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UFR Sciences de l’éducation Master 1 TEF

Enseignant : RINAUDO J-L.

Dossier de méthodologie

Janvier 2006

HERISSON Stéphane n° étudiant : 20507197 MORICE Julien n° étudiant : 205040


SOMMAIRE

Introduction générale

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Introduction au dossier

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I - Phase de recherche du terrain

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I.1 - Le choix du centre social comme terrain d’observation 7 I.1 - Le choix du centre social comme terrain d’observation 7 I.2 - Présentation du centre social

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I.3 - Le rendez vous avec la conseillère en économie sociale et familiale

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II - Phase d’observation

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II.1 - Du côté de l’observateur participant II.1.1 - Quelques observations et prise de conscience

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II.1.2 - Réalité en comparaison des attentes

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II.1.3 - Extension à notre travail

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II.2 - Du coté de l’observateur non participant

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II.2.1 - Le déroulement

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II.2.2 - Nos objectifs

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II.2.3 - Choix de la grille

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II.3 - L'analyse

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II.3.1 - Ma position

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II.3.2 - Difficultés de formulations

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II.3.3 - Limites de l'observation

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II.3.4 – Résultats

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III - Phase d’entretien

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III.1 - Préparation de l’entretien

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III.1.1 - Nos objectifs

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III.1.2 - La prise de contact et choix de personne

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III.1.3 - La question de la méthode

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III.1.4 - Le matériel

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III.1.5 - Les biais

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III.1.6 - Le lieu de l’entretien

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III.1.7 - Le moment

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III.2 - Le déroulement de l’entretien

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III.2.1 - Le contexte de l’entretien

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III.2.2 - Résumé du déroulement

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III.3 - Analyse de l’entretien

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III.3.1 - La pertinence de la méthode

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III.3.2 - Le vocabulaire utilisé

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III.3.3 - La relation de confiance et domaines affectifs

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III.3.4 - Prise de conscience sur les erreurs commises

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III.3.5 - Les points positifs de la méthode

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III.4 - Conclusion sur l’entretien

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III.4.1 - Réponse en terme d’objectifs

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III.4.2 – La méthode d’analyse de l’entretien

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Conclusions

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Introduction générale

Dans le cadre de ce dossier de méthodologie nous allons décrire au lecteur de manière chronologique les différentes phases de notre enquête relative à un atelier d’apprentissage de la langue française se déroulant dans un centre social de la ville de Rennes. Précisons le dors et déjà, nous nous situons dans un champs de recherche expérimentale. En effet, ce cadre nous a semblé le plus pertinent pour la simple et bonne raison qu’une enquête ethnographique, telle que définie par Stéphane Beaud et Florence Weber induit une dimension temporelle dépassant largement le cadre de notre travail ainsi qu’une relation quasi personnelle entre enquêteurs et enquêtés. Enfin, la démarche clinique visant à mettre en avant les processus inconscient au sens Freudien n’était pas non plus adapté à la situation. C’est pourquoi en respectant le cahier des charges d’une démarche expérimentale, nous avons formulé une hypothèse censée être mise à l’épreuve des faits. Cependant, ce dossier s’intéressant surtout à la méthode utilisée, nous n’aborderons que superficiellement les résultats observés. Dans un premier temps nous présenterons l’introduction telle qu’elle se présenterait dans un dossier de recherche complet. Cette dernière ayant pour but d’annoncer l’hypothèse et la problématique. Ensuite nous détaillerons notre phase de recherche en abordant le choix du terrain aussi que les différents entretiens préliminaires. Dans une seconde partie il s’agira d’étudier notre phase d’observation qui se déclinera en plusieurs points relatifs à l’observation non participante assistée d’une grille et l’observation participative sans prise de note. Puis il sera question de l’entretien, c'est-à-dire, de sa préparation et de son déroulement dans un esprit d’analyse et de compréhension. Enfin, nous élaborerons une conclusion en confrontant la phase d’observation et la phase d’analyse à la fois en terme méthodologique mais également très succinctement, car ce n’est pas l’objet de notre travail, en terme de résultat et de mise à l’épreuve de notre hypothèse. Nous aborderons également comment, dans le cadre d’une recherche complète, nous procéderions aux prochaines phases d’observations et d’entretiens et également avec quelle méthode nous procéderions au dépouillement.

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Introduction au dossier

Selon le très fameux mythe de la tour de Babel, Dieu pour mettre un terme à l’ascension humaine, a divisé les hommes en multipliant les langues et les dialectes, afin que ces derniers se désorganisent, s’assurant ainsi la pérennité de son règne. Ce mythe, s’il parait bien caricatural ne nous apprend pas moins une vérité essentielle : l’entente des individus passe par la maîtrise d’un langage commun. En France, les problèmes sociaux actuels se sont souvent posés en terme d’emploi, de qualification et pour nos populations immigrées, en terme de culture et d’exclusion. Mais on oubli souvent que le plus grand facteur d’exclusion est avant tout la maîtrise ou plutôt la non maîtrise d’un code lexical commun, et plus précisément du français. Nous nous sommes intéressé à la question de l’apprentissage du français à un âge où on est trop vieux pour allé à l’école mais où il faut faire face au quotidien, et quel quotidien ? En effet, aujourd’hui l’écrit est présent partout à tel point qu’il est quasiment devenu impossible pour une personne illettrée de faire seule des courses. Pour faire face à ce problème, la société s’est organisée, et de nouvelles structures ont été créées, à l’instar des centres sociaux. C’est dans l’un de ces centres sociaux qu’une initiative intéressante est née ; il s’agit d’un cour, ou plutôt d’un espace d’échange destiné aux personnes qui souhaitent apprendre où se perfectionner en français. Cet atelier s’appelle « parlons français » et est animé par une assistante en économie sociale et familiale. Nous avons décidé de nous intéresser à cet atelier, est en particulier aux personnes qui s’y retrouvent. Si la majorité des personnes s’inscrivent pour améliorer leur niveau de langage, il semble cependant que ce ne soit pas la seule motivation de ces dernières.1 N’y aurait t’il pas une autre finalité, plus sociale et relationnelle à ces rassemblements ? Cet atelier ne répondrait-il pas à un ensemble de besoins plus humains et tout aussi utiles pour l’existence qui la maîtrise de la langue ? Quels liens se nouent entre les participants et comment s’articulent leurs relations ?2 C’est à ces différentes questions que nous allons tenter d’apporter des réponses en nous basant sur les résultats d’une observation de terrain et d’un entretien avec un participant à l’atelier « parlons français ».

