JULIEN FAURE
HABITER PETIT ET HABITER BIEN L’HABITAT ÉTUDIANT CONTEMPORAIN avril 2015
mémoire master 1 architecture et cultures constructives école nationale supérieure d’architecture de Grenoble
JULIEN FAURE
HABITER PETIT ET HABITER BIEN L’HABITAT ÉTUDIANT CONTEMPORAIN avril 2015
mémoire master 1 architecture et cultures constructives école nationale supérieure d’architecture de Grenoble
Jury : Anne-Monique Bardagot, directrice de mémoire Stéphane Sadoux
Photo de couverture : La résidence Marie-Reynoard,1220 rue des Résidences, Domaine Universitaire, 38642 Saint Martin d’Hères Ameller & Dubois associés, 2014, photographie ©Mathieu Ducros, recueillis sur : http://www.ameller-dubois.fr/fr/architecture/projet/saint-martin-d-heres-4-logements-d-etudiants
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier Anne-monique Bardagot pour l’attention et l’écoute dont elle a fait preuve tout au long de ce travail, ainsi qu’à Ivan Mazel. Je tiens également à remercier Enri Chabal et Ludovic Viguet, de l’agence Chabal architectes, pour m’avoir fait confiance et m’avoir donné la possibilité de suivre depuis ses débuts, le projet de la résidence CROUS «Escape» de la Presqu’île à Grenoble. De même, je souhaite exprimer ma gratitude auprès de l’agence Atelier A pour sa collaboration. Merci aux étudiants qui ont bien voulu m’accorder du temps et me faire entrer dans les résidences et leurs logements. Pour finir, merci à mes proches, pour m’avoir soutenu durant ces quatre dernières années. Ainsi qu’à mes camarades des master A&CC 1 et 2, pour nos discussions et leurs conseils.
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Sommaire
Introduction
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Le logement étudiant : des effectifs en constante hausse Quel modèle pour le logement étudiant?
9 12
1. Situation urbaine
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Habiter en ville ou habiter en Campus? Le logement étudiant, au service d’une politique urbaine De nouvelles préoccupations, dialogue avec le contexte
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2. Du logement étudiant à la résidence étudiante
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Espaces partagés : espaces communs, espaces collectifs La «cellule», façonnée par la réglementation
102 104
3. Quel avenir pour demain?
113
Le logement étudiant de demain Du neuf avec du vieux
114 124
Conclusion
129
Bibliographie
132
Table des illustrations
136
7
Introduction
Ce mémoire interroge l’habitat étudiant contemporain en France, la réflexion des architectes et leur recherche de l’équilibre entre contraintes et qualité d’usage. Comment construire un lieu de résidence, pour une durée limitée, qui soit un réel lieu de vie? Pourquoi la cellule s’est-elle imposée comme le modèle incontournable du logement étudiant? Comment briser cette image négative que la plupart des étudiants ont des habitations universitaires, afin de leur redonner envie de vivre en ces lieux? Comment les architectes ont-ils répondu ces dernières années, en dépit de la norme PMR, pour concevoir des logements étudiants de qualité? Voilà les questions autour desquelles s’articule ce mémoire. Les raisons qui ont motivé mon engagement quant au choix du sujet sont liées à mon parcours personnel, mon expérience et mon vécu en résidence universitaire durant déjà quatre années. Mon engouement pour la question du logement, et plus particulièrement celle du micro-logement, est également lié à l’importance du sujet qui pose une véritable problématique, tant architecturale qu’urbaine, ancrée dans une réalité économique, sociale et politique qui concerne non seulement les étudiants mais aussi les jeunes travailleurs.
8 Le terme « habitat étudiant » renvoie instantanément à l’image de la résidence étudiante située en campus universitaire. Ce micro-logement dont la surface n’excède pas, ou presque, les 18 m² et où les espaces correspondant aux différents besoins, et usages qui s’enchevêtrent, sont la plupart du temps réduits à leur gabarit minimal. Ajoutons à cela, la loi sur l’accessibilité à tous, tombée comme un couperet sur le logement étudiant et ne laissant à ses locataires plus que 7%¹ environ d’espace de vie. Dans la vie d’un étudiant, se loger est un besoin primaire. Pour cette jeune population, la question du logement est l’un des critères fondamentaux qui contribuent à la poursuite de leurs études. Pourtant, cela peut parfois s’avérer être une épreuve longue et difficile pour parvenir à se loger dans un environnement attrayant, où le prix du loyer reste abordable et ou bien d’autres facteurs, encore, peuvent entrer en considération, dans des villes dites « étudiantes » telles que Toulouse, Montpellier, Grenoble, Lyon, Marseille et Paris, où l’offre du logement, pour ces jeunes esprits, est encore insuffisante. Les résidences étudiantes publiques sont la solution la plus intéressante, offrant un logement pensé entièrement pour l’étudiant à un coût défiant toute concurrence. Les places restent cependant très limitées et extrêmement sélectives, obligeant de nombreux étudiants à se tourner vers des résidences privées où la différence de prix est immédiatement saisissante. Bien que celles-ci offrent des prestations supplémentaires, elles engendrent des démarches et des frais supplémentaires que certains étudiants n’ont pas le luxe de pouvoir se payer. Ne reste alors comme dernière solution, que le choix de se tourner vers le particulier à la recherche d’un petit appartement qui s’inscrit dans les critères et les moyens d’un jeune étudiant mais qui bien souvent atteignent des tarifs excessif pour une piètre surface et un confort médiocre. Triste réalité économique du monde dans lequel nous avançons. Une réalité où la question de l’argent, qui entre chaque mois, est plus importante que le confort de ces jeunes acteurs. Pourtant, la réussite dans les études passe également par de bonnes conditions d’hébergement.
1. Alexandre Labasse. 18 M² / ÉTUDIANT, PROJET D’AVENIR. p7
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LE LOGEMENT ÉTUDIANT : DES EFFECTIFS EN CONSTANTE HAUSSE
2. Pierre Bourdieu, JeanClaude Passeron, Les Héritiers, les étudiants et la culture, éditions de Minuits, 1964 3. http://www.iselection.fr/ b2c/l-immobilier-patrimonial/ les-residences-avec-services/ residences-pour-etudiants 4. http://www.ove-national. education.fr/medias/OVEDonnees_logement_CDV2013. pdf
5. Sophie Nemoz, Dernières nouvelles / ultimes notizie / latest news, Ante prima / AAM éditiond, 2008, p175,
Les « héritiers », c’est ainsi que les étudiants des 1960 étaient définis par les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron2 ; seule une minorité accède aux études supérieures. Les 270 000 étudiants en université n’ont cessé de croitre pour atteindre les 2,43 millions en 20143. Si l’on en croit le rapport établi par l’Observatoire national de la Vie Étudiante (OVE) en 20134, la population estudiantine concernée par le logement s’élève à 2 386 901 et ceci pour une capacité relativement restreinte. En effet, le réseau des œuvres du CROUS dispose de 165 000 logements au sein des 674 résidences réparties dans toutes les régions, 120 000 places en résidences privées et enfin 40 000 places dans le secteur de la location à un particulier en France métropolitaine. Parmi le parc immobilier du CROUS, on distingue deux types de cités universitaires. Le premier, concerne les résidences dites « traditionnelles », 100 000 chambres de 9,5 m² en moyenne et qui datent des 1960 à 1970. À cette époque, les sanitaires et les douches n’étaient pas intégrés à la chambre, mais sur le palier. Tout comme la cuisine qui ne figurait pas dans la chambre. La seconde partie, plus moderne, correspond à des logements de type T1 (studio) construits dans les années 1990 et répond au nombre de 50 0005. Ces derniers entrent dans le modèle dit de la « cellule », que nous connaissons tous aujourd’hui. 32% des étudiants préfèrent rester vivre au domicile familial ce qui permet de faire quelque économie dans le but de s’assurer un avenir plus confortable, mais aussi de profiter de ses parents - . 34% se répartissent dans le parc locatif, avec des configurations d’occupation variées (seul ou en couple), 12% s’inscrivent dans le même parc que la précédente, mais optent pour une collocation, phénomène qui ne cesse de croitre. Le reste rejoint le parc des résidences étudiantes, soit publiques, gérées par le CROUS qui n’accueillent que 7,4% de la population étudiante. Soit dans les résidences privées où 3,1% d’entre eux résident. La décohabitation augmente avec l’âge des étudiants : à 21 ans, c’est presque deux tiers des étudiants qui quitte le domicile parental. A la suite de celui-ci, nous notons une baisse de la satisfaction des jeunes vis-à-vis de leur logement, 35 % d’entre eux prétendent être satisfaits de leur logement après de laborieuses démarches.
Autres
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Location en couple
Résidence publique (CROUS) 6,7% Résidence privé (hors CROUS)
7,4%
11,3%
3,1% Propriété parental ou de ses proches
Fig. 1 Parc de logement occupé par les étudiants, selon OVE, 2013
3,8% 23,4%
Location seul
32,2% 12,2% Colocation
Chez les parents
20 000 places en résidences gérées par les grandes écoles
20 000 places en internats
40 000 places dans le parc du logement social
165 000 places en Résidences publiques (CROUS)
120 000 places en Résidences privées
Fig. 2 Répartition du logement étudiant, selon OVE, 2013
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6. http://fr.wikipedia.org/wiki/ Baccalauréat_en_France. Consulté le 02.04.2015
7. Rapport annuelle 20032004, « stratégies de développement de la mobilité internationale des étudiants et attractivité de l’enseignement supérieur français », 2004, p12, Paris, La Découvert Française.
8. Sophie Nemoz, 18 M² / Habitat étudiant, projet d’avenir, édition du Pavillon de l’Arsenal, 2013, p207-p208,
4. http://www.ove-national. education.fr/medias/OVEDonnees_logement_CDV2013. pdf
Rien d’étonnant à ce que la crise du logement affecte également la pénurie du logement destinés aux étudiants. Mais, cette pénurie existe depuis la création des premiers campus en France, dans les 1960. C’est précisément à partir des années 1980 que l’on assiste à une explosion démographique des effectifs étudiants. À cette croissance s’ajoute la volonté du ministre de l’Éducation de conduire l’effectif étudiant à 80% de réussite dans l’obtention du baccalauréat6. Autres facteurs : • L’allongement de la durée des études, mis en place en 2002 par l’adoption de la réforme LMD (Licence, Master et Doctorat). • La prolifération des centres universitaires, en France en 2015, nous comptons soixante-quatorze établissements. • Le programme lié à la mobilité internationale avec le programme d’échange, plus communément appelé ERASMUS (European Action Scheme for the Mobility of University Students), suscitant l’arrivée de plus de 10%7 de l’effectif total des étudiants. • La reprise des études à des âges variés. Trompeuse expression qu’est celle du « logement étudiant », si celle-ci évoque l’existence d’un habitat dédié aux années d’études, la pénurie n’épargne en aucun cas le secteur en crise, largement dépendant du secteur privé ou social. Mais alors qu’estce donc que le logement étudiant? Selon la sociologue Sophie Nemoz, il n’existe pas, ou du moins, il ne correspond à aucune définition juridique8. Un étudiant est un citoyen comme un autre, c’est un statut qu’un individu va occuper à un moment de sa vie. Ce type d’habitation est en réalité du logement social, destiné à une population étudiante, que cela soit dans le domaine privé, ou public. On parle de logement étudiant, car un petit nombre d’acteurs se sont spécialisés dans la fabrication de ce « produit » immobilier qui répond à des normes strictes, voire trop, de nos jours. Selon une autre étude menée par l’OVE4, le prix moyen du loyer serait de 425€ pour l’ensemble des régions, à l’exception de la ville de Paris où ce dernier se rapproche davantage des 600€. - APL (Aide Personnalisée au Logement) non déduite. - Un maxi loyer pour un mini-foyer.
12 QUEL MODÈLE POUR LE LOGEMENT ÉTUDIANT ? Quel « modèle », voilà un terme qui définit bien la vision du logement étudiant depuis ces dernières années, à se réduire à un simple produit ! Un choix volontairement provocateur, car si l’on se base sur la définition donnée par dictionnaire Larousse : un modèle est un élément, un objet donné pour servir de base et par la suite reproduit9. Il n’existe pourtant pas un seul et unique type d’étudiant, il n’y a pas de profil standard, les caractéristiques et les besoins varient fortement d’un individu à un autre. Comme il est mentionné plus haut, la reprise des études est un phénomène qui a crûe depuis quelques années, faisant place à une population étudiante plus âgée. Parmi eux, certains sont en situation de couple et parfois mêmes parents. Il y a ceux qui travaillent en parallèle de leurs études afin de subvenir à leurs besoins, et bien sûr, les étudiants venant d’autres pays. Des changements qui ont fait naître une complexification socioculturelle, temporelle dans la sphère étudiante et plus particulièrement, dans la manière d’habiter en tant qu’étudiant au XXIe siècle. Face à l’augmentation de cette population, sa mutation et au coût de la vie, le parc de logement met à disposition des résidences étudiante qui se divise en deux familles. Il y a le « public » géré par l’organisme du CNOUS (Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires) et ses antennes, le CROUS (Centre Régionale des Œuvres Universitaires et Scolaires). Celui-ci propose des résidences sociales dont les loyers sont plafonnés et déterminés par des barèmes fixés. – Ces résidences sont financées, tout comme les logements classiques, par des bailleurs puis gérés par leurs propriétaires. Le CROUS n’est propriétaire qu’une fois le bâtiment remboursé en totalité. En général les résidences publiques sont subventionnées par l’État, accompagné d’aides émises par les fonds régionaux. Mais il est toutefois possible que des financements publics soient accordés sous conditions : par exemple, la région Île-de-France a établi en 2011 un cahier des charges fixant des objectifs. 4000 logements devraient être construits dans le Grand Paris chaque année, à proximité des transports en commun et grâce à des financements favorisant les logements dits « plus » (grâce à des prêts locatifs à usage social, dont le plafond de subvention est de 8000€/chambre), au loyer moins élevé que les PLS (Prêts Locatif Sociaux). En contrepartie, la Région impose aux opérateurs de loger un nombre minimum de boursiers et des objectifs environnementaux ambitieux10.
9. http://www.larousse.fr/ dictionnaires/francais/modèle/51916 Consulté le 02.04.2015
10. Catherine Sabbah, 18 M² / Habitat étudiant, projet d’avenir, édition du Pavillon de l’Arsenal, 2013, p208-p209.
13 Puis il y a des promoteurs qui conçoivent des résidences « privées », où les loyers trop élevés et sont souvent accompagnés de frais de dossiers. Il arrive que certaines soient vendues à des particuliers et gérées par des organismes spécialisés, ou encore finissent par venir alimenter les portefeuilles des sociétés foncières, qui confient la gestion à des filiales spécialisées (Studélites, BNP Paribas...). En tant que futur architecte, mais aussi avec mon expérience personnelle et professionnelle et les enjeux auxquels renvoie l’habitat étudiant contemporain, je m’interroge sur la conception du logement étudiant de demain. D’où l’hypothèque de ce mémoire : le logement étudiant aujourd’hui doit répondre à une certaine adaptabilité (flexibilité) de leur lieu de vie, aussi provisoire soit-il. Et ce, en dépit des normes auxquelles l’architecte doit faire face. Pour traiter le sujet, ce travail s’est accompagné d’une recherche documentaire et de la sélection d’un corpus, par la suite visités, associée au recueil de quelques propos des résidants. La structuration du mémoire est pensée comme un « zoom » : partant de la situation même du projet dans son contexte urbain, jusqu’à la « cellule » en question. Dans une première partie, il sera question du rapport à l’échelle urbaine de ce type de production, de ce qu’elles engendrent et si elles échangent ou non avec leur environnement. Dans un deuxième volet, nous nous intéresserons au développement de l’habitat estudiantin, de la place qu’occupent les espaces communs, les espaces collectifs, mais également de la chambre même afin d’y interroger la réflexion conduite par les architectes face à la norme PMR et ce qu’il en résulte. Enfin, dans une troisième partie, nous traiterons de l’habitat étudiant de demain, de ce patrimoine édifié dans les années 1960 et de son devenir, jusqu’aux propositions établies pour réintroduire le logement étudiant dans un champ de production de qualité.
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1
SITUATION URBAINE
Lié à l’enseignement, le logement estudiantin se doit de répondre à une localisation intelligente, stratégique, à proximité des réseaux des services de transports en commun ainsi que des établissements d’enseignement supérieurs situés en ville ou sur les domaines universitaires. La question de la situation urbaine d’un lieu de résidence, de sa relation au site, du rapport au territoire, la question des échelles, mais aussi dans un sens plus large, de son milieu social, économique et politique. Autant de questions que l’on se pose afin de vérifier et d’affirmer ou non la pertinence de son implantation. Une réflexion qui semble évidente de nos jours, quant à la prise en considération du contexte dans lequel s’inscrit un projet, de ce qu’il entretient avec son environnement, ce qu’il crée et de ce qu’il peut lui apporter. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas, lors de la création des campus universitaires en France où les constructions ne tenaient pas véritablement compte de leur environnement. Construire des résidences là où sont les étudiants est l’un des enjeux primaires auquel un organisme public comme le CROUS se doit de répondre. Mais où sont ces étudiants? Qui sont-ils ? Où sont ces lieux d’enseignements qui de plus en plus tendent à se disséminer? Doit-on habiter en ville ou habiter en campus? Toutes ces questions nous renvoient à une question bien précise : où ’implanter les résidences étudiantes et dans quel contexte?
16 HABITER EN VILLE, OU HABITER EN CAMPUS? Habiter en ville ou habiter en campus? Voilà deux situations potentielles permettant à un jeune étudiant d’habiter : • « Habiter en ville », un choix récent puisqu’il résulte d’une prise de conscience dans les années 1985, jusque alors la ville et l’université en France s’étaient développées dans l’ignorance l’une de l’autre et sur l’évolution de la manière de vivre des étudiants. • « Habiter en campus », renvoie à ces unités d’habitations étudiantes vétustes construites hors de la ville sur plusieurs hectares de parc. Même si, en tant que telle la résidence étudiante est apparue tardivement, il s’agit en réalité d’un programme ancien, enraciné dans l’histoire de l’architecture. Elle résulte de ces deux tendances qui se succèdent et évoluent au fil des décennies. Autrefois connu sous l’appellation de dortoirs, ce type d’habitat est apparu aux alentours du XIIIe siècle sur les premières cités universitaires telles qu’Oxford ou Cambridge, en Grande Bretagne. Leurs architecture, modèle quadrangle, était organisée autour d’une cour centrale qui fédère le bâtiment regroupant bibliothèque, salle-à-manger, espaces de rencontre et enfin les dortoirs. Les plans de ces dortoirs s’inspiraient de ceux des couvents : un lieu de vie en communauté où se partage culture, savoirs et religion. Un second modèle fait son apparition aux Etats-Unis, celui-ci se distingue par un rejet du concept britannique et vient s’ouvrir sur la ville. En résumé, ils forment une architecture plutôt compacte, repliée sur elle-même et dont le logement étudiant n’apparaît pas en tant que programme isolé, mais bien en tant qu’un ensemble. Ces lieux de résidences, font référence à ce que l’on nomme aujourd’hui un internat. Les formes et organisations spatiales des premiers campus constituent une communauté isolée hors de la ville, né au XIXe siècle à l’université de Virginie en 1817 à Charlottesville aux Etats-Unis : le campus à l’américaine. En France, les évènements se manifestent beaucoup plus tard. Il faut attendre le XXe siècle, plus précisément, après la seconde guerre en 1919 pour entendre parler, pour la première fois, d’un foyer d’hébergement étudiant à Toulon. Avant 19551, date de création des organismes CNOUS et CROUS, les résidences sont construites par différents (acteurs donateurs, recteurs, maires). La réalisation la plus notable de ces époques étant la cité Universitaire Internationale de Paris, érigée en 1925 au sein
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Fig. 3 Wadah College, Oxford - Un ensemble replié sur luimême. Fig. 4 A Prospect of the Colledges in Cambridge in New-England Un ensemble ouvert sur la ville
1. http://www.cnous.fr/ logement/un-peu-dhistoire/ Consulté le 04/04/2015
d’un parc de 45 hectares et qui regroupe en son sein une quarantaine de résidences étudiantes, dites « maison ». Des programmes simples (chambre individuelle de 9 m2 équipée d’un lavabo), le reste (cuisines, sanitaires et douches) sont collectifs ; seule la résidence du Pavillon Suisse, de Le Corbusier, fait exception en proposant des chambres de 16 m2 avec salle de bain individuelle. Dans les années 1960, on voit apparaître un urbanisme universitaire. Les besoins en établissements d’enseignement supérieur conduisent l’Etat à un développement de masse, répondant à des exigences strictement quantitatives. C’est alors que naquirent les campus à la française, un dérivé de l’archétype américain. Dérivé car le modèle ne pousse pas le concept jusqu’au bout et il se contente de proposer exclusivement des bâtiments liés à l’enseignement ; les logements sont rares, tout comme les lieux de vie, de rencontre et d’échanges. Ce que l’on retient surtout quant à la production de logement estudiantin des années 1965 à 1970, c’est l’image froide et peu qualitative qu’ils dégagent : une trame rigoureuse et des plans uniformes comme réponse purement quantitative à la pénurie de l’époque. Une production qui nous renvoie à l’image même des grands ensembles. La résidence Jean-Zay à Anthony est certainement le cas le plus concret et alarmant dans ce registre. Construite en 1955 par l’architecte Eugène Baudouin, elle représente le plus grand ensemble d’habitat étudiant et compte pas moins de 2500 logements ainsi que d’autres équipements secondaires.
