良好的閱讀都
Agenda
Edito
à la conquête du Monde Doit- on craindre l'Empire du Milieu ?
En bref... Et en images
La Chine
Pensée libérale
Dossier | La Chine à la conquête du Monde
Carte blanche
International
Twitto’s & Comments
15 ans de l’ASBL
Près de chez vous
PiccoloMR | n°40 | Janvier - Févier | www.jeunesmr.be |
C/jeunesmr | M/jeunesMR
Agenda 15 ANS DE L’ASBL JEUNES MR … ÇA SE FÊTE ! Il y a 15 ans, en février 2001, notre mouvement officialisait son existence en devenant une Association Sans But Lucratif (ASBL) à part entière. Un cap important qui fut à la base de nombreuses mutations pour notre jeunesse. Peu après, nous changions de nom : de Jeunes Réformateurs Libéraux à JunioR pour enfin devenir les Jeunes MR. C’est également à cette époque que nous adoptions notre célébrissime slogan « N’attends pas qu’on te donne la parole… Prends-la ! » La simplification des structures et nos nouveaux statuts renforçaient alors l’unité de nos membres autour du national. Vous l’aurez compris, ce cap de février 2001 fut un tournant vers ce que nous sommes aujourd’hui : la 1ère Jeunesse politique en Fédération WallonieBruxelles avec près de 9 000 membres et 102 sections locales reconnues. Pour nos 15 ans, nous voulons donc marquer le coup en célébrant ensemble notre belle ascension ! Cette célébration sera surtout l’occasion de vous remercier vous, nos membres, artères principales de notre réussite, mais aussi tous ceux qui nous soutiennent au quotidien, comme les mandataires MR. C’est pourquoi nous vous convions le mercredi 17 février 2016 à partir de 20H00 à la Ferme aux Chiens (Rue des Fermes 3, 5081 Bovesse), afin de célébrer comme il se doit cet anniversaire pas comme les autres. Inscription obligatoire de tous les participants via info@jeunesmr.be ou via le formulaire en ligne sur le site web des Jeunes MR.
LES 15 ANS DE L'ASBL AURONT LIEU LE MERCREDI 17 FÉVRIER 2016 À 20H00 À LA FERME AUX CHIENS [ 3 rue des Fermes, 5081 Bovesse ]
RETROUVE ENCORE PLUS D'ACTIVITÉS ET D'ÉVÉNEMENTS SUR LE SITE DES JEUNES MR 2 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
Edito Avec ce premier numéro de 2016, les premières bonnes nouvelles ! En effet, l’année commence bien : les premiers effets du tax shift se font ressentir ! Ce glissement fiscal permet, entre autres, l’augmentation de nos salaires. Par exemple, une personne isolée, gagnant 1500€ brut par mois, verra son revenu augmenter de près de 80€. Notre gouvernement a également voulu donner un coup de pouce aux PME, moteur de notre économie. Ces dernières seront donc exonérées de cotisations ONSS à vie pour leur premier employé. Dans ce numéro, nous reviendrons notamment sur l’historique COP21 à Paris vu à travers les yeux de notre Président et de Manel. Le dossier de ce numéro vous fera voyager, avec Julien Fortin, en Chine avec sa diplomatie du Panda, sa situation écologique mais aussi sa route de la soie et son krach boursier. Dépaysement assuré ! Je concluerai en m'adressant à tous nos lecteurs. Pour cette nouvelle année 2016, que nous vous souhaitons aussi belle et bleue que possible, n’hésitez pas à nous rejoindre dans l’équipe du Piccolo MR ! Les nouvelles plumes sont toujours les bienvenues.
EN BREF & EN IMAGES
P: 04
PENSÉE LIBÉRALE
P: 05
Le like et le dislike du mois,...
Libéraux, néolibéraux, libertaires, libertariens… Tous les mêmes ?
DOSSIER
La Chine à la conquête du monde.
P: 06-07-08-09-10
CARTE BLANCHE
P: 11
INTERNATIONAL
P: 12
TWITTO’S & COMMENT’S
P: 13
15 ANS DE L'ASBL
P: 14
PRÈS DE CHEZ VOUS
P: 15
COP21 : arrêtons d’opposer le libéralisme à l’environnement !
COP21 : vers un accord pour protéger la planète et soutenir le développement durable.
Rien n'échappe à l'oeil des Jeunes MR sur les réseaux sociaux.
Retour en arrière sur l'histoire de ces quinze dernières années.
Retour sur les activités locales, provinciales et nationales des Jeunes MR. PICCOLO MR n°40 Janvier - Février 2016
Éditeur responsable : Mathieu BIHET Rédacteur en Chef : Frédéric VANDERSTRAETEN Graphiste - infographiste : Thomas PIETERHONS Comité de rédaction : Gwenaëlle WILLIOT | Florent DUFRANE | Mathieu BIHET | François BURNIAUX Gilles AGOSTI | Hubert CHAPELAIN | Steve DETRY | Julien WELCH | Pierre-François DI STEFANO Alexandre NAVARRE | Julien FORTIN Frédéric VANDERSTRAETEN Rédac’Chef
Numéro d’identification ISNN : 1784-7192 Jeunes MR ASBL, Avenue de la Toison d’Or, 84-86 à B-1060 Bruxelles
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 3
En bref... Et en images LE CHIFFRE DU MOIS
65,31%
Selon une étude du politologue anversois Christophe Lesschaeve, le taux d’adhésion des électeurs du MR vis-à-vis du programme du parti est de 65,31%. Ce résultat a été obtenu suite à une enquête effectuée auprès de 1 528 électeurs belges, en collaboration avec des chercheurs de la KUL, de l’ULB, de l’UCL et de la VUB. Grâce à ce résultat, le MR est le parti politique belge le plus proche de son électorat, toutes formations confondues. Les libéraux flamands, quant à eux, s’en sortent très bien également et obtiennent la troisième place du podium avec un score de 60,15%. Tout en bas du classement, on retrouve le PS bon dernier avec seulement 46,61% de taux d’adhésion et le CD&V avec 47,37% qui peine à se renouveler. En parlant de renouveau d'ailleurs, les ex-FDF sont juste devant les chrétiens flamands, avec 54,09% (9ème sur 11). À croire que tout reste à faire pour réussir à « relever le défi »…
LE SITE DU MOIS www.montaxshift.be
Mis en ligne par le Ministère des Finances, ce site Internet vous permet de calculer directement l’impact du tax-shift sur votre salaire mais aussi de mieux comprendre en quoi consiste ce glissement de fiscalité. Un site qui vaut le détour !
LA PHRASE DU MOIS
LE LIKE DU MOIS
Christine Defraigne (MR), Présidente du Sénat, réagit avec humour à l’accueil syndical aux Vœux du MR à Liège
Jérôme, premier employé « zéro cotisation à vie » !
