Rétrospectives 2018

Page 1

RÉTROSPECTIVE 2018

TROIS GRANDS ACTEURS DU SECTEUR IMMOBILIER FONT LEUR BILAN 2018 PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

Les dossiers chauds n’ont pas manqué en 2018 dans le secteur immobilier. Trois acteurs importants du domaine dressent le bilan de leurs activités marquantes au cours de l’année qui vient de s’écouler.

INSTITUT DE DÉVELOPPEMENT URBAIN DU QUÉBEC En 2018, l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) a été particulièrement actif dans deux importants dossiers : la fiscalité municipale et l’habitation. « L’arrivée de l’administration Plante-Dorais à la Ville de Montréal a soulevé beaucoup d’interrogations au sein de l’industrie, et leur premier budget, celui de 2018, a suscité de vives déceptions », souligne André Boisclair, président-directeur général de l’IDU. « Cependant, nous constatons avec satisfaction qu’après les représentations de l’IDU, entre autres, un important coup de barre a été donné cette année, et ce, tant à Montréal qu’à Québec », se réjouit-il. Ainsi, l’administration municipale montréalaise s’est engagée à réduire le déséquilibre entre les secteurs résidentiel et non résidentiel. À Québec, les augmentations de taxes se limiteront à l’inflation. « Un enjeu fondamental demeure : le fardeau fiscal dans le grand centre-ville de la métropole est rendu presque abusif, les commerçants n’en peuvent plus, d’autres gestes seront requis, et c’est ce que proposera l’IDU à la Ville en 2019 », ajoute M. Boisclair. En ce qui a trait au dossier de l’habitation, le PDG de l’IDU souligne que les projets de la Ville, notamment le règlement imposant des quotas de logements sociaux et abordables, créent énormément d’incertitudes chez les promoteurs. « Dans un contexte où l’industrie fait déjà face à une augmen­ tation spectaculaire des coûts de construction et du prix des terrains, au centre-ville en particulier, et que les coûts réglementaires augmentent, la Ville risque d’ajouter une pression importante à la hausse sur les prix des unités neuves. L’industrie se porte bien aujourd’hui, mais à ce rythme, que sera-t-elle dans trois ans ? », s’interroge André Boisclair, qui souligne que l’IDU demeurera très présent pour défendre une vision inspirante de l’essor de la ville, en faisant place au concept d’intensification urbaine. 64

IMMOBILIER COMMERCIAL : : FÉVRIER – MARS 2019

ANDRÉ BOISCLAIR Président-directeur général Institut de développement urbain du Québec

Plusieurs autres dossiers ont retenu l’attention de l’Institut en 2018 et seront encore d’actualité cette année, notamment celui de la mise en œuvre de la redevance de transport du Réseau express métropolitain, ainsi que l’accès au marché de nouveaux investisseurs étrangers. Le développement de l’est de Montréal, les enjeux liés à la mobilité, le redéveloppement de l’ancien hôpital Royal Victoria sont également sur le radar de l’IDU pour 2019. Enfin, l’Institut est très fier d’avoir lancé son Réseau des jeunes ambassadeurs, qui aidera à mieux faire connaître l’industrie immobilière aux jeunes et à la relève.


CHAIRE IVANHOÉ CAMBRIDGE D’IMMOBILIER DE L’ÉCOLE DES SCIENCES DE LA GESTION DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL (ESG UQAM) La Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier de l’ESG UQAM a été très active en 2018, ainsi que sa titulaire, Andrée De Serres. Plusieurs projets ont été menés à bien durant les derniers mois. Ainsi, la Chaire a publié en mai 2018, en collaboration avec Transition énergétique Québec, un guide intitulé Comment implanter la gestion de l’énergie dans les immeubles. « Ce guide fournit des conseils pratiques pour aider les propriétaires et les gestionnaires immobiliers à répondre aux enjeux d’efficacité écoénergétique. On y trouve les exemples de cinq bâtiments précis. Une émission réunissant des experts en gestion de l’énergie a également été produite, et environ une dizaine de conférences ont aussi été livrées sur ce thème », explique Mme De Serres.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

ANDRÉE DE SERRES Titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d'immobilier ESG UQAM

Dans le cadre du Sommet mondial de la mobilité durable Movin’On qui s’est tenu à Montréal le 30 mai et le 1er juin dernier, la Chaire a également eu l’occasion d’orga­ niser et de diriger une session de travail colla­b orative et créative avec différents acteurs sur le thème suivant : Comment conjuguer l’immobilier et la mobilité durable ?

