- Notice explicative de PFE - Jennifer REIN

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LA MUSIQUE DANS LA VILLE un pole ouvert pour tous

Jennifer Rein // notice de PFE // encadrants : MJ. Canonica & C. Valentin // Juillet 2013



LA MUSIQUE DANS LA VILLE notice architecturale

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«Architecture is a discipline that speaks to all your senses»* *«L’architecture est une discipline qui parle à tous vos sens» Pierre de Meuron


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SOMMAIRE remerciements l’ouverture a la musique

l’ouverture de la musique Nancy et la musique aujourd’hui

un pole culturel public concerné

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un pôle pour les musiciens amateurs

histoire d’une manufacture l’ancienne Manufacture des Tabacs

la reconversion du site

8 rue Baron Louis, lieu du projet une cour centrale et sans usage

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un centre majeur délaissé

projet, enjeux et objectifs références et inspirations

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ouverture et réaménagement de la cour centrale programme et ambitions les nouveaux usages du projet ouverture

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REMERCIEMENTS

aux acteurs, conseillers, soutiens...

Ce projet de PFE n’aurait pu être réalisé sans l’aide des nombreuses personnes qui m’ont encadrée, conseillée et soutenue tout au long de ces derniers mois. Je tiens tout d’abord à remercier Mme Marie-José Canonica et M. Claude Valentin, les enseignants encadrants du parcours "Architecture Théorie et Critique" pour leur temps, leur apprentissage et leur générosité. Egalement Mme Stutzmann, cantatrice de renom ayant enseigné au conservatoire, M. Philippe Navarre, directeur du Conservatoire Régional du Grand Nancy, M. Dominique Heymes, ingénieur du son et sound designer, M. Drouot à la Direction du Patrimoine de Nancy, M. Toupin, responsable du bâtiment du 8 rue Baron Louis, pour avoir chacun pris le temps de me recevoir et de m’apporter de précieux conseils et des réponses nécessaires au bon déroulement de mon projet. Je tiens enfin à remercier mon entourage, famille, amis, dont le soutien et l’aide m’ont été indispensables ces derniers mois.

A vous tous, Merci. 7


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L’OUVERTURE A LA MUSIQUE l’ouverture de la musique

La musique dans la ville pour problématique. Ou de manière plus précise ; l’ouverture et l’accessibilité de la musique pour tous dans la cité. Mais pourquoi ? C’est avant tout mon vécu dans la ville qui m’a permis de pouvoir établir ce projet. Jeune musicienne, j’ai voulu en m’installant à Nancy trouver une structure pouvant m’accueillir, moi et mon violoncelle, quelque peu encombrant. Une fois passée l’épreuve de trouver un professeur, je me suis ensuite retrouvée confrontée à bien d’autres problèmes. Comment transporter en centre ville un instrument qui est dans mon cas relativement imposant pour pouvoir prendre mes cours et m’entrainer ? Ou stocker mon instrument dans un petit studio ? Ou encore, comment m’entrainer chaque jour, à des horaires imprévus, sans aboutir à d’inévitables problèmes de voisinage suite au dérangement occasionné ? Car la musique impose une grande rigueur à ses pratiquants, et peu d’entre nous possèdent des appartements parfaitement adaptés acoustiquement. Qui plus est, dans le cas de la musique dite classique dont les instruments exclusivement acoustiques ne permettent pas la modulation du son.

Et voilà le point de départ de cette aventure musicale. 9


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Nancy et la musique aujourd’hui Si à l’heure actuelle, une ville telle que Nancy ne propose pas de structure d’accueil pour les amateurs de musique, c’est avant tout parce que ce genre de programme ouvert et libre n’existe pas, à moins de dépendre d’une école de musique, du conservatoire, ou bien encore d’une MJC (Maison de la Jeunesse et de la Culture), sans parler des écoles privées professionnalisantes,

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Aucune structure ne peut accueillir librement des musiciens en ville.