"Je n’ai jamais été autant sifflée de ma vie. À mon âge, ça fait plaisir même si j’aurais préféré des maçons italiens"
LE DISLIKE DU MOIS
Le parti « Droit et Justice » en Pologne
Depuis sa victoire aux législatives en 2015 et son accession au pouvoir, le parti « Droit et Justice » (PiS) ne manque jamais l’occasion de faire la Une de l’actualité européenne. Ouvertement conservateur, nationaliste et eurosceptique, le PiS s’est emparé des hautes fonctions de l’État polonais avec Andrzej Duda comme Président et Beata Szydlo comme Première ministre d’un gouvernement où la majorité quasi absolue est détenue par ce parti de « droite dure ». Cette hégémonie a d’ailleurs permis au PiS de commencer, sans attendre, le grand démantèlement inscrit dans son programme électoral de 2015. Petit à petit, on a vu l’État de Droit s’effriter en Pologne sous l’œil inquiet des Européens. Dernier scandale en date, à l’heure où nous écrivons ces lignes : le licenciement de plusieurs directeurs de médias polonais dont le travail journalistique irritait le parti au pouvoir. Raison officielle invoquée par le PiS ? La ligne éditoriale « trop libérale » ne faisait pas assez écho aux convictions des citoyens et à leur chrétienneté. À côté de cette mainmise sur la presse, le PiS a fait voter plusieurs lois en octobre restreignant les compétences du Tribunal (Cour, ndlr) Constitutionnel qui, habituellement, est chargé de vérifier la constitutionnalité des lois. Le 13 janvier dernier, la Commission européenne a annoncé d'ailleurs qu’elle lançait une procédure de contrôle contre la Pologne. Une décision très peu appréciée à Varsovie qui brandit l’argument de la souveraineté nationale. D’ici là, quelles autres dérives nous réservent Droit et Justice ?
4 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
C’était une des mesures phares du Gouvernement Michel, portée par le Ministre des PME Willy Borsus : depuis le 1 janvier 2016, les indépendants et les patrons de PME qui engagent leur premier salarié seront exonérés de cotisations patronales à vie sur cet emploi. Cette décision n’est que la partie la plus symbolique de la mesure car le gouvernement a procédé à de nouvelles réductions de cotisations pour le deuxième salarié jusqu’au sixième. Objectif à la fin de la législature ? Jobs ! Jobs ! Jobs ! Et, pour l’instant, la mesure semble déjà porter ses fruits puisque, selon une étude de l’UCM, 60% des indépendants disent réfléchir à l’engagement de leur premier collaborateur alors que 40% d’entre eux se disent d’ores et déjà prêts à engager en 2016. Willy Borsus a déjà affiché ses objectifs : si 10% des personnes concernées par la mesure sautent le pas du premier engagement, cela pourrait représenter 30 à 32 000 nouveaux emplois. Cerise sur le gâteau : selon la Banque nationale (BNB), cette mesure devrait rapporter 22 000 euros par an à l’État. Une politique win-win donc et une belle réussite pour le Gouvernement Michel qui commence à percevoir les effets de ses premières mesures.
LA PHOTO DU MOIS
Le Président national, Mathieu Bihet, et le Président de la Province de Liège, Arnaud Lombardo, ont profité des Vœux du MR à Liège pour offrir à Charles Michel un petit cadeau « made in Jeunes MR ». L'intention a réjouit notre Premier ministre qui a précisé, sur le ton de l'humour, que « chez les Michel, on recrutait dès le berceau ».
John Lock e
Pensée libérale LIBÉRAUX, NÉOLIBÉRAUX, LIBERTAIRES, LIBERTARIENS…
TOUS LES MÊMES ?
Si vous lisez ces quelques lignes en ce moment, il y a beaucoup de chance que vous faites partie de ceux qui se définissent comme « libéraux ». Le libéralisme en tant que philosophie politique est un précieux héritage qui nous vient principalement du Siècle des Lumières (XVIIIe siècle) même si on retrouve dans l’Histoire de nombreux courants précurseurs, d’inspiration libérale. Être libéral, c’est avant tout prôner la primauté de la liberté et de l’individu. Une conception du monde qui donne libre cours à diverses interprétations encore aujourd’hui… Que l’on soit libertaire ou libéral-conservateur ; que l’on se dise libéral « classique » ou libéral « de gauche », chacune de ces catégories fait partie d’un même ensemble, de la grande famille des libéraux. Tous ces courants du libéralisme ont le même ADN : un attachement commun au principe de liberté. Toutefois, cette façon de concevoir la défense de la liberté de chaque individu est sujet à relecture assez régulièrement. Au fil du temps, l’interprétation de l’idéologie libérale s’est déclinée en plusieurs écoles aux sensibilités relativement différentes, créant ainsi des divergences de vues parfois importantes entre les libéraux à travers le monde. LES LIBERTAIRES ET LA TENTATION DE L’ANARCHIE Afin de cerner les différents courants en présence au sein de la grande famille libérale, une première ligne de démarcation peut être tracée au sujet du rôle de l’État. À l’origine, la pensée libérale émergea comme réponse à la coercition – comprenez le pouvoir de forcer quelqu’un à respecter des normes – des Pouvoirs absolutistes qui, à cette époque, se constituaient majoritairement en monarchie. En d’autres mots, le libéralisme s’est construit autour de la remise en question de la
Le Libér al
Murray Rothbard
Le libertarien
légitimité du souverain à décider pour son peuple, lui dont l’autorité lui avait été confié non pas par ses sujets mais par Dieu. Cette méfiance envers l’appareil étatique reste très présente chez les libéraux contemporains, de façon plus ou moins forte, comme un traumatisme de naissance. Et c’est sur cette question que les libertaires et les libertariens sont les plus radicaux : tous deux rejettent fortement l’État, à la différence près que les libertaires épousent les thèses de l’anarchisme tandis qu’une majorité de libertariens soutiennent plutôt l’idée d’un État ad minima (minarchisme). Soulignons toutefois qu’une conception majeure de la société différencie les libertaires de l’ensemble des libéraux, en ce compris les libertariens. Alors que l’ensemble des libéraux fondent leur projet de société sur l’individualisme, les libertaires croient au collectivisme, c’est-à-dire à la prédominance de la collectivité sur l’individu y compris dans un système anarchique. Bref, la collectivité devient l’État en lui-même ; l’absolutisme d’antan est démocratisé.
