Ah Bon Vol.5

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Le magazine de l'Institut franco­japonais à Yokohama

ah bon ?!

Jakuchû Itô Petit Automne japonais Portrait

Dossier Spécial

No. 5 Janvier 2012

Ces Femmes Fantastiques


Sommaire www.yokohama­ magazine.fr

04 07 10 14 Un petit secret pour travailler ...

Dossier Spécial « Ces Femmes fantastiques »

Sei Shônagon

Ayako Koshino

Janvier 2012

facebook.com/ ah.bon.japon

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Le « Fair Trade » c'est spécial ?

Sadako Ogata

Agatha Christie

Les femmes belles sont­elles heureuses ?


Edito

Ce sont les femmes qui sont à l'honneur pour ce premier numéro de 2012 avec un dossier spécial consacré à de grandes dames qui ont fait et, font encore pour certaines, notre histoire. Si plusieurs d'entre elles ne vous seront certainement pas inconnues, nous espérons tout de même que ces articles vous donneront l'occasion de faire quelques découvertes. En parlant de découverte, allez notamment jeter un oeil du côté de l'article sur l'invention de la pile : il semblerait qu'un Japonais en soit un des inventeurs alors qu'on en fait rarement mention dans les historiques occidentaux, intéressant. En attendant notre numéro 6 spécial francophonie, nous vous souhaitons une agréable lecture et vous disons à très bientôt sur notre site et notre page Facebook. Le comité de rédaction redaction@yokohama­magazine.fr

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Le Clapotis

La Peine de Mort

Un petit Automne Japonais

Devinettes : Mots Japonais

Bienvenue À Kyôto

L'invention de la Pile

Jakuchû Itô

Bon Anniversaire !

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Société ­ A2

Texte par Chie Kato

Janvier 2012

Chie Kato

Photo par Grégoire Lannoy


Un Petit Secret pour travailler en France

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un petit truc pour travailler en France. J'ai habité à Paris pendant un an pour apprendre la technique de mon métier de sertissage. Pendant mon séjour, j'ai travaillé dans deux entreprises en France et j'ai trouvé un petit secret pour travailler en France...

A

À votre avis, qu'est­ce qui est le plus important et un peu difficile pour les Japonais quand on travaille en France ? À mon avis, c'est de se saluer et se dire bonjour le matin. Pourquoi ? Parce qu'il faut mieux dire bonjour qu'on le fait au Japon. On doit le dire à tout le monde, tous les matins, avec parfois des bisous, même s'ils ont l'air occupés. Je pense que ce n'est pas facile pour les Japonais. Au

moins pour moi, c'était assez difficile. Au Japon aussi, c'est important de bien dire bonjour. Mais j'ai l'impres­ sion que le plus important pour nous, c'est de dire « au revoir » ou « je vous laisse ». Et on ne dit pas bonjour à tout le monde, chaque matin, en regardant la personne dans les yeux ; et bien sûr, on ne fait jamais de bisous. Je pense que c'est une belle habitude en France. Si on dit bien bonjour avec un bisou,

on comprend tout de suite comment les personnes sont le matin. Ensuite, on peut parler de quelque chose avec eux. Comme ça, c'est plus facile de comprendre ses collègues. En plus, c'est un bon exercice de conversation en français. Voici donc mon secret : « Pour travailler en France, si vous dites bonjour, tout va bien ! » *

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Société ­ B1

Le « Fair Trade », Reiko c’est spécial ?

Par Reiko

Récemment, dans un supermarché on peut trouver le label « FAIRTRADE » (commerce équitable en français). Un chocolat, un café, une confiture... Mais au Japon, c'est encore rare. Pourquoi est­il difficile d'en trouver au Japon ?

Le commerce équitable au Japon Au Japon, le mouvement du label « Fair Trade » a com­ mencé en 1993. Maintenant, 130 associations participent à ce mouvement et certaines marques sont spécialisées dans le com­merce équitable (Alter Eco par exemple). Cependant, le marché du

commerce équi­table au Japon représente moins de 1/25 de celui en France. On pense que c'est à cause de la faible compré­hension du commerce équi­table. En plus, une entreprise doit faire des dépenses et prendre du temps pour cela.

Un gout exceptionnel, des produits primés… CHOOSEE, le meilleur du bio à proximité d’Omotesando. Les restau­ rants trois étoiles nous font déjà confiance, et vous ?

Janvier Octobre2012 2011

Un changement au Japon

Petit à petit, la situation au Japon s'améliore quand même. Quelques grands supermarchés font du com­ merce équitable pour leur propre marque. Quelques entreprises commencent à penser que l'attitude du commerce équitable est une obligation sociale. Mais le plus important, c'est que les consommateurs pensent au commerce équitable dans leur vie quoti­ dienne et l'acceptent natu­ rellement.* Références : ­ Fairtrade Label Japan : http://www.fairtrade­ jp.org/about_fairtrade/japan/ ­ Alter Eco : http://www.altereco.com


Ces femmes fantastiques

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Portrait ­ B1

Keiko Fujimoto

Par Keiko Fujimoto

Sadako Ogata L'autre jour, j'ai lu un article sur madame Sadako Ogata dans le journal Asahi. L'article disait qu'elle était encore l'administratrice générale de JICA (Japan International Cooperation Agency). Cette année, elle a 84 ans et elle travaille à JICA depuis 8 ans. Elle va également continuer à y travailler pendant 4 ans encore. Je pense que c'est la femme la plus âgée qui travaille pour le monde entier au Japon...

