journal L'Aquitaine n°40

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L’AÉROCAMPUS AQUITAINE VA OUVRIR SES PORTES Un atout incontournable pour maintenir les savoirfaire industriels en Aquitaine, renforcer le dialogue entre les mondes de l’entreprise, de la formation et de l’apprentissage et fixer durablement les emplois sur le territoire. Page 8

© ALBAN GILBERT

L’Aérocampus Aquitaine, situé à Latresne, en Gironde, ouvrira officiellement ses portes à la rentrée 2011-2012. Projet phare de la Région, il constituera, au cœur de la filière aéronautique, le meilleur de la formation dans le domaine de la maintenance.

N° 40 _ AVRIL & MAI 2011 _ LE JOURNAL D’INFORMATION DU CONSEIL RÉGIONAL D’AQUITAINE

2011 LES GRANDS PROJETS BUDGET 2011 Avec 1319 millions d’euros, en augmentation de 3,74%, le premier budget de la nouvelle mandature continue de faire la part belle à l’investissement afin de financer les grands projets régionaux, avec trois priorités:

l’emploi, les jeunes et l’environnement. Un budget ambitieux permis par la politique de désendettement menée par la collectivité, qui démontre son engagement pour développer et soutenir la Région dans un contexte économique contraint. Pages 2 à 7

SUIVEZ L’INFO SUR

BIEN VIVRE

SITES MAJEURS Huit sites reconnus au titre du programme régional.

FRAC AQUITAINE Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc.

PORTRAIT Delphine Gleize, réalisatrice de La Permission de minuit.

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AQUITAINE.FR


2 SOMMAIRE

LA LETTRE AUX AQUITAINS

À LA UNE PAGE 2 À 7

Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine

LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES • L’export, une nouvelle priorité régionale

• Apprentissage – Formation professionnelle – Entreprises – Agriculture et forêt – Tourisme

OBJECTIF INTELLIGENCE • Culture et patrimoine – Enseignement supérieur, recherche et éducation – Sport, jeunesse, solidarité – Numérique

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT • Développement durable – Infrastructures, transports, Ter – Eaux, montagnes, milieux naturels – Développement local, action foncière, politique de la ville

ACTUALITÉS PAGES 8 À 17 • Aérocampus Aquitaine : l’avenir de la maintenance aéronautique • Félicitations aux scientifiques Aquitains • Centre optique : une nouvelle école d’ingénieurs • ARCOPOL : pour faire face aux pollutions marines • Éradiquer le frelon

EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL • LGV Actu : le train de l’emploi • Un nouveau centre technologique • Patrimoine, devenez mécène • Un train nommé Canfranc • Région Aquitaine-Madagascar: une coopération renforcée • Premier lycée français à «énergie positive» en Aquitaine • Olympiades des métiers: Aquitains et champions! • L’Agropole distingue ses lauréats • Un nouveau souffle pour les métiers d’art

LA PAROLE AUX ÉLUS BIEN VIVRE PAGES 18 À 23

DÉCOUVERTE • Sites majeurs d’Aquitaine, un patrimoine valorisé

• Butinez le pollen de l’art contemporain • Garorock fête ses 15 ans! •Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc • Les tirailleurs marocains enfin reconnus • Faites la planche!

LANGUES RÉGIONALES • Hogei’ta : gazteak sortzaile – Una brava Scena de familha

© ALBAN GILBERT

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

BUDGET : NOS PRIORITÉS FACE À UN ENVIRONNEMENT HOSTILE Le conseil régional d’Aquitaine a adopté, le 20 décembre 2010, le budget 2011 de notre collectivité. Il s’inscrit dans un contexte national défavorable. La loi de programmation des finances publiques 2011-2013 a gelé pour trois années l’enveloppe que l’État attribue aux collectivités locales, en particulier aux régions. La suppression de la taxe professionnelle réduit notre autonomie fiscale. Nous ne disposons à ce jour d’aucune prévision fiable nous permettant de savoir si un assouplissement de ce carcan est envisageable. Voilà pour les ressources. Elles sont plafonnées et, à l’avenir, incertaines alors que, dans le même temps, les régions assument de plus en plus de charges financières liées à des opérations lourdes qui relèvent de la responsabilité de l’État. Je pense à la Ligne à grande vitesse (LGV) et au plan Campus de l’université de Bordeaux. Si les collectivités locales ne mettent pas la main à la pâte les programmes ne se feront pas. Ces contraintes financières nous amènent à nous concentrer sur ce qui est au cœur de l’attente des Aquitains : la création d’emplois,

et donc du tissu industriel. Son développement passe par l’innovation, la recherche et la formation professionnelle. C’est notre priorité et notre fierté depuis treize années. À Latresne, non loin de Bordeaux, nous allons créer cette année l’Aérocampus, un centre dédié à la maintenance aéronautique. Ailleurs, l’action de la Région a abouti à la création d’activités pérennes dans des secteurs d’avenir : la sous-traitance aéronautique, la filière civile du laser, et les énergies renouvelables. Le récent accident nucléaire au Japon ne peut que nous conforter dans ce dernier choix. Notre modèle énergétique doit être repensé. La région a commencé à recueillir les fruits de la politique volontariste qu’elle mène. Au plus fort de la crise économique, entre 2007 et 2009, l’Aquitaine a mieux tiré son épingle du jeu que la plupart des autres régions, si j’en juge par les résultats d’une étude récente publiée par la presse. Et la tendance demeure. Cette année l’Aquitaine fera mieux en termes de croissance économique que la moyenne nationale. Quelle meilleure récompense pour nous?

PORTRAIT D’AQUITAINE PAGE 24 • Delphine Gleize, réalisatrice de La Permission de minuit L’ Aquitaine, le journal d’information du conseil régional d’Aquitaine. Hôtel de Région, direction de la communication 14, rue François-de-Sourdis 33000 Bordeaux – Tél. : 05 57 57 80 00. Directeur de la publication : Alain Rousset. Co-directeur de la publication : Philippe Buisson – Directeur de la communication : Jean-Pierre Miffurc – Rédactrice en chef : Mathilde Pradier – Responsable d’édition : Sébastien Blanquet-Rivière – Rédaction : Karine Lesfauries, Benjamin Barets, Eneko Bidegain, Martial Peyrouny, Delphine Nugère, David Moreau – Conception graphique et réalisation : A noir, www.agence@anoir.fr – Photos une : Photothèque Région Aquitaine – Photographes : Guillaume Bonnaud, Alban Gilbert, Hervé Lefebvre, Paul Robin, JeanPierre Bost–Impression :Didier Mary – N°ISSN : 1634-2917. Journal imprimé sur du papier 57 g recyclé fabriqué à partir de pâte blanchie sans chlore issu de forêts gérées durablement. L’usine de Mary-sur-Marne est certifiée : IMPRIM’VERT et ISO 9001-2000.

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À LA UNE

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LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES UN BUDGET AMBITIEUX Avec 1319 millions d’euros, en augmentation de 3,74%, le premier budget de la nouvelle mandature

continue de faire la part belle à l’investissement afin de financer les grands projets régionaux en matière d’emploi, de développement économique et de formation professionnelle. Tous les chiffres et les projets du budget 2011 en pages 4 à 7.

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a Région Aquitaine poursuit ses efforts d’investissement à hauteur de 604 M€, soit une augmentation de 47 M€ par rapport à 2010. Au développement économique, à l’enseignement supérieur et à la recherche sont affectés 225 M€. En matière de formation professionnelle et d’apprentissage, le budget est de 272 M€, soit l’un des plus importants de la Région. Quant aux transports, ils bénéficient d’une hausse significative de près de 78 % de crédits due au financement de la ligne LGV et de la régénération des voies du Ter Aquitaine. Au final, l’exécutif aquitain démontre son engagement pour développer

QUI PAIE DES IMPÔTS À LA RÉGION? • Les entreprises paient une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un quart revient aux régions. • La SNCF et certains opérateurs de télécommunication comme France Télécom paient l’IFER (imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau). • Les usagers de la route paient la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) dont une faible partie revient à la Région, ainsi que la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules.

et favoriser l’emploi dans un contexte économique contraint.

Montant du budge M€ t

1 319

Une hausse modérée des ressources La stagnation des ressources fiscales directes et le gel des dotations de l’État sur trois ans obligent la Région à augmenter le tarif des cartes grises, le portant de 29 € à 36 €. Depuis l’entrée en application de la réforme fiscale par la loi de finances de 2010, la Région dispose de nouvelles ressources en substitution de la taxe professionnelle et des taxes foncières régionales supprimées. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, les impositions forfaitaires sur les entreprises de réseau et les mécanismes de garantie mis en place par l’État permettront cependant d’arriver à un niveau de ressources fiscales de 270M€ équivalent à celui de 2010.

193 M€ ÉDUCATION, CULTURE, SPORT, JEUNESSE ET SOLIDARITÉS

27 72 M€ FORMATION PROFESSIONNELLE

23 M€ ÉQUIPEMENTS ROUTIERS, PORTUAIRES ET AÉROPORTUAIRES

317 M€ AMÉNAGEMENT DURABLE DU TERRITOIRE

10 M€ PROMOTION DE LA RÉGION 78 M€ FONCTIONNEMENT DE L'INSTITUTION

57 M€ ANNUITÉ DE LA DETTE 225 M€ DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, RECHERCHE

144 M€ CONSTRUCTION ET ÉQUIPEMENT DES LYCÉES

Maîtrise des dépenses de fonctionnement La capacité d’investissement du conseil régional se voit compromise sur le long terme. Les moyens des régions progresseront désormais moins vite que les dépenses de fonctionnement rendues obligatoires par la décentralisation. Afin d’éviter que la capacité d’autofinancement ne se dégrade trop vite, et limiter le recours à l’emprunt, l’exécutif aquitain a fait le choix de stabiliser les dépenses de fonctionnement qui cette année n’augmentent que de 0,05 M€, soit une hausse de 0,07 %. ■

301 M€ FISCALITÉ INDIRECTE (cartes grises et TIPP)

234 M€ FISCALITÉ DIRECTE (Cotisation valeur ajoutée des entreprises et impositions forfaitaires sur les entreprises de réseau)

468 M€ DOTATIONS DE L’ÉTAT

234 M€ EMPRUNT 22 M€ € FONDS DE COMPENSATION VERSÉ PAR L’ÉTAT EN REMBOURSEMENT D'UNE PARTIE DE LA TVA (FCTVA) ACQUITTÉE PAR LA RÉGION SUR SES INVESTISSEMENTS

30 M€ FONDS EUROPÉENS 19 M€ PARTICIPATIONS DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET CONCOURS DIVERS

11 M€ RECETTES DIVERSES

L’export, une nouvelle priorité régionale

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e soutien au développement international des entreprises est l’un des axes majeurs de la politique régionale pour 2011. La Région, dont le PIB se situe au sixième rang des régions françaises, et à la première place pour l’innovation, vient de se doter d’un règlement d’intervention afin d’encadrer sa nouvelle politique en matière d’aide à l’export et au développement international. Car si le monde vient en Aquitaine, il faut que l’Aquitaine aille dans le monde. C’est pour cela que les entreprises aquitaines doivent être encouragées, et

soutenues dans leurs démarches de développement à l’international. Après le défi relevé de l’innovation, c’est le nouveau pari que fait la Région pour ses entreprises, ses emplois et ses compétences. Cette politique est structurée autour de 4 axes : Assurer la présence des entreprises dans les événements internationaux. La Région soutiendra les salons et colloques industriels et technologiques à vocation internationale qui mettent en valeur les savoir-faire et l’image économique, industrielle et technologique de l’Aquitaine.

Favoriser la création ou la structuration des services export des entreprises, en soutenant d’une part le bénéficiaire lors de l’embauche d’un salarié ayant la responsabilité du développement à l’international, et d’autre part en permettant à une entreprise aquitaine de confier à un jeune, une mission professionnelle à l’étranger par le biais du dispositif Volontariat international en entreprise. Permettre aux entreprises aquitaines de recourir à des conseils externes. Il s’agit de soutenir l’entreprise par le biais d’aide

au conseil consistant en des études de marchés internationaux permettant d’orienter, de prioriser les cibles et de définir un plan d’actions export. Aider les entreprises à conquérir les marchés internationaux. La conquête de nouveaux marchés est une des phases les plus risquées à laquelle doit se confronter une entreprise, une démarche encore plus complexe quand il s’agit de conquérir des marchés internationaux. La Région les soutient dans leur projet via des aides ciblées et structurées. ■ www.aquitaine.fr

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4 À LA UNE LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Formation professionnelle

Apprentissage

aéronautique, l’Aérocampus s’enracine dans un environnement industriel dynamique. Il offrira dans le nord aquitain un cursus complet en maintenance aéronautique allant du bac au diplôme d’ingénieur (voir page 8).

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La formation des détenus

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epuis 2005, la Région Aquitaine œuvre à l’amélioration de l’apprentissage, sur le plan de la qualité de l’offre comme sur le plan des effectifs. Une situation paradoxale, car l’État demande toujours plus d’efforts aux Régions en diminuant les moyens pour l’apprentissage et en ne renouvelant pas les aides mises en place au plus fort de la crise. Les objectifs pour 2011sont cependant maintenus: atteindre un effectif de 19000 apprentis, construire une offre de formation pertinente répondant aux besoins des territoires et des entreprises et sécuriser le parcours des jeunes.

Un meilleur accès pour les jeunes handicapés La Région Aquitaine ouvre cette année aux personnes porteuses d’un handicap le dispositif de préparation à l’apprentissage (PREPA), qui permet à un jeune, avec l’appui de sa mission locale et de son CFA (centre de formation d’apprentis), de trouver un maître d’apprentissage dans le cadre d’un parcours de formation et d’accompagnement. Cette nouvelle mesure est par ailleurs confortée par l’amplification du programme ETAPE, qui sensibilise des jeunes porteurs d’un handicap aux métiers et à l’apprentissage. Dotation de 400000€.

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u cours des dernières années, la Région a posé les bases d’une politique de formation professionnelle ambitieuse et globale. Parallèlement aux dispositifs existants, axés prioritairement sur l’accès à la qualification et à l’emploi des jeunes les plus en difficulté, la Région porte en 2011 de nouveaux grands projets, tels que la formation des personnes détenues ou le développement des pôles d’excellence. Autant d’actions qui concourent à la consolidation d’une offre de formation

tout au long de la vie et à la dynamisation des territoires les plus fragiles.

L’Aérocampus Aquitaine La Région investit 0,53M€ dans la création de l’Aérocampus Aquitaine, à Latresne en Gironde. C’est un projet phare de l’année 2011 en matière de formation: il s’agit pour la Région de reprendre un centre de formation appartenant à la Direction générale de l’armement et qui, initialement, devait fermer. Voué à la structuration d’un pôle de maintenance

La Région Aquitaine va poser cette année les bases d’un projet de schéma régional des formations des personnes détenues. Il s’agit d’une expérimentation d’ampleur nationale, qui vise à transférer aux régions candidates l’organisation et le financement des actions de formation pour les personnes détenues dans les prisons sous statut public. Sur les neuf maisons d’arrêt existantes en Aquitaine, sept sont concernées. Cette démarche novatrice s’inscrit pleinement dans les compétences de la Région Aquitaine en matière de formation professionnelle tout au long de la vie, et dans l’esprit de sa politique pour l’égalité des chances et la réinsertion. Investissement: 1M€. ■

Entreprises

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epuis plus de dix ans, la Région Aquitaine mène une politique offensive en faveur de la compétitivité des entreprises. Chaque année, plus de 1 000 entreprises sont accompagnées et quelque 100 projets éco-innovants sont financés. Dans un contexte de sortie de crise, les aides régionales se concentrent en 2011 sur les projets de développement permettant la création d’emplois durables, en soutenant notamment l’innovation et l’export. L’accent est mis également sur la création et le développement d’activités dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.

Plus d’aides aux apprentis

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Des aides à l’innovation et au développement La Région Aquitaine renforce en 2011 son dispositif d’aides individuelles aux entreprises, notamment aux projets de développement contribuant à la création d’emplois durables et non délocalisables. L’accent sera mis sur l’innovation non technologique (design, propriété industrielle et brevet, commercialisation et marketing, etc.) et la diversification des entreprises. 9,5 M€ au budget 2011.

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L’augmentation des crédits alloués au Fonds social d’aides aux apprentis (400 000 €, soit 100 000 € de plus qu’en 2010) va permettre cette année d’accompagner 700 à 800 jeunes. Ce fonds est dédié aux apprentis en situation précaire ou dont le domicile est éloigné du CFA. D’autre part, la Région poursuit sa politique de revalorisation des primes de transport, d’hébergement et de restauration. Près de 80 % des apprentis sont concernés pour un montant de crédits de 7,8 M€. ■

Nouveau plan régional pour l’économie sociale et solidaire Depuis 2006, quelque 10 000 petites et moyennes structures associatives ou coopératives sont accompagnées dans la création et le développement d’activités. Pour donner plus d’ampleur et de lisibilité à son action, la Région Aquitaine lance cette année un schéma

régional de développement de l’économie sociale et solidaire, qui intégrera un volet consacré à l’innovation sociale. Par ailleurs, l’Aquitaine participe à une expérimentation nationale de création de « Fabriques à initiatives », structures d’appui à la création d’entreprises d’utilité sociale. ■


LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES À LA UNE

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en savoir +

Agriculture et forêt

Isabelle Boudineau, vice-présidente en charge des finances et de l’évaluation

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© ALBAN GILBERT © ALBAN GILBERT

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La montée en puissance de l’e-tourisme La Région Aquitaine va renforcer l’accompagnement des acteurs du tourisme dans l’utilisation des outils multimédia et d’Internet, qui aujourd’hui révolutionnent les modes de commercialisation, de promotion et de consommation des produits touristiques. Les efforts (300 000 €) vont porter notamment sur la création et la modernisation de sites Internet, la formation des acteurs touristiques et l’e-marketing.