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Et là se pose encore un problème. En analysant plus finement les équipements déjà présents dans la ville, j’ai pu faire plusieurs constats. Premièrement, les écoles de musique pouvant accueillir des amateurs débutants ou plus expérimentés, adultes ou jeunes, ne se trouvent qu’en partie périphérique de l’agglomération Nancéenne. Seule les petites communes alentour en sont pourvues, ce qui représente environ une dizaine de petites écoles dans l’agglomération, le plus souvent dans des locaux vétustes et dont le traitement acoustique est souvent inexistant. Ces écoles ont pourtant le mérite d’ouvrir leurs portes à un public très large et provenant d’horizons très variés. Cependant, l’éloignement de ces structures par rapport au centre ville de Nancy élimine rapidement toutes les questions de proximité que peut attendre un citadin. 11


MJC selon leur activité musicale Centres de formation musicale (public ou non) Lieux possibles de représentation

Répartition des lieux destinés à la musique


Deuxièmement, le cas du Conservatoire Régional de Nancy. J’ai eu la grande chance de rencontrer et d’avoir un entretien avec le directeur, M. Philippe Navarre, et ce dernier, soutenant sans retenue ma démarche, a ainsi pu m’exposer le but et les enjeux du Conservatoire, ainsi que sa vocation principalement professionnalisante. Cette grande structure accueille la plus grande proportion d’élèves de musique classique de l’agglomé ration, et représente un véritable centre de la musique à part entière dans la ville. Mais l’ouverture de l’établissement est toute relative. Rappelons tout d’abord que le Conservatoire forme de jeunes musiciens dans un but professionnalisant, il s’agit là d’un véritable cursus public professionnel. Et bien que la proximité du centre par rapport à la ville soit un réel avantage, l’établissement n’accueille que de très jeunes élèves pour les former très tôt. Ainsi, et tout en accord avec la vocation même du Conservatoire, les enseignements de la musique et des instruments ne sont plus accessibles en moyenne à partir de l’âge de 15 ans. L’accessibilité à la musique est donc remise en question dans le cas de parcours amateur adulte. Ne pouvant combattre l’ouverture de la musique sur tous les fronts, la direction de l’établissement propose tout de même une classe d’orchestre d’adultes déjà expérimentés. Enfin, les locaux, bien qu’aujourd’hui un peu insuffisants face au nombre croissant d’élèves, offrent beaucoup de services de qualité aux musiciens. Des petits studios individuels de répétition, des auditoriums pour les grandes répétitions et représentations, ainsi qu’une bibliothèque largement fournie en œuvres et partitions en tout genre. Ces moyens mis en œuvre ne sont donc accessibles qu’aux seuls élèves du Conservatoire. Troisièmement le cas des MJC. Sept sont présentes sur l’agglomération, mais seulement trois d’entre elles proposent des cours de musique. Et parmi ces trois MJC, une seule propose un répertoire un peu plus fourni d’instruments que piano, flûte et batterie. C’est d’ailleurs précisément dans cette structure que je suis mes cours. Ces structures fonctionnent plus similairement aux petites écoles de musique. Petit nombre d’élèves, 13


peu de réelles structures mises en place pour accueillir des musiciens, mais une très grande ouverture au public amateur qui peut ensuite profiter des quelques locaux mis à disposition. Aujourd’hui, cette structure est trop peu exploitée, et étant donné qu’une MJC offre un répertoire très large d’activités, aucun réel effort particulier n’est axé sur la musique au profit d’un caractère plutôt pluridisciplinaire. Enfin j’aborderai rapidement le cas des structures privées (CFPM, EMAN, MAI), Bien que quelques unes soient présentes en ville, elles sont toutes à but professionnalisant et largement payantes, la musique n’étant pas considérée dans ce cas comme un loisirs mais davantage comme un cursus professionnel. Ces établissements proposent également le plus souvent un parcours spécialisé dans la musique actuelle électronique et délaissent généralement la musique classique. C’est pourtant cette dernière qu’il m’est à cœur de remettre au goût du jour en imaginant un centre adapté. Nous pourrions également évoquer le cas de "l’Autre Canal" qui est la SMAC (Salle des Musique Actuelles) de Nancy, ouverte, accessible et bien équipée, mais une fois de plus dont le rôle est de répondre surtout à une musique actuelle avec des instruments électroniques et qui est très peu adaptée à la musique d’instruments classiques de part les aménagements acoustiques dont elle a fait l’objet.

