Journal l'Aquitaine n°56 printemps 2015

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QUENTIN SALINIER

RÉFORME TERRITORIALE Une région puissance 3

Le rapprochement, au 1er janvier 2016, de notre Région avec le Limousin et Poitou-Charentes représente une aventure inédite. C’est aussi une chance de mutualiser et de renforcer nos atouts économiques. PAGES 5 À 8

6SUR NZ°L5 ’INFO

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PRINTEMPS 2015

LE JOURNAL D’INFORMATION DU CONSEIL RÉGIONAL AGRICULTURE

Première région agricole de France

LYCÉES PROFESSIONNELS

Préparer l’avenir des jeunes CRA/ALBAN GILBERT

La Région veille à ce que les lycéens des 67 lycées professionnels puissent poursuivre leur parcours de formation dans les meilleures conditions et trouver des débouchés professionnels dans la région.

SCANRAIL - FOTOLIA

En nombre de salariés, en surface d’exploitation ou en chiffre d’affaires export, la Région cumule les meilleurs résultats nationaux. Demain, lorsqu’on ajoutera les régions Limousin et Poitou-Charentes, notre territoire sera même le premier espace agricole et agroalimentaire européen. PAGES 15 À 18

APPRENTISSAGE

Transmettre l’excellence aux apprentis Avec son programme de soutien à la pâtisserie, l’Aquitaine aide la filière à se hisser à un niveau d’excellence et crée les conditions adéquates d’accueil et de formation des apprentis. PAGE 13

ÉCONOMIE COLLABORATIVE

Un soutien unique en France L’Aquitaine débloque un budget de 550 000 euros qui vient soutenir ce mouvement en plein essor basé sur l’échange et le partage entre usagers. PAGE 19


L’ÉDITO

SOMMAIRE PRINTEMPS 2015 N°56

PAGES 5 À 8 CAHIER SPÉCIAL GRANDE RÉGION • La force d’une grande Région • Une Région puissance 3 • Vers une attractivité renforcée • Au plus près des territoires et de leurs habitants PAGES 9 À 11 LYCÉES PRO • Le Conseil régional prépare l’avenir • Lycée L’Aquitaine expérimente le lycée de demain • Lycée Pierre-et-Marie-Curie Bienvenue dans le monde industriel ! • Lycées agricoles Au cœur de l’innovation et de la production • Lycée de l’Estuaire 100 % de débouchés assurés • Lycées polyvalents Plusieurs voies, une même réussite PAGE 12 FORMATION • Réforme de la formation Une offre plus proche des territoires PAGE 13 APPRENTISSAGE • Insertion professionnelle Un réseau pour développer l’apprentissage • Pâtisserie Transmettre l’excellence aux apprentis PAGE 14 ÉCONOMIE • Énergies alternatives L’Aquitaine à la pointe • Tic et santé Serious games sur ordonnance PAGES 15 À 18 AGRICULTURE • Un territoire agricole européen • Salon international de l’agriculture La future grande Région déjà en action • Aquitanima Les races bovines régionales à l’honneur • Bio en Aquitaine Naturellement et durablement soutenu • Certification environnementale Une agriculture plus respectueuse de l’environnement • Fonds européens La Région en première ligne • Maisons Sud Ouest en Chine À la conquête de l’Asie PAGE 19 INNOVATION SOCIALE • Économie sociale et solidaire Une croissance progressiste et positive pour l’Aquitaine • Économie collaborative Un soutien unique en France PAGE 20 JEUNESSE ET SPORT • Aides régionales Le sport pour dynamiser les territoires • Canoë-kayak L’élite mondiale prend rendez-vous en Aquitaine PAGES 21-22 CULTURE - LANGUES RÉGIONALES • Agences régionales culturelles Soutenir la création et la diversité culturelle • Librairies indépendantes Des livres et tellement plus • Occitan : L’InÒc, servir la lenga d’òc Basque : Euskal kulturak distira egin nahi du PAGE 23 LA PAROLE AUX ÉLUS L’agriculture Votre journal L’Aquitaine est désormais disponible sur tablettes iOS et Androïd. Téléchargez gratuitement un lecteur de QR Code pour accéder à cette fonctionnalité.

Première région agricole d’Europe

L’

Aquitaine n’est pas seulement une terre d’aéronautique et de haute technologie, c’est aussi, vous le savez, la plus grande région agricole de France, et le leader en signes officiels de qualité. La réforme territoriale, qui en 2016 va donner naissance à la grande région, va nous rendre encore plus forts. Le Limousin et Poitou-Charentes sont également des régions aux ressources agricoles extraordinaires et variées. Le mariage de nos trois territoires va faire naître un champion poids-lourd. Les mensurations parlent d’elles-mêmes : la grande région sera la plus importante d’Europe en chiffre d’affaires (presque 10 milliards d’euros), la plus grande de France pour la viande bovine, l’élevage de chèvres, les surfaces en maïs et tournesol, la production d’huîtres, de truites, de caviar et pour de nombreux fruits et légumes. La grande région sera également dans le peloton de tête sur bien d’autres filières, notamment le biologique et bien entendu la viticulture. Le Salon international de l’agriculture de Paris, où les trois régions avaient un stand commun, a permis aux visiteurs de voir de leurs yeux la richesse, les promesses et les complémentarités de ce rapprochement. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à cette fête, ne manquez pas le Salon de l’agriculture aquitaine à Bordeaux, du 8 au 17 mai prochain. De nombreux exposants issus de la grande région viendront y présenter leur savoir-faire. Ce sera une occasion conviviale pour déguster la gastronomie de nos terroirs, et aller à la rencontre de ceux qui, de Pau à Poitiers, de HERVÉ DELRIEU

PAGES 3-4 TRANSPORTS • Ter Aquitaine Une compensation pour les abonnés • Tarification La Région n’augmente pas les tarifs des abonnements • Gare de Bordeaux Saint-Jean Nouvelle gare de Bordeaux : une chance pour l’Aquitaine • Triangle des Échoppes/Pessac Faciliter les déplacements en contournant Bordeaux

Limoges à La Rochelle, travaillent dur pour nourrir la France et le monde avec des produits réputés jusqu’aux quatre coins de la planète. L’agriculture est capitale car elle représente à la fois notre culture et une filière économique considérable. La mission de la grande région sera de la protéger et de l’aider à devenir plus forte encore. Dans ses 67 lycées professionnels, où étudient plus de 22 000 élèves, la Région Aquitaine investit massivement pour offrir à ces jeunes les meilleures conditions pour se former au métier de leur choix. En lycée pro, comme dans tous les lycées, la qualité des équipements est importante. C’est pourquoi, dès cette année, tous les lycées seront raccordés à l’Internet très haut débit (fibre optique) et que le matériel pédagogique et informatique bénéficie chaque année d’un budget de plus de 3 millions d’euros. Des aides à l’hébergement et à la mobilité sont également mises à disposition par la Région, car beaucoup de ces jeunes viennent de loin pour profiter des nombreuses disciplines enseignées. Ils ont accès à un vaste choix de métiers qui offrent des débouchés – de l’agriculture à l’aéronautique, en passant par l’énergie ou les sciences –, comme au lycée des Menuts, à Bordeaux, avec des formations classiques, continues ou en apprentissage. Ces investissements de la Région paient puisque le taux de réussite au bac pro est de 86,1 % en Aquitaine, ce qui nous place au-dessus de la moyenne nationale. La jeunesse est notre avenir. Nous lui devons une politique de formation dynamique, adaptée au marché du travail. //

ALAIN ROUSSET PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL D’AQUITAINE

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L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015


TRANSPORTS TER AQUITAINE

Une compensation pour les abonnés Un effort pour l’accessibilité dans les gares

03 TARIFICATION

La Région n’augmente pas les tarifs des abonnements

À l’issue d’une table ronde organisée à l’initiative de la Région Aquitaine avec les associations d’usagers et la SNCF, un geste commercial a été proposé aux abonnés des lignes Ter les plus perturbées 1.

Les abonnés annuels des lignes Ter Aquitaine concernées se sont ainsi vu offrir un mois d’abonnement. Les abonnés mensuels ont bénéficié, quant à eux, d’une remise de 50 % pour le mois de mars 2015. Voilà les deux premières mesures prises à l’issue de la table ronde du 26 janvier dernier, organisée à

Ter : vos comités de ligne 2015 Une fois par an, les comités de ligne réunissent usagers, associations et représentants d’usagers, élus du territoire concernés par la ligne, la SNCF, SNCF Réseau (ex-RFF) et les syndicats de cheminots. Véritables lieux d’informations et  d’échanges ils permettent à la Région de mieux prendre en compte les besoins des voyageurs pour améliorer l’offre de service. Prochaines réunions (sous réserve de modifications) : Bordeaux–Arcachon (ligne 32) : le 12 mai 2015, à 18 heures, Le Teich, salle multimédia, parc ornithologique, maison de la Nature, rue du port.

l’initiative de la Région Aquitaine. Cette table ronde fait suite à la dégradation observée, au cours des six derniers mois de l’année 2014, de la qualité de service des Ter Aquitaine. Une situation d’autant plus inexplicable que la Région Aquitaine a multiplié les efforts et les actions pour améliorer la performance des Ter. Des difficultés persistantes Au premier rang de ces actions : l’achat de nouveaux Ter à hauteur de 400 millions d’euros (22 Regiolis et Bordeaux–Sarlat (ligne 26) : le 19 mai, à 18 heures, Castillon-la-Bataille, centre culturel FrançoisMitterrand, 25, place du Champ de Foire. Bordeaux–Saint-Mariens (ligne 17) : le 26 mai, à 18 heures, Saint-Andréde-Cubzac, lycée PhilippeCousteau, 61, rue Arnaudin. Dax–Hendaye–Bayonne– Saint-Jean-Pied-de-Port (lignes 61 et 62) : le 28 mai, à 18 heures, lieu à définir. Agen–Périgueux (ligne 48) : le 9 juin, à 18 heures, Le Buisson-de-Cadouin, salle de réunion de la mairie, 4, rue François-Meulet. Bordeaux–Coutras– Périgueux (lignes 16, 24, 25) : le 16 juin, à 18 heures, Coutras, espace culturel

24 Regio2N), la rénovation des haltes et des gares ou encore la modernisation du réseau ferré hors compétences régionales. Seulement, des retards préjudiciables de plus d’un an, dans la livraison des nouveaux matériels commandés, et les nombreux chantiers ferroviaires réalisés en gare de Bordeaux et sur le réseau aquitain expliquent en partie les difficultés persistantes. Des difficultés auxquelles il faut ajouter les aléas d’exploitation (heurts, colis suspects, accidents de personnes…). Maurice-Druon, 12, rue Saint-Jean. Bordeaux–Mont-de-Marsan (ligne 40) : le 18 juin, à 18 heures, Mont-deMarsan, salle La maison Joëlle-Vincent, place de la Caserne-Bosquet. Bordeaux–Agen (ligne 47) : le 23 juin, à 18 heures, Langon, salle François-Mauriac, 8, place des Carmes, entrée rue du Marché. Bayonne–Pau (Tarbes) (lignes 64 et 65) : le 30 juin, à 18 heures, lieu à définir. Les comités de lignes Bordeaux–Le Verdon et Pau–Oloron ont eu lieu les 9 et 14 avril derniers. http://aquitaine.fr/ comites-de-ligne

Des mesures palliatives L’arrivée progressive des nouvelles rames permet de voir des améliorations. La Région Aquitaine finance également, pour un montant de 25 millions d’euros, la construction d’un atelier de maintenance des Ter Aquitaine. Il sera mis en service en 2016 à Bordeaux et permettra de réduire le temps d’immobilisation des rames lors de leur entretien. Les contacts permanents de la Région avec la SNCF aboutissent à la mise en œuvre de mesures palliatives par cette dernière : multiplication des dispositifs d’information (outils d’information en gare, diffusion de SMS auprès des abonnés, rendez-vous de proximité avec les usagers…), location de rames disponibles auprès des autres régions, adaptation du plan de transport, présence demandée des équipes techniques d’Alstom et de Bombardier pour accélérer la maintenance sur les nouveaux matériels… Une situation à laquelle le Conseil régional reste attentif au quotidien. // 1. Bayonne–Pau ; Bordeaux– Périgueux ; Bordeaux–Bergerac– Sarlat ; Bordeaux–Coutras– Angoulême ; Bordeaux–Pau ; Bordeaux–Hendaye ; Bordeaux– Agen ; Bordeaux–Le Verdon ; Bordeaux–Arcachon ; Bordeaux– Saint-Mariens ; Périgueux–Agen.

www.ter.sncf.com/aquitaine L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

CRA/ALBAN GILBERT

CRA/ALBAN GILBERT

Le 24 février 2015, à la suite d’un entretien avec le Premier ministre Manuel Valls, le président de la Région Aquitaine a obtenu une participation supplémentaire de l’État comprise entre 25 et 28 millions d’euros au contrat de plan État-Région (CPER). De son côté, la Région abondera d’autant le CPER. Entre 13 et 15 millions d’euros seront consacrés à l’amélioration de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite pour les gares d’Agen, Pau, SaintJean-de-Luz et Hendaye.

Malgré la hausse annuelle de la SNCF de 2,6 % sur les prix des billets et abonnements en janvier dernier, la Région, elle, a décidé de ne pas augmenter le prix de ses abonnements.

Les tarifs des cartes IZY Air (31 €), Aquitaine Étudiants (24 €) et PassBask (11 €) n’augmentent pas cette année. Les forfaits Découverte Aquitaine1 seront également reconduits pendant les vacances scolaires de 2015. Cet effort est à souligner car, depuis 2002, les Régions financent les Ter qui sont de plus en plus fréquentés. Or le prix des billets participe à un modèle économique où les recettes n’équilibrent pas les dépenses : achats de matériel roulant, rénovations de voies, charges d’exploitation… Le réseau ferré régional est un service public où l’usager ne paye qu’environ 26 % du coût réel. // www.ter.sncf.com/ aquitaine/offres/tarifs

1. À partir de 10 euros en individuel et 30 euros en minigroupe.


