Numéro 5

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L’ÉCLOSION

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ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY

NUMERO - 5 CÉGEP - COMMUNAUTÉS - CULTURE ET CRÉATIVITÉ SEMAINE DU 17 / 11

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L’ÉQUIPE

SOMMAIRE DU 25/11

Coordonnatrice:

Cégep

Marie-Ève Clark

« L’asso, (...) c’est tous des communistes ! » p.3

Coordonnatrice adjointe:

Véronique Migué Graphistes:

Rose Pichette Marie-Ève Clark Rédacteurs: Charles Brunelle Aurélien Renier Antoine Bourassa Brigitte Cantin Coralie Bélanger Éric Turbide Félix Rivard

Comment changer de vie? p.4 Collecte de denrées pour les étudiants de votre communauté p.5 L’eau embouteillée : qu’on s’en débarrasse! p.5 Le financement public passe à l’échaffaud p.6 Communautés Vers un réchauffement (...) entre les États-Unis et l’Iran ? p.7 L’identité du tireur d’Oussama Ben Laden dévoilée p.9 La faim dans nos rues p.10 Qu’est-ce qu’une fangirl ? p.11 À quand une équipe de la LNH à Québec ? p.13 Le point Vivas : Call of duty Advanced Warfare p.14 D’enfance et d’éducation p.15 Qu’est-il arrivé au messie ? p.16 « Haha, j’t’ai tellement rape! » p.18 Au bord du ravin, regardons le paysage p.19 La rhétorique ou d’un art refoulé de la délibération publique p.22

Geneviève Gariépy

Changer de culottes p.23

Florence Dionne

L’extrémisme : différencier préjugés et réalité p.24

Marie-Ève Clark

Vive le Québec… déterminé? p.26

Jérémie Trudel

Culture et Créativité

Justine Babineau-Therrien Myriam Girardin Rose Pichette Charles-David Quigley Chloé Viel François Fortier Joëlle Lapointe Lyna Belkhiter Mariana Gariépy

Respirer pour réussir p.30 Chapitre 4: Certitude p.32 Éclatons des verres p.33 Combat de poésie p.35 Un jeune designer de Québec sur les passerelles de Toronto p.36 En mode l’Auberge Espagnole : Jouer Anne-Sophie p.38 Le théâtre : pas j’aime, j’adore p.39 Doux cocon p.40 Une méconnue : l’Afrobeat p.42

Marianne Richer-Laflèche

Et pourquoi pas VOUS? J.LECLOSION@GMAIL.COM

Marion Ouellet-Imbeau Rachel Gagné 2


Cégep

« L’asso, je vais pas là, d’toute façon, c’est tous des communistes ! » (Tant qu’à être l’organe officiel de propagande de l’asso)

Par Charles Brunelle

Premièrement, faut savoir que les communistes, ils sont à Limoilou. Il n’existe pas un révolutionnaire de ce monde qui serait capable de tolérer l’ambiance de centre d’achat de notre cégep plus de deux semaines sans se taper des crises d’urticaire à répétition. Ensuite, sachant que chaque étudiant du cégep est membre par défaut de l’asso, si les 6000 étudiants du cégep étaient tous communistes, ça relèverait plus du phénomène sociologique que de la simple problématique limitant l’implication scolaire individuelle. Et Québec Solidaire péterait des scores dans la ville de Québec. « À part les comités, l’asso, ça sert à rien » Hé bien non. Premièrement, l’asso, c’est ce qui te défend. C’est l’instance qui veille à faire appliquer la politique d’évaluation des apprentissages de façon équitable. L’asso, c’est aussi ce qui te représente auprès des institutions politiques. Parce qu’un collégien de 18 ans seul qui crie, ça n’a pas beaucoup de portée politique. En tout cas, beaucoup moins que 6000 collégiens qui crient. Et surtout, l’asso, c’est plein de projets, comme l’abolition des bouteilles d’eau ou la rénovation de l’espace du Dégagé G (qui ressemble présentement beaucoup trop à un décor de radio-enfer pour pouvoir s’y trouver sans que remontent des souvenirs du début de son adolescence.) « C’est juste des ramens et des tamtams » Ok, peut-être pas les tamtams, mais c’est un fait avéré que les collégiens aiment les ramens au point où le béton qui a servi à construire les cégeps a été armé avec des nouilles à saveur de poulet. Oui oui, je te le dis, j’ai vu ça dans une expo-science. « Les AG servent juste à partir des grèves » Oh, c’est clair que si l’avenir amenait le cégep à devoir partir en grève, le sujet serait abordé en AG. Pourquoi ? Parce que l’AG, c’est les membres qui parlent et les membres, c’est l’instance suprême de l’asso. T’es un six-millième de monarque absolu du cégep. C’est pas pire quand même. Mais non, on parle jamais de grève. On discute des positions qui sont ensuite présentées, comme celles des étudiants du Cégep de Sainte-Foy. On pense à comment améliorer le cégep. On décide comment on va utiliser notre cash. Les assemblées suivent toujours le code Morin, alors tous ont un droit de parole et un poids égal. C’est rare dans sa vie qu’on ait la chance d’avoir autant de pouvoir sur les décisions qui vont toucher autant notre communauté. «Chépocéoùyo !?» Toute suite en bas de ce grand escalier en avant du G ! Viens ! Allez viens ! On est bien bien bien ! (pis on a des divans)

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Cégep

Comment changer des vies?

L’organisme CASIRA, soit le Centre d’amitié de solidarité internationale de la région des Appalaches, a pour mission d’aider des communautés défavorisées de pays en voie de développement. Cet organisme s’associe à des bénévoles provenant d’écoles, de centres de santé, d’orphelinats, de garderies, de maisons de convalescence ou encore de tout autre organisme non gouvernemental. Le besoin le plus important des Guatémaltèques est d’abord de nature économique pour pouvoir mieux développer leur système d’éducation. Or, CASIRA développe plusieurs projets pour construire des écoles ou encore rénover celles déjà en place et fournir aux élèves le matériel scolaire nécessaire. De plus, le Guatemala a besoin d’un soutien financier pour subvenir aux besoins plus psychologiques, dans leur système d’éducation, comme l’accompagnement des professeurs ou le soutien aux enfants. Ce pays a besoin d’une grande aide extérieure afin qu’il puisse continuer à se développer et à se sortir de ce cercle vicieux, soit leur dette et la fonction de leur économie. En somme, le Guatemala a besoin de soutien financier, de dons ou de soutien psychologique pour améliorer leur système de l’éducation. Dans le cadre de notre cours d’intervention sociale auprès des collectivités en technique de travail social, nous nous impliquons dans l’organisme CASIRA Guatemala. Nous avons tenu un kiosque dans le dégagé de l’aile G le jeudi 30 octobre entre 11h00 et 13h00 ainsi que le 6 novembre entre 11h00 et 13h00. Il y avait sur place de l’information et des filles super motivées pour répondre à vos questions! De plus, nous avons organisé une soirée bénéfice à la P’tite Grenouille de Charlesbourg le vendredi 14 novembre 2014. Cette soirée a servi à amasser des fonds que nous allons remettre à CASIRA Guatemala. Il y a eu aussi une entrevue à la radio étudiante avec la responsable de Casira Guatemala le 19 novembre entre 12h00 et 13h00. Le 13 novembre au café WAZO à 12h00 se tenait une conférence animée par madame Guylaine Arsenault.

VOIR JUGER AGIR

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Cégep

Collecte de denrées pour les étudiants de votre communauté Saviez-vous que, selon une étude menée en 2013 par l’organisme de collecte et de distribution de denrées Moisson Montréal, on note une augmentation de 300% de la demande étudiante? Ces étudiants qui doivent payer leur logement, les frais scolaires, leurs déplacements et leurs autres dépenses quotidiennes n’ont pas assez de revenus afin de se nourrir convenablement. C’est donc pourquoi il y a une collecte de denrées non-périssables du 24 au 28 novembre 2014 en partenariat avec le comité l’Escouade du Cégep de Sainte-Foy. Du 24 au 28 novembre prochain, venez déposer vos denrées non-périssables dans les boîtes déposées à cet effet à la Margelle, au Café Wazo ainsi qu’à la Place Publik. Vos dons seront redistribués à la Société de St-Vincent de Paul de Québec qui vient en aide aux étudiants à faible revenu. En plus de faire un don dans les boîtes disponibles au sein du Cégep, venez nous rencontrer à notre kiosque situé à la Margelle le jeudi 27 novembre 2014 de midi à 14h. Nous aurons de l’information sur la pauvreté étudiante à vous transmettre. Des personnes dynamiques et déguisées sous le thème de Noël vous attendront afin de vous solliciter davantage à faire un don pendant cette période de réjouissance où tout le monde aime manger de bons repas en famille. Tous vos dons seront remis à la Société de St-Vincent de Paul de Québec, conférence de Sainte-Foy, un organisme ayant à cœur la pauvreté étudiante. Du 24 au 28 novembre, c’est un événement à ne pas manquer. Participez en grand nombre, en solidarité avec vos copains de classe! Pour toutes questions, communiquez auprès de Sarah Simoes au 418-932-8062.

L’eau embouteillée : qu’on s’en débarrasse! Un petit pas de plus vers l’abolition des bouteilles d’eau au Cégep de Sainte-Foy! Un kiosque de sensibilisation aura lieu afin de dénoncer la surconsommation engendrée par l’achat constant de bouteilles d’eau. L’impact de la consommation d’eau embouteillée et de tous produits en plastique sur l’environnement est réellement présent et ne peut être ignoré. C’est pour cette raison que des élèves de la technique de travail social, en partenariat avec le comité Gaïa, ont décidé de se mobiliser et ainsi d’inviter la population étudiante à en faire de même. Le kiosque se tiendra le 19 novembre de midi à 14h dans le dégagé de l’aile G, près du café Wazo. Les deux jours précédant le kiosque, des boîtes (cafétéria, dégagé A et G) seront mises à la disposition des élèves afin qu’ils y jettent leurs bouteilles d’eau. Celles-ci seront ramassées et la quantité sera exposée lors du kiosque afin de montrer l’étendue de la consommation quotidienne d’eau embouteillée au Cégep de SainteFoy. Les étudiants seront également invités à répondre à un bref sondage concernant leur propre consommation de bouteilles d’eau.

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Cégep

Le financement public passe à l’échaffaud Les étudiants de la technique de Travail social vous invitent cordialement à un café-rencontre, le 19 novembre prochain entre 7:00 et 8:00 et entre 12:00 et 14:00, pour venir manifester votre solidarité envers les populations touchées par les coupures sauvages du gouvernement Couillard. Tandis que l’argent des finances publiques disparaît dans des poches inconnues, c’est une véritable décapitation systématique du financement des organismes d’aide à la population, autant ceux du système publique que ceux du réseau communautaire, qui afflige la société québécoise. C’est par la peur inexplicable du déficit et l’obsession que le québécois moyen a du mot «dette publique» qui l’a forcé, lors des dernières élections, à signer un pacte avec le diable pour permettre la coupe à blanc du réseau d’aide sociale mis en place pour son propre bien. C’est parce que la promesse d’une baisse de taxe de 1% semble toujours plus alléchante que d’avoir l’assurance d’avoir un filet de sûreté lorsque les temps plus durs frapperont! En un sens, les Québécois se sentent à l’abri de tout revers de situation. Cette injustice sociale affecte de manière encore plus sévère les organismes de soutient à la famille puisque ceux-ci ne viennent pas en aide seulement à un client, mais bien à un groupe de personnes étendues sur plusieurs générations! En coupant dans l’aide aux familles plus démunies, le gouvernement montre donc son manque de respect pour la population âgée qui mérite la reconnaissance du devoir accompli, pour la population active qui lui a permis d’être élu et pour le futur et le renouveau d’une société entière. Le Cégep de Sainte-Foy a le devoir de tenir tête face à cette agression cupide!

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Communautés Communautés

Vers un réchauffement des relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Iran ? Par Aurélien Renier Depuis 1979, année de la prise du pouvoir par l’Ayatollah R. Khomeiny et l’instauration de la République Islamique d’Iran, les relations entre les États-Unis d’Amérique et l’Iran sont quelque peu tendues. Et il y a de quoi ! Le lendemain du discours enflammé visant les Occidentaux prononcé par Khomeiny, alors guide de la révolution, chef de l’État et chef du gouvernement, 66 diplomates travaillant à l’ambassade des États-Unis à Téhéran sont enlevés; 52 d’entre eux, tous américains, sont maintenus en otages. Finalement, après d’interminables pourparlers entre Washington et l’administration Khomeiny, les otages sont libérés, après 444 jours de captivité. Plus de trois décennies plus tard, la menace DAECH (acronyme arabe pour État Islamique) sur la région moyen-orientale contraint la superpuissance et la puissance régionale à agir dans le même sens pour protéger leurs intérêts, à la fois géopolitiques et géostratégiques. Un consensus est-il envisageable entre les États-Unis et l’Iran ? Parviendront-ils à mettre une croix sur le passé et à unir leurs forces dans la lutte contre DAECH ? La grande question du nucléaire iranien : hypothèse d’une sortie de crise ? Le projet nucléaire iranien est au cœur de la tourmente entre les États-Unis et l’Iran depuis déjà plusieurs décennies. Cependant, il a l’air de s’être quelque peu normalisé depuis l’arrivée au pouvoir de Barack H. Obama à la Maison Blanche et la mise à l’écart des néo-conservateurs républicains avec Georges W. Bush en tête de file. Lorsque Khomeiny prend le pouvoir en Iran, sa position farouche à l’encontre des pays occidentaux et surtout des États-Unis se fait vite ressentir. C’est dans cet état d’esprit qu’il prend la décision de «couper les ponts» avec l’Occident. Fondamentaliste religieux chiite, il fait de son pays une république islamique où la loi du prophète Mahomet est respectée à la lettre. Petit à petit, l’Iran se radicalise. Complètement absent de la scène internationale, l’Iran est rapidement suspecté de développer un arsenal nucléaire; or, aux Nations Unies, personne n’a donné d’aval à l’Iran dans la réalisation d’un tel projet. L’inquiétude est bien présente, et le président Mahmoud Ahmadinejad ne vient en rien arranger le problème. En effet, après son intention de «rayer Israël de la carte», la question est réellement prise au sérieux. L’Iran est alors suspecté de développer l’arme nucléaire à des fins militaires. Le régime iranien s’en défend en légitimant le caractère scientifique de ses opérations. Israël en appelle alors à son ami de toujours (les États-Unis d’Amérique). Ces derniers, dirigés par l’administration Bush (junior) décident de hausser le ton. Georges W. Bush en personne, lors d’un discours télévisé, annonce l’entrée de l’Iran dans son fameux «Axe du mal», aux côtés de l’Irak et de la Corée du Nord. L’affrontement idéologique est inévitable. Contrairement à son prédécesseur, Barack Obama prend l’initiative d’apaiser les tensions avec l’état iranien, en raison des enjeux présents dans la région, notamment les enjeux économiques. C’est alors que sont engagés des pourparlers entre l’Iran et le Conseil de sécurité des Nation Unies, dont font partie les États-Unis. L’élection en juin 2013 du réformateur modéré Hassan Rohani à la tête de l’Iran a permis l’apaisement des tensions avec les États-Unis d’Amérique, la fin de l’isolement de l’Iran sur la scène internationale et le succès quant à la mise en route de la commission en charge de trouver des accords avec l’Iran sur son projet nucléaire. Le 11 novembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni afin de poursuivre sur le «dossier» iranien.

