L’ÉCLOSION
ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY
XIX
NUMERO - 9 POLITIQUE - ECOLOGIE - CINEMA - JEUX SEMAINE DU 24 / 03
SOMMAIRE DU 24/03 1 2 3 Action cégep Engraisser sa panse aux dépens Ce qui se passe dans l’ombre : TTP Le Vénézuela au bord du gouffre? Les élections à date fixe imaginaires de Drainville Sans blagues? La vilaine reine Le Québec souverain : un nouvel îlot de l’empire... Jour de colère Feu purificateur Le pachyderme gelé Est venue l’heure de l’électro Relève cinématographique made in Quebec Gravité : un film renversant à découvrir Flâner? Oui, mais... La terre tremble au studio Ghibli Des séries méconnues Article de la Backpage
p.003 p.004 p.006 p.008 p.009 p.010 p.010 p.014 p.015 p.016 p.017 p.018 p.019 p.020 p.021 p.022 p.023
L’ÉQUIPE Coordonnatrice
An-Laurence Higgins Coordonnatrice
Marie-Ève Fortier Graphiste
Ann-Sophie Dubé Page couverture
Marie-Ève Clark Rédacteurs
Anne-Marie Noreau Louis-Simon St-Jean Antoine Bourassa Charles Brunelle Alexei Yanick Marie-Ève Clark Francis Paquin Gabriel Rivard Pierre-Olivier Bouvier-Leblanc Sarah Tardif William Barry Jules Boudreau Alexandre Doucet-Lagueux Marianne Lachance
ET POURQUOI PAS
VOUS ? J.LECLOSION@GMAIL.COM
Semaine du 24/03
123 Action cégep Toutes les infos sur les activités organisées par votre association étudiante et même plus ! Celles-ci sont classées par comité. VAGABUNDO – Comité interculturel: - Le lundi 31 mars à 19h c’est la soirée Voyager par la Danse Venez fêter au Wazo et rencontrer des étudiants du programme de Francisation! Bar à tacos et DJ, billets en prévente à 5$. Profitez-en, parce que le lendemain c’est une journée pédagogique (du moins pour la plupart d’entre vous)! - On poursuit 2 au 4 avril avec la semaine Apprendre sans Frontières ! Dans le cadre de cette semaine, plusieurs activités seront au programme, entre autres quelques conférences. GAÏA – Comité environnemental : En plus de collaborer avec le Vagabundo pour la semaine interculturelle, le Gaïa a plusieurs choses à vous proposer prochainement ! - Le 4 avril dès 18h30 se tiendra le souper bio à la Margelle. Venez manger de la bonne boustifaille bio ! En prime, le comité a invité les fermes Lufa à venir faire une conférence ! - le 22 avril, toute la journée, le Gaïa vous permet d’assister à la marche pour la terre, qui aura lieu à Montréal dans le cadre du jour de la terre. Informez-vous auprès du comité ! - Restez aussi à l’affût pour les traditionnels Troc tes Trucs qui ont lieu occasionnellement les mercredis midi, ainsi qu’à la présente collecte de polystyrène. IMPRO THÉÂTRALE – Tout est dit : - le 26 mars à 20h00, c’est un match à ne pas manquer ! En effet, c’est le quart de finale de la saison d’impro, et ça se passe ici au café Wazo ! Selon les résultats (qui ne sont pas encore connus à la date d’écriture de ce message), les Ignivomes de Sainte-Foy affronteront soit notre autre équipe, les Voltavomes, ou bien la BIC du cégep Limoilou Charlesbourg. SCHERZO – Impro musicale : Plusieurs matchs enlevants sont à venir ! Allez apprécier le talent des quatre équipes aux dates suivantes, toujours à 20h au Café Wazo (Pour plus d’info, allez voir leur page facebook !): - 30 mars - 2 avril - 16 avril ROCK & PABST : Se tiendront encore deux autres représentations mythiques dans le cadre des Jeudis Rock & Pabst. Vous aimez le rock et les belles soirées ? Ne manquez pas votre chance le 27 mars et le 10 avril prochains ! AUTRES : - Il y a une collecte de chaussures pour des communautés défavorisées du Mexique à la Place Publik. Informez-vous ! - 1er avril : c’est la journée périscolaire ! Des conférences sont au programme pour certaines et pour d’autres, un bon congé ! - 7 avril : c’est aussi un congé, parce que c’est la date des ÉLECTIONS. Démentez les baby-boomers et les pessimistes de ce monde et ALLEZ VOTER !
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Engraisser sa panse aux dépens des cochons Par Anne-Marie Noreau Le bacon, la peau épaisse du ventre du porc, est un «aliment» incontournable pour les sois-disant vrais hommes qui veulent prouver à autrui leur virilité absente. Mais d’où vient un tel produit? Que cache sa fabrication? Portrait sur une industrie québécoise plus que sanglante qui décime 27 000 porcs par jours ouvrables, un animal possédant un Q.I. plus élevé que celui du chien.
seaux et le retrait des dents, toujours à froid. Le reste de leur existence n’est guère mieux. Les porcs grossissent parfois dans le noir complet, soit dans des espaces individuels très restreints sans mouvements permis, dans des espaces communautaires surpeuplés, ou encore, dans des stalles empilées les unes sur les autres du sol au plafond. Le but visé est tout de même identique, peu importe la méthode : bouger moins pour engraisser plus, plus de chair pour les consommateurs avides de gras et de sel. Il faut comprendre qu’en pleine nature, le cochon vit dans la paille, l’herbe ou la terre et que fouiller et gratter le sol à la recherche de sa nourriture font partie de ses habitudes quotidiennes. Or, en élevage intensif, les porcs vivent sur du métal ou du béton, et n’ont pas accès à de la paille, empêchant ces deux activités caractéristiques de l’animal. Ainsi, les cochons se mettent naturellement à gruger et à mordre la queue de leurs congénères, comportement évité par la coupe de la queue à la naissance. Les porcs vont même jusqu’à se croquer le derrière, car ils sont trop stressés et trop nombreux. Sans oublier que sans possibilité de gratter le sol avec leurs sabots, donc, dans l’obligation constante de rester debout, les porcs développent de sérieuses lésions. Ils peuvent par exemple se fendre le sabot en deux, un endroit propice aux infections de toute sorte. Pour tenter de diminuer la douleur, ces bêtes adoptent des postures anormales qui aggravent la situation. À certains endroits, les selles et l’urine ne sont pas nettoyés, c’est-à-dire que les excréments ne sont pas évacués hors du bâtiment où vivent les porcs. Alors, les porcs respirent sans cesse les gaz toxiques qui s’en échappent, créant ainsi des maladies pulmonaires, comme par exemple, la pneumonie. Pour contrer ces infections, les producteurs de porcs vont administrer une nourriture gorgée de médicaments et d’antibiotiques, entre autres pour leur éviter de perdre du poids (de la graisse). C’est cette même nourriture qui leur permet d’atteindre un poids d’une centaine de kilos, en seulement 20 semaines, moment fatidique de leur exécution.