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Hypothèse Problématique

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I - Phase de recherche du terrain I.1 - Le choix du centre social comme terrain d’observation Travaillant depuis le début de l’année scolaire comme assistant d’éducation dans un collège de quartier à Rennes, je participe à quelques sorties avec les élèves hors du collège. L’une d’elles avait pour objet de faire connaître aux élèves toutes les structures à caractère social présentent sur le quartier. C’est par le biais d’une randonnée photos que nous sommes donc partie par petit groupe à la découverte de tous ces acteurs. Parmi ces structures, l’une d’elle m’a particulièrement intéressé à titre personnel, et notamment par la multitude des activités qui y sont proposées, il s’agit du centre social. J’ai donc tout naturellement pensé effectuer notre travail sur ce terrain.

I.2 - Présentation du centre social Le centre social est un équipement de quartier ouvert pour les habitants sur la base d’un projet établi par les habitants. Son action consiste à : - soutenir les initiatives des habitants - proposer des activités diverses et variées - permettre de se rassembler, de sortir de son isolement - favoriser l’épanouissement personnel - rappeler les règles de la citoyenneté - répondre aux préoccupations diverses C’est un lieu qui concerne tout les habitants quel que soit leur âge ou leur origine. Son but est de contribuer au rapprochement des acteurs sur des objectifs partagés et de passer du comportement de consommateur à celui d’acteur. C’est un équipement à vocation pluri générationnelle. Le centre social mobilise des bénévoles qui partagent la vie du centre et le font vivre par leur dynamisme, ainsi que des salariés qui assurent la mise en place des différents projets.

I.3 - Le rendez vous avec la conseillère en économie sociale et familiale Nous nous sommes donc dans un premier temps déplacé jusqu’au centre afin de prendre connaissance des différents ateliers proposés et de collecter des informations sur l’organisation et le rôle du centre social.

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Etant dans un premier temps très intéressé par un atelier portant sur l’apprentissage de la cuisine économique de qualité, nous avons convenu d’un rendez vous avec la conseillère en économie sociale et familiale qui encadre cet atelier. Durant cet entretien, notre interlocutrice nous a donc présenté brièvement son rôle au sein du centre social, accès en particulier sur la conception d’ateliers à finalité pédagogique et sociale visant à accompagner les habitants du quartier dans leurs projets. Parmi les différents ateliers qu’elle proposait elle nous a également parlé d’un projet auquel elle est particulièrement attachée, à savoir, un atelier pour apprendre le français. Ce dernier, a tout de suite retenu notre attention. En effet, il nous a semblé plus pertinent pour notre travail de méthodologie, puisqu’il est d’avantage accès sur l’apprentissage que l’atelier cuisine qui, au dire de la conseillère en économie sociale et familiale, à moins une vocation pédagogique que social. Ainsi, finalement, nous avons décidé d’effectuer notre travail en rapport avec cet atelier « parlons français ». Restait à définir les modalités de l’observation. En effet, l’atelier se divise en deux groupes : les débutants et les confirmés. Comme nous avons décidé de faire la phase d’observation à deux, et afin de permettre à l’un d’entre nous de participer et à l’autre de travailler sur une grille, l’atelier des confirmés était plus adapté selon notre interlocutrice. En effet, le premier atelier pour les débutants est plus axé sur l’apprentissage même des règles du français, alors que le second s’apparente plus à une discussion sur un thème prédéfini. De fait, il nous permettait vraiment d’être participant à part entière. Nous avons donc convenu de la date de notre présence à l’atelier qui, précisons le, se passe durant une matinée.

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II - Phase d’observation Nous avons effectué l’observation en binôme pour profiter de l’expérience méthodologique. Nous avons alors décidé d’adopter deux techniques différentes. L’un fut observateur participant, l’autre non participant et assisté d’une grille. Ces deux positions se sont avérées complémentaires et pertinentes.

II.1 - Du côté de l’observateur participant Etant participant à part entière, je me suis donc permis d’intervenir plusieurs fois, soit pour poser des questions, soit pour rebondir sur le sujet. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’on se prend très vite au jeu, et que les participants se sont montrés très accueillants à mon égard.

II.1.1 - Quelques observations et prise de conscience La première chose qu’il me semble important de noter en tant que participant et qu’il est peut être plus difficile de percevoir lorsque l’on est observateur, et que l’atmosphère ambiante était très agréable. Cette constatation pourrait paraître un peu naïve et banale, cependant, j’estime qu’il est très important de le noter puisque les professionnels et les bénévoles font un grand travail de mise en confiance auprès des participants. La motivation de ces derniers pour venir au cours dépend bien évidement, dans une large mesure, de la qualité de l’accueil et de l’ambiance générale de l’atelier. Durant le cours, il y avait parfois de manière sporadique des apartés, notamment avec les personnes d’origine Marocaine, cependant, j’ai constaté un autre phénomène qui laisse à réfléchir et à gagner en humilité : En effet, si les apartés entre les Marocaines étaient facilement observables, d’autres moins évidents mais tout aussi fréquents se passaient entre bénévoles et formateurs. J’ai notamment le souvenir (puisque je ne prenais pas de note) d’une discussion sur le nouveau statut des professeurs des écoles qui s’est surtout déroulée entre formateurs et bénévoles, laissant les participants un peu de côté. Si dans ce cas, la discussion était toujours en français, nous pouvons considérer que c’était comme dans une langue étrangère pour les participants puisque le niveau avait dépassé le cadre du cour qui consiste à ce faire comprendre de tous. Cependant, il est bien évident que cela ce passe à l’insu des protagonistes qui se sont laissés, et moi y compris, entraîner dans la discussion, sans prendre conscience que les participants étaient écartés. Cela laisse à réfléchir et surtout à considérer avec plus de tolérance les petites discussions parasites en langue étrangère, entre certains participants.

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II.1.2 - Réalité en comparaison des attentes Au niveau de la différence entre mes attentes et la réalité, je noterai qu’il y a avait moins de participants que je ne l’imaginais et surtout que nous avait annoncé la conseillère en économie sociale et familiale. Cependant, il faut mettre cela sur le compte des vacances durant lesquelles le centre social ferme ses portes. Je mettrai également l’accent sur le nombre de personnes bénévoles qui ont participé à l’atelier, qui lui était plus important que je ne l’avais pensé. En fait, si on fait le décompte des bénévoles, salariés, stagiaire, et étudiants (nous en l’occurrence), nous étions autant que les personnes bénéficiaires du cour. Mais ceci est un très bon de signe en terme d’investissement volontaire humain.

