Rabbi Yaakov Edelstein - une conduite exemplaire

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Une Torah Vivante

Rav Yaakov EDELSTEIN


AUTEUR Yédidia & Sivan-Rahav MEIR • TRADUCTION Hannah GAMRSANI Miriam HABIB • RELECTURE Tamara ELMALEH • MISE EN PAGE Cynthia SEBBAH • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH

DIRECTION Binyamin BENHAMOU

Dans la même collection : Rabbi Itshak Abi'hssira, « Baba ‘Haki » Rav Ovadia Yossef Rav Yossef Chalom Elyashiv Rabbi 'Haïm Kanievsky Rabbanite Kanievsky Tomes 1 et 2 Publié et distribué par les

EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.20.5000 Israël Tél.: 02.37.41.515 support@torah-box.com www.torah-box.com © Copyright 2020 / Torah-Box • Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n'importe où, ni le transporter d'un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath


Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box ont la joie de vous présenter l’ouvrage “Rav Yaakov Edelstein”, dans la série “Une Torah Vivante”. “Une échelle dont les pieds étaient à terre et la tête atteignait les cieux” : c’est en ces termes que d’innombrables personnes, laïques comme pratiquantes, ont pu décrire le Rav après son décès. Il fut en effet le Rav de la ville de Ramat Hasharon située près de Tel Aviv et c’est depuis ce lieu, connu comme un désert spirituel, que le Rav parvint, grâce à sa bienveillance, son érudition et sa grandeur, à rapprocher tant de personnes de la Torah. Au cours des chapitres qui dessinent avec plus de précision le portrait d’un homme à la grandeur insaisissable, les auteurs, qui ont eut le mérite de le côtoyer personnellement pendant de longues années, nous font découvrir son amour illimité pour le peuple juif, son assiduité à l’étude de la Torah, son humilité insondable comparée à sa réelle envergure spirituelle... Après une vie entièrement consacrée à la Torah et au ‘Hessed, le Rav décéda en 2017, laissant orphelins les milliers de Juifs qu’il avait éclairés, guidés et aimés comme un père bienveillant. Puisse cet ouvrage contribuer à perpétuer sa lumière. Les auteurs, le couple Yédidya & Sivan Rahav-Méir est célèbre dans le paysage audiovisuel israélien : journalistes émérites, ils sont orthodoxes et vivent à Jérusalem avec leurs 5 enfants. Leurs posts, articles et statuts sont suivis par des dizaines de milliers de personnes, toutes tendances confondues. ‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L’équipe Torah-Box


Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Vayizra’ Itshak »

Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem

sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques -Itshak- BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav ‘Haïm BENMOCHÉ Rav Eliahou UZAN

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Eliahou AKOKA

Rabbi Elitsour DOUIEB

Rabbi Chmouel ATTALI

Rabbi Emmanuel DRAI

Rabbi Moché AVIDAN

Rabbi Amir MADAR

Rabbi Binyamin BENHAMOU

Rabbi Jonathan PEREZ

Rabbi Ilan BENHAMOU

Rabbi Raphaël SABBAH

Rabbi David BRAHAMI

Rabbi Nathanel OUALID

Rabbi Nathan CHEMLA

Rabbi Guershon ZAFRAN

Rabbi Israël COHEN

Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Torat Yé’hia »

Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shmaya COHEN Rabbi Moché DABI Rabbi Menahem LALOUM

Rabbi Gabriel LEVY Rabbi Jérémy MAHFODA Rabbi Lionel MARCIANO

Qu’ils puissent grandir ensemble dans la Torah et la Crainte du Ciel.


Sommaire Introduction

p.7

Chapitre 1 Quatre rencontres

p.13

Chapitre 2 La Torah

p.23

Chapitre 3 Le 'Hessed

p.71

Chapitre 4 Conseils et Ségoulot

p.115

Chapitre 5 La vie maritale

p.165

Chapitre 6 L’Education

p.189

Chapitre 7 Le Chabbath et les fêtes

p.237

Chapitre 8 La dernière année de sa vie

p.283

Glossaire Galerie photos

p.319 p.345


Tout celui qui se consacre à l’étude de la Torah de façon désintéressée acquiert par son mérite de nombreuses choses et plus encore, le monde entier ne vaut la peine d’exister que pour lui. Il est appelé : ami, bien-aimé, qui aime l’Éternel, qui aime les créatures, qui réjouit l’Éternel, qui réjouit les créatures. Et elle (la Torah) le revêt d’humilité et de crainte (du Ciel) et le rend apte à devenir juste, pieux, droit et fidèle (devant Hachem), elle l’éloigne de la faute et le rapproche des actions méritantes. On met à profit ses conseils et sa sagesse, son discernement et sa force. On lui dévoile les secrets de la Torah, et il devient telle une source jaillissante, tel un fleuve qui ne tarit jamais. Il se fait discret, longanime et pardonne l’affront qui lui est causé. Et elle (la Torah) le grandit et l’élève au-dessus de toutes les œuvres. (Pirké Avot, chap. 6, Michna 1)