Commençons par le commencement. Dans l’industrie de la viande de porc, les truies sont synonymes de machines à reproduction. Normalement, c’est-à-dire, selon leur physiologie, les truies sont conçues pour donner naissance à environ 6 porcelets par an. Or, en élevage intensif, ce chiffre grimpe à 45 porcelets par an. Toute leur vie, ces mamans sont confinées dans des cages à gestation, colonne vertébrale du commerce porcin depuis 40 ans. Mesurant à peine 60 cm de large et 2m de long, ces cages empêchent tout mouvement, sauf les positions debout ou couchée, que les truies doivent conserver pendant 16 semaines, le temps de gestation. Comme elles ne peuvent pas bouger et manquent d’exercice, les truies développent une panoplie de problèmes de santé : augmentation du nombre d’infections urinaires, augmentation des problèmes cardiaques, affaiblissement des os et des muscles, lésions aux pieds, douleurs chroniques (coupures, écorchures) et alouette. Heureusement, ces cages de gestation sont déjà interdites en Europe et dans quelques états américains et le seront en Australie à compter de 2017. Par la suite, le jour de la mise bas, la truie enceinte est envoyée dans une autre cage, la cage à accouchement. Encerclée par d’autres cages de truies stressées et hurlantes, la maman sera immobilisée de sorte à se coucher sur le côté. À noter qu’elle ne pourra jamais toucher ses petits puisque seules ses tétines sont accessibles à ceux-ci. De toute façon, très tôt après la naissance, les porcelets lui sont retirés et sont nourris par une machine conçue à cet effet. Même si la mère les appelle désespérément, l’industrie ne se gêne pas pour inséminer la truie à nouveau, quelques jours après son accouchement. Ce cycle se poursuit jusqu’à environ 6 portées, moment où la truie est envoyée à l’abattoir, lourde d’avoir intensivement produit Le chemin vers l’abattoir est particulièrement pénible pour ces et perdu ses propres bébés. Cette chair épuisée et malade est animaux dû aux conditions exécrables. Le transport s’effectue ensuite massivement consommée…Tout de suite après leur ar- majoritairement par camion, mais peut aussi se faire par bateau rivée dans ce monde étrange, les petits porcelets se font cas- ou par avion, lors d’exportations vers le Mexique ou vers Hawaï. trer (retirer les testicules) à froid, sans anesthésie, à l’aide de Selon les règlements gouvernementaux officiels, les animaux pinces (déjà interdites en Angleterre et en Irlande). S’en suivent peuvent rester sur la route sans nourriture, sans eau et sans la coupe de la queue à froid avec une bonne vieille paire de ci- repos pendant de longues périodes de temps ; pour les porcs, 004
Semaine du 24/03 les chevaux et les volailles, il s’agit d’une période de 36 heures. Pour les vaches, les moutons et les chèvres, le gouvernement accepte 48 heures, et jusqu’à 52 heures à l’extérieur du pays. Or, le nombre d’inspecteurs est présentement très insuffisant, ce qui fait que les contrôles d’inspection sont plus rares, entraînant par le fait une violation fréquente de ces lois. Résultat? Excès des limites de temps par les chauffeurs, excès de limites de vitesse et conduites dangereuses, faisant perdre l’équilibre déjà précaire des animaux. La liste d’inconforts s’allonge encore : puanteur effroyable causée par la mauvaise ou à l’absence de ventilation, températures extrêmes (très froid en hiver et très chaud en été), litières inadéquates, protections contre les intempéries inexistantes, entassement intense (les animaux sont empilés les uns sur les autres), etc. Bien évidemment, plusieurs animaux meurent en route piétinés (aucun espace pour se coucher), asphyxiés (air rempli d’ammoniaque des excréments), épuisés (sans nourriture), déshydratés (sans eau), malades (fièvre du transport), d’hypothermie en hiver et finalement, de coup de chaleur en été. Les glorieux survivants peuvent alors souffrir de paralysie ou de contusions, blessures infligées par les coups durant le transport. Même les plus faibles sont conduits vers les abattoirs dans le but de retirer un profit aussi petit soit-il, notamment les animaux dit «couchés», qui sont tellement mal en point qu’ils sont incapables de marcher ou de se tenir debout, sans oublier ceux qui endurent des fractures du dos et des pattes ainsi que des descentes d’organes internes. Mais comment l’industrie oblige-t-elle ces malheureux à entrer et à sortir du camion à l’arrivée? Le bâton électrique bien sûr ! Au Québec, 70 abattoirs produisent chaque jour de nouvelles carcasses à transformer en «nourriture». Parmi ces 70, 41 sont sous la responsabilité du gouvernement fédéral, alors que les 29 autres sont gérées par le gouvernement provincial. Selon les rapports officiels du gouvernement du Canada, environ un tiers des abattoirs du Québec sous l’aile fédérale n’obtiennent pas la note de passage en ce qui a trait à la salubrité de l’endroit, mais aussi en matière de traitement sans cruauté ani-
male. Encore plus désolant, le quart de ces abattoirs sont surpris par les inspecteurs à affliger de la violence gratuite, sans buts, aux animaux qui attendent la mort. Des infractions en terme de salubrité, comme des contaminations croisées (des parties d’autres animaux qui sont non destinés à la consommation humaine entrent en contact avec les pièces de viandes comestibles) ou encore, l’admission d’animaux très malades dans la chaîne de production, ne sont pas choses rares dans ce domaine. Sans oublier des infractions comme des planchers trop glissants qui favorisent les chutes et les blessures des cochons, l’abusive utilisation du bâton électrique ou encore, la mort d’animaux attendant leur exécution dans des locaux sans eau et nourriture, toujours selon les rapports mensuels d’inspection fédérales. Ces infractions vont encore plus loin lorsqu’elles touchent la manière de mise à mort, attribuant d’autres mauvais traitements, comme des animaux restés vivants plusieurs minutes après l’exécution. En 2004, seulement 2 abattoirs (sur le lot des 40 surveillés par le fédéral) ont reçu une très bonne cote concernant le traitement des animaux… Le plus triste dans toute cette histoire est le fait que l’industrie porcine québécoise est la seule à s’opérer à la perte et ne respecte pas la courbe de l’offre et de la demande. En fait, ces importantes pertes d’argent sont épongées par le programme d’Assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA) et ce, depuis plus de quinze ans. Ainsi, le Québec massacre trop de porcs pour les «besoins» de sa population, et exporte le reste de sa production à l’étranger. La devise de cette industrie? «Produire plus au plus bas prix possible». Heureusement, plusieurs solutions s’offrent à vous, chers consommateurs, pour éradiquer ce fléau : acheter de la viande d’un fermier/éleveur naturel qui traite ses animaux de façon adéquate, chasser vous-mêmes votre propre viande ou expérimenter le monde du végétarisme/ végétalisme. Nous ne pouvons continuer d’ignorer ces cris et ces ventres déchirés, il faut agir maintenant, puisque chacun de nous sommes responsables. Bons pour la santé ces cadavres? À discuter lors d’un prochain article…
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Ce qui se passe dans l’ombre : TransPacific Partnership Louis-Simon St-Jean Avez-vous déjà entendu parler du Partenariat Transpacifique? Probablement pas, puisque les négociations se font en secret. Le T.P.P. (TransPacific Partnership), est un traité de libreéchange entre 12 pays dont le Canada. Ce sont des compagnies bienfaisantes et si charitables, comme Monsanto, Wal-Mart ou Chevron, qui aident le gouvernement à l’écrire. Évidemment, le traité ne nous regarde pas. Les grandes corporations comptabilisent la moindre de nos recherches Google, les gouvernements espionnent les réseaux sociaux, mais l’avis des citoyens ne compte pas. Ce n’est pas comme si on consommait des produits, comme si nous étions rénumérés ou avions des droits, nous ne sommes que des meubles. Certains conseillers d’entreprise, qui ont encore une tête sur les épaules, nous ont révélé une partie de ce qu’on retrouve dans le T.P.P. Ces courageux risquent une inculpation pour collusion avec l’ennemi, c’est-àdire, le peuple! Premièrement, qu’es-ce que le libre-échange? C’est un principe de mondialisation, qui favorise « le développement du commerce international en supprimant les barrières douanières tarifaires et non tarifaires et les règlementations nationales susceptibles de restreindre l’importation des biens et des services ». Ça ne semble pas si pire à premier coup d’oeil. Mais seulement quelques chapitres du T.P.P. parlent de libre-échange, le reste est une panoplie de nouvelles règlementations dans tous les domaines. En fait, le traité propose de conférer aux investisseurs étrangers plus de pouvoir qu’aux nations elles-mêmes. Entre autres, les entreprises auraient le droit de poursuivre en justice une société pour abolir certaines lois. Cela se passerait devant un tribunal spécial, sans procédure d’appel, où les ci-
toyens ne pourraient même pas élire les juges. Ça sent déjà la corruption à plein nez. Par la suite, si notre gouvernement ose adopter des politiques en matière d’environnement, de sécurité alimentaire, de médicaments, de sécurité sociale ou de droit du travail pour en citer seulement quelques exemples, et que ces politiques osent contrevenir au T.P.P., elles seront déclarées inapplicables! Ils poursuivront le gouvernement sur toute mesure qui risque de réduire leurs bénéfices futurs attendus. Le PQ veut augmenter les redevances des entreprises? On pourra oublier ça avec le T.P.P. Des meilleurs salaires? Des assurances au travail? Des médicaments abordables? On pourra toujours rêver! En fait, ces corporations auront même le droit de baisser les salaires, puisque cela réduit leurs bénéfices en fin de compte. Et si le peuple s’y oppose, le gouvernement devra verser une compensation équitable aux entreprises! On pourrait croire que cet accord augmenterait les normes mondiales en matière de sécurité alimentaire, mais c’est tout à fait le contraire. Des normes internationales seront établies, non pas par des médecins ou des nutritionnistes, mais par des compagnies comme Monsanto, qui s’amuse à bourrer notre alimentation d’additifs inutiles. Nos normes en matière de pesticide, d’étiquetage et d’additif pourront être considérées comme des « barrières douanières illégales». L’accord propose aussi d’abolir le droit de savoir si on achète local. On ne saura plus d’où notre nourriture provient, à moins de connaitre le producteur.
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Semaine du 24/03 Une fois que nous serons tous bien malades après avoir mangé la nourriture du T.P.P., ne vous en faites pas, ils auront tous les médicaments dont vous aurez besoin...seulement si vous en avez les moyens, évidemment. Le monopole des médicaments des grandes compagnies pharmaceutiques sera renforcé par le traité. Cet accord parle déjà d’augmenter la durée des brevets à 20 ans. La compétition sera effacée, les corporations pourront augmenter le prix des médicaments à leur guise. Les prix élevés couperont l’approvisionnement en médicament à Médecins Sans Frontières, les maladies comme la tuberculose feront des ravages dans les pays défavorisés. Bon moyen d’éliminer la pauvreté dans le monde, non? Quant à l’environnement, lui, on pourra l’oublier. Si notre gouvernement impose des normes écologiques quant à l’extraction des sables bitumineux, ces normes pourront être contestées, puisque qu’elles réduisent les bénéfices des entreprises. Sinon, le peuple sera obligé de payer des compensations aux compagnies, pour que ces normes n’entravent pas leurs profits. Déjà, les accords commerciaux actuels ont couté aux gouvernements 3 milliards de dollars de redevances aux entreprises étrangères à propos des normes environnementales. Cela n’a aucun sens. Finalement, en matière de liberté sur le net, les fournisseurs pourraient faire disparaitre des contenus, ou contrôler l’activité des utilisateurs. Sérieusement, ça me fait peur. Mais, heureusement, par le passé, le peuple à déjà fait échouer plusieurs accords commerciaux dépourvu de bon sens, alors ne désespérons pas. De l’Accord Multilatéral sur l’Investissement jusqu’à Bataille à Seattle, nous avons montré fermement notre opposition face a l’Organisation du Commerce International. Nous pouvons bloquer le T.P.P. Opposons-nous à ce terrible plan ploutocratique maintenant.