Séba stien Fau re
Le liberta ire
ET LE MOUVEMENT RÉFORMATEUR DANS TOUT ÇA ? En Belgique, les libéraux francophones sont représentés politiquement par le Mouvement Réformateur. À sa création en 2002, ce mouvement politique réunit quatre partis distincts : le PRL (Parti Réformateur Libéral) ; le MCC (Mouvement des Citoyens pour le Changement), dissidence de l’actuel cdH ; le FDF (Front Démocratique des Francophones) qui a quitté le MR en 2011 et le PFF (Partei für Freiheit und Fortschritt). De cette union naitra une formation politique de centre-droit issue de la longue tradition libérale belge qui subsistait déjà aux premières heures de notre Royaume. Mais qui sont les libéraux du Mouvement Réformateur ? Bien que la présence de libertariens ou de libertaires au sein du MR semble extrêmement minoritaire, il est difficile aujourd’hui d’isoler une pensée unique au sein du parti malgré que tous défendent le principe de liberté économique. D’un côté, nous retrouvons les « libéraux de gauche » plutôt centristes qui se revendiquent d’un libéralisme social sans pour autant soutenir l’interventionnisme exacerbé de la Gauche. Ces libéraux fréquentent au sein du MR des libérauxconservateurs qui généralement défendent un État fort et s’opposent à toute libéralisation des mœurs. Mais on retrouve aussi des libéraux plus « classiques » qui soutiennent la liberté économique mais oscillent entre la liberté sociétale des libéraux « de gauche » et l’autorité d'État des libérauxconservateurs. Cette pluralité explique en partie la propension du Mouvement Réformateur à susciter de nombreux débats en interne. Une grande richesse politique qui certes peut parfois troubler certains électeurs.
LES LIBERTARIENS ET LE LIBÉRALISME POUSSÉ À L’EXTRÊME Les libertariens, quant à eux, refusent le pouvoir coercitif, qu’il soit détenu par une élite ou par la collectivité. Au contraire, ils privilégient les relations individuelles et les décisions personnelles dans un cadre entièrement libre. Seul un principe prévaut, dans le libertarianisme : celui de la non-agression entre individus, sur leur personne comme sur leurs propriétés. C’est ainsi que, dans la pensée libertarienne, l’État se voit réduit à une seule et unique mission : monopoliser le principe de violence dans le but de prévenir et/ou protéger les individus de la violence d’autrui (cf. fonctions régaliennes). Le reste est soumis à la liberté « Et les néolibéraux dans tout ça ? », me diriez-vous ? de chacun, tout à fait privée puisqu’il n’est pas Eh bien, ils n’existent que dans l’imaginaire des possible de la déléguer contre son gré. C’est une antilibéraux… façon également de nier le contractualisme que la majorité des libéraux acceptent, c’est-à-dire l’existence d’un « contrat » social au fondement de la société civile et qui limiterait certaines libertés « naturelles ».
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 5
J u lie n
FO
RT IN
Dossier | La Chine à la conquête du Monde
La Chine
à la conquête du Monde Doit- on craindre l'Empire du Milieu ? La Chine. Quatrième pays le plus vaste au monde, avec plus de 1 300 000 habitants (1/6e de la population mondiale) et seconde économie mondiale, juste derrière les États-Unis qui peinent à conserver le haut du podium. Ce statut de « surpuissance » asiatique alimente de nombreux fantasmes sur la scène internationale. Car, si la Chine est depuis des siècles une grande puissance économique, elle a su déjouer tous les présages lui annonçant son déclin imminent. Mais la surpuissance chinoise ne s’est pas forgée sans sacrifice ni douleur. Fière de son capitalisme d’État, la Chine communique peu sur ses affaires internes, ce qui fait douter de nombreux experts sur la fiabilité de ses chiffres jusqu’à parler d’un « géant aux pieds d’argile ». À côté d'une croissance à deux chiffres, le Parti Communiste Chinois – seul au pouvoir – applique une politique extrêmement dure socialement, interventionniste au possible et limitant de nombreuses libertés individuelles. C’est ça aussi, le revers du miracle chinois. Depuis plusieurs mois maintenant, l’ancien rédacteur du Piccolo MR et Président des Jeunes MR de Pont-à-Celles Julien Fortin réalise un Erasmus d'un an à Shanghai. Pour cette rentrée 2016, c’est avec passion et objectivité qu’il nous ramène un dossier tout chaud sur les grands mystères de Pékin. Relations internationales, économie, environnement… Julien vous emmène tout au long de ce dossier dans les coulisses de l’Empire du Milieu !
6 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
Dossier | La Chine à la conquête du Monde LES PANDAS CHINOIS : une arme de diplomatie massive Parmi les images collectives que nous avons de la Chine, outre les dragons et les bouddhas géants, les pandas se sont imposés ces dernières années comme une marque déposée de l’Empire du Milieu. La « pandamania » n’a pas épargné la Belgique qui a accueilli, en février 2014, deux nouveaux locataires pour le parc animalier de Pairi Daiza, Hao Hao et Xing Hui. Les deux expatriés chinois, aux allures de peluches, sont arrivés à Zaventem en présence d’une importante délégation et d’Elio Di Rupo, Premier ministre à l’époque. Autant dire que leur accueil fut digne de celui d’un chef d’État. Mais pourquoi ?
À l’étranger, les pandas sont reconnus comme les symboles de la Chine par excellence. Mais les Chinois attachent une plus grande importance encore à ces ursidés qu’ils considèrent comme des trésors nationaux. On ne transige pas avec les pandas ! C’est pourquoi la coutume veut qu’un panda qui réside à l’étranger soit considéré comme un représentant de l’État chinois. Il doit être accueilli et traité comme tel.
La coutume veut qu’un panda qui réside à l’étranger soit considéré comme un représentant de l’État chinois. Cette « Diplomatie du Panda » ne date pas d’hier. Il y a 2 000 ans déjà, l’impératrice Wu Zetian de la dynastie des Tang (618-907 après JC) avait fait don de deux pandas au Japon afin d'officialiser les bonnes relations entre les deux empires. Oubliée pendant plusieurs siècles, c’est sous Mao Zedong qu’est relancée cette tradition ancestrale. Très rapidement, pourtant, la pratique fait polémique. Le statut d’espèce « en danger » du panda pousse les associations environnementalistes à faire pression sur le gouvernement chinois pour qu’il mette en place des politiques de préservation. Ainsi, depuis 1984, la Chine « prête » ses pandas sous plusieurs conditions : les pandas sont « prêtés » pendant un temps limité (15 ans pour la Belgique) ; l’habitat des animaux doit être validé par les autorités chinoises ; des soigneurs chinois sont détachés sur place et le pays hôte s’engage à verser un financement annuel à des fonds scientifiques œuvrant pour la sauvegarde de l’espèce.