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Communautés

Une préoccupation commune : évincer DAECH du paysage Moyen-Oriental Le combat entre l’Arabie saoudite (puissance sunnite) et l’Iran (puissance chiite), stimulé par le désir d’affirmer son leadership régional, s’est progressivement vu supplanter par le combat entre les dirigeants iraniens et les salafistes djihadistes de DAECH. Parallèlement, une coalition dirigée par les États-Unis s’est lancée dans un programme de frappes aériennes visant ISIS (DAECH en anglais). Indirectement unis dans un projet commun, l’Iran et les États-Unis d’Amérique sont ainsi contraints à collaborer afin d’assurer la réussite des opérations militaires orchestrées contre l’État Islamique, tant du côté iranien que du côté américain. M. Obama a notamment envoyé plusieurs courriers à l’actuel guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, vantant les mérites d’une association américano-iranienne dans les affaires qui secouent actuellement la région. Khamenei n’a jamais répondu à M.Obama. Certes, le président américain s’est entretenu déjà à quelques reprises avec le président iranien Hassan Rohani par téléphone. De cette manière, H.Rohani ne cache pas ses intentions de réchauffer les relations qu’entretient son pays avec les États-Unis d’Amérique. Seulement, en Iran, c’est le «guide suprême» qui a le dernier mot en matière de politique étrangère. Côté américain, les républicains viennent de sortir grands gagnants des législatives. Ils sont farouchement opposés au retour à la normale des relations avec l’Iran. La cohabitation s’annonce donc compliquée pour M. Obama. Les républicains parviendront-ils à geler les accords entrepris avec la République Islamique d’Iran ? Les néo-conservateurs reproduiront-ils l’erreur commise par Bush «junior» il y a onze ans de cela en ce qui a trait à la politique américaine au Moyen-Orient ? Affaire à suivre.

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Communautés

L’identité du tireur d’Oussama Ben Laden Par Antoine Bourassa

dévoilée

Le silence est une valeur sacrée pour les forces spéciales américaines. Vraisemblablement, cette valeur n’a plus cours. Sur un site nommé sofrep.com (site dédié aux forces spéciales américaines), le nom du «Navy Seal» qui a éliminé Oussama Ben Laden lors de l’opération au Pakistan en 2011 a été divulgué. M. Robert O’Neil a lui-même confirmé au Washington Post qu’il était parmi les hommes qui ont ouvert le feu sur Ben Laden il affirme même avoir abrégé les souffrances de cette éminente crise d’Al-Qaïda. Des gardes-côte très spéciaux Le groupe des «Navy Seals» qu’on surnomme les «discrets professionnels», est une force amphibie de l’armée américaine pour qui le secret est un mode de vie. Les opérations de ce groupe s’effectuent dans la clandestinité; il n’y a que leurs frères d’armes et leurs supérieurs qui connaissent leurs exploits. S’ils tombent au combat, ce n’est pas dans la gloire, mais dans l’ombre du secret professionnel. Une annonce qui fait polémique Depuis l’annonce de M. O’Neil, le pentagone fulmine à l’idée que la réputation du ministère de la Défense américaine et de sa meilleure unité soit entachée par de telles allégations. En plus de M. O’Neil, un autre soldat se confie. Matt Bissonnette, qui a lui-même fait partie du commando, a publié un livre sur le sujet : «Ce jour-là : au cœur du commando qui a tué Oussama Ben Laden».

Qui est ce Robert O’Neil? Agé de 38 ans, originaire de Butte dans le Montana, M. O’Neil est un des soldats les plus décorés des forces spéciales de la marine américaine. Titulaire de 52 décorations militaires, il a participé à plus de 400 missions notamment en Irak et au Pakistan. Après seize ans de service au sein des forces spéciales il a récemment démissionné à la suite de ses allégations. Pourquoi O’Neil décide-t-il de briser «le silence sacré»? Il avoue qu’il a prit la décision de parler parce que l’armée tentait de lui retirer sa retraite en arguant qu’il faut vingt ans de service et non seize pour y avoir complètement droit. Son équipe, la «team six des Seals», est celle qu’on peut voir dans le film produit par Disney «Zero dark Thrity». Controverse dans l’équipe Certains affirment que M. O’ Neil ne serait pas le réel assassin d’Oussama Ben Laden. En effet, Matt Bissonnette conteste la paternité complète du meurtre de Ben Laden. Selon Bissonette, le terroriste aurait succombé à une balle tirée par lui ainsi qu’à une tirée par O’Neil. De son côté, O’Neil attribue la mort du terroriste à deux balles qu’il aurait lui-même tirées. Puisque personne ne s’est rétracté jusqu’à maintenant, la vérité reste encore à établir.

Révélation handicapante Ces récentes déclarations viennent ternir la réputation de l’administration Obama et ainsi entacher la seule vraie réalisation louable, selon une majorité d’Américains, du président sortant. Après les désastreuses élections de mi-mandat, les démocrates, acculés au pied du mur, ne peuvent plus se permettre de perdre la face à nouveau. Malgré tout, M. O’Neil, avec son rôle de conférencier en motivation pour la compagnie «Leading Authorities», lui, tire profit de la situation sans aucun scrupule.

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Communautés

Par Brigitte Cantin

La faim dans nos rues

Selon les résultats de l’enquête Bilan-Faim 2014, 1.6 million de demandes d’aide alimentaire d’urgence sont faites au Québec chaque mois, ce qui constitue une hausse depuis l’an dernier. Plus du tiers de ces demandes sont pour les enfants. Nul besoin de faire le tour du monde pour être témoin de pauvreté et de faim. Il suffit de laisser tomber ses œillères et de s’ouvrir les yeux : ces phénomènes qui semblent si lointains dans la mentalité des Québécois arrivent, en fait, à deux pas de chez nous, dans les rues de notre Belle Province. Même si des mesures sont prises pour remédier à la situation, la faim reste critique pour des millions de Québécois. Ce sont 793 822 repas, 464 725 collations et 342 568 paniers de provisions qui sont offerts chaque mois par les banques alimentaires, sans quoi autant de personnes en situation de pauvreté au Québec auraient souffert de la faim. Et il s’avère que les personnes les plus vulnérables de notre société, aînés et enfants, sont les plus touchés par la faim. Malgré toute la bonne volonté des organismes qui tentent de remédier à ce problème, 54% d’entre eux affirment avoir manqué de denrées pour répondre aux besoins de la population et 12,1% de ceux-ci ont dû fermer leurs portes en 2014. Également, plus de 60% des utilisateurs du dépannage alimentaire ont comme principal revenu l’aide sociale et 10,9% occupent un emploi. Cela permet de constater qu’une personne dont le principal revenu est l’aide sociale ne peut pas vivre décemment. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est que 10,9% des salariés (minimum 10,35$/heure) ont besoin d’une banque alimentaire pour se nourrir. On ne se sort donc plus automatiquement de la pauvreté en travaillant. Devant ces statistiques alarmantes, les organismes du réseau ont compilé les trois politiques gouvernementales les plus importantes qui, selon eux, pourraient aider à réduire la faim au Québec : 1) Accroître le nombre de logements abordables 2) Rendre les logements accessibles 3) Augmenter le soutien en santé mentale. En effet, une partie des gens sur l’aide sociale ont des problèmes de santé mentale, ce qui les empêche d’occuper un emploi et ainsi de se sortir de leur pauvreté. Augmenter les soins en santé mentale pourrait ainsi permettre à une partie des assistés sociaux de se sortir de leur misère en ayant la possibilité d’occuper un emploi. Or, les statistiques nous démontrent que même en occupant un emploi, plus d’une personne sur dix n’arrive pas à manger à sa faim. Il est en effet difficile pour certaines personnes de payer un loyer avec de si faibles revenus. En créant plus de logements abordables (communément désignés sous le nom de HLM, ce qui signifie habitations à loyer modique) et en les rendant plus accessibles, certaines familles auraient plus de facilité à arriver à la fin du mois. Finalement, il est erroné de croire que la situation des plus pauvres au Québec est dissociée du reste de la population. Leur situation nous affecte à tous les jours et il est grand temps de s’ouvrir les yeux sur cette réalité qui ne cesse de s’aggraver année après année. Ces gens ont faim et ils ont besoin d’aide, et pas seulement dans le temps des fêtes, où quelques québécois se décident à donner une boîte de conserve ou deux pour soulager leur conscience. Non pas que cet acte ne soit pas des plus honorables, seulement il faut savoir que, dès les premiers mois de l’année, les banques alimentaires sont souvent presque vides. La situation de ces personnes est critique : la peur de ne pas manger à sa faim est là, chaque jour de l’année et il est grand temps que le Québec réagisse pour contrer cette problématique.

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Communautés

Qu’est-ce qu’une fangirl ? pas à montrer aux autres ce que l’on aime afin de se trouver des points communs?

Par Coralie Bélanger « I ship it! », « Too much feels », « I can’t… » et « Asnfjdkfdskkggkdj » sont des expressions qui font partie du vocabulaire quotidien de la fangirl, souvent accompagnées de cris ou de larmes, parfois même des deux. Malheureusement, la fangirl est une créature mystérieuse et discrète (à ses heures), différente par son langage, ses croyances et son mode de vie, ce qui fait qu’elle est très souvent incomprise. Je tâcherai donc dans cet article de démystifier cette chimère et d’en faire la description la plus juste possible.

Une autre façon de savoir si vous avez affaire à une fangirl est d’observer son comportement. Parfois trop habituée au monde de Tumblr, sur lequel je reviendrai plus tard, il est possible qu’elle pousse de petits cris suraigus, qu’elle tape des mains frénétiquement ou qu’elle se mette à sautiller sur place. Comprenez, elle ne peut contenir son excitation. En fait, la fangirl sera probablement une des personnes les plus expressives et passionnées que vous aurez la chance de rencontrer dans votre vie. N’y voyez cependant pas là un signe d’hystérie ou de retard mental : au contraire, les fangirls sont des créatures hautement intelligentes ayant un attrait particulier pour l’activité intellectuelle. Il est donc très intéressant de discuter ou même de débattre un sujet avec une d’entre elles.

Croyance populaire et définition Si l’on se fie à Urban Dictionary, la fangirl est une jeune fille obsédée par une personne, qu’elle soit fictive, le personnage d’une série télévisée, par exemple, ou bien réelle, comme un acteur. Elle y est décrite comme étant hystérique et envahissante envers les artistes qu’elle idolâtre. Il s’agit là de la première erreur que les gens font en entendant le mot fangirl. Ils imaginent aussitôt une pré-adolescente s’accrochant frénétiquement à un chanteur pop, lui arrachant toutes ses possessions.

Cela m’amène à mon prochain point : la vie sociale de la fangirl. Contrairement à la croyance populaire, encore une fois, la fangirl n’est pas un être solitaire et isolé. Au contraire, elle aime rencontrer de nouvelles personnes, à condition qu’elles aient des intérêts communs avec elle. Il ne faut cependant pas la brusquer, puisqu’elle croit probablement que l’amitié se bâtit sur le temps et les efforts qu’on y met. Cela fait bien sûr des fangirls d’excellentes amies et confidentes, qui sauront toujours être là pour vous.

Étant moi-même une fangirl bien assumée, je peux vous assurer que la connotation négative que l’on accorde généralement au terme ne reflète pas tout à fait la réalité. Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a pas d’admiration devant un personnage fictif ou un acteur, mais le fangirling va beaucoup plus loin que cela. À la base, si l’on décortique le mot, on y trouvera fan et girl : il s’agit donc d’une fille qui est fan de quelque chose. Du moins, c’est sur cette fangirl que portera mon article. Souvent, le sujet de son admiration sera un travail de fiction (livre, série télévisée, film, etc.) ou un artiste (auteur, musicien, chanteur, acteur, etc.).

Un langage unique Comme je l’ai mentionné plus tôt, les fangirls possèdent un langage qui leur est propre, mais qui n’est pas difficile à comprendre une fois qu’on y porte attention. D’abord, elles s’expriment principalement en anglais, puisqu’il facilite la communication entre les fangirls venant de différents pays sur les réseaux sociaux, comme Tumblr ou Twitter. Leur vocabulaire est varié et composé principalement de termes inventés et d’abréviations.

Notez que je ne traiterai que des fangirls dans cet article, mais qu’il existe bien sûr leur contrepartie masculine, les fanboys. Leur comportement sera souvent similaire, mais ceux-ci semblent être une espèce en voie de disparition tant il est ardu de les trouver.

Étant une personne attentionnée et généreuse, je vous définirai quelques-uns de ces termes afin que vous soyez préparés lors de votre prochain face à face avec une fangirl. Cela vous épargnera la confusion et lui permettra de s’exprimer sans gêne. Vous avez probablement déjà entendu le premier, qui est déjà assez connu : ship. Cela provient du mot relationship, et il s’agit de prendre deux personnes ou personnages et de les mettre dans une relation amoureuse, sexuelle ou autre. Souvent, les ships ont des noms, tels que Johnlock (John et Sherlock, Sherlock) ou Percabeth (Percy et Annabeth, Percy Jackson). Un type particulier de ship est le OTP (One True Pairing), qui est le favori, celui que la fangirl défendra jusqu’au bout. Le dernier terme que je définirai est canon. Celui-ci s’applique particulièrement aux univers fictifs, mais peut parfois aussi se transférer au monde réel. Lorsque quelque chose est considéré comme canon, que ce soit un ship, un nom ou un évènement, cela

Caractéristiques principales Il existe plusieurs moyens de reconnaître une fangirl. Tout d’abord, elle est souvent en possession de marchandise qui représente ses goûts et ses préférences. Vous la verrez de loin avec son t-shirt de fandom (notez que fandom est une abréviation de fanatic domain), son sac à l’effigie de son film préféré et son étui de téléphone avec une citation inspirée de son livre favori. Elle paraîtra timide et peut-être même qu’elle semblera réticente à tout contact humain, mais n’ayez pas peur de l’aborder. Après tout, toute cette marchandise ne sert-elle 11


Culture et créativité Communautés

veut dire que cela correspond à la réalité de l’univers concerné. Percabeth, par exemple, est canon.

de son auteur préféré, dans un magasin de collection ou alors à n’importe quel endroit qui offre du bon wifi.

Il existe bien d’autres termes que je pourrais vous définir, mais je devrais en faire un article de 5 pages à lui seul. Je vous laisserai donc aller voir la fangirl la plus proche et lui demander ce que signifie feels, BAMF ou fanon.

Finalement, il existe un type d’endroit ultime où il est garanti de rencontrer une fangirl, et même de la voir interagir avec ses semblables : les conventions. Que ce soit le Comic Con de San Diego (SDCC) ou bien l’Otakuthon de Montréal, la présence abondante de marchandise, de personnalités et d’autres personnes passionnées par les mêmes choses est certaine d’attirer la fangirl hors de sa zone de confort et de lui faire parcourir un endroit rempli d’étrangers. C’est une occasion en or de l’aborder et d’apprendre à mieux la connaître.

Son habitat naturel Préférant l’activité intellectuelle à physique, il est d’abord pertinent de mentionner que la fangirl est une créature d’intérieur. La majorité de ses activités s’effectuera donc dans le confort de sa maison, le plus souvent de sa chambre. Un thé à la main et bien enveloppée dans une couverture, elle rejoint alors ses semblables dans son habitat virtuel : Tumblr. Il est possible que la suite soit plutôt tranquille, comme le « rebloggage » et le défilement du tableau de bord sont, la plupart du temps, des activités si prenantes que la fangirl restera des heures en position, les yeux glués sur son écran d’ordinateur.

Bref, il y aurait beaucoup plus à dire sur la créature magnifique qu’est la fangirl, mais nous n’avons pas toute la journée, et c’est un sujet sur lequel je pourrais m’étendre pendant des heures. Après que vous ayez terminé cet article et déposé le journal, j’espère que votre vision de qu’est-ce qu’une fangirl sera plus claire et, bien sûr, plus positive que lorsque vous l’avez commencé.

Il existe bien sûr d’autres endroits où il est possible d’observer la fangirl. Par exemple, elle pourrait se trouver dans une bibliothèque ou une librairie, feuilletant le nouvel ouvrage

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Communautés

À quand une équipe de la LNH à Québec ? Doug Cifu, a dernièrement démenti toute rumeur de déménagement. Il a expliqué qu’il était hors de question que son équipe quitte la ville de la Floride. Par contre, malgré le fait que le groupe de propriétaires de l’équipe possède une très grosse fortune, combien de temps encore pourra-t-il accepter une perte de 30 millions par année?

Par Éric Turbide À moins d’un an de l’ouverture du nouvel amphithéâtre de Québec, les questions qui demeurent en suspens sont: quelle équipe va déménager à Québec? Et quand la LNH sera-t-elle de retour dans la vieille capitale?

Tout homme d’affaires qui se respecte tente de faire du profit. Il est tout simplement impossible qu’une telle situation perdure de la sorte pendant encore longtemps. Le plan d’affaires de cette équipe est tout simplement non viable. Alors pourquoi monsieur Cifu a-t-il fait une telle déclaration? Il tente tout simplement de faire augmenter la valeur de son équipe. Il sait très bien qu’à Québec les amateurs de hockey rêvent au retour des Nordiques et qu’un groupe d’investisseurs fait tout ce qui est possible afin de ramener une franchise à Québec. C’est pour cela que les propriétaires des Panthers tentent de nous convaincre que leur franchise n’est pas du tout à vendre.

