Editeur responsable : Axelle Fischer • Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart, 31, Bte 6 • B-1150 Bruxelles - Belgique
N° 98 1er TRIMESTRE 2017
bpost PB-PP
BELGIE(N)-BELGIQUE
P 008189
Édito
Entre violence et paix,
les femmes repensent le féminisme pour faire entendre leur voix rès de 70 ans après l’extension du droit de vote aux femmes en Belgique et des avancées importantes en la matière dans le monde, l’inégalité de droits et de dignité entre les sexes est encore flagrante. En Belgique, plus d’une femme sur trois de plus de 15 ans a subi au cours de sa vie des faits de violence physique ou sexuelle de la part d’un homme. Partout dans le monde, l’industrie publicitaire continue à véhiculer une représentation dégradante de la femme en la réduisant à son corps. Par ailleurs, la précarité continue de toucher davantage les femmes que les hommes. Enfin,
les femmes sont encore trop peu représentées dans les hauts postes de décisions politiques et économiques. Ce manque de dignité envers la moitié de la population mondiale est donc structurel. Or, aucun changement sociétal profond n’advient seul. La plupart des progrès sociaux sont le résultat d’actions de protestation de masse et de mises sous pression du monde politique. Dès lors, utilisons notre pouvoir de citoyen ! Valéry Witsel
Revue d’analyse des conflits internationaux et des enjeux de paix
L’actualité : regards et positions L’Europe au carrefour de son histoire
page 2
Dossier
Seconde réflexion :
Les Femmes, la Paix et la Sécurité : Quels défis pour le nouveau Secrétaire général de l’ONU ?
page 7
Entre violence et paix, les femmes repensent le féminisme pour faire entendre leur voix
Portrait / Point de vue
Au-delà des différences : une vision plurielle du féminisme, belgo-belge
page 10
Introduction
Brèves
page 11
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Première réflexion :
Ni una menos, le mouvement global contre la violence faite aux femmes
page 4
L’actualité: regards et positions
L’Europe au carrefour de son histoire Notre réseau européen se positionne Chaque année, à la période du Carême, notre réseau européen Justice et Paix prend position sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Cette prise de position, résolument éthique et politique, a pour objectif de mettre en évidence les réalités sociales vécues dans les différents pays européens. En 2017, les 31 Commissions se sont donné comme objectif d’interpeller décideurs politiques, société civile et Églises sur les défis qui nous attendent pour que le projet européen continue de se construire avec ses citoyens. e projet d’une Europe paisible et unie se situe maintenant à un carrefour. Le référendum de rupture du Royaume-Uni en juin 2016 illustre particulièrement bien cette réalité. De manière plus large, le faible taux d’adhésion de l’opinion publique dans presque tous les pays membres, de même que les tendances à la renationalisation et à un rejet plus ou moins déclaré de l’Union par des partis nationalistes constituent des signes inquiétants. Si l’on veut ranimer le projet européen, il faut une vision claire de ses avantages majeurs avec un discours public rétablissant l’identité de l’Europe, son avenir ainsi que les valeurs qu’elle incarne. La paix et la prospérité ont besoin d’être préservées et renforcées par de nouveaux moyens grâce à des efforts continus dans des conditions géopolitiques changeantes. Le succès du projet européen est de l’intérêt de tous les citoyens et de tous les États européens, qu’ils appartiennent actuellement à l’UE ou désirent y entrer. L’engagement à œuvrer pour le bien commun dans les démocraties n’est pas seulement de la responsabilité des hommes politiques, il est aussi celui de la société civile, des Églises et de tout citoyen. Tous sont appelés à trouver des moyens de sortir de l’impasse actuelle et de travailler à respecter les engagements initiaux ; l’UE doit prouver qu’elle reste un projet valable !
La Conférence des Commissions Justice et Paix Europe fait les propositions politiques suivantes1 : ❚ R éformer le système d’asile commun européen afin de respecter les principes suivants : un droit sans restriction à une candidature à l’asile et des efforts pour accueillir dignement les demandeurs d’asile. ❚ R enforcer un pilier européen de droits sociaux qui devrait constituer une référence pour tous les citoyens. ❚ D ans le cadre des traités de libre-échange avec des pays tiers, exiger la transparence des négociations ainsi que le respect des droits environnementaux et sociaux. ❚ Face aux défis posés par la révolution numérique, organiser une conférence qui permette à la Commission européenne, aux partenaires sociaux ainsi qu’à la société civile et au monde universitaire de confronter leurs idées relatives aux salaires, au maintien des rémunérations et à la création d’emplois décents. ❚ S ur les enjeux de politique économique et fiscale, parvenir à un accord entre États membres, permettant d’éradiquer la fraude fiscale et de taxer les transactions financières. ❚ P arvenir à un accord exigeant sur le climat permettant à l’UE de remplir les engagements pris à la COP21. ❚ C ontribuer à l’effort pour atteindre l’agenda du développement durable fixé pour 2030 et ainsi défendre les droits sociaux non seulement en Europe mais aussi dans le monde entier. ❚ F ace à la menace terroriste, aller au-delà d’un renforcement de notre politique commune de sécurité et mener des démarches d’encouragement à la paix. ❚ F ace au manque de confiance des citoyens, faire en sorte que les représentants des institutions européennes soient, directement ou indirectement, choisis via un processus démocratique. Axelle Fischer
2 L’histoire de l’Union européenne est celle d’un succès 6 années seulement après la fin de la Seconde guerre mondiale, des Hommes politiques ayant une vision à long terme ont créé la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier). Un processus de réconciliation audacieux et de longue portée était
ainsi déclenché entre pays qui s’étaient combattus dans des guerres désastreuses. La mise en place d’institutions communes a contribué à la paix et à la prospérité. Face au contexte actuel de crise économique et aux inégalités sociales qu’elle engendre, face à la menace terroriste et au repli sur soi, à la politique migratoire ou changement climatique… le projet européen garde tout son sens !