TRANSPORTS

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GARE DE BORDEAUX SAINT-JEAN

DR

Nouvelle gare de Bordeaux : une chance pour l’Aquitaine

TRIANGLE DES ÉCHOPPES/PESSAC

Pour répondre à l’afflux des 18 millions de voyageurs par an prévu dès 2017 (+60 %), la Région engage 16,31 millions d’euros dans la construction d’un nouveau bâtiment en gare de Bordeaux Saint-Jean, côté Belcier. Un atout supplémentaire pour la mobilité et l’attractivité de l’Aquitaine.

normes accessibilité pour les personnes en situation de handicap. La livraison de l’extension de la gare côté Belcier est prévue au printemps 2017.

Une ligne de 340 km de voies nouvelles entre Tours et Bordeaux qui permettra en 2017 d’effectuer le trajet jusqu’à Paris en 2 h 05. La Région s’est engagée dans ce projet à hauteur de 300 millions d’euros. Traversant six départements, ce chantier colossal a mobilisé jusqu’à 8 500 personnes et a créé 2 000

Un projet de dimension européenne La LGV Sud Europe Atlan­tique (SEA) est le plus grand chantier ferroviaire actuellement mené en Europe.

emplois localement. Près de 400 personnes y travaillent encore. Les opérations de terrassement et de génie civil sont quasiment terminées. L’installation des équipements ferroviaires (ballast, caténaires, signalisation…) a déjà commencé. Puis viendra la période des essais (environ huit mois) avant la mise en service en juillet 2017. //

CAMBO–SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT

Le chantier sur les rails

Afin que l’ensemble des usagers de cette ligne puisse à nouveau circuler dans de bonnes conditions, le Conseil régional d’Aquitaine a décidé d’avancer la part de l’État (14,7 millions d’euros) qui n’a pas pu mobiliser le financement annoncé.

L’engagement de la Région s’élève ainsi à 34 millions d’euros, pour un coût total estimé à 44 millions d’euros, part de l’État comprise. La réouverture de la ligne est prévue pour le 19 octobre 2015. Pas seulement estivale Ligne ferroviaire du quotidien, elle relie le Pays basque intérieur à Bayonne, bassin d’emplois le plus important localement. Avec la desserte, notamment des chemins de Saint-Jacques-de-Compos­telle en direction de l’Espagne, elle enregistre des pics d’affluen­

mobilité réduite, sans oublier le renouvellement entier des voies ou encore la rénovation des ouvrages d’art. Les voyageurs retrouveront leurs 4 allers-retours quotidiens (5 en été). Le chantier fait l’objet d’une attention particulière dans cette zone qui longe la vallée de la Nive, un cadre naturel sensible à préserver. //

LAURENT PASCAL

Après Bayonne–Camboles-Bains 1, la deuxième phase de restauration de cette ligne jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port a débuté en décembre dernier. Pour la sauvegarder, la Région a préfinancé la part de l’État.

Faciliter les déplacements en contournant Bordeaux

Avec le triangle des Échoppes, les usagers auront accès aux Ter du Sud 1, sans passer par la gare de Bordeaux Saint-Jean, dont la fréquentation va augmenter massivement avec l’arrivée de la LGV en 2017.

JEAN-PIERRE BOST

Dès 2017, la LGV ToursBordeaux permettra d’augmenter les échanges économiques entre Paris et Bordeaux, mais aussi pour les autres agglomérations régionales : fret, tourisme, affaires… À Bordeaux, l’opération d’intérêt national Euratlantique crée, autour de la gare Saint-Jean, un vaste quartier de bureaux et d’habitations. Sur environ 2 500m², il réunira les services aux voyageurs, un espace de commerces et un parking de 850 places. D’autres aménagements viendront le compléter : la création d’un parvis à vocation multimodale, une vélo­ station sécurisée et un second parking de 750 places. À l’occasion de ce grand chantier, les quais et souterrains de la gare seront mis aux

Pose de la première pierre de l’extension de la gare Bordeaux Saint-Jean, côté Belcier.

ce à 2 500 voyageurs par semaine en été. À l’occasion de ces travaux, une attention particulière est portée à une meilleure accessibilité pour les personnes à

1. La remise en état de la section Bayonne–Cambo-les-Bains s’est achevée en 2010 pour un montant de 18,5 MN (dont 4,63 MN financés par la Région, à parts égales avec l’État, RFF et le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques).

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La Région investit 19,24 millions d’euros pour reconstituer la branche ouest du triangle des Échoppes2, une liaison nordsud qui va rapprocher le Médoc des réseaux de transports urbains et Ter. Fermée depuis 1951, cette ligne de 1,5 km se débranche au niveau de la voie ferrée de ceinture de Talence et se raccorde en amont de la gare de Pessac. Sa reconstruction totale va générer un gain de temps sur l’axe Pessac – Médoc. Depuis Macau, on rejoindra Pessac en 33 minutes (contre une heure auparavant), la ligne proposera dix allers-retours quotidiens. Intermodalités renforcées L’autre atout de cette voie est son interconnexion avec les transports urbains, notamment les lignes A et B du tramway de Bordeaux métropole. Elle permettra également un accès facilité au domaine universitaire. Les travaux préparatoires ont démarré en juillet 2014. Aucune acquisition foncière n’est prévue car l’espace ferroviaire existe déjà. En 2015, l’un des faits marquants sera la pose des fondations du nouveau pont ferroviaire qui enjambera l’avenue Jean-Jaurès, à Pessac. La mise en service de la ligne est programmée pour octobre 2016. // 1. Arcachon, Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes, Hendaye… 2. SNCF Réseau investit également 4,96 millions d’euros.


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CAHIER SPÉCIAL GRANDE RÉGION

force d’une grande région © Région Limousin / Matthieu Chauveau

La

Jean-François Macaire, président de la Région Poitou-Charentes, Gérard Vandenbroucke, président de la Région Limousin, et Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, réunis à Limoges, devant l’Hôtel de Région, le 8 décembre 2014.

ÉDITO

A

u 1er janvier 2016, l’Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes formeront une seule et même région qui concentrera les atouts de nos territoires pour répondre au mieux aux besoins de l’ensemble des habitants. En effet, cette réforme est une véritable opportunité historique pour construire un modèle d’innovation économique, sociale, culturelle et de développement durable, qui contribuera au redressement de la France. Développer la puissance de la nouvelle Région pour améliorer la situation de l’emploi de ses habitants, mieux former nos jeunes, soutenir nos entreprises et notre agriculture, réduire les inégalités entre les territoires, voilà notre ambition ! Après plusieurs rencontres, nous sommes désormais à l’ouvrage pour garantir la continuité de l’action publique au 1er janvier 2016, avec deux priorités : la nouvelle organisation n’entraînera pas de charges supplémentaires pour les contribuables et respectera une représentation équilibrée de nos territoires. Si le siège de la nouvelle Région se

Alain Rousset,

Président de la Région Aquitaine

tiendra à Bordeaux, l’action régionale devra se déployer au plus près des besoins des territoires et l’administration régionale sera répartie sur trois pôles territoriaux : Bordeaux, Limoges et Poitiers. Il nous appartient donc d’innover par une organisation territoriale adaptée où chaque territoire pourra pleinement exprimer ses talents, valoriser ses atouts et identifier les expériences à partager. Nous avons d’ores et déjà lancé des projets communs très concrets, au cœur de votre quotidien : la mobilité avec les Ter, la connexion de nos « villes-capitales » au réseau européen de la grande vitesse, le soutien aux petites et moyennes entreprises dans la perspective de l’usine du futur, le projet d’aménagement et de développement numérique du territoire, ou encore la mise en œuvre d’un projet climatique pour la transition énergétique dans le bâtiment et les transports. Ce sont là les premières actions communes envisagées. D’autres suivront, avec pour principe fondateur : la force d’une grande Région, les talents de nos territoires et la proximité de l’action publique au service de tous.

Gérard Vandenbroucke,

Président de la Région Limousin

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Jean-François Macaire,

Président de la Région Poitou-Charentes


06 C A H I E R S P É C I A L G R A N D E R É G I O N

RÉGION PUISSANCE UNE

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Voisines et complémentaires, les trois régions qui n’en formeront bientôt qu’une possèdent tous les atouts pour regarder l’avenir avec confiance et ambition. Industrie et économie, tourisme, agriculture, éducation, culture… Sur tous ces champs d’intervention, des points communs apparaissent et des synergies se dessinent. Panorama des forces et des beautés en présence.

Panorama non exhaustif

DES INDUSTRIES COMPLÉMENTAIRES La nouvelle région démultipliera ses perspectives industrielles. Nos histoires économiques se complètent et renforcent le poids des secteurs porteurs. Quelques lignes de force apparaissent déjà, notamment grâce à une formation initiale des jeunes de qualité et à des partenariats engagés. C’est le cas avec Aeroteam et Aerospace Valley, les pôles aéronautiques du Poitou-Charentes et de l’Aquitaine, ou encore avec Route des lasers en Aquitaine et Elopsys en Limousin qui collaborent depuis 2009 autour de la technologie laser. Le Pôle d’excellence des métiers du cuir et du luxe né

à Thiviers, au carrefour des trois régions actuelles, fait aussi écho à l’excellence et au savoir-faire historique de SaintJunien. À cela, il faut encore ajouter les actions menées en faveur de la transition énergétique, avec des projets innovants dans chaque région. En Poitou-Charentes, le Pôle des éco-industries réunit plus de 900 entreprises. En Aquitaine, l’association Aquitaine croissance verte porte l’éco-innovation dans tous les secteurs industriels. En Limousin, une recherche de pointe (LCSN, CVA…) valorise les ressources naturelles dans le secteur cosmétique, agroalimentaire et de la santé.

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Des ressources naturelles riches, une filière bois forte et un secteur agricole et agroalimentaire de premier plan permettent à la nouvelle région de prendre un temps d’avance en matière d’excellence environnementale et de développement durable. Dans ce rapide tour d’horizon, notons enfin la silver economy ou économie des seniors, symbole du vivre-ensemble et de l’innovation, une autre valeur défendue conjointement, notamment par le Limousin dont l’incubateur universitaire Avrul se place aujourd’hui parmi les meilleurs d’Europe.


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© Région Aquitaine / Laplace Philippe

© Fotolia

© Région Limousin

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© Région Aquitaine / Bonnaud Guillaume

© Frank Barrat-Arnal / Ville de Tulle

© Région Poitou-Charentes / Françoise Roch

PARIS / ORLÉANS

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Vers une attractivité RENFORCÉE Une longue histoire

Une région riche d’art et de culture

Ce redécoupage territorial n’a rien d’original au regard de l’histoire. Il renoue peu ou prou avec les contours de ce que fut le duché d’Aquitaine au temps d’Aliénor. Moment emblématique de cette unité géographique et politique : lorsqu’il succède à sa mère en 1170, Richard Cœur de Lion, comte de Poitiers, où se situait le siège du duché, est couronné duc d’Aquitaine à Limoges. Depuis le xiie siècle, les provinces se sont affirmées et le fait régional s’est imposé avec l’inscription des régions dans la constitution. Une nouvelle page d’histoire est à écrire.

Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes regorgent aussi de châteaux, édifices historiques ou villes et villages remarquables. Certains sont parfois auréolés d’un classement Unesco : l’abbaye de Saint-Savin, Saint-Émilion, les sites préhistoriques de la vallée de la Vézère, ou encore le bassin de la rivière Dordogne pour sa biodiversité préservée. Les savoir-faire ancestraux sont toujours présents. La tradition de la tapisserie d’Aubusson résonne aujourd’hui dans l’art contemporain. Limoges renouvelle dans la modernité sa réputation de capitale des arts du feu que sont la porcelaine et l’émail. L’histoire également fait battre le cœur de la grande région. C’est le cas des Nuits romanes7 en PoitouCharentes, qui font vivre depuis dix ans les 800 édifices romans du territoire. Par ailleurs, Lascaux8 IV offrira bientôt à l’art pariétal les ressources du numérique. Partout, la future région vibre au rythme d’innombrables festivals. La musique y tient le premier rang. Elle est baroque à Saintes, francophone aux Francofolies, rock à Marmande avec Garorock, actuelle à Tulle avec les Nuits de nacre9. Le cinéma ou le livre ne sont pas en reste comme à Poitiers, Brive ou Angoulême, capitale européenne de la BD qui partage sa renommée avec le Festival international du dessin de presse et de la caricature de Saint-Just-le-Martel. Déjà, notre région s’annonce comme une destination d’avenir !

Une diversité naturelle exceptionnelle Ce rapprochement donnera lieu à un ensemble naturel d’une diversité telle qu’on y trouvera à peu près toutes les composantes du paysage français. En plus des sites d’intérêt national (parcs naturels régionaux du Marais poitevin1, de Millevaches en Limousin, du Périgord-Limousin, du bassin d’Arcachon et de la dune du Pilat2), on découvrira des parcours menant des montagnes pyrénéennes3 jusqu’aux contreforts du Massif central, des forêts des Landes jusqu’à celles de la Creuse4 et de la Dordogne. La future région sera également marquée par la vigne. Une Cité des civilisations du vin ouvrira en 2016 à Bordeaux ; on ne présente plus le Cognac en Charente. Avec 720 kilomètres de littoral, l’estuaire de la Gironde, les îles d’Aix, de Ré5 d’Oléron et Madame, avec un grand nombre de lacs comme Vassivière en Limousin6 ou Hourtin-Carcans en Aquitaine, le territoire possède tous les atouts qui en font déjà l’un des plus attractifs de France.

© Région Poitou-Charentes/ Francis Leroy

© Région Aquitaine/ Laplace Philippe

TOULOUSE

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© Région Limousin

Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes seront réunis au sein d’une seule région le 1er janvier 2016. Ces trois territoires ont déjà en commun des richesses et un potentiel touristique exceptionnels.

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08 CA H I E R S P É C I A L G R A N D E R É G I O N

AU PLUS PRÈS DES TERRITOIRES ET DE LEURS HABITANTS La Région est la plus jeune des collectivités territoriales, consacrée avec les lois de décentralisation de 1982 et 1983. Cette institution vise un objectif clair : porter l’action publique au plus près des territoires et des réalités locales. Depuis, les régions ont vu leur champ de compétences s’élargir, au rythme des réformes : développement économique et aménagement du territoire, formation professionnelle continue, apprentissage et orientation, lycées, Ter, formations sanitaires et sociales, gestion des fonds structurels européens… En attendant la loi NOTRe*, petit tour d’horizon des domaines d’intervention majeurs de votre Conseil régional.