De nouveaux sites majeurs d’Aquitaine Huit nouveaux sites touristiques et patrimoniaux ont été reconnus au titre du programme « Sites majeurs d’Aquitaine » (voir p. 18), un dispositif de valorisation du patrimoine et de développement territorial par l’économie touristique. Une convention de trois ans va être signée avec chacun des sites dans le courant de l’année. Le budget 2011 y consacre 500 000 €. ■

vec près de 90 % de son territoire consacrés aux agricoles et forestières, l’Aquitaine est une des premières régions agricoles de l’Union européenne. Pour aider le secteur à se préparer aux mutations économiques et aux enjeux environnementaux, le conseil régional poursuit ses efforts pour faciliter l’installation des agriculteurs et leur accès au crédit pour les premiers investissements. Il encourage par ailleurs la diversification vers de nouveaux marchés tels que le bio (plus de 2 000 agriculteurs bio envisagés en 2011, soit un doublement en deux ans) ainsi que les circuits courts. Dans le domaine forestier enfin, la Région continue de travailler, deux ans après la tempête Klaus, à la reconstitution d’un massif de pins maritimes aux côtés des sylviculteurs.

Le soutien à la sylviculture 2011 devrait voir l’achèvement du plan triennal de solidarité impulsé par la Région Aquitaine à la suite de la tempête Klaus. Une année également marquée par la poursuite des opérations de prévention et de lutte phytosanitaire pour éviter la dissémination des scolytes (insectes) dans les pins maritimes. Parallèlement, un marché régional de compensation volontaire de carbone est à l’étude, afin d’aider les propriétaires forestiers à ne pas renoncer à la reconstitution de leurs parcelles au profit d’activités plus rémunératrices.

Développement des circuits courts et du bio Les circuits courts en agriculture, gages d’une meilleure valorisation des produits et d’une plus grande proximité

Quelles sont les grandes priorités du budget 2011? Le budget 2011, le premier de ce nouveau mandat, est centré sur trois axes majeurs: la défense de l’emploi, la réussite des jeunes et le développement durable. Dans un contexte de sortie de crise, nous souhaitons d’abord aller plus loin dans le soutien au développement économique, et particulièrement le développement industriel. La part de budget que nous y consacrons est en augmentation de 8% par rapport à l’exercice précédent. Cette mobilisation pour l’emploi s’accompagne d’une politique ambitieuse en matière de formation et d’apprentissage, particulièrement en direction des jeunes: je pense notamment à la création de l’Aérocampus, futur pôle d’envergure nationale en maintenance aéronautique, ou encore à l’intensification des dispositifs en faveur des apprentis. Enfin, nous souhaitons renforcer l’ancrage de la Région dans le développement durable. À ce titre, notre nouveau plan Climat, baptisé «Défi Aquitaine Climat», constitue une avancée décisive dans les domaines des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique.

© HERVÉ LEFEBVRE

TROIS PRIORITÉS: L’EMPLOI, LES JEUNES, L’ENVIRONNEMENT

a Région Aquitaine a redéfini son action en faveur du tourisme autour de grands axes tels que le renforcement de l’attractivité des destinations, à travers notamment la valorisation des sites emblématiques et des grandes filières (vignobles, écotourisme, e-tourisme, activités fluviales, etc.) ; le développement du tourisme durable et solidaire, avec des dispositifs tels que Sac’Ados, qui permet le départ en vacances autonomes de jeunes Aquitains défavorisés ; ou encore l’amélioration de la compétitivité par des aides à la création, à la modernisation et à la transmission des entreprises touristiques, ainsi que par l’émergence de labels de qualité.

Dans quel contexte le nouveau budget s’inscrit-il? Un contexte contraignant, tant les décisions gouvernementales récentes mettent en péril l’équilibre budgétaire des collectivités locales. La loi de programmation des finances publiques 2011-2013 a gelé pour trois ans l’enveloppe des dotations de l’État aux collectivités. Elle s’inscrit dans la continuité de la réforme de la fiscalité locale amorcée par la suppression de la taxe professionnelle et la diminution de l’autonomie fiscale des collectivités et, singulièrement, des régions. Menaçant la pérennité de leurs ressources, cette loi laisse aux régions peu de marge de manœuvre sur

leurs recettes, alors même qu’elles assument de plus en plus la charge financière des compétences transférées par l’État. Dès lors, comment la Région va-t-elle maintenir le cap de ses engagements? Grâce à une gestion budgétaire maîtrisée, qui en douze ans a permis de faire de l’Aquitaine la deuxième région française la moins endettée, nous avons constitué un bon niveau d’épargne brute. Nous disposons donc d’une capacité d’investissement qui nous permet de tenir nos engagements. Ainsi, les dépenses de fonctionnement sont stabilisées, tandis que les dépenses d’investissement sont en hausse de 8 %.

avec le consommateur, constituent aussi un outil au service d’un aménagement durable du territoire. La Région Aquitaine propose cette année des mesures d’accompagnement concrètes en faveur du développement des circuits courts: installation d’exploitations, transformation des produits à la ferme, vente directe, restauration collective, création d’une identité régionale. D’autre part, la Région prévoit d’ici à la fin de l’année la création d’un label bio régional, afin de consolider la filière.

Renforcer l’innovation et la compétitivité Premier employeur industriel de la Région, les entreprises agroalimentaires constituent un secteur stratégique, puisqu’elles contribuent activement au développement économique et à l’emploi en milieu rural. Cette année encore, l’action régionale s’exerce sur les leviers de croissance stratégique pour les entreprises

© GENEY MICHEL/BURDIN

Tourisme

agroalimentaires que sont: l’innovation; la compétitivité à travers la modernisation et l’extension des outils productifs; la création et la reprise d’entreprises; et, enfin, l’accès aux marchés. En outre, la Région poursuit son soutien au développement des petites et moyennes entreprises à travers une aide à la structuration, au conseil et à la certification qualité et environnementale. ■

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6 À LA UNE LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES

OBJECTIF INTELLIGENCE Enseignement supérieur Recherche et Éducation

Culture et Patrimoine

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acteur d’émancipation, de créativité et de dynamique économique pour les territoires, la culture doit être soutenue et portée comme une valeur centrale dans notre société. Tous budgets confondus, la Région y consacre 30 M€.

6 axes prioritaires

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u lycée à l’université en passant par la recherche, la Région mène depuis plus de dix ans une politique offensive pour l’émergence d’une société de la connaissance et de l’innovation. Fondée sur une ambition éducative forte et un dialogue permanent avec les acteurs du savoir et de la recherche, l’action régionale entend soutenir l’excellence scientifique et l’épanouissement de la jeunesse.

1. Soutenir les industries culturelles, créatives et numériques. 2. Contribuer à un aménagement culturel durable des territoires. 3. Soutenir la création artistique dans sa diversité. 4. Valoriser le patrimoine régional. 5. Soutenir les politiques d’éducation et de médiation artistique et culturelle. 6. Promouvoir une politique publique concertée en faveur des langues régionales.

Pour l’excellence scientifique L’année 2011 voit le lancement opérationnel de plusieurs équipements universitaires et scientifiques financés par la Région: • Le Centre optique, qui abritera à la rentrée 2012 l’Institut d’optique Graduate School, le centre technologique Alphanov et le centre de formation continue aux métiers de l’optique-lasers Pyla (36,45 M€ engagés); • L’Opération Campus, qui prévoit sur plusieurs années la réhabilitation de 400 000 m2 de locaux sur tous les sites d’Aquitaine, la création de 7 collèges universitaires, 3 départements et 11 pôles d’excellence. La Région y consacre cette année 3M€; • L’extension de l’Institut d’études politiques (IEP) de Bordeaux, portée et financée par la Région Aquitaine pour assurer une plus grande capacité d’accueil (doublement de la surface) et contribuer à un plus grand rayonnement de l’IEP. Le montant du budget en 2011 est d’1M€; • Le projet PETAL, qui consiste à coupler

© MICHEL GENEY/BURDIN

Des opérations emblématiques • Le pôle régional de la culture et de l’économie créative porté par la Région pour un investissement de 52 M€, et qui va regrouper les agences régionales : FRAC, Ecla et OARA ainsi qu’un projet de cinémathèque. • Les établissements publics de coopération culturelle (EPCC) de Pau-Tarbes et des Beaux-Arts de Bordeaux : 0,25 M€. • L’Office public interrégional de la langue occitane : 0,50 M€. ■

Sport - Jeunesse - Solidarité

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a création d’une nouvelle direction regroupant sport, jeunesse et solidarité marque la volonté régionale de mieux structurer ses diverses interventions auprès des jeunes, qui constituent la frange de la population la plus exposée aux aléas socio-économiques et la priorité de l’action régionale.

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e budget 2011 prend acte du changement des priorités d’action publique dans le domaine du numérique. La période de sensibilisaion s’achevant, il faut désormais entrer dans le régime de croissance de l’information et de la communication pour améliorer la compétitivité et l’égalité par les outils numériques.

La solidarité Le volet Solidarité s’articule autour d’une mission de santé publique régionale, qui a pour objet de prévenir les conduites à risques chez les jeunes, et d’un dispositif en faveur de la parité femmes – hommes et de lutte contre les discriminations.

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De nouveaux chantiers en 2011

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Deux autres actions importantes

Pour la réussite des jeunes L’Aquitaine porte une ambition éducative qui va bien au-delà des compétences confiées aux Régions. Les principaux points du budget 2011: • Opérations de construction et investissements d’équipement dans les lycées, pour un montant total avoisinant 130M€; • Aides aux lycéens avec le dispositif « Coups d’pouce » pour améliorer leurs conditions matérielles (5,6M€), et la politique de mobilité internationale (voyage scolaire, séjour linguistique et stage) pour un total de 325000€; • Opérations en faveur du développement durable dans les lycées (collecte et traitement des déchets, bilan carbone de la restauration collective, Agenda 21), financées cette année à hauteur de 310000 €; • Instauration d’un tarif unique et réduit dans les cantines (près de 3,1 M€) pour faire bénéficier les lycéens d’une alimentation de qualité et régulière; • En 2008, la Région Aquitaine a livré près de 30% des logements étudiants construits en France, augmentant de 27 % le parc aquitain par rapport à 2004. En 2011, cet effort est maintenu avec 6,7M€. ■

Numérique

Le sport pour tous La politique sportive régionale s’articule autour des axes suivants : vitalité et aménagement du territoire par des équipements sportifs, formation, égalité d’accès pour tous les pratiquants à une offre sportive de qualité.

• La maison des Sports : 1,15 M€ ; • les Rencontres Jeunesses en Région. ■

des lasers extrêmement puissants afin de reproduire à une échelle réduite des conditions de température et de pression n’apparaissant que dans le cœur des étoiles, comme notre soleil. Livré aux chercheurs en 2015, cet outil d’avant-garde est financé par la Région à hauteur de 13,5M€.

La Région a lancé plusieurs actions : • Le programme «Territoires numériques» en direction des Pays, qui porte sur l’innovation territoriale, le télétravail, la formation à distance et les territoires de santé ; • Le soutien au développement des logiciels libres (voir L’Aquitaine n°37) ; • La libération et le partage des données publiques, à des fins d’animation citoyen-

ne et de modernisation de l’administration publique.

Le défi du très haut débit (THD) Le remplacement, d’ici à vingt ans, des réseaux historiques de cuivre par la fibre optique constitue un enjeu majeur ; il s’agit d’implanter le câble optique le plus loin possible dans les territoires périurbains et ruraux. Dans ce contexte, la Région Aquitaine va rechercher prioritairement des réalisations assurant la compétitivité du tissu industriel et la productivité des acteurs économiques et institutionnels. 2011 voit le lancement des projets – pilote THD, en lien avec le plan national THD, le Grand emprunt et le Fonds européen agricole pour le développement rural, pour un montant total de crédits de 2,8 M€. ■


LE BUDGET 2011 ET SES PROJETS PHARES À LA UNE

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AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT Développement Infrastructures - Transports - Ter durable

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n dépit de l’investissement massif de la Région pour offrir un meilleur service aux Aquitains, la Région constate le mécontentement des usagers en raison de l’inertie de la SNCF. À l’horizon 2020, ce sont 2,5 milliards d’euros qui seront investis dans le ferroviaire, qu’il s’agisse de la LGV, du TER, de la modernisation des gares ou de la régénération des voies. Zoom sur les actions de 2011.

Modernisation et accessibilité des gares Accélération avec plus de 10 livraisons prévues, dont Bergerac, La Réole, Thiviers, Portets, Vélines, Saint-Seurin, Saint-Sulpice, Morcenx, Monpon et Gauriaguet. En outre, les espaces extérieurs des gares de Saint-André-de-Cubzac, Oloron-SainteMarie et Blanquefort seront réaménagés afin de faciliter l’intermodalité. L’effort de la Région pour la poursuite du programme de modernisation des gares est maintenu avec + 3,30M€.

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ace à la question de l’urgence climatique, à la suite du Grenelle de l’environnement, la Région va jouer dès 2011 un rôle de chef d’orchestre dans l’élaboration du schéma régional climat air énergie (SRCAE) : le nouveau plan climat régional intitulé «Défi Aquitaine Climat». Cette année verra le lancement de plusieurs opérations stratégiques: • lancement du SRCAE: 0,2 M€; • appel à projets efficacité énergétique: 0,1 M€; • Observatoire régional de la biodiversité: 0,2 M€; • Fonds carbone: 0,5M€. ■

bution régionale d’exploitation des services Ter verra son montant augmenter d’environ 6,89 M€, soit + 5,86 %, par rapport à 2010.

tée par l’Aquitaine dans son partenariat avec l’Euskadi restant de voir mettre en service au moins 20 allers-retours par jour à l’horizon 2020.

Le TGV

Le port de Bayonne

La Région Aquitaine a engagé 34,7 M€ pour amorcer les acquisitions foncières au sud de Bordeaux et 2011 sera l’année du lancement des travaux de la LGV Sud Europe pour une livraison prévue en 2016 pour le tronçon Tours-Bordeaux.

Quelques opérations prévues cette année: avancement et concrétisation du projet de laminoir Beltrame sur la zone industrialo-portuaire de Tarnos. Le laminoir devrait entrer en production courant 2011 avec la création d’environ 100 emplois directs ; acquisition de terrains pour de nouvelles industries et de nouveaux trafics ; poursuite de l’exportation de bois tempête ; poursuite du programme de modernisation des infrastructures portuaires. ■

Le fret ferroviaire Le TER Aquitaine © DR

La Région poursuit les programmes engagés pour l’amélioration des services rendus aux usagers. Pour 2011 la contri-

Une première étape de mise en œuvre de l’autoroute ferroviaire atlantique pourra démarrer en 2012 avec un premier objectif de 4 allers-retours par jour, l’ambition por-

Eau - Montagne Milieux naturels

Développement local - Action foncière - Politique de la ville

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a Région Aquitaine poursuit en 2011 sa politique contractuelle en faveur du développement local en milieu rural et de la cohésion sociale dans les zones urbaines. Par le biais d’outils fonciers, elle œuvre par ailleurs pour une meilleure gestion des espaces disponibles sur le territoire.

La gestion intégrée du littoral Si la zone côtière est une chance pour l’Aquitaine de par son fort potentiel économique, social, environnemental et culturel, elle est aussi une responsabilité. Depuis plusieurs années, le littoral fait en effet l’objet de pressions et de dégradations diverses. La Région a pris la mesure de la nécessité de réunir les acteurs autour de ce territoire fragile. Aujourd’hui, l’Aquitaine est la seule région française à avoir réussi à fédérer les acteurs du littoral autour d’un projet global de gestion: 0,5M€

La trame verte et bleue Conformément au Grenelle 2 de l’environnement, le conseil régional, en partenariat avec la DREAL (Direction régionale de l’aménagement et du logement) travaille à la mise en place d’un outil

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Les Contrats de pays : 1,5 M€

d’aménagement du territoire, la Trame Verte et Bleue régionale qui consiste à identifier des grands ensembles naturels et des corridors écologiques permettant à la faune de circuler et à la flore de se disséminer (étude lancée en 2009) : 0,325 M€. ■

Le conseil régional soutient les projets en faveur du développement économique et de l’emploi, du logement, de la création ou du maintien de services créateurs d’emplois et garants d’un aménagement durable de l’espace.

Une meilleure gestion du territoire

tiques et favoriser un développement équilibré au sein des secteurs soumis à de fortes pressions: 1,1 M€.

