Actuel de l'Estampe 4

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Actuel

n°4

de l’Estampe.

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(4) Christine Gendre-Bergère (10) Antonin Malchiodi (14) Tomáš Žemla

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(18) Les estampes mobiles (26) Anthony Peralta (28) Blandine Galtier (32) Sebastien Esteban Desplas (36) Anna B.

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(40) Erolf Totort, le journal d’Ava (44) Le salon des Multiples (45) Graver maintenant (46) Christiane Baumgartner


Actuel

n°4

de l’Estampe. 4

En couverture

Tomáš Žemla : De sève et d’encre

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Le geste est vif. Le trait est dense. on entendrait presque la pointe sèche creuser la plaque de cuivre. Tomáš Žemla séduit par ce qui pourrait passer pour un paradoxe : un sens du détail qui tend souvent vers l’abstraction. Des points et des traits qui grouillent de vie. une composition qui frise la nostalgie.

ACTuEL, unE éMAnATion DE LA PAGE FACEBook ‘PArLonS GrAvurE’. Comité de sélection : Jean-Michel uyttersprot Catho Hensmans Sophie Domont Sophie Courtant Loli Pougibet

Dans le sillage d’Albin Brunovsky, Žemla puise son inspiration dans les bocages de Slovaquie. Mais c’est son paysage intérieur qu’il nous révèle. vibrant et éminemment suggestif. un monde en miniature qui invite à la méditation.

Comité de rédaction : Jean-Michel uyttersprot

L’arbre comme symbole du caractère cyclique de la vie. Comme vecteur entre la terre et le ciel. Pilier d’une cathédrale invisible.

Tomáš Žemla.

Pascale De nève La gravure en 1ère de couverture est de Titre : Groves Technique : Eau forte et aquatinte, rehaussée

Si la nature est la plus grande des artistes, elle a trouvé en Tomáš Žemla un magnifique interprète. Humble et honnête. Ludique et graphique.

La gravure en 4ème de couverture est de Tomáš Žemla Titre : Groves2. Technique : Eau forte et aquatinte.

un artiste rare. une œuvre précieuse. Pascale De nève Janvier 2015

Pour toutes informations: magazine.actuel@gmail.com http://magazineactuel.weebly.com. éditeur responsable : k1l a.s.b.l imprimé par: Hengen Print & More G.D.L Prix de vente: 20 € n°issn : 0774-6008

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C’est par

le trait noir

de l’encre de Chine que je suis venue à la gravure Le trait noir. C’est par le trait noir de l‘encre de Chine que je suis venue à la gravure. Quelques traces de crayon de couleur ou d’aquarelle éveillaient parfois mes dessins, mais j’avais besoin de relater des histoires en noir et blanc, une manière de m’approcher de la bande dessinée. Des amis impliqués dans l’édition m’ont alors incitée à découvrir le monde de l’estampe. il s’agissait alors d’explorer le dessin au travers d’une technique où le trait, les contrastes et les modulations gagnent en intensité. Comme pour le dessin, j’ai décidé de faire des tentatives de ma propre initiative, en autodidacte. J’ai donc acheté une plaque de cuivre et une pointe sèche et vite une très petite presse Charbonnel. Je n’avais pas choisi la technique la plus facile, mais celle qui nécessitait peu de matériel. Dans cette phase d’apprentissage, le résultat final comptait moins que l’expérience de la technique elle-même et notamment le contact avec la plaque de cuivre. Et, petit à petit, la découverte et l’appropriation des contraintes techniques me font prendre conscience de l’enjeu créatif des gestes. Ce trait noir, le fil d’Ariane de ma recherche, s’est soudain trouvé démultiplié tant il existe de déclinaisons d’épaisseurs et de valeurs. L’éventail des lignes passe du ruban épais et dense des tailles profondes aux brindilles légères des incisions superficielles. Si l’estampe en noir et blanc me fascine par l’éventail des valeurs extrêmes et la force d’expression qu’elle génère, j’accorde depuis plusieurs années une place à la couleur. L’introduction de la couleur dans mon travail est venue de la superposition dans la série

‘Pluies noires’. La vue du dôme d’Hiroshima fait surgir des scènes de films, d’où l’idée de l’imprimer en superposition. Afin de distinguer les deux niveaux, j’ai eu recours à la couleur, restée dans des tonalités de gris colorés et sépias. Puis, j’ai utilisé des couleurs très vives dans la série ‘ Double Je’,’ hommage à rembrandt. L’usage délibéré de la couleur participe du travail de distanciation à l’égard de l’œuvre originale. Au fil des années, la taille-douce est devenue mon activité principale. J’aime l’odeur de l’encre, le toucher du papier, le bruit de l’outil sur la plaque, la sensibilité du cuivre, la morsure de l’acide et surtout l’ampleur du processus, du croquis préparatoire à la numérotation de l’estampe imprimée. Mes sources d’inspiration essentielles sont le cinéma, la littérature et l’air du temps. Si, comme le dit Giorgio Agamben «le contemporain est celui qui perçoit l’obscurité de son temps comme une affaire qui le regarde », alors je suis un « graveur contemportain ». Christine Gendre-Bergère

