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INTERNATIONAL
Le SSA conseille
les chefs de l’OTAN
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Le « NATO International Military Staff Medical Advisor (IMS MEDAD) », conseiller médical de l’état-major militaire de l’OTAN, est un poste au sommet de la hiérarchie de la médecine militaire dans l’OTAN. Après les Pays-Bas, ce poste clé a été confié à la France pour 3 ans.
Les missions de l’IMS MEDAD
Affecté à Bruxelles (Belgique), l’IMS MEDAD doit s’assurer que le soutien médical des forces de l’OTAN est conforme au contrat opérationnel de l’Alliance. Pour cela, il coordonne les travaux des conseillers médicaux des deux états-majors stratégiques (Allied Command Operations, SHAPE à Mons en Belgique et Allied Command Transformation implanté à Norfolk aux Etats-Unis). Il s’assure ainsi que les décisions médicales prises au niveau stratégique sont conformes à la politique de l’OTAN. Il est également responsable du développement capacitaire dans le domaine médical, soutenant et coordonnant les efforts des nations alliées dans la réalisation de leur contrat opérationnel. Par exemple, il aide et guide plusieurs nations à développer et mettre en œuvre leurs propres « forward surgical capability » (la version otanienne du module de chirurgie vitale français) ou « rapidly deployable outbreak investigation team », une capacité projetable d’investigation et de contrôle d’une épidémie.
Un travail en équipe multinationale
L’IMS MEDAD est secondé par un médecin en chef, actuellement danois. Dans le même couloir de l’état-major, un troisième médecin en chef, néerlandais, s’occupe quant à lui du comité des directeurs centraux des services de santé de l’OTAN (COMEDS). À eux trois, ils sont donc l’interface pour tous les sujets en lien avec la médecine militaire entre les directeurs centraux, les chefs militaires et civils de l’Alliance et les bureaux médicaux des états-majors stratégiques.
Un poste d’influence
Dans l’Alliance, toutes les décisions sont prises avec l’approbation des 29 nations. Cela veut dire qu’en amont, un long travail d’explication, de négociation et de compromis est nécessaire pour trouver un consensus qui permettra à tout le monde de développer ou de mettre en œuvre une doctrine ou une capacité interopérable. Occuper le poste d’IMS MEDAD permet de s’assurer que la vision, la doctrine et les capacités de la France ont été correctement prises en compte tout au long de ce processus décisionnel. C’est ainsi que le futur système de surveillance épidémiologique de l’OTAN sera basé sur le système français, ou que les descriptions otaniennes des structures de traitement médicaux (Role 1, 2, 3 et 4) restent compatibles avec l’organisation du SSA en opération. Pour occuper un tel poste, il est nécessaire d’avoir une connaissance complète des services de santé de l’Alliance, de l’organisation et du fonctionnement de l’OTAN. Mais les qualités requises sont surtout la patience, la compréhension des enjeux, nationaux et internationaux et la persévérance pour parvenir aux bons compromis. En cinq mots, il faut « être diplomate en toutes circonstances ».