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BOUCHEZ, JEUNE
from PiccoloMag | N°01
by Jeunes MR
”[…] Il faut une meilleure récompense du travail, un meilleur lien entre le bien-être au travail et l’association vie privée / vie professionnelle. […] Il faut offrir des perspectives (aux jeunes) pour pouvoir choisir sa vie et les possibilités de faire ses choix et les assumer. […] Il faut permettre à des jeunes de se développer, de s’épanouir sans être tenus par des contraintes qui maintiennent les individus parfois au sol et qui les empêchent de se déployer. ” George-Louis BOUCHEZ
À Bruxelles, le MR enchaîne la 4 ème législature au sein de l’opposition. Quelles sont les solutions à mettre en place afin de renforcer le parti et le faire participer au gouvernement bruxellois 2024 ?
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Le meilleur moyen de participer à un gouvernement, c’est de gagner les élections. Il faut être premier par ti et, en tous les cas, avoir un poids électoral qui nous permet d’être incontournable en 2024. Il ne faut pas espérer nécessairement sur le soutien des uns ou des autres. Je pense que dans une démocratie, ce qui compte, c’est votre poids électoral qui pourra augmenter grâce à un travail de terrain important (également dans les sections locales).
Deuxième aspect, il faut de la coordination entre nos actions communales et celles de la région. Encore plus qu’en Wallonie, à Bruxelles la vie des communes est in trinsèquement liée à celle de la Région et les politiques se chevauchent. Il faut véritablement avoir un lien par rapport à ça. Troisième aspect, nous devons aller chercher des nou veaux thèmes de société à côté desquels on est passé puisqu’on a pu constater qu’il y avait des attentes nouvelles, un peu différentes auprès d’une partie de la population. Je pense qu’il faut aborder des questions plus modernes qu’on a oubliées et venir aussi avec des solutions plus novatrices. Pour le moment, il y a toute une série de personnes qui font des constats, c’est très bien, mais peu sont ceux qui apportent des solutions. Je pense qu’on ne doit pas hésiter à venir avec des solu tions un peu hors du cadre. Et ces solutions hors cadre, ça peut être aussi des progrès technologiques. On parle beaucoup de mobilité : les voitures autonomes, ça peut être un enjeu, avoir un abonnement de mobilité c’està-dire un abonnement qui vous permettrait de prendre à la fois train, tram, vélo, trottinette, voiture partagée, en payant un forfait de mobilité tous les mois, est un autre défi. Il faut aussi s’attaquer aux questions liées à la forma tion puisque 60% des demandeurs d’emploi bruxellois n’ont même pas un diplôme de secondaire supérieur. Il est donc fondamental, en matière de cohésion sociale, en matière d’égalité des chances, de capacité à offrir un avenir à chacun de pouvoir aussi se positionner sur la question de la formation et de l’accès à l’emploi. Aujourd’hui, la moitié du PIB bruxellois est générée par des navetteurs. On pourrait se dire que, s’il n’y avait pas de navetteurs, ce serait formidable car il y aurait de l’emploi pour tout le monde. Sauf que les Bruxellois actuellement ne sont pas en mesure de pourvoir aux emplois qui sont créés dans leur propre région. Comment prendre en compte les opinions des sections locales et donner aux militants une place adéquate au sein du parti ?
Il faut une très grosse présence de terrain et ça, c’est mon rôle. Je suis très présent sur le terrain. Il y a la nécessité aussi d’une dynamique, c’est-à-dire une organisation structurée de débats et de prise en compte par rapport à l’avis et l’organisation du parti. Et je peux déjà annoncer qu’on lancera le chantier des révisions de nos statuts tout au long de l’année de 2020. Il y aura différentes réunions et au moins une par arrondissement dans la phase préalable du projet. Le calendrier complet des différentes réunions sera présenté pendant les vœux pour que les sections, les militants puissent aussi faire des propositions sur une meilleure prise en compte des différentes réalités qu’ils peuvent rencontrer. Mais je crois qu’on peut prévoir tous les statuts qu’on veut, la seule chose qui compte, c’est de pouvoir être présent sur le terrain et faire remonter ce qui existe pour pouvoir alors amener des politiques qui soient plus en phase et des réponses que les citoyens attendent. Avec le départ de Charles Michel et de Didier Reynders pour leurs nouvelles fonctions européennes, quelles sont les leçons que tu tires de l’ancienne pré sidence ? Je pense qu’on ne peut pas comparer une présidence par rapport à une autre. Les époques sont différentes et à partir du moment où les moments sont différents, on a des actions qui sont différentes. Au surplus, il y a des questions de personnalité qui interviennent. La personnalité d’un président n’est pas celle d’un autre et donc ça n’entraîne pas la même façon de voir les choses. Je pense qu’on doit regarder ce qui n’a pas fonctionné mais ça ne veut pas dire que c’est à cause de la présidence. La communication interne est quelque chose qui a fait défaut. La communication externe n’a pas toujours été adaptée et on pourrait se dire que le monde MR ne fonc tionne pas de la façon la plus optimale. Il faut beaucoup plus mettre en réseau mais je pense qu’en disant ça, ce n’est pas un problème de bilan de la précédente prési
dence. C’est juste que la société a changé. Notre formation politique, au même titre que les autres formations politiques, continue à fonctionner selon les codes du 20 ème siècle et pas ceux du 21 ème . Je pense à la transversalité, à la prise en compte des opinions. Il y a vraiment un travail d’ouverture nécessaire. Pour le reste, dans ce qui a été bien fait, le parti reste une machine forte, so lide avec des moyens financiers important, avec un programme dont les bases sont extrêmement claires. Nous devons nous ouvrir à de nouveaux sujets. Notre corpus idéologique est quand-même très clair et donc ça reste une très grosse machine. Tout ça, ça se travaille. Lors des dernières élections, nous avons réussi à maintenir un certain niveau pour faire de nous un grand parti. Donc oui, nous avons tous les outils, tous les atouts du grand parti. Maintenant, il faut peut-être les déployer un peu plus. Mais il ne faudra jamais oublier que le travail de Charles Michel de ces dernières années nous permet de compter sur un Président de Conseil européen, un Commissaire européen, une Première ministre, un vrai renouvellement dans le parti. Nous avons la dynamique la plus positive.