LES CHIFFRES CLÉS DE LA GRANDE RÉGION 153 119 millions d’€ 69,4 hab/km² 83 339 km² 5,7 millions d’habitants

3e région française pour le PIB (produit intérieur brut) Densité population (moyenne France : 117) aussi grande que l’Autriche ou la République tchèque autant que le Danemark

2,5 103 millions d’€ 11

5e 47 124 22 483

milliards d’€ de budget

1ère région française (hors Ile-de-France) pour l’effort budgétaire « Recherche et transfert de technologies » pôles de compétitivité

région française pour la création d’entreprises créations d’entreprises (9 % au niveau national) y compris auto-entreprises M€ d’export (5,2 % de l’export en France métropolitaine)

396 195 758 37 197 178 971 6 52 100

129 127 19 278 1re 1

re

lycées (publics et privés, 2014) lycéens (2014) apprentis (2012)

22 422

étudiants (2012-2013)

région agricole d’Europe (en chiffre d’affaires) en emplois agricoles, y compris agroalimentaire, vins et spiritueux avec 180 000 emplois

installations photovoltaïques

de nuitées hôtelières (2013)

1er employeur touristique

et seconde région en nombre de nuitées

* À l’heure où nous bouclons cette édition, la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) est en discussion au Parlement. Elle devra notamment préciser les domaines d’intervention des Conseils régionaux et définir les ressources nécessaires pour mener à bien leurs missions.

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exploitations bénéficiant d’un signe d’identification de qualité ou d’origine

14,9 millions 22,2 millions

Pôles universitaires

usagers quotidiens du Ter

hectares (chiffres 2012), en agriculture biologique

de nuitées en hôtellerie de plein air (2013)


LYCÉES PRO

09

LE CONSEIL RÉGIONAL PRÉPARE L’AVENIR et de réussite dans la formation. Il veille notamment à ce que les 22 104 élèves, répartis dans les 67 lycées professionnels, puissent poursuivre leur parcours de formation dans les meilleures conditions et trouver des débouchés professionnels dans la région.

ALBAN GILBERT

ÉGALITÉ DES CHANCES Responsable de la construction des lycées, le Conseil régional d’Aquitaine investit bien au-delà des équipements et des bâtiments de ses 154 lycées. Il entend donner à tous les élèves les mêmes chances d’accès

L

éa veut être contrôleur de gestion, Julien souhaite travailler auprès des personnes handicapées, Camille être technicienne chimiste et Victor maquettiste. Ils sont tous lycéens en Aquitaine et étudient au lycée des Menuts, à Bordeaux (33), à Jacques-de-Romas, à Nérac (40), à l’Alba, à Bergerac (24) et au lycée Honoré-Baradat, à Pau (64). Dans de nombreuses disciplines qui vont du commerce à l’aménagement des bâtiments ou de la voirie, en passant par la boucherie ou la conduite de transports, les lycéens aquitains ont le choix entre la voie scolaire et l’apprentissage. Deux manières d’apprendre un métier et surtout la possibilité de proposer une formation adaptée à chacun. Par ailleurs, le Conseil régional fait évoluer la carte des formations afin d’assurer une

cohérence entre formation et emploi sur tous les territoires. Celle-ci permet ainsi de structurer filières, établissements et entreprises, à l’image de la maintenance industrielle dans le secteur de Parentis-en-Born (40) ou de la chimie, à Mourenx (64). Des équipements professionnels En lycée professionnel, comme dans tous les lycées, la réussite de la formation est liée à la qualité des équipements. C’est pourquoi les plateaux techniques y sont au même niveau que dans les meilleures entreprises, pour permettre aux jeunes de trouver plus facilement du travail. Dès cette année, tous les lycées seront aussi raccordés à la fibre optique, pour un budget de 1,6 million d’euros. Ils bénéficient déjà d’un environnement de travail numérique baptisé « le@ ». Il permet aux lycéens de consulter notes,

cahiers de texte et ressources pédagogiques. Mais pour encourager ces nouveaux usages, il est nécessaire que le matériel soit performant. Un budget de 3 millions d’euros par an est donc alloué à l’informatique. Même démarche pour les équipements pédagogiques (matériel pour les laboratoires scientifiques, presse plieuse à commande numérique, incubateurs…) : entre 2012 et 2014, la Région a ainsi consacré 300 000 euros aux bacs pro maintenance industrielle. Pour faciliter l’accès à la formation, le Conseil régional investit sur l’hébergement dans les lycées et soutient les familles. 30 % des lycéens sont internes et certains établissements comme Jean-Taris, à Peyrehorade (40), pour l’aéronautique ou le lycée Porte-duLot, à Clairac (47), hébergent la majorité de leurs élèves. Dans le souci d’assurer un accès à la formation à tous, le Conseil régional octroie des

aides qui peuvent aller jusqu’à 615 euros, pour financer le matériel et les déplacements. Ces actions – Coup de pouce Pro et Mobilité – avoisinent 1,5 million d’euros. Favoriser les expériences à l’étranger De même, des dispositifs à destination de tous les lycéens aquitains existent pour favoriser une expérience à l’étranger. Le Conseil régional porte une attention particulière aux élèves des lycées professionnels qui peuvent réaliser un stage en entreprise à l’étranger. Une fois leur diplôme obtenu, ils ont également la possibilité d’intégrer une formation complémentaire à l’international au lycée Gustave-Eiffel de Bordeaux, avec une période de mobilité en Europe. Au total, la mobilité à l’étranger pour les lycéens et les étudiants en BTS représente un budget annuel de 1,2 million d’euros. //

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Plus d’infos Retrouvez toutes les aides de la Région pour les 16-25 ans dans le guide dédié à télécharger sur le site de la Région :

www.aquitaine.fr/actions/formation-jeunesse

17,59  % des lycéens aquitains

font leurs études en lycée professionnel

86,1  % de réussite au bac

professionnel en 2014 en Aquitaine (+4 points par rapport à la moyenne nationale)

7 363

places en internat sont réparties dans les lycées professionnels

60 millions d’euros par an

investis dans les lycées professionnels et polyvalents


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LYCÉES PRO

LYCÉE DU FUTUR

L’Aquitaine expérimente le lycée de demain

Financé à hauteur de 40 millions d’euros par le Conseil régional, le lycée à énergie positive de Bergerac ouvrira ses portes à la rentrée de septembre 2015.

Soutenus par le Conseil régional, certains établissements comme le lycée de Navarre, à Saint-Jean-Piedde Port (64), ou OdilonRedon, à Pauillac (33), sont à pied d’œuvre pour inventer le lycée de demain.

Le lycée de Saint-JeanPied-de-Port affiche avec fierté son label « établissement bio engagé ». Il est le premier à avoir mis en place cette démarche, dès 2003. Depuis, la part du bio a progressé : 19 % des légumes, 32 % du pain,

39 % de la viande et 41 % des produits laitiers. Trois fois par an, les élèves ont même droit à un repas 100 % bio. Une démarche vivement encouragée par le Conseil régional via l’expérimentation mise en place entre 2010 et 2012, au sein de 25 lycées avec Arbio Aquitaine. Le lycée de Saint-Jean-Piedde-Port s’est aussi intéressé aux circuits-courts : 40 % des menus sont fournis par des producteurs locaux. Pour lutter contre le gaspillage, il héberge un composteur mécanique et

les élèves sont directement impliqués dans le tri des déchets alimentaires. Un investissement de près de 100 000 €, en partie financé par la Région. Tri et valorisation des déchets Le lycée Odilon-Redon, à Pauillac, cherche également à modifier ses habitudes et vise plusieurs objectifs : faciliter le travail des agents, impliquer les élèves dans le tri des déchets, réduire le gaspillage et valoriser les postes de travail.

Une démarche nécessaire pour réduire la pénibilité du travail dans la laverie (travail répétitif, environnement chaud et humide…). En août 2014, la Région a ainsi annoncé la mise en place d’un dispositif expérimental à la laverie de Pauillac. Dès la rentrée prochaine, les élèves trieront leurs déchets. Et surtout, le Conseil régional envisage de mécaniser la partie la plus pénible du travail, en fin de chaîne, avec l’éventuelle introduction d’un robot. Une avancée qui permettra

Dès la rentrée 2015, ce nouveau lycée regroupera toutes les formations du lycée de l’Alba de Bergerac et une formation dispensée au lycée de la Brie de Monbazillac. Il est représentatif des ambitions du Conseil régional d’Aquitaine en matière de développement durable. Dans le cadre de la démarche HQE (haute qualité environnementale), le chauffage y sera produit à 80 % par des sondes géothermiques. L’eau pour l’arrosage, les sanitaires et le nettoyage des machines sera fournie par un récupérateur d’eau de pluie. Et ses 1 450 m2 de panneaux photovoltaïques placés en toiture produiront de l’énergie renouvelable. Un projet financé à hauteur de 40 millions d’euros par la Région Aquitaine.

aux agents de travailler sur des missions plus valorisantes, comme la préparation des produits frais. // www.lycee-odilon-redon. net - www.lyceedenavarre.fr/

LYCÉE PROFESSIONNEL PIERRE-ET-MARIE-CURIE, DE MOURENX (64)

Bienvenue dans le monde industriel Des élèves parés pour le travail en entreprise.

La halle technologique de la cité scolaire, entièrement financée par la Région (près de 4 millions d’euros), fait la fierté du lycée professionnel des métiers de la chimie et de la sécurité de Mourenx (64). Un petit bijou à mi-chemin entre le laboratoire et la production industrielle, avec lequel se forment les élèves en bac professionnel procédés de la chimie, de l’eau et des cartons, ainsi que les étudiants en BTS chimiste et licence professionnelle polymères, com-

posites et sécurité industrielle. « En laboratoire, on fait des mélanges à la goutte. Ici, c’est en dizaine de litres. On crée les conditions exactes de la production en milieu professionnel, c’est un outil très rare », précise le proviseur Vincent Baron. Les élèves y ont déjà fabriqué savon, cosmétique, vin, biocarburant, papier… et n’ont pas de difficultés à trouver un emploi au sein du bassin industriel de Lacq. Le rôle de la halle techno­ logique dépasse même les frontières du lycée puisqu’elle

accueille demandeurs d’emploi et salariés en reconversion. Une activité qui a doublé en trois ans. Et les entreprises s’y intéressent également : en 2012, une trentaine de salariés de Toray (fabrication de fibres de carbone) y a été formée. // Plus d’infos la cité scolaire de Mourenx regroupe : le lycée Albert-Camus, le lycée professionnel Pierre-et-MarieCurie et le collège PierreBourdieu Tél. : 05 59 60 11 61 ALBAN GILBERT

DR

Bergerac : le premier lycée à énergie positive de Dordogne

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

http://webetab.acbordeaux.fr/cite-scolairemourenx/


LYCÉES PRO

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LYCÉE DE L’ESTUAIRE, BLAYE (33)

Montardon, champion de France ! Pour la quatrième année consécutive, le lycée agricole de Montardon (64) revient titré du Salon de l’agriculture.

100% de débouchés assurés

Les lycées agricoles et leurs exploitations sont des outils pédagogiques, mais ils permettent également aux élèves de s’impliquer dans la vie économique et de contribuer à l’innovation de la filière. Focus sur le Legta 1 de Périgueux.

Corinne Reulet reconnaît assez facilement les deux facettes de son poste de proviseure : pédagogique et économique. Une polyvalence qui profite aux élèves qui travaillent au domaine viticole de la Brie, dans l’exploitation palmipède, au domaine des Chaulnes (troupeau de vaches), ainsi qu’à l’atelier technologique agroalimentaire de transformation. Ces outils permettent d’obtenir des diplômes, mais aussi de contribuer à l’innovation. Ils sont la vitrine de l’agriculture de demain. Notamment pour la filière palmipède, au sein de laquelle l’exploitation fait référence en matière de bien-être animal ou de valorisation des déchets, avec la

création du méthaniseur en 2008. Des projets soutenus par le Conseil régional, en parallèle des 162 000 € versés entre 2012 et 2014 pour l’acquisition d’équipements pédagogiques. Une entreprise à faire tourner Le volet économique a également une part essentielle dans la vie du lycée. L’équation est simple, au-delà de son budget de fonctionnement, le lycée a besoin de plus de 4 millions d’euros chaque année pour faire vivre ses exploitations. Alors les élèves produisent du vin, du pâté, vendent des animaux vivants ou en colis, et même de l’électricité. Ils sont associés à toutes les opérations et s’initient à la production, au calcul des coûts, à la commercialisation… « C’est la vraie vie, on ne joue pas à la marchande », conclut Corinne Reulet. // www.pau-montardon. educagri.fr/ www.perigord.educagri.fr/

Succès de la plate-forme Internet L’environnement numérique de travail, le@, a rapidement été adopté par les élèves, enseignants et parents. Ils trouvent sur cette plate-forme notes, cahiers de texte, agendas, messagerie, mais aussi des ressources pédagogiques. Depuis son installation en septembre 2014, Périgueux a généré 13 336 connections, principalement pour consulter les notes, les cahiers de texte et la plate-forme pédagogique. « Le Legta de Périgueux est en tête des usages », selon le Conseil régional d’Aquitaine. 1. Lycée d’enseignement général, technologique et agricole

ALBAN GILBERT

Au cœur de l’innovation et de la production

au lycée. À travers le GIE, les entreprises accueillent les lycéens en stage ou en apprentissage. De son côté, le chantier école du lycée permet aux organismes de formation de faire passer des habilitations aux salariés ou de former des demandeurs d’emploi. Afin de préserver cette qualité de formation, le Conseil régional a

financé en 2012 un compresseur à la norme air respirable avec unités de filtration. // 1. Le Groupement d’intérêt économique Atlantique réunit une centaine d’entreprises qui travaillent avec la centrale du Blayais. 2. En partenariat avec le Centre de formation des apprentis de l’industrie aquitaine de Reignac.

Plus d’infos Lycée professionnel de l’Estuaire, à Blaye - Tél. : 05 57 42 64 90

LYCÉES POLYVALENTS

Plusieurs voies, une même réussite

ALBAN GILBERT

LYCÉES AGRICOLES

Ce lien, concrétisé en 2013 par une convention, assure aux lycéens des débouchés professionnels et aux entreprises des salariés formés. Une cohérence nécessaire pour ce territoire où 20,4 % des personnes âgées de plus de 15 ans et non scolarisées ne sont pas qualifiées (16 % en Aquitaine). Cette convention a incité le lycée à repositionner son bac pro énergie nucléaire et à créer, en 2014, le BTS environnement nucléaire 2. « 100 % de nos bac pro ont des débouchés, et nous pensons que ce sera la même chose pour les BTS », se réjouit Julien Delsol, chef de travaux du lycée. En contrepartie, la centrale fournit du matériel et des formateurs

ALBAN GILBERT

LYCÉE MONTARDON

Le lycée de l’Estuaire, la centrale du Blayais et le GIE Atlantique 1 travaillent main dans la main.

