Atelier AMO 2018 _ Master 1 en Construction et Aménagement Durable

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UNIVERSITÉ DE LILLE ETUDE AMO - FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE DE LA « CITÉ SCIENTIFIQUE » CENTRALITÉ(S) & CONNEXION(S) URBAINE(S)

Jean-Baptiste ACCADEBLED Félix BRULETOT Sarah CHAAIB Kathy ESCALONA Valentin RADET

Master 1 Urbanisme et Aménagement Option Construction et Aménagement Durable 2017-2018


SOMMAIRE I. INTRODUCTION

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1.2.3.1 La typologie du bâti environnant :

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1. Diagnostic

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1.1 Les intentions du programme

5

1.3 Les dispositions de l’existant - diagnostic : 1.3.1 Analyse de la construction existante

16 17

1.3.2. 1.3.2. 1.3.2. 1.3.2.

20 21 22 23

1.1.1 Demande initiale du Maître d’ouvrage : 5 1.1.2 Identification des besoins, mises aux normes, hypothèses envisagées, … : 5 1.1.3 Contexte élargi du programme - complémentarité avec l’environnement – selon l’échelle et les enjeux spécifiques du programme (local, régional…) : 5 1.2 Le contexte - L’analyse urbaine et paysagère : 6 1.2.1 Le contexte urbain – PLU, PADD & Schéma urbain. 6 1.2.1.1 Eléments d’introduction : 6 1.2.1.2 Situation du campus dans son environnement : 7 1.2.1.3 L’urbanisation du campus, une réécriture continue d’un espace : 8 1.2.1.4 Lilliad, une centralité paradoxale : 9 1.2.2 L’accessibilité du site 11 1.2.2.1 Modalités d’accès au campus : 11 1.2.2.2 Les modalités de déplacement au sein du campus, une diversité de vécu des espaces : 11 1.2.2.3 Focus sur l’accessibilité de Lilliad : 13 1.2.3 Les caractéristiques urbaines du contexte (typologie, histoire, social, …) 14

Relevé Relevé Relevé Relevé

photographique photographique photographique photographique

1.3.3 Classement du site – exposition au vent – données climatiques 24 1.4 Synthèse des enjeux et priorisation : 2. Orientations du parti urbain & architectural

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2.1 Un parallèle aux principes de l’architecture du chaos : 26 2.2 Projets de référence : 26 2.2.1 Exodus ou les prisonniers volontaires de l’architecture (1972) : 26 2.2.2 La nouvelle Melun-Sénart (1987) : 27 2.2.3 La défense (1991) : 28 2.2.4 Synthèse et appropriation des concepts au terrain d’étude : 29 2.3 Principes du programme :

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2.3.1 Une sectorisation de l’espace induite par Lilliad : 30 2.3.1.1 - Le lien : 31 2.3.1.2 L’obstacle : 32 2.3.1.3 La vacuité : 34 2.3.1.4 Le paysage : 34 2.3.1.5 L’écrin : 35 2.3.4 Conclusion: 36 3. Faisabilité urbaine & architecturale 3.1 Pré Programme

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3.2 Coût du projet 3.2.1 Détail des aménagements extérieurs

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3.3 Sécurité incendie

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3.4 Equilibrage du projet

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3.5 Tableu HQE TABLE DE FIGURES BIBLIOGRAPHIE

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I. INTRODUCTION

L’université de Lille est un pôle universitaire important à l’échelle de la métropole, de la région mais aussi au niveau national. Elle s’étend sur un campus de 110 hectares et compte environ 18 000 étudiants. Elle bénéficie également d’une reconnaissance internationale (22% sont des étudiants étrangers). La Cité Scientifique est représentative d’un urbanisme reposant sur un schéma extensif.En effet, la centralité du campus est définie par la présence de la bibliothèque universitaire devenue Learning Center depuis 2016. C’est à partir de cet édifice que s’est densifié le campus au fil des années. Aujourd’hui le campus s’étend sur une surface de 110 hectares et a subi de nombreuses évolutions dont dernièrement la transformation de la bibliothèque en Learning Center. Le projet du Learning Center de l’Université de Lille 1 s’inscrit donc dans une démarche d’apprentissage et a du fait de cette transformation, élargit les fonctions de la “simple” bibliothèque universitaire. Sa mission va au delà du simple apprentissage : il se veut être un moyen de connexion des réseaux urbains, sociaux et numériques. Le Learning Center of Innovation nommé LILLIAD est une marque déposée et est donc protégé en droit. Il s’agit d’une nouvelle organisation universitaire en France et qui a vocation à s’ouvrir à un public plus large. LILLIAD est thématisé sur le thème de l’innovation et fait partie d’un réseau de Learning Center dans la région des Hauts de France parmi lequel celui qui est prévu sur le thème de l’archéologie sur le campus de Lille 3 (fusion prévue) mais aussi celui de Dunkerque (La Halle aux Sucres) sur le thème de la ville durable. Le but étant de créer un réseau et des interactions grâce à ces structures novatrices. L’XPERIUM, laboratoire scientifique porté sur l’innovation, propre à LILLIAD est donc une vitrine d’expériences animées par les scientifiques et est en relation directe avec le quartier de la Haute Borne ce qui en optimise sa vocation. LILLIAD et l’XPERIUM sont donc des symboles forts de l’université et sont à mettre en valeur pour un usage optimal qui permettrait d’amplifier le rayonnement du campus à différentes échelles tout en répondant aux problématiques posées par les espaces.

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1. DIAGNOSTIC 1.1 Les intentions du programme 1.1.1 Demande initiale du Maître d’ouvrage : La Maîtrise d’Ouvrage, représentée par M. Christophe Tastet, vice-président en charge du patrimoine, semble satisfaite du Learning Center. C’est selon elle un équipement qui fonctionne bien et qui surpasse même les attentes, le bâtiment atteignant souvent les capacités maximales. L’opération de la réhabilitation, de la mutation de la bibliothèque centrale en Learning Center Innovation s’est finalisée fin 2016. Désormais, c’est Lilliad s’inscrit comme centralité dans le campus de la cité scientifique. Or les aménagements extérieurs qui ont accompagnés la construction du learning center trouvent leurs limites de prestation dans la directe proximité de celui-ci. Or, du point de vue de la maîtrise d’Ouvrage le Campus porte déjà les stigmates d’interventions successives et ponctuelles qui font perdre à l’espace, notamment aux abords de Lilliad, sa pleine lisibilité. La Maîtrise d’ouvrage précise par ailleurs que le campus relève du domaine de l’Etat et que sa domanialité diffère donc des espaces autour des stations de métro, réaménagées par la Métropole Européenne de Lille (MEL) en 2012 dans la continuité de la construction du Grand Stade à proximité.

1.1.2 Identification des besoins, mises aux normes, hypothèses envisagées, … : Pour la Maîtrise d’Ouvrage c’est d’abord un traitement des surface qui doit intervenir et plus particulièrement leur unification. De nombreux secteurs ont en effet étés identifiés comme problématiques, en termes de lisibilité d’une part, mais également en termes d’accessibilité, pour les PMR notamment. Paradoxalement, la ou la plupart des bâtiments ont été mis aux normes, l’espace qui les environnent est bien souvent hostile, complexe et peu balisé.

S’en suit le constat de successives ruptures urbaines, d’occupations non souhaitées, de cheminements hasardeux, en somme d’un certain sentiment de perte de repères voire par endroits d’errance. Ces ruptures se matérialisent sous plusieurs formes La centralité de Lilliad paraît donc ambivalente. En lien avec ses prétentions métropolitaines et régionales, elle devient la vitrine d’un lieu qui, par sa morphologie urbaine, se trouve en décalage, en porte-à-faux. Fort de ces différents constats, la maîtrise d’ouvrage souhaite, en filigrane, une meilleure articulation entre les entités de Lilliad et Maison Des Etudiants (MDE)/Espace Culture. A fortiori, les liens vers l’extérieur et les autres entités internes au campus doivent être également repensés. L’implantation de ce nouvel équipement est donc à considérer comme l’élément déclencheur pour amorcer la reconversion d’un espace public jusqu’alors considéré comme secondaire, désormais comme nécessaire ? Il s’agit dans ce cadre de donner à cet espace des orientations de développement. Néanmoins, la Maîtrise d’Ouvrage exclue d’emblée les solutions impliquant la suppression d’espaces végétalisés, notamment présent entre Lilliad et le couple MDE/Espace Culture. Ce dernier point est la manifestation d’un certain attachement des acteurs du territoire aux paysages, à la vie qui s’est progressivement glissée dans les interstices urbains.