1. Pour voir la prise de position complète, rendez-vous sur notre site Internet : http://www.justicepaix.be/-Plaidoyer-politique
Introduction
Dossier
Entre violence et paix, les femmes repensent le féminisme pour faire entendre leur voix
e 8 mars dernier était célébrée la journée internationale des Droits de la Femme, une occasion pour Justice et Paix de se pencher sur le bilan de l’égalité des sexes. À l’échelle nationale, les thématiques liées aux droits des femmes restent d’actualité et sont variées. Alors qu’en Belgique, le féminisme se redéfinit de façon réellement inclusive, au
Mexique, c’est une action citoyenne Ni una menos qui défraye la chronique et témoigne de la mobilisation collective autour du genre. Du point de vue international, la question de la représentativité des femmes se pose au sein des institutions de l’ONU, par le biais des postes octroyés, mais également par les politiques de genre qui y sont menées.
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Dossier Première réflexion
Ni una menos,
le mouvement global contre la violence faite aux femmes Le mouvement féministe Ni una menos lutte depuis 2015 contre le féminicide et la violence basée sur le genre. Né en réponse aux meurtres de femmes sur le continent latino-américain, il porte un message global de lutte contre le sexisme dans toutes ses formes. endant la nuit du 8 octobre 2016, Lucía Perez, une jeune fille argentine de 16 ans, originaire de la localité Mar de la Plata, est droguée, violée et tuée par deux hommes. Ses bourreaux ont tenté de masquer leur acte en lavant le corps et en changeant les vêtements de la jeune fille avant de l’amener à un centre médical pour une soi-disant overdose 1. Cet horrible féminicide 2 a marqué de manière forte les esprits dans un pays, l’Argentine, où une femme est tuée pour le fait d’être femme 3, chaque 36 heures 4. Ce qui est également le cas dans de nombreux pays de l’Amérique latine. Cet acte a relancé avec force le mouvement Ni una menos, “Pas une de moins”. Ce slogan, utilisé depuis 2015, est devenu le mot d’ordre d’un mouvement global qui proteste contre les violences de nature sexiste subies par les femmes 5.
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L’ORIGINE DU SLOGAN NI UNA MENOS Le slogan Ni una menos a été repris d’un poème de Susana Chávez, poète et activiste pour les droits humains, originaire de Ciudad Juarez au Mexique. Elle fut retrouvée morte le 6 janvier 2011, son corps ayant été mutilé. La ville de Ciudad Juarez est connue pour son taux élevé de féminicides ainsi que pour l’impunité de ces crimes. Les autorités de la ville, connues pour leurs relations corrompues avec les cartels mexicains du narcotrafic, ont essayé de réduire cet assassinat, présumé d’origine politique et sexiste, à un fait divers. Selon le procureur général d’État, Susana aurait été victime d’une mauvaise rencontre lors d’une soirée arrosée. Selon les organisations de lutte contre le féminicide et la disparition des femmes de la ville, ceci démontre une tentative de rendre responsable la victime de son meurtre : la cause serait son imprudence dans le choix de ses fréquentations 6.
L’iceberg de la violence sexiste Quel lien entre le féminicide, phénomène si tragique de l’autre côté de l’Atlantique, et la réalité des femmes sur le continent européen ?
FÉMINICIDE : QUAND LES DÉFINITIONS PORTENT UN COMBAT Le “féminicide” est l’homicide d’une femme, une adolescente ou une enfant, commis par la main d’un homme, qui se place au sein d’un rapport marqué par l’inégalité de genre. Il est important de préciser, d’après l’auteure italienne Michela Murgia, que ce terme ne décrit pas le sexe de la victime, mais la motivation pour laquelle elle a été tuée 8 : le sexisme. Le mot “féminicide” est apparu pour la première fois en 1992 dans le livre de la militante sud-africaine Diana Russel Feminicide : The Politics of Woman Killing 9. Des réflexions suivantes amèneront Russel à élargir cette définition aux violences faites aux femmes. Au début, l’utilisation de ce terme se développe surtout en Amérique latine (une fois de plus, à partir de Ciudad Juarez au Mexique) 10, où il fait son chemin dans le vocabulaire, dans les manuels de sciences sociales et même dans le code pénal. Le terme se propage ensuite en Europe (notamment en Espagne et en Italie), même s’il n’y est utilisé que de manière très partielle. La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe 11, qui vise à lutter contre la violence faite aux femmes et la violence domestique, ratifiée par la Belgique en mars 2016, demande pourtant aux États signataires de traiter de manière différenciée les crimes perpétués contre les femmes 12. Le premier pas dans la lutte contre le féminicide en Belgique date également de 2016 : en juin, le Parlement de la Région bruxelloise a voté une “résolution condamnant le féminicide”, qui donne une définition encore plus élargie du terme (en incluant aussi l’hétérosexualité forcée) et appelle le niveau fédéral du pouvoir à légiférer en la matière 13.
