L’Unité d'habitation le Corbusier à Firminy : l'architecture au fil du temps
AUTEURS AGUIAR MOREIRA Samara Regina, ALVES GOLÇALVES Ena Caroline, ALVES SOARES DA SILVA Josiane, BRAGA DIAS Paula, CENZI DE RÉ Francisco, DA COSTA E SILVA NEGREIROS Bruna Gabrielle, DE AZEVEDO VIGNES Indio, DINO DE CASTRO Clodoaldo, FREITAS DE ANDRADE Eduardo, LEAL SANTOS Fernanda, MOREIRA CARVALHO Gabriel, NOGUEIRA DOMINGOS João Lucas, QUARESMA NOGUEIRA Raysa, ROCHA BERNARDINO Amanda, SABA E SILVA Júlia, SPINDOLA GODOY Marianna, TORRES OLIVEIRA Lizianne, VIANA BARROS Henrique, Asma LAZREG,
ENSEIGNANTS Aurelie THOLLOT Rachid KADDOUR
2014-2015
INTRODUCTION L’année de 2015 marque la pose de la première pierre de l’Unité d’Habitation de Firminy, scellée en 21 mai 1965 par Charles-Edouard Jeanneret, dite Le Corbusier, et Eugène Claudius Petit, maire de la ville de Firminy à l’époque. Cet anniversaire symbolique peut être une occasion de faire un point sur la vie de cet immeuble : où en est-on aujourd’hui ? Quelles perspectives d’avenir ? Afin de réaliser une prospection de possibilités pour la postérité des appartements de cette « Maison Radieuse » de Firminy-Vert dans l’année 2050, notre étude vise à répondre aux questions du futur appuyées sur une réflexion de l’occupation au présent. Une fois que se déroule une analyse de l’actualité, du quotidien du vécu / des vécus de l’unité d’habitation, resitues dans l’épaisseur historique, il s’est révélé possible d’identifier des enjeux concret pour l’avenir de l’unité d’habitation, autour de l’habiter. Basés sur un exemplaire de la plaquette Horizons Nouveaux rédigée par Jacques Bador et Claudius-Petit sur les commodités de vivre dans une ville moderne – où la culture, les outils urbains et la qualité architecturale sont au service de tous – et plus précisément sur les nouveaux logements prévus dans ce quartier vert, nous analyserons si la vie aujourd’hui est toujours en accord a ce qui a été proposé en 1959. Claudius Petit et l’OPHLM offrent donc des logements avec des espaces de détente, intimité, solidité, liberté, silence, confort, gaîté, toujours en conformité aux besoins des familles de l’époque alliés a une facilité d’entretien.
Figure 1: Publicité de "Firminy Vert". Source : RAGOT, Gilles. Le Corbusier à Firminy-Vert.
Un point sur les méthodes Pour que cela soit possible, nous allons débuter avec un bref contexte historique de la ville de Firminy et la formation de son nouveau quartier vert, où c’est placé quatre bâtiments emblématiques conçus par Le Corbusier – dont une Unité d’Habitation – auxquelles appartements exceptionnelles sont notre objet d’étude. C’est de notre intention pouvoir comprendre la vision des habitants d’aujourd’hui – ses envies et ses besoins – pour que ce soit possible de réaliser une prospective de l’avenir. Notre première étape c’était comprendre le contexte et les enjeux autour de ce bâtiment symbolique de la modernité dans la ville de Firminy. Dans les lectures (indiqués dans la bibliographie) c’était remarquable le manque d’informations, d’études, de rechercher, etc. à propos des appartements euxmêmes, notre sujet principal d’analyse. Après les études autour du modulor et l’importance de la taille humaine pour la conception de ce projet, nous avons remarqué l’insuffisance d’éclaircissements sur comment se passe la vie à l’intérieur, ça veut dire, comment les personnes s’approprient de leur espace, motif pour lequel nous dirigeons notre étude vers ce sujet. Une fois que nous avons trouvé la problématique que nous paraissait l’approche plus intéressante pour travailler sur l’appartement de 2050, c’était une décision unanime que, pour répondre aux besoins du futur, c’est nécessaire de connaître la situation présente. Conséquemment, pour comprendre les questions du présent, il faudrait connaitre les gens qui habitent l’unité de Firminy. C’est pour cela que notre méthode pour produire des objets d’analyse était faite par un encontre avec ses habitants. Ayant une vision autant qu’étudiants d’architecture et urbanisme au Brésil – où Le Corbusier est toujours une grande référence pour notre modernité architecturale – et les connaissances en Patrimoine acquises dans cette expérience d’échange (offerte pour la CAPES (la Coordination de Perfectionnement de Personnel d’Étude Supérieur, au Brésil) et l’Université Jean Monnet) nous avons proposé un rencontre avec les habitants « du Corbu » dans un espace qui les était dénié dès 1998 : L’École Maternelle dans le toit-terrasse où, dès 2012, c’est placé le Campus Patrimoine de l’UJM.
Figure 2: Invitation pour le RDV entre les élèves et habitants de l'Unité d'Habitation.
Des invitations ont été produites à fond de recruter les gens dans le toit-terrasse. Elles étaient mises dans toutes les boîtes aux lettres de l’immeuble, ce que nous ont rendu plusieurs rencontres singulières avec des enfants et des adultes. Cette rencontre était l’occasion pour pouvoir changer nos expériences autant qu’habitants de cet immeuble emblématique, d’après un échange de rapports et d’anecdotes, où c’était possible d’entrer dans notre sujet d’étude : l’appartement. Dans ce moment se sont realisés des entretiens avec les résidents (tant copropriétaires que locataires) qui ont culminé en trois types de matériaux d’analyse, pour le développement de ce travail : 17 entretiens ont été enregistrés, 5 des dessins des enfants qui habitent dans l’immeuble ont été produits, et plusieurs photos de différents appartements ont été prises, toujours guidées pour que l’on puisse comprendre l’appropriation de l’espace par les gens. Tous ces matériaux, toujours appuiés sur la bibliographie d’analyse originale, ont été utilisés de manière à sortir de l’étude formelle de l’architecture autant qu’une science exacte pour rentrer dans l’esprit humain envisagé pour les neuf points originaux appropriés par Claudius Petit en 1959 avec des idéales modernistes de l’époque et pour nous utilisés comme base de comparaison entre le passé promis et la situation actuelle réelle. Nous avons divisé alors ces matériaux en 3 groupes différents qui paressaient les plus logiques pour bien produire le travail : le premier concernant la gaité, la détente et la liberté ; le deuxième, l’intimité, le confort et le silence ; et le troisième la conformité (aux besoins de la famille), la solidité, et la facilité (d’entretien). Ça vaut la peine remarquer que ce processus est fait se basant pour des données qualitatives, et ne pas quantitatives, de manière à respecter l’idée principale de comprendre la réception d’un projet architectonique dans la vie de celui que l’use dans
le quotidien. Ce processus va rendre des analyses ponctuelles dans le corps du travail de chacun des 9 points, présentées au cours de ce travail.