Une équipe sort du lot lorsqu’on analyse quelle équipe pourrait bientôt déménager. Il est question ici des Panthers de la Floride. Après un mois d’activité dans le circuit Bettman, certaines équipes sont en train de connaître des difficultés du côté du nombre de personnes assistantes aux matchs. En effet, des records de médiocrité sont même battus régulièrement du côté des Panthers de la Floride. Le 13 octobre 2014, il n’y avait que 7311 personnes pour assister à la rencontre de la troupe de Gerard Gallant.

Cette stratégie permet une meilleure position pour des négociations advenant un appel de Québecor dans quelques mois. De cette façon, les copropriétaires des Panthers ont beaucoup plus de pouvoir de négociation que s’ils avaient annoncé qu’ils ne voulaient plus être propriétaires des Panthers.

Malheureusement pour l’avenir de cette concession, les choses ne vont guère mieux jusqu’à présent, alors que les amateurs ne se bousculent vraiment pas aux portes de l’amphithéâtre des Panthers. En moyenne, il n’y a que 9 085 personnes qui assistent à leurs matchs, ce qui représente une moyenne d’occupation de seulement 53,3 %.

La situation de cette équipe est très précaire. Est-ce qu’il est sûr qu’elle va déménager? Non! Par contre, selon moi, si une équipe déménage à la fin de la saison, ce sera les Panthers de la Floride, car aucun homme d’affaires ne peut accepter de telles pertes financières..

Situation financière : Il y a pire encore. Lorsqu’il est question des finances de cette équipe, les pertes sont évaluées à environ 30 millions par année. Certes, le copropriétaire des Panthers,

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Communauté

Le point Vivas : Call of duty Advanced Warfare Par Félix Rivard Oui je sais, je vous avais promis la suite de Borderlands, mais je n’ai pas trouvé assez de choses à dire sur les autres épisodes, alors aujourd’hui, ce sera du COD. Avant toutes choses, je tiens à dire que je n’ai aucun préjugé, négatif ou positif, envers cette franchise. Advance Warfare est le premier auquel je joue. En 2054, Jack Mitchell, engagé chez les Marines, est envoyé avec tout un contingent à Séoul en Corée du Sud. Lors de la mission, il perd son compagnon d’armes, Will Irons. Aux funérailles, le père de Will, Jonathan Irons (interprété par Kevin Spacey), offre une seconde chance à Mitchell en lui proposant une place au sein de sa société militaire privée, ATLAS. Il prend part alors aux conflits que la société se charge de régler, notamment au Nigeria où l’équipe doit sauver le premier ministre nigérien. Quelques mois plus tard, en 2055, un groupe terroriste antitechnologie, nommé KVA et dirigé par un certain Hadès, mène une attaque massive sur les centrales nucléaires du monde entier. Atlas ne parvient pas à enrayer l’attaque à Seattle et des dizaines de villes sombrent sous les incidents nucléaires. À ATLAS de retrouver Hadès et de le traîner en justice. Côté histoire c’est correct, ce n’est pas du Journey ou du Beyond Two Souls, mais ce n’est pas non plus du « sauver la princesse ». Les personnages sont à une exception près OK, on les aime bien, mais sans plus, les acteurs sont bons, mais sans plus et les dialogues sont corrects. Quand un personnage meurt, on ne pleure pas, comme il nous arrive de le faire dans un Final Fantasy. Bref, c’est comme une roche polie, aucun creux, mais aucun sommet. Côté gameplay ça se gâte un peu. Je ne m’attendais pas à la révolution du FPS, ce serait un peu dur à faire, mais leurs prétendues innovations on les avait déjà sur Crysis en 2007, donc pour l’innovation, on repassera. Sinon, c’est très propre et vraiment orienté pour ne pas frustrer le joueur, par exemple dans une mission d’infiltration, que je tire avec ou sans silencieux ça ne change rien. Mais inversement un tir dans ta tête est une mort automatique peu importe ton niveau de vie et tu ne peux pas passer les cinématiques, donc quand le point de contrôle se prend deux secondes avant que tu échoues la mission, tu dois obligatoirement recommencer la mission au complet en te retapant toutes les cinématiques, ce qui peut être long. La musique, elle, est très bonne, il y a eu mieux, mais il y a surtout eu bien pire. Au final suis-je déçu? Non, car j’ai pu profiter du jeu de Kevin Spacey à son meilleur. Si vous ne le connaissez pas, il tient le rôle principal dans l’incroyable série House of Cards que je vous conseille. Tout est excellent, même ses dialogues, c’est comme s’il avait eu un auteur différent pour ses répliques. Ses intonations, ses expressions, tout est parfait, il donne vie aux cinématiques dans lesquelles il est et donc tue par contraste tout moment du jeu où il n’est pas présent. Un moment, il remet à sa place un général de l’état-major, j’en ai eu des frissons. Bref, si vous voulez un FPS correct ou un jeu multijoueurs à la mode, achetez-le. Si vous voulez un bon jeu d’acteurs et une histoire incroyable, allez écouter House of Cards.

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Culture Communautés et créativité

D’enfance et d’éducation défavorisés n’auraient qu’à finir leurs études. Or ce sont eux qui ont le plus de problèmes à l’école, et environ 18 % des enfants de 16-17 ans provenant de milieux pauvres décrochent de l’école, contre environ 8 % dans les autres classes sociales. Cette statistique est basée sur des données de 1999.

Par Geneviève Gariépy Parmi les nombreuses mesures et réformes appliquées ou annoncées par le gouvernement Couillard depuis son entrée en fonction et qui ont causé de fortes réactions chez les citoyens, on compte, tout récemment, le projet de modulation des frais de garde.

Or l’enfance est un moment crucial et déterminant pour le parcours scolaire : pour augmenter leurs chances de bien performer à l’école, il faut offrir aux enfants une stimulation intellectuelle appropriée dès leur jeune âge. Envoyer son enfant à la garderie pendant la journée est un moyen de lui assurer cette stimulation. Bien sûr, il n’est pas impossible qu’un enfant élevé à la maison ait de la facilité à l’école, mais il est plus difficile pour des parents avec un faible niveau d’éducation de bien préparer leurs rejetons.

Afin de comprendre l’enjeu, penchons-nous d’abord sur l’origine et les motifs des garderies à sept dollars : instauré en 1997 par le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, le programme offrait initialement une place en CPE au coût de cinq dollars. En 2005, ces frais ont augmenté de deux dollars et c’est là qu’ils en sont encore à ce jour. Parmi les retombées prévues de ce programme, les plus évidentes sont les suivantes : augmenter la quantité de femmes sur le marché du travail, stimulant ainsi l’économie et encourageant leur émancipation, inciter les familles à avoir plus d’enfants pour augmenter les taux de natalité essoufflés à l’aube du nouveau millénaire et favoriser l’accès pour le plus d’enfants possible à un milieu leur permettant de se socialiser, de se développer normalement et de prendre de bonnes habitudes de vie.

C’est là que les CPE à sept dollars entrent en jeu : grâce à eux, de nombreux parents qui étaient auparavant à la maison ont pu aller travailler. En effet, avant, pour beaucoup d’entre eux, il coûtait plus cher d’envoyer leur enfant à la garderie que ce qu’ils avaient la possibilité de gagner. Évidemment, ils restaient à la maison. De la baisse des prix des services de garde découlent donc plusieurs choses : d’abord, des parents qui vont travailler, dont le niveau de vie augmente et dont la participation à l’économie a des conséquences positives sur celle-ci; ensuite, des enfants qui, rappelons-le, proviennent de milieux défavorisés et qui sont mieux préparés à l’école, ce qui leur permet de se servir de l’éducation comme un outil pour briser le cercle vicieux de la pauvreté qui se passe de père en fils pour des générations.

Or je me concentrerai ici sur l’aspect qui me semble être à l’abri de toute critique : l’égalité des chances pour les enfants. Il est important de savoir, tout d’abord, que l’enfant qui a des parents pauvres n’a pas tous les moyens pour réussir. Il est faux de croire que la volonté permet de se sortir de tout : je ne nie pas son pouvoir, ni même les exploits extraordinaires dont on voit si souvent des exemples dans les médias ou dans notre entourage. Par contre, il ne faut pas fermer les yeux sur le fait que pour se sortir de la misère, dans la plupart des cas, il faut des outils, quelqu’un pour nous guider, pour nous donner l’exemple. Or un outil dont l’efficacité est amplement prouvée, nous le savons bien, c’est l’éducation. Ne me répondez pas que certains des hommes les plus riches du monde sont peu éduqués, car c’est de la mauvaise analyse que vous feriez là : ce n’est pas en regardant les exceptions que l’on comprend le fonctionnement de la société.

C’est pourquoi il est primordial, à mon avis, de s’assurer de garder les frais de garde sous un certain niveau : l’enfance a un effet titanesque sur le reste de la vie et donner des chances égales de succès à tous les enfants me semble passer par les CPE.

Donc, l’éducation, ainsi qu’en témoignent de manière si évocatrice certaines statistiques portant sur le lien entre le niveau d’éducation et le revenu, est une façon d’émerger de la pauvreté. On en déduit que, pour réussir mieux que leurs parents, les enfants de milieux

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Culture et créativité Communauté

Qu’est-il arrivé au messie ? tombe à 12 % pour celles de mi-mandat. Alors que chez les personnes de 65 ans et plus la tendance est inversée : le chiffre passe de 15% à 19%.

Par Florence Dionne Le 4 novembre 2008, lors de cette nuit électorale inoubliable, les Américains dansaient dans les rues et chantaient « Yes we can! ». Six ans plus tard, la cote de popularité d’Obama n’a jamais été aussi faible : seulement 42% des Américains lui sont favorables. Qu’est-il donc arrivé au messie?

3. Les Américains votent pour un sénateur qui représente le parti pour lequel ils voteraient aux élections présidentielles. Cette année, la majorité des États qui allaient en élection afin de choisir des sénateurs sont des États qui votent traditionnellement pour un candidat républicain comme président. Suivant la logique énoncée plus haut, c’était donc une tâche difficile pour les démocrates de garder les sièges qu’ils avaient ravis aux républicains il y a quatre ans.

Les élections de mi-mandat Les élections de mi-mandat, qui se tiennent deux ans après les élections présidentielles et où les électeurs américains doivent se rendre aux urnes afin d’élire un tiers des sénateurs (2 par État) et l’ensemble de la Chambre des représentants, ont été défavorable aux démocrates qui a perdu leur majorité au Sénat et qui ont reculé de plus belle à la Chambre des représentants. Voici les résultats du vote : au Sénat, 44 démocrates ont été élus contre 52 républicains et à la Chambre des représentants on retrouve désormais 184 démocrates et 244 républicains. Comment expliquer ces résultats? Audelà des candidats eux-mêmes, de l’argent et des campagnes respectives, des facteurs structuraux et historiques sont à la source de ce bilan. En voici 3:

Un quatrième facteur, en lien directe avec le président, entre aussi en ligne de compte : 4. Les Américains semblent désillusionnés avec Obama. Son taux d’approbation de 42% est très en deçà de ceux des autres présidents américains qui entamaient leur sixième année à la Maison Blanche : Eisenhower (56% en 1958), Reagan (62% en 1986), et Bill Clinton (64% en 1998). Obama se trouve beaucoup plus près qu’il ne l’aimerait d’un certain George W. Bush (39% en 2006) en termes de popularité.

1. Le parti du président obtient toujours de mauvais résultats aux élections de mi-mandat, particulièrement à celles qui viennent lors du deuxième terme d’un président. Un coup d’œil à l’Histoire le confirme : en 1918, 1926, 1938, 1946, 1958, 1966, 1974, 1986 et plus récemment en 2006, bref lors de neuf des dix dernières élections le parti du président a perdu en moyenne 7,2 sièges au Sénat et 37,4 sièges à la Chambre des représentants.

Les contraintes politiques et personnelles d’Obama Acclamé en tant qu’icône mondiale en 2008 et comparé à Roosevelt ou Kennedy, Obama est désormais mentionné dans la même veine que Jimmy Carter. Est-il victime des attentes démesurées qu’avaient le peuple américain et la presse internationale en 2008 ? Certainement. Plusieurs pensaient qu’il pouvait réformer la politique et la société américaine. Cependant, dans un système politique où les pouvoirs du président sont limités par le Congrès, c’était toujours mission impossible sans majorité au Sénat et à la Chambre des représentants.

2. L’électorat du parti démocrate est fortement composé de jeunes et de minorités ethniques, qui votent beaucoup moins aux élections de mi-mandat qu’aux élections présidentielles. Les électeurs plus âgés, qui votent régulièrement, quant à eux, ont tendance à opter pour le parti républicain. Ceci crée un désavantage structurel pour les démocrates qui voient leur électorat cible ne pas voter. Les gens en dessous de 30 ans constituent, en moyenne, 18% du vote aux élections présidentielles, mais ce chiffre

En effet, c’est là une des failles du système politique américain: un projet de loi émis par le président doit être adopté par le Sénat et la Chambre des représentants. Mais si le parti du président ne contrôle pas les deux assemblées, il voit son pouvoir considérablement réduit.

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pas les deux assemblées, il voit son pouvoir considérablement réduit. La tâche est d’autant plus ardue que les élus d’un même parti n’appuient pas toujours leur président : les lignes de parti sont loin d’être respectées par les élus qui ont leur propre agenda politique (plaire aux lobbyistes et aux électeurs de leur circonscription) afin de se faire réélire. Bref, un projet de loi accepté par les deux chambres finit par être le compromis d’un compromis, c’est pourquoi de grandes réformes sont presque impossibles à mettre en place. Donc, une force de persuasion et une habileté à négocier avec le Congrès sont primordiales pour tout président américain. Or, n’oublions pas qu’Obama n’avait pas lors de son élection comme président une très grande expérience au sein des rouages politiques du Congrès. Avocat de formation, il a été élu au Sénat pour la première fois en 2004, soit seulement 4 ans avant d’accéder à la Maison Blanche.

ton, qui aurait dû gagner et gouverner pendant un mandat ou deux afin de laisser le temps à Obama d’acquérir plus d’expérience politique en exerçant une fonction haut placée dans l’appareil gouvernemental (secrétaire d’État), pour ensuite être mieux armé afin de devenir président des États-Unis. Mais bon, on ne réécrit pas l’Histoire avec des si. Il ne reste maintenant à Obama que deux ans au Bureau Ovale. Les résultats des élections de mimandat laissent croire qu’elles seront peut-être les plus frustrantes pour le président alors qu’il doit désormais se battre pour quelque chose qui semblait acquis dès le début de sa présidence : la pertinence de ses 8 ans au pouvoir. Le fait est qu’il existe bel et bien un abîme entre les attentes suscitées par son élection et la réalité de son mandat en tant que président. Je ne crois pas qu’on se souviendra d’Obama pour ses prouesses politiques ou en tant que grand homme d’État, mais il lui reste deux ans pour tenter de rectifier le tir, notamment en politique étrangère où il sera certainement appelé à jouer un grand rôle d’ici le 4 novembre 2016.

C’est ce qui laisse croire qu’Obama n’avait pas, du moins pas encore, tous les atouts afin d’être président. Certains suggèrent que c’est sa rivale à la chefferie du parti démocrate en 2007, Hillary Clin-

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Culture Communauté et créativité

« Haha, j’t’ai tellement rape! » Par Marie-Ève Clark 1 femme sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans.

Il y a quelques semaines, j’argumentais ardemment avec un camarade masculin sur la présence du sexisme, du machisme dans la vie de tous les jours, suite à une blague condescendante de sa part envers les femmes. En réponse à mon ton insurgé, il s’est empressé de spécifier qu’il faisait ce genre de blagues parce que, justement, nous étions dans une région du monde où, je cite: « on sait déjà que les femmes, c’est censé être égal aux hommes pis, sinon, y’a les Femen pour nous le rappeler. » Puis il eut un petit rire narquois. Bien sûr, la discussion ne s’est pas arrêtée là. Après lui avoir lancé amicalement le crayon que j’avais à la main, je détournai le sujet vers les agressions envers les femmes, toujours présentes dans la société. Évidemment, ce cher camarade s’est empressé de dire qu’effectivement, il y en avait, « mais que c’est moins pire que dans d’autres pays pis qu’y’ont pas à avoir peur le soir de se faire violer ou whatever. » Cette fois-ci, le rire légèrement sardonique s’éleva de mon côté.