Le féminicide est bien sûr un phénomène présent également “chez nous”, même s’il est plus rare. En France, par exemple, une femme meurt tous les deux jours à cause de violences subies 14. Des chiffres pareils sont interpellants, même s’il s’agit très souvent d’estimations : en effet, un Observatoire Européen sur le Féminicide est encore en cours de création, et les données sont souvent récoltées par des mouvements militants. Recadrés dans leur contexte, le féminicide comme les violences faites aux femmes, en général, ne constituent que la pointe émergée de l’iceberg. Cette comparaison (voir image à la page suivante), nous aide à mieux comprendre comment ce phénomène, à la fois extrême et banal, se place dans un cadre plus large : celui du sexisme, présent à différents niveaux dans nos sociétés. Le sexisme, qui se révèle d’abord dans le quotidien, est composé de stéréotypes et de représentations collectives qui influencent les actes et les comportements de chacun, chaque jour, son résultat étant de reléguer les femmes dans une position hiérarchique souvent inférieure à celle des hommes.
Dossier Première réflexion
Le 20 octobre 2016, dans de nombreuses villes d’Amérique latine et d’ailleurs, une marée noire, composée de milliers d’hommes et de femmes en grève, descend dans la rue pour demander la fin des violences basées sur le genre. L’écho de l’assassinat de Lucía Perez a parcouru en long et en large le continent, où se trouvent sept des dix pays ayant le taux le plus élevé d’homicides de femmes au monde et marqués, selon les activistes locales, par une culture machiste agressive 7. Comme le remarque le quotidien The Guardian, dans cette région, qui a vu naître d’importants mouvements féministes, cette démonstration semble signifier une envolée puissante de ces derniers. C’est également en 2016 que les revendications portées par ces mouvements se font de plus en plus fortes en Europe.
Cette violence implicite et invisible, bien qu’étant condamnable en soi, fait partie d’un système plus large, d’une spirale qui a comme conséquence ultime et extrême des actes comme la violence conjugale, le viol et in fine le féminicide.
1. CENTERA M., “Un salvaje asesinato con violación de una adolescente reactiva la lucha contra el femicidio en Argentina”, El País, http://internacional.elpais.com/ internacional/2016/10/17/argentina/1476717704_725902.html [consulté le 01/02/2017]. 2. Voir encadré pour la définition du terme. 3. Voir encadré avec la définition de féminicide. 4. Depuis 2015, la Cour suprême de justice argentine a mis en place un Registre national des féminicides, CENTERA M., ibidem. 5. GABRIEL O., “#Niunamenos : Les Latinas poussent un cri de révolte contre les violences sexistes”, 20 minutes, http://www.20minutes.fr/high-tech/1946291-20161020video-niunamenos-latinas-poussent-cri-revolte-contreviolences-sexistes [consulté le 01/02/2017]. 6. WIKIPEDIA “Susana Chávez” https://es.wikipedia.org/wiki/ Susana_Ch%C3%A1vez [consulté le 01/02/2017]. 7. “The Guardian view on NIUnaMenos : challenging misogyny and murder”, The Guardian, Éditorial https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/oct/19/ the-guardian-view-on-niunamenos-challenging-misogyny-and [consulté le 01/02/2017]. 8. MURGIA M., “Dillo che sei mia. La trappola fatale dell’immaginario”, Il corpo del delitto, supplément à Il manifesto, pp 6-7, 23 novembre 2016. 9. SIRILMA N., “Vers la reconnaissance du féminicide, de l’Amérique latine à la Belgique”, Axelle Magazine, n°193, pp 12-17, novembre 2016, http://www.axellemag.be/ feminicide/ [consulté le 8/02/2017]. 10. SIRILMA N., ibidem. 11. Pour plus d’informations, voir le site du Conseil de l’Europe http://www.coe.int/fr/web/istanbul-convention [consulté le 8/02/2017]. 12. SIRILMA N., ibidem. 13. Idem. 14. MERLO A. M., “Nuove parole nel Larousse : féminicide”, Il corpo del delitto, supplément à Il manifesto, p. 24, 23 novembre 2016.
