PFE Johann Macke ENSP Versailles

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UNE RÉPONSE TERRITORIALE POUR UN PAYSAGE RURAL SOUS INFLUENCE URBAINE

Johann Macke PFE encadré par Marion Talagrand Promotion 2016-2019

METTRE EN LUMIÈRE LA FLANDRE

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SOMMAIRE INTRODUCTION

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LE PAYSAGE À TRAVERS LA LUMIÈRE La saisie et l’analyse d’un territoire La perception d’un paysage propre à chacun Mise en valeur de l’esthétique d’un site Les échelles, dimensions et profondeurs d’un paysage Relation entre paysage et matérialité

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LES LUMIÈRES DE LA FLANDRE Présentation du territoire

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UN PAYSAGE SCINTILLANT Un motif paysager prégnant

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L’APPARITION DE NÉBULOSITÉS Un nouveau motif exogène L’autoroute, porte d’entrée de la métropole Un motif typique et exogène qui ne se lient pas Des néo-ruraux tournés vers la métropole et détachés du territoire

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LIER LES DIFFÉRENTES ENTITÉS LUMINEUSES Reconnecter les villages aux monts Des relations différentes entre villages et monts Recherche de principes spatiaux

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UNE NOUVELLE SPLENDEUR HYBRIDE Le bocage, connecteur et révélateur Méteren et le mont des Cats L’évolution de la trame bocagère La fabrication d’une nouvelle trame Le bocage c’est quoi ? Une réponse à la problématique hydrographique Un développement de la biodiversité Fabriquer le point de vue Fabriquer la structure L’émanation de nouvelles lumières Plantation du bocage Une diversité de haies

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LA MAITRISE DE LA LUMIÈRE Essai pictural sur l’espace

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BIBLIOGRAPHIE

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REMERCIEMENTS

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INTRODUCTION La lumière est une manière d’éprouver le paysage. Chacun la perçoit avec son propre regard et surtout avec son propre attachement au territoire dans lequel il se situe. L’étude de la lumière dans le paysage a commencé pour ma part avec le travail de mémoire. L’objectif de celui-ci était de comprendre et analyser un territoire à travers la lumière. Pour ce faire, il a été nécessaire de regarder comment les géographes classiques, les historiens des sensibilités et les sociologues se sont emparés de la lumière et l’ont traitée lorsqu’ils ont cherché à décrypter un paysage et ses transformations. Une approche du paysage mêlant sciences sociales et humaines et une approche plus personnelles à travers la peinture et l’écriture. Le projet de fin d’études vient dans la continuité de ce travail sur la lumière. C’est la possibilité de construire le projet de paysage en liant une approche sensible par la peinture et l’écriture et une approche plus théorique du paysage. Le lumière devient moteur dans la fabrication et le développement de mon projet de fin d’études. Le territoire choisi est la Flandre, pays de mon enfance et de mon quotidien. C’est un territoire rural qui tend à s’urbaniser sous la pression et l’influence de grands pôles urbains proches. Le projet m’a permit de regarder ce territoire avec l’oeil du paysagiste. De ne plus seulement le voir et le contempler mais de pouvoir le comprendre et en dégager les problématiques. Le territoire pose la question de la manière d’habiter un paysage sous influence urbaine et se rattache alors à la thématique du périurbain.

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LE PAYSAGE À TRAVERS LA LUMIÈRE La saisie et l’analyse d’un territoire

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LA PERCEPTION D’UN PAYSAGE PROPRE À CHACUN Chaque individu regarde le paysage avec une sensibilité qui lui est propre. C’est ici que la lumière prend sa place dans la participation à l’émotion que peut engendrer un paysage et ce qui le compose. Il s’agit d’une « conception du monde » dont parle le philosophe Frédéric Paulhan dans L’esthétique du paysage paru en 1913 quand il déclare que notre regard porté sur le paysage et l’émotion qu’il peut nous procurer dépend de notre « conception sentimentale et affective, conception intellectuelle ou philosophique, conception morale ou conception religieuse ». Ce qui signifie que chaque individu sera sensible à certaines choses plutôt que d’autres ; la lumière peut alors provoquer cet effet épidermique chez certains et d’autres diront que c’est juste de la lumière. Il est également utile de dire que l’émotion que chaque personne peut ressentir ne dépend pas que d’elle ; Frédéric Paulhan ajoute que le paysage est « indépendamment de notre humeur à nous qui le regardons, une sorte d’émotion. Un jardin d’automne est une tristesse fut-il contemplé par une gaité ». Pour appuyer cette idée que la perception d’un paysage est propre à chacun et au final un saisissement individuel et individualiste, certains historiens des sensibilités comme Alain Corbin dépeignent cette idée. Dans son livre intitulé L’homme dans le paysage, il dit que « bien entendu, l’appréciation du panorama constituait l’essentiel mais le contact du sable sous le pied nu, la chevauchée sur les grèves, le mariage du corps et de l’eau en pleine nature, l’expérience neuve de la fusion avec l’élément liquide, de l’affrontement avec la vague, en même temps que l’exaltation de la transparence, tout cela a fait que le paysage s’est très vite trouvé associé à cette cénesthésie, dont on détecte alors l’émergence dans le discours et qui serait une sorte de sixième sens ». Dans la continuité de sa description des sensations perçues sur la plage, il aurait tout a fait été possible de parler de la lumière qui vient réchauffer notre peau, du soleil qui scintille dans 8

chacune des gouttelettes expulsées des vagues qui viennent s’échouer sur le sable. Mais cette dernière description n’est que personnelle et n’est propre qu’à moi même.

Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019


MISE EN VALEUR DE L’ESTHÉTIQUE D’UN SITE Le saisissement d’un paysage engendre un avis personnel sur le degré de beauté de celuici. L’historien Alain Corbin dans son livre intitulé L’homme dans le paysage paru en 2001 explique que « l’environnement constitue un ensemble de données que l’on peut analyser, dont on peut faire l’inventaire, en dehors de toute application esthétique ; ce qui fait qu’il n’équivaut pas au paysage ». Il montre que pour qu’un environnement devienne paysage il est nécessaire de lui attribuer un jugement esthétique bon ou mauvais mais qui dépend et est propre à chaque individu. La lumière est souvent mise en relation avec l’ombre. Dans Penser l’architecture paru en 2006, Peter Zumthor relate le fait que l’équilibre des ombres et des lumières permet de mettre en valeur un paysage. La lumière artificielle que l’homme crée doit être maitrisée pour embellir le paysage. Il dit : « si plutôt que de concevoir les lumières que nous faisons nous-mêmes comme un effort visant à l’abolition de la nuit, j’essaie de les penser comme des lumières dans la nuit, comme une accentuation de la nuit, comme des lieux de clarté créés par l’homme, elles deviennent belles et peuvent déployer tout leur charme ». C’est donc ici un jeu d’équilibre de l’intensité de la lumière dont parle l’auteur pour magnifier le paysage par endroits.