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En définitive, aucune structure ne permet aujourd’hui à un musicien de pouvoir accéder librement à des locaux de qualité. Aucun programme à l’heure actuelle ne réunit les grands enjeux de proximité, de centralité et d’accessibilité dont nous manquons cruellement en ville.

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Alors pourquoi ne pas l’imaginer ?

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Ouvert à tous, proposant des locaux à différentes échelles d’usages et acoustiquement adapté, un centre ou la musique amateur classique trouverait une place et deviendrait un symbole au cœur de la cité, un lieu de référence ? Pourtant la ville de Nancy, dynamisée par sa forte population étudiante, propose de nombreuses manifestations musicales, et est loin de manquer de ressources sur ce plan. Qu’il s’agisse de la fête de la Manufacture, de la fête de la musique bien évidemment, des concerts sur la Place Stanislas lors de l’évènement "Nancy Renaissance", des nocturnes étudiantes ou encore des Nancy Jazz Pulsations, ces manifestations sont portées aujourd’hui comme emblème par la ville. Cependant, les réels moyens mis en œuvre pour l’ouverture de la musique pour tous tout au long de l’année, et donc en dehors de ces journées particulières, sont pratiquement inexistants. Voilà qui entre en conflit avec les objectifs de la ville. La part culturelle destinée à la musique chaque année est de plus en plus laissée pour compte, alors qu’il s’agit là de notre culture, d’un véritable enjeu pédagogique, ludique et culturel dans notre société. C’est pourquoi cette problématique trouve d’autant plus de résonnance face à un réel besoin, une réelle demande des usagers de la ville pour l’ouverture de la musique pour tous. 15


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UN POLE CULTUREL proximite, centralite, accessibilite

Comme a pu nous le démontrer l’analyse précédente, il ne s’agit pas seulement d’établir un programme adapté n’importe où dans la ville. Non, face à de réelles problématiques telles que par exemple le transport d’un instrument de musique, ou encore, la communication et l’accessibilité pour tous en ville, le lieu où s’établira les prémices du projet se doit de trouver une place intelligente dans le tissu urbain.

Public concerneé De part mon expérience de musicienne, et aujourd’hui de musicienne nancéenne, j’ai appris par moimême à connaître les différents lieux dédiés à la musique dans cette ville. Les lieux où les musiciens sont présents en plus grands nombres, où ils se retrouvent, où et comment ils s’entraînent... Mais qui sont-ils ?

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A quel public dois-je précisément m’adresser ?

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Il s’agit souvent d’étudiants ayant arrêté leur enseignement instrumental lors du commencement des études et qui souhaiteraient le reprendre, d’adultes désireux de commencer ce même enseignement et qui n’ont jamais eu l’occasion de le débuter plus jeunes, ou encore toutes les personnes de tous les horizons qui n’ont pas accès ou ne se retrouvent pas dans les autres moyens mis en œuvre par la ville. Le public concerné est majoritairement indépendant. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec un très grand nombre de musiciens, ces musiciens pour lesquels la musique est un loisir et qui ne recherchent pas l’excellence mais plutôt un lieu commun. Beaucoup d’entre eux abandonnent l’idée de reprendre des cours de musique avant même de l’étudier en détail face à l’impossibilité de pouvoir répéter, qu’il s’agisse de temps disponible ou d’un lieu adapté. D’autres se regroupent via des réseaux sociaux spécialisés tels que "Mupiz" dont l’essort nous permet de prendre conscience de la réelle demande dans ce domaine. Cela leur permet de former des groupes, de trouver des partenaires, mais quand ces derniers ne possèdent pas de garage pour pouvoir répéter ou de possibilités de se produire sur scène, l’histoire s’arrête très vite. D’autres encore répètent tant bien que mal dans des logements inadaptés. Grâce à chacun d’entre eux, ma problématique s’est vue renforcée et j’ai pu dessiner un programme d’attentes précises. Un lieu ouvert pour tous à la musique ? Un programme hybride et inconnu, mais qui se veut être une véritable réponse au manque des musiciens à l’heure actuelle dans la ville. 18