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Introduction Durant six années, nous avons habité à Ramat Hasharon, dans le voisinage du Rav Yaakov Edelstein, et nous avons nous aussi succombé à sa magie et son charme. Combien de fois n’avons-nous pas tenté de comprendre et percer à jour son secret ! Est-ce sa gentillesse et la chaleur qu’il dispensait à chacun ? Son intérêt pour autrui et ses innombrables actions dans les domaines de l’éducation et du ‘Hessed ? Est-ce dû à son immense savoir en Torah ? Son emploi du temps insaisissable où chaque minute était exploitée ? Il nous semble qu’au-delà de tous ces éléments, ce que nous ressentions à chacune de nos rencontres avec le Rav était avant tout ce contact avec l’éternité. Tous ceux qui assistaient à ses cours, donnés chaque mercredi dans la vieille synagogue de Ramat Hasharon et le voyaient ouvrir, semaine après semaine, le livre de Téhilim pour enseigner chaque verset selon l’explication de Rachi, ressentaient eux aussi qu’ils se trouvaient hors du temps et de l’espace. Lorsqu’on voyait le Rav lors de fêtes familiales, bénissant chaque invité, exprimant sa joie envers chacun, on ne ressentait pas assister là à une réjouissance du public « orthodoxe », pas plus qu’à celle du milieu « traditionnaliste » ou « sioniste religieux ». On ne pouvait pas non plus considérer qu’il s’agissait d’un événement destiné aux « non pratiquants » ou aux « ‘Hozrim Bitchouva », ceux se rapprochant de la Torah. Le public présent répondait simplement au critère de « juifs ». Nos définitions actuelles des différentes castes, mesquines et restrictives, s’effaçaient totalement face à son approche simple, naturelle et chaleureuse. Tout celui ayant mérité de partager les repas de Chabbath de la famille Edelstein a pu voir le Rav, déjà âgé, compter lui-même les chaises et les assiettes afin de s’assurer qu’il ne manquait rien à personne. Celui qui a eu le privilège d’écouter ses paroles de Torah, ou même ses conversations de tous les jours, qui l’a vu danser avec ses petitsenfants en l’honneur des anges de Chabbath et courir après le repas, tel un enfant recevant une friandise, vers la grande Guémara qui


8 l’attendait, éprouvait de nouveau la sensation qu’il y avait là quelque chose transcendant l’instant présent. Le Rav Edelstein, né à Lita en 5684 (1924), a vu et vécu l’ascension et la chute de toutes les puissances du siècle dernier : des régimes se sont levés puis ont succombé, les idéologies communiste, nazie et fasciste ont porté les nations et pays à la dérive avant d’agoniser. Les guerres mondiales ont éclaté, l’État d’Israël a été proclamé et a dû lutter maintes et maintes fois pour garantir son existence, la culture et la technologie ont changé du tout au tout. Chaque génération s’est révoltée contre la précédente, avide d’innovation, de sorte que même ceux qui restaient attachés au judaïsme se retrouvaient parfois confus et désemparés. Mais le Rav est toujours resté entier avec lui-même, tel un ambassadeur de l’éternité. Moché a reçu la Torah sur le Mont Sinaï, l’a transmise à Yéhochoua, Yéhochoua aux Anciens, les Anciens l’ont enseignée aux prophètes et ainsi de suite jusqu’au Rav Yaakov Edelstein. Toute sa vie, le Rav a poursuivi l’objectif de la transmettre encore plus loin. À qui ? À tout juif et juive, sans différence d’âge ou de niveau. La Torah n’est-elle pas la propriété de tous ? C’est la raison pour laquelle des centaines de milliers de Juifs d’Israël et du monde entier se sont retrouvés durant des années au 4 rue Naomi, dans la maison du Rav, chacun avec sa détresse et ses questions. Là, le Rav ouvrait lui-même la porte, mais surtout son cœur et recevait chaque visiteur comme s’il n’attendait que lui.

 Au cours de la semaine de deuil, nous sommes arrivés dans la maison du Rav afin de prononcer la rituelle phrase de réconfort : « Que l’Éternel vous console » (ou peut-être aussi un peu « Que l’Éternel nous console ») et laisser la place aux milliers de personnes suivantes. Les quelques histoires émouvantes et suscitant la réflexion que nous avons entendues ce même soir nous ont toutefois fait réaliser qu’il valait le coup de rester encore, et même de revenir le lendemain.