18 C’est pourtant vers ce type de résidence, les résidences dites « traditionnelles », que se tournent souvent les étudiants les plus démunis, car se sont celles qui affichent le loyer le moins onéreux de nos jours. Des résidences trop vétustes aujourd’hui, qui ont atteint un point de rupture car elles ont été construites avec des matériaux « un peu légers »2. Le cadre de vie, dans lequel s’est développé le campus en France, a conduit la population étudiante à fuir progressivement les lieux : « les logements qui sont sur les campus se retrouvent dans une zone morte »3. Les jeunes aspirent d’avantage à une vie urbaine, là où se passent les choses, quitte à se lever plus tôt le matin. Le paysage universitaire, par sa caractéristique monofonctionnelle n’attire plus et ce malgré l’installation d’équipements et d’espaces entièrement dédiés à la vie étudiante. Il n’y a qu’à observer : les campus sont occupés en journée, lors des cours et quand la fin de journée s’annonce, le paysage se vide progressivement et réintègre celui de la ville. Cela renvoie donc à la question : doit-on habiter en ville ou habiter en campus? Pourquoi pas les deux ! C’est en effet par le biais et la convergence de ces deux entités, que progressivement, les acteurs de la production de logement étudiant ont débouchés : c’est le programme « Université 2000 ». Celui-ci consiste à la requalification et la rééquilibration du développement du territoire des campus en France. Faire entrer en interaction la ville et le campus, le campus il paraît pourtant plus simple de faire venir les étudiants en ville, que d’attirer du monde venant d’ailleurs sur un campus universitaire. L’hypothèse de faire entrer la ville dans le campus, non loin d’être insensé, n’est pas encore quelque chose d’abouti. Pourtant, cela permettrait de redynamiser l’image des campus en y édifiant des équipements culturels, commerciaux, favorisant l’arrivée de personnes extérieure et attrayante pour la vie étudiante. Inversement, ouvrir l’université sur la ville en y réinsérant du logement étudiant est le phénomène actuellement le plus abouti. Toutefois, construire en ville n’est pas chose simple, car la question du prix des terrains, des opportunités et de leur situation visà-vis des transports en commun et des lieux d’études se font rares. En convoyant la population étudiante à prendre part à la vie sociale de la ville, il est certain que cela compense le vieillissement d’une ville.
2. M. Prévos, L’université et la ville « colloque des 31 mai et 1er juin 1990 », édition plan urbain, février 1991, p95
3. M. Dalman, L’université et la ville « colloque des 31 mai et 1er juin 1990 », édition plan urbain, février 1991, p107
Fig. 5 > Photo de la résidence Jean Zay à Antony
20 Dans certaines villes, les étudiants représentent une part non négligeable de la population. La ville de Grenoble l’a d’ailleurs bien compris, avec un taux de près de 18%4. La ville lance en 1989, un concours international d’idées dont les enjeux portent sur la requalification et l’aménagement de son campus universitaire, avec surtout la volonté de renforcer le lien entre la ville et son campus. Créé au début des années 1960, le domaine universitaire de Grenoble, d’une surface de 176 hectares, a été pensé comme un espace périphérique urbain monofonctionnel. Un colloque est organisé du 31 mai au 1er juin 1990, à cette occasion Armand Frémont alors recteur des académies de Grenoble explique : « Les universitaires, depuis qu’ils existent, admettent mal les contingences de la société civile. La ville bourgeoise se méfie traditionnellement de ses étudiants et de ses professeurs. Ce divorce latent s’est matérialisé tout particulièrement par la création des campus des années 60, loin du centre des villes, dans la fonctionnalité et la monotonie de l’isolement »5 ; d’autre acteur comme Bernard Miège, professeur à l’Université Stendhal-Grenoble III, soulève la problématique du « zoning » que génèrent les campus de l’époque : « Les campus doivent s’intégrer aux villes et aux agglomérations. Les étudiants n’ont plus à être parqués aux périphéries des villes. C’est une interaction complète entre les campus et les villes qu’il faut réaliser »6 . L’arrivée de la seconde ligne tramway le 1er décembre 1990, au cœur du domaine universitaire, marque cette volonté de réunification entre ville et campus. Aujourd’hui, le développement et la répartition des résidences étudiantes privées et publiques, au sein de l’agglomération, découlent d’une réflexion notable. La distribution de celles-ci est satisfaisante, puisqu’il n’y a pas de concentration dominante sur le campus, plus qu’en ville. Nous notons un total de vingt-cinq résidences étudiantes appartenant au CROUS, dont seize sont extérieurs au campus, ainsi que vingt résidences étudiantes privés. Au milieu des quarante-cinq résidences, dix d’entre elles se situent en centre-ville, à moins de dix minutes de l’hyper centre. Parmi elles, la résidence « Le Filaos » :
4. http://www.toutes-les-villes. com/villes-etudiantes.html Consulté le 05/04/2015
5. Armand Frémont, L’université et la ville : colloque de Grenoble, 31 mai – 1er juin 1990, Paris , éditions plan urbain, 1991, p9 6. Bernard Miège, L’université et la ville : colloque de Grenoble, 31 mai – 1er juin 1990, Paris , éditions plan urbain, 1991, p14
Fig. 6 > Plan de situation des résidences étudiantes CROUS et des résidences privées dans l’agglomération grenobloise.
N
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Résidences CROUS Résidences Privées Centre ville de Grenoble Campus de St. Martin d’Hères
Programme : 74 appartements étudiants + 24 logements sociaux Surface nette : 3588 m² Années : 2007 - 2009 Localisation : 1 rue Colonel Dumont, 38100 Grenoble Maîtrise d’oeuvre : Atelier A Maîtrise d’ouvrage : Grenoble habitat Gestionnaire : CROUS Coût : 4,32 millions d’euros HT
23 RÉSIDENCE LE FILAOS Le « Filaos » est situé à Grenoble à la croisée de la rue Colonel Dumont et de la rue Marceau, à proximité du boulevard Maréchal Foch. C’est en 2009 que les architectes de l’agence Atelier A livrent ce programme, prévu dans l’aménagement de l’écoquartier de la ZAC de Bonne, sur le site de la caserne de Bonne libéré par l’armée, est un projet urbain de plus de 8 hectares livré en 2010. Conçu pour étendre le centre-ville vers les Grands Boulevards, ce nouveau quartier conjugue mixité sociale, cohabitation de fonctions, accessibilité et performances environnementales. C’est sur la frange sud-ouest de la ZAC, nichée dans l’angle d’un îlot de taille modeste autrefois occupé par un parking, que le programme de résidence pour étudiants s’est vu attribuer une parcelle.
Grenoble
Fig. 7 < Photo de la résidence «Le Filaos» depuis la rue, le 13/05/2015 Fig. 8 Plan de localisation Fig. 9 > Plan de situation N
24 Par sa position stratégique, et encore plus par son traitement peu commun de l’angle « courbe », le projet s’intègre efficacement dans son contexte et convoque un registre architectural nouveau en continuité de celui de la ZAC. Le bâtiment se présente sous la forme d’un volume courbé de six étages. Il apparait comme une masse dont l’unité est renforcée par son enveloppe sombre en zinc et les ouvertures répétitives des logements qui constituent la façade. Cet effet s’atténue et s’anime autour des larges évidements colorés que génèrent les terrasses, qui sont autant d’espaces communs que de sources de lumière naturelle servant à l’éclairage naturel des espaces de circulation. Au premier étage le projet s’évide, il marque un trai d’union entre le rez-de-chaussée et le second étage. Ces jeux d’échelles, de pleins et de vides ramènent le bâtiment à une taille plus humaine.
Fig. 11 > Vue depuis la rue sur les parkings et façade en zinc. Fig. 12 > Photographie d’un logement. Fig. 13 > Cadrage sur le paysage urbain, vue sur la Chartreuse depuis l’intérieur de la résidence. Fig. 14 > Vue sur les espaces communs extérieurs.
Schéma
Au rez-de-chaussée, le socle de la résidence s’inscrit dans un registre de légèreté, il met en vitrine les fonctions commerçantes qui l’occupent et les garages à vélo derrière une résille grillagée. L’accès à la résidence se situe à l’intersection des rues. Au premier étage, la résidence accueille un parking visible depuis la rue. L’ajout d’un étage de stationnement a permis de répondre à deux enjeux fondamentaux dans le projet : la proximité de la nappe phréatique (2 à 3 mètres)¹ ne permettant pas la réalisation d’infrastructure, les architectes ont monté le parking d’un étage, ce qui a permis de répondre, parallèlement, à l’aspect « monolithique » du bâtiment et de lui donner cette impression de lévitation.
Fig. 10 < d’identification des services.
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26 Aux étages, tous identiques, les espaces se déclinent en trois typologies principales : 64 studios de 19 m² dont 10 accessibles aux PMR, ainsi que 5 T3 et 5 T4 pour une vie en collocation. Le traitement fluide et élégant traduit par la courbe, répond à la contrainte de l’angle et évite de créer un logement mal éclairé aux angles inappropriables, ou encore le prolongement inutile d’espace de distribution. Elle est aussi une réponse pour adoucir l’image « massive » du bâtiment ». Les habitations, desservies de part et d’autre d’un couloir central, bénéficient d’un éclairage naturel généré par les terrasses extérieures en double et triple hauteur. Celles-ci offrent un espace de convivialité aux étudiants et des vues sur la ville et le massif de la Chartreuse. De plus près, le plan des appartements reste dans la logique classique du logement étudiant : une entrée donnant sur un couloir qui dessert la salle de bain et l’espace de vie. Toutefois, les salles de bains, n’étant pas toutes axées sur la norme PMR, permettent de répondre aux attentes minimum des étudiants et donc d’offrir une surface suffisamment généreuse à l’espace de vie principal d’environ 11 à 12 m² selon sa localisation, équipé d’une kitchenette. Cette kitchenette qui s’intègre à l’espace de vie n’est donc pas dissociée des autres fonctions. Un seul rangement est prévu, il s’agit d’un placard peu spacieux. Les appartements ont l’avantage de bénéficier tous de deux ouvertures. La réponse architecturale conduite par les architectes, a permis d’aboutir à un projet de résidence étudiante de qualité : aussi bien sur le confort de ses occupants que sur son insertion urbaine en centre-ville. Le projet apporte une note contemporaine avec son enveloppe en zinc dans le quartier, ainsi que dans l’îlot dans lequel il s’insère. L’espace de vie des appartements retrouve une surface généreuse, même s’il l’on regrette le manque de rangement et l’association manger/travailler. Cependant au vu de la surface de cet espace principal, il est tout à fait possible pour un étudiant de se l’approprier en d’en redéfinir les usages. Mais, une configuration différente de la cellule n’aurait-elle pas été envisageable ? Et que faire de ce couloir que les étudiants ne parviennent pas à s’approprier, n’y a-t-il pas d’alternative à trouver?
27 GSPublisherEngine 0.48.100.77
Fig. 15 Plan R+3
0 1 2 5 10 0
1
2
5
10
GSPublisherEngine 0.48.100.77
Fig. 16 Plan logement
2,5 m2
10,6 m2
2,7 m2
1,4 m2
Programme : 392 appartements étudiants Surface nette : 12000 m² Concours : 2009 Années : 2010 - 2013 Localisation : 1220 rue des Résidence, 38406 Saint-Martin-d’Hères Maîtrise d’oeuvre : Ameller & Dubois associés Maîtrise d’ouvrage : CROUS + Société Dauphinois pour l’Habitat (SDH) Gestionnaire : CROUS Coût : 12,8 millions d’euros HT
29 RÉSIDENCE MARIE REYNOARD Revaloriser l’image du logement étudiant sur le campus, telle est la volonté escomptée par les architectes Ameller et Dubois, lors de la réalisation de la résidence Marie Reynoard sur le domaine universitaire de Saint-Martin-d’Hères près de Grenoble. Livrée à la rentrée 2013, elle est la dernière résidence CROUS de l’agglomération et a pour ambition de reconquérir la population étudiante afin de leur redonner l’envie d’habiter sur le campus.
Grenoble
Fig. 17 < Photographie de la résidence Marie Reynoard sur le domaine universitaire de Saint Martin d’Hères Fig. 18 Plan de localisation Fig. 19 > Plan de situation N
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Ici les architectes déploient le projet sur deux bâtiments symétriques en « L » décalés. Pour estomper l’effet « barre », le projet propose la mise en scène de plusieurs unités d’habitations légèrement décalées et liées entre elles par une bande vitrée, jouant le rôle d’un joint creux, qui offre vues et lumière naturelle aux espaces de circulation. Les façades bénéficient d’un traitement et d’une mise en oeuvre différente qui contribuent à l’individualisation des unités. Disposé sur un socle fédérateur en partie translucide, chaque bâtiment s’ouvre généreusement sur le parc dans lequel il s’implante et libère les vues sur le paysage montagnard de la Chartreuse et de Belledonne. Le rez-de-chaussée s’inscrit dans un langage de légèreté. D’un côté les garages à vélos, moyen de transport de prédilection des étudiants, sont matérialisé autour d’un périmètre grillagé. De l’autre, autour du bloc central translucide que forme le hall, s’insère une salle commune entièrement vitrée accolée à la loge du gardien. Ces espaces jouissent ainsi d’un apport de lumière naturelle important et mettent en vitrine la vie en communauté étudiante. À l’opposé, dans un bloc solide, sont logés les différents locaux techniques (local poubelles et laverie), ainsi que le logement du gardien. - En vérité cette seconde partie n’a jamais été exploitée depuis sa livraison : une laverie est déjà présente à 50 mètres et ne justifie pas la nécessité d’une seconde. Enfin, le logement du gardien n’a jamais été occupé, tout comme la loge.
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Aux étages, les 388 studios, dont 4 T4 destinés aux étudiants optant pour la vie en collocation, sont entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite et sont réparties en 4 typologies : 348 T1 de 18 m², 20 T1 de 21 m², 20 T1 de 25 m² et 4 T4 de 54 m². Les appartements se répètent sur les cinq niveaux et laissent place à des longueurs de couloir importantes. Les espaces qui servent à relier les unités entre elles forment “joints creux“ translucides, ils permettent une ventilation et un éclairage naturel de la résidence. Mais cela génère des espaces résiduels qui ne sont jamais exploités par les étudiants. Ces espaces auraient pu faire l’objet d’un aménagement, générer des espaces où les étudiants pourraient se retrouver, se poser ; ce sont près de 10 m² qui sont perdus - De plus l’accès aux circulations verticales, en dehors des issues de secours, sont pour certains logements trop éloignés.
Fig. 20 < Schémas d’intentions Fig. 21 Plan d’étage courant
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Fig. 22 Photographie dâ&#x20AC;&#x2122;un logement.
Fig. 23 Plan logement
9 m2
1,6 m2
3,7 m2
3,7 m2
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De plus près, l’entrée du logement est marquée par un couloir qui permet de répondre à la norme PMR quant à la zone d’emprise au sol (1.20m x 1.70m). Cet espace ne bénéficie d’aucun traitement particulier, il exprime clairement sa fonction distributive entre les circulations communes et l’appartement ; un espace de 3,60 m² de surface au sol où aucun usage ne s’exprime. Pourquoi les architectes n’ont-ils pas, au minimum, pensé à installer un rangement au-dessus de la porte d’entrée? Même si un PMR ne peut pas véritablement l’exploiter, dans le cas d’une personne qui ne présente aucune déficience moteur, cet espace n’est alors plus « résiduel ». Bien sûr installer un rangement n’est qu’un détail, néanmoins c’est une piste potentielle pour répondre à la contrainte que génère cet espace. La salle de bains préfabriquée est optimisée pour répondre à la norme tout en prenant le minimum de place, elle offre une surface de 3,75 m². Dans le cas des logements de 25 m², la salle de bain atteint une surface de près de 6,5 m², ce qui est beaucoup trop pour ce type de pièce et pour un logement étudiant. Dans la pièce principale, les usages s’enchevêtrent : cuisiner, travailler, manger, ranger, dormir, recevoir. Le placard et la cuisine répondent aux besoins minimum d’un étudiant, et l’appartement bénéficie d’une bibliothèque et d’une étagère. Mais, preuve du manque de réflexion sur la qualité des espaces, les architectes ont simplement disposé, de part et d’autre de la pièce, l’équipement minimum et nécessaire pour un étudiant. Travailler, manger et cuisiner sont indissociable, la table devient aussi le bureau, ce qui du point de vue fonctionnel et hygiénique n’apporte pas une réponse très convaincante.
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Sur la question du logement, les architectes n’ont pas fait preuve d’une grande attention sur la réflexion des espaces et de leur agencement. Nous arrivons au schéma type de l’habitat étudiant standardisé et répété, évoquant le plan des cellules d’hôpital ou encore... des prisons. Dans le cadre d’une architecture « container », une telle répétition aurait été justifiée. Par exemple, dans le cas des logements de 25 m², les architectes ont choisi d’agrandir la salle de bain plutôt que d’interroger le dispositif spatial : laissant la salle de bain aux mêmes dimensions, ils auraient pu placer le placard dans le couloir doublant ainsi sa taille. De cette façon, un véritable coin-cuisine et repas aurait été aménageable. Peut-être serait-il plus juste de revoir les dimensions de la cellule et de s’interroger sur l’espace d’entrée du logement.
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LE LOGEMENT ÉTUDIANT AU SERVICE D’UNE POLITIQUE URBAINE Avoir une université est un facteur de compétitivité majeur à l’heure où s’accroît la concurrence internationale. Mais avoir une université et des logements pour accueillir ses étudiants, c’est encore mieux! Depuis l’explosion démographique estudiantine dans les années 1980, l’effectif étudiant s’amplifie d’une année sur l’autre. Les universités s’étendent et les lieux de résidence pour les accueillir aussi. Si désormais les villes accueillent de plus en plus d’étudiants et donc, de résidences, c’est également dans leurs intérêts. À l’évidence, les villes cherchent à capter le flux étudiant, car celuici participe désormais à l’attractivité du territoire. Pour les villes dites « étudiantes », le profil de l’étudiant est un outil majeur qui offre la possibilité d’un changement certain de l’image d’une ville : rajeunissement la population urbaine, promouvoir la construction et le développement urbain sont autant d’enjeux possibles qu’offre cette classe à l’échelle d’une ville. En effet, à l’inverse de certains publics, la population étudiante contribue en partie à l’animation urbaine de jour comme de nuit. C’est un public en perpétuelle mouvance, à la recherche de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres, de nouvelles pratiques sportives ou culturelles ; certains d’entre eux participent aussi au monde du travail. De plus, avec les programmes ERASMUS, les villes accueillent également de nouvelles cultures qui sont encore plus avivent et curieuses. Si l’on regarde plus loin, dans le cas des grandes études, les étudiants venus étudier dans une ville y restent une fois leur diplôme obtenu, car ils y ont créé des contacts, un réseau ou tout simplement lors d’un stage, une place au sein d’une équipe. Bien sûr, rester parce que l’on se sent bien dans cette ville est une réponse aussi valable. Le développement des universités est un enjeu capital pour le développement économique des grandes villes, qui veulent voir leur réputation croître davantage. Pour prétendre au statut de ville étudiante et parfaire leur image, les grandes villes n’hésitent plus à se servir de leurs établissements d’enseignement, en passant par l’accueil toujours plus massif d’étudiants. Certaines écoles vont même jusqu’à réserver des résidences complètes, pour accueillir leurs étudiants. Une chose est certaine, le logement représente de nos jours un critère clé, dans le choix de venir étudier où non dans une ville, voir en France.