1.1.3 Contexte élargi du programme - complémentarité avec l’environnement – selon l’échelle et les enjeux spécifiques du programme (local, régional…) : Le programme souhaité par la Maîtrise d’Ouvrage semble s’articuler sur trois échelles spatiales. Une première dans les environs proches du Learning Center, davantage axée sur la mobilité et l’accessibilité. Une seconde, à l’échelle du campus, ou le programme doit pouvoir traiter des enjeux transversaux relevant également des mobilités mais aussi des fonctions réparties à l’intérieur

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1. DIAGNOSTIC de l’anneau. Enfin une échelle métropolitaine, voire régionale, où les visée programmatiques seraient en mesure d’intégrer LiIliad dans le contexte concurrentiel des offres d’enseignement supérieur en offrant une image attractive et reconnue. L’on ne saurait par ailleurs ignorer les enjeux liés aux volontés de la commune de Villeneuve d’Ascq d’intégrer davantage les tissus universitaires à la ville. Ces considérations sont notamment évoquées dans le Master Plan urbain de Villeneuve d’Ascq réalisé par Atelier Ruelle en 2010. Ainsi, le terrain d’étude est à la croisée de de nombreux intérêts, parfois contradictoires et à échelles diverses. Il s’agit de prendre en compte ce jeu d’acteur comme facteur influant le programme qui suivra.

1.2 Le contexte - L’analyse urbaine et paysagère : 1.2.1 Le contexte urbain – PLU, PADD & Schéma urbain. 1.2.1.1 Eléments d’introduction :

FIG 1 [Cité scientifique 1970] - Source :

Le campus de la cité scientifique commence à sortir de terre sur une période comprise entre 1965 et 1970. Sous la direction de l’architecte Noël Le Maresquier, les principes mis en oeuvre lors de la conception initiale du campus sont imprégnés des codes de l’urbanisme moderne, notamment édictés par la charte d’Athènes. L’architecte a eu recours à une sectorisation par disciplines, le tout articulé autour de la bibliothèque centrale, en tant que bâtiment emblématique du lieu. Ce dernier, par ses fonctions liées à la diffusion du savoir et sa façade arborant des claustras, semble, à la façon d’une lanterne, éclairer les alentours. Par ailleurs, cette bibliothèque était positionnée sur un talus, surplombant ainsi les alentours. Le schéma urbain global du campus, sur une base radioconcentrique, une répartition en secteur ainsi que la position centrale de cette bibliothèque sont les signaux d’une intention fonctionnaliste. C’est en effet selon une grille qu’est strictement organisés la disposition des bâtiments sur le campus.

FIG 2 [Grille campus] - Source : V. Radet

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1. DIAGNOSTIC Par ailleurs, au regard des plans du campus, la répartition des secteurs semblent avoir été éclairée par des influences métaboliques : la cellule, son noyau, ses organites, sa membrane. Dans l’ensemble, le campus en tant que création architecturale est un parfait exemple des canons urbanistiques de la période.

Il est également fondamental pour la pleine compréhension du sujet de mettre en avant le fait que la cité scientifique préfigure de quelques années l’émergence du tissu urbain alentour. La création, ex-nihilo, de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq intervient en effet dans un second temps. L’expression ex-nihilo est cependant ici quelque peu abusive. La cité scientifique a en effet servi à bâtir l’environnement sans toutefois être pleinement intégré à son fonctionnement.

1.2.1.2 Situation du campus dans son environnement : Le Campus est donc implanté au sud de Villeneuve d’Ascq et à proximité directe de Lille. Comme évoqué précédemment, le campus de la cité scientifique n’est pas pleinement intégré au tissu urbain de Villeneuve d’Ascq.

FIG 3 [Campus simple] - Source : V. Radet

Ce patrimoine, plutôt que d’être souligné, mis en valeur, est plutôt vu actuellement comme posant des problèmes structurels, certainement par son rapport exacerbé à l’automobile aujourd’hui particulièrement décrié. Les principes, figés par la création initiale, ne semblent à ce titre plus en adéquation avec les usages et aspirations actuels du grand public.

FIG 4 [Carto situation] - Source : V. Radet

Néanmoins, l’ensemble de la cité scientifique s’insère dans un contexte urbain qui apparaît à plusieurs titres comme attractif. La présence du Grand Stade, à l’ouest de notre site d’étude, est un repère dans l’espace.

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1. DIAGNOSTIC Il est à noter que l’accès à cet équipement d’envergure est balisé et encouragé depuis les stations de métro. Les jours d’événement, on voit donc une fréquentation ponctuelle mais néanmoins importante sur les abords de la cité scientifique.

FIG 5 [carto transport-équipements] - Source : V. Radet

Dans une autre mesure, nous pouvons également souligner, au sud-est, la présence du parc européen de la Haute Borne. Enfin, au nord, se situe le quartier du Triolo. Ce dernier est le premier quartier de Villeneuve d’Ascq en 1970. Il se compose d’un maillage de chemins piétons importants ainsi qu’une multitude de services de proximité et d’équipements (piscine du Triolo, écoles, commerces, …).

1.2.1.3 L’urbanisation du campus, une réécriture continue d’un espace : Les schémas ci-dessus présentent l’évolution de l’urbanisation dans l’anneau intérieur du campus et à sa proximité immédiate. Sur une période de plus de quarante ans, d’un simple dessin parcellaire s’est développée une urbanisation progressive. Par ailleurs ces schémas sont les témoins de la métamorphose cette fois-ci du dessein de l’architecte.

FIG 6 [Evolution historique] - Source : V. Radet

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1. DIAGNOSTIC La ou les espaces périphériques aux constructions étaient souhaités comme des espaces abstraits, l’émergence progressive de végétation dense a occupé l’espace. L’espace a été dimensionné selon des perspectives d’augmentation continue du nombre d’étudiants dans un contexte économique faste. Ces deux facteurs, également associé à une urgence d’éponger l’effectif augmentation du nombre d’étudiants, ont conduit à un surdimensionnement de l’espace nécessaire relativement aux besoins ainsi qu’aux capacités financières actuels. Ainsi, sur l’espace total étudié d’une surface de 116 hectares, de nombreuses zones, à l’image du développement des espaces verts, comblent les vides. Au début des années 1970 apparaît à l’ouest du campus, le tracé de l’autoroute. Cette dernière était perçue comme un élément majeur de réponse aux critiques émises, dès l’aube de l’existence du campus, quand son éloignement de la ville centre. Paradoxalement, cet axe agit davantage comme une coupure isolant le campus des éléments structurants, notamment le Grand Stade à l’ouest. Dans une autre mesure, l’arrivée du métro au début des années 1980 définit un nouvel l’usage de l’espace en traçant un axe traversant nordsud, la ou les mobilités étaient projetées comme circulaires et dédiée à l’automobile. Enfin, on constate que l’urbanisation autour du campus s’est développée à partir des années 1970 avec l’apparition du quartier du Triolo. Au début des années 2000, le quartier de la Haute-Borne s’est ajouté à la diversité urbaine.

1.2.1.4 Lilliad, une centralité paradoxale : La bibliothèque de la Cité Scientifique a été conçue comme le coeur de l’université à partir duquel s’articulent les différentes unités d’enseignement réparties par secteurs disciplinaires cohérents.