Selon le tract de manifestation contre cet accord, Le T.P.P. -Empêchera toute la régulation véritable de la bourse -Transformera des carrières bien rémunérées en travail dans des ateliers de main d’œuvre exploitée -Détruira les fermes familiales -Accélèrera la destruction de notre planète, au nom du profit des entreprises -Maintiendra le peuple dans une ignorance totale -Placera les droits des entreprises au-dessus de la souveraineté des nations -Réduira à néant notre capacité à venir en aide aux économies locales -S’attaquera aux fondements de la démocratie, qu’il affaiblira, chez nous comme à l’étranger
Il faut se réveiller avant qu’il ne soit trop tard! On peut s’engager sur http://www.exposethetpp.org/ http://www.flushthetpp.org/ http://www.citizenstrade.org/ctc/ http://tppxborder.org/ Cet accord libre-échange, loin d’être libre, n’est en aucun point un échange et n’a pas notre accord!
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Le Venezuela au bord du gouffre? Par Antoine Bourassa
Depuis l’ascension au pouvoir du président Nicolas Maduro, le Venezuela dans son ensemble est pris dans une crise qui ressemble étrangement à celle que vit l’Ukraine. Un mouvement de protestation lancé d’abord par des étudiants en région contre le régime du président. Ce mouvement s’est répandu à l’ensemble des grandes villes du pays. Des manifestations violentes et de fortes répressions policières sont maintenant chose commune dans l’ensemble du territoire vénézuélien. Les manifestations veulent dénoncer les politiques du nouveau président Maduro. Réellement, le Venezuela avec un immense potentiel pétrolier est gravement affaibli par 15 ans de «Chavisme» (politique économique de l’ancien président Hugo Chavez). Les magasins sont tous vides : « Tout manque tout
le temps : les œufs, l’huile, la farine de maïs. Alors forcément, les gens en ont marre », a déclaré Elsy Marino de Caracas, qui
réserves dont 72% en or brut. Le mouvement de protestation qui a lieu à travers tout le pays est dénoncé par le président Maduro comme une «tentative de coup d’État» fomentée à l’aide des Américains. Les Américains, qui sont les principaux acheteurs du pétrole du pays, entretiennent des relations diplomatiques sensibles avec le régime de Maduro. Suite à l’expulsion des diplomates américains du pays en février dernier, les relations entre les deux pays sont au point mort.
L’ONU a d’ailleurs récemment critiqué le traitement très brutal réservé aux manifestants et à leur chef, Leopoldo Lopez.
Le 12 mars dernier, celui-ci a été emprisonné dans une prison militaire à Caracas pour avoir instigué une manifestation non violente qui aurait mal tourné faisant trois morts le 12 février. Mais, là comme ailleurs, le président Maduro a menti en déclarant que M. Lopez étant argentin et qu’il organisait des manifestations violentes au nom de pays étrangers.
fait en moyenne de six à dix heures de queue par semaine pour obtenir des produits de base. Le pays est au bord de la faillite économique avec une hyperinflation (près de 60%) pour 180 milliards de dollars de dette. Le pays n’a que 20,3 milliards en 008
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Les élections à date fixe imaginaires de Bernard Drainville Par Charles Brunelle
Chaque fois qu’il y a une élection, je suis toujours rempli de joie. Cette petite croix qu’on peut faire sur un bulletin, j’ai l’impression, peut-être dira-t-on naïve, qu’on peut donc bien changer le monde avec. Jamais je n’adhérerai à la pensée que l’exercice démocratique est une dépense inutile. Pourtant, je dois dire qu’à l’annonce du déclenchement des élections ce 5 mars dernier, même si on en parlait depuis longtemps à mots couverts, j’ai quand même été surpris. Je me disais que jamais, le Parti Québécois allait lui-même partir la machine. Je me souvenais que lors de la dernière campagne électorale, le PQ avait comme proposition d’établir une loi sur les élections à date fixe. Ça semblait en fait tellement important pour eux que dans leur plate-forme, elle se trouvait en page 3, dans un mot attirant l’attention sur les points importants du document. D’ailleurs il faut dire qu’après l’élection, l’Assemblée Nationale a assez promptement adopté le projet de loi. Et on en avait de besoin. Si on se rappelle bien, le printemps 2012 et les mois qui ont suivi ont mis le parti libéral dans une situation imprévisible. On a donc attendu dans une logique totalement partisane jusqu’à la dernière minute pour déclencher. Et c’est justement là où réside l’intérêt théorique d’attendre à une date fixe pour aller voter. Je me souviens de ces vidéos (d’ailleurs, toujours accessibles sur Youtube) de M. Drainville, le ministre responsable des institutions démocratiques. Ce passage en particulier : «En fixant une date d’élection, on fait
disparaître la stratégie partisane de la date électorale. Finis les déclenchements en fonction des sondages, finis les déclenche-
ments en fonction des commission d’enquêtes» Il est pourtant évident que le même gouvernement qui a adopté cette loi nous a mis en campagne électorale sur la base d’un climat social favorable à son endroit. Même si le déclenchement des élections est légitime au sens strict de la nouvelle loi, il ne demeure pas moins incohérent par rapport à l’esprit qui nous a poussés à l’adopter. Puisque la loi ne définit une date électorale fixe que pour la fin d’un mandat de 4 ans, nous venons en fait de remplacer le problème par un autre et le PQ a été le premier à nous en faire la démonstration : solliciter le vote avant la fin du mandat permet toujours de déclencher en fonction des sondages ou pour éviter d’être éclaboussé par une commission d’enquête. Si le législateur contourne lui-même sa loi moins d’un an après son adoption, c’est qu’elle est considérée comme quelque chose de vague. Et c’est justement le problème : la seule réelle façon d’empêcher un gouvernement de demander un vote sur une conjecture favorable, à part se fier à sa bonne volonté, c’est de lui permettre que de ne consulter sa population que tous les 4 ans, à date fixe, ce qui pourrait facilement être dangereux pour la démocratie. C’est comme ça qu’on peut se dire que les élections à dates fixes sont comme une créature imaginaire : on a beau vouloir qu’elles existent, les chercher comme on peut, elles n’en seront pas plus réelles. Mais merci pour l’effort.
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Sans blagues! Alexei Yanick
Le rire est une arme très puissante. En effet, il provoque une libération de plusieurs neurotransmetteurs associés au sentiment de bonheur (la dopamine par exemple), une série de contractions des muscles de la ceinture abdominale ainsi qu’une légère augmentation du rythme cardiaque. Il est plus qu’excellent pour la santé générale de rire, tellement que certains médecins et psychologues ont constaté que leurs patients qui riaient le plus guérissaient généralement plus rapidement. Libérez-vous de vos études pour quelques instants et régalez-vous sur ces quelques blagues!
De combien de psychologues a-t-on besoin pour changer une ampoule? D’un seul, mais l’ampoule doit vouloir changer.
Qu’est-ce qu’un ours polaire? C’est un ours cartésien qui a subi un changement de coordonnées.
C,Eb et G veulent entrer dans un bar. Le portier leur refuse l’entrée car ils n’acceptent pas de mineurs.
Pourquoi les livres sur l’anti-gravité sont-ils si bons? Car on ne peut pas les déposer! De combien d’artistes surréalistes a-t-on besoin pour visser une ampoule? Un poisson.
La vilaine reine
Par Marie-Ève Clark
Les craquements sinistres des lattes de bois menaçant de céder d’une seconde à l’autre sous la pression des armes ennemies la firent frissonner. Elle avait, à présent, enfreint tous les codes de grâce et de noblesse qu’on lui avait appris au cours de son existence. Codes qu’elle aurait également dû transmettre à son enfant dès que celui-ci aurait atteint un âge plus décent. Âge qu’il n’atteindra jamais. Elle serra le petit corps du poupon qui s’agitait dans ses bras. C’était sombre, si sombre dans cette pièce qui avait jadis rayonné de beauté. Les seules lueurs perceptibles étaient celles que dégageaient les torches situées par-delà les minuscules fenêtres de la pièce. La reine avait voulu croire que l’absence de clarté aurait persuadé l’ennemi de l’absence de vie dans la salle du trône, mais ce n’était évidemment pas le cas. Elle savait, sans vouloir se l’avouer, que ce n’était qu’en passant au-dessus de son corps étêté que les soldats qualifieraient leur tâche d’accomplie. Elle tremblait de
Si vous ne faites pas partie de la solution, vous faites partie du précipité. Le chat de Schrödinger entre dans un bar. Et il n’entre pas. L’entropie n’est plus ce qu’elle était.