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DE NOUVELLES PRÉOCCUPATIONS : DIALOGUE AVEC LE CONTEXTE A l’inverse des campus, construire en ville implique une toute autre réflexion quant à la manière de voir et de penser la résidence étudiante. En effet, lors de leur construction sur les domaines universitaire, cela a souvent donné lieu à des « barres» de logements austères, aux plans froids et rigoureusement tramés avec des kilomètres d’espaces de distributions. Rappelons qu’en 1965, les résidences étudiantes situées sur les campus sont quasiment parachutées au milieu d’hectares stérilisés, ne tenant absolument pas compte de ce qui les entourent. Construire en ville implique un travail au niveau de l’intégration du bâtiment dans son contexte. Aussi simple et fondamentale que puisse paraître cette notion, ce n’est pas pour autant qu’elle est systématiquement prise en considération. Pour cause, sur le plan technocratiques, une résidence étudiante doit avant tout répondre à l’utile et donc accueillir un maximum de résidents à un moindre coût. Aujourd’hui, bien que les enjeux et les pensées des politiques urbaines aient évolué, la question économique reste capitale. L’insertion des logements étudiants en ville est une opération compliquée, difficile à mettre en œuvre dans la mesure où celle-ci relève de nombreux facteurs, à commencer par les opportunités (économique, politiques). Bien souvent, les grands chantiers urbain engendre le développement de résidences, dans le cadre de Zone d’Aménagement Concerté (ZAC). C’est ce qui c’est passé à Grenoble pour la résidence « le Filaos » (cf. page 30) dans le cadre du réaménagement de l’ancienne caserne militaire, devenue la ZAC de Bonne en 2010. A l’heure actuelle, deux nouvelles résidences étudiantes sont prévues dans le cadre de la future zone d’aménagement consertée de la Presqu’île. Le tissu qui compose le maillage de la ville est hétérogène, au sens large. Proposer des résidences qui s’inscrivent dans un contexte architectural avec lequel elles composent (morphologiquement, matériellement). Mais aussi en proposant également à l’urbain de venir prendre par au projet, ceci dans le but de favoriser l’intégrité urbaine du projet.
Programme : 143 appartements Surface nette : 3950 m² Concours : 2007 Années : 2009 - 2011 Localisation : 21 rue Pajol, 75018 Paris 18, France Maîtrise d’oeuvre : LAN architecture Maîtrise d’ouvrage : Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) Gestionnaire : CROUS Coût : 8 millions d’euros HT
39 RÉSIDENCE PAJOL 2 Livrée en 2011 par l’agence LAN architecture, la résidence étudiante Pajol 2 s’insère dans le tissu urbain du quartier de la Chapelle dans le 18e arrondissement parisien, au croisement de la rue Philippe de Girard et de la rue Pajol. Le quartier se caractérise par son hétérogénéité bâtie, où se mêlent des immeubles d’habitations haussmanniens, des ateliers industriels ou d’artisans. Mais aussi par la lourde trace de son passé industriel ferroviaire. Il s’agit d’un quartier en plein essor en raison de son voisinage avec la ZAC Pajol. Le projet livré par l’agence s’inscrit dans la ville dense, tout en conservant une certaine discrétion et en participant à l’évolution du quartier.
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Fig. 24 < Photographie de la résidence Pajol 2, au croisement de la rue Pajol et de la rue du Département, le 13/03/2015 Fig. 25 Plan de localisation Fig. 26 > Plan de situation N
40 L’idée motrice de la composition du projet, était de répondre à une intégration urbaine juste, à l’optimisation des conditions de confort, de convivialité et d’intimité pour les étudiants. Un jeu de “pleins et de vides“,“ entre dedans et dehors“, voilà la manière dont les architectes ont abordés ce programme ; le vide comme élément fédérateur d’espaces, d’usages et d’interactions entre les étudiants, ainsi que d’élément médiateur, de trait d’union entre le projet et la rue. C’est au travers de cette réflexion menée sur le vide et le contraste qu’il crée avec la densité bâtie qu’est né le projet. Ce vide est aussi un symbole, puisqu’il fait écho au patrimoine haussmannien et aux vieux bâtis de la ville de Paris. Le projet se développe à double échelle : celle de la rue et celle du coeur d’îlot. Le choix de la brique comme matériau prépondérant par son héritage industriel, très caractéristique de la ville de Paris et de son quartier, vient habiller la façade sur rue. Celle-ci est volontairement noircie pour créer un impact plus fort dans le paysage. Côté cour, le choix d’un matériau plus « domestique » : le bois.
Fig. 28 > Plan du rez-de-chaussée de la résidence. Perception des jeux de pleins et de vides ainsi que le principe des failles entre les bâtiments sur rue. Fig. 27 Coupe schématique. Principe de la porosité sous le bâtiment , fenêtre donant sur la vie qui annime le quartier. L’épaisseur du bâtiment met en retret le jardin, ne donnant pas la sensation d’»exposition» aux résidants
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42 Depuis la rue le projet ne se dévoile pas entièrement, trois volumes de six étages séparés par deux failles qui servent conjointement à ouvrir la parcelle et à accueillir les circulations verticales, s’inscrivent dans la continuité du front bâti existant. Particulièrement dense, ces trois entités comportent à elles seules plus de la moitié du programme et permettent de libérer l’emprise au sol en coeur d’îlot. Cette solution de transparence instaure un dialogue avec le contexte, en l’intégrant au quartier, tout en respectant l’intimité et la sécurité nécessaire à une structure résidentielle pour étudiant. La façade sur rue est travaillée et n’annonce pas directement qu’il s’agit d’une résidence étudiante. En effet, le jeu de juxtapositions des ouvertures apporte une dynamique à la façade et ainsi efface la lisibilité du programme. A l’intérieur, on observe en fond de parcelle les autres bâtiments d’habitations qui comportent des hauteurs différentes suivant les bâtiments voisins. Le rez-de-chaussée est caractérisé par les espaces communs, où sont regroupés la laverie, la cafétéria et des salles de convivialité. Au centre, la cour intérieure dégagée prend la lumière. Grâce à ses généreuses dimensions : 15 x 15 mètres, elle est clairement identifiée comme, le coeur du projet. Source d’ensoleillement naturel pour les logements, elle est un véritable poumon vert pour la résidence. Selon les architectes, ce vide compense le manque programmatique d’espace(s) collectif(s) pour les étudiants au sein de la résidence. Ce vide ne se limite pas seulement au service de la distribution, il prend son sens dans un souci de convivialité et crée une ambiguïté sur la manière dont les usagers vont s’approprier le lieu. Les 143 logements, dont dix spécialement aménagés pour recevoir des personnes à mobilité réduite, sont répartis en trois typologies : 91 logements de 17 m², 41 logements de 20 m² et 11 logements de 23 m². Sur le plan, l’organisation des espaces et de l’aménagement sont identiques, à l’exception de certains qui ont été contraints de s’adapter à la morphologie du projet, et donc travaillés dans la largeur plutôt que la longueur.
43 Fig.29 > Photographie depuis l’intérieur de l’îlot. Fig. 30 > Photographie de la faille entre deux bâtiments, ainsi que le dialogue entre le bois et la brique Fig. 31 Photographie des garages à vélos situés sous le bâtiment principal : fenêtre sur la vie du quartier. Le principe de porosité prend en partie forme grâce à cet espace.
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Lorsque nous nous intéressons de plus près à la cellule de vie, nous observons le travail mené sur la qualité de l’entrée dans l’appartement et le rapport avec le monde extérieur : filtre, ouverture. Les architectes aménagent un seuil entre les espaces servis et les espaces servants, matérialisé par un « caisson lumineux » qui abaisse la hauteur sous plafond. Celui-ci est réalisé en polycarbonate et abrite les néons servant à l’éclairage de cet espace. - Un procédé intéressant puisqu’il interroge une mise en oeuvre ingénieuse et différente du plafonnier standard. - Les salles de bains sont de taille minimale, fonctionnelle et adapté à ce type de logement. Toutefois les logements souffrent d’un manque important de rangement. On ne compte pas plus d’un placard, dont les dimensions sont de 70 cm de large, par appartement. Les autres rangements potentiels, sont ceux situés au-dessus de la cuisine. Ceci est bien trop peu, un étudiant a besoin d’un minimum pour ranger ses biens personnels, ménagers et alimentaires (et travail?). Là aussi, l’espace de la cuisine pose question. Celui-ci est mis en retrait et libère une « zone » qui n’encombre ni l’espace de circulation, ni l’espace de vie. Ce geste optimise-t-il réellement l’espace? Peu importe la surface des logements, ces derniers présentent tous les mêmes inconvénients et en particuliers les logements de 17 m². L’intérêt de ce projet, découle de son dialogue avec le contexte urbain. Les architectes sont parvenus à intégrer avec sensibilité et intelligence le programme de résidence étudiante en centre-ville. La création d’un microcosme en coeur d’îlot plonge les résidents dans un lieu paisible, favorable à l’échange. Le tout au sein d’un gigantesque « chaos » urbain.
Fig. 32 > Plan d’un logement + coupe
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2,2 m2
1,5 m2
3,3 m2
10 m2
Programme : 70 appartements + 1 terrain de basket et 1 commerce Surface nette : 2400 m² Concours : 2007 Années : 2009 - 2011 Localisation : Rue julie Daubié, 75013 Paris 13, France Maîtrise d’oeuvre : Stéphane Maupin Maîtrise d’ouvrage : Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) Gestionnaire : CROUS Coût : 4,3 millions d’euros HT
47 RÉSIDENCE DAUBIÉ (PINK FLAMINGO) C’est proche de la voie ferrée, au croisement de la rue Daubié et de la rue Watt, que la résidence Pink Flamingo est livrée par l’agence de Stéphane Maupin en 2012, dans le cadre de la nouvelle Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) Paris rive gauche. Située dans le 13e arrondissement de la ville, dans le quartier « Masséna », l’opération de la nouvelle ZAC représente 130 hectares dont 26 hectares de couverture des voies ferrées. Ce secteur de la capitale, autrefois connu pour ses successions d’anciens terrains industriels en mal d’activités, est fréquenté aujourd’hui par une concentration de près de 30.000 étudiants, qui se rendent chaque jour pour travailler. Il s’agit d’un quartier où le vocabulaire architectural se veut libre.
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Fig. 33 < Photographie de la résidence Julie Daubié «Pink Flamingo» depuis la rue, le 12/03/2015 Fig. 34 Plan de localisation Fig. 35 > Plan de situation N
48 « Pink Flamingo », une appellation non attribuée au hasard. Suite au recouvrement des voies ferrées, encore en activité et dont les transports passent en dessous de l’édifice il était impossible pour les bâtiments de ce secteur de bénéficier de fondations directes. C’est donc sur l’imposante dalle de béton qui recouvre le chemin de fer que les bâtiments s’appuient et dont les charges sont réparties dans les colonnes qui les soutiennent. Les vibrations, provoquées par les passages constants des transports, sont absorbées par vingt-sept systèmes d’amortissements nichés entre les colonnes et le projet. Les « pattes », ou pilotis, sur lesquels le bâtiment se dresse répondent à une contrainte liée au site et dont les architectes ont remarquablement tiré profit dans la conception de la résidence. Un projet innovant, tant dans son écriture architecturale que dans la stratification et la lisibilité du programme. La mise en relation directe des activités collectives de la résidence, dans un rapport immédiat avec leur environnement, fédère un vide à l’intérieur du bâtiment exprimé par les pilotis sur lesquels viennent reposer les logements. Les architectes ont travaillés les façades de trois manières différentes, lui donnant une image différente selon l’angle de vue. La façade nord, ludique avec des éléments rapportés, propose une série de balcons. La façade sud se compose d’une succession de fenêtres toutes identiques. Et, la façade est s’inscrit dans un mixte des deux précédente. Enfin, le toit conçu comme espace vert de rencontre favorise les échanges entre les résidents tout en profitant du panorama parisien.
Fig.36 Schémas d’intentions de projet.
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7. Maupin Stéphane, vidéo source : pavillon-arsenal. com, Architecture = Durable - Stéphane Maupin, la fantastic agence, consulté le 06/03/2015
Fig.37 Photographie de la façade nord du bâtiment qui offre un discours strict et rigoureusement tramé. Fig. 38 Photographie de la façade sud, en coeur d’îlot, avec un traitement plus dynamique avec par la disposition des ouvertures et l’élancement de ses balcons.
Au rez-de-chaussée le socle de la résidence est mis en vitrine, il s’exprime au travers de différents jeux de vitrage. L’accès à la résidence est matérialisé par un vitrage sablé qui accentue l’intimité et favorise la transition entre l’espace public vers l’espace privé. Cette partie vitrée abrite également les locaux techniques, le local poubelles et le garage à vélo. Dans la seconde moitié du socle, au croisement de la rue Daudié et de la rue Watt dans un volume translucide, un petit commerce prend place. A l’arrière de ce dernier, une rampe permet d’accéder au second étage où se situe un terrain de basket. Repérable depuis la rue, cet espace est dédié à la pratique d’activités sportives ou de quartier. Outil social, d’échange et d’expression, il est mis à la disposition pour tous les types d’utilisateurs. Il est assurément le point fort de cette résidence, il participe en effet activement à la vie du bâtiment et à celle du quartier « en créant un paysage urbain, un plaisir ornemental dans un lieu qui en est totalement dépourvu »7 .
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Au 3ème étage, dans un vocabulaire identique à celui de l’accès à la résidence, un volume organique abrite les espaces communs de la résidence : laverie et salle de convivialité. Répondants tous aux normes d’accessibilité PMR, les 70 logements se situent du 4ème au 10 ème étage. Chacun de ces étages se compose de 8 T1 de 19 m² et de 2 T1 de 27 m². Là encore, les appartements sont basés sur le plan « type » du logement estudiantin : on entre dans un couloir surdimensionné (3 à 4 m²) limité à sa fonction de circulation. Toutefois, d’après les plans de l’architecte, il est possible de faire entrer un lit double (190x140) dans chaque chambre. Ceci est un point intéressant car il démontre que l’usager à la possibilité de recevoir quelqu’un, mais aussi que l’appartement est plus spacieux qu’un logement étudiant standard. Cependant, il s’agit de l’unique point positif de ces logements. En effet, l’espace cuisine dont bénéficie l’étudiant est réduit à son plus petit gabarit avec un évier de 20x34 au lieu de 37x34, insuffisant pour entreposer une assiette. Pour ce qui est du rangement, là encore il y en a peu... Les logements possèdent en moyenne un placard de 1.20 de large (en moyenne, car les dimensions de ce placard varient suivant les appartements et peuvent être encore plus petites), à l’intérieur duquel ils doivent ranger leurs affaires de cours, leurs vêtements et produit alimentaires. Un système de bibliothèque au-dessus du bureau ne trouverait-il pas sa place? De même qu’un espace de rangement haut, entre le hall et l’espace de vie, aurait pu créer un seuil? N’aurait-il pas été plus intéressant de positionner la cuisine le long de la salle de bain? Dans le cas des logements de 27 m², les problèmes sont les mêmes : peu de rangements, cuisine réduite. Mais la question se pose moins, puisque l’appartement prend 8 m² en plus et vient créer un espace jour et un espace nuit, que l’étudiant peu réinterpréter.
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Fig.39 Plan R+3 : vue sur le terrain de basket (espace collectif) et des espaces communs de la résidence. Fig. 40 Plan R+4 à R+10 Fig. 41 Plan d’un logement.
3,8 m2
3,4 m2
7,1 m2
3,6 m2
1,6 m2
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Un projet innovant dans sa réflexion et dans son langage architectural, qui invite à réinterroger la mixité des programmes. La réponse des architectes a conduit à la construction d’un projet « vitrine », qui communique avec son environnement et invite à la rencontre. La question du confort dans le logement n’est, selon moi, pas aboutie dans ce projet. La concentration des équipements (cuisine, placard et bureau) le long de la paroi qui suit la salle de bain a entrainé la réduction de certains éléments tels que la cuisine et parfois les placards.
Fig.42 Photographie depuis le terrain de basket, lieu d’expression et d’activités urbaines ouvert à la ville, et sur la ville.
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Programme : 163 appartements Surface nette : 5341 m² Années : 2001 - 2003 Localisation : 20 rue du Colonel Avia, 75015 Paris 15, France Maîtrise d’oeuvre : Atelier Séraji Maîtrise d’ouvrage : Société Anonyme de Gestion Immobilière (SAGI) Gestionnaire : CROUS Coût : 4,45 millions d’euros HT
55 RÉSIDENCE AVIA Les 163 logements de la résidence Avia, livrés par les ateliers Séraji en 2003, sont situés dans le 15e arrondissement, le long de la rue du colonel Pierre-Avia,en bordure de Paris, à proximité du boulevard des Maréchaux (périphérique parisien). Le tissu dans lequel le projet s’implante se caractérise par son hétérogénéité bâtie, où se mêlent des immeubles d’habitations, des bureaux, des équipements sportifs et un cinéma. La volumétrie du bâtiment étant imposée et déterminée - dans le cadre d’un plan urbain déjà établi au moment de son intervention - l’architecte a été contraint de s’adapter à cette forme en équerre.
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7 Paris
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Fig. 43 < Photographie de la résidence Avia depuis la rue du Colonel Avia à Paris, le 12/03/2015 Fig. 44 Plan de localisation Fig. 45 > Plan de situation N
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Comme fondu dans le paysage, le bâtiment se mêle au bâti existant. Situé en « L » à l’angle de la rue, le projet est confronté à trois contextes différents : à l’est côté rue, le projet se mêle au bâti existant, la façade rigoureuse présente une répétition de fenêtres et fait front aux bâtiments de bureaux. Au nord, le bâtiment se tourne sur les locaux techniques du cinéma “aquaboulevard“. Pour atténuer la répétition de la trame, l’architecte a travaillé la dynamique de la façade, tant par la répartition des ouvertures que par l’élancement des balcons. Ces derniers apportent du relief à la façade et favorisent la communication entre les habitants. Enfin, les façades sud et ouest font face aux autres logements et au jardin. Celles-ci se déploient en éventail, à la manière de Alavar Aalto dans les logements réalisés à Bremen ou la villa Mairea ; les balcons s’orientent pour capter le paysage et favoriser le moins de vis-à-vis. Ainsi chaque façade répond à un environnement particulier. La disposition en équerre de la parcelle est particulièrement défavorable pour la conception de logements et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de studios, car ceux situés en angle sont fréquemment mal éclairés. Afin de pallier le problème de l’angle, l’architecte prend le parti de fragmenter le volume en trois, ce qui permet d’ouvrir les espaces de distribution à la lumière naturelle. Un traitement chromatique particulièrement soigné leur est apporté car, selon l’architecte, ces espaces sont des lieux de rencontre privilégiés pour les étudiants. Par endroits, ces derniers se dilatent suivant la disposition des appartements, passant de circulation à un espace plus large et convivial. Pour les mêmes raisons, l’architecte a choisi de disposer les espaces collectifs (salle conviviale et laverie) au huitième étage, afin que les habitants profitent de cette situation privilégiée en frange urbaine ; ces derniers sont à proximité de la cafétéria qui se prolonge par une grande terrasse jouissant d’une vue panoramique. Au rez-de-chaussée, sur la rue, le volume en béton brut s’allège et matérialise l’accès de la résidence par un volume transparent.
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Fig. 46 Plan R+4
hacun des huit saire à la vie ns ont été ations entre ées : vaste sse accessible priable par les
Fig. 47 Photographie depuis le jardin en coeur d’îlot avec sa façade composée de loggias. Fig. 48 Photographie la façade nord de la résidence, avec ses avancées irrégulières de balcons. Fig. 49 Photographie depuis la rue du Colonel Pierre Avia, à l’est, avec une façade linéaire qui entretient un dialogue cohérent avec son contexte.