Christine GendreBergère 35 rue du repos 75020 PAriS 06 08 88 34 90 christinegendre@or-

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Christine GendreBergère

Les graveures Dans leurs ateliers, elles portent tabliers, blouses, masques, baskets, tongs, gants, chiffons, salopettes ou jeans, manipulent pointes sèches, burins, roulettes, brunissoirs, acides, mitaines, résines, gouges, berceaux, carborundum, rouleaux, encres, pinces, spatules, mordants, cuivre, acier, zinc, bois, pierres, vernis, tarlatanes ; elles gravent et elles impriment. Leurs estampes sont uniques et multiples ; elles sont douze graveures, plurielles et tellement singulières. une série de 12 gravures 2014 Format : 54 cm x 93 cm Eau-forte Tirage : 9 exemplaires dont 3 HC

Pages 4, 6, 7 et 8 : Gravures à l’eau-forte

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urbanités 2 des 13 eaux fortes, japon appliqué et texte gravé de Christine GendreBergère, imprimées dans son atelier Sous reliure toile, réalisée par Marie-Christine kréziak

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Tirage sur papier Magnani Acquaforte : . 20 exemplaires, numérotés de 1 à 20 . 4 exemplaires EA, réservés aux collaborateurs


Christine Gendre-Bergère :

Traces, matières, temps Proche à sa manière de l’Arte Povera, mais aussi de Supports Surfaces, Christine Gendre-Bergère se situe plus légitimement vers les peintres du dépouillement, de l’ellipse et de la simplicité. Son oeuvre s’inscrit totalement dans les problématiques de l’art contemporain, mais elle n’en épouse pas pour autant les modes. La fascination de l’œuvre ne tient pas tant à la pétrification qu’au cheminement d’une ténuité blanche. Surgit un présent sans présent puisqu’il est préservé du ‘pourrissement’. Tout reste dans le suspens. Celui des matières, comme celui des couleurs ou du temps. Celui de la ville aussi. ne restent que des empreintes, des vestiges. Dans son propre atelier, l’artiste crée et tire ses ossatures, ses ligaments, ses calligraphies aussi communes qu’insolites, imprégnées de tout un art de l’extrême-orient. L’artiste a appris de cette culture foraine à faire de chaque gravure une ‘pierre d’attente’. Le plus commun de l’urbain (mais pas seulement) prend valeur de recueillement. L’artiste sait que derrière (ou avant) la forme, il y a la matière. À partir de ce constat, tout change. Ses empreintes et vestiges épars prennent soudain une étrange beauté mature. Des restes urbains en agonie, Christine Gendre-Bergère tire donc bien plus qu’un chant du cygne. Quoique refusant un simple embaumement ou une momification, elle offre de l’éternité à l’éphémère le plus ténu. D’où la sophistication de l’art là où on l’attendait le moins. L’objectif est capital. Les célébrations ‘texturologiques’ permettent d’élever l’urbain du rang de l’anecdote à celui d’universel. Soumis au pouvoir déréalisant de la monochromie, l’objet devient acteur de sa transmutation et de sa présence renouvelée. L’éphémère n’en finit pas de rejoindre une forme de transcendance au sein des éléments basiques. L’artiste continue ainsi un relevé sismographique. Son travail graphique revient à colmater la brèche entre le monde réel et celui de sa face cachée. Jean-Paul Gavard-Perret

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AnTonin MALCHioDi Ma production plastique s’articule autour du dessin, de la gravure et de la sérigraphie. Mon travail questionne l’Homme et la société contemporaine de manière métaphorique. L’univers graphique résultant de ces interrogations s’apparente à celui d’un conte pour adulte, dans lequel on se perd et se questionne, à travers un voyage poétique où l’humain est l’axe d’investigation. Je souhaite que le spectateur soit libre de manipuler les clefs visuelles que je lui propose. Ces questionnements m’ont amené vers un travail d’auto-édition où j’écris, illustre et imprime des livres en sérigraphie dans mon atelier. Mutilé par le premier sabrage du soleil, l’oeil encore embourbé dans des chips de nuit et les joues crevassées par les draps bon marché, certains matins hissent le pavillon noir. À peine prêts à entamer en fanfare la mécanique journalière, rapidement les premiers soupirs sont criblés de grandes rafales médiatiques, pétaradant du radio-réveil , tombant sur le coin de la tronche tel un obus de 40 ou une facture à payer. Ces aurores-là font regretter de n’avoir pu être un simple piaf, à cent lieues de l’inconscience humaine, de ces vocations volatiles. Pour ainsi dire, s’attrister de ne s’être niché quelque part, dans le creux des fougères d’une forêt canadienne ou d’un talus de la D87, avec pour seule appétence la chasse aux asticots ; malheureusement rejoindre la race des volants consiste à serrer la paluche aux anges dans un seul grand saut dont ces matins de drapeau noir vous en écartent même le plus aguerri. - ‘Extrait d’un livre en cours’ - Linogravure et sérigraphie

