PiccoloMR | n°44

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Agenda

19-11-2016 JOURNÉE DE FORMATIONS DE LA POLITICS ACADEMY La Politics Academy bat son plein en ce moment chez les Jeunes MR. Un stage enrichissant que vous pouvez suivre sur ce blog : www.jeunesmr.be/politicsacademy

Comme l’an dernier, afin de compléter cette expérience inédite, nous proposons à nos stagiaires, et à tous nos membres qui le souhaitent, une Journée de formations qui se déroulera le 19 novembre prochain, après-midi, au siège du MR (Avenue de la Toison d'Or 84-86, 1060 Saint-Gilles). Au programme : prise de parole en public, communication politique et mediatraining. Le tout avec des groupes par niveau pour permettre aux participants de l’an dernier de perfectionner leurs acquis. Stay tuned!

POLITICO’S EU STUDIES FAIR | 10 et 11 février 2017 | Bruxelles POLITICO organise le plus grand salon de l'éducation et du networking du monde, et cela se passe à Bruxelles ! Et nous sommes fiers d’y être associés cette année ! Ce salon est principalement consacré aux programmes de Masters en Etudes européennes, relations internationales, business, économies, affaires publiques et droit. Depuis 1999, le salon EU Studies Fair est une référence pour des universités et institutions académiques de partout dans le monde, qui viennent à Bruxelles afin de recruter des étudiants du monde entier, pour leurs programmes de Masters et Masters complémentaires. Une opportunité unique pour les étudiants de découvrir aussi bien les programmes des universités que les opportunités de carrières qui s'offrent à eux. Durant le salon sont aussi organisés plusieurs séminaires, conseils personnalisés, visites guidées des institutions européennes et présentations d'universités prestigieuses. N'hésite pas à t'inscrire pour ce salon prestigieux, en mentionnant les Jeunes MR ou la Fédération des Etudiants Libéraux lors de ton inscription. Pour en savoir plus : www.eustudiesfair.com POLITICO’s EU Studies Fair is the largest educational and networking event in the world focused on graduate and postgraduate programs in EU studies, international relations, business, economics, public policy and law. Since 1999, the EU Studies Fair has been a reference for world-class academic institutions to recruit top students from across the world for graduate and postgraduate programs. The two-day fair, held annually in Brussels, is a unique opportunity for students and young professionals to discover both academic and career opportunities. The EU Studies fair also features career seminars, personalized career counseling, guided tours of the EU institutions and university spotlights. The 18th EU Studies Fair will take place on 10 and 11 February 2017 : • A unique international two-day event in Europe • The most highly focused audience • Brussels, an excellent location for a growing event This event is free of charge for visitors.

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RE ENC O S E V OU ITÉ RETR D'ACTIV ENTS S M U PL 'É VÉNE ES E T D L E SI T E D SU R E S MR J EU N


 Édito Depuis 6 semaines à Ottawa, ma nationalité est passée bien moins inaperçu que ce que j’aurais cru : que ce soit lors des cours de communication politique, du repas de Thanksgiving ou sur les chaînes nationales… La Belgique, ce petit pays d’un peu plus de 11 millions d’habitants, suscite de nombreux questionnements outreAtlantique ! Pourquoi le Brexit ? Comment se fait-il que l’Europe ne réagisse pas au comportement de la Hongrie ? Et puis… à quoi la Wallonie joue-t-elle concernant le CETA ?!? Justin Trudeau a d’ailleurs mis le doigt exactement où cela fait mal : "Si dans une semaine ou deux, l'Europe est incapable de signer une entente commerciale progressiste avec un pays comme le Canada, avec qui l'Europe penset-elle faire affaires dans les années à venir ?" Alors après de grandes explications sur les Institutions européennes et la répartition des compétences en Belgique, j’en arrive à une conclusion. Toutes ces questions ne pointent en réalité qu’une seule évidence : la nécessité d’un retour aux sources de l’Union européenne.

EN BREF & EN IMAGES

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CARTE BLANCHE

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Le like et le dislike du mois...

Provinces et supracommunalité.

DOSSIER

Retour sur le Cycle Vert des jeunes MR.

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INTERNATIONAL

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TWITTO’S & COMMENT’S

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CETA : la Révolution d’Octobre du Parlement de Wallonie

Nous devons réaffirmer nos valeurs qui – de l’extérieur – ne semblent plus exister. Nous devons poursuivre les objectifs de l’Union européenne, qui semblent perdus de vue !

Rien n'échappe à l'oeil des Jeunes MR sur les réseaux sociaux.

Il est temps d’avancer, ensemble, dans une seule et même direction car l’Union européenne fait passer des messages contradictoires qui risquent de lui coûter cher…

Retour sur les activités locales, provinciales et nationales des Jeunes MR.

Mélanie LAROCHE Rédactrice en chef

PRÈS DE CHEZ VOUS

ÉLECTIONS INTERNES

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PICCOLO MR n°44 Octobre - Décembre 2016

Je voudrais profiter de ce numéro pour souhaiter bon vent à Steve, ainsi que de magnifiques fêtes de fin d’année à toutes et à tous, et ce de la part de toute l’équipe du Piccolo MR ! Bien entendu, il est toujours possible de rejoindre notre équipe de rédaction. N'hésitez pas à me contacter directement via l'adresse melanie@jeunesmr.be

Éditeur responsable : Mathieu BIHET Rédactrice en Chef : Mélanie LAROCHE Comité de rédaction : Gwenaëlle WILLIOT | Benjamin COCRIAMONT | Geoffrey HUET Mathieu BIHET | Gilles AGOSTI | Hubert CHAPELAIN | Steve DETRY | Clément BOURDON Amaury BERTHOLOME | Fabian CULOT Graphiste - infographiste : Thomas PIETERHONS Numéro d’identification ISNN : 1784-7192 Jeunes MR ASBL, Avenue de la Toison d’Or, 84-86 à B-1060 Bruxelles

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LA PHRASE DU MOIS

 En bref... Et en images LE LIKE DU MOIS

Les optimistes et les pessimistes meurent de la même façon, alors il vaut mieux être heureux.