II.1.3 - Extension à notre travail Finalement, il aurait presque était possible de faire une études sur le motif des engagements bénévoles, et sur ce qu’ils viennent chercher en s’investissant dans le tissu associatif. En tant que participant, j’ai pris conscience que les apports ne sont pas unilatéraux mais bilatéraux, et que bénévoles et animateurs ont beaucoup à apprendre de cette expérience humaine en terme de connaissances et d’épanouissement. En effet, dans la vie quotidienne, rares sont les opportunités de créer des liens avec des personnes qui vivent différemment, habitent dans des lieux différents et finalement expérimente une toute autre réalité.

II.2 - Du coté de l’observateur non participant II.2.1 - Le déroulement Nous sommes arrivés un peu avant l'heure de notre rendez-vous à 09H30. Nous avons attendu quelques minutes que la conseillère ESF arrive. A son arrivée, elle nous a dirigé, avec les participants, vers la salle où se déroule le cours. D’autres participants se trouvaient déjà dans la salle, attendant le début du cours. J'ai laissé tout le monde s'installer, afin que je puisse me mettre près de mon collègue. On s'est installé en bout de table, l'un à coté de l'autre (cf. annexe I). Mon binôme nous a présenté et a indiqué la raison de notre présence. Le cours a commencé vers 09h40. Comme nous avait prévenu la conseillère ESF, au bout d'une demi heure, les personnes parlant le moins français sont parties avec des bénévoles pour un cours particulier. Nous avons, quand à nous, poursuivi notre observation auprès du groupe des confirmés comme cela était prévu. Le cours s'est déroulé sans difficultés particulières pour l'observation malgré une faible présence des participants. Il y avait en effet sept personnes au début du cours, puis trois sont parties en cours particulier. Il ne restait que quatre personnes participantes, deux

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bénévoles plus la conseillère ESF, ainsi que mon binôme et moi même pour la deuxième partie du cours. Ce qui fut suffisant pour l'observation que nous voulions mener. Vers 10h30, les participants de cet atelier et ceux d'un cours de français plus approfondi prennent une pause ensemble autour d'un café. Ce moment est appelé « café du monde » au centre social. Nous avions décidé de faire l'observation à deux : l'un ayant un rôle participatif faisant oublier la présence de l'autre qui avait un rôle d'observateur non participatif. Mon collègue a fait quelques interventions quand il pensait pouvoir apporter quelques choses à la conversation. Moi j'ai surtout porté mon attention sur l'écoute et l'observation guidée par une grille et des items que j'avais déterminés avant le cours. Il ne nous a pas semblé, par notre présence, avoir bousculé ce dernier dans ses fondements.

II.2.2 - Nos objectifs Nous avions décidé d'étudier les échanges à l'intérieur d'un cours pour adultes, supposant qu'il n'y avait pas que des apports sur le cours mais aussi une forme de socialisation entre les participants (bénévoles, salariés du centre sociale et personnes venant au cours « parlons français »). C'est pourquoi il nous semblait plus pertinent d'observer le groupe des confirmés car il y a dans ce cours, comme nous avons pu le constater, de véritables conversations. On faussait moins la relation entre les appreneurs et les apprenants en nous fondant dans le groupe des confirmés plutôt qu'en étant observateur silencieux dans une salle de cours particulier.

II.2.3 - Choix de la grille J'ai d'abord énuméré des items qui me semblait pertinent pour observer une relation pédagogique. Quatre corpus d'items se dégageaient, l'un centré sur les animateurs que l'on peut considérer comme les appreneurs -, un autre centré sur les participants - ici considéré comme les apprenants -, un troisième sur l'apprentissage lui-même et le dernier en rapport avec le déroulement chronologique du cours. Mais j'avais beaucoup trop d'items dans les corpus, ce qui m'aurait monopolisé le regard le temps de trouver la case où noter mon observation. Je souhaitais une grille souple car malgré les informations de la conseillère, je ne savais pas comment et dans quel contexte se déroulerait le cours. J'ai alors composé une grille avec 3 items et 4 sous catégories, chacune à partir de mon premier listing. Une feuille A4 en paysage rassemble les 4 sous-catégories d’un item. La première feuille rassemble les sujets de conversations, la façon dont l'animatrice les recadre, l'utilisation de la langue maternelle et la façon dont les consignes sont appliquées. Ce corpus est relatif au déroulement du cours. La deuxième feuille répertorie les éléments autour de la prise de parole, les outils employés par les appreneurs, l'ambiance du cours et les déplacements dans la salle. 9


Je focalisais ainsi mon regard sur les types d'interactions entre les personnes dans le groupe (appreneurs, apprenants, observateurs). La troisième grille me permettait de noter les évènements divers. J'y avais prévu de noter les positions des personnes ainsi que les évènements qui ponctueraient le cours. Et il me restait de la place pour tout autre observation. Quant à la chronologie, j'ai tout simplement noté l'heure avant mes annotations. J'ai supposé que le rythme des événements me laisserait le temps de la noter à chaque fois. Chaque ligne de ma grille était divisée en deux colonnes. La colonne de gauche est plus grande. J'y ai noté toutes mes observations avec le moins d'interprétations possibles. Alors que dans la colonne de droite, je notais mes impressions, mes interprétations, les moments qui me rappelleraient tout le déroulement d'une situation. Dans l'annexe I à la rubrique « application de la consigne », je note dans la colonne de droite : « 10h05 fin de la conversation « Tout le monde a fêté Noël, c'est bien. (hésitation) Sauf une, chacun son choix » ». L'expression entre guillemets est une citation de la conseillère lorsque qu'elle a conclu les présentations et la première conversation sur qui a fêté Noël. J'ai souligné « c'est bien » car se renforcement rend directement état d'un jugement approbateur. L'expression entière me rappel le déroulement de cette conversation que je pourrais retracer dans l'analyse de mes données car les participants se sont présentés un à un devant tout le monde en spécifiant s'ils avaient fêté Noël ou pas. Dans notre problématique, ce genre d'observation serait à exploiter en analysant les signes d'encouragements que communiquent les animateurs de l'atelier aux participants.

