique et adapter son offre globale et ses infrastructures en conséquence. Même si les défis sont nombreux, nous y sommes arrivés en maintenant des taux de taxation qui demeurent des plus compétitifs dans la région », indique-t-il.
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VILLE DE BLAINVILLE
VISER LES PLUS HAUTS STANDARDS DE QUALITÉ Le maire Richard Perreault et son équipe, en poste depuis 2013, gouvernent une ville qui a connu une expansion très rapide au tournant des années 1990,
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DÉVELOPPEMENT DE LA SORTIE 28
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VILLE DE BLAINVILLE
SERVICES AUX FAMILLES ET QUALITÉ DE VIE RICHARD PERREAULT Maire de Blainville
mais dont le développement tend à se stabiliser. Le travail de modernisation entrepris en 2006 a créé des attentes dans la population et de nouveaux besoins que toute l’administration s’efforce de combler. Un vaste sondage effectué dans le cadre de la consultation sur la Politique familiale en 2016 a démontré qu’une large partie des citoyens sont effectivement satisfaits des services reçus. Plus de 98 % des 790 répondants à cette enquête estiment que les services offerts répondent aux besoins des familles. « De plus, selon l’Observatoire québécois du loisir, Blainville se classe au deuxième rang des municipalités de 50 000 à 99 999 habitants qui investissent le plus en loisir et en culture, ce qui lui confère une place de choix parmi les administrations qui choisissent de mettre la qualité de vie à l’avant-plan de leurs priorités. Depuis toujours, nous visons les plus hauts standards de qualité et nous continuerons de le faire au cours des prochaines années », ajoute Richard Perreault. UNE ÉCONOMIE FLORISSANTE Tout comme l’économie québécoise, Blainville suit le rythme et maintient le cap sur le plan de sa croissance. La ville continue d’être performante au chapitre des investissements commerciaux, notamment à la sortie 28, qui poursuit son développement le long de l’autoroute 15. Les parcs industriels offrent aussi des emplacements de choix pour quiconque souhaite investir à Blainville. Enfin, plusieurs projets domiciliaires continuent d’attirer de nouveaux résidents et de nouvelles familles, dont le Quartier de la gare et le projet Chambéry. Blainville n’a pas fini de s’enorgueillir de son titre de ville par excellence de la famille, de sa qualité de vie et des services exceptionnels qu’elle offre. Nul doute qu’il s’agit de sa carte de visite la plus invitante. n
DOSSIER SECTEUR IMMOBILIER
LE MARCHÉ IMMOBILIER MONTRÉALAIS EN ÉBULLITION PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE
Dans une ville du savoir où il fait bon vivre, les investisseurs voient grand pour leurs projets, et le taux de location des bureaux demeure compétitif. Bienvenue à Montréal.
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a performance récente de l’économie montréa laise est impressionnante, lance d’entrée de jeu Marie-France Benoit, directrice principale chez Groupe Altus. Croissances économique et démo graphique, rappelle-t-elle, sont sous-jacentes à la vigueur du marché immobilier. D’autant plus que l’activité économique de Montréal est diversifiée si on la compare, par exemple, à celles de Calgary ou de Toronto, plus tournées vers le pétrole et le secteur financier. « Le marché immobilier de Montréal n’est pas tributaire des hauts et des bas d’un seul secteur d’activité, ce qui lui assure une plus grande stabilité », explique-t-elle. « Chose certaine, il y a un lien direct entre le dévelop pement des infrastructures de transport et le développement économique d’une ville », ajoute Jean Laurin, président et chef de la direction chez Devencore, faisant valoir un essor bénéfique à cet égard pour Montréal avec un nouveau pont Champlain, de nouvelles voies vers l’ouest de la ville et vers l’aéroport, ainsi que le Réseau électrique métropolitain, dont la construction a été annoncée. Pour qu’il y ait succès, il faut qu’il y ait mobilité. Pour que des entreprises s’installent dans un quartier, il faut que leurs employés puissent se déplacer facilement, insiste-t-il.
MARIE-FRANCE BENOIT Directrice principale Groupe Altus
Par ailleurs, les investissements dans les secteurs du jeu vidéo et de l’intelligence artificielle jouent un rôle grandissant pour stimuler l’économie montréalaise. Le Mile-End et le Mile-Ex continuent d’attirer des entreprises de technologie, alors que
MONTRÉAL SUSCITE UN VIF INTÉRÊT Comparant Montréal aux autres grandes villes cana diennes, Marie-France Benoit souligne que le marché immobilier de la métropole suscite aujourd’hui un vif intérêt de la part des investisseurs. D’une part,
le quartier devient peu à peu un pôle pour l’intelli gence artificielle et les médias de création, poursuit Jean Laurin.