FIG 7 [Secteurs CS] - Source : V. Radet

Ces insertions successives de nouveau éléments de contexte urbain sont des réinterprétations elles aussi successives de l’espace. A l’échelle du site entier, les superpositions de modèles, de production architecturale, d’intentions produisent également des effets à plus petite échelle. La signalétique, le mobilier urbain, la répartition des espèces végétales, le traitement des sols, le nivellement global sont autant de témoins des changements d’orientation. FIG 8 [Secteurs 3D] - Source : V. Radet

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1. DIAGNOSTIC L’entrée de la bibliothèque était historique orienté vers le sud, en direction du secteur de l’administration. Certainement dans une volonté de l’architecte d’inscrire le bâtiment dans une certaine neutralité, cette intention ainsi que l’orientation de l’entrée a été revue en 2016. La mutation du bâtiment en Learning Center a en effet déportée l’entrée vers l’ouest, en direction de la MDE et de l’Espace Culture.

En outre du changement de l’orientation de l’entrée, les architectes ayant conçu Lilliad ont également utilisé le fait que la bibliothèque soit perchée sur un monticule pour en creuser l’accès principal. On entre ainsi par le sous-sol initial du bâtiment. Cette configuration du bâtiment est la figuration, à l’échelle du campus, du glissement d’une couche verte, paysagère matérialisée par la toiture végétalisée, au dessus d’une partie plus minérale que constitue le parvis en front de bâtiment. Cependant, si par son positionnement dans l’espace et ses fonctions, la centralité de Lilliad est indiscutable, est-elle réellement le point de convergence à l’échelle de la cité scientifique ? Dans les faits, on ne peut attribuer seulement à Lilliad une propriété univoque de polarisation des flux en son sein. Les activités présentes en amont de son existence et à ses alentours jouent très majoritairement ce rôle. A ce titre, l’exceptionnelle centralité qu’on lui attribue semble s’émousser quelque peu, elle n’est finalement qu’un composant parmi d’autres.

FIG 9 [Modification centre urbain] - Source : V. Radet

Par cette modification, c’est le centre urbain du lieu qui se voit déplacé. A ce titre, l’entrée de Lilliad est marqué par un parvis à dominante minérale s’arrêtant néanmoins nettement à la limite de prestation.

FIG 10 [Limite de prestation] - Source : Groupe d’atelier

FIG 11 [Lilliad rond] - Source : F. Bruletot

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1. DIAGNOSTIC Par ailleurs, du point de vue urbain, Lilliad constitue le feuillet le plus récemment apposé sur l’espace du campus. Au décalage d’ordre physique entre le bâtiment, son environnement proche et le reste s’ajoute un décalage conceptuel, Lilliad servant des desseins autrement plus large que la simple réhabilitation d’une bibliothèque universitaire. Le rayonnement universitaire et les intérêts régionaux et métropolitains sont autant de pressions qui poussent le LC à se penser au delà des limites du site qui l’accueille. Aussi, la pratique quotidienne du campus peut tout à fait se soustraire à une pratique de Lilliad, en le contournant soigneusement.

1.2.2 L’accessibilité du site 1.2.2.1 Modalités d’accès au campus : La Cité Scientifique est desservie par la ligne de métro la reliant à la ville de Lille et sa périphérie ce qui est un atout dans le développement de l’attractivité du campus. 2 stations de métro desservent l’université à ses entrées nord et sud. De plus, Lille 1 se situe à proximité, d’une part, d’axes routiers à une échelle plus locale faisant la jonction entre le campus et les quartiers alentours mais d’autre part d’axes autoroutiers qui constituent un grand carrefour reliant la ville à Bruxelles, La Haye, Valenciennes ou encore Paris donnant un rayonnement potentiel d’autant plus large à cet espace. Une offre importante de stationnement est également dispersée sur la totalité du site du campus. Cette dispersion est notamment due à la nécessité d’offrir une desserte directe aux bâtiments, paramètre qui semble difficilement réductible. Cependant, une étude des mobilités sur le campus menée par la MEL en septembre 2015 indique qu’un tiers des places situées à l’intérieur de l’anneau Langevin peuvent être reportées dans les parkings périphériques.

1.2.2.2 Les modalités de déplacement au sein du campus, une diversité de vécu des espaces : Comme vu précédemment, l’urbanisation progressive du campus est, à la manière du palimpseste pratiqué par les copistes au moyen-âge, une réécriture partielle mais néanmoins continu de l’espace.

FIG 12 [Centralité Lilliad] - Source : Groupe d’atelier

L’émergence du métro, comme l’un des éléments majeurs ayant bouleversé la pratique urbaine des lieux, superpose à une logique sectorisée de l’espace un lien selon un axe nord-sud. Il est à ce titre devenu le guide principal des mobilités piétonnes, l’artère innervant l’espace.

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1. DIAGNOSTIC

FIG 14 [Accessibilité depuis CS] - Source : V. Radet, sur base des travaux du Cerema/DTerNP, janvier 2014 FIG 15 [Accessibilité depuis 4 cantons] - Source : V. Radet, sur base des travaux du Cerema/DTerNP, janvier 2014 FIG 13 [nervures_avec-sans bâts] - Source : V. RADET

L’espace est ainsi soumis à quatre facteurs spatiaux majeurs : des polarités au nord et sud, matérialisées par les stations de métro, un axe traversant l’espace selon un lui aussi nord-sud, un fonctionnement interne conditionné par une sectorisation stricte, la modification des caractéristiques de la centralité. Les polarités au nord et au sud se comportent comme les portes d’entrées au campus à partir desquelles se diffusent la majorité des déplacements. Selon son point de départ et sa destination, ses habitudes, sa temporalité propre, on se confronte ainsi à une multiplicité des usages, des vécus du campus.

De ce constat, un parallèle peut être effectué avec la description de la configuration spatiale du village des Bororos réalisé par l’anthropologue Claude Lévi-Strauss. Cette configuration est, tout comme au sein du campus, un produit de l’organisation sociale des Bororos. FIG 16 [Plan de Kejara] - Source : Cours de M. Christophe Leclercq, IAUL, 2018

Par ailleurs, c’est le rapport aux espaces intérieurs qui semble primer et structurer les mobilités individuelles. Etude AMO - faisabilité urbaine & architecturale de la « cité scientifique » Centralité(s) & connexion(s) urbaine(s) / 2017 - 2018

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1. DIAGNOSTIC On ne se rend pas sur le site du campus, on se rend dans les espaces intérieurs présents sur le campus. Le rapport dominant des espaces intérieurs sur les espaces extérieurs induit un passage simple, sans réel ancrage sur les espaces traversés par le trajet. L’utilisation réelle de l’espace de la cité scientifique apparaît donc infime.

FIG 18 [Acces : suppersposition trottoirs] - Source : Groupe d’atelier

De plus les interactions entre la Maison des Étudiants et le Parvis de LILLIAD est peu encline à favoriser les échanges. Il existe une rupture forte entre ces deux espaces pourtant centraux marquée par des pierres, une butte et une absence d’accès piétons direct.

FIG 17 [Halo avec sans bat.png] - Source : V. Radet

1.2.2.3 Focus sur l’accessibilité de Lilliad : LILLIAD représente le point central de l’université de Lille 1. Il représente une jonction entre les espaces en permet une articulation entre eux. On peut cependant remarquer que LILLIAD est soumis à un certain enclavement Ce constat résulte notamment de soucis d’accessibilité, notamment pour les PMR.

FIG 19 [cheminement mde lilliad] - Source : Groupe d’atelier

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1. DIAGNOSTIC 1.2.3 Les caractéristiques urbaines du contexte (typologie, histoire, social, …) 1.2.3.1 La typologie du bâti environnant : La cité scientifique est, dans l’ensemble, un exemple de diversité architecturale. Les bâtiments créés simultanément à l’émergence du campus sont un modèle générique, reproductible présentant, en façade, un remplissage polychrome. Par ailleurs, trois bâtiments se distinguent de la répétition des modules d’enseignements Il s’agit de l’UFR de Mathématiques (M1) présentant un jeu en façade composé de panneau d’aluminium et de surfaces vitrées pour marquer les circulations verticales, ainsi que des UFR de Chimie (C1) et de physique (P1).