Donc, si vous êtes de ceux qui perpétuent la tradition des blagues sur les viols, des « j’t’ai rape », soyez conscients que, s’il y a une fille autour de vous à ce moment, il y a 1/3 de chances que la blague la mette profondément mal à l’aise ou la blesse. Depuis le temps, elle a sans doute appris à se mettre un beau masque sur le visage, mais ce n’est pas une raison pour tourner le couteau dans la plaie. L’empathie n’est pas toujours le fort des êtres humains, mais il est toujours possible de tourner sa langue sept fois avant de parler. Et s’il y a seulement des gars dans votre groupe d’amis… ? 1 homme sur 6 sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie.

Il n’est pas une fille. Il ne peut pas savoir. Bon, certes, je ne dis pas que cette frayeur est généralisée, mais simplement que vous, gents hommes, ne devriez jamais vous moquer d’une fille qui craint sortir le soir, même si « on est au Québec » et, surtout, ne la traitez pas de paranoïaque sous prétexte que « c’pas tous les gars qui sont débiles aussi ». On le sait bien que tous les hommes ne sont pas des agresseurs. Mais on ne sait jamais sur quel numéro la loterie de la vie va nous faire tomber.

Eh bien voilà. Avez-vous plus de 6 amis masculins? Même si vous en avez moins, ce n’est pas une raison pour persister. De grâce, pensez à vos paroles et oubliez momentanément l’illusion d’une société parfaite où ces actes n’ont point lieu. Près de 90 % des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police. Parce qu’après tout… beaucoup sont tellement habitués d’utiliser le mot « viol » ou son homologue anglais, beaucoup sont tellement habitués de ne pas en faire un plat, beaucoup se pensent seuls puisque « si ça arrive à autant de monde, comment ça se fait qu’on fasse plein de blagues là-dessus comme si c’était rien? Je dois être le/la seul(e), non? Pis on va se moquer de moi. Peut-être que j’aurais dû dire non plus de fois. Pis peut-être que c’est d’ma

Alors, à ce cher camarade et aux autres personnes partageant son opinion, croyez-moi, cette fois je n’ai pas envie de dénoncer par des dizaines de paragraphes d’exemples le cas des femmes québécoises. À la place, voici quelques statistiques commentées qui vous ouvriront peut-être un peu les yeux. Les chiffres sont tirés du Ministère de la Santé publique, du gouvernement du Québec. 18


Communauté

faute au fond. Pis peut-être que j’t’ais pas habillé(e) comme du monde. Ouais, tantôt y’a un gars qui a demandé si mon amie suçait bien, parce qu’était jolie. Y’a dit qui voulait vraiment savoir. Pis y’a ri. J’ai pas trouvé ça drôle. J’ai tenté de sourire pis j’l’ai traité de con. Parce que si j’m’étais faché(e), y se serait frustré en disant que j’réagissais trop pis que je devais me calmer pis que j’étais dont po rapport. Qu’y fait juste niaiser, of course. Mais pour moi pis pour des milliers d’autres, c’pas juste des blagues. C’est la réalité. C’est notre réalité. Pis y le sait pas, mais p’t’être que ça va aussi être la sienne. P’t’être que ça va être son frère, sa fille, sa mère, son cousin. Y le sait pas. P’t’être qu’y devrait réfléchir. P’t’être que tout le monde devrait réfléchir pis savoir qu’on est tous dans le même panier. P’t’être bein. »

Au bord du ravin, regardons le paysage aura posé. Il est interdit de sortir de la routine qui régit leur vie. Il le savait bien, pourtant. Malgré tout, il attendra son châtiment le sourire aux lèvres. Les gens doivent être divertis, ils doivent oublier à quel point leur vie est futile. Alors que les vieillards lui crieront des noms, que les adultes lui lanceront des fruits pourris et que les gamines viendront le frapper, il sera dans ses pensées. Le monde a besoin de cela, se dira-t-il. Il a besoin que des gens divertissent les faibles pour assurer la sécurité des forts. Un jour, dira-t-il. Un jour, les gens comprendront qu’on leur bande les yeux et qu’on leur détourne le regard de la vérité! Un jour, les gens laisseront le blé et tueront le roi! Le roi sera guillotiné pour qui il est, et les choses changeront! Pauvre homme, les rois sont morts mais d’autres occupent ta place. Le pilori est plus grand et la place publique accueille plus de gens que ton simple petit village. Ta place publique accueille maintenant un milliard de personnes.

Par Jérémie Trudel Avec les réseaux sociaux, nous avons désormais maintes possibilités. Cette découverte apporte alors bien des changements. Toutes ces nouveautés sont pourtant bien répétitives au terme historique. Tout ce qui pourra être l’a déjà été. Laissez-moi vous en donner quelques exemples. Voyez plutôt. L’Épée de Damoclès Tôt le matin, peu avant l’aurore, un groupe d’enfant lance des cailloux aux portes des habitations pour se divertir. Les champs de blé, se balançant paresseusement au gré du vent, donnent un aspect doré à la plaine. Quand le soleil se lèvera, la population se réveillera et ira de nouveau labourer les champs. Demain ils iront à l’église, ce sera dimanche. Ils en profiteront pour se reposer un peu. Le pain attendra dans le four du boulanger, remplissant le village d’une douce odeur. Sur la grande place, près de l’église, un homme se tiendra prochainement, au pilori. Les passants l’humilieront pour l’acte qu’il

Pourquoi un milliard, c’est le nombre approximatif d’utilisateurs de Facebook dans le monde. Excellent, quel est le lien entre Facebook et ce pilori? Pour ceux qui l’ignorent, un pilori, au moyen âge, était utilisé comme punition et toute la populace y venait humilier une personne. « C’est barbare, c’est 19


Communauté arriéré, qui oserait s’en prendre ainsi à quelqu’un sans défense? » Étonnamment énormément de gens. « Bin voyons donc, moi je ne suis pas de ce genre, jamais je n’oserais, je suis parent de famille, j’ai des enfants, ce serait insensé que je fasse quelque chose de semblable. » Menteur, j’ai personnellement vérifié et j’ai vu personnellement des médecins, des pères et des mères de famille, des adolescents, des professeurs et des fonctionnaires insulter une adolescente sur Facebook. C’est un phénomène plutôt régulier et auquel tout le monde participe et invite ses amis. Oui, ceux qui se font persécuter sur Facebook le méritent dans bien des cas. Mais à un million contre un, sérieusement? Avonsnous évolué depuis l’âge sombre? Après tout, qui ne succomberait pas à la sensation de pouvoir procurée lorsqu’on persécute quelqu’un qui n’ose se défendre; n’est-ce pas grisant tout ce pouvoir? Les personnes qui insultent les autres, bien sûr, sont à la réputation sans tache. Tout le monde fait des erreurs, bien sûr, mais quand vous voyez quelqu’un que vous ne connaissez pas se faire insulter par cinq cent personnes, est-ce bien nécessaire d’en rajouter? Beaucoup tenteront de lui faire la morale, vous ne la connaissez souvent même pas. Tout ce que vous pourrez dire sera complètement inutile alors pourquoi est-ce que vous ne dite pas simplement rien? Ce serait mieux pour bien des gens. La personne que vous insultez a déjà la corde au cou, pas besoin de l’aider à l’attacher.

vous le demandez, beaucoup vous répondront non ou seront gênés d’aborder le sujet. Pourquoi? Si on veut pousser un peu plus, on peut aller directement dans la sexualité. Faisons-le. Beaucoup auront eu des relations sexuelles. Il est d’ailleurs possible de remarquer une banalisation des relations sexuelles. La vitesse à laquelle les jeunes commencent à avoir des relations sexuelles devient aussi de plus en plus grande (parfois avant même d’avoir la possibilité d’avoir des enfants). Les gens plaisantent aussi énormément sur le sujet; par contre, subsiste toujours un tabou. Il est mal vu qu’une fille soit enceinte trop jeune. Si cela devait arriver, il y a très peu de gens qui seraient présents pour l’aider. Son « chum » risque aussi de disparaître comme par magie. Mais bon, revenons-en à ce qui nous intéresse. L’internet et les réseaux sociaux sont de magnifiques réseaux de recherche. Ils sont en eux-mêmes des villes et, s’ils ont leurs bibliothèques, ils ont aussi leurs maisons closes. Il n’y a pas vraiment de différence au niveau moral entre la pornographie virtuelle ou matérielle. C’est souvent même très drôle, puisque bien des parents préfèrent que leur enfant ait plusieurs relations sexuelles avec plein de personnes plutôt qu’il visite des sites pornographiques. Bon, d’un côté, oui, les sites pornographiques ne sont pas moraux mais, en même temps, ne devraiton pas mieux traiter les gens qui nous entourent. Enfin, qu’importe; moi je dis ça, je ne dis rien. Quand le privé devient public

Loin des yeux, loin du cœur

Ce matin, monsieur doit aller faire une conférence de presse. Il met son veston, sa cravate. Il se regarde, tout est beau en surface. Son carton est prêt. Il sort, son texte à la main. La campagne bat son plein, il est premier dans les intentions de vote. Mais voilà qu’un concurrent déloyal vient dire qu’il trompe sa femme. Oh malheur! Celle-ci, folle de rage, fait la une des journaux. Monsieur voit ses intentions de vote fondre comme neige au soleil. Quelque mois plus tard, monsieur perd les élections, lui qui voulait changer tant de choses. Mais voilà que tout a basculé, simplement car il a été manipulé. Cette information sortie au grand jour devait rester dans la mémoire de son enfance. Car son amante, voilà dix ans qu’il ne la voyait plus.

Un homme entre dans un magasin général. Le carillon sonne joyeusement. Il traverse les allées d’un pas rapide. Non, il s’arrête, il regarde autour de lui en relevant son chapeau. Après avoir compté le nombre de personnes dans le magasin, il décide de s’intéresser soudainement à ce qu’il y a devant lui. Il reste ainsi la tête baissée pendant une minute. Un homme vient le voir, intrigué, et lui demande ce qu’il fait. « Je regarde ce qu’il y a. » L’homme peu convaincu quitte l’allée, regarde une dernière fois l’étagère complètement vide et retourne derrière son comptoir. Le carillon sonne de nouveau, deux fois. Il n’y a plus dans le magasin que notre homme, le vendeur et une femme. L’homme prend une revue pornographique, la cache avec d’autres, paye et sort le plus vite possible. Il a bien vu le regard dégoûté de la femme qui a payé juste après lui. Il se considère encore heureux qu’elle soit la seule à l’avoir vu. Il n’ose imaginer s’il y en avait eu plus.

Ça non plus, on ne s’en lasse pas. Combien de fois avez-vous vu des célébrités être ridiculisées pour quelque chose arrivé dans leur vie publique. Les gens, désormais, se mêlent des affaires privées des personnes qui ne les concernent pas, principalement des célébrités, ce qui leur rend la vie très dure. La majorité des gens ont perdu le goût du privé. Les gens vont vivre leur vie privée en public.

Bien des gens ont déjà consommé du matériel pornographique. Si ce n’est pas votre cas, faites une recherche toute simple ou demandez à vos proches, ils en connaissent sûrement d’excellents. Par contre, si 20


Communauté Cégep Combien de fois avez-vous vu un couple se mettre en couple sur Facebook? Bon, en soi, il n’y rien de mal à cela, mais si c’est là leur priorité, peut-être y a-t-il matière à douter. Souvent, peu après, les gens vont féliciter le nouveau couple avec des phrases toutes préparées. Les traditionnelles : longue vie, félicitations, content pour toi, sont alors courants mais que veulent-ils dire? Ces mots ont tellement été utilisés qu’ils en sont vulgaires. Il me semble donc qu’une parole réfléchie est meilleure que ce qui est dit traditionnellement. Il serait encore mieux de se le dire face-à-face plutôt que de simplement cliquer sur un bouton, non? Mais bon, nous vivons sur Facebook, nous vivons dans un monde virtuel où la vérité et le mensonge sont jumeaux. Facebook, c’est un parloir branché à un haut-parleur, où tout sens de vie privée est donné à qui veut l’entendre. Le pire, c’est que les gens s’y sont habitués. J’ai moi-même testé cela: je me suis mis en couple sur Facebook pour voir la réaction des gens. Oui, c’était un peu cruel, mais j’ai adoré le faire. Il m’a été donné de voir que même ceux qui ont réagi et qui m’ont cru ont en fait douté de moi. Ils n’ont simplement pas affirmé le contraire. Les premiers ne s’en sont pas privé, bien sûr, et ont affirmé leur étonnement ou ont même réagi sarcastiquement; par contre, plus de personnes venaient commenter leurs félicitations; plus les personnes approuvaient aussi, qu’importe si ce n’était pas leur opinion. Ces personnes ne sont pourtant pas sans opinion. Elles ne veulent simplement pas les affirmer si elles vont à l’encontre de la majorité. Un autre exemple d’une telle situation devrait pouvoir vous parler: « Selfie ». Voilà tout ce que j’ai à dire. Si vous allez au cinéma entre amis, pourquoi ne pas garder ce moment entre amis? Si vous allez en couple au restaurant, gardez ce moment avec la personne que vous aimez. Vous n’avez pas besoin de le partager avec tout le monde. Pour beaucoup, ce n’est pas très important. Vivez pour vous et les personnes qui sont à vos côtés.

plus confus et il se pendit. Le troisième cherchait le bonheur. Il lut le livre et partit vivre sa vie, mais toujours il y eut un vide en lui. Le dernier qui obtint le livre voulut apprendre à se battre. Il étudia jours et nuits toutes les techniques et joignit l’armée. Lors du premier assaut, il mourut au bout de son sang, défait par un soldat ennemi. Tous dirent alors que le livre était instrument du démon et ils le brûlèrent. En le détruisant, ils perdirent ainsi des siècles de leur histoire, qui avait été oubliés, car ils n’avaient qu’à lire le livre pour savoir d’où ils venaient. Ne sachant ainsi d’où ils venaient, ils ignorèrent où aller et disparurent. C’est bien sûr métaphorique, il faut y comprendre que bien que toute la connaissance du monde puisse nous être offerte dans un livre ou sur internet, ce n’est pas suffisant. Certaines choses sont trop distinctes pour chaque personne. C’est le cas de l’amour. Bien que plein de personnes se disent maîtres du domaine, ils sont connaisseurs de leurs propres amours. Personne ne peut vous enseigner comment réagir en amour, si ce n’est que vous. Et encore! L’amour étant basé sur une relation, il devient unique pour chaque relation et doit ainsi s’apprendre à chaque fois. Internet n’a pas non plus réponse à tout. Il permet à plusieurs personnes d’évoquer leur opinion mais n’est parfois pas fiable quant aux réponses. De plus, contrairement à une personne, il n’a pas d’opinion fixe, pas de vécu, pas de valeurs, car il est l’ensemble de tous ceux qui l’utilisent. Étant un outil de communication cependant, il peut permettre à des personnes de vous répondre. Vivre ne s’apprend pas dans un livre ni sur internet; vous devez être qui vous êtes, sans que personne ne vous dise qui être. Et enfin, bien que la théorie soit très importante, elle n’est rien sans la pratique. Quelqu’un qui apprend à nager doit se couler pour apprendre à flotter. Enfin, bien qu’Internet soit une source inépuisable, ils ne faut pas oublier comment se souvenir. Sinon, nous ne saurons plus notre histoire et nous n’aurons plus d’avenir.

Le livre de toutes les connaissances

Le plus important pour la fin: à propos de Facebook, oui, vous pouvez vous prendre en photo toute les deux minutes. Vous pouvez vivre pour les autres, mais vous verrez: quand vous serez seul, la noirceur n’en sera que plus noire. Toujours est-il, ce que je voulais dire absolument avant de vous laisser, c’est que vous n’êtes pas obligé d’envoyer vos invitations aux jeux Facebook, sérieusement !