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DOSSIER SECTEUR IMMOBILIER
les rendements immobiliers y sont relativement plus élevés que dans d’autres grandes villes ; d’autre part, divers segments de marché offrent un potentiel de redéveloppement et de création de valeur. La qualité des projets de développement montréalais va en s’améliorant, une plus grande attention est portée à l’architecture et à l’environnement urbain souvent de façon à améliorer la vie du quartier, selon Jean Laurin. « Les entreprises cherchent des bâtiments qui ont des particula rités architecturales et qui permettent, c’est ma théorie, d’amarrer leur main-d’œuvre, en particulier dans le secteur des technologies, où de jeunes employés vivent dans un monde virtuel. Un immeuble avec une histoire et du vécu leur permet un ancrage avec la réalité et avec le passé. À l’autre extrême, on trouve des entreprises avec des bâtiments ultra-futuristes où l’ancrage se fait par des espaces verts, des parcs, des jardins où les employés reprennent contact avec la nature », exprime Laurent Benarrous, associé chez Avison Young, ajoutant que Montréal offre plusieurs possibilités dans la première catégorie, mais que peu d’entreprises ont atteint des masses critiques suffisantes pour occuper autant d’espace qu’Apple, par exemple, qui se situe dans la deuxième catégorie.
JEAN LAURIN Président et chef de la direction Devencore
LE CENTRE-VILLE S’UNIFIE Le centre-ville de Montréal est animé autant le jour que le soir, la moitié de l’offre de locaux pour bureaux s’y trouve, les universités également, et il y a concentration d’activités. Au cours des 30 dernières années, des secteurs morcelés du centre-ville ont été réunifiés par des projets structurants, mentionne Marie-France Benoit, donnant pour exemple la transformation de l’autoroute Bonaventure en boulevard urbain qui a permis le décloisonnement de Griffintown vers le Vieux-Montréal. Notons également l’aménagement du Quartier international, qui a complètement revalorisé le secteur sud du quartier des affaires, jetant les ponts avec le Vieux-Montréal en éliminant terrains vagues et stationnements de surface pour faire place à des parcs urbains et à des constructions tel l’Édifice Jacques-Parizeau. « Avec le Quartier des spectacles et le nouveau CHUM à l’est, et le Quartier de l’innovation qui s’étend jusqu’à Atwater à l’ouest, le centre-ville forme un tout, ce qui renforce son attrait », constate Marie-France Benoit.
DOMINIC BÉRUBÉ
LAURENT BENARROUS Associé Avison Young
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DE GRANDS PROJETS DE DÉVELOPPEMENT Cela intéressera peut-être nos lecteurs de l’étranger d’apprendre que plusieurs projets, certains de grande envergure, sont en cours ou ont été annoncés dernièrement, comme le développement du site de la gare Viger où 300 appartements locatifs viendront densifier un terrain de stationnement entourant l’ancienne gare ferroviaire devenue un immeuble de bureaux. Dans l’est, la tour du Stade olympique a été convertie en bureaux modernes
à même le mât, et il reste d’ailleurs des espaces à louer. Au centre-ville, le nouveau siège social de la Banque Nationale enthousiasme Jean Laurin : « Nous n’avons pas vu de projet d’une telle envergure à Montréal depuis 25 ans, un immeuble d’un million de pieds carrés, entouré d’un parc de 40 000 pi2 », dont l’ouverture est prévue pour 2022. Près du pont Jacques-Cartier naîtra le Quartier des lumières, annoncé par le Groupe Mach, dont la construction commencera en janvier 2020 et qui s’échelonnera par étapes successives sur huit ans, englobant 4,5 millions de pieds carrés, une quinzaine d’immeubles de bureaux, de commerces et d’appartements pour créer un village urbain où se dressera l’ancienne tour de Radio-Canada. Ajoutons que l’ancien siège social de la brasserie Molson, situé sur un site voisin, est actuellement à vendre. Alors qu’à Montréal-Est, la décontamination de 228 acres, un terrain anciennement propriété de Shell et acquis par le Groupe Laganière, pourrait éventuellement inciter plusieurs entreprises à s’y établir. Cette liste est bien entendu non exhaustive.
LE MARCHÉ DE LA LOCATION Nos lecteurs de l’extérieur de la grande région de Montréal l’ignorent peut-être, mais le coût d’occupation des locaux pour bureaux est 35 % moins cher à Montréal par rapport à la moyenne des cinq grands marchés canadiens, nous informe Laurent Benarrous. Et pour les entreprises étrangères qui songeraient à établir une tête de pont en Amérique du Nord, les loyers montréalais sont deux fois moins chers que la moyenne de ceux des 17 plus gros marchés du continent. « Si l’on parle taux d’occupation, il y est quatre fois moins cher à Montréal qu’au Mid-Town à New York et deux fois moins cher qu’à San Francisco », précise Laurent Benarrous. Aux prix compétitifs s’ajoutent des coûts de main-d’œuvre et de logement également inférieurs à ceux d’autres marchés, et une qualité de vie de renommée internationale.
