Actu Santé
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Revue du service de santé des armées
N° 154 Été 2019
Dossier
La réserve Innovation : nouvelle unité de réadaptation cardiaque ambulatoire à l’HIA Bégin
Le hackathon « soutien médical du futur »
Recherche médicale contre le cancer : le chien au service de l’homme
Edito Au côté des personnels militaires d’active et des civils de la défense, le service de santé des armées voit son action quotidienne soutenue par un peu plus de 3 000 réservistes qui œuvrent dans les centres médicaux des armées, les hôpitaux, les établissements du Service et également en opérations extérieures. Ce renfort opérationnel peut-être décisif car il permet de retrouver des marges de manœuvre en apportant des effectifs supplémentaires et favorise l’échange de bonnes pratiques professionnelles entre les deux milieux, militaire et civil. Ces hommes et ces femmes qui ont fait le choix de servir dans la réserve ont deux vies et exercent leur métier autrement, en s’engageant au service de la nation pour vivre une expérience humaine riche et intense. Lien fort avec la société civile, nos réservistes sont une richesse incontestable qu’il convient de fidéliser et de développer. Camarades fidèles et dévoués, ils sont de tous les engagements du Service et participent à son rayonnement dans la société civile. Le SSA s’est doté d’une chaîne réserve rénovée et un conseiller réserve auprès de la directrice centrale a été nommé le 1er janvier 2019. De nombreux projets sont en cours, pilotés par le département de gestion des ressources humaines pour accroître le vivier des réservistes, notamment celui visant un public plus jeune, qui pourrait par la suite être fidélisé par la réserve.
« La collaboration avec la réserve est une chance, faisons-en sorte chaque jour que cette alliance soit gagnante ! » Médecin principal Marc
Actu Santé Actu Santé n° 150 n° 154 • Printemps • Été 2019 2018
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Sommaire ÇA S’EST PASSÉ DANS LE SSA 10 Inauguration du nouveau du service d’accueil des urgences de l’HIA Clermont-Tonnerre
26 DOSSIER LA RÉSERVE
Visite du CEMA à la direction des approvisionnements en produits de santé des armées
MÉTIERS 13 Profession : Grimeur
ÇA S’EST PASSÉ 14 DANS NOTRE ENVIRONNEMENT Le salon Paris Healthcare Week Inauguration de l’unité de réadaptation cardiaque à l’HIA Bégin
OPÉRATIONS 16 Opérations du SSA et forces prépositionnées La visite de la directrice centrale à Barkhane
INTERNATIONAL 18 Coopération stratégique franco-allemande Le 43e congrès mondial du comité international de médecine militaire
RECHERCHE MÉDICALE 20 Recherche médicale contre le cancer : le chien au service de l’homme
36 TÉMOIGNAGE Les moyens « Santé » au profit d’un militaire embarqué Infirmière, une vocation précoce
38 VIE DU SERVICE Le hackathon « soutien médical du futur » Lancement du projet ULTRAOPS Duoday à l’HIA Bégin Premier outil audiovisuel militaire de sensibilisation à la prévention de la consommation d’alcool
42 LOISIRS Jeu d’écriture pour la prochaine édition de la JNBSSA
INNOVATION / RECHERCHE 23 Cluster d’Innovation NRBC Zoom sur le Cluster Grand Paris Sport
DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information : Tél. : 09 88 67 27 20 dcssa-bcissa.contact.fct@intradef.gouv.fr • www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : médecin général inspecteur Jean-Bernard Orthlieb ; Directeur de la rédaction : commissaire en chef Karine Sposini ; Rédacteur en chef : Marie-Astrid Renaud Lefeuvre ; Graphiste - Maquettiste PAO : Sophie Miellet ; Crédits photos : ©fotolia - ©ECPAD - ©IRBA - ©Jean-Christophe.Mantrant/Etat-major des armées. - © G.Rolle-ADOCOM - ©S.Miellet BCISSA - ©ULTRAOPS Impression : Pôle graphique de Tulle CS 10290 - 19007 Tulle Cedex - 05 55 93 61 00 Édition : DICOD, 60 boulevard du général Valin PARIS Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine routage-abonnement@ecpad.fr - Tél. : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) - Tél. : 01 49 60 58 56 regie-publicitaire@ecpad.fr Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mai 2019 ; Tirage : 9 000 exemplaires - 4 numéros annuels ➔ Suivez-nous sur les réseaux sociaux @santearmees Service de santé des armées Service de santé des armées
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Inauguration du nouveau du service d’accueil des urgences de l’HIA Clermont-Tonnerre
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e nouveau service d’accueil des urgences de l’Hôpital interarmées (HIA) ClermontTonnerre a été inauguré le 3 juin dernier par la Secrétaire d’état auprès de la Ministre des armées, Geneviève Darr ieussecq, en présence du président de l’assemblée nationale, Richard Ferrand, et de la directrice centrale du service de santé des armées (SSA), médecin général des armées (MGA), Maryline Gygax Généro.
Des parcours de soins optimisés, une capacité doublée Ce projet d’infrastructure d’un budget de 5,9 millions d’euros, réalisé en site occupé et financé par le ministère des Armées, consiste en la réhabilitation de l’intégralité des locaux existants ainsi qu’une extension. Cette opération permetta de doubler la capacité d’accueil et d’organiser les soins en deux filières distinctes, dans des conditions de travail et d’accueil optimisées.
Un outil de Défense acteur de son territoire de santé contribuant à la résilience de la Nation Comme l’ont souligné les autorités lors de leur allocution, ce service rénové et agrandi vise à apporter la meilleure
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réponse aux besoins en soins urgents des forces armées et de la communauté de défense de la 3e base de défense de France. Il renforcera également la mission de service d’urgences de centre-ville, en partenariat étroit avec le Centre hospitalier régional universitaire de Brest, selon un principe de gradation des soins.
MCSHC Rémi MACAREZ
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Visite du CEMA à la direction des approvisionnements en produits de santé des armées.
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e lundi 27 mai, le général d’armée François Lecointre, Chef d’étatmajor des armées (CEMA) a visité les différents établissements de la chaîne du Ravitaillement sanitaire (RAVSAN) basés à Chanteau. Le CEMA a été accueilli par la médecin général des armées (MGA) Maryline Gygax Genero, directrice centrale du service de santé des
armées (SSA), et par le pharmacien général Pascal FAVARO, Directeur des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA). À cette occasion, les honneurs militaires lui ont été rendus par un piquet d’honneur commandé par la pharmacienne Alexandra Thepaut. Après une présentation de la composante RAVSAN, le CEMA a pu visiter la
Pharmacie centrale des armées (PCA), un établissement unique en Europe qui développe et fabrique des médicaments spécifiques destinés aux forces armées, notamment vis-à-vis des risques nucléaires, radiologiques, biologiques, et chimiques. La visite s’est poursuivie au sein de l’Établissement central des matériels du service de santé des armées (ECMSSA). Un focus particulier a été porté sur l’innovation médico-opérationnelle. Diffèrents matériels médicaux ont été présentés soulignant ainsi la volonté d’adapter en permanence nos capacités pour faire face aux problématiques sanitaires et aux enjeux de demain. La journée a été clôturée par une allocution prononcée devant des représentants de l’ensemble des établissements du site. Le CEMA a exprimé sa satisfaction et salué le travail effectué par la composante RAVSAN : «Votre fonction concourt directement au déploiement d’une chaîne de santé opérationnelle complète et efficace qui participe au succès de nos opérations, que l’on nous envie […]. Ce service permet à la France de bénéficier d’un engagement opérationnel de premier rang, notre raison d’être. »
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Médias réseaux sociaux @santearmees
Service de santé des armées
Service de santé des armées
Hôpital d’instruction des armées ClermontTonnerre, un label «droit des usagers»
13/06/2019 Article sur le label décerné par L’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne pour le dispositif intitulé « À votre écoute, le microtrottoir des usagers ». LE TÉLÉGRAMME
10/06/2019 Le MC Julia sur le plateau de Priorité Santé, où comment l’activité physique permet de lutter contre les problèmes de dos. RFI / Priorité Santé
03/06/2019 Article « Sur les terrains les plus reculés, réduire la mortalité par arme de guerre » Entretien avec le Pr Stéphane Travers, service de santé des armées, École du Val-de-Grâce, Paris. LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN
22/06/2019 JOURNAL TÉLÉVISÉ Blessés de guerre : immersion au sein de l’hôpital militaire de Laveran. FRANCE 3
La série Regards de patients : 3 épisodes autour du CCH Manuel et de son parcours de soin. INFIRMIERS.COM
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MÉTIERS
Profession : grimeur Afin de préparer au mieux les équipes soignantes à la prise en charge des blessés de guerre, le CESimMO et le CeFOS s’appuient sur cinq grimeurs de talent. Rencontre avec l’un deux, l’ Aide-Soignant aux multiples casquettes Aurélien, technicien-logistcien-grimeur-aide-formateur au CESimMO de l’EDVG. • Pouvez-vous présenter votre fonction au CESimHO ? Je suis en charge de la préparation des blessés qu’ils soient joués ou sur des mannequins (électronique, entretien, pilotage, blessures) et j’appuie l’encadrement des formations. • Comment êtes-vous venu au grimage ? Étais-ce un domaine qui vous intéressait au départ ? Depuis septembre 2018, il y a dans chaque antenne du CESimMO un technicien logisticien grimeur. Je n’ai pas plus de qualification qu’un aidesoignant militaire, j’ai simplement été choisi pour le poste. • Comment vous êtes-vous formé ? Certains de mes collègues ont suivi une formation chez Maq Pro, entreprise privée spécialisée dans le maquillage professionnel. Nous nous sommes ensuite entrainé entre nous, pour développer nos techniques au fur et à mesure des Médichos et des autres formations. Bien que mon appétence artistique m’aide également beaucoup, mon expérience sur les théâtres d’opérations m’inspire notamment pour les blessures par balles et pour les couleurs. Je
travaille également beaucoup à partir de photos de blessures afin d’être le plus réaliste possible. • Pouvez-vous expliquer rapidement quelles sont les grandes étapes d’un maquillage ? Lors d’une mise en situation pour des prises en charge de blessure de guerre, je dispose d’une « fiche blessures ». Elle me permet de préparer un certain nombre d’éléments : Si j’ai assez de temps de préparation, je colle mes éléments déjà prêts (par exemple faux intestins pour une éviscération ou œil en plastique en cas de trauma de la face), puis je remaquille à même la peau, et rajoute du sang. En revanche, si le temps me fait défaut, je prépare à l’avance des plaies sur tegaderm (collant pour perfusion pour les noninitiés) afin de les coller directement sur la peau. Je re-grime ensuite par-dessus pour plus de réalisme. • Comment votre métier d’aide-soignant influe t’il sur vos compétences de grimeur ? Quand on est soignant militaire, notre but est d’aller en OPEX pour soigner nos collègues. Grâce à ma fonction au CESimMO, je suis au plus près de
ceux qui feront les premiers soins et sauveront des blessés. J’ai vraiment l’impression d’être utile car il y a des vies en jeu derrière ces formations. • Pour finir, avez-vous un maquillage dont vous êtes particulièrement fier ? J’aime beaucoup travailler sur les fracas du visage, (exemple ci-dessus). Anastasia SEBAN BCISSA
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ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT
Paris Healthcare Week
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u 21 au 23 mai, le service de santé des armées était présent au salon Paris Healthcare Week au parc des expositions Porte de Versailles. Avec plus de 28 500 visiteurs professionnels français et étrangers, 850 exposants, 10 villages thématiques, 250 agoras et 700 intervenants, ce salon est un événement incontournable pour tout l’écosystème de santé français. 3 jours durant, des personnels des ressources humaines, du bureau valorisation, de la réserve, ainsi que du personnel soignant étaient présent sur le stand. Ils ont permis de faire rayonner les savoir-faire et expertises du service en répondant aux questions d’un public curieux et intéressé, notamment par les carrières proposées par le SSA. Le mardi 21, premier jour du salon, le président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric VALLETOUX, est venu saluer les personnels du SSA lors de son parcours d’inauguration, accompagné de 3 généraux du Service . Le dernier jour la général FIDELLE a tenu une agora présentant le parcours de soin du militaire blessé devant un auditoire très à l’écoute. Anne-Claire GOURAUD BCISSA
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ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT
Innovation : nouvelle unité de réadaptation cardiaque ambulatoire à Bégin
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e 14 mai 2019, la nouvelle unité de réadaptation cardiaque ambulatoire de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin, répondant aux besoins des forces armées et du territoire de santé, a été inaugurée en présence de monsieur Eric Vechard, délégué départemental de l’agence régionale de santé (ARS). La réadaptation cardiovasculaire est une recommandation forte de l’OMS, des sociétés de cardiologie pour des patients qui présentent une insuffisance cardiaque ou une maladie coronaire. Malheureusement, faute de place ou de structures, peu de patients ont l’opportunité d’en bénéficier. C’est dans ce contexte que l’unité de réadaptation cardiaque ambulatoire de 12 places a ouvert le 4 février 2019 à l’HIA Bégin. Un parcours de soins coordonné, structuré, pluridisciplinaire centré sur le patient L’unité est coordonnée par les cardiologues de l’HIA. Elle s’organise autour d’une équipe pluridisciplinaire
(endocrinologues, infirmières et aidessoignantes, moniteur d’activité physique adapté (APA), kinésithérapeutes, diététiciennes, phar maciennes, sophrologue, psychologue...). Chaque patient bénéficie d’une évaluation rigoureuse comprenant une consultation, une échographie, une épreuve d’effort, un Bilan Educatif Partagé et des entretiens avec les professionnels de santé. Cette évaluation permet de dépister d’éventuelles contreindications et d’établir un programme de réadaptation cardiaque personnalisé. Ce programme, de 15 à 20 séances, repose sur un reconditionnement à l’effort par un entraînement en endurance sur ergocycles et tapis, et en résistance dynamique avec renforcement musculaire et gymnastique au sol. Il est complété par des ateliers collectifs d’éducation thérapeutique validés par l’ARS: éducation sur la pathologie, les signes d’alerte, la vie quotidienne ; éducation nutritionnelle ; éducation sur la connaissance et gestion des médicaments, éducation sur la gestion
de l’activité physique. Une information et une aide au sevrage tabagique sont également proposées. Enfin, l’état psychologique du patient est pris en compte, de la gestion de son stress à ses préoccupations sociales, familiales et professionnelles. La réadaptation cardiovasculaire est donc une période d’apprentissage préalable d’une poursuite sur le long terme des mesures engagées. Elle a prouvé son efficacité, y compris en termes socio-économiques. MC Christian Godreuil Cellule communication HIA Bégin
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OPÉRATION / EXERCICE
Opérations du SSA et forces prépositionnées
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Situation juillet 2019 S CU
Mission «LYNX 5»
Depuis mai 2019, la France a pris la relève de la Belgique, dans le cadre de la mission LYNX 5 en Estonie en intégrant le Battle Group de l’enhanced Forward Presence (eFP), dirigé par la Grande-Bretagne. Durant 8 mois environ, 300 militaires français seront engagés pour renforcer leur interopérabilité avec les alliés de l’OTAN dans le cadre de la posture de défense de l’Alliance. Ils seront soutenus par un rôle 1, en charge de soutien médical, alliant le soutien des activités à risque et des convois. En outre, cette équipe dispense des formations de sauvetage de combat valorisant ainsi les savoir-faire et l’excellence du service de santé des armées auprès de ses alliés.
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OPÉRATION / EXERCICE
Visite de la directrice centrale sur Barkhane La directrice centrale du service de santé des armées s’est déplacée sur Barkhane les 20 et 21 mai dernier. Temps fort à la rencontre des personnels du Service déployés en opération pour des moments d’échanges privilégiés.
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a médecin général des armées Gygax Généro a rencontré des personnels impliqués et mobilisés dans leur action au profit de la Force, en recherche permanente d’innovations pour s’adapter aux contraintes du théâtre et optimiser les pratiques médicales avancées. La directrice a salué leur remarquable savoir-faire, leur cohésion et leur mental à toute épreuve. Ce déplacement a également permis à la directrice centrale de pouvoir inaugurer le rôle 1 de Niamey ; un poste médical modernisé, disposant d’un circuit patient adapté et efficace dès les urgences permettant une prise en charge de qualité de la Force Barkhane.