FIG 20 [batiment M1] - Source : Groupe d’atelier FIG 21 [batiment C1] - Source : Groupe d’atelier

En opposition aux principes initiaux, les productions ou réhabilitation architecturales contemporaines présentant quant à elles une réelle diversité. La maison universitaire de Santé, réalisé en 1999 par le cabinet Atlante Architectes, le SH3, réalisé en 2003 par le cabinet Quatr’a architecture, le SH2, réalisé en 2001 par le cabinet avant-propos ou encore l’UFR de géographie, réalisé en 1997 par X-TU Architectes, sont autant d’exemples de cette diversité.

FIG 22 [SH3] - Source : Groupe d’atelier FIG 23 [ufr-geo] - Source : http://geosmose-assos.wifeo.com

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1. DIAGNOSTIC 1.2.3.2 La cité scientifique, poumon vert métropolitain : Les espaces verts sont très présents dans le paysage autour de LILLIAD notamment du côté de la Biologie et des Sciences Naturelles. La présence d’arbres dissimule d’ailleurs par endroit la présence des parkings et “adoucit” globalement le paysage. Depuis le point de vue de Lilliad, ces espaces verts sont disposés à l’arrière du bâtiment. Ce dernier crée une avancée de l’espace vert par la végétalisation de sa toiture, accessible au grand public. [Noues de récupération eau de pluie .JPG] - Source : Groupe d’atelier Ils se prolongent à travers la partie sud de la cité scientifique et constituent une coulée verte vers l’extérieur, composé de zones agricoles. Ce point est un enjeu pour valoriser le capital “ville nature” de Villeneuve d’Ascq et est inscrit par Atelier Ruelle dans le Master Plan intitulé l’université et la ville.

FIG 24 [LILLIAD vers bio (paysage)] - Source : Groupe d’atelier

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1. DIAGNOSTIC 1.3 Les dispositions de l’existant - diagnostic :

Au milieu des années 60, l’architecte et étudiant Le Corbusier Noël Le Maresquier a conçu le volume central et identitaire du nouveau campus universitaire: une bibliothèque circulaire. En tant que refuge pour la recherche et l’apprentissage, la bibliothèque a vieilli non seulement structurellement. Le bâtiment existant et son iconographie devaient être conservés et spatialement étendus et réinterprétés dans son paysage urbain avec de nouveaux contenus. Un nouvel espace événementiel, une cafétéria et un expérimentarium, le «Xperium» - un lieu où les résultats actuels de la recherche sont présentés au public - ont donc été ajoutés à l’utilisation actuelle du bâtiment comme bibliothèque universitaire. Ces changements ont redéfini la bibliothèque classique en tant que «centre d’apprentissage» moderne.

FIG 25 [Plan de l’existant] - Source : K. Escalona

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1. DIAGNOSTIC

1965 - 2012

sortie principal

2012 - 2015

1.3.1 Analyse de la construction existante

Le projet contient également les principales fonctions du centre de bibliothèque et d’innovation, joue un rôle important en tant qu’espace public et rencontre entre différents utilisateurs, qu’il s’agisse d’étudiants, de chercheurs ou du public en général. Aujourd’hui, c’est l’attraction centrale du Campus Cite Scientifique de l’Universite de Lille.

Inscrit dans le cadre de l’Opération Campus, de modernisation des universités et de leurs bibliothèques, le projet de Learning center Innovation LILLIAD occupe une place géographique centrale sur le site de la Cité des sciences du campus de l’Université Lille 1 à Villeneuved’Ascq. Il est articulé autour de la bibliothèque universitaire construit en 1965 par Noël Le Maresquier.

FIG 26 [Evolution Lilliad] - Source : K. Escalona

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1. DIAGNOSTIC

c’

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a - a’ b

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batiments troitoirs cite sci rue troitoir lilliad espaces verts

c - c’

bassins d’eau

FIG 27 [Coupes de l’existant] - Source : K. Escalona

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1. DIAGNOSTIC numériques et l’interaction gagnent en importance et provoquent la dissolution des frontières spatiales dans les domaines d’apprentissage. Travailler avec la façade intérieure du bâtiment circulaire permet une extension de la bibliothèque à l’espace extérieur. Lieu : Campus Lille 1, Villeneuve-d’Ascq, Nord Maître d’ouvrage : Région Hauts-de-France

FIG 28 [lilliad ancienne] - Source :eportfoliolpro.wordpress.com

La conception de la concurrence a choisi de renoncer à un bâtiment d’extension typique, préférant plutôt l’expression d’une solution paysagée comment un grand élément paysager qui entoure le volume, créant une nouvelle entrée principale et intégrant les nouveaux espaces dans le concept La nouvelle base paysagère définit un espace clair sur la place ouest, devenant le seuil entre le centre d’apprentissage et le centre culturel voisin. La place devient un nouvel espace de communication entre les étudiants, hébergeant la vie sur le campus. L’organisation des accès et des nouvelles fonctions sous le plateau sont lisibles comme «ancien» et «nouveau»: un trou de puits de lumière compense la base paysagère du volume cylindrique existant et utilise la bande de lumière comme seuil entre l’ancien et le nouveau corps.

Maîtrise d’œuvre : Auer Weber, architectes mandataires ; MorphoZ 2.0, architectes associés ; Atelier Villes & Paysages, paysage ; Maning, BET structure, éléctricité, VRD ; JLL Ingénierie, BET fluides ; Symoé, BET HQE ; CL Design, signalétique ; Acapella, acoustique; VS-A, BET enveloppe Programme : bibliothèque universitaire (consultation et magasins), complexe événementiel avec amphithéâtres et espace d’exposition, cafétéria, expérimentarium (Xpérium), accueil, administration et logistique Calendrier : concours, 2012 ; livraison, 2015 Surfaces : 8 800 m² SU ; 9 700 m² SDP Coûts : 30 M€ HT coût de l’opération, 19 M€ HT coût des travaux

Un grand hall du niveau d’entrée à l’étage supérieur relie les deux. La façade existante n’est ni cassée ni défigurée. La forme du bâtiment existant - la géométrie du cercle - sert d’élément de conception entre l’ancien et le nouveau. La forme circulaire est répétée, mise à l’échelle et décalée l’une par rapport à l’autre. Cela définit de nouveaux espaces avec diverses fonctions, qualités architecturales, profondeurs et illumination. En fait, l’université se présente comme une institution moderne, capable de relier l’innovation à la tradition. Le centre d’apprentissage offre de nombreux environnements d’apprentissage différents. Les médias

FIG 29 [lilliad 2015] - Source :Source : archdaily.com

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1. DIAGNOSTIC 1.3.2. Relevé photographique

1 2 3 4

1

2

3

4

5

6

6 5

0

50

100 m

FIG 30 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona Vers Station du Metro Cité Scientifique

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1. DIAGNOSTIC 1.3.2. Relevé photographique

1

2

3

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5

6

3 2

6 5

0

50

4

1

100 m

FIG 31 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona

Vers Maison des Etudiants et Maison de Culture

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1. DIAGNOSTIC 1.3.2. Relevé photographique

1

2

3

4

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6

2 6 5

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3 4

0

50

100 m

FIG 32 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona

Vers Mathematiques et Administration

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1. DIAGNOSTIC 1.3.2. Relevé photographique

1

2

3

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5

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5

4 2

6 3 1

0

50

FIG 33 [Relevé photographique] - Source :

100 m K. Escalona Vers Chimie, Geographie et Sciences Humaines

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1. DIAGNOSTIC 1.3.3 Classement du site – exposition au vent – données climatiques