Un point sur l’Histoire Firminy, une petite commune à quelques kilomètres au sud de Saint-Étienne, est surnommé « Firminy, la Noire » d’après la fin de la deuxième Guerre Mondiale à cause du caractère sidérurgique et métallurgique de ses industries et son paysage rempli de maisons insalubres. Dans une situation de développement industriel en croissance, des milliers d’ouvries viennent s’installer dans une ville où les logements sont déjà insuffisants. C’est dans ce contexte que Eugene-Claudius Petit, ancien ministre de la Reconstruction (1948-1952) est élu maire en 1953. Autant que président de l’Office Municipal de l’HLM, il propose un plan de rénovation du centre-ville de Firminy. Une fois que cette action seule n’est pas suffisante pour les besoins de l’époque, il lance un programme encore plus ambitieux : l’expansion de la ville par la construction d’un quartier entièrement nouveau au milieu des champs, baptisé symboliquement Firminy-Vert, une « ville de la lumière, opposé à la ville de l’ombre », en conformité aux études d’architecture et d’urbanisme moderne qui étaient, dans l´époque, liés au nom du grand architecte Le Corbusier. Claudius-Petit consulte alors très tôt Le Corbusier pour promouvoir cette opération d’urbanisme moderne. C’est donc en 1955 que Le Corbusier est chargé de concevoir les édifices du centre civique de Firminy Vert : La Maison de la Culture et l’Église Saint-Pierre, tandis qu’un autre groupe d’architectes ont aussi participé à la construction des autres bâtiments de logement social et d’équipements publics. Cette opération urbaine est tellement emblématique qu’elle gagne, en 1961, le Grand Prix d’Urbanisme. Pourtant, même avec toute une action de développement de la ville, en 1960 s’est enregistré par l’OPHLM une demande de logements au dehors de la capacité disponible. C’est dans ce cas-là, que Eugene-Petit décide en 1963 pour une extension du plan original de FirminyVert basée sur la projection démographique de la population. C’est alors que c’est donné à Le Corbusier la tache de ne construire pas seulement une, mais trois Unités d’Habitation et aussi un centre commercial et des équipements scolaires et sportifs. Les œuvres de la première Maison Radieuse commencent en 1965 avec la pose symbolique de la première pierre avec Le Corbusier et Claudius-Petit, et finissent en 1967, après la mort du grand architecte. D’après la crise économique de 1973 et une progression démographique que n’est plus en accord à ce qui était prévu en 1963, c’est décidé de ne plus construire les deux autres unités d’habitation, et l’ensemble donc prévue par Le Corbusier reste incomplet. C’est ça donc les conditions pour que le seul bâtiment existant aujourd’hui a connu dans son histoire des contraintes pour qu’il se faisait plein.
Différemment de la Maison Radieuse de Marseille, l’unité de Firminy a connu une série de contraintes dans sa construction pour des raisons monétaires, une fois qu’elle était financée exclusivement dans le cadre du budget en vigueur pour l’habitat social. Cela pose des problèmes particuliers par rapport aux autres unités d’habitations construites :
« Le garage et le caves ne sont pas prévues, l’isolation thermique est rudimentaire (simple-vitrage) malgré un climat rigoureux en hiver (altitude de près de 600m) ; la qualité de l’isolation phonique n’est pas au niveau de l’unité de Marseille ; le finition du béton son frustrés ; les trois ascenseurs offrent une capacité limité pour la circulation de quinze à dix-sept cens personnes susceptibles d’habiter les unités. » (Le Corbusier – Les unités d’habitation en France – Gérard Monnier pg 155)
Tous ces problèmes de la construction et les contraintes provenant avec la crise des années 70 ont géré des problématiques spécifiques, par exemple, la fermeture de l’aile nord dans l’hiver de 1983 et, puisque le bâtiment entier ne satisfaisait pas aux réglementations de sécurité en vigueur à l’époque, l’école maternelle est fermée en 1998. Peu à peu, l’esprit de « vivre ensemble » conçu par Le Corbusier menace disparaître dans le temps. Ainsi, de plus en plus les gens quittent l’unité, et plusieurs appartements restent vides jusqu’á la décision faite par la municipalité de vendre les appartements fermés de l’aile Nord en copropriété. Avec la mise en question des œuvres de Le Corbusier fait dans le cadre de son centenaire (1987) et aussi avec le conséquent classement des éléments de l’unité d’habitation en 1993 – les pilotis, les façades, l’école maternelle et le toit-terrasse – en plus de la maison de la culture et de la structure de la tribune du stade en 1984, le bâtiment de logement social en barre prend une position d’importance dans le cadre de la gouvernance de la ville par sa valeur culturelle, touristique, et alors économique. Ce donc qu’aujourd’hui l’unité d’habitation de Firminy est entièrement remplie par la partie HLM, événement qui n’a aucun rapport à la difficile historie de ce bâtiment-là qui était quand même une fois menacé de démolition, élément que nous sers de justificatif pour la production de ce travail-ci. Le bâtiment en question, la dernière des 5 unités d’habitation conçue par Le Corbusier, a profité de toutes les anciennes expériences autour de la gestion d’un immeuble minimalement « non-ordinaire » pour les années 60. Pour mieux attendre les différents besoins des familles de l’époque, elle a été faite
avec 33 types d’appartements : Cinque modèles T1, quatre modèles T2, onze modèles T3, sept modèles T4, trois modèles T5 et deux modèles T6 (HEBERT, Jean-Loup), toujours conçu dans les idéales de l’architecture le Corbuséenne : les pilotis, le toit-terrasse, le plan libre, la fenêtre en bandeau et la façade libre. Même en étant un chiffre étonnant de typologies et de modèles d’appartements pour un sel bâtiment, quand même nous pouvons affirmer qu’ils sont largement similaires
une
fois
qu’ils
sont
conçus
dans
les
mêmes
paramètres,
par
exemple,
dimensionnel/proportionnel, par rapport à son intrinsèque relation avec le Modulor, étude produite par Le Corbusier par la relation de l’homme avec l’espace qu’il habite. Fait que résulte, plus tard, dans des théories ergonomiques très importantes pour l’actualité. Les résultats sont des appartements dans la plupart traversants – ça veut dire, avec des façades dans le côté ouest et l’est pour mieux profiter le cours du soleil en capturant toute sa puissante lumière et aussi pour faciliter la ventilation interne. Tous les appartements ont des points en commun : la double hauteur avec des grandes baies vitrées (exception : le studio) ; la présence d’une mezzanine ; la cuisine et le salon connectés ; les chambres des enfants en longueur, avec la possibilité d’une connexion par des panneaux ; un seul toilette et salle de bain séparés. C’est à travers cet espace commun à tous les gens que nous analysons les différentes formes d’appropriation de l'habitat par les différents types d’unités familiales.