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INTERNATIONAL
Coopération stratégique franco-allemande
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e 7 e séminaire stratégique franco-allemand s’est tenu à Paris les 17 et 18 juin 2019. La journée de travail organisée le 18 juin 2019 à l’École-du-Val-de-Grâce a été co-présidée par la médecin général des armées Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées pour la délégation française et par le Generaloberstabarzt Dr. Ulrich Baumgärtner, directeur central du service de santé de la Bundeswehr pour la délégation allemande. À ce séminaire ont participé des officiers généraux du SSA, leurs homologues du Sanitätsdienst, ainsi que les deux officiers de liaison.
entretenue par la richesse et le nombre de rencontres et de réalisations menées sur un large éventail de sujets. Ce sont en particulier 11 projets de coopération qui relèvent du domaine hospitalier, de la médecine des forces, du ravitaillement médical, de la recherche, de la formation et des activités opérationnelles. Une discussion a suivi sur les perspectives à donner à ces travaux et de nouvelles pistes de réflexion sur des sujets stratégiques pour les deux pays ont été identifiées, à savoir : le domaine des ressources humaines avec la question de l’attractivité et la fidélisation des personnels ainsi que le domaine des données de santé et leur numérisation.
Ce séminaire a permis de dresser le bilan des principaux projets de coopération menés par les deux ser vices, notamment dans le cadre du Groupe franco-allemand de coopération militaire (GFACM). En effet, cette coopération est
La journée fut également rythmée par la présentation des sujets suivants : « Enseignements tirés des missions actuelles », « Le soutien médical dans le cadre d’une défense collective », « Le projet médical des forces armées
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françaises », « L’évolution des hôpitaux militaires de la Bundeswehr au regard de la défense nationale et collective ». Ces dernières ont favorisé de nombreux échanges constructifs et ont permis d’évoquer les synergies possibles. Enfin, ce séminaire, signe tangible de la richesse et de la qualité du partenariat entre les deux services de santé, a permis de rappeler cette volonté de connaissance mutuelle et de développement d’une vision politique et stratégique commune, qui dépasse les simples déclarations d’intention. Car si des défis sont à relever, ils le seront de manière commune. L’essentiel, audelà de projets ponctuels menés, reste l’approche stratégique car le bien-être en Europe dépend de cette coopération étroite en matière de défense, et ce, particulièrement à la vue de la position des deux pays au sein de l’Union européenne.
INTERNATIONAL
Le 43e congrès mondial du comité international de médecine militaire Le 43 e congrès mondial du Comité International de médecine militaire (CIMM), International Committee of Military Medicine (ICMM), organisé par le service de santé de l’armée suisse, s’est déroulé à Bâle du 19 au 24 mai 2019. La délégation française, conduite par le directeur central adjoint du service de santé des armées (SSA), le médecin général inspecteur (MGI) JeanBernard Orthlieb, comptait huit membres, représentant divers domaines d’excellence du SSA (management médical, infectiologie, envenimations, chirurgie maxillo-faciale ou encore psychiatrie). La qualité des échanges été saluée par les nombreux collègues étrangers présents. Le CIMM au service de la médecine militaire. La Première Guerre mondiale a mis en évidence l’importance d’une coopération entre les différents services de santé militaires. Ainsi, en 1921 la Belgique, le Brésil, l’Espagne, les États-Unis, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse créent ainsi le CIMM. Aujourd’hui, cette organisation intergouvernementale (1)
compte 119 États membres. La Belgique, pays fondateur, assure le secrétariat général, tandis que la France délègue deux médecins généraux pour assurer les fonctions de président et viceprésident du conseil scientifique. À Bâle, le MGI Marc Morillon a passé le relai de la présidence au médecin général (MG) Humbert Boisseaux, directeur de l’École du Val-de-Grâce, et jusque-là vice-président. L’objectif du CIMM est de renforcer les liens et de favoriser l’échange de connaissances scientifiques et de bonnes pratiques dans le domaine de la médecine militaire. L’organisation édite la Revue Internationale des Services de Santé des Forces Armées, dans laquelle il est possible de communiquer dans les deux langues officielles du CIMM, le français et l’anglais. Elle n’est actuellement pas référencée mais
demeure un bon moyen de diffusion de l’expertise et des travaux relatifs à la médecine militaire1.
Participer aux activités du CIMM : le congrès et la revue internationale La délégation française présente à Bâle encourage les médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, mais aussi personnels paramédicaux du SSA à se mobiliser pour valoriser leurs travaux lors du congrès du centenaire qui aura lieu à Bruxelles en 2021 sur le thème : « Secure the legacy : The battle against infection and phage therapy, Far forward surgery, From rehab to prehab, From shell shock to mental fitness ».
http://www.cimm-icmm.org - la revue et les recommandations aux auteurs sont disponibles dans l’onglet « revue ».
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RECHERCHE MÉDICALE
Recherche médicale contre le cancer : le chien au service de l’homme
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a problématique de la détection du cancer est directement liée à l’efficacité des tests diagnostiques, et plus particulièrement sur la sensibilité et la spécificité des biomarqueurs. Le cancer de la prostate est l’un des plus fréquents chez l’homme de plus de cinquante ans. Son dépistage repose sur le dosage du PSA (Prostatic specific antigen) sanguins et sur un examen clinique. La sensibilité et la spécificité de ces outils ne sont cependant pas optimales et aucun témoin urinaire du cancer n’est actuellement disponible. Aussi, d’importants efforts sont faits par les équipes de recherche pour aboutir à une détection précoce et fiable, notamment par la détermination de nouveaux biomarqueurs volatils présents dans les urines.
Historique et concept Depuis 2007, le service de santé des armées (SSA), l’hôpital Tenon à Paris et les états-majors des armées (Terre et Air) œuvrent ensemble sur les capacités olfactives du chien à dépister le cancer de la prostate chez l’homme. À l’initiative du Professeur Cussenot, chef du service d’urologie à l’hôpital Tenon, une collaboration scientifique est née entre des médecins des hôpitaux
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publics, des vétérinaires des armées et des cynotechniciens militaires afin de mener ces travaux de recherche, qui constituent une première en France. Dans d’autres pays, la détection du cancer par les chiens sur des échantillons de fluides biologiques a été appliquée à de nombreux cancers (poumons, vessie, sein, mélanome) avec des résultats probants. La publication princeps date de 2004 sur le cancer de la vessie, où WILLIS et al. ont utilisé comme hypothèse de travail l’existence des biomarqueurs urinaires. Dans le domaine urologique, les marqueurs ur inaires sont particulièrement intéressants du fait de leur contact avec la tumeur. Ce principe de la détection du cancer par l’odorat canin repose sur un concept simple : la reconnaissance d’odeur particulière due à des quantités variables de composés organiques volatils produits par la tumeur et présents dans les fluides biologiques. Pourquoi le choix du chien pour ces études ? Leurs performances olfactives exceptionnelles sont depuis longtemps mises à profit dans les armées, la gendarmerie et la sécurité civile pour la détection : recherche de personnes,
de stupéfiants, d’explosifs, d’armement. Ces capacités sont en effet bien supérieures à celles de l’homme, les chiens possédant plus de 200 millions de cellules olfactives, contre une dizaine de millions chez l’homme. Ils ont également une très bonne mémoire olfactive et possèdent la faculté de discerner les odeurs non seulement sur la plan quantitatif mais aussi sur le plan, qualitatif avec un maximum de précision et d’efficacité.
Nos travaux de recherche Nos travaux de recherche sur le dépistage du cancer de la prostate et l’aide au diagnostic apportée par le chien s’échelonnent sur deux périodes. Entre 2007 et 2010, la détection a été étudiée avec la participation de l’armée de l’ Air. L’objectif était alors d’évaluer les caractéristiques et résultats d’un test de détection olfactive du cancer de la prostate sur des échantillons d’urines, par des chiens militaires préalablement dressés. Aspirant, berger belge malinois est sélectionné pour cette étude. Son dressage est basé sur le jeu et s’effectue selon une méthode de renforcement positif (récompensé quand il marque le bon échantillon, échantillon « cancer »).
RECHERCHE MÉDICALE
prospective les résultats obtenus par le test de détection par olfaction canine et ceux obtenus par l’IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique). L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a ensuite été mise en œuvre dans le dépistage afin d’éviter la réalisation systématique d’une biopsie transrectale échoguidée de la prostate, examen invasif pouvant entraîner des complications. Ainsi, les patients présentant un PSA (Antigène Prostatique Spécifique) élevé et/ou un toucher rectal anormal sont orientés en priorité vers une IRM. Selon le résultat obtenu, une biopsie ciblée de la prostate est alors décidée ou non. Seuls les patients dont l’IRM est classée 3 et n’ayant pas subi de biopsie fourniront alors un échantillon d’urine, qui sera ensuite testé par le chien. En cas de marquage, une réévaluation du patient sera entreprise.
