Editeur responsable : Axelle Fischer • Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart, 31, Bte 6 • B-1150 Bruxelles - Belgique
N° 95 2ème TRIMESTRE 2016
bpost PB-PP
BELGIE(N)-BELGIQUE
P 008189
Édito Qu’adviendra-t-il de l’économie dite “collaborative” ? epuis plusieurs semaines, les esprits s’échauffent autour de cette question. Le Ministre De Croo a en effet annoncé vouloir “cadrer” fiscalement ce secteur qui se développe aujourd’hui à grande vitesse entre particuliers. Location d’appartements, de voitures ou même de vêtements, vente de repas entre voisins, échanges de services en tous genres, les exemples de cette nouvelle façon d’envisager le commerce fleurissent sur la toile. Sans beaucoup de règles spécifiques à l’heure actuelle. Cela va changer. Mais, pour certains, la proposition sur la table - taxer à 10 % ceux dont les revenus restent sous la barre des 5000 euros bruts par an - est une attaque en règle des “vrais” indépendants, auxquels un régime fiscal plus dur s’applique. Alors, concurrence déloyale ? Pour d’autres, c’est au contraire une façon d’inciter ceux qui se lancent à développer leur affaire… et à rejoindre, si le succès est à la clé, le rang des indépendants, contribuant à part entière au système fiscal classique.
Mieux vaut en souligner les aspects positifs et tenter d’en retirer le meilleur, pour les citoyens qui se mettent en lien(s), les initiateurs qui insufflent un esprit nouveau, les autorités qui peuvent s’appuyer sur elles pour en faire bénéficier un plus grand nombre (y compris à travers une régulation). Laure Malchair
Revue d’analyse des conflits internationaux et des enjeux de paix
L’actualité : regards et positions En attente de la paix en Colombie
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Seconde réflexion :
Quand l’État péruvien forçait les femmes à la stérilisation…
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Dossier
Les femmes péruviennes, de victimes à actrices de changement Introduction
Première réflexion :
Conga et la résistance des femmes
Portrait / Point de vue
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Le féminisme, un combat pour les femmes et pour les hommes !
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Brèves
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L’actualité: regards et positions
En attente de la paix en Colombie En septembre 2015, le gouvernement colombien déclarait avec confiance que les pourparlers de paix, se déroulant avec la guérilla des FARC à la Havane depuis 2012 aboutiraient le 23 mars 2016 avec une signature définitive. À l’heure qu’il est, aucun accord n’a pourtant été signé. Plusieurs raisons l‘expliquent et mettent en lumière les défis liés à sa mise en œuvre. es pourparlers de paix de la Havane semblent en passe d’aboutir. Quatre des cinq points centraux de l’Agenda portant sur (1) la réforme agraire intégrale, (2) la participation politique, (3) le commerce illégal de drogues et (4) la question des victimes et de la justice transitionnelle, ont déjà trouvé une issue favorable. Cependant, selon le principe qui domine la négociation “rien n’est approuvé, jusqu’à ce que l’ensemble soit approuvé” 1. Avant le 23 mars, les parties devaient en effet s’entendre sur un cinquième point : la manière dont les FARC devraient déposer les armes. Selon le gouvernement, le désarmement doit être une condition préalable à la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle et de participation politique, ce qui n’est pas partagé de façon unanime par les FARC. De plus, pour assurer la sécurité des combattant(e)s et leur réinsertion progressive à la vie civile, des zones de concentration seraient prévues. Il s’agit de zones préalablement définies, avec des conditions spéciales de sécurité afin de faciliter le processus de désarmement et de démobilisation des combattant(e)s. Un pas nécessaire, mais qui bloque quant aux modalités d’application. Alors que le gouvernement souhaite que ces zones soient peu nombreuses et assez éloignées des espaces urbains et des populations rurales, les FARC voient ces zones comme un espace de rapprochement des bases sociales en vue de consolider leur avenir politique. À ce jour, les parties n’ont pas encore tranché la question.
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Enfin, une troisième raison de ce blocage s’explique par le manque de consensus au sujet du mode d’approbation de l’accord par les citoyens. D’un côté, le gouvernement propose un plébiscite du peuple colombien qui donnerait ainsi son dernier mot. Mais les FARC avancent au contraire l’idée de la mise en place d’une Assemblée constituante, processus plus complexe qui permettrait que les accords soient inclus dans la Constitution colombienne.