LE MARCHÉ INDUSTRIEL ET CELUI DES APPARTEMENTS POUR AÎNÉS Le marché immobilier industriel a la cote en ce moment auprès des investisseurs, souligne Marie-France Benoit, rappelant que Montréal a historiquement été le berceau de l’industrialisation au Canada. « C’est un marché qui a énormément de profondeur, commente-t-elle, avec un inventaire de 345 millions de pieds carrés. On observe une forte augmentation de la demande en espace industriel depuis deux ans. » Le marché résidentiel multifamilial se porte aussi très bien, toujours selon Marie-France Benoit. Se basant sur les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), elle précise qu’en 2017, le marché multilocatif résidentiel comptait pour 43 % des mises en chantier. Or, les résidences pour personnes âgées représentent environ le tiers de celles-ci. Toujours selon les données de la SCHL, les appartements en copropriété représentaient 38 % des mises en chantier en 2017. Près de 45 % des nouveaux projets se trouvent au centre-ville, où les ventes atteignent des niveaux record, selon les statistiques du Groupe Altus sur le marché de la copropriété neuve. Cet engouement influence le marché locatif. Une clientèle grandissante, en effet, cherche la qualité et les services de la copropriété sans vouloir pour autant devenir propriétaire. « Les loyers marchands des appartements de style condo rendent économiquement possible la construction de tels projets, une tendance qui contribue à rehausser la qualité du parc immobilier au centre-ville de Montréal », souligne Mme Benoit.
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GROUPE MACH
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GROUPE MAURICE
1. LE QUARTIER DES LUMIÈRES DE GROUPE MACH 2. CALÉO, LE COMPLEXE RÉSIDENTIEL POUR RETRAITÉS DE GROUPE MAURICE
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DOSSIER SECTEUR IMMOBILIER
UN CHOIX DE SOCIÉTÉ PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE
La révolution 4.0 est en marche dans tous les champs d’activités, y compris en immobilier. Voilà un domaine où il y a urgence d’accélérer l’intégration des innovations dans les pratiques et les processus de prise de décision.
M
ême si de nombreux acteurs de l’industrie immo bilière continuent à œuvrer de façon traditionnelle, la révolution 4.0 est bel et bien enclenchée. Voici les raisons pour lesquelles il faut faciliter et réussir la transition à l’ère de la numérisation.
EXPLOITER LES BASES DE DONNÉES Qu’est-ce que la révolution 4.0 ? Elle recouvre les impacts, aussi bien positifs que négatifs, liés à l’introduction des technologies numériques dans les modèles d’affaires. Andrée De Serres, titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM), cite en exemple la technologie BIM (Building Information Modeling), qui permet de créer un modèle 3D d’un bâtiment. « Ce faisant, on oblige aussi la société de construction innovatrice qui l’adopte à s’assurer de la mise à niveau de tous ses sous-traitants et de leurs employés. On doit également avoir recours à un lot de nouveaux intermédiaires qui auront pour tâche de valider le contenu », explique-t-elle. Mais cela ne s’arrête pas là, souligne Mme De Serres. Ainsi, les exploitants des immeubles modélisés en 3D devront savoir comment en tirer avantage pour créer de la valeur. Le défi est le même en ce qui concerne l’immobilier intelligent. « Intégrer des systèmes sophistiqués de gestion de bâtiment exige la mise à niveau des connaissances des employés qui interviennent dans toutes les autres fonctions de l’exploitation : efficacité énergétique, gestion technique du bâtiment,
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ANDRÉE DE SERRES Titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier ESG UQAM
GETTY IMAGES PAR METAMORWORKS
PRENDRE LE VIRAGE DE L’IMMOBILIER INTELLIGENT
entretien, maintien, sécurité, gestion des besoins des usagers, etc. », mentionne Mme De Serres. Par ailleurs, les innovations dépassent largement les limites du système de l’immeuble intelligent. Les financiers, assureurs et évaluateurs doivent ainsi en tenir compte dans leurs calculs et leur offre de produits et de services. De plus, il faudra également intégrer ces bâtiments au cœur même du fonctionnement de leur quartier et de la ville intelligente. L’enjeu ultime réside dans le développement de cette nouvelle génération de connaissances et d’outils pouvant être générés à partir de l’analyse globale de toutes ces bases de mégadonnées. Combinée à l’essor de l’intelligence artificielle, l’ère de la révolution 4.0 ouvre la voie à de nombreuses nouvelles occasions et à des modèles inédits de création de valeur en immobilier.
