PiccoloMR | n°41

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le magazine des Jeunes MR dont les voies sont impénétrables

 Agenda

Édito

En bref... Et en images

Dossier | La religion dans tous ses états

International

Et tu disais ?

Carte blanche

Twitto’s & Comments

INDIE. GO! Près de chez vous

Liste Indie.Go!

s n a d n o i g i l La re s t a t é s e s s u to

PiccoloMR | n°41 | Mars - Avril | www.jeunesmr.be |

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RETROUVE ENCORE PLUS D'ACTIVITÉS ET D'ÉVÉNEMENTS SUR LE SITE DES JEUNES MR

Agenda

Grande 11 AVRIL 2016 | 19:00

Conférence Libérale à la rencontre de

Maggie DE BLOCK Ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé publique

Pour la 11e Grande Conférence Libérale, les Jeunes MR ont le plaisir de recevoir un invité de choix : Maggie De Block, Ministre fédérale en charge des Affaires sociales et de la Santé publique. Médecin généraliste de formation, Maggie De Block est devenue une femme politique de premier plan en 2011, lorsqu’elle occupa le poste de Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration. Aujourd’hui revenue à son domaine de prédilection, cette figure de proue de l’Open VLD a rapidement pu imposer son style, au point de devenir la personnalité politique préférée de Flandre, mais aussi de Wallonie et de Bruxelles. Maggie De Block viendra donc évoquer avec nous l’avenir des soins de santé ce lundi 11 avril 2016 à 19h00, au siège du MR (Avenue de la Toison d'Or 84-86, 1060 SaintGilles).

N'attendez plus pour vous inscrire sur notre site !!!

www.jeunesmr.be Renseignements : info@jeunesmr.be ou 02/500.50.60 En prologue de la COP21, les Jeunes MR ont décidé de s’atteler à la rédaction d’un Petit Livre Vert reprenant l’ensemble des constats, souhaits et propositions de la jeunesse libérale francophone belge en matière d’Environnement et de Climat. Dans ce cadre, un workshop sera organisé au sein de chaque province de Fédération Wallonie-Bruxelles et à Bruxelles, avec, pour chacun, une thématique précise qui permettra de dégager des premières pistes. Après la tenue de l’ensemble des workshops, nous organiserons, à la rentrée 2016 à Marche-en-Famenne, un grand Congrès de validation de l’ensemble des propositions adoptées, en présence d’experts. Voici les thématiques et les workshops prévus. Plus d’infos pratiques à venir : BRUXELLES - MERCREDI 30 MARS À 19H00 - SIÈGE DU MR Mobilité : Comment mieux bouger de façon neutre ? LIÈGE - DÉBUT AVRIL L’Après-COP21 : que nous reste-t-il à faire pour lutter contre le réchauffement climatique ? HAINAUT - FIN AVRIL Charbon, nucléaire, gaz de houille, éolien… Quelle(s) énergie(s) pour créer demain ? NAMUR – MARDI 03 MAI 2016 À 19H00 - FACULTÉ UNVIVERSITAIRE DE GEMBLOUX Une agriculture durable et rentable est-elle possible ? Avec la présence de Sabine LARUELLE BRABANT WALLON - FIN MAI Urbanisme et environnement sont-ils incompatibles ?

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AV. DE LA TOISON D’OR 84-86 | 1060 BRUXELLES


 Édito « Pour moi, le libéralisme signifie simplement vivre et laisser vivre. C'est un slogan superbe » écrivait Raif Badawi, écrivain saoudien, sur son blog. Par l’expression de cette idée libérale, le bloggueur en appelait à une libéralisation religieuse de la société saoudienne, comme un appel aux idées des Lumières qui lui ont valu le Prix Sakharov 2015 en Europe ; un emprisonnement et 1 000 coups de fouet en Arabie Saoudite.

EN BREF & EN IMAGES

Ce cas fortement médiatisé n’est malheureusement pas isolé. Il s’est déroulé loin de nos frontières mais entache, malgré tout, les libertés qui nous sont si chères. Sans oublier les bruits sourds des attentats de Charlie Hebdo qui résonnent encore à nos oreilles…

INTERNATIONAL

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Pour nous, libéraux convaincus, il est important d’ouvrir le débat et de réaffirmer cette séparation de l’Église et de l’État allant « de pair avec la liberté de conscience et de culte », qui nous tient tant à cœur. Dans une société en perpétuelle évolution ; dans un monde où les libertés individuelles sont encore parfois portées à mal, il est important de les réaffirmer.

ET TU DISAIS ?

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CARTE BLANCHE

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TWITTO’S & COMMENT’S

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La neutralité de l’État belge que nous prônons est bien plus qu’une terminologie. Alors que certains voudraient parler de « laïcité », c’est dans la défense de la neutralité de l’État que nous mettons toutes nos forces. Cette position adaptée à notre société actuelle laisse à l’individu ses libertés et respecte ses croyances, quelles qu’elles soient et sans idée d’opposition. Mélanie LAROCHE Rédactrice en chef

P : 04

Le like et le dislike du mois...

DOSSIER

La religion dans tous ses états

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Laïcité à la française ou liberté de culte à l’américaine ?

"Les libéraux sont de droite , donc racistes"

Il est l'heure, supprimons les provinces !

Rien n'échappe à l'oeil des Jeunes MR sur les réseaux sociaux

PRÈS DE CHEZ VOUS

Retour sur les activités locales, provinciales et nationales des Jeunes MR

P : 15-16

PICCOLO MR n°41 Mars - Avril 2016

Si toi aussi, tu souhaites rejoindre la rédaction du Piccolo MR, n'hésitez pas à me contacter directement à l'adresse melanie@jeunesmr.be ! Les nouvelles plumes sont toujours les bienvenues.

