PiccoloMR | n°43

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God bless the Piccolo MR

 Agenda

 En bref... Et en images

Édito

Sous-Commission CITOYENNETÉ

 Dossier | 2016 ÉLECTIONS Un show à l’américaine

Carte blanche

International

Twitto’s & Comments

Près de chez vous

Politics Academy

PiccoloMR | n°43 | Sept - Oct | www.jeunesmr.be |

C/jeunesmr | M/jeunesMR

| #PiccoloMR


Agenda

Inscriptio n obligat oire via info@ jeunesm r.be

12:00 Accueil des participants et walking dinner 13:00 Mot d’introduction et « Atelier Cop21 » en commun pour l’ensemble des participants

RE RETROUVE ENCO S PLUS D'ACTIVITÉ ET D'ÉVÉNEMENTS SUR LE SITE DES JEUNES MR

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14:00 Répartition des participants dans les 3 ateliers thématiques (Énergie – Mobilité et Urbanité – Agriculture et Ruralité) 16:00 Séance plénière de mise en commun et de validation des propositions 18:00 Verre de l’amitié


 Édito #NotJustANumber, vous l’avez peut être vu fleurir sur Twitter. Ce hashtag prend racine dans l’indifférence collective (ou presque) vis-à-vis de l’attentat du 3 juillet 2016 à Bagdad. Durant cette période de ramadan, c’est aussi la Jordanie, le Liban et le Yémen qui ont été touchés par le terrorisme.

EN BREF & EN IMAGES

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En journalisme, la couverture médiatique d’un événement suit souvent la loi du « mort-kilomètre ». Un acte sera relayé proportionnellement au nombre de morts et de manière inversement proportionnelle au nombre de kilomètres.

SOUS-COMMISSION CITOYENNETÉ

Éducation à la vie relationnelle et affective (EVRAS).

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Mais dans ces centaines de victimes : l’un allait être papa, l’autre est mort avec son oncle ; l’un était auteur et historien, l’autre s’appelait Akarm et faisait des courses avec sa mère ; l’un n’avait pas encore 12 ans, l’autre s’appelait Mohammed… Tous racontent une histoire et nous renvoient à la réalité : ces atrocités n’ont rien à voir avec une quelconque religion. Elles n’épargnent personne, ni aucune partie du monde. Dans un contexte où certains font campagne en proposant d’ériger des murs et en interdisant les musulmans sur le sol américain, il est important de se tenir informé, même de ce dont on parle peu ou prou. Car avant même d’user de sa liberté d’expression, apprendre à connaître est indispensable à un esprit critique face à certains discours plein de préjugés, prônant la division, loin de toute réalité. Mélanie LAROCHE Rédactrice en chef

Le like et le dislike du mois...

DOSSIER

2016 élections, un show à l'américaine.

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CARTE BLANCHE

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INTERNATIONAL

P : 10

TWITTO’S & COMMENT’S

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Orlando, from Brussels with love !

La liberté d’expression en Turquie.

Rien n'échappe à l'oeil des Jeunes MR sur les réseaux sociaux.

PRÈS DE CHEZ VOUS

Retour sur les activités locales, provinciales et nationales des Jeunes MR.

P : 15-16

PICCOLO MR n°43 Septembre - Octobre 2016

La rédaction du Piccolo MR t'est toujours ouverte ! Si tu souhaites nous rejoindre, n'hésite pas à me contacter directement à l'adresse melanie@jeunesmr.be !

Éditeur responsable : Mathieu BIHET Rédactrice en Chef : Mélanie LAROCHE Comité de rédaction : Gwenaëlle WILLIOT | Amandine TACK | Manu MARET Mathieu BIHET | Gilles AGOSTI | Hubert CHAPELAIN | Steve DETRY | Julien WELCH Céline GÜRSEL | Alexandre SOMMA Graphiste - infographiste : Thomas PIETERHONS Numéro d’identification ISNN : 1784-7192 Jeunes MR ASBL, Avenue de la Toison d’Or, 84-86 à B-1060 Bruxelles

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 En bref... Et en images LA PHRASE DU MOIS

LE www.apprentis-citoyens.be SITE DU MOIS

Tu es étudiant ou enseignant dans le 3e degré du secondaire et tu désires organiser un débat politique pluraliste encadré dans ton école ? Ce site est fait pour toi !

LE DISLIKE DU MOIS

Les héros rayonnants du Brexit d’hier sont les tristes héros d’aujourd’hui

Jean-Claude JUNCKER, Président de la Commission Européenne

LE CHIFFRE DU MOIS

1300

C’est le nombre d’étudiants en psychomotricité entre 2013 et 2015. Cette formation qui étudie les fonctions motrices en lien avec la pensée et les fonctions cérébrales a été ouverte en 2012 par M. Marcourt, Ministre de l’Enseignement supérieur. Mais, malgré la demande de reconnaissance lancée en urgence par Onkelinx, alors Ministre fédérale de la Santé, la psychomotricité n’a finalement pas été reconnue comme profession paramédicale par l’organe de concertation du CNPP ! Les ministres compétents devront donc solutionner ce problème afin de ne pas pénaliser les étudiants qui ont suivi - et suivent actuellement – un cursus universitaire dans ce secteur sans être certains que leur diplôme sera valorisé… Et nous serions curieux de savoir ce que le Ministre Marcourt, à l’origine de l’ouverture de cette formation, pourrait bien proposer aux étudiants face à ces incertitudes !