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AnTonin MALCHioDi 13, rue Henner 54000 nAnCY www.antoninmalchiodi.fr http://antoninmalchiodi.blogspot.com 06.88.35.17.54 nĂŠ le 21/02/1984

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Pages 11, 12 et 13: Linogravures

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Tomáš ŽemLA

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« Tomáš pourrait être un exemple atypique de jeune artiste slovaque, parce que ses thèmes sont très distinctifs. ils sont présents tout au long de l’histoire de l’art. C’est un pays qui est très sensiblement décrit dans ses gravures, à savoir un pays de traditions. »

« La représentation de la réalité n’est pas un aboutissement à mes yeux ; mais plutôt une pensée de détails subtilement clarifiés et transformés en douceur en une forme pure utilisant des moyens minimalistes. Les bocages sont mon témoignage personnel de ce qu’est ma terre natale. »

karol Felix

Tomáš Žemla

Tomáš Žemla tomas.zemla@gmail. com www.tomaszemla.

Pages 14, 15, 16 et 17: Gravures à l’eau forte et à l’aquatinte

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LES ESTAMPES MoBiLES Contacts: Jana à Bayonne : mail@janalottenburger.de Estelle à Montpellier : estelle.lacombe@gmail.com Mélissa à Carla-Bayle : tressemeliss@gmail.com nathalie à Toulouse : nathalie@lesestampesmobiles.com

L’éQuiPE D’ESTAMPES MoBiLES EST CoMPoSéE DE 8 GrAvEurS

L

e projet ‘Les Estampes Mobiles’ est né dans un atelier collectif de gravure à Toulouse : l’Atelier de la Main Gauche. Depuis deux ans, nous avions initié de nombreuses rencontres avec d’autres graveurs dans la région, mais aussi à Paris et en Belgique. Ces rencontres, qui furent au départ virtuelles pour certaines, puis réelles, nous remplissaient d’énergie et d’idées créatives. Au fil des mois et de nos affinités, un groupe s’est formé, animé de la même

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dynamique, et l’envie de monter un projet collectif est née. Le concept ‘Les Estampes Mobiles’ est le suivant : utiliser nos ateliers et tous les lieux qui voudront nous accueillir pour faire voyager, au long de l’année, une exposition de nos gravures. nous aimerions en faire un événement récurrent, avec une exposition différente chaque année. La gravure est souvent mal connue du grand public, qui confond allègrement gravure, sérigraphie, reproduction,

etc. Mais l’engouement qu’elle suscite est réel depuis quelques années, et nous voulons participer à sa re-découverte, en montrant combien elle peut être créative, variée, vivante. Montrer notre exposition dans nos ateliers permet de montrer la ‘fabrication’, tout le processus technique dont même notre public habituel a parfois une idée très vague. Mais exposer dans d’autres lieux tels que des galeries, des librairies ou des salles municipales permet de toucher un nouveau public, qui est toujours réceptif.

Page 19 © Mélissa Tresse


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© Ekin kirimkan

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© Estelle Lacombe


© nathalie Tousnakhoff

L’équipe des Estampes Mobiles est composée de 8 graveurs, venant d’horizons variés, ce qui explique sans doute la diversité de nos créations.

- Jana Lottenburger travaille à Bayonne. - Estelle Lacombe et vincent Dezeuze sont à Montpellier à la Maison de la Gravure Méditerranée. -Mélissa Tresse travaille à Lanoux, en Ariège, et fait partie de l’association ‘rue des Arts’ avec sa galerie ‘Le Philosophe’ à Carla-Bayle.

- iris Miranda travaille à Port-Sainte-Marie, dans le Lot. - Bilitis Farreny, Ekin kirimkan et nathalie Tousnakhoff travaillent au sein du Collectif de La Main Gauche à Toulouse.

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Š iris Miranda


23 Š Jana Lottenburger


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Š vincent Dezeuze


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Š Bilitis Farreny


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AnTHonY PErALTA Diplômé de l'école Supérieure des Arts Saint-Luc, à Bruxelles, mon cursus s'est focalisé sur le duo bande-dessinée et gravure, mettant la recherche narrative du cadrage et de l'histoire de l'un au service de l'autre, et dans l'autre sens, la recherche esthétique et du sens donné. Par l'expérimentation, en passant par diverses techniques et méthodes d'encrage, j'ai vu au travers de la gravure un moyen plus emblématique que les autres pour la communication picturale : une atmosphère, une poésie, une situation spécifique... C'est au travers de la linogravure et de la lithographie que s'est déployé le désir de m'intéresser à l'allégorie figurative ; la transparence et l'opacité de l'un, avec son trait raide permettait au second d'y trouver un équilibre. Puis la gravure sur plexi s'est imposée sur le tard. Chaque gravure s'accompagne d'un texte et le tout résulte d'une histoire, ou alors chacune d'entre-elles parlent d'ellesmême, muettes. L' un de mes premiers travaux, ‘la justice’, projet mêlant gravure au trait sur plastique, couleur digitale et acrylique,

tente d'y décrire le sentiment de la nature torturée et ma propre recherche existentielle. C'est la base d'un cadavre exquis, d'impressions inachevées de fonds de paysages et

pour le côté traditionnel de l'histoire en bande-dessinée. Je tente d'y soumettre un cetain mystère, une face cachée, le trouble.