9 C’était la révélation d’un trésor inépuisable. Des personnes de tout Israël et du monde entier affluaient pour rendre hommage au Rav, lors d’une dernière visite. Des heures, nous étions assis dans la maison du Rav, enregistrant ou consignant les témoignages bouleversants, sans même savoir dans quel but. Nous avons poursuivi notre voyage d’exploration même une fois la semaine passée. Nous nous sommes entretenus avec des dizaines de membres de la famille et d’élèves, nous avons lu des livres, nous sommes plongés dans les archives de journaux, avons écouté les enregistrements de ses cours et avons même repris la série de conversations que nous avons eu le mérite d’avoir avec le Rav chez lui, lorsqu’il nous a raconté sa vie en détail depuis ses années d’enfance. Ces rencontres étaient alors enregistrées en temps réel et suscitèrent une grande nostalgie au moment où nous les avons réécoutées. Ainsi ont été compilées les centaines d’histoires publiées dans ce livre. Dans la multitude d’informations réunies, nous n’avons pas choisi les récits de miracles ou prodiges réalisés par le Rav (et pourtant, il n’en manquait pas), mais avons justement privilégié les histoires à caractère « humain », celles dont chacun d’entre nous peut tirer leçon et avancer dans sa vie. Ce travail fut pour nous un refuge. Entre les articles de presse, les éditions télévisées et les tempêtes qui agitent quotidiennement l’État d’Israël, nous avons trouvé à travers l’écriture de ce livre un îlot de satisfaction intellectuelle : rassembler des petits récits sur un grand homme. Nous avons tenté d’apprendre de lui comment travailler nos traits de caractère, devenir plus patients et développer l’empathie envers autrui, comment mieux exploiter notre temps et se mesurer avec les défis dans l’éducation des enfants et la relation de couple, comment vivre et ressentir l’atmosphère de Chabbath et des fêtes plus intensément, etc. Ce livre tente de présenter aux lecteurs un modèle d’échelle d’amélioration personnelle sur laquelle chacun de nous pourra commencer son ascension et parvenir à gravir les échelons vers le sommet.


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 Nous remercions Hachem de nous avoir donné le mérite de nous consacrer à un tel projet. Nos remerciements s’adressent aussi à de nombreuses personnes. Réouven Visky, petit-fils talentueux et énergique du Rav qui a initié l’édition de ce livre et par le mérite duquel de nombreuses histoires encore à « l’état brut » ont pu voir le jour. Nous le remercions pour chaque étape depuis la réflexion, l’écriture et la compilation. Sans lui, ce travail n’aurait pas été parfait, et n’aurait peut-être même pas été mené. La famille Edelstein au complet a toujours encouragé, soutenu et s’est dévouée pour la réalisation de ce projet. Nous remercions les fils et filles du Rav, ses belles-filles, ses gendres et ses petits-enfants pour nous avoir fait partager leurs souvenirs et leurs réflexions. Un merci particulier à la Rabbanite Méïra qui a accompagné le Rav avec dévouement durant ces dernières années et qui nous a confié ses souvenirs. Nous remercions les plus de cent personnes qui ont répondu à nos questions, ceux dont le nom apparaît dans le livre, et ceux qui ont préféré garder l’anonymat. Merci également à tous ceux qui ont participé, écrit, raconté, mais dont le récit n’a finalement pas été intégré dans ce livre. Deux des dirigeants du public orthodoxe nous ont fait entrer chez eux afin de nous raconter des anecdotes de leur ami d’enfance – nous remercions le Rav Baroukh Dov Povarsky et le Rav Dov Landau pour ces moments précieux. Nous nous sommes beaucoup aidés des livres extraordinaires et très détaillés déjà parus sur la vie du Rav, entre autres : « Titen Emet LéYaakov », rédigé par son élève, le Rav Mikhaël Zekharyahou, « Gaon Yaakov » compilé par son élève Nadav Chochani (qui continue de publier chaque semaine le feuillet « Gaon Yaakov » basé sur les