Shimon PERES Ancien Président d’Israël - Prix Nobel de la Paix décédé le 28 septembre 2016

LE CHIFFRE DU MOIS

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L’entrepreneuriat comme réponse au chômage

La Belgique connaît un taux de chômage est de 8% au deuxième trimestre de 2016. Ces chiffres accusent d’une baisse progressive – et plutôt encourageante – de la courbe du chômage. Or, si l’on observe ces dernières années, on constatera une relative constance dans ce taux, situé entre 7 et 9%. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver de nouvelles mesures innovantes afin de permettre aux chômeurs de réintégrer le marché de l’emploi. Dans cette catégorie, on retrouve un arrêté porté par le Ministre fédéral, Willy Borsus, qui facilitera, à partir du 1er octobre 2016, le cumul d’une allocation de chômage avec une activité d’indépendant complémentaire. Cet engagement du Gouvernement fédéral pourrait représenter un véritable boost pour l’emploi quand on sait que, rien que l’année dernière, 10.825 indépendants complémentaires le sont devenus à plein temps. Bien entendu, certaines conditions sont assorties pour éviter tout abus comme l’a indiqué le Ministre Borsus. Ainsi, le cumul est limité à un an après le début de l’activité ; toute personne s’étant mise au chômage volontairement ne pourra pas bénéficier de cet avantage et ce cumul allocationactivité d’indépendant complémentaire ne s’appliquera pas aux personnes ayant déjà exercé la même activité, à titre principal, durant les six dernières années.

12 heures. C’est la durée pendant laquelle une tarte au riz peut être conservée à température ambiante (20°C) selon une étude commandée par le Ministre Borsus. La question de la réglementation des produits à base de lait et/ou de crème avait été relevée par l’AFSCA durant l’été. S’en suivi une polémique qui ne manqua pas d’agiter les partis d’opposition en manque d’actualités estivales, allant jusqu’à comparer la tarte au riz et le Round-up. Avec cette étude, Willy Borsus siffle la fin de la récréation : le respect de la santé publique ne se fera pas au détriment de la production artisanale wallonne.

LA PHOTO DU MOIS

LE DISLIKE DU MOIS

Les petits arrangements d’Orbán avec la vérité

Le dimanche 2 octobre 2016, ce sont bien plusieurs questions subsidiaires que posa le Premier ministre Viktor Orbán à la population hongroise. Officiellement, le référendum lancé à l’initiative du gouvernement devait déterminer si « oui » ou « non » l’Union européenne avait le droit d’imposer des quotas de demandeurs d’asile à la Hongrie. Officieusement, cette question avait pour mission d’engager un plébiscite à la fois anti-migrant et anti-Europe. Politiquement, Viktor Orbán ne poursuivait qu’un seul objectif : consolider sa politique de plus en plus autoritaire grâce à la voix du peuple, à l’image de la consultation populaire organisée par Alexis Tsipras en pleine crise grecque. Mais l’exercice sera un échec cuisant. Certes, le « Non » a remporté le scrutin à 98,3% des suffrages mais seulement 39,9% de la population s’est déplacée pour voter. N’ayant pas atteint le seuil légal de 50% de participation, le référendum est invalidé. Cela n’a pas empêché Viktor Orbán de présenter ce résultat comme une grande victoire, lors d’une conférence de presse… où les journalistes n’avaient pas le droit d’intervenir. Suite à cela, Viktor Orbán a annoncé un amendement constitutionnel soulignant la prévalence du Parlement hongrois aux traités européens ; un énième affront envoyé vers les Institutions. Reste à savoir si l’Union européenne va continuer de rester insensible à ces provocations…

LE SITE DU MOIS

Les bureaux d'Innovatech à Gosselies saccagés par les syndicats lors de la grève des services publics du 7 octobre. Rappelons que cette entreprise aide tous ceux qui ont des idées à fonder leur propre PME.

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En vue des élections communales de 2018, l’UCL et l’Université d’Anvers ont lancé le test électoral éducatif pour aider les 15-18 ans à comprendre la politique.

www.testelectoraleducatif.be


Provinces et alité: supracommuSnERVATISMES ON ENTRE C

et AMBITIONS

Carte blanche

Une opinion de :

Le Piccolo nous le rappelait encore récemment : certains nourrissent toujours le rêve d’enterrer les provinces wallonnes. Et il faut d’ailleurs bien l’avouer, l’idée reste séduisante à supposer que l’on tienne pour acquis d’obtenir ce faisant économies, simplification institutionnelle, et meilleure gouvernance. Après tout, voilà des objectifs bien libéraux.

Amaury BERTHOLOME

Fabian CULOT

Président des Jeunes MR de Liège-Ville

Chef de groupe au conseil provincial de Liège

conséquents, notamment grâce à leur pouvoir fiscal (essentiellement, les additionnels au précompte immobilier – environ un demi-milliard d'euros), tout en bénéficiant d’une administration importante et, reconnaissons-le, souvent très efficace. Les communes quant à elles éprouvent de plus en plus de difficultés à assurer leurs seules missions de base.

