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FLOATING CITY ON TOKYO BAY (1959) LE PREMIER PROJET D’EXTENSION URBAIN FLOTTANT

OCT. 13 JEANNE DUFIEF DSAA DG

Leeuwarden (2008) les Néerlandais inventent le quartier flottant

QUELLE FORME POUR QUELLE UTOPIE? COMPARAISON DE DEUX UTOPIES - Analyse confrontée d’une réalisation contemporaine (de 1990 à nos jours) avec un projet utopique historique (de la renaissance aux années 70).


«Les îles sont le lieu fictif de l’imaginaire» Thomas More, Utopia

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LA VILLE COMME MOTEUR DU CONTEXTE SOCIAL

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e tous temps, les hommes ont rêvé de villes idéales, des Utopia symbolisant par leur situation, leur topologie, leur aménagement, leurs propres aspirations d’une société plus démocratique, plus juste ou plus libre. L’Utopia est parfois la métaphore spatiale de la société idéale, ou bien la forme urbaine et sociale que l’on souhaite révolutionnaire, ou encore une société dont les caractéristiques novatrices du système architectural et social auront une influence sur la société, sur la façon de vivre, de travailler, de s’éduquer, et sur les relations entre les individus qui la constitue. Bien plus qu’une utopie architecturale, la ville idéale est souvent, avant tout, la description mythifiée de l’organisation sociale, politique et économique d’une communauté humaine. Dans une société idéale on parle également de lieu de vie idéal. D’un point de vue architectural, la société s’adapte à cet environnement construit dans lequel elle vit mais le milieu urbain peut être également générateur de l’ordre social. Une cité symbolise, formalise et concrétise le pouvoir de l’homme sur son environnement. L'UTOPIE INSULAIRE, LA FORME IDYLLIQUE

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éjà dans l’oeuvre de Thomas More, le contexte construit est une cité sur une île lointaine. L’île est le lieu d’utopie par excellence, car elle permet de projeter une société indépendante du reste du monde. Son origine étymologique accentue ce constat : le mot provient du latin insula qui partage la même racine que le mot isolé. L’isolement d’un lieu permet de le protéger de la corruption et de la subordination «terrestre» tout en lui donnant un statut de paradis indépendant. On remarquera d’ailleurs un grand nombre de projets utopiques qui s’isolent du monde par le biais de barrières naturelles afin que personnne QUELLE FORME POUR QUELLE UTOPIE? - Comparaisons - 03

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n’en perturbe l’équilibre. L’Eldorado dans Candide de Voltaire est un endroit censé être inaccessible par exemple, les cités radieuses de Le Corbusier sont censées garder les gens à l’intérieur d’un endroit entourés par un jardin qui en constitue la limite extérieure.

Habiter sur l’eau RAPPORT À L'EAU

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otre planète est recouverte de mers et d’océans, ce qui représente 71% de sa surface totale. L’homme a un rapport sensible à l’eau parce que son propre corps en est composé à 70%. Avant sa naissance, il baigne dans un liquide pendant 9 mois, cette eau est indispensable à son activité et à sa survie. Cependant l’homme côtoie un élément qui peut lui est être fatal comme le démontre la grande tragédie du Titanic en 1912, elle possède une capacité destructrice qui se manifeste lors de cataclysmes comme au Sri Lanka en 2005 ou bien même dans l’imaginaire de la civilisation occidentale avec l’Atlantide et orientale avec les vagues d’Hokusai. Elle est un élément qui inspire, certains ont trouvé en elle l’élément le plus proche de l’homme par son comportement parfois chaotique, parfois calme; elle fascine parce qu’elle donne la vie et la reprend.

PRÉOCUPATION DU RETOUR À LA NATURE

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ans un monde où la préoccupation écologique a une importance capitale, l’habitat sur l’eau trouve sa place. C’est à la fois une façon de se ressourcer en renouant avec les éléments naturels et un moyen de trouver des solutions nouvelles moins polluantes et auto suffisantes. Habiter sur l’eau, c’est donc pour certains, un retour à la nature et un rapprochement de ce qui nous est vital pour fuir le monde moderne. Aujourd’hui, la surconsommation étouffe la société et certains éprouvent le besoin de s’isoler afin de retrouver l’essentiel, les vrais valeurs de la vie.