Le cabinet McMillan est heureux d’accueillir Sonia Rainville, Émilie Therrien et Ève Lalancette au sein de son groupe d’immobilier commercial à Montréal. Sonia, Émilie et Ève ont une vaste expérience en acquisition, développement et financement de propriétés immobilières commerciales d’envergure, ainsi qu’en création de structures de copropriétés résidentielles et à usage mixte. Elles ajoutent à la profondeur et à l’ampleur de notre pratique dans ce secteur et elles seront ravies de fournir des services juridiques à nos clients actuels et futurs.
ADOPTER UNE DÉMARCHE ÉCOSYSTÉMIQUE Pour réussir la transition, il est essentiel d’adopter une démarche écosystémique, estime Andrée De Serres. « Par conséquent, on ne peut travailler en silo, car dans un écosystème, tout est interrelié. Il faut entraîner dans cette boucle de changement disruptif tous les acteurs qui entrent en jeu au cours des différentes phases du cycle de vie du bâtiment, compte tenu de leurs interdépendances et de leurs étroites relations, si elles interviennent à différents moments du cycle de vie d’un immeuble », affirme-t-elle. Ultimement, cela aura aussi pour effet de modifier radicalement les procédures et les modèles d’affaires, en plus de nécessiter l’acquisition de nouvelles compétences. Soutenir les entreprises et les organisations du secteur public dans leur transition vers la révolution numérique afin d’augmenter leur productivité et leur compétitivité constitue donc un véritable défi
Émilie Therrien Sociétaire, Immobilier commercial
Sonia Rainville Associée, Immobilier commercial
Ève Lalancette Sociétaire, Immobilier commercial
McMillan S.E.N.C.R.L., s.r.l./LLP | Vancouver | Calgary | Toronto | Ottawa | Montréal | Hong Kong | mcmillan.ca
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DOSSIER SECTEUR IMMOBILIER
de société. « Les différents paliers gouvernemen taux devraient apporter leur concours. Montréal, qui est déjà au cœur des développements de l’intelligence artificielle, possède également tous les atouts nécessaires pour devenir aussi la ville de l’innovation en immobilier intelligent », fait valoir Mme De Serres. Elle ajoute que les impacts ne sont pas uniquement d’ordre économique, mais aussi social, puisque l’immobilier intelligent contribue directement à l’amélioration du bien-être des citoyens et des visiteurs de la ville. Elle note cependant que les acteurs de l’immobilier ne semblent pas encore avoir pris conscience de l’ampleur de la révolution 4.0, alors même que ce secteur d’activités constitue un jalon important du développement économique et social d’une société. Pour l’aider à accélérer le rythme du changement, la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier de l’ESG UQAM a créé le nouvel Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier, l’ImmoLab 4.0, dont Andrée De Serres est égale ment la directrice. « Le but est de réunir des parte naires du monde universitaire, du secteur privé et du secteur public afin de développer un centre de métadonnées en immobilier, ainsi qu’un lieu d’expérimentation pour faciliter la transformation des innovations technologiques et numériques en innovations managériales, organisationnelles et financières et d’entrer dans l’ère de la proptech », explique Mme De Serres. L’ImmoLab 4.0 constituera aussi un « hub » au sein duquel seront développées, conservées et protégées les bases de données. Car dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, les technologies de l’information et de l’intelligence artificielle ne cessent de faire des pas de géant et révéleront des perspectives prometteuses, pour autant qu’on apprenne à les utiliser et à en révéler le potentiel.
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REPORTAGE HONORIFIQUE e anniversaire
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BROCCOLINI
L’HISTOIRE FORMIDABLE DE BROCCOLINI UNE FAMILLE DE BÂTISSEURS DEPUIS TROIS GÉNÉRATIONS PAR SUZANNE GAGNÉ ET EMMANUELLE GRIL
Fondée en 1949, l’entreprise Broccolini a vu ses premières années marquées par des débuts modestes, puis par son déploiement et ses premiers pas dans la cour des grands. Retour sur un parcours ancré dans des valeurs d’excellence et d’intégrité.
À Montréal, le jeune Donato grandit et découvre une vie pleine de promesses. Adolescent, il apprend à manier le marteau et la scie en travaillant auprès de son oncle, qui bâtit des maisons. Très tôt, il fait preuve d’un excellent sens des affaires : en 1949, à l’âge de 24 ans, le jeune charpentier achète un terrain à Notre-Dame-de-Grâce et y érige un cottage qu’il vendra environ 15 000 $.