Si ce don peut sembler relativement contraignant pour le pays hôte, rares sont ceux qui oseraient refuser un tel cadeau. De par la rareté des pandas et de part l’importance que ces animaux revêtent aux yeux des Chinois, ce geste a une grande valeur diplomatique. Surtout que la Chine n’accorde pas ce privilège à tout le monde. En 2015, seuls 19 pays dans le monde accueillaient des pandas chinois : les États-Unis, le Japon, le Mexique, Singapour, l’Espagne, l’Autriche, la Thaïlande, l’Australie, la France, le Royaume-Uni, Taïwan, le Canada, la Malaisie et la Belgique. À travers la « Diplomatie du Panda », la Chine démontre sa volonté d’entretenir des relations internationales renforcées avec d’autres pays du monde ou, parfois, de relancer des processus de négociations difficiles comme ce fut le cas en 1972 lorsque la Chine offrit deux pandas aux États-Unis, suite à la visite du Président Richard Nixon, le tout, après 25 ans de disette diplomatique. Par ailleurs, ces ambassadeurs à quatre pattes sont fortement scrutés par la diplomatie chinoise ainsi que la presse. C’est comme ça qu’en 2006, une photo du Secrétaire d’État adjoint américain prise alors qu’il embrassait un bébé panda fut utilisée par les médias chinois pour illustrer l’embellie des relations entre les États-Unis et l’Empire du Milieu. Plus qu’un symbole, les pandas sont aussi une redoutable stratégie de communication.
Plus qu’un symbole, les pandas sont aussi une redoutable stratégie de communication. Après plus de 2 000 ans d’histoire, la « Diplomatie du Panda » semble avoir quelques beaux jours devant elle, à condition que l’espèce ne vienne pas à disparaitre. Du côté des autorités chinoises, le message est clair. L’administration de Xi Jinping assume sa volonté de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale bien au-delà de son statut de seconde économie mondiale. Et pour ce grand projet (inter)national, sans nul doute que les ursidés chéris des Chinois seront mis à contribution.
o H ao et Ha 4 b m o 1 E ric D i daiza 2 0 pair
H ao H ao et Xing H ui pa iri da iza 20 14
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 7
Dossier | La Chine à la conquête du Monde LE RETOUR DE LA ROUTE DE LA SOIE : CONNECTER LA CHINE AU MONDE OCCIDENTAL ! Les relations entre la Chine et l’Europe ne sont pas neuves. Depuis le IIe siècle avant JC, les Européens et les Chinois empruntent la célébrissime Route de la Soie pour commercer, le premier explorateur étant l’Empereur Wudi de la dynastie Han qui désirait aller à la rencontre de ces peuples civilisés occupant les terres loin dans l’Ouest. La raison officielle de son ouverture est en fait une raison de survie économique et militaire. Face à un empire en déclin, l’Empereur Wudi cherchait de nouveaux marchés à conquérir avec le produit fétiche du pouvoir à l’époque - qui était également un monopole d’État - la soie. Plus tard, c’est cette même route qu’empruntera Marco Polo, parti de la Sérénissime Venise afin de rejoindre les paysages et les richesses des contrées de l’Extrême Orient. Cette route a
une histoire riche, ayant permis d’enrichir de très nombreuses villes, elle a été le théâtre d’âpres combats politiques avec l’installation de différents Empires sur son parcours, Mongols, Turc Ottoman, Perses, Byzantins, Romain, Chinois… Culturellement parlant, elle servit de voie royale pour la transmission du bouddhisme et de l’islam parmi d’autres religions. Et la technologie suivit également la Route de la Soie ; on ne compte plus les inventions chinoises qui sont arrivées en Occident, et inversement, telles que la boussole, la poudre à canon et l’imprimerie. L’importance pour le commerce de la Route de la Soie en Chine se démontre par la taille de la cité qui est à l’extrémité de la route, plus de deux millions d’habitants au 9e siècle après JC, bien plus imposante que des villes importantes en Occident par cette voie telles que Constantinople ou Cordoue (200 000 habitants). Il s’agit probablement du premier exercice de mondialisation de l’Homme, de ses cultures et civilisations. Toutefois, toutes choses, aussi grandes et enrichissantes qu’elles puissent être, ont une fin. Cela s'est produit au XVe siècle lorsque les explorateurs occidentaux partirent sillonner les routes maritimes afin de trouver le chemin le plus court jusqu’à l’Extrême-Orient dans le but de réduire les coûts de transport et des taxes de l’époque. Le climat, le brigandage, la durée du trajet (1 an en moyenne) faisaient augmenter les prix des marchandises déjà considérées comme chères au vu de leur rareté. À la Route de la Soie, vieille de plusieurs milliers d’années
Le Président chinois souhaite reprendre le concept vieux de deux milles ans pour le moderniser.
succéda la Route des Épices. Si la Route de la Soie revient au devant de l’actualité au XXIe siècle, c’est parce qu’elle est redevenue une des grandes priorités du mandat de Xi Jinping. Le Président chinois souhaite reprendre le concept vieux de 2 000 ans pour le moderniser. Objectif ? Faciliter le transport de marchandises, biens, personnes et énergies, de la Chine à l’Occident et à l’Afrique. Aujourd’hui, la Route des Épices semble de plus en plus obsolète pour le commerce mondial. De fait, les échanges commerciaux se font par tankers et mettent, par exemple, un mois pour faire Shanghai-Rotterdam, en passant par le Canal de Suez. De nombreux navires se retrouvent confrontés aux pirates somaliens au passage du Détroit d’Ormuz. Mais ce n’est pas tout puisque le Canal de Malacca, étape incontournable pour le ravitaillement pétrolier, pourrait être bloqué facilement par les navires de guerre américains en cas de conflit. Il y a donc des avantages indéniables pour la Chine d’investir des milliards dans plusieurs routes traversant l’Eurasie. La Chine a déjà promis pour plus de 52 milliards de dollars dans différents projets d’infrastructures qui visent à rétablir cette Route de la Soie. Plusieurs établissements bancaires soutiennent le projet, c’est le cas de la Banque européenne, de la Banque de développement islamique et de la Banque asiatique de développement. Cette dernière est soutenue par 21 pays asiatiques et est assise sur 100 milliards de dollars d’investissements potentiels dans des projets de développement économique à travers l’Asie. Néanmoins, certains conflits internationaux freinent la construction de tronçons et donc la mise en activité de la nouvelle Route de la Soie. La guerre au MoyenOrient contre l’Etat Islamique et la guerre civile en Syrie fragilisent la stabilité régionale et empêchent le développement du projet chinois. Toutefois, l’Iran pourra probablement faire avancer le projet sur son territoire avec la levée des sanctions internationales qui pesaient contre le pays depuis plusieurs années. Si la nouvelle Route de la Soie prendra du retard sur les volontés chinoises, il est fort à parier que l’administration Xi Jinping usera de tout son poids politique et de tous les moyens à sa disposition pour arriver à ses fins. Une fois terminée, les trains qui relieront Rotterdam à Shanghai mettront à peine dix jours et à peine une semaine en camion, contre presque un mois de voyage aujourd’hui !