Éditeur responsable : Mathieu BIHET Rédactrice en Chef : Mélanie LAROCHE Comité de rédaction : Gwenaëlle WILLIOT | Florent DUFRANE | Pierre-François DI STEFANO Mathieu BIHET | Gilles AGOSTI | Hubert CHAPELAIN | Steve DETRY | Alexandre NAVARRE Florence DELELLIO | John DE COSTER Graphiste - infographiste : Thomas PIETERHONS Numéro d’identification ISNN : 1784-7192 Jeunes MR ASBL, Avenue de la Toison d’Or, 84-86 à B-1060 Bruxelles

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 En bref... Et en images LE CHIFFRE DU MOIS

23 500

C’est le nombre d’emplois supplémentaires créés dans le secteur privé en 2015. Ce chiffre est LA bonne surprise de ce début d’année puisque c’est le développement économique le plus positif des dernières décennies. En effet, ces emplois permettent d’augmenter l’assise de notre société et de notre sécurité sociale puisqu’ils coûtent très peu à l’État. Cette aubaine économique est due principalement aux différentes réformes du Travail réalisées par le Gouvernement Michel, comme le prolongement de la carrière, la modération salariale et surtout la baisse des charges sur le travail. Une preuve de plus que la politique gouvernementale peut faire beaucoup pour l’Emploi. N’oublions pas que la Belgique est championne européenne de l’emploi public, ce qui n’est pas sans conséquences sur ses finances… Il est donc essentiel d’inverser la tendance pour que notre pays reste à flot.

LE www.avousdejuger.be SITE DU MOIS

Ce site du MR permet de constater les effets concrets du tax shift. Une série de citoyens (particuliers ou PME) y expliquent les avantages qu'elles ont tirés de cette réforme. Ce site internet et cette campagne dénommée « À vous de juger » seront réédités les prochaines années, en fonction de la mise en œuvre progressive des mesures.

LA PHRASE DU MOIS

LE DISLIKE DU MOIS

Gwendolyn RUTTEN

Alors que les Jeunes MR lancent prochainement leur « Cycle vert », la mobilité à Bruxelles et en Wallonie est, quant à elle, au point mort. Que ce soient les tunnels à Bruxelles ou les ponts en Wallonie, les constats sont identiques : par manque d’entretien et de prévoyance, nos infrastructures tombent en ruine au point de devenir dangereuses pour les usagers de la route. À Bruxelles, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le tunnel Montgomery vient d’être fermé alors que le tunnel Stéphanie est déjà en réparation, que, l’avenir du tunnel Léopold II est en suspens et que des dégradations ont été constatées dans le tunnel Pacheco. En Wallonie, ce sont près de 41 ponts qui ont besoin d’une réparation « en priorité », dont 16 de façon « plus urgente ». Même si certains sont déjà en réparation actuellement, il est temps de se poser les bonnes questions et de mettre en place un monitoring des infrastructures wallonnes et bruxelloises et ce, de manière plus sérieuse qu’à l’heure actuelle. Même la Commission européenne a épinglé la Belgique pour sa vision courtermiste et sa gestion calamiteuse de la Mobilité. N’oublions pas que cet immobilisme politique nuit à la santé économique de notre pays… Et surtout à la santé de notre environnement et de nos concitoyens ! Bref, un « lose-lose » !

"Ce que [Bart De Wever] veut, c'est mettre en place une stratégie collective de pourrissement (...) On ne joue pas au Stratego avec des individus ! "

(Présidente de l’Open VLD) répond à De Wever au sujet de la crise humanitaire concernant les réfugiés en Grèce

LE LIKE DU MOIS

La Belgique tient tête à David Cameron

Les 18 et 19 février passés, le Conseil européen s’est réuni à Bruxelles pour un Sommet d’une importance capitale (encore un, nous direz-vous). Alors que les chefs d’État et de Gouvernement devaient discuter des solutions à apporter à la crise migratoire qui menace l’unité de l’UE, c’est l’éventuelle sortie de l’Europe de la part du Royaume-Uni qui a monopolisé toute la couverture médiatique. Les 27 dirigeants européens se sont donc réunis pour renégocier avec David Cameron les conditions de participation du Royaume-Uni à l’Union. Après deux jours de travail, les membres du Conseil ont accouché d’un accord qui fut qualifié par Charles Michel de « meilleure décision possible » afin de satisfaire les Britanniques sans déforcer l’UE. Dans ce processus, la Belgique s’est affichée comme un interlocuteur de premier plan et un des grands artisans de l’accord. En effet, toutes les demandes formulées par la Belgique se trouvent dans cet accord comme la clause d’autodestruction, par exemple. Le principe est simple : si le « NO » l’emportait au référendum de juin prochain, les textes discutés lors de ce sommet, seraient automatiquement jetés aux oubliettes. Autre revendication belge : le principe « d’Union plus étroite » et l’affirmation de l’intégration politique comme objectif des pays membres qui le souhaitent . Au final, Charles Michel, fervent défenseur d’un vrai projet politique pour l’Union européenne a pu tirer son épingle du jeu et participer au bénéfice d’une Belgique qui renforce sa crédibilité sur la scène internationale.

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L'immobilité à la sauce belge

LA PHOTO DU MOIS

Lors de la venue d’Alain Juppé, candidat "Les Républicains" à l’élection présidentielle française, Mathieu Bihet a pu s’entretenir quelques instants avec lui. Arborant le badge anniversaire des Jeunes MR, Alain Juppé s’exclama : « La Jeunesse ? Libérale Francophone ? Un peu que je soutiens ! »