La plus petite prison au Canada se trouve dans la tête de Stephen Harper. La façon la plus simple de noyer est une blonde est de lancer un miroir au fond d’une piscine. Les professeurs de chimie ont tendance à utiliser des blagues de façon périodique.
peur. Elle ne voulait plus être reine de ce royaume qu’elle avait, pour tout dire, peut-être un peu trop exploité. À présent, elle désirait être comme les autres. Une simple paysanne dont la vie consisterait à faire la cueillette des œufs à l’aube, traire les vaches, faire les foins, préparer la nourriture pour la marmaille. Elle avait honte de ses pensées si peu dignes de son rang. Mais son rang, elle l’exécrait à présent. Son rang, qui lui avait apporté richesses en abondance et pouvoir excessif, ce même rang allait la tuer, maintenant. Elle pleurait comme une enfant, alors que celui qu’elle portait dans ses bras se contentait de l’observer en gazouillant doucement. Terrée dans le coin de la pièce, elle apposa délicatement son index sur les lèvres du nourrisson, dans l’espoir de le faire taire. Espoir. Bêtise. Les immenses portes étaient toujours secouées par la violence des coups qu’elles recevaient. Chaque secousse
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Semaine du 24/03 de bélier correspondait à un battement de cœur raté pour la reine. Les larmes qui brouillaient son regard bleuté continuaient de s’écouler sur ses joues. Elle devait prendre une décision. Non pas une qui concernerait son peuple ou ses richesses, choses qui lui paraissaient tellement futiles en ce moment, mais bien une à son sujet. Au sujet de cette petite chose innocente, dont la tête était à peine parsemée de mèches blondes. Mèches qu’elle caressa de sa main tremblante. Croisant ces yeux si semblables aux siens, la jeune femme prit une grande inspiration, et entreprit de murmurer quelques derniers mots à celui qui ne pouvait rien comprendre. « Ne m’en veux pas, s’il te plait. Ne m’en veux pas, mon ange. Ce n’est qu’une histoire fantastique. Comme celles que ton père t’aurait racontées, comme celles que tu aurais lues par toimême par la suite. Sauf que tu as eu la malchance d’être né du côté de ceux qui perdent. De ceux que tout lecteur aurait appelés “vilains”. C’est ma faute, ne t’inquiète pas. Si nous avions gagné, nous aurions été les gentils. Mais nous avons échoué. Ce n’est pas si grave, n’est-ce pas? L’histoire va continuer. Toujours. Sauf que par ma faute, tu n’y seras pas. Je... Je t’en prie, ne m’en veux pas... Tu sais, petit ange, je suis la reine de ce royaume. La vilaine reine. Celle dont le preux chevalier doit se débarrasser pour avoir la couronne. Et toi... toi tu es innocent. Tu es l’innocent, le trahi, le maudit de l’histoire. Maudit par le destin de tes ancêtres, trahi par ta propre mère. Par ton propre sang. Car le preux chevalier sera prudent, il veillera à ce que le mal ne revienne pas sur cette terre, il veillera à ce que sa couronne soit bien fixée sur sa tête, pour des décennies encore. Seulement, pour ce faire, petit ange, il a besoin que seul son sang soit considéré comme royal. Le mien doit disparaitre. Voilà ta malédiction, mon cœur. » Assise contre le mur froid, elle ferma les yeux en se penchant un peu plus au-dessus de l’être qu’elle tenait toujours dans ses bras. Ses lèvres frôlèrent son oreille, comme si elle avait peur quelqu’un d’autre puisse entendre ses confessions. Elle déglutit en tentant de ravaler ses larmes. « Je t’aime. Je suis désolée pour tout. Jamais je n’aurais cru que tout cela... J’espérais trop. J’espérais que tout s’arrange, comme dans les contes de fées. Je crois que je n’avais pas pris conscience que je n’étais pas du côté de la belle princesse et du
royaume enchanté. C’est mon erreur. Tout est ma faute. Laissemoi, s’il te plait, en réparer juste une. La seule dont je puisse m’occuper. La seule dont la solution soit encore à ma disposition. Parce qu’il y a des chances pour que le preux chevalier cherche à obtenir d’autres choses ou qu’il tienne à se venger pour tout le mal que la vilaine reine a fait. Elles sont grandes, ces chances, petit ange... mais ne t’inquiète pas. J’ai la solution, tu te souviens? Maman reste préventive. Pour toi, je ne serai pas la vilaine reine, d’accord? Je serai simplement ta mère aimante. Et pour toi, je ferai une chose de bien. » Elle sourit à travers ses larmes, et déposa un baiser sur le front de son enfant. L’une des mains de la reine s’en fut à sa ceinture, où elle chercha à tâtons un fourreau contenant une dague effilée qu’elle extirpa. Elle gardait l’enfant serrée contre elle sur sa poitrine, d’une main, tandis que, de l’autre, elle se mettait en position. « Tu aurais dû être un preux chevalier, mon ange. Tu aurais dû créer ta propre histoire. Je t’emmène vers une autre, d’accord? Une que personne ne connait. Bien différente de celle qui se déroule ici. Quitte ce malheureux destin, mon cœur. Trouve la lumière... et pardonne à la vilaine reine, s’il te plait... elle t’aime si fort... » Ses mots se muèrent en un sanglot alors qu’elle enfonça la lame dans le corps du bébé, qui se raidit, puis se détendit. Avant qu’elle ne sombre dans un chagrin qui lui ferait perdre toute raison, elle retira la dague, la descendit au niveau de son abdomen, et l’enfonça. La douleur fut instantanée. À la fois intense et rassurante. Dans un dernier élan, elle la retira, pour sentir sa vie qui s’écoulait sur le sol au même moment où le fracas de la porte cédant se fit entendre. Le bruit des pas et des voix semblait déjà lointain. Quelle vie pitoyable elle avait eue. Tant d’espoir vain. En ces dernières secondes, elle ne put s’empêcher de sourire de sa propre bêtise : elle espérait encore. Encore qu’il y ait quelque chose de plus lumineux, comme ce qu’elle avait promis à son fils. Même si c’était simple. Même si c’était différent des richesses, du pouvoir... elle voulait revoir la lumière. Et les yeux bleus scintillants de ce petit garçon plein de vie qui grandirait à ses côtés. Elle ferma les yeux.
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Le Québec souverain : un nouvel îlot de l’empire culturel américain? Par An-Laurence Higgins
Si un référendum sur la souveraineté du Québec se tenait demain matin, mon crayon irait invariablement cocher dans la case du OUI. Tout peuple, toute nation mérite de se gouverner comme il l’entend et de la manière qui soit le mieux pour lui. Je n’ai pourtant jamais été une fervente nationaliste au sang chaud qui scande « Vive le Québec libre! », et je n’en ai jamais vraiment ressenti l’envie. Ouvrez donc votre garde-manger, votre frigo. À moins d’être une mamie popoteuse, un jeune hippie aux cheveux gras ou un bourgeois raffiné, vous remarquerez que les aliments que vous consommez tous les jours… proviennent rarement du Québec. L’offre pour la bouffe québécoise est plus faible que celle pour les aliments canadiens ou américains, j’en conviens, mais elle est proportionnelle à la demande des consommateurs québécois, qui eux, connaissent mal leurs propres entreprises alimentaires. À Québec, nous avons accès à des boulangeries, des petits épiciers, un marché de proximité, des marchés publics en été (et même en hiver) qui offrent une multitude de produits, bien trop méconnus des Québécois eux-mêmes, de l’ile d’Orléans, de la Rive-Sud de Québec, de l’Abitibi, de la Gaspésie, de l’Estrie, de Québec, de Montréal, de Charlevoix, de la Montérégie, et j’en passe. Après les produits de subsistances de base, passons à ces marchandises que nous utilisons et consommons toute notre existence : les vêtements. La garde-robe de la majorité des Québécois regorge de produits des multinationales (qui ne sont pas québécoises, bien entendu) implantées en Asie et en Amérique latine. Pourtant, bien que notre industrie de la mode soit encore timide, elle existe bel et bien! À Québec, plusieurs boutiques offrent des vêtements créés et fabriqués par des Québécois(es) – et non, il ne s’agit pas juste de morceaux de
patchwork comme ceux de Myco Anna. Les produits d’hygiène? Le tissu? Les produits ménagers? Les meubles, les instruments de musique, les accessoires de mode, les ustensiles, les guenilles et la laine? On fait tout ça au Québec. Le problème? La majorité des Québécois consomme à outrance des produits canadiens ou américains aux dépens des entreprises de sa propre nation, dirigées par ses concitoyens. Vous imaginez-vous vraiment un pays nouvellement indépendant qui se procure la grande majorité de ses produits de subsistance à l’étranger? Voire au pays duquel il vient se séparer? On a bien notre bière et nos fromages qui sont populaires (même à l’international, soyons-en fiers!), mais vous conviendrez bien avec moi qu’on ne nourrit pas un peuple de ces deux seuls aliments… si on veut le garder en santé du moins! Et puis notre culture? Notre chère culture dont on est si fiers et que l’on fête une fois par an, sur les Plaines un peu tout croche (plus vraiment depuis Labeaume)? La place offerte et l’intérêt que notre peuple porte à ses musiciens, autant populaires que classiques, sont désolants en comparaison avec ce que le Québec offre aux artistes américains ou européens. Notre théâtre, nos romans, nos poèmes, nos chansons semblent tombés dans l’oubli au profit de la culture américaine. Nous faisons partie de la sphère d’influence culturelle des États-Unis d’Amérique, notre culture en souffre, c’est un fait. À la veille des référendums, la Révolution tranquille avait éveillé les esprits du peuple, qui était conscient de sa culture, de son potentiel, de son terroir, de sa langue, de sa musique et de sa beauté.
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Semaine du 24/03 Aujourd’hui, est-ce que je saurai être fière de mon pays si sur la plus grosse scène du Festival d’été Québec on ne retrouve plus que des Metallica, des Bon Jovi et des Black Eyed Peas? Si notre radio fait tourner des hits simili-francophones dans le seul but de respecter les règles sur la langue? Si les étudiants rechignent devant un roman de Gabrielle Roy ou de Danny Laferrière, mais lisent Fifty Shades of Gray et Game of Thrones en une nuit? Si les Québécois tripent sur la canne de soupe Campbell’s et la Marilyn Monroe exposant quatre de Warhol, mais ne se rendent jamais au Musée des Beaux-arts, alors qu’on y trouve l’œuvre Hommage à Rosa Luxembourg de Riopelle? Si les restaurants québécois ont une clientèle limitée pendant que de l’autre côté de la rue, le McDonald’s peine à garder le rythme? Si notre Québec considère qu’après trois années en éducation secondaire, on est assez formé pour avoir un diplôme et devenir citoyen? Si on se pâme d’avoir notre langue à nous, mais que les fautes de français sont monnaie courante même au niveau collégial? Si les caissières du IGA et du Provigo sont invariablement quinze sur le plancher, mais que celle du J.A. Moisan est seule à longueur d’année? Si, encore aujourd’hui, on ignore nos concitoyens des réserves pour nous préserver de notre propre malaise?