8 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
Dossier | La Chine à la conquête du Monde Le miracle économique chinois : un rêve qui devient… Cauchemar À peine l’économie mondiale se remetelle doucement de la crise économique de 2008 que la suivante semble se profiler depuis l’été 2015. Cette fois, l’onde de choc ne vient pas des États-Unis mais de l’autre côté du globe. Entre les mois de juin et d’août, les bourses chinoises ont tremblé, titubé et ont failli rompre, entrainant dans leur chute les bourses du monde entier. Quand la deuxième économie mondiale flanche, c’est le monde entier qui frémit.
La spéculation boursière est devenue tellement banale en Chine que le gouvernement a tenté de ralentir le phénomène. On peut considérer que la crise boursière chinoise de 2015 est une conséquence directe de la gestion de la crise de 2008 par les autorités de Pékin. Suite à la crise des subprimes américains, la Chine se voit confrontée à un perte importante sur les marchés internationaux. Le danger est réel pour la puissance chinoise qui consolide son
taux de croissance exceptionnel grâce à ses exportations. Dès lors, Pékin décide de changer son fusil d’épaule et de se concentrer majoritairement sur son marché intérieur, potentiellement exponentiel encore à l’époque. Pour ce faire, il procède à des investissements massifs dans les infrastructures nationales financées par une lourde taxation sur les épargnes des ménages chinois tout en encourageant les Chinois à investir en Bourse. Pour les autorités, acheter des actions, c’est soutenir l’économie nationale. Et donc, soutenir la Nation ! Les résultats ne se feront pas attendre : entre juin 2014 et mai 2015, la Bourse de Shanghai a augmenté de 150% ! En à peine un an, le nombre d’ouvertures de comptes bancaires passent de 3 millions par an à… 170 millions ! Autre chiffre interpellant : le nombre d’investisseurs particuliers à Shanghai atteint le taux de record de 80%. Ces particuliers jouent en Bourse de façon extrêmement risquée, contractant des prêts pour acheter des actions. Conséquence de ce « dopage » économique : les dettes des particuliers s’envolent. Et la dette sur investissement double au premier semestre de 2015 pour atteindre les 300 milliards d’euros, soit 3% du PIB chinois. La spéculation boursière est devenue tellement banale en Chine que le gouvernement a tenté de ralentir le phénomène. En vain… À l’heure actuelle, la croissance chinoise atteint « à peine » 7% au premier trimestre 2015. C’est une incroyable dégringolade même si ce chiffre parait indécent face à ceux que nous connaissons en Europe. Il y a encore quelques années, cette croissance était à deux chiffres. L’instabilité créée par la spéculation, le ralentissement de la croissance et les chiffres de production en berne ont fait office de première étincelle qui a allumé la mèche capable de faire sauter les bourses chinoises. Ainsi, en trois semaines, entre juin et juillet 2015, la Bourse de Shanghai a perdu 30% de sa valeur - soit 3 200 milliards de dollars - et un peu plus de 10% supplémentaires pendant le mois d’août malgré toute une batterie de mesures prises par le pouvoir central en vue d’enrayer la crise qui commençait à affecter les Bourses asiatiques voisines. Ainsi, Pékin prit la décision d’interdire aux investisseurs ayant en leur possession 5% ou plus d’un même type d’actions de les vendre. Il fut décidé également de geler les introductions en Bourse, de réduire son taux directeur et de pousser une vingtaine de sociétés de courtage à soutenir les entreprises publiques cotées à hauteur de 17 milliards d’euros. À cela, précisons que le gouvernement chinois a autorisé les sociétés d’assurances à investir jusqu’à 10% de leurs actifs dans une seule valeur cotée et a assuré que l’organisme chinois des pensions, qui possède une énorme manne financière, allait investir dans les Bourses. Au final, les petits épargnants sont les premières victimes du krach boursier chinois de 2015. Ceux-ci se sont endettés à perte puisque leurs actions sont dévaluées ; ainsi, ils sont incapables de rembourser leur banque qui, quant à elles, enregistrent de sérieuses pertes financières. Et c’est toute l’économie qui en souffre : la consommation intérieure des ménages chute et le secteur financier n’investit quasi plus dans l’économie réelle. Pour la Chine dans sa globalité, cela se traduira par une croissance – certes toujours positive – mais qui avoisinerait les 3% selon plusieurs experts. Du jamais vu depuis l’époque de Mao ! À ce moment-là, comme lors de chaque crise financière, c’est le politique qui paiera l’addition. Le Parti Communiste subira alors les lourdes conséquences de ses décisions. Et le réveil sera douloureux.
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 9
Dossier | La Chine à la conquête du Monde À l’heure de la COP21, quelle est la situation écologique en Chine ? Nous l’avons vu : depuis des années, l’économie chinoise tourne à plein régime ce qui entraine de nombreux problèmes environnementaux pour la Chine. Tout le monde se souvient du « fog » de pollution planant au-dessus de Pékin en cette fin d’année 2015 mais d’autres problèmes subsistent comme, par exemple, la perte de terres arables – ces zones productives et agricoles – pour cause d’urbanisation. La pollution des ressources d’eau fait également partie des défis auxquels la Chine est confrontée. Ce problème risque de se faire entendre tout autant que celui de la pollution de l’air dans les prochaines années puisqu’il touche massivement les nappes phréatiques, les eaux de surfaces, les fleuves mais aussi les surfaces maritimes internationales. Un rapport du ministère chinois chargé de la gestion des ressources en eau affirme que 55% des 50 000 rivières qui existaient en Chine dans les années 90 ont simplement disparu à cause de leur surexploitation. Les experts considèrent que 10 des 22 provinces de la Chine sont à « court d’eau » et connaissent des pénuries. C’est particulièrement le Nord qui est touché alors que la région regroupe 40% de la population et 60% des terres agricoles, ce qui menace grandement la sécurité alimentaire du pays. Au point où il est question de… déplacer la capitale !