II.3 - L'analyse II.3.1 - Ma position Assis au bout de la table, je me suis efforcé de me fondre dans le décor. Je me suis assis dans le fond d'une chaise, légèrement en recul, prenant des notes sur une chemise, mon téléphone en guise de montre sur cette même chemise. Je n’étais ainsi dans aucun champ de vision direct des participants. Ma volonté étant de ne pas imposer mon regard au groupe. Une difficulté est venue du fait que je ne réagissais pas de la même façon que le groupe. En effet, lors d'une blague, d'une explication, d'un moment où tout le monde parlait, je n'effectuais mon annotation qu'après ce genre d'évènements. Je me sentais en contretemps avec le groupe et avais ainsi l'impression d'attirer les regards sur moi, et je supposais les questions des participants qui se rappelaient ma présence comme observateur, voyeur de leurs comportements. J'ai alors voulu corriger cette impression en prenant le temps d'annoter mes observations. Cette solution était d'autant possible que le rythme du cours fût lent. La taille de la salle ne se prêtait pas à ce que je sois seul dans un coin car j'aurais été très près de la table. Mon extériorité au groupe aurait été encore plus flagrante.

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Un autre problème concernait le « café du monde ». Un autre groupe d'étrangers apprennent le français le mardi matin au centre social. Ce cours est beaucoup plus poussé que celui que nous observions, basés sur des connaissances scolaires. Nous ne voulions pas annoncer à tout le monde dans la salle café notre présence, risquant de trop nous mettre en avant, alors que nous recherchions à être discret. Nous avons préféré ne pas considérer ce moment dans notre observation. J'ai participé à cette pause mais en essayant de communiquer le moins possible tout en restant poli. Cette distance me permis de rester anonyme sans donner la tentation après la pause de m'adresser la parole ou d'évoquer avec quelqu'un ce qu'on aurait pu se dire. Mais il me semblait opportun de participer à la pause par reconnaissance envers les personnes qui nous accueillaient.

II.3.2 - Difficultés de formulations Le passage à l'écrit de ce que l'on observe n'est pas chose aisé. Comment retranscrire rapidement ce que l'on voit pour que lors de l'analyse des données, on puisse analyser ce que l'on a recueilli ? Il est impossible de noter tout ce que l'on voit au risque de ne plus regarder la situation. Et il est impossible également de se souvenir tout ce que l'on a vu pour le retranscrire par la suite. Je pense que chacun doit se connaître pour créer et utiliser les outils avec lesquels il est le plus à l'aise. Je sais pour ma part que j'ai beaucoup de mal à analyser une situation « à chaud » et qu'il me faut un certain temps de recul pour déterminer les évènements importants et pouvoir les interpréter. Il me fallait donc adopter une méthode de prise de note en conséquence. La division en 2 colonnes de ma feuille me permettait déjà d'un coté de noter « à la volée » mes observations et de l'autre de pouvoir y mettre mes impressions ou mes interprétations quelques minutes plus tard. Une grille sans items a l'intérêt d'être très souple et donne la possibilité de noter ce que l'on veut comme on veut. Aucun guide n'attire notre regard et notre écoute dans une direction ou une autre. Mais je craignais de me perdre dans des détails si je ne me listais pas un certain nombre de points à observer. C'est l'avantage des items. De plus, en préparant cette grille avant mon observation, j’ai ainsi pu me libérer de mes présupposés sur la population que j'allais observer. Je me suis aussi appuyé sur ma prise de notes en amphi pendant les cours à l’université cherchant à comprendre comment je note mon cours pour me souvenir des anecdotes que peuvent raconter les professeurs pour illustrer leurs cours. Je m'aperçois que je m'appuie sur la chronologie des évènements et ensuite sur une phrase que j'ai entendu pour me remémorer ce que j'ai perçu de la situation. J'ai donc choisi de baliser ma récolte d'informations en marquant l'heure avant chacune de mes annotations d’autant que le rythme du cours était assez lent. Le fait d'avoir dégagé des items me permettait de n'écrire que ce que je voyais, le sens général étant raccroché aux items et à la colonne de mes interprétations 11


correspondantes. Le maniement des trois feuilles et de mon téléphone portable (sonnerie coupée) sur les genoux ne m'a pas posé beaucoup de problèmes. Ce qui était plus discret et avait l'avantage de ne pas montrer directement aux participants que j'attendais quelque chose d'eux.

II.3.3 - Limites de l'observation L'observation a eu lieu dans une cité de Rennes. Ce quartier a une forte concentration de population étrangère. Le projet du centre social en rend compte par ses objectifs et ses actions en direction de ce public. Car la tendance, ces dernières années selon la conseillère en économie sociale et familiale, était qu’une forte proportion du publique qui fréquentait le centre social est d’origine française et un faible pourcentage d’origine étrangère. Je suis venu à cette observation avec l'idée de trouver un rapport dominants-dominés entre les animateurs de l’atelier et les participants. En effet, les animateurs ont la maîtrise de la langue et ils sont professionnellement et socialement insérés. Alors que les participants ne maîtrisent pas la langue et ont rarement un travail et un réseau social. Je m'attendais à entendre dans le discours des animateurs des approbations à certaines normes sociales. La constitution d'une grille d'observation m'a permis de cadrer mon regard en fonction de notre problématique sur la situation observée. Je craignais sans cette grille de focaliser mon regard sur la réalisation des mes présupposés. Malgré cette grille, mon attention s'est quand même portée sur ce que je pensais voir et entendre, mais j'ai pu prendre du recul. J'ai pu raccrocher mes observations aux items que j'avais dégagés ce qui simplifiait et accélérait mon interprétation avant de l'écrire.

II.3.4 - Résultats A première vue, notre problématique semble se confirmer. En effet, on voit dans ma grille que de nombreux échanges ne sont pas directement liés aux cours et que le cours lui-même est imprégné du quotidien des participants (cf. annexe I) : - discussions en petit groupe en langue maternelle pendant le cours, - sujets de conversations issus du quotidien (fêtes familiales, les enfants, les activités du quartier, les connaissances, les voyages, ...), - les besoins des participants différents en français, - ... Mon recueil montre vite des limites en ce qui concerne précisément « qui dit quoi à qui ». La pause « café du monde » semble être intéressante à observer car si elle ne fait pas partie formellement du cours, elle contribue sans aucuns doutes aux

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objectifs du centre social (cf. I.1.1). Après avoir vécu le cours en tant qu'observateur non participant, je me rends compte qu'il faut avoir du tact et de la perspicacité pour saisir les observations ainsi que les évènements et rester discret. Je me suis demandé si je devais aller au « café du monde », car même si nous ne faisions pas d'observation à ce moment, j'allais être en contact avec les participants. Je ne savais pas quelles influences cela pourrait avoir pour l'observation du cours, après la pause. Je me suis plongé dans le journal et me suis contenté de commenter quelques nouvelles avec un bénévole du cours que l'on observait, tout en essayant de rester dans des généralités. Je ne risquais pas ainsi de susciter un lien affectif. Je n'ai eu aucune phrase à prononcer pendant l'observation. Nous avons salué les participants en arrivant et c'est ensuite mon binôme qui nous a présenté. Il était difficile de rester sans réactions par rapport aux conversations abordées en cours, d'autant que je sais par expériences professionnelles, que même sans rien dire, je peux être très expressif. L'attitude à avoir est quelque chose à réfléchir tout au long de l'observation, selon les évènements.