LE LIKE DU MOIS

Le Tax Shelter élargi aux arts de la scène. BREXIT

Le vendredi 24 juin 2016, le choix des électeurs britanniques a créé un véritable séisme en Europe et dans le monde entier. En donnant victoire au camp du Leave avec 51,9% des votes sur un total de 72,2% de participation, le Brexit a indéniablement divisé l'Union européenne. Le Gouvernement britannique a donc toute la légitimité pour activer l’article 50 (clause de retrait) du Traité de l’UE. Cette victoire du Leave s'est caractérisée par une scission de la société britannique en deux strates générationnelles. Si 75% des jeunes votants de 18 à 24 ans se sont avérés europhiles, le patriotisme fut préférable chez les plus de 65 ans, raflant 61% de leurs voix. Il en va de même pour l'équilibre politique au sein de l’Union. Il est clair qu'entre le nationalisme influent et le populisme ascendant, un effet domino est plus que redouté dans les pays déjà gagnés par l’euroscepticisme! Serait-ce alors l'ébauche du dernier souffle de l’UE? Pas selon Guy Verhofstadt qui lui, souhaite "en abuser" pour rendre l'Europe "plus efficace et intégrée". En Ecosse, pro-Europe depuis 1973, le maintien fut défendu à 62% et sa Première ministre n’a pas encore fait de croix définitive sur l’avenir européen de sa région. De l’autre côté des Mers intérieures écossaises, fidèle à son histoire, le parti irlandais Sinn Féin a instantanément appelé à un référendum sur une Irlande unifiée. Ainsi, non seulement le référendum sur la sortie de l’UE a provoqué une fêlure entre États membres mais, en plus, il semble avoir provoqué une véritable fracture au sein même du Royaume-Uni.

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Le Tax Shelter, créé en 2003 sous l'initiative de Didier Reynders (à l'époque Ministre des finances) est un incitant fiscal qui encourage à investir dans les œuvres audiovisuelles et cinématographiques belges. Concrètement, une société qui désirait investir dans ces œuvres se voyait accorder une réduction d'impôts si les conditions relatives à cette loi étaient respectées. Depuis sa création, le Tax Shelter a soutenu les investissements dans le cinéma belge et a encouragé les productions étrangères (notamment françaises) à venir tourner leurs films en Belgique. Au début de l'été, le gouvernement fédéral a annoncé l'élargissement du Tax shelter aux arts de la scène, une plusvalue considérable pour ce secteur qui ne manque souvent pas de talents mais bien de moyens !

LA PHOTO DU MOIS

Vive l'Euro 2016 ! Vive le 21 juillet ! Enfin, comme vous voulez ...


Éducation à la vie relationnelle et Sous-Commission affective (EVRAS) : Recommandations CITOYENNETÉ de la Sous-Commission Citoyenneté LA SOUS-COMMISSION CITOYENNETÉ, NOS RECOMMANDATIONS QU’EST CE QUE C’EST ? La Sous-Commission recommande, entre autres, trois actions très concrètes pour améliorer l’EVRAS : La Sous-Commission Citoyenneté de la CCOJ est une structure qui rassemble les cinq Organisations de jeunesse politiques reconnues par la Fédération WallonieBruxelles, pour mener des actions de sensibilisation à la participation citoyenne, à la démocratie et à la lutte contre l’extrémisme. La Plateforme Apprentis-Citoyens (organisation de débats dans les écoles secondaires) est l’une des actions les plus connues de cette Sous-Commission.

POURQUOI AVOIR CHOISI DE SE PENCHER SUR LA PROBLÉMATIQUE DE L’EVRAS ? En octobre 2015, la Sous-Commission s’est penchée sur la problématique de l’abaissement de la majorité sexuelle en Belgique et a constaté qu’une des principales causes de la fracture Nord-Sud (la vision flamande est plutôt favorable à cet abaissement dans une majorité des formations politiques) résidait dans la différence d’application de l’éducation sexuelle en Fédération Wallonie-Bruxelles (EVRAS) par rapport à la Région flamande (RSV). Forte de ce constat, la Sous-Commission a pris la décision de travailler en profondeur sur des recommandations relatives à l’application de l’EVRAS dans l’Enseignement francophone, sachant que la vie relationnelle dans toutes ses dimensions fait partie intégrante de la citoyenneté. Ce travail d’une année s’est décliné en plusieurs étapes : un ciné-débat sur le thème de l’EVRAS ; une consultation des professionnels de l’enseignement ; une table-ronde.

• 1  L A CRÉATION DE CELLULES EVRAS DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES La Sous-Commission recommande la mise en place de « Cellules EVRAS » au sein de chaque établissement scolaire, composées de volontaires issus du personnel enseignant, et reconnues par les PO. En étroite collaboration avec le PMS, le PSE, les points d'appui EVRAS et les autres acteurs actifs (associations, AMO,…), ces dernières seraient en charge de la coordination de l’EVRAS au sein de l’établissement scolaire. Elles devraient avoir une vision globale de l’ensemble des acteurs EVRAS actifs au sein de l’établissement mais devraient également pouvoir mettre en place un plan global d’actions réparti sur l’ensemble du cursus scolaire de l’étudiant. Elles feraient office de référent pour les autres professeurs et seraient formées à gérer les crises internes qui touchent directement à l’EVRAS. • 2  L A MISE EN PLACE D’UN LABEL EVRAS POUR LES ACTEURS DE TERRAIN De par sa fonction, le professeur doit rester dans un rôle de médiateur et l’EVRAS doit être traitée en majorité par des intervenants extérieurs. Pour cela, il est nécessaire d’établir un listing officiel de « l’offre EVRAS » ainsi qu’un label de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui reconnait les associations qualifiées pour donner l’EVRAS dans les écoles. • 3  L’INSTAURATION D’UN CADASTRE INSTITUTIONNEL COMMUN, CHAPEAUTÉ PAR LES POUVOIRS PUBLICS La Sous-Commission en appelle à la mise en place d’un cadastre commun et institutionnel pour tous les acteurs EVRAS, sous le même logiciel, reprenant le volume de l’ensemble leurs activités sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De plus, La Sous-Commission estime que l’EVRAS doit être plus transversale et doit concerner tous les élèves, de l’Enseignement maternel, primaire et secondaire. Il est évident que les thématiques abordées avec l’enfant doivent être appropriées à son âge et ses besoins spécifiques ; les premières années toucheront bien plus à l’« affectif » alors que les sujets liés à la sexualité arriveront bien plus tard dans son parcours scolaire.

POUR EN SAV w w w.app OIR PLUS : rentis-cit oyens.be

CONTACT : Gwenaëlle W gwenaelle illiot – Présidente @jeunesm r.be

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«On ne doit pas croire que Trump es

Expert en politique américaine, Charles VOISIN déconstruit les préjugés

À la terrasse d’un café liégeois, nous avons rencontré Charles Voisin. Spécialiste de la politique américaine, il nous dévoile les coulisses parfois méconnues des élections les plus médiatisées du monde et derrière lesquelles se cache une machine stratégique et d’influence puissante.