P

Pourquoi fait­elle des efforts si longtemps ? J'ai examiné sa vie. Permettez­moi de vous présenter madame Sadako Ogata.

Enfance à l'étranger

Bonjour, je m'appelle Sadako Ogata. Je suis née à Tokyo comme la fille aînée de Toyoichi Nakamura et Misao en 1927. Mon père était diplomate, j'ai passé mon enfance à San Francisco, à Guangdong en Chine et à

Janvier 2012

Hong Kong. Quand j'avais 10 ans, je suis rentrée au Japon et je suis allée à l'école Seisin. Après avoir terminé mes études à l'université de Seisin, mon père m'a recommandé d'aller étudier dans une université en Amérique. Je suis entrée à l'université de Georgetown en 1951. J'ai choisi les sciences politiques car je pense avoir eu l'influence de mon arrière grand­père et mon grand­ père. En 1956, je suis entrée à l'université Berkeley en

Californie. Quand j'avais 33 ans, je me suis mariée avec Sijuro Ogata qui était employé de la banque du Japon et j'ai eu deux enfants. Quand j'ai eu 36 ans, j'ai terminé mon doctorat en science politique.

Haut commissaire aux Nations Unies En 1991, alors que j'étais professeure à l'université Joshi, j'ai été élue en tant que la huitième haut commissaire


Sadako Ogata en 1993 ­ World Economic Forum

pour les réfugiés par l'assemblée générale des Nations Unies. A ce moment­ là, j'avais 64 ans. Je suis partie toute seule à Genève. Après plusieurs semaines, la crise des réfugiés Kurdes est arrivée à Genève et c'était le premier travail pour moi. Pendant 10 ans, j'ai porté un gilet pare­balles qui pesait 10 kilos et je suis allée dans les champs de bataille pour aider les réfugiés. Le plus douloureux pour moi a été le génocide au Rwanda. Un

million d'hommes y ont été tués en trois mois. Quand le personnel d'UNHCR sentait qu'il y avait un danger pour nos vies, nous devions nous retirer. Mais nous sommes l'excès de la réaction, nous ne pouvons pas aider. Ce qui est important est que les personnes qui aident les réfugiés aillent sur place. En 2003, j'ai commencé à être administratrice générale de JICA. J'ai réformé beaucoup

de choses pendant 8 ans. On dit que la présence et l’existence de JICA a grandi dans le monde entier. En conclusion, même si la culture, la religion et la croyance sont différentes, la plus importante des choses est de sauver les peuples qui souffrent. Je pense qu'on doit s'entraider dans le monde entier pour la véritable paix. *

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Portrait ­ B1

Keiko Akasaka Par Keiko Akasaka

Sei Shônagon L'une des oeuvres majeures de la littérature japonaise « Les Notes de chevet » (Makura no sôshi ) est attribuée à Sei Shônagon qui était dame d'honneur. Mais son vrai nom n'est pas connu...

S

Sei ( ) provient du clan Kiyohara ( ) et Shônagon vient d'un poste gouver­ nemental. « Les Notes de chevet » se composent d'une collection de listes, de potins, de poésie et d'observations pendant son séjour de 7 ans à la cour impériale. Cette péri­ ode est un moment prospère de la civilisation de l'Epoque de Heian dont la capitale était Kyoto. Dans l'oeuvre, elle a écrit environ 300 épisodes avec les impressions de son intelligence vive. Je vous présente une des grandes femmes écrivaines du Japon.

Une famille de lettrés Je m'appelle Sei Shônagon. Il

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y a dans ma famille des hommes de lettres de génération en génération, parce que mon arrière grand­ père, Fukayabu Kiyohara ( ), était un poète célèbre de Waka (Waka est un poème de trente et une syllabes) et mon père, Motoshuké Kiyohara était aussi un poète célèbre de Waka. Son poème de Waka est mentionné dans le recueil poétique célèbre : 100 nin isshu ( ). Je me familiarise avec la poésie de Waka et la littérature chinoise classique grâce à mon père depuis mon enfance. Je suis active, très vive et j'ai un esprit d'à­ propos. Je me suis mariée

avec un officier gouverne­ mental, Norimistsu Tachi­ bana à l'âge de 15 ou 16 ans, mais à cause de notre incompatibilité d'humeur, j'ai divorcé après 10 ans de mariage.

Entrée à la cour impériale En 993, à l'âge de 27 ou 28 ans, je suis entrée à la cour impériale en tant que dame d'honneur. Je me suis oc­ cupée de l'impératrice Téishi ( ) qui avait 17 ans. Ma vie quotidienne a complètement changé et a commencé à la cour impériale. Et là, il y a avait environ 30 dames cultivées. Elles ont admiré mes poèmes de Waka, pleins


Sei Shônagon regardant la neige par Utagawa Yoshitora

d'esprit. Comme j'ai fait taire les hommes de la cour qui étaient fiers de leur con­ naissance de la littérature chinoise classique, j'ai acquis une bonne réputation. J'ai reçu de l'impératrice Téishi plusieurs feuilles de papier. Comme cela est une chose très précieuse, j'étais très contente. J'ai commencé à écrire les choses que j'aimais ou détestais voir,

écouter et sentir, y compris les historiettes de la cour impériale. En 1000, l'impé­ ratrice Téishi est morte à l'âge de 24 ans à cause de son accouchement. J'ai quitté mon poste à la cour impé­ riale avec tristesse. Depuis, je me suis remariée avec le gouverneur de la province Settsu (maintenant le nord d'Osaka). Maintenant, je mets la dernière main à « Les Notes de chevet ».