de personnages. Les gravures sont petites, souvent très détaillées, pour y puiser une lecture à mon sens plus complexe. Elles sont très sombres ou à l'opposé, très aérées, portées sur le blanc, sur le vide. D'un cadrage strict mais à la recherche narrative,

Anthony Peralta Bruxelles, Belgique a-p-a@hotmail.fr Page 26: gravure sur plexi, technique mixte Page 27; gravure au vernis mou

né le 13/06/1990”

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Blandine Galtier

vit et travaille à Bordeaux blandine@blandine-galtier.net www.blandine-galtier.net 06 14 63 74 18

ma rencontre avec la gravure se fit par un heureux hasard en 2006 à Paris. Ce fut alors une évidence. L’ampleur du processus, le contact avec le matériau, la douceur du papier : la technique de gravure s’est imposée. Elle me permet d’explorer entre autre, un sujet de prédilection : l’architecture et son écriture graphique. C’est à travers un regard contemplatif sur ces lignes volontaires confrontées à la topographie, que

paysages urbains, natures mortes

-

Pages 28, 30 et 31: gravures à l’aquatinte et gaufrages

je tente de saisir une infime partie de l’identité de ces paysages urbains, comme celle d’un être. La gravure et ses infinies possibilités accompagnent cette quête, donnent un sens à mes gestes. Je creuse, gratte ; la plaque est mordue profondément pour que le papier se gaufre. Elle laisse des traces, des sillons, j’encre enfin pour que soit révélée l’empreinte.

Le travail de cette série prend ses racines dans le texte d’émile verhaeren ‘La ville’, tiré du recueil ‘Les campagnes hallucinées’ (1893). Constat au tout début du xxème siecle d’une industrialisation naissante et dévorante. Au-delà du constat de cette anthropisation, de la naissance de ces nouveaux paysages urbains, il y a une fascination de la poésie que dégagent ces lignes graphiques et enchevêtrements de réseaux. C’est en témoin que mon oeil se pose sur ces paysages, comme un archéologue mettant à nu des vestiges, découvrant les restes tangibles et invisibles d’une civilisation.

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SéBASTiEn ESTEBAn DESPLAT

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“J’aime repenser les moyens techniques connus, les associer, passer de l’un à l’autre.”


près mes études d’art, j’ai quitté Lille et me suis installé 4 ans en Bourgogne, à la Métairie Bruyère : Centre d’Art Graphique. J’y ai élaboré de nombreux projets d’édition et d’expositions pour la maison d’édition rLD. Dans ce lieu magique, j’ai développé mes connaissances techniques dans l’impression traditionnelle comme la lithographie, la typographie ou la gravure sur cuivre. C’est un centre d’art unique, j’ai croisé le chemin de nombreux artistes et galeries. J’aime les conseiller, les orienter et les accompagner dans leurs projets. Sophie Dutertre, Yaya Herman Dune, Ludovic Debeurme, Hervé Di rosa ou encore Speedy Grafito ont marqué mon parcours et enrichi ma culture graphique. En octobre 2012, j’ai décidé de m’installer à Barcelone et de travailler avec Alain Chardon dans son atelier de lithographie ‘Quadrat 9’. J’ai alors terminé l’écriture des deux premiers volumes de ‘raymunda et la source des chacals’. Après avoir gravé et imprimé tant d’estampes pour mes amis artistes, j’ai retrouvé le plaisir de réaliser mes

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propres dessins et surtout de les imprimer avec le savoirfaire acquis ces dernières années. Je travaille actuellement sur un nouveau projet de livre illustré. un récit initiatique folk s’inspirant de la culture inuit, une écriture à quatre mains avec mon amie Pauline Barbé. Ce sera un livre imprimé en lithographie, accompagné d’un vinyle avec des compositions originale de nacho newman. En attendant de montrer quelques travaux sur ce livre, j’ai réalisé quelques affiches en sérigraphies, imprimées avec mon ami Ar Déco de l’atelier Sabordage à Lille. Pour mes projets personnels, j’aime m’entourer de mes amis. Le travail d’atelier et en équipe est fondamental dans mon processus. La technique, la main. Lorsque je conseille un artiste, nous parlons longuement de sa manière de travailler, dessiner, peindre, des outils qu’il utilise, sa gestuelle. Le but n’est pas de contraindre à une technique ; l’adhésion à la gravure ou la lithographie est une question de sensibilité aux outils, à la pierre, au cuivre, aux magiques transformations du support.