Dossier | 2016 ÉLECTIONS Un show à l’américaine En novembre prochain, les Américains choisiront leur nouveau Président. Ou peut-être – et c’est une première au pays de l’Oncle Sam – leur nouvelle Présidente. Les Primaires des deux grands partis ont déjà pu donner un avant-goût de la campagne électorale qui a officiellement commencé après l’investiture d’Hillary Clinton. Le débat actuel aux États-Unis traduit, de façon assez caractéristique, la lutte qui s’est engagée dans l’ensemble du monde occidental entre populismes et élites politiques. Du côté des Républicains, Donald Trump s’est imposé en réveillant le vote contestataire, même au-delà des rangs de son parti dont il a démontré l’obsolescence. Du côté des Démocrates, la consensuelle Hillary Clinton s’est vue longtemps « challengée » par le sénateur Bernie Sanders, jusqu’à obliger l’ex-Première Dame à donner à sa campagne un coup de barre à gauche. L’adage qui voulait que « les élections se gagnent toujours au centre » serait-il en train de s’ébranler, à l’image de nos modèles de société – et de démocratie ? – hérités de la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? Pas certain que l’élection américaine puisse répondre à cette question. Mais une chose est sûre : la Présidentielle américaine de 2016 servira de cas d’école dans les futurs syllabi de Sciences Po. Steve DETRY

Pour commencer, pourriez-vous nous éclairer sur le fonctionnement, assez atypique, des élections présidentielles américaines ? Les élections présidentielles américaines sont indirectes : ce qui compte c’est d’avoir la majorité absolue des 538 grands-électeurs, qui représenteront la population au sein d’un collège électoral. Chaque État a entre 3 et 55 grands-électeurs, selon sa densité de population, qui sont désignés lors des primaires. Les Swing States (États qui n’ont pas voté systématiquement pour les Républicains ou les Démocrates ces trente dernières années) sont des États cruciaux dans la course à l’investiture. Les candidats y concentrent donc généralement leur énergie. À contrario, on sait que le Texas, État conservateur, votera pour Trump et que New York, progressiste, votera pour Clinton.

« C’est une élection qui dérape ! »

En parlant des deux candidats en course pour la Maison Blanche, n’est-ce pas une élection un peu particulière pour l’histoire des États-Unis, avec d’un côté un milliardaire aux déclarations sulfureuses et de l’autre une femme, ancienne Secrétaire d’État? Traditionnellement, on a un candidat de centre-droit qui affronte un candidat de centre-gauche. Les primaires font en sorte que le candidat radical passe à la trappe. On préfère un modéré qui aura plus de chances de l’emporter face aux autres candidats. Pour la République américaine, il faut appeler les choses par leur nom, Trump est quelqu'un de dangereux. C’est une élection qui dérape ! En Europe, Donald Trump ne semble pas faire beaucoup de convaincus… Comment expliquez-vous qu’il rencontre un tel « succès » du côté américain ? La stratégie de Trump, c’est de prendre la Rust belt, les États désindustrialisés situés en-dessous des grands lacs et des Appalaches. Il pourrait être populaire dans ces États car ils sont dans le déclin et que son message, c’est le déclin de l’Amérique. Trump est raciste, scandaleux mais il faut aller au-delà et voir son discours de gauche et anti-libéral. C’est l’opposé du discours conservateur traditionnel, c’est l’antiRonald Reagan, pourtant mythe conservateur. Il s’insurge contre les délocalisations, dénonce la guerre en Irak, rejette les accords commerciaux… beaucoup de gens croient en cette rhétorique simpliste, voire absurde.

« Il faut aller au-delà [des discours racistes] et voir le discours social de Trump »

Le « succès » de Donald Trump n’est-il pas alors le fruit de l’échec du Parti Républicain ? C’est une radicalisation du Parti Républicain qui a eu lieu depuis l’avènement de la révolution conservatrice dans les années 80. Depuis, il y eu le Tea Party* et on a un conservatisme qui dévie notamment avec du racisme et de la xénophobie. Mais on ne doit pas croire que Trump est un phénomène à lui tout seul ! Les modérés comme Jeb Bush ont été totalement marginalisés dans le Parti Républicain. Si l’on n’avait pas eu Donald Trump, on aurait eu Ted Cruz, quelqu'un de radical aussi mais dans la lignée du conservatisme traditionnel, avec la Bible dans une main et la Constitution dans l’autre.

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* Le Tea Party est un mouvement politique conservateur et libertarien, dénonçant un système d’imposition liberticide et des politiques trop interventionnistes sous l’administration Obama


st un phénomène à lui tout seul ! » Donald Trump fait beaucoup de déclarations chocs mais, en cas de victoire, dans quelle mesure pourraitil mettre en place ses propositions pour le moins radicales ? D’après moi, il y a une loi ad hoc (déjà été utilisée par Carter pour interdire le territoire aux iraniens, ndlr) qui pourrait être réutilisée par Trump contre les musulmans. Mais il y a beaucoup de choses pour lesquelles la Cour Constitutionnelle pourrait dire non ! La République américaine est suffisamment solide que pour tenir le coup avec une Présidence Trump. Les contre-pouvoirs sont très forts aux États-Unis : on a la Cour Suprême ou la Chambre qui ne feront pas tout ce que Trump veut. Mais c’est vrai qu’au niveau de la politique étrangère, ça pourrait être plus inquiétant, tout en sachant que Trump est anti-interventionniste et qu’il ne s’engagera donc peut-être pas dans un énième conflit mondial.