Développement 1. La liberté, la gaité et la détente dans l’Unité d’habitation à Firminy ‘’La maison a deux fins, c’est d’abord une machine à habiter (…). Mais c’est ensuite le lieu utile pour la méditation, et enfin le lieu où la beauté existe et apporte à l’esprit le calme qui lui est indispensable…” Le Corbusier (je n’ai pas trouvé l’oeuvre pour la citation, effacer cette citation, si c’est le cas) Les concepts de liberté, gaité et détente trouvent son lien dans l’ambiance et l’esprit de l’individu envisagé par les théories de l’architecture moderniste dont Le Corbusier a beaucoup contribué et s’est fondé pour la conception des unités d’habitation. La vie individuelle est une question fondamentale, il y avait une intention en faire l’individu se sentir comme dans une maison, que le bâtiment soit adapté aux besoins de l’homme et pas l’inverse, que les habitants soient intégrés dans une vie collective et qu’ils trouvent aussi une liberté chez soi. Ce sont des points qui représentent la subjectivité des habitants, il y a donc quelques divergences d’opinions : des choses que dérangent un individu peuvent ne pas déranger un autre. Le regard individuel de chaque habitant est transformé par leurs expériences personnelles et aussi par leur conscience de l’histoire du bâtiment où ils vivent. Tous ces aspects sont traités à niveau de projet de façon implicite à travers des éléments de la construction, par exemple, l’échelle humaine, les baies vitrées qui font l’intégration de l’appartement avec le paysage extérieur, le plan libre où les habitants peuvent adapter l’espace en fonction de leurs besoins particuliers, les pilotis qui permettent que le jardin se continue au-dessous du bâtiment, le toit-terrasse et l’école maternelle pour l’intégration des habitants, les couloirs qui l’on appele “rue” et aussi de plusieurs autres éléments pensés soigneusement pour le bien-être et pour donner du sens à l’appellation “unité”. Dans le cas particulier de Firminy, il faut tenir en compte les plusieurs contraintes posées dans l’exécution du projet, les problèmes budgétaires, de l’adaptation au mode de financement (les crédits de la construction HLM) et du fonctionnement problématique des espaces collectifs lors de l’analyse des témoignages des habitants. Liberté et Gaité Le concept de liberté est très vaste. C’est un point qui peut toucher d’une façon claire ou implicite tous les analyses sur la vie dans le bâtiment. Le Corbusier a écrit dans son ouvrage La ville radieuse sur
la liberté individuelle. «Dans la ville, la liberté individuelle constitue la pierre angulaire de la doctrine»¹ mais une liberté individuelle qui se construit dans la recherche constante d’un équilibre parfait avec le collectif². C’est pour cela que l´on peut approcher les témoignages aux éléments dans le bâtiment qui permettent cette vie collective même en sachant que ni tous les éléments de rassemblement sont actifs actuellement. Malgré cela, on trouve souvent une positivité de cet aspect dans le regard des habitants quand ils sont demandés qu’est-ce qu’ils trouvent sur l’habitation en général. Ils font le lien entre la convivialité et sa satisfaction d’y habiter.
"C'est agréable à vivre au le Corbusier, c'est familiale à tous les niveaux sociaux, c'est vrai qui c'est convivial" Mme. S.
‘’... spécial, je trouve spécial. Je ne connaissais pas le bâtiment au départ. Quand on entre dans les rues, on a l’impression d’entrer un peu comme dans un hôpital, mais après on s’y fait... On rencontre des potes, on fait du foot ...’’ M. T.
Figure 3: Enfants en jouant dans l'espace entre les pilotis. Photographie : Indio Vignes. 2014 ________________ 1 LE CORBUSIER. La Ville radieuse. Paris : Éditions de l’Architecture d’aujourd’hui, 1935, p. 96. 2 Gilles Ragot, « La Ferme et le Village radieux de Le Corbusier. Nouvelle déclinaison du principe d’équilibre entre l’individuel et le collectif », In Situ [En ligne], 21 | 2013, mis en ligne le 12 juillet 2013, consulté le 12 mars 2015. URL : http://insitu.revues.org/10445 ; DOI : 10.4000/insitu.10445
Figure 4: Extrait de la publicité analysée en illustrant les concepts de liberté et gaité
Le concept de plan libre permet aussi l’exercice de la liberté par rapport à les arrangements à l’intérieur de chaque appartement une fois que le plan n'est plus esclave des murs portants, l’habitant peut donc faire quelques adaptations selon ses besoins. Dans l’unité d’habitation à Firminy, il y a des cas où les propriétaires ont fusionné deux appartements pour créer un espace plus grand. Cependant, la liberté trouve des contraintes qui ne sont pas reliées à l’architecture mais par des limitations externes, par exemple la protection des façades et des toitures de l'unité d'habitation, ainsi que l'école à l'intérieur de l'immeuble à cause du classement par l’arrêté du 9 septembre 1993. Pour cela, des adaptations comme les doubles ou triples vitrages, sont soumises à l’avis de l’autorité compétente. Les habitants des appartements HLM sont aussi soumis à des règles selon l'article 7 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, par exemple, "le locataire est obligé de ne pas transformer les locaux et équipements loués sans l'accord écrit du propriétaire”. Ces types de contraintes gênent, de toute façon, le concept liberté dans le bâtiment dans son sens général. "Il faut laisser tel qu’il est... tout est blanc, moi j’ai fait quelque touche de rouge, mais un peu, il faut respecter... l’OPH ne permit pas des changements" M. M. La joie de vivre dans un bâtiment c’est aussi difficile à donner une définition précise, pour cela la gaité est ici traitée conjointement avec la liberté du fait de sa relation étroite avec “le vivre ensemble”. Néanmoins, les témoignages des habitants montrent aussi un contentement d’être proche de la campagne et aussi de la ville. Dans La Charte d’Athènes Le Corbusier affirme que « l’individu qui perd
contact avec la nature en est diminué et paie cher, par la maladie et la déchéance, une rupture qui affaiblit son corps et ruine sa sensibilité... »³. Cette relation est donc réussie à Firminy, le bâtiment est bien inséré dans le paysage et les habitants en profitent.