D’une manière plus naturelle et plus contemplative, le géographe Elisée Reclus utilise la lumière pour faire l’éloge d’éléments du paysage. Dans Histoire d’un ruisseau paru en 1869, il dépeint la nature souvent de manière négative et utilise l’élément lumière pour la rendre plus belle. Il raconte que « le flot n’a pas encore eu le temps de se salir en démolissant ses berges et en se mêlant aux boues qui suintent du sol ; il vient de jaillir du sein même de la colline et, tel qu’il coulait dans son lit ténébreux de rochers, tel il bondit maintenant sous la lumière joyeuse ». Ici, la lumière embellit des éléments inesthétiques et banaux du paysage. Dans son autre livre intitulé Histoire d’une montagne, Elisée Reclus explique que la lumière a une influence sur la beauté d’un paysage. Le contraste d’un paysage change et dépend de trois facteurs : la forme, la couleur et l’éclat qui eux mêmes dépendent de la lumière. Sa description très détaillée sur les roches qui composent le paysages fait ressortir des adjectifs qualifiants ces éléments. Il dit que « il en est de mouchetées, de diaprées et de rubanées ; de transparentes, de translucides et d’opaques ». Ces attributs permettent de qualifier l’esthétique d’un paysage au travers de la lumière.

Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019

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LES ÉCHELLES, DIMENSIONS, ET PROFONDEURS D’UN PAYSAGE La lumière peut être vu comme un élément qui participe à la compréhension de l’espace. En effet, elle crée cette sensation de profondeur dans le paysage. Dans la peinture, le blanc est employé pour retranscrire, par un travail sur l’effet d’atténuation des couleurs, une impression d’éloignement et de profondeur ; cela par un jeu de plans ou par procédé de dégradé. Dans la réalité, le paysage se compose de la sorte et la lumière permet de créer cette sensation d’éloignement et donc de compréhension des dimensions et des échelles. C’est ce que l’architecte Peter Zumthor explique dans son livre intitulé Penser l’architecture lorsqu’il évoque : « L’étude de la lumière et des ombres, que ce soit de la lune ou du soleil, l’étude de la lumière et des projections d’ombres qui partent de la lampe de mon bureau me donne le sentiment des échelles et des rapports de dimensions ». Ici, la lumière est utilisée de manière plus mesurée au même titre que les éléments de mesures existants permettant de comprendre les échelles dans le paysage. Dans le domaine de la peinture, le choix du moment de la journée à capter pour pouvoir représenter un paysage engendre une compréhension et une difficulté plus ou moins variable à la représentation du paysage. Alain Corbin, dans son livre appelé L’homme dans le paysage raconte que « l’attention portée par les artistes aux saisons et aux quatre parties du jour obligeait à représenter l’été et le midi ; mais la lecture de la littérature normative destinée aux élèves peintres montre que ces tableaux étaient considérés comme les plus difficiles à réaliser ; c’est qu’à midi la campagne apparaît statique, comme si tous les mouvements étaient interrompus ». On observe dans ce passage que la lumière en plus de permettre une lecture des dimensions, profondeurs et échelles dans le paysage permet également de créer une sorte d’énergie ; sans cette lumière particulière d’un moment de la journée, le paysage devient plus difficile à capter et se fige de la sorte à affaiblir 10

les sensations et les émotions perçues. A contrario, la lumière peut dans certains cas empêcher la compréhension des dimensions d’un espace. Durant de nombreuses balades dans le paysage de Flandre, la lumière rendait encore plus opaque le brouillard présent. Il était donc impossible de deviner le relief ; le champ de vision était tout à coup très restreint. C’est peut être pour cette raison que la lumière fût autant travaillée dans la peinture flamande ; un travail de la lumière pour comprendre l’éloignement du regard dans le paysage et la succession des plans qui fabriquent la profondeur de ce même paysage.

Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019


RELATION ENTRE PAYSAGE ET MATÉRIALITÉ En plus de comprendre les dimensions, échelles et profondeurs dans le paysage, la lumière permet de mettre en avant la matérialité, les textures et les surfaces de celui-ci. Dans son livre intitulé L’émotion du paysage, Catherine Grout fait l’analyse d’une oeuvre de Markus Raetz appelée Zeemansblick et composée de zinc non peint. Elle décrit son avancée vers cette réalisation. Elle dit : « À chaque fois, je retrouve le ciel, l’horizon et la mer. Lorsqu’enfin je me trouve devant l’oeuvre accrochée, je découvre, étonnée, qu’il ne s’agit pas d’une peinture mais d’une pièce de tôle en zinc poncée et découpée. Ce que je prenais pour l’horizon est un plissement régulier du métal qui apporte un léger relief barrant toute la surface en son milieu. De même, les couleurs proviennent de la tonalité de la matière, des reflets de la lumière ambiante et de l’ombre due au relief ». On comprend que la lumière révèle la texture d’un paysage. Cette oeuvre peut être rapproché au paysage réel dans lequel la lumière laisse à voir, en fonction de son orientation, certaines textures et matériaux. En prenant cette idée à l’inverse de ce qu’elle exprime où la lumière permet de révéler la matérialité d’un espace, Peter Zumthor parle de la matérialité qui permet de révéler la lumière dans le paysage. C’est ici le paysage qui vient modeler la lumière. Il exprime cette idée dans le livre Penser l’architecture lorsqu’il raconte que « les événements et les objets cessent d’exister, ils disparaissent, se décomposent sous leur propre poids, et si je les regarde et les décris, c’est uniquement parce qu’ils réfractent la lumière, la façonnent et lui donnent une forme que nous sommes en mesure de comprendre ». C’est un jeu qui se crée entre la lumière permettant de révéler la matérialité du paysage et cette même matérialité qui fabrique et donne du caractère à une lumière particulière.

RAETZ Markus, Zeemansblick, 1988, tôle de zinc sur châssis en bois, 74 x 118 x 4 cm, Museum of contemporary Art San Diego, La Jolla

Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019

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LES LUMIÈRES DE LA FLANDRE Présentation du territoire

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La Flandre est un territoire plat absorbant facilement la lumière. Au fur est à mesure que l’on étend le regard vers le lointain, les couleurs sont de plus en plus effacées, la ligne d’horizon devient de moins en moins marquée. L’éloignement marque la limite de lecture du territoire. Et cette ligne d’horizon, en fonction de l’orientation du soleil, du moment de l’année et du temps, est toujours présente dans le paysage. Elle est plus ou moins nette, plus ou moins dessinée. Le paysage de plaine apparait dans un ensemble. C’est un aplat de couleurs et de lumières générées par le sol qui fabrique ce paysage dépourvu de toute topographie importante.

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Lorsque l’on s’approche et qu’on se situe dans la plaine, on observe une micro-topographie. Les ondulations du sol apparaissent, les courbes sont douces. Cette subtilité de la topographie est révélée par le changement des couleurs à l’intérieur même des champs. La Flandre est un territoire majoritairement agricole. On y trouve de la polyculture : blé, pomme de terre, betterave, maïs,… La lumière accroche différemment le territoire en fonction des cultures pratiquées. C’est un jeu de textures, de couleurs et de lumières qui se crée.