Logements sociaux L’année 2011 permet de poursuivre le soutien à l’amélioration des conditions de vie des habitants des quartiers sensibles. Ainsi, le soutien à la réalisation de travaux dans les logements sociaux pour contenir les charges locatives est amplifié compte tenu de la capacité du FEDER à intervenir en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique des logements. De même, l’accès à l’emploi des publics des quartiers prioritaires par la formation et la mobilité sera encouragé, grâce au financement d’actions d’ingénierie pour construire des projets adaptés aux territoires. ■

De la métropole à l’espace rural, en passant par le littoral, les villes moyennes et les espaces sous influence urbaine, l’Aquitaine est soumise à des enjeux importants pour la gestion de ses espaces. La maîtrise foncière est un élément fondamental pour mettre en œuvre de nombreuses poli-

© BENOIT ALAIN/BURDIN

a Région dispose de compétences légales en matière de création et de suivi de parcs et réserves naturels. Elle agit également sur la préservation du littoral et des corridors écologiques.

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AÉROCAMPUS AQUITAINE: L’AVENIR DE LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE FORMATION La création prochaine de l’Aérocampus, à Latresne en Gironde, est l’occasion pour l’Aquitaine

de devenir un pôle de formation incontournable dans le domaine de la maintenance aéronautique.

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Aérocampus Aquitaine est né de la volonté régionale de reprendre le centre de formation à Latresne appartenant à la Direction générale de l’armement et voué à la fermeture. Un site dont la disparition aurait privé la filière aéronautique d’un outil d’une grande valeur ajoutée (le centre bénéficie par exemple d’un agrément permettant d’habiliter les techniciens à signer les autorisations de remise en vol des aéronefs). C’est donc sous les auspices régionaux et sous le nom d’Aérocampus que le centre de formation débutera sa nouvelle vie à la prochaine rentrée scolaire, après la cession officielle du site à la Région Aquitaine lors du Salon du Bourget en juin. L’acquisition du centre de formation de Latresne répond à un réel besoin de la filière aéronautique en Aquitaine: pouvoir compter sur un pôle de formation de pointe dans le domaine de la maintenance industrielle. L’arrivée de l’Aérocampus est d’autant plus opportune qu’elle s’inscrit dans un contexte industriel prometteur: l’arrivée récente dans la région du Commandement du soutien des forces aériennes, l’implantation prochaine de la SIMMAD (structure intégrée du

UN SITE EMBLÉMATIQUE L’Aérocampus sera situé à Latresne sur un terrain de 26 hectares dont 16000 m² de surfaces bâties. D’ici à la rentrée de septembre, la Région Aquitaine va mener de grands travaux de rénovation. Parmi les équipements importants: • le premier internat d’excellence d’Aquitaine, d’une capacité de 54 places, pour lequel la Région Aquitaine investit 2M€ ; • des ateliers où sont abrités de nombreux avions civils et militaires. Un «laboratoire» grandeur nature pour que les élèves s’exercent à la maintenance; • des salles de cours et de séminaire, un restaurant collectif, des installations sportives, etc. Aérocampus Aquitaine 1, route de Cénac, 33360 Latresne Tél.: 05 56 21 01 06 maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense), la présence de l’atelier industriel de l’aéronautique à Floirac, ou encore la reprise heureuse de la Sogerma par Sabena Technics.

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D’ici à cinq ans, la relance de l’activité aéronautique et la demande des marchés émergents devraient porter la flotte mondiale d’avions civils de 18500 à 27000. Une croissance qui va générer d’importants besoins en matière de maintenance industrielle, avec de nombreux emplois à la clé. En s’appuyant sur un pôle tel que l’Aérocampus, la filière aéronautique en Aquitaine pourra mieux valoriser et fixer sur le territoire les compétences et les savoirfaire. Ceux-là mêmes qui font la différence dans la compétition mondiale.

LES FORMATIONS L’objectif d’Aérocampus est d’offrir dans le nord aquitain un cursus complet en maintenance aéronautique allant du bac au diplôme d’ingénieur, en complémentarité avec l’Institut de maintenance aéronautique de Mérignac. Le site accueillera l’ensemble des voies de formation, qu’elle soit initiale, professionnelle, continue ou pour les formateurs. Les formations initiales existantes, sous statut scolaire ou en apprentissage, vont être maintenues, en partenariat avec le lycée Flora-Tristan à Camblanes et le centre de

formation d’apprentis de l’industrie (CFAI) à Bruges. Les deux établissements proposent des bacs pro mécanicien systèmes cellule, mécanicien systèmes avionique et technicien aérostructure. Le CFAI et l’Aérocampus étudient par ailleurs le projet d’ouverture d’un BTS aéronautique. La formation initiale sera progressivement enrichie de nouveaux enseignements, notamment dans le domaine des technologies nouvelles comme les matériaux composites. L’Aérocampus travaille également à un rapprochement avec Supaéro, la grande école d’ingénieurs toulousaine. Quant à la formation professionnelle, elle sera assurée avec les principaux opérateurs : l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), de l’industrie (AFPI), l’Apave, ainsi que l’Institut de soudure. Concernant la formation continue enfin, un « campus entreprises » accueillera les salariés des entreprises aéronautiques et industrielles. Une façon d’intégrer pleinement l’Aérocampus dans l’environnement régional et de maintenir un dialogue fructueux entre les mondes de l’industrie et de la formation. ■

© ALBAN GILBERT

ACTUALITÉS

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TECHNOLOGIE & SANTÉ ACTUALITÉS

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FÉLICITATIONS AUX SCIENTIFIQUES AQUITAINS GRAND EMPRUNT NATIONAL/INVESTISSEMENTS D’AVENIR Avec

cinq projets retenus, l’Aquitaine se situe au 3e rang des régions françaises pour l’appel à projet des équipements d’excellence.

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tenus concernent : •le laser: création d’un centre de recherche d’excellence depuis la physique fondamentale jusqu’aux implications à fort impact sociétal; • les nanotechnologies : applications importantes telles que la fabrication de cellules photovoltaïques intégrées dans des tissus ; •la neurobiologie: prévention des troubles de l’attention et de la somnolence afin

© PHOTOS : ALBAN GILBERT

es équipes de recherche aquitaines peuvent être fières et savourer leurs succès. Sur les 52 projets retenus à l’échelle nationale, dans le cadre de l’appel à projets des équipements d’excellence, cinq d’entre eux sont aquitains. Ce palmarès constitue l’un des meilleurs résultats régionaux en France et souligne la qualité du secteur scientifique de l’Aquitaine, appuyée sur la politique dynamique mise en œuvre par la Région. Les projets re-

d’améliorer la sécurité dans de nombreux domaines; • la biologie-santé : étude des addictions et traitements de pathologies telles que l’Alzheimer ; • la ressource forestière : optimisation des ressources de la forêt française pour obtenir des produits de la vie courante à base de bois. Leur financement dans le cadre du Grand emprunt est une opportunité pour notre Région tant ces équipements manquent et sont difficiles à financer. Alain Rousset, le président du conseil régional, a reçu, vendredi 11 mars, les équipes retenues dans cette première vague. Il a féli-

De gauche à droite : Jean-Michel Carnus, Jean-François Nothias, Claude Royer, Francis Hardouin, Philippe Balcon, Christophe Chartier, Pierre Philip et Célestin Sedogbo.

cité tous les porteurs de projets, lauréats ou non, soutenus depuis plusieurs années par la Région, « pour leurs propositions fortes, singulières, innovantes, qui ont émergé avec l’accompagnement régional, en particulier pour les volets de R&D ». Il a aussi encouragé les équipes concernées par les appels à projets en cours et à venir, tout en restant attentif aux communautés scientifiques non soutenues que le conseil régional pourra accompagner sur des projets stratégiques pour l’Aquitaine. « La politique régionale de soutien à la Recherche, a-t-il dit, explique en partie les bons résultats et permet de s’inscrire avec succès dans l’initiative lancée par l’État. » Ce dernier a inscrit le montant de l’emprunt, soit 35 milliards d’euros, dans la loi de finances de 2011. Les fonds ont été versés à des opérateurs qui signent, avec chaque lauréat, une convention réglant leurs modalités d’utilisation. Les projets étant sélectionnés au regard de leur potentiel en matière de croissance, l’enjeu est bien de faire de la France le pays d’Europe le plus attractif pour les chercheurs, les investisseurs et les étudiants. « Mais, conclut Alain Rousset, ce système d’appel à projets financés par les intérêts d’un capital placé, ne doit pas s’accompagner d’une débudgétisation importante des moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche en France ». ■

CENTRE OPTIQUE : UNE NOUVELLE ÉCOLE D’INGÉNIEURS HAUTE TECHNOLOGIE Avec Sup’optique, la Région finance

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es métiers de l’optique trouvent aujourd’hui de multiples applications concrètes. Dans le milieu médical (microscope, laser chirurgical), l’astronomie (télescopes), mais aussi dans bon nombre d’objets quotidiens : imprimante laser ou appareils photos numériques, par exemple. Les entreprises aquitaines de cette filière optique-laser comptent parmi les plus performantes au monde. Pour maintenir et renforcer cette compétitivité, une collaboration efficace entre recherche et industrie est nécessaire. Le futur centre optique constitue pour la région Aquitaine, un excellent moyen d’y arriver. Quelque 43,2 millions d’euros seront donc consacrés à la construction de ce bâtiment qui

devrait débuter au printemps prochain et s’achever à l’automne 2012. Cette enveloppe reposera sur une participation régionale significative et une sollicitation des fonds européens de développement régional. Ce centre sera situé au cœur du campus de l’université Bordeaux 1 dans le secteur Arts et Métiers de Talence. Il abritera une antenne de l’IOGS (Institut d’Optique Graduate School), un centre de transfert de technologie (ALPhANOV) et une cellule de formation continue (Pyla). Le projet centre optique interviendra sur trois niveaux : d’abord la formation initiale et la recherche, ensuite la valorisation et le transfert de technologie, enfin la formation continue. Le premier volet

© CABINET RAGUENEAU ET ROUX

une nouvelle école d’ingénieurs qui verra le jour en 2012. Le centre accueillera différentes structures de ce secteur particulièrement dynamique et innovant dans la région.

La Région consacrera 43,2 M€ à la construction du futur centre optique de Bordeaux.

vise la formation d’excellence d’une centaine d’ingénieurs qui seront diplômés de l’institut d’optique. L’axe recherche sera développé par la création d’une unité mixte de recherche (UMR) en collaboration avec les laboratoires de la région. En ce qui concerne la valorisation et le transfert de technologie, le centre établira des relations étroites avec les entreprises aquitaines dans des projets de partenariats recherche-industrie. Enfin, la formation continue répondra aux besoins des entreprises d’Aquitaine en ren-

forçant les compétences et les savoirs en optique des techniciens ou ingénieurs ayant reçu d’autres formations. Ce centre se révèle un formidable vecteur d’innovation, qui contribuera à doper la croissance économique en étendant les applications des technologies optiques. Ce grand projet ne pourra qu’intensifier l’attractivité nationale et internationale de l’Aquitaine dans ces domaines de pointe au regard des chercheurs, des entreprises, des enseignants et des étudiants. ■

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10 ACTUALITÉS ENVIRONNEMENT

ARCOPOL POUR FAIRE FACE AUX POLLUTIONS MARINES PROTECTION Les deux régions Aquitaine et Bretagne sont

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es catastrophes de l’Erika et du Prestige ont souillé les côtes, dévasté les écosystèmes, et plongé toute la chaîne de production de la mer dans la détresse. Si les paysages ont retrouvé une apparence normale, si les touristes ont retrouvé le chemin des plages, les séquelles budgétaires et financières sont encore vivaces. Non seulement les communes touchées par ces catastrophes n’oublient rien mais elles doivent se préparer à l’éventualité d’autres pollutions. D’autant que, si l’État est l’instance responsable en cas de grosses pollutions, via les plans POLMAR Mer et Terre, pour toutes autres pollutions, moyennes ou petites, ce sont les maires qui doivent s’organiser et gérer l’intervention. C’est pourquoi l’Aquitaine s’est fortement impliquée (avec la Bretagne) dans un projet européen interrégional, ARCOPOL, (Atlantic Region’s COastal POLlution), qui s’attache à sensibiliser les acteurs susceptibles d’être confrontés à d’autres pollutions marines et à leur fournir des outils opérationnels. C’est à la suite des catastrophes de l’Erika et du Prestige en particulier, que les régions ont pris conscience de la nécessité de travailler ensemble, de

mettre en œuvre information et pratiques de lutte afin d’améliorer l’efficacité collective pour l’organisation technique des moyens de lutte et d’indemnisation. Douze partenaires (institutionnels, laboratoires et entreprises publiques) en provenance de la façade atlantique travaillent à élaborer le projet ARCOPOL et, parmi l’ensemble des ateliers de travail, l’Aquitaine coordonne l’action sur la sensibilisation et la communication en direction des acteurs clefs : les maires, les professionnels de la mer (pêcheurs, ostréiculteurs), les bénévoles, les lycéens, etc. Le groupe de travail dirigé par l’Aquitaine a donc produit des outils immédiatement utilisables par les communes et acteurs : • une vidéo de vulgarisation sur les grands principes de nettoyage du littoral ; • un guide opérationnel à destination des autorités locales sur la conduite à tenir en cas de déversement d’hydrocarbures ou de produits dangereux ; • un guide opérationnel à destination des professionnels de la mer, sur leur implication possible dans les opérations de lutte ;

Le courant d’Huchet.

• un guide à destination des bénévoles et des associations ; • un outil pédagogique à destination des lycées ; • un logiciel de gestion des chantiers de nettoyage produit par l’Aquitaine et la Bretagne ; • un guide sur l’indemnisation pour la constitution d’un dossier de réclamation.

Apporter des réponses Une conférence française de présentation des premiers résultats d’ARCOPOL s’est tenue à Brest en novembre 2010, l’ensemble du projet devant aboutir d’ici à la fin 2011. En Aquitaine, le travail sera relayé via le GIP littoral au cours de réunions d’information et de sensibilisation sur les communes de bord de mer (Lacanau, Bidart…). Par un jeu de questions réponses

ÉRADIQUER LE FRELON APICULTURE Déjà fragilisées par la présence toujours plus grande

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(contrairement à l’Asie) le phénomène ne peut qu’empirer. Pourtant, l’introduction de prédateurs n’est pas souhaitable, on l’a vu avec d’autres espèces (ex: la perche du Nil) car le problème est seulement décalé et cette intervention de l’homme dans le cycle naturel peut engendrer des dégâts insoupçonnés. D’autres solutions ont été expérimentées sur le terrain mais aucune ne fait l’unanimité: trop coûteuses, pas tout à fait efficaces, pas assez sélectives (certains pièges capturent dans le même temps d’autres espèces aussi importantes que les abeilles). À la région Aquitaine le combat est mené sur deux fronts. Tout d’abord c’est par la recherche que les façons de résoudre le problème sur le long terme apparaîtront.

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de produits phytosanitaires nocifs les abeilles sont aussi décimées depuis peu par un nouveau prédateur : le frelon asiatique. e vespa velutina, de son nom scientifique, débarque à Bordeaux en 2004, via des conteneurs de poteries chinoises dans lesquels il avait voyagé depuis l’Asie. Ce frelon se nourrit des abeilles en leur perforant le thorax, c’est donc toute l’apiculture qui est touchée et plus largement notre biodiversité puisque l’abeille, par sa fonction de pollinisation, garantit la survie de près de la moitié des fruits, légumes ou oléagineux. En 2006, c’est l’ensemble de l’Aquitaine qui est colonisée. Le conseil régional d’Aquitaine, conscient de l’ampleur du phénomène, s’est naturellement inquiété de voir bon nombre d’apiculteurs cesser leur activité devenue improductive. Les frelons asiatiques ne connaissant aucun prédateur sur notre territoire

© MICHEL LAPLACE

impliquées dans le projet européen interrégional ARCOPOL* qui vise à aider concrètement les élus et acteurs locaux à faire face aux situations de pollution marines.

L’INRA (Institut national de la recherche agronomique) étudie par exemple les phéromones 1 des frelons pouvant servir de base à l’élaboration d’appâts très sélectifs destinés au piégeage. En ce qui concerne les solutions d’urgence à court terme, c’est la destruction préalable des nids qui doit être préconisée. Au mieux, elle doit intervenir en ce moment, époque où les nids dits

sur le contexte réglementaire et les aspects techniques sur les pollutions accidentelles, les guides amènent les maires à se poser en amont toutes les questions auxquelles ils pourraient être confrontés. Les élus locaux seront ainsi les premiers bénéficiaires de ce projet. Les régions Aquitaine et Bretagne ont eu recours à l’appui du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) pour le développement des outils. ■

*ARCOPOL : Atlantic Region’s COastal POLlution Pour en savoir plus: www.arcopol.eu

«primaires» apparaissent. Même s’ils sont moins visibles que les nids «secondaires» de l’automne, leur destruction permet un traitement en amont. En effet, la destruction des nids « secondaires » revient à agir avec un train de retard puisque les frelons auront déjà tué des centaines d’abeilles durant l’été. Enfin, la région Aquitaine, en partenariat avec la LPO (Ligue protectrice des oiseaux), planche sur l’établissement d’une cartographie pour permettre à chacun de signaler la présence de nids en les situant précisément. Cette cartographie est une des bases indispensables au traitement efficace de ce fléau. ■

Pour en savoir plus: http://anti-frelon-d-asie-jp33.over-blog.com/ http://www.frelon-asiatique.com/ 1. Les phéromones sont des substances chimiques émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers entre les individus d’une même espèce, transmettant aux autres organismes des informations qui jouent un rôle dans l’attraction sexuelle notamment.


EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL ACTUALITÉS

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LGV ACTU Retombées économiques

LE TRAIN DE L’EMPLOI © BERTRAND LAPEGUE

La Région Aquitaine vient de signer une convention de partenariat avec l’État, Pôle emploi, le conseil général de la Gironde et COSEA – le constructeur de la future LGV – afin de maximiser les retombées économiques de la LGV sur le tronçon Bordeaux-Tours en faveur des jeunes et des adultes demandeurs d’emploi en Gironde. Les travaux de terrassement et la construction des nombreux ouvrages d’art (ponts et viaducs) sur la ligne entre Bordeaux et Tours devraient en effet mobiliser plus de 4000 personnes et nécessiter la création d’au moins 1000 nouveaux emplois. L’idée est donc de «capter» sur le territoire de la Gironde les retombées de la LGV en répondant aux besoins suscités par le chantier. Pour ce faire, l’association régionale Aquitaine Cap Métiers sensibilise le grand public aux métiers et aux formations liés aux travaux publics –manœuvres, grutiers, conducteurs, coffreurs–avec l'exposition itinérante «Coup de projecteur sur les métiers des travaux publics». Après l'Hôtel de Région et le lycée des Métiers de Blanquefort, cette exposition sera présentée au printemps à Saint-André-deCubzac, à la Maison des initiatives et de l'emploi de Lormont, à Ambareset-Lagrave et au centre de formation multimétiers de Reignac. (Pour les dates précises, se rapprocher de la mairie de chaque commune). ■

Compositadour

NOUVEAU CENTRE TECHNOLOGIQUE Une plate-forme technique dédiée aux matériaux composites et à la robotique, baptisée Compositadour*, vient d’être inaugurée sur le parc Technocité à Bayonne. Gérée par l’École supérieure des technologies industrielles avancées (ESTIA), cette plate-forme a pour vocation de concourir à l’émergence d’une filière industrielle compétitive, dans un contexte où l’utilisation des matériaux composites est en forte croissante. Organiques, céramiques ou métalliques, ils présentent des propriétés mécaniques exceptionnelles – alliant par exemple solidité et légèreté – qui trouvent leurs applications techniques dans les domaines du bâtiment, du transport, de l’éolien ou de l’aérospatial. Compositadour est né dans le cadre du plan régional Composites et matériaux avancés, inscrit au contrat de projet État

– Région 2007-2013. En favorisant le transfert du savoir-faire industriel vers les PME, ce plan fait des technologies composites un moteur de l’innovation pour le territoire aquitain. L’occasion, par ailleurs, de développer de nouvelles compétences, notamment grâce à Compositadour, qui met ses ressources à disposition des entreprises et des organismes pour la formation des salariés d’une part, des lycées professionnels et écoles d’ingénieurs pour la formation initiale d’autre part. Compositadour participe également aux activités de recherche et développement et au transfert de technologies, afin d’accompagner les sous-traitants dans la maîtrise des procédés de production et la finalisation de pièces composites. ■

www.compositadour.estia.fr

* Projet piloté par la Région Aquitaine, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques, la communauté d’agglomération Côte basque-Adour, les industriels Dassault Aviation, Daher Socata, EADS Composites d’Aquitaine, les organismes de formation AFPI, ESTIA et le lycée Jean-Taris de Peyrehorade.

Patrimoine lot-et-garonnais

DEVENEZ MÉCÈNE

www.aquitaine-cap-metiers.fr

© ALBAN GILBERT

département de Lot-et-Garonne et de l’importance d’en assurer la sauvegarde, le conseil général et la préfecture, en partenariat avec la Région Aquitaine et la Fondation du Patrimoine, ont uni leurs efforts pour lancer en 2009 un appel à projets « Patrimoine lot-et-garonnais cherche mécènes ». Parmi les 82 dossiers présentés, 20 projets ont été sélectionnés parmi eux: le château de Blanquefort-sur-Briolance, la tour télégraphique Chappe de Saint-Romainle-Noble, l’église de Saint-Sabin de Villefranche-du-Queyran, le parc du château de Virazeil, le hameau de Saint-Avit à Lacapelle-Biron. Le mécénat est à la portée de toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur chiffre d’affaires. Il consiste en un don en argent, nature, matériel, ou compétence en faveur d’un projet. Le but

Le château de Blanquefort sur Briolance.

est d’élargir ce mécénat aux petites et moyennes entreprises du territoire pouvant se concrétiser grâce à un choix d’initiatives de par leur nature ou leur situation géographique proches de ces entreprises. La Région Aquitaine participe ainsi au financement du poste de chargé de mission mécenat, à travers une aide de 15000€ versée à la Fondation du Patrimoine. ■

Plus d’infos: 05 56 79 12 23 www.fondation-patrimoine.org/ ou www.cg47.fr

© STAP 47

Conscients de la richesse patrimoniale du

COLLOQUE RÉGIONAL : ÉDUCATION ET DÉMOCRATIE La Région Aquitaine organisait, les 17 et 18 mars derniers, une conférence régionale intitulée « Éducation et démocratie : égalité scolaire, égalité sociale ? ». L’occasion de lancer une réflexion de fond sur le système éducatif français et ses inégalités. En effet, près de 5 000 jeunes Aquitains quittent chaque année l’école en cours de formation ou sans avoir validé leur diplôme, alors même que l’effort de l’ensemble des acteurs publics fait de la dépense éducative la première de la nation. D’autre part, une étude récente de l’OCDE, menée dans 65 pays pendant trois ans a donné lieu à un classement des systèmes éducatifs nationaux où la France fait figure d’élève moyen. En cause, des résultats particulièrement médiocres en mathématiques, alors même que les élèves français étaient parmi les meilleurs au début des années 2000. Plus inquiétant encore : la France parvient à se maintenir dans la moyenne grâce à une élite encore très présente, dont les bonnes performances cachent par ailleurs l’augmentation constante du nombre d’élèves en échec scolaire. En guise de comparaison, les autres pays, qui comme la France se placent dans la tranche moyenne, comptent une élite moins forte mais des élèves en échec scolaire moins nombreux. En d’autres termes, le système éducatif français serait un système inégalitaire qui pénaliserait les plus faibles. À la lumière de ces conclusions et dans le cadre de son action pour une éducation plus égalitaire (illustrée notamment par le dispositif « Je le peux parce que je le veux » qui accompagne les lycéens pour passer le concours d’entrée à Sciences Po Bordeaux), la Région Aquitaine a donc mobilisé des acteurs et des observateurs de l’éducation en France et dans le monde. Les intervenants, parmi lesquels des sociologues, des psychologues ou des géographes, ont débattu sur le décrochage scolaire, la formation des élites, l’efficacité et la justice scolaires, la place des régions dans l’éducation ou encore l’apport du numérique dans la démocratisation du système éducatif. Autant de débats dont les conclusions feront l’objet d’une publication prochaine qui sera disponible sur aquitaine.fr ■ _ avr i l & m ai 2011 _ n ° 40


12 ACTUALITÉS EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL

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La Région Aquitaine vient de créer Aqui-Invest, un fonds de co-investissement régional pour développer les PME en amorçage, positionnées sur l’innovation ou le développement durable. Doté de 3 millions d’euros, Aqui-Invest est financé par la Région Aquitaine et le FEDER (Fonds européen de développement régional). Il devrait permettre dans les deux prochaines années de soutenir une vingtaine d’entreprises. Le principe de base d’Aqui-Invest est de mutualiser des fonds entre une collectivité locale, des sociétés de capital-risque et des « business angels » (des personnes physiques qui investissent une partie de leur patrimoine dans des entreprises innovantes et qui mettent gratuitement à la disposition des entrepreneurs leurs compétences et leurs réseaux). Cette mutualisation permet de mobiliser des capitaux plus importants dans le contexte de crise financière actuel, et de partager les risques et les coûts. C’est, enfin, une façon de diffuser des bonnes pratiques auprès des entrepreneurs et des investisseurs, notamment en matière de gouvernance, de gestion, de maîtrise des contrats ou encore de propriété intellectuelle.

Baptême de la rame A-Ter Canfranc en février dernier à Oloron. Cette rame, identique aux rames neuves qui circulent depuis janvier dernier, est la première rame A-Ter pelliculée aux nouvelles couleurs de la Région.

Ter

UN TRAIN NOMMÉ CANFRANC Le chantier de modernisation de la voie ferrée entre Pau et Oloron lancé début juillet 2010 s’est achevé. La remise en fonctionnement de cette ligne de 34,8 km, qui génère un trafic annuel d’environ 150 000 voyageurs, a été effectuée le 24 janvier dernier. 35 millions d’euros ont été investis par la Région Aquitaine, l’État et Réseau ferré de France (RFF) pour la remise à niveau de cette voie ferrée ancienne. Un investissement qui apporte des garanties pour l’avenir. Le temps de trajet reste proche des 37 minutes. Les usagers devraient gagner en confort de voyage, puisque les rails traditionnels de 18 mètres ont été remplacés par un long rail unique sans joints métalliques. À ce jour, il circule 16 Ter par jour sur cet axe. Cet investisse-

ment marque un préalable à la réouverture du tronçon Pau-Canfranc. À l’occasion des travaux de régénération de la section ferroviaire entre Pau et Oloron-Sainte-Marie, la Région a décidé de conduire un programme d’études pour la reprise des circulations ferroviaires sur la section entre Oloron et Bedous afin de rétablir le service Ter qui avait été interrompu en 1980. Ces travaux constituent une première étape dans la réouverture de la ligne internationale Pau-Canfranc- Saragosse, laquelle devrait permettre dans un premier temps, le transport de plus de 1,5 Mt de marchandises par an et le transport de voyageurs, local et transfrontalier, entre les capitales béarnaise et aragonaise. ■

UN CHÈQUE RÉGIONAL ACCOMPAGNEMENT VAE

Renseignements au 0800 872 872.

Cantines lycéennes tarif unique

L’ÉGALITÉ DANS NOS ASSIETTES! er

nal a généralisé à l’ensemble de ses lycées une tarification unique pour la restauration scolaire. Jusqu’à présent de fortes disparités existaient entre établissements, de 2,12 € à 3,11 € par repas, soit sur une année de 381 € à 559 €. Une situation que nombre de parents jugeaient inégalitaire. Pour 2,72 €, les lycéens qui déjeunent régulièrement ont accès à un repas équilibré et varié, avec une offre attendue de trois entrées, deux plats avec viande ou poisson et trois desserts différents. Cependant, le prix du ticket de cantine individuel, c’està-dire lorsqu’un jeune ne mange qu’exceptionnellement à la cantine, reste à 3,40 €. Une façon de promouvoir une alimentation de qualité car plus régulière. À cette nouvelle tarification s’ajoute un dispositif d’aide aux familles les plus modestes, avec l’instauration d’un tarif minoré de 2,32 €, s’adressant aux familles bénéficiant de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), soit 45 % des familles aquitaines. La Région applique enfin un tarif très compétitif par rapport au coût réel d’un repas qui est estimé à 7,30 €. ■

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Depuis le 1 janvier 2011, le conseil régio-

Le conseil régional poursuit pour 2011 le chèque «Accompagnement des validations des acquis de l’expérience VAE». Cette aide facilite l’accès à la qualification pour tout demandeur d’emploi (jeune ou adulte) inscrit à Pôle emploi, sans condition d’ancienneté de chômage et remplissant les conditions d’accès à la VAE. Les demandeurs d’emploi handicapés peuvent également bénéficier de cette aide financière grâce à une convention signée entre le conseil régional d’Aquitaine et l’AGEFIPHafin de favoriser leur accès à la qualification professionnelle. La Région finance tout ou partie de la prestation d’accompagnement à la VAE qui vise à aider le candidat dans la constitution du dossier qui sera présenté au jury. La prescription du chèque «Accompagnement VAE» est confiée à Pôle emploi, aux missions locales et aux Cap emploi d’Aquitaine. Pour les personnes indemnisées, au titre de l’assurance chômage, le montant maximum du chèque «Accompagnement VAE» est de 400€. Quant aux personnes non indemnisées, elles peuvent toujours bénéficier d’un chèque d’un montant maximum de 900€. Pour plus d’infos: www.aquitaine-capmetiers.fr ou au 0811 06 06 10

© SOMELET PATRICK/DEEPIX

AQUI-INVEST : UN FONDS POUR SOUTENIR LES PME

ÉCO-INNOVATION

RECYCLONS LE PLASTIQUE! Les déchets plastiques et microplastiques sont une source d’inquiétude grandissante pour les observateurs des milieux marins. Le plastique a en effet envahi tous les océans du globe, entraînant de grands bouleversements dans le biotope marin (surmortalité des tortues qui s’étouffent en ingérant des sacs plastiques confondus avec des méduses, perturbation endocrinienne des mammifères, etc.). Dès lors, des réflexions sont menées au niveau international comme au niveau local pour tenter de recycler le plastique et endiguer sa production. Ainsi, à Abidos dans le Béarn, la jeune entreprise Regefilms a mis au point un procédé par lequel elle broie et traite des plastiques récupérés auprès des centres de tri et des agriculteurs pour en faire des granulés de plastiques, qui à leur tour serviront à faire des sacs ou des films plastiques. Une tonne de ces granulés permet d’éviter le rejet d’une tonne de CO2 dans l’atmosphère lorsque le plastique est incinéré. Alors que moins du quart des déchets plastiques est recyclé en France, la société Regefilms a désormais un carnet de commande rempli : elle est en effet la seule sur le marché français à proposer le type de granulés qu’elle produit. Pour répondre à la croissance de la demande, l’entreprise va doubler ses effectifs d’ici au printemps. Au titre de son soutien aux entreprises innovantes, la Région Aquitaine a octroyé à Regefilms une subvention de 440 000 euros. De quoi accompagner sa montée en puissance. ■


EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL ACTUALITÉS

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Télévision

© MIREILLE KERBAOL

L’AQUITAINE PASSE AU NUMÉRIQUE

Région Aquitaine – Madagascar

UNE COOPÉRATION RENFORCÉE Une délégation de la Région Aquitaine, emmenée par le président Alain Rousset et Ludovic Freygefond, vice-président en charge de la coopération internationale et décentralisée, s’est rendue fin janvier dans la Région d’Itasy, l’une des 22 régions de Madagascar. L’occasion pour les deux Régions de dresser un bilan positif de la première phase de coopération 2007-2010 (800000€ dont 80% financés par le conseil régional), et d’envisager les perspectives futures.

Lutter contre la pauvreté par la formation professionnelle La délégation aquitaine a notamment rencontré l’équipe d’une cellule d’appui technique mise en place dans le cadre de la coopération : trois postes d’encadrement ont été créés afin de travailler sur le développement régional. Elle a par ailleurs inauguré le centre de formation professionnelle d’Antanetimboahangy, réalisation-phare de la coopération Aquitaine- Itasy dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Impliquant l’association libournaise Agrisud, l’APDRA (Association pour le développement de la pisciculture paysanne) et le CITE (Centre d’information technique et économique), ce centre de formation décuplera le nombre de personnes formées, bien audelà des quelque 1500 agriculteurs, pisciculteurs et artisans déjà accompagnés.

NEUROSCIENCES : UNE DÉCOUVERTE POUR LA MÉMOIRE La recherche sur les maladies neurodégénératives vient de faire un grand pas. À l’issue de sept ans de travaux, une équipe composée de chercheurs de l’Institut interdisciplinaire des neurosciences de Bordeaux (IINS) et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a mis au point une molécule capable de reproduire le phénomène par lequel les signaux nerveux au niveau des synapses – points de contact entre les neurones – ne passent plus. Une découverte décisive à partir de laquelle les chercheurs vont désormais tenter de trouver la molécule produisant l’effet inverse, à savoir maintenir les signaux

Un partenariat renouvelé Fortes d’un bilan très satisfaisant, les deux régions ont signé une déclaration commune sur la poursuite et le renforcement de la coopération décentralisée pour 2011-2013. Ainsi, des projets novateurs pourront être concrétisés, notamment en matière de développement touristique et d’appui au secteur des micro-entreprises par la mise en valeur de sites emblématiques de la région. Chef de file dans les relations interrégionales franco-malgache, la Région Aquitaine mène par ailleurs des actions en dehors du cadre de la coopération décentralisée. Ainsi, depuis dix ans, elle finance la formation d’internes malgaches en partenariat avec l’université de Bordeaux II, le CHU et la Faculté de médecine d’Antananarivo ; elle a para ailleurs participé à la réhabilitation d’un centre d’accueil pour les jeunes en difficulté de la capitale. Autant d’actions plus que jamais nécessaires, à l’heure où Madagascar traverse une crise politique, suite à un coup d’État en 2009, et souffre en conséquence d’une diminution drastique des aides européennes. Une rigueur dénoncée par Alain Rousset dans une lettre adressée au Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. ■

www.europe-international.aquitaine.fr

nerveux entre les neurones. À la clé, un médicament permettant de lutter contre des maladies telles qu’Alzheimer. L’IINS est rattaché au Neurocampus, un pôle inédit en Europe qui dans les prochaines années va faire de l’Aquitaine une référence mondiale dans le domaine des neurosciences. Le conseil régional s’y est engagé à hauteur de 65 millions d’euros. www.iins.u-bordeaux2.fr

DÉMATÉRIALISATION : UN ENJEU POUR LES COLLECTIVITÉS Faire une demande d’acte de naissance en ligne ou encore conserver de façon sécurisée

La télévision analogique est définitivement éteinte depuis le 29 mars 2011 en Aquitaine. Concrètement, tous les émetteurs ont étés éteints, de manière à permettre l’arrêt du signal analogique hertzien et son remplacement par un signal numérique hertzien. Le redémarrage de la diffusion a repris progressivement dans la journée du 29 mars, en numérique seulement. Cette opération a débuté avec le rallumage des émetteurs principaux, qui couvrent la partie la plus importante de la population aquitaine ; puis est venu le tour des émetteurs secondaires. Certains foyers ont donc momentanément étés privés de télévision le 29 mars. C’est également à cette date qu’ont été mis en service les derniers émetteurs figurant au plan de déploiement de la TNT en Aquitaine.