Québécoises autonomes ou protégés par les normes du travail, et non pas par des ouvriers payés à un salaire déraisonnable par une entreprise américaine richissime. La musique, la littérature, le théâtre et le cinéma québécois ne sont pas assez sensationnalistes et explosifs que leurs homologues américains? Eh bien, si on veut faire un pays, on devrait aller s’allier très indépendamment aux USA tant qu’à faire.
Et ceux (de la classe moyenne et plus) qui disent que les produits québécois sont trop chers? Bien sûr qu’ils le sont. Et je peux vous garantir qu’ils sont généralement d’excellente qualité, et vous assurer qu’ils sont issus du travail de Québécois et
« Nous connaîtrons-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts? » - Gabrielle Roy
Très loin de moi est l’idée d’un Québec hostile aux influences culturelles. Je désire plutôt constater que l’ébullition culturelle québécoise de la deuxième moitié du siècle dernier semble s’essouffler, et que notre culture fait basse mine. Surtout si on la compare avec celle de l’effervescence qu’ont connue les baby-boomers, qui a indéniablement mené le Québec tout entier à une conscience nationale sans précédent… et presque à la souveraineté. Si on ne change pas de cap, l’indépendance de notre belle nation ne servira tout simplement qu’à concrétiser des décisions économiques qui sont loin d’être propres au Québec, ainsi qu’à créer un pays de plus qui soit asservi et conquis par l’impérialisme culturel américain. Et je serai la dernière à en être fière.
Jour de Colère Feu Purificateur Par Maestro Forte Piano
Les clés de Damos, pendues haut dans les cieux Ne tiennent qu’à un fil, si fragile et précieux Ces dernières tombèrent Et vinrent se ficher dans la terre La douleur fut vive Et ainsi se réveillèrent, de lave, les rives Les plaines remplies de vie, verdoyantes Si belle et à la fois luxuriantes Connurent la colère brûlante de la terre Et c’est ainsi que le feu des enfers Vint submerger violemment La surface de l’Éden, véritable mer Que dis-je? C’était en fait un océan! Flamme! Brûle ce monde je n’en veux plus Après tout il n’était constitué que d’illusions Je l’assassine, je le tue Ce n’était, après tout, que de folles émotions Pour ainsi dire, et loin de moi l’idée de mentir J’ai moi-même créé ce monde et pourtant il ne me fait que souffrir Toute parcelle doit disparaître J’en décide, je suis le maître Tu n’as pour splendeur, aucun pareil
Consumes-toi, ma rage Et élève-toi, plus haut que les nuages La vue est splendide Mais détrompez-vous! Je n’étais alors rien de moins qu’un fou! L’acte n’est donc point sordide Nettoient mon âme et forment une cicatrice Flamme! Consume tout ne laisse rien au sort Ce monde je l’offre à la mort Si seulement les clés, la terre n’avaient point fait l’action de pourfendre Mais ce ne fut pas le cas, je n’en veux donc même plus les cendres Mon salut passe par la vertu et non Les passions font maintenant face à la consomption Elles ne durent jamais vraiment longtemps Et à présent, leur essence, brûlant S’évapore et est englouti par le néant Le monde est anéanti Il n’existe plus, je le plonge dans l’oubli Endroit où tout se cicatrise, se rafraichit De guérir, n’en tient qu’à moi 0015
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Le pachyderme gelé Par Gabriel Rivard Vous avez sans doute déjà vu Jurassic Park et êtes donc probablement familiers avec l’idée de ramener des espèces disparues de la surface de la Terre grâce au clonage. Vous savez aussi probablement que cette idée est complètement farfelue, l’ADN supportant très mal le passage du temps (c’est encore pire quand cette chaîne d’acides nucléiques est soumise à des températures et à des pressions extrêmes, comme c’est la norme lors d’une fossilisation digne de ce nom). Il est donc complètement inutile de chasser les moustiques préhistoriques prisonniers dans l’ambre. Cependant, je présume que vous avez pu observer que le froid conserve tout (même les cons, et les cons servent parfois). C’est après tout le principe du congélateur, cet électroménager béni entre tous qui nous permet de consommer un met préparé Dieu sait quand sans trop de danger. Dans ce cas, que pensez-vous qu’il arrive lorsqu’un animal datant de l’une des ères glaciaires meurt? Est-ce que la glace sera suffisante pour conserver sa viande et, par le fait même, son précieux patrimoine génétique; l’animal va-t-il se momifier, comme Ötzi, le fameux Homme des glaces, ou va-t-il se décomposer?
de mammouths laineux ont pu être découverts sous les glaciers qui parsèment le globe.
Le pachyderme le plus récemment découvert en Sibérie est d’ailleurs en si bon état que Viktoria Egorova, de l’équipe de recherche en charge de l’analyse de la trompe préhistorique, affirme que la carcasse est mieux conservée qu’un corps humain de quelques mois, ce qui est tout à fait remarquable pour un corps vieux d’environ 43 000 ans. En fait, ce mammouth est tellement bien conservé que les biologistes ont bon espoir de pouvoir récolter assez d’ADN provenant du noyau de ses cellules pour caractériser entièrement son génome et, éventuellement, le cloner. Cependant, le directeur du Musée du Mammouth de Yakutsk, M. Semyon Grigoryev, tempère les attentes des impatients; il explique que le procédé n’est pas encore au point (ses estimations parlent de 60 ans avant qu’un mammouth foule à nouveau la Terre) et que plusieurs obstacles se dressent sur le chemin d’une réintroduction hypothétique du mammouth dans l’éventail des espèces vivantes. Entre autres, étant donné que l’espèce est éteinte, il faudrait que le bébé mammouth se développe grâce à une mère porteuse d’une espèce différente Normalement, lorsqu’un être vivant meurt, il est très rapide- (plus que probablement une femelle éléphant d’Asie, étant ment dégradé par toutes sortes d’organismes détritivores donné que ce sont les plus proches parents vivants du géant (charognards, bactéries et autres asticots du même acabit). De laineux). De plus, cette mère ne sera aucunement capable d’entemps en temps, par contre, un froid à fendre la pierre sévit à seigner au petit mammouth à survivre dans son habitat arcl’endroit où l’animal pousse son dernier soupir, un froid assez tique, ce qui pose un problème éthique certain, les mammouths intense pour arrêter complètement l’activité métabolique des ayant besoin de grands espaces pour se développer et étant bébittes qui pourraient avoir envie de se repaître de la car- incapables de s’adapter à un climat chaud comme celui auquel casse, ce qui empêche sa décomposition. Bien sûr, si un animal sont habitués leurs cousins modernes. En outre, le mammouth passe par là, affamé, il peut toujours s’y faire les dents et en était un animal très grégaire, et les scientifiques ne savent pas emporter un morceau, mais, généralement, ces cadavres sont comment réagirait le premier mammouth cloné, qui serait seul dans des endroits difficiles d’accès, au fond d’une crevasse de son espèce… L’intérêt de cloner un mammouth réside donc dans un glacier ou dans un bourbier, par exemple. Si les condi- pour l’instant uniquement dans la satisfaction de la curiosité tions météorologiques sont favorables et que les bonnes condi- scientifique, bien que certains théorisent que la réintroduction tions se maintiennent, le corps peut traverser les millénaires du pachyderme dans certains écosystèmes pourrait les rendre sans problèmes grâces aux propriétés conservatrices des plus résilients aux changements climatiques et permettraient basses températures, pour la plus grande joie des scientifiques, peut-être d’empêcher dans une certaine mesure la fonte du qui bénéficient ainsi de données précieuses sur ces bêtes pré- pergélisol. Je n’ai par contre jamais pu mettre la main sur une historiques. C’est ainsi que quelques humains primitifs, comme étude venant appuyer ces dires, alors ces dernières informaÖtzi, retrouvé dans les Alpes, ainsi qu’un nombre appréciable tions sont à prendre avec un grain de sel. 0016
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Est venue l’heure de l’électro Par Pierre-Olivier Bouvier-Leblanc
Les Grammys récompensent à chaque année l’élite musicale. La récompense majeure est celle d’album de l’année. Souvent à l’honneur sont les vedettes rock de tous genres ou encore des artistes folk. Cette année, c’est un certain duo français de musique électronique qui a raflé le prix le plus convoité : Daft Punk avec son album Random Access Memories. Cette victoire pour le duo est ce qui, en quelque sorte, boucle la boucle de l’émergence d’un nouveau genre de musique électro dont ils avaient été des précurseurs une quinzaine d’années plus tôt! La musique pop, comme celle des Black Eyed Peas, ou de Britney Spears, a dominé la scène musicale des jeunes et des adolescents lors des premières années du millénaire. Une musique accessible et «branchée». On entendait très peu parler de ce qui se faisait dans le monde de l’électro, une musique moins attrayante pour les réseaux de communication. Pourtant, un virage dans ce monde avait eu lieu, quelques années auparavant lorsque Daft Punk sort Homework (1997). Ce disque est un emblème d’un mouvement musical qui fera la marque de commerce de plusieurs DJ par après, il s’agit de la French touch. Ce courant musical, qui met de l’avant les synthétiseurs, les claviers et les séquenceurs, n’est pas nouveau, il date du début des années 90, mais l’album de Daft Punk démontre le véritable potentiel de cette musique. Le morceau Da Funk en est l’exemple le plus marquant. Le son de la French touch prend tranquillement sa place dans un monde ou la house et la deep house s’estompent avec la perte en popularité des raves. Vers le milieu des années 2000, le règne de la pop s’essouffle un peu et cela ouvre la porte à des DJ qui, dans l’ombre, travaillent leur style dans les boîtes de nuit. Le plus important de ces DJ, c’est David Guetta. Et oui, c’est encore un français! Le morceau Love is gone est un succès international et permet à David d’accroître sa notoriété. Le DJ français entame par la suite une série de collaborations avec des artistes très connus comme Madonna, Akon, Kid Cudi, Estelle, Will.i.am, Pitbull ou encore Ne-yo. L’union que réalise David Guetta entre les styles musicaux, comme le rap ou la pop, rend accessible (enfin!) le monde de la musique électronique. Ce ne sont plus des succès pop qu’on entend dans les discothèques, c’est de l’électro! C’est un grand tournant dans la musique populaire.
