RENCONTRE AVEC…
MARC POIRIER, CHEF D’ORCHESTRE DU CENTRE DES CONGRÈS DE QUÉBEC PAR CHRISTOPHE LEDUC, JOURNALISTE
Le directeur en gestion immobilière et soutien aux événements du Centre des congrès de Québec nous invite à lever le rideau sur son environnement de travail. Voici l’occasion de découvrir la réalité de son métier qui exige de toujours maintenir le bâtiment et les services proposés au plus haut niveau de qualité. Un défi de chaque jour qui requiert à la fois pragmatisme, sens de l’organisation, leadership et vision stratégique lucide. JBC MÉDIA PAR MARC-ANTOINE JEAN
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RENCONTRE AVEC MARC POIRIER
UN HOMME DE LA MAISON près 21 ans de carrière au Centre des congrès, Marc Poirier se sent chez lui dans cet édifice qu’il a presque vu naître. Et c’est avec une certaine logique qu’il en est devenu directeur de gestion immobilière en 2006. Arrivé de sa Rimouski natale en 1982 pour étudier à l’Université Laval, il s’oriente vers un bac en génie civil, obtenu en 1986, auquel il ajoute un programme de deuxième cycle en administration en 1999. « Mon objectif était de travailler avec les bâtiments, de tous les types. Ça m’intéressait », raconte-t-il. Après des débuts professionnels dans une entreprise de construction et de protection incendie, il entend parler du projet de Centre des congrès, allumant en lui l’envie de faire partie de l’aventure. « Quand le projet est devenu tangible, j’ai rencontré les gens de l’organisation pour voir comment participer à l’ouverture. Je suis entré comme superviseur de l’entretien général, dès le début, en juillet 1996, et l’ouverture a eu lieu fin août », précise M. Poirier. Une période où tout était à défricher, mais qui lui a donné une connaissance pointue des lieux. « Il a fallu tout mettre en place : la politique d’usage du bâtiment, les procédures, etc. Il a fallu définir les besoins, bâtir une équipe, procéder aux appels d’offres, sélectionner les fournisseurs. On ne comptait pas nos heures. Mais ça valait le coup, car la réponse des usagers a été excellente. Petit à petit, d’autres tâches se sont ajoutées », explique-t-il.
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Ainsi, c’est naturellement que le poste de directeur de la gestion immobilière et du soutien aux événements lui est revenu, 10 ans plus tard. Voilà donc 12 ans que Marc Poirier fait « tourner » la machine complexe qu’est le Centre des congrès. LE CHEF D’ORCHESTRE S’il répond aisément à toutes les questions sur son métier, Marc Poirier peine à décrire une journée type : « Ici, il n’y a pas de quotidien, pas de routine. Chaque saison, chaque mois entraîne ses défis particuliers sur le plan de l’entretien ou des événements », dit-il en souriant. Ce qui caractérise surtout ses journées, c’est le temps passé dans les murs, l’œil attentif au moindre détail : « Je passe 90 % de mon temps ici, avec mes équipes. » Comme tout gestionnaire d’édifice, M. Poirier doit veiller à maintenir le Centre dans un état de la plus haute qualité possible, mais avec le défi supplémentaire d’y organiser près de 160 événements majeurs et d’y recevoir plus de 200 000 visiteurs annuellement. « Parfois, on reçoit des véhicules lourds, parfois il y a des piscines, des compétitions sportives ou un banquet de 3 500 invités avec spectacle de cirque », relate-t-il. Pour planifier les actions d’entretien, ainsi qu’optimiser l’utilisation des lieux, des ressources et des équipements, il faut avoir un sens aigu de l’organisation. « Nous avons 7 500 chaises et près de 2 000 tables qu’il faut déplacer sans cesse », mentionne-t-il pour illustrer le besoin de bien penser chaque action. Mais, selon lui, le
Marc Poirier, un grand gestionnaire immobilier, travaille comme un véritable chef d’orchestre, au Centre des congrès de Québec. JBC MÉDIA PAR MARC-ANTOINE JEAN