Antenne râteau Tous les foyers qui reçoivent aujourd’hui les six chaînes historiques, par une antenne râteau ou intérieure sont concernés par ce changement. Pour continuer à recevoir la télévision, ces foyers doivent adapter leur installation à un mode de réception numérique (adaptateur TNT, téléviseur « TNT intégrée », ADSL, satellite, câble encore fibre optique). Vous avez un doute ? Si vous voyez des bandeaux d’information défiler sur votre télé depuis le 28 décembre 2010, c’est que vous recevez encore le signal analogique : il est temps de vous équiper !

jourd’hui uniquement les 6 chaînes historiques et éventuellement une chaîne locale par une antenne râteau ou intérieure. Sous conditions de ressources, ces foyers peuvent bénéficier d’une aide de 25 € maximum pour s’équiper et une aide à l’antenne de 120 € maximum dans le cas d’une intervention sur leur antenne. Pour les foyers qui ne seraient pas couverts en TNT, une aide de 250 € maximum est attribuée sans condition de ressources pour l’acquisition d’un mode de réception alternatif comme la parabole. Les aides financières sont disponibles dans un délai maximum de 6 mois après le passage. Enfin, une assistance technique pour l’installation est mise à disposition des personnes de 70 ans et plus ou souffrant d’un handicap supérieur ou égal à 80 %. ■

Renseignements : 0 970 818 818, numéro non surtaxé, prix d’un appel local, du lundi au samedi de 8 heures à 21 heures. Plus d’infos sur : numerique.aquitaine.fr/La-TNT-en-Aquitaine ou sur le site : www.tousaunumerique.fr

Des aides financières et techniques Parallèlement, l’État a prévu des aides financières, accessibles sous certaines conditions aux foyers qui reçoivent au-

les documents administratifs, voilà par exemple ce que permet aujourd’hui la dématérialisation. Des outils existent déjà au sein des collectivités territoriales mais des questions subsistent. L’association Adullact *, chargée de promouvoir et de développer un patrimoine commun de logiciels libres utiles aux missions de service public, organise des journées d’échanges autour de la question. Le 26 avril aura lieu à Bordeaux une rencontre sur le thème de la signature électronique et de l’archivage. Le logiciel Archiland y sera notamment présenté, il s’agit d’une solution d’archivage électronique financé par le Feder et la Région Aquitaine. *L’Aquitaine est membre du conseil d’administration de l’Adullact. Inscription sur le site de l’Adullact : adullact.org–www.univ-bordeaux.fr

LES CONFÉRENCES JEUNESSE Stéphane Delpeyrat, vice-président en charge du sport, de la jeunesse et de la vie associative, a lancé, en décembre dernier, un cycle de conférences thématiques destinées à réorienter et renforcer les axes de la politique Jeunesse de la Région Aquitaine ; elles s’inscrivent dans la volonté régionale d’accompagner les jeunes Aquitains sur la voie de l’indépendance et de tendre vers l’égalité des chances. Après le premier acte, qui a réuni des acteurs associatifs et des universitaires autour des thèmes de l’engagement et du logement, ce cycle continue jusqu’à l’été avec deux conférences sur la santé et sur l’emploi. S’ensuivra à la rentrée 2011 une concertation avec les jeunes Aquitains à l’occasion de forums départementaux. _ avr i l & m ai 2011 _ n ° 40


14 ACTUALITÉS EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL

Le site des amoureux de la gastronomie et des produits d’Aquitaine fait peau neuve. Nouveau look aux couleurs de l’AAPrA (Agence aquitaine de promotion agroalimentaire), le site permet de disposer d’un panorama complet des produits et des acteurs des filières agroalimentaires aquitaines : culture, terroirs, modes de production, démarches d’origine et de qualité. Il propose également de savoureuses recettes et astuces de cuisine concoctées par de grands chefs aquitains. L’agenda permet de visionner toutes les fêtes gourmandes de la région. Le site permet aux entreprises agroalimentaires et viticoles de la région de s’inscrire aux manifestations proposées par l’AAPrA (salons internationaux, rencontres d’acheteurs, journée d’information pays…). À savourer sans modération ! ■ www. gastronomie-aquitaine.fr

© WORDSKILLS

UN NOUVEAU SITE ENCORE PLUS GOURMAND

Simon Mathivet en horticulture.

Florian Roussillon en maintenance aéronautique.

Marion Bodet en soins esthétiques.

Aurélien Coulon en plâtrerie.

L’équipe Abilympics.

41e édition des Olympiades des métiers

AQUITAINS ET CHAMPIONS! Une foison de médailles pour l’Aquitaine à l’occasion des finales nationales des Olympiades des métiers, qui se sont déroulées à Paris du 3 au 5 février dernier. Au total, sept candidats ont été décorés de la médaille d’or. Aurélien Coulon en plâtrerie (CFA BTP Agen), Simon Mathivet en horticulture (Lycée Camille-Godard de Bordeaux) et cinq personnes handicapées qui sont Éric Baron en DAO dessin industriel, Thomas Veillon en Web design, Franck Greveldinger en bijouterie, Nathalie Riot en couture, et Hocine Nemchi en gestion des réseaux informatique. Ont décroché l’argent, Marion Bodet en soins esthétiques (CFA Albert-1er, Bordeaux) et Florian Roussillon en maintenance aéronautique (LP Jean-Taris Peyrehorade). Ils étaient dix à

monter sur la 3e marche du podium : Sébastien Forsans (LP Jean-Garnier, Morcenx) en charpente, Valentin Iltis (compagnon du devoir de Bordeaux) en ferblanterie couverture, Yoann Guivarch, Arnaud Biasotto, Jordy Josiane (CFAI de Bruges, IUT GMP Bordeaux, ENSAM) en manufacturing team challenge, Clément Carrara (compagnon du devoir de Bordeaux) en plomberie, Ghislain Le Poullouin (LP les Iris, à Lormont) en imprimerie, Nicolas Martiren (CESI de Pau) en administration des systèmes et réseaux informatiques, Florian Sbrugnera (LP Jacques-de-Romas, de Nérac) en sommellerie, Christophe Nicolaï (CFA Albert-1er, de Bordeaux) en mécanique motocycle. Bravo à tous d’avoir porté en haut de l’affiche l’excellence de la formation professionnelle et

de l’apprentissage aquitains. Les finalistes vont concourir les uns pour le concours international Wordskills à Londres en octobre 2011 et les autres pour le concours Abilympics (handicapés) à Séoul en septembre 2011. La Région Aquitaine est à l’initiative de l’intégration des handicapés dans cette compétition en France. ■

Résultats sur: http://olympiades.aquitaine.fr/ Retrouvez la vidéo de la compétition à Paris sur tv.aquitaine.fr Pour retrouver le reportage sur votre téléphone portable, flashez ce code. Logiciel gratuit téléchargeable sur www.flashcode.fr

Construction d’un lycée à Bègles

RETROUVEZ LA RÉGION SUR FACEBOOK ! De nouvelles infos, des articles, des photos, des vidéos… Rejoignez-nous sur Facebook pour commenter et partager l’actualité de votre région. Rendez-vous dès à présent sur la page Facebook de l’Aquitaine. ■

La Région Aquitaine investit dans la construction d’un lycée respectueux de l’environnement et qui permettra de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Livré en 2012, cet établissement préfigure déjà les lycées de demain. Le futur lycée de Bègles en Gironde sera le premier établissement en France construit à « énergie positive ». Il s’agit de: • faire primer la conception bioclimatique par le choix des orientations, le niveau d’isolation, la compacité des bâtiments tels que le gymnase, la restauration, les logements... ; • relayer ces efforts par des équipements techniques performants : ventilation double flux, chaudière bois... ; • compléter ces dispositifs par des sources d’énergies renouvelables (panneaux solaires thermiques et photovoltaïques) intégrées à l’architecture des projets. Pour un budget total de 60 millions d’euros de la Région, le futur établissement d’enseignement général, technologique et professionnel localisé deviendra le 154e lycée d’Aquitaine et aura une capacité totale de 1 427 élèves. Quatre pôles de formation seront proposés : enseigne-

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© SBR

LE PREMIER LYCÉE FRANÇAIS À «ÉNERGIE POSITIVE» EN AQUITAINE

Jean-Louis Nembrini, recteur de l’académie de Bordeaux, Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine, Noël Mamère, maire de Bègles ont posé la première pierre du futur lycée de Bègles.

ment général ; métiers de la mode et industries connexes ; bio-industrie, industrie chimique et traitement des eaux ; sanitaire, social et médico-social. Le lycée de Bègles est ainsi emblématique d’une démarche de développement durable, non seulement au regard des considérations environnementales, mais

également dans une perspective d’achat socio-responsable de la part de la Région. Ce chantier devrait représenter environ 46 000 heures d’insertion, concernant une cinquantaine de personnes, avec un travail de coordination réalisé par le PLIE des Graves (plan local pour l’insertion et l’emploi). ■


AGROALIMENTAIRE ACTUALITÉS

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L’AGROPOLE DISTINGUE SES LAURÉATS INNOVATIONS AGROALIMENTAIRES Un concours national

L’entreprise Xingarbi a mis au point un procédé innovant qui permet de dégraisser les jambons par soufflage d’air chaud.

MON BOULANGER DANS UNE MACHINE

Comment vous est venue l’idée de ce distributeur de pain automatique ? Romain Canicas : L’idée originelle vient de notre père, Éric Canicas, qui a mis au point un procédé de cuisson de baguettes ultraperformant. Il a travaillé trente-cinq ans dans la boulangerie. Avec mon frère Mathieu, nous avons créé la société Pac Vending afin d’industrialiser ce module de cuisson en licence exclusive. En quoi cette machine est-elle innovante ? R. C. : Ce distributeur permet de cuire et de distribuer une baguette de pain chaude en moins de une minute. Une machine contient

120 baguettes pré-cuites stockées à –11 °C et qui ont une date limite de consommation d’une année. Cette innovation a fait l’objet d’un dépôt de brevet, et nous avons travaillé avec un designer et un bureau d’étude afin de rendre le distributeur attractif aux yeux du grand public. Quelles sont vos perspectives de développement ? R. C. : En 2011, nous avons 200 machines à livrer, puis 250 de plus en prévision sur 2012. Cela fera 500 machines en deux ans et demi, en raisonnant seulement sur le marché français et malgré les demandes sur les marchés européens. En outre, d’ici à 2013, nous pensons mettre en place un distributeur automatique de viennoiseries afin de compléter notre offre auprès de nos clients. ■

La société Pac Vending a conçu un distributeur automatique de pain fraîchement cuit.

© PV

Entretien avec Romain Canicas, le dirigeant de Pac Vending installée à Pessac, qui a reçu le premier prix en développement pour la conception d’un distributeur automatique de pain fraîchement cuit.

UN JAMBON ÉCO-INNOVANT La société Xingarbi a reçu le prix spécial du jury, une distinction qui récompense ses travaux dans le dégraissage des jambons secs. L’entreprise Xingarbi installée aux Aldudes dans les Pyrénées-Atlantiques a mis au point un procédé innovant qui permet de dégraisser les jambons par soufflage d’air chaud. En effet, la qualité des jambons est liée à un affinage long qui ne peut se faire que par l’application d’une panne, un mélange de graisse et de farine, sur la face charnue du jambon. En fin d’affinage, cette panne doit être retirée avant de commercialiser le jambon. Ce procédé original de « dé-pannage », porté depuis 2007 par les cinq associés de Xinharbi (D. Pujol, J. Heguy, J. Blandie, C. Carniel et P. Oteiza) a été mis au point avec le consortium du Jambon de Bayonne. La Région Aquitaine soutient la société basque depuis 2009 et s’associe pleinement à la volonté de ses dirigeants de « valoriser un savoir-faire local afin de conserver et de créer des emplois aux Aldudes », comme le précise Claude Carniel. Aujourd’hui, la société Xingarbi s’inscrit dans une démarche de développement

économique de la vallée, une zone enclavée de la montagne basque.

Unique en Europe Ce procédé révolutionnaire est unique en Europe et a fait l’objet d’une délivrance de brevet par l’INPI en 2009, puis a été enregistré au niveau européen par l’Office des brevets en 2010. Avec le process Xingarbi, qui signifie «nettoyer le jambon» en basque, les jambons suspendus sur un rail de convoyage en forme de carrousel passent à travers une cellule de chauffage. La panne ainsi chauffée fond et s’écoule dans un réceptacle adapté. Terminé le lavage des jambons à l’eau chaude, aujourd’hui cette technique permet de diviser par 15 le volume d’eau utilisé. La société Xingarbi produit et commercialise «cet outil révolutionnaire qui n’attend plus que d’être essayé pour être adopté par les charcutiers», indique Claude Carniel, et qui permet de traiter entre 100 et 200 jambons à l’heure. L’agence de l’eau Adour-Garonne a également reconnu le bien- fondé cette machine à dépolluer et aide les entreprises intéressées par ce procédé vertueux à financer l’acquisition de cette machine. ■ Plus d’infos: www.xingarbi.com

L’AGROPOLE : COMMENT ÇA MARCHE ? Créée en 1990, à l’instigation du conseil général de Lot-et-Garonne, de la chambre de commerce et d’industrie avec le concours des chambres consulaires et du conseil régional d’Aquitaine, l’Agropole est une structure qui met en relation des entreprises désireuses de développer leur activité avec des experts qui analysent la faisabilité de ces projets. Les entreprises retenues peuvent par la suite s’installer au sein de la pépinière d’entreprises et ainsi profiter de la logistique du site. Les moyens mis en place à l’Agropole permettent aux entreprises dont les projets sont accompagnés de développer leur activité et ainsi conquérir de nouveaux marchés. Aujourd’hui 111 entreprises qui représentent 2 114 emplois sont présentes sur le site. Outre ces activités de conseils et d’accompagnement de projets, l’Agropole a mis en place un concours national de la création d’entreprises agroalimentaires doté de 60 000 euros. Depuis sa création en 1994, 43 dossiers ont été primés dans les domaines de la création d’entreprises ou du développement d’entreprises basées sur des innovations. Plus d’infos : www.agropole.com _ avr i l & m ai 2011 _ n ° 40

© ALBAN GILBERT

de la création d’entreprises agroalimentaires récompense chaque année depuis 1994 sur l’initiative de l’Agropole d’Agen, la technopole agroalimentaire de la Région Aquitaine des entreprises innovantes. Portraits des lauréats aquitains.


16 ACTUALITÉS ARTISANAT LE PÔLE EXPÉRIMENTAL MÉTIERS D’ART DE NONTRON ET DU PÉRIGORD VERT (PEMA)

UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LES MÉTIERS D’ART Les métiers d’art en Aquitaine ce sont plus de 2 000 entreprises exerçant plus de 200 métiers différents. Des professionnels qui maîtrisent un savoir-faire d’une haute précision, majoritairement pratiqué dans des microstructures. Rencontre en Dordogne avec le PEMA de Nontron et du Périgord vert, premier du genre en Aquitaine.

WWW.METIERSDARTAQUITAINE.FR La chambre régionale des métiers et la Région Aquitaine viennent de créer un nouveau site Internet dédié à la découverte des métiers d’art d’Aquitaine. Ce site est l’outil idéal pour permettre aux Aquitains et à tous ceux qui visitent notre Région d’aller à la découverte de ces professionnels qui constituent la richesse de cette filière. Ils sont répertoriés dans un annuaire présentant sous forme de fiche leurs activités. On peut également aller à leur rencontre grâce à une localisation de leurs ateliers et suivre ainsi « la route des métiers d’art ». Le site propose également aux professionnels du secteur un extranet avec des ressources informatives (formations, informations réglementaires: statuts, TVA, etc.). La Région Aquitaine soutient les actions commerciales des artisans d’art, aide pouvant atteindre 2500 €. Renseignements : artisanat-tpe@aquitaine.fr

voir-faire et faciliter le développement de leurs activités ; • sensibiliser les publics scolaires et autres au secteur des métiers d’art par des animations pédagogiques et la présentation des savoir-faire (expositions, démonstrations, conférence, etc.).

