Edito
OURS
« Approchez, approchez, plus près, plus près..... Oups trop près ». Et oui, le numéro 2 de Karalalamag est enfin arrivé ! Le résultat de tous les mariages possibles et inimaginables. Ce mois-ci nous allons vous conter des histoires. Des histoires aussi diverses que variées qui témoignent d’un mois de février riche en évènements. Nous ferons un bond dans le temps, histoire d’en savoir un peu plus sur nous, sur vous ou tout simplement sur les autres avec ce mois-ci dédié à l’histoire des Noirs : le Black History Month. Un conte des temps modernes se dessinera par la suite de lui même, avec un récit court mais décrivant les bases d’un succès story bien de chez nous ; celui d’un homme parti de rien et qui a su construire un empire à Mayotte, PAPAJOE. Mais pourquoi rester en si bon chemin ? Tamou Zainouni. Ce nom ne vous dit peut être encore rien, mais elle vous « transporte » au quotidien et veille à votre sécurité au sein du ferry opérant la traversée plusieurs fois par jour entre la grande et la petite terre. Entre vie privée et vie professionnelle, elle nous dira tout sur le métier de l’ombre de ce mois : Capitaine de la barge. Et comme tout conte de fée se doit de bien finir, nous vous parlerons des débuts prometteurs d’une jeune boite de production locale : Himba prod. D’autres rubriques vont également faire leur apparition afin d’accorder la part belle à la face cachée de Mayotte, tout en conservant les classiques pour la promotion de la musique et de la mode. En bonus, la Saint-Valentin approchant, Karalamag vous propose un article spécial et osé donnant une autre approche de ce jour réservé aux amoureux. Et puis n’oubliez pas que faire plaisir à l’autre n’a pas de prix, surtout si ces gestes peuvent faire booster l’économie locale (resto, fleuriste, centre commercial, « ciné »). Lâchez vouuuuuuuuussss !!! Comme vous le verrez nous avons essayé de capter l’air du temps en regardant un peu partout, un vrai méli-mélo, le résultat de nos envies, ressentis et rencontres.
>Rédacteur en chef : //...Ackeem M. Ahmed contact@karalala.yt
>Directeurs de publication : //...Ackeem M. Ahmed //...Mattoir Ben
>Rédactions :
//...Ackeem M. Ahmed //...Naimi Ab //...Maera N. //...Mattoir Ben
> Design graphique : //...Mattoir Ben contact@beug.yt
>Illustration couverture : //...Boby Brown
>Photographes :
//...bouche à oreille //...Nayl Ah //...Kadèr Ab
>Webmaster
//...bytsano //...Assoioui Mikidadi ( digital color ) Port. : 0639 04 19 18
>Liens
http://excusemeteacher.canalblog.com Un GRAND MERCI à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce numéro 2.
Et n’oubliez pas, que vous avez à votre disposition une ribambelle de supports de communication pour nous joindre : mail, facebook, etc. Alors n’hésitez pas à nous écrire parce que Karalala mag c’est aussi votre magazine. Ackeem M. Ahmed
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SOMMAIRE
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_ 4 // IL ÉTAIT UNE FOIS PAPAJOE _10 // DANS LES PARAGES _14 // ARRÊT SUR IMAGE _16 // MÉTIERS DE L’OMBRE _20 // SAINT VALENTIN _22 // SOCIÉTÉ _24 // C’EST VOUS QUI LE DITES _26 // PORTRAIT _28 // PHOTO _32 // MUSIQUE _34 // LU ET APPROUVÉ _36 // MODE D’EMPLOI _38 // BLACK HISTORY MONTH
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le magazine culturel karalalamag karalala mag #02
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IL ÉTAIT UNE FOIS PAPAJOE (6/08/51 – 11/10/00)
De son vrai nom Ali Abdou, né le 6 aout 1951 à Mamoudzou, Papajoe était un musicien, chanteur, auteur-compositeur, restaurateur et homme d’affaire. Il a laissé son influence sur l’économie, la musique locale et l’émancipation des femmes mahoraises. Tout se rejoint pour en faire la figure la plus rayonnante de Mayotte dans le paysage musical de l’île.
TEXTE: Ackeem M. Ahmed ILLUSTRATION : Boby Bown
La jeunesse Il passa une grande partie de son enfance et adolescence auprès de sa mère Mme. Moinecha, une femme de poigne engagée et exemplaire. Riche d’une scolarité alternée entre Mayotte et la grande île Ngazidja, il prend conscience assez tôt de son domaine de prédilection : le commerce. Le début : Le cinéma plus qu’une passion – une fenêtre sur le monde Avec l’arrivée des nouvelles technologies, il saute le pas et ouvre le premier cinéma de l’ile, tout d’abord, en plein air, au CMAC de Mamoudzou. Dès lors une foule en manque d’une autre forme de divertissement, se bouscule à l’entrée, à chaque séance. Il y voit là une opportunité et décide, à la fin des années 80, de pousser encore plus loin le concept. Le premier vrai cinéma de l’île voit le jour dans une salle plus ou moins insonorisée mais fermée et
couverte, comme chez nos voisins réunionnais ou métropolitains. Une salle portant son nom, naturellement. Elle se situait jadis sur la rue du cinéma (remplacée aujourd’hui par l’enseigne « Tout pour la maison «). Wayé ou vendza la miziki A l’âge de 18 ans il rencontre EdmondBébé et Didy, deux figures emblématiques de la musique mahoraise avec qui il formera le groupe « Globizine ». A l’époque, organisateur d’événements en tout genre tels que des kermesses, il délaisse peu à peu ces activités pour s’investir corps et âme dans un projet musical avec ses nouveaux acolytes. Ils rencontrent un succès immédiat et une scission tout aussi rapide pour des raisons internes (sans tabous même si lors de nos différentes recherches, personne n’a vraiment voulu nous indiquer les raisons). Il est facile d’imaginer la base même de chaque conflit dans un groupe autre que l’envie de faire une carrière solo, L’ARGENT.
