ĂŠquateur
journal de bord photographies de vacances 11 - 10 - 2018 / 5 - 11 - 2018 35 mm
pellicules photographiques : kodak portra 400
appareil photographique : ricoh af35
contexte
Le texte que vous allez lire (ou non, c’est à vous de voir) n’est pas un journal de bord, ni un essai, c’est juste pour moi, pour elle et, un peu, pour vous…
Cette année c'est l'Équateur, un pays qui parle une langue que je ne connais plus que le pays en lui même. Elle voulait voir l'Amazonie, nous sommes partis...
orientation
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baĂąos
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papallacta
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montaĂąita
I
maginez, vous avez joué au loto et le soir venu vous êtes tranquillement installés dans votre canapé, avec vos belles pantoufles en train de regarder, en direct, les résultats en espérant une bonne nouvelle. Vient le 1er numéro, il ne fait pas partie de ceux que vous avez joués, tout comme l’autre d’après et les suivants d’ailleurs. Une fois le numéro complémentaire annoncé vous vous rendez compte que l’espoir s’est envolé. Et bien c’est un peu le même sentiment que nous ressentons en ce 1er jour de voyage, prostrés en face du tapis roulant censé nous donner nos bagages. Un air de déjà vu dont nous nous serions bien passés car c’est encore sans affaires que nous commençons ce voyage. Une histoire qui se règlera demain, mais il est tout de même appréciable et recommandé de changer de sous-vêtements après un trajet d’une journée en avion.
21 h 00
guayaquil
équateur
17 h 30
vol.11
11 - 10 - 2018
fragments
Taxi, route, bouchons, centre-ville et de nouveau le bruit des klaxons. Ils sont bruyants et nombreux et je me demande si nous avons encore atterris dans un pays où tout se règle avec des avertisseurs sonores ou si les locaux ont la gâchette facile. Il ne faudra pas rester longtemps ici. Notre journée courte et longue à la fois se termine vite. Après une rapide visite le long du Malecón, l’appel d’un lit plus ou moins confortable se fait ressentir. Les 1ers jours se ressemblent souvent et celui-là ne déroge pas à la règle et j’ai l’impression d’écrire le même début d’histoire que l’an dernier. Mais comme vous ne l’avez pas lu, c’est nouveau pour vous.
vol.11
20 h 40
08 h 30
12 - 10 - 2018
fragments
Les maisons colorées au bout du Malecón font partie d’une ancienne favela repeinte. L’illusion est parfaite de loin mais une fois qu’on s’approche on se rend compte que seul les murs extérieurs ont changé mais l’intérieur est toujours délabré voir même inhabité. Le bas de Las Peñas est rempli d’ateliers d’artistes et de quelques bars. Un chemin balisé mène à Faro Cerro Santa Ana mais il ne faut pas en sortir sinon vous risquez de tomber sur le côté non peint des maisons, et aussi là où ils cachent les déchets. Nous ferons le tour avant de nous diriger vers un autre lieu, un peu plus insolite. 700 000. Un chiffre important surtout lorsqu’il s’agit de morts. Aujourd’hui nous visitons le cimetière de Guayaquil, dans un endroit un peu éloigné du centre ville où le quartier n’est pas toujours très bien fréquenté. Nous prenons la 1ère entrée, un garde nous ouvre la porte fermée à clé après chaque passage. Nous nous retrouvons devant une immense allée, vide, qui conduit sur une croix d’une vingtaine de mètres de haut. Entouré de murs bétonnée qui renferment une petite partie du cimetière. Pas de tombe au sens commun du terme mais plutôt des cases remplies de corps. Le bâtiment de 3 étages comprenant chacun 2 corridors et 4 niveaux de casiers sur environ 30m de long abritent probablement 2 000 personnes. Les emplacements sont décorés de fleurs, dessins et objets éclairés par l’unique grande ouverte au bout du couloir. L’allée et ses bâtiments ne représentent qu’une petite partie du cimetière et nous allons nous en rendre compte en passant derrière l’un d’eux. Une ouverture vers le reste de l’endroit où l’on va apercevoir la colline qui surplombe les morts, des caveaux familiaux, d’autres casiers pour les moins riches et pour les plus démunis des tombes sur la colline qui se chevauchent les unes les autres. L’organisation se fait comme celle d’une salle de théâtre. Il est impossible de marcher tellement l’endroit est recouvert de pierres tombales, soit cassées, soit ouvertes et vides… En nous baladant, nous traversons le coin des gens riches, le monument dédié à l’ancien président du pays et nous arrivons au pied de la colline. Je commence à naviguer entre les tombes pendant qu’elle m’attend un peu plus bas. Le feu rend tout très gris et les tombes cassées et ouvertes rendent tout ça très glauque. Je ne m’attarde pas et redescend la rejoindre quand un gardien vient nous voir pour nous demander de partir d’ici. En discutant avec lui, nous apprenons que ces tombes ont été ouvertes et l’endroit n’est pas accessible normalement car des sorciers rodent dans les alentours, pillent les corps pour des rituels, et des agressions peuvent avoir lieu. Il n’en fallait pas plus pour nous donner envie de partir.