 Dossier | La religion dans tous ses états C’est la question qui agite le débat public depuis maintenant plusieurs mois. Elle a ressurgi alors que l’Europe assistait, presque incrédule, au départ de milliers de jeunes vers la Syrie. Elle s’est affirmée suite aux attentats de Charlie Hebdo et ceux de Paris, plusieurs mois plus tard. Depuis, elle ne peut plus être évitée : la place de la religion dans notre société est au cœur de l’actualité politique et on ne compte plus les articles, éditos, cartes blanches qui lui sont dédiés. Attention, sujet sensible ! Si la majorité des intervenants s’accordent pour dire que la liberté de culte doit être garantie dans notre démocratie, de nombreux points de friction apparaissent au moment de déterminer la frontière entre l’État et la pratique religieuse. Il existe plusieurs modèles dans le monde qui font la distinction entre les affaires publiques et les religions, des plus rigides comme la laïcité « à la française » aux plus permissifs comme ce qui est appliqué aux États-Unis (cf. article International). La Belgique, dans sa grande tradition du compromis, a opté dès le départ pour un système intermédiaire : la neutralité de l’État. Cette neutralité vis-à-vis des religions est inscrite en filigrane dans la Constitution de notre pays, notamment à travers la liberté de culte, de son exercice ainsi que de son organisation. En d’autres termes, l’État promet ne pas s’ingérer dans les cultes qu’il choisit néanmoins de reconnaitre et de financer - et réciproquement… À quelques exceptions près.

NEUTRALITÉ DE L’ÉTAT BELGE :

LE GRAND

QUESTIONNEMENT Le fait que la neutralité ne soit mentionnée qu’en substance dans la Constitution a autorisé de facto certaines largesses au niveau de l’interprétation de cette neutralité. L’empreinte de la religion catholique reste, par exemple, encore très présente en Belgique. Après tout, ne voit-on pas la famille royale et le monde politique participer au Te Deum - « louange à Dieu » - deux fois par an, le jour de la fête du Roi et le 21 juillet ? Cette anecdote n’est que la face visible de l’iceberg puisque l’héritage de nos racines judéo-chrétiennes est omniprésent dans nos administrations : crucifix dans les palais de justice, crèches de la nativité dans les administrations, etc. Bien entendu, le grignotage de l’espace public est loin d’être le monopole des catholiques. L’islam, de plus en plus important au sein de la population belge francophone (6% en 2015), s’est également mis en quête d’une meilleure représentation quitte à venir bousculer la neutralité de l’État. La récente polémique à propos d’Actiris, poursuivie par trois employées à qui il avait été refusé le port du voile islamique sur leur lieu de travail, en est le parfait exemple : en absence de cadre juridique clair sur la neutralité, l’auditeur du travail bruxellois a décidé que l’interdiction du port du voile chez Actiris représentait une discrimination. Alors, faut-il oser parler de laïcité d’État pour assurer sa neutralité ? Ou doit-on permettre des accommodements raisonnables pour protéger les libertés individuelles ? Face au climat actuel, couplé de la menace de radicalisation et du repli identitaire, il n’a jamais été aussi urgent de se poser la question…

À PROPOS : QUEL AVENIR POUR LES ÉGLISES EN BELGIQUE ?

Le 22 février dernier, notre Président Mathieu Bihet participait à un débat organisé par les Jeunes MR de Dinant au sujet du financement et du patrimoine lié au culte. Cet échange fut l’occasion de revenir également sur la reconversion des églises. Aujourd’hui, seuls 4,97% des Belges participent encore à la messe dominicale pour 29,4% à la fin des années 70. Autant dire que la fréquentation des églises catholiques est en chute libre alors que les coûts d’entretien à charge des communes et/ou des régions ne cessent d’augmenter au fil du temps. Pour les Jeunes MR, la réaffectation des églises ne doit pas être un tabou. Lorsque la conservation du lieu de culte devient impossible, elle représente une alternative à la destruction pure et dure du monument qui s’avère être, à chaque fois, un vrai traumatisme pour tout un quartier ainsi qu’un échec dans la préservation de notre patrimoine wallon ou bruxellois. D’ailleurs, la reconversion des édifices est une pratique ancestrale dans l’histoire de l’homme. En 2016, peu de bâtiments ont la même fonction que lors de leur construction. Cela veut-il dire que nous pouvons tout faire avec les églises désacralisées ? Non. La reconversion doit découler d’une concertation entre les représentants de l’Église, les autorités publiques et les riverains. S’il est nécessaire de dépasser l’interprétation stricte du Code Canonique qui interdit les « usages excessivement profanes », s'étendant même jusqu’aux activités mercantiles et culturelles, on peut imaginer privilégier les projets à caractère social comme la construction de logements ou de musées. Toutefois, les activités commerçantes - voire festives - ne sont pas à bannir à condition qu’elles respectent le lieu et les objets qui peuvent être classés au pratrimoine, comme la chaire de vérité ou les confessionnaux. C’est là qu’est tout l’enjeu d’une réaffection réussie.

Mat

hieu BIHET

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 Dossier | La religion dans tous ses états

DENIS DUCARME :

LA NEUTRALITÉ DE L’É INTRINSÈQUEMENT LIÉ RESPECT DE LA LIBERT

Denis Ducarme porte, depuis de nombreuses années, des propositions sur la défense de nos valeurs communes. L’heure est plus que jamais à la concrétisation. Le Mouvement Réformateur entend s’engager avec force sur ce dossier et dépose 24 propositions à travers l’ensemble de nos parlements afin de mieux affirmer le principe de séparation entre l’État et les particularismes religieux. Le Chef de groupe MR au Parlement Fédéral, revient avec nous sur l’importance d’affirmer la neutralité de l’État.

Monsieur Ducarme, ces propositions sont le fruit d’un travail de longue haleine et d’une profonde réflexion. A quel point le Mouvement Réformateur s’y est-il impliqué ?

Nous tenons les assises de l’interculturalité depuis plusieurs mois, ce qui nous permet d’effectuer un travail de fond avec l’ensemble des groupes parlementaires. Nous avons opéré de manière transversale, afin d’être nourri par de nombreuses contributions. Les différents chefs de groupe, à savoir Vincent De Wolf, Françoise Bertiaux et Pierre-Yves Jeholet ont été partie prenante dans cette démarche, avec l’impulsion du Président Olivier Chastel. Sans oublier le travail remarquable de Richard Miller, directeur du Centre Jean Gol. Un processus de réflexion qui nous a permis d’aboutir à ces 24 propositions, qui ramassent les contributions de chacun et affirment nos valeurs essentielles.