*** *** On sait que « les Notes de chevet » ont été achevées vers l'an 1010. Vers la fin de sa vie, elle a habité à Higashiyama à Kyoto. Il sem­ blerait qu'elle ait fréquenté ses vieilles camarades de la cour impériale. Il est possible qu'elle se souvienne de ses années stimulantes à la cour impériale avec nostalgie. *

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Portrait ­ B1

Noriko Horiguchi

Par Noriko Horiguchi

Agatha Christie Agatha Christie est née en 1890 à Torquay en Angleterre. Elle est l'une des écrivaines les plus connues au monde. Ses romans policiers étaient des best­sellers ; on l'a appelée « La Reine du Mystère »...

E

Elle est née d'un père américain, Frédéric et d'une mère anglaise, Clara. Elle était leur deuxième fille. Sa soeur et son frère avaient dix ans de différence. Sa mère Clara avait quelque chose d'original. Elle était connue comme un personnage singulier. Sa nature singulière a eu une influence sur Agatha mais Agatha a continué à respecter sa mère capricieuse. Clara croyait qu'il valait mieux de pas savoir écrire jusqu'à l'âge de sept ans. Donc Clara a interdit à Agatha d'aller à l'école régulière et officielle contrairement à sa soeur et à son frère. Dans sa première enfance, elle a reçu une

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instruction par Clara mais celle­ci ne lui a pas enseigné à écrire. Les archives des lettres écrites par Agatha durant son enfance étaient pleines de fautes d'ortho­ graphe.

admiré « Le Mystère de la Chambre Jaune » écrit par Gaston Leroux. Elle a pensé qu'elle pouvait elle aussi écrire des romans policiers. C'était l'occasion de devenir écrivaine.

Découverte des romans policiers

Quand elle avait 24 ans, elle s'est mariée avec un militaire. Pendant que son mari participait à la guerre, elle a travaillé dans un hôpital militaire comme infirmière volontaire. À ce moment­là, elle a acquis des connaissances sur le poison. Donc il y a beaucoup de ses oeuvres qui parlent de poison : quarante pour cent des victimes dans ses oeuvres ont été tuées avec du poison.

D'un côté, elle n'avait pas d'amis, de l'autre, elle se cultivait en passant son temps à lire dans le bureau de son père. Quand elle avait huit ans, comme sa soeur lui lisait des histoires de Sherlock Holmes, elle a commencé à s'intéresser aux romans policiers. Quand elle avait dix­sept ans, elle a


Agatha Christie ­ DR

Un succès grandissant Quand elle avait 26 ans, elle a écrit sa première oeuvre « La Mystérieuse Affaire de Styles ». Et après, elle a créé le célèbre détective « Hercule Poirot », mais chaque fois qu'elle envoyait son manu­ scrit à plusieurs maisons d'édition, son manuscrit était refusé. Quand elle avait 30 ans, son oeuvre est enfin parue : elle a débuté dans le monde littéraire. Depuis ses

débuts, son « truc » a soulevé de nombreuses discussions. Graduellement, elle est devenue une vedette. En 1976, elle est décédée à l'âge de 85 ans. Lorsqu'elle est décédée, ses oeuvres ont été adaptées au cinéma et à la télévision. En particulier, la BBC a produit des émissions télévisées qui mettent en scène Hercule Poirot et Miss Marple. Ses oeuvres ont été publiées à

plus d'un milliard d'exem­ plaires dans le monde ce qui dépasse les pays anglo­ phones. Le bruit court que ses livres sont très lus parmi les gens et ce après la Bible et Shakespeare. Et aussi, en 1993, elle était située à la tête des écrivains qui sont traduits à fréquence maxi­ male. Enfin, elle est une des dix meilleures... selon son fan club ! *

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Portrait ­ B1

Mikiko Nakane

Par Mikiko Nakane

Ayako Koshino J'adore faire des habits. Pour le moment, je dessine des patrons et j'utilise ma machine à coudre presque tous les jours. Autrefois, j'ai vu madame Ayako Koshino dans une émission à la télévision. Elle était modéliste et aussi mère de trois filles...

L

Les filles Koshino sont des modélistes très connues dans le monde. Dans cette émis­ sion, on présentait madame Ayako Koshino qui déployait son activité bien qu'elle soit âgée. Je l'admirais beaucoup et cette émission a produit en moi une vive impression.

Premières expériences dans la mode Madame Ayako Koshino est née comme l'aînée d'un mar­ chand de kimono à Kishi­

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wada, à Osaka en 1913. Ses parents l'ont nommée « Ayako » pour s'occuper du travail, touchant des fils toute sa vie. Après avoir arrêté ses études au lycée des filles, elle a fait l'appren­ tissage de la couture. Ensuite, elle a ouvert en 1934 un magasin de vêtements euro­ péens à Kishiwada et ce, seulement avec une seule machine à coudre. Pendant la journée, elle faisait le tour des clients pour obtenir du travail dans toute la ville, elle

acceptait n'importe quelle chose à coudre et passait des nuits entières à travailler.

Ses trois filles En novembre 1934, elle s'est mariée avec Takeichi Kawa­ saki qui était tailleur et puis, en 1937, Hiroko, l'aînée, est née et en 1939, Junko, sa deuxième fille, est née. Les deux fois, elle a continué à travailler jusqu'au jour même de son accouchement. Juste après ses accouchements, elle


Ayako Koshino par Toscio TOMITA (DR)

a tout de suite rouvert son magasin. En 1942, quand elle était enceinte de sa troisième fille, c'est­à­dire Michiko, son mari a été appelé à la guerre du Pacifique. Après cela en 1945, il est mort à cause d'une maladie contractée à l'étranger. Après la guerre, elle a élevé toute seule ses trois filles. Plus tard, ses trois filles se sont montrées actives comme modélistes internationales, mais Ayako Koshino a continué à s'oc­ cuper de son magasin à

Kishiwada.