Première réflexion
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Dossier Première réflexion
En s’inspirant de ces mouvements récents, ainsi que de ceux, historiques, des femmes anglaises et américaines, les collectifs féministes argentins qui ont pris part au mouvement Ni una menos ont également lancé un appel à la grève contre la violence basée sur le genre le 8 mars 2017, journée internationale des droits de la femme. 100 ans après la première grève des femmes 17, cet appel fut repris par les mouvements de 24 pays, dont notamment l’Italie et l’Irlande en Europe, ainsi que les Etats-Unis 18. Le slogan de cette journée était clair : “si nos vies ne valent rien, nous ne produisons pas”. Nous ne pouvons que nous féliciter pour cette “renaissance” du mouvement des femmes au niveau global. Cette prise de conscience nous indique que, comme le disait Simone de Beauvoir, les droits des femmes ne sont jamais acquis. En ces derniers mois, ces nombreuses mobilisations (et celles sûrement à venir) nous montrent que, nous, les femmes, nous restons vigilantes pour défendre nos droits, et nous allons de l’avant pour toujours plus d’égalité !
“Si nos vies ne valent rien, nous ne produisons pas” Pour briser ce cercle, cette spirale de la violence sexiste, il faut donc commencer à envisager le sexisme de manière systémique. C’est le combat depuis de nombreuses années - et souvent mené dans l’ombre - de toute une série de mouvements et organisations féministes. Mouvements et organisations qui, en plus d’un important travail quotidien de sensibilisation, d’assistance aux victimes et de plaidoyer, descendent dans la rue pour porter leurs revendications à visage découvert.
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Entre la fin de 2016 et le début de 2017, en Europe, nombreuses ont été les occasions pour les femmes de battre le pavé. Ce qui marque récemment ces démonstrations est le recours à la grève comme outil de protestation, ce qui n’est pas nouveau au sein des mouvements de femmes. En Pologne, le “lundi noir” (3 octobre 2016) a vu des milliers de femmes faire grève et descendre dans la rue de noir vêtues pour bloquer un projet de loi (retiré suite aux importantes protestations des femmes) qui aurait obligé, par exemple, les victimes de violence sexuelle ou d’actes de pédophilie d’aller au terme de leur grossesse. Les Polonaises se sont inspirées, pour cette mobilisation, des femmes islandaises qui, en 1975, étaient entrées en grève (dans le cadre du travail rémunéré mais aussi domestique) contre les écarts salariaux entre hommes et femmes 15. En 2016, cette grève a encore eu lieu : les femmes islandaises ont quitté leur lieu de travail et leur maison le 24 octobre à 14h38, parce qu’à ce moment-ci de l’année, et comparativement aux hommes, les femmes ne sont plus rémunérées, tout en continuant à travailler 16. Le même type de grève, pour les mêmes motivations, a eu lieu en France, le 7 novembre 2016 à 16h34.
ET EN BELGIQUE ? Comme chaque année, l’organisation de la Marche Mondiale des Femmes, composée des nombreuses associations et collectifs féministes (tant francophones que néerlandophones), a centralisé l’organisation d’une action qui a eu lieu samedi 4 mars, pour protester contre les coups budgétaires du gouvernement actuel à la sécurité sociale, qui touchent de manière plus importante les femmes, en attaquant leur capacité d’autonomie et, en conséquence, la possibilité de se défendre de la violence, par exemple, au niveau conjugal 19.
Porzia Stella
15. ZOLTOWSKA M., “Pologne : manif, “lundi noir” et grève des femmes pour défendre le droit à l’IVG”, Libération, 2 octobre 2016, http://www.liberation.fr/ planete/2016/10/02/pologne-manif-lundi-noir-et-grevedes-femmes-pour-defendre-le-droit-a-l-ivg_1518005 [consulté le 15/02/2017]. 16. “Pourquoi les islandaises ont arrêté de travailler à 14h38 lundi”, Le Monde.fr, 24 octobre 2016, http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/24/ pourquoi-les-islandaises-ont-arrete-de-travailler-a-14-h38-lundi_5019594_3214.html [consulté le 15/02/2017]. 17. Le 8 mars 1917, à Saint-Petersburg, les femmes ouvrières manifestent contre le prix du pain et pour le retour des hommes du front de la première guerre mondiale. 18. SOMMA N. “Sciopero globale dell’8 marzo : Non una di meno si mobilita”, Il fatto quotidiano, 7 février 2017, http://www.ilfattoquotidiano.it/2017/02/07/scioperoglobale-delle-donne-l8-marzo-non-una-di-meno-simobilita/3371571/ [consulté le 15/02/2017]. 19. http://www.marchemondialedesfemmes.be/index.php/fr/
Première réflexion
Dossier Deuxième réflexion Les Femmes, la Paix et la Sécurité :
Quels défis pour le nouveau Secrétaire général de l’ONU ? Le poste de Secrétaire général des Nations Unies semblait enfin destiné à une femme. Helen Clark, ancienne première ministre de la Nouvelle Zélande et Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO, étaient annoncées comme favorites. Ce sera un homme une fois de plus. Curieusement, ce choix n’offusque pas les partisans de l’attribution de ce poste à une femme. Comment ça s’explique ? Quelle est la stratégie pour préserver la paix et la sécurité internationales en y accordant une place essentielle aux femmes ?
