The Lausanner - La ville campus

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FRANÇAIS

HIVER 2021/PRINTEMPS 2022 - N° 8

PENTU ET POINTU

LA VILLE CAMPUS

Stefano, Marina et Flaminia étudient et sortent à Lausanne Page 46

EXCELLENCE UNIVERSITAIRE Les hautes écoles lausannoises attirent des jeunes du monde entier Page 42

UNE VILLE AU FÉMININ Page 6

DOMINIQUE GISIN DÉCOLLE À LAUSANNE Page 24

Bars, musées, balades… Leurs adresses préférées

NICOLAS PARTY, DU GRAFFITI AUX GRANDES GALERIES Page 34


Entrée gratuite pour les enfants jusqu’à 15 ans

olympics.com/musee #olympicmuseum Quai d’Ouchy 1 – 1006 Lausanne


PENTU ET POINTU ÉDITO

Elles comme Lausanne

Pendant des siècles, elles ont été peu représentées dans les livres d’histoire de la ville. Les autorités ont aujourd’hui à cœur de réparer cette injustice et de donner aux femmes une place de premier plan. En rappelant le nom de toutes celles qui ont fait Lausanne, en luttant contre la discrimination de genre et en nommant, fin août, pour la première fois en 616 ans, une femme au poste de guet de la Cathédrale. Nous ouvrons donc cette édition avec un grand « Elles comme Lausanne » (p. 6). Elles, dans ce numéro, ce sont également quatre étudiantes. Venues du Québec, d’Inde, de Suisse alémanique et du Liban, elles ont décidé de suivre leur cursus à Lausanne dans des matières aussi diverses que les sciences forensiques à l’Université, la direction d’entreprise à l’IMD, les systèmes informatiques à l’EPFL ou encore le management à l’EHL, classée meilleure école hôtelière du monde. À travers leurs témoignages, ainsi que ceux de deux étudiants, nous vous présentons ces hautes écoles dont le niveau d’excellence fait rayonner la capitale vaudoise à travers la planète (p. 42). Elles, ce sont aussi les Lausanners qui partagent avec nous leurs bons plans (p. 32) et la championne olympique de ski Dominique Gisin qui nous fait découvrir son nouveau métier de pilote de ligne à Lausanne-Blécherette (p. 24).

Et parce que ce sont évidemment aussi ils qui font la ville, nous avons consacré notre balade aux lieux fréquentés par l’artiste Félix Vallotton, né à la place de la Palud en 1865 (p. 52) ; nous avons interviewé un autre peintre lausannois, Nicolas Party, ancien graffeur devenu maître du pastel (p. 34) ainsi que le violoniste français Renaud Capuçon, nouveau directeur artistique de l’Orchestre de Chambre de Lausanne (p. 40). Toutes et tous, ensemble, font battre le cœur de Lausanne. Nous vous invitons donc sans tarder à en prendre le pouls. 1


ARCHIVES Officiellement fondée le 1er janvier 1969, l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) succédait à l’École spéciale de Lausanne, ouverte à la rue Saint-Pierre en 1853. Le mandat pour la construction de l’EPFL sur le campus d’Écublens avait été attribué, sur concours, au bureau zurichois Zweifel + Strickler + Associés. À la suite de plusieurs modifications du projet, les premiers bâtiments (ici celui de chimie en travaux, en 1977) furent inaugurés en 1978.

IMPRESSUM The Lausanner, magazine d’accueil touristique et d’information sur la vie lausannoise

Iconographie : Sabrine Élias, Large Network

Couverture : Stefano Arena Aguirre, Marina Charest et Flaminia Trinca sont photographiés par François Wavre/Lundi13

Éditeur : Lausanne Tourisme Direction : Steeve Pasche

Publicité : Michel Chevallaz +41 79 213 53 15

Réalisation éditoriale : Large Network

Impression : Gremper SA, Basel Disponible en français et en anglais

Graphisme : Saentys

Responsable éditoriale : Trinidad Barleycorn, Large Network

Rédaction, administration et annonces : Lausanne Tourisme Av. de Rhodanie 2 Case postale 975 CH-1001 Lausanne +41 21 613 73 73 www.lausanne-tourisme.ch e-mail : direction@lausanne-tourisme.ch

Suivi de production : Nathalie Roux / Marie-Laure Beausoleil

Rédaction : Trinidad Barleycorn, Valérie Beauverd, Delphine Bordier, Laurent Grabet, Blandine Guignier, Adrien Kuenzy, Viviane Menétrey

Photographies : EPFL (p. 2) – François Wavre/Lundi13 (p. 5, 24, 44, 46-51) – Museo d’arte della Svizzera italiana (p. 5, 36-38) – Valentin Flauraud/Keystone (p. 6) – Noura Gauper /Ville de Lausanne (p. 8) – Services du Parlement Suisse (p. 9) – 100 Femmes qui ont fait Lausanne, illustré par Hélène Becquelin, éditions Antipodes (p. 11) – The Rayy (p. 12) – DR (p. 13, 14) – Fedigioia (p. 13) – Trinidad Barleycorn (p. 15) – Daniel Spehr (p. 18) – Julie de Tribolet/L’illustré (p. 19) – Notrehistoire.ch (p. 21) – Une journée à Lausanne Adrien Romedenne et Geoffrey Cottenceau, éditions Favre (p. 22) – Trinidad Barleycorn (p. 23) – Keystone/STR (p. 26, 27) -Flickr (p.26) – Lotte Fernvall/TT News Agency via AFP (p.27) – Bertrand Guay/AFP (p. 27) – Parc naturel du Jorat (p. 28) – Anonyme, Les tramways à l’avenue Ruchonnet, carte postale, vers 1910, coll. du Musée Historique Lausanne (p. 29) – Pierre Vogel (p. 29) – Cécile Gretsch/Saentys (p. 30) – Maxime Genoud (p. 32-33) – Michael Wallmüller (p .34) – Jay Louvion (p. 40) – Félix Vallotton, Autoportrait, 1891, gravure sur bois © Fondation Félix Vallotton, Lausanne (p. 52) – Félix Vallotton, La plage à Vidy, 1925, huile sur toile. Musée cantonal des Beaux-Arts de Lauxsanne © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (p. 52) – Félix Vallotton, La chambre rouge, 1898, tempera sur carton, Musée cantonal des BeauxArts de Lausanne © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (p. 53) Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (p. 53) – Félix Vallotton, Vue de Lausanne, vers 1887, huile sur toile, collection particulière. © Fondation Félix Vallotton, Lausanne (p. 54) – Félix Vallotton, Le grand nuage, 1900, Huile sur carton, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (p.54) – Félix Vallotton et Edouard Vuillard en promenade à Montheron, 1900. © Fondation Félix Vallotton, Lausanne (p. 54). © Photos Lausanne Tourisme – LT/Laurent Kaczor (p. 59, 60, 61, 63, 65, 67, 68, 71, 73, 77, 80) – LT/diapo.ch (p. 59, 60, 67, 68, 71, 72, 80) – Schweiz Tourismus/ Giglio Pasqua (p. 60, 65) – P.  Waterton (p. 65, 76) – LT/Maxime Genoud (p. 61) – Christoph Schuerpf (p. 61) – Catherine Leutenegger Photography (p.  61) – Switzerland Tourism/Andre Meier (p. 63) – CIO/Lydie Nesvadba (p. 65) – Sarah Jacquemet (p. 68) – LT/Julien Dorol (p. 69, 79) – Swizterland Tourism/ Lorenz Richard (p. 71) – F. Beaud-Cedotec (p. 71) – Giulia Cremonese (p. 78).

Avec le soutien de

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Photo © Étienne Malapert, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS LAUSANNE La collection

En continu

Entrée gratuite mcba.ch


Dès à présent, la carte prépayée Enjoy Lausanne est utilisable dans de nouveaux secteurs d’activité

Bars, restaurants, discothèques, cinémas, musées, services à la personne et hôtels... Soutenez les commerçants lausannois et bénéficiez de 10% de bonus dans plus de 300 enseignes *avec la carte Enjoy Lausanne sur www.enjoylausanne.ch @enjoylausanne


SOMMAIRE

HIVER 2021/PRINTEMPS 2022 - N° 8

LA VILLE EN PARLE Lausanne se conjugue au féminin Page 6

LAUSANNE BOUGE Nouvelles adresses Page 13

Pause gourmande en boulangerie Page 15

L’histoire du tatouage lausannois

INTERVIEWS Nicolas Party, l’ancien graffeur devenu star du pastel, expose ses œuvres à travers le monde

Page 18

Dominique Gisin, des pistes de ski aux pistes d’atterrissage

Page 34

Page 24

Le violoniste Renaud Capuçon prend la baguette à Lausanne Page 40

BALADE La ville à travers le regard de Félix Vallotton

HAUTES ÉCOLES À L’AURA INTERNATIONALE Rencontre avec six étudiantes et étudiants pour qui Lausanne est incontournable

Page 52

LES INCONTOURNABLES Les lieux lausannois à ne pas manquer

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LAUSANNE, VILLE DES FEMMES

Le 14 juin 2019, la grève nationale des femmes avait rassemblé plus de 40’000 femmes et hommes, selon la police, au centre-ville de Lausanne (ici, à la place Saint-François).


L A V I L L E E N PA R L E

Longtemps oubliées de l’histoire officielle, minorisées dans les espaces publics, les femmes font leur place dans la capitale vaudoise qui se révèle à la pointe des villes inclusives. Par Viviane Menétrey

Lausanne, 7 février 2021. Dans le froid hivernal de ce dimanche ensoleillé, un événement historique se déroule devant l’église Saint-Laurent : estampillée « place du 14-Juin », une plaque est apposée par les autorités sur ce haut lieu du centre-ville où se croisent chaque jour des centaines de piétonnes et de piétons. Baptisé du nom de la grève des femmes du 14 juin 1991, reconduite en 2019 à travers la capitale vaudoise, l’endroit, qui n’avait jusque-là pas de nom officiel, symbolise un véritable virage: pour la première fois, un lieu central et incontournable rend hommage aux femmes.

Dans le sillon du mouvement planétaire #MeToo, Lausanne s’affiche plus féminine et plus inclusive que jamais. Les noms de rues se féminisent, la Cathédrale accueille sa première guette et l’histoire retient enfin les grands noms de Lausannoises avec la parution, début 2021, de l’ouvrage 100 femmes qui ont fait Lausanne, édité par la Ville. La volonté est certes politique, mais pas seulement. Nombre de citoyennes et de citoyens militent ou se retrouvent dans cette cité qui revendique un visage multiple, incluant ses habitants dans son ensemble, qu’ils soient hommes, femmes, transgenres, seniors ou enfants, d’ici ou d’ailleurs. À l’origine de cette politique, la volonté des autorités et de la population de faire de la capitale vaudoise une ville accueillante pour toutes et tous. Parmi celles qui ont pris part au débat public et au changement initié par la Municipalité, on trouve de jeunes politiciennes, telles Sarah Neumann, à l’origine de l’idée des marches féminines exploratoires, ou Léonore Porchet, engagée dans la lutte contre le harcèlement de rue ; des chercheuses, telles Joëlle Schwarz et Carole Clair, à la tête de l’Unité médecine et genre d’Unisanté à Lausanne dont le combat pour lutter contre les inégalités en santé a fait de l’Université de Lausanne l’une des pionnières en la matière ; mais aussi des entrepreneuses, à l’instar d’Éléonore Arnaud, fondatrice de la première boutique de Suisse entièrement dédiée aux règles. → 7


« J ’AI ENVIE DE RENDRE FIÈRES LES FEMMES »

Depuis l’an 1405, sans interruption, 365 nuits par an, les guets de la Cathédrale scandent les heures du haut du beffroi. Fin août 2021, Cassandre Berdoz est devenue la première femme de l’histoire à occuper officiellement ce poste. D’où vient votre envie d’être guette de la Cathédrale ? Cassandre Berdoz : C’est un rêve d’enfance pour moi qui ai toujours vécu à Lausanne. En 2007, alors que j’avais 13 ans, j’ai participé au spectacle de réouverture du portail peint de la Cathédrale en chantant dans un chœur. C’est là que j’ai vu pour la première fois la loge du guet. Je me suis tout de suite dit : c’est génial, il faut que j’y sois !

« GIRL POWER » DANS LA RUE ET DANS LE SPORT « Aujourd’hui, presque personne ne peut prétendre ne pas avoir été sensibilisé à la problématique du harcèlement de rue », assure Léonore Porchet, conseillère nationale écologiste. Il y a cinq ans, lorsqu’elle interpelle en tant que jeune élue lausannoise le Conseil communal, le sujet n’a pas encore l’écho médiatique qu’il revêt désormais. Il faudra une campagne de sensibilisation accompagnée d’une formation des policiers ainsi que la mise en place d’un formulaire à remplir en ligne en 2019 pour que les personnes concernées se sentent écoutées.

Organisée par les autorités, la première marche exploratoire a, quant à elle, eu lieu dans l’hypercentre en 2018 suite à la proposition de la socialiste Sarah Neumann. « Je cherchais une manière d’articuler les réflexions autour des femmes et de la ville, se souvient l’élue lausannoise. Un jour, j’ai entendu parler des marches exploratoires qui avaient lieu au Québec et dans quelques villes d’Europe et je me suis dit qu’il fallait transposer l’expérience ici. » Le petit groupe de marcheuses, constitué aussi bien d’élues et d’urbanistes que d’habitantes des quartiers du centre-ville, a très vite ciblé les problèmes : manque de bancs et de lieux où s’arrêter, par exemple avec des enfants, mauvais éclairage dans certains passages et certaines rues la nuit. « Grâce à ces remarques, de petites choses ont permis de modifier la ville avec des moyens raisonnables », résume la Lausannoise. Des bancs et des tables ont ainsi été installés, notamment sur la place Arlaud, ainsi que des jeux d’eau pour les enfants. Ailleurs, des éclairages ont été revus.

Résultat, « Lausanne est la première ville de Suisse à avoir mis en place une réelle politique contre le harcèlement de rue », se félicite la politicienne qui a, de son côté, collaboré au lancement d’Eyes Up, une application contre le harcèlement sexuel au niveau romand.

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L A V I L L E E N PA R L E

a te ! Il t e u C’est la g C’était alors un métier d’homme. Comment avez-vous fait pour arriver à vos fins ? En 2016, j’ai rencontré par hasard la fille aînée de Renato Häusler, le guet titulaire. Elle m’a présenté son père et nous avons discuté, puis je suis montée le voir crier plusieurs fois. Il a ensuite transmis mon nom à la Ville, mais cela n’a rien donné. En 2019, après la grève des femmes du 14 juin, je me suis dit que le moment était venu de renvoyer une offre spontanée. On m’a répondu que ma proposition était prise en compte, mais qu’il n’y avait pas de place. Je n’ai pas lâché et je me suis représentée, encore et encore, jusqu’à ce que je voie l’appel à candidature en ligne. J’ai été engagée au bout de deux entretiens.

sonné onze ! Il a sonné onze ! Qu’est-ce que cela fait d’être la première femme de l’histoire à être nommée à ce poste ? C’est vraiment fort et je suis très honorée. J’ai envie de rendre fières les femmes. Même si je ne peux pas faire grand-chose pour elles de là-haut, je me dis que je crie pour toutes les femmes et surtout pour celles qui ne le peuvent pas. J’aime aussi l’idée de maintenir une tradition immatérielle tout en la faisant évoluer.

Il a

Cette volonté de penser la cité de manière inclusive fait écho aux conclusions d’une étude commandée par la Ville en 2018 auprès de l’agence danoise d’urbanisme spécialisée dans les diagnostics des centres urbains Gehl Architects. À cela s’ajoute l’observation des habitudes des usagers réalisée, en parallèle, sur le terrain avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) par une cinquantaine d’étudiants et de bénévoles. « Nous avons constaté une sous-représentation des seniors et des enfants dans l’espace public ainsi que des femmes dans certains endroits comme la place de l’Europe, où deux tiers des usagers sont des hommes », note Fabien Roland, urbaniste responsable des espaces publics à la Ville de Lausanne. Depuis, des zones de rencontre (limitées à 20 km/h) rendant possible la vie de quartier et des places favorisant les contacts transgénérationnels ont vu le jour ou sont en projet à divers endroits de la cité. →

a sonné deux ! ux ! Il e d né son

C’est la guette !

« Lausanne est la première ville de Suisse à avoir mis en place une réelle politique contre le harcèlement de rue. » Léonore Porchet

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L A V I L L E E N PA R L E Faire une place aux femmes dans un monde d’hommes se traduit aussi par une politique sportive égalitaire. L’été dernier, la capitale olympique a clairement mis en avant sa volonté de féminiser des sports traditionnellement masculins et de promouvoir l’égalité en lançant une campagne de sensibilisation pour lutter contre les discriminations et les stéréotypes de genre dans le sport. Intitulée Laissons les stéréotypes au vestiaire !, la campagne d’affichage a mis en scène 13 sportives telles que la championne de tennis Timea Bacsinszky, une joueuse de rugby, une hockeyeuse ou encore une cycliste d’ultradistance. L’initiative n’est que le volet inaugural d’un plan d’action plus large visant à atteindre l’égalité dans le sport d’ici à 2026. Prochainement, l’Observatoire mondial pour les femmes, le sport, l’éducation physique et l’activité physique, créé par l’Unesco, verra aussi le jour, en collaboration avec l’Université de Lausanne et le canton de Vaud. Il vise à atténuer les inégalités à l’égard des femmes dans un univers où, par exemple, les compétitions sportives masculines sont jusqu’à 20 fois plus retransmises que les compétitions féminines.

Les compétitions sportives masculines sont jusqu’à 20 fois plus retransmises que les compétitions féminines. BRISER LE TABOU DES RÈGLES L’égalité se gagne aussi sur le terrain de l’intimité. Depuis une dizaine d’années, Lausanne se distingue par la prise en compte du genre dans le traitement médical à travers l’Unité médecine et genre d’Unisanté. Soutenu depuis 2011 par la Faculté de biologie et de médecine, le projet Médecine et genre fait désormais figure de pionnier en Suisse et ailleurs. Parmi les avancées dans la réduction des inégalités, une formation interactive de prévention du sexisme et du harcèlement sexuel est obligatoire depuis 2019 pour les futurs médecins dès la troisième année de bachelor. L’objectif est de se mettre à la place de l’autre sexe grâce au théâtre en entrant dans des rôles de victimes ou de témoins. Il permet de sensibiliser les hommes à certaines dynamiques, notamment à celles du sexisme ambiant.

À l’ouest de la ville, c’est Rañute, première boutique de Suisse exclusivement destinée aux règles, qui a ouvert ses portes à Renens en décembre 2020. Pensée par et pour les femmes, l’adresse a rapidement fait parler d’elle. On y trouve des culottes menstruelles, des cups, des serviettes hygiéniques lavables, des bouillotes contre les douleurs de règles ou simplement de l’écoute. « Je me suis aperçue en cherchant en vain à acheter une culotte de règles qu’il manquait un espace dédié à la vie de la femme, de son périnée et de son utérus », raconte Éléonore Arnaud, fondatrice. Quand j’ai parlé de mon idée à ma mère, elle m’a dit : « J’aurais tellement aimé que cela existe à mon époque ! » ■

Anastasia Herrmann, joueuse au Lausanne Hockey Club (LHC) féminin et dans l’équipe masculine U17 de Morges en marge de sa scolarité, est l’une des 13 ambassadrices de la campagne « Laissons les stéréotypes au vestiaire ! ».