Le chien est préalablement dressé à reconnaître les odeurs des urines de patients atteints d’un cancer avéré de la prostate, par un apprentissage et une mémorisation de plusieurs mois, puis par une phase d’entraînement primordiale pour entretenir la mémoire olfactive du chien et augmenter ses performances olfactives. Le chien est jugé opérationnel après une période de 18 mois, après des tests sur des échantillons d’urine congelée provenant de 66 patients.
La recherche et la caractérisation de cette signature moléculaire odorante du cancer de la prostate constituent un défi toujours d’actualité, nécessitant le screening protéique complet (ou métabolome) des urines. Elle constitue la base de la recherche fondamentale sur le cancer. L’identification de ces composés organiques volatiles (VOCs) pourrait conduire à l’élaboration d’un nouvel outil diagnostique fonctionnant sur les principes de la spectrométrie de masse.
Les chiens peuvent donc être dressés à la détection du cancer de la prostate avec un taux de succès significatif.
Une seconde étude a été initiée en 2015, cette fois avec la participation de l’armée de Terre, afin de comparer de manière
Cette étude scientifique est toujours en cours et devrait permettre d’évaluer la sensibilité de l’IRM comme outil diagnostique du cancer de la prostate. Les chiens représentent ainsi un réel potentiel pour le dépistage précoce du cancer de la prostate. Le chien de l’armée de terre a d’ailleurs reçu, lors de la seconde édition des trophées des chiens héros de la Société centrale canine, le trophée des chiens héros dans la catégorie « chien détecteur de maladie ». Cette récompense destinée à honorer les chiens d’exception au service de l’homme rend ainsi hommage au travail de toute une équipe pluridisciplinaire, à la fois cynotechnique et scientifique (urologue, vétérinaire des armée, technicien de laboratoire) à laquelle participe activement le SSA. Ces études, qui ont reçu l’aval du ... Actu Santé Actu Santé n° 150 n° 154 • Printemps • Été 2019 2018
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RECHERCHE MÉDICALE
... ministère des Armées, témoignent de la
contribution des armées, du SSA et des vétérinaires militaires à cette mission de santé publique. Ces travaux de recherche ont fait l’objet de plusieurs publications et communications internationales et nationales (dont European Urology -3) et lors des congrès annuels des associations française et américaine
d’Urologie, permettant ainsi leur reconnaissance au sein de la communauté scientifique internationale. Le cancer constitue en France un problème majeur de santé publique, qui justifie de s’investir dans de telles recherches. L’organisation prochaine d’un colloque scientifique international permettra de communiquer sur nos différents travaux.
La finalité de ces études demeure l’élaboration d’outils diagnostiques précoces au cancer, gage le plus souvent de guérison.
Vétérinaire en chef C.GIRARDET Référent médecine canine Coordonnateur et responsable de ces deux études pour le SSA
© G.Rolle - ADOCOM
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Echelle de LIKERT : 5 : hautement probable, 4 : probable, 3 : douteux, 2 : peu probable, 1: hautement peu probable CORNU J-N, CANCEL-TASSIN G, ONDET V, GIRARDET C, CUSSENOT O. Olfactory detection of prostate cancer by dogs sniffing urine: a step forward in early diagnosis. European urology, 2011, 59: 197-201 (2)
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INNOVATION / RECHERCHE
Cluster d’Innovation NRBC
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ans un contexte international m o u va n t , l e s m e n a c e s Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques (NRBC) sont au cœur des préoccupations des forces armées. Ces menaces sont devenues plus diffuses, du fait d’un contexte stratégique en évolution rapide et d’acteurs non-étatiques. En parallèle, les progrès technologiques s’accélèrent et touchent de nombreux domaines impactant la défense NRBC. Pour conserver une défense NRBC apte à répondre aux défis actuels et suffisamment agile pour prendre en compte rapidement de nouvelles menaces, il est indispensable de s’appuyer sur l’innovation portée par des acteurs très divers, de la jeune pousse (start-up) au grand groupe. C’est pour mieux être en prise avec ces acteurs de l’innovation que le centre DGA Maitrise NRBC (MNRBC) a lancé en début d’année 2019 l’idée d’un cluster d’innovation, nommé GINCONRBC (Groupement d’INnovation COllaborative NRBC). Ce cluster devrait regrouper autour du centre DGA MNRBC deux autres acteurs nationaux majeurs en matière de Défense NRBC : la Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA-DAM) et l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA). Il associerait également la Section Technique de l’ armée de Terre (STAT), située à Satory. Ces quatre entités, outre une implantation géographique proche
favorable à l’établissement d’un cluster, disposent de compétences et de moyens d’essais uniques. Ce cluster conduira une démarche ouverte visant à: - identifier les innovateurs et à dialoguer avec eux afin de faire émerger et mûrir de nouvelles idées de solutions pour la défense NRBC ; - faire connaître aux innovateurs les points durs de la Défense NRBC pour les inciter à proposer des solutions ; - mettre en place un environnement favorable au développement de solutions par un soutien technique et la mise à disposition de moyens d’essai.
global est de favoriser le brassage d’idées, la multidisciplinarité, d’être un intermédiaire entre inventeurs et utilisateurs. Une fois les innovations identifiées et les projets établis, le cluster pourra accompagner les innovateurs vers une prise en charge par l’Agence de l’Innovation de Défense (AID - fondée en septembre 2018), puis soutenir les projets par une assistance technique et grâce aux capacités de tests et d’expérimentation détenues par les partenaires du cluster.
Les innovateurs peuvent être académiques, industriels ou jeunes pousses, qui n’ont pas nécessairement conscience des besoins de la Défense NRBC ni de l’intérêt de leurs activités dans le domaine. L’objectif
PhC Olivier GORGE, PCSCN Frédéric DORANDEU IRBA, division Défense NRBC Accompagner Informer
Promouvoir Échanger
Capter
Points Durs
Cluster d’innovation GINCO - NRBC
Solutions Projets Explorer
Figure tirée du projet DGA MNRBC
Innovateurs : - Académiques - Industriels - Jeunes pousses
Proposer Déployer
S’adapter
Actu Santé Actu Santé n° 150 n° 154 • Printemps • Été 2019 2018
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INNOVATION / RECHERCHE
Zoom sur le Cluster Grand Paris Sport Si les clusters ont le vent en poupe c’est sans doute parce qu’ils permettent de faciliter les échanges et de faire émerger des solutions entre différents acteurs qui habituellement ne travaillent pas ensemble. C’est exactement ce qui se passe au cœur de l’Essonne, avec la création du Cluster Grand Paris Sport, véritable écosystème qui rassemble différents acteurs (scientifiques, économiques, sociaux, académiques, institutionnels….) s’inscrivant sur 3 axes de développement (recherche, éducation/formation et développement économique).
L
’objectif est de fédérer tous ces acteurs autour d’un modèle innovant pour le sport français en s’inscrivant dans la dynamique impulsée par l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Mais de quel sport parle-t-on ? Sport santé, sport loisir, sport de haut niveau, les actions du cluster concernent toute l’étendue du champ et toutes les pratiques. Créé en 2017, le Cluster Grand Paris Sport a déjà lancé d’importants chantiers : la constitution d’un Pôle de formation aux métiers du sport de niveau international et la mise en place d’une plateforme d’expérimentation pour tester de nouveaux produits et services dans le sport, notamment dans le cadre de la « ville sportive numérique ». En effet, ce cluster mise sur le digital et le développement numérique pour créer de l’attractivité et porter son projet avec pourquoi pas, à terme, l’ambition de devenir un territoire pilote dans le domaine !
Au programme : science et recherche La recherche et l’innovation dans le domaine du sport étant un des axes de développement du Cluster, l’IRBA s’est associé à cette initiative originale dès le début, d’autant plus que les activités physiques militaires représentent
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Actu ActuSanté Santén° 154 n° 150••Été Printemps 2019 2018
INNOVATION / RECHERCHE
une forme de sport professionnel. « Les militaires sont recrutés dans la population française et tout ce qui peut contribuer à augmenter le niveau d’aptitude physique de notre société touchée, comme toutes les sociétés occidentales, par la sédentarité et le surpoids, est bénéfique pour les armées » explique le MCSCN Nathalie Koulmann, directrice adjointe de l’IRBA, siégeant au conseil d’administration du Cluster. Cette dynamique scientifique insufflée par le Cluster a accompagné le projet de création d’une unité mixte de recherche (UMR) dans le domaine de la physiologie de l’exercice entre l’Université d’Evry-Val-d’Essonne et l’IRBA1. Dédiée à la performance sportive et à la santé, cette UMR évaluée favorablement par l’HCERES en décembre 2018, sera créée au 1er janvier 2020 sous le nom de Laboratoire de Biologie de l’Exercice pour la Performance et la Santé (LBEPS) : les axes de recherche qui y seront développés concernent l’optimisation de l’entrainement et de la performance sportive, la récupération après blessure et la gestion de la fatigue chez l’Homme sain mais également chez le patient souffrant de pathologies métaboliques. L’appartenance à cette UMR représente, pour le département Environnements
opérationnels de l’IRBA, une opportunité de collaboration et de complémentarité des compétences et des plateformes, et permettra de répondre à des appels d’offres nationaux et internationaux de grande envergure. Le soutien de Génopôle, partenaire prestigieux du Cluster à l’UMR est déjà un élément bénéfique très concret.