«Avec les assises de l’interculturalité, nous avons voulu écouter avant d’agir» Dans le cadre des assises de l’interculturalité, vous avez aussi rencontré les représentants des différents cultes. Comment ont-ils appréhendé cette rencontre ? Ils comprenaient très bien la démarche, je tiens d’ailleurs à les remercier. Une partie d’entre eux était même demandeuse. On a reçu l’ensemble des représentants des cultes reconnus, en ce compris le mouvement laïque. Ces rencontres ont pris du temps mais les représentants religieux étaient ravis de l’initiative du Mouvement Réformateur, ils

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ÉTAT EST ÉE AU TÉ DE CULTE

ont pu nous interpeller sur différentes problématiques qui les concernent. Ces rencontres et débats ont été constructifs. Nous avons voulu écouter avant d’agir. Si on souhaite déposer des propositions politiques dans le cadre de notre relation à la question du culte, il faut aussi respecter le culte et les cultes. Nous avons toujours veillé à rencontrer cette exigence fondamentale En quoi consistent précisément ces propositions, qui ont été déposées aux différents niveaux de pouvoirs ? Elles consacrent la neutralité de l’État, l’interdiction des signes convictionnels dans les administrations publiques et au niveau de la représentation parlementaire, la prééminence du mariage civil… Nous avons également déposé une proposition de décret sur la non-remise en cause du caractère scientifique ou historique de la connaissance au Parlement de la Fédération WallonieBruxelles.

C’est une sacrée offensive de la part du MR… En effet, le Mouvement Réformateur veut voir nos valeurs communes mieux défendues à travers tous les niveaux de pouvoir. Certaines propositions prolongent même la démarche jusqu’au niveau local. À la Région wallonne, on souhaite modifier le Code wallon de Démocratie Locale afin d’y assurer une stricte neutralité des agents qui incarnent l’administration.

«Le politique doit assurer une neutralité des services publics qui soit plus affirmée»

Vous allez même jusqu’à réviser certains articles de notre Constitution…

C’est nécessaire. Nous devons aller au-delà de la proposition sur le mariage et sur les signes religieux ostensibles ! La Constitution est notre charte fondamentale, la colonne vertébrale de la société belge et de notre vie en commun. C’est essentiel d’y affirmer la neutralité de l’État, mais aussi des valeurs comme celles liées à l’égalité hommefemme. Avez-vous le sentiment que le monde politique est resté trop longtemps timoré sur ce thème ? Le monde politique peut-être, nous pas. Cela fait des années que nous portons ces propositions. Les autres partis nous ont constamment tourné le dos. Pendant longtemps, on a, par exemple, laissé les écoles publiques juger elles-mêmes si les signes religieux ostensibles étaient permis ou non. Le monde politique a renvoyé la balle aux écoles plutôt que de prendre position lui-même. Or, le politique doit affirmer la neutralité des services publics, sans équivoque.

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 Dossier | La religion dans tous ses états Ceci afin d’apporter plus de clarté et Pour le Mouvement Réformateur, on ne de sérénité sur la question de la liberté doit pas imposer ses convictions privées et particulières quand on est censé de culte ? incarner l’État. En ce sens, les démarches Non, la liberté de culte est une liberté revendicatives ou prosélytes dans la fondamentale. Elle doit être respectée par fonction publique, dans l’administration tous. publique et dans nos écoles, sont à proscrire. La plupart des propositions visent à interdire les signes ostentatoires Il ne s’agit donc pas d’une tentative au sein des administrations, de stigmatisation d’une religion au enseignements et services publics. détriment d’une autre ? Cela pour garantir la neutralité de Il s’agit non pas de se positionner par rapport l’État ? aux religions et à leur expression mais plus Dans ses contacts avec le citoyen, un fondamentalement à veiller à ce que notre agent de l’administration se doit d’être espace commun, ou plus précisément totalement impartial. De même qu’un public, puisse en toute sérénité demeurer professeur vis-à-vis de son élève. neutre et impartial. En quoi cette notion de liberté, si chère aux libéraux, distingue-t-elle la neutralité de la laïcité ? Il ne faudrait pas faire de ce débat une question de sémantique. Nous devons veiller à clarifier la séparation entre la religion et l’État. À l’heure actuelle, nous vivons

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dans un contexte très compliqué avec des radicalismes qui s’expriment et qui font tache d’huile. S’il faut s’en préoccuper et prendre des mesures nécessaires, il est illusoire de croire qu’on solutionnera uniquement cette problématique par une réponse à caractère sécuritaire. Il faut d’abord une réponse sur les valeurs qui nous définissent. Nous devons rompre avec le communautarisme qui a pris pied dans la société belge. Il revendique qu’on est d’abord membre d’une communauté, qu’on adhère d’aborde à des particularismes avant de partager un socle commun de valeurs. Interview réalisée par Mélanie LAROCHE Rédactrice en chef


 Dossier | La religion dans tous ses états Parler de laïcité ou de neutralité dans l’Enseignement n’est pas chose facile, surtout quand on sait que la Fédération Wallonie-Bruxelles connait un régime particulier où coexistent le réseau officiel et le réseau libre. Dans ce contexte, comment la neutralité d’État peut-elle s’inscrire ? Comment peut-elle mieux s’exprimer dans les deux réseaux ? Doit-elle se présenter sous la forme de cours de religion ? Des religions ? De l’Histoire des religions ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de regarder par-dessus notre épaule et de se plonger dans l’Histoire de notre pays. À la sortie du Moyen-Âge, la Belgique s’est retrouvée successivement sous l’égide de grandes nations catholiques comme la France ou l’Espagne. Cette domination ancra profondément le catholicisme dans notre société, au point même de créer des tensions avec nos voisins protestants du Nord lorsque nous formions, quelques siècles plus tard, le Royaume-Uni des Pays-Bas. Lors de son indépendance en 1830, la Belgique constitutionnalisa la séparation entre l’État et l’Église, ce qui n’empêcha pas notre pays de rester très proche de la religion catholique. Par exemple : le cardinal occupe toujours la deuxième place dans l’ordre de préséance, juste après le Roi. Cette  proximité avec l'Église se fit sentir dès les  premières années de la  Belgique, notamment  à travers la