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Fig.50 Plan d’un logement balcon, situé au nord.
avec
Fig.51 Plan d’un logement avec loggia, situé au sud,en coeur d’îlot. Fig.52 Plan d’un logement situé à l’est le long de la rue du Colonel Pierre Avia.
Le morcellement du volume a permis à l’architecte, cherchant à optimiser l’espace, de travailler les logements en trois typologies différentes, en fonction de leurs orientations et du contexte bâti : allant d’un alignement presque standard, certains se plient à la manière de l’aile d’un éventail et d’autres viennent créer des recoins. 153 d’entre eux profitent d’une surface de 22 m², les 10 autres de 35 m² et ils ne répondent pas tous à la norme PMR. La volonté de ne pas se restreindre à la répétition d’une seule et même cellule est intéressant, car cela permet de créer de la diversité en plan et en façade qui n’est pas artifices, mais offre aux étudiants des appartements différents. Psychologiquement, cela permet à l’étudiant de ne pas se sentir mis en « boîte ». Lorsque l’on analyse de plus près une cellule, nous observons clairement le soin que l’architecte a porté sur le confort de l’étudiant. Chaque appartement dispose d’un espace de rangement confortable, aménagé dans les niches créées par le jeu du décalage des espaces. Ces recoins, mis en oeuvre par l’architecte, permettent de délimiter l’espace et les fonctions qui lui sont affiliées : 1 - Entrer/se laver, 2 - cuisiner/ ranger, 3 - se reposer / travailler ; dans d’autre cas, les espaces 1 et 2 sont inversés. Par ce jeu de décalage, l’architecte parvient à libérer un espace de vie compris entre 9 et 10 m², selon la typologie d’un appartement, au sein duquel ni l’espace cuisine, ni l’espace de rangement ne vient encombrer l’espace principal, offrant à l’étudiant un espace de vie généreux. La salle de bain profite d’une surface utile intéressante. La majorité des habitations possèdent un prolongement extérieur, inscrit dans deux registres architecturaux différents : au nord, les balcons sont en porte-à-faux sur la rue, ils offrent un espace extérieur et donnent de la profondeur aux logements. Au sud et à l’ouest, les loggias sont séparées par des parois mobiles pour permettent aux occupants, le souhaitant, la possibilité de mutualiser leurs terrasses. La conjugaison entre la situation urbaine et le confort des résidents et habillement conduite par l’architecte au sein de ce projet. Il en résulte un bâtiment qui dialogue avec le site dans lequel il s’implante et où les logements s’adaptent en fonction de leur situation. Il offre une note « nouvelle » dans la façon de penser l’habitat étudiant, en diversifiant la configuration spatiale des appartements, sans pour autant en modifier la surface. Ce projet est une preuve, montrant que l’habitat estudiantin ne se limite pas à une cellule parallélépipédique que l’on accole les unes aux autres.
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DU LOGEMENT ÉTUDIANT À LA RÉSIDENCE ÉTUDIANTE
Après une première étude axée sur l’implantation des résidences, cette seconde partie s’intéresse aux outils qui permettent de répondre à un tel programme. Nous nous intéresserons dans un premier zoom, à l’échelle du projet architectural en luimême, ce qui le compose et les questions que l’on se pose. La résidence doit-elle, ou non, inclure plus de logements? Faut-il des espaces communs ou collectifs? Dans ce cas, quels sont les enjeux? Peut-on apporter plus? Quel est le rôle de l’architecte, son degré de liberté par rapport au programme établi par le maître d’ouvrage? Dans un second et dernier zoom, la question sera portée sur le logement en luimême, plus communément appelé « la cellule ». Celle qui véhicule la mauvaise image que les étudiants ont des résidences étudiantes. Celle qui a conduit les architectes à prendre de la distance vis-à-vis de ce programme, devenu au gré du temps un produit façonné par la réglementation et dont les fonctions se limitent à se restaurer, travailler, se laver et se reposer… Serait-ce dû à ce qu’elle ne reçoit que des résidants de « passage », le temps des études, voire une seule année universitaire et que l’on accuse de ne pas voir s’investir dans son logement ? Mais comment s’investir dans un lieu autant façonné? Si aujourd’hui la dénomination de la cellule est connue sous l’appellation embellie de « studette », elle n’a cependant que très peu évoluée dans son histoire ; outre sa surface qui est progressivement passée de 9 m2 à 18 m2, elle reste dans le fond la même. Ce qui a parfois, donné lieu à une forme de flémingite architecturale, plus qu’à un manque de créativité. Pourquoi ne peut-on offrir plus? Ce n’est certainement pas un hasard si l’on a nommé cela « la cellule », en référence à l’univers carcéral. L’étudiant contemporain favorise tout autant l’échange que l’isolement. Alors, que veut-on vraiment pour les étudiants? Ainsi, dans ce second volet, il est question d’interroger la production architecturale, les procédés pour y répondre : de la résidence à la chambre.
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Programme : 72 logements Surface nette : 2861 m2 Concours : 2011 Années : 2012 - 2013 Localisation : Cité Internationale Universitaire de Paris, 7, boulevard Jourdan, Paris 14, France Maîtrise d’oeuvre : Lipsky + Rollet architectes Maîtrise d’ouvrage : Maison de l’Inde Gestionnaire : Maison de l’Inde Coût : 4,3 millions d’euros HT
63 MAISON DE L’INDE Livrée à l’automne 2013 par l’agence Lipsky + Rollet, l’extension de la maison de l’Inde prend position au côté de son ainé dans la Cité Internationale Universitaire dans le 14e arrondissement de Paris. Ce site, dont la superficie s’étend sur environ 34 hectares, est au sein d’un parc ouvert au public qui s’inscrit dans la continuité du parc Montsouris.
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Fig. 53 < Photographie de la maison de l’Inde à la Cité Internationale Universitaire de Paris, le 12/03/2015 Fig. 54 Plan de localisation Fig. 55 > Plan de situation N
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La Cité Internationale est certainement « le projet » qui démontre le mieux la volonté d’habiter de l’étudiant, la notion même d’accueillir et de favoriser l’échange entre les différentes cultures et la mixité entre différents corps d’études. Le paysage architectural qui compose la Cité raconte à lui seul l’histoire du logement étudiant, des recherches menées, des innovations et des différents courants du XXe siècle. En effet, l’idée première de la Cité était de participer à la construction d’un monde de paix, en créant un lieu d’échanges internationaux. Ainsi il a été proposé à chaque nation, de créer leur propre « maison », permettant aux étudiants étrangers venant en France, d’avoir un lieu à l’image de leur culture, évitant alors un déracinement trop violent. C’est donc au coeur de cette mosaïque architecturale et culturelle que les architectes ont eu pour mission de réaliser la nouvelle extension de la maison de l’Inde - une première depuis quarante-six ans -. Outre l’augmentation de la capacité d’accueil de l’institution indienne, les architectes devaient répondre à des critères bien précis. Devant façonner une image plus attractive que la résidence précédente, le tout inscrit dans des délais de réalisation relativement courts : lauréat en 2011, démarrage des travaux en août 2012 et livraison prévue pour la rentrée de septembre 2013. La réalisation d’une nouvelle structure était, pour les architectes, la réponse la plus pertinente pour respecter le temps imparti. Un volume compact en “L“ vient s’ajouter à l’arrière de la résidence existante, entretenant une légère mise à distance pour éviter un vis-à-vis trop direct et vient ainsi créer une cour extérieure avec son aîné ; une passerelle assure la liaison entre les deux entités. Totalement indépendant dans son fonctionnement et dans son architecture, le bâtiment se détache d’une partie du vocabulaire architectural de la précédente résidence. Les architectes ont fait preuve d’une attention contextuelle minutieuse. Situées à 40 mètres de la nouvelle construction se dressent les deux fondations sur pilotis réalisées par Le Corbusier quelques années plus tôt. Ainsi le nouveau programme libère le sol de son emprise et laisse apparaitre un rez-de-chaussée, permettant de préserver les cheminements aléatoires qui caractérisent les déambulations du site. Au-dessus, la lisibilité des 72 logements empilés est clairement exprimée en façade, mais s’assouplit par un dispositif de loggias qui confèrent au bâtiment une identité contemporaine et mouvante. Orientées Sud et Est, les chambres ne présentent aucun vis-à-vis direct avec les chambres de l’ancienne résidence. Le projet se veut présent, tout en conservant une certaine discrétion à l’échelle du site.
Fig. 56 Vue aérienne de la Cité Universitaire Internationale de Paris et de son emprise dans le tissu parisien.
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66 Au rez-de-chaussée, les espaces de vie étudiante sont regroupés et mis en vitrine pour favoriser la lecture de la vie collective au sein de la résidence. Les autres espaces collectifs comme la buanderie ou la bagagerie sont dissimulés dans le reste du socle en béton. Aux étages, les seuls espaces partagés présents sont les cuisines. Celles-ci offrent une surface suffisamment généreuse pour permettre aux étudiants de cuisiner avec envie et plaisir grâce aux larges plans de travail qu’elles proposent. Les chambres sont toutes identiques, elles offrent aux étudiants une surface de 18 m² et contiennent toutes une salle d’eau, équipée d’une douche et de sanitaire accessible PMR. Ce qui assure le véritable confort et la qualité de vie dans ce logement, c’est sans nul doute la réflexion portée sur l’encombrement minimal au sol du mobilier intégré à la cellule. Outre le schéma « classique » d’un logement étudiant, les architectes ont aménagé une série de rangements permettant à l’étudiant de pouvoir stocker et ranger au maximum. L’espace de travail ouvert sur l’extérieur permet à l’étudiant de ne pas se retrouver face à un mur sans expression et peu ainsi bénéficier d’une source d’éclairage naturel. Le radiateur intégré à la cloison relève d’une bonne ingéniosité, ce qui permet de ne pas encombrer l’espace mural dans la pièce. Mais le véritable plus que propose ces logements sont leurs loggias. Pensée comme une véritable extension du logement, comme pièce à habiter extérieure allant de 1 à 3 m² supplémentaires, elle offre à l’étudiant diverses possibilités : sortir s’asseoir en été, arroser ses plantes, lire ou boire un verre avec un ami ! Qui plus est, ces loggias assurent une protection solaire et évitent le suréchauffement du logement en été et un confort en hiver. La réflexion menée par les architectes de l’agence Lipsky+Rollet a permis d’aboutir sur un plan de logement qui est certes « classique », mais qui propose une surface, aussi minimum soit-elle, qui permet à un étudiant d’apporter une touche personnelle au sein de son logement. Il peut en effet ajouter du mobilier et ainsi s’approprier plus cet espace.
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Fig. 57 > Plan R+1 à R+7 Fig. 58 Plan d’un logement
2,7 m2
3,2 m2 3,1 m2
12,3 m2
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Fig. 59 < Photographie de la peinture murale figurant dans les cuisines communes, symbole de la culture indienne. Fig. 60 << Photographie depuis les couloirs baignés de lumière naturelle ; ils sont ouverts sur l’extérieur. Fig. 61 Photographie d’un logement. Les architectes apportent un confort remarquable en intégrant un certain nombre de rangements pour les étudiants. Fig. 62 Photographie du salon commun ouvert sur l’extérieur.
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Programme : 82 appartements étudiants + 100 appartements chercheurs + Commerces Surface nette : 7300 m² Concours : 2008 Années : 2010 - 2012 Localisation : 8 rue Madeleine Brès, 75013 Paris Maîtrise d’oeuvre : Hauvette & associés Maîtrise d’ouvrage : Espacil Habitat Gestionnaire : Espacil Habitat Coût : 8,8 millions d’euros HT
71 RÉSIDENCE JOLIOT CURIE C’est dans le cadre de l’opération de la Zone d’Aménagement Concertée de la Gare de Rungis, premier éco-quartier parisien situé dans le 13e arrondissement, que la résidence Irène Joliot-Curie est livrée en 2012 par l’agence d’architecture Hauvette & associés. Le projet prend position à l’angle de la rue Brillat-Savarin, à proximité de la petite ceinture, il apporte une touche « jeune » au sein de cet ancien lieu ferroviaire où la brique est le matériau prédominant. Ancien quartier haussmannien, il se caractérise par ses îlots, les épaisseurs créées par les bâtiments qui les composent et de leurs cours intérieures qui les rendent habitables.
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Fig. 63 < Photographie de la résidence Joliot Curie depuis l’ancienne voie ferré. Fig. 64 Plan de localisation Fig. 65 > Plan de situation N
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L’urbanisme établi pour la réalisation de la ZAC, est organisé autour d’une série de bâtiments polygonaux qui discutent entre eux. Le plan de la résidence s’esquisse autour d’un volume simple qui crée des jeux de décalages sur ses façades. Le projet réactualise le modèle de l’îlot en le modernisant et en le rendant compatible avec les exigences d’aujourd’hui. Le bâtiment, un volume compact et épais, s’évide en son centre pour dégager un patio autour duquel s’enroulent les espaces de circulations internes ; source de lumière mais aussi puits de fraicheur. Les niveaux supérieurs du bâtiment se décomposent en deux « strates » superposées et légèrement décalées. Ce jeu de décalage permet de rompre la régularité architectural du bâtiment en plus de la création de deux terrasses végétalisées à usages collectifs. Depuis la rue, le bâtiment présente des façades lisses et profondes créées par les décalages. Au rez-de-chaussée, l’accès à la résidence se fait par les voies piétonnes situées à l’est et à l’ouest du bâtiment. A l’ouest, l’entrée est identifiable par le creusement dans la masse du bâtiment et du jardin qui le borde. A l’intérieur du patio, de part et d’autre du bloc central que constitue le hall d’entrée de la résidence, sont implantés deux autres blocs : donnant sur la placette au nord et la rue Brillat Savarin, se situent deux commerces. Au Sud, les différents locaux techniques sont logés. Sur les pourtours du hall d’entrée, sont installés quelques espaces conviviaux. Dans un premier bloc, les logements dédiés aux chercheurs se situent du R+1 au R+3. Ils présentent pour 85 d’entre-eux un plan similaire. Les 25 autres qui s’implantent dans les coins du projet, s’adaptent à la volumétrie et offre des surfaces plus généreuses. Celles-ci varient de 23 à 40 m².
Fig. 66 > Plan R+4 à R+6
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Les 82 appartements dédiés aux étudiants, dont la superficie varie de 19 à 33 m², sont situés du R+4 au R+6 dans un second bloc. Tous identiques, à l’exception de ceux situés aux angles du bâtiment, ils répondent tous à la norme PMR. - Si l’on en croit l’architecte, les conditions budgétaires ne permettaient pas la possibilité de faire des « folies » dans la conception des logements. La grande difficulté que pouvaient générer la volumétrie et le programme, était la répétition et l’empilement des cellules, ce que l’on pourrait nommer le syndrome de la ruche. - Néanmoins, lorsque l’on compare un logement pour chercheur, à celui d’un étudiant, le premier semble être le plus intéressant car il offre une surface habitable plus généreuse. Or, le logement pour étudiant est le plus intéressant, car l’aménagement de celui-ci est plus réfléchi. En effet, les architectes ont travaillé le plan de façon à créer des espaces propres aux usages qui leurs sont affiliés. Ainsi, l’étudiant peut bénéficier d’un véritable espace dédié à la cuisine, au repas et au rangement ; au travail et au repos. A l’inverse, un logement pour chercheur ne dispose pas de cette réflexion en plan. Il propose un espace général plus aéré, mais où les usages s’entremêlent. De plus près, on constate qu’un travail attentif a été mené sur l’ambiance de l’appartement. Les parois sont réalisées en béton brut, les parties où sont situés la cuisine et le placard sont quant à eux recouverts de plâtre et contournés d’une peinture rouge. Chaque appartement profite de deux ouvertures, permettant un meilleur éclairage naturel. Le placard et la cuisine sont de taille standard et répondent aux besoins minimum pour un étudiant. Tout comme la salle-de-bain. - L’idée de donner la possibilité à l’étudiant de pouvoir « masquer » la cuisine, permet de supprimer de manière temporaire cet espace. Cela permet de réattribuer les mètres carrés au reste de l’espace de vie, de « l’agrandir ». Même si la réflexion sur l’aménagement de la cellule étudiante est intelligente, elle n’en reste pas moins étroite : seulement 2.70 mètres de largeur. Pour un lieu où l’on s’apprête à passer une année, cela donne véritablement la sensation d’être mis en boite. De plus, l’espace dégagé pour le couloir fait perdre 3,5 m² au logement et ne présente aucun rangements hauts supplémentaires.
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9,6 m2
13,1 m2
1,9 m2
3 m2
4,7 m2 5 m2
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Fig. 67 | Logement pour ĂŠtudiant
3,2 m2
Fig. 68 | Logement pour chercheur
76 Un projet bien pensé à l’échelle du quartier. Toutefois, les logements pour étudiants renvoient en partie à cette image de la cellule, ceci en grande partie à cause de la largeur peu importante de l’habitation. Dans le cas d’une simple chambre, cela n’est pas une contrainte. Mais dans le cas d’un logement, qu’il soit temporaire ou non, ceci est différent. Les avis sur la question sont assez partagés par les habitants : certains les trouvent bien, mais pour un grande nombre, ils ne seraient pas contre 50 cm de plus dans la largeur de la pièce. Mais la réflexion conduite sur la disposition des usages, permet de créer deux espaces permettant de créer un véritable chez-soi, dans un espace de petite surface.
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Fig. 69 << Photographie de la résidence depuis la placette, côté rue Brillat-Savarin. Fig. 70 << Photographie depuis l’intérieur du patio de la résidence Joliot-Curie. Source de lumière naturelle pour les circulations. Fig. 71 Distinction des deux entités : logements des chercheurs, volume bas ; logements étudiants, volume haut
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Programme : 30 logements sociaux + résidence étudiante de 98 logements + maison d’accueil spécialisé + commerces et bureaux Surface nette : 6734,6 m² Concours : 2008 Années : 2012 - 2014 Localisation : 26 rue du Colonel Avia, 75015 Paris 15, France Maîtrise d’oeuvre : Anne Lacaton & Jean-Philippe Vassal Maîtrise d’ouvrage : SIEMP (société immobilière d’économie mixte de la ville de Paris) Gestionnaire : CROUS Coût : 10,7 millions d’euros HT
79 RÉSIDENCE THIONVILLE Construire moins cher dans le but d’offrir aux usagers le plus de surfaces appropriables possible, constitue l’un des axes forts du travail mené par l’agence de Lacaton & Vassal. C’est dans un quartier du 19e arrondissement en profonde restructuration, à proximité du canal de l’Ourcq et d’une ancienne voie ferrée que le l’agence livre en 2014, un programme mixte où cohabitent 30 logements sociaux, 98 logements étudiants, une maison d’accueil et des commerces.