Un pole pour les musiciens amateurs

Suite à ce travail d’analyse, de recueil de témoignages ainsi que de mon expérience personnelle, plusieurs attentes sont à respecter dans la prospection de l’établissement de cette problématique. Le lieu se devra d’être un véritable pôle culturel, non pas seulement grâce à son propre rôle et usage, mais également grâce à la proximité d’un centre déjà partiellement existant et connu des musiciens, un lieu où ils peuvent se rassembler et retrouver sur place plusieurs usages outre celui proposé, et donc partager encore plus sur différents domaines. La question de la centralité et de la proximité est également primordiale. Effectivement, comme j’ai pu le constater avec les écoles de musique périurbaines, malgré leur grande ouverture, leur public ne vit pas au sein même de la ville mais majoritairement dans les agglomérations attenantes. De plus, le public concerné par ma problématique et mon projet vit principalement dans la ville même de Nancy, plus ou moins loin du centre. La meilleure solution à leur apporter serait donc un espace en centre ville afin de leur offrir à tous une véritable centralité. Le site qui a tout d’abord retenu mon attention est très globalement celui du Conservatoire. Quel meilleur pôle destiné à la musique que cet ensemble ? De plus les services qu’il propose sont aujourd’hui connus et reconnus des musiciens, ce qui en fait un choix judicieux. Le programme induit par ma problématique viendrait compléter les failles du système rigoureux imposé par le Conservatoire tout en profitant des services déjà présents tels que la bibliothèque destinée aux partitions ou encore des locaux d’enseignements. 19


îlot du conservatoire parc de la Pépinière

Cour Léopold

place de la Carrière

place Stanislas

La position de l’îlot du conservatoire

Conservatoire Régional

L’îlot du conservatoire

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HISTOIRE D’UNE MANUFACTURE un site en totale reconversion

Afin de mieux comprendre ce site, il nous faut retracer son histoire. Situé à proximité du Cour Léopold, une des plus importantes places de Nancy, l’îlot accueillant le Conservatoire Régional entre ainsi en alignement avec les lieux majeurs de la ville comme la place Stanislas et le parc de la Pépinière. Le centre ancien de la ville se situant entre le Cour Léopold et la Place Stanislas, cela confère au site choisi une très grande proximité du centre ville, en le rapprochant notamment des pôles étudiants tels que la Faculté de Droit (le long du Cour Léopold) ou encore l’ICN (école de commerce de Nancy), qui est quant à elle sur le même îlot que le Conservatoire. L’îlot entier était jadis entièrement occupé par la Manufacture des Tabacs de Nancy édifiée entre 1864 et 1870 (des ateliers provisoires furent ouverts en 1862) et fermée en 1981, puis reconvertie en un pôle culturel et universitaire. Rachetée et réhabilitée en partie par la ville de Nancy à partir de 1984, elle s’ouvre aujourd’hui à la culture, aux loisirs, à l’enseignement, à la recherche et au développement économique. On retrouve ainsi sur ce site le théâtre de la Manufacture (auquel elle a donné son nom), une médiathèque annexe de la bibliothèque municipale, une école de cinéma ; l’Institut européen du cinéma et de l’audiovisuel, le conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique, le Pôle lorrain de gestion, regroupant une école de commerce (l’institut commercial de Nancy), un institut d’administration des entreprises, et un UFR mathématiques-informatique, le Pôle régional de l’image, qui accueille le conservatoire régional de l’image, et enfin des locaux initialement affectés au CNRS. 21


L’ancienne Manufacture des Tabacs

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L’ancienne Manufacture

La majeure partie des anciens locaux de la Manufacture a été conservée au cours des dernières décennies. Majestueux et de grande qualité architecturale, l’édifice abritait tous les locaux nécessaires à la confection et l’expédition des cigarettes à travers la région. On y retrouve donc les locaux de la direction avec tous les bureaux dans le bâtiment marquant l’entrée du site, tous les différents magasins nécessaires aux chaines de confection (tirage de cartouches, pièces de rechange, atelier d’entretien, menuiserie, tabac en feuille...), la chaine de préparation générale, la chaufferie ou encore la salle d’expédition.

