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Le coin ORL : La pollution sonore
from Labriout n°26
Prenons la mesure du Son !!

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Nos oreilles sont malmenées au quotidien par de nombreuses nuisances sonores (transports, animation, musique, travaux...). Pourtant, le son est indispensable à toute activité humaine (alerte, communication, émotions).
Le son est un phénomène physique : les vibrations sonores qui se propagent dans l’air ou dans l’eau forment des sons captés par nos oreilles et transmis au cerveau qui les décode. Il se mesure en décibel et se définit par sa hauteur (grave ou aigu) et son intensité (fort, faible). L’échelle des décibels est une échelle logarithmique.
Ainsi, 3 décibels supplémentaires correspondent à un doublement du niveau sonore, mais pour percevoir à l’oreille une diminution de moitié du niveau sonore, il faut une baisse effective de 10dB(A). Dans notre environnement, nous percevons des sons complexes (mélange de sons purs) qui sont de trois ordres : la musique, la parole ou le bruit.
La musique est la capacité intuitive de l’homme à combiner les sons de façon mélodique, rythmique et harmonique. La parole est indispensable aux échanges : nous percevons le sens d’une phrase par des groupes de sons et par l’utilisation des silences. L’unité minimale de la parole est appelée un phonème. On ne peut pas le diviser, on ne peut que le combiner et on le reconnaît au fait que, si on le change, le mot change de sens. Exemple phonème b/p pour bain/pain Le bruit : Le son devient un bruit lorsqu’il produit une sensation auditive considérée comme désagréable, gênante ou dangereuse pour la santé. Chaque personne possède sa propre perception du bruit selon son histoire, sa culture, le contexte. De manière générale, nous avons tendance à juger différemment le bruit que nous faisons de celui que nous subissons. Quand le niveau sonore est tel qu’il affecte les fonctions auditives, la santé ou les écosystèmes, on parle de pollution sonore.
La pollution sonore : un vrai fléau de nos temps modernes
L’exposition au bruit peut provoquer à court terme un inconfort, des troubles du sommeil, des maux de tête, des troubles de concentration notamment chez l’enfant. A long terme, elle constitue un facteur de risque contribuant au développement de l’hypertension artérielle, de maladies coronariennes, du diabète et de lésions auditives irréversibles (acouphènes, perte d’audition, hyperacousie). Selon des conclusions de l’OMS, le bruit est le deuxième facteur environnemental le plus important à l’origine de problèmes de santé, juste après l’impact de la pollution atmosphérique (particules). Il concerne en Europe 100 millions de personnes (soit 20% de sa population) et coûte des milliards d’euros chaque année.
Que faire individuellement pour protéger votre audition :
L’écoute de la musique à un niveau sonore élevé et pendant une période prolongée met vos oreilles en danger. Un seul traumatisme sonore suffit pour abîmer vos oreilles à vie et entraîner une perte auditive irréversible. En discothèque ou au concert :
Eloignez-vous des enceintes, faites des pauses régulières dans des zones calmes, portez des bouchons d’oreille. - Femmes enceintes : le risque est maximal pour le fœtus pendant le dernier trimestre (risque de séquelles auditives irréparables). Aucun dispositif ne peut protéger
le fœtus en dehors de l’évitement des forts niveaux sonores.
- Les bébés et jeunes enfants ont les oreilles plus fragiles que celles de l’adulte. Préférez faire garder votre enfant si vous savez que vous serez exposé à une forte pollution sonore. Casque ou/et écouteurs :
Ne pas monter le volume au-delà de la moitié du maximum de l’appareil et limiter la durée d’écoute ;
Utiliser les casques ou écouteurs fournis avec l’appareil, ils garantissent un volume sonore de 100dB maximal autorisé ;
Régler le volume dans un endroit calme et ne pas l’augmenter pour couvrir les bruits ambiants ;
Ne pas s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement. Si vous avez une sensation d’oreilles cotonneuses, des sifflements ou bourdonnements : consultez votre ORL.
La prise de conscience est là. Une vraie réflexion et des mesures s’installent surtout en Europe (selon les politiques des différents gouvernements). • Limitation à 105 dB dans les discothèques • Limitation à 100 dB des lecteurs MP3 • Législation sur exposition au bruit au travail (limitation à 85 dB). Surveillance des travailleurs en médecine du travail.
Des réflexions et des plans gouvernementaux sont menés pour réduire la pollution sonore à la source (grâce à des innovations technologiques qui réduisent les sources de bruit), dans sa propagation (en posant des obstacles entre la source et la nuisance) et à la réception (par des matériaux isolants phoniquement). Pour aller plus loin, vous pouvez consulter deux articles déjà parus dans Labriout approfondissant le sujet : Traumatismes sonores : http://orl-telaviv.com/ traumatismes-sonores-attentiondanger/

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ORL Docteur Esther Harboun Cohen