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III - Phase d’entretien III.1 - Préparation de l’entretien III.1.1 - Nos objectifs Au départ, nous avions hésité entre faire passer un entretien à la conseillère en économie sociale et familiale où le soumettre à un participant. La seconde solution, si elle nous paraissait peut être plus délicate au niveau de la maîtrise de la langue nous a semblé plus pertinente. De plus, comme nous avions au préalable déjà rencontré l’assistante en économie sociale et familiale, nous voulions éviter les redites. De fait, il nous paraissait plus intéressant d’avoir l’avis d’une participante afin de connaître l’efficacité et la pertinence du cours parlons français chez une personne directement confrontée au problème de la langue. Enfin, comme la problématique de notre recherche concernait l’apport social et relationnel des cours et la qualité des relations qui viennent s’y greffer, encore une fois, c’est la seconde solution qui répondait le mieux aux objectifs fixés.

III.1.2 - La prise de contact et le choix de la personne Durant la phase d’observation, j’ai donc était présent en tant que participant, puisque, comme nous l’avons dit précédemment, nous avons choisi de nous intéresser plus au groupe des initiés, dans lequel notre participation directe était plus réalisable. Le groupe débutant étant plus à vocation pédagogique d’initiation à la langue française. Durant la discution qui portait sur les métiers, j’ai pu appréhender les différents participants et leur maîtrise de la langue. Il m’a paru plus pertinent de proposer l’entretien à une personne étant assez alaise durant la communication. J’ai aussi demandé conseil à un bénévole retraité sur les personnes qui seraient susceptibles de nous intéresser. C’est durant la pause, que l’on appelle : « la café du monde », qui réuni deux associations dispensant le même cours que j’ai pris contact avec une Mexicaine. Avant de lui proposer sa participation, nous avons échanger un peu sur son pays d’origine, le Mexique, où par chance, je m’étais déjà rendu il y quelques années durant un mois. Après, quelques minutes de discussion, je l’ai senti plutôt à l’aise avec moi, et j’ai décidé de lui proposer de participer à l’entretien. Elle m’a posé quelques questions sur le déroulement. Je lui ai donc précisé, comme le préconise le contrat informel, que le thème abordé serait les apports du cour parlons français dans sa vie, qu’il durerai au maximum une heure, sans oublier d’ajouter qu’il serait enregistré. Elle a très vite accepté et nous nous sommes mis d’accord sur l’heure et le lieu.

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Je précise bien et mets bien en évidence qu’il s’agit donc en partie, d’un choix de notre part, car certains participants n’auraient pas été à même de participer à un entretien tel que nous l’avons envisagé. Même si ils étaient bien évidemment aptes à participer à notre travail, mais dans un cadre plus approfondi et élaboré, avec toute une réflexion préliminaire sur l’aide à la parole, la prise de contact et la mise en confiance. Pour notre travail à caractère essentiellement méthodologique et ne constituant pas une réelle recherche nous avons décider de maîtriser, au plutôt de limiter certains aléas. Il s’agissait donc d’une personne de 34 ans d’origine mexicaine, qui a 3 enfants et habite le quartier du centre social.

III.1.3 - La question de la méthode Au départ la méthode de l’entretien non directif telle que Karl Roger le préconise m’a beaucoup intéressé, et en particulier, le fait de ne pas modifier ni infléchir les dires de la personne qu’on rencontre. Je souhaitais la parole la plus pleine qui fût. Cependant, la maîtrise somme toute relative de la langue française m’a fait pencher vers le choix d’un entretien semi directif. Il est vrai que nous avions quand même besoin de réponses sur des thèmes précis pour respecter notre recherche s’inscrivant dans le schéma expérimental. Je craignais de plus que la personne ne s’attarde trop sur ses origines et notamment sur le Mexique étant donnée ma connaissance du sujet, qui je l’ai dit plus haut, m’a permis d’instaurer un climat de confiance. Je n’étais cependant pas réfractaire à la question des origines qui, si elle était abordée par la personne constituait bien évidemment une source d’intérêt pour notre sujet. Ainsi, dans la logique de l’entretien semi directif, j’ai préparé quelques questions3 , cependant volontairement peu nombreuses afin que notre participante garde la possibilité de structurer elle-même le fond de sa pensée.

III.1.4 - Le matériel Au préalable, je me suis équipé d’un petit enregistreur audio après en avoir vérifié le bon fonctionnement pour ne pas avoir à y songer au moment de l’entretien.

III.1.5 - Les biais Nous sommes bien conscient qu’il existait dès le départ certain biais à la clarté de notre entretien : - la personne interrogeait me connaissait du jour d’avant - nous avions plus ou moins sélectionné le candidat

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Voir annexe

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Ceci dit, j’étais tout de même, si ce n’est un inconnu, une personne n’appartenant ni à la famille, ni à l’entourage de la participante. De plus, au niveau de la sélection du candidat, précisons qu’elle ne s’est effectuée que sur la maîtrise de la langue, et pas sur d’autres critères telles que l’âge où la classe sociale. Nous estimions que la personne était également assez représentative de l’ensemble des participants puisque qu’elle venait d’un pays étranger et manquait encore de maîtrise concernant le français.

III.1.6 - Le lieu de l’entretien Nous avons décidé en terme de commodité de faire l’entretien dans l’enceinte du centre social car cette perspective présentait plusieurs avantages. En effet, la conseillère en économie sociale et familiale m’a proposé soit une salle si il y en avait une de libre, soit son bureau dans le cas contraire. Finalement, ce dernier a eu lieu dans la même salle que le cours pour les initiés de la veille. De plus, il m’a semblé plus intéressant de faire cet entretien dans le centre social puisque la participante connaissait très bien les lieux et était plus à même de se sentir à son aise. Cette dernière, en effet, fréquente le centre social à de diverses reprises puisqu’elle est très investie dans les activités proposées.