Un jour, un homme eut l’idée de retranscrire tout son savoir et donna la mission à sa descendance d’y joindre toute la connaissance du monde. Ces enfants l’écoutèrent et, ainsi, pendant 100 générations, tout le savoir du monde fut retranscrit dans le livre. Le premier homme qui fit l’acquisition du livre chercha l’amour. Il parcourut le livre en entier et partit voir la femme qu’il aimait. Quand il eut des enfants, son couple se décomposa à cause de l’infidélité qui y régnait. Le second homme qui fit acquisition du livre s’interrogeait sur l’origine du monde. Il parcourut chaque chapitre mais n’y trouva pas sa réponse. Ce qu’il avait trouvé dans le livre ne le rendit que 21


Communauté

La rhétorique ou d’un art refoulé de la délibération publique Par Justine Babineau-Therrien Une foulée d’individus se dirigeant vers un auditorium, un vendredi soir, afin d’assister à une conférence traitant d’un sujet de l’ordre de la philosophie, c’est possible ? Eh bien, oui ! Le vendredi ouvrant la relâche universitaire, ce furent des étudiants de tous les horizons qui se dirigèrent vers un auditorium du pavillon Charles-De Koninck afin d’entendre les raisonnements du président du collège universitaire dominicain d’Ottawa et docteur en philosophie, monsieur Maxime Allard. C’est avec entrain qu’il entame la soirée en captivant d’emblée la salle avec son ton humoristique, qui permet d’entrée de jeu d’éliminer la lourdeur qui provient parfois des propos philosophiques, lourdeur qui n’a peut-être pas sa place le vendredi en soirée. Sans abuser de légèreté, il offre une vision de la société et des débats politiques auxquels nous avons droit de nos jours : la profondeur des argumentations est critiquée. La parole publique n’est que trop souvent constituée d’opinions, d’exposition personnelle ou encore biaisée par l’image et le ton, voilà ce que le dominicain expose. Les arguments sont presque absents des débats et même de nos vies. Il critique, toujours avec un ton humoristique, l’autorité que chacun se donne en offrant des opinions comme des vérités personnelles et absolues. Chacun respecte l’idée de l’autre et il serait considéré impoli et inconvénient d’en faire autrement! Pourtant, il s’agit de la base de la rhétorique. Avec un dynamisme rafraîchissant, il intègre diverses notions et comparaisons, passant d’Habermas à Platon, sans oublier Descartes et plusieurs autres philosophes, penseurs ou scientifiques. Il entame avec nous une remontée dans le temps afin de saisir les constituants et les formes de la rhétorique. Incontournable lorsqu’il est question de philosophie et encore plus d’argumentation, il nous amène d’abord chez les Grecs et les Romains, où la place publique était constituée d’un groupe homogène d’hommes qui vivaient la répercussion de leurs choix, de leurs votes : il va sans dire que la rhétorique était d’autant plus importante. Nous faisons intrusion par la suite dans la grande époque marquée par la Chrétienté où « on parle à un public déjà convaincu », la rhétorique ne servant ici qu’à aider à faire croire aux individus qu’ils souhaitent être ce en quoi ils croient, c’est-à-dire suivre un mode de vie fidèle aux enseignements de la Bible. S’en suit les temps de monarchie absolue, il explique qu’il fallait simplement Maxime Allard, président du collège universitaire dominicain et « argumenter pour convaincre la personne qui a le pouprofesseur au collège néo-classique de Montréal voir ». Il termine son épopée à travers les époques en parlant de la plus contemporaine des périodes, celle qui intitule la période de la rhétorique démocratique. On utilise ainsi l’identité nationale afin de convaincre, en unissant le peuple en tant que peuple. Autrement, il suffit de vendre les idées, les arguments, tels des besoins. Il s’agit d’une rhétorique, d’une argumentation, qui fut bien populaire auprès de divers individus, notamment Adolf Hitler, expose-t-il. À la suite de ce voyage dans le temps, il soulève une question de grande importance : dans quel type de rhétorique sommes-nous ? À ce moment même, le silence régna dans cette salle contenant plus d’une centaine de personnes. Monarchique, affirme-t-il. Il ne suffit que de parler à la bonne oreille. Voilà la gravité de l’information qu’il nous offre. Par l’intelligence de son développement, il nous inflige

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Communauté Cégep un questionnement sur notre système, sur nos politiques. Que voulons-nous vraiment ? Dans une société où la seule chose qui importe est le « 50% + 1 », comment peut-on vivre sans harmonie réelle ? Exiger l’unanimité, ce n’est pas souhaitable, expose-t-il, cela tente à faire tous les coups, bons comme mauvais. C’est pourquoi la rhétorique, l’art de débattre avec de vrais arguments, est la clé de la démocratie. Dans une ère comme la nôtre, la rhétorique ne semble pas avoir une place bien définie, du moins sur la place publique. Comment retourner à l’état pur d’énoncer des arguments et dans lequel celui qui présente le meilleur remporte la joute verbale ? Habermas prône, dans ses écrits, que les débats devraient être sans superflu, sans biais, afin que seule la rationalité règne. Descartes allait en ce sens. Dans un monde où « les ministres sont des acteurs », devrions-nous retourner à l’essentiel afin d’offrir une démocratie, une parole, plus vraie ? Voilà la question qui resta sur les lèvres à la fin de l’exposé vif de M. Allard. C’est ainsi que se termina une conférence vivante et pertinente sur la rhétorique, mais qui intégra également un réveil de notre esprit critique en rapport à la condition de notre démocratie.

Changer de culottes Un autre exemple que je pourrais vous amener est celui des matchs de hockey. Si vous avez des frères ou des soeurs qui y jouent, vous risquez d’être en mesure de bien me comprendre. Lorsque nous sommes spectateurs d’un match dont aucune des deux équipes n’est la nôtre (en parlant de celle de notre frère, par exemple), c’est fou à quel point nous trouvons que les gens s’emportent pour rien. Parfois, le jugement vient assez vite : « Ben voyons, calmez-vous, c’est juste un match de hockey ». Or, lorsque c’est au tour de notre équipe d’embarquer sur la glace, qu’est-ce qui nous prend? La folie des estrades. Nous devenons ceux que nous trouvions un peu fous de

Par Myriam Giradin

«Je suis comme un livre. Plusieurs n’ont vu que la couverture, certains ont peut-être lu le résumé ou les critiques, mais très peu sont ceux qui connaissent véritablement mon histoire.» (merci à ConneriesQc pour cette inspiration). Quétaine? Peut-être, mais ô combien vrai. Pensons-y quelques instants. Qui sommesnous pour juger de la vie des autres? Je sais, ça peut paraître cliché, mais je crois que nous devrions nous poser la question plus fréquemment. Prenons l’exemple de sans-abris. Il suffit de discuter avec quelques-uns d’entre eux, lors de la Nuit des sans-abri, par exemple, pour découvrir que tous n’ont pas fait «exprès» de se retrouver dans la rue, et que c’est plutôt une succession de malchances qui les a amenés là. D’ailleurs, saviez-vous que plusieurs reçoivent des amendes, et cela à répétition, parce qu’ils dorment dans la rue? N’ayant rien pour payer, ils passent des nuits en prison pour purger leur peine. Il y aurait, selon moi, matière à s’interroger quant à la pertinence de ce genre d’interventions...

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Culture Communauté Cégep et créativité

s’emporter autant (j’en témoigne moi-même). Vous souvenez-vous lorsque vous aviez à peine 12 ans à quel point vous aviez hâte et envie d’être comme les «grands» (pour ceux et celles dont c’était le cas, bien entendu)? Dans les fêtes de famille, par exemple, vous n’aviez plus l’âge de jouer avec les plus jeunes, alors vous alliez avec les grands, même si vous ne compreniez pas leurs sujets de conversations. De plus, vous adoriez passer du temps avec les amis de vos grands frères ou grandes soeurs. C’était bon pour «l’égo» d’être avec des plus vieux, non? Et aujourd’hui, jeunes adultes, «grands», si vous avez un petit frère ou une petite soeur toujours dans vos pattes, ou de jeunes cousins ou cousines trop tannants, dites-vous qu’ils ne font que vous admirer, exactement comme nous le faisions à leur âge, et qu’ils ne sont qu’une version de nous, quelques années plus tôt.

D’ailleurs, qui sait si le punching-ball de l’école n’est pas une future grande star de la télévision? Ou si la «gothique» solitaire et antisociale ne dissimule pas des centaines de problèmes de famille et qu’elle est au fond une fille avec d’immenses qualités? Ou, finalement, si la personne que vous jugez vous ressemble plus que vous ne pourriez le croire? Parfois, je me dis que si nous avions eu la vie de la personne qu’on est en train de juger, peutêtre aurions nous agi de la même façon. Alors, je vous en prie, tentez de vous mettre à la place des autres avant de porter un jugement. Encore mieux, n’en portez pas avant de vous êtes assurés de connaître tous les détails de la personne ou de l’avènement. Dans tous les cas, avant de juger quelqu’un, changez de culottes.

Par cela, je veux vous faire remarquer que nos mentalités évoluent. Nos perceptions, nos réflexions, tout cela change avec le temps et selon l’environnement dans lequel nous avons été élevés. Dépendant si nous venons de la ville ou de la campagne, de notre famille, de nos ambitions, de notre cercle d’amis, ou même de notre humeur du moment, d’une personne à une autre notre perception diffère, sans qu’une soit nécessairement meilleure qu’une autre.

L’extrémisme : différencier préjugés et réalité et d’une idéologie les plus radicale d’un mouvement. Ainsi, on peut facilement comprendre par cette définition qu’il ne faut surtout pas généraliser en ce qui a trait à ce sujet puisqu’il ne représente aucunement une communauté complète, mais plutôt une branche beaucoup plus draconienne de celle-ci.

Par Rose Pichette Depuis le 11 septembre 2001, le sujet de l’extrémisme religieux est sur toutes les lèvres. Malheureusement, ce sujet tabou est souvent associé à la religion musulmane et à plusieurs préjugés s’y rattachant. Il est maintenant temps de définir ce que signifie réellement le terme «extrémisme religieux» et de démolir l’idée véhiculée comme quoi ce terme est typiquement lié à l’Islam.

Aussi, malgré toutes les nouvelles véhiculées en ce sens, l’extrémisme religieux n’est certainement pas un caractère unique à l’Islam: en fait, c’en est tout le contraire. Dans les dernières années, les nombreux conflits prenant scène au Moyen-Orient semblent malheureusement nous avoir fait oublier les historiques plutôt violents de la majorité des diverses religions du monde. Pourtant, ce regard sur le passé semble

D’abord, il faut dire que par sa définition même, le concept même d’extrémisme peut facilement être lié à divers stéréotypes. En effet, celleci relate d’une défense convaincue des mœurs 24


Communauté

plutôt essentiel quant à la compréhension des dissensions actuelles et de notre propre histoire.

pour but de libérer Jérusalem des infidèles, tuant ainsi des milliers de croyants des deux partis. Autrement, il y a de cela encore peu de temps, les chrétiens parcouraient le monde avec en tête un objectif de convertir le plus de gens possible, le plus souvent par la force.Tout cela sans compter le scandale de prêtres pédophiles, qui semble être devenu une véritalbe épidémie au fil des années. Alors comment peut-on juger les conflits d’aujourd’hui, sachant le passé de nos propres aïeuls?

En associant les musulmans aux djihadistes, certains occidentaux semblent oublier soudainement la présence d’extrémistes d’autres religions. Par exemple, certains rabbins, un peu partout sur le globe, pratiquent une branche beaucoup plus rigide du Judaïsme. Pourtant, même s’ils recrutent eux aussi de nouveaux disciples, personne ne généralise en affirmant que les juifs sont tous à l’image de ces quelques pratiquants plus excessifs. Est-ce parce que la violence du mouvement djihadiste est plus frappante aux yeux du grand public ? Où plutôt parce que ces rabbins semblent agir seuls contrairement à l’État Islamique qui passent à l’actions en groupes organisés ?

Enfin, malgré certains messages véhiculés, l’extrémisme religieux n’est pas propre à une seule pratique. Ce qui est tout aussi important, c’est de se rappeler qu’il ne faut jamais généraliser à ce sujet, se rappeler que seule une minorité d’individus sont fervents de ces pratiques draconiennes. Comme toutes autres choses, la religion peut apporter beaucoup de bien et de réconfort, il s’agit de se rappeler que notre liberté se termine là où celle des autres commence.

Un autre exemple serait celui des chrétiens, qui représentent environ 2,2 milliards de personnes. Comme on semble souvent l’oublier (volontairement peut-être), les mouvements djihadistes n’ont rien de nouveau, au contraire, on dirait plutôt ce que les chrétiens leur ont fait subir il y a déjà bien longtemps. Les croisades, initiées par les chrétiens contre les musulmans, avaient

Sur ce, avant d’adhérer à certains préjugés, prenez le temps de réfléchir à la portée ainsi qu’à la signification de ce jugement, car la plupart d’entre eux ne sont que des inventions.

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Communauté

Vive le Québec… déterminé? d’atomes régi par les lois de la physique. Il n’a pas d’âme ni d’autres différences fondamentales avec les animaux, notre automate galactique. Il ne symbolise que le fruit du fantastique processus évolutif de la vie, toujours conforme aux lois de la nature.

Par Charles-David Quigley La liberté humaine existe-t-elle réellement? Telle est la question que je tenterai d’élucider.

Possède-t-il la liberté, l’automate galactique? Malheureusement pas, semblerait-t-il.

Prépare-toi à voir tes convictions les plus profondes remises en question. Sommes-nous maîtres de nos décisions? J’en doute. Est-ce que notre voie est tracée à l’avance? Et bien… tu devras lire la suite pour en savoir plus.

Pourquoi? Simplement parce que la liberté humaine n’est pas compatible avec l’explication purement scientifique de la conscience. Affirmer que l’humain se limite à des interactions moléculaires, c’est prétendre que la pensée et les émotions sont les produits de stimulus extérieurs et de taux hormonaux. Ceux-ci sont réglés à la naissance et modulés selon le conditionnement social. Si nous ne sommes pas maîtres de notre conscience, nous ne contrôlons pas nos agissements. La liberté est donc réduite au néant.

Bon, c‘est quoi, la liberté humaine? Pour l’humain, la liberté représente la capacité de choisir ses actions, et ainsi son avenir, sans être déterminé par des facteurs hors de son contrôle.

Cette hypothèse s’appuie sur la croyance que chaque évènement est la conséquence nécessaire de causes antérieures. Si mon poing entre en collision avec une balle de billard, celle-ci ne peut parcourir qu’une trajectoire précise, qui pourrait être calculée par un individu connaissant exactement les conditions du choc. Les lois de la nature, qui dictent autant la trajectoire de la balle de billard que les décisions de l’esprit humain, seraient donc les grandes maîtresses de l’Univers, et conséquemment celles de l’humain.

Voilà une définition particulièrement alléchante, mais qui nécessite quelques retouches. En effet, certaines actions sont peut-être hors de ma portée dans un contexte particulier, mais cela n’a pas d’impact sur ma capacité de choisir parmi celles qui s’ouvrent à moi à ce moment. S’il y a une panne d’électricité, je ne peux pas écouter la télévision, mais cela n’empêche pas que je suis libre de choisir entre tous les autres options possibles. Notre définition de la liberté ne fait pas la nuance entre un individu déterminé et un autre libre, mais restreint dans ses choix. Il faut donc l’améliorer :

Âme, Ô délivrance!

La liberté est, pour l’humain, la capacité de choisir ses actions, et ainsi son avenir, parmi celles qui sont possibles à un instant donné, sans être déterminé par des facteurs hors de son contrôle.

Bon, ne t’en fais pas, je ne suis pas complètement fou. Je sais que, à ce stade, il est naturel de penser quelque chose qui s’apparente à ceci :

Satisfaisant comme définition, n’est-ce pas? Non? Il faudra tout de même s’en contenter.

Bien évidemment, si nous affirmons que la conscience, la pensée et les sentiments ne s’expliquent que par la science, alors il est clair que nos actions ne peuvent être que déterminées. Cependant, notre liberté réside ailleurs : elle ne provient pas du corps, mais de l’âme. À certains moments, c’est mon âme, un genre de spectre qui représente qui je suis réellement, qui prend les commandes. Elle tient compte de ce que le cerveau et le corps lui dictent, mais est libre d’agir contre leur inclinaisons. À travers ce spectre, je suis libre dans mes actions.

