Un budget 2014 rigoureux et offensif Dans un contexte économique tendu, avec des ressources en diminution, le conseil régional d’Aquitaine a voté en assemblée plénière un budget 2014 qui concilie rigueur budgétaire et niveau d’investissement élevé.
Cette dynamique, fruit de plusieurs années de maîtrise des dépenses, permet de poursuivre des actions ambitieuses au service de la compétitivité des entreprises, de la qualification des jeunes et des salariés aquitains, et d’un aménagement durable des territoires. Page 2
HIVER 2013/2014
N°51
Le journal d’information du conseil régional
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
Fort de ses compétences en matière de développement économique, de formation et d’aménagement, le conseil régional conjugue ses actions pour préserver et développer l’emploi dans les territoires ruraux et semi-ruraux d’Aquitaine.
Les
alban gilbert
territoires ruraux face aux défis de demain
Suivez l’info sur aquitaine.fr Orientation
Les métiers qui recrutent 20 000 emplois sont non pourvus en Aquitaine, alors même que les entreprises ont des besoins de main-d’œuvre et que beaucoup de jeunes cherchent un emploi. Le conseil régional s’attaque à cette contradiction en sensibilisant aux métiers qui recrutent. Pages 9 à 11
NOVAQT
Les innovations aquitaines de demain À l’occasion du forum de l’innovation globale NOVAQT, qui a accueilli plusieurs milliers de visiteurs à AÉROCAMPUS Aquitaine, à Latresne (33), plus d’une centaine d’entrepreneurs aquitains ont dévoilé leurs dernières innovations. Celles qui vont changer notre quotidien. Page 4
Formation des détenus
Ombre et lumière
Le conseil régional d’Aquitaine est le seul, avec les Pays de la Loire, à s’être engagé pour la formation professionnelle des détenus. Immersion au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. Page 12
02 sommaire HIVER 2013/2014 n°51 pages 03-04
ACTUALITéS
En bref
> Un budget résolument rigoureux et offensif
Innovation
> L’innovation mise à l’honneur au forum NOVAQT
pages
05 à 12
l’ÉDITO
L
’année qui commence est à marquer d’une pierre blanche. En raison d’abord de la longue séquence électorale à venir : les élections municipales en mars et les européennes en mai. Ces deux scrutins sont aussi décisifs l’un que l’autre : les municipales pour les services de proximité et la gestion du quotidien, bien sûr, les européennes pour préparer l’avenir. Car on a beau dire, qu’il s’agisse de la compétitivité de nos entreprises, de la formation de nos salariés, de la qualification de nos jeunes ou de la préservation de notre environnement, l’Europe touche tout le monde, et de près. Et les régions auront un rôle déterminant à jouer puisque le nouvel acte de la décentralisation, qui va prendre forme cette année, leur confèrera l’autorité de gestion des fonds européens de développement régional. Le nouvel acte de la décentralisation : il prévoit notamment d’attribuer aux régions un pouvoir règlementaire et un droit à l’expérimentation et à la différenciation des politiques publiques. Une occasion formidable de réinventer l’action publique et de conforter les politiques innovantes déjà menées sur le terrain. Voilà aussi pourquoi 2014 est une année déterminante. Ce droit à l’expérimentation, le conseil régional d’Aquitaine le revendique, au nom de l’efficacité. Nous portons des dispositifs
actions région
Les territoires ruraux face aux défis de demain Agriculture > Installation/conversion au bio : dynamiser le tissu des exploitations agricoles > Énergies renouvelables : la campagne terre d’innovations
Formation-emploi > Lycées agricoles : des équipements à la pointe > Alternance : les maisons familiales rurales, une autre pédagogie > « CADET » : du sur-mesure pour l’emploi dans les territoires Infrastructures > Lignes routières : un service indispensable > E-santé : la technologie au service de la santé > Très haut débit : pour en finir avec la fracture numérique > La proximité, clé de voûte du développement local
alain rousset président du conseil régional d’Aquitaine
inédits, comme l’accompagnement de la formation des personnes détenues, la création d’un service public de l’orientation ou la mise en place de contrats aquitains de développement de l’emploi territorial (Cadet). Une approche empirique et sur-mesure, qui prend le pouls des territoires et anticipe leurs besoins spécifiques. Cette année, nous voulons aller plus loin dans l’anticipation. Le conseil régional a voté un budget 2014 qui, pour la première fois, concentre ses moyens sur les territoires ruraux et semi-ruraux les plus exposés aux mutations économiques et aux inégalités sociales ; c’est le cas notamment d’un couloir géographique qui va du Nord Médoc jusqu’au Fumélois, en passant par le Libournais. Imaginer une offre de formation capable de prévoir les besoins de main-d’œuvre qualifiée des entreprises locales ; favoriser l’implantation des énergies renouvelables sur les exploitations agricoles ; généraliser le très haut débit pour réduire la fracture numérique ; miser sur l’e-santé pour prendre à bras-le-corps la problématique des déserts médicaux : autant d’actions nécessaires au désenclavement des territoires, et qui ont pour dénominateur commun l’innovation. L’innovation sous toutes ses formes, sans doute le chemin le plus sûr vers le progrès, et le meilleur antidote contre la fatalité.
Formation-emploi
Baptême à Aérocampus Aquitaine (Latresne, 33) de la première section franco-allemande du bac professionnel aéronautique, « option systèmes », le 20 janvier. De g. à dr. : Annegret Kramp-Karrenbauer, plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne, chargée des affaires culturelles, et ministre-présidente du Land de Sarre, Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine.
> Les métiers qui recrutent en Aquitaine
Formation des détenus > Ombre et lumière
BIEN VIVRE
Culture
> Un tour d’Aquitaine pour le collectif de cirque AOC > Exposition : un autre regard sur le patrimoine viticole > Exposition Frac : quand l’art emballe le banal
Langues régionales
> Basque : Euskara modernoa semantikan > Occitan : Que visca Sent Pançard !
page 15 la parole aux élus
alban gilbert
pages 13 À 14
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le journal d’information du conseil régional d’Aquitaine. Hôtel de Région, direction de la communication, 14, rue François-de-Sourdis 33000 Bordeaux – Tél. : 05 57 57 80 00. Directeur de la publication : Alain Rousset. Codirecteur de la publication : Philippe Buisson – Directeur de la communication : Corinne Descours – Rédacteur en chef : Benjamin Barets – Responsable d’édition : Sébastien Blanquet-Rivière – Rédaction : Anne Chaput, Orianne Dupont, Martial Peyrouny, Rémi Rivière – Conception graphique et réalisation : A noir, www.agence@anoir. fr – Photos une : Alban Gilbert – Photographes : Jean-Pierre Bost, Hervé Lefèbvre, Alban Gilbert – Impression : Lenglet – N°ISSN : 1634 -2917. Journal imprimé sur du papier 57 g recyclé fabriqué à partir de pâte blanchie sans chlore, issu de forêts gérées durablement. L’usine est certifiée IMPRIM’VERT et ISO 9001-2000.
l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
ÉVÉNEMENT budget
03
ACTUALITÉS
MONTANT DU BUDGET 2014 : 1 408 MILLIONS D’EUROS DÉPENSES
OÙ VONT LES DÉPENSES ?
59 M€
Remboursement de la dette
103 M€
13,86€
24,35€
au développement économique, à l’enseignement supérieur et à la recherche.
Fonctionnement et promotion de l’institution
à l’éducation, la jeunesse, la culture, le sport et les solidarités.
428 M€
Aménagement durable des territoires et défense des équilibres écologiques
195 M€
Développement économique, enseignement supérieur et recherche
30,40€
à l’aménagement durable des territoires et à la défense des équilibres écologiques.
343 M€
280 M€
Éducation, culture, sport, jeunesse et solidarités
Formation professionnelle et apprentissage
4,20€
21 M€
RECETTES
Fonds de compensation versé par l’État en remboursement d’une partie de la TVA acquittée par la Région sur ses investissements
304 M€
Fiscalité indirecte (cartes grises et TIPP)
19,89€
au remboursement de la dette.
à la formation professionnelle et à l’apprentissage.
7,30€
au fonctionnement et à la promotion de l’institution.
D’OÙ VIENNENT LES RECETTES ? 1,63€
2,56€
de recettes diverses.
des fonds européens.
21,60€
de la fiscalité indirecte (cartes grises et TIPP).
Dotations de l’État
Recettes diverses
13,49€
de la fiscalité directe (cotisation valeur ajoutée des entreprises et impositions forfaitaires entreprises de réseau).
47 M€
Fonds national de garantie individuelle de ressources (FNGIR)
26 M€
Participations des collectivités locales et concours divers
Fonds européens
276 M€ 190 M€
Emprunt
Fiscalité directe (cotisation valeur ajoutée des entreprises et impositions forfaitaires entreprises de réseau)
19,59€
de l’emprunt.
1,85€
des participations des collectivités locales et de concours divers.
Un budget résolument rigoureux et offensif Concilier rigueur budgétaire, maîtrise de l’endettement et niveau élevé d’investissement dans un contexte économique et financier tendu : le conseil régional place la barre haut.
D
de garantie individuelle de ressources (FNGIR).