III.1.7 - Le moment Etant donné les disponibilités de la personne, j’ai décidé de réaliser l’entretien le lendemain de l’observation toujours dans le souci de garder le climat de confiance qui peut s’altérer avec le temps, et d’avoir encore fraîchement en tête le déroulement de l’observation. Nous avons donc convenu du rendez vous en début d’après midi, période durant laquelle elle était libérée de la garde de ses enfants qui étaient à l’école. C’est donc vers 14 h qui l’entretien a commencé.

III.2 - Le déroulement de l’entretien III.2.1 - Le contexte de l’entretien C’est avec quelques minutes d’avance que je me suis présenté au centre social. Alors que je patientais, une stagiaire qui avait également participé à la phase d’observation est venue à ma rencontre pour me demander si ça ne me dérangeait pas qu’elle assiste à l’entretien. Je savais qu’elle se cantonnerai en majeur partie à observer, et qu’elle n’allait pas trop intervenir dans notre travail, c’est pourquoi j’ai accepté.

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Sur le moment, je n’ai pas eu à le regretter, puisque qu’à la fin de l’entretien4, elle a permis à la personne d’aborder des sujets auxquels je n’avais pas pensé.5 Cependant je ne suis pas en mesure de dire dans quelle proportion elle a eu un impact sur l’entretien et sur les dires et la confiance de la personne interrogée. Le fait d’être écoutée et regardée par deux personnes au lieu d’une a pu mettre la personne plus mal à l’aise. Même si pour ma part sa présence n’a, je pense, pas influé sur mon comportement. Précisons également qu’aux yeux de notre participante, la stagiaire est en quelque sorte une animatrice et travail en collaboration avec l’assistance en économie sociale et familiale. Cela peut impliquer une certaine réserve et notamment en terme de critiques où de suggestions à apporter à l’encontre de l’atelier. Ceci dit, je le répète, je pense qu’elle aura eu un impact plus positif que négatif, de plus elle est très peu intervenue et est restée en retrait durant toute la durée de l’entretien sauf à la fin alors que nous allions clore la discution. Il est cependant important de noter cet événement qui rentre dans le domaine des imprévus. Mise à part cela, il n’y a pas eu d’autres imprévus dans le contexte même de l’entretien.

III.2.2 - Résumé du déroulement L’entretien a donc débuté à 14h15, et a duré une vingtaine de minutes. La personne qui témoignait ce tenait en face de moi et à côté d’elle se trouvait la stagiaire. J’ai positionné l’enregistreur plus prêt de la participante et après avoir pris soin de lui demander si elle était à son aise, j’ai commencé la conversation par une question sur la manière dont elle avait pris connaissance du centre social. Vingt minutes plus tard, j’ai clôturé l’entretien en demandant à mon interlocutrice si elle avait quelque chose à rajouter, puis nous avons entamé une discussion moins formelle avec la stagiaire avant de clore notre rencontre.

III.3 - Analyse de l’entretien III.3.1 - La pertinence de la méthode Après réflexion, j’ai quelques doutes sur le choix de la méthode. Comme je l’ai précisé plus haut, j’ai donc opté pour une méthode semi directive, espérant que mes questions ne servent surtout qu’à orienter les propos et ne constituent pas la base de l’entretien. Hors, en pratique, je me suis vite rendu compte que la personne interrogée n’avait pas la parole très facile et qu’indépendamment de son niveau en français très correct, elle ne sortait jamais du champ de la question. 4 5

Non présent en annexe car dépassant les 10 minutes Comparaison avec d’autres cours de langues etc.

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C’est pourquoi, voyant que j’allais me retrouver assez vite à cour de question, j’ai beaucoup improvisé, et abordé quand il était possible de nouveaux domaines. J’ai ainsi mis en pratique différents types de relances : - quelques unes du types « demande d’informations » : Et pourquoi vous vous comprenez mieux 6 ? Par rapport à quoi ? - Quelques relances « reformulations » : Tu me dis que tu comprends mieux ce que tu lis, pourquoi d’après toi ? - Beaucoup de relances « d’encouragement » : Oui, oui, c’est ça la question ! ou Si, si c’est ça, Je voulais également savoir si… Cependant, je n’ai pas fais de relances en « reflet » ni de relance en « miroir », mais je pense que se sont des habitudes qui viennent en pratiquant. De plus, si le débit de parole était assez lent, les phrases étaient finalement très courtes et les idées parfois ressemblantes, d’où peut être l’intérêt possible de relance en « miroir » qui permettent d’aller un peu plus loin dans l’idée. Cependant, nous avons abordé des thèmes très intéressants, notamment sur sa famille à laquelle je n’avais pas songé. Je m’interroge sur l’éventuelle pertinence d’un entretien de forme directif, où du moins, sur l’utilisation d’un questionnaire plus précis afin d’aider la personne à s’exprimer sur tous les domaines.

III.3.2 - Le vocabulaire utilisé Etant arrivée en France depuis moins de 2 an, parfois le vocabulaire manquait à notre participante et elle ne parvenait à exprimer toutes ses idées qu’avec mon aide, et souvent ma reformulation. De plus, même si j’avais fait l’effort au préalable de limiter les mots de vocabulaire soutenus dans mes questions, elle ne comprenait pas toujours ces dernières. Là encore il me fallait reformuler avec des mots plus simples.

III.3.3 - La relation de confiance et domaines affectifs Il est arrivé également à plusieurs reprises que la personne demande à être rassurée, d’où le nombre important d’encouragements, sur ces dires, lorsqu’elle voulait savoir si elle répondait bien à la question par exemple. En fait, je pense que c’était la première fois qu’elle était confrontée à ce genre de situation, et de plus dans une langue qu’elle ne maîtrise pas complètement, c’est pourquoi elle ne semblait pas vraiment à l’aise, même si elle n’était pas non plus particulièrement angoissée.

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Sous entendus entre personnes d’origine étrangère

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III.3.4 - Prise de conscience sur les erreurs commises Je pense j’ai en quelque sorte voulu ménager mon interlocutrice, certainement par manque d’expérience mais surtout parce que je souhaitais, peut être inconsciemment, lui rendre la tâche moins ardue. C’est pourquoi, l’un des points négatifs que j’ai constaté dans la tenue de mon entretien, fut que je ne suis pas parvenu à laisser des blancs et à accepter les silences, qui peuvent pourtant s’avérer très efficaces pour enrichir ce dernier. Pourtant, lorsque nous avions abordé ce point en étude théorique de méthodologie, je n’imaginais pas la chose aussi difficile en pratique. En fait, je sentais la personne tellement fragile et peu sûre de ces dires, voir peut être impressionnée par la situation, que j’enchaînais trop rapidement sur une nouvelle question lorsque la réponse me semblait complète.

III.3.5 - Les points positifs de la méthode L’avantage de la méthode par l’utilisation d’un entretien semi directif a été de permettre, à certains instants, d’aborder de nouvelles choses qui sortaient du cadre des questions, même si ce ne fût pas souvent le cas. Nous avons par exemple abordé la vie de famille ainsi que le rapport avec les professeurs des enfants et la manière dont notre interlocutrice aborde l’apprentissage du français en dehors du cours7 , donc en quelque sorte sur sa métacognition. C’était des thèmes que je n’avais pas initialement l’intention d’aborder. C’est donc la quantité des propos tenus par mon interlocutrice qui a le plus différé de la manière dont j’avais imaginé l’entretien. C’est également pour cela que j’ai, à de nombreuses reprises, dû m’adapter et faire évoluer le questionnaire.

III.4 - Conclusion sur l’entretien Si globalement, l’entretien c’est bien déroulé malgré les difficultés que j’ai précisées plus haut, la pratique fut bien différente de ce que j’avais imaginé, surtout en terme de quantité. Finalement, l’entretien n’aura duré qu’une vingtaine de minutes alors qu’au départ j’avais misé sur 45 minutes. III.4.1 - Réponse en terme d’objectifs En terme d’objectifs, nous pouvons cependant nous féliciter de cet entretien puisqu’il a totalement répondu à nos interrogations et au cadre de notre recherche. Rappelons que notre travail expérimental porte sur les apports du cours « parlons français » en dehors de l’apprentissage du français à proprement parlé. En ces termes, les réponses apportées nous éclairent sur l’utilité de ces cours, et témoignent aussi de leur importance dans le tissu social. III.4.2 – La méthode d’analyse de l’entretien 7

Utilisation de la télévision et de la lecture

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Concernant l’analyse de l’entretien, nous aurions le choix entre deux méthodes : - l’analyse de contenu qui est une technique de recherche permettant une description objective, systématique et quantitative du contenu de la conversation. - l’analyse de discours qui s’intéresse plus au choix et à l’utilisation des mots et vise à interpréter ces choix. En toute subjectivité, nous opterions dans notre recherche pour l’analyse de contenu qui correspond mieux à la logique de notre enquête. Nous pourrions définir différentes catégories comme par exemple : rapport à l’apprentissage, rapports sociaux, évocation de la vie personnelle, difficultés et critiques… Puis nous formerions différents corpus de textes afin d’analyser de manière pertinente les propos tenus. Pour revenir, à l’analyse de discourt, je pense qu’une des difficultés majeures serait également la maîtrise de la langue. Cela compliquerait l’analyse et les logiciels de lexicométrie seraient moins efficaces. Le travail en aval consistant à replacer les mots dans leur contexte serait plus important. Précisons tout de même que les deux types d’analyses sont possibles mais que l’une, l’analyse de contenu, nous semble plus adaptée à notre recherche expérimentale.

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Conclusions

Au regard du croisement des informations recueillies par les observations et l’entretient, plusieurs zones d’ombres demandent à être éclairées. C’est le cas pour les motivations des personnes qui viennent à « parlons français ». La personne de l’entretien dit clairement qu’elle se situe elle-même dans une démarche d’apprentissage. L’observation nous montre que c’était la seule à avoir un cahier pour noter du vocabulaire. Et elle exprime son impression sur le groupe de femmes marocaines qui d’après elle ne sont pas dans cette même dynamique. Un autre entretien nous en apprendrait plus sur cette question. Notre problématique, pour être approfondie, demanderait aussi la confrontation de plusieurs observations. Il pourrait être envisageable de concevoir des grilles spécifiques pour observer plus précisément les apprentissages, la nature des relations entre les participants ou encore repérer les normes sociales qui sont valorisées. Il faudrait se poser la question de la pertinence d'observer toujours le même groupe ou d'aller en observer d'autres ailleurs. Les orientations de la recherche seraient différentes en fonction des options adoptées. Une observation participante et non participante semblent bien appropriées au contexte de l’atelier « parlons français ». En effet, pendant qu’un travail de repérage systématique est effectué par un observateur, un autre peut aller discuter avec les participants et en apprendre plus sur leurs motivations et leurs conditions sociales. On a vu la difficulté de se projeter dans la rencontre avec une personne pendant un entretien. Les sujets abordés dans l’entretien permettraient de creuser la préparation d’un autre entretien. Toutes les questions autour de l’influence familiale, de la relation entre les enfants qui parlent français et les parents en langue étrangère, la difficulté du vocabulaire utilisé, ou encore l’appréhension d’un entretien délicat seraient envisagées sous un nouveau jour. La méthode expérimentale que nous avons adopté semble elle aussi adaptée à notre terrain. Nous avons réussi à mettre en place entretien et observation sans provoquer ni refus ni animosité et en récoltant des informations utiles pour notre problématique. Les balises que nous nous étions préparées nous ont permis d’atteindre pleinement nos objectifs. L’imprévu est toujours l’élément qui peut se faire écrouler la meilleure préparation. Nous nous sommes aperçus qu’effectivement à très peu de choses, une observation ou un entretien peuvent n’avoir aucunes valeurs. A la fin du cours, les participants prévoyaient la rencontre de la semaine d’après pour s’apercevoir que ça tombait le jour de la fête de l’Aïd. Il y a une majorité de personnes de confession musulmane à « parlons français », ainsi si nous étions venus faire notre observation ce mardi là, il y aurait eu encore moins de personnes présentes, mettant en péril la qualité de notre observation. L’imprévu est par définition imprévisible, mais on doit s’y attendre. De micros évènements montrent que le chercheur de terrain se doit d’être subtil et réactif pendant l’entretien pour relancer la conversation. 21


Ce travail nous a montré la complexité de l’ensemble d’une recherche de terrain de la prise de contact à l’interprétation des résultats. Il apparaît aussi que les éléments mis en lumière montrent d’autant plus toutes les zones d’ombres en contraste. Autrement dit, la réponse à une question soulève d’autres questions, ce qui témoigne de la nécessaire rigueur d’une méthode scientifique pour ne pas se perdre dans sa recherche.