De ce double constat naît le besoin de supracommunalité, à savoir la nécessité de répondre aux enjeux d’ordre démographiques, environnementaux (y compris la mobilité), sociaux, ou encore d’aménagement du territoire sur la base d’une réflexion supracommunale, et Mais alors qu’on les pensait promises à une non plus seulement locale. mort certaine, l’évolution des réalités locales Pour atteindre cet objectif, il faudra toutefois impérativement éviter un écueil : celui de et des besoins qu’elles génèrent pourraient créer encore une structure nouvelle, celui de complexifier encore ce qui doit au contraire bien procurer aux provinces un vaccin être aujourd’hui absolument simplifié. providentiel, baptisé « supracommunalité ». Or, nous constatons aujourd’hui çà et là en Wallonie un curieux rapprochement : partisans Les Jeunes MR y sont attentifs de longue et opposants aux provinces se retrouvent pour créer, à côté de l’institution provinciale date. Depuis un congrès consacré en janvier existante, des structures informelles de concertation supracommunales, organisées 2008 aux « communautés urbaines », le soit en association de fait, soit en ASBL, et réunissant le plus souvent les différents constat est posé : si le projet provincial actuel bourgmestres d’un arrondissement ou d’une province. n’enchante plus, les villes qui compteront en Europe demain seront celles qui auront Si la mise en place de ces lieux de rencontre nous parait prouver la nécessité d’un travail pu fédérer un territoire autour d’elles, supracommunal, nous ne concevons leur existence qu’à titre de phase intermédiaire avant leur garantissant une représentativité de la réforme copernicienne de l’institution provinciale que nous appelons de nos vœux. l’ordre du million d’habitants et les dotant Sans plus tarder, la Wallonie doit, au départ du fait provincial (son territoire, son nombre d’une capacité d’investissement à due d’habitants, son administration) organiser une nouvelle gouvernance territoriale, concurrence. Isolées de leur territoire légalement encadrée. Réforme du mode de composition du conseil provincial, réforme des « provincial », les villes de Liège, de circonscriptions électorales pour les élections provinciales, réorganisation et meilleure Charleroi, de Namur, de Wavre ou d’Arlon définition des compétences, redéfinition des liens unissant provinces, communes et (pour ne citer qu’elles, nous n’oublions pas intercommunales : voilà quelques pistes qui pourraient permettre de faire des provinces les autres…) ne constitueront plus que des de demain des lieux de décision dynamiques permettant de doter nos territoires de villes de deuxième voire troisième catégorie politiques modernes en termes de mobilité, de développement économique, de répartition qui ne pourront plus mener de projets des fonctions sur le territoire, de formation professionnelle, etc., et ce au service des de nature à rivaliser avec les métropoles pôles urbains et des espaces ruraux associés au sein d’un même projet de territoire. voisines d’Allemagne ou de France. Il ne s’agit évidemment ni de retirer aux communes leur autonomie, ni de décentraliser, Dans ce contexte, les provinces ne sont au niveau provincial, le pouvoir régional. Il s’agit de dépasser les conservatismes peut-être plus le problème, mais plutôt la institutionnels pour que la Wallonie compte, comme Bruxelles, non seulement dans base de la solution. En effet, si elles restent l’Europe des Régions, mais également dans l’Europe des villes métropolitaines. aujourd’hui inaudibles et encaquées dans un modèle institutionnel dépassé, elles sont dotées de moyens de fonctionnement

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 Dossier | Retour sur le Cycle Vert des Jeunes MR

LE SAMEDI 24 SEPTEMBRE 2016, LES JEUNES MR ONT TENU LEUR CONGRÈS ANNUEL DANS LA VILLE DE MARCHE-EN-FAMENNE. Cet événement annonçait l’aboutissement d’un énorme travail de réflexion, entamé au lendemain de la COP21 par l’ensemble des membres de notre organisation. Durant six mois, les Jeunes MR ont tenu cinq workshops « Cycle Vert » en Wallonie et à Bruxelles afin d’aborder la problématique de l’Environnement à travers plusieurs angles : la COP21 (et le dérèglement climatique), l’Énergie, l’Agriculture, la Mobilité et l’Urbanisme. L’objectif de ce Congrès était de pouvoir synthétiser les réflexions menées et en faire ressortir plusieurs propositions concrètes, capables de concilier protection de l’environnement et développement économique.

LE MOT DU PRÉSIDENT Chères lectrices, chers lecteurs du Piccolo MR, Depuis que je suis devenu Président national des Jeunes MR, ce n’est qu’à de très rares occasions que j’ai eu l’opportunité d’écrire dans notre magazine bimensuel. Pourtant, c’est non sans une certaine fierté que je tenais à écrire ces quelques lignes introductives à notre dossier spécial « Environnement », en marge de notre Congrès « Cycle Vert » de Marche-en-Famenne. Je commencerai tout d’abord par remercier nos nombreux intervenants pour leur présence ; les Ministres fédéraux Marie-Christine Marghem, François Bellot et Willy Borsus, les professeurs Damien Ernst et Henry-Jean Gathon, mais aussi les experts en Énergie que sont Joseph Juncker et Luc Warichet. Ils s’ajoutent à l’impressionnant panel que nous avons réussi à réunir autour de cette thématique, Ô combien importante : la députée bruxelloise Viviane Teitelbaum, l’ancienne Ministre fédérale Sabine Laruelle et les députés provinciaux Marco Bastin, Mathieu Michel et Tanguy Stuckens. Vous le constaterez, ce travail de réflexion s’est basé sur l’écoute ; sans privilégier un point de vue ou un niveau de pouvoir. Il s’est ouvert également à des acteurs extérieurs au mouvement libéral afin de ne pas opter trop facilement pour le corporatisme. Je pense que cela traduit à la perfection l’esprit des Jeunes MR. Je tiens aussi à remercier tous nos membres présents pour l’occasion à Marche-en-Famenne. Vous continuez chacune et chacun, à votre manière, à contribuer à la construction de notre projet politique.