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«La rumeur veut que sa passion pour la musique soit née après l écoute des chansons de Johnny Halliday, d’où l’appellation « Joe » et le «papa» est venu avec le respect qu’inspirait sa personne.»
«Plus que de simples tubes, les morceaux de Papajoe sont de véritables lettres engagées qui défendent des idées chères au musicien. Les thèmes abordés à l’époque trouvent encore une forte résonnance dans la société mahoraise actuelle.»
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Machines à tubes : _Coudjoubé _Poubelles _Maore Farantsa _Kamissi _Moulima oi Choungui _Tsonitria Ngoma _Trambo Za madzi _Wagnawe Labatoira
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«... on entend souvent des hommes religieux parler de « Mkiri Wa Papa joe » (temple de Papajoe) pour désigner les lieux d’accueil des spectacles de ce dernier.» C’est également à cette période que le fameux surnom « Papajoe » a vu le jour. Mais savez-vous réellement pourquoi cet artiste hors norme se faisait appeler ainsi? La rumeur veut que sa passion pour la musique soit née après l écoute des chansons de Johnny Halliday, d’où l’appellation « Joe » et le «papa» est venu avec le respect qu’inspirait sa personne. Papajoe, qui l’aurait cru, comme quoi l’influence française était plus qu’ancrée dans sa mentalité et son combat pour Mayotte. Vers la gloire Déterminé à travailler en équipe, Ali abdou crée un nouveau groupe avec le concours de musiciens malgaches reconnus comme les meilleurs de l’océan indien à l’époque. Le groupe Alpa Joe est né. Très vite, ils enchainent une série de titres devenus aujourd’hui légendaires. Papajoe n’hésite pas à investir ses propres moyens pour la promotion de son groupe (fait très rare à l’époque). Plus que de simples tubes, les morceaux de Papajoe sont de véritables lettres engagées qui défendent des idées chères au musicien. Les thèmes abordés à l’époque trouvent encore une forte résonnance dans la société mahoraise actuelle.
Vers la fin des années 80, Ali emploie des talents issus de divers horizons. Ce poids lourd de la musique locale est à la genèse de l’émancipation de la femme mahoraise avec ses nombreuses interprétations dans les wadaha (danses traditionnelles mahoraises). Il fut l’un des tout premiers à véhiculer le respect et l’ouverture des femmes sur une île ancrée dans les préjugés. Très vite, on voit pousser des petits clubs dans presque tous les villages de l’île et au passage du groupe Alpa Joe, on entend souvent des hommes religieux parler de « Mkiri Wa Papajoe » (temple de Papa Joe) pour désigner les lieux d’accueil des spectacles de ce dernier. La belle époque, où le culturel et le divertissement à Mayotte étaient omniprésents. De la musique au Dancing Ali Abdou est aussi l’initiateur du « Dancing » plus communément appelé « boite de nuit ou discothèque » par la jeune génération. Véritable couteau suisse il a su nager dans les eaux de la modernité. Il créa il y a plus de 20 ans maintenant Le Golden lagon, célèbre dancing, devenu le Loft aujourd’hui. Toutefois, il ne fallut pas attendre
«... il devint l’un des premiers restaurateurs de l’île, certains lui accordant même l’honneur d’être l’inventeur du mot et du concept de « plat mahorais ».»
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longtemps pour que ce nouveau succès soit terni par un fléau typique de ce genre de lieu : la prostitution. Le 5/5 Doté d’un appétit insatiable pour l’aventure et les affaires, Papajoe décide de se lancer dans la restauration. Profitant d’un emplacement de qualité, un carrefour inévitable pour rallier la grande terre à la petite terre, le nord au sud, il ouvre un petit « snack » d’une pièce, juste à la descente de la barge. Il fait une demande d’occupation et de rachat auprès de la SIM (Société immobilière de Mayotte) alors propriétaire des lieux. C’est ainsi qu’il devint l’un des premiers restaurateurs de l’île, certains lui accordant même l’honneur d’être l’inventeur du mot et du concept de « plat mahorais ». Un lieu de passage et de formation pour des futurs restaurateurs était né. Avec le développement de ses différentes activités, il améliore le site et offre par la suite un vrai lieu de divertissement et de restauration sur l’île. Le 5/5 vient de faire son entrée dans l’histoire de la restauration mahoraise. La relève Le 11 octobre 2000, Ali Abdou, meurt à l’hôpital de Mamoudzou. Un jour de deuil pour Mayotte entière: proches et fans sont venus rendre hommage au chanteur disparu et au père d’une collectivité. Mais son passage sur cette terre à fait naitre plusieurs talents et
en premier au sein de ses héritiers de sang mais aussi de son. La relève est déjà assurée avec Joe fils, gérant du 5/5 et membre actif de l’association des musiciens de l’île ; Toyb et Azrah la 3ème génération des fils du « godfather » avec un style plus urbain.
80 /90) et d’une chemise rouge rentrée à l’intérieur et légèrement entrouverte. Les accessoires étant sans doute le « must have » de sa garde robe, il agrémentait souvent ses tenues d’une écharpe en soie rouge nouée autour du cou.
avec son lot d’histoires drôles et moins drôles. Des rumeurs racontent qu’il appartenait à une milice de choc, branche radicale SORODA.
Papajoe, l’engagé
Un style vestimentaire
Parmi les titres à retenir, celui de Maoré farantsa, démontre l’ampleur de son engagement pour une Mayotte française contre la volonté d’une partie de la population qui souhaitait rester comorienne. Une lutte aussi bien intellectuelle que physique
Beaucoup l’admirent, d’autres ne le portent pas réellement dans leur cœur mais tous s’accordent à dire qu’il a bouleversé les mentalités mahoraises. Un pionnier qui, espérons le, a su toucher et inspirer les générations futures.