11 cours dispensés par le Rav), la série de volumes « Béïkvé Toda » et « Béïkvé Hagada » avec les paroles de Torah du Rav, le livre « Hayé Ya’akov » rédigé par son petit-fils Mordékhaï Chmouël Edelstein, « Adir Mélou’ha », « Libam Chel Israël », « Zékhouta DéYaakov » du Rav Moché ‘Haliva et d’autres encore. Nous avons également bénéficié des archives du photographe Chouki Lerer et des interviews que le Rav a données à la presse religieuse et générale, des journaux locaux du Charon jusqu’aux revues de Torah. Une partie du contenu de ce livre a également été publiée dans la brochure que nous avons fait paraître à la mémoire de la Rabbanite Mina Edelstein, épouse du Rav, après son décès. Merci à Moché Cruiss et à la direction de l’encyclopédie « Otsar Ha’hokhma » pour les centaines de références diverses et variées des paroles du Rav. Un merci particulier au Rav Mordékhaï Katsnelbougen, encyclopédie vivante, pour son aide sans relâche. Merci encore à Israël Meïr de s’être plongé pour nous dans ses archives et les entretiens qu’il a menés au fil des années. Merci à Yo’hanan Sliter qui a passé en revue les chapitres de ce livre et nous a fait part de ses remarques. Merci à la graphiste Orna Ochri pour (encore) un livre qui laisse transparaître son bon goût et son talent. Merci au Rav Moché Weiss, à Miri Lévy, Ra’hel Meïr, Benayahou Yom Tov, Rakéfet Ben Ichaï, Hadassa Sassi, Yé’hezkel Bouskila, Méïr Lénal, Ségouli Kirchenbaum, Tsvika Salomon, Guéoula Graindi et la famille Achéval. Nous ne réussirons pas à décrire en quelques mots combien leur apport fut précieux. Merci à toutes les personnes de l’équipe d’édition : Doubi I’hnold, Ami’haï Barholets, Tvia ‘Haklaï, Assaf Passi, Eyal Dadouch et Té’hi Fox pour leur professionnalisme et leur cordialité. Nous remercions également notre famille : notre chère grand-mère Ra’hel Kechet, et nos parents Aryé et Ronit Rahav ainsi que le Rav Eliav et Ziva Méïr, pour leur aide dans ce travail et bien plus encore. Merci à nos cinq enfants chéris : Aharon (pour ses remarques


12 intelligentes), Tamar, Nétanel, Hillel et Yéhoudit. Les récits que vous allez lire à présent, ils les entendent déjà depuis deux ans. Enfin, nous exprimons notre reconnaissance au Rav Yaakov Edelstein, pour le mérite de l’avoir connu et de pouvoir à présent lui rendre honneur. Yédidya Méïr et Sivan Rahav-Méïr Nissan 5779, avril 2019


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Chapitre 1  Quatre rencontres  Qui était le Rav Yaakov Edelstein ? Pour introduire la réponse à cette question, nous avons choisi 4 récits de vie présentant un point commun : une rencontre décisive avec le Rav. Chaque histoire nous présente une vision propre et nous permet d’entrevoir un aspect différent de la figure emblématique que ce livre tente de décrire.

 Dan Bar Yochafat, Directeur Général Adjoint du Forum Kohélet, est originaire de Ramat Hasharon et diplômé de l’école supérieure Rotberg. « Je ne suis pas monté à la Torah à l’âge de 13 ans », racontet-il. « Ce n’était pas un fait exceptionnel, à cette époque, beaucoup d’enfants de cet âge ne montaient pas à la Torah à Ramat Hasharon. À l’âge de 16 ans, j’ai commencé à ressentir que je ne connaissais tout bonnement rien de mon identité juive ; j’ai donc téléphoné à la synagogue de Ramat Hasharon et j’ai demandé s’il y avait un endroit où je pouvais en apprendre un peu plus sur le judaïsme. C’était avant l’ère de “Rav Google”… On m’a conseillé de me rendre au domicile du Rav Yaakov Edelestein, et c’est ce que j’ai fait. J’ai toqué à la porte de la petite maison et c’est le Rav lui-même qui m’a ouvert et m’a prié de rentrer. Je n’oublierai jamais ma stupeur en voyant le nombre de livres qui se trouvaient chez lui. C’était la première fois que je me trouvais face à une bibliothèque d’ouvrages de Torah et que je prenais conscience de l’ampleur qu’une telle bibliothèque pouvait prendre. Je me rappelle m’être fait la réflexion que même la bibliothèque municipale ne contenait pas autant de livres, disposés du sol au plafond. Je crois bien qu’il n’y avait même pas la place pour mettre un clou et y suspendre des clés tellement il y avait de livres. Le Rav Edelstein a sorti de la grande bibliothèque un vieux Sidour, l’a ouvert à la première page et m’a montré ce qu’il fallait dire et faire au lever. Il a consacré du temps