Rares sont ceux qui attendent les Jeunes MR sur les thématiques environnementales. Souvent, nous sommes cantonnés, dans l’imaginaire des citoyens, aux sujets relatifs à l’économie ou à la jeunesse. Or, nous autres, jeunes libéraux, avons énormément à dire sur l’Environnement, de par la génération à laquelle nous appartenons mais aussi de par l’évolution technologique à laquelle nous assistons. Depuis trop longtemps, nous sommes victimes de l’OPA que la gauche pratique sur les problèmes environnementaux. Et, depuis trop longtemps, nous avons regardé les autres partis monopoliser ce terrain, sans rien dire ou si peu. J’ai l’intime conviction de l’importance de se montrer ambitieux dans ce domaine car le dérèglement climatique a – et aura – des conséquences sur notre planète, sur l’ensemble des êtres vivants, sur les populations, sur notre alimentation, sur nos modes de vies et, surtout, sur nos libertés actuelles. Avec les Jeunes MR, nous avons su jeter les premiers jalons d’une vision politique permettant l’essor d’une économie performante et à la pointe de l’innovation sans mettre en péril notre planète ou la santé humaine. Cette vision s’exprime dans des propositions concrètes, d’application dans toute une série de domaine, de l’institutionnel belge à la géopolitique mondiale. Les propositions que vous découvrirez dans ce PiccoloMR ne ferment pas la porte à l’approfondissement de notre réflexion. C’est pourquoi je ne vous inviterai jamais assez à continuer le travail entamé, à amener vos propres suggestions. Après tout, nos idées sont une source d’énergie inépuisable… Mathieu BIHET Président national des Jeunes MR

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L’interview croisée :

DIX MOIS APRÈS LA COP21, OÙ EN SOMMES-NOUS ?

Luc Warichet

Suite à leur participation à l’atelier consacré à la COP21 pendant notre Congrès « Cycle Vert », les experts Luc Warichet, Directeur du département Assets Management & Investments chez RESA, et Damien Ernst, Professeur en électromécanique à l’ULg, se sont livrés à l’exercice de l’interview croisée, l’occasion pour eux de nous faire un débriefing sur ce qui a été fait par les États signataires de l’accord de Paris… Et ce qui reste à faire.

Directeur du département Assets Management & Investments chez RESA

Damien Ernst

Professeur en électromécanique à l’ULg

Jeunes MR : Le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris était adopté par la « Conférence des Parties ». Selon vous, la COP21 est-elle un succès ? L. W. : C’est un peu prématuré de parler de succès puisque ce sera de manière rétroactive que l’on pourra faire le point, si les objectifs ont été atteints ou non. Par contre, ce que l’on peut constater, c’est que cette COP a réuni plus de 195 pays et que 177 des 195 pays ont signé ce protocole, en avril 2016, à l’ONU. Un record !

D. E. : Pour moi, il s’agit d’un demi-succès. C’est encourageant que l’ensemble des pays reconnaisse qu’il y a un problème au niveau du réchauffement climatique et qu’ils décident d’apporter une solution de manière collégiale à ce problème. Cependant, les engagements ne sont pas très contraignants. Je pense qu’il aurait été intéressant qu’ils développent ensemble de vrais projets concrets plutôt que des promesses, un réseau électrique international, par exemple, aurait eu plus d’impact.

Un demi-succès, c’est qu’il y a quand même des points positifs au-delà de la prise de conscience collective du dérèglement climatique ? L. W. : Selon moi, la meilleure avancée de cette Conférence est l’objectif de limiter l’augmentation de la température à moins de 2°C, à l’horizon 2100. Une limite au réchauffement était nécessaire et elle a été acceptée de manière unanime par les 177 pays signataires. Autre nouveauté et point positif selon moi, c’est aussi la participation massive des pays en voie de développement.

D. E. : Comme on l’a dit, que tous les pays soient allés ensemble et aient trouvé un accord, c’est un point positif. Maintenant, les progrès faits dans ce domaine sont affaiblis par le fait que les accords ne soient pas contraignants. On voit bien que les États-Unis, qui sont un énorme pollueur de la planète, risque de violer cet accord sans être inquiétés si Donald Trump était élu Président...

Intéressons-nous quelque peu à la Belgique. Quels seront, selon vous, les challenges que notre pays devra relever en ce qui concerne l’Accord de Paris ? L. W. : D’après moi, le défi est avant tout institutionnel. Prenons l’exemple de l’Énergie. Le développement des énergies renouvelables se trouve dans les mains des Régions alors que la gestion de l’énergie nucléaire est une prérogative fédérale. Cette fragmentation des compétences rend difficile le consensus, ne serait-ce que belge. Je rappelle que nous avons quatre ministres de l’Énergie dans notre pays !

D. E. : Pour ma part, le challenge sera d’oser parler du monopole des réseaux d’électricité. Osons développer des modèles alternatifs pour distribuer l’électricité. Pour l’instant, on constate un véritable frein dans le domaine des énergies renouvelables on a affaire à un monopole qui empêche de bouger rapidement d’un point de vue technologique. Il faut sans doute casser un peu ce monopole. On doit pouvoir s’ouvrir à d’autres modèles, comme celui des micro-réseaux.

Si nous ne devions retenir qu’une phrase de l’atelier COP21 que vous avez animé à notre Congrès, quelle serait-elle ? L. W. : « On est toujours rattrapé par ses mensonges ». Cette phrase me plait car, en matière de Climat, je pense que beaucoup de pays se sont voilés la face et la réalité les a rattrapé. On dit souvent qu’il est minuit moins une en terme de dérèglement climatique, eh bien, transformons ce risque en opportunité !

D. E. : Pour ma part, je pense que, si on veut atteindre les objectifs fixés par la COP21, il faudra nécessairement lier de manière professionnelle le développement des énergies renouvelables avec l’émergence de tissus économiques forts. Sans cela, on court à la catastrophe.