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VENU DE LOIN POUR NOUS AIDER À CONSTRUIRE MONTRÉAL out commence en janvier 1931, lorsque Angela Antonia Broccolini monte à bord du navire Roma Aquila 1926 avec Donato, son petit garçon âgé de sept ans, afin de rejoindre son mari qui a trouvé du travail à Montréal. Elle n’a que 10 $ en poche. La famille, originaire de la région des Abruzzes, part en Amérique pour fuir la pauvreté et l’Italie fasciste de Mussolini. Angela est loin de se douter qu’un jour, son fils bâtira non seulement des édifices de toutes sortes, mais aussi une entreprise familiale qui deviendra un chef de file au Québec.
INAUGURÉ EN 1926, LE ROMA AQUILA SUR LEQUEL DONATO BROCCOLINI EST ARRIVÉ À MONTRÉAL EN 1931 ÉTAIT UN PAQUEBOT RÉCENT, POUVANT TRANSPORTER JUSQU’À 1 700 PASSAGERS. IL FUT PLUS TARD TRANSFORMÉ EN PORTE-AVIONS ET REPRIS PAR L’ARMÉE ALLEMANDE PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE.
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Encouragé par ce premier succès, il acquiert d’autres terrains qu’il revend aussitôt ou après y avoir construit une maison. Il décide également de suivre des cours du soir en techniques d’architecture. Travailleur infatigable, Donato Broccolini construit ainsi à Notre-Dame-de-Grâce, à LaSalle, à Côte-Saint-Luc et à La Prairie des maisons unifamiliales, des duplex, des triplex et des immeubles résidentiels locatifs, des rues puis des quartiers entiers. « Il a vite appris à développer des liens de respect et d’honnêteté avec ses clients et à garantir la qualité des travaux », raconte son fils Paul, aujourd’hui vice-président exécutif de l’entreprise. DES ENTREPRENEURS-NÉS En 1953, la compagnie a pris son envol, et Donato Broccolini épouse Jeannette, une jeune femme elle aussi d’origine italienne. Ils auront quatre fils qui, comme leur père, développeront très tôt l’esprit d’entreprise. « Quatre garçons dans une maison, ce n’est pas toujours facile !, se souvient Paul Broccolini. Pour permettre à ma mère de se reposer un peu, mon père nous amenait souvent sur les chantiers le samedi. Nous retirions les clous des planches en bois récupérables. Nous ramassions aussi les bouteilles vides laissées par les ouvriers, nous allions récupérer le montant de la consigne et achetions ensuite des tablettes de chocolat ou des boissons gazeuses que nous revendions aux travailleurs avant l’arrivée de la cantine ! »
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Pour ses fils, Donato Broccolini est un leader silencieux qui inspire le respect et prêche par l’exemple. Leur mère, plus volubile, leur transmet les mêmes valeurs, à la fois par les gestes et par la parole : l’importance de la famille, du travail, le respect, l’honnêteté et la valeur de l’argent. UNE SAINE ÉVOLUTION Une chose est sûre : comme le bateau qui l’a mené de l’Italie à l’Amérique, Donato Broccolini n’a jamais hésité à naviguer sur le courant du changement. C’est en 1970, alors que le marché ralentit et qu’il se retrouve avec de nombreuses unités invendues sur les bras, qu’il décide d’opérer un virage majeur pour donner un second souffle à ses affaires. Ainsi, il se lance pour la première fois dans le domaine institutionnel, et commence à bâtir des écoles, des centres hospitaliers, des bureaux de poste et effectue même des travaux au port de Montréal. Le travail ne manque pas, mais malgré tout, Broccolini ne compte encore qu’une poignée d’employés. Ne ménageant pas ses efforts, Donato mène tout de front : estimation, comptabilité, gestion des projets, travaux, etc. Son bureau se trouve alors dans le sous-sol de la maison familiale à Côte-Saint-Luc, où ses quatre fils le voient œuvrer sans relâche. Lorsqu’ils sont assez vieux, ils commencent à l’accompagner sur les chantiers. « Dès que nous avons pu, nous avons passé nos étés à travailler avec lui », se souvient l’aîné, Joseph Broccolini, aujourd’hui vice-président exécutif. Ce dernier se joint à son père en 1982, alors que ses frères John et Peter l’ont précédé dans les années 1970. Quant à Paul, le cadet, il intègre la compagnie en 1986. Alors que ses fils l’épaulent dans la gestion de la compagnie, celle-ci prend progressivement de l’expansion. « À cette époque, les joueurs se multipliaient dans le domaine de la construction, et le marché se resserrait, se rappelle Paul Broccolini. Nous avons donc décidé de concentrer nos activités dans le secteur privé. Nous avons construit des centres commerciaux à grande surface, des entrepôts et des bâtiments industriels. Puis, le bouche-à-oreille a fait son œuvre et nous n’avons jamais regretté cette décision. » LA CROISSANCE AU RENDEZ-VOUS Au milieu des années 1980, la croissance se poursuit, nécessitant l’embauche de quelques employés supplé mentaires et le déménagement dans des bureaux à Mont-Royal. La même année, Broccolini réalise son premier contrat de plus d’un million de dollars. Dès lors, le carnet de commandes ne désemplira plus : l’entreprise érige plusieurs sièges sociaux, des usines, des hangars, des immeubles de bureaux, des centres
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BROCCOLINI
commerciaux, des bâtiments abritant des concessionnaires automobiles. Ses clients portent des noms aussi connus que la Banque Nationale, Alcan, la Banque Royale, Canderel et Provigo.