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rav yaakov edelstein - une conduite exemplaire uniquement pour moi en s’assurant de m’expliquer chaque détail. Ça ne lui paraissait pas du tout bizarre qu’un jeune homme de 16 ans frappe à sa porte pour demander des explications si élémentaires sur les pratiques que les Juifs observent depuis des milliers d’années. Ensuite, il m’a enseigné comment faire Nétilat Yadaïm, comment mettre les Téfilines, quelles sont les bénédictions à réciter avant de manger, etc. Dans ces moments, je ressentais qu’il n’avait aucune pression de temps et absolument rien d’autre à faire au monde. Tout son temps m’était entièrement consacré pour que je comprenne, apprenne et que je sache comment faire. C’était la chose la plus importante à ses yeux en cet instant. » « Après cela, nous avons fixé ensemble une date pour que je monte à la Torah. Il m’a invité à la synagogue Péker de Ramat Hasharon et m’a tout simplement fait monter à la Torah. Je me souviens avoir été impressionné par le discours qu’il a prononcé à cette occasion. Ce même jour, il y avait également la Bar Mitsva d’un autre garçon de Ramat Hasharon, plus jeune que moi de trois ans, et qui avait eu la chance de pouvoir monter à la Torah à l’âge de 13 ans. Malgré cela, le Rav Edelstein a réussi à m’intégrer à cet événement et à me faire ressentir que ce jour était particulier pour moi, pas moins que pour le jeune garçon, même si ce n’était pas ma date d’anniversaire, et bien qu’il y avait déjà la célébration d’un autre enfant. Tout cela, bien évidemment, sans porter préjudice à la fête et à la joie du Bar Mitsva. » « Quelques années plus tard, le Rav Edelstein a marié mon grand frère, qui n’était pas vraiment lié à la tradition juive. Il avait même songé un moment à voyager pour célébrer son mariage à Chypre. Je lui ai proposé d’organiser une petite cérémonie discrète que le Rav dirigerait. Et ainsi fut-il. J’ai demandé à quelques amis de nous rejoindre dans l’appartement de notre grand-mère de sorte qu’il y ait Minyan. Et tout s’est extrêmement bien passé. Il n’y avait que le Rav Edelstein qui était capable de créer une telle situation, où tous les invités se sentaient réellement à l’aise avec un Rav orthodoxe. Son sens de l’humour, la chaleur qui se dégageait de son visage et sa personnalité unique réussissaient à faire ressentir à chacun de nous que nous étions, en ces instants, une partie de quelque chose de beaucoup plus grand que nous. »


chap 1 : quatre rencontres

 Yaakov Gutman, psychologue prenant en charge les jeunes en détresse, raconte qu’il a développé sa perception éducative grâce au Rav : « Chacun de nous a un besoin fondamental de reconnaissance. Toute personne souhaite se sentir importante et réussir dans un domaine afin de renforcer son estime de soi à ses propres yeux. Pour la plupart d’entre nous, cette démarche n’est pas très compliquée, mais que se passe-t-il dans les cas où l’on n’y parvient pas ? Certains seront enclins à devenir les pitres de la classe et commenceront à se moquer des autres, car ils ne réussissent pas dans leurs études. D’autres se mettront à déranger, voire frapper leurs camarades afin d’obtenir un sentiment de puissance. Et c’est ainsi que des jeunes commencent à dégringoler et se retrouvent attirés vers des objectifs illégaux et dangereux. Contrer ce phénomène passe évidemment par le biais d’actions préventives en amont. Nous avons la possibilité de recevoir leurs sentiments, d’accepter les enfants qui ont du mal à trouver leur place et les aider à mettre en lumière leur potentiel et leurs capacités. C’est l’approche que je développe lors de mon travail avec les jeunes en difficulté et je tiens cette méthode directement du Rav Edelstein. » « J’ai grandi à Ramat Hasharon et fréquentais la synagogue du Rav. Mon père en était le Gabbaï, tout comme mon grand-père l’était lui aussi dans le passé, de sorte que nous habitions à proximité depuis déjà plusieurs générations. La capacité du Rav à considérer tout homme et à aimer chacun m’a beaucoup appris. Jusqu’à aujourd’hui, cette vision du monde influence celui que je souhaite devenir en tant qu’homme, époux, père et psychologue. » « J’ai eu l’occasion de voir de mes propres yeux des miracles que le Rav a réalisés, mais ce n’est pas de là que je tire une preuve à sa grandeur. Je préfère faire partager des petites histoires qui nous permettent de prendre conscience encore plus de son niveau élevé, du moins selon moi. Et voici un récit à titre d’exemple : la prière du Chabbath matin. Un juif âgé d’environ 90 ans, ayant étudié dans sa jeunesse dans une Yéchiva d’Europe avant la Shoah, s’approche du