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Fig. 72 < Photographie de la résidence de Thionville réalisée par Lacaton & Vassal. Fig. 73 Plan de localisation Fig. 74 > Plan de situation N
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Les architectes s’inscrivent dans une démarche presque hérétique, du fait que le discours tenu par la majorité des architectes contemporains consiste à affirmer un dialogue, une interaction avec le site dans lequel le projet s’implante et la singularité de la réponse. Dans le cas présent, inutile de préciser que le programme comme le site sont mis entre parenthèses au profit d’une démarche dont le seul but est de favoriser le confort des occupants, une démarche qui, au gré de leurs travaux, trouve sa légitimité en elle-même. Ainsi, chaque appartement voit sa surface augmenter de près de 10% par rapport à un logement standard. Situé en “L“ à la croisée de la rue de Thionville qui s’élance sur un dénivelée de plus de 2 mètres avant de rejoindre la rue de l’Ourcq, le projet exploite la totalité de la parcelle et s’élève sur une hauteur en R+7. Les façades, entièrement translucides confèrent au bâtiment l’image d’un nuage dont la forme ne cesse d’évoluer : un effet donné par le reflet du ciel dans le vitrage et les profondeurs créées par les différents degrés d’ouvertures des parois ainsi que celles des rideaux thermiques. Bien qu’ils forment un tout, les deux programmes restent autonomes : d’un côté les logements étudiants, de l’autre les logements sociaux. Au rez-de-chaussée bas, côté rue, les accès aux logements et à la résidence étudiante se font par la rue de Thionville. Le socle du bâtiment est occupé par une série de trois commerces, dont un occupe une place stratégique à l’angle de la rue. Aucune vue ne passe de l’autre côté du bâtiment, celui-ci est encaissé dans le terrain naturel, où sont situés les garages à vélos, la laverie et la bagagerie. Le rez-de-chaussée haut s’ouvre sur un jardin en coeur d’îlot et se compose d’une variété de végétaux ; une maison d’accueil spécialisée donne vue sur ce « paradis vert ». Aux étages, la superficie des logements étudiants varient de 19 à 23 m². Chaque appartement donne sur une baie vitrée qui occupe toute la largeur du logement et offre un apport de lumière généreux au sein du foyer ainsi qu’un espace extérieur privatif. Ceci est un point très important, car les étudiants dénoncent souvent le manque de lumière naturelle dans leur logement. Cependant, ces grandes parois vitrées ont une faiblesse, un défaut souvent souligné dans les réalisations de l’agence Lacaton & Vassal. En effet, une telle surface vitrée conduit à la perte de l’une des trois parois qui
Fig. 75 Plan du rez-de-chaussĂŠe
Fig. 76 Plan R+2, R+3, R+4
Fig. 77 Plan R+6
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Fig. 78 Plan d’un logement avec jardin d’hiver + balcon. 3 m2
1,4 m2 10,8 m2
3,8 m2
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3,3 m2
Fig. 79 Plan d’un logement avec balcon. 1,4 m2
3 m2
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10,8 m2
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83 constitue l’espace habitable d’un étudiant. Il devient alors difficile pour l’occupant de s’approprier cet espace, en tant qu’élément physique « dur » ; bien souvent, dans ce type d’habitation minimale, l’intersection entre les deux parois permet de placer du mobilier comme un lit, une bibliothèque ou même un meuble bas1. Côté jardin, le problème est atténué par la présence d’un jardin d’hiver de 3,70 m² prolongé d’un balcon d’environ 2,30 m² ; ceux-ci offrent en plus de la surface nette de l’appartement, un supplément de 6 m² . Le jardin d’hiver est un véritable plus dans le logement étudiant, outre la surface supplémentaire, il permetla possibilité de régler son propre climat grâce aux rideaux thermiques. Zone « tampon » il assure, été comme hiver, le confort thermique et l’économie d’énergie. A l’intérieur, l’entrée est marquée par un couloir où rien ne se passe, mais où les architectes ont pensé à intégrer au-dessus de la porte palière un rangement. En dépit de ce que peuvent penser de nombreuses personnes, ce rangement est essentiel dans ce genre de « mini-surface », car il permet de ranger des objets encombrant comme une valise. Les salles de bain, adaptées aux personnes à mobilité réduite, sont préfabriquées et optimisées pour laisser le plus d’espace disponible pour la pièce de séjour. Les équipements de cuisine sont de taille standard, les rangements haut et bas répondent aux besoins minimum d’un étudiant. Un placard, dont les dimensions répondent aux mêmes exigences que pour la cuisine, permet d’assurer la séparation de la fonction cuisiner à celle de travailler. En soit, ces logements répondent bien à l’approche du besoin minimal pour le logement estudiantin et même plus, en leur apportant des extensions de 6 m². Il est regrettable que tous les logements ne puissent malheureusement pas bénéficier de ces extensions. Quand bien même, il aurait été intéressant de pouvoir offrir à ces appartements un espace repas, indépendant de l’espace travail, tout comme un espace cuisine légèrement plus large, de quoi pouvoir intégrer un plan de travail de 40 cm ou peut-être plus... Ce qu’il faut retenir de ce projet, qui est un mon sens bon, les architectes ont réussi à répondre aux exigences du programme tout en offrant plus aux étudiants. Malgré cela, les espaces de rangement et de cuisine ont du mal à sortir de leur gabarit STANDARD.
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Fig. 80 Photographie de la résidence depuis la voie ferré.
Fig. 81 < Photographie d’un logement pour étudiant : la paroi vitrée permet un ensoleillement optimal du logement. Fig. 82 < Vue depuis la salle commune située au sixième étage, elle offre une vue imprenable sur le paysage qui l’entoure. Photographie
Fig. 83 depuis une terrasse au R+7.
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Programme : 184 appartements Surface nette : 8500 m² Concours : 2008 Années : 2009 - 2012 Localisation : Route des petits ponts, 75019, Paris 19, France Maîtrise d’oeuvre : OFIS architeckts Maîtrise d’ouvrage : Régie immobilière de la ville de Paris Gestionnaire : CROUS Coût : 17 millions d’euros
87 RÉSIDENCE DELPHINE SEYRIG «BASKET» Située à la frontière de la ville de Paris et de la ville de Pantin, c’est en bordure périphérique dans le 19e arrondissement que la résidence étudiante Delphine Seyrig a été livrée en 2012, par l’agence d’architecture slovène OFIS architekti. Le contexte dans lequel cette dernière vient s’implanter est un vaste territoire typique des franges urbaines, aujourd’hui enjeu de reconventions et de continuités : boulevard périphérique à l’ouest, tramway à l’est, canal de l’Ourcq ainsi que les voies d’entrées de la gare de l’Est au nord composent un maillage dont les différents flux ininterrompus caractérisent véritablement un site qui ne dort jamais. Ceci peut sembler étrange pour un lieu dont la fonction première est le calme propice à la concentration.
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Fig. 84 < Photographie de la résidence Delphine Seyrig depuis la route des petits ponts. Fig. 85 Plan de localisation Fig. 86 > Plan de situation N
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Il s’agit d’un site soulevant de nombreuses questions puisque, longue de presque 200 mètres pour seulement 11 mètres de profondeur, la parcelle destinée au programme se positionne en parallèle du périphérique ouest. De par sa situation et la morphologie de la parcelle, celle-ci conduirait à concevoir un gabarit susceptible de créer une énième barrière urbaine entre les deux villes.
Fig. 87 Schémas d’intentions de projet
L’architecture que propose le projet se détache incontestablement du bâti environnant. Les architectes exploitent la parcelle par l’édification de deux volumes d’habitations, reposant sur un socle commun, dont l’entrée principale est clairement identifiable. Mesurant 30 et 65 mètres chacune, les deux entités d’habitations dont les façades est s’apparentent à un jeu de cubes démesurés, empilés les uns sur les autres et que l’on aurait malencontreusement bousculés. Ludique, mais réfléchi ce jeu, où chaque « cube » ou module comprend deux, trois ou quatre étages, donne cette impression étrange, d’offrir de multiples regards sur ce qui entoure la résidence. Au premier abord, on aurait tendance à penser que ces modules sont les appartements, tous différemment orientés. Il s’agit en réalité des terrasses de chaque appartement. Ainsi, ni les 200 mètres, ni les 9 étages, ni la répartition identique et tramée des logements ne sont perceptibles. Les architectes ont apporté par cette composition, une réponse qui pallie à l’effet « barre » que peut générer ce type de parcelle. À l’Ouest, le projet montre son second visage et révèle une composition de façade différente, avec
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Fig. 88 Plan du rez-de-chaussée >
Fig. 89 Plan R+1
>>
Fig. 90 Plan R+2 à R+9
un traitement plus fin, transparent du côté des circulations extérieures : une résille métallique donnant un effet 3D à la façade. Au rez-de-chaussée, l’entrée principale est clairement identifiable par sa transparence et l’unique espace de vie étudiante est mis en vitrine. Celui-ci jouit d’une double hauteur sous plafond, il s’ouvre sur un jardin intérieur et marque le trait d’union entre les deux volumes d’habitations ; deux autres jardins communs sont répartis aux extrémités du bâtiment. Les autres espaces qui structurent le rez-de-chaussée (locaux poubelles, locaux vélos et locaux techniques) se confondent avec les modules qui composent les volumes habitables. Finalement, la résidence ne propose pas une grande quantité d’espace(s) partagé(s) pour les étudiants résidents en ces lieux. Et on peut s’interroger sur cette mise en vitrine ; les étudiants souhaitent-ils vraiment être exposés comme des « objets »?
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Fig. 91 Plan d’un logement CONCOURS 2,6 m2 18,4 m2 4,8 m2
3,8 m2
Fig. 92 Plan logement courant RÉALISÉ. 1,8 m2 0,6 m2 4,8 m2
12,7 m2 2,9 m2
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Tous semblables et répondant aux normes PMR, les logements ne présentent cependant pas tous la même surface habitable : la résidence est composée de 163 logements de 22 m², 13 logements de 26 m² et 8 logements de 18 m². En somme, les logements bénéficient tous d’une surface habitable généreuse, pour une habitation étudiante. Basés sur le schéma « type » du logement étudiant, les architectes réinterrogent la manière d’habiter et les besoins de l’étudiant contemporain. À l’image d’un « mur meuble », les équipements nécessaires et utiles à la vie de l’étudiant sont disposés dans la longueur du logement. Les architectes doublent ainsi les dimensions « standards» du placard, du bureau et de la cuisine que l’on attribue généralement à ce type d’usages. Pour des raisons économiques, on constate que l’espace libre que les architectes souhaitaient appliquer, a disparu (cf. plan ci-contre). Ce qui est regrettable car celui-ci offrait à l’étudiant la possibilité d’apporter du mobilier supplémentaire et de se confectionner un espace secondaire tel qu’un coin-repas ou encore un espace détente. Qui plus est, les logements bénéficient tous d’une loggia apportant à l’étudiant quelques mètres carrés supplémentaires, mais surtout un espace privatif extérieur, ce qui a pour effet de prolonger l’espace intérieur à l’extérieur. L’intégralité de la paroi est vitrée, apportant alors un éclairage naturel important, mais contrôlé dans l’appartement. Étant dans la logique du logement traversant est-ouest, et devant répondre à des exigences thermiques importantes, les salles d’eau sont équipées d’ouvertures hautes, permettant alors un éclairage naturel de cette pièce ainsi qu’une ventilation naturelle et traversante. Au-delà des atouts techniques auxquels devait répondre le projet, il est important de voir le soin que les architectes portent à la qualité des logements. Aussi sobres soient les appartements, ils n’en restent pas moins réfléchis et offrent aux étudiants une surface habitable confortable, des rangements et une cuisine généreuse en plus d’une terrasse privative.
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Fig. 93 < Vue depuis les ouvertes sur le parisien.
coursives, panorama
Fig. 94 < Photographie depuis le jardin privé de la résidence, ouvert sur la rue. Fig. 95 Photographie de la façade principale, zoom sur le jeu des cubes.
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Programme : 265 appartements étudiants + Maison des étudiants Surface nette : 5600 m² + 670 m² = 6270 m² Concours : 2013 Années : 2015 - (septembre 2016 prévue) Localisation : Rue des Martyrs, 38100 Grenoble Maîtrise d’oeuvre : Chabal architectes Maîtrise d’ouvrage : Grenoble habitat Gestionnaire : CROUS Coût : 12,79 millions d’euros HT
95 RÉSIDENCE ESCAPE Du haut de ses quatorze étages, la résidence « Escape » voit le jour dans le cadre de l’aménagement de la ZAC de la Presqu’île à Grenoble. Un programme nouveau pour la ville, puisque la résidence propose une grande mixité dans la typologie des logements. Réalisée par l’agence Chabal architectes, elle est la vingt-quatrième résidence CROUS de l’agglomération. Non achevée à ce jour, elle doit ouvrir ses portes pour la rentrée de septembre 2016. Localisée sur la rue des Martyrs, la résidence prend position sur le site d’une ancienne décharge publique et répond à un besoin important de logements pour les étudiants du campus scientifique.
Grenoble
Fig. 96 < Perspective depuis la rue des Martyrs de la résidence Escape. Fig. 97 Plan de localisation Fig. 98 > Plan de situation N
96 Le site de la Presqu’île rassemble un pôle de recherche scientifique unique en France. Faisant partie du programme de la ZAC et à l’image des nouvelles opérations en cours de réalisation et à venir, la résidence « Escape » a été conçue pour s’intégrer au futur tissu urbain avec une écriture architecturale contemporaine. D’un point de vue morphologique, cette étude a été conduite par l’architecte en chef (et urbaniste) Christian de Portzamparc. Cette réflexion à grande échelle assure la cohérence de l’ensemble de ce projet d’EcoCité. Dans un second temps, chaque projet est conçu par un architecte désigné à la suite d’un appel à concours ou directement attitré par la maîtrise d’ouvrage. C’est ce qui s’est passé pour la résidence. Le bâtiment en « L » épouse les extrémités de la parcelle. Initialement, la forme prévue par l’architecte urbaniste se composait en « escaliers ». La difficulté du projet était de combiner deux programmes dans une forme imposée. Par la suite, la volumétrie a été retravaillée par l’architecte pour répondre au mieux à une volonté de l’ensoleillement du coeur d’îlot. Le tracé régulateur des façades est atténué par la disposition dynamique des ouvertures et de leurs proportions. Les ouvertures plus larges accueillent des terrasses partagées où les étudiants peuvent se retrouver ; elles permettent aussi d’éclairer les espaces distributifs de manière naturelle tout en offrant plusieurs points de vue sur le panorama grenoblois. Le socle sur lequel le bâtiment prend appui se divise en deux entités matérielles et laisse apparaître la vie étudiante en coeur d’îlot depuis la rue. Une partie du rez-de-chaussée accueille la maison des étudiants (MDE) et un centre de santé (CDS). Identifiable depuis la rue des Martyrs, cette partie du bâtiment partiellement ouverte sur la rue exprime la vie étudiante au sein de la résidence. Détaché par sa matérialité, il regroupe en son sein une cafétéria qui entretient une relation de convivialité avec le jardin où se prolongent les activités étudiantes ; un local de répétition, des bureaux et un terrain de basket ball. L’accès à la résidence s’établie dans la seconde partie du socle situé au nord-est de la rue des Martyrs, le long de la future rue Vassieux en Vercors. Un volume vitré en double hauteur révèle le hall d’entrée. A l’arrière, le socle s’opacifie et renferme les espaces techniques, la laverie et le local poubelles. Les garages à vélos sont disposés au sous-sol de la résidence. Au cinquième étage, le bâtiment est désolidarisé par une terrasse commune extérieure d’environ 200 m². Cet espace, dédié aux étudiants, leur permet de profiter d’un espace propre à la résidence où ils peuvent se retrouver pour échanger, festoyer ou encore d’autres événements. Cet « interstice » permet avant tout d’apporter de la lumière au cœur du bâtiment.
Fig. 99 > Plan rez-de-chaussée
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Première émission
210.51 NGF
PIED DE FACADE
44 Avenue Marcelin Berthelot - 38100 GRENOBLE Tel : 04 76 33 47 20 - FAX : 04 38 49 09 98 mail : bruno.raynfeld@grenoble-habitat.fr gregoire.riboud@grenoble-habitat.fr
M. Bruno RAYNFELD M. Grégoire RIBOUD
MAITRE D'OUVRAGE : GRENOBLE HABITAT
MAITRISE D'OUVRAGE:
12/01/2015
Tableau des modifications :
Echelle :
Titre :
19 / 06 / 2014
8 Rue Charles Testoud - 38000 GRENOBLE Tel : 04 76 47 00 76 - Fax : 04 76 12 25 48 mail : enri@chabal.fr, l.viguet@chabal.fr
91 rue du Général Mangin 38100 GRENOBLE Tel : 04 76 49 09 17 - Fax : 04 76 70 12 67 mail : alain.bastide@soraetec.com, romain.degano@soraetec.com
BET Structure : SORAETEC M. Alain BASTIDE, M. Romain DEGANO
250 Route de Charavines 38140 LE RIVIER D'APPRIEU Tel : 04 76 65 19 34 - Fax : 04 76 65 12 52 mail : fanny.haillant@bmforgue.fr, laurent.perrault@bmforgue.fr
BET Economie : BUREAU M. FORGUE Mme Fanny HAILLANT, M. Laurent PERRAULT
Indice 0 du 12/01/2015
A02
N° Plan :
CHABAL ARCHITECTES, MANDATAIRE M. Enri CHABAL, M. Ludovic VIGUET, architectes
MAITRISE D'OEUVRE:
1/100e
Date :
PLAN NIVEAU RDC
DOSSIER EXE
CONSTRUCTION D'UNE RESIDENCE DE 303 LITS ET D'UN ESPACE DE VIE ETUDIANTE ZAC PRESQU'ILE - "CAMBRIDGE" - CL3 - GRENOBLE (38)
REPERAGE DES COUPES
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ENTREE MDE
1.01
0.23
1.50
VIDE SUR SALLE
ENTREE CDS
ENTREE RESIDENCE
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250 Route de Charavines 38140 LE RIVIER D'APPRIEU Tel : 04 76 65 19 34 - Fax : 04 76 65 12 52 mail : fanny.haillant@bmforgue.fr, laurent.perrault@bmforgue.fr
22 rue Ludovic Bonin Bat K 69200 VENISSIEUX Tel : 04 72 89 71 10 - Fax : 04 72 89 71 19 mail :eai.administratif@wanadoo.fr, eai.acoustique@wanadoo.fr
BET VRD/EV : H2MPC M. Hugues De Montal
1 Rue du Docteur Pascal, CS 50289, 38434 ECHIROLLES Cedex Tel : 04 76 22 34 45 - Fax : 04 76 09 09 50 mail : philippe.cazaly@socotec.com / alain.croux@socotec.com
OPC : AXE INGENIERIE M. Laurent VAN EEGHEM / M. Philippe CASTET
Lieu dit le Mollard 38700 LE SAPPEY EN CHARTREUSE Tel : 09 81 32 46 89 - 06 79 12 31 38 mail : h2mpc@orange.fr
47 Chemin de la Taillat B¨117 38240 MEYLAN CEDEX Tel : 04 76 89 08 95 - Fax : 04 76 90 54 71 mail : a.beaugeard@be-canopee.fr, f.paranteau@be-canopee.fr
BET Acoustique : E.A.I. M. DUBOIS
405 rue Lavoisier Montbonnot Saint Martin, 38334 SAINT ISMIER Tel : 04 76 24 00 26 - Fax : 04 76 62 94 14 mail : stephane.marret@fr.bureauveritas.com
COORDINATEUR SPS : SOCOTEC agence de Grenoble M. Philippe CAZALY / M. Alain CROUX
97 allée Alexandre Borodine Woodstock Douglas 2, 69800 SAINT PRIEST Tel : 04 37 28 18 28 - Fax : 04 37 27 03 91 mail : l.vaneeghem@axeingenierie.fr / p.castet@axeingenierie.fr
BET HQE : CANOPEE M. Arnaud BEAUGEARD, M.Fabien PARANTEAU
47 Chemin de la Taillat BP117 38243 MEYLAN Tel : 04 76 90 62 18 - Fax : 04 76 90 54 71 mail : j.vuillermet@be-cet.fr, o.berger@be-cet.fr
BET Fluides : CET M.Jérome VUILLERMET, M.Olivier BERGER
91 rue du Général Mangin 38100 GRENOBLE Tel : 04 76 49 09 17 - Fax : 04 76 70 12 67 mail : alain.bastide@soraetec.com, romain.degano@soraetec.com
BET Structure : SORAETEC M. Alain BASTIDE, M. Romain DEGANO
BUREAU DE CONTROLE : VERITAS agence de Montbonnot M. Stéphane MARRET
ASSISTANTS MAITRISE D'OUVRAGE:
A08
Indice 0 du 12/01/2015
BET Economie : BUREAU M. FORGUE Mme Fanny HAILLANT, M. Laurent PERRAULT
8 Rue Charles Testoud - 38000 GRENOBLE Tel : 04 76 47 00 76 - Fax : 04 76 12 25 48 mail : enri@chabal.fr, l.viguet@chabal.fr
MAITRISE D'OEUVRE:
44 Avenue Marcelin Berthelot - 38100 GRENOBLE Tel : 04 76 33 47 20 - FAX : 04 38 49 09 98 mail : bruno.raynfeld@grenoble-habitat.fr gregoire.riboud@grenoble-habitat.fr
M. Bruno RAYNFELD M. Grégoire RIBOUD
CHABAL ARCHITECTES, MANDATAIRE M. Enri CHABAL, M. Ludovic VIGUET, architectes
19 / 06 / 2014
Date :
MAITRISE D'OUVRAGE:
Première émission
Tableau des modifications :
1/100e
N° Plan :
DOSSIER EXE
PLAN NIVEAU R+5
MAITRE D'OUVRAGE : GRENOBLE HABITAT
12/01/2015
Echelle :
Titre :
CONSTRUCTION D'UNE RESIDENCE DE 303 LITS ET D'UN ESPACE DE VIE ETUDIANTE ZAC PRESQU'ILE - "CAMBRIDGE" - CL3 - GRENOBLE (38)
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Ici, l’agence réinterroge les dimensions standard de la cellule, les qualités d’usages de l’espace d’entrée mais aussi du reste de l’appartement.Les architectes aboutissent à un plan où se distinguent trois espaces. « Le confort d’usages d’un logement, c’est avant tout un espace réfléchi »¹. - Penser le logement étudiant comme un lieu propice à l’accueil, la réception et le partage et non plus comme un « sanctuaire » où l’on étudie, dort et mange. - Ici, le couloir disparait au profit d’un véritable espace cuisine et un coin-repas, le tout dans une surface de 5 m² (varie selon la typologie). Les dimensions de la kitchenette reste « standard » (1.20 x 60), pour répondre aux exigences minimum d’un étudiant et une table pliante s’intègre à l’une des
REPERAGE DES COUPES
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Aux étages, les logements se divisent en 9 typologies, dont 16 adaptés aux normes d’accessibilité PMR, allant de la chambre individuelle jusqu’à la vie en colocation. Cette résidence est la première de l’agglomération à présenter une diversité typologique de ce genre : 202 T1 de 18 m², 14 T1 de 17 m², 13 T1 PMR de 21 m², 19 T2 de 27 m², 1 T2 de 29 m², 12 T2 de 28 m², 2 T2 PMR de 37 m², 1 T4 de 64 m² et A T4 PMR de 67 m².