Figure 5: Photo depuis la 2ème rue du projet “Chaque fenêtre défend son paysage”, réalisé par David Philippon et Brigitte Kohl, ce projet a rassemblé des photos prises depuis l'intérieur par les occupants de l'Unité d’habitation. 2012. Source : http://depuisleco
‘’ (...) le concept est bien parce que l’on est un petit peu à la campagne on peut aller vite dans les chemins, moi j’aime bien courir... on a aussi les services de la ville et la proximité de la campagne, on retrouve deux choses très intéressantes.’’ M. R.
"(…) la vraie raison pourquoi j'ai choisi Le Corbusier, c'est pas même pour l'appartement, c'était pour l'accès à la campagne et la ville" Mme. C.
________________________________________ 3 LE CORBUSIER La Charte d’Athènes. Paris. 2007. P 36.
Détente Dans ce point on cherche les relations entre l’espace construit et les sensations individuelles liés à la relaxation. Les habitants trouvent généralement que les espaces qui donnent vue à l’extérieur sont les plus propices à la détente. Quand ils sont demandés de la pièce préférée dans l’appartement, ils répondent en justifiant que les espaces les plus agréables sont ceux qui permettent le relâchement à cause de la luminosité et du paysage que ‘’entre’’ dans l’appartement. "J’utilise toutes les pièces, mais j'aime bien le séjour grâce à la lumière. Il y a un canapé en face de la baie vitrée, un tapis, un fauteuil et on a le contact avec la nature” Mme. J. M.
Figure 6: La relation entre l’architecture et le paysage. Source: La Maison des hommes. PIERREFEU, François de et LE CORBUSIER. 1942.
‘’... je préfère le séjour pour plusieurs raisons... il y a le balcon, vous pouvez dans l’été l’ouvrir quand il fait beau, c’est bien agréable, on peut mettre un transat, des fauteuils, des parasols, vous avez donc la nature en face’’ Mme. M.
Figure 7: Le balcon d’un appartement dans la 6ème rue. Photo : Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Figure 8: Extrait du dessin de Mlle A, 9 ans, fait lors de la journée du 12 février. Dans l’image ce sont bien illustrés les espaces de détente dans l’appartement.
Pour ces trois points, les témoignages des habitants sont généralement positifs mais le nonfonctionnement des espaces collectifs empêche le la vie collective comme elle a été conçue dans le projet. Parmi les habitants interviewées il y a plusieurs qui y habitent depuis la fermeture de ces espaces, ce n’est donc possible de comparer la vie actuelle dans le bâtiment avec la vie prévue à l’époque de la publicité. Une partie de l’école maternelle est aujourd'hui utilisée comme annexe de l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne pour l'enseignement de la filière Master Erasmus Mundus MaCLands qui accueille des étudiants français et étrangers autour de la thématique du patrimoine, c’est donc un autre type d’occupation du bâtiment qui peut stimuler des nouveaux débats et des nouvelles relations entre les utilisateurs de l’unité. Pour prévoir l’avenir à 2050, on sait déjà qu’il y a une tendance à vivre de plus en plus connectés aux nouvelles technologies. Pour maintenir l’unité d’habitation toujours actualisée, il fallait investir dans la réouverture des espaces de collectivité inactifs avec des activités d’intérêt aux divers publics, en contribuant ainsi au retour du “vivre ensemble” dans le bâtiment.
2. L’intimité, le confort et le silence Intimité L'intimité se rapporte à une connexion affectivement très étroite avec d'autres (peut-être familière ou non) en résultat à un certain nombre d'expériences communes. L'intimité véritable entre les gens qui vivent ensemble demande des échanges et de la réciprocité et l’on peut dire que il est étroitement liée aux possibilités offertes par l’architecture. Tout le projet moderniste de l'Unité d'Habitation conduit les habitants à vivre ensemble, non seulement entre les appartements, mais aussi dans les appartements. C’est-à-dire, vous avez votre chambre, votre intimité, votre vie privée, mais qui est reliée à toutes les autres chambres, salon et cuisine ouverts, à l'intimité de la maison. Les habitants vivent ensemble, par exemple, en divisant de salle de bains et de toilettes, mais de façon tout différente en ce qui concerne les maisons anciennes de Firminy-Noire, où deux familles partageaient la même toilette. C’est aussi un projet qui stimule l'autonomie et la vie privée, dans les chambres communicables par des portes coulissantes qui sont aussi des tableaux... « l’idée du tableau entre les chambres des petits c’est très bien », a dit M. R., père de deux enfants. Parmi les appartements, le vivre ensemble est potentialisé pour les parties communes, les espaces de circulation (couloir/rue, ascenseur, parking…), les équipements (espaces communs réservés à des activités associatives, clubs d’animations socio-culturels, bibliothèque, agence postale, école…), l’ensemble de structures culturelles et sportives qui vont de la promenade au théâtre sur le toitterrasse, dans une logique humaniste et centralisatrice de réponse à la nécessité d’un habitat social. Cet ensemble offre un éventail de lieux semi-publics, des lieux de détente, de retrait, d’espaces du possible, dans le prolongement de l’habitat. Ainsi, plutôt que de simplement résoudre les problèmes de la crise du logement, l’Unité d’Habitation a proposé renouveler la façon de vivre des habitants. Elle est conçue pour y vivre et y développer une sociabilité. Il s’agit, selon les mots de l’architecte, de créer une véritable « machine à habiter » (DENÈFLE, 2006). Vivre ensemble dans un même lieu, partager un même mode d’habitat crée des liens qui sont différentes par rapport à des générations d’habitants qui se sont appropriés de l’espace dans sa dimension collective. « Au début c'était super, mais ça se dégrade... » , a dit Mme. C.. L’impact de la construction sur les pratiques de la sphère privée du logement, par exemple, le cas de l’école maternelle, dont plusieurs relations ont été crées entre les parents qui attendent ses enfants, produit des répercussions réciproques par rapport aux usages des espaces collectifs du bâtiment. On peut le
voir dans les mots de Mme. M., habitant du « Corbu » depuis 35 ans, qui a parlé de son amour pour l'immeuble : « J'ai aimé beaucoup, mais j'aime un petit plus moins parce que il y a une dégradation du bâtiment, des relations entre le gens. Il n'y a plus de vie sociale, l'école est fermé (...) Nous, on n'a plus l'accès à cette espace, avant c'était très vivant ! C'est dommage, la vie sociale, elle a changé. ». L'intimité est également lié au fait d'habiter un patrimoine, faire face aux nombreux visiteurs attirés par l'œuvre moderniste, mais selon la même « Le fait du bâtiment être patrimoine, de avoir des visiteurs, ça me dérange pas du tout... ». Suivant à cette étude, proposer pour l'avenir un réchauffement de la vie sociale, un usage plus intense des parties communes, comme l'école maternelle et le toit-terrasse, projets sociaux et activités culturels, devient la partie la plus important par rapport à l'intimité du bâtiment.
