La Mouche n°3

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Journal collectif, libre

03

Juin 2015

La Mouche



Manifeste: La Mouche est un journal collectif, participatif et artistique. La mouche se télécharge, se photocopie, s’agrafe, se répand, se prête, se détourne, s’affiche, s’arrache. L’impression et la diffusion se font de manière autonome et par les moyens du bord. Par définition, la mouche est (prix) libre. Chacun-e s’en empare comme elle-il le souhaite et peut reprendre à sa charge le numéro suivant en invitant des personnes à collaborer, en rassemblant des textes, des images, des manifestes, des BD, des illustrations, des affiches, des photos, bref, tout ce qui s’imprime. Les numéros sortiront de manière sporadique et sauvage. La Mouche est insignifiante et pourtant la Mouche est partout, elle est anonyme, elle se reproduit et devient innombrable, la Mouche est insaisissable et agaçante, la mouche est pleine de vie, la mouche est libre, n’a pas de budget ni de chef, quand on en élimine une il y en a dix qui reviennent. Rejoins la mouche, nourris-la et diffuse-la !



Festin Lorsque la lumière se fait rasante arrive l’heure du festin. Sur la corde raide, j’oscille entre funambule et championne de pole dance. Je descends tête en bas le long des torsades de chanvre, me pourléchant les mandibules à l’approche du festin de chaires tuméfiées et suintantes qu’offre le cou lorsqu’il a été brutalement mis en tension. C’est avec étonnement que je me retrouve dans un lieu que j’identifie comme le creux d’une malléole. Sur mon passage, les poils se dressent. Le sang pulse sous la surface. Ce corps semble vivant mais il remue de façon étrange. Tellement d’odeurs à identifier, de si nombreux repas possibles. Je ne me lasse jamais des mansardes. On y fait les découvertes les plus étonnantes. Combien de temps ces poutres ontelles supporté de victuailles diverses ? Une bien bonne adresse. Plus je descends et plus se précise la promesse d’une source trop rare mais je choisis d’ignorer ce qui me semble encore une suave illusion pour me concentrer sur l’acidité délicieuse exhalée par le creux du genou. Le membre se tend brutalement et me chasse. L’entièreté de la scène m’échappe mais la lourdeur de l’air, chargé des effluves des récents combats dessine d’innombrables chemins olfactifs. Dans ce diagramme sensoriel, il m’est aisé d’identifier les noeuds, convergences de mille pistes et cible de tous les appétits. Sur le haut de la cuisse, en surplomb du creux de l’aine, j’observe. Le lieu de ma convoitise en point de mire, je peine à décider de mon approche. Le peau brille. Je l’imagine à la fois glissante et poisseuse. Je ne suis pas une débutante. Avec précaution, je me pose sur la lèvre gauche, bien en amont, évitant soigneusement la petite colline de chair rose qui me vaudrait à coup sûr d’être balancée dans les airs d’une violente ruade. Mes cellules sensorielles se gavent et exultent. Ma faim semble envahir jusqu’à mes pattes qui piétinent et s’impatientent, triturant le chemin devant elles. J’avance vers l’abreuvoir sacré, il est là, il m’appelle. Ma trompe se tend vers la merveilleuse source et je perds pied. Me voilà baignant dans le nectar, mes pattes s’agitant frénétiquement pour dégager mes ailes déjà poisseuses. Je déglutis. A la première gorgée, mes membres s’immobilisent, tétanisés par un éclair de plaisir. Ma bouche ventouse avec urgence la surface du liquide qui se répand jusqu’au bout de mes antennes. Je suis la soif. Je pourrais me battre, mais j’ai déjà choisi.

Louisa K. pour La Mouche - mars 2015 http://louisa-k.flavors.me/



Possédée

Je m’offre à toi Mon dernier roi Dans un canal étroit Pénètre ma foi Aujourd’hui c’est à travers toi Que je crois Tu t’offres à moi Devenu ma proie Sans en avoir le choix Mes ailes je déploies Aujourd’hui à travers moi Outrepasse tes droits Enchaînes toi Ligotes moi Esclaves d’autre fois Couronnés par l’émoi

V.


L'aliéné Regarde bien ce fou traîner comme une loque ; Ce charognard perché dans son propre univers, Ce cafard en costume ; autant que l'on s'en moque, Ce qui lui permettra de meubler quelques vers, Ce champignon mobile, infectieux virus, Qui parasite l'air de notre saine ville Et couvre de boutons les nobles utérus Du peuple féminin si doux et si tranquille, Ce furoncle doré comme un staphylocoque, Cet ADN muté, sorti des hôpitaux, Ce gène extraterrestre à la forme loufoque Qui prit pour hôte un homme aux traits occidentaux, Regarde-le. Il erre ainsi qu'un cancrelat Dans l'hostile nature aux prédateurs immondes ; Un jour une folie en lui se révéla, Il avance, depuis, l'esprit entre deux mondes. Ce vautour insolent, tout farci d'ennemis, Est chassé par l'humain et chasseur de lui-même. Lorsque les braves gens, sagement endormis, Rêvent de paradis, lui songe à son problème.