J'ai remarqué que dans certains milieux, la technique a mauvaise réputation. Bien entendu, je ne le vois pas ainsi. La technique est un prolongement de la main, de l'esprit. Les erreurs sont aussi très in-

téressantes, les comprendre, voir ce qui, dans la préparation, n'a pas fonctionné. Alors, il faut s'y attarder et travailler. Pour moi, faire et refaire un mouvement n'est pas ennuyant, car je recherche l'amélioration du geste.

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Depuis tout jeune, j'ai voulu faire de la bande-dessinée. Lorsque j'ai repris le dessin après mes années à La Métairie Bruyère, Centre d'art Graphique, je me suis concentré sur le projet d'écriture de mon roman graphique ‘raymunda et la source des chacals’. il était évident de maîtriser tout le processus : l'écriture, le dessin, l'impression, la conception et la diffusion. J'étais donc à Barcelone, à l'atelier Quadrat 9. La lithographie s'est imposée à moi comme la technique la plus appropriée à

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mon dessin. raymunda et la Source des Chacals mêlant étroitement anecdotes, petites histoires et grande Histoire… la grand-mère d'Esteban, raymunda, raconte sa vie dans l'Algérie des années 30, jusqu'à l'indépendance en 62 et son arrivée en France à roubaix. Les grands-parents de raymunda sont espagnols. Rêvant d'une vie meilleure, ils arrivent en Algérie en 1876. C'est la dé-

sillusion. Bientôt les attentats, les privations, les disparitions de proches, les conflits, les joies et l'exode. Les deux premiers tomes sont sortis des presses en juillet 2013, imprimés en lithographie et reliure en accordéon


Sebastien Esteban Desplat 16 av. pasteur 93000 Montreuil France http://estebandes.tumblr.com/ sebdesplat@gmail.com

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AnnA B.

née en 1965, artiste plasticienne et auteure, diplômée de l'école Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse (DnSEP), Anna B. questionne sans relâche la relation entre l'humain et la manière dont il s'inscrit dans la société et son rapport à autrui, le macrocosme et le microcosme, les liens ténus entre l'Humain et la Terre, leurs contradictoires et tumultueuses liaisons à travers le prisme de différentes problématiques sociétales.

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Sa pratique du Tai Chi Chuan depuis de nombreuses années et son intérêt pour la philosophie orientale rejoignent sa quête du questionnement plastique et sa volonté de donner une matière de réflexion au public au-delà de la visite de l'exposition et du regard porté sur l'oeuvre. « La force de l'oeuvre d’art réside dans le fait qu'elle donne à penser. » Anna B.


Marivaudages Sous Turbulences Le xxème siècle a vu exploser les sociétés occidentales vers une libération tant des esprits que des corps. Ce siècle a très largement contribué à libérer une conscience de soi qui donne une place privilégiée au sexe et au corps. Bien que la période postmo-

derne se traduise par une nouvelle prise en charge des corps à travers le développement des industries du soin (du soi ?) et du sport, notamment par la prise en charge de la sexualité devenue l’objet des débats télévisuels et des nouvelles thérapies pharmaceutiques et sexologiques, parler ouvertement des infections Sexuellement Transmissibles reste un tabou. Le thème de la sexualité en art a perdu de son caractère sacré pour émerger en plein jour de façon tout à fait franche et devenir un thème social. Marivaudages Sous Turbulences, série d’estampes et de vidéos sur les iST, opère en douceur le déplacement des

polarités masculin / féminin classique vers une thématique sociale. Cette série est constituée d’estampes dont les images sont issues de la microbiologie, d’impressions sur objets du quotidien, d’extraits de textes littéraires, et de trois vidéos. Le portfolio gravé Marivaudages Sous Turbulences est construit à partir d’éléments de description des iST issus de manuels de dermatologie destinés aux étudiants en médecine. Marivaudages Sous Turbulences a été élaboré et créé de 2004 à 2014. Anna B

Anna B. Atelier : 21 bis rue Cornet 86000 Poitiers. France visites sur rv. annabartisteauteur@gmail.com http://theartofannab.blogspot.com

pages 36 et 37 : «Parce que le sexe c'est excitant» pointe sèche sur bas féminin, 2008

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- Are you sure these are flowers ? Vernis mou sur Rives, 24 x 25


- Make it safe 2; pointe sèche sur textile, plaque 29 x 25 cm, T-shirt 38,5 x 38 environ, 2005

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Le journal d’Ava Femme de Cro-Magnon, de Erolf Totort, aux éditions Points de Suspension Qui est Erolf Totort? «erolf Totort, Iconograffite, cherche le sens de la vie au fond des grottes, nous invite dans sa Grotte nomade pour jouer avec le noir. Si elle avait été archéologue (l’un de ses rêves les plus secrets), Erolf Totort se serait sûrement consacrée à une période spéciale et trouble de l’évolution humaine qui aurait fait pâlir Darwin de ne pas y avoir pensé plus tôt. En tout

cas, ce n’est ni sur la période carbonifère (trop de fougères pour elle) ni sur celle du néolithique (trop sédentaire à son goût) qu’elle aurait porté son intérêt. Pour ce qui est des grandes glaciations et des dinosaures du paléolithique, elle n’y aurait trouvé qu’os et minéraux juste bons à fondre dans un verre d’anisette à siroter à l’ombre d’un peuplier, au fond d’un jardin.» Page 40 ‘Ava Danse’ couverture du journal d'Ava, peinture acrylique sur BFk rive.