équateur
E
st-ce le vrai début du voyage ? Après avoir récupéré nos sacs à l’aéroport de Guayaquil nous prenons la route direction Cuenca. Un trajet en bus pour passer de l’autre côté des Andes qui nous fait passer par des paysages magnifiques en altitude, dans les nuages, créant une ambiance des plus mystiques. Nous nous retrouvons à 2500m d’altitude, en bus, plus haut que tous les bivouacs que nous avons pu faire jusqu’ici. C’est étrange de se retrouver aussi haut dans une ville là où chez nous il n’y a plus que des cailloux. Après 4h de bus nous arrivons à destination et prenons la direction du centre ville, là où tout se passe. Nous rejoignons l’hostel, avec sa façade rose et sa terrasse du dernier
21 h 00
cuenca
équateur
09 h 30
vol.11
13 - 10 - 2018
fragments
étage qui offre une vue sur la ville et les reliefs environnant. Nous arrivons dans notre petite chambre où le soleil donne et laisse une ambiance reposante qui nous donne l’impression d’être à la maison. Un petit tour dans la ville nous mène dans un café d’une petite ruelle où 3 chiens sont dans une situation assez gênante et sont maintenant coincés… La douleur qu’ils éprouvent est presque perceptible. Nous continuons notre route jusqu’au marché local pour profiter de fruits et légumes du coin. La fin de la journée se fait sur le toit-terrasse de l’hostel avec notre premier coucher de soleil surplombant la ville et sans brouhaha autour de nous. Cuenca mon amour ?
vol.11
20 h 45
08 h 10
14 - 10 - 2018
fragments
Dimanche, jour du seigneur. Jour de repos. Le rythme n’est pas intense aujourd’hui. Le petit-déjeuner est servi sur le toit avant d’aller à la messe. Notre chambre se trouve à deux rues d’une grande église, ouverte aujourd’hui, pleine, avec son lot de vendeurs devant et son lot de croyants dedans. Deux femmes crient au micro se qui semble être la même phrase pendant une bonne heure devant une foule d’adeptes plus ou moins attentifs. Dehors nous sommes plus dans ce qui semble être la cour des miracles avec des personnes de petites tailles, un chanteur handicapé et un homme qui joue de la flûte de pan. L’après-midi, je pars explorer un peu la ville, seul cette fois-ci. L’objectif est de traverser le centre pour me rendre au musée dédié à l’Histoire et aux ruines de la ville. C’est presque trop calme, heureusement des enfants sont là pour rectifier le tir et manquer de respect au lieu. Il se trouve qu’ils sont Français et après avoir pris cette information en considération, je me dis qu’en fait, c’est normal…
21 h 45
10 h 10
15 - 10 - 2018
Sur la longue route pour aller au musée, j’ai eu la chance de croiser une hippie avec 2 petits chiots coincés dans une pente trop raide pour eux et que j’ai volontiers portés. Je continue ma route et passe devant un nombre de rues qui invite à l’exploration. Pleines de couleurs, de contrastes et d’amoureux qui s’enlacent. C’est, pour le moment, la plus belle ville d’Équateur. Oui c’est la 2e qu’on voit. Mais quand même, Cuenca mon amour ! Dernier jour ici, le temps de prendre un vrai coup de soleil, de se baigner dans les thermes d’eau volcanique, de voir un vieux couple de hippies, de se tartiner de boue avec quelques poils d’inconnus. C’est aussi le temps d’organiser le départ du lendemain, de changer d’hôtel et de se dire que demain, il y aura moins de pollution et plus de vert.
équateur
22 h 40
baños J
équateur
08 h 30
vol.11
16 - 10 - 2018
fragments
our de transit. Direction Baños, au nord de Cuenca et plus ou moins au centre de l’Équateur, là où les volcans dominent les alentours et où les cascades jaillissent de toute part.