Certains établissements proposent diverses voies de formation ou n’hésitent pas à gommer les frontières de leur lycée, afin d’offrir plus de perspectives aux élèves.

À Clairac (47), au lycée des Métiers Porte-du-Lot, les élèves qui souhaitent obtenir un bac professionnel travaux publics ont le choix. La voie scolaire en trois ans avec plusieurs périodes de stage, l’al-

ternance en deux ans avec un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation et l’alternance via un contrat de professionnalisation. Le diplôme obtenu est le même, mais l’élève peut choisir la formation la plus adaptée et assurer ainsi sa réussite. « Certains élèves ont un rejet de l’école, ils choisissent alors l’alternance et, souvent, c’est comme cela qu’ils acceptent le côté scolaire. À l’inverse, d’autres ne sont pas encore assez mûrs pour l’entreprise », commente le proviseur Michel Polegato. L’ouverture des lycées professionnels Même si la démarche est différente au lycée polyvalent des Métiers de l’aéronautique, à Peyrehorade (47), l’objectif reste le même. Avec la création d’un lycée général en septembre dernier sur le site de Jean-Taris, le proviseur, Alain Mandra, a souhaité mener des projets communs à tous les élèves. « Il

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s’agit d’éveiller leur curiosité. Pour un entretien professionnel, c’est un atout », estime-t-il. Des élèves de filières professionnelles et générales sont notamment allés ensemble au Frac pour y découvrir une exposition qui a ensuite été installée au sein de leur établissement. « Chaque élève est détenteur de richesses, ils peuvent les partager », explique le proviseur. Et toujours dans la volonté d’offrir plus de perspectives à ses élèves, le lycée de Peyrehorade a souhaité avoir des bacs professionnels aéronautique européens (structure et aéronautique système cellule). Ils ont un apprentissage scolaire et professionnel de la langue. Quant au bac chaudronnerie, s’il ne possède pas de section européenne, il bénéficie de cet enseignement. Une manière pour le lycée de viser l’excellence. // www.lyceeportedulotclairac.fr/-lycee-jean-taris-40.net/


FORMATION

12 RÉFORME DE LA FORMATION

Une offre plus proche des territoires La loi sur la réforme de la formation professionnelle 1 confirme le rôle de chef de file du Conseil régional d’Aquitaine, longtemps revendiqué par celui-ci.

CRA/ALBAN GILBERT

En collaboration avec l’en­ semble des acteurs de la for­ mation, la Région entend ré­ pondre au mieux aux besoins des territoires en matière d’orientation et de formation. Acteur majeur de la for­ mation et de l’orientation, le Conseil régional voit ses res­ ponsabilités s’accroître : habi­ litation des organismes, dé­ termination du nombre d’étudiants dans les 67 éta­ blissements de formations sanitaires et sociales, pleine gestion des 66 CFA2 , forma­ tion des demandeurs d’em­ ploi... Pour cette année 2015, le budget alloué à la forma­

tion professionnelle et à l’ap­ prentissage s’élève à 275 mil­ lions d’euros. Améliorer les compétences de tous Ce qui change également dans ces transferts de compé­ tences de l’État à la Région, c’est la prise en compte de nouveaux publics. En plus des adultes et des jeunes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orien­ tation professionnelle, l’inter­ vention de la Région s’élargit dorénavant aux personnes en situation de handicap, aux Français établis hors de France et aux personnes détenues. De nouvelles instances Dans l’arsenal déployé par la loi, figure aussi la création de nouvelles instances, comme le Comité régional de l’emploi, de la formation et de

l’orientation professionnelle (CREFOP). Ce dernier réunit l’État, la Région et les parte­ naires sociaux pour répondre au plus près aux besoins des territoires en matière de for­ mation et d’emploi. Cependant, avant la forma­ tion, il y a l’orientation. Tout d’abord, lancé en phase expé­ rimentale en 2014, le Service public régional d’orientation (SPRO) est désormais en mar­ che. Avec l’implantation récen­te d’Aquitaine Cap Mé­ tiers au sein du centre régional Vincent-Merle, à Pessac, la Région et ses partenaires donnent à tous les Aquitains les clés de l’orientation, de la formation et de la connais­ sance des métiers. // 1. Loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale. 2. Centres de formation des apprentis.

OÙ TROUVER UN ESPACE MÉTIERS AQUITAINE ? EMPLACEMENT DES EMA EN AQUITAINE

LESPARRE*

PÉRIGUEUX

Financés par le Conseil régional d'Aquitaine et animés par Aquitaine Cap Métiers, les Espaces Métiers Aquitaine (EMA) sont des lieux de premier accueil et de ressources au service de toutes les personnes recherchant des informations pour le choix d’un métier, d’une formation, d’une reconversion, d’une création d’activité... Déjà au nombre de 27, les EMA passeront rapidement à 40 pour irriguer le territoire au plus près des Aquitains. Les Espaces Métiers Aquitaine sont portés par les acteurs de l’orientation et de l’insertion à l’échelle de leur territoire (missions locales, CIO, maisons de l’emploi, agences Pôle emploi…).

BLAYE

SAINT-ANDRÉ-DE-CUBZAC TERRASSON LIBOURNE BERGERAC CENON PESSAC STE-FOY LALINDE SARLAT

MÉRIGNAC

ARCACHON

LANGON*

MARMANDE

VILLENEUVE-SUR-LOT AGEN* DAX

LES 2 MISSIONS INDISSOCIABLES

1

OFFRIR UN ESPACE DE PREMIER ACCUEIL ET DE PREMIÈRE INFORMATION AVEC DES RESSOURCES DOCUMENTAIRES ET INFORMATIQUES.

2

PROPOSER UN PLAN D’ACTION ET D’ANIMATION DE DÉCOUVERTE DES MÉTIERS, DÉPLOYÉ PAR LE PORTEUR DE L’EMA, EN PARTENARIAT AVEC LES ACTEURS DU TERRITOIRE.

UN ESPACE MÉTIERS AQUITAINE, POUR QUOI FAIRE ? Coordonner, mutualiser et vous conseiller sur tous les champs de la vie professionnelle.

BAYONNE ORTHEZ

Vous guider vers les partenaires et les services du territoire les plus adaptés.

LONS MORLAÀS

MOURENX PAU OLORON

Mettre en place un programme local concerté d’actions, d’animations et d’événements sur les métiers, la formation et l’orientation tout au long de la vie.

BÉNÉJACQ

*En cours de déploiement

WWW.ESPACES-METIERS-AQUITAINE.FR L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

Regrouper les informations en un même lieu.


APPRENTISSAGE INSERTION PROFESSIONNELLE

13

INTERVIEW

Un réseau pour développer l’apprentissage

ANNA CALAS MASSIAS,

DR

APPRENTIE EN PÂTISSERIE

Ces développeurs repré­ sentent près de 200 person­ nes, issues de différentes ins­ titutions1 et en contact direct avec les entreprises. Elles ont donc un rôle fondamental à jouer pour sensibiliser ces der­ nières dans le recrutement d’apprentis. Le 23 mars dernier, le Conseil régional organisait ainsi une journée pour réunir ces dé­ veloppeurs de l’apprentissage et lancer une campagne de pros­ pection auprès des entreprises. Tout l’enjeu pour la Région est

d’outiller ces déve­ loppeurs avec un dis­ cours et des outils communs : fonde­ ments juridiques, mais aussi contexte de l’ap­ prentissage (contrats, primes, avantages pour l’entreprise, etc.). À l’occasion de cette journée, le président du Conseil régional signait une conven­ tion de partenariat avec les chambres consulaires intitulée « l’apprentissage, ça rapporte » et pour laquelle la Région s’engage à hauteur de 100 000 euros. La Région s’est fixée comme objectif de passer de 18 134 apprentis à plus de 20 000 en 2016 et de 3,6 % d’entreprises d’accueil à 5 %. //

« Des aides de la Région pour réussir » Comment avez-vous été amenée à vous orienter vers un apprentissage en pâtisserie ?

DR

Dans la droite ligne du Service public régional de l’orientation, le Conseil régional s’engage dans la coordination et l’animation du réseau des développeurs de l’apprentissage en Aquitaine.

1. Conseil régional, chambres d’agriculture, CCI, CMARA, Pôle emploi, ARML, ARDIR, CCA BTP, UIMM, Réseau handicap, Direccte, rectorat et DRAAF.

www.apprentissage-carapporte.fr/ Contacts : damien.moncassin@aquitaine.fr helene.biogois@aquitaine.fr

ARTISANAT-PÂTISSERIE

Transmettre l’excellence aux apprentis Avec son programme de soutien à la pâtisserie, le Conseil régional d’Aquitaine aide la filière à se hisser à un niveau d’excellence et crée, par là même, les conditions adéquates d’accueil et de formation des apprentis.

Pas moins de 160 pâtisse­ ries ont été accompagnées en Aquitaine par le Conseil ré­ gional depuis 2013. Parmi elles, 45 ont bénéficié d’une aide financière pour un mon­ tant global de 674 000 euros 1. Le but : aider ces artisans à s’inscrire dans une démarche de progrès via des aides sur le plan de la gestion, du com­ mercial et de l’investissement matériel, aussi bien pour des projets de développement que de création ou de reprise d’entreprise. Un second souffle pour ces profession­

nels confrontés à une concur­ rence accrue des pâtissiers industriels. Leur première difficulté ? Se faire connaître. Avec les aides de la Région et le soutien du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, la profession s’est donc saisie de ce sujet pour faire valoir son savoir-faire. Des aides qui devraient aussi permettre la création de 61 em­plois cette année. Un modèle pour les jeunes L’aide apportée par la Ré­ gion Aquitaine favorise l’émergence d’un environne­ ment de qualité, favorable à la formation des apprentis, comme en témoigne Anna Ca­ las Massias, actuellement en apprentissage : « Chez mon employeur, je travaille tout, de la matière au visuel. Cela

me donne envie d’apprendre à réaliser des créations de haut niveau. » Le constat est sans appel : la baisse des créations d’en­ treprises dans la filière pâtis­ serie n’a pas refroidi la maind’œuvre qui, elle, explose. On y dénombre cette année 688 apprentis sur la région Aqui­ taine. Cette montée en puis­ sance s’accompagne d’une volonté du secteur de pousser les jeunes à poursuivre leur cursus jusqu’au brevet de maîtrise. Avec un objectif : l’insertion professionnelle. L’année dernière, plus d’un apprenti pâtissier sur deux a trouvé un emploi dans les sept mois suivants la fin de sa formation. // 1. Au 31 décembre 2014.

www.artisanataquitaine.fr

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

Après un bac pro en bioindustries de transfor­ mation, je me destinais à l’agroalimentaire. J’ai décidé de me tourner vers l’artisa­ nat après un stage effectué chez un chocolatier. Depuis septembre, je suis une for­ mation en CAP pâtisserie au cours duquel je passe quinze jours à l’institut des saveurs à Bordeaux-Lac et le reste du temps chez mon em­ ployeur à Tourne. En paral­ lèle, je me suis inscrite, via le CFA, à un titre profession­ nel d’entrepreneur de petite entreprise pour compléter mes compétences. Dans quelles mesures les aides du Conseil régional facilitent votre apprentissage ?

Entre mon ancien emploi et

mon apprentissage, j’ai per­ du un tiers de mes revenus. Pour autant, j’ai toujours mes charges de loyer, voi­ ture et nourriture à assumer. Même si je ne vis qu’à 25 km de mon employeur et du CFA, je dépense plus de 200 euros par mois rien que pour les déplacements. Dans ces conditions, ces aides ne sont pas négligeables. Quelles sont les conditions adéquates pour réussir un apprentissage ?

Un patron compréhensif et une structure pédago­ gique adaptée à la réalité du métier sont essentiels. Cependant, il faut évidem­ ment réunir les ressources financières suffisantes pour assurer les frais du quoti­ dien. Sans cela, ce serait difficile d’aller jusqu’au bout de l’apprentissage.

LE SAVIEZ-VOUS ? Transport, hébergement, restauration… En 2014, ce sont 18 700 apprentis aquitains qui ont bénéficié d’une prime de la Région. Accessibles à tous les apprentis, sans conditions d’âge ni de ressources, ces aides ont pour objectif d’alléger les dépenses occasionnées pendant les périodes de formation. Les déplacements sont couverts par une prime transport annuelle garantie à tous les apprentis, allant de 50€ à 390€, selon la distance parcourue. L’aide se décline également sur l’hébergement et la restauration, à condition de se loger et de prendre ses repas dans une structure proposée par le CFA. En plus de ces indemnités, un fonds d’aide sociale permet aux élèves de faire face à une difficulté financière ponctuelle. Une manière de garantir de bonnes conditions aux apprentis jusqu’à la fin de leur cursus et d’inciter les bénéficiaires à utiliser les équipements de la région situés à proximité de leur lieu de formation. http://apprentissage.aquitaine.fr/ http://les-aides.aquitaine.fr/article480.html


ÉCONOMIE

14 ÉNERGIES ALTERNATIVES

ALBAN GILBERT

Le Premier ministre du Québec en visite en Aquitaine

Les 4 et 5 mars derniers, le président de la Région Aquitaine accueillait le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, accompagné de 70 représentants d’entreprises, d’institutions universitaires et du milieu de la recherche. L’occasion également de signer la convention entre la Région et SCE France pour l’implantation d’un laboratoire à Lacq (64).