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LES TROIS TYPOLOGIES D’HABITATIONS EN MILIEU AQUATIQUE

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ependant, cette relation particulière que l’eau entretient avec l’homme en fait un lieu de vie idyllique. Sans étonnement, les habitations sur l’eau ont toujours existé, déjà depuis l’âge reculé du néolithique (-9000 ans av. J.-C.). Ces logements ont pris des formes diverses que l’on peut classer en quatres catégories :

Les maisons sur pilotis

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’est l’une des typologies les plus anciennes d’habitat sur l’eau. Une multitude de villages ont existé notamment sur les lacs de l’actuelle Suisse. On retrouve aussi des ouvrages sur pilotis aux Philippines, chez les Bagiaos, mais aussi dans les pays du nord, en Irlande, avec des habitations typiques appellées Crannógs. Ce rêve de vivre sur pilotis évoluera au XIXème siècle pour devenir un lieu de promenade dans les stations balnéaires, ce sera l’essor des «piers» et des «jetées-promenades» comme le West Pier de Brighton (1866)

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Les embarcations habitÉes:

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n les retrouve chez certains peuples nomades comme les «Kabang», peuple Moken en Birmanie ou chez les «Sampaniers» vivant dans des maisons flottantes sur la rivière des Parfums (Huong River) au Vietnam. Plus récemment cette typologie s’est diversifiée et développée, on trouve ainsi des bateaux péniches habités à Paris ou Amsterdam, des paquebots gigantesques de tourisme, des maisons amphibies comme par exemple le village flottant de Sausalito dans la Baie de San Francicso, ou encore les plates formes pétrolières et gazières mobiles en haute mer.

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01 EN HAUT Maison sur pillotis EN BAS Dawson West Pier

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À GAUCHE San FransiscoSausalito

EN BAS illustration Tenochtitlan artiste inconnu ÎLES ARTIFICIELLES

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a troisième typologie d’habitat sur l’eau concerne des ouvrages plus grands : les îles artificielles. Une des plus ancienne île construite par l’homme est l’ancienne capitale de l’empire aztèque, Tenochtitlán sur le lac Texcoco. Elle deviendra par la suite la ville Mexico avec l’arrivée des conquistadors espagnols en 1521.

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Venise est un autre exemple particulier d’une ville qui s’est construite sur l’eau. Les petits îlots de la lagune formée il y a environ 6000 ans ont permis à de petites communautés de pêcheurs de s’y installer, aujourd’hui ils sont de plus en plus artificiels et la population grandit en communautés. Au XVIIème siècle, les japonais construisent l’île artificielle de Dejima dans la baie de Nagasaki. C’est le lieu où les Néerlandais commerçaient avec les Japonais de 1641 à 1853.

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Plus récemment, on peut aussi présenter les îles artificielles de Dubaï et environs : Palm Jumeirah, Palm Jebel Ali, Palm Deira, The World et Dubai Waterfront. Ces îles sont la plus grande extension sur la mer réalisée par l’homme dont nous reparlerons plus tard.

Les habitats sous-marins

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e sont les habitations immergées, sous-marines. Les mystères cachés dans le monde sous-marins ont longtemps suscité l’intérêt et fût le fruit d’une utopie bien connue : l’Atlantide, mythe «fabriqué» par Platon et inspiré de motifs puisés dans la mythologie grecque. Il faudra attendre beaucoup plus tard, plus de 300 ans après l’invention du premier sous-marin, pour que les technologies permettent d’imaginer les premiers dispositifs d’habitations immergées. En 1962, Paul Maymont propose pour Paris un projet d’urbanisation sub-fluvial, prenant place sous la Seine. Une autoroute de 12km qui désengorge la ville sans démolir l’urbain existant.

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L’homme aime vivre près de l’eau

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es motifs sont nombreux qui poussent aujourd’hui l’espèce humaine à envisager un flux migratoire hors des espaces terriens. On observe déjà partout un tropisme de l’homme qui le rapproche de la côte. Aujourd’hui, un tiers de l’humanité vit au bord de l’eau. Et si l’on compte les hommes en partant de la côte jusqu’à 50 km de celle-ci, on observe que la moitié de la population mondiale vit à moins de 50 km des côtes. Ce tropisme a tout lieu de persister et de s’amplifier.

SATURATION DE LA PLANÈTE

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a saturation de la planète qui crée pour tous ses habitants des conditions de vie en dégradation continue. Aujourd’hui l’eau est au centre de l’attention, au niveau de la pollution, de la montée des eaux à cause du réchauffement climatique ou de la diminution des sources d’eau douce.