« L’immobilier est lui-même un générateur de déplacements. Nous avons réfléchi à la façon dont la nouvelle mobilité influence et parfois remet en question la conception et l’usage des immeubles existants », précise Andrée De Serres. Autre projet phare de la Chaire : la création du nouvel Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier, l’ImmoLab 4.0, dont Andrée De Serres est aussi la directrice. « Le but est de réunir des partenaires du monde universitaire, du secteur privé et du secteur public

Espaces de bureaux disponibles

1er écoquartier au Québec CERTIFIÉ LEED-ND V4 PLATINE

514 600-6089 IMMOBILIER COMMERCIAL : : FÉVRIER – MARS 2019

65


RÉTROSPECTIVE 2018

afin de développer un centre de métadonnées en immobilier, ainsi qu’un lieu d’expérimentation pour faciliter la transformation des innovations technologiques et numériques en innovations managériales, organisationnelles et financières », explique Mme De Serres. Cette dernière a aussi été invitée à siéger à deux comités consultatifs de la Ville de Montréal, l’un sur le développement économique du territoire et l’autre sur le Plan commerce. Elle a aussi assuré le rôle de coéditrice d’une édition spéciale du Journal of General Management à propos de l’impact de la numérisation sur les différentes facettes de l’immobilier. BOMA QUÉBEC Linda Carbone, directrice générale de BOMA Québec, estime que l’année 2018 aura été extrê­me­ment productive pour cette organisation. « Après trois ans de plani­fication, nous avons lancé en mai dernier le Défi énergie en immobilier, en collaboration avec Hydro-Québec, Énergir, Ressources naturelles Canada et Transition éner­gé­t ique Québec. Cette compétition convi­viale, qui se déroule sur quatre ans, vise la réduction de la consommation d’énergie et des émissions des bâtiments commerciaux, institu­ tion­n els et multirésidentiels du Québec », explique Mme Carbone. La compétition repose sur la collaboration, l’éducation, l’innovation et le partage des connais­sances, et elle s’adresse aussi bien aux propriétaires et gestionnaires d’immeubles qu’aux locataires désireux d’adopter les meilleures pratiques de gestion pour améliorer leur perfor­ mance énergétique. Le Défi s’inspire d’autres initiatives du même type, mais tient compte du contexte québécois et des objectifs de la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec ainsi que du plan de développement durable 2016-2020 de la Ville de Montréal. Sur le terrain, la réponse a été extrêmement positive, et, au moment de l’entrevue en décembre 2018, plus de 50 % des objectifs de participation fixés pour la première année avaient déjà été atteints.

66

IMMOBILIER COMMERCIAL : : FÉVRIER – MARS 2019

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

LINDA CARBONE Directrice générale BOMA Québec

Mme Carbone se réjouit aussi du succès du programme de certification environnementale pour les immeubles commerciaux BOMA BEST®. « L’industrie s’est montrée très enthousiaste, et nous avons émis une centaine de certifications cette année, pour un total de quelque 400 immeubles », précise la directrice générale. Elle souligne également le partenariat de BOMA Québec avec la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immo­ bilier de l’ESG UQAM dans la mise en œuvre du nouvel Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier, ImmoLab 4.0. « Nous sommes fiers de nous être impliqués dans ce projet qui nous permettra de réunir des statistiques et des données cruciales afin de mieux planifier l’avenir dans ce domaine », mentionne Mme Carbone.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.