Les pistes pour préserver les ressources naturelles et trouver une alternative aux énergies traditionnelles battent leur plein en Aquitaine. La géothermie profonde, à plus de 5 000 mètres sous terre, ouvre de belles perspectives. La société lot-et-garonnaise Fonroche, référent

Impliqué dans le développement des énergies alternatives, le Conseil régional d’Aquitaine accompagne notamment l’émergence de deux filières innovantes : la géothermie profonde et la conception de batteries ultra-puissantes.

mondial dans les énergies renouvelables, s’apprête à puiser la chaleur, des sous-sols béarnais et tester ainsi un nouveau type de forage. L’objectif ? Générer de l’électricité et de la chaleur, tout en préservant la ressource naturelle, l’eau pompée étant immédiatement rejetée dans la nappe souterraine. Financée en partie par la Région à hauteur de 1,5 million d’euros, une technologie visant à réduire les risques de forages infructueux sera expérimentée. Industrialisée, elle ouvrirait la porte à de vastes marchés à l’export et poserait les bases d’une véritable filière de la géothermie profonde en Aquitaine. Stocker l’énergie : un enjeu majeur Dans le secteur de l’énergie, un autre défi est à l’œuvre : les batteries du futur. Sur le site de Lacq (64), des recherches débutent pour concevoir des batteries plus sûres, avec une

plus grande longévité et capables de stocker beaucoup plus d’énergie que les modèles actuels. Ambitieuse, cette démarche engage la Région à hauteur de 3 millions d’euros sur trois ans et se traduit par la création d’un nouveau laboratoire du géant canadien de l’énergie Hydro-Québec : SCE France. Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large à visée industrielle, avec de nombreux partenaires pour la fabrication de la technologie développée par Hydro-Québec. À terme, il représente la création de 600 emplois. Conçues à base de phosphate de fer et de nano-titanate, ces batteries haute performance visent notamment des applications dans le transport électrique et les systèmes d’exploitation des énergies renouvelables (éoliennes, hydroliennes…).  // www.fonroche.fr www.hydroquebec.com/fr

TIC ET SANTÉ

« Serious games 1 » sur ordonnance Acteur du développement des usages numériques, le Conseil régional d’Aquitaine donne l’impulsion à des initiatives plus exploratrices dans le domaine de la santé : les « serious games ».

DR

Dès 2012, dans le cadre d’un appel à projets « serious games », la Région a accompagné l’émergence de ces jeux vidéo dits « sérieux et pédagogiques ». Soutenu par la Région et porté par le professeur Xavier Pommereau du centre Abadie, « Clash back », jeu destiné à améliorer le dialogue entre adolescents en crise et adultes, a ouvert la voie. Depuis l’automne 2014, deux autres initiatives ont pris leur envol. Aidée à hauteur de 175 000 € par la Région, la branche games installée à Bordeaux d’Interaction Healthcare, acteur de l’e-santé, vise à

Le professeur Xavier Pommereau porteur du jeu Clash-Back, destiné à améliorer le dialogue entre adolescents et adultes.

déployer, en partenariat avec l’INRIA 2, le projet MedicActiv. Ce jeu de simulation médicale et d’aide à la formation devrait permettre à des chirurgiens de s’entraîner « virtuellement » à des opérations à destination de patients atteints de maladie chronique. Traiter l’autisme par le jeu Dans les Landes, avec le soutien technique du cluster Aquinetic et une aide aux lo-

giciels libres de 50 000 € de la Région, la start-up Neuro Alternative développe son projet « Auto sociabilis », système gamifié 3 destiné aux personnes autistes. En temps réel, l’utilisateur suit l’activité de ses ondes cérébrales, mesurées par des électrodes. Ces informations permettent, par exemple, de détecter, prévenir et éviter les facteurs de crise. Une technologie adaptable, par la suite, à d’autres pathologies en lien avec le cerveau, de type

Alzheimer ou Parkinson. Favorisant les synergies régionales en matière de santé et de jeux vidéo, cette impulsion donnée aux « serious games » santé s’inscrit dans un vaste plan régional de développement des usages numériques. Une démarche portée par le cluster TIC/santé et, depuis 2014 au sein de Digital Aquitaine, pôle d’excellence du numérique aquitain fédérant PME, laboratoires de recherche et structures de formation. // 1. Jeux sérieux. 2. Institut national de recherche en informatique. 3. Utilisation de techniques issues des jeux (système de points, défi, récompenses…) dans un contexte sérieux.

www.clash-back.com / www.inria.fr / www.pole-aquinetic.fr / www.interactionhealthcare.com/

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

DR

L’Aquitaine à la pointe

BIOTECHNOLOGIE

À Libourne, Fermentalg passe en production Le 12 février dernier, Pierre Calleja, PDG et fondateur de Fermentalg, posait la première pierre de son unité industrielle de 3 000 m² sur le site historique de Libourne, en présence d’Alain Rousset.

Cette unité, baptisée Professeur Daniel-Thomas – pionnier de la biotechnologie industrielle disparu l’an dernier – permettra à l’entreprise libournaise d’entrer dans une première phase d’industrialisation. Représentant un investissement de 20 millions d’euros, cette unité sera mise en service en 2016 et pourrait générer, dans un premier temps, une vingtaine d’emplois. Soutenue dès la première heure par la Région Aquitaine, Fermentalg a développé une technologie innovante et brevetée d’exploitation industrielle des micro-algues, qu’elle transforme en huiles et protéines pour des applications multiples sur des marchés mondiaux : nutrition, cosmétique, santé, alimentation animale, chimie verte et énergie. La société prévoit de commercialiser ses premiers produits à l’horizon 20152016, dans le domaine de la nutrition humaine (segment des oméga-3 et oméga-6). Ce seul secteur représenterait à une échéance de dix ans pour Fermentalg un chiffre d’affaires supérieur à 400 millions d’euros par an à l’échelle mondiale. // www.fermentalg.com/


AGRICULTURE

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UN TERRITOIRE AGRICOLE EUROPÉEN PREMIÈRE RÉGION AGRICOLE DE FRANCE En nombre de salariés, en surface d’exploitation ou en chiffre d’affaires exports, nos cinq départements cumulent les meilleurs résultats nationaux. Demain, lorsqu’on ajoutera les régions

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Limousin et Poitou-Charentes, notre territoire sera même le premier espace européen en valeur de production, avec un patrimoine culturel, économique et environnemental de premier plan…

%

des actifs aquitains travaillent dans le secteur agricole, contre seulement 4 % en moyenne en France. Cette force résulte notamment de paramètres géographiques et historiques. Avec 8 % du territoire national, notre région constitue toujours un bastion de la ruralité française. Une commune sur deux compte moins de 30 habitants au km2. Cet ancrage transparaît toujours aujourd’hui à travers nos départements. En Gironde, le sang de la terre irrigue la planète vitivinicole grâce à une vigne omniprésente. Le maïs 1 et l’aviculture (oiseaux et volailles) prédominent dans les Landes. Le Lot-et-Garonne est apprécié pour ses fruits et ses légumes, ses céréales et ses oléagineux, alors que 70 % de la production

43 000 exploitations

130 000 emplois

1re forêt cultivée d’Europe

1re région mondiale en vins d’appellation

l’agroalimentaire

90  % du territoire aquitain

consacré à l’agriculture et à la forêt

ANDREA SCHMITZ

er 1industriel employeur régional :

Au premier rang des interventions régionales, figurent les aides à l’installation des agriculteurs, le soutien à la recherche et à l’innovation ou encore la promotion des produits du Sud-Ouest.

des Pyrénées-Atlantiques résulte des filières animales. La Dordogne offre plus de diversité, avec une filière bovine qui représente la moitié de la valeur de sa production animale. Partout dans notre région, des marques de référence se sont imposées aux papilles des consommateurs, lui conférant une renommée d’excellence gastronomique. Une image qui n’a rien d’Épinal. L’Aquitaine est la première région en signes et labels de qualité. Le succès rencontré par nos produits régionaux en février dernier au Salon international de l’agriculture de Paris est là pour le prouver ! Le talent soutenu La réussite de ce secteur en Aquitaine tient au dynamisme de l’ensemble des filières agricoles2. Ces activités, portées par des femmes et des hommes de passion et de talents, sont soumises à une concurrence de plus

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

en plus internationalisée. Elles sont également confrontées à des mutations technologiques, réglementaires et sociétales complexes. Face à ces enjeux cruciaux, l’Aquitaine les accompagne d’amont en aval sous des formes multiples et variées. Au premier rang des interventions régionales, figurent les aides à l’installation des agriculteurs, le soutien à la recherche et à l’innovation dans le machinisme agricole et les industries agroalimentaires ou encore la promotion des produits du Sud-Ouest en Chine, en synergie avec la région Midi-Pyrénées. L’appui du Conseil régional à l’agriculture se manifeste aussi à travers la gestion des fonds européens, (FEADER et FEAMP 3), le soutien aux exploitations agricoles bio, l’animation du pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation, la démarche de certification environnementale AREA… Au total, l’Aquitaine investit 33 millions d’euros chaque année dans l’agriculture et délivre 4 000 aides par an. Ici, on sait que les graines d’aujourd’hui feront les fruits de demain. // 1. Une culture portée notamment dans notre région par quatre grandes coopératives : Maïsadour, Euralis, Lur Berri et Terres du Sud. 2. Filière fruits et légumes, élevages, grandes cultures, aviculture, viticulture, sylviculture, aquaculture, ostréiculture, etc. 3. Fonds européen pour le développement rural et Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche.

Plus d’infos http://les-aides. aquitaine.fr/rubrique167.html


AGRICULTURE

DR

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SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE

La future grande Région déjà en action Omniprésente au Salon international de l’agriculture de fin février à Paris, l’Aquitaine a profité de ce rendez-vous incontournable pour créer des synergies fortes avec le Limousin et PoitouCharentes. Elle a également tissé des liens étroits avec les acteurs du monde agricole et valorisé les productions régionales.

Plus grande région agricole de France, l’Aquitaine est aussi la première puissance régionale en signes officiels de qualité. Ce leadership pren-

dra, dès 2016, une nouvelle dimension. L’union de l’Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes donnera naissance à la première région agricole d’Europe 1. Le Salon de l’agriculture de Paris a été l’occasion de montrer ce rapprochement avec un premier stand de 180 m2, où l’Aquitaine était regroupée avec le Limousin et Poitou-Charentes. L’espace, très convivial, a été le prélude à des animations et des démonstrations culinaires. Nos filières bovine, ovine et caprine ont été en outre mises à l’honneur avec des références

gastronomiques connues et appréciées du grand public : blonde d’Aquitaine, bazadaise, fromage d’Ossau-Iraty, agneau de lait des Pyrénées, cabécou du Périgord... Une soirée a par ailleurs permis aux exposants,

éleveurs et professionnels agricoles des trois territoires de la future grande région de nouer de premiers contacts. Un deuxième espace, situé dans le hall des régions, a regroupé de son côté 50 exposants aquitains.

Salon de l’agriculture Aquitaine Rendez-vous du 8 au 17 mai 2015 L’Aquitaine sera présente au prochain salon régional de l’agriculture, parc des Expositions à Bordeaux, avec deux ambitions : présenter les savoir-faire régionaux de notre territoire et ceux de nos voisins du Limousin et de Poitou-Charentes, et expliquer ce que sera, demain, l’agriculture de notre future grande région. www.salon-agriculture.fr

Collé aux régions Limousin et Poitou-Charentes, ce stand géant de 1 100 m2 était contigu à celui de Midi-Pyrénées, les deux régions travaillant main dans la main pour la promotion de la marque Sud Ouest France. Enfin, Le salon parisien a été le moyen de mettre en lumière une dizaine d’entreprises agricoles aquitaines à travers les trophées Terroir et Innovation 2. 1. Première région en Europe en valeur commerciale. 2. Les entreprises récompensées provenaient des différents types d’activités agricoles : machinisme, produits transformés, société vinicole, etc.

AQUITANIMA (8-10 MAI 2015)

Les races bovines régionales à l’honneur

ANDREA SCHMITZ

Organisé dans le cadre du Salon régional de l’agriculture, le Salon Aquitanima constitue un des grands rendez-vous professionnels français de l’élevage et de la génétique bovine.

Concours régionaux et interrégionaux, présentations de races, ventes aux enchères d’animaux de boucherie et d’animaux reproducteurs,

se succèdent pendant trois jours. La Région Aquitaine 1 profite du salon pour accueillir une délégation étrangère constituée d’une centaine d’éleveurs, de responsables d’associations bovines, de négociants en viande et de représentants de ministères de l’Agriculture en provenance d’une dizaine de pays. Objectif : leur faire découvrir les races blonde d’Aquitaine,

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

bazadaise et limousine afin de les utiliser en croisement ou race pure dans leur pays respectif. Le dispositif, rodé depuis une quinzaine d’années, s’agrémente de visites techniques et d’un séminaire de clôture organisé au Conseil régional d’Aquitaine. 1. Via Interco, l’agence internationale de la Région Aquitaine.

www.salon-agriculture.fr


AGRICULTURE LE BIO EN AQUITAINE

Un pôle de compétitivité   100 % agri Classé parmi les pôles « très performants » lors du dernier audit diligenté par l’État, Agri Sud-Ouest Innovation est un pôle de compétitivité agricole et agro-industriel regroupant les régions Aquitaine et MidiPyrénées.

Il regroupe 326 adhérents, dont 108 membres aquitains, parmi lesquels majoritairement des entreprises, mais également des laboratoires et centres de recherche, ainsi que des institutionnels. Depuis sa création, le pôle a labellisé ou agréé 332 projets collaboratifs innovants pour

un volume financier de 737 millions d’euros. Sa démarche collaborative est exemplaire. Elle associe des industriels et des organismes de recherche et de formation dont la finalité se traduit par la création d’emplois et de valeur ajoutée. Parmi les nombreuses succes stories d’Agri SudOuest Innovation, on citera le projet M02VE porté par la société bordelaise Michaël Paëtzold. Réalisé en étroite collaboration avec le cluster Inno’Vin, il permet de mieux adapter le goût du vin aux attentes des consommateurs. // www.agrisudouest.com

Naturellement et durablement soutenu L’Aquitaine compte environ 2 400 exploitations engagées dans l’agriculture biologique.