Consécration En 1948, elle s'est occupée de la confection d'uniformes scolaires pour son lycée. Quand elle avait 75 ans, elle a créé sa marque. La raison pour laquelle elle a pensé à cela est qu'il n'y avait pas de vêtements chics pour les femmes âgées au Japon. En 2006, elle est décédée à cause d'un infarctus cérébral à l'âge de 92 ans. On dit qu'elle avait

un caractère très gai et facile, et qu'elle était très intel­ ligente et très patiente. Elle pensait aussi toujours posi­ tivement.

*** *** Je respecte beaucoup ma­ dame Ayako Koshino qui était mère de trois filles et qui a continué à être modéliste jusqu'à sa mort. *

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Portrait ­ B1

Eiko Kawamura Par Eiko Kawamura

Les sont­elles femmes belles heureuses ? Au Japon, on dit qu'une femme qui est belle est malheureuse. Est­ce que c'est vrai ? Je voudrais le vérifier en prenant l'exemple de trois femmes très belles et extraordinaires : Cléopâtre, Yang Guifei et Ono no Komachi. Au Japon, on dit que ces trois femmes sont les trois plus belles femmes du monde. Eh bien ! Allons voir brièvement quelle vie elles ont eue !

Cléopâtre D'abord, voyons la vie de Cléopâtre. C'est une histoire très ancienne. Elle est née en l'année 69 A.C. et morte en l'année 30 A.C. à Alexandrie en Egypte. C'est­à­dire qu'elle a vécu seulement 39 ans. Son père était le roi de la dynastie de Ptolémée, et Cléopâtre, dont le nom signifie « Gloire du père » en grec, était la première enfant de la famille.

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Selon la légende elle avait une très belle voix, comme un oiseau. Quand son père roi est mort, elle est montée sur le trône ensemble avec son frère par le testament de leur père. Cela veut dire qu'il y avait deux rois. Cependant cela devient la cause de sa tragédie après. Graduel­ lement, la relation entre elle et son frère s'est éloignée. Cléopâtre était aux côtés de Rome qui avait un grand pouvoir alors. Elle a pris le chemin de son père. D'ail­

leurs son frère était pour le parti national. Un jour, le général de Rome, Jules César est venu à Alexandrie pour rencontrer les deux rois. Cléopâtre pour exprimer son accueil au général de Rome, s'est enveloppée elle­même dans un tapis et a demandé qu'on le donne en cadeau à Jules César ! Il a été complètement séduit par le charme de Cléopâtre. C'est­à­dire qu'elle a réussi à gagner l'appui de


Cléopâtre et César par Jean­Léon Gérôme

Rome. Mais la vie est toujours ironique, Jules César est mort d'un assassinat quelques années plus tard. Et alors, après Jules César, Antoine est venu de Rome à Alexandrie. Cette fois, Cléo­ pâtre a essayé de faire d'Antoine son appui. Il a été très facilement soumis au charme de Cléopâtre. Comme il l'a trop aimée en négli­ geant le gouvernement de Rome, Rome était fâchée contre Antoine parce qu'il a perdu des troupes de Rome

et finalement, il s'est suicidé. À l'annonce du suicide d'Antoine, Cléopâtre mourut par la morsure d'un cobra. Elle avait 39 ans.

*** *** Un philosophe français du 17è siècle, Blaise Pascal, a dit : « Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face du monde aurait changé ! »

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Portrait ­ B1

Yang Guifei par Hosoda Eishi

Yang Guifei Voyons une deuxième femme très belle : Yang Guifei de Chine. Elle a vécu de 719 à 756 à l'époque de Jang. En plus de son extraordinaire beauté, elle avait de grands talents en danse et en musique. Elle a été très aimée par l'Empereur Xuanzong et elle est devenue sa maîtresse. Mais pour être la concubine de l'empereur, elle s'est engagée graduellement dans la guerre de la province. La

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bataille a obligé l'empereur et Yang Guifei à s'enfuir dans une autre région où ils ont été pris par une troupe ennemie et Yang Guifei fut forcée de se pendre sous les yeux de l'empereur. Elle avait 37 ans en ce temps­là.

Ono no Komachi La troisième femme très belle est japonaise. C'est Ono no Komachi. Elle est très connue pour son talent de Waka et a été choisie parmi les six génies de la poésie pendant la période de Hêian. Sa vie

est de 825 à 900. Considérée d'une rare beauté, elle est le symbole de la beauté japo­ naise. La plupart de ses Waka évoque l'anxiété, la solitude ou la passion amoureuse. Par exemple, en voici un :

« Utatané ni koishiki hito wo mitéshi yori yumé téfu mono wa tanomi sométeki »


& (tefu est une ancienne syllabe de tchou ) Essai de traduction par moi­ même : « Depuis que j'ai ren­ contré mon amour pendant la méridienne, je suis arrivée à espérer le rêve. » Au total 31 syllabes, l'ordre des mots est fixe. Le Waka est un style de poème à forme fixe. Très peu de détails de sa vie sont connus mais il y a une histoire célèbre, celle de sa relation avec Fukakusa no

Shosho qui était un courtisan de haut­rang. Komachi lui promit que s'il lui rendait visite cent nuits de suite, elle deviendrait son amante. Fukakusa no Shosho lui rendit visite toutes les nuits mais mourut enseveli par la neige lors de sa quatre­vingt dix neuvième visite. Oh là là ! D'autres oeuvres emploient le motif de sa vieillesse : ayant perdu sa beauté, abandonnée par ses anciens amants et regrettant sa vie, errante en va­nu­pieds soli­ taire. En son honneur, il y a

Ono no Komachi par Kano Tan’yu

plusieurs choses qui porte son nom « Komachi » comme Akita Komachi, le nom du riz que je mange depuis plus de 15 ans. Le shinkansen pour la préfecture de Akita se nomme Komachi parce que Ono no Komachi était d'Akita qui est situé au nord­est du Japon.