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Mont des Cats

Dunkerque

Armentière

Gravelines

Lille

Bailleul

Sables Flandrien

Argiles de Louvil et Tuffeau

Grès, schistes et calcaires

Argiles des Flandres

Craie blanche et craie grise

Schistes

Sables et Grès d’Ostricourt

Calcaires

Limite des entités paysagères Frontière Franco-Belge

Dunkerque

N

1/350 000 ème 0

3,5

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10,5

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17,5 km

FLANDRE MARITIME

LES MONTS DE FLANDRE

MÉTROPOLE AUDOMAROIS

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PLAINE DE LA LYS

Lille


La Flandre est un territoire du Nord qui prend place place entre la ville de Dunkerque située sur le littoral et la métropole européenne de Lille (MEL). Géologiquement, elle prend appui sur un socle argileux qui laisse place au sables Flandrien lorsqu’on se rapproche du littoral. On retrouve des traces de sables flandrien dans la plaine argileuse flamande, elles forment les monts des Flandres. On observe alors un paysage plat avec des éminences d’environ 200 mètres au maximum et dont les pentes s’adoucissent sur de très grandes distances. Le sol argileux a fait que l’eau est présente partout en Flandre. Les limites du paysage des monts des Flandres se dessinent au nord par le passage de l’argile au sables Flandrien. C’est la Flandre maritime qui se présente ainsi avec un paysage plat et des manières différentes de construire. Lorsqu’on s’approche du littoral, les maisons en briques d’argile rouge laissent place à des constructions aux couleurs plus jaunâtres et claires dont les briques se composent d’une plus grande quantité de sable. La limite ouest se dessine par un versant qui marque une limite topographique nette et qui marque le passage vers une nouvelle entité paysagère, celle de l’Audomarois ; paysage de marais et maraichage. Au sud, la plaine de la Lys marque la fin de l’étalement des monts de Flandre. Elle est traversée par la Lys dans laquelle se rassemble d’autres cours d’eau de plus petite envergure

venant des monts. Plus à l’est se situe la métropole européenne de Lille (MEL) qui est un pôle urbain majeur dans le département du Nord. Les monts de Flandres dépassent les limites administrative du territoire. La frontière Belge divise ainsi la Flandre en deux partie : française et belge. D’ouest en est, le mont Cassel est un village habité et touristique, le mont des Récollets est privé et rattaché à Cassel, le mont des Cats est dédié à la pratique de la marche, de la balade et du sport et le mont Noir se défini comme un espace frontalier essentiellement tourné vers le commerce de produits tel le tabac, l’alcool, et les produits régionaux. Les monts sont la seule trace de l’identité du paysage Flamand d’autrefois ; on y retrouve le caractère d’un paysage de bocages aujourd’hui disparu.

Mont Noir

Mont Cassel Mont des Cats

Mont des Récollets

0

10km

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La Flandre est un paysage traversé d’ouest en est par des éminences de sables Flandrien : les monts de Flandre. Les monts sont constitués d’une végétation boisée et apparaissent sombres dans le territoire. Ils contrastent avec la plaine plus clair, et plus ouverte. La ligne d’horizon vient également dessiner la forme des monts. Ils sont comme des points de repère pour ceux qui habitent en Flandre. La lumière accroche ces monts de manières différentes. Certaines zones apparaissent plus claires que d’autres, c’est un jeu subtil qui se dessine avec des intensités lumineuse différentes. 21


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À proximité des monts, il y a la présence du bocage. Venant souligner les prairies et les champs, il fabrique un constate fort entre ces deux entités qui se lient. C’est la rencontre entre le mont et une trame agricole qui se matérialise par des haies. Elles sont l’élément qui fait lien entre le mont et la plaine, entre le boisement et l’agricole. On observe une richesse des intensités lumineuses ; des ombres très marquées et des espaces mis en lumière de manière très intense.

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Le bocage est une trace du passé. Les paysages étaient autrefois très boisés. Raoul Blanchard, dans sa thèse écrite en 1906 et intitulée La flandre, étude géographique de la plaine flamande en France, Belgique et Hollande, cite l’ingénieur Cordier qui décrit le paysage flamand « comme une forêt de haute futaie qui forme de toute parts l’horizon ; à mesure qu’on s’avance, la forêt semble s’éloigner, et au lieu d’entrer dans un bois épais et sombre, on continue à voir des arbres magnifiques, isolés et fort espacés… ». Après guerre, il y a eu un changement des pratiques agricoles. Avec la mécanisation des machines, le paysage s’est transformé passant d’une paysage fermé de bocage à un paysage ouvert composé d’openfields. Il y a donc eu un effacement de certaines structures paysagères comme la trame bocagère. Ces modifications de l’espace rural et agricole ont mené à des modifications des formes et des couleurs du paysage flamand. De nouvelles lumières et textures furent générées, ce sont les lumières actuelles du paysage flamand d’aujourd’hui.

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UN PAYSAGE SCINTILLANT Un motif paysager prégnant

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En Flandre, certaines lumières se répètent. Le paysage apparait comme un motif ; motif d’une jeu d’éparpillement plutôt régulier. Cela s’explique par l’omniprésence de l’eau et des matières premières qui servaient à construire le territoire. C’est le motif de l’habitat isolé et des fermes qui sont entourées de boisements et apparaissent tel des tâches sombres dans le territoire. 29


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Motif également du village qui se constitue presque toujours d’une place centrale avec une église depuis lesquels partent les rues rejoignant la trame agricole. La place du village est un espace de vie. Les rues autours sont plus sombres, avec de l’habitat continu. C’est un contraste fort qui apparait alors. 31


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Motif des routes dont certaines relient les monts aux villages traversant l’espace agricole. Depuis ces routes, on observe par moment des traces et des fragments de l’ancienne structure bocagère. Dans le paysage de Flandre, les routes marquent également les ondulations du sols ; elles apparaissent, disparaissent et réapparaissent.

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L’APPARITION DE NÉBULOSITÉS Un nouveau motif exogène

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Un nouveau motif qui se rattache à l’autoroute. L’autoroute est la connexion direct entre la Flandre et les grands pôles urbains. Plus la peine de passer par les petits villages. Fini le bruit pour eux. Le trajet n’est plus rythmé par les changements de vitesses, le passage dans les villages. L’autoroute permet de gagner de précieuse minutes pour ce rendre à Lille ou à Dunkerque. Mais la sensation de durée subit une expansion, un ralentissement, le trajet parait bien plus long. Bien plus long encore quand on le subit matin et soir pour se rendre et entrer du boulot ; migrations pendulaires des personnes vivant dans le pavillonnaire.

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DUNKERQUE

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L’AUTOROUTE, PORTE D’ENTRÉE DE LA MÉTROPOLE L’autoroute, porte d’entrée vers les grands pôles urbains fut créée en 1963. Elle permet d’accéder plus rapidement aux grandes villes. La Flandre devient alors un territoire prisé. En effet, elle se situe à 50 km environ de part et d’autres de ces deux grands pôles. Les entrées d’autoroute deviennent des lieux de repères dans le territoire pour ceux qui viennent s’y installer. C’est donc un nouveau motif qui apparait : motif des espaces pavillonnaires et des zones commerciales et industrielles qui s’installent en périphérie des villages proches des entrées d’autoroute. Les quartiers pavillonnaires s’accrochent aux villages mais ne se lient pas. Ces quartiers sont en quelque sorte des espaces périurbains isolés se rattachant indirectement à la métropole. C’est l’autoroute qui fait lien. L’autoroute a engendré des manières d’habiter en Flandre. Les gens vivant dans les quartiers pavillonnaires n’y vivent qu’au sens de s’y loger. Ceux qui y habitent seulement pour des raisons pratiques et économiques n’ont pas conscience des qualités du paysage qui les entoure. La Flandre est devenu le paysage du quotidien. MÉTEREN

LILLE

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UN MOTIF TYPIQUE ET EXOGÈNE QUI NE SE LIENT PAS Infrastructure autoroutière génèrant le motif paysager de la métropole Chaîne de monts de Flandre qui a engendré une fabrication particulière du paysage Zone de projet, relation entre villages, monts et autoroute

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DES NÉO-RURAUX TOURNÉS VERS LA MÉTROPOLE ET DÉTACHÉS DU TERRITOIRE L’architecture vernaculaire, en quête de luminosité L’habitat traditionnel flamand compose avec le paysage et s’adapte à la géographie de son environnement, à son climat et donc à sa luminosité. Les conditions climatiques déterminent les intensités et types de lumières que l’on retrouve en flandre. Elles sont rarement d’une grande brillance. L’architecture s’organise en adéquation avec le climat et prend un aspect parfois recroquevillé, forme de protection face aux éléments climatiques ; possibilité également d’avoir une multitude de façades permettant de mieux capter la lumière. Différents types d’habitats constituent l’identité architecturale de la flandre et peuvent être classés en deux catégories : l’habitat dispersé qui se situe le plus souvent dans la plaine flamande ou aux abords des villages et l’habitat villageois et de centre bourg.