485 M€
23 M€
36 M€€
3,34€ du Fonds national
ans un contexte financier extrêmement contraint, le budget 2014 traduit la volonté du conseil régional d’Aquitaine de poursuivre sa politique ambitieuse de soutien et de développement de l’investissement. Cette politique d’investissement est rendue possible grâce aux efforts consentis depuis plusieurs années de maîtrise des dépenses de fonctionnement. Elles permettent à la Région de préserver son épargne, indispensable à l’autofinancement de ses investissements. Le budget 2014 s’établit à 1 408,46 M€. Il progresse de 3,14 % par rapport au budget 2013, soit une augmentation de 42,89 M€. Avec une capacité de désendettement de 1,7
an, l’Aquitaine conserve sa place dans le quatuor de tête des régions les moins endettées de France. Les recettes (hors emprunt) sont évaluées à 1 132,66 M€, contre 1 120,45 M€ pour le budget 2013. Elles augmentent donc de 12,21 M€, c’est-à-dire de 1,1 % par rapport à l’an passé. Cependant, sans une recette exceptionnelle de 12,7 M€ provenant de la vente de rames de Z-TER, les recettes régresseraient de 0,04 %. Cette vente de huit rames inadaptées à notre territoire ne remet pas en cause la modernisation de nos trains : 18 rames nouvelles (sur 36 commandées, 400 M€ par an) vont améliorer le transport ferré régional. Dans cet ensemble de recettes, les ressources fiscales et
les dotations, qui en constituent la majeure partie, diminuent de 1 %, essentiellement sous l’effet de la baisse des dotations de l’État. La Région Aquitaine participe donc à l’effort de redressement de nos comptes publics. Plan ETI, service public régional de l’orientation, agriculture, transports : les priorités régionales Le budget 2014 prévoit un accroissement des dépenses d’investissement pour la réalisation des grands projets, tels que la LGV, le renouvellement du matériel roulant ferroviaire ou le plan Campus. Le conseil régional affecte également des moyens importants à sa politique en fa-
34,45€
des dotations de l’État.
veur de la compétitivité des entreprises et du développement des compétences et de l’emploi. Parmi les dossiers prioritaires figurent les TPE et les entreprises de taille intermédiaire (ETI), maillon fort de la relance industrielle, avec notamment le Plan ETI, qui cible les PME à fort potentiel, et prévoit l’émergence de 20 nouvelles ETI sur trois ans. À noter aussi le Plan d’action en faveur de « l’usine du futur », pour l’amélioration de la compétitivité des PME et des conditions de travail dans l’entreprise. Côté formation et jeunesse, le conseil régional va mettre en place le service public régional de l’orientation, effectif à partir de septembre 2014, avec à sa tête Aquitaine Cap Métiers. Il continuera également de soutenir l’apprentissage. Dans le domaine de l’agriculture et de la sylviculture, des efforts importants vont être déployés pour favoriser le renouvellement des exploitations agricoles et participer au reboisement du massif forestier. Le budget de cette année inaugure par ailleurs une nouvelle ère de la politique contractuelle du
1,49€ du fonds de compensation
versé par l’État en remboursement d’une partie de la TVA acquittée par la Région sur ses investissements.
conseil régional : pour la période 2014-2020, tous les territoires de projet (agglomérations et pays) feront l’objet d’un contrat de programmation mobilisant tous les dispositifs régionaux dans les domaines de l’économie, de l’emploi et de la formation. Avec les territoires les plus fragiles, le conseil régional signera des contrats de cohésion et de développement territorial, qui permettront, notamment, de mobiliser des financements supplémentaires pour répondre à des besoins spécifiques. //
Aucune hausse de la fiscalité régionale Le conseil régional fixe chaque année le taux unitaire de la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules délivrés sur son territoire. Pour ne pas pénaliser les Aquitains, l’institution a décidé de ne pas activer son seul levier fiscal en 2014, en maintenant le tarif à 36 € par cheval fiscal.
04
l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
INNOVATION
actualités
Une centaine d’entrepreneurs aquitains se sont réunis à l’Aérocampus de Latresne (33), en décembre dernier, pour dévoiler leurs dernières innovations sous forme de prototypes, logiciels, brevets, dans des domaines aussi variés que l’habitat, la santé, l’agriculture ou encore les transports. Ce forum de l’innovation, organisé par le conseil régional d’Aquitaine, a permis de mettre en lumière des technologies et des inventions dont certaines feront partie, demain, de notre quotidien, et qui contribuent d’ores et déjà à la vitalité économique de la région. Voici une sélection de ce que les visiteurs du forum ont pu découvrir.
FORUM DE L’INNOVATION GLOBALE
L’innovation aquitaine mise à l’honneur au forum Novaqt
novaqt-leforum.fr
Un robot compagnon Spécialiste de la robotique depuis 1985, l’entreprise Robosoft, installée à la Technopole Izarbel de Bidart (64), a présenté le robot Kompaï, destiné à assurer le maintien à domicile des personnes dépendantes. Ce robot de 1,30 m de haut, surmonté d’une tête amusante digne d’un personnage de bande dessinée, se déplace tout seul et fournit un éventail de services qui permettent à la personne dépendante de rester facilement en contact avec ses proches ou le personnel médical qui la suit. Le jour de son installation, il suffit à Kompaï de « visiter » sa nouvelle maison pour en dresser une carte qui lui permettra ensuite de se repérer et, notamment, de se connecter à sa base quand il devra se recharger. Grâce à sa tablette numérique, sa webcam et sa capacité de reconnaissance vocale, il peut interagir avec son entourage et lancer une alerte si la personne dépendante se retrouve en difficulté.
Des lampadaires solaires autonomes
Le prototypage rapide avec l’impression 3D
Sur un marché mondial en pleine explosion, des entreprises aquitaines expertes en éclairage solaire ont actuellement le vent en poupe. C’est le cas du groupe Fonroche qui développe les énergies renouvelables dans le monde entier et dont le siège social est implanté à Roquefort (47). Son candélabre solaire dernière génération, Smartlight, équipé de leds très haute performance, est relié à une application Android qui permet de le commander à distance. De son côté, le bureau d’études Sunna, réunissant 16 salariés dans l’Écoparc de Blanquefort (33), se destine essentiellement à l’export vers les pays émergents. Ses lampadaires « tout-en-un », capables de fonctionner sans maintenance pendant une dizaine d’années, répondent parfaitement aux besoins du continent africain où ils assurent l’éclairage de zones isolées, loin de tout réseau électrique.
C’est la spécialité de la filiale sud-ouest du groupe Cresilas qui emploie cinq salariés à Samazan, près de Marmande (47). Ce procédé de fabrication permet de réaliser de petites séries de pièces complexes en polyamide PA11 et PA12, utiles notamment au groupe Dassault Aviation pour l’aménagement intérieur de ses avions, ou au groupe Thales. Autre activité de Cresilas : le prototypage rapide, qui permet d’obtenir, en quelques heures seulement, une maquette en trois dimensions, un prototype du produit pour mieux en apprécier le volume, l’esthétique, et vérifier que son concept est viable. Outre les grands groupes industriels, cette expertise professionnelle, en marge des petites imprimantes 3D domestiques, intéresse les bureaux d’études, les architectes, voire des artistes ou des particuliers, qui sont ainsi accompagnés dans le passage « de l’idée à l’objet ». Plus d’infos sur : http://www.cresilas.fr/
Des balises de géolocalisation Les oiseaux ne parlent pas encore, mais communiquent déjà grâce au système Mona développé par la société Aguila Technologie, sise à la Technopole Izarbel de Bidart (64). Ses balises miniaturisées, ultralégères mais robustes, peuvent être attachées sur la patte d’oiseaux migrateurs pour transmettre des données extrêmement précises et utiles dans de nombreux domaines scientifiques. On a par exemple constaté que dans des situations de catastrophe naturelle, les oiseaux sauvages parvenaient à détecter le risque à l’approche et, ainsi, à en réchapper. Utilisés comme de véritables « capteurs vivants », ils peuvent donc fournir des informations primordiales, notamment en matière de sismologie. Une technologie sur laquelle se penche également le centre de recherches de l’école d’ingénieurs Estia, elle aussi implantée à Bidart : le système e-Pasto permet de surveiller un troupeau à distance, en fonctionnant comme une clôture virtuelle.
l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
territoires ruraux
05
dossier
DÉVELOPPEMENT éCONOMIQUE
Les territoires ruraux face aux défis de demain dans la première couronne des grandes villes. Des actions sur-mesure Face au risque d’une Aquitaine à deux vitesses, le conseil régional met en place des dispositifs innovants et sur-mesure, capables de combler les disparités socio-économiques, contribuer au désenclavement des territoires et valoriser leurs atouts. Ainsi, le pôle d’excellence interrégional de formation aux métiers du cuir et du luxe va ouvrir ses portes au sein du lycée Les Portes d’Aquitaine, de Thiviers, dans le Périgord vert, berceau de l’artisanat maroquinier. En adossant à la filière une offre de formation qui puisse répondre aux besoins des entreprises locales et des salariés, le conseil régional fixe sur le territoire les savoir-faire et des emplois durables. Dans le cadre des nouvelles orientations pour la politique contractuelle territoriale 20142020, le conseil régional propose à tous les territoires de projet (pays, agglomérations) d’inscrire la mise en œuvre d’un plan d’actions pluriannuel dans le cadre d’un contrat mobilisant les dispositifs de droit commun de la Région dans le domaine de l’économie, de l’emploi et de la formation. En outre, dans les territoires les plus fragiles nécessitant un soutien plus appuyé, la
Région propose la signature d’un contrat de cohésion et de développement territorial permettant le financement d’actions spécifiques complémentaires (ou bonifiées) en lien avec les problématiques locales afin d’aider les territoires concernés à combler les écarts en termes de développement et de création d’activités et d’emplois. Enfin, sur certains bassins d’emplois confrontés à des enjeux lourds de redynamisation et de diversification industrielle, la Région met en place la démarche des CADET (voir page 7). L’innovation au service de la ruralité Avec les 43 000 exploitations qu’elle compte sur son territoire, l’Aquitaine est la deuxième région agricole de France. Le renouvellement de ces exploitations est un enjeu d’autant plus crucial qu’elles sont petites ou moyennes pour la plupart. Aides à l’installation, certification des exploitations « Haute valeur environnementale », soutien du bio et des circuits courts, développement des énergies renouvelables, le conseil régional inscrit la ruralité au cœur de sa politique de développement territorial et d’innovation. Ces actions s’accompagnent d’une réflexion globale sur l’aménagement du territoire, l’équipement et les grandes infrastructures de transport et de
Damien Bouyssi
F
ort de ses compétences en matière de développement économique, de formation et d’aménagement, le conseil régional conjugue ses actions pour préserver et développer l’emploi dans les territoires. Un enjeu très prégnant dans les zones rurales et semi-rurales d’Aquitaine où les défis sont multiples : la vie agricole doit trouver sa place dans une société urbaine et tertiaire ; un nombre grandissant de jeunes quittent la campagne pour aller chercher un travail dans les agglomérations ; enfin les problématiques liées aux infrastructures de communication, de transports ou encore de santé engendrent des lignes de fracture autour desquelles peuvent s’agréger des inégalités socio-économiques. C’est le cas notamment du territoire allant de la pointe du Médoc à l’Agenais : englobant le nord et l’est de la Gironde, l’ouest de la Dordogne et une partie du Lot-et-Garonne, ce vaste couloir est constitué majoritairement d’espaces ruraux et de bassins d’emploi soumis, ces dernières années, à de fortes mutations économiques. Le taux de chômage et le nombre de personnes couvertes par le revenu de solidarité active y sont plus élevés que dans le reste de l’Aquitaine, plus particulièrement sur le littoral et
Paul robin
Troisième région métropolitaine française par sa superficie, l’Aquitaine est constituée de territoires très divers. Atout indéniable pour l’économie régionale, cette diversité peut être aussi synonyme d’inégalités, notamment entre les agglomérations et les zones rurales et semi-rurales. Une problématique que le conseil régional prend à bras-le-corps pour accompagner tous les territoires vers la croissance et l’emploi.