Du Lìo




Une nuit au nylon en compagnie d’un moteur à houblon À une époque où le besoin me prit de me promener, je suis aller déambuler en France avec mon sac à dos et quelques économies en poche. J’étais sur la route depuis quelques semaines, lorsque mes pieds, et les roues de quelques âmes charitables me menèrent en Bretagne. J’ai ainsi atterri un après-midi en ville de Quimper. Quimper ! Sa cathédrale, ses... moult autres églises anciennes et divers musées à en croire l’office du tourisme. Mais surtout, son camping municipal... Après un ravitaillement en vivres dans une supérette, j’ai flâner le long de l’Odet en route pour ce qui allait être mon doux foyer pour la nuit. J’ai cheminé un moment dans des rues de plus en plus crades et délabrées, quand le scepticisme à commencé à me gagner ; c’était absurde, j’étais en pleine ville à peine à deux kilomètres du centre, et je me demandais vraiment où, au milieu de tout ces bâtiments gris-sale ils avaient bien pu caser un camping... Enfin, au détour d’un chemin bordé d’arbres mal entretenus je l’ai trouvé : petit couloir bardé de mobile-homes d’un autre âge, parsemé de quelques coins de gazon gavés de tentes, avec au centre le bloc sanitaire ; un cube de béton décrépit, vision fidèle de ce que la ville de Quimper m’avait laissé entrevoir de ses charmes jusque là. Il était dix-sept heure, l’accueil n’ouvrant qu’a dix-huit j’ai attendu sur un banc, Steinbeck dans une main et un whisky à l’eau dans l’autre, jusqu’à apercevoir un barbu patibulaire à l’air exaspéré ouvrir le cabanon de l’accueil. L’air un instant paniqué à ma demande d’un emplacement pour la nuit, il a finalement bougonné quelque chose à propos de places restantes « dans le bois ». Incrédule, je me rendis au fond du camping au pied d’une colline boisée. J’y trouvais un petit sentier entrecoupé tous les trois mètres de surfaces planes tout juste assez grandes pour y caser ma tente. Je me suis installé à la dernière terrasse - la trois ou quatrième - en espérant ainsi plus de tranquillité. Entre le sol en gravier, et les moustiques gros comme des abeilles dus à l’humidité quasi-marécageuse de ce bosquet pourrissant, je me réjouissais déjà de cette nuitée si fidèle à l’image de la ville. L’espace en dessous du mien était occupé par une tente, fermée, elle même occupé par une radio grésillante crachant le commentaire d’un match de foot à plein tubes, et concurrencée par un profond ronflement. Fichtre ! Le cadre, l’ambiance, la vue, le voisinage... J’aimais de plus en plus cet endroit ! Plus tard, j’étais entrain de faire ma popote sous une revigorante pluie glaciale, lorsque je vis arriver à vélo un charmant couple d’une vingtaine d’années, qui aux vues de l’état « sorti d’usine » de leur équipement type couple cloné, et de leur enthousiasme au Valium, devaient en être à leur deux ou troisième jour de Voyâge. Ils se sont installés


à la seule place restante, c’est à dire à un mètre de la tente ronfleuse (la radio s’étant tue entre-temps). Peu de temps après, le ronflement s’est arrêté et la tente s’est ouverte, m’offrant le spectacle d’un phasme poilu, quarantenaire rougeaud, et son vélo, entourés d’une mosaïque de bouteilles de bière vides. L’homme, visiblement dans le coltar, entreprit une longue séance de renaclements entrecoupés de borborygmes pâteux dans la noble langue de Sir William. Les sinus visiblement débouchés, l’individu continua tout au long de la soirée dans, et autour de sa tente, à gesticuler tel un chimpanzé hyperactif en assénant des interjections inaudibles à un interlocuteur mystérieux. Peut-être son vélocipède ? Ce dernier ayant la courtoisie contrastante de dormir paisiblement depuis de nombreuses heures, il me sembla cependant possible, que gêné par le comportement simiesque de son compagnon, il feignait le sommeil dans une gène prostrée. N’étant pas du genre « marcheur sain » – couché à vingt-deux heure, levé à six – le spectacle du Don Quichotte sous acide se déroulant en contrebas ne m’a pas tant dérangé (sauf lorsque ses sinus le rappelaient à une vidange écœurante). J’écrivais ce soir là tranquillement, en m’abreuvant de whisky et boulottant des olives fourrées aux amandes. Mais je ne pu m’empêcher d’éprouver une certaine compassion pour ce couple, qui éteignant tout feux à vingt-trois heure, subit cet énergumène jusqu’à deux heure du matin. Ils rallumèrent occasionnellement leur lampe, exaspérés, pour chuchoter nerveusement quelques commentaires, sans pour autant saisir l’audace d’aborder ce voisin envahissant... Je suppose que certaines de ces brèves discussions empreintes de rage contenue dans un murmure, avaient pour sujet la passivité de monsieur (ou madame, allez savoir, soyons modernes), qui n’osait aller remettre à sa place cette saloperie d’ivrogne anglo-saxon. L’énergumène finit pas s’endormir. Le couple aussi, certainement assez exténués pour outrepasser ce moteur alimenté au houblon. Puis ce fut mon tour, suffisamment éméché pour ne pas être dérangé par cet importun briton. Le lendemain, à peine j’émergeais dans cet agréable matin froid et humide, que je vis le couple étudier une carte en petit-déjeunant, toute leurs affaires déjà remballées. La tente du ronflement était quand à elle toujours scellée, et ronflante. Je regarde s’éloigner ces braves amoureux, en mâchonnant distraitement du saucisson. Je ne vais pas tarder à remballer moi aussi, direction Brest, via le hasard... Adieu Quimper, tu ne me manqueras pas, mais je me souviendrais longtemps de cette nuit que nous avons passé ensemble. Kevin Graz




