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Les intéractions médicamenteuses attention
from Labriout n°26
Médicaments: des intéractions étonnantes!
Un médicament contient des substances actives qui ont des effets sur l’organisme. Mélangé à un autre, il peut avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé.
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Une interaction médicamenteuse, c’est quoi ?
Il y a intéraction médicamenteus lorsqu’un ou plusieurs effets d’un médicament sont modifiés par un autre médicament.
L’intéraction concerne toutes les formes de médicaments - comprimé, pommade, injection, collyre - et peut concerner un ou plusieurs médicaments pris pour le même traitement. Elle peut même apparaitre longtemps après la prise du médicament en cause.
Le voyage d’un médicament dans le corps humain
Le médicament avalé (cas d’un comprimé) arrive dans la circulation (absorption), il sera distribué dans les organes (distribution) puis arrivera ensuite au foie pour être transformé (métabolisé) et enfin il en ressortira par le rein pour être éliminé. L’intéraction entre 2 médicaments peut se produire à chacune des étapes et peut être liée au médicament luimême (s’il reste longtemps dans le corps), à l’organisme qui dysfonctionne (le rein n’élimine pas, le foie fonctionne mal) ou à d’autres causes.
Quelles sont les intéractions qui existent ?
La prise simultanée de 2 médicaments peut avoir 4 types d’effets : • Une absence d’intéraction : c’est le meilleur des cas, les médicaments n’interfèrent pas du tout l’un sur l’autre. • Une augmentation des effets de l’un des médicaments. • Une augmentation réciproque de l’effet des 2 médicaments. • Une diminution ou la suppression des effets d’un ou des 2 médicaments.
Attention à nos aînés: Plus fragiles et moins aptes à éliminer les substances
absorbées, les organismes des personnes âgées conservent les médicaments plus longtemps et en plus grande quantité avec un risque accru de développer des intéractions et des effets secondaires.
Ça ne « matche » pas entre eux ! Quelques exemples d’intéractions étonnantes !
Mélatonine et œstrogènes (pilule contraceptive
ou traitement de la ménopause). Mesdames, évitez la mélatonine en cas de troubles du sommeil (très à la mode contre les insomnies ou les jets lag). Les œstrogènes produisent eux-mêmes de la mélatonine et leur excès peut induire somnolence, nausées et maux de tête.
Tasse de café et infection urinaire ?
Prudence, le traitement donné contre les cystites est souvent un antibiotique de la famille des quinolones (par exemple Ciprofloxacine- Ciflox). Or cet antibiotique augmente la concentration de caféine dans l’organisme et peut provoquer sueurs, palpitations ou tremblements.
Deux anti-inflammatoires ensemble : leurs
effets indésirables au niveau gastrique s’additionnent et risquent de provoquer un ulcère gastro-duodénal.
Tension et « faux sel » ?
Ceux qui, pour réguler leur tension, prennent des diurétiques qui préservent le potassium dans l’organisme – on les appelle les épargneurs potassiques – c’est le cas de l’amiloride, la spironolactone), prendront garde de réduire leur consommation de sel mais surtout ne pas consommer de sel de substitution qui contient du potassium. L’excès de potassium provoque des troubles du rythme.
Anxiolytiques et anti-allergiques.
Les médicaments utilisés pour lutter contre l’anxiété et les « cousins de leur famille »- les somnifères et hypnotiques (benzodiazépines type Lexomil© , Temesta©, zolpidem, zopiclone...) ne doivent pas être associés à un anti-allergique histaminique car les effets sédatifs seront majorés. On retiendra également que les médicaments contre l’anxiété et les troubles du sommeil généralement persistent dans l’organisme même après 48h ; leur effet cumulatif est à considérer en cas de prises répétées car ils peuvent provoquer une somnolence durable voire une chute.
Diabète et cortisone.
L’action de certains antidiabétiques (gliclazide, glimépiride, etc...) est diminuée par les dérivés de la cortisone ayant un rôle anti-inflammatoire.
Sirop contre la toux sèche et somnifères
On ne peut pas traiter la toux sèche sans provoquer des somnolences, et pour cause, le centre de régulation de la toux dans le cerveau est le même que celui du sommeil. Attention donc en cas toux sèche, privilégiez les sirops à base de miel ou plantes et lever le pied sur les somnifères, au risque de rester endormi (e) lorsque le réveil sonnera.
Gommes de sevrage tabagique et café, mauvaise idée.
La nicotine est mal absorbée (voire détruite) en milieu acide et le café est...acide ! Donc mâchez vos gommes anti-tabac à distance du café, de jus de fruits, de sodas, même. Sinon, aucun effet des gommes de sevrage.
Et en général, comment éviter les intéractions ?
- en limitant l’auto-médication et en évitant de se « refiler » des médicaments entre « amis », un traitement est personnel et peut se révéler nocif pour une tierce personne.
- en épluchant la notice du médicament : on a dans l’ordre de gravité les mentions « à prendre en compte », les « précautions d’emploi », les associations déconseillées et enfin les contreindications
- en demandant conseil à ceux dont c’est le métier, votre médecin et votre pharmacien.