Le climat de Villeneuve-d’Ascq est chaud et tempéré. Villeneuve-d’Ascq est une ville avec des précipitations importantes. Même pendant le mois le plus sec il ya beaucoup de pluie. Cet emplacement est classé comme Cfb par Köppen et Geiger. La température moyenne annuelle est de 10.1 °C à Villeneuve-d’Ascq. Les précipitations annuelles moyennes sont de 679 mm. Climat à Villeneuve-d’Ascq par saison en 2017 (Source : http://www. linternaute.com/voyage/climat/villeneuve-d-ascq/ville-59009) Hiver

Automne Soleil

Printemps

Eté

Heures d’ensoleillement

286 h

404 h

506 h

227 h

Moyenne nationale

356 h

753 h

616 h

327 h

Equivalent jours de soleil 12 j

17 j

21 j

9 j

Moyenne nationale

31 j

26 j

14 j

15 j

Pluie Hauteur de pluie 287 mm

148 mm

87 mm

160 mm

Moyenne nationale 196 mm

176 mm

159 mm

168 mm

Vent

Vitesse de vent maximale 101 km/h

0

50

100 m

FIG 34 [trajet du soleil] - Source : K. Escalona

Moyenne nationale 191 km/h

83 km/h68 km/h 104 km/h

130 km/h

126 km/h

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155 km/h

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1. DIAGNOSTIC 1.4 Synthèse des enjeux et priorisation :

Après orientation du diagnostic vers une vision programmatique visant à donner la possibilité au Learning Center d’étendre ses activités au delà de son enveloppe bâtie, notre volonté de thématiser les espaces par leur usage nous à amené à une sectorisation. Suite à ce diagnostic on peut relever plusieurs enjeux qui sont d’une part : - Améliorer l’accessibilité au campus et notamment à sa centralité. - Valoriser la centralité c’est à dire LILLIAD et son parvis afin de délimiter une centralité claire et accessible sur le Campus et représentant un point de rassemblement et pas seulement un lieu de passage. - Valoriser les secteurs du campus en renforçant ces distinctions entre les pôles d’enseignements en assignant des thématiques permettant de délimiter les espaces tout en créant un espace commun et une place fonctionnelle pour les usagers, grâce par exemple à un mobilier urbain ludique et fonctionnel. Le programme se veut dans l’ensemble une couche supplémentaire ajoutée au palimpseste omniprésent sur le campus. Le périmètre d’intervention est ainsi ciblé autour de Lilliad.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL 2.1 Un parallèle aux principes de l’architecture du chaos : Il émerge de ce diagnostic une relation conflictuelle entre le Learning Center et son environnement dans de multiples dimensions (accessibilité, insertion paysagère, relations avec l’environnement, centralité, …).

postule ainsi que ce qui est propre à l’isolement, au mur, ne crée pas univoquement des espaces confinés mais peuvent être propices à des expériences extraordinaires.

Dans l’ensemble, lorsque Rem Koolhaas évoque le chaos, il se réfère à l’état actuel de l’architecture et de l’urbanisme contemporain. Dans l’essai « what ever happened to urbanism », Rem Koolhaas postule que « dans nous moments les plus permissifs, nous nous sommes rendus à l’esthétique du chaos, notre chaos, pour la raison que l’architecture est une aventure par définition chaotique. A place de l’urbanisme, il n’y a que de l’architecture, un bâtiment à côté de l’autre. A la place d’une planification stable et fonctionnelle, il n’y aura que d’instables et partielles interventions, des connections temporaires […] » (Rem Koolhaas, What ever happened to urbanism ?, S, M,L,XL, OMA, The Monicelli Press, New York, 1995, pp. 959/971). Sa position quant à l’urbanisme est ainsi la suivante : « il ne sera pas basé sur la double fantaisie de l’ordre et de l’omnipotence, ce sera une mise en scène de l’incertitude ». Au regard tant de la demande formulée par la maîtrise d’ouvrage que du contexte ambiant de la cité scientifique, entre rigidité du schéma de planification et évolution anarchique de l’urbain, il nous semble particulièrement cohérent de mobiliser et de se référer aux principes édictés par Rem Koolhaas. Il s’agit dans ce cadre d’étudier plus précisément l’expression de la pensée de Rem Koolhaas au travers de l’analyse de différents projets comme terrain d’exercices des principes relatifs à l’architecture du chaos.

2.2 Projets de référence : 2.2.1 Exodus ou les prisonniers volontaires de l’architecture (1972) : En 1972, au sein du projet Exodus, Rem Koolhaas propose d’apposer à la ville le schéma d’une prison dans une dimension volontaire. Il

FIG 35 [Exodus] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p.

Le projet est constitué d’une bande qui traverse Londres d’Est en Ouest. Cette bande est composée de dix blocs ou chacun d’eux est entièrement destiné à un type d’activité. L’ensemble, nommé Exodus, est accessible depuis un seul point d’entrée ouvrant sur la zone de réception comme début d’un parcours initiatique.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL 2.2.2 La nouvelle Melun-Sénart (1987) : Le schéma pour la ville nouvelle de Melun-Sénart explore quant à lui l’abandon, délibéré, à l’incontrôlable. Le projet se divise en deux parties : - Les bandes, un système de zones vides linéaires - Les îles intermédiaires, lieu privilégié d’une croissance urbaine chaotique

FIG 36 [Melun-Sénart - les bandes] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p.

FIG 37 [Melun-sénart - bandes2] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL Les bandes regroupent des espaces différents : quartiers historiques, zones paysagères considérées comme extraordinaires mais englobe également le tracé des lignes de TGV et l’autoroute. Ils sont ainsi perçus comme des territoires d’opportunités pour tous types d’activités, mais bel et bien tenus à l’écart de l’emprise exercée par l’architecture. D’autres bandes contiennent des éléments urbains existants destinés à devenir les noyaux de futurs développements, comme le campus de la nouvelle université. Finalement, ces bandes, formant presque un sinogramme, sont agglomérées pour devenir un système. Le projet de Koolhaas ne comprend finalement presque pas la définition d’emprises à bâtir, d’opérations délimitées dans l’espace, mais exclusivement la mise en place d’une frontière entre deux zones. Paradoxalement, ce principe fait écho aux pratiques de zonages stricts mis en place, à outrance, dans la période moderne de l’urbanisme. Néanmoins, a contrario d’un zonage ordonné et fonctionnel prôné par la charte d’Athènes, l’architecte en prend le contre-pied pour établir des « zones de liberté » ou les principes de l’architecture et l’urbanisme sont exclus. Selon l’architecte, la forme donnée au projet n’a pas été déterminée par la définition d’endroits à bâtir mais en négatif, par la définition d’endroits ou ne pas bâtir. La forme inversée de ce “sinogramme” laisse donc apparaître des îles, résidus de zones formées aléatoirement, de dimensions uniques. En contraste avec les bandes, les îles s’abandonnent à l’incontrôlable croissance de la ville en s’accommodant tant bien que mal de différents architectes, de différents styles architecturaux, de différentes idéologies. Nous nous plaçons ainsi sous l’égide des principes de ces trois projets, explorant la dialectique entre liberté et planification, entre prévoir et laisser-faire.

FIG 38 [Melun-Sénart - Iles du chaos] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p.

2.2.3 La défense (1991) : Pour le projet de la défense, Koolhaas explore une autre dimension du vide que celle présente dans le projet Melun-Sénart. Il l’articule cette foisci autour de la notion de la dialectique suppression-préservation. Ce projet consiste en un prolongement de La Défense vers l’est, en direction d’un axe existant entre le Louvre et de l’Arc de Triomphe. Dans un de ses écrits, Koolhaas attribue à la Défense la propriété d’avoir sauvé Paris d’une invasion de son centre. La proposition de Koolhaas

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL au concours suggère de procéder à une tabula rasa des lieux, qui fait paradoxalement écho au projet du plan voisin de Le Corbusier. Néanmoins, s’il prête au personnage de Le Corbusier une incroyable éloquence, procéder à tabula rasa complète n’est pas entendable... A la place, il s’agit d’y favoriser sa caractéristique d’absorption du chaos urbain ambiant en optimisant le cycle déconstruction-reconstruction. Dans une mesure analogue aux principes de Melun-Sénart, La Défense forme ainsi une insularité du chaos. Pour favoriser cette caractéristique de régénération perpétuelle de la ville sur elle-même, Koolhaas applique à La Défense le modèle de la grille dirigeant l’urbanisation de Manhattan.