Papajoe avait un style vestimentaire remarquable d’une originalité renversante. Il était parfois vêtu d’un pantalon noir en coton, remonté jusqu’au ventre (« must do » des années
La musique adoucit les mœurs.
Nom Ali Abdou Naissance Mamoudzou (Mayotte) Décès Mamoudzou Activités principales Chanteur Restaurateur Homme d’affaire Genre musical Rythmes mahorais/ Wadaha Instruments Voix et inspiration hors norme Années d’activité 1980 -2000
Ali Abdou 1951-2000
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DANS LES PARAGES TEXTE: Ackeem M. Ahmed PHOTOS : Bouche à Oreille
Cette nouvelle rubrique dédiée à Mayotte s’ouvre sur un lieu tout proche du centre mais tellement éloigné des réalités urbaines : « La cariera » de Doujani. Perché sur les hauteurs de Doujani, le site est un havre de paix à découvrir aussi bien lors d’un pique-nique qu’en fin de randonnée.
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«Le site est accessible en 4 roues, mais l’idéal reste encore de garer sa voiture vers le collège et de profiter du beau temps pour sortir les vélos ou les chaussures de randonnée.»
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Lac émeraude dans un écrin de verdure ... bref, une vue à couper le souffle. On peut tout simplement s’y relaxer le temps d’oublier les tracas de la ville. Pour y accéder, rien de plus simple ! Au rond point de Doujani, prenez la direction du collège et suivez le chemin tout droit qui varie entre route en terre et route en goudron digne de Bagdad. Ensuite, continuez toujours tout droit en suivant la route (il n’y
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en a qu’une seule) pendant 2O minutes environ. Le site est accessible en 4 roues, mais l’idéal reste encore de garer sa voiture vers le collège et de profiter du beau temps pour sortir les vélos ou les chaussures de randonnée. Quand y aller ? Dès qu’il fait beau et pour un petit piquenique ou juste pour une escapade en dehors de la ville.
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Manger – Bouger
«Des produits de qualité cultivés avec dévotion et savoirfaire alliés à la personnalité attachante du propriétaire des lieux.»
Mahoraise Légumes Karalala vous propose de poursuivre dans cet élan champêtre et de vous arrêter chez Tigana, à la Mahoraise Légumes, sur votre trajet aller ou retour. Installé sur la route de la mosquée du vendredi, le marché fait beaucoup d’adeptes. Vous trouverez dans cette caverne d’Ali Baba toutes les variétés de fruits et légumes que Mayotte peut offrir.
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La raison de ce succès ? Des produits de qualité cultivés avec dévotion et savoir-faire alliés à la personnalité attachante du propriétaire des lieux. On s’accoude au comptoir et on laisse le propriétaire nous raconter la passion qu’il voue à son métier d’agriculteur. Une simple dégustation de fruits se transforme aussitôt en voyage au pays des sens.
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«Loin des studios et des plateaux TV, Dangadzo se veut dynamique à travers ses tournages exclusivement extérieurs et son style unique de présentation.»
DANGADZO TEXTE: Maera N. - PHOTOS : Bouche à Oreille
Nouveau concept, nouveau genre, nouveau style ! C’est en ces termes que je définirai Dangadzo, le nouveau magazine que vous pouvez suivre tous les vendredis à 20h depuis le 1er Février sur Mayotte 1ère.
Des manifestations traditionnelles habituelles aux évènements ponctuels plus modernes en passant par le sport, Dangadzo, suit à la trace tout ce qui se passe sur l’île pour vous en livrer le meilleur. Au programme, des interviews et des reportages sur des thèmes variant d’une semaine à l’autre
selon l’actualité. Loin des studios et des plateaux TV, Dangadzo se veut dynamique à travers ses tournages exclusivement extérieurs et son style unique de présentation. Que dire de plus à part : « enfin un programme entièrement réalisé par des locaux, pour la jeunesse mahoraise ! ». Cela les in-
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citera peut-être à regarder un peu plus (et à mieux apprécier) leur chaine locale au lieu d’avoir les yeux tournés vers d’autres horizons…faute de mieux !
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LES METIERS DE L’OMBRE TEXTE: Ackeem M. Ahmed PHOTO : Bouche à Oreille
UNE MAMA À LA BARRE Quelle ne fut pas notre surprise lors d’une traversée entre Grande terre et Petite terre (qui fait souvent office d’expédition ces derniers temps au regard des nombreuses pannes) de voir une femme mahoraise de surcroit diriger son navire avec aisance.
Ne connaissant pas réellement les catégories de métiers présents sur ce type d’embarcation, il n’a fallu que quelques minutes pour comprendre la place du personnage. Capitaine, Capitaine, Madame la capitaine. Nous avons évidemment éprouvé une fierté toute particulière. Par conséquent, le thème de l’article initialement prévu a subi quelques chamboulements afin d’ accorder une place d’honneur à la première femme capitaine de navire de l’île. Rendez-vous pris, avec une direction ouverte (contrairement aux rumeurs) et la voilà dans sa cabine en train de nous raconter son histoire. Karalala Mag vous présente une femme moderne au parcours atypique : Tamou Zainouni, pardon Commandant Mama. Après un service militaire avorté pour des raisons de santé, elle revient sur l’île dans les années 90. L’ouverture d’esprit acquise lors de ses voyages lui ôte cette envie de travailler dans un bureau et le désir de casser les codes l’attire logiquement vers une formation inhabituelle, la marine. Son inscription à l’école maritime, reposait au départ sur une recherche d’expérience qui au fil des années s’est transformée en réelle passion. Parmi les trois femmes initialement inscrites en formation, elle est la seule à décrocher le CIN
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À Mayotte, un flou juridique existe aux niveaux des statuts des agents. En effet en cas d’accident, ces derniers sont sanctionnés par les lois marines, mais lorsqu’il s’agit de réclamer leurs droits, un vide apparaît et il est facile d’entendre qu’ils ne font pas partie du corps de la marine...à quand une harmonisation règlementaire ?