Les femmes très belles sont malheureuses ?

extraordinaire beauté a tendance à avoir une fin vraiment tragique. Nous avons lu dans le manuel de français Rond­Point 2, la vie de Mata­Hari, une belle femme française et nous avons appris qu'elle a aussi eu une fin très dramatique. Par conséquent, je suis arrivée à la conclusion que les beautés ordinaires sont heureuses... n'est­ce pas ? *

Ayant vu très brièvement la vie de trois grandes belles femmes, je pense qu'une

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Essai ­ B1

Le Chieko Endo Clapotis

Par Chieko Endo

O

On dit simplement « le sable de la plage », mais il y a beaucoup de plages dans le monde. Et sur chaque plage, il y a un nombre astro­ nomique de grains de sable. En outre, quand on classe les grains de sable, il y a plusi­ eurs critères. Par exemple : son histoire avant d’être un grain de sable – une coquille brisée, du béton de brise­ lames érodé par les vagues, le magma d'un volcan qui s’est solidifié et s’est effrité, ou une simple pierre qu'une

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vague fait tourner et se casser. Un peu plus clair : la forme du sable – rond ou anguleux, inégal ou poli. Plus scientifique : les composants du sable... Non, ça suffit ! Dans tous les cas, ne vous inquiétez pas de ces critères pour le sable dont je vais vous parler. Ce serait trop compliqué et ennuyeux... Le sable pensait à la palourde grise. Cette palourde était très petite (même si elle était cent fois plus grande que le

sable), et avait la jambe de la forme d’une hache. Quand elle se glissa dans le fond sablonneux de la mer, le sable toucha sa jambe et il fut tout à fait charmé par son toucher délicat. Il s’abandonnait à cette pen­ sée : s’il pouvait la toucher encore... Le sable priait la vague toutes les nuits sans dormir. Ce fut après quelques jours que son vœu fut comblé. Quand la palourde se glissa encore


Photo par CLF

dans le fond de la mer, elle absorba le sable dans sa coquille. Le sable pria d’y entrer le plus profondément possible. Il était ravi d’être enveloppé du toucher merveilleux. Mais malheureusement, il avait passé des nuits sans dormir, donc il s’endormit à son insu. Il sentit qu’il fit un doux rêve. Il s’ensevelit dans l’obscurité du sommeil en ayant l’assurance que ce rêve était immortel.

Le lendemain matin, le sable se réveilla sur le fond sablonneux de la mer. Pour la palourde, le sable était une chose étrangère. Toutes les fois qu’elle faisait des petits mouvements, elle avait mal à la jambe. Elle s’efforçait de jeter le sable dehors de la coquille pendant qu’il dormait. Le sable ne comprenait pas le sentiment de la palourde alors il ne savait pourquoi il était dehors. Il pensa à la

palourde et se rappela du toucher de la jambe. Il avait une bonne mémoire et il pouvait s'en rappeler les détails. Et puis, il avait aussi une imagination magnifique qui lui procurait des expériences irréelles. Cepen­ dant, il ne se rappela pas la douce saveur du rêve qu’il avait eu dans la coquille. Pendant qu’il était absorbé dans ses pensées, la vague reconduisit le sable au bord de l’eau. Puis elle se retira avec le bruit d’un soupir. *

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Société ­ B2

WS Par W. S.

La Peine de Mort Le 18 septembre dernier, on fêtait les 30 ans de l’abolition de la peine de mort en France. Je voudrais profiter de cette occasion pour revenir sur ce sujet.

L

Le meurtre est le plus abominable des crimes. Mais même pour punir cet acte odieux, je ne peux accepter la peine de mort, car c’est bien un autre meurtre par l’Etat. L’exécution permet d’expier le crime en un instant. C’est pour les criminels plus facile a supporter que la condamnation à perpétuité : rester en prison, tourmentés par un sentiment mêlé de culpabilité et de regret. Du coté des proches de la victime, la peine de mort n’apporte pas toujours un

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contentement suffisant, car la victime tuée ne revient pas à la vie. Les partisans de la peine de mort disent que la condamnation à perpétuité produit une grosse dépense de l’Etat et que les prisons manquent pour recueillir les prisonniers, mais ce n’est pas une raison pour qu’on garde la peine de mort. La criminalité, comme le meurtre, que ce soit sciem­ ment ou non, est commise par la folie irrésistible des hommes. Est­ce qu’on re­

nonce à tuer, effrayé par la peine de mort, quand on perd la raison ? Je pense que la peine de mort n’est pas dissuasive, et que si on supprime la peine de mort, la criminalité n’augmentera pas.