Nous rencontrons le vieux chat malade qui garde les lieux et qui ne demande que des câlins. Les propriétaires sont à l’image de leur auberge, tranquilles, sympathiques et accueillants.
Rien que la route pour se rendre à Baños vaut le coup d’œil et promet de belles aventures pour la suite. La ville se trouve encerclée par les sommets et est coupée par une gorge où une rivière a fait son lit. Nous logeons non loin de là, dans une auberge de jeunesse reculée du centre ville, au calme, fleurie, accueillante et avec une vue sur le volcan surplombant la ville.
Ce soir il pleut…
vol.11
20 h 45
08 h 20
17 - 10 - 2018
fragments
La ruta de las cascadas, le début en tout cas. Les 18 premiers kilomètres en vélo pour rejoindre la cascade d’el Pailon del Diablo. Après avoir loué 2 vélos trop petits et mal réglés nous prenons la route principale qui a l’avantage de descendre. Nous sommes au dessus du lit de la rivière qui mène à Baños et nous apercevons des cascades sur les pentes opposées. Des chutes d’une trentaine de mètres qui nourrissent la rivière en tombant. Tourisme oblige, nous croisons aussi beaucoup de zip lines qui traversent la gorge. La plupart sont abandonnées, cassées ou en rénovation. Au détour du premier tunnel nous croisons notre premier minibus de touriste. Un minibus qui diffuse une musique latine des plus douteuses qui conduit des latinos ayant le même objectif, faire une photo sous la cascade qui passe au dessus de la route, sans se faire mouiller… Les photos de groupe prennent beaucoup de temps et les selfies encore plus. Nous passons notre chemin et filons à toute vitesse vers Rio Verde. Une fois passé le petit village de Rio Verde, nous nous faisons hameçonner par un rabatteur dans un restaurant juste avant l’entrée de la Cascade du Diable. Il se propose de garder nos vélos et nous invite à nous asseoir à une table. Nous commandons 2 sandwichs et patientons presque 30 minutes et écoutant des reprises de tubes repris à la flute de pan… Vient le temps de la visite, nous commençons par descendre dans les gorges où on aperçoit, au loin, le site de la cascade. Une fois au pied, nous empruntons le chemin vers la cascade pour finir au pied de cette immense chute d’eau. Le son que produit l’eau en tombant nous montre la puissance de celle-ci. La possibilité de passer derrière nous titille et nous passons, à 4 pattes, sous la roche qui nous conduit de l’autre coté. Munis de nos imperméables, nous finirons tout de même trempés. Ça valait le coup. Nous finissons notre tour en traversant le pont en bas du site et en admirant les autres touristes qui veulent leurs selfies devant ce monstre d’eau. Nous prenons ensuite la navette qui nous ramènera à Baños en compagnie de deux Espagnols et d’un Australien fort sympathique pour enfin finir sur notre balcon avec vue sur le volcan.
équateur
N
ous avons rejoint la jungle aujourd’hui. Après 4 h de route le long des cascades nous arrivons vers Tena, dans un endroit reculé tenu par un jeune équatorien qui construit tout en faisant du recyclage. Nous sommes au beau milieu de la forêt et nous dormirons dans un genre de bungalow pas plus grand qu’une salle de bain et dans laquelle je ne tiens pas debout. Diego et Léo, son chat, nous accueillent mieux que ce que l’on espérait et là où nous ne voulions rester qu’une nuit se transforme finalement en 3 jours. Notre camp de base sera donc ici et toutes nos explorations partiront de là. Dès le 1er jour nous allons voir la rivière non loin du camping. Nous tombons sur une belle étendue d’eau entourée de vert où nous ferons une petite pause d’acclimatation.
22 h 10
tena
équateur
10 h 30
vol.11
18 - 10 - 2018
fragments
La première soirée se passe à merveille et nous faisons en plus la connaissance d’Anton, un autre locataire du camping, allemand et grimpeur passionné. Nous discutons autour de la table, partageons le repas et des rires. Il y a beaucoup d’énergie dans cet endroit et Diego parle d’un géant qui fait parfois des apparitions dans les rêves. Nous sommes déjà bien ici et nous avons enfin trouvé l’endroit calme que nous cherchions et dont nous avions besoin. Loin de la civilisation et du bruit des klaxons.