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«Zainouni nous avoue avoir subi des remarques négatives au regard de sa condition de femme : « Mtroumama kaka imam », lui disait-on. Héritage d’une coutume qui heureusement aujourd’hui a disparu.» (Certificat d’initiation nautique) de l’école maritime basée en Petite Terre. Grâce aux encouragements de sa famille et au soutien de ses collègues, elle sait faire preuve de ténacité. C’est ainsi qu’elle décide de rester dans sa lancée et gravit les échelons avec courage et ambition. Très vite, Zainouni devient Matelot, puis obtient son PCM en mécanique, sa capacitaire et termine sur un brevet de capitaine 200. Des formations plus au moins courtes (de 3 à 6 mois) mais de qualités lui permettent ainsi d’atteindre le grade suprême sur l’amphidrome qu’elle conduit aujourd’hui après avoir fait ses preuves sur les barges classiques. Sa fonction de capitaine exige une gestion sans faille du navire et de l’équipage composé de mécaniciens, matelots et agents de sécurité. La dame de fer surveille également la météo sans négliger la sécurité des passagers. D’ailleurs, elle est la seule personne habilitée à décider de l’évacuation du navire. Et qui mieux qu’une femme peut exécuter avec succès plusieurs tâches à la fois ? « Shiva a mou salimou ». Relation homme femme Toutefois, elle n’a pas fait l’unanimité lors de son entrée dans la structure. Zainouni nous avoue avoir subi des remarques négatives voire dégradantes au regard de sa condition de femme : « Mtroumama kaka imam », lui disait-on. Héritage d’une coutume qui heureusement aujourd’hui a disparu. Un membre de son équipe nous a confié qu’on la surnommait
Mama, et c’est bien connu personne ne manque de respect à sa maman. « Seuls certains passagers (et malheureusement les plus « instruits » d’après les dires) continuent à lancer quelques piques mais rien de très méchant. A écouter cette femme de caractère vêtue d’un beau pantalon bleu et d’une chemise ornée de galons, il faut un investissement à tout épreuve et une réelle passion pour ce métier laissant difficilement place à une vie de famille stable. C’est cette volonté hors norme qui lui a permis d’arriver là où elle se trouve aujourd’hui, qui l’aide à organiser sa vie familiale. Elle conjugue parfaitement les horaires décalés de son métier avec son statut d’épouse de pompier, son rôle de mère et récemment celui de grand-mère. Résidant à Bambo, commune de Boueni dans le sud, elle nous confie qu’il lui arrive parfois de passer 24h sans voir ses enfants mais elle met un point d’honneur à ce qu’il y ait toujours un parent de présent. La famille est très importante à ses yeux. Pour pouvoir assurer son rythme de travail particulier, Capitaine Tamou loue une maison sur la Petite Terre afin d’être à l’heure lorsqu’elle commence à 4h du matin pour finir à 12h30 et profite lors des rotations de l’après midi pour rentrer chez elle dans le sud et se relaxer auprès de sa famille. Pour information, il existe des dortoirs depuis peu pour les personnes habitant en Grande Terre et devant commencer tôt le matin, mais dans un soucis de tranquillité, d’intimité, elle a opté pour un logement personnel.
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Lorsque l’on parle d’évasion à notre première capitaine 200, elle nous confie y penser mais davantage pour les voyages et réaffirme son amour pour l’île aux milles couleurs et n’échangera sa place pour rien au monde.
Anecdote Depuis sa plus tendre enfance, elle a toujours été attirée par le milieu militaire mais son père refusait catégoriquement d’en entendre parler. Profitant de l’illettrisme, elle lui fit signer les papiers d’inscription en prétextant qu’il s’agissait de documents banals. A la réception de la convocation de l’école maritime, Mr Tamou fut bien surpris de découvrir que sa fille allait devenir militaire et éventuellement occuper un métier d’homme. Mais au fil des années cette «surprise » est devenue une fierté.»
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AVIS À TOUS LES «SEINS» TEXTE: Maera N. PHOTOS : Bouche à Oreille
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La Saint Valentin arrive à grands pas! Certains offrent des fleurs, d’autres un dîner aux chandelles…tout cela est un peu trop classique! Il est évident que pour beaucoup c’est plus une corvée qu’autre chose. Et si l’on faisait preuve d’imagination pour pimenter notre intimité ? Tout le monde serait content, surtout qu’ils sont là ces accessoires….coquins!
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Au cœur de la zone Nel le magasin Dessus-Dessous, une boutique de lingerie…jusque là rien de neuf. Mais depuis quelques temps, de la lingerie, oui, mais aussi des jeux coquins ! Une déclinaison d’accessoires à utiliser seul(e) ou à deux pour le plus grand plaisir de nos esprits libertins. Des jeux de cartes érotiques, aux huiles de massages comestibles, en passant par le Body-Painting , la gamme de choix est assez large pour stimuler le désir et augmenter votre plaisir.
«... pour les plus excentriques, des petits vibromasseurs télécommandés en forme d’œuf que la femme porte et que l’homme peut déclencher à tout moment à distance.» L’univers des sex toys fait débat surtout dans notre société. Entre tabous et chasteté la liste est longue. Pourtant ces « joujous » pour adultes sont de plus en plus rependus et leurs formes tout aussi innovatrices.