Informer, accueillir, accompagner

Animer, sensibiliser Tous les deux ans, une résidence de créateur est organisée. L’objet de ces résidences, en immersion parmi les habitants du territoire, est la rencontre et l’échange d’expériences entre des designers contemporains (représentatif des nouvelles tendances) et des professionnels métiers d’art déjà installés dans le territoire. Par ailleurs, le travail avec les lycées professionnels des environs est une des activités maîtresses du pôle, permettant d’ouvrir les ateliers de ces artisans et de faire se rencontrer la génération en place et les artisans de demain avec leurs outils et leurs processus de fabrication. Enfin, la boutique métiers d’art de Nontron, installée en centre-ville, commercialise, quant à elle, les productions des professionnels des métiers d’art du territoire, leur ouvrant ainsi un lieu et leur permettant de disposer d’une vraie vitrine. La programmation du pôle pour l’année 2011 est dense avec plusieurs rendezvous incontournables dont l’expo « Maxi, mini » où 19 artisans exposent leurs créations en version mini et maxi au printemps à Paris, au Viaduc des arts, puis cet été à Nontron. Premier pôle de ce genre en Aquitaine, le PEMA a suscité envies, idées et projets analogues : Périgueux, Bergerac, Penne d’Agenais, Vianne et la Bastide Clarence. ■

www.metiersdartperigord.fr _ avr i l & mai 2011 _ n°40

© JEAN-PIERRE BOST

150 entreprises des métiers d’arts sont d’ores et déjà installées sur le territoire nontronnais et en Périgord vert, autant de contacts et de demandes pour le PEMA qui les conseille et les accueille. Par ses informations sur les financements et subventions, le Pôle peut également accompagner les professionnels par diverses formations (design, communication, marketing, etc.) qui enrichissent et complètent leur activité.

TISSER DES «LIENS» Tout, par le passé professionnel et associatif de cette licière *, la menait naturellement vers la constitution du Pôle expérimental des métiers d’Art (PEMA). Cofondatrice de l’association Fils et Métiers, vice-présidente de la Fédération nationale des ateliers d’art (FNAA), Sylvie Weber au nom prédestiné (en allemand weber signifie tisserand) exerce son art sur des métiers à tisser. Rencontre. Que vous apporte au quotidien le pôle expérimental en tant que professionnelle des métiers d’art ? Sylvie Weber : Pour l’année 2011, je suis inscrite dans plusieurs opérations de communication orchestrée par le Pôle, l’exposition: « Maxi, mini», où 19 artisans exposeront leurs créations en version mini et maxi au printemps à Paris (Viaduc

© JEAN-PIERRE BOST

L

e pôle expérimental Métiers d’art de Nontron et du Périgord vert (PEMA) est né il y a onze ans, d’une initiative communale portée par le maire de Nontron, Pierre Giry, et de la volonté d’une poignée d’hommes et de femmes dont Sylvie Weber, auteur de tapisseries contemporaines, renommée la « mère porteuse du projet ». Une problématique guidait notamment leur réflexion : par quels moyens unir autant de talents disséminés à travers le territoire, donner à ces professionnels de la force et les aider à devenir « visibles » aux yeux du grand public. Ainsi l’association de type loi 1901 qui gère le Pôle est née avec une double vocation. Celle de faciliter le développement culturel et économique du secteur des métiers d’art. Pour ce faire, il exerce une action triple auprès de différents publics : • informer, accueillir les professionnels des métiers d’art désirant s’installer sur le territoire ; • accompagner les professionnels des métiers d’art pour pérenniser leurs sa-

Sylvie Weber, licière, créatrice et cofondatrice du PEMA.

des arts) puis à Nontron durant l’été. Je participe également à l’opération «Faut le voir chez soi», une artothèque pour les particuliers est instaurée pendant un mois dans le parc naturel régional Périgord-Limousin, en partenariat avec la commune de Saint-Yrieixla-Perche. Les habitants peuvent ainsi repartir chez eux avec une création et l’installer à leur domicile pendant la période de prêt. Une opération qui me tient tout particulièrement à cœur, je dois dire, par le lien qu’elle permet de créer entre

les professionnels et les habitants d’un territoire. Comment résumeriezvous l’action et la portée du PEMA? S.W.: Le fait d’unir et de rassembler tous les professionnels au sein d’un territoire leur permet d’exister, les rend lisibles et visibles dans leur tissu économique et crée des liens, des réseaux entre eux. Autant de fils que l’humain œuvre à renforcer pour sa reconnaissance en tant qu’artiste, artisan … * Personne qui confectionne des tapisseries sur un métier.


© PHOTOS : HERVÉ LEFEBVRE

LA PAROLE AUX ÉLUS ACTUALITÉS

GROUPE PS, PRG ET APPARENTÉS STÉPHANE DELPEYRAT PRÉSIDENT

UN BUDGET DE RELANCE

L

aux

e contexte dans lequel le conseil régional doit aujourd’hui travailler est particulièrement difficile. La crise économique et financière enfantée par les errements du système néolibéral n’a épargné aucune région. Notre jeunesse, déjà précarisée, a vu ses chances d’accéder à un emploi stable se réduire encore. L’intérêt général aurait mérité qu’État et collectivités locales se serrent les coudes et agissent de concert pour atténuer l’impact de ces crises. Le gouvernement actuel, qui multiplie les cadeaux fiscaux aux plus favorisés, s’est trouvé dans l’incapacité financière d’intervenir efficacement. Le conseil régional d’Aquitaine s’est montré en la matière particulièrement réactif : pour aider les PME et les artisans, soutenir les sylviculteurs et les agriculteurs, se tenir aux côtés des salariés et des jeunes, pour

GROUPE FORCES AQUITAINE GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ PRÉSIDENTE

BUDGET DU CONSEIL RÉGIONAL: UNE HAUSSE FISCALE INJUSTIFIÉE!

C

ette année encore, les recettes du conseil régional sont en hausse de 3,74 %. Cette augmentation qui s’explique notamment par la hausse de la taxe des cartes grises décidée par la majorité d’Alain Rousset. Cette hausse, cumulée à la création de la taxe pétrolière « Grenelle », va pénaliser en priorité les jeunes, les moins riches et les

Stéphane Delpeyrat, président du groupe PS-PRG et apparentés. Vice-président au sport, à la jeunesse et à la vie associative Tél. : 05 57 57 80 96 groupe.socialiste@ps.aquitaine.fr

FRONT DE GAUCHE

La parole

LUS

GROUPE MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE XAVIER DARCOS PRÉSIDENT

APRÈS 63% DE HAUSSE EN DIX ANS, L’EXÉCUTIF AUGMENTE ENCORE LES IMPÔTS

I

proposer plus de formation ou des solutions d’apprentissage… Le travail accompli depuis des années pour le développement économique de l’Aquitaine nous a permis en la circonstance de faire face pour sauvegarder l’emploi. La droite excédée par les victoires de la gauche aux élections locales a rajouté des difficultés politiques à la crise économique. La « réforme » des collectivités territoriales a pour but d’asphyxier les pouvoirs locaux qui résistent, comme ils le peuvent à Sarkozy et de préserver, par une « magouille » électorale inqualifiable, les intérêts futurs de l’UMP. Dans ce contexte, nous aurions pu faire le choix de l’attentisme en réduisant nos interventions. Nous avons au contraire fait le pari de l’audace et de la relance pour préparer l’avenir de l’Aquitaine. Le combat pour la LGV, la mise en service de la Bordeaux-Pau, notre engagement pour le plan Campus, le logement des jeunes, la formation et l’apprentissage, notre soutien aux territoires (contrats de Pays ou d’agglomération), l’investissement dans la recherche, les emplois verts et l’innovation, témoignent de la volonté d’agir au service de toute l’Aquitaine. Nous avons la conviction que cette politique volontariste porte et portera ses fruits.

l ne servait à rien au président de prédire « de réelles difficultés en 2011 du fait des décisions de l’État ». La Région affiche bien un budget de 1,3 Md€ (+ 48 M€) : elle pourra financer les investissements d’avenir (LGV, plan Campus, etc…). Nous dénonçons trois points majeurs : 1. L’État ne se désengage pas. Bien au contraire, il maintient le niveau de ses dotations en Aquitaine. Il demande simplement aux régions de réduire leurs dépenses publiques comme il le fait lui-même.

L’Aquitaine perçoit, entre autres, 21 M€ de dotation de solidarité pour régions en difficulté. La nouvelle fiscalité sur les entreprises apporte une « cagnotte » appréciable de 7,3 M € supplémentaires. Donc, inutile de faire de faux procès à l’État. La réforme des collectivités va permettre de coordonner les politiques et de réduire les gaspillages. 2. La double hausse des impôts, cartes grises (+ 24 %) et taxes sur les carburants au taux maximum, est inutile et sert à financer les dépenses de fonctionnement non maîtrisées. Ces décisions de la Gauche participent directement à la flambée du prix des carburants qui pénalise automobilistes et zones rurales (+100 €/an et /ménage aquitain en zone rurale). 3. Le monde rural pénalisé fait les frais de choix budgétaires contestables : baisse des crédits du développement local (-5 %), de l’agriculture (-9 %) pourtant en crise profonde, du tourisme (-3 %), secteur majeur de développement économique. Notre groupe a voté contre ce budget, fidèle à son engagement de ne pas augmenter les impôts.

Xavier Darcos, président du groupe Majorité présidentielle. > Tél. : 05 57 57 83 61 majorite.presidentielle@mp.aquitaine.fr

ALAIN BACHÉ PRÉSIDENT

RÉSISTER!

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ne volonté s’est exprimée lors de la construction de ce premier budget de la mandature : ne pas céder à la rigueur imposée par la droite. Les politiques dans les domaines de la jeunesse, formation, culture, emplois, recherche, agriculture, environnement, Ter… sont de ce point de vue des aspects positifs. Pourtant, nous avons refusé de voter l’augmentation de la TIPP socialement injuste,

EUROPE ÉCOLOGIE MONIQUE DE MARCO PRÉSIDENTE

L’AQUITAINE: LABORATOIRE ÉCOLOGIQUE DE LA GAUCHE DE DEMAIN?

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os régions sont des collectivités autorisant l’expérimentation et l’inventivité politique, un espace permettant la construction d’un nouveau rapport au développement et à la solidarité. Les élu(e)s écologistes œuvrent avec force pour orienter l’Aquitaine vers l’indispensable conversion écologique de l’économie avec, à la clé, la création de nombreux emplois et une meil-

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habitants de nos territoires ruraux. Une hausse des taxes alors que la Région possède une capacité d’investissement et une épargne importantes, et que son endettement est faible. Ce n’est pas acceptable en cette période difficile pour les ménages. Pendant ce temps, certains secteurs de notre budget régional ne sont pas suffisamment soutenus : le tourisme, le développement rural (-4,5 % par rapport au budget 2010) et l’aménagement du territoire (20 € par habitant pour les autres régions contre 10 € pour l’Aquitaine). L’agriculture, enfin. Dans ce domaine aussi, l’Aquitaine stagne et les crédits baissent : 8,57 % pour un secteur d’activité touché de plein fouet par la crise et la concurrence internationale. C’est peu. Trop peu. Oui, la région doit investir dans l’innovation, la recherche, le plan Campus, mais elle doit aussi être attentive au développement harmonieux de tout son territoire.

Geneviève Darrieussecq et les élus du groupe Forces Aquitaine Tél. : 05 57 57 80 83 groupe@forces-aquitaine.fr

de voter l’augmentation des cartes grises et refusé également le protocole de financement de la LGV. Enfin, nous avons refusé de financer les lycées privés. Si nous sommes pour que la Région réponde aux besoins et attentes des populations, nous ne pouvons pas accepter de subir les choix politiques du gouvernement sans résister. Car celui-ci doit plusieurs milliards à l’ensemble des collectivités locales. Et ce n’est pas moins de 195 milliards d’euros que la bande du Fouquet’s prend dans la poche des salariés tous les ans. Oui, il faut s’indigner, mais aussi résister pour ouvrir d’autres perspectives. C’est ce à quoi œuvrent les élus du Front de Gauche.

Alain Baché, Gérard Boulanger, Stéphane Guthinger, groupe Front de Gauche. >Tél. : 05 57 57 72 14 frontdegauche@frontdegauche.aquitaine.fr

leure qualité de vie pour tous. Pour amplifier cette nécessaire transformation, nous sommes résolu(e)s à ne pas nous limiter à l’accompagnement ou la pose de rustines sur un modèle dépassé. Lors du vote du budget, nous avons défendu nos priorités: environnementales, avec la relance du plan Climat aquitain ; économiques, avec le renforcement des aides aux structures de l’économie sociale et solidaire; une aide accrue à l’agriculture biologique et à l’installation de nouveaux agriculteurs… Enfin, nous avons renouvelé et exprimé notre opposition au financement des routes, de la LGV, défendant le renforcement des trains express régionaux. Nous souhaitons voir l’Aquitaine comme un laboratoire écologique de la gauche de demain, mais le principe de réalité démontre que les vieux réflexes du passé ressurgissent. Saisissons l’opportunité d’inventer et de construire une région écologique et solidaire.

Monique De Marco, présidente du groupe Europe Écologie - Les Verts > Tél. : 05 57 57 80 95 groupe.vert@verts.aquitaine.fr _ avr i l & m ai 2011 _ n ° 40


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PROGRAMME RÉGIONAL « SITES MAJEURS D’AQUITAINE »

UN PATRIMOINE VALORISÉ

Qu’est-ce-qu’un « site majeur » ?

Lot-et-Garonne, château de Nérac.

Dordogne, village de Beynac-et-Cazenac.

© A. BARROCHE

© JEAN-LOUIS DUZERT

La Région Aquitaine a défini en 2000 les « sites majeurs » régionaux comme des ensembles architecturaux inscrits ou classés au titre des Monuments historiques, ou bien comme des cadres naturels exceptionnels ou des territoires culturellement homogènes et géographiquement délimités. Ces projets bénéficieront d’un accompagnement de la Région à hauteur de 4,5 M€ sur trois ans pour l’ensemble des

sites. « L’inscription comme “Sites majeurs d’Aquitaine” va permettre de renforcer la notoriété de notre projet de circuit touristique à ambition nationale, voire internationale, témoigne Sylvie Tersen, chef de projet du site Sorde-Arthous-Brassempouy, dans les Landes. Le soutien de la Région répond à un même projet fédérateur, touristique, mais également de développement économique du territoire, regroupant institutionnels et privés. L’objectif étant de valoriser les Landes comme territoire. » Ce dispositif d’aides régionales a déjà permis, par le passé, d’aider des sites comme le château de Bonaguil qui avait été retenu lors de la précédente programmation « sites majeurs ». Cela avait permis la restauration du château et la professionnalisation de l’équipe avec le recrutement d’un directeur, la création d’une boutique, l’animation avec la mise en œuvre d’une politique « jeune public » et la création d’un programme d’animations. « La candidature du projet 2011-2013 s’inscrit donc dans la poursuite de cette première phase. L’appel à projets a permis de positionner la communauté de communes du pays Fumélois en tant que chef de fil et d’inscrire la démarche « site majeur » à l’échelle de l’ensemble du territoire. «Le château de Bonaguil fait désormais figure de proue d’un projet de développement territorial qui permet de croiser les enjeux dans les domaines du tourisme, du patrimoine et de la culture et participe pleinement de la reconversion économique du territoire, souligne Valérie Parickmiler-Duguet, directrice du Pôle culture et patrimoine du pays Fumélois. » ■

© MICHEL DUBAU

D

u château de Bonaguil, en passant par la dune du Pilat, l’Aquitaine permet à chacun de ses visiteurs de découvrir des lieux chargés d’histoire. Le tourisme en Aquitaine se caractérise par une offre diversifiée appuyée par un travail de qualité, au service d’un espace naturel remarquable, d’un littoral préservé et de villes au patrimoine exceptionnel. Huit nouveaux sites touristiques et patrimoniaux ont été retenus au titre du programme régional des «Sites majeurs d’Aquitaine » pour une période de trois ans de 2011 à 2013. « L’objectif de ce programme d’aides est de concilier la valorisation du patrimoine et le développement touristique, souligne Renaud Lagrave, vice-président chargé du tourisme. Tout l’enjeu de ce dispositif régional est de structurer une offre touristique professionnelle et qualitative, de travailler avec les territoires en vue d’améliorer l’accueil d’un large public. Il s’agit à la fois, sur un même site, de faire bénéficier les touristes, et les Aquitains qui y vivent toute l’année, de la qualité du patrimoine, tout en assurant des retombées économiques. »

© ALAIN BÉGUERIE

Huit sites touristiques viennent d’être reconnus au titre du programme régional « Sites majeurs d’Aquitaine » pour la qualité de leur patrimoine, de leur organisation et de leur projet de développement...

Gironde, le fort Médoc.

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Pyrénées-Atlantiques, château de Morlanne.


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LES PROJETS SÉLECTIONNÉS EN DORDOGNE

© PASCAL BATS

• Valorisation et protection du triangle d’or de la Vallée de la Dordogne. Le projet de ce site s’appuie sur l’unité du patrimoine bâti et naturel de la vallée de la Dordogne avec son paysage façonné par la rivière, ses falaises, ses villages et châteaux médiévaux. Fédéré par la communauté de communes de Domme, il concernerait le territoire des communes suivantes : Domme, Cénac-et-Saint-Julien, Castelnaud-la-Chapelle, Vitrac, La Roque-Gajeac, Vézac, Beynac-etCazenac. Les actions porteraient sur l’aménagement des communes avec la valorisation des cœurs de villages et des sites, des cheminements piétonniers, la création et l’amélioration d’aires d’accueil.

Landes, La Dame de Brassempouy.