Encore un homme ! e 1er janvier 2017, l’ancien premier ministre portugais Antonio Guterres accédait au “job” considéré comme le plus difficile du monde, le poste de Secrétaire général des Nations Unies. Le récipiendaire de ce poste est un acteur central de la scène internationale et la courroie essentielle de la machine diplomatique mondiale. De fait, chacun de ses actes a un impact sur la préservation de la paix et de la sécurité internationales. Pourtant, son arrivée s’est faite dans une relative indifférence. L’actualité
internationale était marquée par les épisodes de la crise humanitaire syrienne, l’investiture de Donald Trump,… Pourtant, l’investiture du successeur de Ban Ki Moon aurait dû susciter l’attention car jamais depuis la guerre froide, le monde n’a connu autant de crises. Tant dans leurs échelles, leurs diversités, que leurs imbrications : tensions géopolitiques, instabilités politiques, conflits armés, terrorismes, changements climatiques… Avec pour conséquences directes, l’explosion du nombre de réfugiés dans le monde et une montée vertigineuse du populisme en Occident. Antonio Guterres, qui se décrit lui-même comme un “catholique de gauche”, a été choisi pour son charisme, son expérience politique et diplomatique, et ses talents oratoires. Son atout majeur a été sans doute son bilan positif comme Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés de 2005 à 2015. Poste où il a dû gérer la grande crise migratoire que l’on connaît et a pu réformer son agence en réaffectant plus de ressources humaines et matérielles sur le terrain et répondre aux situations d’urgence. Ce qui lui vaut le respect des organisations non gouvernementales, qui voient en lui un homme compétent et un grand défenseur des droits humains.
Deuxième réflexion
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Dossier Deuxième réflexion
À priori donc, l’unanimité dont il fait preuve, y compris au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, la personnalité et les compétences qui lui sont reconnues, et sa maîtrise des arcanes de la machine onusienne sont des gages de sa capacité à s’attaquer aux vastes chantiers qui se présentent à lui. Ce serait donc “l’homme qu’il faut, à la place où il faut”. Et c’est peut-être ça le talon d’Achille de la désignation du nouveau Secrétaire général : depuis sa création en 1945, seuls des hommes ont occupé le bureau sis au 38e étage de la tour des Nations Unies à New York. Et d’après Onufemmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, à peine 25% des postes de haut niveau au sein de l’ONU sont occupés par des femmes. À la faveur de ce processus de sélection relativement transparent 1 et d’une pression constante de certaines organisations de la société civile, c’était une opportunité de choisir, enfin, une femme et casser cette image d’une organisation hyper masculinisée. Ce ne sera donc pas pour cette fois. Pour autant, depuis qu’il s’était lancé dans la course pour succéder à Ban Ki-moon, Antonio Guterres a présenté la parité hommes-femmes dans la hiérarchie de l’ONU comme une de ses priorités. Ses premières décisions semblent s’inscrire en ce sens. Le poste de numéro deux de l’organisation a été confié à la nigériane Amina Mohammed. La diplomate brésilienne Maria Luiza Ribeiro Viotti occupe le poste de cheffe de cabinet. La Sud-Coréenne Kyung-wha Kang, ancienne responsable des opérations humanitaires de l’ONU a été nommée conseillère politique spéciale. Au-delà de ces nominations, cette nouvelle équipe s’est engagée à s’attaquer aux causes profondes des conflits en accordant une place fondamentale aux femmes dans cette stratégie. À l’occasion de la présentation de sa vision pour l’année 2017 devant la tribune de l’Assemblée générale, Antonio Guterres déclarait : “Protéger et autonomiser les femmes et les filles est primordial. L’égalité des sexes est essentielle au développement, et le rôle clef qu’elle joue dans la consolidation et le maintien de la paix devient de plus en plus indéniable”.
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En réalité, Antonio Guterres ne part pas d’une feuille blanche. Cet objectif n’est pas nouveau et constitue le cœur même de l’agenda “Femmes Paix et Sécurité” (FPS) qui a été mis en place par le Conseil de sécurité à la suite des recommandations de la conférence de Beijing de 1995 (voir encadré).
La conférence de Beijing a marqué un tournant majeur dans l’agenda onusien en érigeant la situation des femmes dans les conflits armés, en sujet prioritaire. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés à l’unanimité par 189 pays à cette conférence, forment le principal document établissant la politique mondiale en matière d’égalité des sexes, et de l’autonomisation des femmes. Le document fixe des objectifs et des actions stratégiques à entreprendre dans douze domaines dont la violence à l’égard des femmes, les femmes et conflits armés, les femmes et la prise de décisions. Ces différents objectifs et actions se sont déclinés dans l’agenda FPS qui est constitué à ce jour de 8 résolutions (1325, 1820, 1888, 1889, 1960, 2106, 2122, 2242). Celles-ci sont axées sur quatre piliers d’intervention ; prévention, protection, participation et redressement. Ces résolutions organisent également les moyens institutionnels et matériels des organes de l’ONU, et déterminent les rôles de chaque type d’acteurs (Gouvernements, société civile, bailleurs de fonds…).