La peine de mort au Japon Au Japon, malgré les recom­ mandations du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de 1993 et 1998, la peine de mort est en vigueur. Selon une statis­


A woman in Kimono Par idua_japan

Death and Dying par Wayne's eye view

tique, les condamnés à mort qui ont été exécutés de 1981 à 2003 étaient au nombre de 52. La peine de mort est exécutée par ordre du ministre de la Justice chez nous. Pendant 3 ans de 1990 à 1992, le ministre de la Justice d’alors n’avait pas donné l’ordre d’exécuter des prisonniers par conviction, et personne n’a été tué, mais en 1993, 7 condamnés à mort ont été exécutés en une seule année par ordre du nouveau ministre de la Justice.

L’exécution dépend du ministre de la Justice au pouvoir. On exécute un condamné à mort secrè­ tement. On ne prévient le condamné à mort et ses proches ni de la date, ni de l’heure, ni de l’endroit de l’exécution. L’interrogatoire policier est si autoritaire et brutal que souvent la personne interrogée, toute épuisée, finit par avouer son faux crime. Ce qui fait que parfois certaines personnes sont condamnés à tort. Après la deuxième guerre mondiale,

jusqu’à 2010, 4 condamnés à mort et 4 condamnés à perpétuité ont obtenu un acquittement après révision. Si ces 4 condamnés à mort avaient été exécutés, on aurait tué des personnes innocentes inutilement. *

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Voyage ­ B1

À la recherche

K. T. Par K. T.

d'un petit

Mont Rouge

Par Mont Rouge

Automne Japonais

Après une averse de week­end, c’est un grand soleil qui est de retour. Un super beau temps nous attend pour partir sous le ciel bleu admirer le spectacle caractéristique de l’automne. J’ai enfin débuté ce jour­là dans la montagne en tant que « Yama­girl : fille de montagne », comme on l’entend très souvent ces derniers temps.

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Mon guide est un spécialiste de la montagne. Il s’y connaît trop bien. « Tiens, c’est un hêtre. » « Regarde, ce cerisier d’hiver est en fleur ! » « Tu as de la chance, je n’avais jamais vu une gentiane aussi belle que celle­ là ! ». Il étale ses vastes et profondes connaissances sur arbres, oiseaux, fleurs, tout ce qui concerne les montagnes. Chapeau !

La montée assez dure mérite une récompense. Le panorama depuis le sommet de la montagne est magnifique. Cependant j’ai été plus surprise par le talent de mon guide : il sait même dessiner !

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Voyage ­ B1

En randonnée, il faut tout chronométrer, paraît­ il. Tout en me prêtant la plus grande attention, mon guide prévoit la durée qu’il faut pour arriver à la prochaine étape et il me prévient également de l’heure à laquelle on sera descendu. Il m’a dit aussi qu’il fallait parfois venir me vider l'esprit dans la nature afin de mieux reprendre la vie quotidienne. En effet, malgré la fatigue, je me suis sentie le cœur et le corps légers. Ce fut une agréable journée.*

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Jeux ­ B1

Devinettes

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mots japonais

Ce mot vient du français « jupon ». Dans son sens originel, il désigne la jupe de dessous. À l’époque Meiji, il a pris une autre valeur pour désigner un pantalon d’homme.

L’étymologie de ce mot viendrait de l’aspect du sésame qu’on pile dans un bol. Alors le sésame colle à l’intérieur du bol. Cela évoque une personne qui flatte. On a commencé à utiliser ce mot au XVIIIème siècle, cela apparaît dans un livre qui faisait la descrip­ tion de la vie quoti­ Par Kikuyo dienne. Aujourd’hui, ce mot est standard et signifie « flatter ».

Au Japon, il y a quelques expressions qu’on écrit en utilisant des chiffres. Par exemple, la fête pour les garçons de 3 et 5 ans et les filles de 3 et 7 ans, c’est « 753 » (shichigosan). La fête des étoiles du 7 juillet, c’est « 7 soirs » (tanabata). La boutique du marchand de légumes, c’est yaoya : on écrit « 800­boutique ». Il

Kikuyo

2

Par Takayuki

Par Chizuru

C’est un mot qui vient du Cambodge. Au seizième siècle, un portugais a apporté ces légumes et il les a vendus comme un produit cambodgien. On appelle ce légume « Cambodge » avec un accent Par Karin japonais.

y a quelques petits groupes de gens qui sont disséminés sur une place ou qui marchent dans la rue ? C’est « 3355 » (sansangogo).

Takayuki

Chizuru

Karin

Ce mot vient du Kabuki, un type de théâtre traditionnel au Japon. Le sens du mot est un jeu, un art, une chanson ou un geste. C’est aussi un programme bien connu parmi les amis ou les voisins. Il y a une autre signification : c’est quand on met quelque chose avec précaution dans une boîte. Qu’est­ce que c’est ?

Mots à deviner 1. Zubon 2. Kabotcha/citrouille 3. Gomasuri 4. Numéro 18 : Ohako

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Voyage ­ B2

Sumio Muraoka

Par Sumio Muraoka

Bienvenue à Kyoto Si vous voulez visiter Kyoto, je vous conseille d'y aller au printemps, au temps des cerisiers en fleurs. Ou bien en automne, quand il fait frais et ensoleillé, vous pourrez admirer le rouge des feuilles...