« Dans le financement des campagnes électorales aux ÉtatsUnis, la règle, c’est qu’il n’y a aucune règle » Pourquoi, malgré ses positions modérées et son parcours politique, Hillary Clinton n’arrive pas à creuser l’écart avec Donald Trump ? Hillary comme Jeb Bush, représente les dynasties politiques. C’est la candidate la plus compétente, elle a été Sénatrice et Secrétaire d’État mais pourtant, ça ne joue presque pas en sa faveur. Médiatiquement, elle est là depuis les années 90 et ça ne répond pas à l’envie de renouveau de l’Amérique. Elle n’a pas de vision pour l’Amérique, elle communique mal et on la voit comme aristocrate, symbole de l’élite politique alors qu’à l’heure actuelle on remarque un rejet de l’establishment ! Ce qui fait que même certaines féministes rejettent Clinton, en se disant « Quitte à choisir, autant prendre Trump ! »

« La République américaine est suffisamment solide que pour tenir le coup avec une Présidence Trump » Il existe pourtant d’autres partis politiques aux États-Unis. Les Libertariens, par exemple, sont la troisième formation politique en terme de suffrages. Ils semblent malgré tout assez méconnus… Comment cela se fait-il ? Quelle est leur place et leurs ambitions dans ces élections ? Le parti Libertarien est ultra-minoritaire mais nous allons certainement en entendre parler cette année car Donald Trump et Hillary Clinton battent, tous les deux, des records d’impopularité. Il y a donc de la place pour un autre candidat. Si Gary Johnson (candidat libertarien originaire de Dakota du Nord, ndlr) arrive à 15% des voix dans les sondages, il pourra participer aux débats et, là, faire des dégâts. Les libertariens sont ultraconservateurs pour ce qui concerne l'économie et ultraprogressistes sur les sujets de société, ce qui leur permettra de prendre des voix aux deux autres candidats. En général, les voix du parti libertarien constituent entre 0,5 et 1% du vote populaire. Ils feront certainement plus cette fois-ci, c’est donc un petit parti à tenir à l’œil. Un de vos sujets de prédilection est le financement des campagnes, comment cela se passe-t-il aux États-Unis ? C’est un sujet très important et particulièrement dans cette campagne. Trump a financé lui-même sa campagne pour les primaires et comme il a beaucoup d’argent, les grands donateurs ne lui donnent pas d’argent pour la présidentielle. Il a donc du mal à lever des fonds. Au contraire, Hillary a de l’argent dans les caisses, 800 personnes dans le staff et une organisation bien huilée. Le financement reflète si le candidat est indépendant financièrement ou si le candidat a de l’influence et des contacts, si on lui fait confiance, etc. Dans le financement des campagnes électorales aux États-Unis, la seule règle, c’est qu’il n’y a aucune règle. Depuis l'arrêt Citizen United, le financement d’une campagne résulte de la liberté d’expression (décision de la Cour Suprême). On en arrive donc aux Primaires invisibles : les milliardaires choisissent à qui ils donnent et font donc déjà une sorte de présélection. On peut jouer sur les petits dons mais c’est très limité. Aux États-Unis, les « Super PACs » font débat. Pourquoi ? Un tel système serait-il envisageable en Europe ? Ce sont des comités de soutien politique qui, au lieu de soutenir financièrement et ouvertement un candidat en appelant à voter pour lui, vont le vanter ou nuire à la réputation du candidat opposé (72% du budget des Super-PACs). Depuis 2012 et suite à des décisions de justice basées sur la liberté d’expression, les entreprises privées peuvent financer les candidats sans contrainte, ce qui a valu aux PACs d’être rebaptisés « Super PACs ». Ce ne serait pas envisageable en Europe, chez nous c’est totalement interdit. Interview réalisée par Mélanie LAROCHE | Rédactrice en chef

Qui est Charles Voisin ? Ce Verviétois d’origine est expert et analyste de la politique américaine depuis 2011 jusqu’à en devenir la référence, que ce soit au niveau académique (Ulg) ou médiatique (RTBF, France 24,…). Son champ d’expertise passe par le financement des campagnes présidentielles, la présidence sous Kennedy et le parti Libertarien américain.

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 Dossier | 2016 ÉLECTIONS Un show à l’américaine

Hillary CLINTON DEMOCRATIC PARTY

DU RÔLE DE PREMIÈRE DAME À CELUI DE PRÉSIDENTE ? intervention militaire au Vietnam, fut désigné comme candidat à la présidentielle. Lors de la cérémonie de remise des diplômes de Wellesley, Hillary Rodham – son nom de jeune fille - n’hésitera d’ailleurs pas à dénoncer publiquement l’Administration Nixon. L’histoire devient donc celle d’une jeune Républicaine devenue Démocrate. L’étape suivante de la vie d’Hillary se déroule à la Yale Law School où elle rencontre « Bill », jeune étudiant en droit – comme elle – très Hillary Diane Rodham Clinton est un charismatique, qui deviendra son futur mari, née le 26 octobre 1947, à Chicago, en 1975, mais également le 42e Président d’un père républicain et d’une mère des États-Unis, en 1993.

démocrate. Dès son plus jeune âge, la petite Hillary est attirée par la politique. Cet intérêt la conduira de sa toute première élection, au Conseil de classe de son école, au militantisme de terrain pendant la campagne de Barry Goldwater lors de la présidentielle de 1964. À ce moment-là, Hillary n’a que 17 ans.

Hillary commencera sa vie professionnelle en tant qu’avocate. Elle conseillera notamment le Comité juridique chargé de lancer la procédure de destitution de… Nixon (tiens, tiens) lors du Watergate. Plus tard, elle s’installera avec Bill et sa fille Chelsea dans l’Arkansas où elle travaillera avec l’avocat de renom Vince Foster, tout en donnant cours de droit à l’Université de l’Arkansas. Plus tard, en 1978, le Président Carter la nomma au C’est à la prestigieuse Université féminine de Conseil de la Legal Services Corporation. Wellesley que son investissement en politique prend un nouveau tournant. Élue au Conseil La même année, Hillary assiste au décollage de l’Université, elle prend également la tête de la carrière politique de son mari. Bill Clinton des Jeunes Républicains de son campus. À est élu Gouverneur de l’Arkansas ; faisant de la lecture de ces premières lignes, tout porte lui, à 32 ans, le plus jeune gouverneur d’un à croire que sa voie était toute tracée au État américain. Hillary est donc, à l’époque, sein du Grand Old Party (GOP). Néanmoins, la première dame… de l’Arkansas, jusqu’ici les élections présidentielles de 1968 acquis aux Républicains ! Mais c’est à un bouleverseront complètement la destinée autre poste suprême que Bill Clinton accède, d’Hillary. En effet, lors de cette campagne quelques années plus tard : celui de Président présidentielle, Hillary Clinton apporte son des États-Unis. Profitant de sa fonction de soutien au démocrate Eugène McCarthy qui, Première Dame, Hillary Clinton s’impliquera tout comme elle, s’oppose à une guerre au avec force et vivacité dans la vie politique Vietnam et lutte pour les droits civiques. Elle fédérale, malgré les diverses controverses rompra définitivement avec les Républicains qui secouèrent le couple comme l’affaire lorsque Richard Nixon, en faveur d’une Whitewater ou l’affaire Monica Lewinsky.