Le Ter Aquitaine traversant le cingle de Trémolat, en Périgord noir (24).
Vue aérienne de la bastide de Monflanquin (47).
communication. Qu’il s’agisse de l’amélioration de l’offre Ter, du développement du très haut débit pour réduire la fracture numérique et les inégalités de santé, ou encore du maintien
des commerces et des cinémas en milieu rural, le conseil régional monte sur tous les fronts. S’il est une bataille qu’il faut livrer, c’est bien celle de l’emploi pour tous et partout. //
Cluster chanvre & peuplier
Le high-tech est dans le pré
U
n nouveau cluster (regroupement d’entreprises) vient de naître dans le Lot-et-Garonne. Il s’appelle « Demain », pour « développement de matériaux innovants » et a pour but de trouver de nouveaux débouchés pour des ressources agricoles et sylvicoles présentes sur le territoire, à savoir le chanvre et le peuplier. La fibre extraite de ces végétaux peut notamment être utilisée en plas-
turgie pour remplacer la fibre de verre et favoriser le recyclage des pièces composites. Elle permet en outre de les alléger tout en préservant leurs caractéristiques mécaniques, ce qui, dans le domaine des transports, peut entraîner une véritable économie d’énergie. Dans le secteur de la construction, fibres de chanvre et de peuplier permettront de réaliser des panneaux isolants écologiques et performants. Le cluster Demain,
impulsé par la Région Aquitaine et mis en place par l’agglomération Val de Garonne, rassemble aujourd’hui 21 entreprises, majoritairement lot-et-garonnaises – mais on trouve aussi un de ses membres à Bayonne et deux en Dordogne – et quatre centres de transfert technologiques. Le plateau technique du lycée Val-deGaronne, à Marmande ou encore le centre Xylofutur de Bordeaux pourront être sollicités par le clus-
ter dans sa partie recherche et développement. L’une des premières étapes consistera pour le cluster à favoriser l’acquisition par la Coopérative Aquitaine Chanvre d’une défibreuse. Celle-ci permettra, après des aménagements spéci fiques qui la rendront unique, de produire des fibres longues à partir de la matière première végétale et ainsi de permettre l’élaboration de nouveaux maté riaux. Sa présidente, Elisabeth
Rey, envisage avec enthousiasme les futurs champs d’exploration de ce regroupement d’entreprises. Véritable réservoir d’idées et espace d’expérimentation en lien avec la chimie du végétal et les matériaux agro sourcés. Un nouvel acteur sur lequel « l’économie verte » peut désormais compter en Aquitaine. // www.aquitaine-developpement-innovation.com
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l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
territoires climat énergie ruraux
actions région dossier Installation/conversion au Bio
S
eule la moitié des terres qui se libère retourne à l’agriculture, le reste est voué à l’urbanisation ou à la déprise. Afin de maintenir un tissu d’exploitations viables et d’assurer le renouvellement des exploitants agricoles sur les territoires, le conseil régional accompagne les nouveaux agriculteurs. Pour lever les obstacles, la région a mis en place en 2011 une politique d’accompagnement qui favorise l’accès au crédit et facilite les premiers investissements. Depuis deux ans, ce sont 23 personnes – appelées hors cadre familial (HCF) – qui se sont installées. Un coup de pouce équivalent à 151 524 €. À 37 ans,
Olivier Maigre a enfin l’élevage dont il rêvait dans le Pays basque. Avec les aides, il a pu acheter son matériel, ses bêtes et bénéficier de conseils pour avoir une exploitation certifiée biologique. « Les aides sont fondamentales lorsque l’on s’installe hors cadre familial, car ici, tout passe par le réseau, c’est très dur de trouver une exploitation quand elle n’est pas transmise par la famille. » Et de financer son installation… Bio : de très bons résultats en Aquitaine Autre cheval de bataille : le bio. La région finance des aides pour les conseils techniques, la certifica-
tion et les investissements pour les agriculteurs tentés par la reconversion. Elle travaille aussi sur les marchés, afin d’assurer des débouchés aux producteurs. Avec 60 000 hectares d’exploitations, 4,4 % de la surface agricole utile est aujourd’hui consacrée aux produits biologiques. La Gironde et le Lot-et-Garonne ont même atteint les objectifs du Grenelle (6 % de la SAU). Entre 2008 et 2012, le nombre d’agriculteurs bio a été multiplié par 2,5, ils sont aujourd’hui 2 300 et le conseil régional mise sur un doublement des surfaces d’ici à 2017. // les-aides.aquitaine.fr
Guillaume Bonnaud
Dynamiser le tissu des exploitations agricoles 80 % à 100 % de pertes recensées sur 4 700 hectares de vignobles, plus de 500 viticulteurs touchés.
Intempéries 2013
1,8 M€ d’aides exceptionnelles Les pluies incessantes de l’hiver dernier et la grêle de cet été ont endommagé les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Gironde et la Dordogne : 120 communes sont concernées, 80 % à 100 % de pertes recensées sur 4 700 hectares de vignobles, plus de 500 viti culteurs touchés et des vergers, ainsi que du matériel de production (hangars, serres…) détruits. Le conseil régional a voté une enveloppe d’1,1 M€ d’aides exceptionnelles destinées « à aider l’ensemble des agriculteurs durement touchés ». En partenariat avec les banques, la Région a proposé des prêts de trésorerie à court
terme à 0 % et, à moyen terme, des mesures financières plus souples pour aider les agriculteurs à reconstituer leur trésorerie et à affronter le manque à gagner de cette année, lié à l’absence de récolte. Parallèlement, le conseil régional a débloqué 441 818 € pour la réalisation de travaux de confortement et de réparation des digues et berges des gaves de Pau et d’Ossau, de l’Adour et ses affluents. Une partie d’entre elles ont été détruites par les inondations de juin. Enfin, une enveloppe de 308 000 € sera dédiée au soutien de communes pour la remise en état de leurs infrastructures de loisirs. //
labels, signes de qualité
alban gilbert
Produits à forte valeur ajoutée
Énergies renouvelables
La campagne, terre d’innovations
L
es territoires ruraux ont leur carte à jouer dans la marche vers la réduction des émissions de gaz à effets de serre. La production de biomasse agricole a un intérêt double : réduction des charges énergétiques pour les entreprises et diminution de la pollution engendrée par les déchets organiques. C’est l’avantage de la méthanisation, un processus biologique de transformation de matières organiques en énergie, sous forme de méthane (biogaz) et de chaleur. Les lisiers de porc transformés en énergie Avec une aide de 476 600 €, la société Vallée de l’Isle Énergie,
de Saint-Astier (24) va pouvoir construire et exploiter une unité de méthanisation agricole collective de 220 kW. Grâce à des effluents d’élevage (lisiers bovins et de canards) et des déchets agricoles issus des entreprises agroalimentaires locales. La transformation de 8 860 ton nes de déchets par an va engendrer la production d’électricité injectée dans le réseau et de chaleur utilisée pour le séchage des produits sortant du méthaniseur qui serviront d’engrais. À Aire-sur-l’Adour (40), c’est un projet de conversion de fosses à lisiers existantes en méthaniseur qui va voir le jour grâce à une subvention régionale de
85 868 €. La création de ce biogaz va permettre une économie de 1 352 tonnes de CO2 par an. Une éco-serre dans les Landes À Parentis-en-Born, la société Grands Lacs Énergie a bénéficié de 938 000 € d’aides pour créer une éco-serre de 10 hecta res destinée à la production de tomates. Elle sera alimentée par une chaufferie aérothemique qui assurera le chauffage, le taux d’humidité et le renouvellement de l’air des serres. En captant les calories présentes dans l’air ambiant en les restituant, ce système permet une économie d’énergie de 30 % à 40 %. //
La Région Aquitaine est très attachée au développement des produits sous signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) existants ou en projet, dont le rôle est prépondérant pour le développement agricole et rural. Le conseil régional accompagne les filières dans leurs démar ches d’accession aux SIQO pour de nouvelles productions ainsi que dans la mise en place d’une stratégie collective adaptée. Il soutient également les structures dans la conception de nouveaux projets structurants tels que la modification
des cahiers des charges pour intégrer de nouvelles exigences sociétales, le développement de l’innovation ou une modification des statuts avec de nouvelles modalités de gouvernance. C’est dans ce cadre que la Région accompagne l’Association interprofessionnelle de la fraise du Lot-etGaronne (AIFLG), dans son programme de défense et de gestion du Label Rouge fraise et l’Union interprofessionnelle de la châtaigne PérigordLimousin, pour son travail de réécriture des cahiers des charges Label Rouge et IGP. //
AGROPOLE
Innovation agroalimentaire Agropole, basée à Agen, est la seule technopole d’Europe dédiée à l’agroalimentaire. Regroupant un incubateur et une pépinière d’entreprises, un centre de ressources technologiques et un centre de formation, elle favorise la création et l’implantation de nouvelles entreprises sur le territoire aquitain, ainsi que la recherche de procédés innovants. A ce titre, Agropole organise chaque
année le concours national de la création d’entreprises agro alimentaires, dont les lauréats se distinguent notamment par leur capacité à innover. Soutenue par le conseil régional, Agropole réunit 132 entreprises sur site et représente près de 2500 emplois. 51 sociétés incubées à la technopole se sont installées en Lot-et-Garonne. agropole.com
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territoires ruraux
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dossier
lycées agricoles
Des équipements à la pointe
« CADET » : du sur-mesure pour l’emploi dans les territoires
alban gilbert
U
ne des priorités de la Région est de faire de ses lycées agricoles les vitrines de l’agriculture aquitaine et d’encourager les actions pilotes et innovantes. C’est pourquoi, le conseil régional a élaboré un plan de modernisation de leurs exploitations. Il s’agit de permettre aux élèves de disposer de modèles économiquement compétitifs et exemplaires sur le plan environnemental. Ainsi, des travaux au pôle production animale du lycée d’enseignement général et technologique de Pau Montardon (64) ont débuté en 2008. Après un premier financement de 500 000 €, le conseil régional a financé, l’an dernier, à hauteur de 526 640 € la restructuration et la sécurisation du bâtiment des génisses et des vaches allaitantes. À Saint-Livrade-sur-Lot (47), le lycée Étienne-Restat a bénéficié de près de 370 000 € pour s’équiper en matériel, irriguer la serre photovoltaïque, améliorer la mise en conformité de l’atelier de transformation et acheter un camion frigorifique. //
Pôle laitier du lycée agricole de Montardon, près de Pau. Salle de traite rotative de 18 postes, avec identification des vaches à l’entrée de la salle de traite et compteurs à lait infrarouge, inaugurée en 2010.