La résolution 1325, entre espoir et désillusions La résolution 1325 symbolise à elle seule toute la portée de l’agenda FPS. Erigée en référence dans le paysage politique, elle est un cadre unique qui fournit aux gouvernements et ONG, un ensemble d’outils cohérents pour aborder la consolidation de la paix à travers une perspective qui tienne compte de la nécessité de l’égalité des sexes. Malheureusement, l’espoir suscité par l’adoption de la résolution 1325 (et de l’agenda FPS) s’est transformé en désillusions. Le bilan de l’agenda FPS n’est pas à la hauteur des attentes escomptées. Certains militants et chercheurs attribuent la responsabilité exclusive de cet échec à l’ONU 2. L’organisation aurait mal retranscrit l’esprit du plan d’action de Beijing dans l’agenda FPS notamment en assimilant les femmes à plusieurs stéréotypes : victimes ; superhéroïnes ; mères. L‘association des femmes à ces stéréotypes aurait un effet contreproductif sur les objectifs de l’agenda en renforçant les arguments qui procèdent de la marginalisation des femmes des espaces politiques de décisions tout en perpétuant l’idée d’une dépendance aux hommes. Ceux-ci occultent également toutes les autres formes d’expériences conflictuelles que celles-ci peuvent avoir dont celles de bourreaux ou de combattantes. Or, ce cas de figure est loin d’être exceptionnel. Dans un rapport sur la situation conflictuelle en RDC, l’ONG Oxfam a répertorié un des cas de violences sexuelles subies par les hommes et des garçons, dont certaines ont été commises par des combattantes 3. Par ailleurs, l’assimilation des femmes à leur fonction maternelle a pour effet de les cantonner à des tâches ménagères et à la sphère privée. Ce qui ne donne pas
Et si ça n’était pas exclusivement la faute de l’ONU ? A priori donc, pour parvenir à accorder une place essentielle aux femmes dans la prévention des conflits, et s’attaquer à leurs causes profondes, Antonio Guterres et son équipe devraient limiter les failles susmentionnées. Cela dit, il n’a pas été attendu pour cela. Si l’on peut critiquer le bilan de son prédécesseur, notamment sa faible implication personnelle dans les activités de médiations et de bons offices, il faut reconnaître qu’il a contribué à la prise en compte de certaines critiques récurrentes à propos de l’agenda FPS. Et ce, au point où plusieurs observateurs ont noté une évolution sensible dans le discours onusien. Ceci s’explique en partie par le fait que certains militants, notamment féministes, ont exercé une influence sur la production des récentes résolutions de l’agenda FPS en intégrant certaines agences des Nations Unies à des postes de haut niveau. Les stéréotypes sus-évoqués sont désormais moins fréquents dans les résolutions 2106, 2122 et 2242. Sur le plan opérationnel, l’agenda FPS incarne désormais un axe thématique des plus suivis au sein du système des Nations Unies notamment à travers l’adoption d’un plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-SWAP). De même, il a été rédigé un document nommé “Suivi de l’application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité” qui constitue un cadre cohérent et compréhensible des indicateurs d’évaluation des objectifs de l’agenda FPS. La dernière résolution en date, la 2242, prévoit également en son préambule l’adoption “d’un instrument mondial d’accélération de l’action en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité et de l’aide humanitaire”. Ces solutions, renforcées par des mesures budgétaires conséquentes (15% du budget global des opérations de maintien de la paix) semblent doter l’ONU d’un arsenal important.
Les États dans tout ça ? Si malgré ces avancées majeures, la condition des femmes évolue très peu dans les différents théâtres conflictuels, c’est peut-être parce que ce bilan s’explique par d’autres difficultés qui ne sont liées ni à la pertinence des prescriptions de l’agenda FPS ni à leur mise en œuvre onusienne. La responsabilité des États intervient très peu jusqu’ici dans les facteurs explicatifs du bilan de l’agenda FPS. C’est sans doute dans cette brèche que devrait s’engouffrer l’action d’Antonio Guterres : inciter les États à entreprendre des politiques efficientes pour atteindre les objectifs de l’agenda FPS. Les solutions qui y sont proposées font désormais l’objet d’un consensus. Le véritable défi est donc de les opérationnaliser, d’y affecter les ressources et la volonté politique nécessaires. C’est aussi là que la société civile peut jouer un rôle déterminant, non seulement à travers une veille proactive pour rappeler aux États leurs engagements, mais aussi en proposant de nouvelles priorités pour orienter les objectifs des États prévus dans les plans d’actions nationaux.
Dossier Deuxième réflexion
la possibilité à certaines d’aspirer à des fonctions de leadership. Au-delà de ces éléments d’ordre discursif, certains facteurs plus opérationnels ont également été avancés pour expliquer l’échec de l’agenda FPS, et ce, toujours en pointant du doigt la responsabilité de l’ONU. Il s’agit entre autres de l’absence des mécanismes de suivi-évaluation dans la pratique quotidienne des agents onusiens chargés de la mise en œuvre de l’Agenda FPS ; la faiblesse persistante de l’effectif des femmes dans les missions onusiennes de la paix 4 ; la rareté des informations actualisées sur les conditions des femmes en période post-conflictuelle.