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Certes la pauvreté, l’inégalité, l’exclusion, sont en passe d’atteindre des niveaux intolérables et inquiétants pour la paix à l’intérieur autant qu’à l’extérieur des nations. Mais la dégradation des conditions de vie et qui accompagne la saturation de la planète, vise tous les habitants, qu’ils soient pauvres ou privilégiés. L’engorgement des villes, les pollutions proliférantes, la désertification envahissante, frapperont tous les hommes. En effet, les hommes sont de plus en plus nombreux et les grandes métropoles construites semblent ne plus contenir l’évolution démographique humaine. On peut citer Tokyo ou encore Sao Paulo, des villes où chaque centimètre carré doit être rentabilisé. Après avoir occupé l’espace au sol, ces villes se sont élevées en utilisant les hauteurs des tours et des building. Une utopie urbaine verticale qui affirme la puissance d’une société qui ne se soucie guère de l’écologie et de l’humain. C’est pourquoi la nouvelle forme d’utopie semble être la construction sur l’eau, certaines métropoles investissent pour s’étendre le long de leurs côtes. C’est ainsi que fleurissent les îles artificielles, les house-boats ou encore les maisons flottantes. Conquête et nécessité, ce sont autant de raisons qui poussent l’homme à s’installer sur l’eau. RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

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ne autre raison qui rendra le tropisme évident vers la mer est constitué par le défi ou peut-être même le danger du réchauffement de la Terre. On craint à juste titre ce phénomène, généré par un effet de serre ou par d’autres causes mal connues. Le réchauffement boulverse tout l’éco-système terrestre, dont la montée du niveau des mers et océans, qui rendra plus difficilement habitables certaines parties terriennes de la planète.

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L’habitat sur l’eau peut donc être une solution pour désengorger les villes mais également pour se protéger de certains risques naturels : les inondations à répétition, les glissements de terrain, le réchauffement climatique. Pour s’adapter à ces conditions naturelles, la ville a relancé les constructions sur pilotis délaissées depuis l’implantation des îles artificielles. Le problème est que la mise en place de ces îles modifient l’écosystème dans lequel elles se trouvent et ont contribué à la fragilisation des côtes. AVANT-GARDE DES ANNÉES 50

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partir des années 50, beaucoup de projets d’utopies architecturales verront le jour. Cette période succédant à la IIème guerre mondiale voit apparaître des architectes d’avant-garde tel que le groupe Archigram, Team X ou encore le mouvement métaboliste japonais. Une génération prétendant revenir aux fondements de l’architecture moderne et voulant remettre la vie au coeur des cités.

TYPOLOGIES

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ous allons ainsi effectuer une comparaison de deux exemples représentatifs de cette architecture insulaire à travers. un projet utopique japonais des années des années 60 et des projets d’habitations flottantes concrétisés aux Pays Bas. En général, ces deux typologies possèdent une particularité propre se rejoignent sur le fait qu’ils veulent répondre aux mêmes questions : les problèmes de densification, d’explosion démographique dans les villes et de flux de mobilité.

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FLOATING CITY ON TOKYO BAY (1959) LE PREMIER PROJET D’EXTENSION URBAIN FLOTTANT

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ntre 1958 et 1959, le projet de Masato Ohtaka est proposé comme une solution au manque de place et à la planification sur l’eau. L’île se comporte comme un écho du rivage de la baie de Tokyo tout en restant indépendante de celui-ci. La croissance du projet fonctionne par couches successives remplissant petit à

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petit la baie et donnant une nouvelle surface pour le développement de la ville. «Floating City» est l’un des premiers projets de ce type proposant une extension sur l’eau et verra apparaître dans les années qui suivent plusieurs autres variantes pour la ville de Tokyo mais aussi pour d’autres lieux. Leeuwarden (2008) les Néerlandais inventent le quartier flottant

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’après les scientifiques, les terres de très basses altitudes pourraient très vite être affectées par la montée des océans. D’ici à quinze ans, le gouvernement néerlandais devrait déclarer 500000 hectares de terres ‘inondables’, donc non constructibles. Forts de ce constat, les Néerlandais sont désormais résolus à anticiper les changements climatiques et à apprendre à apprivoiser cette eau avec laquelle ils entretiennent des liens séculaires. Le tout nouveau quartier aquatique de Zuiderburen, à Leeuwarden, au nord des PaysBas, en est un bel exemple. Créé en 2008, ce quartier est véritablement le résultat de prouesses techniques et la promesse d’un nouveau modèle urbain. Sept villas en enfilade reposent déjà sur l’eau, faites pour résister aux tempêtes. Ces maisons offrent à leurs habitants un cadre de vie en harmonie avec la nature. L’architecte Johan Sijtsma est le créateur de ces sept villas de standing à trois étages. Selon lui, la stabilité sur l’eau d’un bâtiment de trois étages est quasiment parfaite. Le vent peut souffler jusqu’à force 10 sans qu’aucune sensation de mouvement ne soit ressentie sur la maison. Le procédé technique, qui a été mis au point par Ooms, grande entreprise néerlandaise de BTP, est