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rav yaakov edelstein - une conduite exemplaire Rav et lui demande s’il peut dire quelques paroles courtes de Torah avant la lecture de la Paracha. De façon générale, les horaires prévus par la synagogue n’incluent pas une telle pause ; le Rav lui répond donc qu’il doit demander l’autorisation aux Gabbaïm. L’invité n’attend pas la réponse, et immédiatement après le Kaddich, il commence son Dvar Torah introduit par les mots : “Avec la permission des Gabbaïm…” De son point de vue, cette phrase était la demande d’autorisation exigée par le Rav. En tant que fidèles, nous étions un peu gênés, mais nous l’avons malgré tout respecté et écouté en silence. Après un court laps de temps, nous avons compris que l’esprit de ce Juif n’était déjà plus très clair. Il était évident qu’il avait énormément étudié la Torah dans le passé et disposait de vastes connaissances, mais ses paroles étaient décousues, voire parfois embarrassantes. L’orateur, de son côté, continuait à discourir, les minutes passaient et s’allongeaient, et crescendo, les fidèles commençaient à perdre patience. Certains lui ont enjoint d’arrêter, mais il continuait et les appels s’intensifièrent, devenant légèrement courroucés. Après un long moment, il finit par s’arrêter et retourna s’asseoir à sa place. Seulement alors, nous avons pu continuer l’office et sortir le Séfer Torah. J’avais un sentiment désagréable. D’un côté, il avait réellement dérangé le public, mais de l’autre, il était clair qu’il avait parlé avec son cœur. D’après lui, il était tout bonnement obligé de faire ce discours. Je ressentais un malaise certain. Je ne faisais pas partie de ceux qui avaient crié, mais je me sentais gêné. J’ai vu ensuite le Rav s’approcher de ce Juif. Il le remercia avec chaleur sur le Dvar Torah et entama avec lui une série de questions-réponses sur son discours. Le Rav s’était assis près de lui et a discuté de longues minutes sur des paroles sans queue ni tête, simplement pour donner au vieil homme un sentiment d’importance et de confiance en lui. » « Dans un monde tellement plein de défis, c’était pour moi LE point fort par excellence du Rav : cette faculté à générer chez autrui un sentiment d’appartenance et de rattachement. Quand je rencontre un jeune qui descend la pente, ou même lorsque je regarde la société israélienne actuelle, je rêve que cette voie nous porte tous. Que nous réussissions à percevoir chaque personne comme essentielle. »


chap 1 : quatre rencontres

 Jessica et Maître Roni Halperin, résidents de Ramat Hasharon, faisaient partie intégrante de la communauté du Rav. Jessica raconte : « Quand nous avons commencé à nous rapprocher du judaïsme, il nous était évident que nous devrions nous “exiler” hors de Ramat Hasharon afin de trouver une figure en Torah qui nous guiderait dans notre parcours. L’herbe du voisin paraît toujours plus “religieuse”… Nous nous sommes donc tournés vers le seul Rav que nous connaissions, celui qui nous avait mariés, et nous lui avons demandé de nous indiquer comment avancer. Il s’est étonné que nous venions chez lui de Ramat Hasharon, car il y avait là-bas un grand Rav, selon ses dires. Nous avons poliment souri. Nous pensions qu’il doutait probablement de notre volonté à mener une vie réellement pratiquante et qu’il nous orientait vers un quelconque rabbin local. Après une période prolongée de recherches, nous avons consulté un autre Rav de Jérusalem. Il nous a demandé d’où nous venions. “De Ramat Hasharon”, lui avons-nous répondu. “Alors pourquoi êtes-vous venus me voir ?” a-t-il demandé avec étonnement. “Allez donc voir le Rav de Ramat Hasharon !” Nous avons alors décidé qu’il nous fallait absolument vérifier de qui il s’agissait. » « Quelques jours plus tard, j’ai eu un doute sur une question simple de Halakha, relate Roni. J’ai décidé que j’avais à présent une occasion de vérifier qui était le Rav de la ville dans laquelle j’habitais, et duquel tous vantaient la grandeur. J’ai donc téléphoné directement chez lui, à la maison. Le Rav était alors âgé de plus de 80 ans. Il a entendu la question et m’a proposé : “Pourquoi ne viendrez-vous pas passer un repas de Chabbath avec nous ?” Je m’attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à cette réponse. J’ai commencé à m’excuser et à lui dire que nous n’avions absolument pas la volonté de le déranger et que nous nous débrouillions très bien pour Chabbath, mais tous mes arguments s’avérèrent vains. “Venez, répéta-t-il, ma femme aime beaucoup les invités”. Bon, à cet argument, je ne pouvais vraiment rien rétorquer. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés, ce même Chabbath, attablés à la table du Rav pour le repas de vendredi soir