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L A V I L L E E N PA R L E

DES PLAQUES COMMÉMORATIVES POUR LES OUBLIÉES DE L’HISTOIRE

Une ville plus féminine, c’est aussi et d’abord une ville qui rend les femmes plus visibles. Depuis deux ans, des noms de Lausannoises célèbres viennent s’ajouter aux quatre et uniques noms de rue féminins que comptait jusqu’ici la cité. Après Élisa Serment (1865-1957), pionnière du féminisme suisse, Édith Burger (1906-1948), pianiste et chanteuse, Élisabeth Jeanne de Cerjat (1769-1847), cofondatrice de l’Asile des aveugles, et Germaine Ernst (1905-1996), artiste peintre qui figurent dans le futur écoquartier des Plaines-du-Loup, c’est au tour des lieux de se voir honorés d’inscriptions commémoratives en l’honneur de femmes d’exception. À Ouchy, une plaque rendant hommage à Jaquette de Clause, surnommée la sorcière d’Ouchy, a été apposée sur le mur jouxtant le château, là où s’est tenu son procès en 1469.

Jaquette de Clause

Anne Cuneo

Renée Delafontaine (1921-2006), pédagogue formée aux Beaux-Arts et en psychologie ayant dédié sa vie aux personnes en situation de handicap mental, est elle aussi honorée par la Ville. Prochainement, c’est l’écrivaine Anne Cuneo (1934-2015) qui rejoindra le mur du Barbare, aux Escaliers du Marché, puis ce sera au tour d’Henriette / Enrique Favez (née vers 1791-1856), médecin au destin hors du commun qui, ayant pris l’identité d’un homme, a pu étudier la médecine et exercer son art à Cuba. « Nous avons la volonté de rattraper le temps perdu, reconnaît Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et à la diversité de la Ville de Lausanne. Rendre hommage à ces personnalités légitime l’histoire cachée de toutes les Lausannoises. »

Henriette/Enrique Favez

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LAUSANNE BOUGE DES BIJOUTIERS EN OR

Lausanne ne manque pas de bonnes adresses pour dénicher de beaux bijoux. Notre sélection.

Vous cherchez un collier original pour vous faire plaisir ou une bague de fiançailles symbolisant le début d’une vie à deux ? Lausanne regorge de possibilités en la matière. Blaise Raccaud, talentueux bijoutier-joaillier de 29 ans, formé à l’École technique de la Vallée de Joux, propose à ses clients de dessiner ensemble le bijou de leurs rêves puis de lui donner vie en utilisant des métaux et des pierres de qualité issus de filières éthiques et responsables. Ses pièces sont à la fois classiques et originales.

en or pâle, ses œuvres, pour toutes les bourses, s’articulent autour des pierres semiprécieuses qu’elles subliment.

On ne peut pas les manquer : trois échoppes datant du milieu du XIXe siècle, propriétés protégées de la Ville et adossées aux remparts de la Cité, à la Riponne, font la part belle aux bijoux de caractère. Chez Signature par exemple, on trouve les créations de Michaël Michaud, les Bijoux de Jane, Satellite ou Riveiro, mais aussi des bijoux en or végétal, importés d’Amazonie.

Erelle Bertolini met un point d’honneur à ciseler, dans son atelier-boutique Baies d’Erelle, des bijoux « tels des talismans, à haute valeur énergétique et symbolique, reflétant un mode de vie folk et nomade ». Composées de chaînes laiton et cuivre dorées

Issue d’une lignée de bijoutiers lausannois dont elle représente la 9e génération, Margot Jud, 27 ans, travaille, selon ses termes, « ces métaux qu’on déforme, sculpte et métamorphose » avec l’envie d’inventer des pièces porteuses de transmission. Pour y parvenir, elle assemble pour le meilleur des éléments labellisés Responsible Jewellery Council dans son studio Omar Omar.

Blaise Raccaud, Atelier de bijouterie Escaliers du Marché 23, Lausanne blaiseraccaud.ch

Boutique Signature Rue de la Madeleine 26, Lausanne signature-boutiquelausanne.business.site

Boutique-atelier Baies d’Erelle Rue de l’Ancienne-Douane 3, Lausanne baiesderelle.com

Studio Omar Omar En vente chez Laboratoi/RE, rue Mercerie 16, Lausanne ou sur studio-omaromar.com 12

L’équipe de The Rayy est composée (de g. à dr.) de Romain Testuz, CEO, Noémie Arrigo, directrice artistique, et Yuliy Schwartzburg, directeur technique.

UNE TECHNOLOGIE INNOVANTE

Cela fait des lustres qu’on aime graver un mot, une date ou un prénom dans un bijou pour mieux lui conférer toute sa charge symbolique. Depuis 2019, la marque The Rayy, fondée par deux chercheurs de l’EPFL et une désigneuse, revisite cette tradition avec une technologie novatrice. Elle permet de mettre en lumière un court message (ou un dessin) invisible sur le bijou, mais qui se dévoile lorsque les rayons du soleil se posent sur lui.

The Rayy therayy.com

La nouvelle collection Facets est le fruit d’une collaboration avec l’artiste Blanca Miró Skoudy.


L AUSANNE BOUG E | NOUVELLES ADRESSES

UNE HISTOIRE DE FAMILLE

En 1991, Monique et Jean-Pierre Clavien ouvraient leur première boutique Image Plus à la rue de l’Ale. Trente ans plus tard, c’est au tour de leur fille, Laura, de rejoindre l’affaire familiale. Après des études à l’École hôtelière de Lausanne, la jeune femme a décidé d’ouvrir une nouvelle succursale à deux pas de la gare. Si on retrouve cartes postales, affiches et autres idées cadeaux, la boutique fait aussi la part belle aux enfants avec un espace qui leur est spécialement dédié. Image Plus Boulevard de Grancy 28, Lausanne image-plus.ch

Laura Clavien, fille des fondateurs d’Image Plus, a ouvert une succursale sous-gare.

VOYAGE ENTRE L’EUROPE ET L’ASIE

De Lisbonne à Tokyo, en passant par les pays nordiques, le restaurant Uncle Gau fait éclater les codes en proposant une cuisine eurasienne à déguster sans modération. Située aux Galeries Saint-François, la nouvelle table invite les épicuriens à partager des petits plats aux saveurs d’ici et d’ailleurs. Véritable globe-trotter, le chef Arnaud Bouchard met les produits locaux et les épices d’Extrême-Orient en vedette. Restaurant Uncle Gau Galerie Saint-François A, Lausanne unclegau.ch

L’élégant Uncle Gau se décline en notes sobres et turquoise. Au sous-sol, il cache un bar à cocktails en mode « speakeasy », baptisé Don’t Tell Aunty.

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L AUSANNE BOUG E | NOUVELLES ADRESSES

AUX SAVEURS ITALIENNES

LA DOLCE VITA S’INVITE DANS LES PLATS

Si vous souhaitez manger une pizza hawaïenne, vous risquez d’être déçu : à la trattoria Un Po’ Di Più, on ne sert que des plats typiquement italiens ou sinon vous risquez de sortir… On vous aura prévenu ! Laissez-vous plutôt tenter par des Paccheri fritti, des pâtes géantes farcies à la ricotta et au salami dont seul le chef a le secret, la Belluci burrata et ses tomates confites, et le Double Truffle, des pâtes dentelées à la crème de truffe. La décoration décalée et les assiettes chinées par-ci par-là valent aussi le détour. Un Po’ Di Più Rue du Tunnel 1, Lausanne unpodipiu.ch

ÇA CROUSTILLE SOUS LA DENT !

CRRSP, c’est l’histoire de trois jeunes qui décident de lancer leur propre ghost kitchen. Le concept  ? Ici, on ne sert que des plats destinés à la livraison. Vincent, Grégoire et Antoine offrent une nouvelle expérience gustative, à proximité de l’UNIL et de l’École polytechnique fédérale. Chez eux, les burgers au poulet frit (ou aux champignons frits garnis de mozzarella) craquent et les salades croustillent. Sans oublier leur fameux CRRSP, une innovation culinaire où le pain est remplacé par une feuille comestible à base de fécule de pommes de terre. CRRSP Chemin de Prévenoge 2, 1024 Écublens crrsp.org

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Quand on ouvre la porte de Terra Mia, on est immédiatement transporté en Italie. Sur les étals de cette épicerie fine, Giuseppe Federico propose des produits venus tout droit de la Péninsule. Et il y en a pour tous les goûts : charcuterie, pâtes fraîches, lasagne, mozzarella à la truffe et autres fromages italiens sauront sustenter les amateurs de bonne chère. Le gérant propose également des paniers cadeaux. De quoi ravir les papilles ! Terra Mia Place de la Riponne 2, Lausanne @TerraMia


L A U S A N N E B O U G E | M I C R O -T R O T T O I R

PAUSE GOURMANDE EN BOULANGERIE

Pain frais, pâtisseries artisanales : quatre Lausannois vous dévoilent leur enseigne préférée pour une halte 100% plaisir à Lausanne.

Andreas Kramer, travaille dans la finance

Thierry Wegmüller, directeur du D ! Club, des Arches et président de La Belle Nuit

« Je viens chez Moutarlier au moins une fois par semaine depuis environ dix ans. J’aime l’originalité de leurs créations. Ils proposent régulièrement de nouvelles choses et c’est toujours super bon, recherché et subtil. La présentation est magnifique, l’accueil et le service sont impeccables. Quand il fait beau, j’apprécie aussi la terrasse, en pleine rue piétonne. Je prends toujours des pâtisseries. Mon coup de cœur ? Les mousses de fruits. J’achète aussi des pièces sèches et des gâteaux d’anniversaire. »

« Je suis client de Zymi, spécialisé dans le pain au levain, depuis un an, soit quasiment depuis l’ouverture. J’adore l’histoire de Tina, sa propriétaire qui, avec une recette vieille de 4000 ans, a quitté son travail d’avocate pour ouvrir cette boulangerie. J’aime l’odeur dans la boutique, la qualité, mais aussi l’ambiance et la musique. Je viens une fois par semaine acheter des rolls à la cardamome pour moi, à la cannelle pour ma femme et mes garçons, et un pain blanc. Une fois qu’on a goûté ce pain, on ne peut plus s’en passer ! » Zymi Avenue de Rumine 8, Lausanne zymi.ch

Moutarlier Place de la Palud 7, Lausanne moutarlier.ch

Clémence Marty, étudiante en sociologie

Nicolas Iuliano, travaille dans les assurances

« J’achète mes croissants et mes sandwichs aux Délices du Théâtre plusieurs fois par mois. Je venais déjà quand c’était l’ancien propriétaire. Le fait que ce soit artisanal est important pour moi. Leurs pâtisseries sont très bonnes et j’aime surtout leurs sandwichs, car il y a une grande variété, avec de très bons pains. Mon préféré, c’est le poulet-curry. Je prends souvent des caracs ou des éclairs, chocolat ou caramel. Ils proposent aussi une pâtisserie du jour, j’aime bien, car c’est inattendu. » Les Délices du Théâtre Avenue Georgette 4, Lausanne lesdelicesdutheatre.ch

« On vient chez Buet depuis sept ou huit ans, une fois par semaine, acheter des produits ou manger sur place. Ils ont toujours une assiette du jour très créative. Il y a une grande recherche dans l’assortiment, une grande qualité, c’est bien présenté et le personnel est adorable. Et surtout, ils ont des chocolats de très bon niveau. Je recommande un peu tout ! J’achète aussi souvent les gâteaux d’anniversaire ici, le truffé ou celui aux fruits exotiques, ainsi que les bûches de Noël. »

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Maison Buet Rue Grand-Saint-Jean 6 et rue Haldimand 11, Lausanne maisonbuet.ch


À L’HEURE VAUDOISE

Étape incontournable d’une visite de Lausanne, l’horloge parlante de la place de la Palud attire chaque heure depuis 1964 des groupes de passants, dont de nombreux enfants, impatients de voir les trois tableaux animés retraçant les grandes heures du canton de Vaud.

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Histoire de l’horloge Œuvre du peintre et graphiste Pascal Besson, l’horloge mettant en scène 43 personnages a été inaugurée en avril 1964, quelques jours avant le lancement, au bord du lac, de l’Expo 64. Elle avait été commandée par une association de commerçants qui espérait ainsi attirer au centre-ville une partie des 12 millions de visiteurs de l’exposition nationale. Le gardetemps, censé être éphémère, a été conservé, au vu de son succès, et rénové en 2005.

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PREMIER DÉFILÉ Il rappelle la tentative du major Davel de libérer le Pays de Vaud de la domination bernoise le 31 mars 1723, à la Palud. Arrêté le lendemain, Davel est condamné à mort et décapité le 24 avril 1723.

L’animation de l’horloge parlante est visible chaque heure, de 9h à 19h, tous les jours, sur la façade de l’immeuble situé au numéro 23 de la place de la Palud.

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L’ANIMATION La voix de l’horloge est celle de l'écrivain, comédien et peintre lausannois Gil Pidoux. Il incarne le guet de la Cathédrale et dit aux passants : « Il a sonné l’heure ! Il en a sonné des heures depuis que, du haut de mon clocher, moi, le guet de Lausanne, je veille sur la ville. J’ai vu arriver le major Davel à la tête de ses soldats. J’ai vu les autorités vaudoises se réunir pour la première fois. J’ai vu des heures gaies et des heures graves, mais je ne veux me souvenir que des moments de joie. Passants, je vous retrouverai dans une heure. Au revoir. »

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DEUXIÈME DÉFILÉ Il raconte la constitution du Grand Conseil vaudois qui siège pour la première fois à la Palud le 14 avril 1803. Ce jour-là, le canton de Vaud, qui a déclaré son autonomie en 1798, entre officiellement dans la Confédération suisse.

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TROISIÈME DÉFILÉ Ce dernier tableau montre six couples de danseurs, vêtus du costume traditionnel vaudois. Cette scène symbolise les « moments de joie » du canton dont parle le narrateur.

A. Barrelet/Large Network

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L AUSA N N E BO U G E | HIS TOIRE S

LE TATTOO LAUSANNOIS À FLEUR DE PEAU À Lausanne, le tatouage a rayonné au-delà des frontières grâce à la famille Leu durant des décennies. De nombreux tatoueurs ont été influencés par Filip Leu, dont Maxime Plescia-Büchi, reconnu aux États-Unis pour son travail.

Les créations de la famille Leu, mondialement connue dans l’univers du tatouage, ont été exposées au Musée Tinguely de Bâle de mars à octobre 2021.

à Zurich, Londres et Los Angeles. Il a tatoué des célébrités comme Kanye West, Miguel, Frank Ocean et FKA Twigs, collaboré avec la manufacture horlogère Hublot et publié son propre magazine, Sang Bleu. « La famille Leu forme un écosystème à part entière, dit-il. Filip, par exemple, a une vision de la créativité, de l’artisanat et de l’art qui lui est propre. Il a reçu une éducation stricte et a toujours travaillé avec sérieux pour aller jusqu’au bout des choses. »

Du studio de tatouage des Leu à la rue Centrale, il ne reste rien si ce n’est la douce nostalgie d’une époque où cette famille tatouait les corps des hippies et autres bikers venus des quatre coins du monde. Après avoir sillonné les routes, de Londres à Ibiza en passant par Bombay, Felix Leu et sa femme Loretta décident de poser leurs valises à Lausanne avec leurs quatre enfants : Filip, Ama, Aia et Ajja. Désormais, l’ancienne bâtisse a fait place à un nouvel édifice et la famille s’est retirée discrètement sur les hauteurs du Balcon du Jura, où ses membres tatouent encore dans leur studio de Sainte-Croix. Connus à l’échelle internationale, les Leu ont marqué l’univers du tatouage et influencé toute une génération d’artistes lausannois. Le Musée Tinguely à Bâle leur a récemment rendu hommage à l’occasion d’une exposition retraçant leur parcours artistique.

Formé également par Filip Leu, Rinzing Thaptsangky a travaillé pendant dix ans aux côtés du maître et s’est spécialisé dans les arts oriental et tibétain. « Je n’ai pas envie de dire que c’était mieux avant, mais j’ai eu la chance de connaître cette vieille époque », confie-t-il. Enfant déjà, il dessinait des motifs sur ses bras au compas et lisait des revues américaines sur ce sujet. « De par mes origines tibétaines, j’ai toujours été fasciné par le tatouage. À tel point que c’est devenu quelque chose de viscéral, poursuit-il. Cependant, il m’a fallu du temps pour gagner la confiance de la famille Leu. »

Diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), Maxime Plescia-Büchi s’inscrit dans le sillage de la famille puisqu’il a été l’un des apprentis de Filip Leu. Véritable globe-trotteur, le Lausannois a ensuite ouvert trois studios,

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MAILLOTS MYTHIQUES DU FC LAUSANNE-SPORT

Installé de l’autre côté de la rue Centrale, l’artiste tatoueur Raf VO – de son vrai nom Raphaël Voirol – a le regard qui s’illumine lorsqu’il parle de son métier : « Filip a toujours eu à cœur de créer ses propres instruments à une époque où il n’y en avait pas. Je me suis souvent cassé la tête à essayer de comprendre comment il fallait souder mes aiguilles. » Formé par Sailor Bit, un ancien élève du maître, il considère qu’il existe de très bons tatoueurs underground qui cultivent leur art en toute simplicité : « C’est un milieu marginal et il faut qu’il le reste. Plus je vieillis et plus je me dis que le tattoo ne doit pas être quelque chose à la mode. »

Les rééditions des tenues de 1981 remportent un vif succès.

Le 8 juin 1981, au stade du Wankdorf à Berne, l’équipe de football LausanneSport (LS) signe la plus belle de ses neuf victoires en finale de Coupe de Suisse, en battant 4-3 le champion en titre et grand favori FC Zurich. Pour marquer les 40 ans de l’événement, la direction du LS a réédité, avec son équipementier Le Coq Sportif, le maillot arboré par ses joueurs de juillet 1981 à 1983. « Ce haut bleu rayé était resté dans la mémoire collective comme étant celui des champions », explique Vincent Steinmann, viceprésident du FC Lausanne-Sport. Les 300 pièces vintage, vendues CHF 109, avec flocage d’époque en feutrine personnalisable, se sont arrachées en vingt-quatre heures !

Face à l’engouement, le club, promu en Super League en 2020, rééditera deux autres vêtements cultes au printemps 2022 : la veste et le maillot portés sur la pelouse ce fameux 8 juin 1981. Une façon originale de renforcer le lien entre passé et présent, alors que le LS vient de quitter sa résidence historique, le Stade Olympique de la Pontaise, pour s’installer dans celui flambant neuf de la Tuilière. « Ces dernières années, nous sommes parvenus à rajeunir notre public, mais il ne faut pas oublier d’où on vient, notre histoire et nos plus belles victoires, souligne Vincent Steinmann. Et vu le succès des rééditions, on a visé juste. »

Star du tatouage, la famille Leu est désormais installée à Sainte-Croix. Loretta, à gauche, pose avec son fils Filip Leu et son épouse, Titine. Felix Leu est décédé en 2002.

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INCROYABLE ! Entre vignes, lac et montagnes, vivez l’expérience de l’hospitalité suisse sur les rives du Léman.

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L AUSA N N E BO U G E | HIS TOIRE S

« SAINF », ÉGLISE OUVERTE L’église a été fondée par François d’Assise « qui reste probablement le saint catholique le plus apprécié des protestants », selon le Pasteur Ramelet.