Vers une paix fragile ? Malgré les avancées précitées et une volonté manifeste des deux parties – qui se sont affrontées pourtant pendant plus de 50 ans, – d’aboutir à un accord qui pourrait assurer une paix durable, plusieurs éléments pourraient fragiliser le processus à long terme. Car, c’est bien sa mise en œuvre qui déterminera son succès. En effet, alors que les pourparlers entrent dans leur phase finale, le pays connaît une résurgence de l’activité de groupes (néo)paramilitaires 2. Ceux-ci se sont pourtant soumis à un processus de désarmement et démobilisation en 2005, mais la réalité prouve que le phénomène est encore très présent dans les régions sous des formes souvent diffuses, mais toujours aussi violentes. Les menaces et assassinats ciblés, notamment dirigés envers les leaders communautaires, indigènes, défenseurs des droits humains et environnementaux, membres de mouvements sociaux et membres des partis de gauche, sont légion. Cette situation pose question sur la sécurité et le manque de garanties pour les ex-combattant(e)s en processus de réinsertion dans la vie civile. De plus, il rappelle les années noires de la décennie 1980, qui a vu l’extermination quasi-totale (près de 5000 personnes) du parti “Union Patriotique” issu d’une des premières tentatives de paix entre le gouvernement et les FARC. Ce parti a réuni des personnes issues de secteurs et mouvements multiples. Un tel scénario pourrait-il encore se répéter ? Une deuxième préoccupation relève du manque de clarté lié à la mise en œuvre de l’accord au niveau territorial ou régional. Peu de pistes sont données par le gouvernement et la table des négociateurs, ce qui provoque un scepticisme largement partagé. En guise d’illustration, les secteurs ruraux se demandent quelle serait la forme que prendrait une réforme agraire qui ne remet pas en question le modèle économique du pays qui lui, est lui basé sur le libre-échange, les services et l’extraction de ressources primaires. En toile de fond de ces discussions, le pays connaît une polarisation inquiétante, tant au niveau politique que citoyen. En grande partie attisé par les médias et par un manque de pédagogie sur les questions de paix, cette polarisation ne permet pas un débat ouvert et sensé sur le fond et la forme, ainsi que sur l’application de l’éventuel accord. Ainsi, malgré l’optimisme inspiré par la perspective de paix, maints efforts devront être faits à tous les niveaux pour réaliser la transition nécessaire entre la guerre et une paix durable, qui aille au-delà du simple silence des fusils. Angela Ocampo 1. Red ColPaz. “Los Acuerdos logrados en las negociaciones.” https://www.uclouvain.be/480641.html 2. Pour plus d’informations sur l’histoire de ces groupes, consultez: https://www.uclouvain.be/370313.html
Introduction
Dossier
Les femmes péruviennes, de victimes à actrices de changement
ue ce soit aujourd’hui, dans le cadre de méga-projets miniers aux conséquences environnementales et sociales désastreuses, ou il y a 20 ans sous l’ère du dictateur Fujimori et de ses mesures de stérilisations forcées, les femmes indigènes ont démontré leur capacité à s’organiser pour faire valoir les droits de leurs communautés : organisation de cantines popu-
laires, prises de parole publiques, transmission d’une culture fortement ancrée sur le respect de la “terre-mère”, revendications pour plus de justice… elles refusent le seul statut de victimes et sont devenues des actrices incontournables pour un changement de société.
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Dossier Première réflexion
Conga et la résistance des femmes
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En 2012, les révoltes contre le projet minier Conga explosent dans le nord du Pérou. Après plus de 20 ans d´exploitation minière, la population de Cajamarca rejette ouvertement la mise en place de ce projet d´expansion. Au premier rang des manifestations, les femmes lèvent le poing : “Conga ne passera pas!”. Leur décision est irrévocable. Pour la première fois, des femmes sont sur le devant de la scène. Elles coordonnent, organisent, appuient, alimentent, chantent. Elles défendent l´accès à l´eau et la vie de leurs enfants.
À cette époque, la population de Cajamarca ignore les impacts que peut causer ce type d´exploitation. Elle ne s´oppose pas à l´arrivée de l´entreprise américaine
Les femmes s’organisent et entrent en lutte contre les grandes exploitations minières.
Le Pérou et la mine Pour tout convoiteur d´or, de pétrole ou d´argent, le Pérou est un pays idéal. L´arrivée au pouvoir du dictateur Fujimori en 1990 marque un tournant décisif quant à l´avenir de ce pays. Son gouvernement adopte une politique économique offensive et lance une série de réformes néolibérales, notamment l´ouverture des frontières à l´investissement étranger dans le secteur minier. Près de la moitié des sous-sols du pays passe alors aux mains des entreprises extractives. Ces conditions avantageuses permettent à la Newmont Mining Company de débuter ses activités d´extraction d´or et d´argent en 1993 dans la région de Cajamarca, au nord du pays. Le projet porte le nom de Yanacocha, en référence à la lagune sur laquelle l´entreprise installe ses opérations, “la lagune noire”. Le projet est ambitieux : en l´espace d´une décennie, les rendements de la mine Yanacocha positionnent le Pérou en première position des exportations d´or d´Amérique latine et à la septième place mondiale. La mine Yanacocha devient la plus grande mine d´or à ciel ouvert du continent.
L´installation de la mine va tout d´abord provoquer un exode rural massif. De nombreuses communautés vivant à proximité des concessions minières se voient forcées de quitter leurs terres contre des sommes dérisoires. Les terres destinées à l´agriculture et l´élevage - qui représentent l´économie principale de la région, diminuent, entraînant une paupérisation croissante des communautés rurales reléguées dans les villes. Ce sont ces mêmes communautés paysannes, voisines des zones d´extraction, qui dénoncent les premiers changements visibles sur la quantité et la qualité de l´eau. De nombreuses ressources hydriques sont en effet mobilisées par la mine 1. Les truites d´eau douce meurent en quantité et l´on découvre la présence massive de métaux lourds dans les rivières prouvant leur toxicité. Malgré les dommages subis par les populations, l´État maintient son soutien à l´entreprise. Face à l´impunité de la mine, une grande partie de la population manifeste son mécontentement et rejette radicalement ce qu´ils appellent “le mauvais développement” 2. En 2012, c’est Ollanta Humala (président entre 2011 et 2016) qui donne le feu vert au projet Conga ouvrant la voie au conflit social le plus emblématique du Pérou.