Mais évidemment, le plus gros problème environnemental que tout le monde connait désormais, c’est l’Airmageddon connu aussi sous le nom d’Airpocalypse : un brouillard de pollution grisâtre, chargé de particules fines extrêmement nocives pour la santé. Un véritable fléau dans la région puisque la Banque asiatique de développement a indiqué en 2012 que moins de 1% des 500 plus grandes villes de Chine respectent les normes recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière de pollution de l’air. Par ailleurs, sur les dix villes les plus polluées du monde, sept sont chinoises. En 2013, Pékin affichait une pollution atmosphérique avec des pics qui étaient 60 fois supérieurs aux normes considérées comme sûres par l’OMS. Et elle n’est pas la pire ! La capitale chinoise de production automobile, se situant dans le centre du pays, montrait des pics allant jusqu’à 200 au-dessus des normes mondiales. Selon les experts, 600 millions de personnes seraient touchées par la pollution atmosphérique en Chine. Au niveau de la santé, les personnes qui vivent principalement dans le nord de la Chine perdent en moyenne 5 ans d’espérance de vie uniquement à cause de la pollution atmosphérique.
Sur les dix villes les plus polluées du monde, sept sont chinoises Ces différentes atteintes à l’environnement menacent évidemment la santé publique des Chinois. Mais l’économie et la croissance, elles aussi, en souffrent. En 2010, le coût de la dégradation de l’environnement s’est élevé à 230 milliards de dollars, ce qui équivaut à 3,5% du PIB. Ce chiffre a triplé depuis 2004. Aujourd’hui, le problème écologique de la Chine ne concerne plus seulement sur son territoire. Il concerne le monde entier. En effet, sa mauvaise gestion de l’environnement impacte aussi ses pays voisins. La Russie doit gérer la pollution des fleuves du nord de la Chine pendant que le Japon
10 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
Si rien n’est fait pour réduire la production chinoise, le pays aura émis 500 milliards de tonnes de CO2 entre 1990 et 2050. se voit confronter à des pluies acides provoquées par les pollutions atmosphériques chinoises. La dégradation de la qualité de l’air des villes chinoises a même une influence jusqu’aux ÉtatsUnis, sur la Côte Ouest américaine. Si la Chine n’est pas le premier pays mondial en ce qui concerne la production de pollution et la production de gaz à effets de serres, les émissions chinoises ont dépassé celles de l’Union européenne par tête d’habitant. En résumé, un Chinois produit plus de CO2 qu’un Européen. Pour les experts, si rien n’est fait pour réduire la production chinoise, le pays aura émis 500 milliards de tonnes de CO² entre 1990 et 2050, ce qui équivaut de la même chose que l’ensemble du monde entre le début de la révolution industrielle et 1970. Lueur d’espoir dans le fog pékinois ! Les mentalités commencent tout doucement à changer, ce qui se traduit notamment par la création en 2005 d’un Ministère de l’Environnement. De plus, la participation active de l’administration de Xi Jinping durant la COP21 donne des espoirs pour une réduction de ces pollutions, tant internes qu’externes. En effet, précédent la COP21, les Présidents Xi Jinping et Hollande se sont rencontrés en novembre 2015 et lors d’une déclaration commune se disaient favorables à un accord juridiquement contraignant. Les objectifs de la Chine pour la COP21 étaient de réduire de 60 à 65% les émissions de CO² par unité de PIB par rapport à 2005 et enfin d’augmenter les énergies renouvelables et nucléaires dans la consommation d’énergie primaire jusqu’à 20% d’ici à 2030. Si l'ambition est claire, tout reste toutefois à concrétiser...
Carte blanche C’est un rendez-vous avec la Terre, peutêtre avec l’Histoire, que le monde attend depuis plus d’un an. La 21e Conférence des Nations Unies sur le climat, communément appelée COP21, débutera à la fin du mois de novembre dans la Ville Lumière et dans l’ombre des attentats terroristes qui ont frappé le cœur de Paris, de l’Europe, de nos valeurs communes. Elle aura pour objectif ambitieux de permettre l’émergence d’un accord mondial contraignant capable de mettre un frein aux changements climatiques. Depuis des mois, les discussions autour des enjeux de la COP21 vont bon train dans le monde politique comme dans la société civile. Malheureusement, le climat des débats s’est lui aussi déréglé. Et dans – l’injuste – hiérarchie des préoccupations, l’environnement chute désespérément pendant que la température grimpe. Évidemment, il n’y a pas de choix à faire entre la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre le terrorisme, loin s’en faut. Les deux combats doivent se mener de front, avec la même énergie et la même détermination. Une chose est certaine : les libéraux ne peuvent pas fermer les yeux sur l’un des plus grands défis de notre époque. Osons parler du climat ! Non, la gauche – des sociaux-chrétiens à l’extrême-gauche – n’a pas le monopole de l’écologie ! Peu importe son niveau de verdissement ou sa perméabilité à l’écoradicalisme. La protection de l’environnement est à l’écologisme ce que le social est au socialisme : une authentique OPA. L’illusion d’un territoire idéologique conquis alors que celui-ci est en réalité pris en otage politiquement. Le
Retrouvez ci-dessous la carte blanche de Mathieu BIHET qui a été publiée sur le site de La Libre Belgique le 30 novembre 2015, à la veille de la COP21 de Paris. libéralisme est conciliable avec la lutte contre le réchauffement climatique. Ce postulat ne manquera pas de bousculer cette « droite de salon » qui a la fâcheuse tendance à s’enfermer dans sa défense courttermiste de la liberté économique absolue. Pourtant, nous devons comprendre que, sans geste fort aujourd’hui, les libertés seront profondément restreintes demain. Quelles libertés d’entreprendre persisteront dans un désert économique où la rareté des ressources fera loi ? Quelles libertés individuelles subsisteront dans un État qui connait famine, guerre, crise des réfugiés climatiques ? Quels droits à la propriété résisteront à l’inondation d’une grande partie de nos terres ? Nous devons faire, de façon raisonnée et raisonnable, le choix d’accommoder certaines de nos libertés contemporaines pour préserver la Liberté des générations futures. C’est faire preuve de bon sens et reconnaître que le libéralisme des bouquins est indissociable du libéralisme de terrain. Pour réussir ce pari, il est nécessaire de sortir des carcans d’une vision bipolaire de l’écologie, réduite à l’éternelle passe d’armes entre les « éclairés » et les sceptiques. En 2015, on ne peut plus reléguer au rang des mythes le changement climatique. Cela signifie-t-il pour autant que nous devons adhérer à une approche monolithique exclusivement déterminée par le paradigme de la gauche ? Une vision qui prône une intervention massive de l’État, à coup de contrôles, de quotas et de subsides ? Absolument pas. On ne se souvient que trop bien des certificats verts en Wallonie. Cette façon d’appréhender les choses, ce n’est pas la nôtre. Arrêtons d’opposer le marché à l’environnement. Cet « état d’urgence » peut – et doit – être aussi vu comme une opportunité humaine et économique. Objectifs clairement définis et soutien à l’innovation sont les deux faces d’une même pièce qui s’inscrivent dans une vision à long terme définie par le politique. Plus que l’aspect contraignant de quelques objectifs environnementaux, c’est l’incertitude, le manque de flexibilité sur les moyens et la complexité qui déstabilisent les marchés.