C’est dix fois plus qu’il y a vingt ans. Dans le même temps, les superficies ont été démultipliées. Elles mesuraient moins de 10 000 ha en 1995 ; elles dépassent les 60 000 ha aujour­ d’hui. Le « bio » fait désormais partie intégrante de notre mode de vie, bien aidé en cela par l’augmentation dans notre région du nombre de transformateurs et de distributeurs. Ces acteurs sont épaulés depuis quinze ans par l’Aquitaine, en cohérence avec les axes du plan national Ambition bio 2017. Le soutien de l’Aquitaine à l’agriculture biologique repose sur trois axes principaux. Le premier porte sur des aides

aux entreprises, l’étude de nouveaux débouchés et le développement des circuits courts, dans la restauration collective notamment. Le second se traduit par un accompagnement à la commercialisation (via la promotion des vins et produits bio ou la marque région Bio Sud Ouest France par exemple). Le dernier concerne l’accent mis par l’Aquitaine sur l’innovation et la formation grâce à la mise en place de centres par filière, le retour d’expériences ou l’information sur les cursus de formation initiale et continue. Parallèlement, un plan ambitieux d’essor de l’agriculture bio à échéance 2020 se développe au sein d’une instance de concertation avec les professionnels présidée par l’État et la Région. Le bio, par son in-

DR

AGRI SUD-OUEST INNOVATION

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fluence concrète et simultanée sur les trois piliers du développement durable (environnement, social et économique), constitue un enjeu fort pour notre région. Il mérite d’être naturellement et durablement soutenu ! // www.biosudouest.com

CERTIFICATION ENVIRONNEMENTALE CRA/GUILLAUME BONNAUD

Une agriculture   plus respectueuse   de l’environnement

SOUTIEN AUX ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES INNOVANTES

Un AMI qui vous veut du bien La Région Aquitaine a clôturé en mars 2015 la 4e édition de son Appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour recenser et sélectionner les projets agroalimentaires innovants portés par des entreprises aquitaines.

En 2014, six sociétés ont déjà été accompagnées à travers une enveloppe globale de 1 million d’euros d’aide. Depuis la création de ce dispositif, ses bénéficiaires ont pu développer de nouveaux procédés, lancer sur le marché des nouveautés ou encore initier de nouvelles activités sur notre territoire. Concrètement, les lauréats bénéficient d’une subvention dont les taux d’intervention varient

selon la taille de l’entreprise, les types de projets et les coopérations engagées. Le projet de la société Delidess, à Blanquefort (33) illustre l’intérêt de l’appel à manifestation d’intérêt. Il a permis à l’entreprise spécialisée dans la fabrication de produits pâtissiers d’imaginer un nouveau process industriel grâce à un apport de 100 000 €. Par son AMI, Le Conseil régional réaffirme son soutien à l’innovation dans l’industrie agroalimentaire, en termes de produits, de procédés, d’organisation ou de marketing. // www.aquitainedeveloppement-  innovation.com

La Région accompagne les agriculteurs sur des démarches environnementales pour produire plus et mieux.

La démarche AREA (Agriculture respectueuse de l’environnement en Aquitaine) intègre tous les paramètres d’une exploitation. Un diagnostic, assuré par un organisme indépendant, permet de faire un état des lieux. En partie financées par la Région, les actions programmées permettent aux agriculteurs de se mettre aux normes ou de prendre un temps d’avance sur la législation future. En produisant plus et mieux avec moins d’intrants 1 et moins d’eau, le procédé vertueux réduit l’impact environnemental de l’activité. Il aide également à faire des écono-

1  000 exploitations ont

d’ores et déjà été certifiées pour pouvoir produire plus et mieux.

sements ont bénéficié d’aides de la Région pour des investissements environnementaux ou de modernisation de leurs infrastructures. Cette dynamique devrait encore s’accélérer d’ici 2020. La certification environnementale est en effet depuis 2012 une condition d’éligibilité pour accéder à l’ensemble des aides publiques en Aquitaine. Cette initiative aquitaine, l’une des premières à être initiée et déployée à une si grande échelle, préfigure l’avenir : une agriculture gagnante pour tout le monde. //

mies grâce à une réduction des charges. Les exploitations profitent aussi de la démarche environnementale pour repenser leur activité et améliorer leurs conditions de travail. Celle-ci permet enfin de mieux communiquer auprès des acheteurs et des consommateurs, sensibles à une agriculture respectueuse de l’environnement.

1. Produits apportés à la terre en culture (engrais, produits phytosanitaires…).

Une démarche pionnière À ce jour, un millier d’exploitations a d’ores et déjà été certifié et plus de 7 000 établis-

http://agri-agro.aquitaine. fr/agriculture-durable-etsolidaire/ http://les-aides.aquitaine.fr/ rubrique216.html

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015


AGRICULTURE

FONDS EUROPÉENS

HOMMAGE

La Région en première ligne Le Conseil régional d’Aquitaine assure désormais la gestion des fonds européens destinés au développement du monde rural (FEADER1) et de la pêche (FEAMP 2). Par sa connaissance et sa proximité avec les acteurs de terrain, la Région optimise ces aides européennes qui donnent vie à un nombre considérable de projets.

2 509. C’est le nombre de projets déjà financés par le FEADER. Ce fonds européen d’investissement s’inscrit dans une stratégie de croissance

intelligente, durable et inclusive à travers une politique de déve­loppement rural durable et d’une agriculture compétitive et respectueuse des ressources naturelles. Pour la période 20142020, l’enveloppe du FEADER pour l’Aquitaine s’élèvera à 595 millions d’euros. Ses interventions seront consacrées aux exploitations agricoles dans les zones à handicap naturel, à l’installation des jeunes agriculteurs ou encore à la préservation de l’environnement et à l’encouragement de l’agro-écologie. Le FEADER soutient également la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles et des

fessionnels et des associations bénéficient du FEAMP. Un fonds que gère la Région, pour un montant de 11,7 millions d’euros. L’Aquitai­ne a choisi prioritairement de soutenir l’investissement des filières pêche et aquaculture, d’accompagner l’installation des jeunes et de développer les services de conseil aux entreprises. Elle entend aussi favoriser la valori­sation, la transformation et la commercialisation des produits. //

entreprises, les services de base à la population et au tourisme en milieu rural et, enfin, la valorisation environ­nementale et économique de la ressource forestière. Soit six priorités pour soutenir les acteurs de l’agriculture, de la sylviculture et les entreprises en zone rurale. La pêche et l’aquaculture également soutenues Moderniser des navires de pêche, améliorer l’infrastructure des ports de pêche, cons­ truire un nouveau bassin de pisciculture, soutenir les filières conchylicoles… Des entreprises aquitaines, des orga­nismes pro-

1. Fonds européen agricole de développement rural. 2. Fonds européens pour les affaires maritimes et la pêche.

www.europe-en-aquitaine.fr

FONDS EUROPÉENS : LES PRIORITÉS AQUITAINE

11,7

Millions €

PECHE ET AQUACULTURE

49

11,7 MILLIONS €

60

Investissements en aquaculture, à bord des bateaux de pêche, efficacité énergétique des navires, qualité des produits

Millions €

Millions €

85 - Compétitivité et adaptation des exploitations agricoles et des entreprises

55

Millions €

D’autres mesures sont mises en place dans le cadre du programme national

244 - Appui aux exploitations de montagne en zones défavorisées

55 - Installation et transmission des exploitations

Millions €

Développement territorial des zones littorales

DEVELOPPEMENT RURAL

98 - Préservation de l’environnement et des espaces naturels et encouragement de l’agro-écologie

85

Service de conseil aux entreprises Valorisation, transformation et commercialisation des produits

244

Millions €

98

Millions €

60 - Valorisation de la ressource forestière 49 - Services de base à la population, tourisme en milieu rural et maintien des services en zone rurale

FEAMP

FEADER

(Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche)

(Fonds européen agricole de développement rural)

Il aide à assurer le développement durable du secteur de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que la diversification des activités économiques dans les zones de pêche.

Deuxième pilier de la politique agricole commune, il contribue au développement rural durable, compétitif et innovant.

Depuis 2014, en plus du FEADER et du FEAMP, la Région Aquitaine gère également le FEDER et une partie du FSE pour un montant de plus de 1 milliard d'euros sur la période 2014-2020.

MAISONS SUD OUEST EN CHINE

À la conquête de l’Asie C’est dans cette mégapole de 9,2 millions d’habitants qu’Alain Rousset et Martin Malvy, respectivement Président de l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, ont inauguré le 25 octobre dernier la seconde Maison Sud Ouest commune aux deux régions1. Placés sous l’égide de Sud Ouest France, ces établissements sont nichés au cœur de nouveaux quar-

tiers commerçants fréquentés par des consommateurs à fort pouvoir d’achat. Ils permettent de commercialiser directement les produits d’excellence de l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées auprès des consommateurs chinois, mais aussi de développer d’autres réseaux de points de vente. À ce jour, 300 entreprises sont représentées (dont 208 en Aquitaine), pour une offre totale de 1 195 produits (dont 835 en Aquitaine). Parallèlement, le site Internet

d’e-commerce www.beexibox. com assure la diffusion des produits Sud Ouest France auprès des consommateurs chinois. Ce nouveau partenariat stratégique est important car l’e-commerce est très développé en Chine, les produits culinaires français étant particulièrement appréciés sur cet immense marché. // 1 La première, qui datait de 2013, s’était implantée à Wuhan. DR

Chendgu, capitale de la province du Sichuan, sud-ouest de la Chine.

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

www.sudouestfrance.fr

DR

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GUY SAINT-MARTIN

La passion de Boé et de l’agriculture

C’était un homme de terrain, un producteur de fruits et légumes que son métier passionnait et qui, comme d’autres, avait fait le choix de s’engager, justement, pour porter les couleurs de son territoire. En l’occurrence, il ne faut pas craindre de parler de terroir pour Guy Saint-Martin, tant il avait, chevillée au corps, la passion de Boé, sa commune, limitrophe d’Agen, dont il fut maire pendant vingt-quatre ans. Et où il vient de s’éteindre, ce 6 mars. Mais il avait aussi très vite pris la mesure des enjeux du développement économique. Et, là, son entregent, sa force de conviction, allaient faire merveille. C’est ainsi que sachant fédérer les forces vives de son département, jamais très loin, malgré les étiquettes politiques différentes d’un certain Jean-François Poncet, il créa le SIFEL, le Salon international des fruits et légumes, à Agen, trouvant un appui essentiel au sein des assemblées régionales, le Ceser d’abord, de 1975 à 1986, où il représenta la FRSEA, le Conseil régional ensuite, dont il devint l’élu en 1986 et ce jusqu’en 2010. Vice-président en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire, il joua un rôle primordial dans la création de l’AREPO, l’Association des régions européennes des produits d’origine, en 2004. Sa contribution aura été essentielle pour hisser l’Aquitaine à la première place dans les productions sous signe de qualité.


INNOVATION SOCIALE

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ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Depuis 2001, la Région accompagne le développement de l’Économie sociale et solidaire (ESS) sur son territoire. En quinze ans, elle a appuyé la structuration de ce secteur, jusqu’à en faire, aujourd’hui, un acteur économique de premier plan.

De la garderie associative, au panier de l’AMAP, en passant par la voiture en autopartage, les fournitures de bureau éco-responsables, l’achat d’un frigo rénové chez Envie, ou un passage à la Ressourcerie pour les réparations du vélo, l’ESS est désormais partout dans notre quotidien. Spécifiques par leur statut (coopératives ou associations), pensées pour produire d’autres rapports sociaux, les structures de l’ESS cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Leurs valeurs fondatrices placent le bien-être de la personne et l’intérêt collec-

tif au centre de leur action. Pour l’Aquitaine, cette manière de faire de l’économie autrement participe depuis longtemps au développement du territoire. Et avec un budget de 4,1 millions d’euros par an, la Région soutient fortement sa croissance.

l’accompagnement des initiatives et leur structuration. Ainsi, sur le terrain, une équipe dédiée aide le monde associatif, souvent constitué de très petites entités, à s’organiser. Un gisement d’emplois Pionnière par essence, l’ESS ne se cantonne pas au champ du social et de l’insertion : ses entreprises couvrent tous les domaines. Elles s’intéressent notamment à des secteurs peu rentables, comme le recyclage des déchets ou des textiles par exemple, explorant ainsi de nouveaux gisements économiques. Aujourd’hui, elle cou­ vre quasiment 10 % de l’emploi total en Aquitaine, soit 117 000 salariés. C’est donc devenu un secteur incontournable pour un développement économique éthique et durable. //

Mutualiser les moyens L’ESS dispose en Aquitaine d’un grand nombre de réseaux qui accompagnent l’évolution des pratiques. Ainsi, l’association Aquitaine active apporte son soutien financier et une aide au développement depuis plus de dix ans aux structures qu’elle accompagne. Même chose pour ATIS qui étudie les besoins sociaux des territoires afin que des porteurs de projets puissent s’en emparer. Quant à la collectivité, elle soutient la création des projets, grâce à des dispositifs d’aides. Elle propose également d’aller au-delà de la simple logique de financement, par

www.economie.gouv. fr/ess-economie-socialesolidaire

EMPLOI

L’Éole, une aventure d’insertion par la restauration

Avec un restaurant inter-entreprises, des repas individuels livrés à domicile et la préparation de menus pour les collectivités, l’Éole fabrique chaque jour 5 500 repas. Pour cela, elle salarie actuellement 52 personnes, dont 14 étaient très éloignées de l’emploi. « La fabrication d’un repas n’est en fait que le moyen de faire de l’insertion, et pas l’inverse, explique Hervé Bouzigue, le gérant bénévole de la structure. La Région nous a épaulés pour la création du projet et l’investissement. Au démarrage, sept

personnes étaient accompagnées. Aujourd’hui le chiffre a doublé. » Des solutions sur mesure Âgés de 18 à 56 ans, les bénéficiaires sont recrutés dans le cadre d’un CDD d’insertion d’un an, renouvelable une fois. Ils profitent ainsi d’un accompagnement très large, puisque en plus d’être formés aux métiers de l’entreprise, ils sont aussi soutenus dans la mise en place de leur projet professionnel futur (qui ne concerne pas forcément la restauration). Et des solutions peuvent être mises en place pour résoudre les problèmes de garde d’enfants, de moyens de locomotion, ou de logement. Après presque dix ans d’existence, l’Éole enregistre plus de 60 % de sorties positives, c’est-à-

JEAN-PIERRE BOST

Créée en 2006 à Tarnos avec l’aide de la Région, l’Éole est une société coopérative spécialisée dans la restauration, qui accompagne 14 personnes en parcours d’insertion.

dire de personnes aidées ayant soit créé leur entreprise, soit trouvé un nouvel emploi. // Plus d’infos Tél. : 05 59 74 84 20

Accompagnée par l’Auberge numérique (AEC), la start up Je loue mon camping-car, plate-forme de location de camping-cars entre particuliers, a été fondée en mai 2012 par Adrien Pinson et Benoît Panel.