L’utilisation de l’argile, omniprésente sur le territoire, à engendré des constructions plutôt sombres dans leur aspect esthétique. La recherche de la luminosité n’éclarait pas seulement l’intérieur de la maison mais également l’extérieur. Le contraste coloré joue donc un rôle important dans l’esthétique de la maison et se répartit sur trois éléments : les murs, les menuiseries et le soubassement. Mettre en comparaison la maison des quartiers pavillonnaires à l’habitat traditionnel flamand montre une nouvelle manière de s’emparer de la lumière et du territoire. Cela explique et s’explique par des modes de vie différents, des relations différentes au paysage et d’autres aspects économiques et géographiques prennent place. Le lien au paysage se fait à différentes échelles.

Pour l’habitat dispersé, C’est la faible largeur du bâtiment qui permet à la lumière de pénétrer jusqu’au fond des pièces éclairant ainsi la maison dans sa presque totalité. L’habitation a un rapport transversal au paysage. La question de l’axe et de l’orientation prend place dans cette relation entre l’intérieur et l’extérieur. La maison de bourg est une construction verticale. La forme de la maison traduit d’une certaine façon la quête de luminosité. Tout n’est que verticalité dans ce type d’habitat : de la façade jusqu’aux fenêtres. La verticalité des ouvertures fabrique une relation spécifique entre l’intérieur et l’extérieur, entre habitat et paysage : la vue est cadrée, elle engendre une relation directe au ciel et au sol. La platitude du territoire apparait moindre et laisse place à une vision verticale, un fragment du paysage. Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019

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Schéma de l’habitat isolé

Schéma de l’habitat de bourg

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Interview avec le pavillonnaire Lors d’un entretien avec une personne vivant dans un village en Flandre, il a été abordé la manière dont celle-ci vivait dans le territoire. Aurélie, 30 ans, explique d’abord ses choix d’être allée habiter dans le village de Bavinchove. C’est un secteur calme, avec une impression d’être en campagne avec tout de même une certaine proximité avec ce qu’il y a autour. Aussi, les terrains sont moins chers et les taxes également : taxes d’habitation et taxes foncières. Elle a décidé de faire construire à la campagne plutôt que de vivre en ville juste pour des raisons économiques. Elle se sent vraiment en campagne parce que d’abord il n’y a pas grand chose et qu’elle est obligée d’aller dans des villes et villages plus importants pour accéder aux services. L’utilisation de la voiture est primordiale. [...] Aurélie parle de sa relation assez pauvre avec le centre du village. Elle dit : « Le centre du village… il n’y a rien, il n’y a plus rien. Dès qu’il faut quelque chose je vais sur Hazebrouck. Pour les courses je vais sur Hazebrouck ». Elle dépend aussi du village de Cassel qui la dépanne avec la présence de petits commerces. Les médecins et autres services sont sur Hazebrouck, ville la plus importante dans les environs. Elle passe environ 80% de son temps au travail. Si elle sort c’est à l’extérieur de Bavinchove. Elle passe le plus de temps au travail, puis à l’extérieur puis chez elle. Le village est plutôt bien situé car il est à mi chemin entre son lieu de travail et celui de son compagnon. [...] Elle parle de ce quelle voit depuis l’intérieur de sa maison. Elle a une grande baie vitrée qui sépare la salle à manger de la terrasse. Elle a une vue sur son jardin, puis sur un autre jardin. Elle n’a pas de maison totalement en face d’elle. Chez elle c’est lumineux et « ça rentre de partout ». Elle explique : « l’orientation joue un rôle et les baies vitrées aussi. Après j’ai quelques pièces plus sombres comme le couloir. Dans le garage il n’y a pas de lumière du tout, ni dans le cellier car il n’y a que des petites fenêtres et la lumière ne passe pas ». Elle passe le plus de temps dans 44

sa salle à manger et son salon. Le jardin elle n’en profite que l’été pour boire un verre et surveiller les enfants en train de jouer. Ensuite on a parlé de sa relation à l’extérieur. Elle va se balader avec les enfants en « campagne ». Elle dit : « je reste dans les alentours, je fais comme une boucle ». Ce n’est que pour la détente, pour les enfants. Pour parler de la lumière elle passe par la couleur du ciel : « Je dirai bleu foncé … non plutôt gris, je dirait que la lumière est maussade, mais je pense à l’hiver quand je dis ça ». Aurélie explique qu’elle ne va jamais en haut du mont Cassel pour se balader et que si elle va dans le village c’est pour des raisons purement pratiques. Habiter dans le pavillonnaire prend alors une dimension économique mais aussi géographique. L’aspect social est également différent et le rapport au paysage et à la lumière n’est que très peu éprouvé. La maison devient purement pratique, elle est le point central entre deux lieux de travail et ne sert que pour dormir ou pour passer le week-end. Durant l’interview, les réponses aux questions liées à la lumière dans le territoire était difficiles à formuler car il n’est pas habité au sens d’être occupé mais la manière de l’habiter se résume à des points d’intérêts, des traversées et des boucles. L’attachement au paysage est moins fort. C’est la question du village dortoir qui apparait ainsi.


Photographie de l’espace pavillonnaire situé à l’enrtée du village de Méteren, Johann Macke, février 2019

Extrait du mémoire De la lumière au paysage, Johann Macke, 2019

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LIER LES DIFFÉRENTES ENTITÉS LUMINEUSES Reconnecter les villages aux monts

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DES RELATIONS DIFFÉRENTES ENTRE VILLAGES ET MONTS

Schéma d’intention de connexin de la trame urbain et de la trame boisée

De part l’influence de la métropole sur le choix et la manière d’habiter enFlandre, il s’agit alors de reconnecter les villages aux monts pour que les gens prennent conscience des paysages qui les entourent. C’est un moyen de réactiver le paysage et ses qualités paysagères. Cependant, certaines structures paysagères ont disparu et mis dans l’ombre celles toujours présentes. C’est par exemple le cas du bocage qui venait souligner la trame agricole et les cours d’eau. Dans le territoire, chaque village se raccroche à un mont. Il est alors possible d’observer des relations différente aux monts ; Bavinchove et Sainte-Marie Cappel se placent au pied du mont Cassel, le village de Godewaersvelde est à proximité direct du mont des Cats. Le village de Méteren se place sur la limite entre la fin du Mont 48

des Cats et la plaine de la Lys. Chaque village se raccroche différemment à l’autoroute. Le village de Méteren par exemple est accolé à l’A25.