Saint-François demeure l’un des bâtiments emblématiques de Lausanne. Ses 750 années d’histoire, qui ont débouché sur un présent fertile tant artistiquement que spirituellement, seront fêtées en 2022.

les plus jeunes. Particulièrement adaptée au chant, l’église accueillera aussi une quinzaine de chœurs lausannois tout au long de l’année, pour des concerts qui souligneront la pratique vocale amateur et professionnelle de très haut niveau cultivée dans le canton. Et durant tout le mois de décembre, la première biennale Organopole viendra clore en beauté cette année de festivités avec près de 100 rendezvous prévus pour mettre en valeur chaque facette des orgues de l’église, et de la région !

Saint-François est une église franciscaine attestée depuis 1272, devenue un temple protestant à Noël 1536. C’est aussi, depuis dix ans, un lieu « ouvert » où culture et spiritualité dialoguent sous l’égide de « L’Esprit Sainf ». « Et ce, à l’occasion de concerts ou d’expos parfois étonnantes, un peu comme l’est souvent l’Évangile, donnant carte blanche aux artistes après qu’ils ont laissé infuser en eux leurs échanges avec des théologiens », relève Jean-François Ramelet. Le pasteur inspiré du lieu et instigateur du concept explique joliment « qu’ici, on délivre donc plutôt des questions que des réponses ».

Le temple est en effet célèbre pour son acoustique exceptionnelle, marquée par sept secondes de réverbération. « Les grandes orgues sont là depuis 1777. Ce sont les seules de la ville qui chantent encore avec des tuyaux des XVIIIe et XIXe siècles et même les seules de Suisse à disposer de cinq claviers exclusivement mécaniques, explique l’organiste Benjamin Righetti. Deux orgues de chœur ont été installés en 2020 et un plus petit, tout en bois, se promène dans la nef au gré des projets… C’est un vrai paradis pour organiste, quelque chose comme Disneyland pour les amateurs de parcs d’attractions. »

Seul bâtiment religieux de Lausanne, avec la Cathédrale et la chapelle de la Maladière, à dater d’avant la Réforme, Saint-François a été construite par des franciscains venus de Bourgogne. Au départ, elle comptait un couvent attenant, mais ni voûte, ni clocher, ni vitraux, conformément aux règles de cet ordre mendiant et prêcheur fondé par François d’Assise et dont la sobriété fait écho à l’austérité protestante.

En 2011, « L’Esprit Sainf » ambitionnait de « redonner Saint-François aux Lausannois ». Entre les amateurs d’art, les fidèles en recueillement, les groupes d’enfants visitant le pigeonnier local avec un ornithologue (sur réservation), cela semble réussi !

En 2022, une soixantaine d’événements marqueront l’année de célébration des 750 ans. La programmation comblera les amateurs de musique, de théâtre, de danse, de spiritualité ou de gastronomie. Des visites, permettant de découvrir le bâtiment et ses richesses, seront proposées, tant pour les adultes que pour

Église Saint-François Place Saint-François, Lausanne sainf.ch | organopole.com 21


L AUSANNE BOUG E | REGARDS

UN PASSÉ TRÈS PRÉSENT

Dans « Une journée à Lausanne », paru en novembre, les rues de la ville se racontent à travers deux images qu’un siècle sépare.

« Je voulais présenter d’autres expériences de Lausanne que la mienne. Pourtant dans chaque histoire, il y a une chose que j’ai vécue. Je n’ai pas triché, c’était juste là. Ce qui prouve que, partout, les émotions sont les mêmes », détaille le quadragénaire, né en Champagne, avant de vivre à Orléans, Nancy, Paris, Annecy et en Argentine. « C’est là, en 2005, qu’est née l’idée d’un ouvrage basé sur des cartes postales. J’avais trouvé un vieux recueil de cartes de Buenos Aires et je me suis demandé comment ces rues avaient évolué. J’ai recherché chaque lieu et repris une photo pour comparer. »

Cent ans de vie lausannoise, d’émotions, d’histoires en deux photos, en quelques lignes : c’est la mission qu’a relevée Adrien Romedenne, fondateur du café culturel La Datcha au Flon et initiateur du projet Une journée à Lausanne. Dans cet opus, tout juste paru aux éditions Favre, le Français nous emmène en balade dans le temps, à travers les rues de sa ville de cœur, où il s’est installé par amour il y a dix ans et où son fils est né. La place Bel-Air hier...

... et aujourd’hui.

Le point de départ de chaque voyage est principalement une carte postale de 1900-1920, l’âge d’or de la carte. L’arrivée : l’image de la même rue, réalisée en 2021 par Geoffrey Cottenceau, photographe et professeur à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). En tout, près de 80 points de vue sont ainsi mis en parallèle. En route, des habitants d’hier et d’aujourd’hui témoignent de leur vie de quartier, à travers les propos recueillis au dos des cartes, dans les archives ou au cours d’interviews menées par Adrien : « Je souhaitais mettre l’histoire des gens en avant, plutôt que celle des immeubles comme c’était le cas dans Lausanne passé et présent sous le même angle de Louis Polla en 1984, qui exposait déjà deux images du même lieu à des époques différentes. » Un texte, encore, est signé Pierre Corajoud, auteur de nombreux livres sur la ville, d’autres ont été puisés chez Victor Hugo ou chez les écrivains lausannois Anne Cuneo et Charles Ferdinand Ramuz.

En 2019, sa rencontre avec Jacques Rosset, président de la Société romande de cartophilie, concrétise le projet. Un an plus tard, la fermeture de La Datcha durant la pandémie et la pause forcée qu’elle impose à Adrien Romedenne lui mettent le pied à l’étrier. S’ensuivent des semaines de recherches pour recueillir la matière. « Jacques Rosset a mis son impressionnante collection de cartes ainsi que son savoir sur l’histoire de Lausanne à disposition. J’aimerais donner une suite à ce premier livre », confie l’entrepreneur également responsable des Bouquinistes (bibliothèque proposant livres et vinyles) et des vide-greniers du quartier de la Violette.   Une journée à Lausanne  , d’Adrien Romedenne, Geoffrey Cottenceau et Frédéric Held, 176 pages, éditions Favre 22


L AUSANNE BOUG E | MARCHÉ

« TOUS NOS PRODUITS SONT FAITS MAIN. »

Rolf Chapuis et son épouse Graziella avec leurs succulents ramequins au marché de Lausanne.

Dans chaque numéro, The Lausanner vous présente un exposant du marché de Lausanne. Pour cette édition, nous avons fait la connaissance de Rolf Chapuis, 66 ans, patron de la Boulangerie Chapuis, à Palézieux. Le passionné nous a livré quelques secrets autour de ses délicieux ramequins au fromage. Propos recueillis par Adrien Kuenzy

Quel est votre parcours ? Rolf Chapuis : Après un apprentissage à Chavornay, j’ai bourlingué à droite et à gauche. Et j’ai fini, au début de la vingtaine, à Palézieux, en tant qu’ouvrier dans une boulangerie. Vingt ans plus tard, mon patron est parti et m’a laissé les clefs. La première chose que j’ai faite a été de détruire le four à bois, trop petit, pour en construire un nouveau à partir de briques importées d’Espagne. Je l’ai monté moi-même. Il fait 24 m2 de surface, un des plus grands de Suisse, avec des pelles de 4 mètres pour enfourner le pain !

Comment se présente votre lieu de travail ? Le four à bois est situé au rez-de-chaussée de la maison familiale. Dans un petit chalet, à deux pas de chez nous, ma femme s’occupe de vendre les restes du marché à prix réduit. Comment vous organisez-vous ? J’ai une petite équipe d’ouvriers, et on ne travaille pas plus de deux à la fois, le matin, l’après-midi et la nuit. Par année, on écoule plus de 160’000 ramequins sur les marchés, en plus de nos autres produits phares comme le pain aux raisins, le taillé aux greubons et la pizza. Je ne vends que sur les marchés, car rien ne sert de changer les choses qui fonctionnent.

Pourquoi vos ramequins ont-ils tant de succès ? Quand j’ai repris l’entreprise, j’ai modifié la composition de la farce au fromage. Je ne travaille qu’avec du Gruyère de 6 à 7 mois d’âge, pas trop doux, ni trop amer. J’en consomme 14 tonnes par année.

Avez-vous des projets à venir ? Si un jour j’ai l’opportunité de sortir de mon village, je souhaiterais construire un deuxième four à bois pour travailler avec des températures différentes et ainsi élargir ma palette de produits, notamment au niveau des pâtisseries qui ne supportent pas certaines chaleurs. Mon four pèse actuellement 100 tonnes, et cela demande énormément d’énergie pour le refroidir !

Quel est votre secret de fabrication ? Il faut trouver un juste équilibre. D’abord, nous réalisons la pâte à la main, le jour même de la vente. Nos ouvriers y consacrent beaucoup de temps. Jamais je ne passerai à l’électrique pour accélérer ma production, car une machine ne tolère pas tout. Par exemple, si la pâte est un peu collante, il faudra y ajouter de la farine pour éviter qu’elle accroche ; dans ce cas, on la rend plus ferme, et donc elle ne fondra plus en bouche au moment de la dégustation. C’est ce que je dis toujours à mon fils qui travaille à mes côtés : ne change jamais les recettes, ni le mode de production ! S’adapter aux machines pour faire du profit n’est jamais une bonne solution.

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Au marché Place de la Riponne, Lausanne les mercredis et samedis de 7h → 14h


« J’ADORE SURVOLER LE LÉMAN ! »


L AUSANNE BOUG E | COULISSES

L’ancienne skieuse professionnelle, championne olympique de descente Dominique Gisin s’est reconvertie comme pilote d’avion chez Fly 7, seule compagnie commerciale basée à Lausanne-Blécherette. Propos recueillis par Laurent Grabet

Que vous inspire la ville ? J’aime son côté multiculturel et aussi le bon compromis qu’elle offre entre une vie sociale riche et un côté plus calme. C’est apaisant par rapport au stress zurichois.

Ouvert en 1919, l’aéroport de LausanneBlécherette enregistre aujourd’hui environ 36’000 mouvements chaque année. Depuis mai dernier, quelques-uns de ces vols sont le fait de la championne olympique de descente de 36 ans.

Et son aéroport ? En matière de pilotage, il permet de nombreuses options et on le voit de loin, posé sur les Hauts de la ville, dans un paysage somptueux dominé par le Léman que j’adore survoler. La piste le rend très sûr. Elle est parfaitement adaptée à nos Pilatus PC12.

D’où vous vient ce goût de l’aviation ? Dominique Gisin : Il est né vers 18 ans, grâce à un camarade de gymnase d’Engelberg (dans le canton d’Obwald, ndlr), passionné par le vol. J’ai d’abord voulu me lancer dans une formation de pilote de chasse, mais ce n’était pas compatible avec le ski. J’ai passé ma licence privée en 2011 et la commerciale en 2018.

Voler sur ces avions suisses, c’était un rêve ? Oui. Quand j’ai passé ma licence, je voulais voler dans ces appareils produits à vingt minutes de chez moi. Les PC12 sont hyperaérodynamiques et offrent un toucher aux instruments très agréable.

Cela vous a valu d’être engagée en mai 2021 à la Blécherette… Oui, je suis copilote à 50% chez Fly 7. La société emploie 65 pilotes dont quatre femmes. Ils sont actifs sur six appareils à Lausanne. Pour moi, cela représente une dizaine de jours de vol par mois. Le reste du temps, je vis à Zurich où j’étudie la physique à l’École polytechnique fédérale.

Que répondez-vous à ceux qui jugent l’aviation trop polluante ? Le PC12 est un avion léger de 2,5 t à vide et il consomme 250 l/h, ce qui est peu pour un business jet. D’ici à quelques années, nous utiliserons pour moitié du fioul de synthèse et nous espérons pouvoir offrir à nos clients, qui sont très demandeurs, de compenser le CO2 de manière locale.

Que ressentez-vous en vol ? Un sentiment de liberté et une joie comparable avec celle que je ressentais à skis, en jouant d’une autre manière avec les éléments. Vos passagers vous reconnaissent-ils ? Oui, parfois. Ils me félicitent pour mes victoires ou pour ma nouvelle vie. C’est sympa. Il y a parmi nos clients aussi bien des familles que des hommes d’affaires. J’aime cette diversité et on a souvent droit à des applaudissements à l’atterrissage (rires).

La facette de votre métier que vous préférez ? Sa diversité ! C’est à chaque fois l’occasion de découvrir un autre aéroport, une autre géographie ou de progresser aux côtés des pilotes plus chevronnés avec qui je fais binôme. Certains ont travaillé dans la brousse et d’autres dans l’armée.

Combien coûte un vol ? Entre 2500 et 3000 CHF / heure.

Quelles sont les qualités requises pour faire un bon pilote ? Une excellente coordination, la capacité de rester calme en toutes circonstances, de décider vite et de s’adapter aux changements de météo, d’itinéraires ou autre. Ma carrière de skieuse professionnelle m’y a très bien préparée !

Quelle est votre journée type ? Il n’y en a pas ! Un jour, je pars pour l’Espagne, un autre pour le Danemark ou l’Italie. En général, je rentre le jour même, mais il m’arrive de dormir sur place. Entre deux vols, je reste souvent à Lausanne, dans l’appartement de Fly 7. 25


L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

DES ÉTOILES À LA PONTAISE

Le 4 juin 2022, Soprano ouvrira son « Chasseur d’étoiles Tour » au Stade Olympique de la Pontaise à Lausanne. Inauguré en 1954, ce dernier n’avait pourtant plus vibré en musique depuis les Rolling Stones en 2007. Michael Drieberg, directeur de Live Music Production et organisateur de nombreux shows à la Pontaise, a relevé le défi d’en refaire un lieu de concerts. « Prendre part à l’histoire de ce stade me touche », a déclaré Soprano à la RTS. Une histoire marquée par les plus grands. Florilège.

Le 19 août 1988, 10 jours avant son 30e anniversaire, Michael Jackson se produit pour la première fois au Stade de la Pontaise.

MICHAEL JACKSON 1988 / 1992 / 1997 Pour sa première tournée solo, « Bad World Tour », le King of Pop fait halte à la Pontaise en 1988. Rolf Knie et Oona Chaplin, qui l’ont reçu au Manoir de Ban (l’actuel Musée Chaplin’s World) sont parmi les VIP. Dans l’audience, sur 38’000 fans, on dénombre 2300 évanouissements, détaille L’Hebdo. En coulisses, la star se voit offrir deux cygnes par les autorités genevoises. Il les baptise Roméo et Juliette, avant de les expédier, sous la supervision d’un vétérinaire, à Neverland, en Californie.

Le 8 septembre 1992, 47’000 spectateurs assistent au « Dangerous World Tour » de Michael Jackson, arrivé peu avant en gare de Lausanne avec l’OrientExpress, loué par son staff pour les dates européennes. L’artiste revient pour son « HIStory World Tour » le 20 juin 1997, devant 37’000 personnes. Cette année-là, après ses shows européens, il rentre toujours à Paris, retrouver son fils qui vient de naître.

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C’est donc en avion qu’il arrive en Suisse cette fois, à l’aéroport de Genève. « Il ne voulait pas prendre l’hélicoptère jusqu’à Lausanne, cela lui faisait peur. Il a demandé qu’un convoi de voitures, pour lui et son équipe d’une centaine de personnes, les mène à Lausanne sans s’arrêter. Les feux ont tous été bloqués au vert et les polices genevoise et vaudoise, qui se battaient pour l’escorter, se sont partagé le trajet », sourit le promoteur du show, Michael Drieberg, qui avait eu l’honneur d’ouvrir le convoi.


L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

NOUS ALLONS FAIRE DES VAGUES TINA TURNER 1990

PRINCE 1990

U2 1993

PINK FLOYD 1989 / 1994

Le 30 juin 1990, la météo se déchaîne pour Tina Turner. Qu’importe : ses 35’000 fans lui réservent des tonnerres d’applaudissements. « Elle a été la première femme à offrir un show de cette taille en Suisse romande », rappelle Drieberg. En 1995, l’Américaine s’installe dans le canton de Zurich, avec son compagnon, l’Allemand Erwin Bach, nommé PDG d’EMI Suisse. En 2013, elle obtient la nationalité suisse puis épouse Erwin dans leur villa de Küsnacht.

Le 28 juin 1993, U2 ensorcelle 40’000 fans, après une première partie assurée par Stereo MC’s et… The Velvet Underground ! La veille, Bono avait souhaité privatiser pour une balade, le bateau « Lausanne » de la CGN, d’une capacité de 1200 places. Impossible : Michael Drieberg parvient uniquement à lui réserver le premier étage, sur une croisière régulière : « Les voyageurs ne se doutaient pas qu’au-dessus d’eux se trouvait U2 ! »

Le Kid de Minneapolis ne s’est produit qu’une fois à Lausanne, le 16 août 1990, devant 23’000 personnes. Mais il est revenu chanter au Montreux Jazz Festival, en 2007, 2009 et 2013. En 2010, il y était aussi allé en tant que spectateur. Tombé sous le charme de Lavaux, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, Prince enregistre alors le titre Lavaux, où il évoque la beauté des vignobles et le « chocolat de Vevey », en référence au siège mondial de Nestlé.

Le groupe détient le record d’affluence de la Pontaise : le 12 juillet 1989 et le 25 septembre 1994, il joue pour 50’000 fans. En 1989, la presse ne rapporte « que » une trentaine de malaises et aucun incident. Pas tout-àfait, s’amuse Michael Drieberg : « Pink Floyd voulait un feu d’artifice en fin de concert, mais la portée a été mal estimée et nous avons dû dédommager les propriétaires de deux voitures parquées autour du stade ! »

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Résultat de dix ans de recherche, le scanner 5D Artmyn, de la société éponyme née à l’EPFL, permet de créer le double numérique d’un tableau. Par sa précision, Artmyn révèle des détails parfois invisibles à l’œil nu, comme les différentes restaurations subies par une œuvre, par exemple. Ce dispositif de numérisation a déjà été adopté par des musées et des maisons de vente aux enchères à travers le monde qui y voient aussi une opportunité de présenter par ce biais des œuvres trop fragiles ou d’illustrer leurs catalogues. Le scanner a également convaincu des assureurs d’art pour la possibilité qu’il offre de vérifier l’état d’un tableau à la suite d’un prêt.

LA QUESTION ELLE EST VITE RÉPONDUE

Combien y a-t-il de nationalités à Lausanne ? Selon le Bureau lausannois pour les immigrés (BLI) qui a sorti le livre Lausanne, une ville, un monde en 2021 à l’occasion de ses 50 ans : 160. Cette diversité fait de Lausanne l’une des villes les plus cosmopolites d’Europe.


L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

UN PARC D’IMPORTANCE NATIONALE Situé au cœur du plus grand massif forestier d’un seul tenant du Plateau suisse, le Parc naturel du Jorat a été distingué par la Confédération.

Plus d’un million de promeneurs découvrent chaque année la richesse des Bois du Jorat, situés au nord de la ville. Avec leurs 40 km2, ils constituent un cadre prisé pour les loisirs, la découverte de la nature, et sont également, pour le canton, un véritable poumon de verdure et une réserve d’eau potable importante. La vigilance accordée à la préservation du site a permis au Parc naturel du Jorat, au cœur des Bois, d’être reconnu site « d’importance nationale » par la Confédération.