Des rabbits aux butterflys plus connus, mais aussi des cônes un peu particuliers qui procurent plus de plaisir. Les hommes également y trouvent leur compte. En effet, messieurs, il existe pour vous par exemple, une membrane à enfiler sur votre sexe pour plus de sensations lors de vos préliminaires. Vous trouverez même pour les plus excentriques, des petits vibromasseurs télécommandés en forme d’œuf que la femme porte et que l’homme peut déclencher à tout moment à distance. Autant d’accessoires qui permettront de redonner un nouveau souffle à votre sexualité et de tenter de nouvelles expériences. Selon Claire, vendeuse en boutique, la clientèle habituelle est féminine. Et quand on lui demande si elle exclusivement métropolitaine, elle nous répond que non ! Mesdames, derrière vos châles et voiles seriez vous entrain de faire tomber le masque ? En effet, de plus en plus de femmes mahoraises poussent la porte de sa boutique pour ce type d’articles. Seules ou entre copines, la curiosité de ces dames les incite à aller découvrir le monde des sex toys et ainsi
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laisser libre court à leur imagination qui on le sait peut être parfois débordante Cela est plutôt positif ! Les mentalités seraient-elles entrain d’évoluer à ce sujet ? Affaire à suivre...
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Bouré Hali
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TEXTE: Ackeem M. Ahmed PHOTOS : Bouche à Oreille
Plusieurs offres voient le jour depuis quelques mois. Les opérateurs de téléphonie vendent du rêve. Désormais il est possible de passer des appels ou d’envoyer des sms gratuits et illimités vers les autres pays de la zone océan indien, la France métropolitaine et autres nations lointaines. Mais comme le dit si bien cette expression mahoraise, bouré hali (la gratuité coûte chère), en comparaison avec nos voisins ou la métropole, le montant à verser pour bénéficier de ces forfaits est très onéreux. Il faut être prêt à débourser une fortune (entre 60 euros et 100euros, la vie chère, doit se retourner dans sa tombe.) pour bénéficier de l’évolution technologique alors que ces tarifs peuvent être encore diminués. Alors STOP !
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PERSONNE N’Y ÉCHAPPE, DE PRÈS OU DE LOIN. TEXTE: Mattoir Ben
Je n’aime pas ce jour et la pression qu’il exerce sur les gens, particulièrement sur les hommes. Rien ne m’énerve plus que de voir une femme courir les mains tendues exigeant un cadeau afin qu’elle puisse se vanter d’avoir un homme amoureux.
Je persiste et signe que la SaintValentin est une fête inégale et commerciale. L’absence d’action ce jour-là signe votre arrêt de mort. Tous les hommes savent qu’il y a des points à marquer le 14 février. Je vois déjà les vitrines ainsi que les pages de magazines tapissées de cœurs rouges de toutes les tailles. Les panneaux réclame ne sont pas en reste, vous incitant à la consommation. Je ne suis pas sûr qu’acheter une femme soit la meilleure façon de lui témoigner votre amour. Sinon cela se saurait, le taux de divorce n’aurait pas explosé. Nos grands parents n’avaient pas de 14 février pourtant ils vécurent ensemble et eurent beaucoup
« Alors, suis-je un mauvais amoureux parce que je refuse catégoriquement de changer de comportement en ce jour arrêté arbitrairement par je ne sais qui ? »
transportent aux premiers jours. Aujourd’hui cette soi-disant fête de l’amour sert surtout à la société de consommation et aux sombres valentins qui vont se fendre d’une rose et jouer au « lover ». Ce simulacre d’amour, de restos, de fleurs et de cadeaux exhibés tels des pierres précieuses n’a pour but que de se faire valoir aux yeux des autres. Pour moi, il n’y a pas besoin de la Saint-Valentin pour se savoir aimé et honoré.
Je suis persuadé que ce sont nos gestes de tous les jours qui influencent et entretiennent nos vies de couple. De simples attentions quotidiennes qui nous
Je propose donc que le 14 février soit un jour sans témoignage d’amour excessif, histoire qu’on se sente encore plus aimé les 364 autres jours de l’année.
d’enfants. Encore une preuve que l’argent ne fait pas le bonheur mais qu’il y contribue.
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Ce mois-ci nous vous brossons le portrait d’Antoy Mattoir M’lamali, jeune mahorais de 25 ans qui est parti poursuivre ses études aux Québec. TEXTE: Ackeem M. Ahmed & Naimi Ab
DU MANIOC AU SIROP D’ÉRABLE Pourquoi le Québec ? Après le BAC, je n’avais aucune idée du métier que je voulais exercer et encore moins des études supérieures à suivre. Je me suis, donc, rendu au Salon Régional de l’Education, organisé au Parc des Expositions de SaintDenis où universités, entreprises et organismes de mobilité étaient représentés. Le Stand de L’ANT m’a tout de suite attiré par sa large gamme de formation et ses promesses de mobilité. Ainsi plusieurs choix se sont imposés à moi : Partir étudier en Australie. Le taux de placement après les études était assez élevé. Malheureusement, je risquais de ne
pas valider tous mes crédits vu que les cours étaient dispensés uniquement en anglais et que je ne maîtrisais que partiellement la langue de Shakespeare. Faire un BTS en alternance en Métropole. Il fallait chercher soi même une entreprise pour y effectuer un stage. Beaucoup d’amis et de connaissances m’ont raconté les difficultés qu’ils ont rencontrées dans leur recherche de lieux de stage. Nombreux furent ceux qui sont rentrés bredouilles après 2 à 3 mois de recherches. Rester étudier à la Réunion. Le taux de chômage est très élevé et les entreprises demandent
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toujours 2 à 3 ans d’expérience de travail. Partir étudier au Québec. Les cours sont dispensés en français, et les stages sont rémunérés dès la première année et le taux de placement après les études est de 90%. C’était l’équation parfaite ! Quel regard portes-tu sur la région où tu habites? C’est une belle région, quoique très éloignée des autres grandes villes. On y retrouve les mêmes avantages et inconvénients que dans n’importe quel village de France.
À part le climat, quelles différences avec Mayotte t’ont marqué?