Confort La Charte d’Athènes, manifeste urbaine résultant du IV Congrès International d'Architecture Moderne (CIAM), réalisée à Athènes en 1933, marqué la révolution du modernisme, qui désormais à penser plus sur le bien-être de l'habitant avant la ville. Elle introduit au débat sur les villes préoccupations d'ordre individuel et collectif. Le projet d'urbanisation de Firminy était un laboratoire d’application de cette charte, prévoyant la transformation de l'industrielle Firminy-Noire, après la 2ème Guerre Mondiale, dans une ville conçue pour l'utilisation commune de l'espace avec le propos de réintroduire la nature dans la ville en réservant 88% de la surface aux espaces verts, la nouvelle Firminy, Firminy-Vert (TOMAS, 2004). En 1959, la notion de confort a été liée aux espaces appropriés à l'échelle humaine et son bien-être (comme le Modulor, étude par Le Corbusier en 1944) et au confort spatiale, dont l’architecte prévu les espaces intérieurs et meubles en fonction des besoins de son homme idéal. Si la difficulté de l'ameublement apparaît pour certaines, des solutions créatives abondent, comme dans le cas d’un couple qu’on fait tous ses meubles. Par rapport au confort visuel, l'architecte privilégie l'emplacement du projet, entouré de verdure, et les grandes fenêtres qui ont fait le bâtiment perméable au paysage extérieur, en plus de fournir un
éclairage et assurer un système de chauffage naturel. C’est pour quelqu’un, c’est qu’ils aiment en plus : « La vue, c'est pour ça que c'est dur partir d'ici, la lumière... » M.; « La luminosité, la claireté, la vie, mais surtout la lumière quand on voit ces grandes baies vitrés, on n’utilise pas beaucoup l’électricité sur la journée, la lumière dans les appartements et je trouve que ça joue sur la mentalité des personnes... quand on a le soleil ça joue vraiment, on est bien dans ces appartements. » M.R.. Il est aussi lié a mis en place d’un jeu de couleurs primaires que l’architecte fait pour orner les loggias et les portes des appartements.
Figure 9: L’emplacement du projet, entouré de verdure, donne aux habitants une vue bien différent de celle-là qu’ils avaient à Firminy-Noire (Source: Archives municipales de Firminy );
Figure 10: Production pour le groupe de la recherche. João Domingos. 2015
Figure 11: Le jeu de couleurs primaires transforme les portes des appartements et la vue de la rue (Source : Archives municipales de Firminy)
Figure 12: Extrait du dessin de Mlle A, 9 ans, fait lors de la journée du 12 février. Dans l’image ce sont bien illustrés les espaces de détente dans l’appartement.
Également liée aux concepts olfactifs, thermiques et acoustiques, la notion de confort n'a pas changé, mais on ne peut pas dire la même chose par rapport à l'ambiance. Le projet propose le confort olfactif et la qualité de l’air intérieur, en mettant l'accent à une circulation d'air permanente, grâce à l'orientation nord-sud du bâtiment et au grandes fenêtres qui assurent une ventilation naturelle, mais aujourd’hui on a quelques problèmes dans certains appartements : « Si un voisin fait son café ou fume, on sens » Mme. B. ; « Sur le mezzanine, il fait très chaud (...) parce que la chaleur monte et se bloque » Mme. M.. En ce qui concerne au confort thermique, c'est un majeur, si ce n'est le principal type de confort liés au bien-être humain, dépendant de la température de l'air et de l'inertie thermique des murs. Le chauffage permet de maintenir une température de l’air correcte alors que seule l’isolation permet d’assurer une température de mur correcte, ni trop froide en hiver, ni trop chaude en été. C’est à
cause de le chauffage, plutôt la nécessité de faire des économies de chauffage qui a causé en 1983, beaucoup des manifestations d’une partie des habitants de l’Unité en réponse à la propose de “mettre en réserve” la moitié nord par le directeur de l’OPHLM (TOMAS, 2004). Une autre façon de maintenir le confort thermique est à travers des fenêtres. Les grandes ouvertures permettent une plus grande entrée de l'énergie solaire, qui chauffe l'intérieur des appartements en hiver, mais, pour être un isolant faible, provoque la dissipation de la chaleur plus rapidement, mais pas trop rapidement pour quelques habitants qui ont dit que « À l'été, il fait très chaud » Mme. S..
Figure 13: Pour bloquer la chaleur et la lumière, les habitants faisent l’usage des rideaux et volets. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Par rapport au confort tactile, il dépend essentiellement des températures de surface avec lesquelles il peut y avoir un contact direct et fréquent avec la peau, comme les sols. Les matériaux de finition doivent être faiblement conducteurs afin de limiter les écarts de température lorsque la qualité thermique est insuffisante. Ils doivent être plutôt conducteurs, afin d’homogénéiser les températures, comme le carrelage par exemple, lorsque les qualités thermiques sont bonnes. Au sujet du confort hygrométrique, il peut provoquer des désagréments s’il n’est pas suffisant. La quantité d’humidité que peut contenir l’air dépend essentiellement de sa température et la régulation de l’humidité est le fait de la ventilation. Selon Mme. S., « C'est mal isolé la baie vitré, en fait, s'il fait chaud dans l'appartement, dans le mezzanine, on est bien, mais, par contre, à côté de la baie vitré fait froid et il y a beaucoup de condensation ». Les manières pour résoudre la problématique du confort sont plusieurs. Chaque habitant pense d’une manière différent et a des opinions différents sur le confort dans la maison, ainsi que l'utilisation des rideaux, des tapis, le changement des baies vitrés sont des mesures pour les habitants mécontents du confort thermique. Le confort phonique et acoustique, très important pour un bon vivre ensemble, nous le verrons plus dans l'onglet « Silence ».
