Questions à la psy

Le ratio de Losada

KARINE BENISTI Psychologue Clinicienne Psychothérapeute ? ? ! ...

QUESTION 1 QUESTION 2 QUESTION 3

« Vous allez penser que j’ai des « problèmes de riche ». J’ai toujours vécu avec mes moyens, en bouclant juste le mois, sans faire de folies financières. L’année dernière, j’ai hérité. Beaucoup d’argent dans ma vie d’un coup me déstabilise, voire m’angoisse. J’apprécie car ça me met à l’abri du besoin et que je peux faire des projets mais je culpabilise beaucoup d’en avoir reçu, j’ai l’impression que ce n’est pas le mien et dans mon estime, j’aurais voulu avoir ce niveau par mon propre mérite. Dans ma tête, je n’arrive pas à le dépenser. » MAUD, 48 ANS, TEL AVIV

Vous êtes un peu déstabilisée parce que chaque nouvelle situation demande un temps d’adaptation. Vous aviez l’habitude de compter, de faire attention à vos dépenses et aujourd’hui vous pouvez dépenser sans compter. C’est préférable dans ce sens... Cependant, vous pouvez chercher à savoir pourquoi vous ressentez ce sentiment de culpabilité, pourquoi pensez-vous ne pas mériter cet argent ? J’imagine que cet héritage est celui de vos parents mais quelle était votre relation avec eux et dans quel contexte avez-vous reçu cet argent ? Regrettez-vous le fait qu’ils n’aient pas eu le temps de profiter et de dépenser leur argent ? Ou bien le fait de pouvoir être heureuse et de profiter de cet argent vous renvoie l’image d’une fille qui a trouvé un bénéfice aux décès de ses parents. Quand vous parlez du fait d’avoir ce niveau financier par votre propre mérite, vous pouvez aussi faire fructifier cet argent en le plaçant afin de ne pas seulement le dépenser. Ensuite sachez que des études récentes de neuropsychologie ont montré que le fait de donner abaisse le stress et a un effet psychologique positif, alors n’hésitez pas aussi à faire profiter des gens que vous aimez qui sont dans le besoin ou à donner à la tsedaka. « Mon père est atteint d’une maladie grave, nous savons qu’il vit ses derniers mois. Un sujet nous divise avec ma femme et mes enfants (5, 8 et 12 ans). Je souhaite les protéger et voudrait qu’ils gardent une belle image de leur grandpère, donc je préfère qu’ils ne viennent pas à l’hôpital. Ma femme dit qu’on doit « dire au revoir » et qu’ils garderaient des séquelles s’ils ne le voient pas, et moi je pense que dans son état, ils garderont des séquelles s’ils le voient ! Quel est votre avis de professionnelle ?» MAXIME, 45 ANS, NETANYA

Votre femme et vous réagissez différemment en raison d’un vécu, d’une sensibilité et d’une éducation différente. Personne n’a tort ou raison. Il n’y a pas une réponse unique pour vos trois enfants, non seulement parce qu’ils ont des âges différents mais surtout parce que la réponse dépend du souhait de chaque enfant. Je vous conseille d’engager le dialogue avec vos enfants, de leur faire part de l’état de santé actuel de leur grand-père, et de leur expliquer la situation. Ainsi vous pourrez recueillir leur avis (du moins pour les deux plus grands) et savoir s’ils souhaitent aller voir leur grand-père à l’hôpital.

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Par discrétion et souci de confidentialité, les prénoms des parents et enfants ont été changés. « J’ai une sœur jumelle qui vit au Canada. On est très complices, on se « sent » même à distance, de vraies jumelles, quoi. Mais voilà, je suis mariée, heureuse, mère et bientôt grand-mère. Elle, non, elle est seule, accumule les mauvaises expériences professionnelles et les échecs sentimentaux. Dans la famille, on « murmure » que j’ai beaucoup « reçu » et elle, « moins », c’est très douloureux pour moi, et pour elle sûrement, même si elle n’en dit rien. Nous restons très liées, elle est la moitié de moi. Comment dépasser cette peine ? » ANNIE, 53 ANS, JÉRUSALEM

Le plus important ce sont les sentiments et la belle relation qui vous lient. Quand vous parlez de murmures, vous devez savoir que dans la vie il faut apprendre à ne pas se soucier de ce que les gens pensent (même s’il s’agit de la famille). Les personnes ne sont pas toujours bienveillantes et leurs propos peuvent être blessants, c’est pourquoi il faut apprendre à se protéger et ne pas toujours prendre en considération les interprétations des autres. Vous avez construit une vie de famille heureuse mais vous ne l’avez pas fait au détriment de votre sœur. Elle n’a pas construit la même pour des raisons qui lui sont propres. Vous avez bâti votre vie sans enlever quoi que ce soit à votre sœur, vous n’avez pas cherché à la rabaisser ou à lui nuire. Il n’y a pas de vase communicant entre vous, et vous ne devez pas culpabiliser. Et puis n’hésitez pas à dire à votre sœur que vous êtes là pour elle si elle a besoin d’aide pour quoi que ce soit.

!? ENFANTS?

QUESTION 4 QUESTION 5

« C’est quoi « être mature » ? A chaque fois que je me mêle d’un sujet familial, mes frères et ma sœur plus grands me remballent (même mes parents parfois) en me disant que je ne suis pas encore mature. Pourtant, j’ai un avis et je comprends bien le sujet ! » DÉBORAH, 11 ANS, NETANYA

Ta famille a peut-être du mal à te voir grandir parce que tu es la plus petite. Je pense que ce que tes parents veulent te dire, c ‘est que tu es encore une enfant même si effectivement à 11 ans, tu as l’impression de tout comprendre. Il y a certains sujets qui ne concernent pas une enfant de ton âge. Même si tu sembles comprendre de quoi ils parlent, tu ne sais pas tout car ton expérience de la vie n’est pas encore très grande. On dit aussi parfois à certains adultes qu’ils ne sont pas matures lorsqu’ils se comportent comme des enfants, ou qu’ils n’assument pas leurs responsabilités. (Ses parents écrivent pour lui). J’ai perdu une dent (la 1ère) et l’ai avalée ! Tout le monde a bien ri mais moi, en plus de voir le sang, ça m’a dégouté de savoir qu’elle était dans mon ventre. La deuxième dent bouge, je suis paniqué à l’idée de la perdre, je pleure souvent et j’ai du mal à manger de peur de la faire tomber. » ELIE, 6 ANS, RA’ANANNA

Tous les enfants perdent leurs dents de lait et il faut que tu saches que ce n’est pas dangereux, et qu’on avale pas toujours sa dent quand elle tombe. Le fait de perdre ta première dent a dû te faire peur, mais maintenant que tu en as perdu une, tu auras moins peur et tu risques moins de l’avaler. Si vraiment tu crains de l’avaler, tu peux l’enlever toi même (ou avec l’aide de tes parents) quand tu sentiras qu‘elle bouge beaucoup. Je pense aussi que tu as été vexé de voir les adultes rire autour de toi alors que tu étais inquiet, tu aurais préféré que tes parents te rassurent.