Mont des Cats Mont Cassel

Mont Noir

Bavinchove Sainte-Marie Cappel

MĂŠteren

Carte de situation des villages et des monts

Godewaersvelde

MĂŠteren et le mont des Cats

Godewaersvelde et le mont des Cats

Saint-Marie Cappel et le mont Cassel

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1


3 RECHERCHE DE PRINCIPES SPATIAUX Sur le site, à l’échelle de la chaine des monts de Flandres, les espaces ouverts se présentent de différentes manières (figure 1) : totalement fermés par la végétation ou ouverts sur la plaine agricole flamande. Il y a la mise en opposition de lignes traversant horizontalement le paysage et d’autres plus verticales partant de la plaine vers les monts. C’est la mise en relation de la transversalité et de la longitudinallité, de la verticalité et de l’horizontalité qui va permettre de fabriquer de nouveaux espaces prenant place entre les villages et les monts (figure 2 et 4). A l’échelle du village, la question de la place de l’autoroute à été abordé. D’abord considéré comme un axe divisant le paysage, le travail de maquette a permit de le reconsidérer tel une ligne qui traverse le territoire agricole. La notion de rythme a également été abordée depuis la vue de l’autoroute vers le village et pouvant être transposé dans l’espace rural et agricole avec un jeu de végétation permettant de fabriquer des vues et les cadrer (figure 3).

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UNE NOUVELLE SPLENDEUR HYBRIDE Le bocage, connecteur et révélateur

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MÉTEREN ET LE MONT DES CATS

Carte de situation du village de Méteren et du mont des Cats

MONT DES CATS

CC’

Principales routes relaint le village au mont

BB’ MÉTEREN

AA’ 0

1km

CC’

BB’

AA’ 54

N 0

250 m


De part sa situation de proximité directe avec l’autoroute et la présence du mont des Cats, le choix d’intervention de projet s’est porté sur le village de Méteren. Le mont des Cats se situe à environ 6 km plus au nord. Le village se place sur l’extrémité d’un des bras du mont et se positionne de manière à dominer légèrement la plaine de la Lys au sud.

L’étalement du mont vers la plaien de la Lys et l’apparation de creux

Le relief reste tout de même très subtil. Les courbes sont douces, la pente évolutive. Le paysage apparait, disparait. Au fur et à mesure de l’avancée vers le mont, le relief semble toujours changer mais la silhouette du mont reste visible. Elle apparait comme un élément de repère pour se situer et se replacer dans le territoire. Entre les bras du mont prennent place des creux dans lesquels se réunissent les différents fossés et cours d’eau pour ensuite se jeter dans la Lys. Le creux est un espace assez discret. Depuis le lointain, il n’est pas visible. Il apparait au fur et à mesure que l’on s’y approche avec des apparitions, des disparitions, des vues ouvertes ou plus discrètes. Entre le mont et le village, c’est un paysage composé de champs qui prend place. Le bocage est assez présent autour du mont mais s’efface lorsqu’on s’y éloigne. Il n’y reste que des traces difficilement compréhensibles.

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État Major, structure du bocage

N

N 0

1km

L’ÉVOLUTION DE LA TRAME BOCAGÈRE Après l’étude de la Carte d’État Major, il est possible d’observer que la structure du bocage fabriquait une réelle continuité entre le village de 56

Méteren et le mont des Cats. La forme du bocage fabriquait des avancées, des creux, des prairies totalement entourées et d’autres qui s’ouvraient sur la plaine flamande. Les bocages créaient des recoins qui ouvraient parfois sur des espaces très lumineux.


Traces actuelles de l’ancienne structure bocagère

N 0

1km

Aujourd’hui, cette trame bocagère à presque totalement disparue. Il n’en reste que des fragments. Même si la carte laisse à deviner la forme de l’ancienne structure, sur le site il est difficile de le comprendre. Tout apparait déconnecté du reste. Certains fragments de

l’ancienne haie bocagère permettent de deviner la présence d’eau par le type de végétation présent, notamment le Saule.

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N


Une nouvelle trame bocagère

mont et le village en proposant une expérience visuelle de ce que peut être un paysage de bocage et ce qu’il offre aux usagers.

N 0

1km

LA FABRICATION D’UNE NOUVELLE TRAME La fabrication d’une nouvelle trame de bocages permet alors de réactiver le paysage et d’en montrer sa valeur. Cette trame s’appuie sur le maillage agricole actuel. Cela dans une optique de ne pas bouleverser en totalité les manières de cultiver mais surtout en changer la forme, les matières, les couleurs et les lumières. Fabriquer une nouvelle trame c’est générer de nouvelles lumières et de nouveaux contrastes. Il s’agit alors de fabriquer une connexion entre le 58

Cette nouvelle trame s’inscrit dans un creux. Depuis le lointain, elle ne vient donc pas modifier l’image que l’on se fait de la Flandre ; un paysage plat absorbant facilement la lumière et ponctué de quelques monts. La ligne d’horizon reste la même, l’aspect sombre que peut présenter le bocage dans le paysage ne sera pas visible. Cette nouvelle trame permet de fabriquer du lien entre le village de Méteren et le mont des Cats. Elle fait renaître l’ancienne structure bocagère en dessinant la trame agricole actuelle et en révélant d’autres structures paysagères comme les cours d’eau par exemple. L’objectif du projet n’est pas de restaurer le bocage mais de s’en servir comme élément permettant d’approcher et d’apprécier la Flandre.


Composer avec les fragments de l’ancienne structure bocagère

Existant Nouveaux éléments trame de bocage

N

0

1km

de

la

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LE BOCAGE, C’EST QUOI ?

Le bocage se défini par des parcelles fermées par des haies. Elles forment des enclos qui protègent de la pluie et du vent mais qui protège également les animaux. Ce n’est pas un paysage naturel. C’est un type de paysage relativement récent apparut entre le Xème et XIIème siècles qui a été conquis sur des mauvaises terres. C’est un paysage protecteur avec des replis et des recoins. Durant les cinquante dernières années, il y a eu un phénomène de débocagement. Cela est dû au fait d’avoir eu besoin de plus de place et d’avoir eu des exploitations plus grandes. Ça a engendré la destruction de haies. Et lorsqu’il reste du bocage, celui-ci est à plus grande échelle.

profit pour l’agriculteur. En effet, le bois que les haies produisent peut servir de bois d’oeuvre, de chauffage ou peut être déchiqueté pour l’alimentation de chaudières. La prise de connaissance d’images de références à permit de voir le bocage différemment ; avec des formes moins traditionnelles ou encore des matérialités différentes. C’est vers cette direction de penser le bocage différemment que le projet s’oriente

Le bocage est un paysage d’isolement et d’introspection. L’ensemble des haies forment un maillage. A l’intérieur du bocage, on se rend compte des perspective, des dimensions et des distances dans le paysage. Les haies guident le regard et permettent d’observer le paysage à travers un cadre, avec un point de vue bien défini. La haie permet de protéger derrière elle sur 10 à 15 fois sa hauteur. Les essences végétales donnent des informations sur les éléments importants du territoire. Par exemple, la présence de Saule permet de dire qu’il y a une présence de sols humides ou de cours d’eau. Les haies bocagères ont un rôle physique dans le territoire. Elles permettent de maintenir les sols et favorisent l’absorption des eaux. Elles ont également un rôle d’épuration des eaux favorisant ainsi une meilleure qualité des eaux. La présence de la haie favorise la création de microclimats. On observe alors une augmentation des rendements agricoles grâce à une limitation de déshydratation des plantes (en cas de sécheresse). Le bocage peut devenir source de 60

Ci-contre, quelques images de références de paysages de bocages aux caractères différents. BOISSINOT A., BRACONNIER H., MORIN-PINAUD S., GRILLET P., Bocages Concilier nature et agriculture, Lille, éditions Ouest-France, 2016, 249p.