«Ici, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous.» Ici, les gens sont ambitieux, chacun veut sa place au soleil, avoir sa propre entreprise, être son propre chef. Autre fait marquant : les entreprises privées ou publiques s’intéressent aux étudiants et les accompagnent dans leur réussite en leur offrant des bourses d’études. De plus, ils cultivent et encouragent l’esprit d’entreprenariat. Malheureusement, dans la société Québécoise on retrouve moins cette notion de solidarité très présente à Mayotte. Ici, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Si tu as des problèmes, à toi de t’en sortir tout seul. D’autant que tout est payant (études, activités physiques, loisirs, soins...).On est loin de l’état providence français. On n’ose même pas imaginer comment les familles sans revenu ou à faible revenu font pour joindre les deux bouts. Envisages-tu de rentrer à Mayotte après tes études? Je pense rester ici encore 5 ans. Après....on verra plus tard si je rentre ou si je fais ma vie ici. Je sais que j’aurai toujours le choix de partir si l’envie me prend.
Depuis que je suis ici, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui connaisse l’existence d’une île appelée Mayotte.
Y-a-t il un accroissement des difficultés pour s’adapter lorsque l’on est un mahorais au Québec? C’est toujours difficile d’être loin de chez soi, l’adaptation au niveau culturel ou gastronomique est parfois difficile. Mais à la longue on s’y fait. L’avantage c’est d’avoir une culture différente des autres. Depuis que je suis ici, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui connaisse l’existence d’une île appelée Mayotte. Je dois parfois utiliser une carte pour leur faire comprendre où mon île se situe. Quelles expériences tires-tu de ce jour ? J’ai gagné en maturité. Lorsqu’on est seul en terre inconnue, il faut apprendre à se débrouiller comme un grand et à se relever même dans les moments les plus difficiles. Quels conseils donnerais-tu aux mahorais intéressés par cette destination ? Il ne faut pas avoir peur de quitter Mayotte pour réussir. Quelles sont les formalités d’entrée au Québec ? Pour venir y étudier, il faut d’abord s’inscrire dans un établissement scolaire. Il faut ensuite faire une demande de certificat d’acceptation de Québec (CAQ), et enfin demander un permis d’études à l’ambassade du Canada à Paris. Le délai d’obtention du visa études est de 2 mois environ.
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Pour y travailler, il faut d’abord trouver un emploi. Puis envoyer une demande de certificat de sélection du Québec (CSQ) et enfin, déposer une demande de permis de travail à l’ambassade. Il faut toutefois s’armer de patience avant d’obtenir son visa. Pour trouver un emploi, il existe plusieurs sites intéressants à consulter notamment celui-ci : http://placement.emploiquebec. net/mbe/login/portail/portcherc. asp ou maregiondêtre.com On peut avoir plus de renseignements sur le site de l’immigration du Canada ou au Québec: http://www.cic.gc.ca/francais/ index-can.asp http://www.immigration-quebec. gouv.qc.ca/fr/index.html
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Il reste toujours quelque chose de l’enfance
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Photographe: Nayl Ah
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Connu pour ses albums assez revendicatifs comme « Narizirogowé », Mayotte Département, et d’autres tout aussi forts et toujours engagés. Lathéral nous revient avec la préparation de son nouvel album dans la lignée de la lutte pour le progrès de l’île, « Mayotte debout ». Un nouveau combat commence.
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LA RÉVOLUTION PAR LA MUSIQUE TEXTE: Ackeem M. Ahmed ILLUSTRATION: Mattoir Ben
« Moi engagé militaire, moi engagé militaire, moi pas besoin galons,...» qui ne se souvient pas de cette chanson de ZAO « ancien combattant » ? Lors de notre rencontre avec Nadhir Ben Saïd, cette chanson est revenue comme une évidence dans notre esprit.
Passionné de football, il occupait le poste de défenseur latéral gauche. Une carrière courte mais qui a influencé et orienté son choix de nom de scène. Aujourd’hui Latheral se positionne sur le poste de défenseur de la culture mahoraise. Avec ses frères il fonde le groupe « Melrose plage », pour dénoncer cette absence d’intérêt de la part de la population (toutes catégories socioprofessionnelles confondues) pour l’île, autant dans l’environnement que dans le fonctionnement des politiques. Ayant inscrit son nom d’artiste dans son acte d’état civil, Lathéral insiste sur son engagement privé pour la promotion de ses idées et ses combats à travers la musique.
Anecdote Yanick Noah fut surpris lors de leur rencontre d’apprendre à l’époque que les artistes mahorais faisaient de la musique gratuitement. Depuis la SACEM a fait son apparition sur l’île. Serions nous en train de rendre à César ce qui appartient à César ?
Le piratage et l’absence de soutien financier, ne permettent pas aux artistes mahorais de vivre de leurs passions surtout lorsque le talent est au rendez-vous. Comment expliquer qu’ avec autant d’albums connus sur une importante partie du globe, certains se retrouvent encore aujourd’hui derrière les bureaux d’un établissement scolaire, au lieu d’arpenter les nombreuses scènes locales et internationales ?
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Cinquante nuances de Grey,E L James TEXTE: Ackeem M. Ahmed
Entre succès commercial et déception littéraire, Karalamag revient sur l’un des livres phares de 2012. Plus de 42 millions de vente dans le monde depuis sa sortie et dès la prise en main les adjectifs à la base convaincants pour l’achat de cet ouvrage tels que « libérateur », « obsessif » voire « romantique » disparaissent pour ne laisser qu’un mot dans l’esprit : déception. Après avoir supporté les répétitions tout au long du livre, il est très difficile de comprendre comment certaines personnes, voire des millions de personnes ont pu aimer ce livre. Pour faire court, il ne ressort que des clichés sur la sexualité et le rapport dominant dominé du SM.