vol.11
20 h 30
09 h 05
19 - 10 - 2018
fragments
2e jour dans la jungle, ou son entrée plutôt. Aujourd’hui nous allons voir la Laguna Azul pour une baignade. 1ère surprise, ce n’est pas proche du tout. C’est à 9km de l’arrêt de bus qui nous fait emprunter un chemin 4x4 en plein soleil. Il est midi, il n’y a pas d’ombre et il fait très chaud. Par chance un pick-up passe par là et s’arrête pour prendre des gens en stop. Il nous conduit à l’entrée de la lagune. Une fois sur place nous nous rendons compte une fois de plus que ce n’est pas la période d’affluence. Il n’y a personne mais c’est mieux car nous trouvons un petit coin paradisiaque où nous serons les seuls à se baigner. Une crique avec une eau claire et des arbres qui donnent le vertige. Nous sommes bien jusqu’à ce que l’heure du retour arrive. Cette fois-ci il n’y a pas de pick-up ou de bus et la route est toujours aussi longue. On commence donc la route à pied et, au loin, le ciel menaçant gronde de temps en temps. Carole commence à avoir la cheville douloureuse ce qui nous pousse à faire une brève pause. Mais la route n’est pas terminée… Nous croisons une chienne abimée qui fera un bout de chemin avec nous. Puis des bruits différents se font entendre, on entend un moteur et en nous retournant nous découvrons un taxi pick-up. On tend le pouce et il accepte de nous prendre pour nous déposer à l’arrêt de bus. Nous finirons à l’auberge en milieu d’après-midi. Parfait. Nous aidons Diego à monter la tente qui va accueillir des enfants pauvres de Quito ce soir et nous partons nous coucher tôt.
équateur
vol.11
22 h 05
08 h 15
20 - 10 - 2018
fragments
Samedi, journée avec les enfants. Ils viennent de Quito et sont accompagnés de leurs professeurs italiens en service civique. Journée découverte des alentours. Un premier trajet, court, pour rejoindre un village reculé où vit une grand-mère Quechua qui ne parle pas espagnol et qui fabrique de la « chicha ». Un mélange traditionnel de manioc et de patate douce fermentée plus ou moins fort selon l’avancement de la fermentation. À l’origine la patate douce était remplacée par la mâche des femmes et donc de leur salive qui créait la fermentation. Il s’agit aujourd’hui de la version plus « saine ». Ensuite c’est atelier poterie, sans tour, avec une technique qui fait sens. Les petits bols sont montés rapidement à base de boudins que l’on empile et lisse par la suite. Ils sont peints et cuits 3 jours après dans la braise du feu. Nous reprenons la route pour rejoindre notre bateau qui nous attend sur le Rio Napo pour nous rendre dans un centre de secours des animaux au beau milieu de la jungle, sur la rivière. Nous naviguons pendant 30 minutes sur notre long bateau qui prend l’eau avant d’arriver sur l’île aux animaux. Ici, ils sont nourris et soignés mais nous ne devons pas leurs parler ni interagir avec eux sous peine de ne pas pouvoir les relâcher par la suite. La guide, bénévole, nous explique pourquoi ces animaux sont ici et, en général, ce ne sont pas de bonnes nouvelles. Beaucoup était des mascottes ou des animaux de compagnies qui ont été mis de côté. C’est donc un endroit relativement sauvage que nous traversons où il n’est pas rare de croiser des tortues en liberté. Une fois notre petit tour terminé nous reprenons le bateau afin d’aller manger, le long de la rivière, un peu plus haut. Les enfants en profitent pour jouer dans la boue, se baigner. L’ambiance est détendue, ils rient et sont heureux de pouvoir vivre cette expérience. Ils n’ont pas la chance de pouvoir sortir de la ville où ils vivent et c’est une belle opportunité de venir voir la jungle. Encore un peu de bateau pour rentrer puis de la voiture ainsi qu’un bref passage au marché où une dame n’a pas été très heureuse que je touche les fruits et légumes. Fin de journée et fin de séjour à Tena, demain matin nous partons.
équateur
E
n route pour Papallacta et ses thermes. Nous quittons Diego et Anton pour la gare de bus où le hasard fera que nous retrouverons les enfants qui prennent leurs bus pour Quito. La route pour rejoindre les montagnes serpente entre forêt, nuage, cascade et volcan. Monter pendant 30 minutes sans voir plus loin que les cotés de la route pour enfin arriver au sommet et découvrir la vallée et son lit de nuages. Déposés sur le bord de la route, il nous faut prendre un transport mixte (j’entend par là qu’il fait taxi et livraison) pour atteindre l’hôtel que Diego nous a conseillé. Le 1er problème c’est que les prix d’une chambre ne sont pas ceux qu’il nous avait annoncé, surtout pour la qualité du lieu. Car le 2e problème arrive très vite, il n’y a pas de chauffage, ou plutôt si, mais payant… Alors la solution pour nous réchauffer est toute trouvée. Les thermes d’eau chaude.