Bocage Sahélien au Burkina Faso

Paysage d’enclos méditerranéens

Réseaux de haies, prairies , cultures et étang dans les DeuxSèvres en France

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LE BOCAGE, RÉPONSE À LA PROBLÉMATIQUE DE L’EAU

Schéma d’analyse des zones inondables

La question de la qualité de l’eau est un enjeu du territoire. La réintroduction du bocage permet la préservation et l’amélioration de la qualité des eaux en Flandre. Il agit comme un filtre naturel. Il permet également d’améliorer l’état écologique des cours d’eau souvent très pollués. Situé en amont de la plaine de la Lys, le bocage permet de retenir l’eau et favorise son infiltration dans le sol. Cela permet de limiter les inondations et les coulées de boues dans la plaine de la Lys. 62

Zones inondables A25 Zone de projet Frontière France / Belgique


LE BOCAGE, UN DÉVELOPPEMENT DE LA BIODIVERSITÉ

Schéma d’analyse des espaces à renaturer

La préservation de la biodiversité est un autre enjeu du territoire. Les monts de Flandres sont des réservoirs de biodiversité. Fabriquer une nouvelle trame bocagère permet une extension et un agrandissement du réservoir de biodiversité présent au mont des Cats. Le site de projet, situé entre le village de Méteren et le mont des Cats permet alors de fabriquer une continuité écologique. C’est également un moyen de réactiver le paysage à travers une nouvelle richesse végétale et faunistique. La trame, présente dans un creux, apparait comme un écrin paysager caché.

Réservoires de biodiversité Corridors écologiques Espaces à renaturer (d’après la DREAL) A25 Frontière France / Belgique

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0 64

1km


FABRIQUER LE POINT DE VUE Après les premières esquisses de la trame de bocage, il a été nécessaire de retourner sur le site pour la dessiner. En suivant un itinéraire, les photos prises sur le site ont permis de placer les haies basses, les haies hautes et les alignements d’arbres pour fabriquer des vues. Cela a également permit de souligner certains éléments du paysage comme les champs. C’est donc un travail qui a voulu fabriquer des contrastes de lumières, de textures, de couleurs dans le paysage.

Cependant, l’esquisse traduit une vision pittoresque du paysage. Elle s’est fabriquée à partir de la photographie qui présente des points de vue. Depuis l’intérieur du bocage, certaines vues s’offrent sur le mont. Il y a un passage à travers différentes ambiances paysagères. La topographie renforce ces contrastes d’ambiances à l’intérieur même du bocage. Des vues se créent, le mont disparait, réapparaît, parfois dans un creux avec une sensation d’isolement, et à d’autres moments les grandes surfaces de champs entourées de haies sont mises en lumière.

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0 66

1km


FABRIQUER LA STRUCTURE Après avoir fabriqué la trame sous l’angle des points de vues, il a été nécessaire de proposer une nouvelle structure plus forte tout en gardant les qualités visuelles déjà travaillées. La trame haute des haies permet de fabriquer des points de vue et des cadrages dans le paysage. Les haies prennent place dans le sens de la pente ; c’est à dire vers le mont et vers les extrémités du creux dans lequel le bocage prend place. La trame basse permet un division des espaces ainsi fabriqués. Elle souligne les ondulations du sol, le parcellaire agricole et donne une dimension à l’éloignement. Il y a un jeu qui se crée entre verticalité et horizontalité. Ces deux types de haies viennent jouer avec la topographie mais aussi avec le soleil. Il se crée alors des continuités et des ruptures lumineuses. Les ombres et les lumières fabriquées rythment la balade.

Il n’y a pas d’itinéraire imposé. C’est le choix de l’expérience où chacun peut avoir la surprise et l’étonnement de découvrir le paysage sous divers angles. La vue depuis l’autoroute sur le village, le bocage puis le mont a aussi été prise en compte. Il s’agit de composer la trame du bocage pour mettre en avant l’habitat typique du village et de dissimuler les zones industrielles et commerciales ainsi que l’habitat pavillonnaire. Depuis l’autoroute, des vues se créent vers la plaine agricole au sud. Le bocage peut potentiellement être visible du fait de la légère surélévation de l’autoroute.

La haie bocagère fabrique des lignes dans le paysage. Elle fabrique également des masses d’ombres avec des intensités différentes. Il y a la présence de boisements depuis lesquels les haies se rattaches. C’est alors un jeu entre des masses boisées auxquelles se rattachent les haies qui se crée. Les zones boisées prennent place au niveau de la partie la plus basse du creux. Ils deviennent l’élément auquel se rattache et prend appui la structure de bocage. Les limites du bocage sont définies par des routes. La limite ouest est une route qui prend place une ligne de crête. Sur cette route, d’un coté des vues sur le bocage et de l’autre un panorama sur l’espace agricole composé d’openfields. Les fermes situées sur la ligne de crête participent également à la fabrication des vues. A certains moments elles dirigent le regard vers le bocage et à d’autres vers l’espace agricole composé d’openfields. La limite est du bocage est également marqué par une route qui marque la fin du creux. Cette limite permet de garder la discrétion du bocage dans le paysage, pour qu’il ne soit pas dévoilé depuis le lointain. 67


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LA TRAME HAUTE

Mont des Cats

Trame haute

N

Bocage et boisement existant

Ouvertures visuelles Trame haute

Trame haute

LA TRAME BASSE Trame basse venant souligner le paysage et s’inscrivant à l’intérieur de la trame haute

Trame haute perpendiculaire à la pente

N

Boisement et bocage existant

Ouvertures visuelles Trame basse Trame haute

Ci-contre : Structure du bocage et sa mise en relation avec les batimetns, les routes, les chemins, les champs, les cours d’eau,...

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L’ÉMANATION DE NOUVELLES LUMIÈRES Le bocage fabrique de nouvelles lumières. La carte des lumières ci-contre permet de mettre en avant les contrastes lumineux, les zones d’ombres et celles plus claires. C’est un jeu qui se crée entre la lumière qui dévoile la topographie et inversement. Les surfaces apparaissent. Il y a la présences de continuités et de ruptures lumineuses. Le bocage participe à la fabrication de cette nouvelle luminescence du territoire reliant le village de Méteren au mont des Cats. L’expérience du bocage permet d’emprunter différents types de chemins. Il modifie les ambiances des routes, des rues et des chemins. Un passage à certains moments dans des chemins encaissés, d’autres dans une continuité des champs et certains un peu plus surélevés. La lumières est différente en fonction de ces différences topographiques. La trame bocagère vient accentuer ces écarts de lumières. La haie bocagère prend place de part et d’autre de la rue, c’est alors une division de la lumière qui se fabrique lorsque d’un côté la haie est basse et de l’autre elle est haute. Cela vient également diriger le regard. La représentation de la lumière à l’aide du motif composé de points permet de montrer les densités lumineuse. Certaines masses se dessinent. Des ruptures apparaissent tout comme certaines liaisons se fabriquent entre plusieurs espaces.