• Le château de Biron, l’abbaye de Cadouin, la bastide de Monpazier et l’abbaye de Saint-Avit-Sénieur. Ces sites sont emblématiques du Moyen Âge et du pays des bastides et des cités médiévales. Le projet porterait notamment sur des travaux de restauration, des aménagements paysagers et la création ou l’amélioration de l’accueil. L’objectif est de faire de ces sites une destination incontournable du pays des bastides en Périgord pourpre, tout en améliorant et désaisonnalisant l’offre, en vue d’un tourisme culturel qualitatif.

DANS LES LANDES

© LAURENT REIZ

• Sorde-Arthous-Brassempouy. Les principales actions prévues seraient des travaux de restauration et d’aménagement des sites ou des abords, leur valorisation (mise en lumière) et, enfin, la création ou la mutualisation d’outils de promotion : animations, étude marketing, communication.

Gironde, la dune du Pilat.

EN GIRONDE

© LAURENT REIZ

© LAURENT REIZ

• Le Verrou de l’Estuaire. Le Verrou Vauban situé sur l’estuaire de la Gironde se compose de trois fortifications : la Citadelle de Blaye, le Fort Pâté et le Fort Médoc, qui protègent l’accès à Bordeaux par le fleuve depuis le XVIIe siècle. Ce triptyque réalisé par Vauban est unique en France et est classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Le projet retenu par la Région recouvre l’ensemble du patrimoine bâti et naturel des trois sites, ainsi que les rives et les territoires situés entre les sites. L’opération porterait sur la restauration et l’aménagement des sites et de leurs abords, dans une logique de valorisation et de promotion mutualisée.

Lot-et-Garonne, château de Bonaguil.

• La dune du Pilat. Les trois axes d’action sur ce site sont: améliorer les espaces d’accueil (entrée, cheminements forestiers, bâtiments, création d’une maison de la Dune), créer des outils d’information et de communication à destination des différents publics, renforcer le rôle du point information et mettre en réseau les sites du bassin d’Arcachon.

DANS LE LOT-ET-GARONNE • Le château de Bonaguil. Il constitue un ensemble fortifié unique en Europe dont les différents secteurs illustrent l’évolution des techniques de défense depuis sa première édification au XIIIe siècle. Il a bénéficié entre 2002 et 2007 d’une première convention de «Site majeur», grâce à laquelle la fréquentation du site est passée de 40000 visiteurs à 70000 visiteurs par an. Les actions envisagées sur ce site sont équilibrées entre restauration, valorisation et promotion: nouveau parcours de visite, amélioration de l’accueil au château et sur le territoire, développement des animations et communication. • Le château de Nérac. Nérac bénéficie d’un patrimoine constitué depuis les Romains jusqu’à Henri IV. Au sein de la cité, le château, les Jardins du Roy, le parc de la Garenne et le moulin des Tours constituent un ensemble touristique de premier plan. Le musée municipal installé au château depuis 1934 est labellisé Musée de France. Le projet de valorisation retenu par la Région s’articulerait en trois points : définition d’une nouvelle muséographie pour le château, amélioration de l’accueil, projets d’aménagement.

DANS LES PYRÉNÉESATLANTIQUES • Les châteaux de Morlanne et de Montaner. Sites médiévaux du XIVe siècle, classés monuments historiques, et situés respectivement sur les communautés de communes d’Arzacq et de VicMontaner. Le projet retenu porte sur la réhabilitation et l’aménagement des deux sites, comme étape nécessaire pour l’amélioration de l’accueil et des visites et leur valorisation globale. La stratégie touristique consiste à positionner l’attractivité des châteaux autour de la figure de Gaston Fébus (1331-1391), personnage historique incontournable du Béarn. Plus d’infos : www.dordogne-perigord-tourisme.fr www.tourisme-gironde.fr www.tourismelandes.com www.tourismelotetgaronne.com www.tourisme64.com

Dordogne, château de Biron.

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BUTINEZ LE POLLEN DE L’ART CONTEMPORAIN ART CONTEMPORAIN/ LOT-ET-GARONNE L’association lot-et-garonnaise

Pollen est une plate-forme d’échanges, un lieu d’expérimentation, d’accomplissement et d’approfondissement, véritable outil de soutien à la jeune création et de diffusion de l’art contemporain. À découvrir…

E

Une œuvre de l’artiste Élodie Boutry, exposée en 2009 à Monflanquin.

© DOMINIQUE DELPOUX

n 1991 le pari n’était pas gagné : fonder une association d’art contemporain à Monflanquin, au cœur de la campagne lot-et-garonnaise. Les débuts ne sont pas aisés : « l’art contemporain suscite souvent des a priori ou de l’incompréhension » raconte Denis Driffort, actuel président de Pollen. Mais à l’époque s’engage le vaste chantier de la décentralisation, de nombreux projets locaux de développement culturel voient le jour. Dans ce nouveau contexte, Pollen réussit peu à peu à s’imposer dans le paysage aquitain. Grâce au soutien du conseil régional et d’autres collectivités, l’association a su au fil des ans consolider ses bases et affiner son projet. Elle se donne aujourd’hui les mêmes objectifs qu’il y a vingt ans : soutenir la création contemporaine et la diffuser. Pour remplir le premier, elle propose tous les ans à quatre artistes de bénéficier d’un atelier, d’un appartement et d’une bourse pour une durée de trois mois. « L’artiste a ainsi le matériel, le temps, l’espace et l’argent pour mener à bien son projet artistique », explique Sabrina Prez, médiatrice culturelle de Pollen. Ce nom « Pollen » renvoie au second objectif poursuivi par l’association : diffuser l’art con-

temporain, c’est-à-dire sensibiliser un public aussi large que possible aux œuvres des artistes qu’elle soutient. Elle le fait au travers de différents partenariats : avec des établissements scolaires, des maisons de retraite, des musées, des collectivités locales, etc. Tout au long de l’année des expositions locales ou itinérantes

sont donc organisées pour un public jeune et moins jeune, initié ou non. Des conférences, des rencontres et des débats viennent compléter cette action de sensibilisation artistique. L’association Pollen a ainsi vu passer plus d’une centaine d’artistes venant des quatre coins du monde. Peu de projets

d’art contemporain en milieu rural ont réussit à s’inscrire dans la durée comme celui-là. Comme une certaine consécration, la résidence d’automne 2011 accueillera Claude Lévêque, plasticien français internationalement reconnu autant par le grand public que par les réseaux artistiques. L’artiste, démontrant un intérêt manifeste pour l’association, a évidemment attiré l’attention du jury de sélection. Cette candidature singulière vient à point nommé pour célébrer le vingtième anniversaire de cette association pollinisante, dévouée à… l’happy culture. Un appel à candidature est lancé pour 2012 (mi-février à mi-mai). Un comité de sélection se réunira en mai 2011 pour faire son choix. Les artistes candidats doivent envoyer un dossier relatif à leur travail et à leur parcours professionnel, accompagné d’un curriculum vitae et d’une lettre de motivation jusqu’au 15 avril 2011 à l’adresse suivante : Pollen Artistes en résidence à Monflanquin, 25 rue Sainte-Marie, 47150 Monflanquin. ■

Plus d’infos : mediation@pollen-monflanquin.com Tél. : 05 53 36 54 37 Site de l’association : http://www.pollen-monflanquin.com

GAROROCK FÊTE SES 15 ANS ! FESTIVAL En quinze ans d’existence, le festival Garorock s’est hissé au niveau des plus grands.

Marmande devient capitale du rock les 8, 9 et 10 avril prochains.

L

udovic Labordie et sa « bande de copains » peuvent être fiers du chemin parcouru depuis la création de Garorock en 1997. À l’origine, un rêve : amener leurs groupes fétiches à jouer chez eux, dans la campagne lot-et-garonnaise. Ils étaient par exemple fans des Sheriff, le groupe punk de Montpellier. Dès la première édition le pari est gagné : les Sheriff et leurs guitares affutées débarquent à Marmande. « Seuls huit groupes étaient à l’affiche la première année, mais on avait déjà des artistes d’envergure nationale », se remémore Ludovic, créateur du festival. En effet, les Wampas étaient eux aussi de la partie. Depuis, plus de 1 000 groupes sont venus user leurs voix, leurs six-cordes ou

leurs platines sur les scènes de ce joli bourg médiéval qu’est Marmande. Un succès exceptionnel soutenu dès le début par la Région Aquitaine. « Le soutien de ces partenaires est indispensable pour maintenir le festival en vie », déclare Ludovic. Et de la vie il y en a : Trust, Public Enemy, Louise Attaque, ou encore Birdy Nam Nam, tous y sont passés. Tous ont un jour enflammé la horde des festivaliers, de plus en plus dense chaque année. De 3 000 spectateurs en 1997, on en dénombrait près de 60 000 en 2010 ! Garorock est ainsi devenu le sixième festival musical de France en termes d’affluence. La programmation s’est considérablement élargie depuis les débuts, le rock alternatif a peu à peu laissé la place à l’électro, au rap et même à la variété. Ainsi en

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2008, le chanteur Cali a côtoyé les métalleux de Lofofora ! Fort d’une popularité désormais bien ancrée, Garorock peut en outre se permettre de faire découvrir une myriade d’artistes « en devenir », aux cotés de ceux qui ont déjà la bénédiction du public. Cette année Ludovic est par exemple fier d’avoir le Japonais Hyavi parmi les 80 artistes attendus. The Streets, Katerine, Morcheeba ou encore The Jim Jones Revue sont aussi sur la liste pour célébrer les quinze ans du festival. Un nouvel espace a été créé pour cet anniversaire : Le Club, véritable boîte de nuit électro. Ludovic Labordie l’affirme : « Il y aura forcément de la musique quelque part dans Marmande entre le vendredi et le lundi midi. » C’est ça, Garorock : du son partout. Tout le temps. ■

Réservations, hébergements, logistiques : http://www.garorock.com/garorock http://www.myspace.com/garorock


BIEN VIVRE

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TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR LE BLANC EXPOSITION Le Fonds régional d’art contemporain Aquitaine

( FRAC) propose une exposition jusqu’au 16 avril 2011 dont le point commun est la couleur blanche.

« Teapot » de Karina Bisch, 2005.

© A. GUILHEM-DUCLEON

« Sans titre » d’Hervé Coquerety.

« ASTO89 » de Stéphane Dafflon, 2007.

© A. GUILHEM DUCLEON

© BERNARD DUPUY

«T

out ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc» est une exposition d’œuvres issues de la collection du Frac Aquitaine dont le point commun est la couleur blanche. Le choix de cette couleur repose sur sa qualité à être fondamentalement liée à l’histoire du modernisme et des avant-gardes, tant du côté de la peinture (le célèbre Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch en 1918), de l’architecture (Le Corbusier) ou du design. Plus tard, l’histoire de l’art retiendra le geste de Robert Rauschenberg procédant à l’effacement d’un dessin de Willem de Kooning (1953), l’exposition «Le vide» d’Yves Klein à la galerie Iris Clert (1958), ou encore l’œuvre de Robert Ryman s’appuyant exclusivement sur des effets de peintures blanches à partir des années 1960. Faut-il comprendre l’histoire du blanc comme une généalogie des commencements, telle la page blanche pour l’écrivain? Le blanc est-il synonyme immanquablement de modernité pour ce qu’il construit d’inédit? Du «tout est possible» ? Quelles définitions ou sens lui donner aujourd’hui? Ayant en mémoire ces actes fondateurs des artistes du siècle dernier l’expo-

sition au Frac Aquitaine prolonge ce récit de la tonalité blanche à travers différentes œuvres de sa collection : Karina Bisch réinterprète la théière de Kasimir Malevitch à travers un objet en plâtre tenant à la fois de l’architecture, du design et de la sculpture. Stéphane Dafflon réinvente un espace vierge à l’intérieur d’un cadre. Jeff Koons érige un monument aux premiers aspirateurs américains, héros contemporains des espaces aseptisés. Les trois monochromes de Katarina Frisch indiquent que le blanc ne peut se définir que par rapport aux autres couleurs, tandis que Roman Opalka étire le temps à travers des photographies et des tableaux de plus en plus délavés, au risque que les signes disparaissent… Cette exposition est l’occasion de présenter une nouvelle production de Nicolas Chardon conçue pour l’extérieur et aux alentours du Hangar G2. ■

Infos pratiques: Ouverture du lundi au vendredi de 10heures à 18heures et le samedi de 14h30 à 18h30. Entrée libre. Hangar G2, Bassin à flot n°1 Quai Armand-Lalande à Bordeaux Tél.: 05 56 24 71 36 - www.frac-aquitaine.net

LES TIRAILLEURS MAROCAINS ENFIN RECONNUS MÉMOIRE L’exposition «La longue route des combattants marocains » présentée dernièrement

dans le hall du conseil régional a mis en lumière les parcours d’hommes que notre mémoire collective avait quelque peu oubliés. indépendances, ces anciens combattants se sont pourtant vu refuser l’égalité des droits aux pensions entre eux et leurs anciens frères d’armes français. Ce n’est qu’au terme d’un long combat, et alors que les derniers d’entre eux sont maintenant très âgés, qu’ils commencent à obtenir justice. Ce combat pour les droits, c’est à Bordeaux, siège du tribunal des pensions compétent pour les anciens combattants marocains, que nombre d’entre eux l’ont mené, à partir de la fin des années 1980. Souvent démunis, ils ont reçu le soutien d’acteurs associatifs et institutionnels.

L’exposition, construite autour des portraits photographiques de vingt-deux d’entre eux, signés Loïc le Loët, et de panneaux restituant l’histoire des troupes dites «indigènes», rendait hommage à leurs parcours exceptionnels. Elle s’est appuyée, en particulier, sur le travail réalisé par le Rahmi (Réseau aquitain pour l’histoire et la mémoire de l’immigration) et Alifs (Association du lien interculturel, familial et social) dans le cadre du programme de collecte d’archives orales de la mémoire de l’immigration en Aquitaine. Cette manifestation a donné une leçon d’histoire qui trouve encore trop peu sa place dans nos manuels scolaires. ■

© LOÏC LE LOËT

A

u cours de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, comme de la guerre d’Indochine, par dizaines de milliers, des soldats marocains ont combattu au sein de l’armée française. Engagés au sein de régiments de tirailleurs ou de groupements de tabors, ils formaient une part importante des troupes dites « indigènes » ayant pris part aux combats les plus rudes de ces conflits. C’est ainsi eux qui, en mai 1944, permirent de faire sauter le verrou de Monte Cassino (Italie), redonnant de ce fait, aux yeux des Alliés, toutes ses lettres de noblesse à l’armée française. Après les

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22 BIEN VIVRE RENDEZ-VOUS CULTURELS EN AQUITAINE

MAGIFIQUE Une soirĂŠe Ă mi-chemin entre la magie de l’art du ballet et le merveilleux d’un trio de contes de fĂŠes magnifiquement dansĂŠ. De la grâce Ă l’Êtat pur. Malandain Ballet Biarritz Le 7 avril Ă PĂŠrigueux Le ThÊâtre TĂŠl.: 05 53 53 18 71 www.odyssee-perigueux.fr

LES ARISTOS SWING Pas moins de vingt et un musiciens de talent reprennent les plus beaux airs de Glenn Miller, Count Basie ou encore Duke Ellington. Les Aristos Swing vont vous faire vivre un grand moment de jazz. Vendredi 29 avril Ă Langon www.lescarmes.fr TĂŠl.: 05 56 63 14 45

ARTISANAT Il existe sur nos côtes des raboteurs d’un autre

genre : les shapers* qui sculptent et affÝtent celle qui dompte l’Êcume sur les rivages atlantiques ou sur le mascaret. La planche de surf, qu’on se le dise, trône dÊsormais bien en vue dans le cabinet de curiositÊs aquitain.