L’Office fédéral de l’environnement lui a en effet décerné en septembre le label Parc, renouvelable tous les dix ans. Depuis sa création en 2007, le label n’a été attribué qu’une seule autre fois, au Parc du Sihlwald, à Zurich. Pour l’obtenir, le lieu doit être situé à proximité d’une région fortement urbanisée, offrir des possibilités de détente à la population tout en conservant, en son centre, une zone de plus de 400 hectares offrant des milieux naturels pour la faune et la flore. La ville a également vu cette année son approche durable des zones vertes urbaines récompensée du label Villeverte suisse d’argent, remis par l’Union suisse des parcs et promenades. En tout, neuf communes suisses ont reçu un Villeverte d’argent. Aucune n’a encore décroché l’or. Bois du Jorat Accès depuis Froideville ou le Chalet-à-Gobet

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L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

CONCOURS DE CARACS

La chocolaterie Noz de la rue Marterey a remporté le Carac d’Or lors du premier caracathon, un concours lausannois de caracs (tartelettes à la ganache, recouvertes d’un glaçage vert). La compétition, organisée en juillet par Lausanne à Table, a permis aux votants de déguster les créations de 10 boulangeriespâtisseries sélectionnées par l’association. La confiserie Nessi s’est classée 2e, la Maison Buet 3e. Une nouvelle édition du caracathon est déjà annoncée pour 2022. Noz Chocolatier Rue Marterey 11, Lausanne

LAUSANNE EXPRESS

Le Tour de France 2022 fera étape en Suisse romande. Les coureurs arriveront à Lausanne le samedi 9 juillet.

Van Gogh Alive, l’exposition multimédia la plus visitée au monde, fait halte au Palais de Beaulieu jusqu’au 20 février 2022. L’expérience immersive permet au public de découvrir les œuvres du maître néerlandais à travers 3000 images en haute définition. Le Muséum cantonal des sciences naturelles verra le jour dès le 1er janvier 2023 au Palais de Rumine, grâce au regroupement des trois musées de géologie, de zoologie et de botanique. Avec 6 millions d’objets, il sera le troisième fonds le plus important de Suisse.

LE CHANTIER DU TRAM EST SUR LES RAILS

Disparu en 1964, le tram fait son grand retour en ville : le premier coup de pioche du chantier du tramway a été donné en juillet. Le tronçon initial de dix stations reliera Lausanne-Flon à la gare de Renens dès 2026. Ce projet vise à répondre au fort développement de l’Ouest lausannois et à préserver l’environnement en encourageant la mobilité douce. La ligne sera ensuite prolongée jusqu’à VillarsSainte-Croix, en desservant Bussigny.

TOURNAGE À LAUSANNE

L’humoriste Frédéric Recrosio ajoute une corde à son arc : il a signé le scénario de sa première série, intitulée Avoir l’âge. Six épisodes de 52 minutes pour la RTS, avec Carlos Leal, Audrey Dana, Remo Girone et Brigitte Rosset. Si Vevey sert de décor à l’action, quelques prises ont été réalisées en octobre au Château Fallot, une résidence privée dans les Hauts de Lausanne. « Il nous fallait un lieu grandiose pour tourner une cérémonie de remise de prix. Il s’agit de scènes importantes », explique le scénariste qui est aussi codirecteur du théâtre lausannois Boulimie depuis 2020. 29

Pour la 6 e année consécutive, le MAD figure dans le top 100 des meilleurs clubs du monde établi par DJ Mag. Entré en 2016 à la 91e place, il n’a cessé de grimper, atteignant la 54e place du classement dominé par l’Echostage de Washington.

Un nouveau centre de compétences pour la promotion et la diffusion du jazz ouvrira au Flon dès 2023. Un club, 30 locaux de répétition, un studio d’enregistrement et des bureaux pour les acteurs de la scène musicale occuperont les 1500 m2 des bâtiments Les Jumeaux.


L AU S A N N E B O U G E | E X PAT

Julien Caure a ouvert en avril 2021 le bar à vin novateur Street Cellar. Le dynamique trentenaire se sent autant Réunionnais que Lausannois.

Propos recueillis par Laurent Grabet

À 33 ans, Julien Caure vient de lancer Street Cellar avec son associé genevois Arthur Stehli, formé lui aussi à l’École hôtelière de Lausanne. Ce bar atypique, lové au cœur du quartier du Flon, qui marie, pour le meilleur, culture du vin et culture urbaine, remporte déjà un joli succès. Rencontre.

Comment vous est venue l’idée de créer Street Cellar, votre « cave urbaine » du Flon ? Julien Caure : Il y a huit ans, alors qu’Arthur et moi organisions des soirées folles réunissant jusqu’à 3000 personnes en Asie, un ami nous a proposé de lui acheter 2000 litres de bordeaux. Nous avons découvert, étonnés, que du bon vin pouvait s’acheter en fûts et que ce moyen de

QUAND LE VIN SE FAIT URBAIN

conservation était supérieur au conditionnement en bouteilles, en matière de contrôle de l’oxydation, de la température et de la saveur, mais aussi d’empreinte carbone. L’idée d’ouvrir un bar à vin est née de là, mais ne s’est concrétisée qu’en avril 2021. Pourquoi avoir choisi Lausanne ? Nous avions envisagé Barcelone, mais Lausanne s’est imposée tant par la qualité des vins locaux que par le réseau dont nous disposions dans cette ville. Il y avait le potentiel de créer quelque chose qui rendrait le vin aussi accessible et convivial que la bière. En supprimant les bouteilles et les étiquettes et en nous fournissant nousmêmes directement chez les vignerons, on réduit les coûts. Cela nous permet non seulement de proposer des prix attractifs, mais aussi de conditionner le vin en fûts, ce qui le rend agréable jusqu’à la dernière goutte. 30

L’aventure fait la part belle aux relations humaines… Nous proposons 12 crus, tous issus des terroirs de caractère avoisinant Lausanne (merlot, gamay, pinot, gamaray, chasselas, pinot gris) à l’exception d’un assemblage catalan et d’un chardonnay alsacien. Tous peuvent se goûter à notre comptoir avant d’aller boire son verre, sa bouteille ou son magnum en terrasse. Chez nous, la question centrale est : « J ’aime ou je n’aime pas ? » Nous voulons décomplexer les clients en matière de dégustation et leur montrer la beauté de ces vins en racontant l’histoire des personnes qui les ont produits. Nous travaillons avec des vignerons emblématiques issus de familles de longue tradition viticole. Des amitiés se sont nouées avec eux au fil des heures passées dans leur cave. Le covid a dégagé du temps pour échanger en profondeur. Car, si on a des graffitis sur nos murs et une casquette sur la tête, on a aussi un vrai respect du vin !


L AU S A N N E B O U G E | E X PAT

Pourquoi cette décoration urbaine ? Elle souligne notre envie de marier culture urbaine et culture du vin, la première popularisant l’autre. Pour la déco murale, on a donné carte blanche à l’artiste Dahflo, mais aussi à LPVDA, alias Les pinceaux verts d’Antoine, et ses portraits gravés à la ponceuse sur de vieilles planches. La cuisine street que concocte notre chef Lucas va aussi dans ce sens. On propose des hot-dogs, des pommes de terre écrasées cuites au four ou une belle sélection de fromages affinés. Toujours du simple, populaire, local, mais de qualité !

Pourquoi avoir opté pour un financement participatif ? Sur notre investissement de CHF 400’000, un dixième a été levé ainsi. C’était un moyen de vérifier le pouvoir de conviction d’un projet semblant loufoque et de fédérer d’emblée une bande autour de lui. Quel rapport entretenez-vous avec Lausanne ? J’ai découvert la ville via un reportage télévisé sur son école hôtelière et je m’y suis inscrit en 2007. En tant que Réunionnais, j’apprécie de me trouver à proximité de montagnes et du magnifique point d’eau

SES ADRESSES

C A F É-T R A I T E U R

NON SOLO

« Ce café vous téléporte instantanément en Sicile. On y trouve des produits italiens de qualité, mais aussi les meilleurs tiramisu de Lausanne. Et l’accueil de Tatiana est aussi chaleureux que la déco est colorée. »

LEGRAM

« Ce resto-bar ressemble à la célèbre REcyclerie de Paris. La cuisine y est inspirée et constituée en grande partie de produits locaux et de saison. On s’immerge dans une atmosphère très chaleureuse que renforce la présence d’un magasin de vinyles. »

CAFÉ LOUVE

« Ce café de quartier est tenu par une bande d’amis, avec Paul en chef de file. C’est l’endroit parfait pour un café en pleine journée ou un apéro en fin d’après-midi ! »

Avenue du Tribunal-Fédéral 5, Lausanne non-solo.ch

Rue de la Savonnerie 4, 1020 Renens legram.ch R E S TAU R A NT

CAFÉ

qu’est le Léman. J’ai senti immédiatement que je pourrais vivre dans cette ville, riche en possibilités et pétrie d’histoire tout en restant à taille humaine, sans souffrir du mal du pays. Aujourd’hui, je me sens autant Lausannois que Réunionnais. Je ne me lasse pas de me balader dans cette ville, où l’on peut passer d’un quartier ou d’une ambiance à l’autre en quelques centaines de mètres, ou en Lavaux, où je m’arrête parfois pour déguster un verre au milieu des vignes, en admirant le lac.

Place Pépinet 1, Lausanne cafelouve.ch

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L AUSANNE BOUG E

DÉCOUVRIR LAUSANNE GRÂCE À SES HABITANTS

Vivre au rythme des Lausannois, connaître leurs lieux préférés, leurs habitudes, c’est ce que vous propose la communauté des Lausanners sur thelausanner.ch L’hiver à Lausanne, c’est… Le calme du parc Mon-Repos. Les volières et les jardins sont toujours là, mais l’ambiance est différente. J’apprécie la tranquillité et le caractère paisible de ce lieu.

Des profils variés pour couvrir tous les goûts : les 10 résidentes et résidents qui forment la communauté des Lausanners distillent leurs conseils afin de vous permettre de vivre pleinement la ville. Dans cette édition, nous vous proposons de faire la connaissance de Manon Samuel, historienne de l’art, et Clarence Perez Diaz, championne d’aviron indoor.

Votre week-end idéal… Avec mon mari et mes enfants, on prend plaisir à faire des activités assez simples comme se promener au parc de Sauvabelin ou admirer l’étang du Chalet-à-Gobet. Tous les premiers samedis du mois, de nombreux musées lausannois sont gratuits. Il n’y a que l’embarras du choix. Le soir, on savoure les très bons cocktails du Café Saint Pierre. Pour se restaurer à prix doux, je suggère de déguster un sandwich au Monopole. Je recommande aussi Les Rues de Saigon, c’est un restaurant vietnamien où on mange très bien.

Propos recueillis par Valérie Beauverd

MANON SAMUEL, MADAME PATRIMOINE

Vous êtes maman de deux enfants, quelles activités conseillez-vous pour les tout-petits ? Même s’ils ont 2 et 4 ans, j’essaie de sensibiliser mes enfants à ma passion pour l’architecture. Dernièrement, je les ai emmenés à la Cathédrale. Ils ont adoré parce que c’était « très grand ». Ma fille me parle encore des reflets des vitraux sur le sol. L’atmosphère y est particulière, mais c’est une activité que j’ai eu à cœur de faire avec eux.

Manon, qui êtes-vous ? Je suis historienne de l’art. Bien que je travaille à Genève, Lausanne est la ville qui m’accompagne depuis toujours. De nature curieuse, je m’intéresse à l’histoire de la capitale vaudoise. J’anime souvent des visites guidées et je me documente beaucoup. Mais parfois, il suffit de lever les yeux pour voir des merveilles.

Vous adorez le tchaï, avez-vous des adresses à nous recommander ? Je raffole de cette boisson et j’ai testé pas mal de lieux. Si on aime le gingembre, je conseille le Sleepy Bear, en dessous de la gare. Je savoure aussi volontiers le tchaï du Coffee Page. Il y a une superbe bibliothèque avec des livres d’art, d’architecture et de design.

Avez-vous un endroit à suggérer ? Lausanne est une superposition de couches historiques. J’aime beaucoup la Cité et la Cathédrale. Dans le quartier de Chauderon, j’apprécie le bâtiment de l’administration communale avec ses fenêtres aux reflets orange. Réalisé dans les années 1970 par l’Atelier des architectes associés, cet édifice a aussi bénéficié de l’apport de Jean Prouvé, une superstar du design d’après-guerre.

Les Rues de Saigon Rue du Bugnon 24, Lausanne lesruesdesaigon.ch

Café Saint Pierre Place BenjaminConstant 1, Lausanne cafesaintpierre.ch

Le Monopole Place Chauderon 8, Lausanne @monopolelausanne

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L AUSANNE BOUG E

CLARENCE PEREZ DIAZ, LA SPORTY SPICE

Après l’effort, je me régale avec un brunch chez Äta qui fait la part belle à la cuisine scandinave. Récemment, j’ai aussi découvert Le Levant, un take-away qui sert des plats libanais délicieux. Le soir, j’aime me rendre à la Manufacture ou aux Teintureries. Les étudiants de ces deux entités proposent de belles créations théâtrales.

Un lieu qui vous plaît particulièrement ? J’aime la ville dans son ensemble. Je trouve qu’il y a un bon équilibre entre le bord du lac, les quartiers de la gare et du Flon, mais aussi la Cité. Lorsque les rues sont désertes, je me balade près de la Cathédrale et j’ai l’impression d’être une reine. Quand je reviens à Lausanne après un long voyage, je me pose au bord du lac pour admirer le paysage. À chaque fois, je me dis : « Waouh, quelle chance de vivre dans un pays aussi splendide ! »

Clarence, qui êtes-vous ? Née d’un père espagnol et d’une mère suisse, je suis une grande sportive. J’ai joué en première ligue de volleyball et je suis championne d’aviron indoor (1000 mètres) en Suisse romande. Aujourd’hui, je donne des cours de rowfit motion avec le Rowing Club de Lausanne. J’ai un doctorat en sciences du sport et je travaille à la Fédération internationale de médecine du sport. J’habite à Lausanne depuis plus de dix ans tout en effectuant des stages de recherche à l’étranger, notamment au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

Une suggestion pour faire du sport en ville ? Lausanne, c’est la ville olympique et elle est idéale pour se bouger. De toute façon, on n’a pas vraiment le choix puisqu’on est obligé de monter et de descendre (rires). Il n’y a pas forcément besoin de beaucoup de matériel pour faire du sport. Il suffit d’aller faire son fitness au parc de Montbenon ou à celui de Milan.

Qu’aimez-vous faire l’hiver à Lausanne ? S’il ne fait pas trop froid, j’aime aller courir au bord du lac. Lorsque les centres de fitness étaient fermés en raison de la pandémie, je me suis rendu compte que la ville offrait de nombreuses possibilités de faire du sport en extérieur, même en hiver.

Street Cellar Rue du Port-Franc 2A, Lausanne streetcellar.ch

Äta Avenue de Rumine 22, Lausanne atalausanne.ch

À quoi ressemble votre week-end idéal ? Pour moi, il commence dès le vendredi soir avec un bon verre de rouge chez Street Cellar (voir interview en page 30). On y déguste du vin servi dans des fûts. L’expérience est à la fois sympathique et conviviale. Le samedi ou le dimanche matin, c’est jogging au bord du lac.

Le Levant Rue de l’Ale 22, Lausanne lelevantlausanne.ch 33


Nicolas Party, du graffiti aux galeries d’art Le diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) déploie ses fresques murales et portraits dans plusieurs grands musées à travers le monde. Réinventant les genres de la peinture figurative classique, son œuvre naïve et colorée fascine aussi bien le grand public que les acquéreurs.

une voie plus studieuse, dans les écoles d’art de Lausanne et de Glasgow, pour devenir au gré de ses apprentissages le peintre coté qu’il est aujourd’hui. Sa première exposition monographique s’est ouverte cette année à Lugano, et durera jusqu’au 9 janvier. Une consécration pour le peintre suisse de 41 ans.

Le temps d’une interview, l’artiste pose ses pastels. Il évoque ses œuvres en cours, comme ces gigantesques grottes vertes qu’il peint à même les murs à Hanovre. Il parle de son lien avec Lausanne et la Suisse, de ce qui l’anime dans son travail, mais aussi de l’énergie créatrice conservée depuis ses années de graffeur.

Propos recueillis par Blandine Guignier

Des « bêtises » qui lui ont valu des arrestations à Lausanne, mais lui ont aussi permis de développer son sens artistique. Voilà comment Nicolas Party nomme ses hauts faits de graffeur. L’adolescent un peu rebelle a ensuite emprunté 34


INTE RVIE W

« L’exécution du projet est souvent plus importante que le résultat. »

chose assez courante à cette période de la vie ! Faire cela en bande me plaisait aussi. Nous partions dans la nuit à plusieurs, avec nos bombes de peinture, pour graffer sur les trains à la gare de Lausanne, sur les piliers d’autoroutes ou les voies ferrées de Suisse romande. J’ai définitivement arrêté en 2001 à la suite d’un procès, qui m’a valu plusieurs dizaines de milliers de francs d’amendes. Il m’a fallu des années pour rembourser cette somme.

Nicolas Party, 41 ans, se laisse souvent inspirer par les lieux dans lesquels il crée. Ici, dans l’espace voûté d’une ancienne piscine à Hanovre, à la Kestner Gesellschaft, il a réalisé de gigantesques motifs de grottes.

Vous entrez ensuite à l’ECAL. Une étape importante ? J’ai ressenti comme un grand soulagement. Je n’avais plus à me stresser pour des examens dans des matières qui ne me motivaient pas. Tout le monde était passionné par un aspect créatif de la vie, et voulait être graphiste ou artiste. Il y avait aussi, comme à Glasgow où j’ai fait mon master, une extraordinaire camaraderie propre aux écoles d’art. Cela donnait envie de passer tout son temps à créer et apprendre. Il y avait une forme de liberté et d’ouverture, qui tranchait avec l’école secondaire, mais aussi avec le graff qui est un milieu très codé. J’ai exploré plein de choses et cela m’a permis de prendre conscience que la peinture était vraiment ce que je voulais faire. →

Vous êtes né à Lausanne et avez grandi non loin de là, en Lavaux, à Villette. Quel enfant étiez-vous ? Comment y avezvous développé votre sens artistique ? Nicolas Party : Comme beaucoup d’enfants, j’aimais dessiner, construire des mondes et m’inventer des scénarios. J’ai continué à exploiter cette part de créativité que beaucoup de gens ont tendance à délaisser. À 12 ans environ, j’ai commencé à faire des graffs et j’ai continué durant toute mon adolescence. C’était un hobby créatif. Je réalisais des lettres, logos, personnages... L’aspect illégal m’attirait aussi bien sûr, j’avais envie de faire des «bêtises», une

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INTE RVIE W

Vous avez évoqué votre passé de graffeur. Cela influence-t-il encore aujourd’hui votre peinture ? Vous voyez, là, j’ai plein de peinture sur les mains. C’est parce que je suis en train de réaliser des fresques murales pour ma prochaine exposition à Hanovre. Et, contrairement à certains artistes, qui demandent à d’autres de réaliser sur des murs les croquis précis qu’ils ont imaginés, je fais moi-même ce travail physique, avec assez peu de préparation à l’avance. J’aime ce côté performatif de la peinture murale. L’exécution du projet est souvent plus importante que le résultat. Ce sont des traits communs importants avec le graff. Se faufiler entre les grillages, la nuit, échapper à la police, pour dessiner. Je retrouve un peu de cette adrénaline et de cette part d’improvisation.

et que j’ai créés au fil des ans. Ils me suivent, soit un temps, soit de façon permanente. De manière générale, je reprends les genres classiques de la peinture figurative, comme les natures mortes, les paysages ou les portraits. Vous parlez de peinture classique. Vos modèles proviennent donc assez peu de l’art contemporain ? Une figure très importante pour moi, et emblématique du médium que j’utilise, est Rosalba Carriera. Elle a rendu les portraits au pastel célèbres lors d’un voyage à Paris dans les années 1720. Ce n’est donc effectivement pas vraiment récent (rires). Cette technique du pastel sec est ensuite passée de mode, supplantée par l’acrylique ou la gouache.