Silence Firminy-Vert a offert à ses habitants de s’échapper du bruit de la ville industrielle en utilisant des matériaux nouveaux et modernes tels que le béton, le métal et le verre. Donc, cet confort depend de la mise en œuvre du bâtiment loin des usines, de la qualité des matériaux des façades et, essentiellement, de leur capacité à affaiblir les sons en provenance de l’extérieur. Par exemple, l’usage les doubles vitrages scellés dans le béton améliorèrent les performances globales du bâtiment, particulièrement, les bruits extérieurs, et moins entre un appartement et autre « Les appartements sont sympas mais ils sont très mal sonorisées » Mme. M.. Mais le confort phonique et acoustique dépend aussi de la qualité des matériaux intérieurs de toutes les murs et, principalement, de leur capacité à réfléchir les sons. Les aménagements et le mobilier intérieur des logements sont généralement suffisants pour limiter une réverbération des sons qui rendrait les locaux difficilement utilisables du point de vue acoustique. Selon les habitants, les appartements manquent de l’isolation phonique, déjà que le béton n’est pas un bon matériel isolante, mais c’est controverse quand même : « On écoute un petit peu de bruit, mais pas plus que ça, c’est bien isolé, ne me dérange pas » M. R. ; « C’est mal isolé, ça veut dire le
bruit. La chaleur ça va, mais quand les voisins crient on les entend trop facilement, on les entend dans la rue » M. T.. Comme le projet de faire l’Unité d'Habitation à Firminy c’était le dernier de une série de autres unités de Le Corbusier, le budget pour le projet et infrastructure étaient plus bas que dans les autres cas car c’était l’OPHLM qui financait l’oeuvre. Alors, que quelques habitants trouvent ces propres moyens de s'échapper au bruit comme avant de se déménager, chercher si les voisins font beaucoup des bruits, où habiter à la 7ème rue qui c’est le dernier étage d’habitation et il n’y a pas voisin en haut. Comme solutions architecturaux, proposer changements dans le décor intérieur, comme inclure rideaux, fauteuils et tapis pour resoudre des problèmes de reverberation sont des mesures possibles. Remplancer les doubles vitrages par triples, à la fois qui résout la question acoustique, pose des problèmes liées au patrimoine. Le changement des vitrages peuvent aboutir à modifications dans la structure de la façade et même sur les couleurs que les vitrages réfléchissant. C'est toujours contradictoire: Remplacer la baie vitré et donner plus de confort aux habitants ou modifier les façades et changer le concept architectural?
3. La conformité (aux besoins de la famille), la facilité (d’entretien) et la solidité
LA CONFORMITÉ AUX BESOINS DE LA FAMILLE : La conformité aux besoins des habitants est l’un des critères qui fait partie de la publicité de vente de l’Unité d’Habitation de Firminy et qui effectivement est présent dans la démarche architecturale de le Corbusier. L’architecte a envisagé une conformité de typologies, de mobilier et des dimensions spatiales pour mieux répondre aux besoins de chaque habitant. Il faut comprendre le mot conformité comme l’adéquation aux besoins de l’habitant, les caractéristiques de l’appartement qui sont en accord et en harmonie avec l’être humain qu’y habite. À l’époque de la création du bâtiment le Corbusier a dessiné X typologies différentes pour le 414 logements, elles varient selon la taille, le nombre de pièces, et le placement dans le bâtiment, mais à l’exception des studios, tous ces types ont en commun les mezzanines qui permettent un grand ensoleillement. La conformité des dimensions spatiales et de mobilier a été pensé par le Corbusier à partir du ‘’Modulor”, un système des mesures élaboré par lui qui est directement lié à la morphologie humaine. Alors il devrait permettre un confort maximal dans les relations entre l'habitant et son espace vital. Dans les années 1980 le bâtiment a traversé une période de décadence où nombreuses familles partent s'installer dans des maisons individuelles. L'immeuble se vidant de plus en plus il fut décidé de fermer la partie nord et de rapatrier les habitants dans la partie sud afin de réduire les déficits de fonctionnement. Par contre dans les années 2000 un programme de restauration et de réhabilitation a permis notamment la réouverture du tiers Nord qui a été ouvert à la copropriété. Alors certains de ces appartements ont été agrandis, fusionnés et réaménagés afin de mieux convenir à la demande actuelle, tandis que la partie Sud reste encore la propriété de l’Office Public HLM de Firminy. Cet évènement est très significatif pour la conformité du bâtiment aux besoins présents et futurs de l’homme ainsi que pour la maintenance du bâtiment comme patrimoine vivant. Les entretiens réalisés avec les habitants démontrent que la plupart d’eux sont heureux d’habiter au Le Corbusier, et qu’effectivement il y a plusieurs types des familles qu’y habitant. Au niveau de typologies on peut dire que ça marche encore très bien, en effait le nombre de types d’appartements est encore plus varié grâce au fusionnement des certains. C’est le cas de la copropriétaire Mme. S., elle habite avec son marie et ses deux enfants « dans un F5 fusionné, en fait c’est un F2 plus un F3, il y a 120m²... ».
Figure 14: L’appartement fusionné de Mme. S. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
À propos de la dimension des pièces, la cuisine et les chambres ont été les plus critiqués. Aujourd’hui les rôles familiales ont évolués, cuisiner n’est plus uniquement la tâche de la mère, ainsi la cuisine est dévenue petite d’ailleurs elle est un lieu de convivialité où toute la famille se rassemble. Ainsi M. C. a déclaré : « C’est bien pour 2 personnes, mais quand il y en a plus c’est pénible ».
Figure 15: La cuisine de M. C. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Les chambres ont été critiqués surtout pour sa forme trop rectangulaire, elles sont longues et peu larges, en plus les chambres des enfants deviennent très petites quand ils deviennent adolescents. L’interviewé M.R., habitant d’un F5 a dit : « les chambres sont bien mais elles sont un peu trop longues... » et M.T., l’autre résident d’un F5 partage de la même opinion : « la taille des chambres est assez rectangulaire il y a peu de place pour les meubles, c’est pas pratique... ». Les enfants de Mme.
A. ont aussi bien compris la forme de leurs chambres : « Les gamins il jouet sur la voiture. Ils ne jouent pas sur la largeur, il jouent sur la longueur».
Figure 16: Chambre de M. R. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Le toillete est la troisième qui a fait plus objet de critique suivi par la hauteur du plafond de la porte d’entrée. Toute fois la dimension de la salle de bain n’a pas été critiquée par Mme. E. : « les dimensions de l’appartement ne me derangent pas, c’est vrai que le toilette est petit mais la salle de bain non.. », elle est mère de 3 enfants et a déménagé récement d’un T3 pour un T4 : « je cherchais une meilleure autonomie de mes enfants, je voulais que chacun ait sa chambre ». La double hauteur du salon semble faire beaucoup plaisir aux habitants, parce qu’en effet la mezzanine reste encore l’élément plus particulier de ces appartements. « L’architecture est spécial ici, par exemple il y a beaucoup de hauteur... » a dit l’habitant M.C.