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plus important est surtout de savoir s’entourer : « Ça demande d’avoir une équipe d’experts multi disciplinaires. Une partie de mon travail, c’est de leur poser les bonnes questions », ajoute Marc Poirier. Le directeur peut compter sur une dizaine de superviseurs et environ 30 personnes « sur le plancher ». Il se voit un peu comme un chef d’orchestre qui doit faire en sorte que les musiciens jouent ensemble la bonne partition et donnent le meilleur au public. « C’est vraiment un gros défi de répondre à tous ces besoins et, en même temps, de maintenir le bâtiment dans un niveau de qualité supérieure. Ça demande une implication humaine lourde », résume le directeur. TOUJOURS À L’AFFÛT DE L’AMÉLIORATION En tant que prestataire de services et moteur économique régional, le Centre des congrès fait face à une concurrence féroce et doit toujours proposer les plus hauts standards de qualité. M. Poirier doit donc se tenir à l’affût de toute amélioration possible, en ce qui concerne à la fois le bâtiment, les méthodes de travail et le service proposé. « Mon travail, c’est de prévoir, de regarder devant », explique l’intéressé. Car,
comme il le souligne, les conférenciers d’aujourd’hui parcourent tous les continents, peuvent faire des comparaisons, et le Centre doit en permanence s’adapter à la demande. « Les gens prennent aussi les décisions de plus en plus tard. Ce qui nous laisse de moins en moins de temps entre les événements. On est donc en processus d’amé lioration permanent », constate M. Poirier. L’édifice lui-même a changé depuis son ouverture. En 2013-2014, il a été agrandi de 70 000 pi2. Et il subit régulièrement des améliorations, comme l’explique Marc Poirier : « Nous avons dû agrandir les débarcadères pour nous adapter aux camions plus grands. Nous avons installé des chambres froides près de la salle d’exposition pour répondre aux besoins en restauration. » La technologie a également permis des avancées dans la gestion automatisée : « L’informatique permet un bien meilleur contrôle sur le bâtiment », mentionnet-il. Mais à une époque de foisonnement techno logique, encore faut-il faire preuve de lucidité pour effectuer les bons choix, comme le souligne le directeur : « La technologie, c’est un investissement qui doit avoir des retombées intéressantes dans
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WIKIMEDIA COMMONS PAR TONY WEBSTER
le temps. Il faut bien étudier les options. » Au fil des ans, le Centre s’est doté d’outils d’amélioration des performances : « Depuis les années 2000, nous avons réduit de 30 % notre consommation d’énergie par pied carré et de 50 % nos émissions de gaz à effet de serre », rapporte fièrement M. Poirier. LE DÉVELOPPEMENT DURABLE AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS Interrogé sur ses plus belles réalisations, Marc Poirier pense rapidement aux travaux d’agrandissement du Centre des congrès en 2013-2014 : « Avoir réalisé d’aussi gros travaux, tout en gardant le Centre ouvert, j’en suis vraiment fier ! » Mais c’est surtout le travail effectué sur le plan du développement durable dont il est le plus satisfait. « Dès la fin 1998, nous avons commencé à nous poser des questions sur nos pratiques à l’égard du développement durable, surtout la gestion des matières résiduelles. Nous avons établi une politique environnementale dès 2000. Nous avons été le premier centre de congrès à faire la collecte des matières compostables », se souvient-il. Consommation d’eau, matériaux de 10
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construction, produits d’entretien, consommation d’énergie, tout a été amélioré au fil du temps, jusqu’à l’obtention de récompenses sous la forme de certifications : BOMA BEST niveau 3 en 2010 et 2013, LEED-EB Argent en 2011 et LEED-CI niveau Or en 2014. Très fier de ces réalisations, M. Poirier rappelle pourtant que « c’est la pérennité de ces gestes qui compte. Donner de bonnes habitudes à des gens qui restent trois jours, ce n’est pas évident. Mais nous sommes à environ 85 % de recyclage ». UN ÉDIFICE ET DES HOMMES À s’entretenir avec Marc Poirier, on comprend qu’il occupe visiblement le poste idéal pour lui, puisqu’il lui permet de faire ce qui l’allume : faire se rencontrer son bâtiment et les gens. Car voilà bien une des finalités de son travail et ce à quoi il consacre, en partie, ses journées. « Tout doit être en harmonie. En décembre dernier, nous avons reçu 16 000 personnes pour les partys de Noël. C’est toute une organisation, mais vous savez, c’est beau à voir tous ces gens ici dans le Centre », conclut-il, une petite flamme dans l’œil.