du nouveau Tomorrowworld depuis 2013 aux États-Unis), mais on n’a pas à chercher loin pour voir l’émergence de l’électro. À chaque vendredi, samedi et même dimanche soir sur Grande-Allée et partout dans le monde dans les discothèques, c’est cette musique qu’on joue. Ce sont les Avicii, Afrojack, Dimitri Vegas et Like Mike, Swedish House Mafia (RIP) et autres qu’on entend! La recette est gagnante : un rythme soutenu d’une voix normalement féminine et d’un bon kick, un rise assez long pour faire monter l’envie d’exploser à son comble et finalement le drop où l’expression totale de l’énergie vient de manière innée. L’arrivée de cette musique dans les bars a d’ailleurs considérablement changé notre manière de danser! En fait, il ne faut plus savoir danser pour aller dans les discothèques, il suffit d’un minime sens du rythme, de bonnes cordes vocales pour chanter à tue-tête les paroles (souvent criées de manière inexacte) qui accompagnent la musique et de bons mollets pour sauter en faisant du fist-pump dans les airs. Finies les danses compliquées! Le Québec n’est pas une exception à la règle, notre province aussi est frappée de plein fouet par la vague électro. Ce n’est pas pour rien que le Festival d’été de Québec a maintenant une soirée complète réservée à l’électro sur les Plaines, c’est aussi ce qui a fait naître le New City Gas à Montréal et le Hangar à Québec plus tard. Ces deux endroits sont, d’une certaine manière, les remplaçants des raves. On paie pour aller voir des DJ (de plus en plus des gros noms) jouer de 22h à 3h du matin sans arrêt. On retrouve à ces endroits les éléments qui sont devenus des constantes dans le monde de l’électro : couleurs pastels rétros, tank tops, bracelets et colliers lumineux, etc. Donc, pour résumer, l’électro est à la mode. Cependant, on sait bien que la musique, comme bien des choses, est cyclique, et je pense bien qu’un nouveau genre viendra supplanter l’électro comme il l’avait fait lui-même avec la pop. Mais qui sait, peutêtre que l’électro, une fois tombé dans l’oubli, remontera à la surface comme le font certaines choses que nos parents portaient jadis (Ray-Ban)…
D’autres DJ, grâce au succès de Guetta, sont alors pris plus au sérieux et des événements électro déjà existants prennent des proportions absolument mythiques. Vous voulez un exemple? L’incomparable Tomorrowland. Ce festival qui s’échelonne sur trois jours en Belgique et qui accueille 180 000 personnes (capacité maximale) semble être d’un autre monde : décors de scène à couper le souffle, ambiance rose et survoltée de bonheur, marées humaines, etc. Cet événement est devenu légendaire et il accueille à chaque année tous les meilleurs DJ au monde. Cependant, en 2003, avant que l’électro devienne accessible grâce à Daft Punk, la French Touch et David Guetta, le festival ne durait qu’une journée et n’accueillait que 4 DJ… Des événements comme Tomorrowland sont très intéressants pour les fans, car le risque de déception par rapport à la performance est mince : c’est de la musique produite par ordinateur! Pas de voix qui n’est pas à la hauteur ni de musiciens trop en boisson pour finir le show! Bien sûr, Tomorrowland n’arrive qu’une fois par année (en plus 0017
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Relève cinématographique made in Québec Par Sarah Tardif À l’heure des élections, l’identité québécoise est un sujet brûlant qui est au cœur de plusieurs questions politiques. Comme le cinéma est une forme d’art qui en dit long sur une société, je considère qu’il est important de se pencher sur la relève cinématographique de la Belle Province; cette relève qui brille de plus en plus à l’international.
Toutes ces nominations et ces prix (ces cinéastes ont également gagné des prix dans des festivals à l’étranger) montrent l’énorme talent ainsi que le potentiel artistique qu’ont les Québécois. Ce grand renouveau illustre bien le tournant dans l’histoire du cinéma québécois que nous sommes en train de vivre, ce qui est très rafraîchissant.
Depuis quelques années, on peut remarquer qu’un changement s’opère au cœur du cinéma québécois. Nombreuses sont les nominations des films d’ici aux Oscars et la diffusion de ceux-ci au festival de Cannes. Les cinéastes québécois ont la cote un peu partout, notamment en France et aux États-Unis. On a qu’à penser à Xavier Dolan dont les films se sont rendus à Cannes ainsi qu’à Denis Villeneuve qui fait fureur en ce moment chez nos voisins du Sud avec ses films Prisoners et Enemy (lequel est présentement en salles). Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y. et Café de Flore) est un autre cinéaste québécois dont le talent est reconnu ailleurs; on a qu’à penser à la nomination de son dernier film Dallas Buyers Club dans la catégorie meilleur film à la cérémonie des Oscars, laquelle eut lieu au début du mois. Chloé Robichaud, une jeune femme originaire de Québec, a également fait sensation à Cannes l’an dernier avec son premier long-métrage Sarah préfère la course.
Afin d’encourager le cinéma d’ici ainsi que nos cinéastes, voici une petite liste de films québécois (jeunes et moins jeunes) que je vous invite à regarder : • Laurence Anyways de Xavier Dolan (un coup de cœur) • C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée • Les Plouffe de Gilles Carle • Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette • Les Invasions barbares de Denys Arcand (film récipiendaire d’un Oscar) • Miraculum de Daniel Grou alias Podz (présentement au cinéma) • Tom à la ferme de Xavier Dolan (sortie en salles le 28 mars prochain) • Pour retomber en enfance pourquoi ne pas écouter La Forteresse suspendue et La Guerre des Tuques
Que dire également des nominations aux Oscars de nos réalisateurs Denis Villeneuve (Incendies, 2010), Philippe Falar- Ceci est un court aperçu de films québécois qui sont intéresdeau (Monsieur Lazhar, 2011) et Kim Nguyen (Rebelle, 2012) sants, mais j’aurais pu en écrire plusieurs autres. Soyez fiers de dans la catégorie meilleur film en langue étrangère ainsi que notre relève cinématographique (ainsi que de notre héritage!) de Yan England pour sa nomination dans la catégorie meilleur et je vous invite fortement à encourager les talents du Québec court-métrage de fiction avec son film Henry. Ces québécois afin que notre cinéma continue sur sa belle lancée. se sont rendus loin avec leur talent pour le septième art et ont contribué à marquer le patrimoine cinématographique de notre province. 0018
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Gravité : Un film renversant et à découvrir! Par William Barry
Si vous avez écouté la soirée des Oscars du 2 mars dernier, vous avez sûrement été surpris de voir le film Gravité récolter autant d’honneurs. Pour ma part, j’ai été épaté que ce film original rafle jusqu’à 7 Oscars, qui en font l’œuvre la plus récompensée de 2013. Mais, il y a quelque temps, comme d’autres amateurs de cinéma ayant seulement visionné la bande-annonce, j’étais sceptique de l’intérêt de ce film. Pourtant, dès les premières minutes de mon visionnement, j’ai tout de suite été happé par les images incroyables qu’on nous présente, de même que par l’ambiance créée par les prouesses cinématographiques des réalisateurs. En effet, les plans qu’on nous présente sont spectaculaires et leur réalisme fait en sorte que nous pouvons vraiment ressentir les évènements comme si nous y étions vraiment. Pour encore rehausser la tension, la musique de Steven Price est omniprésente et envoûtante. De plus, l’alternance de deux points de vue, soit la caméra subjective (on voit ce que les personnages voient) et la caméra objective, permet davantage d’immersion pour le spectateur. Ce dernier peut apprécier les scènes ahurissantes où les astronautes sont à l’extérieur de leur vaisseau et dans lesquelles on aperçoit en arrière-plan la Terre. C’est aussi le cas des séquences où les personnages évoluent en apesanteur. On se demande vraiment comment il est possible de reproduire avec autant de brio l’environnement spatial. La qualité des effets spéciaux est donc très élevée et c’est ce qui explique que Gravité ait pu gagner les prix des meilleurs effets spéciaux et de la meilleure cinématographie. Si vous n’êtes toujours pas convaincus de la sophistication des trucages, sachez que la NASA l’a été! Le groupe d’astronautes de la Station spatiale internationale a personnellement tenu à féliciter l’équipe de Gravité pour leur succès, et plus particulièrement le réalisateur Alfonso Cuarón.