www.pau-montardon.educagri.fr www.ste-livrade.org/legta/
alternance
Maisons familiales rurales, une autre pédagogie
E
alban gilbert
lles sont presque octogénaires et pourtant si modernes. Depuis l’ouverture de la première maison familiale rurale dans le Lot-et-Garonne
Maison familiale rurale, MFR. Bias et Pujols (47).
en 1937, le concept – soutenu chaque année à hauteur de 600 000 € par le conseil régional – a fait des émules. Les MFR sont des associations à but non lucratif, qui appartiennent à l’enseignement scolaire. On en compte 1 500 dans le monde, dont 400 en France et 22 en Aquitaine. Ce sont des lieux de vie et de formation où les jeunes, de la 4e au BTS, peuvent passer un diplôme dans dix-huit secteurs professionnels (agriculture, social, bâtiment, tourisme...). Une expérience différente La spécialité du lieu est de considérer les jeunes dans leur globalité et de leur proposer une expérience et une scolarité différentes. « Les élèves sont internes, explique Stéphane Talavet, directeur de la fédération régionale des maisons familiales rurales, ils se forment en alternance,
mais apprennent aussi les règles de respect, la vie en collectivité, la citoyenneté via l’organisation d’animations : nettoyage des plages ou activités dans les maisons de retraite. Un travail auquel on associe les familles. Avec cette pédagogie, on a la capacité de les faire réussir et de leur donner confiance en eux. » Ces établissements sont choisis par les parents et les élèves pour leurs méthodes, différentes des cursus classiques, mais qui mènent aux mêmes diplômes. Ces lieux sont également des moteurs pour les communes qui les accueillent. Les MFR sont souvent le plus gros employeur et elles génèrent beaucoup d’animations. « Nous maintenons une dynamique et nous avons un rôle de proximité important », précise Stéphane Talavet. // www.mfraquitaine.fr
Innover pour redynamiser les territoires fragilisés Afin d’aider les bassins d’emploi en difficulté à réussir leur mutation économique, le conseil régional a mis en place le contrat aquitain de développement de l’emploi territorial (CADET). Il mobilisera l’ensemble des dispositifs en matière de développement économique, de formation et d’accès à l’emploi durant trois à cinq ans. Ces aides pourront concerner l’accompagnement des entreprises stratégiques, les actions collectives filières industrielles, la mise en place de clusters, la transmission et création d’entreprises, l’incitation à l’entrepreunariat, les actions de formation et d’orientation… Quatre zones ont été identifiées à ce jour : le Bergeracois (24), le pays Adour Chalosse Tursan (40), le Fumelois-Villeneuvois (47) et Oloron Sainte-Marie (64). Toutes ont eu une activité industrielle phare qui a périclité. Ou pour le cas d’Oloron, une économie à risques car trop spécialisée (aéronautique, transformation des métaux et santé) : un quart des salariés travaille dans les dix plus grands établissements. Ces zones souffrent aujourd’hui d’un recul de l’emploi, et parfois d’un déficit en main-
CHIFFRES CLÉS
150 Md
d’aides régionales à finalité économique et d’emploi ont été apportées au Bergeracois, au Fumélois-Villeneuvois, au pays Adour Chalosse Tursan et au pays oloronais entre 2008 et 2012.
1re
région française pour le nombre de salariés agricoles (11 % des effectifs nationaux). L’Aquitaine occupe également la première place pour les exportations agricoles et les productions de qualité.
d’œuvre qualifiée. L’intérêt des CADET est de se confronter au réel et de se baser sur des indicateurs concrets afin de mettre en place les politiques publiques liées au développement économique. Adour Chalosse Tursan : pays pilote Dans ce berceau historique de l’industrie de l’ameublement, et notamment du siège, plus de 60 000 m2 de locaux industriels sont vacants. Fortement impactés par la concurrence internationale et par la liquidation des deux principaux employeurs locaux, Capdevielle et Lonné, le pays Adour Chalosse Tursan enregistre une baisse de 2,3 % du nombre d’emplois par an entre 2008 et 2011. En s’inscrivant dans le dispositif CADET à titre expérimental, ce pays souhaite conforter la dynamique d’accueil et de maintien de ses entreprises. Un premier diagnostic réalisé par le conseil régional révèle que l’économie y est tout de même spécialisée – textile, agroalimentaire, agriculture, transport logistique, commerce de gros, tourisme – et que certaines entreprises ont besoin de soutien pour innover (agriculture) ou se développer (tourisme).
2 300
agriculteurs aquitains bio. Entre 2008 et 2012, le nombre d’agriculteurs bio a été multiplié par 2,5. Le conseil régional mise sur un doublement des surfaces d’ici à 2017.
54
établissements scolaires et d’apprentissage de l’enseignement agricole en Aquitaine. Le taux d’insertion professionnelle pour les formation courtes (type bac pro) avoisine 90 %.
Sources: Région Aquitaine / MSA 2011-traitement AREFA AquitaineDRAAF 2013 /Arbio Aquitaine)
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l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
territoires climat énergie ruraux
actions région dossier TRANSPORTS DES VOYAGEURS
Services/équipements
Lignes routières : un service indispensable
La proximité, clé de voûte du développement local
Penne-d’Agenais – Villeneuvesur-Lot – Agen. Objectifs : augmenter d’ici à 2015 l’offre de transport (24 allers-retours prévus contre 12 actuellement), mettre en place une tarification attractive (une mesure déjà effective puisque le prix du billet est passé de 5,80 à 2 € en début d’année) et améliorer le confort des autocars. La mise en place progressive de ce nouveau service va s’accompagner d’aménagements, consistant notamment en la transformation de la gare routière de Villeneuve-sur-Lot en un pôle d’échanges. // car.aquitaine.fr
Jean-Paul Falguières
L
e conseil régional organise le transport des voyageurs sur les lignes routières (190 000 usagers par an, 50 autocars par jour, 130 points d’arrêt). Celles-ci complètent l’offre Ter et participent au désenclavement des territoires. Cette année marque un tournant dans l’exploitation des lignes routières avec le projet de cars à haut niveau de service (CHNS) sur l’axe Agen– Villeneuve-sur-Lot. Porté par le conseil régional et le conseil général du Lot-et-Garonne, ce projet est une réponse volontariste au report de la réouverture de la ligne ferroviaire
E-santé
La technologie au service de la santé
Q
uand la médecine s’exerce en ligne via Internet ou grâce à des outils connectés, on parle d’e-santé, et dans ce domaine l’Aquitaine est à la pointe. Le secteur en plein essor permet aux personnes suivies, par exemple pour une maladie chronique, de garder le contact avec les professionnels de santé depuis leur appareil connecté et ainsi gagner en temps et déplacements.
Le conseil régional d’Aquitaine est l’un des membres fondateurs et un soutien de poids du cluster TIC santé aquitain qui regroupe les acteurs de la filière. Six d’entre eux étaient présents au forum de l’innovation Novaqt, organisé par la Région en décembre dernier, pour présenter des projets susceptibles d’améliorer le suivi des patients : une solution libre et extensible com-
posée de tablettes tactiles et de capteurs libres permettant de faciliter le maintien à domicile de personnes âgées ou en perte d’autonomie (Alliage Aquitaine), une plate-forme permettant aux professionnels de santé de se connecter entre eux et d’échanger des données (2cl Concept)… // http://cluster-tic-santeaquitain.com/le-cluster
Très haut débit
Pour en finir avec la fracture numérique
L
’intérêt d’Internet et des outils numériques n’est aujourd’hui plus à démon trer. Rares sont ceux qui parvien nent encore à s’en passer, tant la population y trouve une utilité inégalable pour accéder à l’information, échanger des idées, rester en contact. Quant aux entreprises, elles peuvent difficilement envisager de se développer sans ces technologies. En matière de réseaux d’accès à Internet, l’avenir appartient au très haut débit qui implique le remplacement progressif du réseau téléphonique en cuivre
144 mc d’investissement régional pour équiper l’Aquitaine en fibre optique d’ici à dix ans par un câblage en fibre optique. Dans cette perspective, la Région crée avec les collectivités des syndicats mixtes départementaux en charge de ces travaux. Ainsi dans les départements des Landes, du Lot-etGaronne et de la Dordogne, le conseil régional d’Aquitaine a
d’ores et déjà adhéré aux syndicats mixtes départementaux et participe à leurs budgets de fonctionnement. En Dordogne, c’est un projet de services numériques du Pays du Grand Bergeracois, que soutient le conseil régional, contribuant à la moitié de son budget global de 55 900 v. Ce projet permettra notamment de mettre en scène de façon attrayante le patrimoine du Bergeracois, de rendre accessibles des données publiques aux habitants et de fournir aux élus de nouveaux outils pour le développement de leur collectivité. //
Dans la vallée d’Aspe, à Aydius, petit village d’une centaine d’habitants où les propriétaires du bar-restaurant local s’apprêtent à prendre leur retraite, la Région a versé une subvention pour la création d’une auberge de montagne.