DORDOGNE

24

GIRONDE

33 Langon

Fumel LOT-ETGARONNE

47 Mont-de-Marsan LANDES

40

PYRÉNÉESATLANTIQUES Oloron64 Sainte-Marie

DEMAIN SI TOUT VA BIEN Une actrice mandoliniste et un violoncelliste vous offrent un spectacle musical et thÊâtral à quatre voix et à deux Êcritures. Vendredi 29 avril au centre culturel Paul-Mauvezin, Fumel www.ville-villeneuve-sur-lot.fr TÊl.: 05 53 40 46 76

BARBE BLEUE Un film muet accompagnÊ musicalement en direct nous entraÎne dans un voyage intriguant au cœur du conte de Charles Perraut Barbe Bleue. À ne pas rater. Compagnie La Cordonnerie Le 27 avril à Oloron-Sainte-Marie, Espace JÊliote TÊl.: 05 59 39 98 68 http://spectaclevivant.piemontoloronais.fr/fr.html

LES JOURNÉES AQUITAINE NATURE Avis aux amoureux de la nature, du 18 au 22 mai auront lieu les JournĂŠes Aquitaine Nature! Pour la quatrième annĂŠe consĂŠcutive, ce rendezvous, dĂŠsormais incontournable, va vous permettre de dĂŠcouvrir, de voir et d’Êcouter la nature en Aquitaine Ă travers plus de 150 animations gratuites. Vous pourrez par exemple regarder un film en pleine nature, ĂŠcouter et observer les chauves-souris la nuit, ou encore vous faire conter l’histoire de la forĂŞt landaise. Des ateliers artistiques, des visites guidĂŠes et des dĂŠbats complèteront le programme dans plus de 50 sites remarquables Ă dĂŠcouvrir. Pensez Ă vous inscrire car les places sont souvent limitĂŠes! Au rang des nouveautĂŠs, cette ĂŠdition 2011 placĂŠe sous le thème de la forĂŞt, proposera cinq Circuits Aquitaine Nature pour inciter au dĂŠpaysement dans le dĂŠpartement voisin ou Ă l’autre bout de la rĂŠgion. Une nouvelle manière de faire du tourisme: dormir dans un gĂŽte en ĂŠco-label, goĂťter aux spĂŠcialitĂŠs, dĂŠcouvrir des

es

sites remarq uables Ă dĂŠc ouvrir

www w.s .si . ite tes tes-n -na atu tur

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Ă€ FAIRE

Les JournĂŠ

1188 AAUU 22 M A I 220011 50

fermes bio et le mĂŠtier d’agriculteur... Un de ces cinq sĂŠjours est Ă gagner sur le site internet des JournĂŠes. La patience et l’observation seront aussi rĂŠcompensĂŠes cette annĂŠe par l’organisation d’un grand concours photo sur le thème de l’arbre. Comme l’ensemble des animations, ce concours est ouvert Ă tous, alors Ă vous de jouer... et bonne dĂŠcouverte! Du 18 au 22 mai 2011 Programme complet des animations, rĂŠservations, offres prĂŠfĂŠrentielles et jeux concours sur le site : www.sites-nature.aquitaine.fr TĂŠl.: 05 57 57 80 00

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N’

en dĂŠplaise aux acadĂŠmiciens, qui parleraient plus volontiers de planche Ă vague, le surf a dĂŠferlĂŠ sur la langue française avec dans son sillage une kyrielle de mots ĂŠtranges et ĂŠtrangers. Prenez le champ lexical de la planche : shortboard, longboard, shape, nose, tail‌ Une novlangue Ă part entière, symbole d’une culture que l’Aquitaine a su s’approprier avec l’aide de quelques pionniers.

Les Tontons surfeurs ÉtĂŠ 1956. Le scĂŠnariste amĂŠricain Peter Viertel est Ă Biarritz pour le tournage du film Le soleil se lève aussi, une adaptation du roman d’Hemingway. Ă€ ses heures perdues, il s’essaye Ă la pratique du surf avec une planche en polyester apportĂŠe par l’Êquipe du film. Planche qu’il abĂŽme et qu’un ingĂŠnieux Biarrot, Georges Hennebutte, se propose de rĂŠparer. Les deux hommes se lient d’amitiĂŠ et sont bientĂ´t rejoints par Jacky Rott, un Dacquois qui, depuis quelques annĂŠes, fabrique le Planky – une petite planche en contre-plaquĂŠ sur laquelle on s’allonge – et le jeune JoĂŤl de Rosnay. Les quatre camarades de planche forment la première vague de ceux que l’on appelle aujourd’hui les Tontons surfeurs. ÂŤ Nous sommes Ă la fin de l’ÊtĂŠ 1957, raconte Gibus de Soultrait, rĂŠdacteur en chef de Surf Session. C’est Ă ce moment prĂŠcis que naĂŽt le surf en Europe. Âť

Du ÂŤbidet flottantÂť Ă la planche ĂŠco-responsable Avec l’ancrage progressif du surf sur la cĂ´te basco-landaise, surnommĂŠe la Petite Californie d’Europe, la planche est devenue un objet plus familier et plus perfectionnĂŠ. Du ÂŤ bidet flottant Âť du Bayonnais Michel Barland – l’un des tout premiers shapers aqui tains – aux derniè res crĂŠations assistĂŠes par ordinateur, la planche de surf a toujours ĂŠtĂŠ ouvragĂŠe sur mesure par des artisans passionnĂŠs. Rabotage, stratification, ponçage : tout un savoir-faire aujourd’hui menacĂŠ par la dĂŠferlante du made in China. Alors les acteurs du surf aquitain se rassemblent et se dĂŠmarquent, comme l’Association des artisans shapers d’Aquitaine, Clean Shaper ou le Lab Notox, un atelier basĂŠ Ă Anglet dĂŠdiĂŠ Ă l’Êlaboration de planches avec des matĂŠriaux et des procĂŠdĂŠs moins nocifs pour l’en vironnement et la santĂŠ. Une des dernières trouvailles : une planche en nid-d’abeilles cartonnĂŠe et fibre de lin naturel ! Comme quoi, mĂŞme dans le surf, il faut avoir une vague d’avance‌ â– www.notox.fr www.eurosima.com, le site Internet de l’Association europĂŠenne des industriels des sports de glisse, basĂŠe Ă Capbreton.

ŠD R

PĂŠrigueux ROMÉO ET JULIETTE, LA VERSION INTERDITE Ă€ quoi ressembleraient RomĂŠo et Juliette, si tous les personnages avaient ĂŠtĂŠ affublĂŠs des nĂŠvroses et des obsessions de notre temps? Le 8 avril au thÊâtre de Mont-De-Marsan. http://www.montdemarsan.fr TĂŠl.: 05 58 76 18 74

FAITES LA PLANCHE!

*Shaper vient de l’anglais to shape, qui signifie donner forme. Shapeur est la version francisÊe du mot.


BIEN VIVRE

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LANGUES RÉGIONALES Cette page est consacrée à l’expression basque et occitane. BASQUE

HOGEI’TA : GAZTEAK SORTZAILE

E

sorkuntzak begibistan ezarriz. Sormenaren erakusleiho bat, artista gazteek egin animazio eta performantzen apainketa bat bezala izanen dena. Azkenik, Euskal kultur erakundearen xedea da Hogei’ta programaren sarraraztea lurraldeko kultura egitasmo ezberdinetan, eta oroz gainetik gazteekin lan egiten duten egiturekin. Hogei’ta : aider les projets portés par les jeunes.

© ICB

uskal kulturaren alde bermatzen den Euskal kultur erakundeak hogei urte ospatu ditu joan den urtean. Datozen hiru urteetan, gazteek eraman egitasmoak gehiago lagundu nahi ditu, Hogei’ta izeneko ekintza labelaren bitartez. Programa honen egitaraua ez da alor artistiko bakar batera mugatzen bainan naturalki sortzaile gazteek maite dituzten adierazpideak lehenesten ditu, besteak beste teknologia berrien bitartez (sare sozialak, bloga bereziak, bideo jokoak, etabar). Ekimen guztien artean – ez dira mugatuak –, Euskal kultur erakundeak deialdi bat bultzatuko du aurten berean, gazteek arte bisualetan eraman egitasmo berritzaileak bereziki laguntzeko. Euskal kultura ber-interpretatzen, galdezkatzen edo berritzen duten proiektuak. Horri datxikola, xedea dauka ere 2012/2013 urteetako, multimedia erakusketa kolektiboa baten eraikitzea, besteak beste deialdiaren barnean lagunduak diren

Hogei’ta : un label d’actions pour les jeunes L’Institut culturel basque (ICB), qui a fêté ses 20 ans en 2010, œuvre au développement de la culture basque en Pays Basque Nord. Dans les trois prochaines années, il entend plus particulièrement accompagner les projets innovants véhiculés par les jeunes, et qui valorisent la culture basque dans toute sa diversité, au travers d’un label d’actions intitulé Hogei’ta. Si ce programme ne se limite pas à une discipline artistique en particulier, il s’ouvre naturellement à des modes d’expression plébiscités par les jeunes créateurs au travers notamment des nouvelles technologies (réseaux sociaux, blogs spécifiques, jeux vidéo, etc.). Parmi toutes les initiatives

– non exhaustives –, l’Institut culturel basque va lancer dès cette année un appel à projets pour accompagner dans le domaine des arts visuels les projets novateurs portés par les jeunes. Des créations qui réinterprètent, interrogent ou renouvellent la culture basque. Il projette également de coordonner pour 2012-2013 une installation multimédia collective qui assurera entre autres la promotion des créations labellisées dans le cadre de l’appel à projets. Une vitrine de la créativité qui servira de décor dans les lieux d’itinérance aux animations et performances réalisées par les jeunes artistes. Enfin, l’Institut culturel basque veillera essentiellement à l’intégration du programme Hogei’ta dans les projets structurants à l’échelle du territoire et à l’extérieur, en associant étroitement au projet des organismes et partenaires culturels en relation directe avec le jeune public. ■

Plus de renseignements : www.hogeita.com

OCCITAN

UNA BRAVA « SCENA DE FAMILHA » l’espectacle, lo 11 de junh darrier au Sans Reserve, lo public demoret esblausit per lo bufe e la poesia portada sur l’empont per daus artistas sensius. Daus 26 au 29 d’abriau entrant, una segonda residença, au Rocksane de Brageirac, veirà los dos gropes e lor pairin se tornar trobar per melhorar e ‘chabar aqueste espectacle, la tòca estant de zo far virar dins las salas de la region.

Une belle « Scène de Famille » Depuis 2006, le département de la Dordogne s’est lancé à la suite de sa mémoire occitane par un long travail de collectage auprès des anciens du Périgord. Mais plutôt que de laisser dormir tout ce matériel vidéo et sonore, l’Agence culturelle avec l’aide de la Région Aquitaine, a décidé de le mettre à la disposition d’artistes, afin de faire connaître et de transmettre cette mémoire en danger. Après le film Las Sasons, de Paméla Varéla, est née l’idée en 2009 de Scène de Famille. L’enjeu était, dans le cadre d’une création contemporaine, de sensibiliser à la culture occitane des groupes de musique actuelle en partant du collectage. Après le groupe Familha Artus, la seconde édition eut pour parrain Christophe Rulhes, artiste et anthropologue. Le partenariat entre l’agence et la salle de musique amplifiée le Sans Réserve, permit la confrontation de trois univers différents et complémentaires, ceux de Time Code, Balicotòn, et de leur directeur artistique Christophe Rulhes.

© AGENCE CULTURELLE DÉPARTEMENTALE DORDOGNE PÉRIGORD

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empuei 2006, per un long trabalh de collectatge auprep daus ancians dau Peirigòrd, lo Despartament de la Dordonha s’es lançat a la persega de sa memòria occitàna. Màs pusleu que de laissar durmir tot queu materiau videò e sonòre, l’Agença Culturala emb l’ajuda de la Region Aquitània, decidet de zo botar a la disposicion d’artistas, perfin de far coneisser e de transmetre questa memòria en dangier. Aprep lo film Las Sasons, de Pamela Varela, naisset l’ideía en 2009 de «Scena de Familha». L’enjuec n’era en partir dau collectatge e dins l’encastre d’una creacion contemporanéia, de sensibilisar a la cultura occitana daus gropes de musica actuala. Aprep lo grope Familha Artus, la segonda edicion aguet per pairin Christòfe Rulhes, artista e antropològue. Lo partenariat d’entre l’Agença Culturala e la sala de musica amplificada lo Sans Reserve, permetet la confrontacion de tres univers diferents e complementaris, los de Time Code, Balicotòn, e de lor director artistic Cristòfe Rulhes. Los artistas saugueron botar en valor las personas collectadas au cuer dau Peirigòrd per la còla de l’Agença. Directament inspirats per las votz, lo ritme o bentot los dires de nòstres ancians, farjeron un espectale de fin de residença de tota beutat, onte la videò e la musica se boireron per rendre sa paraula a la cultura populara occitana. Dau temps de

En Dordogne, la Région soutient la culture occitane grâce à des groupes de musique actuelle. Les artistes surent mettre en valeur les personnes contactées au cœur du Périgord par l’équipe de l’agence. Directement inspirés par les voix, le rythme ou bien les dires de nos anciens, ils ont monté un spectacle de fin de résidence de toute beauté, où la vidéo et la musique se mêlèrent pour rendre sa parole à la culture populaire occitane. Pendant le spectacle, le

11 juin dernier au Sans Réserve, le public est resté charmé par le souffle et la poésie portés sur scène par des artistes sensibles. Du 26 au 29 avril prochain, une seconde résidence, au Rocksane de Bergerac, verra les deux groupes et leur parrain se retrouver pour affiner et achever ce spectacle, le but étant de le faire tourner dans notre région et à l’entour. ■

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PORTRAIT D’AQUITAINE

*DELPHINE GLEIZE 1973 Naissance à SaintQuentin, (Aisne) 2000 César du meilleur court-métrage pour Sale battars. 2007 L’homme qui rêvait d’un enfant avec Darry Cowl. © FRÉDÉRIC STUCIN/M.Y.O.P.

2010 La Permission de minuit avec Vincent Lindon.

DELPHINE GLEIZE

L’AMOUR, AVEC DES CHEMINS DÉTOURNÉS Avec La Permission de minuit, son troisième long-métrage, DELPHINE GLEIZE * évoque l’amitié hors norme d’un « enfant de la lune », atteint d’une maladie génétique grave, avec son médecin, joué par Vincent Lindon. Avec ce film, soutenu par le conseil régional et tourné en Aquitaine, elle entre dans l’arène des grands.

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uelques semaines avant la sortie de son film, Delphine Gleize s’est cloîtrée en salle de montage, concentrée sur l’objectif : « Ne me demandez ni ce que je lis en ce moment, ni les films que je suis allée voir récemment. Durant cette période finale, rien d’autre ne compte. C’est comme si, enceinte, on me demandait de m’intéresser à l’enfant d’une autre : mission impossible. D’ailleurs, hasard de la vie, j’étais enceinte pendant le tournage

et le jour de la sortie du film, en mars, mon bébé va avoir neuf mois ! Avouez qu’il y a de la symbolique dans tout ça. » La Permission de minuit est ainsi un film conçu et mûri de longue date, porté haut par sa réalisatrice, fruit d’un parcours qui l’a toujours conduite à s’intéresser aux personnages en différence, en marge de la normalité de nos vies quotidiennes. Elle raconte cette fois l’histoire de Romain, un ado de 12 ans atteint d’une maladie génétique rare, le Xeroderma Pigmentosum (XP), une hypersensibilité au soleil. Les enfants qui

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en sont atteints (quelques milliers dans le monde et une soixantaine en France) développent des lésions cutanées qui dégénèrent en cancers à la moindre exposition aux ultraviolets. « J’ai vu un reportage sur des jumeaux atteints du XP qui habitent près de Dax. J’ai été frappée par la violence de ce qu’ils endurent. Outre les contraintes incroyables auxquelles ils sont soumis, cette maladie conduit les enfants à se poser toutes les questions de la vie dès le plus jeune âge: combien de temps je vais vivre? Est-ce que je vivrai assez vieux pour faire

toutes les choses qu’un humain peut espérer réaliser durant son passage sur terre? Ils sont contraints de vivre en un temps concentré une vie entière en accéléré.» Au début du film, Romain se plie avec mauvaise grâce – et on le comprend – aux précautions qu’exige son traitement : porter un masque et des gants dès que le jour paraît, ressembler davantage à un technicien d’une usine de déchets toxiques qu’à un adolescent dont la vie banale serait ponctuée par le collège, les sorties entre copains et les entraînements de rugby. Puis, c’est un « tsunami émotionnel », le départ de son médecin, nommé à l’OMS à Genève, (joué au cordeau par Vincent Lindon) qui le révèle à lui-même ; avec la fin d’une relation fusionnelle forte qui le structurait, l’enfant malade assume tout à la fois l’exactitude de sa condition et son immense appétit de vivre. Le film éprouve sa justesse dans le timbre de voix, dans la gestuelle plus vraie que nature, dans l’expérience de Vincent Lindon. On serait tenté de dire : évidemment ! Au stade de la cinquantaine rayonnante, le succès et la maturité de ce comédien l’autorisent à mettre son talent au service de projets cinématographiques gonflés et atypiques. Et ses choix sont riches de sens : politique avec Welcome, esthétiques avec Mademoiselle Chambon, généreux enfin, avec La Permission de minuit qui porte un regard sur la différence et la marginalité dans nos sociétés.

En famille Mais le film trouve véritablement son équilibre dans le tandem qu’il forme avec Quentin Challal qui incarne Romain. Malgré le chronomètre qui tourne plus vite que pour les autres, le jeune de 12 ans ne renonce à rien, ni au sport, ni à l’amour, ni à l’exigence des sentiments qui le conduit à rompre avec son médecin. « Dans la vie, dit Delphine Gleize, je suis émue par ceux qui savent faire une déclaration d’amour sans laisser un interstice ou une faille dans laquelle le pathos s’engouffre. C’est ce que j’ai voulu traduire dans ce personnage. Dans le casting, j’ai vu une centaine d’enfants. Parmi eux, certains auraient pu tenir le rôle. Mais lorsque Quentin est venu faire des essais, il m’est apparu évident que c’était lui que je cherchais. C’est un enfant qui va en ligne droite, justement sans pathos, dans le film comme dans la vie réelle. Je le connais bien ce comédien : c’est mon neveu. En fait, j’ai écrit ce rôle pour lui ! » Dans son travail, la réalisatrice s’entoure de ceux qu’elle aime : son neveu sur ce film, son compagnon, Jérôme Dopffer qui est aussi son producteur (les productions Balthazar) depuis dix ans, sa grandmère qu’elle est allée filmer dans sa maison de retraite à Mont-de-Marsan pour Un château en Espagne. Elle ne perd ainsi jamais de vue ce qui l’a nourrie et façonnée, comme cet attachement aux Landes, au rugby, aux bandas et aux siens qui reviennent en filigrane et donnent le fil conducteur de son œuvre : l’amour, avec des chemins détournés. ■


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