2.2.4 Synthèse et appropriation des concepts au terrain d’étude : Ces trois projets, aux développements quelque peu subversifs,, provocateurs conservent en toile de fond une critique de nos sociétés urbaines et des modes de faire la ville. La comparaison avec l’impact de l’apparition de Lilliad sur le site du campus nous paraît pertinente dans la mesure où elle perpétue le modèle d’intervention partielle, épisodique générateur du chaos urbain.

FIG 40 [poursuite palimpseste] - Source : V. Radet

FIG 39 [La défense - grille] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p.

De plus, la présence d’une grille comme schéma discret schéma directeur interne à la cité scientifique fait particulièrement écho à la participation de Koolhaas à la compétition pour le master plan de la Défense. Dans notre cas, la grille projetée par Koolhaas existe déjà, nous considérons donc que ce mode de développement est à conserver dans la mesure où il permet au campus de se réinventer perpétuellement.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL Néanmoins, relativement à la demande de la maîtrise d’ouvrage d’apporter des solutions à une optimisation de l’insertion du Learning Center dans son environnement, comme une énième couche ajoutée à la complexité de l’ensemble, il s’agit de dresser le champ des possibles.

2.3 Principes du programme : La sectorisation des usages et des flux induite par notre diagnostic, nous poussant à sectoriser plutôt qu’à thématiser, relève pour nous de l’expression d’une forme de violence urbaine et est l’expression de conflits à l’oeuvre dans l’espace autour du learning Center. Cette violence urbaine mise en évidence, nous étendons le constat à la majorité des espaces du Campus. Là ou notre diagnostic pointait des itérations répétées de tentatives d’aménagements correctifs, nous voyons alors l’expression d’un conflit d’usages. Entre les orientations premières du campus vers l’automobile et les volontés nouvelles de réduire son empreinte par exemple. Quand notre diagnostic révélait une organisation des flux autour du learning Center qui agissait plus comme point de passage que comme véritable centralité, nous voyons maintenant l’expression de l’absence d’interactions entre de nombreuses populations usagères du campus.

2.3.1 Une sectorisation de l’espace induite par Lilliad : Les sectorisations relevées dans le diagnostic doivent être appuyées et misent en exergue. Organisées en cinquièmes de l’espace entourant le learning center, ces secteurs continuent de pointer vers lui. Ainsi en organisant des séparations en rayons partant du centre de Liliad, nous pouvons appuyer visuellement et matériellement les fractures qui régissent les usages de ces espaces. C’est justement ainsi, par une fracture que nous souhaitons, marquer la violence de cette division des usages et des publics usagers. Cette fracture devra marquer la violence urbaine à l’oeuvre et la symboliser par une utilisation d’un registre tectonique, symbolisant ainsi à la foie des “plaques” différentes, mais également les points de frictions entre elles.

Dans ce contexte il faut pour nous prendre acte de cette forme de violence urbaine et la conforter dans toutes ses formes. Aller à son encontre serait finalement une tentative d’influer sur les usages et les pratiques. Essayer de corriger certains comportements ne relève pas pour nous d’une tâche de l’urbaniste et nous souhaitons plutôt les accompagner. Aussi nous choisissons d’aller pleinement dans le sens du constat que nous faisons. Si l’espace aux alentours du Learning Center apparaît chaotique sur de nombreux aspects, notre intervention doit être sa poursuite vers le cataclysme.

FIG 41 [lilliad-crevasses] - Source : F. Bruletot

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL Les espaces ainsi délimités doivent montrer avec force leur identité et marquer les raisons qui les différencient des autres au point de s’en isoler. Ainsi chacun des 5 espaces délimités par les fractures doit recevoir un traitement particulier en cohérence avec ce qu’il est et ce qu’il dégage dans les représentations des usagers. Selon les enseignements de Koolhaas, on espère voir émerger une différenciation dans la morphologie et l’usage des unités comme autant de force ajoutée, en impression négative, à la centralité de Lilliad et à l’ensemble de la cité scientifique.

2.3.1.1 - Le lien :

FIG 42 [sectorisation] - Source : V. Radet

FIG 43 [Insertion paysagère ou croquis d’intention] - Source : F. Bruletot

Le premier secteur correspond au cheminement qui s’organise entre la station de métro cité scientifique et le Learning Center. Cet espace est certainement l’exemple le plus frappant du palimpseste qu’est la cité scientifique. On y trouve en effet un empilement de revêtements et d’aménagements de faible envergure d’époques toutes différentes.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL En terme d’accessibilité, notamment PMR, cet espace est désastreux. Aussi nous voulons le traiter en poursuivant le palimpseste et en écrivant nous aussi un nouvel aménagement en surradition à ceux existants. Ainsi nous voulons permettre en toile de fond l’accès PMR depuis le métro au Learning Center. Nous choisissons pour cela d’ajouter rampes et plans inclinés dès que l’aménagement actuel le nécessite, sans jamais travailler la cohérence de l’ensemble. C’est en effet l’incohérence au sein de cette espace qui assurera sa cohérence avec son histoire et son identité.

2.3.1.2 L’obstacle : Dans le secteur suivant nous avons fait le constat d’un cheminement particulièrement complexe entre les deux centre de gravité de cet espace, Lilliad et son vis à vis, espace culture et MDE. Aussi nous souhaitons insister sur le caractère Piranésien du cheminement entre ces deux pôles et le renforcer jusqu’à l’absurde. C’est donc à l’aide de nouveaux cheminements et de structures autour du viaduc du métro que nous voulons insister sur ce qui est pour nous l’identité de cet espace. Cette intervention saura alors conforter l’écrin de verdure constitué devant la MDE et fermé aujourd’hui par une rangée d’arbre et un talu, tout comme il achèvera de fermer le parvis du learning center.

FIG 44 [espace pyranisien] - Source :

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL

FIG 45 [la net Berlin] - Source : www. despiertaymira.com FIG 46 [Cedric Price] - Source :

FIG 47 [croquis] - Source : K. Escalona

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL 2.3.1.3 La vacuité :

2.3.1.4 Le paysage :

Le secteur suivant correspond au cinquième du disque orienté vers les bâtiments administratifs.

Le secteur au sud est du learning center est marqué par une absence actuelle de toute fonction si ce n’est celle d’accueillir certains flux, piétons particulièrement. Néanmoins cet espace est bordé d’espaces particulièrement verts et plantés. C’est donc dans cette direction que se dirige ici notre parti. Nos réflexions dans ce sens sont confortées par l’orientation de Liliad qui, théatre d’une dualité entre minéral et végétal, fait descendre comme un coulée verte de sa moitié est.

Suite à la fusions des universités Lilloises, les personnels administratifs sont destinés à quitter la cité scientifique. Leurs bâtiments (A3) vont donc être vidés et ré-affectés. Il semble alors complexe de définir une identité propre à cette espace qui puisse s’inscrire sur un temps long. Nous choisissons donc de traiter cet espace comme un espace à l’abandon. Nous voulons donc insister sur la vacuité et l’absence d’usage en n’aménageant qu’une esplanade vierge de tout mobilier urbain et de tout équipement.

FIG 48 [croquis] d’implantation - Source : F. Bruletot

Ainsi nous souhaitons que cet espace soit végétalisé au maximum. De nombreuses plantation devront prendre la place des enrobés actuels. Pour ce qui est de la voirie, elle devra être camouflée au maximum et se fondre le plus possible dans l’ambiance végétale alentours.