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PLANTER LA HAIE Le plan de plantation s’est dessiné à l’aide des cartes de structures et de lumières du projet. Cette carte permet de sortir de l’abstraction de l’élément lumière pour arriver à une organisation du territoire qui se compose de masses boisées, de haies hautes et de haies basses. Par moment, ces haies se croisent, s’accompagnent et se superposent. Il y a une mise en relation de l’espace agricole et de l’espace bocager qui tout deux se soulignent l’un à l’autre. Certaines lignes d’arbres se déploient. Il y a des logiques de superposition et de contour qui apparaissent. C’est toute cette diversité dans la plantation et l’agencement des haies et des boisements qui permet de fabriquer une richesse des lumières qui donnent à voir la Flandre différemment. Recherche sur la densité des boisements det des haies

Recherche sur la mise en relation entre bocage et agriculture 73


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UNE DIVERSITÉ DE HAIES

ans pour arriver à une haie arbustive haute ou une haie taillée en sommet de façade. Les haies multistrates et les arbres isolés seront présentes 15 ans après l’étape de plantation.

Plantation, gestion et évolution

La fabrication de la diversité des haies commence par l’étape de la plantation. Après un an, il est nécessaire de procéder à un recépage qui permet de donner une nouvelle impulsion à la plante favorisant ainsi sa croissance. Deux ans après la plantation, une première taille des arbustes permet d’homogénéiser les écarts de croissances des plantes. C’est seulement trois ans après la plantation que les plants d’arbres prennent l’allure d’une haie.

Chaque type de haie possède des qualités écologiques différentes. C’est le maillage de tous ces types de haies qui permet de fabriquer une réelle diversité faunesque et floristique. Il permet également de fabriquer des lumières différentes dans le paysage.

UNE DIVERSITÉ DIVERSITÉ DE DE HAIES HAIES UNE Plantation, gestion et évolution

Arbre isolé isolé Arbre

UNE DIVERSITÉ DE HAIES

Boisements Boisements

Plantation, gestion et évolution La haie basse prend forme 5 ans après la plantation des plants d’arbres. Il faudra attendre encore 5

bre isolé

isements

Plantation, gestion et évolution

Arbre isolé

N+0 :: PLANTATION PLANTATION N+0 N+1 :: RECÉPAGE RECÉPAGE N+1

Boisements

N+0 : PLANTATION

N+2 TAILLE DES DES ARBUSTES ARBUSTES N+1 : RECÉPAGE N+2 :: TAILLE N+2 : TAILLE DES ARBUSTES

N+3 FORMATION DE LA HAIE N+3 :: FORMATION N+3 : FORMATION DE LA HAIE DE LA HAIE N+5 : HAIE

Haie multistrates

Haie basse

Haie multistrates Haiemultistrates haute Haie

BASSE

HAIE BASSEAubépine N+5 :: HAIE BASSE N+5 Buis Ronces

ie multistrates

Houx

Fragon

Houx Houx

Charme

Haie haute

Hêtre

Haie Buis basse Buis Fragon Fragon

N+10 : HAIE ARBUSTIVE

Saule

Aubépine Aubépine

Ronces Ronces

HAUTE

Charme Charme

TAILLÉE EN SOMMET DE Hêtre N+10 : HAIE Saule Hêtre FAÇADE Saule

N+10 :: HA HA N+10

FAÇADE FAÇADE

Saule

Noisetier Charme

Chataignier

N+15 : ARBRES

N+10 : HAIE

FAÇADE

TAILLÉE EN SOMMET DE

N+10 :: HAIE HAIE ARBUSTIVE ARBUSTIVE HAUTE HAUTE N+10 Mais aussi : Chêne, Érable, Tilleul, Hêtre, Saule blanc, Peuplier tremble, Peuplier d’Italie, Saule tortueux,...

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N+15 : HAIE

H H

Charme Charme MULTISTRATES

ISOLÉS Peuplier Saule pleureur

Chêne

Saule Saule

Noisetier Noisetier Chataignier Chataignier

N+15 :: ARB ARB N+15


Boisements

N+0 : PLANTATION

N+10 : HAIE ARBUSTIVE

N+1 : RECÉPAGE

N+2 : TAILLE DES ARBUSTES

N+5 : HAIE

Saule

Noisetier

Haie multistrates

N+3 : FORMATION DE LA HAIE

Arbre isolé

HAUTE

Charme

Chataignier

Haie basse

Haie haute

BASSE Aubépine

Boisements

Buis

Houx

N+ Charme

Fragon

Ronces

Hêtre

Saule

N+10 : HAIE TAILLÉE EN SOMMET DE FAÇADE

Haie multistrates

Haie basse

Haie haute

N+10 : HAIE ARBUSTIVE Mais aussi : HAUTE Chêne, Érable, Tilleul, Hêtre, Saule blanc, Saule

Peuplier tremble, Peuplier d’Italie, Saule tortueux,... Noisetier

Charme

Charme

Chataignier

N+15 : ARBRES

ule

N+15 : HAIE

MULTISTRATES

N+10 : HAIE

FAÇADE

ISOLÉS Peuplier

Chêne

Saule pleureur

TAILLÉE EN SOMMET DE

Strate haute

Mais aussi : Chêne, Érable, Tilleul, Hêtre, Saule blanc, Peuplier tremble, Peuplier d’Italie, Saule tortueux,...

Strate basse

N+15 : HAIE

MULTISTRATES

Bande enherbée

Saule Strate haute

Strate basse

N+15 : ARBRES

Bande enherbée

ISOLÉS Peuplier

Chêne

Saule pleureur

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LA MAITRISE DE LA LUMIÈRE Essai pictural dans l’espace du point de vue

Ce travail de peinture permet de faire la démonstration du registre de la maitrise de la lumière dans le paysage. C’est un travail mêlant figuration et abstraction. C’est la reprise des principes appliqués au projet qui permet de construire et de présenter de nouveaux espaces fabriqués en peinture. On y retrouve un jeu entre verticalité et horizontalité, entre le proche et le lointain, entre le clair et l’obscur, l’apparition et la disparition, le plat et les ondulations, le lisse et la texture, l’ombre et la lumière. Ce travail de peinture à été réalisé en parallèle de l’élaboration du projet. Il est venu enrichir le projet et inversement. C’est un travail qui s’accompagne de textes qui mettent également en avant des principes structurants du projet. Ils expliquent aussi d’une certaine manière une mise en situation à l’intérieur du bocage ; ce que l’on voit, ce qu’on ressent, le nouveau rapport avec le ciel et le sol, le nouveau rapport à la lumière.