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La rĂŠhabilitation actuelle

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La reconversion du site

Aujourd’hui, la ville y a installé un véritable pôle culturel dans le but de reconvertir ces bâtiments. Depuis son rachat, le site s’est vu donc transformé avec la réhabilitation du bâtiment de la chaîne de préparation générale afin d’accueillir le Conservatoire régional et également l’aménagement des espaces extérieurs en 1987. La médiathèque a été créée en annexe à la Bibliothèque Municipale de Nancy (BMN) en 1991, l’ICN a pris place sur le site d’anciens magasins en 2003 et on pourrait également encore citer la rénovation et le réaménagement général du théâtre de la Manufacture de 2010 à Mai 2011. Ces aménagements successifs ancrent le site dans son rôle de pôle culturel au sein de la ville. Le tout est inséré dans un tissu urbain relativement dense d’anciens immeubles d’habitation de qualité. 25


8 rue Baron Louis

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Conservatoire

Accès à la cour depuis la rue

8 rue Baron Louis

Théâtre de la Manufacture

Vue de la cour depuis le conservatoire


8 RUE BARON LOUIS, LIEU DU PROJET Une cour centrale fermee et sans usage

Actuellement, le site en partie reconverti offre une certaine qualité de par son bâti, mais en arpentant les lieux, j’ai pu relever des espaces délaissés. En effet, lors de mes visites, j’ai pu par exemple croiser un grand nombre d’élèves du Conservatoire, lesquels se regroupent exclusivement sur le trottoir longeant l’entrée du Conservatoire. Pourtant, l’îlot possède deux grandes cours centrales, la première à l’entrée de l’îlot dont le rôle semble indéfini, et une seconde en enfilade disposant d’un large cheminement destiné davantage à la circulation et au rattrapage des niveaux du terrain. J’ai été particulièrement marquée par la première cour. Cette dernière profite d’une situation agréable et de qualité au sein même de l’îlot, elle semble pourtant n’être destinée qu’à un lieu de passage car aucun dispositif n’y est mis en place. Les accès depuis la rue sont extrêmement étroits, à un tel point que l’on peut se demander si l’accès en cœur d’îlot est privé, mais cette cour est bien un espace public. Sans accroche visuelle depuis la rue, elle semble fermée aux usagers. Seuls deux arbres centraux l’aménagent, aucun autre dispositif n’est mis en place ne serait-ce que pour s’asseoir. Il est évident que cet espace n’a encore jamais été pris en compte dans la reconversion de l’îlot. Pourtant il permettrait d’ouvrir ce pôle culturel au reste de la ville, mais à l’heure actuelle il semble aussi fermé que l’accès au Conservatoire. 27


Cour centrale 8 rue Baron Louis

Vue de la façade sur rue

Situation du bâtiment et de la cour


Un centre majeur delaisse

Au cours de mes différents entretiens et de mes recherches, un des bâtiments de la Manufacture a attiré mon attention. En effet, l’ancien bâtiment de la direction et des bureaux administratifs de la Manufacture, celui marquant l’entrée du site, est aujourd’hui inhabité. Ayant ces dernières années abrité successivement les locaux du CNRS, des bureaux du Théâtre de la Manufacture lorsque ce dernier était en travaux de réhabilitation, et bien d’autres, il est à ce jour inoccupé. Ce dernier est directement en lien avec la cour sans usage qui le suit en enfilade, ils représentent à eux deux l’entrée principale de l’îlot. Ils sont aujourd’hui laissés pour compte et ferment complètement l’îlot sur lui-même, ce qui est tout à fait le contraire de ce qu’on attendrait des bâtiments et aménagements marquant l’entrée de ce pôle culturel en reconversion. Le bâtiment est composé d’un corps principal central et de deux ailes latérales à toiture plate. Il possède deux circulations verticales dans les ailes menant chacune au sous-sol, et une autre au centre desservant les étages. Son accès par rapport à la rue se fait en plein milieu du corps principal directement depuis le trottoir, et est traversant en donnant ainsi une sortie sur la cour. Il a été construit en moellon majoritairement, mais on peut également retrouver de la brique dans certains murs de refend porteurs. La charpente sur blochet à entrait retroussé permet des combles aménageables et chaque niveau dispose d’une belle hauteur sous plafond (3.70m). 29