Allons maintenant vérifier si cette liberté est compatible avec nos conceptions habituelles de l’humain. L’automate galactique (Vive la science, Viva la Revolución!) Bon, inutile de succomber à la panique. Un automate galactique, c’est seulement une façon artistique de référer à l’humain lorsqu’il est réduit à sa valeur scientifique. L’automate galactique, c’est l’être qu’on décrit comme un organisme vivant, un mammifère terrestre, une petite merveille de biologie ou même un amas

On entend souvent ce genre de discours, n’est-ce pas? Certes, ils ne l’ont peut-être jamais verbalisé aussi clairement, mais beaucoup de vos amis ou membres de votre famille conçoivent la liberté de cette manière. C’est un point de vue que même le grand René Des26


Communauté

à un instant donné, nous vient à l’esprit ou nous semble le plus important. L’erreur, c’est de croire qu’ajouter l’âme à l’équation redonne à l’humain la liberté. L’âme, comme le cerveau, doit se baser sur des critères pour décider. S’il semble impossible de comprendre comment le cerveau peut être libre, alors pourquoi en serait-il autrement pour l’âme? Celle-ci n’échappe pas aux problèmes qui nous hantent.

cartes adoptait. En fait, en son honneur, cette séparation du corps et de l’esprit (âme) a été nommée dualisme cartésien. Au premier regard, cette façon de penser soulève deux difficultés.

Dernier plaidé

Une de celles-ci peut être résumée dans la question suivante : Comment est-ce que l’âme, ou n’importe quelle substance immatérielle qui prend des décisions libres, partage les influx physiologiques nécessaires à l’action avec le corps? En d’autres mots, si c’est mon âme qui dicte à mon bras d’empoigner une tasse de thé, elle doit lui transmettre l’information d’une manière ou d’une autre. Or, mon bras, lui, n’est rien d’autre qu’un ensemble de particules qui fonctionne selon les lois de la nature. Ces lois de la nature forment un système fermé, c’est-à-dire un système qui n’accepte pas d’intervention extérieure. En d’autres mots, il faut nécessairement une cause physique pour induire un effet physique ( je vous réfère à l’exemple de la balle de billard). L’âme, malgré tout son bon vouloir, ne peut pas créer de la physique.

Le déterminisme, c’est difficile à avaler, j’en conviens. J’imagine donc que certains d’entre vous ne sont pas totalement convaincus. C’est pourquoi je passe le flambeau au philosophe allemand nommé Arthur Schopenhauer (1788-1860). Voilà un extrait de son livre Essai sur le libre arbitre : «Nous allons nous figurer un homme, qui, se trouvant par exemple à la rue, dirait : « Il est présentement six heures du soir, ma journée de travail est finie. Je peux maintenant faire une promenade; ou bien aller au club; je peux aussi monter sur la tour, pour aller voir le coucher de soleil; je peux aussi aller au théâtre, je peux même m’échapper par la porte de la ville, m’élancer au milieu du vaste univers, et ne jamais revenir… Tout cela ne dépend que de moi, j’ai la pleine liberté de faire à ma guise; et cependant je n’en ferai rien, mais je vais rentrer non moins volontairement au logis, auprès de ma femme. » C’est exactement comme si l’eau disait : Je peux m’élever bruyamment en hautes vagues (oui, certes, lorsque la mer est agitée par une tempête!) – je peux descendre d’un cours précipité en emportant tout sur mon passage (oui, dans un lit de torrent) – je peux m’élever dans l’air, libre, comme un rayon (oui, dans une fontaine) – je peux enfin m’évaporer et disparaître (oui, à 100 degrés de chaleur) : - et cependant je ne fais rien de tout cela, mais je reste de mon plein gré, tranquille et limpide, dans le miroir du lac. »

Ainsi, même si, comme nous l’avons assumé jusqu’ici, l’âme est apte à prendre des décisions libres, elle demeure incapable de partager les résultats de ses décisions avec le corps. Toutefois, l’âme peut-elle vraiment agir librement? Échappe-t-elle vraiment au déterminisme qui régit malencontreusement le corps? Non! Qu’on conçoive l’Homo sapiens comme un ensemble d’organes ou comme un être guidé par son âme, la principale difficulté sous-jacente reste la même. Notre passé et notre constitution biologique déterminent nos états d’âmes et pensées. Ceux-ci agissent comme critères de décisions. Nous choisissons en fonction de ces critères, sans pouvoir contrôler quel critère, 27


Communauté Pauvre eau, elle n’est pas consciente des conditions qui la poussent à agir d’une manière ou d’une autre. Mais nous voyons bien qu’elle ne possède pas la liberté d’agir à sa guise! Dans un ensemble de conditions fixes, que je nommerai contexte causal, l’eau agira toujours de la même façon. Il en va de même pour l’humain. Bien évidemment, le contexte causal d’un individu est infiniment plus complexe que celui d’une étendue d’eau, ce qui explique qu’il est impossible de le connaître entièrement. À cause de l’incompréhension de notre contexte causal, nous faisons souvent la réflexion erronée suivante :

La thèse principale du compatibilisme, c’est que même si un individu n’aurait pas pu agir autrement, on peut tout de même le tenir responsable de ses actes. En félicitant quelqu’un pour ses actions, nous encourageons la répétition du même comportement. Le blâme apporte les effets inverses. Ainsi, grossièrement, le déterminisme a peu d’effets sur la façon de gérer le système de justice. Les lois et les conséquences qui sont attribués à ceux qui ne les respectent pas, ont encore leurs places dans la société. La prison, par exemple, agit comme dissuasif pour empêcher les crimes. Elle a donc pour but de modifier les critères de décision, pour prévenir les comportements nuisibles.

Je n’ai pas conscience du contexte causal nécessaire pour que je fasse Y (par exemple, lire l’Éclosion).

Les sentences, par exemple l’emprisonnement, ont donc encore leur raison d’être si l’on accepte le déterminisme. Elles sont primordiales pour assurer la prévention de méfaits, pour corriger le mauvais fonctionnement du « processus décisionnel » chez le malfaiteur et pour isoler de la société les criminels chroniques. La punition n’est cependant qu’un des outils parmi d’autres pour assurer le bon fonctionnement d’une société. L’éducation demeure la principale arme pour prévenir le dérapage.

Je fais parfois Y (lecture de l’Éclosion), je le sais. J’ai donc conscience qu’aucun contexte causal ne m’est nécessaire pour faire Y (lecture de l’Éclosion). Bâtir de nouvelles fondations J’espère l’avoir prouvé convenablement : la liberté humaine n’est qu’une illusion. C’est à regret qu’il faut accepter cette conclusion, malgré toute la frustration qu’elle cause. À première vue, cela semble dévastateur. Comment peut-on tenir quelqu’un responsable pour ses actes s’il n’aurait pas pu agir autrement? À quoi sert le blâme ou les louanges? Si quelqu’un vole mon portefeuille, puis-je vraiment lui en vouloir?

L’effroyable hasard de la physique quantique Je suis dans l’obligation de faire ici une parenthèse sur de relativement nouveaux développements dans le domaine des sciences. Plus précisément, je veux partager avec toi les conséquences qu’a la physique quantique, un drôle de moineau, sur la liberté humaine. Je comprends, ce sujet t’ennuie peut-être! Mais pour cette fois-ci, il faudra faire un effort.

Heureusement, il existe une manière de réconcilier le déterminisme et la responsabilité. On l’appelle le compatibilisme.

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Communauté à l’esprit lors de cette situation, celles qui ont justifié sa décision, sont peut-être le produit du hasard.

La physique quantique, c’est à la limite de l’incompréhensible. C’est de la folie, en gros. Qu’est-ce qui différencie cette folie de celles qui sortent de mon imagination? Et bien, c’est que, contrairement à la physique quantique, les fruits de mon imagination ne sont pas acceptés à l’unanimité par la communauté scientifique et n’ont pas la capacité de décrire avec précision la plupart des phénomènes naturels connus de l’Homo sapiens.

Le problème du hasard, c’est qu’on ne peut pas tenir une personne imputable si son comportement relève de celui-ci. Si c’est son expérience qui la détermine, alors il est possible de la louanger ou de la blâmer, et ainsi altérer ses jugements futurs! Mais une punition n’aura aucune conséquence sur le hasard lors de la prochaine décision. Si une corrélation est démontrée entre la physique quantique et l’agissement humain, cela signifiera beaucoup d’ennuis pour nos législateurs, qui ont des difficultés à légitimer les lois sur le comportement.

Mais cela n’explique pas ce qu’est réellement la physique quantique. En fait, celle-ci est une appellation qui désigne un ensemble de théories de la physique du XXe siècle. Ces théories ont des fondements complètement différents de celles établies antérieurement à cette période, qu’on désigne comme la physique classique. Pas besoin de vous dire qu’aucune de ces théories n’est enseignée au niveau collégial!

Bon, il faut finir un jour À quoi bon continuer de vivre activement si, au final, nous n’avons aucune liberté? Le déterminisme peut être paralysant, mais tout dépend de la façon de le percevoir (évidemment, on pourrait objecter que le déterminisme empêche justement d’être libre de la façon de le percevoir). Le plus grand problème, c’est que notre rôle est réduit à celui d’un arbre. Sans liberté, notre voie devient tracée à l’avance. Dommage.

Le modèle quantique décrit entre autres les interactions entre des particules beaucoup plus petites que des atomes ou même que des électrons. Pour vous donner une idée de l’échelle de grandeur discutée, sachez qu’il faudrait aligner 100,000,000,000,000,000 (soit 10 18) quarks, un type de particule élémentaire intégré dans la théorie quantique, pour couvrir un mètre. Le théorique quantique affirme que, à cette échelle, certains évènements arrivent de manière imprévisible. Le hic, c’est qu’il est impossible de calculer quand et où ils arrivent. C’est primordial de comprendre cette affirmation! Je la répète : il n’y a aucune façon de prévoir le moment et le lieu de ces évènements, aucune loi qui modélise précisément leur comportement. Ces phénomènes, selon la théorie quantique, relèveraient du pur hasard! Du vrai hasard! Le mieux qu’on peut faire, c’est attribuer une probabilité à un de ces évènements. C’est absolument fascinant, si vous voulez mon avis. Bon, à quoi tout cela rime? Est-ce que cela vient réfuter le déterminisme du point de vue scientifique à propos de la condition humaine? Pas vraiment, en réalité. Mais la prise en compte des conclusions quantiques a quelqueseffets étonnants sur nos prochaines conjectures. Considérer que l’humain n’est pas libre, c’est affirmer que dans un contexte précis, un individu, dépendant de son passé et de sa constitution chimique, n’aurait pas pu agir autrement. C’est du moins ce qu’on pouvait prétendre en se fiant sur l’hypothèse scientifique classique, qui, rappelons-le, affirme que tout évènement est causé par un autre selon les lois universelles. Or, si la théorie quantique dit vrai, alors ce constat est faux. En effet, dans la même situation, avec exactement la même expérience, un individu pourrait agir différemment à deux reprises. Les pensées qui lui sont venues

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Culture et Créativité

Respirer pour réussir Par Chloé Viel C’est l’histoire d’un jeune homme qui voulait faire beaucoup d’argent. Il voulait que le succès déborde de son portefeuille. Ainsi, il alla voir son gourou et lui dit : « Gourou, je veux réussir, je veux faire beaucoup d’argent. » Son gourou lui répondit : « Tu veux faire beaucoup d’argent, d’accord. Sois à la plage demain matin à 4h. » Le jeune homme était confus : « Je veux faire de l’argent, je ne veux pas nager. » Son gourou répliqua : « Si tu veux réussir tout ce que tu entreprendras, rencontre moi demain matin à 4h à la plage. Je t’attendrai. » Le lendemain matin à 4h, le jeune homme arriva en complet à la plage. Il aurait du porter un maillot. Ravi de le voir, le gourou lui dit : « Marche vers le large jusqu’à temps que je te dise d’arrêter. » En trouvant cela curieux, le jeune homme en complet alla vers le large jusqu’à ce que l’eau lui arrive à la taille. Le gourou, qui le suivit, lui dit : « Va plus loin encore. » Ainsi, le jeune homme se retrouva avec de l’eau au niveau du cou. Le gourou lui dit d’avancer encore. Le complet du jeune homme le tirait vers le fond et sa tête fut recouverte complètement d’eau. Le gourou enfonça la tête du jeune homme encore plus creux et la stabilisa. Le jeune homme était en fulgurant besoin d’oxygène. C’était insoutenable. Il gesticulait sans relâche et enfin, le gourou le lâcha. Le jeune homme pris la plus grande respiration de sa vie. Le gourou lui dit : « Lorsque tu étais sous l’eau, que voulais-tu faire désespérément? » Le jeune homme lui répondit avec hargne : « Respirer. » Ainsi, le gourou lui dit son secret : « Le jour où tu voudras réussir autant que tu veux respirer, seulement à ce moment, tu réussiras tout ce que tu entreprendras. » Le jeune homme trempé de la tête aux pieds, son complet ruiné, remercia son gourou et partit à la quête de sa réussite.

de rage et vous êtes convaincus que vous êtes d’une médiocrité incomparable. Ne pleurez pas pour abandonner, pleurez pour continuer! Vous êtes déjà en souffrances! N’abandonnez pas maintenant! Plutôt, gagnez une récompense de votre malheur! La souffrance peut durer une seconde, quelques minutes, quelques heures, une journée et même une année, même plus encore. Si vous n’abandonnez pas, la réussite vous sourira, mais si vous abandonnez, alors elle durera pour toujours. Vous regretterez d’avoir manqué cette opportunité, de ne pas avoir sauté au moment opportun. Oui, ça peut vous effrayer, mais lorsqu’on ne fait rien, il n’arrive rien. Voilà tout. Les esclaves noirs auraient pu dire : « Nous sommes des esclaves et serons toujours des esclaves. » Non. Ils ont dit : « Nous sommes esclaves maintenant, mais nous allons nous battre et un jour, nos enfants seront libres. » Ils ont combattu la souffrance et l’esclavage pendant 400 ans et vous n’êtes pas capable d’étudier pour un examen, d’aller voir vos professeurs et de passer un test? Vous devriez vous regardez vousmêmes et avoir du courage. Avoir simplement du courage peut tout changer, mais n’abandonnez surtout pas! La peur d’échouer, c’est sain, mais paniquer et abandonner, c’est mortel.

Vous pouvez être vous-même le protagoniste de cette parabole ou vous pouvez continuer ce que vous faites continuellement : abandonner. Vous savez pourquoi vous abandonnez? C’est parce que vous n’avez pas le désir ardent de réussir autant que vous voulez respirer, voire même dormir! Certains d’entre vous devrez laisser tomber le sommeil, car le temps que vous passez à dormir est du temps que vous pourriez passer à travailler à votre réussite. Et vous savez quoi? Abandonner est la plus grande erreur que vous pouvez faire lorsque vous aspirez à de grandes choses. Voilà donc une nouvelle qui n’est inconnue de personne! Pourtant, vous le faites et vous devenez meilleur à le faire à mesure que vous le faites. Plus vous abandonnez, plus vous échouez : c’est pourtant très simple. Quand vous êtes en difficulté, vous pleurez 30


Culture et Créativité Ce que vous devez faire, c’est sacrifier ce vous êtes maintenant pour pouvoir devenir ce que vous voulez être. Le sacrifice est quelque chose que vous devriez apprendre à faire. Sacrifiez une émission de télévision, une partie de hockey, un party et même votre cellulaire pour étudier, vous entraîner, pratiquer votre instrument, peu importe ce que vous aspirez à faire pour pouvoir devenir ce vous voulez être. Attention, ça peut faire mal : débarrassez–vous de votre cellulaire. C’est soit le succès, soit le cellulaire. À vous de choisir. Le temps que vous passez sur votre cellulaire pourrait être utilisé pour votre réussite. D’une certaine façon, quelqu’un vous a dit que vous ne pouviez vivre sans! Enfin, le cellulaire n’apporte rien à votre vie : seulement du style. Seriez-vous donc prêts à dire que le cellulaire et le style sont plus importants pour vous que votre succès?! Snapchat, Facebook, Twitter, Instagram et une infinité d’applications de ce genre détruisent vos chances de réussir. Croyez ce que vous voulez, mais pour certains d’entre vous, paraître branchés et « cool » est plus important que votre succès. C’est pourquoi vous n’obtiendrez jamais ce vous désirez vraiment. D’autres travaillent pendant que vous envoyez vos messages textes ou vos Snapchat.

