
3 minute read
CHAVOUOT : SE RAPPROCHER DE D.IEU
50 jours après la fête de Pessah, la communauté juive célèbre la fête de « Chavouot » en souvenir du don de la Torah à Moïse sur le Mont Sinaï, 3 300 ans auparavant. Quelles sont les significations et coutumes de cette fête ?
Chavouot dans la Torah
Advertisement
Chavouot signifie semaines en hébreu. C’est l’une des trois fêtes de pèlerinage ce que l’on peut traduire de l’hébreu « Shaloche regalim », prescrites par la Thorah, au cours de laquelle on célèbre le début de la saison de la moisson du blé, mais aussi, le don de la Torah. La fête de Chavouot a lieu au terme du décompte du Omer, le 6e jour du mois de Sivan. Elle dure deux jours en dehors d’Israël, mais un seul en Israël.
Cette fête possède également d’autres noms comme Yom ha-Bikkourim « jour des prémices », Hag ha-Qatsir « fête des moissons », ou encore Zeman Mattan Toraténou « époque du Don de notre Torah ».
Dans la bible, D.ieu a donné la Torah au peuple juif sur le Mont Sinaï et a délivré par la même occasion les 10 commandements. Cet événement fondateur de la religion juive est commémoré tous les ans lors de la fête de Chavouot.
Le mot Chavouot est mentionné pour la première fois dans la Torah comme la « fête de la moisson » faisant suite à la fête des azymes et précédant la fête de la récolte:

« Puis la fête de la Moisson, fête des prémices de tes biens, que tu auras semés dans la terre ; et la fête de l’Automne, au déclin de l’année, lorsque tu rentreras ta récolte des champs »., Exode 23 :16.
Le temps du don de la Torah
Depuis le début de la Création, la terre était dans la crainte, car « le Saint béni soit-Il émit une condition auprès des œuvres de la Création, leur disant : “Si Israël reçoit la Torah, vous vous maintiendrez ; sinon, Je vous renverrai au tohu-bohu” » (Chabbat 88a). C’est à ce propos qu’il est dit : « Dieu considéra tout ce qu’Il avait fait, et voici que c’était très bien ; il fut soir, il fut matin, le sixième jour » (Gn 1, 31). L’article défini ה (le) s’ajoute à la mention du sixième jour, afin de nous enseigner que le maintien du monde dépend d’un certain sixième jour, le 6 sivan, où Israël parviendra au mont Sinaï et recevra la Torah.
En pratique, la Torah nous fut donnée au cinquante-et-unième jour du compte de l’omer ; en effet, lorsque l’Éternel ordonna à Moïse de faire savoir aux enfants d’Israël qu’ils auraient à se sanctifier pendant deux jours, à l’approche du don de la Torah, lequel aurait lieu le sixième jour de la semaine, Moïse notre maître ajouta un jour, et donna pour directive au peuple de se sanctifier pendant trois jours. Le Saint béni soit-Il agréa cette initiative ; Il se révéla sur le mont Sinaï au jour de Chabbat (Chabbat 86b-87a). De ce fait extraordinaire, nous apprenons quel est le statut de la Torah orale, sans laquelle la Torah écrite ne peut se révéler.
Particularité de la fête Chavouot par rapport à Pessah et Souccot, la « fête des semaines » est la seule à ne pas être définie par une date précise du calendrier hébraïque, mais par sa relation à Pâque : au « lendemain du Chabbat », une offrande d’orge que l’on appelle omer en hébreu est prélevé sur les prémices de la nouvelle récolte d’orge et doit être offerte aux (Cohanims) Lévitique 23:11 « Il agitera de côté et d’autre la gerbe devant l’Éternel, afin qu’elle soit agréée : le sacrificateur l’agitera de côté et d’autre, le lendemain du sabbat ».
À dater du jour de cette offrande, sept semaines complètes doivent être comptées.
COPYRIGHT RAPHAËL UZAN RADIO.J
La Torah orale est en effet l’intermédiaire entre la Torah écrite, suprême, et nous ; aussi, le don de la Torah lui-même fut-il repoussé d’un jour, sur les instructions de la Torah orale, c’està-dire d’après la lecture que fit Moïse notre maître de la Torah écrite.
Toutefois, de prime abord, cela semble problématique. Car s’il en est ainsi, pourquoi disons-nous, dans la ‘Amida, que Chavou’ot est le « temps du don de notre Torah » (zeman matan Toraténou) (Choul’han ‘Aroukh 494, 1) ? La fête de Chavou’ot n’a-t-elle pas lieu le cinquantième jour de l’omer, alors que nous avons reçu la Torah le cinquante-et-unième jour, depuis le début du compte de l’omer ?
En réalité, après l’achèvement du compte de l’omer, arriva le jour sanctifié, où l’Éternel nous gratifia de la Torah. Ainsi fut-il fait dans les cieux, où, dès le cinquantième jour, la Torah nous fut donnée. Simplement, nous avions, quant à nous, besoin d’un jour supplémentaire afin de la recevoir concrètement.
En revanche, pour les générations suivantes, le jour du don de la Torah fut fixé au jour que le Saint béni soit-Il avait d’abord sanctifié à cette fin, jour où la Torah nous avait été donnée potentiellement (Maharal, Tiféret Israël 27).
COPYRIGHTPNINEHALAKHA