Le Lausannois Félix Vallotton (1865-1925) (lire aussi en page 52) m’inspire également. Contrairement aux autres postimpressionnistes, comme Vuillard ou Bonnard, il a une touche un peu froide et distante. Cette peinture « retenue », peu physique et démonstrative, m’intéresse, tout comme son rapport aux paysages. Il a un côté assez contemporain en fait. Il travaille aussi les différents genres de la peinture classique, des natures mortes aux scènes mythologiques. La mythologie, voilà un genre auquel vous ne vous êtes pas encore adonné ? Non, mais je me réjouis de l’expérimenter peut-être un jour !

Vous vivez à New York, où vous êtes représenté depuis 2019 par la prestigieuse galerie Hauser & Wirth. D’autres artistes de cette scène vibrante vous inspirent-ils ? Il y a ici un mouvement constant d’artistes qui arrivent, séjournent, repartent. Connus et moins connus. Parmi les peintres que je côtoie, j’adore Nicole Eisenman. Son énergie et sa manière libre de créer m’impressionnent, tout comme sa personnalité assez incroyable.

Nicolas Party travaille différents genres de la peinture classique, notamment des natures mortes en pastel sec.

Que vous offre la vie new-yorkaise ? Outre ce grand nombre d’artistes venus du monde entier, il y aussi une offre culturelle immense, avec constamment de nouvelles expositions. C’est la capitale de la peinture contemporaine en ce sens, mais aussi sur un plan commercial. La hiérarchie y est aussi assez fluide. C’est une ville progressiste, avec très peu de nationalisme.

Qu’est-ce qui vous inspire actuellement ? Pour les muraux, je me laisse souvent inspirer par les lieux, c’est d’ailleurs un autre trait commun avec le graff. En ce moment, à Hanovre, je crée dans un espace voûté, une ancienne piscine. Cela invite à peindre des grottes. J’ai aussi une famille de motifs, dont font partie les grottes, 36


INTE RVIE W

L’exposition de Nicolas Party au Museo d’arte della Svizzera italiana, baptisée «Rovine», mêle des éléments nouveaux à un panorama de l’œuvre de l’artiste des dix dernières années : sculptures, peintures murales, pastels sur toile, faux marbre...

Depuis quelques années, vous rencontrez un succès commercial important. En 2019, l’une de vos peintures s’est vendue plus d’1 million de dollars. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ? C’est avant tout un changement d’ordre pratique. Pendant plus de dix ans, l’aspect financier était une préoccupation, que ce soit pour la location d’un atelier ou l’achat de matériel. Très bien gagner sa vie permet d’avoir un meilleur appartement et un grand atelier, ce qui est un luxe dans une ville comme New York. Le quotidien est beaucoup moins stressant.

« Si je devais absolument définir mon identité, elle serait suisse, en raison de traits culturels et d’une certaine influence. »

Gardez-vous des liens avec la Suisse ? Bien sûr, mon frère, ma mère et mon père y vivent toujours. J’y ai aussi encore des amis. Et si je devais absolument définir mon identité, elle serait suisse, en raison de traits culturels et d’une certaine influence. Je me définirais aussi comme francophone au sens large, car je lis encore beaucoup en français, je consulte des médias parisiens, etc.

Qu’entendez-vous par traits culturels suisses ? J’échange souvent en ce moment avec un curateur de Montréal, où j’exposerai l’année prochaine. Nous parlons du fait que, comme le Canada, la Suisse a un lien fort avec le paysage, l’environnement. Il lui a servi à construire son identité. Ses icônes, comme Guillaume Tell, proviennent de la campagne, de la montagne. Et cela prend une grande place dans l’art suisse, dans les tableaux d’Hodler par exemple. →

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INTE RVIE W

Une salle du MASI à Lugano accueille des œuvres de Nicolas Party inspirées par le peintre suisse symboliste Arnold Böcklin.

Vous avez d’ailleurs réalisé quatre œuvres murales inspirées du peintre suisse symboliste Arnold Böcklin au Museo d’arte della Svizzera italiana (MASI) à Lugano. Il s’agit de votre première grande exposition monographique. C’est une consécration, non ? Bien que chaque invitation soit importante, il s’agit en effet de la première exposition

de cette envergure. Déjà, parce que le lieu est très grand. L’exposition mêle des éléments nouveaux à un panorama de ce que j’ai fait ces dix dernières années : peintures murales, pastels sur toile, faux marbre, sculptures. J’ai aussi pu en concevoir l’architecture. Il s’agit enfin de mon premier catalogue. ■

Quand Nicolas Party revient à Lausanne, il aime se rendre dans les lieux suivants :

MUSÉE

R E S TAU R A NT

FONDATION DE L’HERMITAGE

« Ce magnifique musée se trouve dans une ancienne villa bourgeoise et surplombe la ville de Lausanne. Il se situe au centre d’un parc habité par de nombreux arbres splendides. »

CAFÉ ROMAND

« Ce restaurant typique lausannois sert à la perfection les mets les plus emblématiques de la région, et ce, dans une ambiance très vivante. Mon plat favori est le papet vaudois, servi avec un chasselas de Villette. »

Route du Signal 2, Lausanne fondation-hermitage.ch Pl. Saint-François 2, Lausanne cafe-romand.ch

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MAVERICK CHRONO

UNE LISIBILITÉ PARFAITE SOUS LES VAGUES Vous rêvez d’une montre de précision ? Découvrez la Maverick Chronograph. Elle possède un mouvement quartz fabriqué en Suisse ainsi qu’un boîtier en acier inoxydable pour une performance optimale. FROM THE MAKERS OF THE ORIGINAL SWISS ARMY KNIFE™ ESTABLISHED 1884 Plus d‘informations sur www.victorinox.com Victorinox Store Lausanne, Rue de Bourg 43, 1003 Lausanne


« J’aimerais qu’on soit fiers de cet orchestre comme d’une équipe de foot. » Le violoniste français à la renommée internationale Renaud Capuçon, 45 ans, a repris, pour un mandat de quatre ans, la direction artistique de l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL). Une collaboration, lancée en septembre avec un premier disque – Tabula rasa d’Arvo Pärt –, qui promet de renforcer encore les liens entre le virtuose et la capitale vaudoise. Propos recueillis par Trinidad Barleycorn

Pourquoi avoir accepté de diriger l’OCL ? Renaud Capuçon : C’est un orchestre pour lequel j’ai un immense respect, un des meilleurs orchestres de chambre d’Europe. La sonorité en est extrêmement reconnaissable, celle des cordes est vraiment pure. Il y a une intelligence musicale forgée avec ses directeurs musicaux successifs. L’OCL a une réputation internationale, et on va encore développer cela, mais ce que j’aimerais surtout, c’est que les Lausannois et les Vaudois en soient encore plus fiers. J’aimerais qu’ils en soient fiers comme on peut l’être de son équipe de foot, qu’ils se battent pour les abonnements.

Quelle est votre histoire avec les musiciens de l’OCL ? Enfant, j’avais plusieurs de leurs disques. Puis j’ai joué avec eux, il y a près de vingt ans, sous la direction de Philippe Jordan, fils d’Armin Jordan. Je les ai retrouvés il y a cinq ans en tant que soliste.

Comment s’est déroulé votre engagement ? Plusieurs musiciens souhaitaient que je reprenne la direction artistique. J’ai posé ma candidature et, en 2020, on a enregistré un concert, sans public, à Lausanne. Une sorte de test. Les musiciens ont ensuite voté. C’était une décision démocratique ! Vous enseignez également à la Haute École de Musique (HEMU) de Lausanne et à l’Académie Menuhin de Rolle, êtes le directeur artistique des Sommets musicaux de Gstaad et avez fondé les Lausanne Soloists. Avec tant d’activités en Suisse, pourquoi ne pas y vivre ? (Rires). J’en parlais à l’instant avec mon fils (Elliott, 10 ans, ndlr) ! J’ai vraiment une attache particulière avec Lausanne. Je m’y sens chez moi. Disons que rien n’est exclu, mais un déménagement ne se fera pas dans l’immédiat. Ma femme (la célèbre journaliste de télévision française Laurence Ferrari, ndlr) rêve d’y vivre, 40


INTE RVIE W mais elle travaille à Paris, donc c’est une décision complexe. L’avenir le dira. En tout cas, nous nous sentons tous les trois vraiment bien en Suisse.

pour cela parce que c’est naturel. C’est pareil avec la musique. On a envie de transmettre parce qu’on a soi-même reçu. Transmettre vous fait grandir. J’apprends beaucoup auprès de mes élèves. Et ce que j’apprends, je le partage avec les musiciens de l’orchestre.

Quelles sont vos ambitions pour l’OCL ? Je laisserai forcément une empreinte sur la sonorité, la façon de concevoir les sons, les répertoires. Je souhaite aussi faire tourner l’OCL davantage et y amener des solistes et des chefs avec lesquels il n’a pas encore joué.

Avez-vous également appris à votre fils à jouer du violon ? Pas pour l’instant. Il est intéressé, mais je le laisse évoluer librement parce que ce n’est pas facile d’avoir un père dans la musique.

Quelles sont les qualités principales de ses musiciens ? Ils ont une envie de jouer, un volontarisme, qui se ressent. L’état d’esprit est excellent. Ils ont envie d’apprendre et de progresser, tout comme moi. Ils sont également ouverts. Le fait de m’avoir nommé directeur artistique le prouve parce que je n’ai pas une expérience de direction de cinquante ans derrière moi ! Quant à leurs qualités musicales, elles sont inhérentes à leur personnalité : leur sonorité est très généreuse. La pureté de leur son, leur intonation, leur sens de l’écoute sont aussi des qualités essentielles. Elles sont assez rares pour un orchestre de cette taille. Et on va encore les affiner.

Pourquoi avoir choisi l’HEMU de Lausanne pour transmettre votre savoir ? Parce que j’ai la liberté d’y aller tous les quinze jours et que j’aime cette école. Le bâtiment est magnifique, on s’y sent bien. Le niveau est élevé et ne cesse d’augmenter. Et par rapport aux conservatoires de Paris ou Lyon qui ont encore un système très pyramidal, j’aime l’idée qu’à l’HEMU, je peux avoir des élèves de niveaux différents. Les faire évoluer est passionnant. J’aime aussi le processus de concours d’entrée : ce sont les professeurs qui choisissent leurs élèves et non pas, comme à Paris ou à Lyon, un jury externe.

La Suisse occupe-t-elle une place particulière sur la scène classique ? Pour moi, oui, parce que c’est un retour aux sources. Je suis né à Chambéry, en France voisine, mais c’est en Suisse romande que j’ai signé mon premier contrat à 19 ans. Je suis aussi venu très tôt au Verbier Festival. J’ai été apprécié en Suisse, avant de l’être en France, et je ne l’ai jamais oublié. On ne joue pas différemment selon la région, mais je pense que l’état d’esprit influence le jeu. En Suisse, je retrouve des qualités dans la musique, comme l’ouverture, le sérieux, la curiosité, que j’apprécie également profondément dans ce pays.

Qu’appréciez-vous particulièrement à Lausanne ? La lumière, le lac, la taille de la ville qui fait que je ne me sens pas écrasé et que je peux marcher. Après avoir parcouru le monde pendant vingt-cinq ans, j’apprécie de plus en plus les petites villes. Et je trouve qu’on joue mieux dans des endroits paisibles.

SES ADRESSES

LE MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS (MCBA)

« Malheureusement, quand je suis à Lausanne, j’ai toujours peu de temps pour visiter. Mais j’ai eu la chance de pouvoir découvrir il y a quelques mois le MCBA, un musée passionnant. »

Que vous apporte cette expérience de chef d’orchestre ? Ce qui me plaît dans la direction, c’est qu’on façonne les sonorités par notre propre être. C’est totalement grisant et enthousiasmant. Je pense que tous les musiciens ont envie, à un moment donné, de passer par cet état.

OUCHY

« J’aime être au bord du lac, même pour une promenade de quinze minutes. Rien que le fait de regarder le lac m’apaise, me repose. J’espère avoir un jour le temps de faire un peu de bateau sur le Léman. »

L’enseignement est aussi une part importante de votre activité... Essentielle, même! La transmission doit être imbriquée dans le processus d’un musicien. Quand on a un enfant, on lui apprend à marcher, à parler et personne ne vous félicite

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LES HAUTES ÉCOLES DE LA VILLE RAYONNENT DANS LE MONDE

LAUSANNE CAMPUS


LE DOSSIER

Des milliers d’étudiants de tous les continents se pressent chaque année aux portes des hautes écoles lausannoises. En sens inverse, ce sont des doctorants, des chercheurs et de futurs leaders d’entreprises qui essaiment à travers le monde une fois leurs études achevées. Un dossier réalisé par Delphine Bordier

Lausanne est devenue un centre de développement des savoirs qui bouillonne et brille au loin. L’école hôtelière, née en 1893, avec sa culture suisse d’excellence de l’accueil et de proximité avec l’industrie, a jeté les bases de ce qui fait encore aujourd’hui l’attrait de la capitale vaudoise : des ambiances estudiantines où la compétitivité ne dénature pas l’entraide ainsi que des formations duales, alternant cours et stages en entreprise, qui collent aux marchés.

Fécondées par d’innombrables centres de recherche et start-up, les hautes écoles lausannoises caracolent en tête de plusieurs classements internationaux. Elles se lient à des partenaires fiables. Elles communiquent et recrutent loin hors des frontières. Elles innovent en stimulant la créativité de leurs personnels pour répondre aux tendances de l’industrie.

← Harita Byluppala, étudiante à l’IMD, et Frederik Buchmann, étudiant à l’ECAL, devant le Vortex, véritable cité universitaire à Chavannesprès-Renens. Le complexe sur huit niveaux peut loger près de 1000 étudiants et hôtes académiques. On y trouve également un restaurant, un rooftop bar, une garderie, une salle polyvalente et plusieurs commerces.

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Elles développent des zones de compétences pointues, comme la biotechnologie, et parfois uniques en francophonie, comme les sciences forensiques au niveau master. Pour aller encore plus loin, elles multiplient ces dernières années les collaborations entre elles.

Dans ce contexte, les écoles plus jeunes sont aspirées vers le haut. La Manufacture par exemple, école de théâtre et de danse, s’étend progressivement à la chorégraphie, la dramaturgie et la pédagogie théâtrale, et devient un pôle des arts de la scène.

À La Source, première école laïque d’infirmières au monde fondée en 1859, l’innovation en soins infirmiers affronte les défis du système de santé en misant sur la collaboration. Pour s’y mesurer, la Haute école de santé, qui accueille 1500 étudiants en année préparatoire, en filière bachelor ou en formation continue, a créé un laboratoire d’innovation, le Silab, soutenu par un fort essor technologique et par une volonté de mettre en commun les différents acteurs de la santé, y compris les patients. En 2021, elle a mené son premier « Défi Source », une sorte de hackathon dédié aux soins infirmiers, dont les lauréats seront accompagnés jusqu’à la mise en oeuvre de leur projet.


LE DOSSIER

Six écoles à l’aura internationale Ecublens

ECAL

Vortex UNIL

Renens

EPFL

UNIL Université de Lausanne

Création 1537

Disciplines Bachelors et masters dans sept facultés (théologie et sciences des religions ; droit, sciences criminelles et administration publique ; lettres ; sciences sociales et politiques ; hautes études commerciales ; biologie et médecine ; géosciences et sciences de l’environnement) et formations postgrades Nombre d’étudiants 16 900 de 128 nationalités Alumni célèbres ■ Claude Nicollier Ancien astronaute ■ Bertrand Piccard Solar Impulse ■ Jacques Dubochet Prix Nobel de chimie Voir interview p. 46

ECAL École cantonale d’art de Lausanne

EPFL École polytechnique fédérale de Lausanne

Création 1821

Création 1969

Nombre d’étudiants 588 de 40 nationalités

Nombre d’étudiants 11 813 de 120 nationalités

Disciplines Six bachelors (arts visuels ; design graphique ; photographie ; média et interaction design ; cinéma ; design industriel) et six masters (arts visuels ; design de produit ; type design ; cinéma ; photographie ; Innokick)

Alumni célèbres ■ Julie Richoz Designer, collabore avec Alessi et Louis Vuitton ■ Namsa Leuba Photographe, nommée pour le prix Foam Talent ■ Nicolas Party Artiste (voir p. 34) Voir interview p. 47 44

Disciplines Cinq facultés (environnement naturel, architectural et construit ; informatique et communications ; sciences de base ; sciences et techniques de l’ingénieur ; sciences de la vie) et deux collèges (humanités ; management de la technologie)

Alumni célèbres ■ Robert Mardini Directeur général du CICR ■ Mattia Binotto Directeur de l’écurie Ferrari de F1 ■ Igor Perisic Responsable des données à LinkedIn Voir interview p. 48


LE DOSSIER EHL

HEMU

Lausanne

IMD

HEMU Haute école de musique

Création 1861 pour le Conservatoire et 2005 pour l’HEMU

Disciplines Musique classique, jazz, musiques actuelles, tous les instruments et le chant Nombre d’étudiants 568 de 44 nationalités

Alumni célèbres ■ Sandrine Rudaz Nommée aux Jerry Goldsmith Awards ■ Gauthier Toux Révélation française 2018 par Jazz Magazine ■ Marina Viotti Best Young Singer 2019 aux Opera Awards Voir interview p. 49

IMD International Institute for Management Development

Création 1946

EHL École hôtelière de Lausanne

Création 1893

Disciplines MBA (master en business administration) et plus de 70 programmes spécifiques

Disciplines Bachelor en hôtellerie et professions de l’accueil, master in global hospitality business

Alumni célèbres ■ Paul Bulcke Président de Nestlé ■ Thomas Schmidheiny Ancien président de LafargeHolcim ■ Susanne Klatten Héritière BMW

Alumni célèbres ■ Samy Vischel CEO à Fauchon Paris ■ Daria Quintini Global Brand Executive à Belmond – LVMH ■ Tina Wang Responsable buzz marketing, Apple

Nombre d’étudiants 100 en MBA, 10 000 avec les programmes, de 98 nationalités

Voir interview p. 50 45

Nombre d’étudiants 3700 de 121 nationalités

Voir interview p. 51


LE DOSSIER MARINA CHAREST | 24 ANS | QUÉBEC | SCIENCES FORENSIQUES

« LES PROFESSEURS SONT PASSIONNÉS, C’EST TRÈS VIVANT »

Pourquoi être venue étudier à Lausanne ? J’ai fait mon bachelor en sciences forensiques à l’Université du Québec, à TroisRivières. Il n’y a pas de master Université de Lausanne

Restée longtemps une petite université de province, l’UNIL a vu sa réputation grandir grâce au développement de domaines d’excellence comme l’oncologie, les sciences forensiques, les humanités numériques ou encore les sciences du sport. Elle mène désormais une recherche d’avantgarde soutenue par des infrastructures de pointe, qui contribuent à son attractivité auprès des chercheurs étrangers. Ces performances ruissellent sur l’ensemble de ses facultés. Près de 50% du personnel académique vient de l’étranger.

dans cette branche chez moi. J’avais beaucoup entendu parler de l’UNIL parce qu’elle a participé à la fondation des études forensiques au Québec. De plus, j’avais envie de découvrir l’Europe. Comme le coût de la vie est élevé en Suisse, j’ai monté tout un dossier fondé sur mes bons résultats québécois et j’ai obtenu une bourse d’études. Ainsi, je peux vivre à Lausanne pendant ces deux années. Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement à l’UNIL ? À mon arrivée en septembre 2020, j’ai eu quelques mois en présentiel. J’ai été très bien accueillie tant par les professeurs que par les étudiants. Par la suite, on a dû étudier à distance, mais heureusement, il y avait des travaux pratiques ou des ateliers en laboratoire qui se faisaient quand même en présentiel. J’ai pu maintenir le contact avec mes nouveaux amis.