Une collaboration avec le Centre d’Études et de Recherches sur l’Intensification du Traitement du Diabète (CERITD) est également prévue.
1
Le Cluster Grand Paris Sport récompensé ! Le 10 avril 2019, à l’occasion de la 6ème édition des Trophées Sport & Management organisée sous le patronage du ministère des Sports, le Cluster Grand Paris Sport, dont l’IRBA est adhérent, a reçu le prix spécial du Jury. Ce trophée salue la pertinence, l’ambition et l’originalité de ce Cluster, projet fédérateur au service d’un sport innovant pour les territoires et la France. Actu Santé n° 154 • Été 2019
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DOSSIER : LA RÉSERVE
Comment s’organise la réserve du SSA ? L’action du SSA s’exerce au profit des forces présentes sur le territoire national comme en opérations extérieures. Il est également un acteur incontournable de la gestion de crise sur le territoire national, en cas d’événement sanitaire à caractère exceptionnel (pandémie : grippe aviaire, grippe H1N1, etc.). Une crise sur le territoire national est une situation particulière du temps de paix qui résulte de la concrétisation de menaces et de risques pouvant porter atteinte à l’autorité de l’État, à la stabilité des institutions, aux intérêts du pays ou à la sécurité de la population. Si le volume des réservistes opérationnels du SSA a fluctué pendant des années au gré des contraintes budgétaires, les attentats de 2015 ont marqué un tournant historique : l’emploi de la réserve opérationnelle constitue depuis ces évènements tragiques une priorité du ministère des armées, en particulier dans le domaine de la protection du territoire national. Cette montée en puissance s’est accompagnée d’une large panoplie de mesures : attractivité, simplification et numérisation des processus de recrutement, gestion et d’administration des réservistes. Les réserves ont été profondément renouvelées depuis 2015.
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Actu Santé n° 154 • Été 2019
DOSSIER : LA RÉSERVE
Les différentes catégories de réservistes Il existe deux grands types de réserves militaires : - La réserve opérationnelle, constituée de : - la réserve opérationnelle de niveau 1 (RO1) - la réserve opérationnelle de niveau 2 (RO2) - La réserve citoyenne de défense et de sécurité La RO1 est une réserve d’emploi destinée à venir épauler l’armée d’active en temps de paix, de crise ou de guerre, constituée de personnels ayant une activité dans une structure civile mais également
occasionnellement dans l’institution militaire. La RO2 est une réserve de disponibilité en cas de crise majeure, constituée d’anciens personnels d’active ayant quitté l’institution depuis moins de cinq ans. La Réserve citoyenne (RC) de défense et de sécurité du service de santé des armées, permet à des volontaires agréés par le Service, n’ayant pas vocation à porter une arme, de participer à l’effort de Défense, dans le domaine de la Santé. Selon leur spécificité et leur parcours, les réservistes citoyens sont les vecteurs du
lien armée-nation au sein des universités, UER, organismes représentatifs des professions de santé et au sein de l’administration centrale du SSA. Les réservistes peuvent travailler dans un hôpital d’instruction des armées, en médecine des forces, dans le secteur de la recherche et bien d’autres domaines. La médecine des forces est la composante la plus représentée avec 60% des effectifs. Les réservistes affectés dans les HIA, quant à eux représentent 20% de la réserve.
Organisation de la gestion et de l’administration des réserves du SSA DGRH Département de Gestion des Ressources Humaines BGR Bureau Gestion des Réserves
Réseau des SeRFRéM Sections Recrutement et Formation de la Réserve Militaire (BST, BDX, MTZ, LYN, SGL et TLN)
AGER MDF (Tours)
Lien fonctionnel Lien hiérarchique
Section Rayonnement Recrutement
CERFER Centre Expert du Rayonnement, de la Formation et de l’Emploi de la Réserve (Lyon)
AGER HOP (Paris)
Section Formation Section Activités transverses
AGER AO Autres Organismes (Lyon)
Antennes de Gestion des Réserves Formations - Emplois
La nouvelle chaîne réserve opère avec trois antennes de gestion des réservistes par domaine d’emploi pour une gestion autorisant tous types d’activités. Cette coordination est assurée par le CERFER, noyau central incontournable de gestion. Actu Santé n° 154 • Été 2019
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DOSSIER : LA RÉSERVE
Les Sections de Rayonnement et de Formation de la Réserve Militaire (SeRFRéM) Les SeRFRéM, entités fonctionnelles, ont une action majeure dans le rayonnement du Service. Leur mission principale est le recrutement initial du réserviste conjointement avec leur formation d’emploi support.
Elles ont en charge la formation militaire de la réserve et assurent également des missions de rayonnement pour la prospection de nouveaux candidats à la réserve.
La politique de recrutement de la réserve Dans le cadre du mandat « Réserve 2019 », l’un des objectifs ministériels est le rajeunissement de la RO1. Le SSA a donc orienté son recrutement en priorité au sein de la société civile pour des jeunes ne disposant pas d’expérience militaire (moins de 30 ans) sans pour autant délaisser les personnels d’âges plus mûrs nécessaires en raison des expertises détenues. Dans ce cadre, les équipes sont composées de
jeunes réservistes et de réservistes plus anciens d’active et de réserve. Le recrutement de tous les volontaires de moins de 49 ans, qu’ils soient en contrat initial ou anciens militaires passe par le site réservistes opérationnels connectés « ROC » (www. reservistes.defense.gouv.fr), pour une procédure allant de la déclaration de candidature jusqu’à la signature de l’ESR.
Activités réserves (2018)
73 268 jours d’activités dont 9 % en OPEX / MCD
23 %
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Actu Santé n° 154 • Été 2019
EC PA D
2%
©
HIA
©
P EC
BA
UE RG FA LA en ti s ba © Sé
FORCES
18 %
AD
57 %
©
AUTRES
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FORMATION
DOSSIER : LA RÉSERVE
La réserve en quelques chiffres Médecins 916 Pharmaciens 123
civils
73 % anciens militaires
27 %
Effectif total : 3054
Vétérinaires 62 Chirurgiens-dentistes 199 Élèves internes 78 Cadres 50 Psychologues 109 Infirmiers en soins généraux et spécialisés 985
Aides-soignants 128 Asssistants médicaux et administratifs 261 Autres 143
Âge moyen
44 ans
Questions pour un réserviste A. 1 an B. 3 ans C. 5 ans 2 Sur 3054 réservistes au SSA, quel est le pourcentage d’infirmiers ? A. 16 % B. 32 % C. 64 % 3 Combien de jours maximum par an peut-on faire dans la réserve ? A. 160 jours B. 210 jours C. 240 jours
4 Quelle est la limite d’âge pour les praticiens réservistes ? A. Au même âge que l’active B. 5 ans au-dessus de la limite d’âge de l’active C. 10 ans au-dessus de la limite d’âge de l’active 5 Combien de MCD (mission courte durée) et d’OPEX les réservistes peuvent-ils faire dans leur carrière ? A. 1 B. 3 C. Illimité
Réponses :
1A, 2B, 3B, 4C, 5C
1 Combien dure au minimum un contrat de réserviste ?
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DOSSIER : LA RÉSERVE
Réservistes au CTSA : plus qu’un besoin, une nécessité ! La réserve militaire est un engagement que tout citoyen peut envisager. Les réservistes opérationnels sont indispensables au bon fonctionnement du Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA), ils renforcent les équipes d’active et apportent des compétences supplémentaires. Le CTSA compte parmi ses 14 réservistes opérationnels, des médecins, des infirmiers, des administrateurs… tous militaires à part entière, ils donnent de leur temps et contribuent au bon fonctionnement de cet établissement. Le Commissaire principal de réserve (CRP®) Bertrand est l’un d’entre eux, il travaille pour le CTSA depuis 2013.