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Après la Présidence de Bill Clinton, Hillary ajoute à son CV déjà impressionnant, la fonction de Sénatrice de l’État de New-York ; mandat qu’elle occupera jusqu’en 2009. Soutenue par son époux, elle se lance dans la course présidentielle de 2008 où elle sera battue aux primaires, de peu, par celui qui deviendra le 44e Président des États-Unis : Barack Obama. C’est sans rancœur que le Président Obama la prendra dans son équipe pour faire d’elle la Secrétaire d’État de son administration. Parmi ses missions, on notera sa volonté d’instaurer la paix entre Israël et la Palestine – ainsi que les autres pays arabes voisins – et celle de renouer les liens entre les États-Unis et la Chine. Épuisée, Hillary Clinton quitte son poste en février 2013 ; ce qui ne l’empêcha pas de continuer son combat politique et de se lancer à nouveau dans une campagne présidentielle en 2016. Manifestement, Hillary Clinton est née pour diriger. De l’école primaire au Secrétariat d’État, sa carrière politique est tout aussi impressionnante que son brillant parcours d’avocate. Née pour diriger, née pour réussir mais est-elle née pour devenir la première Présidente des États-Unis ? Réponse le 8 novembre prochain.

Manu MARET


Donald Trump REPUBLICAN PARTY

DE LA TRUMP TOWER À LA MAISON BLANCHE ? Audacieux dans l'âme, c'est à l'âge de septante ans que le milliardaire américain Donald Trump se présente aux élections présidentielles de 2016. Malgré un passé démocrate et un soutien affiché à… Hillary Clinton en 2008, le facétieux candidat (maintenant) Républicain n’a pas toujours été l’homme politique qu’il prétend être aujourd’hui. Né à New-York à la fin des années 40, Donald J. Trump n’a jamais été indifférent à la folie des grandeurs. Il a pu façonner les prémisses de sa fortune au travers de la faste figure industrielle qu’incarnait Fred Trump, entrepreneur de renommée et père du petit Donald. Bercé par la mentalité des Trente Glorieuses, Donald Trump arrive à se faire un prénom, de façon parfois excentrique. Tout est raison à capitaliser, des casinos à l’immobilier, dont la célèbre Trump Tower qui fut le plus haut gratteciel de Manhattan dans les années 80. Mais Donald Trump, c’est autant le business que les strass et paillettes. Son goût prononcé pour le « show », et plus précisément la téléréalité, n’étonne qu’à moitié les électeurs américains. Ainsi, vous ne manquerez pas d’apercevoir le milliardaire lors des séquences de l’émission « The Apprentice » qui dura de 2004 à 2015. Il fut également l’organisateur du concours de beauté Miss Univers jusqu’à l’année dernière ; un spectacle à travers lequel il ne s’est jamais lassé de laisser transparaitre sa vision archaïque de la femme, résumée à un subtil (?) mélange « cuisine-régimemode ». Toutes ces activités, aussi fructueuses que loufoques, lui ont permis de construire un empire estimé aujourd’hui à un peu plus de 4,5 milliards de dollars, selon le magazine Forbes.

Amandine TACK

Trump président des États-Unis en 2016? Alors que les candidats Républicains qui l’ont précédé sont, jusqu’à présent, toujours rentrés dans le costard bien taillé du parfait politicien, Donald Trump a tout de suite joué la carte du populisme et de l’anti-establishment. Discours arrosés d’insultes en tout genre, allant de la misogynie au racisme assumés, tout est prévu chez Donald Trump pour parler aux tripes de l’électeur, plutôt qu’à sa tête. Donald Trump a toujours été dans les affaires. Pourtant, son plan d’action économique a de quoi effrayer plus d’un entrepreneur. Prônant un protectionnisme économique fort, le candidat Républicain a déjà annoncé sa volonté d’entrer dans une « guerre commerciale » avec la Chine ainsi qu’avec les grandes entreprises américaines, comme Apple ou Ford, qu’il estime pouvoir contraindre à relocaliser leurs implantations aux États-Unis. D’ailleurs, pour les entreprises qui ne veulent pas rentrer dans le rang, Donald Trump promet de taxer leurs exportations à plus de 35%. Un programme politique qui tranche quelque peu avec le principe de libre-marché qui a fondé l’idéologie du Grand Old Party (GOP).

Trump se présente comme un vrai conservateur. Son archétype féminin l’encourage à adopter une position « pro-vie » par rapport à l’avortement, promettant une suppression de toute subvention aux établissements qui pratiquent l’IVG aux ÉtatsUnis. Tant pis si cela va à l’encontre du libre-choix des femmes. L’autre sujet qui n’a pas les faveurs du milliardaire est l’environnement. Selon lui, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) n’est qu’un « obstacle à la croissance et l’emploi » alors que les changements climatiques ont été inventés « par les Chinois pour rendre l’industrie américaine non-compétitive ». Pour Donald Trump, il n’y aucun doute : le climat ne peut pas se réchauffer puisque « notre planète gèle ».