“Agua sí ! Oro No !” “L´eau oui ! L´or non !”. Conga ne passera pas, c´est ce que clament plusieurs dizaines de milliers de paysans et de citadins réunis sur la place des armes de Cajamarca en avril 2012. Le méga-projet minier Conga menace plusieurs lagunes, sous-sols et rivières, dont dépend ce qu’il reste d´eau potable dans la région 3. Parmi les manifestants, les femmes sont en première ligne. Elles organisent les repas communautaires, stimulent les mobilisations et participent à la Grande Marche pour l´eau 4 jusqu´à Lima. C´est un cas unique au Pérou. Pour la première fois, des femmes sortent dans la rue et exigent l´arrêt immédiat d´un projet minier. Les rondes paysannes féminines des provinces telles celles de Chota et Bambamarca, se joignent à la lutte des femmes de Cajamarca. Les rondes sont historiquement les premières organisations de femmes qui sont nées dans les Andes. Apparues dans les années 80 5, les rondes servent à combattre la délinquance et le vol. Elles deviendront ensuite un espace de discussion afin de traiter les problèmes que rencontrent les femmes au sein de leurs communautés. Ana María Llamoctancta Edquen, coordinatrice du “Comité de Défense des Femmes” et membre de la ronde féminine du village El Tambo, explique que ce modèle permet de tisser des réseaux d´entraide et de formation, tant au sein du village qu´entre communautés.
Le méga-projet minier Conga menace plusieurs lagunes, sous-sols et rivières, dont dépend ce qu’il reste d´eau potable dans la région Lorsque la lutte contre le projet Conga prend forme, ces rondes vont jouer un rôle majeur. Elles s´organisent par missions : une partie des femmes occupent les cuisines afin de préparer les repas qui approvisionnent les gardiens des lagunes convoitées par la mine, tandis que d´autres s’associent à ces gardiens. Ces nouvelles responsabilités entraînent de nombreux changements et des efforts considérables dans le quotidien de ces femmes. Leurs journées s´articulent autour de l’entretien des troupeaux, de la maison et de la préparation des repas communautaires distribués lors des rassemblements, parfois à partir de 3 ou 4h du matin.
Dossier Première réflexion
À cette époque, la population de Cajamarca ignore les impacts que peut causer ce type d´exploitation. Elle ne s´oppose pas à l´arrivée de l´entreprise américaine et espère voir se réaliser les promesses de développement de la région faites par le gouvernement central. Malheureusement, les années passent et le développement tant attendu n´arrive pas. La population perçoit les premiers signes de l’immense impact que la mine va avoir sur leur vie.
Conga libère la voix des femmes À l´annonce de la mise en marche officielle du projet Conga en 2012, beaucoup de femmes se sentent trahies et menacées par l´entreprise minière. En effet, elles sont les premières victimes de la destruction des sources hydriques. Région basée sur un modèle patriarcal, il revient aux femmes de s´occuper de la famille, des terrains et des troupeaux. Il est assez rare de voir une femme interagir au sein des sphères exécutives ou publiques. Face à la disparition et à la dégradation de l´eau, elles sont contraintes de redoubler d´efforts pour assurer la survie de leur famille, mari et enfants, travail souvent invisible aux yeux de la société.
1. L’eau est indispensable au traitement de la roche pour en extraire l’or. 225 000 litres d´eau sont nécessaires à l’obtention d’un kilo d’or. De 1994 à 2014, la mine Yanacocha a produit près de 840 tonnes d´or soit 600 millions de m3 d´eau consommée. (http://www.gitpa.org/web/Solidarite.pdf) 2. Pour de nombreux Cajamarquinais, l´arrivée de l´activité minière a mis un terme à leur tranquillité. La disparition des terres, de l´eau, l´explosion démographique des villes et l´émergence de nombreux quartiers pauvres dans les villes sont considérées comme le résultat du “mauvais développement”. Selon eux, les idées de progrès ont gravement anéanti les traditions, ont fait naître une discrimination croissante envers les paysans et une perte de repères généralisée chez les jeunes. 3. Selon Front Line Defenders, le projet minier Conga utiliserait près de 2 millions de mètres cubes d´eau par an (http://reporterre.net/L-eau-ou-l-or-Au-Perou-la-lutte-des-peuples-contredes-mines-devastatrices). 4. La Grande Marche pour l´eau est une marche nationale entreprise par les habitants de la région afin de manifester leur désaccord face au projet Conga. Elle débute le 01 février 2012 à Celendín - depuis les lagunes que le projet souhaite exploiter, et atteint sa destination 10 jours après à Lima. Un total de 20 000 personnes participent à cette Marche. 5. La première ronde paysanne de femmes est fondée en 1978 à Cuyumalca dans la province de Chota.