21 h 30
papallacta
équateur
09 h 10
vol.11
21 - 10 - 2018
fragments
Plusieurs bassins d’eau volcanique avec une vue sur les montagnes environnantes et le volcan au loin. Nous restons presque 2 heures dans l’eau, le but étant de soulager nos piqûres de moustiques héritées de la jungle et faire dégonfler nos pieds devenus difformes. L’efficacité de la manœuvre n’est pas prouvée à 100% mais ça nous fait du bien, et nous voilà détendus. Un rapide tour au restaurant en sortant afin de manger chaud et prendre des forces pour notre nuit froide. La dernière astuce de la journée, il faut sonner pour rentrer à l’hôtel car la propriétaire est déjà couchée. Elle nous ouvre et là, surprise : elle arbore un pyjama mickey flambant neuf. Une situation cocasse qui nous fera rire avant de retrouver la couette.
P
Papallacta à Latacunga. Le réseau de bus est bien organisé en Équateur. En règle générale en tous cas. Aujourd’hui le premier arrêt qui nous fait changer de bus ne se fait pas dans une gare mais au milieu d’un énorme rondpoint qui débouche sur des grosses routes. Par chance un grand-père et sa petite-fille nous aident à trouver notre chemin afin de trouver notre liaison. Il nous accompagnera pendant une grande partie du trajet.
21 h 20
latacunga
équateur
08 h 30
vol.11
22 - 10 - 2018
fragments
Voyager en bus n’est pas toujours très agréable mais c’est pratique et nous avons surtout la chance de pouvoir visionner de très bons films sur des petites télés. Il vous suffit juste d’aimer tous les films de Jason Statham ou les films sur Jésus. Une fois à Latacunga, nous rejoignons l’hostel où des gens adorables nous accueillent, nous aident à programmer notre tour de demain et nous font la lessive.
Retour à la civilisation.
vol.11
22 h 05
07 h 35
23 - 10 - 2018
fragments
Levés à l’aube pour un départ des plus tôts, direction la boucle de Quilotoa. Nous prenons un 1er bus qui nous conduit à Sigchos. Le bus s’arrête ici car il ne peut pas aller plus loin et nous croisons 2 vieux touristes qui se sont trompés de bus… Situation étrange pour eux car ils sont vraiment perdus. Après un rapide repas nous prenons un 4x4 pour « tricher » un peu. Nous ferons la boucle sur 2 jours au lieu de 3. Il nous dépose directement à Isinlivi, le départ de notre aventure de 24km vers le volcan. Aujourd’hui nous marcherons 12km pour rejoindre le village de Chugchilan. À peine partis nous croisons des lamas dont un perché sur sa colline, le menton bien haut et le regard fier. Nous commençons par descendre pour rejoindre une rivière en contrebas où 4 enfants jouent après l’école. On demande notre chemin et une petite fille nous répond timidement. Commence alors la montée, la longue montée. L’avantage de monter c’est la vue, et là nous pouvons déjà profiter d’un paysage dégagé sur la vallée. C’est assez impressionnant et très beau. La suite s’annonce formidable. Nous longeons ensuite un long balcon pour nous retrouver de l’autre coté de la montagne. Ici s’ouvre à nous l’autre vallée, toute aussi grande et toute aussi belle. Au creux du canyon qui divise le paysage, une rivière qu’il nous faudra rejoindre. Sur ce balcon nous croisons des chiens énervés mais heureusement attachés et des Quechuas étonnés de nous voir ici. Avant de descendre vers la rivière nous profitons de la vue et nous observons notre objectif du jour, de l’autre côté du canyon. Il nous faudra encore un peu de courage pour arriver à destination. Le canyon, une épreuve. La descente est une des plus belles parties de la journée, nous en profitons pour jouer un peu. Avec les quantités de poussières qu’il y a sur le chemin la descente ressemble plus à un gros toboggan qu’autre chose. Et nous glissons vers le cours d’eau, le traversons et commençons notre dernière ascension de la journée depuis un petit village. Le chemin passe par une forêt brulée et l’air que nous respirons n’est pas des plus purs. L’inclinaison de la pente ne nous aide pas non plus. C’est raide, poussiéreux et noir de cendres. Arrivés en haut de l’éprouvante ascension, nous voici à Chugchilan, notre stop pour ce soir. Il nous faut maintenant trouver où dormir et manger. Le long de la route, un premier chien nous accueille en aboyant. Sûrement un message pour nous dire « dormez ici ». Et nous l’avons fait. Il deviendra plus câlin par la suite et nous rencontrerons des gens formidables. La maitresse des lieux et propriétaire du chien, Clara, nous fait sentir comme à la maison et nous mangeons même avec elle le soir, en regardant les informations. Elle nous explique la situation du pays, nous rions aussi un peu de choses plus joyeuses et nous irons nous coucher après un très bon repas.