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01 Maquettes de Floating City Masato Ohtaka - Kenzo Tange JAPON

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Leeuwarden (2008) Quartier aquatique

PAYS BAS

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le suivant: enfoncer à un peu moins d’un mètre sous la surface de l’eau de gros jerricans remplis d’air et sertis d’une coque de béton. Un ponton d’environ 100m2 repose sur ces fondations. Parfaitement équilibré, il permet à l’architectre de laisser libre court à sa créativité sans se soucier des contraintes des structures flottantes courantes. Les propriétaires peuvent meubler leur résidence à leur gré, sans se préoccuper de la répartition des charges. Une charpente de 40 tonnes à vide permet de supporter les déséquilibres. Ainsi, les familles pourront décider d’installer un piano dans un coin du salon sans craindre de faire pencher la maison. Seule restriction: un billard ne trouvera pas sa place dans ce type de demeure, les boules étant sensibles à la moindre inclinaison, même si l’homme ne le perçoit pas. Enfin, la maison n’est pas amarrée à la terre. Elle coulisse le long de pilotis profondément enfoncés dans l’eau. Ainsi, en cas d’inondation, la maison s’élève de plusieurs mètres, sans danger: un bon argument dans un pays ayant connu de violentes inondations.

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RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE

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n autre motif d’évasion vers la mer, puissamment déterminant, est constitué par la révolution technologique que l’on observe dans tous les domaines de l’activité humaine. Les progrès des travaux en mer, favorisés par le développement des techniques pétrolières ont permis la construction d’installations flottantes et d’îles artificielles. Par ailleurs des études signalent la grande révolution que connaissent les matériaux de construction qui permettent d’obtenir des logements marins fixes ou mobiles et transportables, légers, gonflables, robotisés... alors que certaines propriétés physiques ou chimiques de ces matériaux étaient jusqu’à récemment tenues pour incompatibles. La société humaine n’aura plus le culte de la pierre, du béton et du marbre, ce qui conduira l’homme vers un nouveau type de civilisation. Ici Floating city n’a jamais été validé parce que le chantier était trop important (le pays se remet lentement de la IIème guerre mondiale qui l’a affaibli qui est toujours ruiné)et les matériaux de l’époque étaient inadaptés à une flottaison et une résistance

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suffisament importante pour contenir tous les objets d’une maison. Aujourd’hui cependant, on peut acheter sa maison flottante, des quartiers émergent et flottent et certaines maisons et villes sont entièrement détachées de la terre. RÉVOLUTION DANS LES TÉLÉCOMMUNICATIONS

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a révolution dans les télécommunications et les transports permettra toutes les audaces dans la construction d’installations marines en assurant la liaison avec la terre ferme. Autant d’éléments qui tendent à rendre aujourd’hui possible le fantasme utopique originel de Thomas More. On peut en effet tout à fait considérer une ville artificielle détachée de la Terre puisque les moyens de communication sont suffisament développés pour rester connectés et reliés à toute forme d’information, de relation et de communication. Cela est possible avec le quartier au Pays Bas aujourd’hui mais en 1960, la révolution technologique et électronique du XXIème siècle n’a pas encore eu lieu, et les moyens de communiquer, de partager, de s’informer ne permettaient pas cet isolement. Les quartiers flottants sont donc envisageables puisque l’unique souci de cet insularité aurait été une reclusion vis-à-vis du monde terrestre. Même si dans l’utopie originelle cette coupure est nécessaire à la préservation d’un idéal, l’époque contempoaire a fait muter cette vision du bien vivre ensemble et de tout partager contrairement aux utopies communistes du XXe siècle qui ont accouché de régimes totalitaires par exemple. La chute définitive du communisme soviétique en 1991 marque la fin des idéologies d’utopies closes qui remontaient aux utopies qui emprisonnent les individus dans un endroit.