Première réflexion
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Dossier Première réflexion
Face à la vulnérabilité de leur position et celle de leurs enfants, elles comprennent, en avril 2012, qu´il est temps de participer aux mouvements sociaux et d´exprimer leur opinion
Aussi, elles perçoivent les changements environnementaux comme une agression physique, identifiant un réel lien de parenté entre elles et la Terre Mère. Elles légitiment leur existence grâce à la Pachamama (Terre Mère) et considèrent comme leur devoir de la défendre. Enfin, en raison de ces nouvelles conditions de travail, les femmes sont davantage exposées à la contraction de maladies difficiles à soigner. Face à la vulnérabilité de leur position et celle de leurs enfants, elles comprennent, en avril 2012, qu´il est temps de participer aux mouvements sociaux et d´exprimer leur opinion. Malgré la peur de bafouiller ou d´utiliser des termes erronés – inquiétude largement partagée parmi les femmes, elles vont créer de nombreuses associations afin de consolider leurs voix. A Cajamarca, plusieurs collectifs de femmes apparaissent et collaborent : “Femmes en Défense de la Madre Tierra” , “Celendinas Résistantes en Défense de la Pachamama” à Celendín et les rondes paysannes et urbaines de Bambamarca. Les actrices sociales pour la défense des droits des femmes appuient ces initiatives. Mirtha Villanueva, de l´association Grufides dit à ce titre : “C’est une opportunité merveilleuse pour appuyer les efforts de nos camarades et leur dire “ Nous avons besoin de femmes qui continuent la résistance et pour cela nous avons besoin de nous former. (…) Ces formations ont servi à leur fournir des connaissances et transformer leur savoir en outil. (…) Quand elles sont descendues de nouveau dans la rue et que les journalistes sont venus les interroger, leur façon de s´exprimer avait changé.” 6
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Les femmes commencent à formuler des alternatives possibles à la mine. Elles promeuvent l´information et organisent des veillées de divulgation du savoir à l´église San Francisco à Cajamarca plusieurs soirs par semaine. Elles vont à la rencontre de communautés paysannes encore détentrices de leurs terres ou de rivières pures, afin de les sensibiliser à la valeur de leur patrimoine pour les générations futures. Celendín devient le fief de la résistance artistique. Les murs se remplissent de peintures murales qui rappellent la résistance. Yovana, l´initiatrice de ce mouvement explique : “[l]´art, la peinture, est un moyen de s´exprimer en société, de s´exprimer au grand public, de s´adresser au monde entier. Nous utilisons la peinture comme une arme de résistance.” 7 Enfin, la figure de Máxima Acuña de Chaupe est un exemple pour de nombreuses femmes. Sa détermination est considérée comme exemplaire et encourage les femmes à défendre leurs droits et affirmer leurs discours.
UN EMBLÈME urant les conflits de Conga, la figure de Máxima Acuña de Chaupe se fait de plus en plus visible. Cette paysanne, qui vit près des lagunes destinées au projet, dénonce l’appropriation de ses terres par la Newmont Mining Company. Commence alors un long procès de quatre ans qu´elle va finalement remporter. Máxima Acuña et sa famille vont être menacés, agressés et harcelés par les forces privées de sécurité de l´entreprise. La force de Máxima est devenue un exemple emblématique de la résistance contre le projet Conga.
Prix Goldman Le conflit autour du projet Conga est l´un des plus importants qu´a vécu le Pérou ces deux dernières décennies. Malgré les différents états d´urgence décrétés par le gouvernement pour tempérer les manifestations, la résistance est restée vive. Suspendu pendant quatre ans, le projet est finalement annulé en avril 2016. Au même moment, Máxima Acuña de Chaupe a reçu le prix d´honneur Goldman pour son infatigable lutte pour la défense des terres, de l´eau et des droits du peuple. De manière inattendue, Conga a déclenché un processus d´émancipation collectif chez les femmes, qui s´approprient progressivement les sphères publiques jusque-là réservées aux hommes. Néanmoins, l´assassinat de la leadeur environnementale hondurienne Berta Cacerés en mars 2016 - qui avait d´ailleurs reçu le prix Goldman l´année passée - nous rappelle les mesures obscures qui sont employées dans les Etats à l’économie minière et le risque que prennent ces femmes à défendre, bien que pacifiquement, ce qu´elles appellent elles-mêmes, “le droit à la vie”. Bérengère Sarrazin
6 et 7. Issu du documentaire “Las Damas Azules” réalisé par Bérengère Sarrazin et produit par Ingénieurs Sans Frontières Catalogne, Barcelone, 2015.
Entre 1996 et 2001, l’État péruvien a stérilisé de force 270 000 femmes, dans le but, officiellement, de lutter contre la mortalité infantile et maternelle. Dans un contexte d’obédience aveugle à la Banque Mondiale et de guerre sale avec la guérilla du Sentier Lumineux, le Ministère de la santé n’a pas hésité à utiliser les pires méthodes pour obliger des communautés paysannes entières à subir ces opérations. Mais la justice est en marche, grâce à des femmes qui luttent depuis plus de 15 ans pour mettre fin à l’impunité.