L
e conseil régional s’engage dans les territoires ruraux en faveur des initiatives génératrices de lien social et de développement. Au cœur de la petite commune d’Arette (64), pour assurer des services de proximité aux habitants, il a ainsi contribué financièrement à l’implantation d’un centre d’activités regroupant un salon de coiffure, une boucherie et un pôle médical animé par un kiné et un infirmier. Une trentaine de kilomètres plus loin, dans la vallée d’Aspe, à Aydius, petit village d’une centaine d’habitants où les propriétaires du bar-restaurant local s’apprêtent à prendre leur retraite, la Région a versé une subvention pour la création d’une auberge de montagne dotée de trois chambres, d’une petite épicerie et d’un logement communal. Maintenir les jeunes travailleurs Le logement, c’est aussi un enjeu majeur dans le Villeneuvois (47) qui cherche à attirer et maintenir les jeunes travailleurs sur son territoire. Une structure d’hébergement vient depuis quelques mois répondre à leurs besoins, en plein centre de Villeneuve-sur-Lot, grâce à ses vingt-six logements dont l’un est réservé aux per-
sonnes à mobilité réduite. Ce projet, porté par l’association Habitat jeunes du Villeneuvois, propose, outre un logement à prix modique, un véritable accompagnement pour aider les jeunes dans leur insertion professionnelle et la gestion de leur budget. La Région a soutenu la construction de cette résidence à hauteur de 196 000 €. La cohabitation est également un atout pour les personnes âgées, leur permettant de rester dans les communes rurales où elles ont leurs habitudes et leurs attaches, comme à Gotein-Libarrenx (64) où le projet Etxeka, soutenu par la Région, vise à instaurer des colocations réunissant trois ou quatre personnes âgées. Dans cette commune de moins de 500 habitants, ces personnes peuvent ainsi espérer réduire leurs dépenses en partageant les frais liés au logement, mais aussi leurs courses, et profiter d’une solidarité et d’un sentiment de sécurité accrus. Le lien social se noue tout autant dans les activités culturelles : toujours dans le Béarn, la Région achève son programme de numérisation des cinémas de proximité aquitains en aidant la municipalité d’Orthez à équiper un nouveau cinéma de deux écrans. Ouverture prévue des portes en avril prochain. //
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FORMATION/EMPLOI
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actions région
parcours professionnels
Les métiers qui recrutent en Aquitaine
SERVEUR EN RESTAURATION 1
Le souci du détail
U
n métier qui pourrait passer pour un simple job d’été. Et pourtant, « tout le monde sait sourire, mais mettre le client en confiance, ça s’apprend, explique Marie Lebossé, formatrice à l’Infa Aquitaine de Gradignan (Gironde). Ce sont les détails qui font la différence. » Et dans ce métier, ils ne manquent pas. S’assurer de la propreté de la 1
vaisselle, disposer les nappes, les serviettes et les couverts, agrémenter les tables, accueillir les clients, leur proposer la carte et les conseiller sur le choix des vins, donner des explications sur les plats, prendre les commandes, les transmettre, réaliser découpes et flambages, présenter l’addition, encaisser, débarrasser les tables et nettoyer la salle. Avec un quotidien si rythmé, la motivation, l’adaptabilité, le sens de l’organisation,
l’attractivité des métiers les plus stratégiques et de créer de nouveaux parcours de formation en lien avec les besoins des entreprises locales. Le conseil régional en fait une priorité. À ce jour, une trentaine de métiers en tension ont été identifiés, du mécanicien automobile au comptable, en passant par l’installateur en équipements sanitaires et thermiques. Après une première série de métiers présentés dans le numéro précédent de L’Aquitaine, sept nouveaux métiers sont ici dévoilés.
la réactivité et la résistance physique sont des qualités indispensables. Et surtout, « on véhicule l’image du lieu dans lequel on travaille, il faut en avoir conscience », prévient Marie Lebossé. Même quand on ne travaille pas ! Mais l’effort paye, « en fonction de l’investissement personnel, on peut évoluer très vite ». Mégane Pichard, stagiaire de 19 ans le sait. Afin d’être mieux armée pour démarrer sa carrière, elle souhaite partir à l’étranger après son CAP. Elle a découvert ce métier à travers des emplois saisonniers, « j’avais envie d’apprendre les techniques pour pouvoir travailler dans des établissements plus prestigieux ». Un projet qui pourrait se concrétiser car l’an dernier, tous les diplômés en restauration – qui ont souhaité poursuivre dans cette voie – ont trouvé un poste. 2
MAÇON
Un savoir-faire indispensable
Marie LEBOSSE/INFA Aquitaine
«S
ans maçons, on ne ferait pas grandchose. » D’ailleurs, il en manque parfois sur les chantiers, et il n’est pas rare que les entreprises recrutent les stagiaires dès la fin de leur formation. Philippe Béziat, formateur au Greta de Morcenx (Landes) voue une passion à son métier qu’il s’applique
2
ALBAN GILBERT
P
rès de 20 000 emplois sont non pourvus en Aquitaine. Ils correspondent pour la plupart à des métiers dits « en tension », pour lesquels il y a plus d’offres que de demandes. Une problématique qui touche particulièrement les territoires en mutation économique, où de nombreuses entreprises sont en manque de main-d’œuvre qualifiée. Dans le cadre de son plan d’accompagnement de ces territoires, le conseil régional agit pour étoffer l’offre de formation et mieux orienter les jeunes Aquitains. Il s’agit notamment d’améliorer
à transmettre à ses stagiaires. « On s’épanouit, on crée… » Un plaisir qui lui en ferait presque oublier la pénibilité du travail et les intempéries. Le maçon crée l’enveloppe d’un bâtiment, il monte les parpaings, le plancher, les briques. C’est exactement ce qui a séduit Thomas Arvis lors de son premier stage. « J’aime acquérir ce savoirfaire manuel, on voit le travail avancer au cours de la journée, c’est valorisant et concret. » Avec les nouvelles réglementations (isolation, protection de
l’environnement…) et les matériaux innovants, ce métier évolue et exige une formation. Les stagiaires en maçonnerie apprennent également la pose de carrelage, la réalisation d’une chape ou le coffrage d’un escalier… « Afin de leur laisser de nombreuses possibilités », précise le formateur. Et dans une entreprise, elles existent, tout comme l’évolution. « On commence toujours manœuvre, mais on peut vite progresser pour arriver chef d’équipe ou responsable. » Un métier peu valorisé et pourtant essentiel à l’économie.
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FORMATION/EMPLOI
actions région
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AIDE À DOMICILE
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L’engagement à plein-temps
MÉCANICIEN AUTOMOBILE
Un métier en perpétuelle évolution
«T
ous nos stagiaires sont des passionnés. » Thierry Kezredji, formateur en mécanique automobile à l’Afpa de Périgueux (Dordogne) reconnaît que sa
Jean-Pierre Bost
4
formation ne souffre pas de désaffection, mais « il faut être persévérant car c’est très dense ». En effet, aujourd’hui, un mécanicien doit être capable d’écouter le client, de réaliser un diagnostic, réparer une panne mécanique, faire une vidange, poser des accessoires, remplacer des amortisseurs, intervenir sur un moteur, résoudre un problème électronique… Rigueur, attention et faculté d’adaptation sont les mots-clés du métier. Renaud Leplatois, actuellement stagiaire de cette formation, voit même dans la voiture et dans la mécanique un lien social. « C’est un moyen de mobilité, la voiture permet aux gens de se rencontrer, d’échanger… », explique-t ’il. C’est pour cette raison que ce futur mécanicien, titulaire d’un bac + 4 en économie solidaire, a le projet de créer un garage associatif en zone rurale. « Les gens ont peu de moyens et veulent apprendre à réparer eux-mêmes. » La voiture devient ainsi un objet de lien social et de transmission. Et pour ceux qui ne souhaiteraient pas créer une entreprise, les débouchés professionnels restent nombreux. Un mécanicien avec un CAP ou un BEP peut travailler dans toutes les
marques – « elles recherchent ce type de profils pour les former » – dans les enseignes de réparation rapide ou dans des magasins de pièces détachés. « Ensuite, il est possible d’évoluer, acquiesce Thierry Kezredji, de passer technicien d’atelier et d’avoir à sa charge les diagnostics et les réparations spécifiques. » 5 INSTALLATEUR en éQUIPEMENTS SANITAIRES ET THERMIQUES
Un métier, mille compétences
P
lomberie, électricité, hydraulique, façonnage, chauffage, systèmes sanitaires, climatisation… Voilà un métier qui en touche mille ! « Et avec les nouveaux systèmes, on maîtrise désormais le solaire, le thermodynamique, les chaudières à gaz, à bois… C’est un devenu un métier plus technique et très réglementé, qui est monté en gamme », explique Alain Deynoux, formateur en génie énergique et thermique au Greta des Landes. Pour réussir, il faut acquérir la culture du métier la plus large possible afin d’être autonome et d’envisager une spécialisation après une première expérience. Et pour l’évolution, « c’est l’individu
5
alban gilbert
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corbis
L
a stimulation et la contribution à la bonne prise en charge des personnes dépendantes sont les aspects majeurs du métier d’aide à domicile (ou assistante de vie aux familles). « Avant, on pensait qu’elles n’étaient là que pour le ménage, ce métier se professionnalise et gagne en reconnaissance », se réjouit Blandine Richoux, conseillère en formation continue au Greta de Dordogne. L’aide à domicile accompagne la personne dans ses gestes quotidiens (entretien du logement, linge, repas, toilette) et la stimule pour maintenir son autonomie. « Elle doit l’impliquer dans les activités de tous les jours, stimuler sa motricité et garder le lien social », ajoute Blandine Richoux. La communication est essentielle, c’est pour cela que l’empathie, l’écoute, ainsi que la souplesse sont des qualités indispensables pour ce métier. « Notre visite, c’est le petit plus, parfois, nous sommes les seules personnes qu’elles voient dans la journée », précise Corinne Mazet, stagiaire au Greta de Périgueux. L’attention portée à la personne dépendante peut donner des éléments importants pour les soignants (dépression, désorientation…). La formation est primordiale pour se lancer dans cette voie, car les handicaps et les pathologies sont de plus en plus lourds. Il faut avoir des connaissances sur les maladies et ce qu’elles déclenchent. Ce métier est difficile, il demande une bonne résistance physique et la possibilité d’avoir une grande amplitude horaire, mais pour Corinne Mazet, les retombées positives sont nombreuses. « Être auprès des personnes âgées me touche. Un regard, un sourire, une façon de me prendre la main, on lie une vraie relation, c’est très important. »
et son travail qui font la différence. Dans le bâtiment, on est pragmatique ». C’est justement pour acquérir toutes ses compétences que Fabien Avalo a repris ses études après une première expérience professionnelle en tant que responsable technique d’un camping.