Le plan d’action national (PAN) est un document cadre qui décrit les différentes solutions qu’un État envisage de mettre en œuvre afin d’atteindre des résultats relatifs à une politique spécifique au niveau national, régional ou global. Après avoir initié un PAN pour la période 2009-2012, le gouvernement belge a initié, en collaboration avec la société civile, un second plan pour la période 2013-2016. Celui-ci était résolument orienté vers l’international et visait l’amélioration de la participation des femmes aux efforts de déminage et à la poursuite de l’application du Traité sur le commerce des armes et de la Convention sur l’interdiction des armes à sous-munitions et des mines antipersonnel. En ce début d’année 2017, le gouvernement belge est en train d’élaborer un nouveau plan d’action national triennal.
Achille Sommo
9 1. Pour la première fois, l’ensemble des Etats membres ont pu interroger les différents candidats. 2. Voir Laura Shepherd, Gender, Violence and Security: Discourse as Practice, London, Zed Books, 2008. 3. Oxfam. Protecting Communities in the DRC: Understanding gender dynamics and empowering women and men, Oxfam Programme Insights. Oxfam GB, 2012.4. L’organisation s’est fixé un objectif de 20% de la représentation des femmes dans les rangs du personnel de police des missions de maintien de la paix. Cet objectif semble loin d’être atteint. En mars 2014, 97% des soldats de la paix et 90% des membres de la police étaient des hommes, pourcentages inchangés depuis 2011.
Deuxième réflexion
Dossier Portrait Point de vue
Au-delà des différences :
une vision plurielle du féminisme, belgo-belge Si la question des Droits des Femmes est abordée au niveau international, qu’en est-il en Belgique ? Quels sont les combats qui demeurent ? Comment le féminisme peut-il se définir aujourd’hui dans un pays si petit, mais aux composantes si variées ? Tentative de réponse avec Anne-Claire Orban, chargée d’étude et d’animation à BePax (anciennement Pax Christi). ’est un défi ambitieux dans lequel s’est lancée AnneClaire Orban : experte en anthropologie culturelle, elle a cherché à réunir des femmes aux parcours variés afin de proposer une nouvelle définition du féminisme. Si celui-ci peut parfois paraître peu ouvert aux yeux des néophytes, c’est par la voie du dialogue et de la concertation qu’elle a voulu apporter une vision positive et englobante pour le mouvement féministe. À l’origine, le projet fut financé par le Réseau européen de lutte contre le racisme et visait à faire émerger les opinions de femmes de confession musulmane sur la question du féminisme. Très vite pourtant, Anne-Claire a cherché à ouvrir encore davantage la discussion : “On s’est rapidement rendu compte qu’il y a énormément de personnes, avec des profils très divers en Belgique, qui subissent une double discrimination”, affirme la chargée d’étude, “être femme ce n’est pas facile tous les jours ; mais alors, être une femme musulmane, noire, gay,… cela peut être difficile pour certaines”.
L’intersectionnalité : un concept-clé Il existe de nombreux groupes sociaux, qui subissent chacun différentes formes de domination ou de rejet. La notion d’”intersectionnalité” évoque précisément les cas de rejets multiples où une personne subit plusieurs discriminations simultanément (islamophobie, homophobie, négrophobie, sexisme, rejet des classes populaires, etc.).
10 Afin de réunir de multiples courants minoritaires du féminisme, un groupe de femmes volontaires s’est créé, rassemblant des personnalités aussi complémentaires que déterminées. Cela n’a évidemment pas été simple dans les débuts, chacune partageant ses convictions propres et
parfois contradictoires. “Nous avons organisé une première animation commune, où chacune évoquait sa définition du féminisme. Cela a peut-être été une erreur, car nous avons davantage souligné les divergences d’opinions que la cause commune”. Même si cette expérience fut formatrice, cela aurait pu cristalliser certaines oppositions et renforcer les protagonistes dans leurs différences de perception. Et pourtant ! Chaque membre a tenu à réitérer son soutien à la démarche, et l’expérience a pu se poursuivre. En continuant le partage, le groupe a pu se pencher sur la question du racisme, ainsi que les nombreuses violences faites aux femmes (conjugales, économiques, relatives à l’emploi, dans la rue, etc.). Un constat commun a dès lors pu éclore progressivement et a permis de faire évoluer la discussion. Sur base de ces mécanismes de discrimination indéniables, que toutes ont pu observer, le groupe a pu identifier les convergences existant entre les différents combats que chacune menait. Avec cette cohésion nouvelle, elles ont pu bénéficier d’un regard neuf sur les textes qui les inspiraient respectivement (religieux ou profanes). Grâce à ce partage, Anne-Claire et son équipe ont réussi à faire un pas supplémentaire vers l’acceptation de l’altérité et présenter une définition nouvelle du féminisme. Ensemble, elles souhaitent ainsi aboutir à un “féminisme inclusif qui intègre des femmes aux sensibilités diverses, décolonial qui écoute les femmes issues de minorités, intersectionnel qui soit à la croisée des différentes luttes contre les oppressions pour un monde plus juste. Un féminisme qui prône la liberté et qui soit solidaire envers toutes les femmes quel que soit leur choix de vie, inventif qui utilise tous les moyens d’action, évolutif qui se repense et reformule sans cesse ses objectifs et stratégies à partir des femmes qui s’y engagent”.