L’État péruvien a stérilisé de forces 270.000 femmes… Elle réclament désormais justice.
ous sommes en 1995. Lors de la 4ème Conférence internationale sur la Femme qui a lieu à Pékin, le président péruvien Alberto Fujimori annonce fièrement le lancement d’un programme de “contraception volontaire” dans son pays. Il arbore un fier sourire et promet ainsi aux péruviennes “qu’elles seront désormais maîtresses de leur destin !”. Mis en place dès l’année suivante, ce programme entend également lutter contre la mortalité en couches et infantile, qui atteignent ces années-là respectivement 265 pour 100 000 naissances et 47 pour 1000 naissances. En toile de fond : les négociations avec la Banque Mondiale qui n’apprécie guère ces chiffres et qui les met en balance avec l’obtention de crédits et le rééchelonnement de la dette 1.
Dossier Deuxième réflexion
Quand l’État péruvien forçait les femmes à la stérilisation…
C’est la mort en 1998 de Maria Mamérita Mestanza Chavez, décédée des suites de cette opération, qui fait office de déclencheur pour la société civile
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Deuxième réflexion
Dossier Deuxième réflexion
Les menaces, le chantage, les mensonges, les promesses non tenues, voire même l’arrestation et la privation de liberté ont permis à un personnel médical, recevant les ordres directement de sa hiérarchie régionale, de faire du “chiffre”
Mais dès 1997, des voix s’élèvent pour dénoncer des abus et des cas de stérilisation forcée, obtenues donc sans le consentement des femmes opérées. C’est la mort en 1998 de Maria Mamérita Mestanza Chavez, décédée des suites de cette opération, qui fait office de déclencheur pour la société civile. Une plainte est déposée devant la Commission Interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) contre l’État péruvien. Suite à cette pression internationale, l’État péruvien finit par reconnaître en 2003 “avoir violé les droits de Mestanza à la vie et à son intégrité personnelle, et s’engage à réaliser une enquête approfondie ainsi qu’à trouver une solution avec la famille de la victime, incluant des réparations financières” 2. Malgré ces signes de bonne volonté affichés, l’enquête ouverte au niveau national en 2004 a conduit à un nonlieu en 2009, faute de preuves suffisantes récoltées sur le terrain. Les organisations de la société civile ont alors dénoncé un manque de bonne volonté évident de la part de la Justice, ainsi qu’un manque d’abnégation dans la recherche de la vérité… C’est grâce encore une fois à la CIDH que l’enquête sera relancée. En 2011, celle-ci considère dans un arrêt que ces faits constituent des crimes contre l’humanité, et à ce titre, ne prescrivent pas !
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Une nouvelle ouverture de l’enquête en 2012, à la lumière cet arrêt ne sera pas plus heureuse. En janvier 2014, le procureur estimera qu’il n’y a pas de preuve que ces actes aient été directement ordonnés par le Président Fujimori et ses ministres, et cela malgré les centaines de témoignages reçus. Pour lui, il ne s’agit donc pas d’un crime contre l’humanité, et pointe du doigt la culpabilité de 6 médecins ayant, selon lui, agi de manière tout à fait autonome…
270 000 victimes Pourtant, l’enjeu est bien là : prouver qu’il s’est agi d’une politique étatique organisée visant à freiner drastiquement la reproduction d’une partie de ce peuple andin. Ces victimes font face à une double domination : la domination masculine (de nature sexiste) et la domination historique et sociale dont souffrent les populations indigènes du pays depuis le XVIème siècle.
Les preuves et les témoignages de ces crimes se sont accumulés et ont affolé les compteurs. La “Defensoria del Pueblo” 3 avance le chiffre de 270 000 femmes stérilisées contre leur gré entre 1996 et 2001, toutes issues des zones les plus pauvres du pays et vivant dans une grande précarité. 2074 personnes ont jusqu’à maintenant dénoncé les faits à la justice. 56 documents officiels et des témoignages de fonctionnaires du Ministère de la santé attestent de cette folle planification étatique 4. De nombreux comités locaux de défense des droits de ces femmes ont été créés ces 15 dernières années à travers tout le pays, afin de mieux faire entendre leur voix. Cela passe par la libération de la parole et par la réclamation qu’une véritable justice soit faite. Cela demande beaucoup de courage, car la fertilité des femmes, dans les croyances andines, est un élément-clé de la relation avec la Pachamama, la déesse nourricière appelée “Terre-mère”. Les méthodes utilisées pour attirer les femmes dans la salle d’opération sont diverses, mais d’une efficacité sans faille. Outre des “fêtes de la santé” organisées dans les communautés afin de prouver les bienfaits de la stérilisation, les menaces, le chantage, les mensonges, les promesses non tenues, voire même l’arrestation et la privation de liberté arbitraires ont été utilisées. Ces techniques ont permis au personnel médical, recevant les ordres directement de leur hiérarchie régionale (qui elle-même les recevait du Ministère de la Santé), de faire du “chiffre”.