Voici l’héroïne du film La Mouche quand c’était encore une larve et qu’elle partait travailler à Hollywood.









Place Neuve ou Place de Neuve ?

Ce débat agite les Genevois depuis des décennies ! Pourtant, c’est assez clair. Officiellement, depuis 1988, le conseil d’Etat a fait un arrêté proclamant « Place de Neuve » comme nom officiel. C’est une contraction de « place de (la porte) Neuve ». En revanche, il est d’usage, de prononcer « Place Neuve », oralement. Bref, différent à l’écrit ou à l’oral ! C’est simple, non ? Pour la petite histoire, lors de la demolition de la porte, le trou béant laissé par le fosse fut utilise pour faire des potagers, l’eau ayant rendu le sol plus fertile. Par contre, est-ce que les légumes étaient bons? L’Histoire ne le dit pas…

Arnaud Bosch



En finir avEc l’argEnt !

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tous lEs ingréla société marnis, Et la rEcEttE mains...

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Pas d’Etat, Pas dE ProPriétairE Pour réclamEr du Profit, Pas dE ProPriété PrivéE non Plus (créatricE dE raPPorts dE domination) mais unE ProPriété du droit d’usagE Et dEs biEns communs à gérEr collEctivEmEnt, Pas d’argEnt mais unE société du h .fa r don Et dE la cooPération, voilà biEn lEs basEs qui PErmEttront d’imaginEr EnsEmblE unE société idéalE. diEnts Pour minEr chandE sont réuà PortéE dE nos

à lirE : - gallou : PEtit traité utoPistE / éditions écosociété - auPEtitgEndrE : lE PortE-monnaiE / éditions libErtairEs


L’UNESCO encadre les désastres environnementaux en Mélanésie Les désastres environnementaux commis en toute impunité sont généralement excusés par la conscience populaire qu’une quelconque assemblée va légiférer; s’il en est ! Face à l’efficacité guerrière de la mise à sac des ressources naturelles à grande échelle, la voie légale à coups de casse-tête pas kanak dans la jungle du système judiciaire semble une bien décourageante bataille à mener (image : casse-tête kanak). Perdu d’avance ? Indignation aurait-elle tendance à virer résignation ? C’était sans compter sur un début de mois de mai sous les trombes : allez hop – on remet aux lendemains caniculaires les cérémonies de fumigations de barbaque au barbeuc jetable (version lestée spéciale Rhône bientôt en vente) – et on s’informe ! Il est plus rare que nos petites folies annihilantes pour le confort de deux ou trois générations soient occultées par l’instance de référence en matière de protection de l’environnement : l’UNESCO. Les lagons de Nouvelle-Calédonie ont été inscrits au patrimoine mondial, autour de la baie où une usine d’extraction minière dernier cri vient de faire son nid, et pile-poil au moment où celle-ci n’est plus seulement un projet pilote : un scandale ? Révéler des scandales tient aujourd’hui plus au buzz d’un jour qu’au scoop, surtout quand on remonte à 2008 ... Et puis la Nouvelle-Calédonie, c’est pas à l’autre bout du monde ça ? Il est vrai qu’on préférera les images du tournage de Mad Max 5 dans les déserts d’Afrique toute proche ou encore le résultat des élections municipales à Confignon. M’enfin … La Kanaky récemment renommée Nouvelle-Calédonie, c’est une île issue de l’obduction ophiolithique par charriage de la croûte océanique (en gros c’est quand les abysses ont pris le continent d’à côté en levrette). C’est maintenant un hot spot de biodiversité (on y trouve des plantes endémiques à la vallée) et les sols regorgent de minerai rare, comme en témoigne un siècle de pyrométallurgie : excaver … cramer… récupérer… excaver… cramer… sauf qu’Hallelujah : arrive alors VALE (www.vela.nc), avec ses 5 milliards de tonnes de ferraille produites en septante ans et GORO Nickel, sa nouvelle usine d’hydrométallurgie : après excavation, on dissout les sols à l’acide sulfurique dans des