L
e CRP® Bertrand rejoint le service national comme officier de réserve dans l’infanterie, son parcours se poursuit ensuite dans la réserve citoyenne du Gouverneur militaire de Paris, où il découvre l’existence d’un centre de transfusion, le CTSA. Donneur de sang régulier, il intègre le CTSA en 2013 et y découvre une équipe dévouée, sympathique, enthousiasmante qui lui donne envie de « faire plus ». Sa première mission en tant que réserviste du CTSA, a été la mise en place de la première collecte de sang citoyenne, le 14 juillet 2014 sur l’esplanade des Invalides. Depuis cette date, le CTSA organise tous les ans une collecte de sang aux Invalides le jour de la fête nationale, où les citoyens peuvent donner leur sang aux soldats. Cet événement est exceptionnel sur le plan réserve, car il est soutenu par des réservistes de toute nature, des honoraires, des opérationnels, des
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citoyens de toutes armées et corps possibles. Le CRP Bertrand est présent pour le CTSA en moyenne 90 jours par an. Ses actions reposent sur deux principales missions, une administrative, puisqu’il est en charge de la comptabilité du matériel du CTSA. Cela consiste à gérer l’ensemble des biens du CTSA, à tenir et contrôler les inventaires et à assurer l’élimination des produits obsolètes cassés dans le respect des règles du Ministère des Armées. Sa seconde mission repose sur le développement et l’animation des partenariats, en collaboration avec les porteurs de projet et la cellule communication du CTSA. Il pilote la construction de partenariats de la prise de contact initiale à la mise en place de la convention. Il met également en œuvre des actions de communication permettant de valoriser les partenariats et participe à la mise en place d’événements extérieurs permettant de cultiver et développer le réseau de partenaires du CTSA. L’expertise acquise au cours de leurs carrières, font des réservistes du CTSA des éléments incontournables à son bon fonctionnement. Ils apportent un renfort et un savoir-faire dans des domaines où le CTSA connait des besoins.
DOSSIER : LA RÉSERVE
Le parcours du réserviste RECRUTEMENT D’UN RÉSERVISTE L’EMPLOYEUR RÉALISE L’ENTRETIEN AVEC LE CANDIDAT
CONTACTE TRANSMET 5 PJ
CANDIDAT
DEMANDE DE CONTRÔLE ÉLÉMENTAIRE
SI
CA RE NDID TE NU AT
SeRFRéM TR
AN
SM
ET
LE
SP
J
PJ S ES T L IRE ME ENTA S AN LÉM R T MP CO
SIGNATURE DU CONTRAT
AGER
RÉSERVISTE
CR
N
TIO NA
MI
NO
VISITE MÉDICALE D’APTITUDE
ÉE
LE D SIR OSS IE H
R
SAISIT BGR
ADMINISTRER
NPJA INFORME
ÉTAT-CIVIL, ADRESSE, BANQUE
TRANSMET PJ RÉSERVISTE
MET LE DOSSIER SIRH À JOUR
PAIEMENT
TRANSMET ENARQ RÉALISE L’ACTIVITÉ ACTIVITÉS
CEARH EMPLOYEUR
INFORME RÉSERVISTE
RENOUVELER LE CONTRAT
RÉSERVISTE
EMPLOYEUR
VO LO PO NTAR UR IAT LE RENO / AC CO UV COR NT E RA LER D T
MET LE DOSSIER SIRH À JOUR
DU RE TU T NA TRA G I N S CO
RÉSERVISTE
AGER
AJUSTE NPJA
Actu Santé n° 154 • Été 2019
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DOSSIER : LA RÉSERVE
6 réservistes témoignent Médecin Principal de réserve Cédric Régiment Médical La Valbonne, Lyon
M
édecin anesthésiste réanimateur dans le civil, j’exerce à ¾ temps en libéral et ¼ temps dans un Centre Hospitalier. Je continue à pratiquer l’anesthésie, la réanimation et l’urgence afin de conserver la triple compétence de ma spécialité nécessaire en OPEX. L’avantage à devenir réserviste, c’est que l’on évite l’épuisement professionnel en exerçant son métier dans un autre contexte, d’autres lieux et avec des personnes, qui partagent les mêmes valeurs. Apprendre de nouvelles compétences dans des domaines inconnus (tir ISTC) mais aussi renforcer ses compétences professionnelles techniques (médecine de guerre, médecine de catastrophe, NRBC) et non techniques (leadership, coordination, communication). Cela demande une anticipation de 4 à 6 mois pour organiser mes périodes de réserve opérationnelle. Pour ma partie libérale, je dois trouver un remplaçant pendant mes absences et pour le public ce sont des congés exceptionnels. J’ai eu
©Benjamin PAPIN/Marine Nationale/Défense
l’occasion de partir en mission aux urgences de l’hôpital Bouffard à Djibouti, puis sur le Porte avion au sein d’une ACA embarquée en 2016 (Mission Arromanches 3 au large de la Syrie) et en 2019 (Mission Clemenceau Océan indien). Ce sont des rencontres humaines et expériences professionnelles extraordinaires et enrichissantes, je découvre d’autres pays dans lesquels je ne serai probablement jamais allé.
Aspirant de réserve Charles 41e groupe vétérinaire
J
e suis étudiant en 5e année en médecine vétérinaire à Liège. Depuis 2016, je suis réserviste au 41e groupe vétérinaire de l’École Militaire d’Equitation, au grade d’aspirant. En 2019, un accord a été passé avec le 27e groupe vétérinaire de la Garde Républicaine, pour un renfort plus sporadique. J’ai connu la réserve grâce à un stage réalisé sur place. Ma mission est d’apporter un soutien à l’équipe de soigneurs ainsi qu’aux vétérinaires. L’équipe m’a formé sur un certain nombre
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Actu Santé n° 154 • Été 2019
d’actes pratiques pour pouvoir acquérir en autonomie jusqu’à prendre certaines gardes. Cette expérience complète parfaitement ma formation universitaire, me permet d’évoluer chaque année dans l’apprentissage de mon futur métier et de renforcer mon expérience. Enfin l’ambiance et le travail en équipe me correspondent parfaitement et ont été des vives motivations pour m’engager. Pour les périodes réalisées, mes semaines de vacances correspondent généralement avec les périodes de besoin de l’antenne.
DOSSIER : LA RÉSERVE
Vétérinaire en chef de réserve Ghislain (CESPA, GTEA, ERSA de Marseille) 200 jours de réserve pour EBOLA
L
’épidémie d’EBOLA de 2014-2015 en Afrique de l’Ouest a marqué les esprits au niveau mondial. Le gouvernement a demandé aux armées de s’engager dans la lutte. Le service de santé des armées (SSA) a mis en place un centre de traitement des soignants (CTS) et des équipes de formation. Devant la contagiosité de la maladie et l’absence de vaccin à cette époque, un dispositif de suivi du personnel de retour de la zone contaminée a été mis en place afin de d’éviter l’extension de l’épidémie au territoire national. Le dispositif consistait à évaluer dès le retour l’exposition pendant le séjour, puis suivre la température corporelle
pendant 3 semaines et signaler tout signe clinique pendant cette période. Un réserviste a été chargé de la coordination pendant les 6 mois de fonctionnement du CTS. J’ai été sélectionné en raison de ma connaissance du centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA), du SSA, des réseaux civils et du risque EBOLA. Le premier travail a été de rédiger les procédures : ce type de suivi post-mission n’avait jamais été mis en place par le SSA. La mission ne suspendait pas la routine pour le service veille et anticipation ou le service vétérinaire des armées (risque pour les animaux militaires). Bilan,
aucune contamination n’a été constatée pour les 410 militaires suivis. Le suivi par le SSA a été sa source la plus fiable et la plus régulière sur les retours de la zone EBOLA.
Pharmacien chef des services de réserve Dominique
J
’ai trouvé un 2 e souffle à mon métier dans la Réserve opérationnelle du SSA ! Réserviste depuis la fin de mon service national en 1981, j’ai signé un 1er Engagement à Servir dans la Réserve pour rejoindre le 2e Régiment Médical à La Valbonne. J’ai intégré en août 2012 le Centre de Formation Opérationnelle Santé (CeFOS) au Camp de La Valbonne, où je suis aussi formateur lors des stages. Volontaire pour les missions extérieures,
j’ai participé à l’installation d’une pharmacie pour l’opération LICORNE en 2004, pour l’opération TRIDENT en 2009, puis dans les Forces Françaises du Cap Vert en 2010-2011. En 2014 je suis parti en Mission de Coopération Militaire au sein du service de santé de l’armée tchadienne afin de réhabiliter leur Pharmacie Centrale d’Approvisionnement et les pharmacies de l’Hôpital Militaire d’Instruction à N’Djamena. En 2015 j’ai rejoint le CMC de Port-Bouet en RCI pour diriger l’UDPS et l’an dernier l’opération BARKHANE. Cette version militaire de mon métier m’a permis de découvrir une facette différente de la pharmacie au service de mon pays. Les nombreuses rencontres au sein du SSA ont été très enrichissantes sur le plan intellectuel et humain ! Actu Santé n° 154 • Été 2019
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DOSSIER : LA RÉSERVE
suite...