« Je touchais à la plomberie et à l’électricité, et ça me plaisait. » Et ce stagiaire a déjà une idée bien précise de son avenir professionnel : « Je veux créer mon entreprise pour faire surtout du dépannage car les besoins sont importants, après, je verrai pour me spécialiser. »
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FORMATION/EMPLOI
actions région
Comptable
Agence Phovoir
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Une compétence très demandée par les PME
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7 ÉLEVEUR ET PRODUCTEUR
Le goût de la biologie
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vec une mère agricultrice, Juliette pensait connaître ce métier. Mais en débutant sa formation au lycée agricole de Périgueux, elle a découvert que le métier d’éleveur était plus complexe. « C’était très professionnel, très technique », témoigne la
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2e édition de la Semaine régionale de l’emploi agricole en Aquitaine Du 17 au 21 mars 2014, l’Arefa Aquitaine organise une semaine pour promouvoir l’emploi agricole. Pour cette seconde édition, l’Association régionale pour l’emploi et la formation en Aquitaine, les Adefa (Dordogne, Gironde, Landes, Pyrénées- Atlantiques) et la FDSEA 47, avec le soutien de l’Anefa et du conseil régional d’Aquitaine, souhaitent faire connaître les différents métiers et formations proposés en agriculture. L’Aquitaine est la région française qui accueille le plus de salariés agricoles (125 783 salariés). C’est l’un des secteurs les plus dynamiques en termes d’emploi avec un renouvellement important des générations, et nécessitant du personnel hautement qualifié. Pour participer à ces journées, prendre contact avec les associations : • Dordogne : Tél. : 05 53 35 88 52 adefa-dordogne@anefa.org • Gironde : Tél. : 05 56 52 84 09 adefa-gironde@anefa.org • Landes : Tél. : 05 58 85 44 23 adefa-landes@anefa.org • Lot-et-Garonne : Tél. : 05 53 77 29 50 anim.fdsea@fr.oleane.com • Pyrénées-Atlantiques : Tél. : 05 59 30 80 59 adefa-pyrenees-atlantiques@anefa.org http://aquitaine.anefa.org/
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ALBAN GILBERT
a comptabilité fait aujourd’hui partie des compétences de base du poste de secrétaire. Le salarié doit être capable de faire une facturation, réaliser des opérations bancaires, établir une déclaration de TVA, faire un bilan et parfois même gérer la paye... Des compétences recherchées dans les nombreuses PME que compte l’Aquitaine. Une formation devient donc incontournable quand on souhaite jouer sur la polyvalence pour trouver un emploi. « J’avais un bac pro secrétariat, explique Stéphanie, stagiaire à l’Afpa de Foulayronnes (47), et j’ai vu que la comptabilité revenait très souvent dans les offres d’emploi. » Elle s’est donc inscrite à l’Afpa et en avril prochain, elle sera diplômée (titre professionnel équivalent du bac) et pourra prétendre à un poste de comptable. À Foulayronnes, l’Afpa avance un taux de placement de 65 % pour sa session de décembre. Mais la formation n’est pas simple et demande rigueur, concentration, autonomie et attrait pour les chiffres, des prérequis pour envisager ce métier. Cette fonction à l’image austère évolue. « Le comptable d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a trente ans, insiste Jean-Luc Faucher, directeur de l’Afpa, les services sont décloisonnés, c’est un métier ouvert où l’on communique. » Par ailleurs, l’avantage de ce poste est également la transversalité. Tous les domaines ont besoin d’un comptable, et les candidats peuvent choisir : les associations et les secteurs marchands ou non marchands.
jeune fille, aujourd’hui en deuxième année bac pro conduite et gestion d’une exploitation agricole. Le métier d’éleveur requiert un goût pour la biologie et une passion pour les animaux, il est ouvert à des profils divers. Le niveau est soutenu, on y apprend la zootechnie qui regroupe l’alimentation, la reproduction, la santé animale, la génétique, la croissance et le développement des animaux. L’éleveur doit connaître son troupeau, percevoir s’il y a un problème ou une maladie, comprendre pourquoi et y remédier. Des compétences qui sont très recherchées, notamment dans la région où les exploitations s’agrandissent et recherchent des salariés formés. « Tous ceux qui ont leur diplôme trouvent du travail », précise Xavier Desmaisons, enseignant en zootechnie. Aujourd’hui, on recherche des éleveurs mieux formés, « capables de tenir une discussion technique et de se défendre face aux technico-commerciaux ! », ajoute Charles Iralour, formateur en zootechnie au CFA des Pyrénées-Atlantiques. Cette formation permet d’apprendre à maîtriser les techniques d’élevage, « comprendre comment on en est arrivé là », précise Charles Iralour. À terme, les jeunes diplômés pourront également se tourner vers un métier de technicien et faire du conseil en élevage. //
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actions région
formation climat des énergie détenus
Réinsertion
Ombre et lumière Le conseil régional d’Aquitaine est le seul en France, avec celui des Pays de la Loire, à s’être engagé dans la formation des personnes détenues. Immersion au centre pénitentiaire de BordeauxGradignan, où Sonia et Marc* ont fait le choix de la formation professionnelle. Sans doute le meilleur chemin vers la sortie.
L
Redonner du sens La politique de formation en milieu carcéral n’a donc jamais été aussi porteuse de sens, pour le détenu comme pour la société. En s’inscrivant dans un parcours de préqualification aux métiers de la peinture, Sonia a réappris les gestes professionnels et s’est initiée au travail en équipe dans le cadre d’un chantier collectif. « Ma formation a été une échappatoire. Ça m’a redonné envie de faire quelque chose, de me projeter hors de ces murs. » En parallèle, pour préparer son parcours qualifiant, elle a suivi des cours de remise à niveau en mathématiques et en français. Marc, de son côté, vient d’obtenir un certificat de compétence professionnelle (CCP)« agent de propreté et d’hygiène », première étape vers le titre professionnel de niveau V, un diplôme reconnu par le ministère du Travail.
« Ma formation m’a redonné envie de faire quelque chose, de me projeter hors de ces murs. »
Hervé Lefebvre
e dédale de longs couloirs et de sas qui se succèdent rendent la lumière du jour ténue. On aperçoit par les fenêtres la cime des quelques pins maritimes dans le ciel bleu de décembre. Sonia et Marc ont commis un crime ou un délit. Ils ont une dette envers la société et la payent de leur liberté. Jadis socle du système pénal, la privation de liberté tend aujourd’hui à laisser la place à un nombre grandissant de peines aménagées selon le régime de la semiliberté. Néanmoins, la prison porte toujours la même contradiction, ce que Martine Herzog-Evans, professeur de droit pénal et d’exécution des peines, appelle le « paradoxe pénitentiaire » : comment faire en sorte que la prison soit à la fois un lieu de répression et de réhabilitation ? Une question qui prend tout son sens à l’heure où enfle le débat sur la surpopulation carcérale et les moyens octroyés à l’administration pénitentiaire. Dans un entretien diffusé sur France Culture en septembre 2012, le philosophe Bernard Stiegler, lui-même incarcéré dans les années 1970, décrivait la prison actuelle comme une machine à fabriquer de la récidive, alors qu’elle devrait être un lieu de formation où le détenu puisse « produire du signifiant ».
« J’ai pris conscience de ma faute et j’ai voulu me rattraper, me prouver que je pouvais prendre ma vie en main. » Entouré par une équipe pluridisciplinaire composée d’un formateur technique spécialiste et de formateurs généralistes, Marc a été mis en situation professionnelle. « J’ai appris à bien connaître les produits, avec les différents ph, les dosages à appliquer, les dangers éventuels. » Une formation utile donc, et porteuse d’avenir, car les professionnels du secteur propreté et hygiène réclament de plus en plus un personnel qualifié. La réinsertion en ligne de mire Marc sait déjà ce qu’il veut faire à sa sortie : laveur de vitres en hauteur. Sa formation est un premier jalon sur le chemin de sa réinsertion. Ce chemin, le conseil régional d’Aquitaine a souhaité le consolider en prenant part à l’expérimentation menée depuis 2011 en partenariat avec la direction
chiffres-clés
2 110
personnes détenues ont commencé une formation depuis 2011.
94 %
de réussite aux examens.
31
remises de diplômes.
* Les prénoms ont été changés.