Le candidat Républicain a su également faire des récents attentats islamiques une double-aubaine pour sa campagne électorale. D’un côté, il envisage une fermeture radicale des frontières et une immigration « zéro » des musulmans aux ÉtatsUnis. D’un autre côté, il continue de soutenir le port d’armes sous couvert du Second Amendement de la Constitution. Selon lui, si les victimes des attentats, de Paris à Bruxelles en passant par Orlando, avait eu une arme à feu à leur disposition, le massacre aurait pu être évité. Quoi de plus astreignant pour l’interminable lutte entre le Président Obama et la NRA* ? Sur les grandes questions de société, Donald

Une seule question taraude les éditorialistes du monde entier : Donald Trump peut-il gagner la présidentielle de novembre prochain ? Et, dans ce cas-là, risque-t-il de démontrer les limites du chemin démocratique ? Rien n’est moins certain. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Hillary Clinton est donnée gagnante à 45,7% des voix contre 39,7% pour Trump. Rares sont les sondages qui placent le candidat Républicain en tête de la course à la Maison Blanche. Toutefois, il serait naïf de sous-estimer le milliardaire. Jusqu’ici, personne ne misait sur sa victoire lors du lancement de la Primaire républicaine alors qu’il a littéralement pulvérisé ses concurrents. À croire qu’impossible n’est pas Trump.

* NRA: National Riffle Association

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Hillary CLINTON

DEMOCRATIC PARTY

v

LEURS PRO

Dossier | 2016 ÉLECTIONS Un show à l’américaine

Pour voir plus clairement les différences entre les deux candida

Déploiement des troupes américaines en Syrie  ent des groupes sunnites  Collaboration entre les troupes américaines et irakiennes, ainsi que l’armem et kurdes pour combat tre l’EI Accueil de maximum 65 000 réfugiés syriens  Renforcement des frontières  les 100 jours suivant Instauration d’un “parcours d’intégr ation” et de naturalisation, activé dans  l’arrivée des migrant s des antécédents  Création d’un fichier national des permis de port d’arme avec vérification Possibilité de poursuivre en justice les fabricants d’armes  ces de santé ainsi que la Renforcement de l’Obamacare avec une meilleure accessibilité aux assuran baisse des prix des médicaments Vaccination obligatoire des enfants Interdic tion de fumer dans les lieux publics Légalisation du cannabis à usage thérapeutique

  

)  Mise en avant des énergies renouvelables (1,5 milliard de panneaux solaires Respect des accords de la COP21   En faveur de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste   

Fiscalité plus avantageuse vis-à-vis des classes moyennes   Augmentation de l’impôt pour les revenus de plus de 5 millions de dollars

Rééquilibrage entre libertés (vie privée) et surveillance nationale 

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CONTRÔLE

LA SANT

FAMILLE ET D

CLIMAT ET ENVIRO

É

ans  Refinancement de l’Enseignement et accès à l’école pour tous les enfants dès 4 travail hebdomadaire  Mise en place d’un système de bourse universitaire conditionnée à 10h de és face au coût des études  Réduction du taux d’intérêt des prêts étudiant s et responsabilisation des universit

Limitation de l’usage de la peine de mort à certains cas seulement Réduction des peines minimales s embarquées avec les policiers caméra de nombre du Augmentation Promotion des alternatives à l’emprisonnement

IMMIGRATION ET RÉ

En faveur du mariage homosexuel (malgré une opposition de 10 ans)  En faveur du droit à l’avortement  Instauration d’un congé de maternité 

Réductions d’impôt s pour les PME Augmentation du salaire minimum Facilitation de création de startups et PME ment de l’offre de Déduction fiscale pour les entreprises qui engagent des apprentis et renforce formation continue

ÉTAT ISLAM

   

L'ÉDUCATION FISCALITÉ

SÉCURITÉ NATIONA

JUSTICE ET


vs.

Donald Trump REPUBLICAN PARTY

OGRAMMES

ats, voici un tableau comparatif de leurs programmes respectifs. Manu MARET

MIQUE ET SYRIE

 Laisser la Russie agir en Syrie  Attaques aériennes contre les installations pétrolières de l’EI  Transformation de la Syrie en “zone-t ampon” pour retenir les réfugiés

ÉFUGIÉS

 Fermeture des frontières aux réfugiés syriens  Construction d’un mur à la frontière mexicaine financé par les pays d’origin e des migrant s  Fichage et interdic tion de territoire aux musulmans

E DES ARMES

 Légalisation de la vente d’armes automatiques et fusils d’assaut  Interdic tion de vente d’armes seulement aux personnes sous surveillance anti-terroriste  Suppres sion des zones interdites aux armes comme les écoles ou les bases militaires

 Suppres sion de l’Obamacare  Pas de vaccin automatique car ils « causeraient l’autisme »  Légalisation du cannabis à usage récréatif

DROIT DES FEMMES

ONNEMENT

 Contre le mariage homosexuel  Suppres sion des subventions aux établissements de santé qui pratique nt l’avortement  Construction de l’oléoduc Keystone XL entre le Canada et les USA (malgré les conséquences environnementales)  Non-respect des accords de la COP21. Pour Trump, le réchauf fement climatiq ue est un mythe  En faveur de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste

ÉCONOMIE

 Mise en place d’un protectionnisme américain  Taxation à 35% des exportations (droits de douane) d’entreprises américa ines délocalisées  Baisse de l’impôt sur les sociétés à 15%

N

 Coupes budgétaires et rationalisations dans l’Enseignement, « pour mettre fin aux fraudes »  Défédér alisation et marchandisation de l’Enseignement  Interdic tion pour l’État fédéral de faire du profit avec les prêts étudiants

ET RÔLE DE L’ÉTAT

Suppres sion de taxes sur le revenu pour un total de 73 millions de dollars pour tous les ménages américains  Rationalisation de l’État et suppres sion d’agences fédérales comme celle de l’Environnement 

ALE ET NSA

 Collecte massive des données téléphoniques par la NSA

T PEINE DE MORT

 Peine de mort pour les personnes ayant tué un policier et pour les auteurs de viols Favorable à l’utilisation de tortures sur les personnes suspectées de terrorism e (il s’est plus ou moins  rétracté depuis)