J’apprécie de pouvoir choisir moi-même les cours que je veux suivre au sein d’une palette très diversifiée de sujets qui touchent aux sciences criminelles : les traces digitales, l’ADN, les incendies et explosions, les stupéfiants. Les professeurs sont passionnés. Ils pratiquent dans le domaine et nous nourrissent de leur expérience. C’est très vivant. L’UNIL organise aussi des tas d’activités à prix doux, dont des séances de yoga que je cale entre mes cours. Contrairement à chez moi où tout est loin, ici, on se déplace facilement à pied. C’est agréable. Les adresses de Marina

«Le Nespresso Bar fait des cafés délicieux. Je m’y arrête souvent. Pour les viennoiseries et pâtisseries, la boulangerie Tonton Grain, au Vortex, est incontournable. Du côté des musées, Le Musée Olympique est mon préféré. J’y ai appris plein de choses sur l’histoire de l’olympisme. »

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Nespresso Boutique Bar Place Saint-François 1, Lausanne nespresso.com Tonton Grain Rte de Praz-Véguey 29, 1022 Chavannes-prèsRenens tontongrain.ch

Le Musée Olympique Quai d’Ouchy 1, Lausanne olympics.com


LE DOSSIER FREDERIK BUCHMANN | 23 ANS | ALLEMAGNE | DESIGN INDUSTRIEL

« MA PRÉFÉRENCE S’EST TOUT DE SUITE PORTÉE SUR LAUSANNE »

École cantonale d’art de Lausanne

Depuis son installation à Renens en 2007, sous la houlette de son ancien directeur, le dynamique Pierre Keller, décédé en 2019, l’ECAL rayonne dans le monde entier. Elle valorise continuellement tous ses contenus, ses savoir-faire, les projets des étudiants, le travail des enseignants. Elle les présente et les explique dans des lieux d’exposition et pour des publics toujours nouveaux. Elle est devenue une actrice artistique incontournable, qui est validée par son large réseau de partenaires et par des achats d’œuvres de la part de musées prestigieux, comme le Victoria and Albert Museum de Londres. Comment avez-vous choisi l’ECAL ? J’ai suivi ma scolarité à Munich, où vit ma famille. Quand j’ai décidé de faire une école d’art et de design, mes parents m’ont

incité à en choisir une de qualité reconnue et j’ai cherché sur Google. Je suis allé aux journées portes ouvertes de deux écoles, à Lausanne et à Eindhoven, aux Pays-Bas. Ma préférence s’est tout de suite portée sur Lausanne. J’ai trouvé les professeurs sérieux et ouverts d’esprit, la ville dynamique.

Qu’appréciez-vous dans le cursus proposé ? J’aime que l’accent soit mis sur la formation technique. On a eu beaucoup de cours permettant de développer notre inspiration artistique, des cours d’histoire de l’art, de design, de photo, d’arts visuels. Mais l’aspect technique de la formation est particulièrement développé et pointu. Avoir accès à tous les matériaux, fabriquer soi-même complètement les produits et comprendre par la pratique comment l’objet sera produit industriellement, c’est indispensable à mes yeux et l’ECAL est très attentive à cet aspect-là. 47

Quels sont vos projets d’avenir, après le bachelor ? Je ne sais pas encore si je postulerai comme assistant ou si je rentrerai à Munich pour travailler dans l’industrie. En tout cas, comme l’ECAL maintient sa renommée internationale en étant très présente dans les foires artistiques du monde entier et sur les réseaux sociaux, je sais que cette carte de visite va jouer en ma faveur.

Les adresses de Frederik

«Les restaurants de burgers, comme l’Inglewood ou Holy Cow, restent des lieux où l’on se rencontre. Je me rends également au Perchoir, situé sur le toit du Vortex. La vue est magnifique et le restaurant est convivial à l’intérieur comme sur la terrasse. J’adore aussi jouer au basket dans les parcs : le parc de Milan, celui de Montbenon ou de Montétan.» Inglewood Boulevard de Grancy 32, Lausanne inglewood.ch

Holy Cow Rue des Terreaux 10, Lausanne holycow.ch

Le Perchoir Rooftop Bar Route de Praz-Véguey 29, 1022 Chavannes-prèsRenens levortex.ch


LE DOSSIER FLAMINIA TRINCA | 21 ANS | BERNE | BACHELOR EN SYSTÈMES INFORMATIQUES

« J’APPRÉCIE LA POSSIBILITÉ DE TRAVAILLER SUR DES PROJETS CONCRETS »

Les adresses de Flaminia

«J’adore danser. Je suis élève chez Deekay et je prends des cours de Sassy Concept avec la chorégraphe Daya Jones. Le week-end, mes amis et moi allons souvent au restaurant italien Luigia, puis nous poursuivons généralement la soirée au Flon, quartier célèbre pour ses bars et boîtes de nuit.»

École polytechnique fédérale de Lausanne

Au tournant du siècle, l’EPFL s’est propulsée sur la scène mondiale en élargissant amplement son recrutement de chercheurs internationaux. Peu après, son entrée dans le système de Bologne a renforcé la mobilité des étudiants internationaux. Enfin, la reconnaissance internationale des masters EPFL, en 2007, a validé ce développement. Sa participation à des projets à forte visibilité (Alinghi, Solar Impulse…) et la conduite de recherches de portée internationale (projet Blue Brain, ou en neuroréhabilitation) renforcent sa réputation. Comment vous-êtes vous orientée vers l’EPFL ? J’ai fait mes écoles à Berne. Je n’ai eu aucune hésitation à choisir l’EPFL. Même si je ne parlais pas encore bien le français ni l’anglais, je me disais que j’allais les

Deekay Av. de Tivoli 60, Lausanne deekaysuisse.com apprendre. C’est ce qui s’est passé. Je suis maintenant pratiquement trilingue.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette école ? D’abord, j’aime le grand nombre et la diversité des personnes qui fréquentent l’EPFL. On entre facilement en contact. Par exemple en première année, on a des cours généraux qui sont suivis par des étudiants de toutes les options. Et puis, il y a plein d’associations qui me permettent de développer des compétences sociales. Je suis par exemple responsable d’une équipe de 12 personnes au sein de l’Association des étudiants. J’apprécie aussi la possibilité que j’ai de travailler sur des projets concrets, dans des ateliers spécifiques où on bénéficie de l’expérience de postdoctorants passionnés. Pour mon projet de bachelor, 48

Daya Jones (c/o Annexe 36) Rue de Genève 103, Lausanne dayajones.com

Luigia Rue Saint-Pierre 3, Lausanne luigia.ch

je crée un jeu éducatif pour enfants, grâce auquel ils seront initiés à la notion de « portes logiques », qui est basique en informatique. J’espère que ce jeu sera repris par le Service de promotion de la science de l’EPFL et diffusé dans les écoles.

Enfin, je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai appris ici. La première année a été très difficile. Mais si je regarde en arrière, je vois que ma manière d’aborder les problèmes logiques ou stratégiques s’est transformée. Je sais maintenant les séquencer et je sais où chercher de l’aide, même en dehors du milieu académique.


LE DOSSIER STEFANO ARENA AGUIRRE | 22 ANS | VENEZUELA | MASTER PIANO CLASSIQUE

« TOUT EST FAIT POUR NOUS PROJETER DANS LE MONDE DES CONCERTS » Pourquoi étudier la musique à Lausanne ? Je joue du piano de manière préprofessionnelle depuis que j’ai 14 ans. À 17 ans, j’ai joué dans un festival d’été en Italie où j’ai rencontré des amis qui vivent à Lausanne. J’avais appris le français à Caracas, où je suis né. En me renseignant, j’ai compris que l’ambiance plutôt familiale de l’HEMU allait correspondre à mon caractère. Et surtout, j’ai rencontré mon professeur de piano et j’ai su que j’allais me connecter avec lui. C’est très important. Qu’est-ce que vous appréciez à l’HEMU ? Nous, les pianistes, sommes souvent des indépendants, toujours à la recherche Haute école de musique

Le développement international de l’HEMU a pris son envol dans les années 1930, quand plusieurs professeurs étrangers qui ont fait des carrières internationales ont pu être engagés au Conservatoire. Leur présence à Lausanne a entraîné la venue d’étudiants étrangers qui souhaitaient se produire partout dans le monde. Le cercle vertueux était lancé : le cosmopolitisme estudiantin a lui-même augmenté l’attractivité de l’HEMU auprès de nouveaux professeurs d’envergure internationale, comme Pierre Amoyal ou Renaud Capuçon (voir interview p. 40).

de projets intéressants. À Lausanne, tout est fait pour nous permettre de nous projeter dans le monde très compétitif des concerts et représentations. L’enseignement est de qualité, les cours de théorie musicale sont inspirants, on apprend à comprendre la musique sous toutes ses facettes et à développer notre imagination musicale et notre créativité. De plus, les salles sont agréables, l’organisation administrative est facilitante et l’ambiance générale favorise un esprit de partage plutôt que de compétition. Petit à petit, je découvre ma voie personnelle, ma façon propre d’écrire la musique. Et comme l’école a beaucoup de connexions avec des festivals et d’autres événements, nous pouvons déjà nous présenter en situation. J’ai par exemple

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gagné le Concours Lavaux Classic en septembre 2021 et je pourrai donc jouer lors de la prochaine édition. Les adresses de Stefano

«Le Coffee Page, juste à côté de l’école, est mon préféré. L’ambiance est conviviale, tranquille et chaleureuse. Dans mon temps libre, je profite aussi des musées lausannois. J’apprécie particulièrement celui de l’Hermitage.»

Coffee Page Rue du Midi 20, Lausanne coffee-page.com Fondation de l’Hermitage Route du Signal 2, Lausanne fondation-hermitage.ch


LE DOSSIER HARITA BYLUPPALA | 33 ANS | INDE | FILIÈRE MBA

« CETTE FORMATION M’OFFRE TOUTES LES CHANCES DE DEVENIR UNE DIRIGEANTE D’ENTREPRISE » Comment avez-vous choisi l’IMD ? Je suis originaire d’Inde et je vis en Suisse depuis plusieurs années. Je suis ingénieure et j’ai neuf ans d’expérience dans la transformation numérique, l’automatisation d’usine et les processus industriels. Je voulais me former à la direction d’entreprise. J’ai pris un congé d’une année pour faire mon MBA. L’approche holistique de l’IMD m’a convaincue. Qu’est-ce que cette année vous a apporté ? Durant mon parcours professionnel, j’ai compris l’impact d’un leader sur la conduite du changement.

International Institute for Management Development

L’IMD est un vivier multiculturel de professionnels engagés dans la vie active. Il est connu pour ses centres de recherche (compétitivité, Family Business, transformation numérique) et pour sa production d’études de cas qui sont utilisées dans des universités étrangères. Pour coller aux besoins, l’institut investit aussi dans le développement des compétences comportementales, en proposant davantage de coaching. En plus de ses classes en MBA, l’institut accueille 10’000 cadres de 98 pays différents pour des modules courts de formation continue.

L’IMD m’offre toutes les chances de devenir une vraie dirigeante d’entreprise, bien informée et équilibrée. Grâce aux cours de leadership, au coaching personnalisé et au feedback continu, je me connais de mieux en mieux et je gagne en confiance en moi. De plus, j’apprends la finance d’entreprise, la comptabilité, la stratégie, les opérations. C’est très complet.

J’ai aussi beaucoup appris sur la durabilité, le changement climatique et la nécessité d’agir pour la société. C’est très facile d’oublier cela. Cependant, l’IMD étant à Lausanne, entouré d’une nature aussi belle avec un site inscrit au patrimoine de l’Unesco, un lac et des montagnes, je me rappelle constamment la valeur de la nature et à quel point la Suisse en prend soin.

L’IMD est une communauté très unie où je peux nouer des relations solides qui dureront longtemps. Cela est dû à la taille humaine et à la convivialité de l’institut, qui offre cette opportunité unique d’être dans une ambiance internationale tout en s’imprégnant de la culture suisse. Les adresses de Harita

« Avec mes amis, nous nous rendons souvent au Sleepy Bear. Je trouve le café délicieux ! J’aime aussi explorer les différentes gastronomies et je suis allée au restaurant Äta récemment pour manger nordique. »

Sleepy Bear Rue du Simplon 3A, Lausanne sleepybearcoffee.ch

Äta Avenue de Rumine 22, Lausanne atalausanne.ch

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LE DOSSIER MAYA TABET | 22 ANS | LIBAN | BACHELOR EN HÔTELLERIE ET PROFESSIONS DE L’ACCUEIL

« JE ME SUIS INCROYABLEMENT PROFESSIONNALISÉE PENDANT CES ANNÉES » École hôtelière de Lausanne

L’EHL a été pionnière dans l’offre de parcours de formation duale, articulée entre enseignement et stages. Elle a notamment une vocation d’excellence en matière d’accueil. « Nos étudiants doivent être comme des éponges avec leur clientèle », explique son directeur, Michel Rochat. Pour autant, l’EHL est surtout connue pour sa formation en management. Depuis 2019, elle est classée meilleure université de gestion hôtelière dans le monde, selon le QS World University Rankings et le Ceoworld Magazine, mais la moitié de ses anciens étudiants choisissent de travailler ensuite dans d’autres industries de services. Comment avez-vous choisi l’EHL ? J’ai passé mon bac à l’École française de Beyrouth et l’EHL est venue se présenter dans nos murs. J’y ai rencontré son service des admissions, qui m’a suivie personnellement durant tout le long processus de postulation. J’ai toujours voulu travailler dans l’hôtellerie. Cette école offre non seulement cette possibilité-là, mais aussi celle de bifurquer ensuite vers d’autres types de services car elle propose une formation très pointue en leadership, finance et marketing. C’était

Les adresses de Maya

important pour moi. Je n’avais que 17 ans à l’époque.

L’école mérite-t-elle sa réputation ? C’est une école très exigeante. On a beaucoup d’heures de cours, de matières et d’évaluations, des travaux en groupes, des recherches, des rédactions, des présentations et des stages. Je me suis incroyablement professionnalisée pendant ces années. J’ai appris à me structurer, à gérer mon temps, à réfléchir sur mes expériences et à les transformer en acquis. J’ai profilé mes choix en découvrant ce que j’aime et n’aime pas, j’ai découvert mes points forts, j’ai relevé des challenges et appris à susciter l’intérêt. Ce qui m’a aidée à affronter tant d’exigences est que l’EHL est comme une grande famille. Nous nous soutenons les uns les 51

« Mes recommandations pour un bon brunch le dimanche matin sont Le Pointu et le Loxton. Pour des mets locaux, je me rends souvent à la Brasserie de Montbenon. Dans un autre registre, j’aime aller au marché de Noël « Bô Noël » et au « Festival Lausanne Lumières. »

Le Pointu Rue Neuve 2, Lausanne le-pointu.ch

Loxton Rue du Pont 22, Lausanne loxton.ch

Brasserie de Montbenon Allée Ernest-Ansermet 3, Lausanne brasseriedemontbenon.ch

autres. Nous partageons des valeurs fortes orientées vers l’humain. D’abord le respect des autres, de soi-même, de son image. Et puis l’excellence, y compris dans les relations. Il faut aimer les gens pour faire ce métier. Et à l’EHL, on apprend à les accueillir avec considération.


BALADE

LAUSANNE, SUR LES TRACES DE FÉLIX VALLOTTON

Le célèbre peintre avait quitté Lausanne pour Paris à 16 ans, mais revenait régulièrement dans sa ville natale qui l’a inspiré jusqu’à sa mort. Elle en garde de nombreuses traces.

Sur cet autoportrait xylographié réalisé en 1891, Vallotton se représente avec une vue sur Lausanne, sa ville natale.

Par Laurent Grabet

Partir sur les pas de Félix Vallotton constitue peutêtre l’un des plus beaux prétextes pour arpenter Lausanne de haut en bas ou l’inverse. La balade peut commencer au bord du Léman, du côté de Vidy. La plage avait été immortalisée par le peintre en 1925, l’année de sa mort, à 60 ans, des suites d’un cancer. Habité par une urgence créatrice, le Lausannois peindra plus de 1700 tableaux durant sa carrière. La plage de Vidy     1 n’a finalement pas beaucoup changé. Le Jura est évidemment toujours là, les cygnes en vadrouille aussi. Beauté de la lumière, de la nature et ambiance nostalgique s’y entremêlent harmonieusement comme sur la toile du maître.

La quadragénaire est incollable sur le peintre, graveur, illustrateur, dessinateur, écrivain et critique d’art lausannois et sur l’œuvre qui l’a rendu célèbre aux quatre coins du monde. La Fondation la fait rayonner, mais n’est pas ouverte au public. Les personnes qui réalisent des recherches sur l’artiste peuvent y accéder sur rendez-vous. Juste à côté de la gare se trouve le Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA)     3 . C’est ici qu’en 2025 se tiendra une grande rétrospective pour le centenaire de la mort de Vallotton. « Enfin, les Lausannois n’auront plus besoin d’aller à Paris, Londres, New York ou au Japon, pour admirer les œuvres de leur artiste ! » se réjouit Katia Poletti, qui rêve qu’un jour, Lausanne dédie un nom de rue à l’artiste.

Le MCBA possède la plus grande collection de Vallotton au monde, soit 64 peintures, près de 300 estampes et 200 dessins. La collection permanente présente gratuitement au public une douzaine d’œuvres du peintre dont la célèbre Chambre rouge. Sa cultissime Étude de fesses est aussi à Lausanne, mais conservée chez un collectionneur privé préférant garder l’anonymat… Pour vous consoler de ne pouvoir l’admirer, vous pourrez vous offrir une pause gastronomique au Nabi    4 . Le nom de ce café-restaurant fait référence au mouvement d’artistes postimpressionniste avant-gardiste auquel Vallotton appartenait.

« La plage à Vidy » est l’un des derniers tableaux du peintre réalisé en 1925, l’année de sa mort.

De là, on peut passer devant le Théâtre de Vidy     2 , traverser l’avenue de Rhodanie, remonter par le chemin des Plaines, parcourir le parc de Milan, l’un des poumons verts de la ville, pour arriver à la gare. « C’est vraisemblablement de là, via Neuchâtel, que le jeune Vallotton partit pour Paris à 16 ans suivre les cours de l’Académie Julian », rappelle Katia Poletti. La conservatrice de la Fondation Félix Vallotton à Lausanne a intégré la prestigieuse institution en 2000, deux ans après sa création.