Fig. 100 Plan R+5
Fig. 101> Plan logement type studette non accessible PMR + coupes.
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parois pour ne pas encombrer l’espace de façon constante. La salle de bain est de taille normale. Aux Extrémités du logement, libéré de l’emprise de la cuisine, la « chambre » ou « espace de vie » jouit d’une surface de 11 m². - une surface réduite à 6 m² depuis le passage à 100% de la norme PMR -. L’appartement bénéficie d’une série de rangements : une penderie, une bibliothèque, une étagère, des rangements hauts et un placard pour la cuisine.
5,6 m2 9,7 m2 3 m2
100 En collocation, les appartements profitent d’une vue exceptionnelle sur la ville. Situés au quatorzième niveau de la résidence, ils bénéficient d’une baie en double hauteur sur le séjour. Ce type d’habitation offre des lieux de vie intermédiaires indisponibles dans les autres appartements : les cuisines et les coins repas deviennent de véritables lieux de vie collectifs, au détriment d’une salle commune à moindre échelle. Cette résidence apporte à la ville Grenoble, une vision nouvelle en terme d’évolution du logement estudiantin. Toutefois, le couloir central reste encore trop présent, tout comme le dessin répétitif de la trame. Le bâtiment montre une réflexion dans la qualité de ses espaces et le confort de ses logements, qui offrent à ses habitants de véritables espaces de vie. Les architectes ont démontrés qu’il est possible de jouer avec la norme PMR et de parvenir à une réponse architecturale satisfaisante et de faire d’une contrainte une qualité. La réflexion sur le brassage typologique s’amorce progressivement et laisse entrevoir un avenir positif sur ce type d’habitat. Proposer de la diversité, c’est comprendre qu’un étudiant n’est pas un individu standard, il est unique.
Fig. 102 Plan RDC d’un logement type T4 pour colocation. Fig. 103 Plan d’étage d’un logement type T4 pour colocation.
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ESPACES PARTAGES : ESPACES COMMUNS, ESPACES COLLECTIFS A la suite des visites effectuées au sein des résidences et en croisant les différentes analyses de celles-ci, j’ai pu constater qu’il y avait deux approches dans la conception d’une résidence, deux manière de penser ce programme : l’une favorise d’avantage l’interaction entre les étudiants par le biais d’espaces partagés. En contrepartie, la seconde aspire d’avantage à l’individualisme et à l’isolement de ses résidants. La France se classe dans cette seconde tendance à laquelle elle aspire d’avantage. C’est l’inverse pour les pays du nord de l’Europe qui prônent davantage les espaces partagés. Bien entendu, les modes de vie ne sont pas les mêmes qu’en France et les contextes économiques, politiques et sociaux représentent une part non négligeable des conséquences sur le projet. Le sujet n’est pas de voir ce qui se fait ailleurs, bien que cela soit intéressant, mais plutôt d’observer comment les architectes exploitent ces lieux communs dédiés aux étudiants : espaces communs ou espaces collectifs? D’ailleurs quelles différences y a t-il entre les deux? Les espaces collectifs sont des lieux ouverts à la ville, ils favorisent l’échange et invitent l’urbain à participer à la vie de la résidence et de ses résidants. Les espaces communs, eux, ne s’ouvrent pas au monde extérieur. C’est un outil de communication interne qui évite le phénomène d’individualisation. En effet, la vie étudiante n’est pas faite que de convivialité et de rencontres. L’entrée en études supérieures amène fréquemment l’étudiant à quitter sa ville d’origine et par là même, son cocon familial, du jour au lendemain. Ce genre de départ conduit aussi à briser les liens sociaux fondés durant les études secondaires. Il est donc possible que le nouvel arrivant se sente mal à l’aise, voire étranger, dans ce nouveau milieu où il s’apprête à passer plusieurs années de sa vie ; d’une personne à une autre, retisser des liens peut-être plus ou moins aisé. Il est donc nécessaire dans les résidences étudiantes de penser ces espaces, de façon à laisser le moins de place possible à la solitude. Mais à quelle échelle? Depuis plusieurs années en France, le logement estudiantin s’est progressivement tourné vers une individualisation, proposant des logements de plus en plus autonomes. Comme si le désir était de vouloir rompre avec les constructions des années 1960, où les espaces comme la salle de bains, les WC et la cuisine étaient collectifs. Il va de
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1. Olivier Namias, entretien avec Vincent Mallard, d’architectures, n°199, avrill 2011, p°38-41
2. Propos recueillis lors des visites par les résidants, du 12/03/2015 au 15/03/2015, à Paris
soit qu’intégrer la salle de bain et les WC aux logements répond d’avantage à l’intimité escomptée par les résidants tout comme sur l’hygiène. Mais cela veut-il pour autant dire que les espaces communs doivent s’effacer? Pas nécessairement. D’ailleurs, le projet de l’extension de la Maison de l’Inde sur le domaine de la cité universitaire internationale de Paris réalisé par l’agence Lipsky + Rollet architectes le prouve. La cuisine n’est pas intégrée aux logements, il y en a une par étage associée aux onze chambres qui les composent. Ce choix offre un véritable espace pour cuisiner, pour se restaurer et échanger. De plus, cela libère de la surface dans la chambre. En outre, selon Vincent Mallard, responsable patrimoine à la cité internationale universitaire de Paris, « la cuisine est le premier niveau de convivialité »1 dans une résidence. La cuisine n’est pas le seul espace qui peut être partagé, des services comme une salle de travail, une laverie, un salon - peut-être même des espaces culturels où sportifs sont autant de lieux agréables et utiles à trouver dans ce type de programme. De ces espaces communs, il en résulte deux approches. La première est l’un des principes favoris des architectes, celui de mettre la vie étudiante en « vitrine » depuis la rue. Cela consiste à faire vivre le rez-de-chaussée, ou une partie, par l’aménagement des espaces partagés tels que la salle commune, le salon ou encore un jardin. Cette approche est la plus courante, on la retrouve dans le projet de la résidence Delphine Seyrig à Paris : le salon en double hauteur, tout comme son jardin central, donnent sur la rue. Un concept peu apprécié, car il n’y a aucune intimité. La plupart des résidants émettent un sentiment de mise en cage et d’immixtion dans leur vie privée2. Cela conduit les étudiants la plupart du temps à fuir ces espaces et donc à l’isolement. La seconde approche consiste à intégrer les espaces communs au projet, en cessant de les rejeter au rez-de-chaussée et en leur conférant une véritable intimité, pour donner envie aux étudiants de s’y retrouver. De plus, croiser ces espaces avec les appartements peut conduire à des plans intéressants, et par la même, aboutir à une volumétrie et des façades animées. Les espaces communs de la résidence Thionville à Paris, réalisés par les architectes Lacaton et Vassal, ont été établis au quatrième étage. De cette façon, les espaces ne donnent pas directement sur la rue et ne présentent donc aucune promiscuité (cf. page 84 ).
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Dans un autre registre, le projet grenoblois Escape, conçu par l’agence Chabal architectes le montre assez bien, avec sa grande terrasse partagée située au cinquième étage et ses petites terrasses secondaires. Elles mettent à distance les résidants et le public. Il ne présente cependant aucun autre espace commun propre à la résidence. En rez-de-chaussée, la maison des étudiants (MDE) fait office d’espaces collectifs avec sa cafétéria, sa salle commune, son local de répétition et même sa salle multi-sport. Cet équipement apporte au projet une singularité certaine, mais il faut rester raisonnable. On ne peut pas voir ce type d’aménagement dans toutes les résidences, que ce soit en ville ou sur un campus et cela pour plusieurs raisons : le financement, l’entretien et de l’effet doublon (reproduction d’une infrastructure déjà présente dans le quartier). Le contexte dans lequel le projet de l’agence Chabal architectes s’implante, à proximité du campus scientifique GIANT sur la Presqu’île (cf. page 100) se prêtait parfaitement à accueillir un programme d’une telle envergure. En effet, le site ne présente actuellement aucun programme sportif. La mutualisation des programmes et des moyens, est plus appropriée, car cela représente une dépense en moins pour la résidence. Autre référence notable en la matière, la résidence Daudié (Pink Flamingo) à Paris (cf. page 50). Ainsi, ces espaces communs sont d’une importance capitale pour contribuer à la bonne qualité de vie des résidants et au bon fonctionnement de la résidence en elle-même. La mise en vitrine des parties communes n’est pas la solution la mieux adaptée, car alors les espaces partagés sont fuis par les résidants. La question de l’échelle aussi, il faut que celle-ci soit cohérente avec le contexte dans lequel elle s’inscrit. LA « CELLULE », FACONNEE PAR LA REGLEMENTATION « Le logement « jeune » n’est il qu’un produit ? »3 C’est la question à laquelle se sont intéressés les architectes de l’atelier Canal en 2010 dans le cadre d’un concours d’idées. Ce propos renvoie à un constat de la production du logement étudiant en France : la standardisation de la cellule. Une surface de 18 m2, un bureau, un lit, une
3. Atelier Canal, le logement étudiant au XXIe siècle, D’architectures, n°199, avrill 2011, p°35-37
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4. Vincent Mallard, le logement étudiant au XXIe siècle, D’architectures, n°199, avril 2011, p°39
kitchenette, une salle de bain et un placard. Voilà la recette du logement étudiant, celui que l’on retrouve le plus souvent dans les projets aujourd’hui et que l’on reproduit en série d’étage en étage. L’intégration des équipement sanitaires (salle de bain, WC) et de la cuisine au sein du logement, ont conduis la chambre à augmenter sa surface la faisant passer de 9m2 à 18 m2, changeant par la suite son appellation sous celle d’une version améliorée : la studette. Au-delà de sa dénomination, de l’augmentation de sa surface, le niveau d’habitabilité et d’espace libre au sein du logement n’a pas gagné pour autant. Ceci étant, ce n’est pas tant la surface de la chambre dont se plaignent les résidants, mais plutôt ce qu’elle leur offre en capacité d’appropriation (comme ajouter du petit mobilier). Si l’on regarde l’espace de la cuisine type (1.20 x 0.60) présente dans le logement étudiant, « c’est un équipement dont les dimensions sont en réalité insuffisantes pour permettre le rangement de matériels ; il génère un envahissement des espaces destinés à l’étude par des casseroles et autres objets »4. Dans le cadre du micro-logement, on pense tout suite à la solution d’un mur meuble qui pourrait abriter une multitudes de rangements, un lit escamotable qui n’encombrerai pas l’espace… Pourquoi les architectes ne parviennent-ils pas à ce type de solution? Qu’est-ce qui les empêchent d’aboutir à de bonnes idées d’aménagement ? Cela tient en deux réponses étroitement liées : • Le cadre financier • La norme PMR
5. Vincent Mallard, le logement étudiant au XXIe siècle, D’architectures, n°199, avril 2011, p°39 6. Vincent Mallard, le logement étudiant au XXIe siècle, D’architectures, n°199, avril 2011, p°40
En effet, aujourd’hui lorsque l’on réalise une résidence étudiante, le coût moyen par logement est compris entre 30 000 et 40 000 euros TTC. Quand bien même, le recours à la préfabrication en usine permet de pouvoir répondre aisément à cette contrainte économique. D’ailleurs, cela se fait systématiquement pour les salles de bains pour ce genre de programme cat c’est une solution économique, rapide de mise en œuvre qui assure une meilleure étanchéité et un encombrement limité ; à l’inverse, « une salle de bain artisanale mobilisant différents corps de métier sur une surface de 3 m2 entrainant inévitablement des désordres, quels que soient les matériaux mis en œuvre »5 ; « Enfin, le fait de créer un mobilier d’agencement fixe au mur peut autoriser l’application d’un taux de TVA réduit, ce qui n’est pas négligeable. »6
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Fig. 104 Schéma d’habitabilité, avant la norme PMR et après norme PMR.
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Le véritable problème reste lié aux normes françaises, plus particulièrement celle concernant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) et que les architectes ne parviennent pas vraiment à contourner. Bien sûr, personne ne nie le progrès social qu’elle symbolise et leur utilité. Mais leur mise en œuvre, en France, a contraint la surface d’habitabilité de la pièce de vie à un passage de 12m2 à 6m2 environ. Quatre dates clés : • 11 février 2005 - La loi du handicap est édictée. • 1 août 2006 - La loi du handicap s’applique au secteur de la construction stipulant un effectif de 5% des logements pouvant être accessibles. • 21 juillet 2009 - La loi passe au 100% accessible PMR • 17 mars 2014 - un décret fait repasser la loi au 5% accessible Qu’est-ce que cela a eu comme incidence jusqu’en mars 2014? La conception d’espaces inutiles, à commencer par le couloir à l’entrée du logement qui a lui seul occupe près de 3 m2 de la surface de l’appartement. Ajoutons à cela, une salle de bain de 4 m2 et l’arrivée de la cuisine dans la chambre. Finalement, les espaces qui ont gagné de la surface sont ceux dans lesquels les étudiants passent le moins de temps dans une journée. Etait-il vraiment utile que les résidences étudiantes soient à 100% accessible aux personnes à mobilités réduites? Bien sûr que non. De plus, l’application de cette norme ne rend pas pour autant un logement accessible à une personne en fauteuil s’il n’y a pas une réflexion d’aménagement pour la soutenir. Cela donne parfois lieu à des absurdités, c’est le cas de la résidence Marie-Reynoard à Grenoble (cf. page 84). Les architectes intègrent bien les espaces de manœuvre répondant à la norme (cercle de 1.50 mètre de diamètre et rectangle de 2.20 x 1.20 devant la porte d’entrée). La personne en fauteuil peut se déplacer mais est physiquement incapable d’utiliser la cuisine et pour cause : un meuble de rangement sous l’évier empêche l’accès au fauteuil et les meubles de rangement situés au-dessus de la cuisine sont inaccessibles. En résumé, la norme PMR intègre cet enjeu uniquement au niveau du plan et non de la cellule de vie en trois dimensions, sles concepteurs oublient souvent de réfléchir à la qualité d’usage contrainte par les handicaps des personnes à mobilité réduite.
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La résidence Thionville à Paris, réalisée par l’agence Lacaton et Vassal, propose un tout autre concept dans le but de pallier ce manque de surface (cf. page 78). Ces derniers ajoutent à certains logements des jardins d’hiver. L’ingéniosité réside dans le fait que cet espace ne rentre pas dans la surface habitable du logement, car considéré comme espace extérieur. Ainsi, il offre un surplus de 4m2 au logement qui en bénéficie. Mais la résidence la plus représentative d’une évolution dans la configuration du logement est la résidence Escape à Grenoble, réalisée par l’agence Chabal architectes (cf. page 92). Les architectes prennent le parti de requalifier l’espace d’entrée et de le coupler avec le coin cuisine, dans le but d’offrir un véritable espace convivial de 5m2. Ainsi, il n’y a plus un m2 de perdu et cela permet de retrouver une pièce de vie de qualité. Notons toutefois que cette résidence est inscrite dans la nouvelle loi de mars 2014, même si tous les appartements ne répondent pas la norme PMR, les PMR peuvent néanmoins être reçus en tant que convives. Finalement, que dire du logement étudiant, est-il ou non un produit? D’une certaine façon, oui. Dans le sens où une véritable politique économique s’est développée autour de ce type d’habitation, pour des questions de meilleures rentabilités. A cela, s’ajoute un cadre normatif français strict qui limite largement la possibilité d’améliorer d’avantage la qualité des logements étudiant en France.
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CUISINE : ESPACE INTÉGRÉ
/
ESPACE SPÉCIFIQUE
/
ESPACE COMMUN
RÉSIDENCE LE FILAOS
RÉSIDENCE MARIE REYNOARD
RÉSIDENCE PAJOL 2
RÉSIDENCE JULIE DAUBIÉ
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Oui 100 % accessible Non mais problème d’accès (cas du logement ci-dessus) à la cuisine
Oui 100 % accessible mais problème d’accès à la cuisine
PERSONNE A MOBILITÉ RÉDUITE
Non, mais peut recevoir
EMPRISE DU COULOIR
2,5 m2
3,7 m2
3,3 m2
3,8 m2
RANGEMENTS
Rangements faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements très faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements très faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
ESPACE SUPPLÉMENTAIRE
Aucun
Aucun
Aucun
Oui FLEXIBILITÉ DE Possibilité de réorganiser L’AMÉNAGEMENT l’aménagement de l’appartement et d’ajout.
Balcon : 1,6 m2 (cas du logement ci-dessus)
Non Mobilier fixe, fonctions figées.
Oui mais faible possibilité.
Non seul le lit est mobile.
RÉSIDENCE AVIA
RÉSIDENCE THIONVILLE
MAISON DE L’INDE
RÉSIDENCE JOLIOT CURIE
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Oui 100 % accessible
Oui 100 % accessible mais problème d’accès à la cuisine
Oui 100 % accessible mais problème d’accès à la cuisine
3,3 m2
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Non
Oui 100 % accessible
Non
Oui 100 % accessible
4 m2
2,5 m2
3,2 m2
3,1 m2
5 m2
3,3 m2
Rangements faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements en quantité. Minimum d’un rangement par fonction.
Rangements très faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Rangements très faible. Un placard trop petit pour répondre aux besoins.
Balcon : 1,4 m2
Aucun
Balcon : 4 m2
Balcon : 2,7 m2
Aucun
Balcon : 2,1 m2
Oui mais faible possibilité.
Non Espace de l’appartement trop exiguë (2.70 m de larg)
Oui mais faible possibilité.
Oui mais faible possibilité.
Oui mais faible possibilité.
Non seul le lit est mobile.
RÉSIDENCE DELPHINE SEYRIG
RÉSIDENCE ESCAPE
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Espace intégré Espace spécifique Espace commun
Oui NON 100 % accessible mais peut recevoir mais problème d’accès (cas du logement ci-dessus) à la cuisine
0,6 m2
0 m2
Rangements très faible. Rangements en quantité. Rangements en quantité. Un placard trop petit Minimum d’un rangement Minimum d’un rangement pour répondre aux par fonction. par fonction. besoins. Balcon : 2,7 m2 Jardin d’hiver : 3,8 m2
Balcon : 4,8 m2
Aucun
Non Oui Oui seul le lit est mobile. mais faible possibilité. Le jardin d’hiver offre la L’appartement présente L’appartement présente possibilité d’aménager une bonne organisation une bonne organisation un espace en plus. spatiale de base. spatiale de base.
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3
QUEL AVENIR POUR DEMAIN?