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rav yaakov edelstein - une conduite exemplaire Et bien entendu, après ce repas, nous avions compris que l’adresse à toutes nos questions de Halakha ou tous nos doutes et interrogations pour la suite de notre chemin ne se trouvait ni à Bné Brak ou Jérusalem, ni à aucun autre endroit. Elle était là, à quelques rues de chez nous. Tel le grand panneau à l’entrée de la ville : Tu es arrivé à la maison, Ramat Hasharon. » Jessica : « Nous avons été fascinés. Le Rav et la Rabbanite Mina n’étaient déjà plus tout jeunes et avaient invité de nombreuses personnes, et malgré toute l’agitation, il était facile de percevoir le lien particulier qui les unissait. J’aimerais vous faire part d’un fait dont j’ai été témoin : quand nous avons commencé à nous rassembler pour le repas, la Rabbanite se trouvait dans la cuisine et je ne savais pas vraiment où m’asseoir. Je me suis donc approchée de la place qui me paraissait la plus éloignée de celle du Rav, pas loin de l’autre extrémité de la table. Et voilà qu’à mon grand étonnement, le Rav arrive vers moi avec une bouteille de vin sec dans la main, tire le bouchon avec effort et se dirige vers le bout de la table. J’ai pensé que je m’étais trompée et qu’il s’agissait en fait de la place du Rav, mais il a juste posé la bouteille et a dit : “C’est pour ma femme, elle aime le vin sec”. Je me souviens à quel point je me suis émerveillée de voir que dans une maison bondée de personnes qui peuvent proposer leur aide, il y avait des tâches que le Rav n’était pas prêt à déléguer à qui que ce soit d’autre que lui, comme veiller à ce que sa femme ait pour le Kiddouch le vin qu’elle affectionnait. » « Après le Kiddouch, nos filles, encore petites, se sont précipitées vers l’évier pour faire Nétilat Yadaïm. C’est une action qu’elles ne font pas seules. Il faut leur ouvrir le robinet, remplir pour elles le Kéli, leur essuyer les mains et bien sûr, réciter avec elles la bénédiction à voix haute. Bref, toute une procédure. Je n’avais même pas encore eu le temps de me lever de ma chaise qu’à ma stupéfaction, j’ai vu le Rav, comme un grand-père aimant, leur laver les mains et réciter avec elles la bénédiction à haute voix : “Acher Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Al Nétilat Yadaïm.” »


chap 1 : quatre rencontres « Plusieurs mois après cette invitation, nous avons été conviés pour passer le soir du Séder de Pessa’h avec le Rav. Il est difficile de décrire à quel point nous avons été émus d’une telle invitation. On dit que l’une des Mitsvot les plus importantes de cette soirée du Séder est la Mitsva d’éducation des enfants. Je peux témoigner que c’est à cette Mitsva que le Rav s’est consacré toute la soirée. Il était entouré d’une multitude de jeunes petits enfants à qui il parlait sans arrêt, d’égal à égal, chacun selon son niveau. Il racontait des histoires, les illustrait et a même mimé la façon dont les Juifs sont sortis d’Égypte : il s’est levé, a posé la Matsa sur son épaule et a commencé à faire le tour du salon comme s’il sortait réellement d’Égypte. Les enfants étaient tous assis émerveillés. “Ma Nichtana” a été entonné ce soir-là des dizaines de fois. Chaque enfant séparément se tenait devant son grand-père et chantait la chanson du début à la fin, tandis que le Rav ne le quittait pas des yeux comme s’il était son unique petit-fils. De cette façon, le Rav accomplissait l’obligation de raconter la sortie d’Égypte et réussissait à captiver l’attention des enfants durant un long moment. »

 En 5774 (2014), les deux petites filles de la famille Gross, Yaël et Avigaïl, décédaient lors de la tragédie de la « dératisation », après une procédure de routine dans la maison de leurs parents, Chim’on et Mikhal Gross. Les médecins luttèrent pour la vie de leurs deux garçons Mikhaël et Its’hak, qui avaient aussi été touchés, et réussirent finalement à les sauver. Chim’on et Mikhal racontent : « À ce moment, ni nous ni notre famille ne connaissions personnellement le Rav Edelstein. Il était alors âgé de près de 90 ans, mais il a jugé nécessaire de venir de sa propre initiative à l’hôpital Shneider, juste pour s’asseoir avec nous et nous apporter consolation sur la perte de nos deux filles. Faire sa connaissance nous a insufflé des forces nouvelles. Il s’est assis avec nous et nous a consacré toute son attention, répondant avec une patience infinie à toutes nos demandes et questions. Il a prié pour nous et nous a bénis d’un cœur débordant d’amour. Le fait même qu’il soit venu nous rendre visite est un message en soi. Il aurait tout à fait pu ne pas se déplacer, vu son âge et sa position, mais il a décidé que sa venue était utile. Nous avons