ELLES TÉMOIGNENT ucia Satalaya Sangama a été opérée en 1997 à Junajuí, sans son consentement. Selon elle, “l’infirmière m’a dit que si je me laissais opérer, on m’aiderait, que l’on me donnerait de la nourriture et des médicaments. Mais cela ne m’a pas convaincue. Je me suis échappée, mais trois jours plus tard, ils sont venus me rechercher…ils m’ont amenée de force”. Orfita Fasabi opérée à Huallaga, a également livré son témoignage. “Ils sont venus plusieurs fois essayer de me convaincre. Ils m’ont proposé du travail, de la nourriture. Ce n’étaient que des mensonges, car je n’ai jamais rien eu. Ils m’ont également dit que la ligature était temporaire, et que je pourrai de nouveau un jour avoir des enfants. Étant peu éduquée, je les ai crus. Après l’opération, je me suis réveillée avec des douleurs vaginales, qui ne m’ont plus jamais quittées. J’ai désormais des infections urinaires fréquentes”. 5 Lorsque Rute Zúñigua est arrivée au poste sanitaire, elle a tenté de s’échapper. “Une infirmière est venue me rechercher chez moi. Ils m’ont mis un cadenas pour que je ne parte plus. Autour de moi, tout le monde pleurait et criait. C’était l’enfer. 6”
Le temps de la justice Le gouvernement actuel du président Ollanta Humala a fait de la réparation de ces infamies une priorité. En ce sens, cette lutte est porteuse de sens car il est question de droits des femmes mais également de la lutte contre l’impunité ainsi que de la reconnaissance des droits des populations indigènes. Le 6 novembre 2015, il a officialisé, par décret, l’ouverture d’un registre national de victimes. Appelé de tous ses vœux par la société civile péruvienne plus que jamais mobilisée ces dernières années, les cas de stérilisation forcé ont ainsi été déclaré d “intérêt national”. La norme considère comme prioritaire “l’assistance, l’accompagnement psychologique et les soins de santé gratuits aux victimes”. Un registre de victimes est ainsi créé, permettant d’identifier les personnes affectées et leur garantissant l’accès à la justice. Mais les organisations de défense de ces femmes affectées attendent néanmoins que les mesures soient mises en place officiellement avant de crier victoire. En parallèle, la justice a rouvert l’enquête. Même si celleci piétine toujours, elle marque néanmoins une volonté claire d’en finir avec l’impunité. Il n’est pas exagéré de parler de génocide pour qualifier les actes commis à l’encontre de ces 270.000 femmes, toutes issues des milieux indigènes et honnis par les élites blanche et métissées. Alors que le pays était secoué par un conflit interne mettant aux prises le gouvernement, les paramilitaires et la guérilla du Sentier Lumineux, l’État a mis un point d’honneur à éliminer un groupe de personnes ciblé, empêchant ainsi les enfants à naître de rejoindre un jour les troupes des groupes “terroristes”. Si les femmes affectées ont longtemps été seulement considérées comme des victimes, elles ont pu prendre leur destin en main et, constituant des groupes locaux organisés au sein de réseaux régionaux et nationaux et se basant sur leur vécu, elles ont ainsi porté leurs revendications haut et fort, par exemple en organisant des flashmob originaux… 8 avec succès !
Dernièrement, ces mobilisations ont même connu un pic, notamment du fait que Keiko Fujimori (fille de l’ancien président) s’est portée candidate aux élections présidentielles. Si elle vient à devenir la prochaine présidente du Pérou, il est fort à craindre qu’elle ne voudra pas écouter ces mouvements sociaux… d’où l’activisme de ces derniers pour éviter à tout prix son élection. La pression internationale, de l’aveu de ces militantes, doit continuer à perdurer. Il est primordial que les citoyens du monde entier continuent à s’indigner de ces faits honteux. Toute mobilisation et marque de solidarité envers ces femmes affectées peut faire avancer la lutte contre l’impunité au Pérou ! En Belgique, les diasporas latino-américaines sont nombreuses. Pour certaines, elles ont fui des dictatures et des régimes politiques autoritaires. Les diasporas peuvent jouer un rôle essentiel pour mobiliser les populations européennes… en jouant le rôle de courroie de transmission entre “ici” et “là-bas” ! Santiago Fischer
Dossier Deuxième réflexion
“Parfois, nous devions effectuer jusqu’à 25 opérations par jour dans un village, c’était beaucoup trop. D’autant que les conditions d’hygiène n’étaient pas réunies. Les infirmiers et le personnel du Ministère recevaient également des primes par femme qu’ils nous envoyaient, comme des paniers de nourriture, par exemple. Cela les galvanisait. Mais on obéissait aux injonctions du gouvernement”, indique le Dr Oscar Aguirre, médecin qui a été actif dans la région de Juanjuí 7.
La pression internationale, de l’aveu de ces militantes, doit continuer à perdurer
1. “Peru : la lucha contre las esterilizaciones forzadas”, Diagonal, 11 mars 2013. 2. “Perú : víctimas de esterilización forzada accederán à reparaciones”, noticias Aliadas, 11 décembre 2015 (publié par www.alterinfos.org). 3. Le médiateur de l’État péruvien, organe indépendant (Ombusdman). 4. “Fujimori ordenó la esterilización forzosa de 200.000 mujeres indígenas en Perú”, El País, 25 juillet 2002. 5. “Ningún médico actuaba por su cuenta sino que obedecía los mandatos del gobierno”, La Republica, 29 mars 2016. 6. “Así reporta la BBC sobre las esterilizaciones forzadas en Perú”, El Comercio, 9 novembre 2015. 7. “Ningún médico actuaba por su cuenta sino que obedecía los mandatos del gobierno”, La Republica, 29 mars 2016. 8. Voir à titre exemplatif la campagne sur le réseau social Twitter : “Somos 2074, y muchas mas” [Nous sommes 2074, et bien plus], avec le mot clé #Somos2074YMUCHASMÁS
Deuxième réflexion
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Dossier Portrait Point de vue
Le féminisme, un combat pour les femmes et pour les hommes !