Vous pourrez ensuite poursuivre votre montée vers la place Saint-François via la rue commerçante du Petit-Chêne, puis vers la Palud     5 où vous attend la statue de la Justice. C’est sur cette place, à droite de l’Hôtel de Ville, que se trouve la maison où naquit Vallotton le 28 décembre 1865.

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BALADE Une plaque en témoigne. À l’époque, la place était en terre battue, à mille lieues de l’aspect actuel. C’est là aussi qu’Adrien Vallotton, le père du peintre, tenait la droguerie de l’Hôtel de Ville qu’il délaissa vers 1883 pour reprendre une chocolaterie dans la vallée du Flon, entre l’actuel pont Chauderon et Montbenon. Son fils cadet en gardera un amour du bon chocolat. « Lors de ses années désargentées, il arrivait souvent que Félix Vallotton demande à son frère, avec qui il entretenait une correspondance régulière, de lui en envoyer à Paris », raconte Katia Poletti.

Le Nabi, café-restaurant du MCBA, propose une cuisine traditionnelle de saison et des boissons artisanales.

Au bas des Escaliers du Marché     6 , jouxtant la Palud, se trouve la Galerie du Marché qui propose à la vente, en vitrine, des gravures originales de Vallotton. Une escale au restaurant Le Raisin ou au Grütli, deux institutions lausannoises, s’impose alors pour profiter pleinement de l’atmosphère de la place pavée et de ses vaet-vient. Peut-être verrez-vous alors passer un local arborant sur le derme une œuvre inspirée des gravures de Vallotton et réalisée par le tatoueur lausannois de talent Stéphane Devidal qui en avait fait un temps une spécialité.

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Son plus célèbre tableau « La chambre rouge », 1898, est visible au MCBA.

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Ensuite, on remonte la rue Mercerie jusqu’au Gymnase de la Cité. Félix Vallotton y fut scolarisé à une époque où l’édifice abritait le Collège cantonal. Il n’en garda pas un souvenir émerveillé : « Là, rien ne m’a intéressé qu’à partir de ma libération ; j’ai spontanément compris que sept années d’assiduité somnolente, de pensums et de cris professoraux avaient peu de nécessité. Ce fut un beau jour », écrivit le peintre en 1902. Nous sommes à deux pas des anciens locaux du quotidien Le Temps, dont l’un des ancêtres fut la Gazette de Lausanne, journal pour lequel Vallotton travailla quelques années comme critique d’art depuis Paris. Nous sommes surtout au pied de la Cathédrale     7 . que Vallotton a peinte en 1887. →

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Pourquoi ne pas, dès lors, improviser une petite visite au Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA)     8 où Vallotton a une place ? Pour s’y rendre, il faut marcher 1,5 km en direction du CHUV ou emprunter les transports publics.

En prenant ensuite le bus tl n°8, on rejoint le Château de la Naz (arrêt Grand-Mont + 1,5 km à pied), dans la commune du Mont-sur-Lausanne     9 . En 1900, le peintre y passa, en famille, quatre mois artistiquement prolifiques, non loin de la villégiature estivale de son frère aîné Paul, lequel lança à Lausanne la légendaire Galerie d’art Paul Vallotton qui perdura jusqu’en 1998. À part quelques lignes électriques, les paysages et les points de vue n’ont guère changé. On s’en aperçoit en arpentant la campagne environnante avec des reproductions de tableaux de Vallotton à portée de smartphone.

Le tableau « Vue de Lausanne », peint vers 1887, montre la Cathédrale qui surplombe Lausanne.

Sa Vue de Lausanne donne à voir la partie orientale de la place de la Riponne, dominée par la Cathédrale. « Pour capter ce point de vue, il a dû monter haut dans l’immeuble hébergeant aujourd’hui le café Le Pointu », analyse Katia Poletti.

La Cathédrale renvoie aussi à la culture protestante de Vallotton. « Sa peinture souvent allusive, parfois érotique, exprime une tension. Peut-être est-elle redevable à son éducation protestante ? » questionne Katia Poletti. Effectivement, le peintre admettait lui-même dans son journal en 1919 : « Il me semble que je peins pour des gens équilibrés, mais non dénués toutefois d’un peu de vice inavoué. J’aime d’ailleurs cet état qui m’est aussi propre. » Il semble peu probable que Vallotton ait été croyant, mais il est certain qu'il était habité de fortes convictions anarchistes. Nombre de ses dessins de presse, riches en policiers répressifs, en témoignent.

« Le grand nuage » rend hommage à l’arrière-pays vaudois où Vallotton a passé les mois d’été en 1900.

Cet été-là, le peintre Édouard Vuillard était venu rejoindre son ami deux semaines. Une photo les montre de dos, en promenade à proximité de l’ancienne Abbaye cistercienne de Montheron  10 (bus tl n°60, arrêt Cugy). C’est là un très beau point final pour notre balade, laquelle s’achève en arpentant les Bois du Jorat  1       1 le long de la rivière du Talent, avant de se restaurer à l’Auberge de l’Abbaye de Montheron, établissement de caractère régulièrement honoré par le GaultMillau. ■

Félix Vallotton et Édouard Vuillard en promenade à Montheron, 1900.

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Äta Avenue de Rumine 22 1005 Lausanne

Brasserie de Montbenon Allée Ernest-Ansermet 3 1003 Lausanne Café Louve Place Pépinet 1 1003 Lausanne

Café Romand Place Saint-François 2 1003 Lausanne Café Saint Pierre Place BenjaminConstant 1 1003 Lausanne Coffee Page Rue du Midi 20 1003 Lausanne

CRRSP Chemin de Prévenoge 2 1024 Écublens Holy Cow Rue des Terreaux 10 1003 Lausanne

Inglewood Boulevard de Grancy 32 1006 Lausanne Legram Rue de la Savonnerie 4 1020 Renens Le Levant Rue de l’Ale 22 1003 Lausanne

Le Monopole Place Chauderon 8 1003 Lausanne

Le Nabi Place de la Gare 16 1003 Lausanne

Le Perchoir Rooftop Bar Route de Praz-Véguey 29 1022 Chavannesprès-Renens Le Pointu Rue Neuve 2 1003 Lausanne

Les Rues de Saigon Rue du Bugnon 24 1005 Lausanne

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SHOPPING

Nespresso Boutique Bar Place Saint-François 1 1003 Lausanne

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Non Solo Avenue du TribunalFédéral 5 1005 Lausanne

35

Sleepy Bear Rue du Simplon 3A 1006 Lausanne

36

Street Cellar Rue du Port-Franc 2A 1003 Lausanne

37

Uncle Gau Galerie Saint-François A 1003 Lausanne

38

Un Po’ Di Più Rue du Tunnel 1 1005 Lausanne

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BOULANGERIES, CHOCOLATERIES & CONFISERIES 25

Terra Mia Place de la Riponne 2 1005 Lausanne

Baies d’Erelle Rue de l’AncienneDouane 3 1003 Lausanne

Blaise Raccaud Escaliers du Marché 23 1003 Lausanne

Image Plus Boulevard de Grancy 28 1006 Lausanne Omar Omar, en vente chez Laboratoi/RE Rue Mercerie 16 1003 Lausanne Rañute Rue de l’Avenir 9 1020 Renens

Signature Rue de la Madeleine 26 1003 Lausanne

MONUMENTS, MUSÉES & ARCHITECTURE

Les Délices du Théâtre Avenue Georgette 4 1003 Lausanne

40

Maison Buet Rue Grand-Saint-Jean 6 1003 Lausanne

41

Maison Buet Rue Haldimand 11 1003 Lausanne

42

Moutarlier Place de la Palud 7 1003 Lausanne

Nessi Avenue du Temple 65 1012 Lausanne

43

Noz Rue Marterey 11 1005 Lausanne

44

Tonton Grain Rte de Praz-Véguey 29 1022 Chavannesprès-Renens

45

Zymi Avenue de Rumine 8 1005 Lausanne

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57

Abbaye cistercienne de Montheron Route de l’Abbaye 3 1053 Cugy

Cathédrale de Lausanne Place de la Cathédrale 1005 Lausanne Centre international de recherches sur l’anarchisme Avenue de Beaumont 24 1012 Lausanne Église Saint-François Place Saint-François 1003 Lausanne Fondation de l’Hermitage Route du Signal 2 1018 Lausanne

Horloge parlante de la Palud Place de la Palud 23 1003 Lausanne

Le Musée Olympique Quai d’Ouchy 1 1006 Lausanne

Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) Place de la Gare 16 1003 Lausanne Stade Olympique de la Pontaise Route des Plainesdu-Loup 7 1018 Lausanne

THÉÂTRES 49

50 51 52

Théâtre Boulimie Place Arlaud 1 1003 Lausanne

La Manufacture Rue du Grand-Pré 5 1016 Lausanne

Les Teintureries Rue de Sébeillon 9B 1004 Lausanne

Théâtre de Vidy Avenue Gustave Doret 1007 Lausanne

PLEIN AIR 53

Parc naturel du Jorat Route des Corbessières 4 1025 Lausanne

TRANSPORTS

Gare Lausanne-CFF Place de la Gare 1003 Lausanne Transports publics lausannois (tl) Métro m1

Métro m2

QUARTIERS

CENTRE-VILLE/ RÔTILLON/FLON

CITÉ – MON-REPOS GARE – OUCHY SAUVABELIN PULLY


LES INCONTOURNABLES

Les incontournables sur www.lausanne-tourisme.ch/incontournables

Musique live

docks.ch

Lausanne


LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

CITÉ / MON-REPOS

C’est autour de la colline de la Cité, sculptée par les rivières du Flon et de la Louve, que la ville médiévale s’est développée.

Ses ruelles pavées et piétonnes, ainsi que ses monuments en sont les témoins. Dès que vous traversez le pont Bessières, vous changez complètement de décor. Le quartier Caroline abrite un centre commercial, de nombreux bars, restaurants et boutiques. Un peu plus à l’est, le parc Mon-Repos offre un havre de verdure où la tanquillité est parfois interrompue par le gazouillis des oiseaux de sa volière.

SES INCONTOURNABLES

CATHÉDRALE DE LAUSANNE

La cathédrale, considérée comme l’un des plus beaux monuments gothiques de Suisse, fut consacrée en 1275. Ne manquez pas la rose, le portail peint, les stalles du XIIIe siècle, les vitraux anciens et modernes, et les grandes orgues. Les plus courageux iront admirer la vue panoramique depuis le beffroi (accès payant) après avoir grimpé 224 marches. Visite de la cathédrale libre et visites guidées gratuites en été.

MUSÉE HISTORIQUE LAUSANNE Dans les murs de l’Ancien Évêché, ce musée témoigne du riche passé de la ville et possède une célèbre maquette offrant une vision exceptionnelle de la cité au XVIIe siècle. Les expositions temporaires, inspirées des recherches faites sur ses collections, explorent les mille facettes du patrimoine. Une approche inédite de l’histoire de la ville ; des multimédias malins !

59

mudac Cet espace est dédié au design et aux arts appliqués contemporains. Vous y entreprenez un voyage intense et surprenant où l’art antique d’Égypte et celui d’Asie côtoient les dernières créations des designers actuels. Le mudac est actuellement fermé en vue de son déménagement dans le quartier des arts PLATEFORME 10. En attendant, le musée va proposer à son public une série de « Rendez-vous » jusqu’à son inauguration en juin 2022. Suivez le programme sur mudac.ch.


LES INCONTOURNABLES

ESCALIERS DU MARCHÉ

Lien direct et abrupt entre la cathédrale et la place de la Palud, ces escaliers en bois mentionnés dès le XIIIe siècle ont leur forme actuelle depuis le début du XVIIIe siècle : couverts, serpentant et

PARC MON-REPOS

Ouvert au public, c’est l’un des parcs les plus prisés des Lausannois de tous les âges avec ses immenses pelouses, ses volières d’oiseaux exotiques, ses aires de jeux et ses sculptures éphémères. Parcourez ses différentes allées pour y apercevoir une

jouxtant une rue pavée très raide. Faisant partie intégrante de l’iconographie populaire lausannoise, ils sont bordés à l’ouest par un ensemble pittoresque de vitrines de boutiques et de cafés.

orangerie ainsi qu’une tour néogothique surplombant une grotte et une cascade. La Villa Mon-Repos, au centre du parc homonyme, accueillit le siège du Comité International Olympique de 1922 à 1967 avant de servir d’espace de réception.

SES INCONTOURNABLES

QUARTIER

CENTRE-VILLE

C’est ici que la vie lausannoise bat son plein de jour comme de nuit.

Entre immeubles du passé et nouveaux quartiers branchés, foulez pavés et grandes allées pour profiter du shopping parmi les grandes marques et les créateurs locaux. La vie nocturne avec des salles de concert et un opéra, auxquels s’ajoutent des bars et des clubs, vous tiendra éveillé jusqu’au petit matin.

PLACE ET ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS

Les Lausannois se donnent rendez-vous sur cette place névralgique surplombée par une église médiévale. Cette dernière est devenue un haut lieu de musique et de dialogue avec l’art contemporain sous toutes ses formes. La place accueille chaque mercredi et samedi matin des stands du fameux marché de Lausanne. 60


LES INCONTOURNABLES

QUARTIER DU RÔTILLON

PLACE DE LA PALUD

PALAIS DE RUMINE

QUARTIER DU FLON

ESPLANADE DE MONTBENON

COLLECTION DE L’ART BRUT

Dans les ruelles entrelacées de l’un des plus anciens quartiers de Lausanne, fresque de Titeuf, œuvres d’art, échoppes originales et cafés bohèmes attirent désormais la population branchée. Le Rôtillon, c’est l’un des nouveaux quartiers trendy, un petit air d’Italie en plein centre-ville.

C’est la réussite architecturale de la ville. Ce quartier d’anciens entrepôts, qui débute à la place de l’Europe, a été réhabilité en zone de vie avec une multitude de restaurants, bars, clubs, boutiques, un cinéma et des espaces d’exposition. Ne manquez pas de boire un verre sur l’une des terrasses aménagées sur les toits.

Une statue polychrome, symbole de la Justice, trône sur la fontaine Renaissance au centre de cette place piétonne où se trouve également l’Hôtel de Ville. En face, touristes et enfants attendent, à chaque heure pleine entre 9 h et 19 h, le ballet d’automates au son du carillon.

Profitant de l’un des plus beaux dégagements de la ville sur le lac Léman et les Alpes, vous pourrez vous prélasser sur les pelouses devant le Tribunal de district ou vous restaurer en terrasse. S’il pleut, rendez-vous à la Cinémathèque suisse dans le Casino de Montbenon.

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Construit à la fin du XIXe   siècle sur la place de la Riponne, cet édifice de style italianisant abrite une foule de trésors dans ses divers musées de sciences, comme le plus grand requin blanc naturalisé au monde.

La Ville créa ce musée unique au monde en 1976 en échange du legs de 5000 pièces d’art brut de l’artiste Jean Dubuffet. Située en face du Palais de Beaulieu, cette institution compte aujourd’hui plus de 70’000 oeuvres, dont 700 montrées en permanence, et exporte ses expositions dans le monde entier.


Découvrez de grandes artistes en 2022 !

12 & 13 janvier

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13 & 14 avril

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Anja Bihlmaier

Anna Clyne

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Simone Young

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LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

GARE / OUCHY

Les quartiers situés entre les quais d’Ouchy, au bord du lac Léman, et la gare de Lausanne invitent à la balade.

Ils dévoilent plusieurs oasis de verdure, d’élégantes demeures Belle Époque situées dans de larges avenues et deux musées de renommée internationale. Depuis 2008, le métro sur pneus m2 a remplacé la « Ficelle », qui fut en 1877 l’un des premiers chemins de fer métropolitains du monde.

SES INCONTOURNABLES

MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS (MCBA)

CRÊT DE MONTRIOND ET PLACE DE MILAN

Avec ses vastes pelouses, ses terrains de football, ses aires de jeux, sa fontaine et ses allées ombragées, cette place inaugurée à la fin du XIXe siècle attire les familles en toutes saisons. Accédez au Crêt de Montriond par un chemin tortueux pour découvrir un panorama à 360° sur la ville, les vignobles de Lavaux, le lac Léman et les Alpes. Petit coin de paradis, le Jardin botanique permet d’admirer près de 6000 plantes alpines, médicinales, tropicales et carnivores (accès gratuit).

Il fait partie des musées suisses les plus anciens dédiés exclusivement à l’art. Depuis 2019, le MCBA se trouve à deux pas de la gare, sur le site de PLATEFORME 10. Une sélection de 200 œuvres de la collection, qui en compte plus de 10’000, est à découvrir sur deux étages, dans ce bâtiment considéré comme exceptionnel au niveau architectural. Celui-ci est conçu pour offrir à ses visiteurs des espaces inédits : un restaurant, une librairie-boutique, un auditoire et une bibliothèque. 63


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LES INCONTOURNABLES

MUSÉE ET PARC OLYMPIQUE

PARC DU DENANTOU

CROISIÈRES SUR UN BATEAU BELLE ÉPOQUE

MUSÉE ET JARDIN DE L’ÉLYSÉE

Unique au monde, Le Musée Olympique représente la première attraction culturelle de Lausanne. Chacun de ses trois niveaux est dédié à une dimension particulière de l’olympisme, historique et moderne, faisant la part belle aux nouveaux moyens de communication interactifs. Il vous faudra peut-être plusieurs visites pour tout explorer. Dans tous les cas, une halte est bienvenue au Tom Café et sur sa terrasse, au dernier étage, qui offre une vue splendide sur le lac Léman et les Alpes. Dans le parc, admirez la collection de sculptures et testez vos performances sur une véritable piste d’athlétisme. Par un jeu de terrasses, on accède à une fontaine monumentale qui jouxte les rives du lac.

D’abord privé, puis ouvert au public en 1928, ce parc fut aménagé au XIXe siècle à la mode anglaise par un banquier. Laissez vos enfants gambader dans les prairies sauvages entourées de bosquets, de massifs floraux et de statues, ou jouer avec l’eau du bassin. Cet espace vert abrite depuis 2007 un pavillon thaï au toit doré offert à la ville par feu Sa Majesté le roi de Thaïlande en remerciement de ses années passées à Lausanne entre 1933 et 1951.

Ce musée trentenaire, l’un des premiers dédiés entièrement à la photographie, tire son aura internationale de la qualité et de l’originalité de ses expositions à Lausanne et exportées dans le monde entier, ainsi que de la dizaine de fonds et archives complets, dont ceux de Charlie Chaplin, de Nicolas Bouvier et d’Ella Maillart. Le Musée de l’Élysée est actuellement fermé en vue de son déménagement dans le quartier des arts PLATEFORME 10. En attendant, suivez l’actualité du musée sur elysee.letemps.ch

Impossible de repartir de Lausanne sans avoir navigué sur le lac Léman à bord de l’un des bateaux de la Compagnie Générale de Navigation. Hormis la traversée du lac côté français, sa flotte Belle Époque, la plus importante au monde, vous embarque pour des croisières gastronomiques.

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La place libère l’esprit


LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

VIDY / HAUTES ÉCOLES

L’Ouest lausannois est dominé par le campus universitaire regroupant l’Université et l’École polytechnique fédérale.

Un lieu qui ravit les 28’000 étudiants près des rives du lac où ils peuvent s’adonner à de nombreux sports nautiques.