Tout le monde sortira gagnant d’un accord ambitieux de la COP21. La planète, d’abord, c’est une évidence. Les entreprises, également. Et cela se vérifie par des exemples très concrets : si une PME wallonne décide d’investir dans l’efficacité énergétique, elle réduit son empreinte écologique en consommant moins mais elle réduit aussi ses coûts fixes et améliore sa compétitivité. Cette opération est donc positive à la fois pour notre environnement et pour l’entreprise. Les gains ainsi engrangés à petite échelle se transposeront inévitablement au niveau macroéconomique, c’est-àdire au niveau de l’économie mondiale. Gagnante, elle aussi. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Banque Mondiale – loin d’être un lobby environnementaliste – estime que la lutte globale contre le changement climatique pourrait rapporter 1,9 milliards d’euros par an au PIB mondial. À côté de cela, nos États ne profiteront pas seulement d’une retombée économique en termes de croissance. En réduisant les émissions de CO2 en Europe de 80% d’ici 2050 – c’est notre ambition -, nous diminuons la pollution dans nos villes et nos campagnes. La santé des citoyens s’en trouve améliorée, une excellente nouvelle pour tous ! Tout comme pour l’État qui finance la sécurité sociale. La Commission européenne va jusqu’à prédire 38 milliards d’euros de bénéfices en termes de santé publique pour les États membres d’ici 2050 si on limite le réchauffement climatique. États gagnants, donc. Et enfin, il y a cette génération qui nous suivra. Ces hommes et ces femmes dont le bien-être dépend directement de notre capacité d’actions. Ceux-là aussi sortiront gagnants d’un accord ambitieux. Et lorsque tous ces hommes et ces femmes nous parleront de la crise écologique du début du XXIe siècle, nous voudrons pouvoir leur répondre : « Oui, nous avons pris nos responsabilités ! » Quoi de plus libéral, en somme ? Mathieu Bihet
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 11
COP21 :
International Comme vous avez pu le constater au sein de notre rubrique Carte Blanche, le déroulement de la COP21 a fortement mobilisé les Jeunes MR qui lui ont accordé un intérêt tout particulier. L’occasion pour nous de rappeler que, même si les Jeunes MR ne soutiennent pas la vision ultra-interventionniste de la gauche en matière d’environnement, ils soutiennent une lutte renforcée contre le réchauffement climatique reprenant des objectifs clairs et contraignants pour chaque pays. Un positionnement ambitieux qui en a étonné plus d’un, notamment au sein de notre famille politique mais que nous continuons d’assumer. Nos membres sont nombreux à s’être penchés sur la COP21. Certains ont même participé activement à son déroulement à Paris même. C’est le cas de Manel Mselmi, Responsable Communication des Jeunes MR de la Régionale de Bruxelles-Capitale, à qui la problématique tient particulièrement à cœur. Elle nous fait part de son ressenti après plusieurs jours de négociations internationales à Paris.
VERS UN ACCORD POUR PROTÉGER LA PLANÈTE Le 12 décembre dernier, 195 pays ont adopté un accord pour le climat, un accord qui marque, avant tout, l’engagement des pays développés à limiter de 2°C le degré de réchauffement climatique ainsi que les effets du gaz à effet de serre sur notre environnement. On peut estimer que cet accord est « historique », parce qu’il y avait une réelle volonté commune de protéger la planète, tout en admettant les enjeux et les dangers que notre écosystème risque si la trajectoire actuelle mène à un réchauffement de plus de 4°C comme le prédit le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Face à ce scénario catastrophe, un engagement était primordial de la part de la société civile, des organisations internationales et du monde politique pour réussir cet accord et mettre en place une vraie coopération technologique qui permettra de soutenir le développement durable dans les pays en voie de développement ; notamment sur le Continent africain qui est le continent le plus touché par le réchauffement climatique. Face à cette prise de responsabilité, la France a promis 2 milliards d’euros à l’Afrique pour le développement des énergies renouvelables d’ici 2020. Ce fond vert, qui est un mécanisme financier de l’ONU visant à aider les pays les plus vulnérables pour combattre le réchauffement climatique, a affiché cinq priorités durant la COP21, à savoir : « (1) favoriser les villes climato-compatibles; (2) promouvoir une agriculture durable; (3) dégager des financements à grande échelle pour les forêts et le changement climatique; (4) renforcer la résilience dans les petits États en développement et (5) transformer la production et la consommation d'énergie » selon Investments opportunities for the Green Climate fund. Quant à la Belgique, elle adopte « une politique climatique équilibrée » qui se focalise sur l’énergie renouvelable et qui possède la technologie et le savoir en ce qui concerne les approches d’adaptation. En conclusion, la COP21 est une première étape mondiale qui devra nécessairement être suivie et appliquée par les pays développés tout comme ceux en voie de développement afin de mieux maitriser les techniques d’adaptation, d’atténuation et ouvrir l’accès au renouvelable. On peut se féliciter de cet accord mais nous devons néanmoins rester vigilants : la lutte contre le réchauffement dépend d’une volonté commune et d’une conscientisation globale des enjeux climatiques. Il faut impérativement continuer le travail de sensibilisation de l’opinion publique auprès de la nouvelle génération. Ce travail de sensibilisation doit être introduit à tous les niveaux dans notre société et à travers le monde. C’est le prochain challenge qui nous attend… Paris Bourget, le 6 Décembre 2015 Manel MSELMI
12 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
Twitto’s & Comments LA LIBRE.BE
@lalibrebe | 14/01/2016 #Scoop : la N-VA est nationaliste… Analyse d'un coup de com' http://buff.ly/1ZwxHur
COMMENT’S FACEBOOK
14/01/2016
Mathieu Raedts de Wever annonce que son parti nationaliste va continuer à réfléchir à plus d autonomie... pour après 2019. Quelle nouvelle! La seule vraie info, c'est que le MR a effectivement réussi à mettre un stop institutionnel pendant 5 ans. Le reste, c'est de la fanfaronnade.