6 réservistes témoignent IA3G de réserve Sandrine, 1er régiment d’instruction et d’intervention de la sécurité civile de Nogent le Rotrou
S
ervir en tant que réserviste est pour moi une évidence et dans la continuité de mon engagement auprès de la population. J’ai d’abord été secouriste à La Croix rouge, puis infirmière chez les sapeurs-pompiers volontaires. Je suis infirmière anesthésiste et j’ai la chance de pouvoir servir au sein d’une unité militaire particulière de par ses missions. Je suis projetée tous les ans en Corse ou dans le sud de la France pour soutenir les personnels de mon régiment engagés pour combattre les feux de forêts. J’ai effectué d’autres missions, à Saint-Martin en 2017 suite au passage des cyclones Maria, Irma, José en soutien aux militaires et en aide à la population, à Djibouti en 2018 puis 2019 pour exercer mon métier en collaboration avec les équipes médicales allemandes et américaines. En tant que réserviste je suis présente entre 100 et 130 jours par an, j’organise ma vie professionnelle de façon à pouvoir répondre à mon engagement et être prête à partir sous 24h. Pour cela, je travaille en intérim et vacation. Cet engagement au SSA est une véritable richesse pour moi, je peux aider les autres tout en me surpassant et en apprenant à travailler dans des conditions difficiles, dans un esprit de cohésion et d’entraide que je n’avais pas trouvé ailleurs.
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DOSSIER : LA RÉSERVE
Médecin Principal de réserve Christophe
C
hir urgien or thopédiste, actuellement chef de service à l’Institut Calot à Berck sur Mer. Je suis engagé dans la réserve opérationnelle dès 2004 sous
l’impulsion du MCS S.RIGAL qui m’a accueilli en son service à Percy. J’ai suivi l’enseignement du cours avancé de chirurgie en missions extérieures (CACHIRMEX) en 2004. Il m‘a été donné de servir en OPEX à 4 reprises en Afrique de l’Est à Djibouti et en Afrique de l’Ouest en RCI. Mon activité a été prioritairement le soutien aux Forces Engagées avec une activité soutenue en « Aide Médicale à la Population ». Les 2 OPEX dans le centre médical interarmées (C.M.I.A) du 43e d’ Abidjan ont été riches. J’ai, en particulier dû faire face avec mon équipe au Crash d’un Aéronef avec deux blessés ALPHA, avec un décès et un blessé stabilisé avec multiples fractures ouvertes et traumatisme thoracique, qui fut rapatrié sur Percy en Falcon dans de bonnes conditions. Ce fut des expériences riches sur le plan humain, médical et aussi un dépaysement me permettant de mieux connaitre l’ Afrique de l’Est et de l’ Ouest au sein de la grande famille du SSA. Ma 5e projection pour le mois de juin 2019 sera la « Mission Clémenceau » sur « le Porte Avion Charles de Gaulle » en océan indien et pacifique. Ce sera une nouvelle expérience avec la découverte de nouveaux rivages.
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TÉMOIGNAGE
Les moyens « Santé » au profit d’un militaire embarqué La frégate de défense aérienne Forbin, bâtiment de combat intégré au groupe aéronaval, actuellement déployée en méditerranée orientale est engagée dans le volet maritime de l’opération Chammal.
U
n stagiaire de la flottille 36F se présente un matin au service médical, rapportant l’apparition spontanée de douleurs lombaires gauche. L’examen clinique est pauvre, seule la majoration de la gêne à l’ébranlement de la fosse lombaire est notable. Il n’y a pas de signe infectieux. La bandelette urinaire est négative. La présence d’un échographe à bord permet au médecin de réaliser cet examen. Celui-ci montre alors une volumineuse dilatation pyélo-urétérale du rein gauche. Un jet urétéral intravésical semble être visualisé. Le reste de l’exploration échographique est sans particularité. La mise à disposition, durant cette opération navale, d’automates de biologie embarquée dans le cadre d’une expérimentation sur frégate de premier rang permet l’emploi d’un analyseur Hemocue WBC (formule sanguine), d’un I-Stat (panel de biochimie par carte test) et d’un test diagnostique rapide CRP (type chromatographie). Ces examens permettent d’éliminer un processus infectieux et révèlent une insuffisance rénale modérée. En effet, l’accès à LUMM permet de comparer la clairance obtenue avec les données antérieures, signant une diminution de 30%. La
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décision est alors prise de requérir au tout nouveau scanner disponible sur le porte-avions pour rechercher un obstacle lithiasique ou une compression extrinsèque. Le transfert héliporté est fluide, facilité par les procédures de MEDEVAC tactique au sein de la force. Le jeune stagiaire est accueilli par l’équipe médicale du Charles de Gaulle renforcée d’une antenne chirurgicale armant le rôle 2. Le manipulateurradio conduit la réalisation du scanner. Une première interprétation à bord rassurante est complétée grâce à la télémédecine. Un radiologue de l’HIA Sainte Anne confirme l’absence de lithiase ou de compression. Il retient un syndrome de jonction pyélo-urétérale sans argument de gravité devant faire l’objet d’un avis urologique ultérieur. Après quelques jours de surveillance clinique et biologique sur le porteavions, il retrouve son détachement à bord de la frégate. Il termine ainsi
son stage sous étroite surveillance du service médical avec des contrôles biologiques et échographiques réguliers. A son retour en métropole, il consulte un urologue après une nouvelle imagerie injectée. Ce dernier confirme l’indication opératoire dans les semaines à venir afin de soulager les douleurs d’hyperpression dans les cavités du rein gauche. Cet évènement met en lumière la pertinence des moyens « santé » au sein d’une force navale constituée et la fluidité de la coopération des échelons sanitaires du rôle 1 au rôle 4. Cet aspirant a ainsi pu poursuivre la mission. L’apport significatif des moyens d’imagerie disponibles et des automates de biologie embarquée ne font qu’encourager leur délivrance en dotation permanente. L’intégration dans le cursus initial et de maintien des compétences de formations sur ces matériels est à poursuivre. La télémédecine actuellement en plein développement, particulièrement sur les bâtiments de la Marine nationale support de rôle 2 (Porte Hélicoptère Amphibie - ex-BPC, Porte-Avions), montre une nouvelle fois tout son intérêt pour la communication entre le théâtre d’opération et nos spécialistes hospitaliers au bénéfice de nos combattants.
MP VALLET Charles-Edouard Médecin major de la FDA Forbin
TÉMOIGNAGE
Infirmière, une vocation précoce
En 2007, j’ai obtenu mon diplôme d’État infirmier et j’ai été intégrée au service de réanimation l’hôpital d’ instruction des armées du Val-de-Grâce (EVDG). Parlez-nous de vos premières années en qualité d’infirmière ? J’ai eu l’opportunité d’exercer au sein de plusieurs services : en réanimation, en neurologie, en cardiologie puis en chirurgie viscérale, orthopédique et ORL lors d’une mission de courte durée à Djibouti, puis en endocrinologie et rhumatologie et enfin la suppléance à l’Hôpital d’instruction des armées Bégin. Ces expériences diverses et enrichissantes ont jalonné mon parcours professionnel. J’ai appris à maîtriser différentes techniques de soin. Pourquoi avez-vous choisi cette profession ? Dès mon plus jeune âge, le fait de soigner, de soulager la douleur et d’apporter du réconfort au malade était le plus beau métier du monde à mes yeux. De ce fait, je me suis orienté vers une filière science médico-sociale, et j’ai
suivi le cursus académique pour devenir infirmière. Comment s’est déroulée votre première affectation ? Après l’obtention de mon diplôme, j’ai été affectée à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. J’ai effectué mon stage pré professionnel au sein du service de réanimation. Après la période d’intégration de six semaines, je suis partie en formation militaire initiale à l’école de gendarmerie de Châteaulin. Cela m’a permis d’acquérir des connaissances militaires et techniques nécessaires pour occuper mon poste au service de santé des armées. Comprendre le fonctionnement des armées, l’organisation de la vie militaire me permet aujourd’hui de mieux d’appréhender la prise en charge des militaires hospitalisés. Comment développez-vous vos compétences ? Les différents services fréquentés m’ont permis de développer mes compétences techniques et humaines, mon sens des responsabilités et mon sens de l’organisation et avoir de la rigueur. Mon départ en mission extérieure, m’a permis d’acquérir plus de polyvalence et d’autonomie. À titre personnel qu’aimeriez-vous transmettre comme message à vos camarades ? Nous avons la chance d’exercer notre métier dans une institution riche en valeurs et principes. Elle fait de nous des
©Sophiemiellet BCISSA
Pouvez-vous nous parler de votre début de carrière ? J’ai rejoint le service des santé des armées en 2006 suite à une proposition de pré-recrutement en troisième année d’études en soins infirmiers dans le civil (statut d’aide-soignante de classe normale). Au cours de cette année, j’ai bénéficié d’une formation théorique militaire à l’École du Val-de-Grâce en alternance avec ma formation infirmière.