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Compte-rendu des ateliers du congrès

Dossier | Retour sur le Cycle Vert des Jeunes MR ATELIER MOBILITÉ L’AVIS DU MODÉRATEUR Benjamin Cocriamont, Jeunes MR de Forest : «Les derniers mois ont montré à quel point la mobilité est devenue une préoccupation majeure pour les Belges. Qu’elle soit urbaine ou rurale, il est apparu que la mobilité de demain devait être réfléchie sur du long terme. Les pistes de réflexion se sont dirigées sur le développement d’un budget mobilité ainsi que sur l’intermodalité qui est apparue comme l’un des grands enjeux de la mobilité du 21ème siècle. La majorité des participants a également soulevé l’importance des nouvelles technologies dans le développement d’une mobilité plus efficiente et plus neutre. La difficulté a été de pouvoir transformer les différents points de vue en propositions concrètes. En effet, il est apparu que les préoccupations en matière de mobilité variaient considérablement en fonction de l’activité professionnelle mais aussi de la zone géographique des participants. La façon de se déplacer ne s’appréhendant pas de la même manière dans les différentes régions, voire même provinces. Les échanges furent nombreux et de qualité. Et il aurait fallu encore de nombreuses heures pour débattre plus en profondeur d’un tel sujet. Preuve que le débat sur la mobilité est au cœur de préoccupations citoyennes. »

L’AVIS DE L’EXPERT François Bellot, Ministre fédéral de la Mobilité : « Environnement et mobilité sont liés. Par exemple, diminuer les bouchons contribue aussi indirectement à améliorer l’environnement. En effet, une voiture dans un bouchon rejette proportionnellement plus que si elle roule à vitesse constante. Dans mon domaine de compétence, il y a donc beaucoup à faire pour l’environnement. Très concrètement, j’ai notamment proposé un cadre législatif pour favoriser l’usage des vélos à assistance électrique (ceux-ci émettent 250 gr/CO2 par km de moins qu’une voiture à combustion). Outre les aspects climatiques, il s’agit également d’un enjeu de santé publique car selon l’OMS, si chaque européen faisait 15 minutes de vélo en plus chaque jour, on pourrait éviter jusqu’à 100.000 décès par an en Europe. Je compte également augmenter l’offre et l’attractivité du train (mode de transport jusqu’à 27 fois moins polluant qu’une voiture à combustion) en améliorant le confort, la propreté, la ponctualité, en veillant à une meilleure accessibilité des gares et en assurant des correspondances avec les autres modes de transport. Cette combinaison de mode de transport, en d’autre mot « l’intermodalité », passe aussi par les nouvelles technologies : je souhaite que les opérateurs de transport public, et pour commencer la SNCB, fournissent des informations en temps réel qui doivent se retrouver dans les applications mobiles en lien avec la mobilité. Chaque usager doit pouvoir choisir son ou ses modes de transport les plus efficaces en fonction des conditions de circulation. C’est par exemple, l’information en temps réel sur les bouchons, sur un parking libre à proximité et la possibilité d’emprunter un autre mode de transport (tels qu’un train, un métro, un bus… ou un véhicule partagé). Il est important de trouver des alternatives au modèle actuel qui favorise presque exclusivement l’usage de la voiture par rapport à d’autres modes de transport. On peut, soit travailler à des alternatives via d’autres modes de transport en commun (train, métro, tram, bus) ou collectif (vélos partagés, scooters partagés,…), soit améliorer l’utilisation actuelle de la voiture via, notamment, le covoiturage, le car-sharing en free-floating et bien sûr en allant petit à petit vers des véhicules autonomes et connectés. Ce défi est important parce que si on ne fait rien, il y a un risque environnemental important mais aussi un risque que notre économie ne puisse pas ou plus se développer naturellement à l’avenir à cause de problèmes importants en matière de mobilité. Il faut que les générations futures aient la liberté de se déplacer pour des raisons professionnelles mais aussi pour le loisir. L’enjeu est donc aussi de maintenir des transports abordables tout en veillant à ce qu’ils soient plus durables. »

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ATELIER ÉNERGIE L’AVIS DU MODÉRATEUR Clément Bourdon, Jeunes MR de Neufchâteau : «Lors du congrès final de validation, j’ai eu l’occasion de modérer l’atelier consacré au volet Énergie en présence de deux invités de qualité : Joseph Junker, ingénieur civil chez Altran Benelux, chroniqueur, blogueur et Madame la Ministre fédérale Marie-Christine Marghem. Ce fut ma première expérience en tant que modérateur. Tâche délicate puisqu’il s’agissait de veiller à assurer une bonne qualité des débats et orienter de façon pertinente les discussions. Tâche amplement facilitée toutefois tant par la qualité des interventions des Jeunes MR présents à l’atelier que par la précision des observations de nos ‘experts’. Très rapidement, se sont tenus des échanges intéressants et agréablement surprenants dans le sens où les membres ont, dès le début, approfondi les thématiques abordées témoignant d’un intérêt certain dans cet atelier. Toutefois, les discussions se sont énormément concentrées sur le nucléaire, source qui représente près de la moitié de notre mix énergétique belge. En effet, toute vision d’avenir en matière d’Énergie dépendra de la place qu’on laissera (ou non) à l’atome. Le rôle des invités était des plus utiles puisqu’ils permettaient de préciser les problématiques et communiquer des informations supplémentaires enrichissant assurément les échanges. La seule difficulté qui se présenta fut sans doute la gestion du temps. Il était difficile de combiner à la fois le timing imposé avec la ‘soif de débats’ de l’auditoire. Rappelons que le but était de dégager des propositions. Propositions qui furent ensuite soumise au débat lors de la séance plénière.»

L’AVIS DE L’EXPERT Marie-Christine Marghem, Ministre fédérale de l’Environnement, de l’Énergie et du Développement Durable : «Le plus grand défi est de participer à la lutte contre le réchauffement climatique qui a fait l’objet d’un accord historique à la COP21 à Paris et qui est aussi un des 17 objectifs de développements durables adoptés par l’ONU. Pour cela, il faut changer les comportements et les mentalités. Cela signifie aussi, d’un point de vue politique belge, qu’il faut surmonter les obstacles institutionnels. À cet égard, l’accord intervenu ce mardi 11 octobre sur le « burden sharing » (partage des efforts) entre les trois Régions et le Fédéral a permis de résoudre le principe de solidarité, le dernier point en suspens pour obtenir un accord de coopération. Il faut maintenant penser à l’après-2020. C’est dans ce cadre-là qu’il faut préparer un plan énergie-climat en concertation avec les Régions et ainsi faciliter la transition énergétique qui permettra de s’acheminer vers une société bas carbone. Il est primordial de laisser à la future génération une planète viable. J’y vois un engagement indispensable qui donnera à nos enfants et à nos petits-enfants la possibilité de croire en leur avenir »