Lidia Rodriguez Prieto et Galaad Wilgos
La lutte pour les droits des femmes s’inscrit dans un paysage varié et multiple de combats sociétaux et mérite une attention particulière pour avancer vers une société plus égalitaire. La voix d’une femme, Lidia Rodriguez Prieto, coordinatrice de l’ONG féministe “Le Monde selon les femmes”, répond ici à celle de Galaad Wilgos 1, étudiant en Sciences Politiques à l’ULB, qui est entré dans le féminisme par la porte de la laïcité et des luttes sociales. Deux perspectives qui ne se révèlent pas si différentes, face aux inégalités et aux discriminations d’aujourd’hui.
Une théorie féministe ?
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Une prise de conscience du mot “féministe” à l’âge de 12 ans et la marginalisation des femmes en Amérique Latine ont amené Lidia à travailler pour des organisations féministes. “Le Monde Selon les Femmes” collabore avec des partenaires de pays différents, chacun avec sa propre conception de ce qu’est le féminisme, et pour pouvoir dialoguer avec ces diverses cultures Lidia refuse de s’identifier à un certain courant féministe. “Nous, on veut faire avancer les droits des femmes ; on ne veut pas entrer dans un débat théorique”. Galaad, par contre, est aussi intéressé par les débats théoriques. Sa réflexion autour du féminisme l’amène à soutenir “à la fois l’idée que dans la sphère publique, les hommes et les femmes doivent être traités de manière complètement égale, et que dans la vie de tous les jours il y a des différences. L’identité propre doit subsister pour que les gens puissent s’émanciper”.
Hommes et féminisme Lidia et Galaad sont d’accord sur la nécessité d’avoir une mixité hommes/femmes dans la lutte féministe. “Le féminisme concerne les hommes aussi. Il faut des
hommes pour le soutenir et il faut que l’homme change aussi” explique Galaad. La nécessité de déconstruction de la virilité et de la réflexion sur la nouvelle masculinité sont aussi soutenues par “Le Monde selon les femmes”.
Relativisme culturel “Il y a 7 viols par jour en Belgique au sein des ménages” ; c’est ce que dénonce Lidia pour souligner que la violence masculine n’est pas perpétrée par des hommes d’origines différentes, mais le plus souvent par des Belges au sein de leur maison. Le relativisme culturel, qui peut être instrumentalisé pour considérer les différences culturelles comme à la base des violences contre les femmes, est donc pour Lidia une “manipulation”. Galaad, questionné sur les affirmations xénophobes qui ont suivi les faits de Cologne, affirme que, si d’un côté on vit encore dans des sociétés caractérisées par une domination masculine, de l’autre côté “les fils d’immigrés” ont vécu dans un contexte de relégation socio-économique dans certains quartiers et n’ont pas pu diluer leur culture dans la culture majoritaire qui a été, elle, modifiée par les luttes féministes. En ce sens, la culture peut avoir un impact sur la question du féminisme.
Abolition ! Lidia et Galaad n’ont pas de doute, ils se déclarent abolitionnistes sur la thématique de la prostitution. “La prostitution est une aliénation” affirme Galaad. Les deux considèrent la pression socio-économique comme à la base de la pratique de la prostitution et ils refusent toute solution réglementariste. Si d’une part Lidia souligne que la réglementation de la prostitution représente“ une industrie qui génère beaucoup d’argent” (les femmes devant payer jusqu’à 2000 euros pour pouvoir se prostituer), d’autre part, Galaad nous questionne : “il y a plein de choses qui existeront toujours, les crimes, la violence, les meurtres ; est-ce qu’il faut pour autant autoriser toutes ces choses-là ?”.
“OBSOLÈTE, LE CLIVAGE NORD-SUD” ?
Brèves
Le féminisme concerne les hommes aussi. Il faut des hommes pour le soutenir et il faut que l’homme change aussi
À
l’occasion de son 40ème anniversaire, le CETRI choisit de questionner l’actualité de la distinction Nord/Sud dans sa revue “Alternatives Sud”. Le déclin économique et diplomatique du camp occidental, la croissance accélérée des pays émergents et la globalisation des enjeux actuels rendraient cette approche caduque. La vision d’un ordre mondial divisé entre un Sud pauvre et un Nord riche n’aurait plus lieu d’être. Qui sont les tenants d’un tel discours ? Ce discours facilite-t-il l’entretien de certains rapports de force entre les différentes puissances du globe ? A quel modèle correspondrait alors le monde tel qu’il est dessiné aujourd’hui ? Nous vous invitons à approfondir ces questions dans le récent numéro du CETRI “Obsolète, le clivage Nord-Sud ?”. À commander sur www.cetri.be (+32 10 48 95 60)
Quels progrès et quelles actions ? Lidia et Galaad sont conscients des progrès engendrés en matière des droits de femmes : davantage de présence des femmes dans les organes de prise des décisions, la loi sur le harcèlement de rue et le nombre croissant de filles qui ont accès au niveau d’éducation secondaire en sont des exemples. Mais ils soulignent ouvertement aussi les reculs auxquels on assiste. “Nous ne sommes pas dans un monde moins violent pour les femmes” affirme Lidia. Pour elle, la priorité du combat féministe doit se diriger aujourd’hui vers la lutte contre les stéréotypes et les constructions binaires, tandis que pour Galaad “ c’est en exerçant une convergence avec les luttes populaires que les choses pourront changer”. La lutte féministe devrait parvenir à “porter un projet de société globale, qui irait contre le capitalisme et qui pourrait bénéficier non seulement aux femmes mais à la société dans son ensemble”. Veronica Lari