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Annexe I

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Annexe II

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Comment as-tu connu l’existence du cours parlons français ? Parce que je suis dans le centre social depuis temps en temps, c’est pour ça que je sais ce qui s’y passe… D’accord, donc c’est par rapport à d’autres activités que tu avais autour de ça ? Oui, par rapport au café du monde (hésitation / / /) qui passe le mardi à 10h30 Donc c’est un peu grâce à ça que tu as connu après tout ce qui tournait autour ? Oui, je connais après sur le cours de parlons français… Pourquoi tu as voulu participer au cour parlons français ? C’est pour améliorer, c’est pour faire bien la phrase et le français et quelque chose comme ça, parce que, en fait pour comprendre très très bien le français. Plus pour la vie quotidienne ? Oui juste pour ça, parce que c’est difficile faire la communication avec quelque personne et c’est un peu embêtant parce que j’ai des enfants et pour aller à l’école et parler avec le professeur, quelque chose comme ça. En fait, c’est pour toute la vie, toute la vie quotidienne. Pour faire les courses par exemple ? Faire les courses, oui bien sûre ! Autrement, est ce que tu as lié des liens d’amitiés avec des personnes qui font partie du cours avec toi ? (Elle ne comprend pas) / / Est-ce que le cours t’a permis de te rapprocher de certaines personnes ? Oui, oui, ça fait beaucoup puisque comme ça je connais beaucoup de personnes (hésitation, regard interrogateur) / / / Oui, oui, c’est ça la question ! Comme ça je peux communiquer avec des personnes, ça fait beaucoup comme je suis étrangère, et que je suis toute seule avec ma famille seulement, et c’est bien. Est que ça a été l’occasion de rompre la solitude, avec d’autre personne qui viennent de l’étranger ? Oui, et c’est plus mieux puisque comme ils ne parlent pas beaucoup le français on se comprend mieux !

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Et pourquoi vous vous comprenez mieux ? Par rapport à quoi ? Parce que comme on parle plus doucement, on arrive à comprendre ce qu’on dit Et est ce que tu fréquentes des participants du cours à l’extérieur ? Et ce que c’est plus où moins devenu des amis ? Oui, il y a beaucoup de femmes françaises à (autre association qui propose les mêmes cours dans la ville) ça m’a permis d’en connaître. Tu vois les personnes qui participent au cours en dehors du centre social ? Oui, / / / mais pas beaucoup, justement pendant le cours pour faire de la convivialité, et quelques autres en dehors mais pas beaucoup hein. Autrement est ce que grâce à ce cours tu as découvert d’autres activités ici ? Oui, parce que c’est plus / / pratique, parce qu’ici il y a beaucoup d’activités dans le centre social, mais je fais aussi d’autre association (énumération d’association), c’est sur l’écrire et le lire, aussi pour apprendre le français. Donc tu as plusieurs cours en fin de compte où tu apprends le français ? Oui, (rire..) parce que je pense que c’est très important. Je regarde aussi un peu la télévision en français. Des lectures ? Oui, je comprends mieux la lecture Par rapport à quoi tu comprends mieux ce que tu lis ? (Ne comprend pas) [4] Tu me dis que tu comprends mieux ce que tu lis, pourquoi d’après toi ? Pourquoi je le comprends mieux, je ne sais pas, je ne sais pas mais avant j’apprenais la phrase par le journal. Parce que quand j’ai arrivé à Rennes, j’ai seulement regardé les livres, et appris un petit peu avec mes enfants Au départ tu ne connaissais pas beaucoup de monde Oui, et c’est avec le centre social que j’ai pu avoir contact avec d’autres personnes Autrement est ce qu’il t’est arrivé de conseiller à des amis où des personnes étrangères de venir au centre social ? Oui, je l’ai dit à 3 personnes que de venir ici pour apprendre le français, et 2 sont venus

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Elles sont satisfaites ? Oui, très contente. Autrement est ce que tu avais autre chose à rajouter ? (Ne comprend pas) / / / Est-ce que tu avais autre chose à dire ? Non, / / /, c’est très bien le centre social puisque que ça aide beaucoup à [10], à je sais pas / / /, à la société, pour faire un groupe / /

Intégrer ? (Intervention de la stagiaire) Oui, c’est ça, intégrer, c’est très important puisque c’est comme ça que l’on peut plus parler en France, pour parler avec d’autres personnes, pour sortir, parler avec le médecin et quelque chose comme ça….[5] La langue pour toi est très importante ? Oui, oui pace que sinon je reste la maison tout le temps et ne comprend pas ce que les autres personnes sont en train de dire et on a peur de parler… C’est un petit peu ce qu’une des personnes disait hier pendant le cour par rapport aux professeurs ? Oui, voilà, elle avait peur de parler aux professeurs, pour le moment Finalement, le cours « parlons français » c’est plus pour créer des liens où vraiment apprendre la langue ? Je pense que c’est pour pouvoir parler à tout le monde, et je pense que c’est plus psychologique aussi, de prendre la sécurité que le peux parler…/ / / …je ne sais pas si c’est la question… Si, si c’est ça… Je voulais également savoir si au sein du groupe, tous le monde échange assez facilement, ou si il y a des groupes peut être entre nationalités… Il y a quelque fois, que l’on ne parle pas avec tout le monde, parce que, comme il y a beaucoup de personne du Maroc, ils en parlent en Maroc et ils font, des fois, un petit groupe et ils parlent ensemble… Mais c’est rare aussi, puisque la finalité du cour c’est parlons français [4] mais je sais pas pourquoi il fait ça… (Rire) Est-ce si il y avait des Mexicains peut être avec toi, tu n’aurai pas tendance à parler en Espagnol ? Peut être mais je pense pas puisque dans (l’autre association présentant le même cour) il y a une colombienne et tous les deux ne parlons pas en Mexicain…en

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Espagnol, seulement en Français, parce que je pense que chacun il savait sa langue, et il y a quelques personnes qui vraiment ne veulent pas apprendre la langue française…. Et autrement, tu parle espagnol chez toi où français aussi ? …/ / Un petit peu les deux, parce que mes enfants ils parlent bien français et il y a quelques fois que j’oubli une phrase en français et ils me disent c’est pas bien comme ça (rire) Ce sera à toi de les corriger bientôt… Oui, (rire)

10 minutes

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