SES INCONTOURNABLES

PISCINE ET MINIGOLF DE BELLERIVE Cette piscine en plein air est équipée de grands bassins, de plongeoirs jusqu’à 10 m et de pataugeoires ludiques pour les enfants. Envie de farniente ? Allez vous prélasser sur les larges pelouses ou sur la plage (surveillée) avec accès direct au lac. Restaurant et buvettes sur place. Jouxtant la piscine, le minigolf de Bellerive est une invitation au jeu et un régal pour les familles ou entre amis.

PARC LOUIS-BOURGET ET PLAGE DE VIDY

Entre forêt riveraine et prairies, le parc Louis-Bourget est une réserve naturelle qui abrite une réserve ornithologique, un étang bordé de lucioles, une piste vita et une grande place de jeux. C’est aussi la destination idéale lors de chaudes soirées estivales : venez profiter des grils et barbecues installés sur les pelouses avant de vous adonner à une partie de foot ou de vous détendre sur la plage de Vidy ! On y rencontre également de nombreux promeneurs profitant d’un agréable chemin longeant le lac. 67


LES INCONTOURNABLES

LA MAISON OLYMPIQUE Avec sa forme inspirée du mouvement d’un athlète, la Maison olympique est l’un des bâtiments les plus durables du monde. Conçue pour refléter la mission globale du CIO de rendre le monde meilleur grâce au sport, elle réunit sous un même toit l’ensemble du personnel du CIO, soit 500 employés. (Fermée au public.)

MUSÉE ROMAIN ET RUINES GALLOROMAINES

Le Musée romain de Lausanne-Vidy propose une présentation de la Lousonna (Lausanne) gallo-romaine, ainsi que diverses expositions temporaires. Dans un cadre bucolique mêlant verdure, plan d’eau et ruines, ne manquez pas la balade dans les vestiges du forum du vicus (bourg) Lousonna daté de 15 av. J.-C. et qui est l’un des plus grands de Suisse.

ESPACE DES INVENTIONS Vos enfants sont des scientifiques en herbe ? L’Espace des inventions, situé dans un étrange bâtiment au toit concave de 1964, est un lieu pour eux ! Sa vocation est d’éveiller l’intérêt des jeunes à la science et à la technique grâce à des expositions interactives et ludiques qui se renouvellent régulièrement.

CAMPUS UNIVERSITAIRE ET ROLEX LEARNING CENTER

Le campus universitaire comprend l’École polytechnique fédérale de Lausanne, ainsi que l’Université de Lausanne, dont les premiers bâtiments furent construits dans les années 1970. Depuis, le site s’est rapidement agrandi et a intégré des bâtiments dont l’architecture est admirée au-delà des frontières. C’est le cas des douces ondulations du Rolex Learning Center signé par le bureau d’architecture japonais SANAA. Il sert à la fois de lieu d’apprentissage, de rencontres et d’échanges ; c’est aussi une bibliothèque abritant plus de 500’000 ouvrages.

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LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

SAUVABELIN / CHALET-À-GOBET

Au nord de la ville, les vastes étendues de forêts, qui représentent 400/0 de la superficie communale, sont autant d’occasions de balades et de pratique de sports en plein air.

À 873 m, le Chalet-à-Gobet est le point culminant de l’agglomération lausannoise, soit 500 m plus haut que le lac Léman. Le cadre bucolique de Sauvabelin avec son lac, son parc et sa tour vous enchantera.

SES INCONTOURNABLES

AQUATIS AQUARIUM-VIVARIUM

Ce complexe architectural novateur, facilement atteignable en métro, intègre le plus grand aquarium d’eau douce d’Europe et le vivarium de Lausanne. Suivez le parcours

de découverte constitué de 50 bassins illustrant une vingtaine d’écosystèmes aquatiques situés sur les cinq continents.

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• Centre d’urgences ouvert 7j/7 • Centre de radio-oncologie • Le plus grand Institut privé de radiologie du canton de Vaud • Centre d’imagerie du sein • Centre ambulatoire pluridisciplinaire • Institut de physiothérapie • Laboratoires d'analyses ouverts 24h/24 • Centre médico-chirurgical de l’obésité

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LES INCONTOURNABLES

CAMPAGNE ET FONDATION DE L’HERMITAGE

CHALET-À-GOBET ET CENTRE SPORTIF DE MAUVERNAY

Cette localité abrite une école hôtelière, une piste de ski, un centre équestre, ainsi qu’un golf. Son centre sportif propose des parcours de course à pied et de VTT (vestiaires et douches à disposition).

Au cœur de la campagne de l’Hermitage trône une maison de maître construite vers 1850 et qui abrite aujourd’hui un célèbre musée de peinture. Dans les jardins à l’anglaise peuplés d’arbres majestueux, des bancs invitent à la contemplation d’un panorama unique sur la vieille ville, le lac et les montagnes.

PARC ET LAC DE SAUVABELIN

TOUR DE SAUVABELIN

Créé en 1888 au cœur d’une forêt de chênes, le lac de Sauvabelin est rapidement devenu un lieu de promenade prisé des Lausannois. Le parc alentour fait le bonheur des petits qui y découvrent des animaux peu communs comme des porcs laineux, des vaches grises, des chèvres bottées et des moutons miroirs.

Cette tour construite en bois massif local dans le respect de l’environnement est l’une des nombreuses destinations de balade dans les hauts de la ville depuis 2003. Profitez de la vue à 360° à 35 m de hauteur après avoir grimpé les 151 marches de son escalier en vis d’Archimède. Accès gratuit. 71


I N FO S P R AT I Q U E S

LES ADRESSES DE

LAUSANNE TOURISME À (RE)DÉCOUVRIR

RENSEIGNEMENTS TOURISTIQUES Les trois centres d’information et d’accueil de l’Office du tourisme sont à votre service à la gare CFF, à la cathédrale et au bord du lac dans la gare du métro m2, station « Ouchy-Olympique ». Vous y découvrirez une foule de prestations mises à votre disposition – titres de transport, plans d’orientation, itinéraires conseillés et excursions au départ de Lausanne, brochures diverses, liste des hôtels, etc. – ainsi que les actualités culturelles et de loisirs. BUREAUX D’ACCUEIL AU PUBLIC DE LAUSANNE TOURISME GARE DE LAUSANNE Pl. de la Gare 9 Hall central de la gare CFF GARE DU METRO M2, STATION « OUCHY-OLYMPIQUE » Pl. de la Navigation 6

LAUSANNE TOURISME & BUREAU DES CONGRÈS Administration Av. de Rhodanie 2 Case postale 975 CH-1001 Lausanne +41 21 613 73 73 www.lausanne-tourisme.ch info@lausanne-tourisme.ch

CATHÉDRALE DE LAUSANNE Retrouvez les horaires des trois bureaux d’information sur : www.lausanne-tourisme.ch/bureau-info

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VILLE DE LAUSANNE - INFO CITÉ Point d’information de la Ville de Lausanne, le bureau « info cité » a pour mission de renseigner, d’orienter et de guider les Lausannois et les hôtes de passage. Pl. de la Palud 2 CH-1002 Lausanne Du lundi au vendredi : 8h → 17h +41 21 315 25 55 www.lausanne.ch/infocite infocite@lausanne.ch


I N FO S P R AT I Q U E S

INFORMATIONS GÉNÉRALES

LAUSANNE EN BREF Lausanne bénéficie d’une situation géographique privilégiée au centre de l’Europe. Elle est facilement atteignable en train, en voiture, en bateau. Si vous arrivez en avion, vous avez le choix entre l’Aéroport international de Genève (40 minutes) et l’Aéroport international de Zurich (2h30). LAUSANNE, CHEF-LIEU DU CANTON DE VAUD ET QUATRIÈME VILLE DE SUISSE Lausanne se distingue par son dynamisme, sa capacité à innover et la diversité de son offre touristique destinée à tous les publics. Elle abrite le siège de plusieurs multinationales, de hautes écoles et de centres de recherche renommés, plusieurs dizaines de fédérations sportives internationales et de nombreuses institutions culturelles.

POPULATION Ville de Lausanne Canton de Vaud

146’000 habitants 815’000 habitants

LANGUE Langue officielle Français GÉOGRAPHIE Latitude Longitude ALTITUDE 372 m au bord du lac 495 m au centre-ville 852 m au nord de la ville

46°32’ N 06°40’ E HORAIRE GMT+1 (horaire d’été +1 = mars à octobre)

CLIMAT Température annuelle moyenne 14 °C Température moyenne en été 24 °C Du fait de la forte déclivité de la ville (500 m), le climat se modifie selon les quartiers puisqu’on compte 1 °C d’écart de température tous les 100 m. En hiver par exemple, il n’est pas rare que la partie supérieure de la ville soit enneigée pendant plusieurs semaines. 73


Affaire traitée par

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Evaluations d’entreprises Conseils et services fiscaux Gestion fiduciaire et administration de sociétés

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Conseils et services juridiques Révision

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Révision de comptes des collectivités publiques Gestion financière et comptable

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50

ans

Ofisa S.A. Genève Place de Saint-Gervais 1 Case postale 1988 CH-1211 Genève 1 Tél. +41 22 311 24 66

Lausanne Ch. des Charmettes 7 Case postale 7063 CH-1002 Lausanne Tél. +41 21 341 81 11 Fax +41 21 311 13 51

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I N FO S P R AT I Q U E S

LAUSANNE PRATIQUE

Voici quelques contacts à garder à portée de main pour faciliter votre séjour. Vous avez accès à toutes les informations nécessaires dans nos trois bureaux d’accueil répartis dans la ville.

TÉLÉPHONES D’URGENCE

ARGENT Franc suisse (CHF) 1 euro = 1.05 CHF (taux indicatif)

112 Numéro international pour appels d’urgence 117 Police (délits et vols, urgences seulement) 118 Service du feu

BUREAU DE CHANGE Gare de Lausanne Lundi à vendredi : 8h → 18h30 ; samedi : 9h → 18h ; dimanche : 10h → 18h

140 Service de dépannage routier 144 Ambulance

TÉLÉPHONES UTILES

OFFICES DE POSTE DU CENTRE-VILLE :

+41 21 314 11 11 CHUV Centre Hospitalier Universitaire Vaudois

LAUSANNE 2 SAINT-FRANÇOIS Pl. Saint-François 15 +41 848 888 888 Lundi à vendredi : 7h30 → 18h30 ; samedi : 8h → 11h30

+41 848 133 133 Centrale des médecins de garde 1811 Renseignements téléphoniques

LAUSANNE 1 DÉPÔT Pl. de la Gare 1 / Av. de la Gare 43 bis +41 848 888 888 Lundi à vendredi : 8h → 18h30 ; samedi : 9h → 16h  dimanche : 16h → 19h www.poste.ch

162 Météo suisse

163 Trafic routier BUREAU DES OBJETS TROUVÉS POLICE DE LAUSANNE Pl. de la Riponne 10 +41 21 315 33 85 Renseignements téléphoniques uniquement le matin Lundi à vendredi (sauf mercredi) : 13h → 16h www.lausanne.ch/objets-trouves

LAUSANNE ULTRACONNECTÉE La Ville ne cesse de développer les hotspots permettant de surfer gratuitement. Actuellement, 10 accès WiFi sont disponibles sur les principales places de la ville : Flon, Palud, Riponne, Gare, Saint-François, Montbenon, Navigation, Port, Musée historique, Aéroport de la Blécherette.

APPLICATIONS MOBILES UTILES Retrouvez ici les applications utiles pour votre séjour à Lausanne. Agenda, hôtels, location de vélos en libre-service, transports publics et bien plus encore ! PLUS D’INFOS SUR : www.lausanne-tourisme.ch/mobile-apps

PLUS D’INFOS SUR : www.lausanne-tourisme.ch/bon-a-savoir

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I N FO S P R AT I Q U E S

LAUSANNE AU CŒUR DE LA RÉGION DU LÉMAN Située au coeur de l’Europe, la Capitale olympique représente le point de départ idéal pour découvrir ses environs enchanteurs entre lac, montagnes, campagne, vignobles et forêts.

SE DÉPLACER À LAUSANNE On se rend à Lausanne par les voies terrestres, aériennes et même lacustres. Cette ville modèle en termes de développement durable possède un réseau de transports publics idéal pour partir à sa découverte. UNE CARTE QUI VOUS OFFRE TRANSPORTS ET RABAIS !

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N’oubliez pas de demander à votre établissement d’hébergement votre Lausanne Transport Card (LTC) personnelle ! Vous pouvez emprunter librement les transports publics de l’agglomération (bus, train, métro) durant tout votre séjour (maximum quinze jours). Mais ce n’est pas tout ! Grâce à nos partenaires, vous bénéficiez de rabais exceptionnels et d’avantages auprès de nombreux musées, commerçants et autres prestataires de loisirs.

TRANSPORTS PUBLICS DE LA RÉGION LAUSANNOISE L’application « tl » permet d’acheter son titre de transport, de rechercher les itinéraires et les horaires en temps réel.

CENTRE CLIENTÈLE FLON Pl. de l’Europe 5b +41 21 621 01 11 Lundi : 7h → 19h ; Mardi à vendredi : 8h → 18h samedi : 10h → 16h www.t-l.ch

CARTE JOURNALIÈRE MOBILIS « G RAND LAUSANNE » Plein tarif CHF 9.30, tarif réduit CHF 6.90. Ce titre de transport vous permet de profiter durant une journée entière de toutes les entreprises de transport de la Communauté tarifaire vaudoise présentes dans le périmètre du Grand Lausanne. Disponible aux distributeurs à billets ou aux points de vente. Plus d’informations sur www.mobilis-vaud.ch

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I N FO S P R AT I Q U E S

RENSEIGNEMENTS UTILES

CHEMINS DE FER FÉDÉRAUX (CFF) Consultez les horaires pour les correspondances nationales ou internationales depuis ou vers Lausanne. Préparer son voyage et acheter des billets pour des voyages en Suisse devient un jeu d’enfant avec l’application « Mobile CFF » Infos CFF – service voyageurs : Pl. de la Gare 5a +41 848 44 66 88 (depuis la Suisse) www.cff.ch

AÉROPORT INTERNATIONAL DE GENÈVE Deuxième de Suisse après Zurich, l’Aéroport de Genève se situe à quarante minutes en train de Lausanne. Rte de l’Aéroport 21 Grand-Saconnex +41 0848 19 20 20 (infos départs et arrivées) www.gva.ch AÉROPORT DE LAUSANNE LA BLÉCHERETTE Ce site aéronautique se situe à proximité du centre-ville de Lausanne. Baptêmes de l’air et vols-taxis. Av. du Grey 117 +41 21 646 15 51 www.lausanne-airport.ch

COMPAGNIE GÉNÉRALE DE NAVIGATION (CGN) De la simple traversée du lac pour se rendre en France à la croisière gastronomique sur un bateau Belle Époque à roues à aubes, chaque expérience sur les eaux lémaniques devient un souvenir inoubliable. Av. de Rhodanie 17 +41 848 811 848 www.cgn.ch

PUBLIBIKE – VÉLOS EN LIBRE-SERVICE Vous trouverez toutes les informations sur les nouvelles offres et les réseaux à Lausanne-Morges sur le site PubliBike. +41 58 453 50 50 www.publibike.ch/fr/publibike

CHEMIN DE FER LEB Envie de passer une journée à la campagne ? Embarquez dans le Lausanne-Échallens-Bercher qui part du Flon. Vélos et poussettes bienvenus à bord. Gare Lausanne-Chauderon +41 21 621 01 11 www.leb.ch

www.lausanne-tourisme.ch/se-deplacer-a-lausanne

SE LOGER À LAUSANNE Souhaitez-vous trouver un établissement central et bon marché après avoir profité de la vie nocturne lausannoise ou rêvez-vous de passer la nuit dans un cinq étoiles face au lac ? Avez-vous besoin d’une chambre confortable près du Centre de congrès de l’EPFL ? D’un hôtel disposant de salles de séminaires équipées high-tech ? Ou imaginez-vous un week-end romantique dans un boutique-hôtel ? Avec plus de 7000 lits de 1 à 5 étoiles supérieurs répartis dans une soixantaine d’établissements, la ville de Lausanne peut accueillir tous ses hôtes dans les meilleures conditions, qu’il s’agisse d’un séjour d’affaires ou de loisirs. PLUS D’INFOS SUR : www.lausanne-tourisme.ch/hebergements (pour les réservations hôtelières)

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Lausanne par des Lausannois

Alexandre, le créateur de souvenirs Charlotte, la danseuserideuse

Manon, Madame patrimoine

Retrouvez tous les Lausanners et leurs bons plans sur www.thelausanner.ch


Découvrez la ville autrement

LAUSANNE CITY PASS

Grâce à ce ticket unique valable 1, 2 ou 3 jours, découvrez les meilleures attractions de Lausanne et de la région à un prix exceptionnel !

Partez à la découverte du Musée Olympique, du Musée cantonal des Beaux-Arts, d’AQUATIS Aquarium-Vivarium, de la Collection de l’Art Brut, et de bien plus encore ! Profitez de la suite de votre séjour pour découvrir le très interactif Chaplin’s World, ou la vue unique du Glacier 3000, facilement accessibles en train depuis Lausanne. www.lausanne-tourisme.ch/fr/city-pass

TASTE MY SWISS CITY LAUSANNE

Un voyage de découvertes culinaires. L’entrée, le plat et le dessert sont servis dans trois endroits différents au cœur de la ville, sur recommandation des locaux. Choisissez votre expérience culinaire et soyez gourmand ! www.lausanne-tourisme.ch/fr/ taste-my-city

UN CARNET DE VOYAGE POUR VOTRE SÉJOUR EN FAMILLE À LAUSANNE

Pour divertir vos enfants pendant que vous visitez la ville, Lausanne Tourisme leur offre un Carnet de Voyage rempli d’activités ludiques et créatives. Venez chercher un Carnet de Voyage pour chacun de vos enfants âgés entre 5 et 12 ans dans l’un de nos bureaux d’accueil ou renseignez-vous auprès de votre lieu d’hébergement. www.lausanne-tourisme.ch/fr/carnet-de-voyage

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Bureaux d’information : Ouchy, Gare, Cathédrale +41 21 613 73 73 info@lausanne-tourisme.ch

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Découvrez les multiples facettes de Lausanne et ses environs en compagnie de guides expérimentés et multilingues. Profitez de leurs connaissances pour visiter la ville de manière ludique et enrichissante. De nombreuses activités et visites guidées sont à votre disposition. Partenariat avec :

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DES ACTIVITÉS POUR PETITS BUDGETS Une offre de loisirs accessibles à tous

La Ville de Lausanne propose plusieurs activités pour les budgets modestes. Voici quelques exemples de sorties à apprécier en famille ou entre amis.

GRATUIT

DE CHF 0.– À 8.50.– • Ascension de la tour de la cathédrale (de CHF 1.– à 5.–)

• Bowl de Vidy pour les skaters

• De nombreux oiseaux multicolores

• Bowling du Flon (entre CHF 5.– et 8.50 par personne)

à la volière du parc Mon-Repos

• Entrée libre dans la plupart des

• Minigolf de Bellerive (gratuit jusqu’à 4 ans puis CHF 6.– jusqu’à 16 ans, sinon CHF 8.–)

musées le premier samedi du mois

• Parcours de VTT au Chalet-à-Gobet • Ascension de la tour de Sauvabelin

• Petit train de Vidy (CHF 3.– la course)

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J OY C O L L E C T I O N BUCHERER

DisponibleRue à lade Boutique Bourg 1 Bucherer Lausanne 1, Rue de Bourg 1003– Lausanne


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