interrégionale des services pénitentiaires (DISP). Une expérimentation qui ouvre la voie – d’ici à 2015, l’État devrait transférer aux régions la formation des détenus – et qui porte ses fruits : l’offre de formation a été élargie et les parcours professionnels consolidés, notamment par une meilleure articulation des formations dedans-dehors et une meilleure connaissance des outils. Le champ de l’expérimentation englobe d’autres actions, comme le travail mené avec l’Afpa pour trouver une solution d’hébergement pour les stagiaires qui sortent en formation ; ou encore le dispositif Traverse, qui aide les personnes faisant l’objet d’une alternative à l’incarcération à construire un projet professionnel. Autant d’initiatives qui permettent de replacer la problématique carcérale au cœur de la société et qui misent sur la faculté fondamentale de tout individu à retrouver le chemin du vivre-ensemble. //
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CULTURE
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BIEN VIVRE
cirque contemporain
Un tour d’Aquitaine pour le collectif de cirque AOC à octobre prochains. Plus de 16 000 spectateurs sont attendus le long de cette troisième édition de cirque en cinq départements qui bénéficie, outre du soutien du conseil régional d’Aquitaine, de l’appui de la communauté urbaine de Bordeaux et des conseils généraux des Landes et du Lot-et-Garonne. « Sans ce partenariat entre les différentes collectivités et acteurs culturels, qui permet de répartir l’effort financier, il n’aurait pas été pos sible de monter un projet aussi ambitieux », souligne Joël Brouch, directeur de l’Oara et chef d’orchestre de cette opération unique en France. C’est à ses yeux « un vrai pari qui favorise l’équité artistique sur l’ensemble du territoire aquitain : le chapiteau ne s’arrête pas que dans les grandes agglomérations, mais part explorer d’autres zones, à la rencontre d’un public plus rural ». Et ce dernier en redemande, comme l’a constaté Frédéric Durnerin, le directeur d’Agora : « Quand le chapiteau s’installe, ce sont 2 000 à 3 000 personnes qui viennent sans même savoir quel spectacle elles vont découvrir. Nous devons nous montrer dignes de cette confiance avec une proposition artistique de haute qualité. » Le collectif AOC, créatif, exigeant, engagé, était le candidat parfait pour cette manifestation qui constitue, pour
lui aussi, une véritable chance : celle de pouvoir, grâce aux 28 représentations en Aquitaine, peaufiner son spectacle jusqu’à un point de maturité tel qu’il volera ensuite, sans problème, de ses propres ailes. // www.oara.fr
La tournée 2014 en Aquitaine Boulazac (24), du 13 au 15 et les 18 et 19 mars, www.agora-boulazac.fr Saint-Médard-en-Jalles (33), du 3 au 6 et du 8 au 11 avril, www.lecarre-lescolonnes.fr Nérac (47), du 15 au 17 mai, www.nerac.fr/culture/ espace-dalbret.html Biscarrosse (40), du 18 au 20 juillet, www.crabb.fr Libourne (33), du 7 au 9 août, www.festarts.com Bayonne (64), du 25 au 27 septembre, www.snbsa.fr Villeneuve-sur-Lot (47), du 9 au 11 octobre, www.ville-villeneuve-sur-lot. fr/theatre-georges-leyguescat68.html
GERALDINE ARESTEANU
L
e spectacle s’appelle « Un dernier pour la route », mais le collectif AOC ne risque pas de s’arrêter là. Cette troupe d’artistes trentenaires a été choisie par l’OARA, l’Office artistique de la Région Aquitaine, en complicité avec Agora, le Pôle national des arts du cirque, de Boulazac, en Dordogne, pour sillonner les cinq départements aquitains avec cette nouvelle création représentative du renouveau du cirque qu’on appelle contemporain. Comme l’explique Frédéric Durnerin, directeur d’Agora, « il ne s’agit pas d’une succession de numéros, comme dans le cirque traditionnel, mais d’un spectacle qui s’entend comme un tout, fait écho à ce qui se passe autour de nous et raconte une histoire ». Pour autant, les jeunes circassiens ne renoncent ni aux prouesses techniques ni aux émotions suscitées par leurs acrobaties spectaculaires sur trampoline, trapèze ou mât chinois. Mais ils délivrent en outre une réflexion, en l’occurrence sur la place de l’individu au sein du groupe, sur la difficulté d’affirmer sa singularité face à la norme. Pour raconter cette histoire rythmée par un chorégraphe, ils seront onze, dont un musicien, sous leur grand chapiteau de 550 places qui se posera dans sept villes de la région de mars
exposition frac
Un autre regard sur le patrimoine viticole
Quand l’art emballe le banal
Depuis son déménagement il y a un an en plein cœur de Bordeaux, place Jean-Jaurès, le service du patrimoine et de l’inventaire du conseil régional dispose d’un espace d’exposition attenant à son centre de documentation. L’occasion pour le public d’aller se plonger dans une documentation foisonnante, témoin des richesses architecturales et mobilières que recèle la région Aquitaine. Jusqu’à l’été prochain, une exposition met ainsi à l’honneur le patrimoine viticole selon une approche thématique : la viticulture paysanne, celle des grands domaines, l’évolution
Les objets les plus communs recèlent une beauté que seuls les artistes parviennent à révéler. L’exposition qui s’ouvrira le 14 février au Bel Ordinaire, l’espace d’art contemporain de Billère, près de Pau, nous en donnera une fois de plus la preuve en présentant les œuvres d’une quarantaine de plasticiens, issues du FRAC Aquitaine – de toutes nouvelles acquisitions pour certaines. Le plastique, la mousse polyuréthane, le fer galvanisé, le tissu manufacturé : aucun de ces matériaux « vulgaires » n’effraie les artistes qui
Plus d’infos « Bâtir pour le vin en Aquitaine », service du patrimoine et de l’inventaire, 4-5 place Jean-Jaurès, Bordeaux. Tél. : 05 57 57 74 10. inventaire.aquitaine.fr
BM Bordeaux - Reproduction Adrienne Barroche, 2011.
vers l’industrialisation... De grands panneaux mettent en valeur photos, gravures et plans accompagnés de textes explicatifs qui permettent de balayer le sujet lors d’une courte visite. Les plus curieux peuvent s’attarder devant une table numérique tactile qui donne accès, en outre, à des vidéos et des interviews sonores. //
Région Aquitaine, Inventaire général - Adrienne Barroche, 2011.
Exposition
réussissent à nous émerveiller en faisant surgir de leur travail une véritable poésie du banal. Une expo à savourer jusqu’au premier jour de l’été. // Plus d’infos Exposition Extra Ordinaire, du 14 février au 21 juin, au Bel Ordinaire, espace d’art contemporain de Pau-Porte des Pyrénées, les Abattoirs, allée Montesquieu, 64140 Billère Tél. : 05 59 72 25 85. www.belordinaire.agglo-pau.fr
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l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
bien vivre
langues régionales
BASQUE
Argazkia Gaizka IROZ
Euskara modernoa semantikan
Iñaki Etxeleku eta Beñat Oiharzabal Nola Erran hiztegiaren aurkezpena.
N
ola erraiten da « attendre » euskaraz ? Nola gerta. Zeren edo noren beha gauden. Ez dugu pazientzia bera tren bat igurikatzen dugunean, edota filma baten bukaera arte egon behar garenean. Ez pazientzia bera, eta ez hitz bera. Ohar horretatik abiatu da frantse-euskara hiztegi
baten ideia. Hitzen erabilpenak, euskara batuaren ñabardurak eta hitz bakoitzak hartu ditzakeen erran nahi ezberdinak bilduko lituzkeen hitzegia. Ipar Euskal Herriko eguneroko euskararentzat norma bat definitzeko asmoz. Euskararen Erakunde Publikoak abian jarri du lan semantiko hori, eta go-
goeta gauzatzeko lau langileren eguneroko lana izan du oinarri lau urtez proiektuak. «Orain arte, bakoitzak bere txokoan, nork bere hizkuntza bere eran zuen erabiltzen», esplikatzen du proiektuko lexikologoetako bat izan den Iñaki Etxelekuk. Literaturan edo komunikabideetan, esperientzia horiek
laster bihurtzen dira norma eta preseski, erabilpen horretarako dute bereziki pentsatu hiztegia. Paraleloki, liburu eta komunikabideetan dituzte erabilpenak bilatu hiztegiaren autoreek, hitzak beren « zentzu integralean » kontutan hartuz, zehazten du Iñaki Etxelekuk. Azken frantses-euskara hiztegiek, berrienak 70eko hamarkadoakoak zirelarik, sinonimoak lerrokatzen dituztelarik bereziki. «Nola Erran» ekimenak hitz bakoitzarentzat testuinguru bat bilatzen du, ohizko erabilpen bat. Hauek, bereziki prentsa artikulu eta liburu funtsa digitalizatuaren bidez ditu aurkituak, euskal argitaletxe zenbaitzuk utzi dizkietenak. Milioika hitz eta espresio errekuperatu dituzte, non lexikologoak buru belarri sartu baitira, norma linguistiko bat zehazteko asmoz. Edo gutxienez, ohiko praktikak « egokitzeko » eta hizkuntzaren aldaketak finkatzeko Ipar Euskal Herrian. Hiztegiaren sar hitzek antolaketak Robert & Collins frantses-ingeles hiztegiaren eredua jarraitzen dute. Erabilpena euskara erabiltzen duten euskaldunentzat pentsatua da, « unibertsitateko lehen urteko maila dutenentzat », beti Iñaki Etxelekuren hitztetan. Baina halere, hiztegia bertsio elektronikoan soilik existitzen
dela (nolaerran.org), bere balore semantikoak guztientzako tresna bihurtzen dute. Orain, hiztegiaren erabilpena nola gauzatzen den begiratzen ari dira, smartphonetarako nola antolatu pentsatzeko. Horretan dabilela batez ere proiektua koordinatu duen Beñat Oyharçabal da. Papereko bertsioari dagokionez, argitaletxeen esku uzten dute gaia.
Dans le sens de l’euskara Un dictionnaire français-basque d’un nouveau genre vient d’être publié. Exclusivement en ligne, « Nola Erran » propose de définir une norme du basque en replaçant les mots dans leur contexte. Un travail de sémantique qui s’appuie sur un fonds de livres et d’articles de presse de plusieurs millions de mots et promet de fixer les évolutions de la langue au Pays basque nord. « Jusqu’à présent, chacun utilisait le vocabulaire dans son coin et à sa façon », explique Iñaki Etxeleku, l’un des deux lexicographes de ce projet qui a duré quatre ans. Parallèlement, ce dictionnaire est destiné à tous les usagers de la langue basque, journalistes ou écrivains en tête et permet d’« harmoniser » des pratiques courantes. //
occitan
Que visca Sent Pançard !
A
questa annada enqüèra Sent Pançard que’s va tornar a la vila de Pau tà hestejar com cau lo Carnavau biarnés. Corsas, passacarrèras, caça a l’ors, hartèras e cantèras que seràn au rendetz-vos deu 22 de heurèr, au 4 de març, lo Dimars Lardèr. Qu’ei en 1983 qu’ua còla d’amics ensaja de tornar har víver la tradicion carnavalenca a Pau. Dus ans mei lèu que s’èra apitada l’associacion Carnaval Pantalonada tà organizar e méter en plaça çò qui constitueish uei un deus mei bèths carnavals de França. E totun aquò n’èra pas ganhat a la debuta, tant aquera tradicion qu’èra ligada istoricament au desvolopament de la practica d’un cristianisme estreit hèra present autes còps, mes que s’avè perdut lo son po-
der castigaire sus la societat deu sègle noste. Shens Quaresma, Carnaval n’averé pas mei nada rason d’estar ! Totun que semblè aus organizators que, en dehòra de la problematica religiosa drin despassada, la gent de uei qu’avè tanben hèra gran besonh de har baishar la pression de la vita vitanta e que Carnaval poderé enqüèra jogar lo son ròtle d’exutòri tà desbrombar los chepics de tot dia quauquas òras de temps. Atau lo collectiu associatiu paulin que’s bastí la soa escaduda sus l’idea que deu mei pregond de la tradicion occitana biarnesa, que’s poderé crear ua hèsta de uei. La modernitat e l’energia de Sent Pançard que vien de la cultura pirenenca era medisha. Las bandas, las ceremonias que ritman lo Carnaval atau com los personatges principaus au còr de
la hèsta, e son tots tirats de l’imaginari biarnés. E qu’ei bethlèu çò que li balha lo mei de vam e de popularitat. Uei que son milierats qui segueishen lo camin de Sent Pançard despuish l’Aragon dinc a la vila de Pau. Ua pròva mei que las culturas e las lengas que pòden enqüèra arreligar los pòbles a l’entorn d’un projècte comun e avalorant delà de las frontèras.
Vive Saint Pançard !