équateur
21 h 35
08 h 25
24 - 10 - 2018
2e jour de trek pour rejoindre Quilotoa. La journée la plus dure, mais nous ne le savons pas encore et nous n’allons pas tarder à le découvrir. Nous commençons par redescendre dans la vallée plus basse. Comme hier. Nous croisons un bon nombre de Quechuas travaillant dans leurs champs ou avec le bétail. Au 1er croisement, 2 routes se séparent. Une facile et une « Extrême ». Nous choisissons la facile, celle qui part direction La Moya. Nous voilà en bas du canyon qu’il nous faut remonter pour rejoindre le village en empruntant un chemin étroit et bien raide qui nous fera dire que si ce chemin est simple l’autre doit être vraiment dur. Une fois en haut nous devons traverser une propriété. Jusque là rien de plus simple sauf qu’en avançant nous commençons par voir des animaux. Et ici, si il y a des animaux il y a forcément un chien ou plus pour les garder. Pas d’exception ici, un chien des plus féroces commence à aboyer et à s’approcher de nous. Il a décidé de ne pas nous laisser passer par chez lui. Nous nous retrouvons donc à essayer, avec nos 2 bouts de bois, de l’effrayer. Rien à faire, il préfère nous attaquer. Nous rebroussons chemin afin de contourner la maison. Par chance, ça fonctionne. Nous traversons La Moya et nous marchons par la suite sur un beau sentier en balcon avec une vue sur une rivière qui fait le lit des gorges alentours. Une belle cascade au bout du chemin, c’est notre destination et ça nous paraît loin. Il est déjà 11 heures et le soleil tape très fort. On redescend, on remonte et on arrive à un 2e village où une petite fille, seule, nous demande du chocolat (du moins c’est ce qu’on a compris). Ravitaillement en eau avant la dernière ascension.
La dernière montée, mais elle fait 5km au minimum. Il faut rejoindre le sommet du volcan et la fatigue commence à se faire sentir. À ce moment là nous sommes suivi par un autre couple, un peu moins sûrs du chemin que nous voulons arpenter. Ils nous suivent donc au début et bifurquent à un moment. Nous continuons notre route et soudain nous entendons des hurlements. Ils sont entrés chez quelqu’un et sont en train de se faire disputer en quechua (pas en espagnol). Le mec n’est pas heureux que des visiteurs rentrent chez lui impunément pour demander leur chemin et on les voit faire demi-tour pour nous rejoindre. À partir de là le chemin devient plus raide et Carole commence à accuser le coup et subit la fin du trek. Quand je vous dis raide, imaginez une pente d’escalier, sur 200m, sans marches et vous aurez une idée de la pente. C’est un raccourci, certes, mais il nous fera mal aux jambes et au moral. Nous avançons péniblement pour rejoindre une partie moins raide mais sablonneuse, à 3400m d’altitude c’est étrange de trouver ce genre de sol. Nous marchons une nouvelle heure avant d’arriver à la dernière côte qui nous ouvre la vue sur le cratère et le lac. Nous sommes arrivés ! Les 2 jours de trek que nous venons de faire valent largement la récompense. C’est immense, beau, bleu et la crête nous dit surtout que nous sommes arrivés ! Nous voilà à destination. On profite du lieu, on se repose un peu et nous prenons rapidement le bus pour Latacunga (nous n’avons pas mangé de la journée, nous sommes partis à 8h30 et il est 16h quand nous arrivons).