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UNE UTOPIE ALTRUISTE Selon Jacques Atalli, aujourd’hui, quatre grandes utopies dominent : l’utopie d’éternité, l’utopie de liberté, l’utopie d’égalité et l’utopie altruiste, qui consiste à chercher son bonheur dans le bonheur des autres. Une condition s’impose, dans ce domaine : on a intérêt à laisser à l’autre le choix de la définition de son bonheur, en d’autres termes, il faut faire preuve de fraternité. C’est cette utopie qui devra être approfondie au XXIe siècle selon lui. Les utopies altruistes ont déja été recherchées, le partage n’est pas une notion dont seul la société contemporaine se préoccupe, et elle n’exluera en aucun cas les trois autres types d’utopies citées précedemment. Nous avons parlé de la forme de l’utopie, les objectifs de sa construction mais il existe également une utopie sociale derrière ces deux projets : une utopie altruiste. 16

L’altruisme est surement la conséquence de toute forme de mondialisation qui consiste à tout partager grâce à l’aire du numérique et du virtuel qui posent de nouvelles questions sur la citoyenneté, le commerce, l’accès aux services publics, la forme urbaine; puis le champ de la « ville globale électronique » parce que l ‘espace intangible formé par Internet, le réseau des réseaux, constitue sans doute le Nouveau Monde du XXIe siècle, le continent immatériel dont les limites restent à découvrir, dont les modèles économiques, sociaux, culturels, interpersonnels restent à définir ;La« ville virtuelle » qui, conjuguant Internet et les technologies de l’image numérique, pourrait construire le cadre immatériel prolongeant les expériences sociales utopiques des siècles passés. Cette nouvelle conception de vie est ainsi assimilée paradoxalement à un retour aux élements et se préoccupe de l’écologie et des forces naturelles. Ici, nos deux projets essaient d’améliorer la vie des gens, de les mettre en relation, entre eux et avec la nature afin d’évoluer vers un idéal de société basé sur l’harmonie avec les éléments et la cohésion sociale.

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UNE STRUCTURE LINÉAIRE Dans le quartier de Leeuwarden, les maisons sont les unes à coté des autres et suivent une structure linéaire qui les rend perpendiculaires à un axe principal. Il s’agit donc de la même conception que la Floating city puisque la ville est organisée en zones selon leur fonctions, qu’elles soient résidentielles ou administratives, elles sont rangées en rues parallèles et sont ainsi perpendiculaires à un axe linéaire principal. Ceci était une proposition ambitieuse d’étendre Tokyo pour redistribuer la population. La conception de la ville était de dessiner une cité linéaire qui utilisait une série des modules à travers la Baie de Tokyo d’Ikebukuro dans le nord-ouest à Kisarazu dans le sud-est. UNE EXTENSION FLOTTANTE Les deux villes cherchent l’extension pour un gain de place, mais Leewarden se préocuppe également des soucis écologiques comme la montée des eaux et des inondations. Cependant on peut penser que le peuple Japonais, ainsi que ces architectes et utopistes travaillaient également sur cette notion de protection face aux cataclysmes de la mer et de la Terre, étant une région fortement sismique et sujette aux tsunamis et inondations, Floating City a du émerger de l’imaginaire des architectes afin de pallier à ces catastrophes profondément ancrées dans l’histoire de ce peuple.

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UN AUTRE EXEMPLE DE VILLE FLOTTANTE EN HAUT Steigereiland PAYS BAS

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EN HAUT LilyPad 2008 Masato Ohtaka - Kenzo Tange À DROITE World Island Masato Ohtaka - Kenzo Tange 2009 EN BAS Projet d’ile artificielle Jean-Philippe Zoppini 2012 20

UTOPIES RÉVÉES ET CONCRÈTES DU XXIème siècle

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CONCLUSION De Platon à Rabelais, des récits philosophiques ou romanesques se sont fait l’écho de ces aspirations humanistes à un monde meilleur, plus ou moins imaginaire. Au XVIe siècle, l’Anglais Thomas More a créé avec succès le genre littéraire de l’utopie, qui présente l’organisation idéale d’une société parfaite -mais inexistante- pour souligner les travers du monde réel. Ce sont avec les projets contemporains d’architectures flottantes que l’on remarque le plus l’image des cités urbaines du futur, au noms évoquant l’utopie, et à l’esthétique futuriste, idéale et merveilleuse. L’homme moderne n’a toujours pas atteint le meilleur des mondes, mais il s’en est accommodé. Cependant on aperçoit de nouvelles formes d’utopie qui s’inspirent des premiers imaginaires de cité idéale, aux aspirations humaines et écologiques qui espèrent ébranler le pessimisme actuel en le poussant vers de nouveaux espaces pour construire et rêver son progrès.

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q HISTOIRE DE L’ART Analyse comparative sur l’Utopie 2013


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