Et maintenant ? Après avoir réalisé des capsules-vidéos en ligne pour partager l’expérience des participantes, le groupe est en train de mettre sur pied des fiches pédagogiques à destination des associations ou professeurs qui souhaiteraient aborder la question du féminisme dans ses multiples composantes. Pour Anne-Claire, si le pari est réussi, il ne faut toutefois pas en rester là : “c’est une bonne chose que nous soyons parvenues à rassembler des personnes autour de cette question, nous avons pu créer des ponts, abattre des cloisons superficielles… Maintenant, nous pouvons encore aller plus loin, nous comptons faire du plaidoyer politique et faire fructifier nos constats et conclusions !”. Un féminisme rempli de compromis et d’avancée commune, n’est-ce pas cela même la définition d’un féminisme inclusif et belgo-belge ? Timur Uluç Anne-Claire Orban, chargée d’étude et d’animation à BePax.
Brèves
LE GENRE EN 2017 : QUELS ENJEUX POUR LA PAIX ?
L
e 8 mars, “Noces” de Stephan Streker sortait sur nos écrans. Le film suit le parcours de Zahira, belgo-pakistanaise de 18 ans, soumise par sa famille à un mariage forcé. Sans juger ses personnages, mais en révélant les motivations réelles qui les dominent, le réalisateur aborde les questions d’intégration et de respect des traditions, de crimes d’honneur et de tabous familiaux. A cette occasion, des séances scolaires spéciales ont été
organisées à Bruxelles et en Wallonie entre le 6 et le 17 mars, en présence de l’équipe du film et d’Amnesty International. Si vous désirez organiser une séance scolaire ou obtenir un dossier pédagogique du film, vous pouvez contacter directement son distributeur belge : info@bardafeu.com ou 02/544 05 98. Anne Berthet
VOUS AVEZ DIT ÉGALITÉ DES GENRES ? e numéro du Pour Parler de Paix portant sur le genre, vous êtes en droit de vous demander, chère lectrice, cher lecteur, comment Justice et Paix intègre cette démarche. Il s’agit en effet d’une dimension que nous devons avoir à l’œil lorsque nous travaillons avec nos publics et nos partenaires, qu’ils soient belges ou internationaux. Pour y parvenir, Justice et Paix a fait appel
à l’association CRIBLE pour se former. Merci à Laetitia et à son équipe ! La gestion d’une organisation doit également être questionnée. C’est pourquoi Justice et Paix s’est dotée d’une Charte sur l’intégration du genre. Pour les curieuses… et les curieux, celle-ci est disponible en ligne : www.justicepaix.be/IMG/pdf/cjp_-_charte_sur_l_integration_du_genre.pdf
TRISTE PERTE POUR JUSTICE ET PAIX
C
’est avec beaucoup de tristesse que Justice et Paix vous annonce le décès de Jeanine Wynants. Jeanine, qui s’est éteinte le 21 janvier dernier, était très engagée au MOC et à Vie Féminine ; elle a également été Présidente de Justice et Paix de 1987 à 1994. Nous garderons d’elle
le souvenir de sa force et de sa présence sur des enjeux qui nous tiennent à cœur, comme la démocratie et la paix en Afrique centrale. Chère Jeanine, nous tenons à te remercier pour tout ce que tu as mené.
Brèves
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Littérature
La littérature : une invitation à la réflexion citoyenne !
L
a littérature est source d’évasion, mais également de réflexion. Cette année, la condition des femmes se trouve au cœur des discussions que mènent les volontaires du Café littéraire de Justice et Paix.
Arnaud Gorgemans, président Axelle Fischer, secrétaire générale Miguel Arrimadas, Chantal Bion, Géraldine Duquenne, Laure Malchair, Porzia Stella, Timur Uluç, Valéry Witsel, permanents
Dons
Abonnements
ABONNEMENT DE SOUTIEN À “POUR PARLER DE PAIX” DE JUSTICE ET PAIX À PARTIR DE 15 € À VERSER AU COMPTE BE30 0682 3529 1311
Contact
A l’occasion de l’une de nos six rencontres, les personnages du roman “La fille” de Tupelo Hassman nous ont amenés à nous interroger sur la façon dont les femmes sont confrontées à la précarité. Il en ressort que, même
si elles font preuve de solidarité, de courage et d’inventivité, les femmes sont souvent davantage victimes de la pauvreté que les hommes. A travers la passion pour les livres et l’échange entre personnes aux bagages de vie multiples, Justice et Paix continue de contribuer à une réflexion critique sur les grands enjeux de notre époque. Valéry Witsel
Soutien financier : à partir de 40 €, déductible fiscalement À verser au compte BE30 0682 3529 1311 avec la mention “DON”. Pour tout renseignement à propos d’un don ou d’un legs, merci de bien vouloir prendre contact : Tél. +32 (0) 2 738 08 01 miguel.arrimadas@justicepaix.be
N’hésitez pas à nous contacter ! Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart 31/6 B - 1150 Bruxelles - Belgique
Volontaires ayant collaboré à ce numéro : Anne Berthet, Esi Darko, Sylvain Lauwers, Achille Sommo.
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Publié avec le soutien de la Direction Générale de la Coopération au Développement et Aide Humanitaire et de la Fédération Wallonie-Bruxelles