Les « COURS DE RIEN » sont-ils garants de la neutralité à l’école ? Dès lors, c’est dans une certaine précipitation que le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vote un décret en juillet 2015 introduisant les cours d’EPA (Encadrement Pédagogique Alternatif) ou « cours de rien » afin d’assurer l’occupation des élèves qui refusent de suivre le(s) cour(s) de religion. La définition de l’EPA est floue ; on parle d’un encadrement qui a pour objectif d’éveiller les élèves aux questionnements philosophiques et à la citoyenneté. N’importe quel professeur détenteur d’un titre pédagogique peut donner le cours d’EPA (même les professeurs de religion !) et les activités organisées lors de ces heures de cours varient d’un établissement à l’autre. Alors que certains rédigent À cette époque, s’il est accepté que des dissertations ou visionnent des documentaires, l’enseignement libre organise ses cours de d’autres… rangent la bibliothèque de l’école ! religion en fonction du projet éducatif de l’établissement, le Pacte Scolaire oblige le réseau officiel à proposer aux élèves le choix « J’ai animé plusieurs cours d’EPA. entre un cours de religion et un cours de C’est un "cours de rien" qui n’a même pas morale. L’alternative d’un cours de morale d’évaluation précise à la fin de l’année. Quel devait, en principe, assurer la neutralité de intérêt ? Nous aurions dû passer directement l’école publique, comme cela est clairement à un vrai cours de citoyenneté » signifié dans le décret de la Communauté Benjamin COCRIAMONT, française daté du 18 juin 1994. « Devait » Secrétaire Général de la FEL car la neutralité du cours de morale est dûrement remise en cause en mars 2015 par un arrêt de la Cour Constitutionnelle, la raison venant de En conclusion, la neutralité de l’enseignement la reconnaissance officielle - et donc risque de faire parler d’elle encore de longues la subvention - du « culte laïc ». années. Une multitude d’alternatives au cours de Le cours de morale ne peut donc religion existe mais laquelle correspond le mieux à plus être obligatoire pour les chaque élève ? Alors que notre société évolue vers élèves qui refusent de suivre un plus d’interculturalisme, nous devons assurer que cours de religion. les générations à venir vivent dans le respect et la connaissance de l’autre ainsi que de son idéologie « Il est plus intéressant d’avoir un philosophique, sans porter aucun jugement. Cette cours de religion ou de morale qui utopie demande de créer un cours consistant, puisse faire des parallèles avec les visionnaire qui repose sur un socle commun de autres idées philosophiques. À valeurs et qui n’empêche personne de vivre sa choisir, je suis plus favorable à un religion dans le respect d’autrui. création de nombreuses écoles catholiques et l’obligation des cours de religion dans l’enseignement public. C’est en 1846 que les libéraux belges exigèrent la création d’un réseau officiel indépendant de toute influence religieuse. Arrivés au pouvoir un an plus tard, ils appliquèrent leur programme et déclenchèrent, par la même occasion, la première guerre scolaire avec les catholiques. Il faudra attendre 1958, près d’un siècle et une deuxième guerre scolaire plus tard, pour revenir à l’apaisement au sujet de l’enseignement à travers le - désormais célèbre - Pacte Scolaire.

cours d’histoire des religions. »

Luc MATELART,

Adrien VANDENBORRE

Professeur de philosophie et de neutralité (HEH Mons)

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de la religion, notamment à travers l’interdiction du port des signes religieux sur la voie publique. Dès lors, cette vision de la laïcité de l’État s’oppose en quelque sorte aux autres cultes alors que l’évolution historique que nous connaissons s’est parfois fortement heurtée à cette rigidité.

International LAÏCITÉ À LA FRANÇAISE OU LIBERTÉ DE CULTE À L’AMÉRICAINE ?

À l’inverse, les États-Unis ont adopté une autre approche. À la suite du 4 juillet 1776, le pluralisme est bel et bien présent dans la Déclaration d’indépendance mais au détail près qu'il était non seulement confessionnel mais aussi ethnique ou encore philosophique. En plus de cela, l'Amérique s'est construite de par cette diversité, sans cesse grandissante ; malgré certains faits historiques regrettables. L'obstacle au fonctionnement efficace des institutions de l'État était, dès lors, moins évident à identifier. Le modèle américain a donc très vite évolué vers une extrême tolérance des cultes, même au sein de l'administration, à condition que les tâches du fonctionnaire soient remplies en bonne et due forme… Tout du moins théoriquement, car ce pluralisme « made in USA » a vite fait de montrer ses premières limites. En rendant la liberté de cultes quasiment inviolable au travers du premier article de sa Constitution, les États-Unis se sont retrouvés, malgré eux, à tolérer certaines atteintes aux libertés individuelles au nom du dogme religieux. Dès lors, un ministre du culte peut remettre en cause l’égalité de la femme, le droit à l’avortement ou encore s’opposer à la sécularisation sans être inquiété par les autorités puisque l’État ne peut en aucun cas interférer dans les institutions religieuses. Les attaques de Paris ont forcé l’Europe, mais aussi chaque État qui la constitue, à se remettre en question. Son modèle actuel est-il devenu obsolète? Quel modèle privilégier pour répondre au mieux aux enjeux contemporains ? Ce que bon nombre appellent « l'échec de l'intégration » est-il en partie dû aux failles de nos modèles européens? C'est en tout cas ce que semble vouloir démontrer l’article du quotidien américain The New Republic dont un extrait est à lire dans Courrier International (n°1316). Comme dit précédemment, le principe de laïcité tel qu’on le connait en France, historiquement basé sur une relative homogénéité cultuelle de notre société, semble complètement dépassé par la réalité actuelle. En tentant coûte que coûte de garder une « neutralisation » de la religion dans l’espace public tout en y intégrant les nouvelles cultures qui peuplent désormais l'Europe, on en retire l'opposé de ce que l'on escomptait pouvoir récolter de ce processus. Des populations immigrées ne se sentant pas chez elles sur un continent qui disait vouloir les accueillir, percevant la laïcité à la française qu'ils s'efforcent de faire valoir comme une menace proférée à l'égard de leur culte, quel qu'il soit. Dès lors, le modèle de la France qui se veut laïque ne se retrouverait-il pas à présent devant ses propres contradictions ? Lorsque le Président Hollande dépeint la laïcité de l'État comme une chose non négociable, n’est-il pas en quête d'une homogénéité disparue qu'il tente désespérément de retrouver dans « un peuple [français] unique et uni » derrière des valeurs communes mais pas envisagées de la même manière? Cette laïcité comme prérogative d'un État pleinement souverain ne se fait-elle pas au détriment de la liberté de chaque individu ?