C

Comme vous le savez, cette ville est située dans une cuvette. Entourée de montagnes, il fait chaud et humide en été et il vaudrait mieux rester à la maison. En hiver, le paysage sous la neige est magnifique, mais il fait trop froid pour faire du tourisme. Je dois avouer que chaque saison a son charme. À mes yeux, le meilleur spectacle serait la floraison des cerisiers pleureurs au jardin de Heian­Jingu. Sous les arbres, on se croirait être

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au paradis. Junichiro Tanizaki : ce nom vous dit quelque chose ? C'est un grand écrivain, admirateur du patrimoine culturel de l'ancienne capitale. Chaque printemps, il visite soit Heian­Jingu, soit Ninnaji et d'autres, pour admirer les cerisiers en fleurs. Si seulement vous aviez le temps de lire son roman intitulé « Quatre sœurs » traduit en français ! « Une fois à Nara, voir les statues bouddhiques ! Une


En haut : Nanzen­ji. En bas : Kyôto Par Frédéric Lauray­Quantin

fois à Kyoto, voir les jardins ! » Cela veut dire que, à Kyoto, depuis je ne sais combien de temps, il y a pas mal de paysagistes renommés. Miyako Odori, une danse de Kyoto, a lieu au début du printemps. C'est ravissant de voir une douzaine d'apprenties Geishas bien habillées danser gracieu­ sement sur la scène. Ce spectacle attire bien des touristes, bien entendu y compris des occidentaux.

Afin de faire un tour en ville, avec un guide à la main, il vous faudra utiliser un autocar avec interprète, un taxi ou faire une randonnée pédestre. Le mieux serait de chercher un petit taxi conduit par un chauffeur qui connaît bien des détours pour éviter les embouteillages des quartiers. Par bonheur, un des ces chauffeurs m'a montré, en ville, dans un quartier résidentiel à côté d'une maison à la mode de Kyoto, un grand cerisier pleureur en

fleurs. Les deux se mariaient très bien. Kyoto, siège du palais impérial pendant plus de mille ans, s'enracine dans une longue histoire. Pour cette raison, il y a tant de sites historiques à visiter qu'on a l'embarras du choix. Quand même, j'ose vous énumérer les temples célèbres : le Pavillon d'Or (Kinkaku­ji), le Pavillon d'argent (Ginkaku­ji), le Ryoan­ji, le Kiyomizu­dera, le Nishi­Hongan­ji, etc.

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Voyage ­ B2

Jardin du Kinkaku­ji par Frédéric Lauray­Quantin

Après la restauration de Meiji, Kyoto a vu passer Bin Ueda, poète et traducteur des poèmes de Frédéric Mistral, de Charles Baudelaire ou encore de Paul Verlaine, mais aussi le premier lauréat du Prix Nobel de physique qui s'appelle Hideki Yukawa, grand amateur de musique classique japonaise. N'oubliez pas la présence de grands peintres historiques : Sodatsu

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Takaraya, Korin Ogata, Jakuchu Ito, Seiho Takeuchi, etc. Les habitants sont assez conservateurs, mais ils ne dénigrent pas la modernité. Constructeurs d'un aqueduc, ce sont également eux qui ont commencé à construire le premier tramway en ville. Pour la fabrication du tissu, ils ont importé quelques

métiers à tisser « Jaquard ». Dans cette ville, on trouve des hôtels de style occidental de toutes catégories. Mais si vous voulez profiter de la vie japonaise, je vous recom­ mande une auberge aux environs de Kyoto, dont une grande partie est en voie d'urbanisation, mais, rassu­ rez­vous... on peut y trouver la nature ! *


Portrait ­ A1 C’est un peintre et son vrai nom est Jokin. Il est né à Kyoto en 1716 à l’époque d'Edo et il a vécu jusqu’à 85 ans. Sa maison natale était un grand grossiste de légu­ mes. Quand il a eu 23 ans, son père est mort. Par consé­ quent, il a dû succéder à son père et il a échangé son nom avec Genzaemon qui est le même nom que son père. Quand il a eu 40 ans, il a cédé son travail à son petit frère. Et puis il a commencé à peindre. D’abord, Jakuchû a appris la technique de l’école Kano ; ensuite, il a peint de façon réaliste. Il a peint beaucoup de fleurs et d’oiseaux. *

Sachiko

Par Sachiko

Jakuchû Itô 31


Science ­ B1

Katsuko Yoshino Par Katsuko Yoshino

L'invention de la pile Je vous pose une devinette : c'est un petit cylindre dur ; il y a plusieurs dimensions ; et ça permet d'actionner un jouet, un réveil,... Qu'est­ce que c'est ? C'est une pile, objet qui manquait pour les lampes de poche après le séisme de mars 2011...

L

Savez­vous qui a inventé la pile ? On ne peut pas en créer une à partir de rien. Je vais vous présenter un précurseur et deux inventeurs de la pile.

a découvert que de l'élec­ tricité s'y produisait.

Luigi Galvani (1737­1798)

C'était un physicien italien. Il a réfléchi aux recherches de Galvani mais il s'intéressait aux deux métaux différents plutôt qu'aux pattes de grenouille. Il a constaté que de l'électricité se produisait quand on mettait une pièce humidifiée avec de l'eau salée entre un disque de cuivre et

C'était un professeur d'anatomie italien. Il a découvert que, quand deux métaux différents touchaient des pattes de grenouille, elles se convulsaient. Grâce à une question d'un de ses élèves, il

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Alessandro Volta (1745­1827)

un disque de zinc. Il en a entassé 50 ou 50 comme un pilier et il a inventé la pile de Volta. Il l'a expérimentée devant Napoléon Ier.