« Tous les hommes sont nés égaux. Or, certains travaillent plus fort en pré-saison », dit un joueur de la NFL. Pendant que vous avez les yeux rivés sur votre cellulaire, d’autres réussissent. Si vous persévérez et n’abandonnez pas, une récompense se présentera à vous. Si vous ne persévérez pas et abandonnez, absolument rien ne se présentera à vous. Ce n’est pas d’où vous venez qui importe le plus, c’est votre volonté et votre cœur. Vos parents sont médecins, avocats ou entrepreneurs? Et alors? Ça ne fait pas de vous un gagnant. C’est la volonté de réussir qui fera de vous un gagnant. Celui qui vit misérablement et dont les parents ne sont pas allés à l’université ou aux études supérieures, s’il a davantage de volonté que vous, aura plus de succès. Certains vont voir leurs professeurs, cherchent de l’aide et ne se reposent qu’après avoir réussi. S’asseoir sur ses lauriers est la dernière chose que vous devez faire et si vous êtes sur vos genoux depuis votre naissance, ça ne durera pas pour toute votre vie. La clé, la voici : n’abandonnez pas et aspirez à réussir comme vous aspirez à respirer.

* Cet article est basé sur les propos de Eric Thomas lors d’une conférence donnée à des étudiants, présentée sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=WTFnmsCnr6g Titre du vidéo : Secrets to success, how bad do you want it?

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Chapitre 4: Certitude Par François Fortier Sully n’avait jamais rien entendu de semblable. C’était un son vibrant de tristesse. C’était comme si la mélodie, étant elle-même une entité perdue dans l’espace, cherchait désespérément un point de repère entre les étoiles. Sully l’imaginait, vagabondant jusqu’au bout de l’univers sans jamais trouver de refuge. Bien sûr, elle n’en trouvera jamais. Emprisonnée dans la plus vaste des prisons, elle dérivera jusqu’à la fin de ses jours. Le voyageur de l’espace sourit tristement à cette idée. Emprisonnée à jamais. Tout comme lui. Soudain, la détresse alors exprimée par la musique se mua en une glorieuse mélancolie, propageant son émotion jusqu’au bout du néant. Le voyageur de l’espace en eut des frissons. La mélodie avait parfaitement calqué son sentiment. Sully ne comprenait tout simplement pas. D’où venait cette musique ? Il n’était pas sûr de l’entendre réellement. Il la sentait. Elle était tout autour de lui. Dans la capsule. Dans l’espace. Omniprésente. Il avait presque l’impression qu’elle faisait partie de lui. Et si c’était le fruit de son imagination ? Et si l’espace lui avait déjà monté à la tête ? Souffrait-il déjà autant de la solitude ? Et si tout cela n’était qu’un rêve ? Ces pensées inquiètes firent monter en lui une bouffée d’anxiété, qui eut une incidence immédiate sur la couleur de la mélodie. La musique devint stridente, empreinte de doute et de nervosité. Le voyageur de l’espace en eut soudain la certitude : la musique se transformait au rythme de ses émotions! Après un moment, autant par curiosité que pour entendre sa propre voix, il demanda doucement : «Eos ?» Aucune réponse. Soit le compartiment mémoriel avait été endommagé pendant la collision, soit sa propre capsule de survie le coupait de toute communication extérieure. Dans ce cas, pensa-t-il, si la musique provenait de l’extérieur - bien qu’elle semblait venir de partout à la fois - il ne pourrait pas l’entendre. Étrange… Rapidement, l’absence de réponse d’Eos eut un impact inattendu sur le moral de Sully. Sa façon de penser rationnelle, qui avait pris le dessus pendant un temps, laissa à nouveau sa place au désespoir. Seul et perdu dans l’espace comme il l’était, même la pensée artificielle d’Eos aurait été une source de réconfort. C’est donc dans un état de grande lassitude, souligné par l’atmosphère douce, mais nostalgique d’une musique suivant les courbes de ses émotions, qu’il se remémora à nouveau son équipage. Pendant un instant, ce qu’il entendait lui rappela la musique qu’ils écoutaient, Sarah, Jim et lui-même, pendant les longues heures de croisières si caractéristiques des voyages spatiaux. Cela n’avait rien d’extraordinaire, l’écoute de bandes sonores enregistrées étant une pratique très répandue chez les bourlingueurs de l’espace comme eux. La musique emplissait aisément le vide de l’espace. Elle comblait l’ennui, éclairait les heures sombres et écourtait les voyages. Mais avant tout, elle faisait oublier l’impression de n’être qu’un grain de sable dans l’immensité de l’Univers. Cependant, la musique prenait généralement beaucoup de place dans le compartiment mémoriel d’un vaisseau. Sully avait déjà entendu parler de certains équipages ayant subi une corruption de leurs 32


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données, leur banque mémorielle étant sursaturée de bandes sonores. Bien que ce genre de cas fût le propre de l’exception, tout bon équipage savait garder à l’œil la capacité mémorielle de leur ordinateur, sous peine de voir leurs coordonnées stellaires remplacées par de la musique. En outre, le Veolia, étant équipé d’une technologie peu commune, faisait bénéficier son équipage d’un divertissement sur mesure. Eos était, en quelque sorte, leur musicien. L’intelligence artificielle savait, à tout moment, que faire jouer, en tenant compte de l’heure de la journée, de l’endroit et parfois même de l’humeur de l’équipage. Non sans quelque appréhension, Sully se souvint à quel point Eos excellait dans ce domaine. Il semblait se plaire dans son rôle, bien que cela relève de la fantaisie dans le cas d’un être artificiel. Et pourtant… Soudain, Sully eut une certitude. S’il n’avait pas été aussi horrifié par sa propre pensée, il aurait été prêt à prendre un pari avec l’Univers entier qui s’étendait, tel un témoin immuable et gigantesque, devant lui. À cet instant même, il sut, sans l’ombre d’un doute, ce qui était arrivé à Sarah et Jim.

Éclatons des verres Les interprétations de cette chanteuse à Milan, New-York, Chicago, Londres et Paris étaient légendaires et faisaient parler tous les journaux et les magazines d’Actualité. Suite à cette découverte, son personnage prit réellement forme pour laisser place à l’absurdité de sa vantardise. Qui aurait cru que, 50 ans plus tard, des expériences ont été réalisées pour savoir si du vrai se cacherait dans cette touche d’humour? En effet, cette image que tout le monde connaît a soulevé plusieurs questions. Avec les avancées de la science, nous avons compris que tout n’était qu’une question de résonance et non de l’importance du son. Même si une cantatrice émet une fréquence extrêmement haute mais qu’elle ne se fond pas au verre, il est très probable que l’expérience n’aboutisse pas. Le but est donc de prendre la même résonance que celle naturelle du verre pour que les vibrations aient beaucoup plus d’impact sur le verre. La question n’était donc pas de chanter le plus haut et le plus fort, mais de chanter fort et à la bonne fréquence.

Par Joëlle Lapointe

Qui n’a pas entendu parler d’une de ces scènes où une Diva chante tellement fort qu’elle casse sa coupe pleine d’eau ? Que ce soit la « Grosse Dame » dans un des tableaux d’Harry Potter ou d’autres œuvres de notre temps, le mythe reste toujours existant. Mais d’où vient cette image populaire? Est-ce que nos cordes vocales ont vraiment le pouvoir de briser du verre ? L’origine de cette image vient tout simplement d’un bédéiste qui, trouvant l’opéra ridicule et peu crédible, créa une cantatrice ne faisant que chanter et vanter ses talents. C’est donc dans Les Aventures de Tintin que Bianca Castafiore cassa le premier verre. Bien qu’elle ait été créée en 1936, l’écrivain, Hergé, n’a trouvé son vrai modèle que vers 1950: Maria Callas.

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Avec des hauts-parleurs et des instruments de laboratoire, l’expérience se fait très bien, mais nos cordes vocales ont leurs limites et elles ne peuvent égaler la technologie d’aujourd’hui. Voici donc les critères dont il faut tenir compte pour que l’expérience ait du succès:

L’expérience est donc réalisable mais très complexe à exécuter malgré plusieurs vidéos qui ont été mis sur internet par des personnes qui ont réalisé cet exploit. Maintenant que vous savez que c’est possible, faites un sondage autour de vous pour savoir qui dit que ce ne l’est pas. Vous trouverez étonnant du nombre de personnes croyant qu’une telle chose n’est pas réalisable. C’est maintenant à vous -Premièrement, il faut un verre en cristal aux bords de détruire ce mythe et d’éblouir les autres par vos très fins pour que ce soit plus facile à casser. connaissances. -Ensuite, comme les instruments de laboratoire le feraient, il faut s’accorder à la fréquence de résonance du verre (on peut le faire en frappant doucement le verre avec une fourchette pour entendre le son). -Le chanteur doit aussi avoir la bouche à grande proximité du verre pour que l’intensité sonore soit à son maximum, -Pour finir, le chanteur doit avoir beaucoup d’expérience pour pousser le son assez fort pour qu’il atteigne les 100 décibels et être capable d’être le plus proche possible de la fréquence exacte de résonance du verre.

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Combat de poésie J’en suis revenu à la poésie. Cette fois bien que pour mon simple plaisir, j’écris aussi dans le cadre d’une légère compétition amicale avec mon amie rédactrice Lyna Belkhiter. Elle a écrit plusieurs très beaux poèmes et je vous invite a les lire si ce n’est déjà fait. Je vous présente donc mon dernier poème intitulé Cette fleur.

Cette fleur

Le sépulcre des voluptés

Par Jérémie Trudel

Par Lyna Belkhiter

Cette fleur qu’ici sur ton lit, je dépose Meurt déjà quand sur ta tombe elle repose Gelée, givré par le froid de cette nuit d’hiver Je me tiens, seul, à genoux dans ce cimetière

Confédérer nos sangs en faveur de l’effroi Immoler mes beautés à tes sinistres lois Ton baiser est un fauve échafaudant ma mort Il me vient dépouiller expropriant mon corps J’entremêle à mon sang tes ivresses posthumes Impassible, refusant que passe ce trépas Prescrivant à ses feux le déni de l’écume Vis! Encore un peu pour moi. Vis! Reste avec moi Appréhendant l’assaut d’une langueur exquise Je ne veux plus avoir mal je ne veux plus souffrir Ma chair s’éprend de mort gisant sous son emprise Alors rend moi ma vie que je puisse mourir Mon corps évanoui se subroge au tombeau Hébergeant en son cœur nos ébats déloyaux Mort à l’amour si la mort emporte ma mie Acheminant son dard à la fleur de ma peau Mort à mon âme si une seule fois elle t’oublie Rompue à la langueur d’un funèbre repos Mort aux dieux et aux églises pour ce qu’ils sont Ta bouche la furette à l’affût des délices Mort à tous, femme enfant je ne suis que démons Que mon corps immola à ta soif destructrice Mon corps évanoui se subroge au sépulcre Couché sur ta tombe, tentant de t’enlacer Ta bouche affleure à lui sous l’empire du lucre Corps transi, esprit tourmenté, cœur transpercé Prélever sur mon corps un cadavre d’ardeur Je quitte la vie afin de pouvoir mieux vivre Humer l’âcre parfum de vétustes sueurs Je meurs sur ta tombe pour revoir ton sourire Exhumer le parfum d’une union macabre Et pendant que ma chair périt et se délabre Mes yeux se ferment mon âme s’envole enfin Ta bouche sollicite la fontaine de peau Douce sensation que celle de ne sentir rien D’où il ne germe plus que de charnels lambeaux Si tu es au ciel j’irai te saluer Des restes de beauté s’emploient encore à sourdre Si tu es en enfer j’irai te chercher Le solvant du péril aspire à la dissoudre Dispersant ses soupirs le long de ma chair morte Tu me veux ressentir l’inertie insupporte Mais il ne reste rien dans ce corps que tu uses Au macabre profit de ta lugubre muse

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Un jeune designer de Québec sur les passerelles de Toronto noms tels que Prada, Marni, et Dolce & Gabbana. Elle est également la seconde ville la plus peuplée d’Italie. Maintenant que vous avez, j’imagine, facilement trouvé les réponses, je propose de rapetisser notre champ d’horizon. Mon but en écrivant dans le journal étudiant est de vous permettre de découvrir des créateurs d’ici, de vous présenter la mode au Québec (qui, selon moi, est très peu connue et aussi, amplement sous-estimée). C’est la raison pour laquelle je laisse les grands noms et la mode internationale de côté. Par Mariana Gariépy

Si vous ne le l’aviez pas déjà remarqué dans les médias, les dernières semaines ont été très mouvementées dans le monde de la mode. En effet, sur le globe, maintes fashion week ont vu le jour. Ce concept suggère un regroupement de défilés (souvent plusieurs dans la même journée) présentant les collections du moment, le tout dans l’espace de quatre à cinq jours. Créées dans les années 1945, elles sont présentes dans plus d’une centaine de villes du monde entier! Je vous propose donc, en commençant votre lecture, un petit quiz, question de tester vos connaissances, afin de trouver les quatre plus grosses capitales internationales de la mode qui présentent, évidemment, les plus grandes semaines de la mode. 1. Il s’agit de la plus grande ville des États-Unis, là où les gens ont parfois la « grosse pomme». 2. Région du globe où les parapluies sont indispensables pour attraper un bus rouge à double étage et se rendre à King’s Cross (probablement en direction de Poudlard). 3. Cette ville lumière est établie dans le pays de naissance des maisons de couture Chanel, Dior, Yves Saint-Laurent et Jean-Paul Gaultier. 4. Situé dans le Nord de la fameuse péninsule en forme de botte, cette ville est reconnue par des

Entrons alors dans le vif du sujet dont je voulais vous parler: les créations d’un Québécois sous les projecteurs de la scène internationale. C’est le 22 octobre dernier que Rudy Bois, un ancien étudiant de l’École de mode du Collège Notre-Dame de Foi, a eu l’opportunité de présenter sa toute dernière collection dans le cadre de la World Mastercard Fashion Week à Toronto. Un pas de géant pour un jeune homme de 25 ans, natif de Trois-Pistoles. Malgré que Rudy ne soit pas le premier Québécois à présenter ses créations sur les passerelles de Toronto (pensons, entre autres, à la montréalaise Mélissa Nepton qui y participe depuis quelques années), l’occasion reste en or : une superbe visibilité s’ouvre à lui, car la semaine de la mode de Toronto attire des milliers de personnes, aussi bien des stylistes que des acheteurs et des médias de partout ! Pourtant, Rudy Bois œuvre dans le domaine depuis seulement quelques années. C’est à la suite d’un stage à Paris en commercialisation de la mode qu’il reconnecte avec sa passion d’enfance pour le design de vêtements pour femmes. Il lance sa première collection de prêt-à-porter haut de gamme sous la marque RUDYBOIS pour la saison printemps été 2013. Le succès est immédiat ! En effet, plusieurs personnalités publiques ont porté sa griffe, dont l’actrice Karine Vanasse, la mannequin internationale Paméla Bernier, l’animatrice télé Véronique Cloutier et la chanteuse Marie-Mai. Pas mal, quand même !!!

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Culture et Créativité Par ailleurs, c’est en Beauce que les vêtements créés par Rudy sont produits. Mais, ils ne sont pas faits par des machines ! Non ! Ce sont des couturières d’expérience qui font le travail et qui assurent ainsi la qualité de tous les vêtements (enfin quelque chose qui n’est pas produit en Chine). Les collections sont également taillées dans des textiles recherchés et luxueux (comme de la soie charmeuse et de la soie infroissable) et ils sont fabriqués en petites quantités. Malheureusement, je dois vous avouer que les créations signées RUDYBOIS ne sont vraiment pas à la portée de tous, puisqu’elles se situent entre 200$ et 1400$ le morceau… un choix délibéré et assumé par le créateur qui veut se distinguer des collections abordables et de masse. Dommage pour nous… En somme, Rudy Bois est définitivement un créateur québécois à surveiller. À mon avis, il représente un Véronique Cloutier et la chanteuse Marie-Mai. Pas parfait exemple à suivre pour plusieurs étudiants en design de mode et aspirants designers de sa mal, quand même !!! génération. Nous n’avons pas fini d’en entendre parler, croyez-moi ! Et ce n’est pas tout ! Les créations de Rudy ont été publiées dans Elle Canada, Elle Québec, le magazine Dress To Kill, dans Clin d’œil également, et le Loulou magazine a présenté sa marque comme l’une des préférées au pays. De plus, ses collections sont déjà en vente dans les magasins Simons partout au Canada. Vous irez y jeter un coup d’œil à la boutique de Place Sainte-Foy la prochaine fois !