Pour ce qui est du scénario, il faut admettre qu’il est plutôt limité et peu plausible. Il apparaît évident que les nombreux accidents et malchances rencontrés par les personnages sont exagérés dans le but de rendre le film plus captivant. En effet, j’ai trouvé que cette tendance de « catastrophe » peut s’avérer redondante avec le temps. Malgré je crois qu’on peut plutôt interpréter Gravité, qui nous rappelle le danger omniprésent de la vie dans l’espace, comme une sorte d’hommage aux astronautes de notre époque. Le film nous permet de découvrir l’intérieur des vaisseaux et des stations spatiales avec beaucoup de détails. C’est sans doute, dans le genre, une des œuvres les plus novatrices avec 2001, l’Odyssée de l’espace. Selon plusieurs spécialistes du domaine aérospatial, Alfonso Cuarón parvient très bien à reproduire les vraies manœuvres effectuées dans l’espace par les astronautes. Pour ce qui est des scènes de sorties dans l’espace ou de réparations, elles ont été reproduites avec une fidélité jamais incomparable. Même si ce film ne met en scène que trois personnages cachés derrière leurs combinaisons spatiales, il arrive très bien à nous captiver. Par ailleurs, l’actrice principale, Sandra Bullock, est convaincante dans son rôle, même si sa performance n’est pas digne d’une statuette. Toutefois, le petit nombre d’acteurs restreint peut-être le public cible de ce film. Malgré le manque de conversations et d’interactions qu’on constate dans Gravité, l’intensité dont font preuve les acteurs est palpable et, à mon avis, compense très bien cette lacune. En conclusion, je vous invite à écouter ce « thriller spatial » et à porter attention aux décors incroyables et détaillés ainsi qu’à la beauté de chaque image!
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Flâner? Oui, mais... Par Jules Boudreau
Une semaine de relâche qui se clôt avec un torride -15°C. Un pied de neige fraîchement tombé. Une pile de devoirs qui fait la même hauteur. Ça sent l’été, non? Et pourtant, ça s’en vient (mais pas si vite que ça, malheureusement).
des étudiants des emplois gratifiants et intéressants. À moins de ne pas aimer les enfants ou d’haïr l’extérieur, il n’y a pas vraiment de raison de ne pas passer un merveilleux été en tant qu’animateur ou employé connexe dans un camp. Rencontrer plein de belles personnes, profiter de la chaleur de l’été, faire preuve de créativité et de débrouillardise quotidiennement et avoir un horaire stable : dois-je en dire plus?
C’est sûr qu’en ce moment on s’imagine la future période estivale comme une grosse sieste de trois mois (« éternation » c’est un mot?). Mais même les plus peinards et paresseux d’entre nous ne peuvent passer tout ce temps là à dormir et/ou bronzer sur le bord d’une piscine et/ou sortir à chaque soir et/ou manger du melon d’eau (quoique quand c’est dit comme ça...)
Pour quelqu’un qui aime la nature, qui est moins attaché à ses repères (et à son confort dans certains cas) et qui cherche une expérience estivale complète, les camps de vacances sont parfaits. Il y en a une multitude dans les régions autour de Québec et la prolifération des camps spécialisés (musique, danse, sports, plein-air, name it) permet à tout animateur qui le veut de travailler dans un contexte qui le passionne.
En plus, il faut bien faire un peu de $$$; ceux qui entrent à l’université l’an prochain en sont d’ailleurs probablement et désagréablement bien conscients. Mais si, comme moi, vous êtes un peu pas mal tanné de votre emploi régulier, que ce soit faire cuire des boulettes, plier du linge, vendre des tablettes de chocolat ou toute autre activité vénérable mais morne de ce genre, il y a l’occasion de faire quelque chose d’un peu plus excitant.
Pour ceux qui cherchent une expérience moins intégrée mais tout aussi mémorable, les camps de jour permettent de rester chez soi, avec ses amis, son lit et ses habitudes. Les heures sont on ne peut plus parfaites, du style 8h-16h, seulement la semaine, ce qui permet de quand même profiter d’une partie du lifestyle estival mentionné plus haut (dormir, sortir le soir, manger du melon d’eau, etc.)
Certains emplois d’été sont plus que de simples jobines et amènent une impressionnante quantité de plaisir.
Les dates limites d’embauche pour les différents camps approchent sans doute bientôt : les intéressés peuvent donc consulter les offres d’emploi sur le site de l’Association des camps certifiés du Québec. Les sites du camp Kéno et des Camps Odyssée sont aussi remplis d’information.
Je suis sûr qu’il y a moult emplois d’été tous plus excitants les uns que les autres, mais je ne suis pas un salon de l’emploi, alors je me restreindrai à parler de ceux je connais, ceux dans les camps. Qu’ils soient de vacances ou de jour, les camps offrent à
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Semaine du 24/03
La terre tremble au Studio Ghibli Par Alexandre Doucet-Lagueux
Septembre 2013 : Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro, lauréat de l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003) annonce pour une ultime fois sa retraite. Les amoureux du Studio Ghibli sont en panique et espèrent que cela ne soit que pure fantaisie, comme les deux dernières fois. Mars 2014 : Toshio Suzuki, le producteur principal des œuvres du studio, annonce la sienne également. Deux figures emblématiques quittent leur poste, laissant un immense brouillard quant à l’avenir du célèbre studio d’animation japonais. Il y a plusieurs éléments qui alimentent les rumeurs sur la fin du Studio Ghibli. On peut d’ailleurs en lire un peu partout sur le net. La principale question au cœur des commérages: est-ce que l’entreprise va pouvoir survivre sans Miyazaki, la poule aux œufs d’or? Ces dernières années, la production des long-métrages du studio était structurée d’une façon assez précise. Pour faire simple, les recettes des petits films (Arrietty, le petit monde des chapardeurs ou La Colline aux coquelicots) servaient à financer les plus gros films, ceux de Miyazaki père. Donc, il n’était pas nécessairement question de former une relève créative. Le but était de faire des nouveaux réalisateurs des ersatz du célèbre cinéaste pour renflouer les coffres.
Sauf que n’est pas Miyazaki qui veut. Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles, Pompoko), l’autre fondateur du Studio Ghibli, est souvent, et à tort, oublié. Beaucoup plus discret et malheureusement moins populaire que son collègue, il est cependant le complément, l’élément qui complète la filmographie du studio, car il n’a pas la prétention de vouloir faire comme Miyazaki. Il a son style propre. Heureusement, il n’est pas le seul réalisateur à avoir imposé son style. Le feu Yoshifumi Kond l’a fait avec Si tu tends l’oreille et Hiroyuki Morita avec Le Royaume des Chats, un long-métrage d’animation très « disneyien » pour un Ghibli. Je pense que c’est dans cette lignée que doit se diriger le studio et non pas vers des œuvres peu inspirées, imitant la patte de Miyazaki sans faire mieux. Il n’y a qu’une chose à souhaiter : que le Studio Ghibli sache rebondir suite aux départs de deux piliers importants de l’entreprise. Le Vent se Lève, le dernier long-métrage d’animation d’Hayao Miyazaki, était nominé aux Oscars le 2 mars dernier. C’était la troisième nomination du cinéaste à la cérémonie.
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Semaine du 24/03
Des séries méconnues
Par Marianne Lachance
Dans le monde où dominent le puissant et plein de dents cinéma Hollywoodien et les sournois et très intelligents animés japonais, deux espèces à grande prolifération, il est souvent difficile pour les séries TV, petits animaux communs et amicaux, de faire leur trou dans la culture populaire. Quelques rares shows, comme Le Trône de Fer, Sherlock ou Doctor Who, sont habilement parvenus à se faire une confortable petite place dans les références culturelles de chacun, mais il est souvent bien plus difficile pour les séries du petit écran de se faire remarquer que pour des films qui, eux, ne doivent préparer qu’un grand coup de promotion avant leur sortie. Ainsi, plusieurs petites merveilles de séries sont annulées à cause du manque d’auditoire, en dépit de leur grande qualité. Le streaming en ligne, pratique de plus en plus fréquente, voire machinale, n’est pas nécessairement non plus d’une grande aide auxdits shows, qui voient leurs cotes d’écoute demeurer plus basses qu’elles ne le méritent lorsque le site utilisé est illégal. Plusieurs des séries listées ci-dessous sont terminées depuis quelque temps déjà, mais méritent tout de même d’être mentionnées et recommandées de façon dithyrambique; n’hésitez pas à les louer au club vidéo le plus proche ou à les visionner par d’autres moyens (tousse, tousse) toujours légaux.
Black Books Bernard Black, libraire irlandais et alcoolique, son sous-fifre et assistant Manny et leur voisine également imbibée, Fran, causent et endurent divers incidents au sein de la petite librairie à l’hygiène aussi douteuse que celle de son propriétaire. Petite perle d’humour britannique, filmée sans prétention, mais écrite avec une plume bien aiguisée, cette courte série en dixhuit épisodes se glisse rapidement dans les références cultes de quiconque les écoute. Avec des héros humains, remplis de défauts, qui expriment avec perfection tous les penchants misanthropes, marginaux et asociaux de ce monde, et un milieu très loin (mais alors, à des années-lumières) des décors propres et polis de la plupart des séries américaines, les situations qui pourraient être banales (témoins de Jéhovah, clients douteux, pulsions soudaines de changements de carrière) deviennent des sagas ridicules et exaltantes qu’on ne peut que suivre avec intérêt.
Welcome to Night Vale Une série audio, anglophone uniquement, narrée par la voix suave de Cecil Baldwin, le présentateur de la radio communautaire de Night Vale, une petite ville fictive située au milieu du désert. Deux fois par mois, le premier et le quinze, Welcome to Night Vale diffuse en ligne une narration d’environ 20 minutes relatant les événements surnaturels et surréalistes s’étant récemment produits dans la petite cité, épicés des commentaires très peu objectifs de Cecil. L’impression générale de « Ouate Zeu Feuque? » se dégageant de l’oeuvre se renouvelle inlassablement et avec talent entre chaque épisode. Avant de le savoir, vous attendrez avec impatience les développements de la relation de Cecil et Carlos, le destin invariablement tragique des internes de la radio et les actions toujours aussi logiques du conseil municipal et de la police secrète. N’oubliez pas : si vous voyez quelque chose, n’en dites rien, et buvez pour oublier. Bonne nuit, auditeur - bonne nuit.