FIG 49 [croquis] d’implantation - Source : F. Bruletot

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL 2.3.1.5 L’écrin : Enfin le dernier secteur est dirigé vers le SH3 et plus largement vers les espaces dédiés aux sciences sociales. Cette espace s’ouvre vers la place “XXX” rénovée en 2018. La communication entre l’espace aux alentours de Liliad et ce secteur du campus est malgrés tout relativement bouché symboliquement, par une rangée d’arbres notamment. L’alliance de ces éléments nous oriente donc vers la constitution d’un espace qui, relativement cloisonné vis à vis des espaces alentours (en addition à la fracture qui le sépare des secteurs adjacents), permet néanmoins la rencontre, l’échange et favorise le débat d’idée. FIG 50 [lightning ecran]

- iguzzini.fr

FIG 51 [croquis] d’implantation - iguzzini.fr FIG 52 [croquis] d’implantation - iguzzini.fr

FIG 53 [croquis] d’implantation - Source : K. Escalona

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL 2.3.4 Conclusion: Ainsi notre parti pris s’organise alors autour de l’assimilation de ces conflits et de leur intégration à la ligne directrice de notre programme. Nous souhaitons que la violence urbaine soit mise en exergue autour de Liliad. Mais cette violence que nous voulons cataclysmique poursuit un but, la reconstruction et la résilience. Ainsi par l’exacerbation des contraintes déjà présentes nous souhaitons favoriser l’instauration d’une dialectique vers une appropriation plus aboutie des espaces. Nous voulons donc figurer la catastrophe pour inviter les usages à dépasser les contraintes auxquels ils font face. Malgré tout dans l’intervalle, la violence figurée par ces aménagements reste un artifice. Ainsi l’espace à l’abandon et vide en direction des anciens bâtiments administratifs devient un espace propice aux manifestations évènementielles. Les structures Piranésinnes sous le viaduc du métro permettent la vue vers le parvis de Liliad et offre de nouveaux espaces de représentation à investir par l’espace culture.

Ainsi quand nous appuyons sur les éléments qui sectorisent les espaces, les flux sont contraint de trouver de nouvelle solutions et se confronte au “pathfinding”. La vacuité de certain espace autorise la réappropriation de ceux-ci par les usagers du campus, et les espaces Piranésiens jouent le double rôle d’accès et de frontière. Ainsi le cataclysme est perçu comme une opportunité crée de réinvention et encourage une dialectique dans les usages. Dans une vision métaboliste, il est le désinhibiteurs de changements déjà à l’oeuvre dans les pratiques autour du Learning Center. Si le cataclysme n’est finalement qu’un artifice puisque tous les aménagements que nous souhaitons sont fonctionnels en soi, il est le catalyseur dans les représentations des usagers de la friction entre leur pratiques, les forçant à la dépasser. C’est ainsi en forçant la catastrophe que nous entendons inviter à la (re)construction.

Si notre intervention souhaite s’inscrire dans un contexte de violence urbaine, pour l’appuyer et la conforter, c’est avant tout pour en dégager ses contradictions.

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL

FIG 54 [croquis] d’implantation plan - Source : K. Escalona

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2. ORIENTATIONS DU PARTI URBAIN & ARCHITECTURAL

c’

a

a - a’ b

b’

a’ c

b - b’

batiments interventions rue espaces verts

c - c’

bassins d’eau FIG 55 [coupes] d’implantation - Source : K. Escalona

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE 3. Faisabilité urbaine et architecturale 3.1 Pré Programme

Modifications projetées

3. Faisabilité urbaine et architecturale

Modifications projetées

Existants

Existants

100m

FIG 56 [croquis]

- Source : J. Accadebled

100m

Le projet se restreindra au périmètre étendu de l’axe cité scientifique/Learning center. La voirie lourde Le projet se restreindra au périmètre de l’axe cité scientifique/ formalisant cet axe sera absorbé étendu par le remaniement du Le projet se restreindra au périmètre de absorbé l’axe par le Learning center. La voirie lourde formalisant étendu cet axe sera sol. La couche d’enrobé viendra en subduction sur la cité scientifique/Learning La voirie lourde sur la remaniement du sol. La couche center. d’enrobé viendra en subduction voirie confortant ainsi l’idée du palimpseste de voirie. voirie confortant ainsi l’idée du palimpseste de voirie. formalisant cet axe sera absorbé par le remaniement du sol. La couche d’enrobé viendra en subduction sur la

100m 100m

La sectorisation sectorisation des espaces s’effectuera le contour La des espaces s’effectuera sur lesur contour de l’anneau voirie confortant ainsi l’idée du palimpseste de voirie. interne et s’étendra telle une tâche de peinture qui s’étirerait entre les de l’anneau interne et s’étendra telle une tâche de bâtiments limitrophes à l’esplanade. peinture qui s’étirerait entre s’effectuera les bâtiments La sectorisation des espaces sur limitrophes le contour à l’esplanade. de l’anneau interne et s’étendra telle une tâche de peinture qui s’étirerait entre les bâtiments limitrophes à l’esplanade.

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE

3.1 Pré Programme 3.1 Pré Programme

Espaces publics Espaces publics § § § § § §

Voirie lourde : 5200 m² Voirie lourde : 5200 m² Espaces végétalisés : 4850 m² Espaces végétalisés : 4850 m² Espaces piétonniers : 58000 m² Espaces piétonniers : 58000 m² SHAB Totale : 68050 m² SHAB Totale : 68050 m²

La fragmentation des espaces s’affirmera par le biais de La fragmentation des espaces s’affirmera par ledistinctions biais de Ladistinctions fragmentation desmatériaux espaces s’affirmera le biais de sur la par voirie et de les espaces de distinctions de matériaux surpiétonniers.. la voirie Leetprojet les engendrera espaces au matériaux sur la voirie et les espaces piétonniers.. Le projet engendrera au préalable le préalable le remaniement de nombreux enrobés au ainsi préalable que la destruction piétonniers.. Le projet engendrera le de nombreux enrobés ainsi que la destruction deremaniement deux parkings : remaniement de nombreux enrobés ainsi que la destruction de deux parkings : parkings - de deux Parking situé au: pied du SH2. -

faisant aux bâtiments - Parking Parking situéface au pied du SH2. administratifs - Parking situé au pied du SH2. - Parking faisant face aux bâtiments administratifs Parking faisant facemajeures aux bâtiments administratifs Hormis- ces deux destructions l’anneau Henri Poincaré gardera Légende Légende Périmètre d’intervention Périmètre d’intervention Secteurs Secteurs FIG 57 [croquis] - Source : J. Accadebled

100m 100m

sa vocation de circulation et sera seulement recouvert d’une nouvelle Hormis ces deux destructions majeures l’anneau Henri Hormis ces deux destructions l’anneau Henri matière minérale. L’espace situé entre le majeures LC et la MDE sera définitivement Poincaré gardera sa vocation de circulation et sera piétonnisé. Poincaré gardera sa vocation de circulation et sera

seulement nouvelle seulement recouvert recouvert d’une d’une nouvelle L’espace la MDE MDE L’espace situé situé entre entre le le LC LC et et la piétonnisé. piétonnisé.

matière minérale. minérale. matière sera définitivement définitivement sera

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE

3.2 Coût du projet

3.2 Coût du projet

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE

Détail des aménagements extérieurs

3.2.1 Détail des aménagements extérieurs

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3.3 Sécurité incendie 3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE 3.3 Sécurité incendie Le Learning Center est un ERP de première catégorie Type S (Bibliothèque et centre de documentation). Conformément à ce statut les dispositions relatives à la sécurité incendie ont été prises lors de l’élaboration initiale du Learning center et de ses enrobés. Le projet proposé n’induit aucune modification en termes d’accessibilité des pompiers/secours dans la mesure où le tracé des voies initial est conservé. Ces voies permettent d’ors et déjà l’accès et le passage des véhicules de secours vers l’entrée majeure et les ouvertures.