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Page 41 ‘Danse de la lune’ ,gravure sur bois, imprimée sur papier maison. ‘Têtes de mort qui roulent’, répéti-


«non, ce qu’aurait voulu étudier Erolf Totort si elle avait été archéologue et chercheuse de la nuit des temps, c’est cette période étrange et presque taboue de l’histoire de l’évolution où l’homme s’est brusquement rendu compte qu’il y fût pour quelque chose dans la création des enfants. Plus précisément cet âge où les femmes réalisèrent que leur corps ne se modelait pas en suivant les caprices de la création, mais qu’elles devenaient enceintes non pas de la terre et de l'eau, mais des hommes. Peut-être que cette obsession pour une époque charnière de l’histoire date du jour où Erolf Totort est devenue mère elle-même ou peut être de ce jour lointain ou sa mère est morte. Allez savoir. Toujours est-il que cette jeune parisienne n’est pas devenue archéologue, même si elle reste attachée à cet incroyable pouvoir de donner vie, de porter une existence prête à éclore dans ce que MerleauPonty appelait ‘la chair du

monde’. non, Erolf Totort est devenue artiste peintre et graveure avec quelques envolées vers la sculpture quand le cœur lui en dit. « Pas besoin de s’y connaître pour être sensible et s’émouvoir pour une image » dit-elle en retraçant son parcours dans son petit appartement de St-Mandé, près de Paris. Lycée Montaigne, rive gauche. Lycée Sophie-Germain, rive droite. La fac, St-Denis, arts plastiques puis Arts Déco, qu’elle quitte en 96 avec une variation toute féminine sur le thème de St-Georges et le Dragon. Quelques touches de peinture plus tard, c’est l’Afrique, le Burkina Faso pendant trois mois. « voyager est pour moi un vrai travail » confie-t-elle et de rajouter en souriant « j’adore le train parce que je déteste la vitesse ». elle expose beaucoup. Des portraits, des gravures rupestres avec de drôle de bonnes femmes épanouies dans leur nudité, acrylique, papier maison, technique mixte, collages, parce que pour elle « la

« il y a ce qu’on aime et ce qu’on fait, précise-t-elle. Avec les livres pour enfant, j’ai découvert la possibilité d’harmoniser les deux ». elle se lève, nous montre les dessins de sa prochaine exposition, une installation nomade où il sera question d'une nuit devenue jour par l'entremise d'une grotte itinérante, histoire de titiller encore un peu nos angoisses et nos préjugés. Dehors, il s’est mis à pleuvoir et le capharnaüm

couleur est une évidence ». À chaque expo c’est l’histoire de l’art et des artistes qui surnagent comme autant d’idées, de lignes de fuite vers un horizon joyeux et décomplexé. Cranach. ingres. Botticelli. Louise Bourgeois dont elle admire la liberté qui tranche dans le lard de l’orthodoxie féministe. Cocteau encore et ses dessins titillant l’invisible. L’important étant, comme elle le dit elle-même, de « montrer des images qu’on ne voit pas à la télé. » mais il y aussi les livres qu’elle lit et les livres qu’elle fait. Freud, Cendrars, Haruki Murakami, voltaire (qui la fait s’écrier « quel bonhomme ! »), Dostoïevski, Kundera, nancy Huston et toutes les histoires de préhistoire qu'elle peut dénicher, elle les a lus et relus entre deux aplats de rouge et de bleu. ‘Ma Mère’ qu’elle a réalisé pour les Editions Talents Hauts. ‘Petit Crabe et Méchant’ et ‘Petit kangourou’ aux éditions Points de Suspension. »

de son salon se fait chaleureux, un peu comme une cabane perdue dans les montagnes, sous le gris de l’orage. L’esprit s’évade. Et si les grottes de Lascaux avaient été peintes par des femmes enceintes en pleine extase créatrice ? ne serait-ce pas Eve qui serait venue avant Adam ? La révolution darwinienne a décidément besoin d’être dépoussiérée…» ED