ATELIER AGRICULTURE L’AVIS DU MODÉRATEUR Geoffrey Huet, Jeunes MR de Marche-en-Famenne : «Après un tour de table afin de présenter les différents participants au débat, connaître leur connaissance du milieu agricole ainsi que la motivation de chacun à s’inscrire dans cet atelier, notre expert, Geoffrey Bedoret, Conseiller Agriculture au cabinet du Ministre fédéral Willy Borsus, a dressé la situation actuelle de l’agriculture en Belgique en mettant l’accent sur les défis environnementaux et économiques. Armé de ces informations de qualité chaque participant a pu soumettre au groupe ses idées et propositions afin de répondre à ces nombreux défis. L’atelier est alors devenu un réel débat constructif autour de sujets tels que la production d’énergie par les exploitations agricoles, l’agriculture locale et le circuit court, l’image de l’agriculture au sein de la société, la formation et l’information ou encore la globalisation du marché agricole. Avec un sujet aussi conséquent la difficulté de notre mission a bien évidemment été de prendre en considération l’ensemble des facteurs impactant le secteur, nous ne devions en effet pas perdre de vue les difficultés rencontrées par les agriculteurs et tenter d’émettre des propositions afin d’y répondre, tout en restant concentrés sur l’objectif de notre rencontre qu’était les aspects environnementaux. L’assemblée s’est donc attelée à la rédaction de propositions durables, tant sur le plan économique, qu’écologique. Une mission qui a pu être relevée grâce à un groupe multidisciplinaire, formé de jeunes aux provenances diverses avec une connaissance plus ou moins grande de l’agriculture. »

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 Dossier | Retour sur le Cycle Vert des Jeunes MR

Quatre mesures phares du « Congrès Cycle Vert » !

PROPOSITION #1 : CRÉATION DE L’ORGANISATION MONDIALE DE L’ÉNERGIE ET DU CLIMAT (OMEC) C’est un constat qui a été posé régulièrement lors des discussions autour de la COP21 : le principal défaut de l’accord de Paris est son aspect « non-contraignant ». En effet, afin d’obtenir une large majorité de pays signataires, il a été décidé que le processus de suivi des objectifs de la COP21 se ferait sur base volontaire, dans l’optique d’éviter toute ingérence d’une organisation supranationale dans les affaires intérieures des pays. Or, l’historique de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) nous montre qu’il est plus efficace de convenir d’un texte contraignant avec processus de flexibilité, à l’image du Protocole de Kyoto, que le contraire. Même si le mécanisme risque d’être plus souvent attaqué politiquement… C’est pourquoi les Jeunes MR proposent la création d’une Organisation Mondiale de l’Énergie et du Climat (OMEC) qui fonctionnerait sur les mêmes principes que d’autres institutions spécialisées de l’ONU. Cette nouvelle structure incorporerait les textes relatifs à la CCNUCC comme constitution, ce qui lui permettrait d’assurer un monitoring scrupuleux des avancées de chaque État signataire en matière de participation à la lutte contre le réchauffement climatique. L’OMEC aura pour mission première d’aider au mieux chaque nation à remplir ses obligations, ne recourant qu’à la contrainte vis-à-vis des pays récalcitrants en dernier recours, via une procédure transparente.

PROPOSITION #2 : REFÉDÉRALISATION DE L’ÉNERGIE ET DU CLIMAT La fragmentation des compétences environnementales directement liées à la politique climatique de la Belgique est la conséquence, avant toute chose, de conflits communautaires. Comprenez des volontés autonomistes dans le chef des entités fédérées du pays. Depuis, la mise en place d’une politique climatique et énergétique efficace se révèle être un parcours du combattant, relevant de plusieurs Ministres distincts ainsi que de nombreux acteurs publics et autres espaces de concertation. En ce qui concerne le climat, par exemple, le Fédéral doit parvenir à faire la synthèse entre différents programmes régionaux, certes similaires mais pas toujours compatibles. C’est ce qui a donné lieu aux fameuses négociations du burden sharing fin 2015*. Du côté de l’Énergie, en revanche, la Belgique se retrouve dans des quadratures du cercle où c’est le niveau fédéral qui est en charge de la sortie du nucléaire alors que la gestion du renouvelable, essentiel au maintien d’un mix énergétique cohérent, se trouve dans les mains des Régions. Dans cette optique, les Jeunes MR préconisent une refédéralisation des compétences de l’Énergie et du Climat qui irait vers plus de cohérence et d’efficacité dans l’application des politiques en la matière. Les Jeunes MR ont toujours été attachés au principe de subsidiarité, c’est-à-dire au fait qu’il faut attribuer les compétences politiques à l’entité la plus opérante dans le domaine. Dès lors, avoir quatre Ministres belges du Climat, par exemple, n’a pas de sens puisque celui-ci n’est pas foncièrement différent entre Mons et Leuven. Cette compétence devrait être, à un moment ou l’autre, rapatriée dans le giron du Gouvernement fédéral.

Retrouve l’ensemble de nos propositions dans le Petit Livre Vert des

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* Négociations et accord intervenus entre les 4 Ministres belges en charge du Climat afin de mettre en place le dispositif nécessaire permettant à la Belgique de respecter ses engagements européens concernant la politique énergétique et climatique 2013-2020.