La seule réelle modification sera sur partie NordOuest de l’anneau central. Il deviendra Les zébras d’ors et déjà présents formalisent l’impossibilité de définitivement piéton mais l’espace sera réaménager cet espace. Les travaux concerneront donc Les zébras d’ors et déjà présents formalisent l’impossibilité de réaménager cet espace. Les travaux concerneront la bande de volontairement laissé videdonc afinseulement de prévoir seulement la bande de roulement de l’anneau et la roulement de l’anneau et la modification des voies chaussées. l’accessibilité des pompiers. Le mobilier urbain modification des voies chaussées. restera escamotable afin de permettre la Le Learning Center est un ERP de première catégorie Type S (Bibliothèque et centremanœuvre de documentation). Conformément à ce statut les dispositions des engins de secours. FIG 58 [les zebras] - Source : J. Accadebled

relatives à la sécurité incendie ont été prises lors de l’élaboration initiale du Learning center et de ses enrobés. Le projet proposé n’induit aucune modification en termes d’accessibilité des pompiers/secours dans la mesure où le tracé des voies initial est conservé. Ces voies permettent d’ors et déjà l’accès et le passage des véhicules de secours vers l’entrée majeure et les ouvertures. La seule réelle modification sera sur partie Nord-Ouest de l’anneau central. Il deviendra définitivement piéton mais l’espace sera volontairement laissé vide afin de prévoir l’accessibilité des pompiers. Le mobilier urbain restera escamotable afin de permettre la manœuvre des engins de secours.

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE 3.4 Equilibrage du projet

Le coût global du projet est évalué à 26 564 728 millions d’euros. La majorité du budget prévisionnel est consacré à l’élaboration des revêtements minéraux qui viendront compléter l’esplanade d’ors et déjà présente sur le Learning center. Pour rentabiliser le projet il sera nécessaire de scinder les travaux en plusieurs phases afin de donner lieu à une élaboration progressive et rentable du projet. Pour ce faire, on pourrait imaginer que la phase 1 sera dédiée à l’élaboration de toute la partie Ouest du projet comprenant l’axe cité scientifique et LC et les espaces situés devant la maison de la culture et la MDE. La phase 2 concernera les espaces situés au Sud du LC, sur la partie actuellement dédiée à l’administration ainsi que les espaces à l’Est, qui seront végétalisés. La phase 3 viendra supplanter le tout afin de finaliser l’élaboration du projet. Elle s’appliquera sur le secteur situé entre le SH3/SH2. Les enrobés étant récent il parait invraisemblable de les détruire aussi rapidement. Phase 1 (2020-2025) Phase 2 (2025-2030) Phase 3 (2030)

FIG 59 [croquis phasage] - Source : J. Accadebled

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3. FAISABILITÉ URBAINE & ARCHITECTURALE 3.5 Tableu HQE

La commande client - MOA "Les intentions de programme"

x x x x

x x

Ponctuer l'espace Pérenniser et structurer des évènements Elargir l'offre d'attractivité

x x x

x

Facteurs climatiques

Relier stations métro & Illiade Travailler connexions avec l'intérieur campus Travailler connexions avec l'extérieur Rendre l'accessibilité à tous (Handicaps)

Circulations

2 Travail sur les accessibilités

Espaces publics & paysagers

x

Espaces construits & fonctions

x x

Populations & activités

axe métro

x x

Ville

Alentours

Unifier, continuité, contunuum Rendre cohérent, lisible peut-être

Campus

1 Travail sur l'espace

3 Travail sur l'évènementiel

Analyse de l'existant : diagnostics

Mots clefs - intentions

ILLIADE

AXES Thèmes de travail

Périmètres

x x x

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TABLE DE FIGURES FIG 1 [Cité scientifique 1970] - Source : 6 FIG 2 [Grille campus] - Source : V. Radet 6 FIG 3 [Campus simple] - Source : V. Radet 7 FIG 4 [Carto situation] - Source : V. Radet 7 FIG 6 [Evolution historique] - Source : V. Radet 8 FIG 5 [carto transport-équipements] - Source : V. Radet 8 FIG 7 [Secteurs CS] - Source : V. Radet 9 FIG 8 [Secteurs 3D] - Source : V. Radet 9 FIG 9 [Modification centre urbain] - Source : V. Radet 10 FIG 10 [Limite de prestation] - Source : Groupe d’atelier 10 FIG 11 [Lilliad rond] - Source : F. Bruletot 10 FIG 12 [Centralité Lilliad] - Source : Groupe d’atelier 11 FIG 13 [nervures_avec-sans bâts] - Source : V. RADET 12 FIG 14 [Accessibilité depuis CS] - Source : V. Radet, sur base des travaux du Cerema/DTerNP, janvier 2014 12 FIG 15 [Accessibilité depuis 4 cantons] - Source : V. Radet, sur base des travaux du Cerema/DTerNP, janvier 2014 12 FIG 16 [Plan de Kejara] - Source : Cours de M. Christophe Leclercq, IAUL, 2018 12 FIG 17 [Halo avec sans bat.png] - Source : V. Radet 13 FIG 18 [Acces : suppersposition trottoirs] - Source : Groupe d’atelier 13 FIG 19 [cheminement mde lilliad] - Source : Groupe d’atelier 13 FIG 20 [batiment M1] - Source : Groupe d’atelier 14 FIG 21 [batiment C1] - Source : Groupe d’atelier 14 FIG 22 [SH3] - Source : Groupe d’atelier 14 FIG 23 [ufr-geo] - Source : http://geosmose-assos.wifeo.com 14 FIG 24 [LILLIAD vers bio (paysage)] - Source : Groupe d’atelier 15 FIG 25 [Plan de l’existant] - Source : K. Escalona 16 FIG 26 [Evolution Lilliad] - Source : K. Escalona 17 FIG 27 [Coupes de l’existant] - Source : K. Escalona 18 FIG 28 [lilliad ancienne] - Source :eportfoliolpro.wordpress.com 19 FIG 29 [lilliad 2015] - Source :Source : archdaily.com 19 FIG 30 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona 20 FIG 31 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona 21 FIG 32 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona 22 FIG 33 [Relevé photographique] - Source : K. Escalona 23 FIG 34 [trajet du soleil] - Source : K. Escalona 24 FIG 36 [Melun-Sénart - les bandes] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p. 27 FIG 37 [Melun-sénart - bandes2] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects

by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p. 27 FIG 38 [Melun-Sénart - Iles du chaos] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p. 28 FIG 39 [La défense - grille] - Source : Ingrid Bock, Six Canonical Projects by Rem Koolhaas: Essays on the History of Ideas, JOVIS Verlag, 2015, 368p. 29 FIG 40 [poursuite palimpseste] - Source : V. Radet 29 FIG 41 [lilliad-crevasses] - Source : F. Bruletot 30 FIG 42 [sectorisation] - Source : V. Radet 31 FIG 43 [Insertion paysagère ou croquis d’intention] - Source : F. Bruletot 31 FIG 44 [espace pyranisien] - Source : 32 FIG 45 [la net Berlin] - Source : www.despiertaymira.com 33 FIG 46 [Cedric Price] - Source : 33 FIG 47 [croquis] - Source : K. Escalona 33 FIG 48 [croquis] d’implantation - Source : F. Bruletot 34 FIG 49 [croquis] d’implantation - Source : F. Bruletot 34 FIG 50 [lightning ecran] - iguzzini.fr 35 FIG 51 [croquis] d’implantation - iguzzini.fr 35 FIG 52 [croquis] d’implantation - iguzzini.fr 35 FIG 53 [croquis] d’implantation - Source : K. Escalona 35 FIG 54 [croquis] d’implantation plan - Source : K. Escalona 37 FIG 55 [coupes] d’implantation - Source : K. Escalona 38 FIG 56 [croquis] - Source : J. Accadebled 39 FIG 57 [croquis] - Source : J. Accadebled 40 FIG 58 [les zebras] - Source : J. Accadebled 43 FIG 59 [croquis phasage] - Source : J. Accadebled 44

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BIBLIOGRAPHIE

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