La question de la religion a toujours été un point qui tenait particulièrement à cœur des libéraux, défendant une laïcité tolérante à l’égard des différentes religions. La foi étant un acte individuel et un choix personnel, il serait paradoxal de tenter de la restreindre sans entrer en conflit avec l'idée de liberté individuelle et de droit au bonheur qui sont si chères à la pensée libérale. Selon les Lumières, dont la société occidentale a hérité, la religion ne pouvait pas s’imposer à l’État au risque de privilégier une « morale » tout à fait impartiale au pragmatisme nécessaire à la gestion des affaires publiques. Comme ClaudeAdrien Helvétius (1715-1771) l'expliquait, Les Lumières voyaient par exemple la religion comme un dogme réfreinant la raison. Mais même si ce principe de séparation de l’Église et de l’État fait l’unanimité au sein des différents héritiers des Bien entendu, le but de ces réflexions n’est pas de tirer un Lumières, il est indubitable qu’il n’est pas abordé trait sur l’Histoire de l’Europe. L’influence du christianisme comme celle du modèle français de laïcité continueront de la même manière par tous. de forger notre pensée, d’une manière ou d’une autre. En France, la laïcité a vu le jour à une époque où Toutefois, si le libéralisme est toujours bien l’idéologie que le paysage confessionnel était plutôt homogène. l’Europe et les pays qui la composent veulent suivre, il est Majoritairement chrétienne, et presque « purgée » absolument nécessaire de trouver une voie alternative dans du protestantisme à la suite des guerres de l’expression de la religion dans l’État, répondant au besoin religions et du règne du Roi Soleil, cet État n’était de tous les citoyens et de l’évolution de la société dans sa pas un exemple de pluralisme confessionnel. La globalité. nette séparation entre les intérêts des pouvoirs temporels et ceux du pouvoir religieux sonne dès Difficile de dire s’il faudrait se rapprocher d’un modèle de lors plus comme une limitation aux influences liberté de culte à l’américaine idéalisé plutôt que d’une laïcité religieuses au sein de l'administration publique, à la française. Peut-être (sûrement !) que la vérité se trouve censée faire fonctionner l'État. La France adopte à mi-chemin entre ces deux vérités. Ce qui est néanmoins alors une « Laïcité d’État » plutôt intransigeante certain, c’est qu’une réflexion mérite d’être menée et la qui veut réduire à la sphère privée, uniquement, solution qui en découlera devra s’adapter à l’État belge de e la pratique de la religion. Cette laïcité presque ce XXI siècle, à son Histoire et à son évolution. « agressive » veut supprimer toute manifestation John DECOSTER

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"Les libéraux sont de droite , donc racistes" Et tu disais ? On entend souvent nos adversaires politiques, en particulier ceux qui se réclament de gauche, taxer les libéraux de racistes « puisque de droite ». Passons déjà le fait que classer le libéralisme « à droite » est une notion tout à fait relative qui se réfère simplement à une vision belgocentrée. Mais quelle ironie quand on sait que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 a été rédigée par des libéraux ! Elle qui garantit la liberté individuelle et l’égalité en droit ! Depuis son origine, le libéralisme place la liberté et l’individualisme au centre de sa pensée et de ses préoccupations.

Avant de revenir sur le racisme en tant que tel, il est toujours bon de rappeler la définition exacte du terme. Le racisme est une « idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie » ou encore une « attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes ». Rien que dans le descriptif même du « racisme », on voit que le concept s’oppose totalement aux fondements du libéralisme. En effet, le « racisme » sous-entend qu’il existe des groupes humains, des « races » et donc que chaque individu est rattaché à une communauté. Par conséquent, si on suit ce raisonnement, la société est un ensemble de communautés. Or, le libéralisme défend la théorie de l’individualisme : la société est un ensemble d’individus, tous différents et possédant des caractéristiques qui n’appartiennent qu’à eux. Autant dire que le racisme est incompatible avec le libéralisme ; en tant que libéraux, nous estimons que tous les hommes ont la même valeur et le droit d’êtres libres, que chaque personne peut – doit ? – apporter une plus-value à la société et que les différences de cultures font la richesse de notre démocratie. Alors, si les libéraux ne sont pas racistes, sont-ils pourtant « antiracistes » ? Voilà une question bien complexe. Le concept d’ « antiracisme » a été développé par la gauche qui lui a donné les caractéristiques de sa propre vision du monde à savoir le sectarisme et la lutte des classes. Cette façon d’appréhender la réalité a laissé la porte ouverte à certaines dérives, notamment la hiérarchisation des « racismes » due à une trop grande propension à la discrimination positive. Les libéraux, quant à eux, prônent l’égalité en droit : toutes les formes de racisme sont sur le même pied d’égalité. De cette « égalité des racismes » découle une toute autre approche sociétale que celle de la gauche. Alors que les partis de gauche alimentent inévitablement le communautarisme en favorisant certaines communautés par rapport à d’autres en termes de discrimination positive, le libéralisme prône le dialogue entre communautés, d’égal à égal : c’est ce qu’on appelle l’interculturalisme, la rencontre de toutes les communautés sur un socle commun de valeurs qui permet le dialogue, le respect et la vie en société. En faisant ce choix intermédiaire, les libéraux s’opposent à la fois à la société multiculturelle de gauche qui gomme les spécificités des individus dans un communautarisme dévorant et à la fois à la société monoculturelle de l’extrêmedroite qui incite au repli sur soi ainsi qu’au « choc des cultures ». Les libéraux privilégient les liens entre les différents groupes culturels afin qu’ils puissent travailler de concert à l’élaboration d’une société meilleure. La société libérale idéale est donc un enchevêtrement d'associations volontaires de toutes natures à travers lesquelles chacun peut travailler aux fins qu'il se donne, en coopérant librement grâce aux idéaux qui sont partagés par l’ensemble des acteurs de notre société. Florence DELELLIO