A quoi ressemblera le logement étudiant de demain et plus particulièrement en France? Nous sommes en droit de nous poser la question… Au cours de ce travail d’investigation, j’ai pu constater que depuis plusieurs années, la tendance en matière de production de logement étudiant a donné lieu à une standardisation de celui-ci, allant même jusqu’à définir la cellule d’habitation comme un produit. Ce qu’on leur reproche : un manque de mixité. Pourquoi ne pas proposer de simples appartements, pourquoi ne pas jouer sur la granulométrie des logements, leur typologie : fusionner des cellules en appartement (colocation) et jouer d’avantage avec les espaces partagés. Ce dernier axe s’intéresse au logement étudiant de demain ; des leçons tirées par la maîtrise d’ouvrage et les réponses apportées par la maîtrise d’œuvre. Le retour au 5% d’appartements accessibles aux personnes à mobilité réduite, le 17 mars 2014, redonne espoir aux architectes quant à la possibilité d’offrir des logements confortables. Autre phénomène : la colocation. Depuis plusieurs années à présent, cette manière d’habiter a séduit les étudiants car elle offre de nombreux avantages, à commencer par celui du loyer. Une notion que les bailleurs et les architectes ont bien compris. Alors, quelles sont les nouvelles pistes du logement étudiant de demain ? Qu’allonsnous construire? Ou encore, qu’allons-nous faire de ce qui existe déjà?
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LE LOGEMENT ETUDIANT DE DEMAIN Nous l’avons compris, en France les choses avancent doucement. Il y eu une première tentative de la part de CANAL architecture en 2010 lors d’un concours d’idées, où ces architectes émettent l’hypothèse d’« appartements partagés, mutualisant un certains nombres de services »1 ; mais leur proposition ne fût pas retenue. Cette idée de mutualisation émane d’un constat : le succès de la colocation. Ce phénomène a vu sa cote grimper depuis plusieurs années, en France et ailleurs. En effet, près de 12% des étudiants ont adoptés cette manière d’habiter. Pourquoi? Il existe deux raisons à cela : la première, et certainement la raison majeure de ce choix, le prix du loyer. Purement économique, cette réponse est assurément un bon compromis pour un logement spacieux moyennant un loyer peu onéreux. La seconde, relève d’une envie de vivre à plusieurs, de partager et d’échanger, pour ne pas se retrouver seul. Une distinction importante puisqu’elle est l’opposé même de la résidence étudiante, dans la conception de ses appartements. D’ailleurs le marché de la location l’a bien compris, car elle leur autorise un loyer global plus élevé2. Il est donc intéressant de promouvoir ce type de logement dans les résidences étudiantes. Qui plus est, ce type d’appartement présente de grands avantages à commencer par celui du financement. En effet, par exemple, construire un appartement pour quatre étudiants ne demanderait la mise en œuvre que d’une cuisine au lieu de quatre individuelles ; tout comme la salle de bain, il y en aurait deux (une pour deux chambres) contre quatre individuelles (cf. schéma CANAL page ). Finalement tout est à son avantage, le coût de la construction serait moins cher car il y aurait moins d’appareils sanitaires et de maintenance aussi. Mais, construire des logements en colocation rapporte moins d’argent au CROUS. Bien entendu, construire quatre logements individuels de 18 m2 coûtent plus cher, mais garantit une rentabilité financière plus généreuse. Mais ce n’est pas la seule problématique, la gestion des départs aussi est un frein à ce système. Il est plus compliqué pour le CROUS de trouver un successeur après le départ des étudiants, ou d’un étudiant en cours d’année. Cela ne se pose pas dans le cadre d’une colocation en logement HLM puisque ce sont les étudiants eux-mêmes qui le plus souvent choisissent leurs successeurs.
1. Atelier Canal, le logement étudiant au XXIe siècle, d’architectures, n°199, avril 2011, p°36
2. Isabelle Rey-Lefebvre, , « En plein essor, la collocation sort de l’amateurisme », Le Monde , 24 mars 2015, p 18
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Ainsi, cela soulève de nombreuses questions tant économiques que de logistique. Pourtant, des résidences comme le Filaos ou Escape à Grenoble (cf. pages ) proposent ce système de colocation, même s’ils comprennent peu d’appartements. Mais cela est, semble-t-il, en train de changer. La colocation est l’un des facteurs qui appelle le plus à l’innovation à l’heure actuelle. 3. François Bertière, Président-directeur général de Bouygues immobilier, source : http://www.bouygues-immobilier-corporate. com/content/repenser-lhabitat-etudiant-les-laureats-duconcours-id-campus-ont-etedesignes
Le 24 octobre 2012, un concours d’idées lancé par Bouygues Immobilier, « ID Campus », dont l’objectif est de repenser le logement étudiant sur des terrains identifiés. Mais ID Campus ne se limite pas à un simple concours d’idées, l’enjeu est de véritablement aboutir à des projets innovants : « construire un habitat nouveau pour les étudiants et leur apporter un cadre de vie plus agréable, plus convivial et mieux adapté à la vie des jeunes d’aujourd’hui »3. Quinze agences ont été amenées à concourir dont cinq ont été élues lauréats, parmi elles, l’agence TANK architectes propose un projet où l’enjeu est de favoriser le lien social et la mixité typologique.
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Programme : 100 appartements étudiants Surface nette : 2950 m² Concours : 2013 Années : -NCLocalisation : Avenue Paul-Raoult et rue de Becheville, 78130 Les Mureaux Maîtrise d’oeuvre : TANK architectes Maîtrise d’ouvrage : Bouyges immobilier Gestionnaire : -NCCoût : -NC-
117 RÉSIDENCE ID CAMPUS La future résidence ID campus situé aux Mureaux, à l’Ouest de Paris, est remportée en 2013 par l’agence d’architecture TANK. Le bâtiment vient s’inscrire dans la nouvelle Zone d’aménagement concertée, au croisement de la rue Paul Raoult et de la rue de Becheville. La ville est actuellement en plein essor et tend progressivement à devenir une ville universitaire. La parcelle vierge de forme trapézoïdale, d’une superficie de 1728 m², se situe à 800 mètres de la gare des Mureaux, un emplacement stratégique, qui permet de localiser la résidence à proximité des transports en commun, des commerces ainsi que des lieux attractifs.
Les Mureaux
Fig. 105 < Perspective depuis la rue Paul Raoult sur la résidence ID Campus. Fig. 106 Plan de localisation Fig. 107 > Plan de situation
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Les architectes prennent le parti de diviser le projet en trois parallélépipèdes compacts, trois bâtiments principaux de quatre étages implantés perpendiculairement à la rue Paul Raoult et vient marquer une frontalité avec celle-ci. Cette division permet la création de deux failles sur un axe est et ouest, desquelles se dégagent de profondes perspectives sur la ville, mais aussi l’entrée du paysage dans la résidence. Par la suite, ces deux failles viennent constituer des espaces plus intimes et réservés exclusivement aux résidants. Une organisation qui permet de donner à chaque bâtiment une certaine autonomie tout en restant lié avec les autres. Si l’on en croit les architectes, cette disposition fait référence au paysage en lanière qui caractérise la ville des Mureaux. A l’est, côté parc, le bâtiment s’adoucit et laisse entrevoir entre chaque entité des vides en double hauteur et des terrasses.
Fig. 108 Schémas d’intentions de projet
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Au rez-de-chaussée sur la rue Paul Raoult, le socle du bâtiment s’inscrit dans un registre de légèreté : de part et d’autre du bâtiment sont situés les garages à vélos et en son centre, l’accueil. Chacun de ces espaces est séparé par une rue intérieure qui conduit l’étudiant dans le parc à l’arrière du bâtiment. De ce même côté figurent deux grands appartements, où les architectes ont implantés une salle polyvalente. La laverie ainsi que les locaux à poubelles sont situés dans le bâtiment central. Ainsi organisés, les espaces communs et les deux appartements en rez-de-chaussée ne présentent aucun vis-à-vis direct avec la rue.
Fig. 109 Plan d’étage courant
Aux étages, les trois bâtiments se connectent entre eux, les espaces de circulation se dilatent aisément de manière à venir former de véritable espaces conviviaux, « à l’image d’un petit village qui s’organise autour de ses placettes et de ses rues»*, générées par les passerelles et les terrasses.
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Partant du principe que l’étudiant n’a pas un profil standard et que celui-ci est unique, alors son logement doit tout autant l’être. Ainsi, le projet propose une diversité typologique, allant de la simple cellule à l’appartement en collocation : 11 T5, 20 T1bis et 28 T1. Les typologies ont été réfléchies avec les colonnes verticales (gaines techniques) de manière à proposer des mutualisations pour tous les types d’appartement, y compris les cellules en les pensant de trois manières différentes : • Indépendante, à l’image de la cellule. • En mutualisant la cuisine, ce qui libère une surface de l’espace de vie plus grande. • En mutualisant cuisine et espace de vie. Ceci ramène l’espace chambre à une surface de 10 m², amplement suffisante pour ne faire que dormir et travailler. Si l’on s’intéresse de plus près à la cellule, on constate que celle-ci ne présente aucune perte d’espace. D’ordinaire, l’entrée est marquée par un couloir inexploité (3 à 4 m²), là cet espace est transformé en un véritable coin repas au sein duquel il y a la possibilité d’installer une table et deux chaises ; il est enfin possible de cuisiner, manger et recevoir. Aussi, le mobilier ne semble pas figé (placard et bureau), on en déduit alors que les architectes souhaitent véritablement offrir aux étudiants des lieux au sein desquels il soit possible de configurer comme bon lui semble son logement. Reste à voir si lors de la réalisation de la résidence, cette idée sera approuvée par la maîtrise d’ouvrage. En collocation, les appartements jouissent d’un véritable espace de vie, coeur de la vie en collocation étudiante et qui répond à une surface minimale de 20 m². Celui-ci profite d’un coin cuisine et repas central et d’un coin salon pour se détente ou encore recevoir des convives. Les chambres, déconnectées les unes des autres par une salle de bain commune (une pour deux chambres), occupent une surface de 10 m².
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Fig. 111 | Appartement tpye studio
Fig. 110 | MutuabilitĂŠ de deux
studette (cellule) entre elles
Fig. 112 | Appartement tpye T5
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Ce projet nouveau s’inscrit dans son époque et répond aux attentes des étudiants d’aujourd’hui. Les architectes ont su requalifier les espaces de circulation au profit de véritables espaces communs, ouverts sur l’extérieur, tout en préservant l’intimité des résidants. Ce projet conjugue donc singularité, qualité architecturale et réponse contemporaine. La mixité typologique des logements, la manière d’habiter à plusieurs ou non est un véritable progrès en matière de production de logement et de résidence étudiante, cela répond bien aux attentes actuelles des étudiants.
Perspective
Fig. 113 depuis une terrasse.
Fig. 114 Vue sur les passerelles qui relient les bâtiments entre eux, les rues intérieures convient à une balade architecturale.
Fig. 115 Perspective sur la façade principale de la résidence, le long de la rue Paul Raoult. Le rezde-chaussée, largement identifiable par sa translucidité.
123
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DU NEUF AVEC DU VIEUX Construire de nouvelles résidences est une chose, mais que faire de ce qui a été bâti avant? Que faire de ce patrimoine architectural construit dans les années 1960-1970. Est-il voué à être détruit au profit de nouvelles constructions? Faut-il faire table rase du passé? Non. D’autant que cela peut parfois s’avérer plus cher de détruire puis de reconstruire. D’après un rapport établi en septembre 2007 par Christian Quéffélec4, le CNOUS aurait estimé en 2005 que sur 150 000 chambres réparties au sein du parc des résidences traditionnelles, 70 000 d’entre elles mériteraient d’être sujet à la réhabilitation. D’une part, elles font preuve d’une vétusté alarmante, elles ne répondent plus aux exigences de conforts mais aussi elles ne sont plus aux normes d’aujourd’hui. Bien qu’elles soient encore occupées aujourd’hui, cela relève plus souvent d’un choix par défaut pour les étudiants concernés car cela leur permet d’être logés à bas prix aux abords des 120€. Un loyer bas, certes, mais pour une qualité de vie bien moindre. Ainsi, il est donc possible d’offrir une seconde vie à ces anciennes résidences et, par la même, rompre l’image négative que le CROUS véhicule depuis trop longtemps avec ses résidences anciennes : des chambres de 9 m2 alignées le long d’un couloir dans des résidences aux apparences de tours ou de barres. En réponse à cela, Christian Quéffélec explique qu’il existe trois solutions pour répondre à ce type d’intervention. Toutefois, ces dernières nécessitent d’importants travaux : une modification partielle de la structure, une reprise du second œuvre ainsi qu’une reprise des différents types de réseaux (électriques, fluides et sanitaires) (cf. schémas page de droite). La première vise à étendre les cellules, jugées trop petites, et de gagner sur l’extérieur. Ce principe consiste à une mise à nu du bâtiment en lui ôtant ses façades, afin de lui greffer des m2 de planchers supplémentaires. - Un système similaire à la démarche employée par Lacaton et Vassal, lors de la réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris. Cette première démarche présente l’avantage de ne pas avoir à intervenir sur la structure du bâtiment. Cependant, elle est envisageable seulement si la résidence a été édifiée selon les principes de mise en œuvre des grands ensembles : pas d’alignement, environnement proche libre.
4. Christian Quéffélec, Le logement étudiant regards critiques et visions d’avenir, conseil général des ponts et chaussées, septembre 2007, p°75
Fig. 116 > Schéma de réhabilitation par extérieur : solution n°1 Fig. 117 > Schéma de réhabilitation entre trois chambres : solution n°2
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Schémas de principes de réhabilitation pour les anciennes résidences
Solution n°1
Solution n°2
1
2
3
1
GSPublisherEngine 0.20.100.93
2
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La seconde solution suggère de faire à partir de trois anciennes chambres juxtaposées, deux petits studios mutualisant un coin cuisine et une salle de bain. La surface des deux chambres existantes situées à l’extérieur reste identique. En revanche, la travée centrale se divise en deux et accueille les nouvelles fonctions. Cette solution présente l’inconvénient de réduire la capacité d’habitations du bâtiment, ainsi que le percement des refends. La troisième solution, la moins intéressante, vise à transformer le principe de distribution des logements, afin de créer des unités de vie où sont regroupées plusieurs chambres. De l’ordre de cinq logements par unités, ces derniers se partagent cuisine, salle de bains et WC. En somme, aucun agrandissement et un partage des espaces sanitaires. Finalement, la réhabilitation a autant d’intérêt que la construction neuve. En effet, au vu des effectifs croissants du nombre d’étudiants d’une année à une autre, il n’est pas concevable de construire puis de détruire par la suite. Qui plus est, réhabiliter les anciennes résidences offre la possibilité de les revaloriser et par la même, revaloriser des campus universitaires. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour la résidence Fleming à Orsay, réalisée par atelier Lion. Inscrite dans la même démarche que la première solution, les architectes ajoutent en façades des extensions de 7 m2 en module bois. Si l’on en croit ces derniers, le montant total des travaux serait de 30 %5 moins cher par rapport à une démolition/reconstruction.
Fig. 118 > Plan étage courant, situation existante. Fig. 119 > Photographie de l’état actuel de la résidence.
5. Atelier Lion, Source : http://www.atelierslion.com/projets/puca-reha/?domaine=architecture
Fig. 120> Plan étage courant, projet envisagé : greffe de module en ossature par extérieur. Fig. 121> Perspective du projet une fois réhabilité.
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Ã&#x2030;tat existant
Projet
128
129
CONCLUSION
Qu’en est-il du logement étudiant contemporain, en France, au XIXe siècle ? Nous avons vu que depuis plusieurs années à présent, le logement étudiant s’est progressivement orienté vers une forme de standardisation, le conférant au grade de « produit ». Pourquoi? Peut-être parce que le contexte français se veut trop strict, trop normatif, à vouloir impérativement cocher chacune des cases qui figurent dans les cahiers des charges les unes après les autres. A qui doit-on cela? Aux décisionnaires : principalement maîtrises d’ouvrage, et gestionnaires, mais aussi aux politiques urbaines, toujours à la recherche d’un équilibre financier avant même de penser aux étudiants. Les architectes, eux, sont placés au dernier rang, ils subissent, sans parler des étudiants... Au début de ma réflexion, j’ai émis l’hypothèse que le logement étudiant se devait de répondre à une certaine adaptabilité, ou flexibilité, de ce lieu de vie. Et ce en dépit des nombreuses normes auxquelles l’architecte doit faire face. A la suite de nombreuses lectures, analyses, visites et échanges qui ont conduit à la rédaction de ce mémoire, je peux à présent me prononcer sur ce point. Une réponse tangible mais qui est encore aujourd’hui trop marginale : les dernières résidences construites, ou en construction, sont porteuses d’un bon présage.
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Actuellement il est difficile de pouvoir prétendre à une certaine flexibilité du lieu de vie, pour cela il faudrait que le logement se prête à des distributions différentes comme d’un espace de réception, cuisine, lit et bureau. En somme, cela implique un mobilier digne de ce nom. Or, pour des raisons économiques, il est beaucoup plus intéressant de fixer le mobilier et par la même, figer les fonctions du logement. Il n’y a pas de solution miracle, pas plus qu’un logement étudiant idéal. Il faut attendre. Attendre que les politiques et autres acteurs prennent conscience que notre système est trop cadenassé et souffre d’un manque de flexibilité. Durant plusieurs années, les architectes ont tentés tant bien que mal d’apporter de nouvelles idées pour permettre une meilleure qualité d’habitabilité au sein des cellules. Mais les idées ne sont pas ce qui manque aux architectes, mais plutôt ce qui les empêche de les appliquer. Preuve en est, la résidence Delphine Seyrig à Paris (cf. page 86), il n’y a qu’à comparer un plan de logement dessiné pour le concours et celui qui a par la suite été réalisé. Il y a aussi des architectes comme Lacaton & Vassal qui, par le moyen d’un jardin d’hiver, ont su apporter des m² en plus sans engendrer de frais supplémentaires au projet. Cependant, lorsque l’on observe chacun des plans de logements étudiés, on constate que la morphologie et la configuration de la cellule est toujours la même : une entrée qui donne sur un couloir accolé à une salle de bain et au bout, l’espace de vie avec des rangements et un coin cuisine micro-dimensionnés. Pourtant, le 17 mars 2014, la loi PMR est repassée à un taux d’accessibilité de 5%. Cela est un début, un progrès du système français qui s’est, enfin, aperçu que cette réglementation avait conduit le logement étudiant, le logement tout court même, à obtenir des espaces de circulation ou de services aux surfaces surdimensionnées dont l’usage se limite souvent à une fois par jour (salle de bain, WC, halle d’entrée). On a vu des logements chasser l’espace couloir au profit d’un véritable espace cuisine et repas, séparé de la pièce de vie principale (cf. résidence Escape, page 92). Aussi, le logement étudiant se tourne progressivement vers de nouvelles façons d’habiter, en lien avec la colocation et la multiplication des typologies d’appartements au sein de certaines résidences. Mais cela reste cependant encore trop limité... Ce sont d’ailleurs, à l’heure actuelle, les seuls changements qui se soient opérés. La France reste encore trop craintive et s’obstine à ne voir en la dernière technologie, la dernière innovation la solution la plus adaptée (l’architecture préfabriquée par exemple) ; le besoin ne rime pas avec précipitation.
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Tout porte à croire, si l’on regarde le concours d’ID Campus, qu’une nouvelle page se tourne pour le logement étudiant, une nouvelle ère commence. La réponse conduite par l’agence TANK architectes est assurément innovante, sur le plan de la résidence étudiante. Des programmes aux typologies variés, allant de la simple cellule à la vie en colocation. Une remise en cause de l’organisation de la cellule, de sa forme standardisée et des différentes mutabilités entre elles. Mais encore une fois, il nous faut attendre. Attendre pour voir ce qui sera véritablement réalisé ; établir une comparaison entre l’état papier et l’état physique. En tout cas, il est certain que si l’on souhaite voir émerger de réelles améliorations dans le logement étudiant en France, il est important que l’architecte soit davantage intégré au projet, puisse prendre position ; qu’il y est un dialogue qui se fasse entre l’architecte, les maîtrises d’ouvrage et les gestionnaires pour voir les logements étudiants gagner en habitabilité et en confort. Aussi, il ne faut peut-être pas se borner à regarder uniquement ce qui se fait chez nous. En 2010, lorsque l’agence des ateliers CANAL a proposé dans le cadre d’un concours d’idées sur le logement étudiant innovant, ces derniers proposèrent des appartements partagés qui mutualisent un certain nombre de services, une idée survenue lors d’une visite de résidence en Slovénie. Il serait certainement intéressant de voir ce qui se fait à l’étranger, de savoir s’ils connaissent les mêmes problèmes que nous, ou non.