1. Secrétaire aux cahiers du Cercle du Libre Examen de l’ULB et auteur chez “Ballast et Comptoir”.
FORMATION CITOYENNE : COMPRENDRE LES CONFLITS INTERNATIONAUX
L
es conflits internationaux font partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Il est essentiel de pouvoir disposer de clés pour les comprendre, démêler leur origine et leur complexité ainsi que pour confronter les différents points de vue à leur égard. Nous sommes inondés au quotidien par des récits médiatiques de conflits en cours partout dans le monde. Ensemble et sur la base d’exemples concrets d’actualité, nous explorerons des techniques afin de poser une analyse nous permettant de mieux appréhender ces informations. Cette formation s’articule autour d’un cadre conceptuel et d’une grille d’analyse pour comprendre et analyser les faits de politique internationale. Dans ce but, la géopolitique mondiale contemporaine, à travers l’approche du jeu des grandes puissances, fera l’objet d’une attention particulière. La formation alternera apports de contenu, débats en séance plénière, mises en situations à partir de cas concrets et moments de travail en groupes. Quand ? Vendredi 26 août 2016, de 9h à 16h Où ? Locaux de Justice et Paix (31/6, rue Maurice Liétart - 1150 Bruxelles) Prix ? 10 euros par participant (à verser sur le compte de Justice et Paix BE30 0682 3529 1311 ou en liquide le jour de la formation), comprenant repas de midi, boissons et documentation. Informations : Santiago Fischer (+32 2 738 08 01 - santiago.fischer@justicepaix.be)
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Publcation
JUSTICE ET PAIX AU SALON VALÉRIANE LES 2, 3 ET 4 SEPTEMBRE 2016
C
omme chaque année, Justice et Paix participe au Salon Valériane à Namur (Namur Expo)
❚ Appel aux volontaires Nous lançons un appel chaleureux aux volontaires intéressés d’animer le stand en duo avec un permanent ! Nous y présenterons notre exposition “De la mine au GSM”. Vous y avez déjà participé ? N’hésitez pas à renouveler l’expérience. Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? Pas de problème : un moment de préparation sera prévu pour être au point le moment venu.
Arnaud Gorgemans, président Axelle Fischer, secrétaire générale Chantal Bion, Eva Calatayud, Alexandra Culin, Géraldine Duquenne, Santiago Fischer, Laure Malchair, Porzia Stella, permanents Volontaires ayant collaboré à ce numéro : Yvonne Clément, Véronica Lari, Sylvain Lauwers, Laetitia Tran Ngoc, Angela Ocampo, Bérengère Sarrazin. Design : www.acg-bxl.be
Dons
Abonnements
ABONNEMENT DE SOUTIEN À “POUR PARLER DE PAIX” DE JUSTICE ET PAIX À PARTIR DE 15 € À VERSER AU COMPTE BE30 0682 3529 1311
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Si vous êtes intéressé(e) à consacrer 2 heures de votre temps pour venir parler de la nécessaire bonne gestion des ressources naturelles avec le public du Salon,
contactez Coraline Brodkom au +32 2 738 08 01 (coraline.brodkom@justicepaix.be). ❚ Conférence-débat Le samedi 3 septembre à 13h, Justice et Paix y organise une conférence intitulée “La dépendance du capitalisme aux ressources naturelles : le cas du Pérou”. Nous présenterons le film documentaire “Pérou, l’eau ou la mine” réalisé par Justice et Paix suite à sa mission au Pérou en février 2016. Raf Custers (Gresea) et Louise Amand (Justice et Paix) viendront en prolonger la réflexion grâce à leur expertise respective. Plus d’informations sur www.justicepaix.be
Soutien financier : à partir de 40 €, déductible fiscalement À verser au compte BE30 0682 3529 1311 avec la mention “DON”. Pour tout renseignement à propos d’un don ou d’un legs, merci de bien vouloir prendre contact : Tél. +32 (0) 2 738 08 01 miguel.arrimadas@justicepaix.be
N’hésitez pas à nous contacter ! Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart 31/6 B - 1150 Bruxelles - Belgique Tél. +32 (0) 2 738 08 01 - Fax +32 (0) 2 738 08 00 E-mail : info@justicepaix.be Facebook : facebook.com/justicepaix Twitter : @Justice_et_Paix
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Publié avec le soutien de la Direction Générale de la Coopération au Développement et Aide Humanitaire et de la Fédération Wallonie-Bruxelles