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Il est l'heure,

ONS SUPPRIM

Carte blanche S'il est bien des entités méconnues des citoyens, ce sont les provinces. Très rares sont ceux qui pourront en énumérer les compétences ou le nom de leurs gouverneurs. Bien entendu, ce n'est pas parce que les provinces sont méconnues qu'il faut les supprimer, voici donc les bonnes raisons de mettre fin à ces anachronismes paralysants et coûteux. Les provinces existent depuis la création de la Belgique et sont inscrites, au nombre de dix, dans la Constitution. Leur finalité était, jadis, d'être un intermédiaire entre les plus petits niveaux de pouvoir, les communes, et le gouvernement national. Seulement, depuis les années 80 et la fédéralisation de l'État belge, un nouvel étage institutionnel occupe en bonne partie ce rôle : les Régions et Communautés. Celles-ci n'ont eu de cesse de grandir en influence et en compétences, issues parfois du fédéral, parfois enlevées aux provinces. Actuellement, les provinces sont donc à la fois des autorités de pouvoirs locaux subordonnées, exécutant les décisions prises par d'autres pouvoirs, et des collectivités politiques autonomes, prenant des décisions dans les matières « d'intérêt provincial ». De l'avis de tous, c'est un terme vague et fluctuant dont il résulte qu'une province n'a pas les mêmes compétences qu'une autre, ce qui complique encore un peu plus la compréhension du citoyen et la capacité des provinces à agir dans l'intérêt général de leurs populations.

! S E C N I V O les PR Une opinion écrite pa

r Alexandre NAVARR

E

D'un point de vue financier, la province perçoit une dotation du fonds des provinces et des compensations régionales octroyées suite à des mesures fiscales régionales (ex  : Plan Marshall), et le complète par des emprunts et des taxes diverses (additionnels au précompte immobilier mais aussi sur les pylônes, les secondes résidences, les permis de chasse, taxe de séjour, ... Après tout, qui a dit qu'il fallait rationaliser le système fiscal ?) À l'observation des bilans budgétaires des dernières années, on constate qu'en général, 2/3 du budget d'une province passe dans les frais de personnel et les pensions. La province joue donc régulièrement le rôle de plus gros employeur sur son territoire. Une partie de ce budget est englouti dans le paiement des salaires de ces organes politiques pléthoriques que sont le Collège provincial (sorte d'exécutif provincial composé de 5 députés provinciaux rémunérés au-delà de 5500 euros net) et les conseillers provinciaux (de 37 à 56 par province wallonne, 223 au total, rémunérés par jeton de présence de plus de 200 euros par réunion, plus indemnités de déplacement). Le gouverneur est quant à lui, encore mieux rémunéré et nommé à durée indéterminée par le gouvernement régional sur avis du fédéral, sans comptes à rendre. On repassera donc pour la légitimité démocratique. Le tout chapeauté par une administration, bien sûr. Une suppression des provinces permettrait aussi de belles économies d'échelle pour les Régions. Pour rappel, la Wallonie compte cinq provinces, et le Parlement wallon n'est raisonnablement composé que de 75 députés dont l'écrasante majorité sont aussi mandataires communaux. Ils sont donc en lien avec le niveau communal, ce qui bat en brèche le principal argument des défenseurs du niveau provincial en tant qu'intermédiaire et lien entre les niveaux de pouvoir. Et soudain, en 2014, vint la sixième Réforme de l’État, et l'espoir de voir enfin cette débauche d'énergie et d'argent s'arrêter. En effet, les pouvoirs régionaux peuvent désormais supprimer les provinces à la majorité des 2/3 du parlement régional, ou les remplacer par des collectivités supracommunales. Bien entendu, cette dernière option est un piège qu'il convient d'éviter. Les collectivités supracommunales seraient par hypothèse plus nombreuses que les provinces mais avec des compétences peu ou prou identiques. Pourtant, le niveau supracommunal est nécessaire afin de régler certaines problématiques qui dépassent le cadre d'une commune (déchets, eau, gaz, mobilité, etc.). Et cela tombe bien, l'article 165 de la Constitution autorise déjà la création d'intercommunales ou de fédérations de commune. Ces structures sont donc créées en fonction des besoins et avec des objectifs précis, tout le contraire des actuelles provinces qui préexistent les problèmes et dont une partie des compétences seraient mieux traitées par d'autres entités. Depuis les accords du Lambermont de 2001, les provinces ont perdu une grande partie de leurs compétences et de leur utilité et même si force est de constater qu'en particulier depuis 2009, la région wallonne a cherché à rationaliser le fonctionnement des provinces et éviter les doublons, leurs missions pourraient être mieux accomplies, et à moindre coût, si elles étaient transférées à la Communauté ou à la Région, et les intercommunales naîtraient et disparaîtraient en fonction des besoins.