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BIBLIOGRAPHIE
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ARTICLES PERIODIQUES - DARRIEUS Margaux, «LIPSKY + ROLLET, maison de l’Inde, Paris 14e», AMC, n°233, mai 2014, pp. 18-21 - MAGROU Rafaël, EXE, «Maison de l’inde, Lipsky + Rollet architectes», n°16, mai-juin-juillet 2014, pp. 90-109 - MEVEL Nadège, «Habiter l’épaisseur», EXE, n°12, avril, mai, juin 2013, pp. 144-163 - NAMIAS Olivier, «Le logement étudiant au XXIesiècle», D’a, n°199, avril 2011, pp. 23-41 - SCOFFIER Richard, «Zoo humain, logements étudiants et sociaux, Paris XIXe», D’a, n°220, septembre 2013, pp. 50-55 - «Extension à R+7 en bois pour la maison de l’Inde à Paris», Séquence bois, n°98, janvier-février 2014, pp. 18-21 - «Rideaux à haute performance pour confort domestique», D’a, n°222, novembre 2013, pp. 60-61,
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RAPPORTS, MÉMOIRES, ÉTUDES - BELGHITH Freres, BRUYAND Lorraine, FERRO Mathilde, LE COGNE Simon, VERLEY Élise, WALDVOGEL Carole, La vie étudiante, repères, OVE, Édition 2013. - BELGHITH Freres, FERRY Odile, OTON Aurélien, Enquête nationale conditions de vie des étudiants 2013 - Le logement étudiant, OVE, Édition 2013. - MOJEIKISSOFF Valentin, «D’un choix par défaut vers un réel désir d’habiter - le logement étudiant en questions», Mémoire Master 1, Architecture et Cultures Constructives, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, 2013-2014. - PUCA, n°2, juin 2012, Le quatre pages, Le logement des jeunes dans les technopoles universitaires. - PUCA, mars 2007, synthèse contributive à la construction de recherche, «En-qûete du logement étudiant - Logement & condition étudiante en France et dans l’Union Européenne». - QUÉFFÉLEC Christian, Le logement étudiant, regards critiques et visions d’avenir, Conseil général des ponts et chaussées, septembre 2007.
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FILMOGRAPHIE - BATIMAT - Le Salon International de la Construction et de l’architecture, maison de l’Inde, «Florence Lipsky Lipsky + Rollet Architectes», recueillis sur : https://www.youtube.com/watch?v=KR2rmN_DiqU - BATIMAT - Le Salon International de la Construction et de l’architecture, «Umberto Napolitano - LAN», recueillis sur : https://www.youtube.com/watch?v=sKdbqBNZwMk - BATIMAT - Le Salon International de la Construction et de l’architecture, «Spela Videcnik - OFIS Architekti», recueillis sur : https://www.youtube.com/watch?v=uSiJt7B8pCg - Bernard Rayard, ID Campus, «ID Campus, Penser le logement étudiant autrement», recueillis sur : https://vimeo. com/69160302 - Pavillon de l’arsenal, résidence Avia, «#02 Immeuble de 165 logements étudiants», recueillis sur : http://www. dailymotion.com/video/x8zxec_02-immeuble-de-165-logements-etudi_creation - Pavillon de l’arsenal, résidence Julie Daubié «Pink flamingo», «Architecture=Durable / Stéphane Maupin, la fantastic agence», recueillis sur : http://www.dailymotion.com/video/x8zm1e_architecture-durable-stephane-maupi_creation - Pavillon de l’arsenal, résidence de Thionville, «#46 Logements étudiants et sociaux, Paris 19», recueillis sur : http://www.dailymotion.com/video/x21w7hc_46-logements-etudiants-et-sociaux-paris-19_creation
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TABLE DES ILLUSTRATIONS NTRODUCTION
49f3d402f33e.jpg
p°10 - Fig 1. Schéma personnel, FAURE Julien.
p°24 - Fig 13. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Grenoble.
p°10 - Fig 2. Schéma personnel, FAURE Julien.
p°24 - Fig 14. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Grenoble.
1. SITUATION URBAINE
p°27 - Fig 15. Plan ©Atelier A architectes, recueillis auprès de Atelier A, retravaillé par FAURE Julien.
p°17 - Fig 3. Image internet : http://www.gutenberg. org/files/40706/40706-h/images/facing104_full.jpg
p°27 - Fig 16. Plan ©Atelier A architectes, recueillis auprès de Atelier A, retravaillé par FAURE Julien.
p°17 - Fig 4. Image internet : http://images.nypl.org/ index.php?id=53915&t=w
p°28 - Fig 17. Photographie de la résidence Marie Reynoard à Grenoble, ©Mathieu Ducros : http://www. ameller-dubois.fr/uploads/projets/medias/smr_crous_ grenoble_rersidence_condillac_3.jpg
p°19 - Fig 5. Photographie de la résidence Jean-Zay à Antony, ©David Haffen : http://www.davidhaffen.com/fr/ portfolio-15860-0-40-residence-universitaire-jean-zayprojet-en-cours.html p°21 - Fig 6. Schéma personnel, FAURE Julien. p°22 - Fig 7. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Grenoble. p°23 - Fig 8. Schéma personnel, FAURE Julien. p°23 - Fig 9. Schéma personnel, FAURE Julien. p°24 - Fig 10. Schéma de MOJEIKISSOFF Valentin, redessiné par FAURE Julien p°24 - Fig 11. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 p°24 - Fig 12. Photographie d’un logement de la résidence le Filaos, ©CROUS : https://crous.parking. einden.com/static-images/66cb44b5a50f12a8f29f-
p°29 - Fig 18. Schéma personnel, FAURE Julien. p°29 - Fig 19. Schéma personnel, FAURE Julien. p°30 - Fig 20. Schéma personnel, FAURE Julien. p°31 - Fig 21. Plan d’étage courant ©Ameller, Dubois et associés, recueillis auprès du CROUS de Grenoble de la résidence Marie Reynoard. p°32 - Fig 22. Photographie d’un logement de la résidence le Filaos, ©CROUS : https://crous.parking. einden.com/static-images/3f235731d0d34c729cb0fac3e9c8fd1d.jpg p°32 - Fig 23. Plan d’un logement de la résidence Marie Reynoard, dessiné par FAURE Julien. p°38 - Fig 24. Photographie personnel, prise le 13/03/2015 à Paris.
137 p°39 - Fig 25. Schéma personnel, FAURE Julien. p°38 - Fig 26. Schéma personnel, FAURE Julien.
c4b581f000122_pink-flamingo-stephane-maupin_second_floor_plan.png
p°39 - Fig 27. Plan ©LAN architectes, recueillis sur : http://www.lan-paris.com/media/projectFiles/DP%20 RIVP%20FR.pdf et retravaillé par FAURE Julien.
p°51 - Fig 40. Plan ©Stéphane Maupin architecte, recueillis sur archdaily : http://ad009cdnb.archdaily. net/wp-content/uploads/2013/06/51c3cbdbb3fc4b581f000124_pink-flamingo-stephane-maupin_third_ floor_plan.png
p°38 - Fig 28. Plan ©LAN architectes, recueillis sur : http://www.lan-paris.com/media/projectFiles/DP%20 RIVP%20FR.pdf et retravaillé par FAURE Julien. p°43 - Fig 29. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Paris. p°43 - Fig 30. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Paris. p°43 - Fig 31. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Paris. p°45 - Fig 32. Plan ©LAN architectes, recueillis sur : http://www.lan-paris.com/media/projectFiles/DP%20 RIVP%20FR.pdf et redessiné par FAURE Julien. p°46 - Fig 33. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°47 - Fig 34. Schéma personnel, FAURE Julien. p°47 - Fig 35. Schéma personnel, FAURE Julien. p°48 - Fig 36. Schémas des intentions de projet, ©MAUPIN Stéphane, recueillis dans l’ouvrage « Architecture = Durable - 30 architectes, 30 projets en Île-deFrance », pp.158 p°49 - Fig 37. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°48 - Fig 38. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°51 - Fig 39. Plan ©Stéphane Maupin architecte, recueillis sur archdaily : http://ad009cdnb.archdaily. net/wp-content/uploads/2013/06/51c3cbbeb3f-
p°51 - Fig 41. Plan d’un logement de la résidence Julie Daubié, dessiné par FAURE Julien. p°52 - Fig 42. Photographie depuis le terrain de basket de la résidence Daubié, ©Cecile Septet, recueillis sur : http://ad009cdnb.archdaily.net/wp-content/ uploads/2013/06/51c3cb3ab3fc4b581f00011c_ pink-flamingo-stephane-maupin_basket_playground.jpg p°54 - Fig 43. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°55 - Fig 44. Schéma personnel, FAURE Julien. p°52 - Fig 45. Schéma personnel, FAURE Julien. p°52 - Fig 46. Plan ©Atelier Séraji, recueillis sur : http:// www.cstb.fr/fileadmin/documents/webzines/2009-03/ seraji/Book-Seraji-logement.pdf, pp.58 et retravaillé par FAURE Julien. p°52 - Fig 47. Photographie recueillis sur : http://www. cstb.fr/fileadmin/documents/webzines/2009-03/seraji/ Book-Seraji-logement.pdf, pp.60 p°52 - Fig 48. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°52 - Fig 49. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°52 - Fig 50. Plan ©Atelier Séraji, recueillis sur : http:// www.cstb.fr/fileadmin/documents/webzines/2009-03/ seraji/Book-Seraji-logement.pdf, pp.58 et redessiné par FAURE Julien.
138 p°52 - Fig 51. Plan ©Atelier Séraji, recueillis sur : http:// www.cstb.fr/fileadmin/documents/webzines/2009-03/ seraji/Book-Seraji-logement.pdf, pp.58 et redessiné par FAURE Julien. p°52 - Fig 52. Plan ©Atelier Séraji, recueillis sur : http:// www.cstb.fr/fileadmin/documents/webzines/2009-03/ seraji/Book-Seraji-logement.pdf, pp.58 et redessiné par FAURE Julien.
2. DU LOGEMENT ETUDIANT A LA RESIDENCE ETUDIANTE p°61 - Fig 53. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°62 - Fig 54. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°62 - Fig 55. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°65 - Fig 56. Image recueillis sur GoogleEarth, puis travaillée par FAURE Julien. p°67 - Fig 57. Plan ©Lipsky et Rollet architectes, recueillis sur : EXE, n°16, mai-juin-juillet 2014, pp. 93, « Maison de l’Inde, Lipsky + Rollet architectes » p°67 - Fig 58. Plan d’un logement ©Lipsky et Rollet architectes, redessiné par FAURE Julien. p°68 - Fig 59. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°68 - Fig 60. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°68 - Fig 61. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°68 - Fig 61. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris.
p°70 - Fig 63. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°71 - Fig 64. Schéma personnel, FAURE Julien. p°71 - Fig 65. Schéma personnel, FAURE Julien. p°73 - Fig 66. Plan ©Hauvette & associés, recueillis sur : http://ad009cdnb.archdaily.net/wp-content/ uploads/2012/11/50b6dc24b3fc4b729400005a_irene-joliot-curie-residences-data-architectes_plan_-2-.png p°75 - Fig 67. Plan d’un logement pour étudiant, ©Hauvette & associés, recueillis sur : http://www. archdaily.com/299571/irene-joliot-curie-residences-data-architectes/50b6dc53b3fc4b7294000061_irene-joliot-curie-residences-data-architectes_plan_-7-png/ et redessiné par FAURE Julien. p°75 - Fig 68. Plan d’un logement pour étudiant, ©Hauvette & associés, recueillis sur : http://www. archdaily.com/299571/irene-joliot-curie-residences-data-architectes/50b6dc48b3fc4b729400005e_irene-joliot-curie-residences-data-architectes_plan_-6-png/ et redessiné par FAURE Julien. p°76 - Fig 69. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°76 - Fig 70. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°76 - Fig 71. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°78 - Fig 72. Photographie personnelle, prise le 13/04/2015 à Paris. p°79 - Fig 73. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°79 - Fig 74. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°80 - Fig 75. Plan rez-de-chaussée, ©Lacaton & Vassal, recueillis sur : http://www.archdaily.com/476650/ ourcq-jaures-student-and-social-housing-lacaton-and-
139 vassal/52fc5398e8e44e3cd0000082_ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_rqj_pln_rdcbas_copia-png/ p°80 - Fig 76. Plan R+2, R+3, R+4, ©Lacaton & Vassal, recueillis sur : http://www.archdaily. com/476650/ourcq-jaures-student-and-social-housing-lacaton-and-vassal/52fc52f1e8e44e3cd000007d_ ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_rqj_ pln_r_2_3_4_copia-png/ p°80 - Fig 77. Plan R+6, ©Lacaton & Vassal, recueillis sur : http://www.archdaily.com/476650/ ourcq-jaures-student-and-social-housing-lacaton-and-vassal/52fc534be8e44e3cd000007f_ ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_rqj_ pln_r_6_copia-png/ p°82 - Fig 78. Plan logement avec jardin d’hiver + balcon, ©Lacaton & Vassal, ©FAURE Julien. p°82 - Fig 79. Plan logement avec balcon ©Lacaton & Vassal, ©FAURE Julien. p°84 - Fig 80. Photographie depuis la voie ferré ©Philippe Ruault, recueillis sur : http://www.archdaily. com/476650/ourcq-jaures-student-and-social-housinglacaton-and-vassal/52fc5550e8e44e158900007c_ ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_2013-07-09-25-jpg/ p°84 - Fig 81. Photographie d’un logement étudiant ©Philippe Ruault, recueillis sur : http://www.archdaily. com/476650/ourcq-jaures-student-and-social-housinglacaton-and-vassal/52fc53a0e8e44e1589000074_ ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_2013-07-04-28-jpg/ p°84 - Fig 82. Photographie personnelle de la salle commune, prise le 13/04/2015 à Paris. p°84 - Fig 83. Photographie depuis terrasse en R+7 ©Philippe Ruault, recueillis sur : http://www.archdaily.
com/476650/ourcq-jaures-student-and-social-housinglacaton-and-vassal/52fc534be8e44e5482000090_ ourcq-jaures-student-social-housing-lacaton-vassal_2013-07-04-18-jpg/ p°86 - Fig 84. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°87 - Fig 85. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°87 - Fig 86. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°88 - Fig 87. Schémas d’intentions de projet, ©OFIS arkitekts, recueillis sur : http://www.archdaily. com/280195/basket-apartments-in-paris-ofis-architects/50736b6828ba0d7b2c0000ec_basket-apartments-in-paris-ofis-architects_diagram_-1-png/ p°89 - Fig 88. Plan RDC, ©OFIS arkitekts, recueillis sur : EXE, n°12, avril-mai-juin, pp. (...), « habiter l’epaisseur » p°89 - Fig 89. Plan R+1 ©OFIS arkitekts, recueillis sur : EXE, n°12, avril-mai-juin, pp. (...), « habiter l’epaisseur » p°89 - Fig 90. Plan R+2 à R+9, ©OFIS arkitekts, recueillis sur : EXE, n°12, avril-mai-juin, pp. (...), « habiter l’epaisseur » p°90 - Fig 91. Plan logement concours, ©OFIS arkitekts, recueillis sur : http://www.archdaily. com/280195/basket-apartments-in-paris-ofis-architects/50736b6628ba0d7b2c0000ea_basket-apartments-in-paris-ofis-architects_apartment1_-2-png/ et redessiné par FAURE Julien. p°90 - Fig 92. Plan logement réalisé, ©OFIS arkitekts, redessiné par FAURE Julien. p°92 - Fig 93. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°92 - Fig 94. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris. p°92 - Fig 95. Photographie personnelle, prise le 12/04/2015 à Paris.
140 p°94 - Fig 96. Perspective de la résidence Escape, ©Sidler Olivier, recueillis auprès de Chabal architectes. p°95 - Fig 97. Schéma personnel, ©FAURE Julien.
©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank.fr/#!/ projet/38
p°95 - Fig 98. Schéma personnel, ©FAURE Julien.
p°119 - Fig 109. Plan d’étage courant, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank.fr/#!/projet/38
p°97 - Fig 99. Plan du rez-de-chaussée ©Chabal architectes, recueillis auprès de l’agence Chabal architectes et retravaillé par FAURE Julien.
p°121 - Fig 110. Plans de mutabilité des cellules entre elles, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www. tank.fr/#!/projet/38, et redessiné par FAURE Julien.
p°98 - Fig 100. Plan R+5 ©Chabal architectes, recueillis auprès de l’agence Chabal architectes et retravaillé par FAURE Julien.
p°121 - Fig 111. Plan d’un appartement type studio, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank.fr/#!/ projet/38, et redessiné par FAURE Julien.
p°99 - Fig 101. Plan d’un logement type studette ©Chabal architectes, recueillis auprès de l’agence Chabal architectes et retravaillé par FAURE Julien.
p°121 - Fig 112. Plan d’un appartement type T5 pour collocation, ©TANK architectes, recueillis sur : http:// www.tank.fr/#!/projet/38, et redessiné par FAURE Julien.
p°100 - Fig 102. Plan RDC d’un logement type T4 pour collocation, ©Chabal architectes, recueillis auprès de l’agence Chabal architectes et retravaillé par FAURE Julien. p°100 - Fig 103. Plan étage d’un logement type T4 pour collocation, ©Chabal architectes, recueillis auprès de l’agence Chabal architectes et retravaillé par FAURE Julien. p°106 - Fig 104. Schéma d’habitabilité, par ©CANAL architecture, recueillis sur : D’architecture, n°199, avril 2011, « le logement étudiant au XXIe siècle », p°37
p°122 - Fig 113. Perspective de la résidence ID Campus, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank. fr/#!/projet/38 p°122 - Fig 114. Perspective de la résidence ID Campus, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank. fr/#!/projet/38 p°122 - Fig 115. Perspective de la résidence ID Campus, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank. fr/#!/projet/38 p°125 - Fig 116. Schéma personnel, ©FAURE Julien.
3. QUEL AVENIR POUR DEMAIN
p°125 - Fig 117. Schéma personnel, ©FAURE Julien.
p°116 - Fig 105. Perspective de la résidence ID Campus, ©TANK architectes, recueillis sur : http://www.tank. fr/#!/projet/38
p°127 - Fig 118. Plan étage courant, état existant, ©Atelier Lion, recueillis sur : http://www.atelierslion.com/ projets/puca-reha/?domaine=architecture
p°117 - Fig 106. Schéma personnel, ©FAURE Julien.
p°127 - Fig 119. Photographie état existant, ©Atelier Lion, recueillis sur : http://www.atelierslion.com/projets/ puca-reha/?domaine=architecture
p°117 - Fig 107. Schéma personnel, ©FAURE Julien. p°118 - Fig 108. Schéma d’intentions de projet,
141 p°127 - Fig 120. Plan étage courant, état projeté, ©Atelier Lion, recueillis sur : http://www.atelierslion.com/ projets/puca-reha/?domaine=architecture p°127 - Fig 121. Perspective du projet réhabilité, ©Atelier Lion, recueillis sur : http://www.atelierslion.com/ projets/puca-reha/?domaine=architecture
HABITER PETIT ET HABITER BIEN L’HABITAT ÉTUDIANT CONTEMPORAIN par Julien FAURE Master Architecture et Cultures Constructives École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 2015 suivi par Anne-Monique BARDAGOT
HABITER PETIT ET HABITER BIEN L’HABITAT ÉTUDIANT CONTEMPORAIN
Ce mémoire interroge l’habitat étudiant contemporain en France, la réflexion des architectes et leur recherche de l’équilibre entre contraintes et qualité d’usage. Comment construire un lieu de résidence, pour une durée limitée, qui soit un réel lieu de vie? Pourquoi la cellule s’estelle imposée comme le modèle incontournable du logement étudiant? Comment briser cette image négative que la plupart des étudiants ont des habitations universitaires, afin de leur redonner envie de vivre en ces lieux? Comment les architectes ont-ils répondu ces dernières années, en dépit de la norme PMR, pour concevoir des logements étudiants de qualité? Voilà les questions autour desquelles s’articule ce mémoire.
d’ de
école nationale supérieure architecture grenoble