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Carte blanche Il est aujourd’hui un fait avéré : nos sociétés occidentales doivent visiblement s’habituer – pour peu que l’on puisse le faire - aux attaques terroristes. Toulouse, Paris, Bamako, Tel Aviv, Bruxelles, Istanbul et bien d’autres s’ajoutent à la liste des villes qui ont été touchées en plein cœur par la barbarie. Récemment, ce fut au tour d’Orlando, et plus largement des États-Unis. À l’instar des faits perpétrés par Mohamed Merah, ceux du Musée juif de Bruxelles ou encore l’attaque de l’Hyper Casher à Paris, le drame d’Orlando visait des personnes qui, par leur libre-arbitre, leur attachement à la liberté d’être eux-mêmes (dans leur croyance ou leur orientation sexuelle), s’opposent aux fondements du fanatisme dont se revendiquent les terroristes. Ce sont des libertés fondamentales qui ont été attaquées. C’était déjà le cas en janvier 2015 lorsque les caricaturistes de Charlie Hebdo étaient assassinés car ils revendiquaient, haut et fort, leur liberté d’expression. Après le drame d’Orlando, certains internautes s’interrogent sur les réseaux sociaux. Pourquoi affiche-t-on le drapeau arc-en-ciel, symbole LGBTQI par excellence, au lieu du drapeau américain ? N’a-t-on pas recouvert nos murs Facebook de noir-jaune-rouge le 22 mars 2016 ? N’a-t-on pas appliqué un filtre bleu-blanc-rouge sur notre photo de profil après les attentats de Paris ? La réponse à cette question réside, à n’en pas douter, dans le choix des victimes d’Omar Mateen. Ces personnes ont été froidement abattues car elles étaient homosexuelles ou, à tout le moins, supposées l’être compte tenu du lieu où elles se retrouvaient. Malgré l’horreur, lorsque l’on regarde autour de soi, les réactions au massacre d’Orlando ne sont déjà plus aussi vives que lors des précédents attentats. Pourtant, le bilan est lourd : 49 morts. Est-ce à cause de la distance entre nos pays et les États-Unis ?

Orland o, l s wit h love ! e s s u r B m fro Avons-nous déjà pris l’habitude que cela se passe désormais chez nous ? Ou est-ce simplement car cette attaque visait un groupe bien particulier et non l’ensemble des citoyens « occidentaux », sans distinction ? Alors oui, ces actes viennent réveiller en nous des souvenirs douloureux. Mais ils sont aussi l’occasion de s’arrêter un instant et de réfléchir. Que l’on soit caricaturiste ou non, juif ou non, LGBTQI ou non, Européen ou non, Américain ou non ; nous devons tous nous sentir concernés par ces attentats. Et le deuil doit impérativement nous inviter à réfléchir plus globalement à la condition des LGBTQI à travers le monde car, comme de très nombreuses minorités, cette communauté se trouve brimée dans certains pays du monde, parfois en toute légalité. Ce n’est pas uniquement une question de droits fondamentaux ; c’est aussi une question de dignité humaine. À l’heure actuelle, 72 États pénalisent les personnes LGBTQI par des peines de prison ou des actes de tortures, à l’instar de ces jeunes gays tabassés au Maroc avant d’être eux-même condamnés à une peine de prison. Si cela vous fait froid dans le dos, sachez qu’à travers le monde, dix pays condamnent encore l’homosexualité de la peine de mort. Et cette fois, cela ne relève pas du fanatisme de quelques personnes, mais bien du code pénal de ces États… Même dans nos pays occidentaux, les LGBTQI font encore face à une série de violences. Elles sont parfois physiques, comme ce fut le cas pour Ishane Jarfi, ce jeune Liégeois assassiné car il était homosexuel. Mais parfois, ces violences s’expriment aussi dans la parole. Rappelons-nous aussi de La Manif Pour Tous en France, que l’on retrouve désormais en Italie, où étaient scandés, parfois sans aucune gêne, des slogans homophobes. Parfois, un « sale pédé » adressé dans la rue à un couple d’hommes ne suscite que peu de réaction. N’oublions pas que la violence commence par l’insulte. À l’heure de la tuerie d’Orlando, il est essentiel de rappeler que la tolérance et les avancées sociétales obtenues pour les LGBTQI ne sont pas intangibles, même au sein de nos sociétés occidentales. L’indifférence ne fait pas la normalisation, qui plus est lorsqu’on se réfère à la dernière étude du Centre interfédéral pour l’Égalité des Chances (Unia) qui révèle que 49% des Belges estiment que l’homosexualité n’est pas un comportement naturel. La protection de ces acquis demande une vigilance de chaque instant. C’est le cas pour tous les acquis sociétaux de notre pays. C’est le cas pour toutes les minorités de notre pays.

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Julien WELCH


La liberté d’expression, inscrite dans bon nombre de Constitutions, est une des pierres angulaires de nos sociétés. Pourtant, elle n’est pas toujours perçue de la même manière dans tous les pays du monde… Céline Gürsel, Jeune MR d’origine turque, a tenu à nous faire part de son vécu. De l’intérieur, elle confirme : la liberté d’expression n’a jamais été autant compromise qu’actuellement, sous l’ère d’Erdogan. Le contraste est choquant : alors qu’avant, les autorités turques s’amusaient des caricatures que son père faisait d’eux, ces quelques coups de crayons sont aujourd’hui passibles de poursuites, voire d’emprisonnement.

International LA LIBERTÉ D’EXPRESSION EN TURQUIE : UNE LIBERTÉ FONDAMENTALE DEMANDANT DU COURAGE POUR ÊTRE EXERCÉE

réseaux sociaux. Cependant, cette liberté implique également le respect d’autrui sous peine de sanction par la loi. Inscrite dans de nombreuses Constitutions de différents pays, la liberté d’expression est également inscrite à l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme faisant d’elle une des pierres « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et angulaires de nos valeurs européennes. d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être Prenons le cas de la Turquie, mon pays inquiété pour ses opinions et celui de chercher, d’origine et pays candidat à l’adhésion à l’Union de recevoir et de répandre, sans considérations européenne depuis près de 50 ans. Bien que la de frontières, les informations et les idées par liberté d’expression ne soit pas le seul critère quelque moyen d’expression que ce soit ». Tel est qui empêche toute avancée dans le processus l’article 19 de la Déclaration universelle des droits d’adhésion, elle figure, néanmoins, parmi les de l’homme datant de 1948. points qui suscitent le plus de débats. Inscrite Considérée comme une liberté fondamentale, la liberté d’expression est donc un droit qui permet à chacun de penser et d’exprimer librement ses idées et ses opinions par tous les moyens jugés opportuns (livre, film, dessin,…). La liberté d’expression comprend la liberté de presse, la liberté de la communication audiovisuelle et la liberté d’expression sur les

aux articles 26 et 28 de la Constitution turque, la liberté d’expression n’a jamais été autant compromise qu’actuellement, sous l’ère d’Erdogan.