énormes cuves sous haute pression et haute température (cette étape porte le doux nom de lixiviation – aucun groupe de power-crust n’a osé). Le résidu solide est une poudre extrêmement fine, dépourvue de tout et censée être revégétalisée... Le résidu liquide reste acide et est diffusé dans le lagon via un tuyau émissaire. Après une petite fouille dans la littérature scientifique, même récente (> 2014), on constate que les publications R&D à application industrielle dominent face à peu en écologie, biodiversité, écotoxicologie... Sur le site de l’UNESCO la ressource en documents regorge surtout de photos de vacances, au milieu desquelles on trouve le document maître « Les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés ». Sur 618 pages, on ne trouve pas 3, pas 2 mais juste 1½ page faisant mention du nouveau Mordor en pays kanak.

Il est particulièrement éprouvant d’aller trouver les zooms qui démontrent un p’ti vice de forme dans la définition des zones protégées: la baie avec l’usine GORO Nickel (ronds sur les cartes) est comprise sur la carte principale de la page UNESCO (ci-après), mais pas dans les détails des cartes du document (ci-dessous). Source : UNESCO.


De plus, il semble que les autorités locales n’ont pas bien pris en compte la distribution des espèces lors de la définition des zone marines protégées : « The World Heritage proposal was reopened after the Goro nickel metal-processing project commenced in 2005. Thus, controversy over the two metal-processing projects may have influenced the failure of public authorities to consider dugongs when planning the design of new marine protected areas and the World Heritage zones. » (Cleguer et al. 2015, Biological Conservation). Cependant, sur place les projets ne sont pas passés inaperçus, et on plaide pour du integrated coastal zone management (ICZM) : « There is, indeed, a risk that these areas will be considered as being outside the environmental realm and being assigned instead to economic development – in particular mining – without any consideration for their ecological state. […] The international community would have difficulties understanding how, within a distance of 50 km, one could move from a protected environment to another area subject to heavy pollution and anthropogenic degradation. » (David et al. 2010, Marine Pollution Bulletin).

Une grosse partie de la population de baleine à bosses vient dans cette baie pour se reproduire : quelque chose me dit que l’acide dans l’eau va mettre de l’eau dans le gaz. Mais les baleines de passage ne sont pas les plus exposées. Un des rares articles étudiant la faune sousmarine propose de suivre les concentrations en métaux chez certaines anguilles, qui étant clairement contaminées à grande échelle spatiale


feraient de bons bio-indicateurs, mais il faut continuer la recherche: « Yet, New Caledonian waters are naturally enriched in different trace elements, and many organisms may be well adapted to high trace element concentrations. Alternatively, fast developing urbanization and mining activities may cause deleterious pollution. » (Bonnet et al. 2014, Science of the Total Environment). Situation complexe, sur fond de sempiternelles guerres inter tribales (clivages kanaks-kanaks) et de ressacs indépendantistes (clivages kanaks-calédoniens). Orchestration pour que gambadent sur le chemin de leur croissance la joyeuse industrie des métaux lourds, main dans la main avec les magnas de la pyrotechnie médiatique ? Coïncidence forcée par une trop évidente pollution qu’il est plus aisé de classer comme dommage collatéral à la manne de milliers d’emplois créés ? Il est clair que l’UNESCO joue le rôle délicat de modérateur entre intérêts publics à long-terme et développements privés pour l’ultra-productivité à court terme. Coluche disait qu’ « un attentat en Italie qui avait fait 80 mort avait tout simplement été préparé par les services secrets… italiens ! ». Il ne faudrait donc pas que la bonne vieille conciergerie internationale se mue en régie dénuée d’humanité et de crédibilité ; l’une héroïne, l’autre escroc (voir article dans The Guardian : Leaked documents reveal extent of Unesco corruption). Certes les responsables changeront mais tant qu’il y aura la corruption pour faire tourner dans leurs mains le même pouvoir, les mêmes résultats seront à escompter. Il y a assez de scandales gros comme des baleineaux pour nous inciter à sauver le poisson clown de la noyade et faire baisser le niveau de flou si chèrement entretenu par les médias de masse et les superUNESCOrporations.

Longue vie à La Mouche ! Frank We



Participe au prochain numéro ! Envoie ta contribution avant fin juin à :

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