Coupe longitudinale de 1987


Vue du b창timent depuis la cour


C’est auprès des services de la Direction du Patrimoine de la ville que j’ai pu en savoir davantage sur cet édifice majestueux. Pourquoi un tel bâtiment reste aujourd’hui laissé pour compte sur un site où la reconversion de l’existant a été si présente ? Qui plus est le cœur même de l’ancienne Manufacture des Tabacs où toutes les grandes décisions de la direction se prenaient. J’ai pu apprendre que sans réelle intervention sur ce lieu, il a été partiellement fermé au public. En effet, le bâtiment possédant trois étages et un sous-sol, les deux étages supérieurs ont été interdits d’accès. Ne répondant plus aux normes incendie en vigueur et sans aucun projet ou programme particulier pour le réhabiliter, la ville s’est vue contrainte de prendre ces dispositions. De plus, le personnel pouvant être présent dans tout le bâtiment au même moment est limité à 19 personnes, toujours dans le but de répondre aux normes actuelles. Afin de pouvoir abriter des locaux de bureaux temporaires, des aménagements partiels du bâtiment ont été mis en place, à savoir une isolation intérieure vétuste et abîmée, des plaques de plâtre et un aménagement relatif des combles. Le système de chauffage est indépendant et utilise un chauffage centralisé relié à une citerne de fioul au sous-sol. Inadapté aux normes PMR suite à différents décalage de niveaux au rez-de-chaussée et ne possédant ni ascenseur ni second escalier de secours, l’accès des personnes à mobilité réduite ne peut se faire qu’au niveau du rez-de-chaussée grâce à une plate-forme mécanique. 32


Vue intérieure de l’entrée

Escalier desservant les étages


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Mon projet et mon programme vont donc prendre place dans l’ancien bâtiment de la direction de la Manufacture des Tabacs, le 8 rue Baron Louis et sur sa cour attenante.

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Pour moi, la découverte de tant de potentiel au sein même de ce pôle m’a véritablement confortée dans le choix du site de mon projet, que ce soit pour cette cour fermée ou pour le bâtiment abandonné à l’entrée du site. Répondant à mes volontés d’accessibilité, de centralité et de proximité, ce lieu représente à mes yeux un véritable enjeu d’ouverture de ce pôle culturel à la ville ainsi que d’ouverture de la musique à tous. L’objectif est ici de faire transparaître ma ligne conductrice d’ouverture de la musique aux amateurs à travers un projet qui répondra à ces attentes et qui mettra concrètement en place une véritable ouverture de l’îlot de l’ancienne Manufacture des Tabacs sur la ville dans le but de compléter et d’enrichir cette grande reconversion.

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Combles aménagés

Vue intérieure

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1 36

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PROJET, ENJEUX ET OBJECTIFS references et inspirations

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Ecole de musique de Louviers Arch : Opus 5 Architectes Lieu : Louviers (France) Année : 2012

2 Red Bull Musical Academy Arch : Langarita-Navarro Arquitectos Lieu : Madrid (Espagne) Année : 2011

3 Auditorium San Francesc Arch : David Closes Lieu : Santpedor (Espagne) Année : 2012

4 Malopolska Garden of Arts Arch : Ingarden & Ewy Lieu : Cracovie (Pologne) Année : 2012

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cour de musique

scène centrale

parvis du théâtre

nouvelle entrée depuis le Cour Leopold

Plan de masse avec grands axes d’aménagement

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ouverture et reamenagement de la cour centrale Un des enjeux majeurs de ce projet est donc la réouverture de l’îlot et principalement de la cour sur la ville. Pour ce faire, un élargissement de l’accès est prévu. Une partie du bâtiment du 8 rue Baron Louis laisse place à un nouvel espace et à un nouveau percement sur la cour. La façade pignon alors mise en valeur interpelle le passant depuis la rue, et redirige les piétons afin de pouvoir les guider vers le coeur d’îlot public qu’ils pourront s’approprier. Une revalorisation de l’usage de la cour avec la mise en place d’une scène centrale et de gradins directement en lien avec le programme du projet lui apporte un rôle. L’accès au bâtiment est repensé sur ses extrémités afin de pouvoir travailler un accès principal public avec un escalier et une rampe aménagée et un accès secondaire de service plutôt destiné aux usagers. De plus, une dissociation est effectuée entre la cour commune au conservatoire et au pôle de musique amateur et le parvis longeant le Théâtre de la Manufacture afin de leur offrir chacun leurs propres espaces. Profitant ainsi d’une percée de qualité visible depuis le Cour Leopold, le bâtiment prend une nouvelle assise dans son site, et la cour peut accueillir diverses manifestations musicales ou simplement permettre des répétitions de plein air. Le réaménagement de son dénivelé permet la génération de postures et d’assises en son sein, on peut se poser et écouter librement là où on ne faisait que passer autrefois. 39