LES JEUNES MR ONT AUSSI ADOPTÉ :

La définition d’un mix énergétique économ   iquement pragmatique, intelligent et décarb onisé Le soutien à une Union de l’Énergie   Le développement d’un plan « Smart Mobilit   y» La création de pôles intermodaux pour fluid   ifier la mobilité urbaine et rurale Le déploiement de projets « fermes-énergie   s» La mise sur pied d’une stratégie de promotion   du terroir et des produits belges L’harmonisation intra-européenne des critère   s de qualité des produits alimentaires L’adoption d’une réforme globale des mesur   es agro-environnementales dont résulterait … … Un choc de simplification administrative   pour les agriculteurs

PROPOSITION #3 : MISE EN PLACE D’UN PLAN BEL-NERGIE L’Énergie est un domaine crucial pour notre société de demain. En effet, nos sociétés sont devenues de plus en plus énergivores, notamment grâce au progrès numérique et technologique. Or, non seulement nous devons gérer le réchauffement de la planète auquel contribue fortement le secteur de l’énergie mais nous devons aussi réévaluer notre façon de produire de l’énergie puisque 1/3 de notre mix énergétique dépend des énergies fossiles, extrêmement polluantes et dont les réserves s’épuisent. Aux travers ses grands enjeux, la Belgique a ses propres obstacles à surmonter. La sécurité d’approvisionnement en fait partie, comme nous l’a démontré les menaces de blackout les hivers précédents. Pendant de nombreuses années, les énergies renouvelables ont été largement subventionnées par les Régions belges. Dans un marché fort peu libéralisé au sens strict du terme, cette attitude engendra une demande artificielle qui ne manque pas de créer, à son tour, une bulle spéculative qui éclata en 2012. Ce cas d’école économique montre la nécessité d’une mise à plat des subsides accordés à l’énergie verte en Belgique. Ainsi, à travers le PLAN BEL-NERGIE, les Jeunes MR appellent à une réorientation stratégique des financements publics du renouvelable qui ne se justifient plus vers la recherche et le développement des technologies énergétiques, dans le respect des normes européennes et internationales. L’objectif est double : d’une part, faire du renouvelable une option privilégiée non pas à cause des généreuses aides d’État mais grâce aux bénéfices du progrès technologique en la matière. D’autre part, ce plan représente une formidable opportunité de voir émerger un savoir-faire belge qui aura des retombées économiques importantes pour notre pays.

PROPOSITION #4 : INSTAURATION DU BUDGET « NET MOBILITY » POUR LES TRAVAILLEURS Le transport est une question centrale de la lutte contre le réchauffement climatique puisque la voiture est une des principales sources de particules fines et de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Qui plus est, les embouteillages renforcent ses rejets dans l’air, ce qui détériore à la fois l’environnement et la santé publique. En Belgique, la densité automobile a augmenté de +25% en dix ans seulement. Le régime préférentiel des voitures de société n’a, dans une certaine mesure, pas aidé à diminuer la pression de la voiture individuelle. En 2015, l’OCDE a appelé la Belgique à mettre fin à ce régime. Pour les Jeunes MR, la voiture de société doit définitivement s’effacer au profit d’un budget « Net Mobility » plus large qui proposerait une offre plus large de moyens de transport aux travailleurs. Il n’est plus question d’avoir simplement le choix entre une voiture de société ou un abonnement train ; ce « budget Mobilité » comprendrait l’ensemble des transports en commun, les systèmes de covoiturage, des abonnements aux plateformes de transports dits « collaboratifs », l’achat de vélos électriques, la voiture de société (qui reste nécessaire dans certaines fonctions) mais dans un cadre strictement professionnel et enfin, une augmentation de salaire net (avec les mêmes avantages fiscaux) si aucun mode de transport n’a été choisi par le travailleur. Ce budget fonctionnerait sur un système d’enveloppe fixe qui permettrait plus de flexibilité entre les différentes offres mais aussi une « personnalisation » de ce budget qui répond au mieux à la réalité du travailleur. Dans un deuxième temps, les Jeunes MR aimeraient la création d’une « carte Mobilité » unique qui pourrait combiner efficacement plusieurs abonnements (transports en commun, etc.) sur un même support afin de renforcer l’intermodalité.

Jeunes MR, disponible sur notre site web et en distribution par nos sections locales. www.jeunesmr.be | C/jeunesmr | M/jeunesMR | #PiccoloMR | 11


International Nous sommes le vendredi 14 octobre 2016. À Namur, le ciel est lourd. L’automne s’est installé dans la capitale wallonne, drapant de sa grisaille sérotinale une atmosphère chargée. Sur la rive gauche de la Meuse, l’ancien hospice Saint-Gilles où siège le Parlement de Wallonie tire grise mine. L’ambiance y est électrique. C’est que la séance plénière a déjà commencé, sous les yeux d’une presse internationale venue à la rencontre de ses valeureux Wallons – ou inconscients, ça dépend de la ligne éditoriale – qui osent défier Bruxelles et Ottawa. Aujourd’hui, le Parlement de Wallonie va officiellement apposer son veto à la signature de l’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (CETA). L’Olivier, feue coalition réunissant PS-cdHEcolo, s’est relevée d’entre les morts pour porter l’ultime coup de grâce au fameux traité de libreéchange. En maitre de cérémonie, le PTB exulte. Certes, les communistes ne sont pas très forts numériquement mais leur sphère d’influence ne cesse de gagner la pensée de la gauche francophone belge. Les intentions de vote y sont pour beaucoup. Alors, on se met à rêver d’une