Quelles sont les différentes compétences provinciales ? L'enseignement, la culture, l'aide sociale, le patrimoine, les candidatures à certaines magistratures... Seulement voilà, ces compétences chevauchent aussi celles des Régions et Communautés, ce qui crée un L'arbre provincial a beau être ancien et ses racines profondes, il est désormais au milieu du imbroglio et, de facto, une perte d'efficacité et chemin et il convient de l'abattre définitivement, au nom de la bonne gouvernance de notre État. de moyens financiers.

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Twitto’s & Comments Régis Dandoy ‫@‏‬rdandoy | 22 févr. 2016 Ce n'est a priori pas la faute de Jacqueline Galant - "Bruxelles: une Range Rover sur les rails du tram"rtbf.be/info/insolites/...

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Adrien Mathonet 01 mars, 20:49

C'était la journée du compliment aujourd'hui. Et je vous emmerde! 19 J'aime

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Amélie Pans Privé 15 février, 11:44

Palamède de Charlus

Invasion de Minions au rond point Schuman

‫@‏‬KeriKeriKeri | 11 févr. 2016

N'empêche, les écolos, ils sont comme les feuilles : ça vole partout où il y a de la place, selon le sens du vent. 5 RETW EETS 7 J'AIM E

Julien Welch ‫@‏‬JulienWelch1 | 10 févr. 2016 couleurs @DiRupoElio semble content de voir les #Ikea ciel _offi @MR . de la #Suédoise à #Mons ! ;) #Bleu #Jaune

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MR de rire 17 février, 19:19

en larmes et Après 1 journée et 1 nuit d'audition avec Milquet, les enquêteurs ont terminé elle ont tout avoué. ‪#‎cestjo

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florencehainaut ‫@‏‬FloHeyNo | 9 févr. 2016 J'ai peut-être une solution pour #Hollande qui arrive pas à recruter au gouvernement. 20 Minutes @20Minutes Une gare anglaise emploie un chat et vient de lui accorder une promotion 2 RETWEET S

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Steve Detry 25 février, 17:26

Initiative originale du cdH qui lançait, ce matin, un grand inventaire de tout ce que n'avait pas fait Melchior Wathelet, Ministre de la Mobilité il y a encore deux ans. Et de tout ce que ne fera pas Carlo Di Antonio, Ministre wallon de la Mobilité, je suppose... Et de tout ce que ne fera pas le Gouvernement bruxellois auquel appartient le cdH je suppose (aussi)... Bref, c'est beau l'autocritique 33 J'aime

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Racle tte des Jeu nes MR d'Uccle

Près de chez vous

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de la Rég iona le Aft erwork poli tique des Jeu nes MR- Sain t-La mbert de Bruxelles Cap itale et de Wol uwe

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ne s M Ra n u e J s e d e é ir So Sa int- Je d e Mo le nbe e k-

Aft erwo d e Br ux erlkle spo l it ique d e s Je u ne s M Ca p it a le e t d’ Et t er be e kR d e l a Rég io n a le

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fév rie r

Ch ar ler oi avec Vi si te du Spor ting de le s Je unes M R de Ch ar ler oi

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MR Blue Nig h t dess Jeu ne s du Pér uwelzi


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Afterwork politi que des Jeune s MR d’'Ixe lles et de Water mael- Boits fort

05 ma rs

INDIE. GO! Liste Indie.Go! Conseil de la Jeunesse :

04 m ars

L’a pér o d e Berc h eamv-ecS le s Je u ne s M R a int e- Ag a t h e

à bi ères Bli nd te s t & MCRaved u Pa y s d e H erve d es Jeu nes

Benjamin MARTIN

Timothy DASSIJ

Bastien LOMBAERD

Sylvain DOUGNIAUX

Laura HIDALGO

Clément BOURDON

Sophie THIRY

Florence DELELLIO

UN PETIT PAS VERS LE PLURALISME

Deux Assemblées Générales ! C’est ce qu’il a fallu pour former le nouveau Conseil d’Administration du Conseil de la Jeunesse. Deux AG qui furent d’ailleurs des plus tumultueuses. Nous avons fait un pas de plus vers le pluralisme mais nous n’abandonnons pas notre idéal de campagne. Nous continuerons de défendre un ‘’pluralisme d’égalité’’ plus constructif et représentatif qu’une ‘’majorité d’ouverture’’.

• • • •

Clément est donc, depuis le 13 février, notre seul représentant au sein des administrateurs du CJ. La Liste Indie.Go ! sera toutefois bien représentée dans les différentes commissions du Conseil de la Jeunesse. Chacun s’y est engagé selon ses affinités.

Nos objectifs présentés lors de la campagne n’ont pas changé, nous les défendrons corps et âme. Retrouvez notre actualité, les comptes rendus de nos Commissions et les activités du Conseil de la Jeunesse sur notre page www.facebook.com/listeindiego. Et n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez nous rejoindre lors des différents appels à projets du CJ, ou simplement pour discuter ensemble lors de nos réunions préparatoires.

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Commission Intra-belge : Bastien (Lombaerd) et Sophie (Thiry). Commission Internationale : Timothy (Dassij), Bastien et Clément Commission Citoyenneté : Benjamin (Martin) et Sophie Commission Communication, notre cheval de bataille : Laura (Hidalgo), Florence (Delellio), Sylvain (Dougniaux) et Timothy. Commission Emploi : Clément, Benjamin et Timothy Commission Enseignement : Benjamin, Sophie, Clément et Florence Commission Genre et Discrimination : Sylvain et Florence Commission Santé : Bastien

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! i c r e M

grâce à vous t es c' e, qu ti li po se jeunes nt d'avancer. Si nous sommes la 1 te et rm pe s ou n i qu engrenages Vous êtes les 9.000 ère

www.jeunesmr.be - PICCOLO MR n°41 | Mars - Avril 2016 Éditeur responsable : Mathieu BIHET | Avenue de la Toison d’Or, 84-86 | B-1060 Bruxelles Ne pas jeter sur la voie publique

Avec le soutien de:


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