Le Donjon de Naheulbeuk Francophone cette fois-ci, mais encore une fois une série uniquement en format audio (encore que des bandes dessinées dérivées de la série illustrent assez fidèlement l’histoire au fil des épisodes). Série idéale pour les fans de jeux de rôles et de fantasy classique, Le Donjon de Naheulbeuk, sous forme de dialogues interprétés par divers personnages, raconte la quête et les aventures invraisemblables d’un groupe d’aventuriers volontairement clichés partis en quête de gain d’expérience et de pièces d’or. Le nain avare et l’elfe pas très malin, la magicienne presque compétente et le barbare teigneux, accompagnés par un ogre musicien, un ranger exaspéré et un dernier compagnon aux maigres chances de survie, s’aventurent dans une quête supposément facile en arrivant toujours à des situations improbables dans le processus (les hommes-poireaux et le vampire hémophile étaient des ennemis redoutables, faut pas croire). Les épisodes sont accompagnés de chansons écrites et interprétés dans le même esprit parodique, telles La vie d’aventurier et Troll farceur et elfe farci, et de sketchs hors-séries divers à rechercher et à partager sans hésitation avec les amateurs de jeux de rôles.
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Semaine du 24/03 Pushing Daisies
Reflets d’acide
Série américaine en deux saisons, annulée pour cause de manque d’audience il y a plusieurs années, hélas. Avec Lee Pace (Thranduil, le père de Legolas dans Le Hobbit : La Désolation de Smaug, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cet acteur aux mimiques épiques et aux sourcils fabuleux) dans le rôle principale, cette série est à la croisée des chemins entre les genres de la tragi-comédie, de la romance et du crime. Ned, pâtissier socialement maladroit, possède un don inexplicable : son toucher ramène les morts à la vie. Cependant, il y a quelques désavantages; un deuxième toucher signifie la mort de nouveau, définitive, cette fois, et il y a un prix à payer pour garder le mort en vie à long terme. Ned ramène impulsivement à la vie son amour d’enfance après avoir appris l’assassinat de celle-ci, se condamnant à ne plus partager avec elle le moindre contact physique. Ned, Chuck (l’amour d’enfance en question), et un inspecteur privé et avare, Emerson, forment alors une équipe improbable pour investiguer des meurtres non résolus : il est, après tout, bien plus aisé d’élucider un crime lorsque la victime peut le raconter d’elle-même, non? L’humour de la série, couplé à des scènes touchantes et à un scénario rafraîchissant et inhabituel fait tout le charme de l’histoire, qui aurait mérité une bien plus grande reconnaissance.
Dans la même veine que le Donjon de Naheulbeuk, cette série francophone est encore une fois uniquement disponible sous forme audio, et se concentre toujours sur le domaine des jeux de rôles et du fantastique (coïncidence? Je ne crois pas. À ce sujet, le paragraphe suivant a failli être consacré à la merveilleuse série Kaamelott, mais celle-ci était trop connue pour lui offrir sa place à part. Mais mentionnons-la quand même, parce qu’elle est classe. Si vous ne connaissez pas Kaamelott, allez louer l’intégralité de la série au club vidéo et faites-vous une nuit blanche; le sommeil, c’est pour les faibles. Retour à Reflets d’acide, donc). Les aventures sont encore une fois complètement abracadabrantes et dépourvues de logique véritable, les personnages argumentant avec le narrateur dans une parodie d’échange entre joueurs et maître de jeu qui tranche avec toute tentative éventuelle de prendre la quête au sérieux. Remplie de jeux de mots louches et de références capillotractées, la série est écrite tout en figures de styles (y’a de quoi en faire un travail de français rien qu’en étudiant les alexandrins, les vers, les doubles sens et tout le reste). Il existe actuellement 15 épisodes dont la longueur varie largement d’un épisode à l’autre, entre dix minutes et une heure, mais ceux-ci n’en demeurent pas moins idéaux à écouter dans l’autobus pour rendre le trajet moins monotone et, accessoirement, pour s’exercer à contrôler ses zygomatiques pour éviter d’avoir l’air trop suspicieusement heureux un lundi matin. Remarquons toutefois que l’humour peut parfois tirer un peu vers le grivois; à écouter avec précautions pour son entourage!
Orphan Black J’ai bien failli passer à côté de cette série, ne serait-ce qu’à cause du côté thriller du scénario, un genre qui ne m’attire qu’assez peu. C’eut été une grave erreur qui m’aurait fait manquer un magnifique show, que je recommande désormais vivement. L’histoire se centre autour d’une jeune femme, Sarah Manning (avec beaucoup de problèmes, et c’est que le début), se faisant passer pour sa copie parfaite, Elizabeth Childs, après avoir assisté par hasard au suicide de celle-ci. Espérant faciliter sa vie par cette décision impulsive, Sarah se retrouve au contraire entraînée dans un chaos complet et de plus en plus compliqué alors qu’elle réalise que la ressemblance surnaturelle qu’elle avait avec Childs est bien plus qu’une coïncidence, et que d’autres copies existent... et sont présentement en danger, avec un assassin aux trousses. La plus grande force de cette série réside en sa fantastique actrice principale, Tatiana Maslany, qui interprète la majorité des personnages sous les traits de chacune des clones. Celles-ci sont toutes jouées avec un comportement et une personnalité si unique qu’elles paraissent avoir leur propre casting. Maslany devient chaque personnage, de la mère de famille organisée à la future scientifique passionnée par son ADN en passant par l’ange dérangé et triste qui sert de vilain à la série de façon incroyablement différente et crédible à chaque cas, donnant une âme à tous ses rôles. La saison 2 sera diffusée à partir du 19 avril prochain sur Space.
White Collar Cette série a un titre français, mais FBI : Flic et escroc sonne vraiment trop mal pour que je considère de l’utiliser. White Collar, donc, est une série américaine, comportant pour le moment cinq saisons, avec une sixième potentiellement à venir. Elle a connu un succès assez mineur par chez nous (j’accuse la traduction. Avec un titre pareil, ça s’annonce mal), mais mérite pourtant une assez grande reconnaissance. La série suit Neal Caffrey, escroc professionnel spécialisé dans les copies d’œuvres d’art, séducteur doué à la manipulation, et l’agent Peter Burke, du département « White Collar » du FBI, spécialisé dans les vols d’œuvres d’art et les contrefaçons. Par un concours improbable de circonstances, tous deux se retrouvent bien entendu à travailler ensemble à attraper des criminels; ce qui pourrait être une série policière comme les autres est rendu remarquable par les nombreux niveaux d’intrigue de chaque arc de l’histoire, et le charisme des deux personnages principaux (avec Matt Bomer au premier plan, hein, pas étonnant).
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DÉPÔT LÉGAL: BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC ET DU CANADA ISSN-0318-1710
L’article de la back-page : les mauvais coups Par Marie-Ève Fortier Cégépiens et cégépiennes, bonjour. L’heure est grave, la crise est aigüe et mon steak est médium saignant. Ce que je veux dire par là, c’est que la relâche est bel et bien derrière nous et qu’il faudra encore attendre un bon moment avant de pouvoir crier «Bonjour vacances !» ou encore «On se retrouve, cours d’été…». Mais peu importe, ne vous inquiétez pas ! D’ici aux merveilleuses vacances d’été, vous aurez maintes et maintes occasions de vous divertir pour passer au travers. Entre autres, si je ne m’abuse, on sera très bientôt le premier avril. Eh oui, l’heure des bons et des mauvais coups est arrivée. Bien sûr, je vous ai fait une petite liste d’idées originales ! Le premier avril, vous pouvez : - Accrocher des vrais poissons dans le dos des gens. Vivants. - Aller devant la classe au début d’un cours avant l’arrivée du prof et s’asseoir à son bureau. Quand le prof arrive, vous lui dites : «encore en retard *insérez le nom du prof* ? Allez, vite à votre place qu’on commence le cours !» - Quand vous mangez avec vos amis, demander une bouchée du repas de votre voisin, la manger et faire semblant que vous êtes allergique. - Compter 10 fois la même mauvaise blague à quelqu’un en faisant semblant que vous avez vraiment oublié que vous lui aviez conté. - Inverser les noms de vos amis. - Envoyer un MIO plein de fautes à un prof de français (ça c’est hard !). - À faire le 31 mars : convaincre les gens qu’on est le premier avril. - Si un de vos amis vous croise durant la journée, lui dire : « Pardon, est-ce qu’on se connaît ? » et faire semblant que vous ne l’avez jamais vu. - Avant de remettre un travail, aller voir le prof avec l’air un peu embêté et lui dire : «Monsieur, mon chien a mangé mon devoir… Mais c’est correct j’en ai imprimé un autre ! » - Mettre des bas et des sandales et dire que c’est tendance. Petit bonus, si on est un premier avril, vous ne pouvez PAS : - Faire un coming out. Personne va vous croire. - Inviter quelqu’un pour une date. À moins que ce soit pour aller pêcher. - Porter du blanc. C’est salissant les premiers avrils. - Défier la gravité. Non pour vrai, c’est impossible. - Réellement accrocher des poissons vivants dans le dos des gens. Sérieux, c’est cruel ! Pour le reste, bon courage ! Ah pis, ALLEZ VOTER !!!!