U 32 likes F 0 partage a 3 comments 11/01/2016
COMMENT’S FACEBOOK Georges-Loui s Bouch ez
RUDY HERMANS
@RudyHermans | 09/01/2016
Si j'ai pigé, Bart De Wever vient de la même ville que Miss Belgique baptisée Frans & d'une Région dont la capitale est Paul Magnette #mb16
OLIVIER CHASTEL
@OChastel | 06/01/2016 Ce matin, j’ai covoituré avec Ecatarina Tescari, qui vit à Charleroi et travaille à Bruxelles #greveSNCB
Que proposent-ils pour la Benoit Lutgen, comme @PaulMagnette, n'est que dans la critique et l'insulte du fédéral. Wallonie ? #begov #walgov
U 32 likes F 1 partages a 6 comments 04/01/2016
COMMENT’S FACEBOOK Arnaud Lombardo
"Bonne année" qu'ils disaient. "Bonne reprise du boulot" qu'ils disaient. Mais le premier c'est Marc Goblet. Rude
invité de 2016 sur #matin1
U 99 likes F 0 partages a 13 comments
COMMENT’S FACEBOOK Jeunes MR
Puisque cette nouvelle année sera ce que vous décidez d'en faire, construisons ensemble et meilleurs vœux à vous ainsi qu'à vos proches ! ✨
31/12/2015
2016 ! Bonne année
U 72 likes F 0 partages a 0 comments
COMMENT’S FACEBOOK
DAVE SINARDET
@DaveSinardet | 05/01/2016
Différence opinion publique Fl-Wall sur grèves du rail? 87,2 % des Flamands et 84,9 des Wallons sont pour service minimum SNCB (étude 2014).
Vincent De Wolf Quel beau succès démocratique... Bravo à Damien Thiéry et à ses colistiers ! La population de #Linkebeek s'est on ne peut plus clairement exprimée...
U 94 likes F 0 partage a 6 comments
COMMENT’S FACEBOOK
MR DE RIRE
@MR_derire | 23/11/2015 La meilleure manière de sauver sa peau dans une école, c'est faire comme Milquet : courir dans tous les sens. #cestjoelle
13/12/2015
06/12/2015
Xavier Gérard Les Lumières de la France s'éteignent...
U 21 likes F 0 partages a 3 comments
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 13
L'HISTOIRE DE L'ASBL JEUNES MR Comme vous l’avez remarqué au sein de la page Agenda, notre jeunesse politique fête au mois de février, le 15ème anniversaire de sa constitution officielle en Association Sans But Lucratif (ASBL). L’occasion d’un petit retour en arrière sur les faits marquants des 15 dernières années pour les Jeunes MR. Au plaisir de se retrouver nombreux le 17 février prochain !
NOVEMBRE 2004
Fabrice DREZE est élu à la présidence de JunioR
FÉVRIER 2001
Sur l’impulsion de leur Président de l’époque, Pierre PINTE, les Jeunes Réformateurs Libéraux (JRL) se constituent en ASBL. La simplification des structures ainsi que l’adoption de nouveaux statuts unifient la grande famille des jeunes libéraux autour des instances nationales.
Lors du changement de nom de la Fédération PRL-FDF-MCC-PFF en Mouvement Réformateur (MR), Les JRL changent d’appellation et deviennent JunioR. C’est à cette même époque que notre célébrissime slogan “N’attends pas qu’on te donne la parole… Prends-la” voit le jour.
JunioR devient les Jeunes MR. Un nouveau logo dont les couleurs rappellent l’unification des trois mouvances MR-FDFMCC voit le jour.
es t C des r Gautie présidence la élu à MR JUIN e n e J eu s
1er numéro du PiccoloMR, le magazine bimestriel des Jeunes MR
Les Jeunes MR redeviennent un véritable noyau de réflexion au sein du MR lors de l’adoption de leur programme pré-électoral Idées 2.0, reprenant 49 mesures nouvelles écrites par et pour les jeunes dans sept thématiques différentes.
2007
1 édition de la brochure La première fois qui explique aux primo-votants le déroulement et les enjeux des élections pour lesquelles ils voteront pour la première fois.
OCTOBRE 2007 MARS 2009
Naissance, sous l’impulsion des jeunesses politiques officielles, de la plateforme ApprentisCitoyens qui propose aux écoles de la Communauté française d’accueillir des débats politiques encadrés pour les étudiants du 3e cycle.
20 07 E T E L L N J UI A LOM
DÉCEMBRE 2009
Les Jeunes MR jouent un rôle important dans le repositionnement du MR lors du Printemps des Réformes et proposent plusieurs amendements aux nouveaux axes qui figurant dans la refonte doctrinale du MR.
2005
2005
AVRIL 2002
2005
Lancement de notre première campagne de sensibilisation contre le SIDA avec la distribution de milliers de préservatifs floqués L’aMouR avec toi.
3 2 01
en t d ev i t e n F É a N I V e P ré sid e Lor e femm MR l a 1 J e un e s des
R V RIE E S S E
DÉCEMBRE 2013 FÉVRIER 2011
Les Jeunes MR célèbrent, conjointement avec les Jong JANVIER 2011 VLD, les 50 ans d’existence Les Jeunes MR appellent à l’unité officielle de la jeunesse au sein du parti via le Memorandum libérale belge dans le cadre de l’élection à la présidence du MR, dans lequel ils formulent de nombreuses propositions concrètes sur deux chantiers majeurs de la future présidence : le positionnement du parti et son organisation interne.
14 | PiccoloMR | n°40 | Janvier - Février | 2016 |
JANVIER 2015
Mathieu BIHET devient Président des Jeunes MR
17 FÉVRIER 2016
15 ans d’ASBL ! Ca se fête !
Les Jeunes MR adoptent le programme Génération Défi 2.0, en prélude aux élections de 2014. Ce programme rassemble des propositions concrètes relatives à plusieurs thématiques régionales, fédérales et européennes. Dont notamment les mesures en rapport à la législation en matière de drogues douces qui ont été largement reprises dans la presse.
15
novembre
Près de chez vous
01
décembre
sections localeset Distribution par, nos rouges de rubans de préservatifs de tracts de sensibilisati on
Les Jeune s MR de Woluw e–Saint–Lambe rt
Jogging "Mens sana in corp ore sano"
23
Les Jeu nes MR de Vervie rs
nov emb re
Bo wling av ec les Dé pu tés Ch ar Jad inles! Ga rd ier et Ka ttrin
19
dé ce mb re
19
dé ce mb re
27–28 décemb re
ll e de Br ux elle s le s Je un es MR de,la Vi aux Pl aisi rs d Hive r
s S o u rc es Le s Je u n es M R deN o e l d e S p a Ma rch é d e
au
Les Jeune s MR Arron disse ment de March e
hé de Noel de la Roch e– au Marc en–Arde nne
www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | 15
L'équipe des Jeunes MR vous souhaite une merveilleuse année 2016 !
www.jeunesmr.be - PICCOLO MR n°40 | Janvier - Février 2016 Éditeur responsable : Mathieu BIHET | Avenue de la Toison d’Or, 84-86 | B-1060 Bruxelles Ne pas jeter sur la voie publique
Avec le soutien de: