Carnet d’ itinérance l’Ile SAint denis a travers ses quais
Novembre 2020 DE2 ECOLOGIE
stockMANN JULIE S9 ensapvs nadine roudil
AVANT PROPOS Cet exercice fait partie du cours Agriculture urbaine du DE écologie. Le site situé au Nord de l’Île est aujourd’hui occupé par l’association Halage. Le but de ce carnet est d’analyser le site dans son territoire en analysant la rencontre entre les éléments dits naturels et les éléments dits techniques. Tout d’abord, nous identifierons un élément du paysage qui nous a percuté lors de notre première visite. A partir de cet élément nous constituerons un parcours urbain qui interrogera les particularités de l’île qu’elles soient sociales, environnementales ou économiques mais aussi un questionnement en lien avec notre projet architectural. Pour faire ce carnet, nous nous sommes rendus plusieurs fois sur le terrain où nous avons rencontré plusieurs acteurs locaux : Stéphane Berdoulet (président de l’association Halage), Henver Dos Santos (Directeur de la maison de la jeunesse), Arnaud PILLON (chef du bureau accueil et promotion du parc), Marianna Kontos (Architecte-Urbaniste). Cependant, vu les circonstances liées au COVID et à son protocol sanitaire, l’accès au terrain a été difficile. C’est pourquoi ce carnet sera alimenté des éléments pris lors des visites mais aussi par l’intermédiaire de recherches sur internet et des ressources en ligne.
SOMMAIRE
partie 1 : UN ELEMENT DE DEPART, les quais de l’ile saint denis partie 2 : PARCOURS URBAINS partie 3 : ANALYSES ET RESSENTIS partie 4 : CONCLUSION ET QUESTIONNEMENT AVEC LE PROJET
PARTIE 1 UN ELEMENT DE DEPART Les quais de l’Ile Saint Denis
Avant de venir sur ce site, je ne connaissais pas l’Ile Saint Denis. Je ne m’imaginais pas que dans le 93, il y avait une île qui comportait à la fois une végétation importante, des habitations de toutes sortes et un passé industriel encore présent. Habitant dans le 91, pour arriver sur l’île j’ai pris le RER jusqu’à la gare de Saint Denis, je suis descendue par la rue du Port et traverser le pont de l’Ile Saint Denis. Tout de suite je me suis trouvée sur le quai de la Marine. Voulant me rendre sur le terrain, situé au Nord de l’Ile, j’ai décidé d’y aller sans GPS en longeant le quai. En effet, il m’était plus rassurant de suivre ce quai où le trafic avait l’air moins important plutôt que d’arpenter l’intérieur de l’île. Cet élément fait partie intégrale de l’île. Ils longent le fleuve et bordent quasiment toute l’île (7km). Je me suis tout de suite interrogée sur l’accessibilité de ces quais et de la relation qu’ils ont avec notre site. Je vais donc m’intéresser dans un premier temps à l’historique de ces quais pour comprendre leurs usages et fonctions qu’ils avaient dans le temps pour ensuite les comparer à aujourd’hui.
Carte des différents quais de l’Ile Saint Denis
Vue depuis le quai de la Marine
RETOUR HISTORIQUE SUR LA COMPOSITION DE L’ILE : UN LIEN AVEC LE NOM DES QUAIS ? On peut observer que sur toute la berge Nord il y a plusieurs noms de quais : quai de la Marine, quai de Seine et quai du Chatelier. Je me suis tout d’abord posée la question de l’origine et des conséquences de cette fragmentation . Tout d’abord, je suis remontée à la structure de l’île avec la carte de Cassini. Deux indices semblent être en corrélation avec les noms des quais aujourd’hui. Tout d’abord on peut voir qu’au départ l’île était dissociée et était constituée de 4 îlots : Vannes, Chatelier, Saint Denis et Javeau. Le quai du Châtelier porte alors en mémoire le nom de l’ancien îlot. La réunion de ces îlots fut alors progressive dans le temps. Entre 1840-1860, l’île de Vannes est réunie avec l’île du Châtelier Puis celleci fut rattachée à l’îlot Saint Denis en 1896 puis réuni avec l’îlot Javeau en 1874. De plus, si on continue l’enquête de ces noms de quais, on peut toujours voir sur la carte de Cassini les indications de la présence de Moulin. Là où se trouve actuellement le quai de Seine, un moulin s’y trouvait s’appelant le moulin de Seyne.
Carte Cassini Ile Saint Denis, Géoportail
Cependant, on voit bien que cette fragmentation existe encore aujourd’hui dans l’île où les “activités” sont zonées.
Carte des différents secteurs de l’Ile
fonctions et usages des quais : RETOUR DANS LE PASSE Je me suis ensuite intéressée à ces quais en recherchant des photos, cartes postales d’époque permettant de comprendre la fonction et l’usage de ces quais à travers le temps. Nous analyserons alors ces photos pour en tirer des conclusions. Il faut tout d’abord se référer à la définition d’un quai. Selon le CNRTL un quai est “ une voie, chaussée aménagée le long de cet ouvrage, permettant la circulation des personnes et des véhicules entre le cours d’eau et les habitations qui le bordent.” mais aussi un ouvrage de maçonnerie constitué d’un mur de soutènement perpendiculaire au niveau de l’eau et longé d’une chaussée ou d’une plate-forme, permettant l’accostage et les opérations de débarquement et d’embarquement dans un port ou un bassin.” Il faut savoir qu’avant la construction du premier pont (Pont de Saint Denis) en 1844, aucun pont n’était érigé au-dessus de la Seine. Ainsi pour se rendre sur les rives des communes voisines les Ilo Dionysiens faisaient usage de la barque qu’ils accostaient sur les quais. Puis ces quais servaient à la batellerie, aux pêcheurs, aux blanchisseries, aux usines, etc …
archives.seinesaintdenis.fr
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Sur cette première photo (à gauche), on peut voir qu’une quantité importante de bateaux sont inscrits dans le paysage de l’île. Les bateaux sont amarrés et les cordages ainsi que les bollards font partis du quai. Les berges sont accessibles aux piétons, les berges sont végétalisées mais pas invasives laissant passer la vue et permettant balade et détente au bord du fleuve et de son activité. Les usagers vivent avec leur environnement. En 1770, les mariniers qui n’ont rien pour accrocher leurs cordages obtiennent la construction d’un quai : le quai de la marine. Ainsi, à droite, une mosaïque représentant ces mariniers fait mémoire sur une des habitations face au quai de la marine.
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Ces deux photos nous donnent des indices sur la manière dont était fréquenté le quai de la Marine. Les voitures n’existant pas ou peu, les piétons s’approprient totalement le quai : que ce soit sur les trottoirs mais aussi sur la chaussée. On voit d’ailleurs que le quai est assez fréquenté : c’est un espace de balade et de rencontres. De plus, on peut voir que l’accès aux berges et aux bateaux est largement accessible voire même attrayant.
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Ici, les deux photos montrent «la vie» sur le quai. Ce café en bord de quai de la Marine fait vivre ce quai et est un véritable lieu de rencontre. Ce qui est intéressant c’est que ce café occupe comme terrasse les deux trottoirs de chaque côté de la chaussée. Ceci offre une vue agréable aux clients. On remarquera également la qualité et la largeur du trottoir. De plus, il faut imaginer que les mariniers, à l’époque, s’arrêtaient souvent sur ces quais pour festoyer lors de guinguettes.
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A gauche, on peut aussi imaginer l’ambiance sonore des bateaux passant sur le fleuve, s’amarrant. On imagine aussi un paysage de fumées provenant des bateaux et de toutes les usines aux alentours. A droite, il faut imaginer que des familles vivent également sur le fleuve et y travaillent. Exposés alors aux passants du quai, ils participent également à la vie de celui-ci. Il y a alors une interraction entre le fleuve et le quai.
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Au fur et à mesure du temps, les bateaux sont de moins en moins nombreux, les éléments d’amarrage sont partiellement présents, les berges de plus en plus minéralisées, etc .... Un muret a été édifié tout au long du quai, mettant une distance entre celui-ci et le fleuve. Les trottoirs se rétrécissent, la chaussée devient dangereuse par le flux de voiture et les lampadaires ainsi que les arbres ne laissent plus de place aux piétons.
PARTIE 2 parcours urbains
Ayant trouvé de nombresues ’informations sur le quai de la Marine et ce quai étant une des voies menant à notre site j’ai décidé de parcourir l’île et la comprendre en fréquentant les quais sur toute la partie haute de l’Ile Saint Denis ( tournée vers Epinay Sur Seine, Saint Denis, Saint Ouen). J’ai effectué cinq parcours en bus et à pied que j’utiliserai ensuite pour en faire une analyse.
PARCOURS 1
Mobilité : à pied
Date : 23 octobre 2020 9h50
«J’ai choisi cet itinéraire en suivant le quai de la Marine pour aller jusqu’au site du projet. Il m’a fallu environ 45 min pour faire ce trajet, ce qui m’a paru long. Cet axe était très peu fréquenté, la voie pour les piétons n’était pas bien aménagée et les voitures roulaient vite. J’ai trouvé ça dommage car le paysage avec le fleuve et la diversité des bâtis qui entourent le quai mériteraient d’avoir une meilleure qualité de ces espaces publics.»
PARCOURS 2
Mobilité : à pied, en bus Date : 23 octobre 2020 12h
« Fatiguée de l’aller et de la visite du terrain, j’ai décidé de prendre le bus 237 jusqu’au pont de Saint Denis. Le trajet m’a paru beaucoup plus court (10 minutes). Cependant, en 20 min pour attendre le bus au niveau de l’entrée du parc, j’ai beaucoup apprécié l’aménagement fait au bord de la berge : calme et avec une proximité à l’eau. Enfin entre les deux arrêts de bus, l’ambiance sonore et la vie urbaine sont totalement différentes ! »
PARCOURS 3
Mobilité : à pied
Date : 29 octobre 2020 10h00
« Afin de comprendre la relation du Parc départemental avec notre site de projet, j’ai parcouru à pied le quai de la Marine puis à la première entrée j’ai rejoint le sentier des impressionnistes qui longent la berge Sud de l’Île. Cette balade était très agréable, on semblait être coupé de tout, entouré de végétations et de nombreux oiseaux. Enfin je suis remontée vers le haut du parc, sur la butte pour avoir un aperçu du site. La rupture est très violente que ce soit sonore ou physique »
PARCOURS 4
Mobilité : en bus
Date : 29 octobre 2020 11h30
« J’ai voulu traverser l’île avec le bus 237 jusqu’à Saint-Ouen. Au niveau du Parc il n’y avait personne dans le bus, puis au fur et à mesure que l’on se rapprochait de Saint Ouen, il se remplissait de plus en plus. A travers la vitre, on observe effectivement que ces gens s’arrêtaient ou montaient au niveau du centre ville, des logements, du centre commercial et à Saint Ouen. On voit alors un contraste : des pôles attractifs et des zones non pratiquées par les riverains. Pendant ce trajet en bus on voit bien que l’île est fragmentée.»
PARCOURS 5
Mobilité : à pied
Date : 28 octobre 2020 11h30
« Afin de comprendre la relation entre les quais et le centre de l’île, je me suis promenée le long de la rue de Verdun jusqu’à l’avenue Maurice Thorez. Le quai est toujours visible à travers les rues perpendiculaires. On ne se sent jamais perdu. Cependant, au bout de la cité j’ai perdu de vu ce quai, je suis donc retournée sur mes pas pour rejoindre le quai du Saule Fleuri qui offrait alors un paysage complètement différent de celui du quai de la Marine.»
Superposition des différents parcours
PARTIE 3 ANALYSES ET RESSENTIS
Suite à ces parcours urbains, je me suis posée une question : Comment la déambulation sur les quais à travers plusieurs parcours permettent l’observation des continuités et des ruptures sur l’île Saint Denis?
UN TRACE CONTINU DU FLEUVE Quel que soit le parcours que j’ai emprunté, les deux bras de la Seine entourent l’île sans interruption physique. En parcourant les quais, le fleuve permet de nous guider, de nous accompagner dans la balade. De plus, où que l’on soit positionné sur le quai on peut voir les ponts qui permettent de relier l’île et se repérer visuellement dans l’espace. En voyant le pont, j’ai pu sans GPS me dire à peu près la distance qu’il me restait à parcourir. On peut aussi observer tout au long du quai de la marine d’anciens vestiges de l’activité fluviale.
Dans le paysage ces trois ponts sont des signaux. En haut à gauche, le pont de Saint Denis indique la gare à proximité. En bas à gauche, le pont d’Epinay montre où commence notre site. Enfin, la dernière photo a été prise depuis le pont d’Epinay et vise le pont en pierre où passe la voie ferrée. Ce pont indique la limite de notre site.
une continuite vegetale sur les berges ? En marchant le long du quai de la Marine, pendant le parcours 1, du pied du pont de l’Ile Saint Denis à notre site de projet, j’ai pu constater que toute la berge n’était pas aménagée. En effet, les pentes sont raides et peu entretenues.
De loin, il semblerait que l’ensemble de cette berge Nord soit totalement végétale contrairement à la berge d’Epinay où on peut voir de vraies discontinuités par la présence d’un aménagement des berges avec un vrai mobilier urbain. D’un côté on a l’impression d’une île aux abords plutôt sauvages et de l’autre des berges animées. Cependant, je pense qu’il serait plus intéressant d’avoir des berges comme celles d’Epinay. En effet, j’ai trouvé le quai de la Marine trop calme, les habitants n’ont pas l’occasion de profiter du
Epinay Sur Seine
caractère insolite de l’île. Il y a en effet très peu de mobilier urbain sur ces berges et si ils sont présents ils n’ont pas vraiment la qualité d’un réel espace public propice à la rencontre et aux échanges.
Ile Saint Denis
Par ailleurs, en regardant de plus près, on voit que même le long du quai de la Marine il y a de nombreuses discontinuités végétales. On remarque d’abord que le sol à plusieurs endroits de ces berges est en fait minéral et que la végétation a repoussé par dessus. De plus, il y a de nombreuses interruptions de végétation par ces anciennes infrastructures en béton / acier pour les bateaux. Les autres interruptions se trouvent également sous les ponts ou les piles coupent la continuité végétale. On peut alors se poser la question de ce que ça peut engendrer sur la faune. En effet, cette île comporte deux pointes naturelles dont notamment la Pointe Nord avec la zone natura 2000. Mais ces ruptures ne permettent pas facilement à la faune de déambuler tout autour de l’île en “pleine sécurité”
Vestiges en béton / acier
Escaliers bétonnés
Dessous du pont d’Epinay
POINTE NORD NATURA 2000 ZONE PROTEGEE
LILO HALAGE AGRICULTURE URBAINE
PARC DEPARTEMENTAL NATURA 2000 ESPACE VERT PUBLIC 23 Ha - 1,5 km de long
POINTE SUD VEGETALISEE
RUPTURES PAR LES PONTS
BERGES VEGETALISEES
LIMITES DE PARC/JARDINS
RUPTURES VEGETALES QUAI DE LA MARINE
DISCONTINUITE DES VOIRIES EN LIEN AVEC LE TISSU URBAIN Je me suis ensuite posée la question sur la voirie. Tout d’abord j’ai remarqué en prenant le bus, que tout le long du quai Nord (quai du Chatelier, quai de Seine, quai de la Marine), il y a une chaussée qui constitue l’axe principal pour les voitures qui permet de traverser l’île. Même si pendant mes parcours je suis plus venue le matin, et pas vraiment en heure de pointe, j’ai pu remarquer qu’il y avait toujours un flux sur cet axe et que les voitures roulaient très vite. Lorsque j’ai fait le parcours à pied, j’ai trouvé cela déstabilisant. C’est aussi pour cela, que les gens ne profitent pas forcément de cet axe pour franchir l’île à pied. En effet, pendant le parcours 5, plus au cœur de l’île, il y avait en effet moins de trafic mais pas plus de piétons. Je me suis alors interrogée sur la qualité des trottoirs en bord de quai entre le pont de Saint Ouen et le pont de Saint Denis (4.8 km soit 1h à pied et 20 min en bus ! ) que j’ai pu observer lors de mes différents parcours que ce soit à pied ou en bus.
Je me suis alors aperçue d’une réelle discontinuité qui dialoguait avec la fragmentation du tissu urbain.
Voici quelques exemples : Trottoir devant l’entrée principale du Parc départemental : Les deux trottoirs sont larges et très bien entretenus. Le parc étant éloigné du centre de l’île, les familles viennent soit en voiture soit en bus. Ainsi, sur ce trottoire elles peuvent attendre de manière sécurisée le bus. De plus, en face, un espace est aménagé avec des bancs et constitue presque une prolongation du parc
Trottoir à 100 m du Parc : Très vite, les trottoirs se resserrent. En bord du fleuve, on a un chemin étroit tracé sur un sol végétal. On observe tout de suite que l’accès n’est pas du tout propice aux familles avec des poussettes par exemple. En effet, on a remarqué qu’il y avait très peu de passage piéton sur toute la partie qui longe le parc et sa clôture.
Au niveau du Collège Sisley: Le trottoir est beaucoup plus large permettant la sécurité aux élèves qui arrivent par le bus.
Devant le cimetière: Les deux trottoirs sont plus larges et sur un sol stabilisé avec des bancs et également des places de stationnement.
Devant les logements: Il y a certes des trottoirs avec ponctuellement quelques mobiliers urbains. Cependant, du côté des habitations le trottoir, sécurisé ponctuellement par des gardes corps, n’est pas très large et souvent utilisé pour le stationnement des voitures. Du côté de la berge, le trottoir semble plus large mais l’accès reste difficile par les déformations, l’alignements d’arbre dont le parterre est disproportionné par rapport à la largeur du trottoir. Pour les riverains, l’accès à leur foyer n’est donc pas très agréable.
On remarque aussi que dans les zones les plus fréquentées comme dans le centre de l’île, au niveau de la Mairie de l’Ile de Saint Denis et du Pont de Saint Denis, le trottoir côté fleuve est “sécurisé” par ce petit muret blanc. En effet, il n’est pas très haut, mais constitue une barrière entre le trottoir et les berges. La présence de gens qui s’assoient sur ce muret montrent bien l’intention de ces riverains d’avoir l’accès à du mobilier urbain en bord de fleuve.
En prenant le bus j’ai pu observer qu’entre le centre ville et le centre Marque Avenue il y avait toute une zone de “friches” non fréquentée, sans activité réelle. Du côté du fleuve, l’espace est de moins en moins fréquentable par les piétons mais de l’autre côté on a une piste cyclable qui permet de traverser cette zone de rupture.
Ainsi, les quais de la Marine, de Seine et du Chatelier sont davantage dédiés aux déplacements extérieurs qu’aux habitants de l’île. En traversant l’île par les quais au Nord de l’Île, on a un aperçu de quasiment tous les équipements de l’île et l’on se rend compte à la fois d’une mixité sociale par la diversité des logements (Cité Maurice Thorez, Maisons individuelles, éco-quartier, etc ...° mais aussi des ruptures provoquées notamment par les friches et les entreprises qui font la largeur de l’île. En prenant le bus, on voit aussi que la fréquentation des différents secteurs est vraiment variable et peut être facilement perçue. En effet, à l’arrêt de bus du Parc, il n’y avait personne. Le bus a commencé réellement à se remplir à l’arrêt de bus de la Mairie de l’Ile Saint Denis. J’ai remarqué que les gens s’arrêtaient à l’arrêt du centre commercial ou à Saint Ouen. Ces quais sont donc une véritable vitrine de différents types de tissus urbains et d’époques différentes entre cette activité économique qui favorise l’isolement des quartiers.