21 h 35
08 h 25
24 - 10 - 2018
J
eudi, nouveau jour de marche, enfin c’est plutôt jour de marché. Nous sommes à Saquisili. Nous prenons le bus le plus lent pour nous y rendre et arriver un peu avant midi. Il y a 4 grosses places dédiées à différents types de produits, vêtements, légumes, animaux, outils, … Nous commençons par le plus classique, celui des légumes, assez vaste. Sur certains étalages nous trouvons de la viande et je suis presque sûr qu’il s’agit de cochons d’inde, ou « cuy ». Un Vénézuélien nous déconseille de manger ici cependant car l’hygiène est déplorable et la cuisine n’est pas bonne. Et nous voulons rester en bonne santé. Nous continuons par la place des vêtements où on se fait alpaguer pour les plus beaux et les plus chauds des ponchos. Pas forcément faits mains mais on se laisse prendre au jeu avant de rejoindre le marché aux animaux. Ici non plus il n’y a pas de règles. Les poulets sont attachés vivants à la ceinture ou entassés dans des cages. Nous retrouvons aussi nos amis les cochons d’indes. On peut tout acheter ici et ceux là seront servis pour Noël, pour des repas traditionnels ou encore au barbecue. On trouve aussi des chiens, des chats, des oies ou encore des lapins, bref toute la basse-cour est là. Une fois notre tour terminé nous rentrons à Latacunga pour attendre notre bus de nuit.
22 h 20
saquisili
équateur
09 h 30
vol.11
25 - 10 - 2018
fragments
L’aventure du bus de nuit, nous avions oublié ce que c’était. Il est 23 heures quand nous arrivons à la gare de bus où un couple d’Italiens et une dame sont déjà présents. Puis un autre couple plus âgé avec de gros sacs bien lourds et une maman et son fils, eux aussi accompagnés de nombreux sacs. Puis la petite dame du début se lève et nous sort un sac de chips gigantesques. Certaines plus grandes qu’un nouveau-né. Elle commence par les vendre puis certains acheteurs nous font goûter. C’est gras mais c’est bon. L’ambiance est bonne et tout le monde rit. Les derniers passagers arrivent, un groupe de musiciens bien fatigués qui feront le voyage avec nous. Nous sommes prêts à partir et jusqu’ici tout va bien sauf pour dormir (assez compliqué). Au moment de l’arrêt, la mère et son fils prennent un peu de temps pour descendre et les musiciens décident aussi de profiter de la pause pour sortir du bus. Nous repartons et environ 10 minutes après c’est l’affolement dans l’allée centrale. Il en manque un… Les musiciens ont oublié un camarade. La situation est drôle pour nous mais stressante pour eux jusqu’à ce que la solution soit trouvée. Nous finirons par nous endormir et arriver 12h après. L’océan sous la pluie.
A
yampe, petit village de surfeur, sans réelle route avec trois rues où la vie coule plus doucement que les vagues de l’océan qui longe le village. Ce sera du repos pour nous ici, preuve en est puisque je n’ai pas écrit depuis 3 jours. Ici rien ne se passe, les magasins ouvrent quand ils veulent, pas d’horaires fixes ni définis. Nous sommes au sein d’une communauté de hippie qui vit tranquillement. Nous faisons le tour de la ville en nous arrêtant ici et là pour prendre un café, un petit encas, une sucrerie.
22 h 20
09 h 30
28
ayampe
équateur
27
vol.11
26 - 10 - 2018
fragments
Pendant ces jours la seule « activité » qui nous animera sera d’aller à Puerto Lopez pour organiser notre vraie sortie le lundi à la Isla de la Plata ou la « petite Galapagos des pauvres ». Nous devrons patienter jusque là. Nous irons aussi voir Agua Blanca, une communauté d’indigènes qui vit un peu plus haut où nous visiterons leur petit musée et la réserve qui l’entoure pour voir quelques oiseaux, écureuils et chèvres.
vol.11
21 h 20
08 h 10
29 - 10 - 2018
fragments
Isla de la Plata, une île à 44 kilomètres de Puerto Lopez. C’est notre destination du jour, une visite qui nous fait lever et partir tôt. Nous allons voir des oiseaux aux pieds bleus. Dans le bateau nous sommes avec notre guide, 2 Belges, des Espagnols et le sosie de JC dans Dikkenek. Autant vous dire que nous avons beaucoup rit sur le bateau et pendant la visite. Lui, habillé tout en américain (des imprimés du drapeau de la tête aux pieds excepté son court short en jean déchiré) et elle, en « robe » bleue ajourée et très moche. Après avoir donc bien rit pendant 1 heure sur le bateau nous commençons la visite de l’île et nous apercevons déjà les premiers oiseaux. Richard, notre guide, nous explique les différences entre mâles et femelles et notre sosie en profite pour mettre une grosse fessée à sa femme quand on apprend que la femelle est plus grosse que le mâle. C’est aussi leur cas… On les verra se prendre en photo tout au long de la visite ainsi que tous les oiseaux que nous croiserons. Le tour de l’île est assez rapide et nous voyons ces fameux oiseaux à pieds bleus vivre, voler, couver, se courtiser et parler. Nous voyons aussi beaucoup de pièges pour les rats, un souvenir qu’un conquérant a laissé sur l’île en débarquant son bateau. Une fois la boucle effectuée nous retournons au bateau pour manger rapidement et rejoindre le site de snorkeling.