ÉCONOMIE COLLABORATIVE

Un soutien unique en France Première région à lancer un appel à projets en faveur de l’économie collaborative, l’Aquitaine débloque un budget de 550 000 c qui vient soutenir ce mouvement en plein essor, basé sur l’échange et le partage entre usagers.

Louer son camping-car ou son bateau pour les vacances, échanger son appartement d’étudiant le temps d’un stage et en profiter pour stocker ses meubles chez un particulier, ou accéder à des places de parking low cost dans les résidences : tous ces services sont développés en Aquitaine par de jeunes entreprises de l’économie collaborative. Ce qui n’était pendant longtemps que de la culture de la débrouille, avec un certain goût du partage, s’est structuré. Grace en particulier aux nouvelles pratiques d’Internet et aux réseaux sociaux, des communautés d’usagers se sont mises en place. La mutualisation des biens, des espaces et des outils monte en puissance. C’est donc un champ extrêmement porteur, sur lequel la Région a décidé de s’engager. Nouveaux emplois qualifiés En soutenant financièrement ce secteur dynamique, à la croisée de l’innovation sociale et de la culture numérique, la collectivité œuvre pour la vitalité de l’économie

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

locale. Elle renforce l’attractivité du territoire pour ces initiatives déjà fortement représentées et porteuses de nouveaux emplois qualifiés. Tous les projets innovants rele­vant de l’économie collaborative seront donc éligibles pour un soutien, à la condition qu’ils s’appuient sur les technologies du numérique. Le financement alloué pourra atteindre 50 % des dépenses, dans une limite de 100 000 euros. Un demi-million d’euros est ainsi débloqué, aussi bien pour les start-up que les associations ou les collectivités. Utopie pragmatique Avec ce dispositif, de nouvelles pratiques à vocation sociale et citoyenne sont encouragées comme leviers de dévelop­pement. Elles pourraient permettre au territoire d’optimiser ses capacités dormantes, ses espaces ou ses objets sous-utilisés. Qualifiés d’« utopistes pragmatiques », les acteurs de la consommation collaborative sont engagés dans un modèle de transition et un choix de société. « On économise de façon intelligente et socialement très sympa », analyse Antonin Léonard, cofondateur de OuiShare qui rassem­ble des utilisateurs passionnés. // http://les-aides.aquitaine. fr/article1154.html

THIERRY DAVID

Une croissance progressiste et positive pour l’Aquitaine


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JEUNESSE ET SPORT

AIDES RÉGIONALES

Sportive, l’Aquitaine accompagne le mouvement sportif régional et aide clubs et sportifs de haut niveau dans la pratique optimale de leurs disciplines. Une démarche qui participe aussi à la réduction des inégalités entre les territoires.

À destination des champions comme du sport pour tous, les interventions du Conseil régional se matérialisent prioritairement par l’aide à la construction ou à la rénovation d’équipements. Ainsi en est-il de la réalisation du sta­ de nautique des Dagueys de Libourne pour un montant de 750 000 euros. La Région est aussi le partenaire privilégié du sport scolaire et universitaire. Elle investit en moyenne 2 500 000 euros par

GUILLAUME BONNAUD

Le sport pour dynamiser les territoires

an pour l’amélioration des conditions de pratiques de l’édu­cation physique et sportive. À titre d’exemple, elle a financé la halle sportive du lycée Ambroise-Croizat, à Tarnos, à hauteur de 800 000 euros. En 2014, son soutien aux comités régionaux du sport scolaire et universitaire et aux associations sportives scolaires s’élève à 214 000 euros. La Région soutient également les ligues et

comi­tés régionaux pour l’organisation de manifestations régio­­nales, pour l’acquisition de matériel, ou encore pour la formation des bénévoles. De la course des crêtes, à Espelette, aux étapes du championnat du monde de surf féminin, en passant par la coupe du monde de canoë-kayak, à Pau, la Région finance pas moins de 300 évènements sportifs. Enfin, à travers sa politique en matière d’éducation, de formation et d’emploi, le Conseil régional facilite la réussite du double projet sportif et formation des sportifs de haut niveau. // Plus d’infos Direction des Sports, de la Jeunesse et de la Solidarité Tél. : 05 57 57 50 23

COMPÉTITION

L’Iron Médoc entre terre et mer Soutenue par la Région Aquitaine, la 3e édition de l’Iron Médoc se déroule les 30 et 31 mai 2015 à Hourtin.

Cet espace naturel en bordure littorale est idéal pour la pratique sportive de plein air et représente l’occasion de faire connaître le Médoc au-delà de son vignoble mondialement renommé. À l’origine du projet, un homme, Benjamin Sanson, triathlète professionnel de son état, candidat aux défis, et un constat : en 2011, sur le territoire aquitain, le calendrier de la fédération nationale de triathlon ne recense aucune manifestation sur la distance ultime d’un triathlon : 3,8 km en natation, 180 km à vélo et

un marathon de 42,195 km. Pour cette nouvelle édition, l’Iron Médoc attend 350 à 400 participants, contre 65 en 2012. Sport Academy, l’association organisatrice de l’Iron Médoc, veut rendre familial et accessible un sport encore empreint d’élitisme. Ainsi, sur les 4 épreuves programmées, elle en réserve une aux enfants (épreuve de duathlon réunissant vélo et course à pied). Sport d’endurance, le triathlon n’est pas un sport extrême. En Aquitaine, le participant à un triathlon est souvent un coureur ou une coureuse à pied qui souhaite diversifier sa pratique sportive. // www.ironmedoc.com

www.aquitaine.fr/index. php/actions/territoiredurable-et-solidaire/sport

CANOË-KAYAK

Équipement de référence en France, financé à hauteur de 1 080 000 euros par la Région Aquitaine, le stade d’eaux vives Pau-Pyrénées se prépare à accueillir le meilleur des kayakistes internationaux au cours de trois compétitions.

RECONVERSION

La Région accompagne ses champions CRA/PAUL ROBIN

Les 2 700 licenciés de la ligue aquitaine de canoë-kayak bénéficient aujourd’hui d’un site d’exception : le stade d’eaux-vives Pau-Pyrénées, qui a vu progresser le triple champion olympique Tony Estanguet. L’organisation des coupes du monde (du 10 au 16 août 2015 et du 13 au 19 juin) 2016 constituera une répétition générale avant l’accueil des championnats du monde du 9 au 17 septembre 2017. Dans cette perspective, la Région Aquitaine soutient, pour un montant de 170 000 euros, l’association organisatrice,

ALEXANDRE OLLIER

L’élite mondiale prend rendez-vous en Aquitaine

Tony Estanguet, triple champion du monde de slalom (2006, 2009, 2010), seul athlète français à avoir gagné trois médailles d’or dans trois olympiades (2000, 2004, 2012). Porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de Pékin. Unique Français membre du CIO. Soutenu par la Région tout au long de sa carrière sportive de haut niveau.

Pau-Pyrénées 2017 (structure opérationnelle de l’association présidée par Tony Estanguet), dans ses démarches de développement durable et d’égalité des chances. Au-delà de la sensibilisation du public à ces grands rendez-vous sportifs, des rencontres seront programmées

entre les jeunes Aquitains, lycéens et apprentis notamment, et les athlètes participants aux trois compétitions. // www.paupyreneesstadeeauxvives.com www.ffck.org/ www.canoeicf.com/icf.html

En complément du dispositif régional existant depuis 2009, la Région Aquitaine accompagne la reconversion des sportifs de haut niveau en leur permettant, après un bilan d’orientation, de suivre un cursus proposé par Sciences Po Bordeaux.

Cette formation certifiante est née à l’issue des échanges entre acteurs du monde sportif lors de la conférence organisée par le Conseil régional en novembre 2014 sur le sujet. Elle vise à délivrer un certificat de qualification « Affaires publiques et

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société » après 120 heures d’enseignement (méthodologie, culture générale, connaissance des institutions…). C’est un véritable tremplin pour permettre aux sportifs de haut niveau, toutes disciplines confondues, d’intégrer un cycle universitaire et d’envisager l’après-carrière sportive. L’ouverture des inscriptions est prévue dans le courant du premier semestre 2015, pour une première session en septembre 2015. // Plus d’infos Sciences Po Bordeaux Tél. : 05 56 84 44 10 m.barbier@sciencespobordeaux.fr


CULTURE

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AGENCES RÉGIONALES CULTURELLES

Soutenir la création et la diversité culturelle leurs premiers engagements professionnels. L’agence ÉCLA poursuit les mêmes objectifs dans les domaines de l’écrit, du livre, du cinéma et de l’audiovisuel. Elle soutient notamment les premières œuvres, renforce les projets qui peinent à boucler leur budget et permet ainsi à de véritables paris artistiques de prendre leur envol. L’an dernier, par exemple, son aide apportée au film Les Combattants a contribué à la rencontre de ce premier long-métrage de Thomas Cailley avec un public et des critiques enthousiastes. Subventionné par le Conseil régional, le film Les Combattants, tourné en Aquitaine, a reçu trois prix à la cérémonie des César : Kevin Azaïs (meilleur espoir masculin), César du premier film et le prix pour la meilleure interprétation féminine avec Adèle Haenel. DR

Un regroupement en 2017 Le FRAC Aquitaine est quant à lui financé à la fois par l’État et la Région. Riche d’une collection d’art contemporain de plus d’un millier d’œuvres qu’il a acquises progressivement depuis 1983, il organise ou contribue à près d’une vingtaine d’expositions par an, dont les trois quarts hors les murs, sur l’ensemble du territoire aquitain. Comme les

Un quart du budget culturel de la Région Aquitaine est alloué à ses agences dédiées, l’une consacrée au spectacle vivant (OARA), l’autre à l’écrit, au cinéma, au livre et à l’audiovisuel (ÉCLA), ainsi qu’au Fonds régional d’art contemporain (FRAC) et au centre François-Mauriac. Quel est le rôle de ces structures dans le paysage culturel aquitain ?

Deux agences, un fonds dédié à l’art contemporain et un

centre plus atypique consacré à l’un des plus grands écrivains français : voilà les atouts dont s’est dotée la Région Aquitaine au cours des trente dernières années pour dialoguer avec les acteurs culturels de son territoire. L’Office artistique de la Région Aquitaine (OARA) a comme rôle essentiel de soutenir la création dans le domaine du spectacle vivant. Il coproduit ainsi des projets artistiques, attribue des bourses d’écriture drama-

tique, aide à la diffusion des spectacles en Aquitaine et au-dehors, et organise des rencontres professionnelles. Il accueille également des résidences de recherche et d’expérimentations. On trouve un exemple concret de ce soutien dans le dispositif dont ont bénéficié les élèves de l’École supérieure de théâtre de Bordeaux : le financement de leur formation pendant trois ans, puis un suivi appuyé – notamment le paiement de leurs charges sociales – pendant

agences citées précédemment, il déménagera fin 2017 dans une grande arche bientôt en construction sur le quai de Paludate à Bordeaux, la Maison de l’économie créative et de la culture en Aquitaine (Méca), où le public sera mieux accueilli que par le passé. Quant au domaine de Malagar, propriété girondine ayant appartenu à la famille de François Mauriac qui l’a cédée comme donation au Conseil régional d’Aquitaine en 1985, il incombe depuis à la Région de veiller à sa conservation et de perpétuer l’œuvre et la mémoire du grand écrivain. Le centre François-Mauriac propose un centre de ressources documentaires, des actions de médiation scolaire et un programme d’activités culturelles. Ces quatre établissements culturels emploient plus d’une soixantaine de salariés et gèrent une enveloppe budgétaire d’environ 5 millions d’euros, dont la grande majorité est injectée dans la création, la production, la diffusion des projets artistiques et le soutien à la diversité culturelle. //

Plus d’infos OARA, 33, rue du Temple, Bordeaux. Tél. : 05 56 01 45 67. www.oara.fr ÉCLA, 37, rue des Terres-Neuves, Bègles. Tél. : 05 47 50 10 00. www.ecla.aquitaine.fr FRAC Aquitaine, Hangar G2, bassin à flot n°1, quai Armand-Lalande, Bordeaux. Tél. : 05 56 24 71 36. www.frac-aquitaine.net Centre François-Mauriac, 17, route de Malagar, Saint-Maixant. Tél. : 05 57 98 17 17. www.malagar.aquitaine.fr

LIBRAIRIES INDÉPENDANTES

Des livres et tellement plus

L’opération L’Aquitaine se livre en est le plus bel exemple,

début juin, donnant à voir et entendre des concerts, des lectures théâtralisées, des expositions, des performan­ces et des projections dans des librairies de toute la région qui accueillent également, à cette occasion, les auteurs et les éditeurs qui leur tiennent le plus à cœur. L’association Librairies Atlantiques, qui bénéficie d’une subvention de 80 000€ du Conseil régional d’Aquitaine, assure l’ingénierie logistique et financière de l’événement

dont on fête cette année le dixième anniversaire.

ALBAN GILBERT

En Aquitaine, les deux tiers des librairies indépendantes, soit une cinquantaine d’entre-elles, adhèrent à l’association Librairies Atlantiques qui défend leurs intérêts, promeut leur travail, joue les intermédiaires avec les jeunes lecteurs et organise des événements festifs à destination du grand public.