AXONO boites / casier plus audito courbe

Auditorium

Salle intermédiaire Ailes latérales de circulation Studios de répétition

Croquis de programme

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programme et ambitions Afin de répondre au mieux aux différentes attentes des musiciens que j’ai pu rencontrer, j’ai pu établir un programme précis. Le projet comporte plusieurs studios de répétition, individuels, ou pour plusieurs musiciens. Cette diversité d’échelle permet à un petit groupe de trois à quatre musiciens de pouvoir prendre place dans un espace de répétition dédié à la musique. Un dispositif pour le rangement et le stockage des instruments est également à mettre en place afin de faciliter la vie et le transport des musiciens. Outre ces petits studios, une plus grande salle est imaginée pour pouvoir accueillir par exemple un orchestre amateur ou une chorale. Enfin, un auditorium vient permettre à tout ce public de se produire sur une scène libre. Le choix du lieu de projet me conduisant à un travail de réhabilitation et de réaménagement, j’ai pris le parti de travailler sur deux fronts. D’une part, garder l’existant comme enveloppe à réhabiliter thermiquement aux normes actuelles, avec une réflexion sur les parois, les planchers, les baies et la toiture. D’autre part, venir insérer le programme sous forme de boîtes en ossature bois légère à différentes échelles et différents usages pour le traitement de l’acoustique. De plus, la structure du bâtiment est remise en question dans un soucis d’ouverture de l’espace central. Portant aujourd’hui sur des murs de refend, la structure est retravaillée pour mieux reprendre les charges verticales du bâtiment et pouvoir ainsi mieux organiser les espaces. 41


Gradation et strates

Niveau de représentation : l’auditorium Niveau de répétition, ouverture urbaine : les studios

Public et usagers

Accès du public à l’auditorium Accès des usagers à la scène et à la salle de répétition intermédiaire

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les nouveaux usages du projet Les circulations au sein du projet sont complètement repensées et permettent ainsi au bâtiment de nous raconter son histoire. D’une part en nous parlant de strates et de gradations. En effet, les petits studios de répétition viennent prendre place au rez-de-chaussée avec leurs rangements attenants. Ce premier niveau devient alors un projet urbain, ouvert et couvert, et abrite des meubles et objets précieux. Il entre en relation avec les abords du bâtiment et la cour, permettant ainsi des répétitions d’été qui lui confèrent d’autant plus de profondeur sur l’extérieur. Traversant, il laisse transparaître ses petites boîtes à musique ainsi que la cour. Lorsque l’on accède aux niveaux supérieurs, l’histoire se précise. Des salles de plus grandes dimensions laissent à voir et comprendre l’ensemble du bâtiment. On y répète fébrilement en vue d’une prochaine représentation, les espaces se dessinent. L’auditorium poursuit sa montée jusqu’au dernier niveau, celui où le public accèdera, à couvert de l’impressionante charpente existante du bâtiment. Tel un volume aux formes et au squelette particulier, l’auditorium perce au sommet. En y accèdant, on offre à voir un volume bien plus important qu’imaginé, sur double hauteur, une pente permet de s’installer. Les artistes peuvent alors entrer dans cet entredeux et apporter leur richesse aux visiteurs curieux. 43


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ouverture... En définitive, outre un travail sur les ambiances à l’intérieur du bâtiment et dans les boîtes destinées à la musique, sur les jeux des circulations selon leur épaisseur, leur hiérarchie...etc, l’enjeu de ce projet est de laisser concrètement transparaître l’ouverture de la musique aux amateurs dans la ville à travers l’ouverture de ce bâtiment sur son environnement.

[

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En revalorisant ce site, un centre culturel se complète. En créant un frottement entre l’existant et le projet, les usages se redessinent. En imaginant un pôle hybride et nouveau au sein de la ville, les musiciens ont un foyer.

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