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rav yaakov edelstein - une conduite exemplaire gardé jusqu’à présent la retranscription de la conversation que nous avons eue avec lui à cette époque, pendant ces mêmes jours difficiles où nous pleurions la perte de nos deux filles et nous inquiétions du sort de nos garçons. Il nous a alors dit : “En 1913, une accusation rituelle fut portée en Russie contre un Juif nommé Mendel Beyliss. Les non-juifs l’accusaient d’avoir tué un enfant chrétien aux fins d’utiliser son sang dans la confection des Matsot de Pessa’h, et ils le firent passer en jugement. La communauté juive engagea pour lui les services d’un avocat réputé, Auxer Grozenberg, dont l’éloquence était connue, et celui-ci s’efforça durant le jugement, de prouver que les Juifs ne pouvaient pas causer une telle effusion de sang. L’accusation répliqua alors : Pourtant, dans votre Torah et votre Talmud, il est marqué que vous, les Juifs, êtes appelés “Adam”, hommes, et qu’a contrario, les non-juifs, ne sont pas appelés “Adam”. Si c’est ainsi, les non-juifs ne sont pas considérés à vos yeux comme des hommes et, de la même façon que vous abattez des poules, vous avez également le droit de tuer des Goyim ! Grozenberg ne sut alors pas quoi répondre et demanda la permission de consulter les écrits avant d’apporter sa réponse. Il alla prendre conseil auprès de Rabbanim et reçut l’explication qu’il devait fournir : en hébreu, plusieurs termes servent à qualifier un homme – Enoch, Guever, Ich et Adam. Tous les mots peuvent être utilisés au besoin au singulier ou au pluriel ; on dit ainsi Enoch au singulier – Enochim au pluriel, Guever – Gvarim, Ich – Anachim, sauf le mot Adam qu’on ne peut pas mettre au pluriel. On ne dit pas “Adamim”, de sorte qu’un Adam est toujours UN, au singulier. Ainsi, un Adam ne sera toujours qu’un. De la sorte, poursuivit l’avocat, le peuple d’Israël est appelé Adam, car il constitue une seule entité. Un seul corps, un seul homme, une seule âme. Et en voilà la preuve : à ce même moment où Beyliss est accusé en vain et craint pour sa vie, un Juif en Angleterre passe un coup de téléphone à son ambassadeur ici, en Russie afin qu’il puisse intervenir auprès du ministre de l’intérieur russe et que justice soit faite. Les Juifs de France et d’Allemagne protestent et organisent des jeûnes pour lui. Aux États-Unis et en Israël, tout le monde prie. Tous s’inquiètent et se soucient de son sort. Mais, qu’en est-il si


chap 1 : quatre rencontres un Russe se trouve à présent dans une telle situation de danger ? Est-ce que toute la nation russe ressent elle aussi qu’elle fait partie du même tableau ? C’est pourquoi on nous appelle “Adam”. Pour cet esprit de garantie collective et d’unité. C’est ce qui nous définit.”

Le Rav Edelstein a poursuivi et nous a dit : cette unité est une grande leçon et nous enseigne quel est le mérite particulier du Peuple Juif. Vos petites filles qui ont quitté ce monde ont rassemblé autour d’elles tous les Juifs par leur inquiétude et leurs prières, et nous ont ainsi rappelé que nous ne formons qu’un. C’est grâce à elles que cette prise de conscience a pu avoir lieu. Nous avons constaté la sollicitude qui existe parmi nous, à quel point nous sommes tous liés les uns aux autres. Prions que nous n’ayons plus besoin d’autres occasions et tragédies de ce type. Ces paroles du Rav nous ont apporté du sens et nous pensons qu’elles contiennent aussi un message d’encouragement et de réconfort pour d’autres familles qui ont vécu un décès des suites d’une maladie ou d’un acte de terrorisme. L’unité et les prières organisées autour d’un tel événement nous révèlent notre spécificité. Nous avons conservé un fort lien avec le Rav. Par la suite, nous sommes allés le voir chez lui avec nos deux garçons et nous avons été accueillis très chaleureusement. Il s’est intéressé à eux et leur a demandé : que désirez-vous les enfants ? Que souhaitez-vous ? Notre fils aîné Mikhaël lui a répondu qu’il voulait que le Machia’h vienne. Le Rav lui a saisi la main et lui a dit : Le Machia’h viendra par le mérite de l’étude de la Torah ! Quand il a posé la même question à son jeune frère Its’hak, celui-ci a répondu : je voudrais être meilleur ! Le Rav a manifesté son enthousiasme face à une telle réponse, s’est levé de sa chaise et lui a dit : “Être meilleur ? C’est une demande spéciale. C’est la demande du Roi David dans son livre Téhilim. Alors efforcetoi de respecter ton papa et ta maman et d’écouter ce qu’ils te disent ; comme cela, tu mériteras de devenir meilleur.” Il nous semble que c’était également le souhait constant poursuivi durant toute la vie du Rav : s’améliorer en permanence pour pouvoir devenir meilleur. »

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rav yaakov edelstein - une conduite exemplaire

 Ran Ben Yehochafat, de Jérusalem, ne porte pas la Kippa au quotidien. Yaakov Gutman, porte une Kippa tricotée et habite dans le Chomron. Roni et Jessica Halperin se sont rapprochés de la Torah et demeurent à Ramat Hasharon. Chim’on et Mikhal Gross sont des Juifs orthodoxes d’origine lituanienne. Les uns ne connaissent pas les autres. Quatre rencontres, quatre mondes, éclairés par un même phare.


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