Réponses: 1) New York 2) Londres 3) Paris 4) Milan

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En mode l’Auberge Espagnole : Jouer Anne-Sophie Par Marianne Richer-Lafleche C’est quelque chose qu’il m’arrive de faire, mais de façon extrêmement rare. Déambuler dans une ville, complètement seule, telle Camus à Prague, telle Anne-Sophie à Barcelone. C’est dans un froid mordant, transie, sans tuque ni mitaines, et dans une obscurité quasi-totale, que j’ai parcouru, à pied et toujours à pied, quelques dix kilomètres de rues dans la ville de Québec. Au tout début, des gens patinaient au carré d’Youville, insouciants, dont un couple qui se tenait par la main; ce sont eux qui ont capté mon attention. Dans la cinquantaine, un chaussé de noir, l’autre chaussée de blanc, ils avaient tous deux un indélébile sourire caressant leur visage. Ils tournaient sans arrêt sous le regard de la personne tierce qui les observait du haut des marches du Palais. Tout cela n’a duré que quelques secondes. C’est un épouvantable problème chez moi : je suis phénoménalement trop romantique. C’est viscéral. J’ai poursuivi ma route. Les vitrines sont toujours allumées sur la rue St-Jean, mais les boutiques ont depuis longtemps fermé leurs portes. Un homme traînant un sac de plastique contenant des cannettes qui s’entrechoquent en faisant un bruit on-ne-peut-plus descriptif me suit. C’est un leitmotiv derrière ma nuque. J’augmente ma cadence. Le talon en bois de mes bottes d’automne résonne sur le pavé. Lorsque je débute ma montée de la côte de la Fabrique, quelqu’un interpelle l’homme dont je ressens toujours la présence. Le carillonnement cesse dans mon dos. Il est parti. Je ne respire pas moins vite. Je ne sais pas pourquoi, mon cœur n’avait pas changé son rythme. Il est dépassé minuit lorsque j’arrive sur la terrasse. Vous ne pouvez pas me voir, personne ne peut me voir ; il n’y a pas un chat. Seul le château pose son œil sur moi, et c’est encore beau s’il me voit. Je peux tout faire. Littéralement. Je peux courir, je peux marcher par en arrière, je peux chanter tout haut, me parler tout bas. Je tourne en rond, je monte sur la balustrade. Pour un instant, je souhaite que quelqu’un soit avec moi. Je regarde le ciel, les bras dans les airs, je suis la reine, je suis victorieuse. Je dépose mon sac, je fais une grande roue, je redescends mon manteau : chut! Personne n’a rien vu. Je cours dans les escaliers, je me couche par terre pour reprendre mon souffle, je me relève, je marche en suivant la planche de bois, en évitant les craques, en évitant les boulons. Je croise une personne sur la promenade des Gouverneurs. Quoi? Si je suis la reine, je n’ai pas de sujets. Louche. Tous les deux, on s’éloigne rapidement dans des directions contraires. Je viens sûrement de rencontrer le prince d’un royaume dont je n’ai pas accès. Je continue. C’est quelque chose qui te prend par les tripes quand tu arrives sur les murs de la citadelle et que tu vois les plaines, qui sont éclairées d’une extrêmement faible lumière, et que tu sais que tu dois les traverser au complet pour retourner chez toi. Je l’ai fait, de toute façon je n’avais pas

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Culture et Créativité le choix. Si tu suis le chemin sous les arbres, tu arrives un instant à complètement oublier que tu es en ville, qu’il y a plus d’un demi-million de personnes près de toi. Il commence à pleuvoir et ça t’enrage parce qu’il te reste plus d’une heure de marche avant d’arriver. Mais encore une fois, tu l’oublies, la pluie. Elle devient un élément totalement secondaire. C’est impossible de penser à des choses rationnelles à cet endroit-là, à cette heure-là. Mon âme romantique se réveille de nouveau, mais dans une définition totalement différente de celle expérimentée plus tôt. Mon périple se poursuit. Arrivée à la maison, à une heure totalement indécente, je me dois de préciser, j’ai réalisé que je n’avais pas mes clés. Les mains blanches de froid, les joues brûlantes et les cheveux en broussaille, j’ai sonné à la porte. Mon père, de très mauvaise humeur, est venu m’ouvrir. J’ai entendu de loin la voix de ma mère qui demandait qui était l’infâme personne qui osait la réveiller. Mon père a réitéré la même question de son regard. Qu’ai-je répondu? « Ben quoi! Je me promène! »

Le théâtre : pas j’aime, j’adore Par Marion Ouellet-Imbeau Le théâtre… C’est quoi le théâtre? J’en entends déjà plusieurs répondre : c’est plate. Mais, personnellement, ma réponse serait : l’art de rassembler les gens pour leur raconter une histoire, leur faire comprendre un message ou juste s’extasier devant la beauté d’un texte. Moi, du théâtre, j’en vois, j’en lis, j’en mange. J’ai étudié un an à Limoilou en théâtre et je vais voir au moins deux pièces par année. Mais, pourquoi est-ce que le théâtre est important dans notre société? Qu’est-ce qui pousse des dizaines de personnes à se réunir pour voir une pièce (qui va sûrement être mise à l’écran si elle est vraiment bonne)? Premièrement, au théâtre, on peut montrer des choses de façon claire sans les montrer. Quand Molière écrivait, c’était mal vu d’avoir un personnage qui meurt sur scène: souvent, le personnage mourait en coulisses et on venait expliquer que M. Un-Tel est décédé dans telle circonstance. Ou bien dans Les fées ont soif de Denise Boucher, une femme se fait violer sur scène, mais il n’y a que des personnages féminins, on entend la voix de l’agresseur et on sait très bien ce qui se déroule devant nos yeux sans jamais le voir poser une main sur elle. La scène est déchirante. Ce procédé permet, selon moi, de dénoncer des choses mieux qu’au cinéma. Voir une femme se débattre contre le vide et réaliser que ça ne sert à rien, c’est très troublant, mais ça permet de se concentrer sur ce que la victime vit à ce moment-là. On ne voit pas la violence de l’agresseur, mais on voit la profondeur de la détresse de la victime. Au cinéma, une scène comme ça aurait simplement l’air ridicule, on doit montrer l’agresseur parce que le cinéma a quelque chose qui lui permet de le faire : le montage. Au théâtre, impossible de couper pour reprendre avec un autre angle. Ça donne aussi un côté beaucoup plus réel au théâtre : on peut ne rien truquer par ordinateur. Comme ils disent en anglais : « what you see, is what is you get ».

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Ensuite, mes profs à Limoilou nous on dit un truc qui m’a marquée et que je n’oublierai jamais: le théâtre, c’est un art collectif. J’explique: un peintre peut faire un chef-d’œuvre enfermé dans son sous-sol, mais pour que le théâtre prenne vie, pour que le texte écrit par un auteur (peut-être enfermé dans son sous-sol) vive devant nos yeux, il faut que le metteur en scène aie une vision pour ce texte-là et sache la communiquer, pas seulement aux acteurs, mais à tous les concepteurs (décors, costumes, éclairages, musiques, etc.) et ultimement au public. Donc, ça fait des dizaines de personnes impliquées dans la production d’une seule pièce. Le théâtre, c’est l’art de rallier les gens derrière une idée et de l’emmener plus loin. On part d’un texte et on lui donne vie. On donne une voix, une démarche, une posture aux personnages. On leur donne un décor où vivre et des costumes pour les habiller. On les éclaire de façon à amplifier certains détails. Et tout ça, dans le but de raconter une histoire. Pour moi le théâtre, c’est important, parce que c’est un art et l’art permet de faire avancer une société. L’art, c’est observer ce qui nous entoure et dénoncer ce qui nous choque, glorifier ce qui nous rend heureux et que l’on veut voir plus. Pour moi, le théâtre, c’est une passion, j’en ai vu, j’en ai fait et je n’arrêterai pas de sitôt. J’espère vous croiser un jour dans un de nos nombreux et magnifiques théâtres.


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Doux cocon Par Rachel Gagné Qui n’a jamais souhaité de ne pas avoir besoin de dormir ? Certainement pas un étudiant en continuel manque de temps pour tout accomplir… mais à vrai dire, le sommeil est une pratique si agréable, si paisible, si merveilleuse, et le profond repos qu’elle nous donne est pleinement apprécié… jusqu’au terrible réveil. 23 h 36. Cela fait déjà trois horribles heures que je travaille sur ce projet. Oui, j’aurais pu le commencer plus tôt, mais le « moi du passé » avait jugé que le « moi du futur » serait plus apte à le faire, donc me voilà maintenant (#procrastination). Il fait nuit. Ma vision se trouble; les mots dansent sur mes feuilles éparpillées, me laissant entrevoir des phrases insensées. Mon œil gauche sautille dans son orbite et redirige tranquillement ma vision vers mon plus cher désir du moment : mon lit. Bien que ce ne soient pas des draps de soie qui le recouvrent ni de somptueux coussins délicatement alignés, mon lit est tout simplement attirant comme il est : une montagne désordonnée de couvertures bien chaudes. Mon pyjama enfilé, je ferme la porte de ma chambre et, avant d’éteindre la lumière, je repère rapidement le trajet à parcourir pour me rendre à mon lit sans tomber sur les piles de livres et de vêtements qui se retrouvent un peu partout sur le plancher. C’est parti. En trois grandes enjambées bien calculées suivies d’un bond de ninja, j’ai enfin atteint mon but. Je plonge dans la montagne et, vite, je cache mes pieds sous les draps pour que ces vilaines créatures qui se tapissent dans l’obscurité de sous mon lit ne puissent plus m’atteindre. Prochaine étape : formation cocon. Je me tortille du mieux que je peux pour m’enrouler de couvertures tout en veillant à faire le moins d’efforts possible. Seul mon visage dépasse (respirer est hélas nécessaire). 23 h 57. Il faut que je dorme. Il faut que je dorme. Il faut que je dorme. Pourquoi suis-je incapable de m’endormir? J’avoue que pour cela il faudrait peut-être que je vide mon esprit… Mais, est-ce que j’avais un autre devoir à faire? Qu’est-ce que j’ai demain comme cours? J’espère qu’on en a fini avec les bélugas en biologie… Est-ce que les narvals sont considérés comme des licornes des mers? Quelle sorte de poisson serais-je si j’en avais la possibilité? J’ai peur des requins, mais être sirène me semble quand même amusant… Il me semble que se peigner les cheveux avec une fourchette comme Ariel doit faire mal, mais il est vrai que dans l’eau cela doit bien fonctionner. Pourquoi voudrais-je avoir les cheveux détachés dans l’eau s’ils virevoltaient sans cesse dans mon visage avec le courant? Je serais une sirène chauve, c’est décidé, en plus ce serait fort efficace pour l’hydrodynamisme… Quelle heure est-il? Quoi! 0 h 24! Il ne me reste que cinq heures et quarante-six minutes de sommeil potentiel! Ne pense plus. Ne pense plus. Ne pense… Je vole. Je vois. Je vis. Je sens le vent sur mon visage. Je tends les doigts vers mon reflet. L’eau froide du fleuve m’éclabousse. Devant moi : des montagnes touchent le ciel, le brouillard danse pour se mêler aux nuages. Une flotte de bateaux s’avance tranquillement vers la rive où semble se trouver un petit village aux cheminées fumantes. De ma fenêtre, j’observe le premier navire. Ses voiles blanches scintillent sous la caresse de la lumière lunaire. Les murs de ma maison s’écartent devant moi, me permettant de m’approcher de l’eau. Il neige. Je sens les doux flocons fondre sur ma peau tiède. Un écho lointain fait soudainement trembler les eaux. Les bateaux se figent dans leur élan. L’écho grandit en intensité, causant un tremblement de terre. Les nuages se cristallisent et tombent, percutant et brisant l’eau glacée, générant une vague d’une immensité telle qu’elle surplombe les montagnes et me renverse du même coup.

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6 h 10. Horreur! Malheur! Tragédie! Non! Ne me dites pas que c’est déjà l’heure de se lever?! Les écoles n’ont-elles pas encore réalisé qu’il est totalement inhumain de commencer les cours à 8 h? Je dois partir à 7 h pour prendre le bus… Pfff…je peux encore dormir un peu. L’air est absolument glacial, seul mon cocon de couvertures assure ma survie en ce monde polaire. Avec la rapidité d’un éclair, mon bras s’élance, percute le bouton « snooze » puis se rétracte pour retourner dans la confortable bulle de chaleur. Je sens une immense satisfaction à refermer mes yeux pour replonger dans les bras de Morphée… QUOI?! C’est déjà fini?! Non! (Snooze). Quoi?! Non! (Snooze). Grrrrr! (Snooze). 6 h 50. (Toujours dans mon jacuzzi de couvertures) je suis l’humaine la plus rapide au monde. Je peux encore dormir un peu… trois minutes, c’est bien suffisant pour m’habiller, faire mon lunch, mettre mon manteau et courir vers mon bus. OK, je mens. Je dois me lever. Je suis le lit. Me séparer de mon lit, c’est me déchirer le corps en deux et m’exposer au froid mortel de l’univers. C’est un traumatisme que je vis chaque matin. Oh lit ! J’attends impatiemment le moment de nos retrouvailles, que tu m’enlaces à nouveau de tes bras chaleureux… Vive le jour futur où enfin notre séparation n’aura plus lieu d’une manière aussi brusque et violente! Oh lit, je t’aime et je t’aimerai toujours!

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Une méconnue : l’afrobeat Par Marianne Richer-Lafleche

Son apparition et ses origines L’afrobeat est un genre musical relativement jeune. Il est apparu au cours des années 1960, créé par le musicien Fela Anikupalo Kuti, dans la ville de Lagos, au Nigéria. L’afrobeat est une musique qui tient ses origines des genres et des rythmes africains traditionnels, comme les rythmes yoruba, qui tirent leur nom d’un groupe ethnique du Nigéria, mais également du jazz, du funk et de l’highlife, un autre genre africain, mais qui provient du Ghana, et des années 1900. Une des raisons pour lesquelles l’afrobeat devint très populaire au Nigéria est sa nouveauté par rapport aux autres rythmes du genre entendus dans le pays, comme l’apala ou bien le fuji.

Une musique de contestation L’afrobeat est un genre musical qui fait office de médium pour les musiciens nigériens qui veulent s’exprimer. Les textes de chansons afrobeat sont à la fois des protestations contre la corruption, des odes à la volonté du changement social, des mélodies sur le Nigéria et ses richesses et sur le mépris de sa population. On y dénonce le pouvoir en place aussi bien que les anciens régimes installés au Nigéria.

En dehors de ses frontières C’est malheureusement après le décès de son créateur, Fela Kuti, en 1997, que l’afrobeat va obtenir une véritable visibilité mondiale. Depuis une dizaine d’années, l’afrobeat gagne des représentants un peu partout sur la planète, que ce soit au Canada, aux États-Unis, en France et en Angleterre et même en Israël! Le premier francophone qui a composé et enregistré un disque d’afrobeat est le chanteur Bruno Blum, en 2003. L’afrobeat est très souvent présent sur les affiches des festivals de jazz et de musique du monde, et ce, peu importe où l’on se trouve!

Les instruments dans l’afrobeat Les instruments utilisés dans la musique afrobeat ne sont guère différents de ceux utilisés dans la musique rock, jazz, hip-hop, et j’en passe. C’est toutefois la place qu’occupent certains instruments qui différencie ce genre des autres. Les piliers de la musique afrobeat sont les suivants : La batterie, indispensable, fait partie du paysage sonore de l’afrobeat. Elle peut toutefois être utilisée sous plusieurs formes, complète ou avec certains tambours et caisses en moins, ainsi que sous plusieurs genres. Les Conga drums sont souvent utilisés dans cette musique. Le piano est présent dans plusieurs compositions d’afrobeat. Fela Kuti, le père de l’afrobeat, était d’ailleurs pianiste à ses heures! Le saxophone est l’instrument roi de la musique afrobeat. Une pièce afrobeat sans saxophone est comme un rap sans rappeur. L’autre instrument essentiel de l’afrobeat est la trompette. La trompette s’harmonise merveilleusement bien avec le saxophone et ajoute un côté puissant à la musique. 42


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Pour passer le temps!

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