Auteur : E. L. James Editeur : Jean-Claude Lattès Collection : Romans étrangers Parution : 17 10/2012 Nombre de pages : 560
Peut il être qualifié de porno? Peut-être vu qu’il est cru et mal écri. Certaines critiques le qualifient de « Porno de la ménagère ». Malgré une imagination débordante, l’homme que je suis a eu beaucoup de mal à « avaler » ce bloc rempli de « bébé » et d’autres termes ridicules coupant l’envie de continuer. Certains diront qu’il s’agit là d’une traduction et que dans la version originale, ces effets ne se ressentent pas. Mais quand même. Il s’agit d’un livre, d’une histoire, d’une évasion... ok. Mais il est tout aussi important de rester réaliste. Même nos 3 vœux du génie de la lampe ne feront pas croire aux lecteurs que l’orgasme féminin est à portée de main (dès la première relation) surtout quand il s’agit de femmes inexpérimentées. 50 nuances de Grey est un vrai produit marketing qui a su toucher une grande majorité de lec-
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«Malgré une imagination débordante, l’homme que je suis a eu beaucoup de mal à « avaler » ce bloc rempli de « bébé » et d’autres termes ridicules coupant l’envie de continuer. Certains diront qu’il s’agit là d’une traduction et que dans la version originale, ces effets ne se ressentent pas. Mais quand même.» trices en manque d’érotisme ou tout simplement curieuses de lire un porno sans se cacher comme il est possible de lire un « Glamour » dans la rue. Pour le coup, la rédaction a lu mais n’a pas du tout approuvé ces 560 pages. Résumé du livre : Anastasia Steele, jeune étudiante de 21 ans, interviewe Christian Grey, richissime jeune homme, pour le journal de la faculté. S’en suit une attirance maladive pour ce bel étalon dérangé et intimidant. Elle se laisse peu à peu entrainer dans une relation sadomasochiste plus que détaillée où elle se recherche entre plaisir et sentiments....
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QUELS « IMPRIMÉS » CHOISIR ? TEXTE: Naimi Ab
Tendances incontournables des podiums, les imprimés s’invitent dans nos dressings. Tantôts discrets, exotiques ou psychédéliques pour des motifs graphiques, floraux, ou asiatiques. Vous l’avez compris, en 2013 les imprimés n’en font qu’à leur tête ! Alors, si vous ne savez plus ou donner de la tête, Karalalamag se charge de faire le tri à votre place et de sélectionner 3 styles à adopter dans l’immédiat !
Echappée indienne : Top Dos croisé, 24.99 EUR, mango.com
Sandale cuir lanière 59.99 EUR, mango.com
Jupe longue imprimée cachemire, 49.99 EUR, mango.com
L’imprimé cachemire, également connu sous le nom « Paisley », est souvent travaillé avec des tons neutres ce qui le rend facile à porter. Toutefois pour ne pas faire tapisserie, choisissez des couleurs pastel, plus agréables à regarder.
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Cartouchière pompons 19.99 EUR, mango.com.
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Flower Power :
Collier chaînes appliqués, 27.95 EUR, zara.com. Robe florale rouge et noire, 15 EUR, riverisland.com
Sandales à talons et lanières, 59.95 EUR, zara.com L’idée est de laisser une forte impression avec un look entièrement floral. Pour cela, misez sur des imprimés aux bouquets aussi opulents que flamboyants. Et si vous avez peur de ne pas assumer ce look, adoucissez-le avec un haut ou un accessoire uni aux teintes soft. Escale à Honolulu : Pochette rigide à mosaïque French Connection, 101.14 EUR, asos.fr.
Short D&G, 200 EUR, blablabla.com
Top à rayures transparentes, 39.95 EUR, Zara.com
L’imprimé hawaïen n’a pas dit son dernier mot. Et c’est tant mieux ! Cette année, il se réinvente sous le signe de fleurs d’hibiscus et autres flores exotiques !
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Sandales fétiches, 39.99 EUR, mango.com
BLACK HISTORY MONTH TEXTE: Naimi Ab
Dans cette édition, c’est le Black History Month (BHM), le Mois de l’Histoire des Noirs, qui est à l’honneur. Le BHM a lieu tous les ans en février. C’est un événement unique qui vise à faire (re) connaître la contribution des communautés noires à l’histoire nationale des Etats-Unis mais aussi du Canada. Le mois de février voit ainsi fleurir de nombreuses festivités et un regain d’intérêt pour la culture afro-américaine : littérature, arts, politique, histoire... rien n’est laissé au hasard.
“The Problem we all live with” (le problème avec lequel nous vivons tous), Norman Rockwell, 1964 14 novembre 1960, face à la foule hostile qui l’attend aux abords de sa nouvelle école “pour enfants blancs”, la jeune Ruby Bridges est escortée par l’U.S Marshall.
«L’histoire des noirs américains c’est celle d’une minorité sous le joug qui a combattu avec résilience pour ses droits.»
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Frederick Douglass était un homme politique et écrivain américain né esclave en 1818. Il fut l’un des plus célèbre abolitioniste de son temps.
Martin Luther King Junior, baptiste afro-Américain, fut LA figure emblématique de la lutte pacifique pour les droits civiques des Noirs aux EtatsUnis dans les années 60.
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De Martin Luther King à Obama en passant par Frederick Douglass, Rosa Parks ou encore des soldats anonymes de l’Union ; on exalte le parcours exemplaire de ces militants de la liberté à travers des conférences, des expositions ou des concerts. Bref, tous les pans de la culture noire sont explorés. Histoire des noirs américains: histoire universelle L’histoire des noirs américains c’est celle d’une minorité sous le joug qui a combattu avec résilience pour ses droits. C’est l’histoire du triomphe de la liberté sur l’esclavage, de la raison sur l’ignorance... Mais aussi l’histoire d’un peuple qui a surmonté le défi de la diversité et du « vivre ensemble ». Histoire unique, certes, mais également transposable. Les Sud-africains se sont aussi battus pour leurs idées et ont aussi connu le racisme sous la forme de l’Apartheid, de même que les Indiens ont subi d’innombrables injustices de la part des anglais, dans leur propre pays. Ces peuples ont leur Martin Luther King en la personne de Nelson Mandela, ou du Mahatma Ghandi. Et à Mayotte cette histoire trouve un fort écho dans la mesure où nous avons aussi eu droit à notre lot de combats acharnés pour la liberté et l’égalité. Et à l’instar des Etats-Unis nous avons des figures emblématiques à célébrer comme Bamana, ou encore Zéna Mdéré.