Cette année encore, entre le 22 février et le 4 mars, Saint Pançard va reprendre possession de la ville de Pau lors du grand Carnaval Béarnais. Depuis 1983, des passionnés ont su faire revivre cette tradition venue du moyen-âge en puisant au cœur de la langue et de la culture occitanes du Béarn.
La fête qui reposait essentiellement sur la pratique du carême avait peu à peu perdu de son essence mais l’association Carnaval Pantalonada a su trouver dans les rites et les traditions très anciennes, en n’hésitant pas à en créer de nouvelles, le cas échéant, ce qu’il fallait pour rendre à cette fête sa popularité et sa modernité. C’est ainsi qu’aujourd’hui ils sont des milliers à venir fêter la fin de l’hiver en oubliant pour quelques jours leurs problèmes lors des différentes journées de liesse qui ont lieu pendant plusieurs semaines entre Aragon et Béarn jusqu’à Pau. Car elle est sans doute là la magie de Saint Pançard : se jouer des frontières et des différences lors d’une grande fête populaire et gratuite où chacun a sa place pourvu qu’il ait envie de
venir s’amuser sans tabous dans le respect des rythmes et rites du grand carnaval béarnais. // www.carnavalbiarnes.com/
l’aquitaine N°51 hiver 2013/2014
photos : Hervé Lefebvre
les territoires ruraux
GROUPE PS, PRG ET APPARENTÉS STÉPHANE DELPEYRAT, PRÉSIDENT
L’ambition de la solidarité des territoires
L
es politiques conduites en faveur de l’emploi, à travers l’accompagnement des entreprises, de l’éducation, à travers les lycées, de la formation et de l’apprentissage, de l’agriculture, du transport ferroviaire de voyageurs, du développement des territoires concernent naturellement toute l’Aquitaine, dans sa diversité urbai ne, littorale et rurale. La Région, c’est son rôle, participe directement à la cohésion de l’Aquitaine. Cependant, partout en France, la crise a fragilisé les territoires déjà les moins favorisés, accentuant les disparités. L’excellence et l’innovation dépendent avant tout de la volonté et de l’audace. La création d’un pôle des métiers du cuir et du luxe en Dordogne, exemple parmi bien d’autres, peut en témoigner. Aussi, la Région Aquitaine, dans le droit fil de sa mission d’aménagement solidaire et équilibré du territoire, propose
deux nouveaux dispositifs spécifiques aux territoires en difficulté. La réforme de la politique contractuelle, votée par les élus mi-décembre, institue des contrats de cohésion et de développement territorial destinés aux territoires fragilisés, auxquels la Région va désormais apporter un soutien différencié sur des axes prioritaires : la cohésion territoriale, le développement économique et l’emploi. Ces nouveaux contrats prennent également en compte deux priorités transversales que sont l’ingénierie sur les territoires et la jeunesse. Dans le même temps, des contrats aquitains de développement de l’emploi territorial vont être expérimentés sur le Bergeracois, Hagetmau et Oloron, bassins de vie ayant connu des accidents industriels et pour lesquels il est nécessaire d’élaborer une stratégie de redéploiement, d’innovation et de diversification. Ces nouveaux dispositifs permettent de recréer une synergie entre les acteurs et d’endiguer les difficultés majeures de ces territoires. Accompagner les Aquitains, et en particuliers les jeunes frappés par la crise, est l’ambition de la majorité régionale. Stéphane Delpeyrat, vice-président du conseil régional, en charge de la jeunesse, du sport et de la vie associative, président du groupe PS, PRG et apparentés > Tél. : 05 57 57 80 96 groupeps@ps.aquitaine.fr
aux
La parole
Groupe UMP/ NC/ CPNT Michel DIEFENBACHER, Président
Le développement rural n’est pas la priorité du Conseil régional
L
a « désertification rurale » n’est plus qu’un lointain souvenir. Depuis une vingtaine d’années, nos campagnes con naissent un remarquable regain. Elles n’attirent pas seulement des retraités, mais aussi de jeunes actifs en quête d’une autre manière de vivre et de travailler. Pour l’équilibre, non seulement de nos territoires, mais aussi de notre société, cette évolution doit être encouragée. Il faut un engagement fort pour renforcer les dessertes (transports, téléphonie, haut débit), améliorer les services (formation, santé, aide à domicile), développer les
activités, soutenir les petites entreprises et l’emploi. On aimerait que la Région, compétente pour l’économie, ait dans ce domaine une politique plus cohérente et plus volontariste. Elle fait un contresens lorsqu’elle porte au niveau maximum autorisé par la loi son impôt sur les carburants, lorsqu’elle crée en 2011 une deuxième taxe carburant, alors que faute de transports collectifs, les populations rurales, qui ne sont pas les plus aisées, ont besoin de leurs voitures pour leurs déplacements quotidiens. Elle manque d’audace dans ses interventions en faveur de l’artisanat et du commerce, qui représentent plus de 90 % des entrepri ses installées dans nos campagnes. Et ses incessantes concessions aux écologistes la privent d’une politique agricole résolument tournée vers la production. Ne regardons pas la ruralité comme un vestige du passé. Elle est un atout pour l’avenir ! Michel Diefenbacher, président du groupe UMP/NC/CPNT > Tél. : 05 57 57 83 61 ump-nc-cpnt@ump.aquitaine.fr
GROUPE FORCES AQUITAINE Geneviève Darrieussecq, PRÉSIDENTE
arrêtons d’investir seulS sur la pau – canfranc
L
ors de la session d’octobre dernier, la majorité du conseil régional a fait le choix d’investir pour des études sur la ligne Pau – Canfranc. Les élus du groupe Forces Aquitaine ont vivement réagi et ont interrogé le président sur cet investissement qui ne repose que sur la Région. À l’issue du 23e sommet franco-espagnol qui s’est tenu le 27 novembre 2013 à Madrid, messieurs Rajoy et Hollande « laissent le projet Canfranc sans date et sans investissement », comme le titraient
AQUITAINE ÉCOLOGIE ET FRONT DE GAUCHE Patrick du Fau de Lamothe, PRÉSIDENT
un train d’avance
E
n 2014, circuleront, au service des Aquitains, les premières rames Régiolis et Régio 2N financées en totalité par la Région Aquitaine (390 M€ pour 46 rames). Ce sont également 25 M€ que la Région Aquitaine consacre à la reconstruction du centre de maintenance de Bordeaux. Ces investissements sont sans égal depuis que les Ter ont été confiés à la Région en 2002. Ils assurent la pérennité des emplois au service du Ter et traduisent la confiance de la Région Aquitaine dans le train
EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS bernard péré, président du groupe
nouveau souffle pour la politique contractuelle régionale
D
epuis quinze ans le conseil régional mène une politique contractuelle de développement des territoires. Malgré des résultats positifs, des inégalités infrarégionales importantes persistent : dans les zones urbaines, entre zones urbaines et territoires ruraux. Les indicateurs en matière d’emploi, revenu, logement, formation, mobilité sont éloquents : le contexte de crise est là avec ses conséquences sur le lien social et le sentiment que les politiques publiques sont impuissantes. Il faut donc que le
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la parole aux élus la presse espagnole et le grand quotidien de Saragosse l’Heraldo de Aragon. Une déconvenue doublée du «coup dur» venu de Bruxelles : l’Europe ne financera pas le projet de réouverture de la ligne ferroviaire Pau – Canfranc – Saragosse, comme l’a clairement signifié le vice-président de la communication et commissaire aux transports, Siim Kallas. Le coup porté par Bruxelles est donc très rude, puisque la Commission européenne refuse de financer 4 des 7,9 millions d’euros réclamés par le gouvernement d’Aragon. Elle juge en outre le projet « immature et de mauvaise qualité ». Le groupe Forces Aquitaine déplore cette attitude peu responsable et demande l’arrêt immédiat des dépenses concernant ce projet. Geneviève Darrieussecq et les élus du groupe Forces Aquitaine > Tél. : 05 57 57 80 83 groupe@forces.aquitaine.fr
comme colonne vertébrale des transports régionaux au quotidien (370 circulations par jour en 2014, 159 gares et haltes desservies, + 66 % de fréquentation depuis 2002), comme de sa capacité à contribuer à un développement soutenable de l’Aquitaine. Et pourtant, en 2013, la régularité des trains comme la qualité des services se sont dégradées. Ces résultats révèlent une SNCF en perte de confiance. La Région Aquitaine a besoin à son côté d’une SNCF qui ait confiance en son avenir. Celle-ci ne se décrète pas, elle se prouve. Par ses investissements, la Région apporte sa part. À la SNCF de montrer qu’elle est digne de cette confiance. Vite ! Patrick du Fau de Lamothe > Tél. : 05 57 57 72 14 front de gauche@frontdegauche. aquitaine.fr
Conseil régional, prenne sa part et réforme sa politique contractuelle vers les pays et les agglomérations en impulsant un nouveau souffle, incluant notamment des éco et socio-conditionnalités. Réduire la précarité, faciliter l’éducation, la formation, engager les territoires vers l’autonomie énergétique, l’économie solidaire, l’agroécologie... sont autant de chantiers pour mobiliser les forces vives des territoires ruraux et périphériques et y fixer les jeunes. Arrêtons de penser le développement en terme d’épuisement des ressources et de menaces sur les équilibres nécessaires à nos vies. Donnons du sens à l’innovation, donnons ses chances à la coopération. Nos concitoyens, jeunes compris, sont capables de nous prendre au mot si les actes suivent. Bernard Péré, président du groupe Europe Écologie - Les Verts > Tél. : 05 57 57 80 95 groupe.vert@verts.aquitaine.fr
Photo : Fotolia
LIGNE À GRANDE VITESSE SUD-EUROPE ATLANTIQUE
Des distances plus courtes dans le Sud-Ouest, c’est un avenir plus grand pour l’Aquitaine. À l’horizon 2030, les nouvelles lignes LGV permettront de résoudre la saturation du réseau existant. L’offre Ter Aquitaine sera améliorée au bénéfice des usagers du quotidien. C’est aussi plus de voyageurs (17 millions/an) et plus de marchandises (objectif de 10 millions de tonnes/an) sur les rails vers l’Espagne et l’Europe du Nord. Les gains de temps réalisés (11 millions d’heures gagnées/an) faciliteront et intensifieront les échanges économiques. Ils inciteront les voyageurs à délaisser l’avion ou la voiture, réduisant ainsi fortement les émissions de gaz à effet de serre.