En 1989, lorsque Donato souffle ses 65 bougies, il prend la décision de céder sa compagnie à ses quatre fils, en parts égales. Il en demeure néanmoins le président et continue à se rendre tous les jours au siège social. La compagnie poursuit sur sa lancée, et ce, même si la récession des années 1990 frappe durement la province. Qu’à cela ne tienne, les projets continuent d’affluer et les chantiers se multiplient. En 1990, elle se voit même confier un énorme chantier : le centre de distribution et de tri de la brasserie Molson O’Keefe à Boucherville, des bâtiments totalisant 300 000 pi2.
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Désormais à l’étroit dans ses locaux de Mont-Royal, Broccolini déménage à Montréal, rue Maynard. De 1 000 pi2, on passe ensuite à 3 000 puis à 4 000 pi2. Toute une expansion pour une entreprise qui a amorcé ses activités à petite échelle !
DONATO BROCCOLINI, FONDATEUR
Tant et si bien qu’en 1998, Broccolini connaît une année record. Elle acquiert aussi une première propriété à Pointe-Claire, le point de départ de son implication dans les services immobiliers qui prendra de l’ampleur par la suite. Avec une trentaine d’employés, elle déménage de nouveau ses bureaux, cette fois-ci rue de Sorel, près de la station de métro De la Savane à Montréal, où elle possède l’immeuble qu’elle occupe.
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50 ANS DE SUCCÈS En 1998, à la veille de son 50e anniversaire, Broccolini pouvait s’enorgueillir d’avoir jeté des bases saines et solides. L’avenir allait d’ailleurs démontrer qu’elle allait poursuivre sa croissance sans discontinuer. Pour sa part, Donato Broccolini se dit extrêmement fier d’avoir « bâti une entreprise familiale qui dure ». Selon lui, le secret du succès réside dans un travail acharné. Son fils Joseph y ajoute la compétitivité et un service à la clientèle attentif et personnalisé.
Cette marque distinctive leur a permis de décrocher de très nombreux contrats, des clients fidèles, ainsi que plusieurs projets de calibre et prestigieux. « Même si l’entreprise a beaucoup grandi – elle compte aujourd’hui 350 employés et a même conquis l’Ontario ! –, nous tentons de préserver les valeurs que nous ont inculquées nos parents, pour les mettre en œuvre aussi bien entre nous qu’avec nos employés. Après tout, notre compagnie est une extension de notre famille… », conclut Paul Broccolini.
1998
UNE PREMIÈRE ANNÉE RECORD L’année 1998 aura marqué un sommet dans les 50 premières années d’existence de Broccolini, avec un nombre de chantiers record et un chiffre d’affaires dépassant les 75 M$. Le cons tructeur a notamment obtenu les contrats de l’entrepôt frigorifique Atlas de 80 000 pi2 à Saint-Laurent ; du centre de distribution de Nortel de 130 000 pi2 à Dorval ; des nouveaux bureaux de Wawanesa à Montréal (130 000 pi 2) ; des Canadian Tire de Laval, Saint-Jérôme, Saint-Jovite, Beauport, Québec et Trois-Rivières (90 000 pi2 chacun) ; de la rénovation des 16 étages du siège social de Domtar au centre-ville de Montréal ; du supermarché Loblaws à Pierrefonds (80 000 pi2) ; de l’usine Nordx / CDT à Pointe-Claire (300 000 pi2) ; du magasin Zellers de Granby (120 000 pi2) ; des nouveaux bureaux de Pfizer Canada à Kirkland et plusieurs autres. À l’époque, le clan Broccolini ne souhaite toutefois pas brûler les étapes ni aller trop vite dans la croissance. « Il s’agit de bien naviguer entre les obstacles qui se dressent sur cette route de l’excellence et de ne pas faire deux fois les mêmes erreurs », assurait alors Joseph Broccolini. Une stratégie gagnante !