Faible fréquentation
Moyenne fréquentation Forte fréquentation
Voici un exemple de cette vitrine : Du Parc départemental au pont de Saint Ouen
1. Parc départemental
2. Collège Sisley
3. Espace Sportif
4. Entreprise de construction
5. Entreprise
6. Cimetière
7. Immeuble d’habitation 1930
9. Logements collectifs anciens et modernes & logements individuels anciens
11. Logements collectifs et équipements
12. Zone industrielle en friche
14. Nouveaux logements collectifs
15. Centre commercial
8. Logements individuels
10. Habitations & commerces RDC
13. Entreprises industrielles
16. Nouveaux logements collectifs
17. Grands ensembles
rUPTURE DES QUAIS DANS LE TISSU URBAIN Pendant mon parcours 5, en passant par le cœur de l’île, j’ai été étonnée par la structure urbaine. En effet j’ai trouvée que le quai de la Marine était très “connecté” avec le centre de l’île par les rues perpendiculaires et donc les traversées visuelles.
Cependant, on s’attend à continuer à marcher longtemps parallèlement aux quais au centre de l’île mais arrivé au bout de la cité Maurice Thorez, on a une rupture. On se sent obligé de faire demi-tour et de revenir sur les quais pour continuer notre chemin vers le Nord de l’île..
J’ai remarqué d’autres ruptures. Sur la berge Sud, le quai du Saule fleuri s’arrête brutalement au niveau de cette cité. On peut emprunter à partir de cette rupture le chemin des impressionnistes du parc départemental. Il n’y a plus de chaussée mais vraiment un chemin de terre entouré de végétation.
Une autre rupture est importante et est liée à notre projet. En effet, le quai de la Marine s’arrête brutalement au niveau du Pont d’Epinay sur Seine par la N310. Cette rupture est physique et sonore également. De l’autre côté de cet axe, sur notre site de projet le quai n’est plus présent, la berge est totalement végétalisée. Cette rupture isole davantage notre site.
CONCLUSION ET QUESTIONNEMENT AVEC LE PROJET Cette déambulation a permis de mieux comprendre les caractéristiques et les enjeux de ce territoire. Les quais révèlent un paysage et une végétation qui d’un premier abord rendent l’île «bucolique». Les quais sont aussi une vitrine qui expose différentes activités et différents habitats et qui montre qu’il y a différentes classes sociales sur l’île. On y voit également que l’île est fortement «sectorisé». Finalement les quais révèlent des éléments du passé mais aussi ceux du présent et permettent de les confronter. On a vu que l’usage du quai a bien évolué dans le temps. Avant c’était un vrai espace de rencontre, d’échanges, de balades, où les commerces et restaurants s’ouvraient sur le fleuve. L’Ile pourrait peut être aujourd’hui devenir plus vivante sur toute sa longueur si les secteurs n’étaient pas aussi fragmentés en mettant des commerces en bord de quai par exemple. En effet, actuellement la faible quantité de commerces qui existent sur l’île se trouvent Rue Méchin, rue très chargée par les voitures et le Tram. Aujourd’hui, ces quais servent davantage aux flux des voitures et aux bus permettant d’aller d’un secteur à un autre de façon plus rapide qu’à pied. En effet, on voit bien que les gens ne se déplacent pas sur le quai et encore moins vers le Nord de l’île. La rupture du quai par la N310 ne va pas aider les gens à aller jusqu’à LILO. Pour le projet, cette rupture est une vraie question. Pour désenclaver cette parcelle il faudrait la reconnecter avec le reste de l’île. Pour cela on peut imaginer plusieurs moyens. Tout d’abord, on peut penser que le quai de la marine continue vers notre parcelle soit avec un accès aux voitures soit un accès aux piétons ou soit les deux. Cela demanderait de prévoir un réaménagement de la N310 pour les croisements des différents flux. On peut également penser à une passerelle piétonne qui relierait le site au quai de la Marine. Dans le cas d’une sorte de prolongation de quai sur notre site avec une voie piétonne, on peut penser à un réaménagement des berges en proposant du mobilier urbain tout en gardant une continuité végétale. Cela permettrait aux ilo-dyonisiens de renouer avec le fleuve et retrouver le caractère insolite de cette île. Il serait aussi intéressant de penser à la manière de relier les ruptures végétales présentes sous les ponts.