Figure 17: Le salon vu de la mezzanine M.C. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
En plus l’escalier est un élément qui mérite être discuté, parce que il rend l’accessibilité difficile pour les personnes âgées et pour les ceux avec mobilité réduite, la Mm. Ch. déjà âgé a dit : « l’escalier est notre point noir... l’année dernière je me suis tombé de l’escalier et je me suis cassé le bassin, c’est de plus en plus difficile le monter tous les jours » (6).
Figure 18: L’escalier de l’appartement de la famille Ch. et ses trois générations qu’habitent au Le Corbusier. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Finalement les entretiens ont fait preuve d’une diversité de familles assez importante peut-être stimulé par la variété des types d’appartements, par contre le ‘’modulor’’ n’est plus effective, quelques espaces sont vraiment petits pour l’homme d’aujourd’hui et les meubles avec les dimensions imaginés sont difficiles à trouver sur le marché.
En plus tous les logements ont les qualités
modernistes très imprégnés et qui s’imposent à l’habitant, ceci est forcément obligé à s’adapter. La société est à chaque fois plus diverse, alors un appartement contemporain doit permettre à l’habitant la flexibilité de façonner l’espace à son goût et à son personnel style de vie.
LA FACILITÉ D’ENTRETIENT :
L’histoire de la ville de Firminy est toujours liée au contradictoire entre la qualité de vie et le développement industriel avec les usine lords. Au début du XIX ème Firminy fait partie du premier bassin houiller de la France. Cette position a proportionnée à la région Saint-Etienne – Firminy une extraordinaire croissance et ces villes vont recevoir le premier chemin de fer français pour faciliter l’évacuation du charbon vers la région parisienne. La région Firminy, Saint-Etienne et Lyon devient la clé de la Révolution Industriel en France. À la fin de la Premier Grande Guerre la moitié des aciers fondus en France était faite en ce bassin. Pendant cette période la ville a reçu son surnom de « FIRMINY – LA – NOIRE ». En juin de l’année 1940 l’aviation italienne a bombardé les usines d’acier, en 1946 l’usine est reconstruite et s’impose comme le plus important d’Europe.
Figure 19: « vue des aciéries et des forges de Firminy » Source : Le Corbusier à Firminy-Vert
L’histoire de Firminy à donne les bases par créer un scénario qui a été reçu par Claudius-Petit. Ragot (2011) nous indique comme c’était la vie de la ville dans les années cinquante : « (…) des témoignages figurant dans divers rapports officiels ont décrit des logements infects, des cloaques, des odeurs épouvantables, l’absence d’hygiène (…) » La Firminy de 1953, l’année que Claudius-Petit a été élu, l’industrie de l’acier est en déclin. Et « comme dans d’autres localité de la région la densité de la population est élevée » (Ragot, 2011) les maisons sont construites au hasard des initiatives privées car il n’y avait aucun plan directeur. La situation du logement est décrite par Ragot (2011) : « Les cours intérieures exigües et les cheminements étroits entre les blocs compacts de maisons ne voient guère le soleil, et l’air ne circule pas. L’insalubrité est quasi générale ; la population ouvrière est misérablement logée car les taudis sont nombreux (…) » et il continue à nous décrire la situation publique : « La situation des services publics est tout aussi désastreuse. La distribution de l’eau, polluée périodiquement pas des bactéries ou des matières organiques, est insuffisante en quantité comme en qualité. Le
réseau d’égouts ne couvre qu’une partie de l’agglomération, et les auteurs des notes et rapports de l’époque (…) » Claudius-Petit résumait : « On aurait pu l’appeler La Noire, cette bonne ville de Firminy dont les maison, chargées de poussières de toutes les fumées, montrent à qui veut les voir les marques profondes de leur vieillissement »
Figure 20: Un taudis de Firminy, après la Seconde Guerre mondiale. Source : Le Corbusier à Firminy-Vert
La préoccupation avec les logements de la population en Firminy a fait Claudius-Petit priorisé la qualité de vie et la propreté de la ville et aussi des habitats. Cinquante ans après le début de la construction de L’Unité d’Habitation en Firminy les habitants nous racontent leurs expériences sur le sujet « FACILITÉ D’ENTRETIEN » qui a été utilisé dans la publicité des logements. Loin d’être la même difficulté des années cinquante l’habitant du appartement T6 Mme. M. nous informe que la grande baie vitrée permet l’entrée du poussier : « Le poussier, mais ça sont les grandes ouvertures, (…) dans la maison. Les grandes ouvertures facilitent ça aussi » Pour être d’accord aux principiés sociales et communautaire du modernismo de Le Corbusier le projet Firminy-Vert l’architecte Charles Delfante a mis en place un lavoir public automatique qui replace le
lavoir traditionnel avec dix machines à laver automatique et cinq séchoirs rotatifs. Mais, ce projet n’a pas été installé à L’Unité d’Habitation.
Figure 21: « Le lavoir public automatique ». Source : Le Corbusier à Firminy-Vert
Figure 22: Séchoirs collectifs ronds au centre. Source : Le Corbusier à Firminy-Vert
Plus nombreux aujourd’hui les électro-ménagers sont un défi à Mme. C. qui habite en une T4. Le projet des appartements a été conçu pour avoir des services collectifs et aussi de restauration. La place pour les électro-ménagers est réduite dans les appartements. "La chose que je le reproche, particulièrement au Le Corbusier, c'est qu'il n'y a aucun rangement. Je n'ai pas quoi faire de mon aspirateur, (...), très désagréable pour la femme" (Mme. C., 2015)
Figure 23: La cuisine de Mme. Collage et sa difficulté d’arranger les électro-ménagers. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Même avec des difficultés pour placer les électro-ménagers il y a quelqu’un que apporte des solutions contemporaine pour ces problèmes. M. P., célibataire, nous disait qu’il «plaque la Télé au mur pour faire gagner du espace » dans son T2.
Figure 24: Le salon du M. P. et à droite sur le mur la télé. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
L’espace dans les projets modernistes est très important aussi dans les maisons. Ce concept devient de la création du Modulor qui replace l’homme au centre comme les mesures standards. Pour Le Corbusier la maison devient une « machine à habiter », et pour ça les espaces et les meubles sont conçues depuis l’origine du projet.
À l’Unité d’Habitation on peut trouver le meuble « passe-plats » que faire la division entre le salon et la cuisine, la boite d’accès à côté de le port d’entrée et le tableau verts entre les chambres des enfants.
Ce concept est affronté pour les meubles contemporains projetés pour les places traditionnels qui n’est sont pas toujours pareille avec les appartements de l’Unité. Plusieurs habitants donnent ses témoignages par rapport la difficulté d’aménager leurs appartements.