À L’AVANT-PLAN, ON APERÇOIT UNE PARTIE DE L’ÉQUIPE DE BROCCOLINI CONSTRUCTION EN 1998. DE GAUCHE À DROITE : JOHN, JOSEPH, DONATO, PETER ET PAUL BROCCOLINI. PAR DENIS BERNIER, MAGAZINE QUÉBEC CONSTRUCTION, RÉTROSPECTIVE 1998, COURTOISIE TRANSCONTINENTAL
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DE 1999 À AUJOURD’HUI
LA NAISSANCE D’UN GROS JOUEUR PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE
Depuis qu’elle a fêté son 50e anniversaire en 1999, Broccolini a fait bien du chemin. Alors qu’elle soufflera cette année sa 70e bougie, la compagnie est devenue un gros joueur dans son domaine, un petit pas à la fois…
I
l y a 20 ans, Broccolini occupait encore des bureaux de 5 000 pi2 rue de Sorel à Montréal, près de la station de métro De la Savane. Elle employait alors une trentaine de personnes et gérait des projets de 3 à 20 M$, se souvient Joseph Broccolini, son vice-président exécutif. Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé, même si l’âme et les valeurs de l’entreprise sont restées identiques. « Nous avons déménagé dans notre nouveau siège social de 50 000 pi 2 à Kirkland en 2012, et nous comptons 350 employés. Nous avons également ouvert des bureaux à Ottawa en 2004 et à Toronto en 2011. Quant à nos projets, ils peuvent atteindre jusqu’à 300 M$ ! », résume Joseph Broccolini. LA CROISSANCE TOUS AZIMUTS Il faut dire qu’au cours des deux dernières décennies, le rythme des affaires s’est accéléré. La compagnie a diversifié ses activités et a multiplié les chantiers de grande envergure. Ainsi, Broccolini a continué à élargir son volet industriel avec des clients comme Canadian Tire (dont il a bâti une quarantaine de magasins), Target, Sobeys, etc. Mentionnons par exemple le centre de distribution de Canadian Tire à Coteau-du-Lac (2004), qui couvre à lui seul une superficie de 1,5 million de pieds carrés, ou encore celui d’Ikea à Beauharnois, qui occupe 1,2 million de pieds carrés (2019).
LE CENTRE DE DISTRIBUTION CANADIAN TIRE À COTEAU-DU-LAC 58
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JOSEPH BROCCOLINI, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF
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BROCCOLINI PAR ALEX TRAN
LE CENTRE DE DISTRIBUTION IKEA À BEAUHARNOIS
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Le volet résidentiel a également été mis de l’avant ces dernières années. À titre d’entrepreneur général et de gestionnaire de la construction, plusieurs projets résidentiels ont été érigés, comme le projet de condos 155 Redpath Ave à Toronto, Westboro Connection, Cathedral Hill et Life Sciences Condos, à Ottawa. Broccolini est aussi le promoteur constructeur de plusieurs projets remarquables comme Park Towns à North York, Toronto, The Slater à Ottawa et de la prestigieuse tour à condos de 50 étages L’Avenue, la plus haute tour résidentielle de Montréal.
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Le développement immobilier a aussi été mis à l’honneur, permettant à Broccolini de cumuler les rôles de propriétaire et de promoteur. La compagnie possède aujourd’hui un vaste portefeuille de terrains et de biens immobiliers diversifiés, qu’il s’agisse de complexes industriels, d’immeubles de bureaux ou d’édifices à usage mixte.
ROGER PLAMONDON PRÉSIDENT, DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER ET ACQUISITIONS
Le secteur du bureau a aussi pris un essor inégalé. Roger Plamondon, président, développement immobilier et acquisitions, se rappelle un projet qui a constitué un virage important, lorsque Broccolini a obtenu en 2012 le contrat de deux tours pour le gouvernement fédéral totalisant 1,5 million de pieds carrés à Gatineau. « C’était la première fois que nous construisions deux tours de façon simultanée. Ce fut l’un des premiers jalons grâce auquel nous avons pu devenir un joueur de poids dans le secteur du bureau », explique-t-il. Il faut dire qu’entre-temps, Broccolini s’est doté d’outils de financement qui lui ont permis de répondre aux occasions offertes par le marché. « La compagnie a créé sa première société en commandite en 2007 – il y en a eu plusieurs autres par la suite – générant ainsi 72 M$ de fonds en plus de ses fonds propres, au moyen d’un appel aux investisseurs », mentionne M. Plamondon. Pour mener à bien certaines transactions, Broccolini a également misé sur des partenariats avec des acteurs importants comme Canderel, Groupe Investors, Sun Life et Manuvie.
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Le constructeur a aussi progressivement conquis le marché ontarien, notamment en bâtissant la Telus House (2007), puis le siège d’EDC (2009), ainsi que deux immeubles de bureaux pour Transport public et Services gouvern ementaux Canada (2010) à Ottawa.