En effet, dans les années 90, alors que Mesut Yilmaz, un libéral, était Premier ministre, il est arrivé à mon père, caricaturiste, de dessiner l’homme politique pour le journal satirique dans lequel il travaillait. Ayant apprécié une de ses caricatures, Mesut Yilmaz s’était rendu dans les locaux du journal pour rencontrer mon père et lui demander l’original dédicacé. Le contraste est flagrant ! Il est bien loin le temps qui a précédé l’émergence de l’AKP (islamo-conservateur) et l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Aujourd’hui, ce n’est plus une visite surprise d’une autorité turque que les journalistes et caricaturistes qui osent critiquer l’AKP, le gouvernement et le

Président de la République attendent, mais bien des poursuites judiciaires. Pour ne citer que quelques exemples parmi tant d’autres, le journal Zaman, hostile à la politique du Président islamoconservateur, a radicalement changé de ligne pour devenir pro-Erdogan suite aux nombreuses répressions de la part du gouvernement. Aujourd’hui, c’est un fidèle d’Erdogan qui est à la tête du journal. Autre fait : deux journalistes turcs (Can Dündar et Erdem Gül) ont été emprisonnés pour avoir publié dans leur journal les faits prouvant que le service de renseignement MIT de la Turquie et Erdogan transportaient des armes dans des camions pour les rebelles syriens. Selon les autorités turques, ces deux journalistes avaient soi-disant « divulgué des informations secrètes de l’État » et il s'agissait « d'une tentative de coup d’État ». Actuellement libéré grâce à la pression internationale, Can Dündar qualifie la Turquie de « prison accueillant le plus de journalistes » et « un enfer terrestre pour les journalistes », lors de son passage au Parlement européen à Bruxelles le 14 juin dernier. Selon Reporters Sans Frontières, en 2014, la Turquie se situait à la 154e place du classement mondial en termes de liberté de presse. La liberté d’expression est une liberté fondamentale qui doit être exercée par toutes et tous sans considération et sans crainte. Force est de constater qu’en Turquie, il faut du courage pour exercer cette liberté ! Il est inacceptable que des journalistes risquent la prison à vie pour avoir simplement critiqué le gouvernement et le Président de la République ou avoir tenté de faire leur travail, en donnant les vraies informations au peuple turc. Il est temps que l’Europe prenne en considération ces atteintes à nos valeurs lorsqu’elle collabore avec les autorités turques et réaffirme son soutien à l’opposition libérale et progressiste dans le pays.

Céline GÜRSEL

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Près de chez vous

23-06-2016

Apéro des Jeunes MR de Lasne

30-06-2016

Conférence & Afterwork des Jeunes MR d'Ixelles et de Berchem-Sainte-Agathe

23-06-2016

Les apéros du Maca des Jeunes MR de Wavre avec la présence des JongVLD d'Overijse

30-06-2016

Dégustation de vin avec les Jeunes MR de Charleroi

26-06-2016

Barbecue des Jeunes MR des Sources

11-06-2016

Opération "Propreté" par les Jeunes MR de Courcelles

09-06-2016

Croisière-Débat des Jeunes MR d'Anderlecht

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Twitto’s & Comments COMMENT’S FACEBOOK

Dufrane Florent

Cédric Pierre

‫@‏‬Florent135 | 07 juillet 2016

29 juin, 12:35 - 

Mons n’est plus capitale de la culture, elle est capitale wallone des grèves ! #hygea #profssecondaire #nursing #echaufaud #ccmons #toutça 4 J'AIME 4 RETWEET S

Heureux d’être élu Président de la Fédération des étudiants libéraux. Je félicite le nouveau bureau et remercie les membres pour leur confiance. Un merci tout particulier à François pour le travail accompli cette année et pour son indéfectible soutien. En route pour une année pleine de projets !:-) 166 J'aime

‫@‏‬PDB1King | 01 juillet 2016 Bon, c’est fini les jeux de baballes ? On peut revenir à une activité normale, maintenant ? 7 RETW EETS 5 J'AIM E

32 Commentaires

François Lestanguet 24 juin, 20:07 - 

Sans doute le jour le plus important pour l’Union européenne depuis la chute du mur de Berlin. Quant à M. Cameron, il paye là son pari insensé. N’est pas Churchill qui veut. Il va perdre l’Écosse au passage, good job ! 26 J'aime

Alain Gerlache @AlainGerlache | 29 juin 2016 Selon @eliodirupo les médias parlent trop peu de la Wallonie. Mais qd les ministres wallons s'expriment, ils parlent du #begov et de la #NVA 68 J'AIME

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amusé

Maxime Bourlet, 14 juin, 11:35 - 

la vente par J’espère que mes amis Écologis tes continueront à supporter le Standard malgré Mega) chez suis je (perso, TOTAL à son propriét aire de Lampiris 25 J'aime

8 Commentaires

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MR de rire

Olivier Maroy

‫@‏‬MR_derire | 24 avril 2016 Les Verts veulent la semaine de 4 jours. Qu’ils commencent par faire de la politique au moins un jour par semaine puis on verra… #ecolol 6 RETWEET S

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Phlippe de Belgique

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3 Wouah

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31 mai - RTL Info - 

Ils sont dingues ou quoi ? Il y a quelques jours un militant syndical éméché frappe par derrière un policier. La FGTB réagit en condamnant et en excluant le coupable de ses rangs. Et voilà qu'aujourd'hui le même syndicat organise une pendaison symboliq ue du Premier ministre... Comment s'étonner, après, que certains aient des comportements violents ? ‪#‎fauxculs‬ ‪#‎irresp onsables‬

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Et bien d'autres encore sur www.jeunesmr.be/politicsacademy www.jeunesmr.be - PICCOLO MR n°43 | Septembre - Octobre 2016 Éditeur responsable : Mathieu BIHET | Avenue de la Toison d’Or, 84-86 | B-1060 Bruxelles Ne pas jeter sur la voie publique

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