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Le journal d’Ava Femme de Cro-Magnon L’auteure, Diplômée de l’école nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Erolf Totort est graveure, illustratrice, artiste à temps plein. Elle a exposé à de nombreuses reprises ses gravures, eaux-fortes et travaux d’illustration. Le journal intime d’Ava, femme de Cro-Magnon débute par son diplôme de fin d’études en 1995. Sujet de ce mémoire : Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique étaient plus heureux que nous. « Ces hommes, encore libres des contraintes de production, nous ont laissé des traces de leur vie. nous avons retrouvé des pierres taillées, des outils, des armes de chasse, des traces de feu, des camps et le plus intrigant, des traces d’Art, des signes, des gravures, des sculptures, des peintures. Ce monde primitif est entré

dans ma vie grâce aux petites statuettes féminines. Ces femmes qui m’ont renvoyée à ma féminité, étaientelles différentes de nous ? C’est à partir de ces petites Vénus qui ne peuvent être des objets utilitaires, que j’ai commencé à imaginer qui pouvaient être ces hommes, ce qu’ils pouvaient faire quand il n’y avait encore rien ou presque : la terre, la lune, la végétation, la naissance, la mort, le cyle… » La création de l’univers d’Ava est le résultat d’un travail de recherche et de création artistique de plus de quinze ans. Dans ce journal intime d’une année de treize lunes, entièrement le fruit de l’imagination de l’auteure, tout a été cependant confronté à des ouvrage des spécialistes de la Préhistoire.

L’histoire : il y a 22 000 ans, Ava vit avec son clan de chasseurs-cueilleurs entre la Loire et les Pyrénées. ils suivent les saisons et les animaux, croient en La Grande-Mère, déesse omnipotente. ils ne savent pas comment on fait les enfants, font l’amour pour le plaisir, comme ils mangent ou dorment. ils ont une vie rythmée et paisible depuis longtemps. Ava se pose les premières questions, tente un calendrier pour marquer le temps, elle trace, marque, dessine, sculpte. Dans le clan d’Ava, ce sont les femmes qui gèrent les mystères. Les humains marquent leurs corps pour sortir de l’animalité, la culture commence par là. La civilisation naît de signes donnés. Ava ne fait que suivre ce qui de toute façon est déjà en marche, elle est juste un peu plus curieuse et innovante. un texte sous forme de journal intime accompagné de plus de 300 reproductions en noir ou couleur, de gravures, eaux-fortes, dessins. À la fin de chaque volume, un index précise pour chaque image la technique employée ainsi qu’un commentaire personnel de l’image, ou en rapport avec des écrits sur la préhistoire.

Editions points de suspension, 40, rue Damrémont, 75018 Paris +33 01 39 78 49 10 editionspointsdesuspension@orange.fr www.pointsdesuspension.com

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Le journal d’Ava est composé de deux coffrets glissés dans un emboîtement et est vendu au prix de 70 €.

Erolf Totort Atelier Iconograffite 16 rue Plisson à Saint Mandé 94160 Paris erolf.totort@free.fr

Page 42 ‘narcisse, c'est ça l'amour"’ eaux-fortes sur zinc Page 43 Titre: les signes d'Ava, 12 carrés de 20x20cm chacun, eaux-fortes sur acier.

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Deux articles de ximena de Leon Luccero

LE SALon DES MuLTiPLES #9-2015 MorLAix (Finistère, Bretagne) France. Comme chaque année depuis 2002, l’association ‘Les moyens du Bord’ organise un rendez-vous autour de la petite édition d’artiste. issu d’une volonté de promouvoir des oeuvres originales davantage accessibles que des pièces uniques, cet événement offre une occasion de découvrir le multiple d’artiste sous toutes ses formes (livres d’artistes, gravures, sérigraphies, vidéos, objets,...) à travers un salon, mais également une programmation d’expositions, de rencontres avec des artistes et auteurs, d’ateliers, de performances et projections...

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La neuvième édition du salon des Multiples s’est déroulée les 8 et 9 novembre à Morlaix (France, Bretagne). une soixantaine d’exposants (artistes et petits éditeurs) venus de France et de Belgique, réunis pour faire découvrir des oeuvres produites en éditions limitées. De l’hôtel de ville à l’hôtel de l’Europe en passant par la Médiathèque, collectionneurs, artistes professionnels, passionnés et curieux, se sont retrouvés explorant les différentes formes du multiple d’artiste. une week-end de découverte autour de l’estampe et de la petite édition. ximena de Leon Luccero


Graver Maintenant est une association française d’artistes graveurs et d’amateurs d’art qui agit pour promouvoir l’art de l’estampe contemporaine et ceux qui la créent. Avec plus d’une soixantaine d’artistes membres, cette association organise tous les ans plusieurs événements autour de l’estampe (de son rendez-vous annuel tout fraîchement renouvelé - à des expositions à thème, ouvertes à l’international). une association dont le dynamisme ne cesse de croître, grâce à l’engagement de ses membres, toujours plus actifs. Ainsi en 2014, à travers 6 événements, Graver Maintenant a exposé près de 700 estampes appréciées par un très large public.