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UNE FORMULE GAGNANTE Aujourd’hui, pas question de s’arrêter en si bon chemin ! D’ores et déjà, d’autres projets prestigieux sont en cours ou sur le point d’être lancés. Ainsi, c’est Broccolini qu’Amazon a choisi pour construire son vaste entrepôt à Ottawa, des installations de plus d’un million de pieds carrés dont les travaux ont commencé en août dernier. Depuis octobre 2017, Broccolini s’affaire aussi à ériger la nouvelle Maison de Radio-Canada à Montréal, un énorme chantier de 418 000 pi2, qui comprendra notamment un atrium et une tour de sept étages. « C’est tout un quartier qui va être revitalisé autour de cet édifice », se réjouit Roger Plamondon. Deux projets de prestige, les tours résidentielles du 628, rue Saint-Jacques et de Victoria sur le parc à Montréal, ont aussi été annoncés. Sans parler du nouveau siège social de la Banque Nationale, que l’institution financière a décidé de rapatrier rue Saint-Jacques.
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MICHAEL BROCCOLINI VICE-PRÉSIDENT, DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES ET FINANCES
Pas de doute, Broccolini a su développer une formule gagnante. Son secret ? Des valeurs familiales solidement ancrées dans tous les services de l’entreprise, mentionne Joseph Broccolini. « Que ce soit au travail ou dans notre vie personnelle, nous avons les mêmes valeurs, et chaque membre de l’équipe s’engage à les soutenir. La fierté et la passion, la fibre entrepreneuriale, l’intégrité et la collaboration guident nos actions », assure le vice-président. Mais ce n’est pas tout. Car l’entreprise a également su négocier le virage de la relève. D’abord, de la première génération vers la deuxième, entre Donato et ses fils Joseph, Peter, Paul et John. Pour les accompagner dans le processus de transition, on n’a
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ANTHONY BROCCOLINI CHEF DE L’EXPLOITATION
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TERESA BROCCOLINI DIRECTRICE DE LA GESTION IMMOBILIÈRE
d’ailleurs pas hésité à aller chercher l’expertise d’une équipe de consultants spécialisés. Puis en réussissant à intégrer harmonieuse ment la troisième génération avec Michael (vice-président, développement des affaires et finances), Anthony (chef de l’exploitation), Teresa (directrice de la gestion immobilière), Sarah (chef cuisinière) et Adriano (assistant surintendant).
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SARAH BROCCOLINI CHEF CUISINIÈRE
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ADRIANO BROCCOLINI ASSISTANT SURINTENDANT
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Roger Plamondon mentionne aussi que Broccolini s’est toujours adjoint le talent de personnes extérieures à la famille, aussi bien à des postes de gestionnaires qu’au sein des différents comités, afin d’assurer un équilibre : « Je dis souvent en plaisantant que la famille n’a pas réussi à se multiplier suffisamment pour occuper tous les postes de la compagnie. »
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Le dernier ingrédient de cette recette gagnante ? Le sens de la mesure. « Nous avons grandi de façon graduelle. Avant de se mettre à courir, il faut d’abord apprendre à marcher. On a progressé lentement et mis en place des systèmes et des procédures pour être en mesure de garder le contrôle. Comme nous le répétait souvent notre père en italien : Chi va piano, va lontano », explique Joseph Broccolini. Autrement dit : qui va lentement va loin. Une façon de faire qui, assurément, garantira à Broccolini une longue existence.
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DEBOUT
MICHAEL BROCCOLINI, VICE-PRÉSIDENT, DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES ET FINANCES ; SARAH BROCCOLINI, CHEF CUISINIÈRE ; JOSEPH BROCCOLINI, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF ; JOHN BROCCOLINI, CHEF DE LA DIRECTION ; PAUL BROCCOLINI, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF ; ADRIANO BROCCOLINI, ASSISTANT SURINTENDANT ; GIULIO BROCCOLINI – PRÉSENTEMENT AUX ÉTUDES À TEMPS PLEIN ASSIS
ANTHONY BROCCOLINI, CHEF DE L’EXPLOITATION ; DONATO BROCCOLINI, FONDATEUR ; TERESA BROCCOLINI, DIRECTRICE DE LA GESTION IMMOBILIÈRE
Depuis ses débuts au sein d’un marché en constante transformation, Broccolini Construction Inc. a su saisir toutes les opportunités de changements pour évoluer et se réinventer. Fier d’être associé à une entreprise qui a su, sur plusieurs décennies, s’afficher comme un leader dans divers secteurs d’activités, Unibéton, une division de Ciment Québec Inc., félicite chaleureusement Broccolini Construction Inc. à l’occasion de son 70e anniversaire. En tant que partenaires d’affaires depuis sa création, nous sommes prêts à relever ensemble de nouveaux défis et vous remercions de la confiance que vous nous témoignez. VOS DÉFIS, NOTRE POLYVALENCE ! 300, rue Saulnier, Laval (Québec) H7M 3T3 Canada 450 629-0100 • 1 800 361-2388 • Téléc. : 450 629-2175 • cimentquebec.com
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