CETA : la Révolution d’Octobre du Parlement de Wallonie Révolution d’Octobre : wallonne, cette fois. Un combat où le « le p’tit kon spotche todi » résiste face au Seize, face à l’Europe, face au Canada, face à la mondialisation. Plus la Wallonie se marginalise, plus la gauche wallonne se sent pousser des ailes. Quelle opération de communication ! Peu importe si le PS belge se retrouve minoritaire au sein de sa famille européenne qui, rappelons-le, possède huit commissaires ; ceux-là même qui négocient le traité. Que dire alors du cdH, membre de la toute-puissante famille du PPE ? L’effet de style ne prend qu’à l’Elysette mais ses conséquences ont une portée universelle. On a repris les codes anti-establishment de l’extrêmegauche popul(iste)aire et, fort heureusement, la sauce prend. Sur un malentendu, PS-cdH-Ecolo pourront stopper l’hémorragie électorale. Fort heureusement. Enfin, sauf pour les Wallons, pour les Belges, pour l’Europe, pour les Canadiens, pour le commerce international. La séance plénière bat son plein et la majorité PS-cdH se retranche derrière des arguments de sable. Confinés dans leur bastion régional, ils torpillent ce CETA qu’ils n’ont jamais remis en cause jusqu’à maintenant. En 2004, lorsque débuta le processus de négociations avec le Canada, PS et cdH étaient au pouvoir en Wallonie, au fédéral et à l’Europe. En 2009, lorsque les grands axes de l’accord sont dressés de part et d’autre de l’Atlantique, PS et cdH étaient au pouvoir en Wallonie, au fédéral et à l’Europe. Enfin, en 2014, lorsque la conclusion des négociations est dévoilée lors du sommet d’Ottawa, PS et cdH étaient au pouvoir en Wallonie, au fédéral et à l’Europe. Jamais une critique publique. Jamais une hésitation. Mais, jamais de propositions non plus. En pleine intervention, les députés socialistes et humanistes s’inquiètent de l’avenir du terroir régional alors que parmi les 150 produits protégés dans les clauses du traité, aucun n’est wallon. Et pour cause : la Wallonie aurait oublié de faire part de ses revendications entre 2004 et 2015. Le jeu politique a pris l’ascendant sur le redressement économique. Pourtant, le CETA représente une opportunité commerciale importante pour la Wallonie, pour qui le Canada est le 12e partenaire économique – pays européens compris – et le 4e investisseur étranger. Aujourd’hui, les échanges avec le Canada s’élèvent à 63,5 milliards d’euros ; un bilan qui s’est souvent conclut par un excédent budgétaire au profit de la Wallonie. Mais que peuvent faire les chiffres face aux émotions ? Du CETA, nous ne retiendront que des épouvantails dogmatiques en guise d’alibi. Se posera alors la question de l’avenir de l’Europe. Car, comme disait très justement le Premier ministre canadien Justin Trudeau, « Si l'Europe est incapable de signer une entente commerciale progressiste avec un pays comme le Canada, avec qui l'Europe pense-t-elle faire affaires dans les années à venir? »

Steve DETRY

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Himad Messoudi ‫@‏‬Himad | 10 oct 2016 La dernière fois qu’un gvt avait dû reporter son discours de rentrée, c’était en 2013. L’accord sur le budget était tombé le … 20 novembre.

Maxime Daye a ajouté 2 photos — avec Charles Veraeghe et Olivier Chastel. 11 octobre, 22:05 -  Ce matin, accueil d'un jeune MR de 17 ans qui suit Olivier Chastel dans le cadre de la Politics Academy. Super initiative !

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Mathieu Bihet ‫@‏‬BIHETMathieu | 09 oct 2016 C'est simple : aucun sens d'avoir 4 Ministres du climat en Belgique. Il faut refédéraliser ! @JeunesMR #àvotravis 8 RETWEETS 30 J'AIME

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Amaur y Bertholomé avec Arnaud Lombardo et 14 autres personnes. 6 octobre, 22:34 - 

Gautier Calomne

@GautierCalomne | 2 oct 2016 . Une La semaine de 4 jours sans baisse de salaires.. e! nomi d'Eco ineptie selon @JeanTirole, Prix #Nobel 8 RETW EETS

uses et Ça y est, le flambeau est passé ! Go on Loris, Florian & Co ! Mes plus chaleure amicales félicitations !

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Gilles Agosti ‫@‏‬GillesAgosti | 1 oct 2016 Onkelinx: «Bientôt, le PTB nous fera croire qu’il a inventé la Sécu». C'est ce que fait le PS depuis 25 ans non?! 3 RETWEET S 7 J'AIME

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Stephane Obeid 30 septembre, 16:25 - 

Charles Michel ‫@‏‬CharlesMichel | 23 sept 2016 Le capitalisme n'est pas spontanément vertueux. Des règles justes et transparentes sont nécessaires. #UNGA

Adam Smith admettait déjà dans son ouvrage majeur "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations" que l'Etat devait intervenir pour les grands travaux publics ou pour des dépenses d'éducation, dépenses non rentables pour un particulier mais importantes pour la société. 10 J'aime COMMENT’S FACEBOOK

Nicolas Tefnin

amusé

21 septembre, 09:50 - 

Quelqu'un a bite à Saint Gilles ici?

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Près de chez vous 17 septembre

Les Jeunes MR de Saint-Gilles fêtent les 800 ans

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Tournoi de Beach Volley des Jeunes MR de Namur

18 septembre

Barbecue des Jeunes MR du Brabant Wallon Est

5-6-7 août

Aqua Weekend des Jeunes MR du Péruwelzis

26 – 27 – 28 août

Stand bleu des Jeunes MR de Verviers à la Fiesta City

14 août

« La balade verte des Bleus ! » avec les Jeunes MR de Woluwe-Saint-Lambert

3 septembre

Drink « Retrouvailles » des Jeunes MR de l’Arrondissement de Liège

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2 octobre

Visite de l’Abbaye d’Orval avec les Jeunes MR d’Enghien


2 octobre

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10 septembre

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8 octobre

Visite du Parlement WallonieBruxelles avec les Jeunes MR de la Région de Bruxelles-Capitale

24 septembre

Cycle vert des Jeunes MR Grand Congrès final à Marche-en-Famenne

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Les élections internes des Jeunes MR, c’est tout bientôt ! À cette occasion, le Président et les 2 Vice-présidents nationaux (en ticket de 3), les Présidents de Fédérations provinciales et régionales ainsi que les Présidents des 3 Arrondissements de la Province de Liège (Huy-Waremme, Liège, Verviers) seront élus au suffrage universel des membres. Rendez-vous sur le site www.jeunesmr.be/electionsinternes2016 pour toutes les informations concernant la procédure de vote.

www.jeunesmr.be - PICCOLO MR n°44 | Novembre - Décembre 2016 Éditeur responsable : Mathieu BIHET | Avenue de la Toison d’Or, 84-86 | B-1060 Bruxelles Ne pas jeter sur la voie publique

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