«On travaille dans une institution riche en valeurs et principes qui font de nous des personnes singulières, indépendantes et autonomes»
personnes indépendantes et autonomes. Il faut toujours garder à l’esprit que le soutien des forces armées en opération extérieure et intérieure est une mission noble. Qu’a représenté pour vous votre présence lors du salon PHW ? Je me suis sentie fière de représenter le SSA. Cette expérience s’est avérée très enrichissante en termes de rencontres professionnelles, sociales et de contacts humains. Je comprends l’importance de ce type d’évènement. Autrefois étudiante, le fait de me retrouver au salon PHW, a été motivant pour présenter ce métier.
Actu Santé n° 154 • Été 2019
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VIE DU SERVICE
Le hackathon « soutien médical du futur » Le hackathon « soutien médical du futur », séminaire de réflexion innovant organisé par le bureau Emploi de la DIVOPS du SSA, s’est déroulé du 15 au 17 mai 2019 à l’innovation défense lab. Il a regroupé une soixantaine de participants de toutes les composantes du SSA, ainsi que de l’armée de l’Air et de l’armée de Terre.
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l a été le point d’orgue d’un semestre d’appropriation du combat de type SCORPION en haute intensité par la DIVOPS. Sa préparation a impliqué largement l’étatmajor de l’armée de terre (EMAT) et le centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), qui ont contribué à construire un scénario de réflexion adapté aux enjeux. 7 ateliers thématiques ont travaillé 3 jours durant sur l’ensemble des maillons de la chaîne du soutien médical en opération en prenant en compte les caractéristiques principales du combat de demain. Les solutions retenues devaient impérativement : - s’adapter facilement à tous les types d’engagement (engagement majeur à l’échelle divisionnaire et petit théâtre de type gestion de crise) ; - être réalistes et pouvoir être développées dans un horizon de 10 ans maximum. La richesse et la cohérence des résultats obtenus ont permis de les structurer en un concept exploratoire novateur. Celui-ci va maintenant être approfondi, conjointement avec l’armée de terre, pour faire évoluer le soutien médical des opérations autour de 5 grands chantiers :
un poste médical mutualisé au niveau GTIA donnant au médecin-chef toute latitude pour ré-articuler son dispositif médical en fonction de la situation tactique et des besoins du commandement ; la refonte du ravitaillement médical, avec notamment la gestion de bout en bout et automatisée de stocks échelonnés et mobiles, ce qui va nécessiter la création de nouvelles UMO ; la robustesse du C2 médical ; la maîtrise et la différenciation des flux et de l’hospitalisation des patients, ce qui nécessitera notamment de nouvelles solutions de MEDEVAC et de nouvelles unités médicales opérationnelles; une chirurgicalisation de l’avant repensée avec des antennes sécables et mobiles, agrégées au niveau brigade et pouvant être déployées de manière circonstancielles jusqu’au niveau sous-GTIA.
- la rénovation de la médicalisation de l’avant, avec notamment : la densification du réseau des primo-intervenant et la création d’une fonction d’opérateur de sauvetage capable d’intervenir dans les 10 premières minutes ;
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Actu ActuSanté Santén° 154 n° 150••Été Printemps 2019 2018
Médecin en chef Jonathan GILLARD DCSSA/DIVOPS Bureau Emploi
VIE DU SERVICE
Lancement du projet
ULTRAOPS Lundi 1er juillet, l’équipe du projet Ultraops (évoqué dans l’actu santé numéro 153) organisait le lancement de son projet depuis l’amphithéâtre Rouvillois à l’École du Val-de-Grâce.
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e sergent Vincent Dorival, pompier de Paris blessé ainsi que les six autres blessés (GIGN, FS Terre, Air, Mer, Légion Étrangère et SSA) qui composent l’équipe d’Ultraops étaient présents au Valde-Grâce lundi 1er juillet afin de présenter aux armées, partenaires et médias leur projet : Ils descendront en septembre les 270 kilomètres de la Death Valley pour démontrer les valeurs de résilience dont sont capables les militaires français et afin de valoriser l’expérience de ces derniers au sein des armées. Le projet est également une occasion de lever des fonds pour le CTSA, cause chère au cœur du Sergent Dorival, qui considère le centre de transfusion sanguine comme premier acteur santé de sa survie et reconstruction. La directrice centrale, présente lors de la conférence a salué le courage de ces hommes et leur a témoigné tout le soutien du SSA dans leur entreprise.
Actu Santé Actu Santé n° 150 n° 154 • Printemps • Été 2019 2018
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VIE DU SERVICE
DuoDay, une journée nationale au profit du handicap La 4e édition du DuoDay a eu lieu le 16 mai dernier. Le concept de cet évènement est basé sur l’inclusion du personnel bénéficiant d’une reconnaissance de travailleur handicapé en milieu professionnel. Il s’agit donc de constituer des duos entre des personnes en situation de handicap et des professionnels volontaires dans de nombreuses entreprises, collectivités ou associations. Madame Isabelle, agent de services hospitaliers au service du SSA depuis 30 ans a pu partager cette journée avec la directrice centrale en visite officielle à l’HIA Bégin.
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VIE DU SERVICE
Films de sensibilisation sur la consommation excessive d’alcool « En tout temps et en tout lieu, boire moins c’est toujours mieux ! »
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e service de santé des armées (SSA) et la mission de lutte contre les drogues et les conduites addictives ont collaboré depuis 2016 à la réalisation de trois films de sensibilisation aux risques liés à la prise excessive d’alcool, destinés aux militaires de 18 à 30 ans des trois armées. Ce projet, porté par le centre d’épidémiologie et de santé publique des armées et la Division expertise et stratégie santé de défense de la direction centrale du SSA (DCSSA) a été réalisé par l’Établissement de communication et de production audiovisuelle des armées. L’objectif de ces trois films est de sensibiliser les jeunes militaires, âgés de 18 à 30 ans des trois armées, sur les situations et les facteurs associés à la consommation excessive d’alcool, les principaux risques individuels et collectifs, les conséquences sur la vie professionnelle et personnelle ainsi que l’aspect négatif versus l’aspect positif du comportement
sociaux, les magazines des armées et par voie d’affichage afin que les films soient largement diffusés auprès de la population cible. Elle sera synchrone avec la campagne nationale de Santé publique France ciblée sur les jeunes, prévue au deuxième semestre 2019. Le visionnage de ces films par la population cible s’effectuera localement lors de séance de sensibilisation interactive type « projection-débat » favorisant les échanges en petits groupes sur la thématique : produit, relation au produit, pressions sociales/ amicales, développement des compétences psychosociales…
Chaque film est spécifique à une armée et dure de trois à quatre minutes. La campagne de communication, qui débutera en septembre, sera lancée par le bureau communication et information de la DCSSA grâce au teaser réalisé à cet effet. Elle sera ensuite relayée par les services d’informations et de relations publiques des armées et le SSA sur les réseaux Actu Santé Actu Santé n° 150 n° 154 • Printemps • Été 2019 2018
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LOISIRS
Jeu d’écriture pour l’édition 2019 de la JNBSSA Une lettre, un poème, un dessin ou encore un message, découvrez le lien qui unit les blessés, les familles, l’institution et les frères d’armes sous la forme qui vous inspire le plus. dcssa-jnbssa2019.contact.fct@intradef.gouv.fr
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Actu Santé n° 154 • Été 2019