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Un jeu de profondeur Un jeu de perspective Dirigeant le regard Non vers un cadrage mais vers un point Un point invisible sur la ligne d’horizon Mais parfois vers une ligne De la trame qui souligne les espaces. La structure du bocage Qui cadre le paysage S’efface avec la distance. Les perspective se créent Spectateur ou usager Elles nous apparaissent De manières transversales Ou longitudinales

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Le paysage souligné Sublimé par le bas bocage Soulignant les ondulations du sol Et son horizontalité extrême. Les pentes sont douces Elles apparaissent Disparaissent Les textures changent Les couleurs, les matières et les lumières aussi Elles laissent place à l’imagination Et à la compréhension D’un paysage qui se dévoile ou se cache

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Le ciel obstrué Fais regarder le sol Et les grands murs de boisements Élèvent le regard La dynamique d’un jeu complexe D’un entremêlement de lignes Horizontales Verticales Transversales Qui se lient ou s’écartent Pour fabriquer les vues et les espaces. Les lignent qui composent la trame Pour proposer de nouvelles lumières Pour un nouveau regard Sur le paysage Du paysage

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Pour fabriquer du lien entre le bas et le haut Mener le regard vers le ciel Diviser le paysage. La segmentation de la ligne d’horizon Force a voir et à montrer L’aspect initialement effacé de toutes les verticalités. L’épaisseur de la ligne Comme une variation de la trame Fabrique la continuité Par une lumière qui fait lien Ou laisse à deviner le clivage D’une ligne d’horizon Maintenant divisée

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La ligne d’horizon effacée Par l’élément divisant du bocage vu de prêt Le haut et le bas ne se lient plus La trame met en avant le ciel Elle met en avant le sol Contraste du clair et du sombre Du détail et du flou Du proche et du lointain Mais la luminosité du ciel traverse la trame Elle passe derrière elle Et la lumière permet ainsi D’imaginer l’horizon

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La densité extrême Lorsqu’on se place à l’intérieur même De la texture de la trame L’épaisseur pour se protéger Mais pour voir aussi Les fragments d’un paysage Qu’il est nécessaire d’imaginer Un contraste fort entre l’ombre Dans laquelle on se place Et la lumière éblouissante D’un paysage qui essaye de se montrer Avec toute sa puissance concentrée À l’intérieur même de la petite fenêtre

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La masse boisée Permettant de comprendre les distances Les profondeurs et les hauteurs. Parfois obstacle Parfois connecteur L’effacement de la ligne d’horizon C’est la disparition du haut et du loin Un jeu entre verticalité et horizontalité Qui tout deux lient et se délient Pour fabriquer l’espace Et les lumières générées

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BIBLIOGRAPHIE RÉFÉRENCES LITTÉRAIRES BOISSINOT A., BRACONNIER H., MORIN-PINAUD S., GRILLET P., Bocages Concilier nature et agriculture, Lille, éditions Ouest-France, 2016, 249p. CORBIN A., L’homme dans le paysage, Paris, éditions Textuel, 2001, 190 p. GROUT C., L’émotion du paysage, ouverture et dévastation, Bruxelles, éditions La Lettre volée, 2004, 172 p. PAULHAN F., L’esthétique du paysage, Paris, éditions Hachette Livre BNF, 2013, 214 p. RECLUS E., Histoire d’un ruisseau, Lonrai (61250), éditions Actes Sud, 2014, 216 p. RECLUS E., Histoire d’une montagne, Lourai (61250), éditions Actes Sud, 2006, 129 p. ZUMTHOR P., Penser l’architecture, Berlin, éditions Birkhäuser, 2006, 95 p.

THÈSE BLANCHARD R., La Flandre, étude géographique de la plaine flamande en France, Belgique et Hollande, thèse de doctorat en géographie, sous la direction de Paul Vidal de la Blache et Lucien Gallois, Lille, Facultée des Lettres de l’université de Lille, 1906, 529 p.

RÉFÉRENCES PICTURALES ET ARTISTIQUES RAETZ M., Zeemansblick, 1988, tôle de zinc sur châssis en bois, 74 x 118 x 4 cm, Museum of contemporary Art San Diego, La Jolla

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SITES INTERNET CONSULTÉS https://www.geoportail.gouv.fr https://www.google.com/maps https://www.geofabrik.de https://remonterletemps.ign.fr https://www.caue-nord.com www.cc-flandreinterieure.fr www.hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr www.ville-meteren.fr

LECTURES ANNEXES BÉGOUT B. et LENOIR J., NORD, La Madeleine (59110), éditions Light Motiv, 2016, 80 p. CORBIN Alain, Histoire buissonnière de la pluie, Paris, éditions Flammarion, 2017, 108 p. CREPAH du Nord Pas-de-Calais, Le bâti ancien en Flandre-Artois, Paris, Electricité de France, 1982, 96 p. GRACQ J., Les eaux étroites, Paris, éditions José Corti, 1976, 74 p. VÉZILIER S., Paysages de Flandre, De l’infiniment petit à l’infiniment grand, Cassel, éditions musée de Cassel, 2006, 87p. VIDAL DE LA BLACHE P., La France de l’Est, Londres, éditions Forgotten Books, 2018, 280 p.

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REMERCIEMENTS

Marion Talagrand pour son implication dans l’encadrement de ce PFE, la justesse de ses observations et le partage de sa vision du projet de paysage qui m’a fait grandir dans l’élaboration du projet. Françoise Crémel pour son accompagnement et ses conseils qui ont contribué à alimenter ma réflexion Le groupe « Périurbain » pour leur soutien et leur présence

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RÉSUMÉ

ABSTRACT

Ce projet de paysage vient dans la continuité d’un travail sur la lumière. C’est la possibilité de construire le projet de paysage en liant une approche sensible par la peinture et une approche plus théorique. Le site choisi est la Flandre. C’est un territoire rural qui tend à s’urbaniser sous la pression et l’influence de grands pôles urbains proches. Le projet permettant de ne plus seulement le voir et le contempler mais de pouvoir le comprendre et en dégager les problématiques.

This landscape project is a continuation of a work on light. It is the possibility to build the landscape project by linking a sensitive approach through painting and a more theoretical approach. The chosen site is Flanders. It is a rural territory that tends to become urbanized under the pressure and influence of large nearby urban centres. The project makes it possible not only to see it and contemplate it but to be able to understand it and identify its problems.

Paysage d’argile, plat et absorbant facilement la lumière, la Flandre est traversée d’ouest en est par des éminences de sables Flandrien : les monts des Flandres. Elle est située entre deux pôles urbains et traversée également par l’autoroute. Elle a ainsi vu ses lumières se modifier. Cela avec l’arrivée des quartiers pavillonnaires et des zones commerciales qui s’installent en bordure de l’autoroute en s’accrochant aux villages. Il s’agit alors de reconnecter ces villages aux monts.

A clay landscape, flat and easily absorbing light, Flanders is crossed from west to east by Flanders sand eminences: the Flanders Mountains. It is located between two urban centres and is also crossed by the motorway. She saw her lights change. This is with the arrival of residential districts and commercial zones that are set up along the highway and cling to the villages. It is then a question of reconnecting these villages to the mountains.

Un projet qui cherche surtout à révéler le paysage flamand pour ceux qui ne le voit pas. Cela à travers les couleurs, les textures, les ombres, les lumières et en s’appuyant sur la structure du territoire. C’est à travers la peinture que le projet commence et c’est par la peinture que la maitrise de la lumière dans le projet de paysage permet de conclure cette démarche sensible et personnelle.

A project that seeks above all to reveal the Flemish landscape for those who do not see it. This is done through colours, textures, shadows, lights and by relying on the structure of the territory. It is through painting that the project begins and it is through painting that the mastery of light in the landscape project allows us to conclude this sensitive and personal approach.


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