Sakizô Yai (1864­1927) Il est né à Nagaoka à Niigata. Quand il avait 3 ans, son père, qui était samuraï, est décédé. Il aimait actionner des appareils depuis son enfance et il est donc devenu horloger. Après, puisqu'il est


De gauche à droite : L. Galvani, A. Volta et S. Yai.

arrivé avec 5 minutes de retard à l'examen de l'école industrielle, il n'a pas pu y entrer. Donc il a étudié les horloges étrangères le soir en travaillant pendant la journée. En 1885, il a inventé l'horloge électrique conti­ nuelle. Mais elle marchait avec une pile liquide à cette époque, ce n'était pas pratique. Il a fait des recherches sur une pile sèche. En 1889, il a amélioré le charbon alors utilisé et il a

réussi à inventer la pile sèche. Mais il n'a pas fait breveter son invention à cause du prix du brevet trop cher pour lui qui était pauvre. En 1892, un sismographe qui utilisait sa pile sèche a été exposé à l'exposition univer­ selle de Chicago. Cette pile est devenue célèbre. Après, elle a été copiée par d'autres personnes. En 1883, enfin, il a obtenu le brevet de la pile sèche, il y a 118 ans.

*** *** Grâce à eux, aujourd'hui, la pile sert à tous les appareils électriques portatifs comme les dictionnaires électro­ niques. Dans l'avenir, la pile évoluera encore. *

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Souvenirs ­ A1

Dans la classe, il y a neuf femmes, trois hommes et une enseignante : une infirmière, une cuisinière, un professeur d’école,etc. Nous étudions le français amicalement. (Texte par M.)

Dans la classe du 4 décembre, nous avons parlé des anniversaires. « C’est quand ton anniversaire ? » « C’est le 17 décembre. » Je ne comprends pas la prononciation. Ça se prononce / desɑ̃b ʀ / mais je prononce / desɛmbɛ /. (Texte par H.) Miyuki est la plus jeune et amusante de la classe. Elle est aimée de tout le monde. Elle a eu vingt ans. Au Japon, on devient majeur à l’âge de vingt ans. Nous avons décidé de fêter son vingtième anniversaire. Le restaurant est tout proche du quartier touristique « Minato­miraï » à Yokohama. C’est le restaurant italien « la Tenda Rossa ». J’ai réservé ce restaurant. (Texte par Y.)

Trois autres personnes ont célébré leur anniversaire en plus de Miyuki. (Texte par M.)

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Je m’appelle Miyuki. Le neuf novembre, c’est mon anniversaire. Maintenant, j’ai vingt ans. Je peux boire. (Texte par Miyuki)

Nous avons mangé italien. Voilà le menu. Entrée : assiette garnie de navet rouge, anchois et salade. Pâtes : penne. Poisson : daurade française. Dessert : gâteaux. (Texte par Y.)

Nous avons parlé de beaucoup de choses : de nos passe­temps, de mariage, de Nogué (c’est un quartier à Yokohama), de travail et pour quelle raison on voudrait parler français, etc... (Texte par M.)

Ça a été une excellente fête ! Nous avons beaucoup ri. Nos visages ont débordé de sourires. Du vin avec mes camarades, parler dans les rues et la fête avec des chants : c'est génial, non ? Miyuki, le premier rôle de la fête, a été émue quand elle a reçu des cartes d’anniversaire. Elle était très contente grâce à nous. Mais je pense que, nous aussi, nous étions contents grâce à elle. Si ça n'avait pas été l'anniversaire de Miyuki, nous n'aurions pas fait la fête et nous n'aurions pas passé de bons moments. Nous nous sommes connus grâce à la fête. Nous avons différents boulots, âges et parcours de la vie, mais nous nous sommes réunis joyeusement ici. Comme c'est merveilleux ! Enfin, je vais dire à Miyuki « Bon anniversaire! Merci beaucoup ! » (Texte par J.)

C’était une fête joyeuse. On a passé un très bon moment. Après environ deux heures, la fête a fini. Et on est sortis du restaurant italien où on a fait cette fête et on a marché vers la gare ensemble. Pendant ce temps, on bavardait gaiement tout le temps et on a pris beaucoup de photos avec de bons visages. On est arrivés à la Gare de Sakuragicho. J’ai eu l’impression d’y arriver très vite. J’ai quitté mes camarades là en disant au revoir. Et après, j’ai marché dans les rues de Nogué. C’est un quartier que j’adore. Je ne pouvais pas encore rentrer chez moi parce que je voulais être un peu avec mes charmants souvenirs. Nous étions en décembre, il faisait un peu froid mais mon cœur était très doux. (Texte par S.) Neuf mois sont déjà passés depuis que nous avons commencé à étudier le français. Est­ce que nous avons avancé ? Comment savoir ? Veuillez demander à notre professeur ! En tout cas, nous pouvons continuer le français. Et nous faisons encore une fois une nouvelle fête en janvier ! (Texte par T.)

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!? nob ha amahokoY à sianopaj­ocnarf tutitsnI'l ed enizagam eL

« Failure » par Pixel Placebo

Imprimé grâce la participation de : Ah Bon ?! No5, janvier 2012. Conçu et édité par des élèves et enseignants de l'Institut franco­japonais à Yokohama (www.institut.jp). Directeur de publication, responsable du projet, design et maquettte : FLQ ­ Frédéric Lauray­ Quantin (flauray@institut.jp). Comité de rédaction et rédacteurs : Nora Chraline, Miki, Noriko, Reiko et Tomonori. Merci à toutes les personnes nous ayant fait parvenir articles et photos. © 2012 Journal Institut. Textes, photos et dessins restent la propriété de leurs auteurs respectifs. Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas celles des institutions mentionnées. Réalisé avec le logiciel Scribus.


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