Du virtuel au réel Mais ces librairies qui animent le territoire aquitain toute l’année méritaient un coup de pouce plus permanent pour encourager les lecteurs à franchir leur seuil plutôt que de se tourner vers de simples marchands de livres sur Internet. L’association a donc lancé sur son propre site, début 2015, un service de géolocalisation et de réservation de livres en lien avec ses adhé-

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rents libraires : on y repère en un clin d’œil la disponibilité de l’ouvrage que l’on cherche dans une librairie près de chez soi, avec la possibilité de le commander s’il ne s’y trouve pas. Il ne reste ensuite plus qu’à passer chercher le livre qu’on règle directement sur place. Plus de deux millions d’ouvrages y sont déjà référencés. // Plus d’infos L’Aquitaine se livre, du 2 au 6 juin 2015.

www.librairiesatlantiques. com


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LANGUES RÉGIONALES

BASQUE

Euskal kulturak distira egin nahi du

Euskal Herriko biztanleen % 30 bakarrik dira euskaldunak, baina Euskal Kultur Erakundearen zuzendari Pantxoa Etchegoin-ek dioenez, euskal kulturarekiko interes handia dago. « Dinamika garrantzitsua dago, batez ere dantzaren bitartez, eta dantzek, euskal musikak edo kondairek bezalaxe, euskarara daramate. » Hala, hizkuntza zabaltzeko, erakundeak sorkuntza artistiko garaikidea bultzatzen du Hogei’ta programaren bidez. Belaunaldi gazteek egindako proiektuak bultzatzen ditu: arte bisualak, antzerki garaikidea, musika

Dessin du Basque Thomas Carretero.

modernoa, argazki-erakusketak, etab. « Kultura ez da estatikoa; etengabe ari da mugitzen; horrek bultzatzen du ekintza-label hau » adierazi du Pantxoa Etchegoinek. Eskualdeko kontseiluarekiko elkarlanari esker, erakundeak Oara (Office artistique de la

région aquitaine, Akitania eskualdeko bulego artistikoa) eta Ecla (Écrit, cinéma, livre, audiovisuel, idatzizkoaren, zinemaren, liburuen eta ikus-entzunezkoaren erakundea) elkarteekin eta eskualdeko agentziekin harremanak eraiki ditu eta Rocher de Pal-

DR

Badira 25 urte Euskal Kultur Erakundea kultura zaintzen eta zabaltzen hasi zela sormenari laguntza emanez eta politikan esku-hartuz.

mer gunean nahiz Akitania hegoaldeko zenbait tokitan proiektuak garatu ahal izan ditu. Eskualdeko kontseiluak erakundea diruz laguntzen du (Frantziako Estatuak eta Pirinio-Atlantikoetako Kontseilu Orokorrak bezalaxe) eta lotura-lanak egiten ditu. Bestalde, institutuak tokian tokiko komunitateei bultza egiten die euskal kultura beren politika kulturalean integra dezaten. Era berean, eskualdeko kontseiluan aditu-funtzio garrantzitsua betetzen du, mugaz gaindiko politikari dagokionez.

La culture basque veut rayonner

Depuis vingt-cinq ans, l’Institut culturel basque encourage la préservation et la diffusion de sa culture, à travers son soutien

à la création et son implication politique. Il encourage la création artistique contemporaine via son programme Hogei’ta qui soutient les projets développés par la jeune génération. Grâce à son partenariat avec le Conseil régional, certaines œuvres ont pu être présentées au Rocher de Palmer ou sur la scène nationale du Sud aquitain. Le Conseil régional d’Aquitaine fait office de relais pour la diffusion de la culture basque. L’institut culturel basque a également un rôle politique puisqu’il intervient en tant qu’expert ou conseil auprès des collectivités locales, notamment dans la politique transfrontalière menée par la Région.   www.eke.eus/fr Tél. : 05 59 93 25 25

OCCITAN

L’InÒc, servir la lenga d’òc

Qu’ei aquí ua de las accions mei visibla de l’Institut Occitan. Mes que n’i a mantuas mei au quotidian ! Creat en 1996 a l’iniciativa deu CG 64 entà hargar un equipament professionau tà la lenga e la cultura d’òc, l’utís qu’ei vadut en 2007 un operator regionau devath lo nom d’InÒc Aquitània. Qu’ei adara reconeishut peu ministeri de la Cultura dab lo labèl Etnopòle. E sas missions que son d’importància taus desvelopaments e conservacions deu patrimòni occitan d’Aquitània, per’mor qu’intervien sus los cinc departaments de la nòsta region. Peu moment, los 5 salariats basats a Vilhèra que tribalhan enqüèra segon los objectius fixats per la Convencion 2015-2017 qui arreliga Region, Estat, e los 5 departaments d’Aquitània. Que prepausan

expertisa e ajuda a las collectivitats qui vòlen hargar d’accions de valorizacion e de socializacion de l’occitan dens lor parçan. Que crean ressorças taus programas d’Educacion Artistica e Culturala e que valorizan las accions menadas capvath tot lo territòri. Mes lo son tribalh mei novator qu’ei l’inventari e la valorizacion numerica deu patrimòni culturau immateriau occitan e l’animacion de la recèrca etnomusicologica au nivèu nacionau francés. Atau l’InÒc qu’ajuda la sauvaguarda e la valorizacion deus archius sonòrs en Dordonha, Gironda, e Pirenèus Atlantics. Totun, la creacion deu portau internet Sondaqui.com qu’estó ua prumèra en França e en Euròpa com mòde de valorizacion e d’accès sus la tela de las expressions culturalas oralas e deus archius numerics. Solide que l’aventura culturala ne’s va pas arrestar aquí e que la fusion dab la region Lemosin serà ua navèra jòga per l’InÒc.

L’InÒc au service de la langue d’oc

En 2007, l’outil de développement de la langue occitane créé à l’initiative du CG 64, devient l’InÒc Aquitaine et conventionne alors avec les autres départements de la Région. Son but : aider à la promotion et à la socialisation de la langue d’oc dans tous les domaines de la vie publique. Mais son principal travail est la préservation, l’archivage et la mise à disposition des cito­ yens de notre patrimoine immatériel. La création du portail Internet Sondaqui.com est, à cet égard, une grande réussite reconnue par le ministère de la Culture, qui a d’ailleurs chargé l’InÒc de l’animation autour de l’ethno­musicologie sur tout le territoire français. Un nouveau défi attend l’Institut avec la fusion des régions Limousin et Poitou-Charen­ tes, qui comprennent toute la plus grande partie dialectale limousine occitane, mais aussi plusieurs parlers d’oïl en grand danger de disparition.

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

www.in-oc.org DR

Bethleu qu’avetz vist dens la vòsta vila au mes de genèr las afichas de « Bona annada» soetada per lo Conselh Regionau a las gents d’Aquitània.


PHOTOS : HERVÉ LEFEBVRE

PAROLE AUX ÉLUS GROUPE PS, PRG ET APPARENTÉS STÉPHANE DELPEYRAT, PRÉSIDENT

L’agriculture autrement

D

es terroirs très identitaires, des productions de qualité mondialement reconnues, des savoir-faire d’excellence, une dynamique d’innovation et un fort développement à l’export avec la marque Sud-Ouest France et les maisons SudOuest en Chine : la filière agricultureagroalimentaire, forte de ses 175 000 emplois, est aujourd’hui un atout majeur, économique, certes, mais aussi d’aménagement de notre territoire. Demain, la grande Région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes, plus grande région agricole de France, sera aussi, en valeur, la première région agricole de l’Union européenne. Au moment où de nouveaux moyens nous sont consentis, à travers la gestion des fonds européens, l’enjeu est de taille. Tandis que les élus et les services travaillent à la convergence des dispositifs actuellement mis en œuvre dans les trois régions amenées à fusionner, le Salon international de l’agriculture de Paris a permis, fin février, de faire se rencontrer les acteurs des trois territoires qui ont partagé leurs idées et leurs produits dans

Groupe UMP/NC/CPNT MICHEL DIEFENBACHER, PRÉSIDENT

La Région et l’agriculture : désamour et approche idéologique

L

’Aquitaine est la première région agricole en emplois, en surface et en valeur de production. Ce classement flatteur occulte pourtant une réalité préoccupante : le résultat agricole a baissé de 36 % de 2012 à 2014. En dix ans, la moitié des petites exploitations a disparu. Face à ces difficultés, que fait la Région ? Globalement, sa politique, sous l’emprise forte des écologistes, est idéologique : Peut-on accepter : Que le budget agriculture ait été réduit de -20 % depuis 2010 ? Les productions agricoles sont les plus touchées, alors qu’il s’agit d’un secteur économique majeur. Qu’aucune réflexion stratégique sur l’avenir de l’agriculture n’oriente les décisions ? Le saupoudrage de subventions cache mal

une vitrine « nouvelle grande Région ». L’exécutif aquitain et les élus travaillant au sein de la commission Agriculture/Agroalimentaire/Forêt/Mer/ Montagne, très actifs autour du vice-président Jean-Pierre Raynaud et de la conseillère déléguée Béatrice Gendreau, ont revisité nos interventions en y appliquant la double signature aquitaine de l’innovation et du développement écoresponsable. Le défi à relever est celui de l’installation des jeunes, en recul (-17 % en dix ans), dont la moitié démarre désormais hors cadre familial. Nos autres priorités concernent la compétitivité et la certification environnementale sur le modèle AREA (agriculture respectueuse de l’environnement), le développement de l’agriculture biologique et l’innovation dans les domaines de l’agroalimentaire et du machinisme agricole. Dans ce monde qui change, l’agriculture se transforme. Au souci de consommer mieux répond une volonté de produire autrement. L’ambition de notre accompagnement est résolument celle de la triple performance : économique, environnementale et sociale. Stéphane Delpeyrat, vice-président   du Conseil régional, en charge de la jeunesse, du sport et de la vie associative, président du groupe PS, PRG   et apparentés. > Tél. : 05 57 57 80 96 groupeps@ps.aquitaine.fr

une distribution plus clientéliste qu’efficace. La gestion par la Région des fonds européens lui permet aussi de masquer son propre désengagement. Que le bio (4,5 % de la surface agricole régionale) s’impose au détriment de l’agriculture classique ?  Qu’en matière d’irrigation, l’influence des Verts pénalise tout nouveau projet de retenues d’eau ? Les agriculteurs sont des professionnels responsables de l’équilibre des territoires comme de la ressource en eau, ils n’ont pas à être montrés du doigt. Que la Région refuse de créer un fonds de solidarité pour anticiper les catastrophes climatiques répétées à fort impact agricole ?  Que l’agriculture de montagne n’ait ni politique spécifique ni budget dédié ? Notre groupe ne l’accepte pas. L’agriculture, vitale pour l’activité régionale, doit produire mieux en quantité et en qualité. Elle mérite, pour y parvenir, d’être soutenue par une Région hors de toute idéologie. Michel Diefenbacher, président   du groupe UMP/NC/CPNT.  > Tél. : 05 57 57 83 61 ump-nc-cpnt@ump.aquitaine.fr

GROUPE FORCES AQUITAINE GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ, PRÉSIDENTE

Le secteur agricole, pilier de l’économie régionale

L

a filière agricole constitue une variable économique incontournable du territoire aquitain. Elle se caractérise par la diversité de sa production (végétale, animale, sylvicole, piscicole et ostréicole). Ces différentes ressources en font le premier employeur industriel régional avec 37 000 salariés (emplois qualifiés et localisés). Il apparaît nécessaire de préserver, développer et valoriser ce secteur afin d’identifier les véritables enjeux et opportunités engendrés par l’arrivée de la future grande région. Actuel-

AQUITAINE RÉGION CITOYENNE GÉRARD BOULANGER, PRÉSIDENT

Industrialisation de l’agriculture en Aquitaine

L

’offensive des industriels pour mettre la main sur l’agriculture bat son plein (cf. la loi Macron, art. 27 à 30). Il y a bien une intention de livrer l’agriculture aux mains d’industriels plus préoccupés de parts de marché que d’environnement, d’alimentation et d’emploi. Le projet d’extension de l’élevage porcin de Saint-Symphorien, avant décision préfectorale, qui passerait de 7 655 à 11 602 bêtes, est emblématique de

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS BERNARD PÉRÉ CONSEILLER RÉGIONAL

I cal anar !

Y

(Il faut y aller, en occitan.)

a-t-il une activité qui conditionne autant la vie des humains que l’agriculture ? Au-delà de l’alimentation dont elle est la base, l’eau, la santé, les paysages, la biodiversité, l’énergie se trouvent aujourd’hui plus qu’hier grandement concernés par l’activité agricole. Le tournant productiviste de l’après-guerre se digère mal. Des changements forts de pratiques agricoles s’imposent. Les demimesures ne sont plus de mise. L’agro-écologie peut répondre aux enjeux à condition que ça ne soit pas une formule fourre-tout et que les moyens suivent.

L’AQUITAINE N°56 PRINTEMPS 2015

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lement, les circuits de distribution classiques (centrales d’achat) ne permettent pas d’envisager de réelles perspectives de croissance. Le défi consiste à promouvoir ce patrimoine afin d’en améliorer la compétitivité. Pour y parvenir, il semble primordial de soutenir et de développer les innovations (pôles de compétitivité et clusters), ainsi que les exportations. La future grande région détiendra de nombreux atouts agricoles (foie gras, sylviculture, maïs, vins, cognac…). Sur les marchés internationaux, les produits reconnus doivent servir d’identité forte et de levier de croissance afin d’accompagner la commercialisation des autres savoir-faire régionaux. Geneviève Darrieussecq, présidente du groupe Forces Aquitaine. > Tél. : 05 57 57 80 83 groupe@forces-aquitaine.fr

cette dérive que nous ne cessons de dénoncer. Pollution des milieux aquatiques, absence de prise en compte du bien-être animal, sous-estimation de l’impact sur la santé humaine en sont les sombres réalités. En poussant à l’agrandissement démesuré, à la modernisation forcenée et à la déconnexion de leur métier, l’industrialisation transforme les agriculteurs en salariés déconnectés de leurs territoires et de ses besoins réels. S’affranchir des lobbies industriels, défendre une agriculture à visage humain nécessite un changement radical de vision du développement au service de la vie, non de la rentabilité. Gérard Boulanger, président du groupe Aquitaine région citoyenne. > Tél. : 05 57 57 72 14 - front de gauche@frontdegauche.aquitaine.fr

Parmi les moyens, il en est un qui paraît essentiel parce qu’il permettra de relever de nombreux défis : l’autonomie alimentaire de nos territoires (circuits courts), la consolidation du revenu des paysans, la qualité des produits (bio et local), la réduction des gaz à effet de serre (proximité) et l’installation : c’est le Projet alimentaire territorial dont la loi d’avenir agricole ouvre la possibilité. Il vise à structurer et mettre en œuvre un système agricole et alimentaire intégré pour approvisionner un bassin de vie en mettant autour de la table tous les acteurs concernés. Comme disent encore quelques paysans de nos campagnes : i cal anar ! Bernard Péré, président de la commission agriculture, agroalimentaire, forêt, mer, montagne et du groupe EELV  Groupe Europe Écologie - Les Verts. > Tél. : 05 57 57 80 95 groupe.vert@verts.aquitaine.fr


6e édition

Mai 2015

LE JOLI MOIS DE

L’EUROPE en AQUITAINE Découvrez l’Europe près de chez vous !

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