Parmi les derniers rendez-vous de l’association : ‘Le papier Japon, aspect 2015 – de la tradition au numérique’. Cette exposition organisée par Graver Maintenant et l’Espace Bertin Poirée en partenariat avec les Papiers AWAGAMi, a eu lieu du 20 janvier au 31 janvier 2015 à Paris. Et au printemps 2015 se tiendra le Mois de l’Estampe à rueil-Malmaison. Situé près de Paris, ce nouvel événement vient remplacer le Salon de l’estampe contemporaine qui a eu 30 ans en 2014. Pour cette première édition, les membres de Graver Maintenant et leurs invités exposeront plus de 120 oeuvres récentes. L’exposition se déroulera simultanément à l’Espace renoir et à l’Ermitage. Le Mois de l’Estampe à rueil-Malmaison ouvrira ses portes du 5 mars au 16 avril 2015. ximena de Leon Luccero

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Exposition de Christiane Baumgartner, lauréate du Prix de Gravure Mario Avati - Académie des beaux-arts 2014. Du 11 mars au 12 avril 2015 L’exposition présente à travers une quinzaine d’oeuvres, dont deux très grands formats, ses créations des treize dernières années. reconnue internationalement, Christiane Baumgartner compte parmi les personnalités majeures de la gravure contemporaine. Elle réalise des oeuvres singulières, utilisant des images photographiques ou des vidéos qu’elle agrandit démesurément, provoquant ce trouble du regard que l’on ressent en découvrant des images sur très grand écran.

Elle entreprend ensuite de reproduire sur bois cette image troublée, par une succession de lignes horizontales gravées. Elle se consacre également depuis quelques années à d’autres procédés tels que le dessin et l’aquatinte, la photogravure et la sérigraphie. En associant la vidéo et la photographie à la gravure, Christiane Baumgartner explore ainsi de nombreuses problématiques contemporaines, de la notion de temps et de vitesse aux relations entre matériel et immatériel. Elle saisit en effet les images dans leur mouvement pour mieux les installer dans le hors temps de la création : des avions sur le point de décoller, une forêt à partir d'une

voiture en train de rouler, un voyage à travers une ville la nuit dévoilant des sites industriels ou encore un reflet dans l'eau. Quelques-uns des thèmes clés de l'art allemand se retrouvent dans le travail de Christiane Baumgartner. Ses scènes de forêt, ses fragments de nature, de même que ses autoroutes, évoquent les paysages d’Anselm kiefer ; son utilisation de documents photographiques qui oscille entre figuration et abstraction rappelle, quant à elle, les oeuvres de Gerhard richter. Palais de l’institut de France Salle Comtesse de Caen 27 quai de Conti 75006 Paris

exposition ouverte du mardi au dimanche, de 11h à 18h, entrée libre

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Pages 48 et 49 : Eldridge Street, 2009, gravure sur bois, 58 x 72 cm. Courtesy Christiane Baumgartner and Alan Cristea Gallery, London. Christiane Baumgartner © vG Bild-kunst Bonn e.v. 2015


Brugge i, 2005, diptyque, 180 x 234 cm, n° inv. : FnAC 07-382 (1et2), Centre national des arts plastiques. Courtesy Christiane Baumgartner and Alan Cristea Gallery, London. Christiane Baumgartner © vG Bild-kunst Bonn e.v. 2015

Christiane Baumgartner née en 1967 à Leipzig, Allemagne, Christiane Baumgartner a étudié à la Hochschule fur Grafikund Buchkunst de Leipzig de 1988 à 1994, avant d’intégrer le royal College of Art de Londres en 1999. Son travail retient l’attention du public lors de la biennale EAST international au royaume-uni en 2004, puis un an plus tard grâce à son exposition personnelle à la galerie ikon à Birmingham. Elle a par la suite participé à l’exposition collective ‘Eye on Europe’ au MoMA de new York. Lauréate en 2009 du Prix d’art contemporain Teresa Bulgarini pour ses gravures sur bois intégrant les concepts de vitesse et de mouvement, elle est en 2012 la première bénéficiaire de la résidence de

l’institut Goethe au vietnam, financée par la Fondation de Saxe, qui débouche sur une exposition à Hanoi et sur des ateliers dans les écoles d’art à travers le pays. Les oeuvres de Christiane Baumgartner sont présentes dans de très nombreuses collections, dont celles du musée Albertina à vienne, du musée Städel à Francfort, du British museum et victoria & Albert museum à Londres, de la kadist Art Foundation et de la BnF à Paris, du musée des beaux-arts de la ville de Zurich, du musée des arts visuels de Leipzig, du MoMa de new-York, du LACMA à Los Angeles, du musée d’Art Spendhaus à reutlingen, du Fonds artistique de Dresde, du musée Stedelijk à Amsterdam.

Son oeuvre gravé fait l’objet d’une rétrospective itinérante intitulée ‘White noise’ en 2014 et 2015, fruit d’une collaboration entre le Centre de la Gravure et de l’image imprimée de la Louvière, le Musée kunstpalast de Dusseldorf, et le Musée d’art et d’histoire de Genève.

Site de l’artiste : http://www.christiane-baumgartner.com/.

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