Mme. M. habite avec sa famille au « Le Corbu » et elle a eu besoin de « se défait pas mal de meuble » de son ancienne maison car « ce n’est pas le style Le Corbusier ». L’entretien n’a pas laissé claire si le « style » est par rapport à des difficultés pour arranger les meubles ou par rapport ses formes. Elle aime le meuble « passe-plats » conçu pour les appartements de l’Unité.
Figure 25: la cuisine de Mme. M. et son passe-plat original à gauche. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Quelques habitants ont solutionné les difficultés avec les meubles en utilisant de la créativité, c’est le cas de Mme. B. que nous disait : « Comment je ne bricole pas mal, j’ai fait toutes mes meubles ». Avec un point de vue positif par rapport l’espace d’appartement Mme. C. nous raconte sa perception :
« Avant on était dans une grande maison avec plan, plan des meubles. On a tous vendu pratiquement. Sont des apparts que nous donnes des vides, c’est assez marron (…) car on a l’impression qu’ils sont petite mais (…) dès qu’on commence à mettre des trucs, ils sont immense »
Figure 26: Le salon de Mme. C. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Les tailles de les pièces sont aussi des problèmes pour entretien raconte le célibataire M. P. par la salle de bain qu’il a mis une machine à lavé et donc, a perdu la place pour mettre d’autres meubles.
Figure 27: La salle de bain du M. P. à droite une partie de la machine à lavé que le dérange. Production pour le groupe de la recherche. 2015.
Pour les chambres Mme. S. qui habit un T5, qui a été fusionné, avec ses deux enfant et son conjoint nous disait que : « Les chambres des enfants quand ils sont petits c’est bien, mais après quand ils viennent adolescente c’est moins bien. Ma filles, elle a vingt ans, j’ai mis un clic-clac, ça c’est ferme »
Figure 28: La chambre de la Fille de Mme. S. avec son lit « clic-clac. Production pour le groupe de la recherche. 2015.»
Enfin ce qu’il touche les dimensions du mobilier, les habitants dans sa grande majorité ont dû s’adapter, mais ça n’est pas vu comme un grand problème : « c’est particulier pour meubler ces appartements puis qu’ils sont longs, on s’est d’abord familiarisé un peu avec le milieu et après on a acheté des autres meubles petit à petit. » a dit M. R.
Figure 29: La façon comme M.R. a rangé les meubles de la cuisine.
On peut conclure que la standardisation du mobilier envisagé par le Corbusier n’est plus effective vu que la plus part des appartements ne possèdent plus les meubles originaux, et même les plus iconiques ont perdu ses fonctions primaires à l’exemple du passe-plat. Grace à ses particularités avec la modulation et la standardisation, les appartements dans l’Unité d’Habitation demandent plus de attention pour le choix des meubles. Le correct serais de faire les
meubles sur mesures. Mais c’est une option cher et improbable pour les habitants, sur tous du côté HLM.
SOLIDITÉ : La perception sur la solidité n’était pas perçue pour les habitants interviewés. Le concept de la solidité est toujours allié aux attends basiques d’une structure d’un immeuble, peut-être pour ça, les habitants n’ont pas touché ce sujet.
BIBLIOGRAPHIE : JOUENNE, Noël. Vivre Ensemble dans l’Unité d’Habitation de Firminy. In : habiter la modernité. Publication de l’université de Saint-Étienne. 2006. Pag. 137-147) MONNIER, Gérard. Le Corbusier. Les Unités d’Habitation em France. Éditions Belin. 2002. DENÈFLE, Sylvette ; BRESSON, Sabrina ; DUSSUET, Annie ; ROUX, Nicole. Habiter Le Corbusier: Pratiques sociales et théorie architecturale. Rennes : PUR, 2006. 312p. TOMAS, François. Variations autour du patrimoine : Un cas d'école : le Forez. Saint-Étienne : 2004. 304p. RAGOT, G. Le Corbusier à Firminy-Vert. Paris 2011. Édition du Patrimoine.
Conclusion
La cinquantaine du dernier œuvre du Corbusier est une belle opportunité de faire une mise au point sur la vie dans l’unité d’habitation de Firminy. Pour cela nous avons décidé d’élaborer cette analyse après exactement un demi-siècle de la pose de la première pierre de l’unité d’habitation toute en prenant en considération l’évolution de la vie humaine et les nouveaux besoins des habitant actuels pour pouvoir produire une analyse qui aidera à l’imagination de l’appartement 2050. Au cours de notre analyse nous avons essayé de voir si les logements ont repondu au programme proposé par Jacques Bador et Claudis-Petit en 1959 sur les commodités de vivre dans une ville moderne et plus précisément sur les nouveaux logements prévus dans ce quartier. Notre démarche est partagé sur deux parties ; la première était la réalisation des entretiens avec les habitants actuelles de l’unité, qui ont eu la générosité de nous fournir tous informations et avis nécessaires pour notre recherche ainsi la réalisation d’un atelier de dessin pour les enfants du corbu qui ont dessiné en toute innocence leurs appartements , pour la deuxième partie nous avons réalisé un rapport de recherche ou nous avons essayé de vérifier la conformité des neufs points proposés dans un exemplaire de la plaquette « Horizons Nouveaux » rédigé par Jacques Bador et Claudius-Petit fait en 1959 qui offre donc des logements avec des espaces de détente, intimité, solidité, liberté, silence, confort, gaîté, toujours en conformités aux besoins des familles de l’époque alliés a une facilité d’entretien. Notre analyse nous a amené à dessiner un nouveau programme appuyé par les vécus des habitants actuels pour imaginer leurs Corbu idéal où les éléments donnant satisfaction aujourd'hui sont consolidés, et ceux qui dysfonctionnent améliorer. Cette démarche nous demontre que certains mots proposés doivent être remis car nous avons remarqué que les appartements proposé ne répondent pas totalement à ces critères ; confort, intimité , d’autre doivent être actualisés ; silence, facilité et solidité et d’inventés d’autres termes plus adaptés à la vie actuelle et à la satisfaction des habitants ce qui nous donne les neufs points suivantes pour la réalisation du nouveau programme : confort, intimité, tranquillité, adaptabilité, durabilité, courts réduits, nature et paysage et luminosité. Apres un demi-siècle de la pose symbolique de la première pierre de l’unité d’habitation de Firminy, nous espérons avoir donné de la matière de recherche
suffisante pour pouvoir imaginer
l’appartement du Corbu 2050 qui rependra vraiment qui sera basé sur les besoins des habitantset adapté au changement de la vie humaine.