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Ségrégation raciale héritée des Lois de Jim Crow instaurées dans le Sud Profond des Etats –Unis peu de temps après l’abolition de l’esclavage.
Saviez-vous que le Mahatma Gandhi avait participé au mouvement pour les droits civiques des minorités en Afrique du Sud et que sa politique de non violence a inspiré Mandela?
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Birmingham, Alabama 1963, des chiens policiers attaquent des manifestants lors d’une marche anti-ségrégationiste.
Le massacre de Sharpeville, 21 Mars 1960 à Sharpeville, Afrique du Sud. Alors qu’ils manifestaient pacifiquement devant le poste de police du township de Sharpeville, un groupe de personnes composé de femmes, enfants, et ouvriers fut balayé par des rafales de tirs. Dans la confusion générale, 69 personnes (dont des enfants) perdirent leur vie ce jour là.
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Malcom X, militant fougueux des droits de l’homme, et surtout de la condition des Noirs aux EtatsUnis. Malcom est sans doute le personnage le plus controversé de l’Histoire des Noirs Américains.
Rosa Parks, surnomée la mère du mouvement des droits civiques, elle est entrée dans l’histoire le 1er décembre 1955 en refusant de céder sa place à un passager blanc dans le bus.
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Un devoir de mémoire pour progresser Même si la traite négrière est révolue, il existe encore des inégalités dans la société actuelle. Chaque siècle a son mal mais les luttes menées ont toujours la liberté comme finalité. Aujourd’hui certains combattent pour que chacun avec ses différences (ethniques, de sexe ou d’orientation sexuelle) puisse vivre librement comme ses pairs. Et c’est dans ce contexte que le Black History Month a été instauré, pour que toutes les victimes de discrimination (minorités ethniques, homosexuels, femmes etc.) puissent s’inspirer de ces combats pour mener leur chemin de croix. Pour que les générations futures puissent tirer des leçons du passé, et éviter de reproduire les mêmes erreurs que leurs ancêtres. Pour que les jeunes en manque de (re)pères puissent avoir des modèles de réussites sociales et professionnelles et se dire qu’eux aussi peuvent accomplir des choses à leur tour (le fameux « Yes we can » d’Obama). En somme, le BHM offre le temps d’un mois, l’occasion de réfléchir sur notre société, ce que chacun de nous peut y apporter et surtout ce que l’on peut construire en tant que groupe, car c’est là que réside la problématique du 21ème siècle : comment vivre ensemble malgré nos différences ?
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Pour vous documenter un peu sur l’histoire des communautés noires qu’ils soient d’Amérique ou d’Afrique, Karalalamag vous a mijoté une liste (non exhaustive) d’ouvrages, livres et autres supports à consommer sans modération et à diffuser !
La couleur pourpre Steven Spielberg Difficile de trouver un film plus poignant que celui-‐ci. La couleur pourpre est une véritable ôde à la vie et à la résilience de la femme souvent le réceptacle de toutes les injustices d’ici bas. Alice Walker avec le concours de Spielberg nous livre ici une prière fervente pour que chacun (femme, personnes d’origines diverses) puisse vivre librement selon ses aspirations.
Home Toni Morrison
Un long chemin vers la liberté Nelson Mandela
Histoire bouleversante, un condensé d’émotions nous offrant un aperçu du quotidien des noirs dans une Amérique ségrégationniste.
Qui mieux que Madiba lui même pour parler de l’incroyable destin de Nelson Mandela? De son enfance à sa présidence en passant par ses 27 années d’emprisonnement sur Robben Island, le lecteur découvre avec émotion le parcours inspirant et exceptionnel de ce sud-‐africain qui a passé sa vie à lutter contre le régime le plus raciste et ségrégationniste qui ait jamais existé. Ce livre est un appel à la liberté, l’égalité et la tolérance.
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur Harper Lee Roman culte américain aux valeurs humanistes. Le récit est porté par la voix d’une jeune fille « blanche » de huit ans confrontée aux préjugés et aux mensonges dans une Amérique raciste.
Django Unchained Quentin Tarantino Enfin un film où les esclaves se rebellent et bottent les fesses aux vils esclavagistes !!! Tous les ingrédients sont là pour faire de Django Unchained le meilleur western spaghetti : casting parfait (Jamie Foxx, Samuel L. Jackson et DiCaprio), bande-‐son divine, dialogue de « ouf » et parodie à volonté. Que demander de plus ?.... Ah oui un cinéma digne de ce nom où l’on pourra voir ce chef d’œuvre. En attendant, si vous avez les moyens de quitter l’île dans les prochaines semaines n’hésitez pas à vous rendre au cinéma. Les autres attendez patiemment la sortie en DVD !
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Lincoln Steven Spielberg Le film relate les derniers mois tumultueux de la vie du mythique président américain avant son assassinat. Dans un pays divisé idéologiquement, et déchiré par une guerre fratricide. Lincoln a su faire preuve d’une détermination hors norme et d’un courage exceptionnel pour unifier sa nation et mener à bien son combat contre l’esclavage. S’il y a des destins dont l’on peut s’inspirer, le sien est sans doute des plus bouleversants et des plus édifiants tout comme ceux de Martin L. King et de Nelson Mandela.
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Le cirque de Paris a posé ses containers sur Mayotte pour un mois, une belle excuse pour arrêter de s’habiller en triste et d’oublier un instant les tracas quotidiens
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