23 h 00
10 h 00
30 - 10 - 2018
Un autre monde s’ouvre alors à nous et nous avons la chance de voir et nager avec une tortue dès notre mise à l’eau. Bien sûr il n’y a pas qu’elle, nous sommes au milieu de centaines de petits poissons et quelques uns bien plus gros. Je ne suis jamais rassuré dans l’eau et c’est un monde que je ne connais pas, mais de le voir comme ça est une expérience à renouveler. Nous nageons presque 2 heures avant de remonter dans le bateau pour rejoindre Puerto Lopez, puis Ayampe.
Dernier jour à Ayampe, un dernier jour tranquille ici et ce sera pour nous l’occasion de discuter avec le propriétaire de l’hôtel où nous avons logé. Il nous fait visiter toutes les chambres en cours de création et les autres, nous explique qu’il a tout fait tout seul ou presque. Ce sont des travailleurs acharnés ici, toute la journée à la construction du lieu et le soir à la cuisine avec sa femme et ses filles. Ils habitent tous ici, en famille. Un dernier tour de la ville, un dernier dodo et nous partons à Montañita.
équateur
M
ontañita vice city. Aujourd’hui nous arrivons dans la ville la moins jolie de toute la côte. C’est censé être le spot de surf d’Équateur par excellence mais un bref tour sur la plage nous fera dire le contraire (le spot doit être ailleurs). Nous dormons dans un hostel un peu reculé, en marge du centreville, supposé plus calme. La promesse est respectée et nous passons l’après-midi au calme, nous avons prit le rythme local.
22 h 20
montañita
équateur
09 h 30
vol.11
31 - 10 - 2018
fragments
Nous allons planifier la balade à cheval de demain avant de retourner à l’hostel. 31 octobre, fête oblige. Le soir le lieu change un peu de visage, le volume musical augmente et les gens affluent. Nous ne participons pas trop aux festivités mais nos voisins américains viendront vers 1 heure du matin pour un débrief d’égocentricité des plus inutiles, et très long pour nous.
Carole a aussi reçu, sur son genou, une crotte d’iguane.
vol.11
Aujourd’hui l’hostel est endormi quand nous partons pour notre balade du jour. Un rendez-vous là où nous avions booké, un petit déjeuner classique (avec Bolones) avant de prendre le taxi pour un court trajet qui nous mène à l’entrée de Dos Mangas, afin de rejoindre Hugo, notre guide ainsi que ses 2 chevaux.
21 h 20
08 h 10
01 - 11 - 2018
fragments
Après un bref topo sur ce que nous allons faire nous montons sur les chevaux et lui nous accompagne à pied. C’est assez étrange comme sensation de le voir à pied mais nous apprendrons plus tard que c’est parce qu’il n’a que 2 chevaux. Nous partons donc dans la forêt, traversons des rivières et ça fait du bien de voir un environnement moins sec. Hugo nous explique tout ce que nous traversons et ce qui nous entoure, la forêt verdoyante et la rivière qui la traverse, les plantes et les animaux. Nous aurons la chance de voir des singes-araignées, perchés en haut de leurs arbres, en train de jouer, de sauter et de se pendre par la queue. Après une bonne heure à cheval nous continuons à pied pour aller jusqu’à une cascade un peu asséchée aujourd’hui et une « piscine » où nous trempons les pieds, admirons ce qui nous entoure et notre guide raconte de nombreuses anecdotes à Carole.
22 h 20
10 h 10 03
02 - 11 - 2018
Vient le temps de rentrer et de rejoindre la ville. Aujourd’hui la tradition veut que les enfants parcourent la ville pour demander du pain. C’est la veille de ce que nous appelons Halloween mais c’est plus traditionnel ici. Repos à Montañita. Nos derniers jours ici sont rythmés comme ceux des locaux. Aucun plan, rien à faire si ce n’est profiter, nous détendre et nous reposer avant de prendre l’avion dimanche. Les hamacs sont parfaits pour ce genre d’activité.
22 h 20
09 h 05 05
04 - 11 - 2018
Montañita tu ne me manqueras pas.
Un dernier bus le dimanche, encore un peu de patience, un long vol, puis un autre plus court que nous avons failli louper, un coup de chance pour le bus du retour pour Chamonix et nous voici à la maison.
équateur
merci a bientot
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